L’essence spirituelle de l'art
 
 
La Rédaction
  
 
 
     L'art se définit comme un mode d'expression, expression d'un idéal, expression de la beauté. L'art est un langage qui transmet un message.
 
     Pour de nombreux artistes, le rôle le plus significatif de l'art est de transmettre des sentiments tels que l'amour, la paix, la joie, la reconnaissance, l'espoir, la foi.
 
     L'art embellit la vie. Il adoucit la vie. L'art rapproche les gens. Il est l'occasion de rapports sociaux, d'enrichissement mutuel. L'art est aussi l'occasion de travail, de progression, de perfectionnement et de satisfaction pour ceux qui l'exercent et d'émerveillement, de ravissement, de bonheur, de plaisir pour ceux qui y prennent part.
 
     Apprécier l'art exige de la sensibilité. Comme la vie, l'art a une essence spirituelle. Être sensible à l'art est un signe de spiritualité. L'être qui est sensible à l'art est spirituel. C'est le cas de tous les êtres humains à différents degrés. Tous les hommes sont des enfants de Dieu qui est l'auteur de leur spiritualité. L'homme spirituel aspire à tout ce qui est de bon ton, de bon goût, à tout ce qui est beau, aimable, noble, vertueux, digne, juste et vrai, à tout ce qui tend vers le bien, la qualité, la perfection.
 
     L'art devrait être encouragé dans les familles. Le 1er octobre 1988, en l'église Notre Dame du Salut, à Bordeaux, en France, un musicien a rendu hommage à ses parents qui, lorsqu'il avait cinq ans, ont fait le sacrifice de lui offrir des cours particuliers de solfège et de mandoline malgré leurs moyens modestes et ont veillé à ce qu'il s'exerce entre les leçons. À sa mère qui, sur son vélo solex, l'emmenait une fois par semaine chez son professeur et un autre jour à la répétition d'orchestre qu'il dirigeait ; sa mère qui lui a appris, alors qu'il ne savait pas encore lire, les paroles des chansons que, lors des spectacles, il interprétait en soliste, accompagné par l'orchestre à plectres ; à son père qui, chaque dimanche, enfourchait lui aussi son Solex pour l'emmener à la répétition d'un autre orchestre à plectres dirigé par son professeur.
 
     Dans l'idéal, la famille se réunit non seulement pour les repas mais aussi pour prier, étudier, travailler et se divertir. Dans le cadre familial, l'art devrait avoir sa part.
 
     L'art, comme la prière, est une forme de culte. L'art est une forme de prière qui exprime la reconnaissance ou la dépendance. L'art est une prière qui signifie tantôt « Merci », tantôt « S'il te plaît ».
 
     Dans une famille où on lit, où l'on écrit, où l'on dessine, où l'on peint, où l'on décore, où l'on écoute et joue de la musique, où l'on chante, où l'on joue des saynètes, les enfants acquièrent plus que le goût de l'art, ils apprennent le goût de la vie.
 
     Qu'il s'agisse de peinture, de musique, de littérature, de théâtre, de danse, de poésie, de sculpture, de photographie ou de cinéma, l'art consiste à créer, c'est-à-dire à réunir et à organiser divers éléments. Ainsi en est-il avec les sons, les formes, les couleurs, les matières, les volumes, les mots, les scènes, les pas, les figures, les clichés.
 
     Cézanne a dit : « L'art doit rester une harmonie parallèle à la nature » et Honoré de Balzac a écrit : « La mission de l'art n'est pas de copier la nature mais de l'exprimer ». La nature a elle-même un Créateur. Cela fait de lui le plus grand de tous les artistes. Il a créé le ciel et la terre, puis il a créé l'homme à son image.
 
     Abraham Lincoln a dit à propos de la voûte céleste : « Je comprends qu'il soit possible de regarder la terre et d'être athée, mais je ne comprends pas qu'on puisse lever, la nuit, les yeux vers le ciel et dire qu'il n'y a pas de Dieu » (dans La Route du Succès, de Lord Baden-Powell, éd. Delachaux & Niestlé, 1946, p. 225).
 
     Lord Baden-Powell, fondateur du mouvement scout, après avoir décrit dans l'un de ses ouvrages les chutes Victoria, ajoute : « On apprend ici la petitesse de l'homme et ses efforts éphémères dans une lutte mesquine pour des choses qui ne comptent pas. On comprend de façon vague et inexacte peut-être, mais on comprend qu'il y a une puissance autour de nous, qu'il y a le Créateur - Dieu - » (op. cit., p. 208). Le même auteur, après avoir décrit l'œuvre suprême de Dieu - l'homme – ajoute : « Les merveilles et les mystères de la nature n'ont pas de borne. Leur étude offre un intérêt intellectuel, mais plus on les étudie, plus on devient humble devant l'œuvre du Créateur » (op. cit., p. 218).
 
     Dans le huitième psaume, David s'exclame : « Éternel, notre Seigneur, que ton nom est magnifique sur toute la terre ! Ta majesté s'élève au-dessus des cieux… Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créés : qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui ? et le fils de l'homme pour que tu prennes garde à lui ? Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu, et tu l'as couronné de gloire et de magnificence. Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, tu as tout mis sous ses pieds, les brebis comme les bœufs, et les animaux des champs, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui parcourt les courants marins. Éternel, notre Seigneur ! Que ton nom est magnifique sur toute la terre ! » (Psaumes 8:2,4-10).
 
     Tout art digne de ce nom existe déjà dans les cieux. Par exemple, les saintes Écritures mentionnent les chœurs célestes, les chœurs des anges (Luc 2:13,14  Hébreux 12:22  1 Néphi 1:8 Mosiah 2:28 Alma 36:22). Le meilleur art est inspiré par les cieux et se reconnaît aux sentiments d'élévation, d'inspiration qu'il procure.
 
     L'Ancien Testament rapporte que lorsque le roi Saül était agité par un mauvais esprit le jeune David jouait de la harpe pour lui. « Saül respirait alors plus à l'aise et se trouvait mieux, et le mauvais esprit s'écartait de lui » (1 Samuel 16:23).
 
     La musique harmonieuse existe dans les cieux. Lorsque David jouait de la harpe l'esprit du roi Saül était soulagé par l'atmosphère céleste créée par la musique. Quant au mauvais esprit, il ne pouvait la supporter et se retirait.
 
     La beauté est un aperçu du ciel. Elle nous met en contact avec la pureté, la perfection, l'éternité, la gloire et le bonheur des cieux.
 
     Exercer l'art exige du talent. Le talent est un don du Créateur. Ce don est accompagné de la responsabilité de le développer. Dieu possède tous les talents. Il les distribue comme bon lui semble. Recevoir un don de Dieu, c'est recevoir un peu de sa personnalité. Tous les hommes ont des talents. Nous avons tous la responsabilité de les développer et d'en user de façon juste, c'est-à-dire pour la gloire de Dieu et la satisfaction de nos semblables.
 
     Jésus a dit : « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir » (Actes 20:35). Ce bonheur anime l'artiste qui partage la beauté. Faire part de la beauté est un bonheur en même temps qu'une responsabilité, celle de transmettre la beauté avec soin, de crainte qu'elle ne perde sa qualité ou ne s'interrompe.
 
     L'exercice de l'art s'expose au danger de dénaturer ou d'altérer ce qui est beau. La maîtrise de l'art permet de transmettre la beauté intacte. Cette maîtrise s'acquiert par l'étude et l'application des lois et règles de l'art. Cet apprentissage exige diligence, constance et patience mais offre de nombreuses et immenses satisfactions.
 
     Comme tout, l'art peut être détourné pour en faire un mauvais usage. Exemple : la diffusion de séquences fausses et offensantes de la vie de notre Seigneur. Ceux qui l'ont côtoyé lors de son ministère ont témoigné de la perfection de sa personnalité. Il a vécu une vie exempte de tout péché en pensée et en actes, ce qui le rendait capable de donner sa vie en sacrifice pour les autres. Et par le sacrifice de sa vie parfaite, il est devenu l'auteur du salut de ceux qui choisissent de le suivre. La beauté, la noblesse, la majesté, la lumière, la vérité, la puissance et l'amour émanaient de son être. Sa vie, ses qualités, ses enseignements, ses miracles, son sacrifice, sa mort et sa résurrection devraient être les motifs les plus élevés de l'inspiration artistique.
 
     Un artiste qui a fait rire la plupart d'entre nous a dit de lui : « Jésus-Christ a été pour moi le radieux compagnon de mon enfance, de mon adolescence et il est, maintenant et toujours, le radieux compagnon de ma vie familiale et professionnelle » (Louis de Funès ; citation intégrée au décor de Noël d'une église de Troyes, en 1986).
 
     Au témoignage de cet homme nous ajoutons qu'en suivant les enseignements du Maître nous pouvons acquérir et accroître la disponibilité intérieure qui permet d'apprécier l'art. Cette disponibilité est caractéristique des enfants au sujet desquels Jésus a dit que le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent.
 
     L'application des principes de vie enseignés par le Sauveur purifie la nature humaine, la rend plus sensible à la beauté, plus accessible au pouvoir de l'art d'inspirer, d'émouvoir, de réjouir, d'apaiser, d'enrichir. Ajoutons que les principes de vie enseignés par le Maître, principes de maîtrise de soi et de don de soi, ont le pouvoir de faire de la vie elle-même une œuvre d'art. 
 
     Puisse notre art toujours refléter la beauté. Et puisse notre vie en être enrichie à jamais.  

 
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