L'existence future

 

 

 

John Morgan (1842-1894) 


Membre des soixante-dix de 1875 à 1884

Membre de la Présidence des soixante-dix de 1884 à 1894

 

 

 

 

 

     Si nous connaissions l'histoire de deux personnes, l’une bonne, l'autre mauvaise, après qu'elles ont quitté la terre, ou déposé leur corps dans la mort, elle nous servirait de guide pour découvrir la destinée future de toute la famille humaine. Heureusement, nous possédons sur papier une information de ce genre, et par elle nous pouvons résoudre cette très importante question.

 

     Personne ne contestera l'assertion que Jésus de Nazareth fut appelé à bon droit « le Juste », une personne dont la vie fut pure et sainte.

 

     La confession de culpabilité d'un des hommes crucifiés à côté de Jésus est un témoignage suffisant pour l'accuser d'être un mauvais homme. « Nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n'a rien fait de mal » (Luc 23:41). Telles furent les paroles du malfaiteur, confessant ainsi que la mort est une juste punition pour les nombreux crimes dont il était coupable.

 

     Ainsi donc, voici deux personnes qui naquirent sur la terre, y vécurent un certain nombre d'années et puis quittèrent la vie, leurs corps devenus froids et inanimés dans la mort, tandis que leurs esprits, libérés de l’enveloppe terrestre, passaient dans un autre stade de l’existence, laissant leurs restes aux soins des rites ordinaires de sépulture.

 

     Tandis qu'elles souffraient l’agonie de la crucifixion, une conversation se tint entre elles, qui servira notre but au début de cette recherche. « Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23:42,43).

 

     La requête du malfaiteur fut si favorablement accueillie qu'il reçut la promesse d'accompagner Jésus en un endroit désigné comme le paradis. Jésus n'aurait pu logiquement lui accorder le droit d'entrer dans son royaume, alors qu'il avait répondu à Nicodème : « Si un homme ne naît d'eau (est baptisé) et d'Esprit (reçoit l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit), il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:5).

 

     Le malfaiteur n'ayant pas observé ces ordonnances ne pouvait prétendre à ce droit, mais Jésus dit : « Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23:43).

 

     Nous savons que la majorité du monde acceptant la Bible pense que le malfaiteur reçut la permission d'entrer au ciel et de jouir de la présence de Dieu ; mais cette idée est-elle correcte ?

 

 

Le Christ visite les esprits en prison

 

     Après que le corps de Jésus eut séjourné trois jours au tombeau, l'esprit y rentra à nouveau. Les anges déplacèrent la pierre qui obstruait l'entrée du sépulcre, et le Rédempteur du monde, ressuscité, en sortit, nanti d'un corps immortel de chair et d'os.

 

     Marie, qui semblait porter un intérêt particulier au Sauveur, vint très tôt au tombeau et, en pleurant, découvrit que le corps du Maître n'y était plus. Une voix l'appela disant : « Marie ! » Elle se retourna et dit en hébreu : « Rabbouni ! c'est-à-dire, Maître ! »

 

     Jésus lui dit : « Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:16,17).

 

     Dans ce passage, nous avons de Jésus lui-même l'affirmation que pendant les trois jours qui suivirent immédiatement sa crucifixion, alors que son corps se trouvait au tombeau, son esprit n'alla pas au ciel ni dans la présence de son Père. Logiquement, il doit s'ensuivre que l'esprit du malfaiteur non plus, n'alla pas au ciel. Par conséquent, l'idée généralement admise que le malfaiteur fut sauvé doit inévitablement tomber à néant.

 

     Jésus affirma : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » et, après son retour sur la terre, il informait Marie qu’il n'était pas monté près de son Père.

 

     La question vient naturellement : Où était-il allé pendant ces trois jours ? Nous n'avons pas été laissés dans l’ignorance sur ce point, car les Écritures montrent clairement le caractère des devoirs qu’il fut appelé à remplir tandis que ton corps reposait en paix dans la tombe de Joseph, récemment creusée.

 

     Celui à qui Jésus remit les clefs du royaume céleste, et qui se trouvait à la tête des douze apôtres, sera certainement accepté comme un témoin compétent en la matière ; et, en nous référant à ses épîtres, nous obtenons cette information :

 

     « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l'Esprit, dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison » (1 Pi. 3:18,19).

 

     Nous avons ici un récit de ce qu’il a fait pendant les trois jours où il fut absent de son corps : il prêcha dans le monde spirituel. Nous avons également une explication claire sur la destination du malfaiteur. Il est allé dans une prison spirituelle où il pourrait entendre l'Evangile libérateur prêché aux esprits captifs « qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé » (1 Pi. 3:20).

 

     Nous comprenons maintenant ce que veut dire le prophète Ésaïe lorsque, parlant de Jésus, il dit : « Pour dire aux captifs : Sortez » (És. 49:9). Et encore : « il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance » (És. 61:1). Et encore : « Pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir de prison le captif, et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres » (És. 42:7).

 

     Combien ces passages coïncident d'une manière frappante et combien ils renforcent l'affirmation de Pierre relative aux sermons de Jésus aux esprits en prison. Les hommes qui, aux jours du déluge, n'obéirent pas aux commandements de Dieu et souffrirent le châtiment de leurs mauvaises actions pendant deux mille ans avaient satisfait au principe si clairement énoncé par notre Sauveur, lorsqu’il dit : « Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé le dernier quadrant » (Matt. 5:26).

 

     « Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups » (Luc 12:47,48).

 

 

L'Évangile prêché aux morts

 

     Avec quelle joie ces esprits, qui avaient si longtemps souffert dans l'emprisonnement, ont dû accueillir l'Évangile éternel. Par ce moyen, les portes de leur prison pouvaient s'ouvrir et les esprits obéissants pouvaient être délivrés des mains de Lucifer, le fils du matin, qui est décrit à juste titre comme celui « qui faisait trembler la terre, qui ébranlait les royaumes, qui réduisait le monde en désert, qui ravageait les villes, et ne relâchait point ses prisonniers » (És. 14:16,17).

 

     Combien est grandiose et glorieux le plan du salut que le Créateur a ordonné pour ses enfants, s'étendant d'éternité en éternité, couvrant dans ses détails chaque circonstance possible. Il guide et dirige leurs pas dans l'état prémortel, les instruit lorsqu'ils séjournent sur la terre, et se prolonge au-delà de la tombe, dans le monde des esprits. Dans ce dernier état leur coeur se réjouit sous la généreuse influence du Sauveur. Ils croissent et augmentent en force et en majesté, en puissance et en gloire, avec le temps qui passe, jusqu'à ce que la parole inspirée de notre Maître divin soit accomplie : « Tout genou fléchira devant moi, et toute langue donnera gloire à Dieu » (Rom.14:11).

 

     Juste avant sa mort, Jésus pouvait dire à juste titre aux apôtres : « En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront. . . Ne vous étonnez pas de cela ; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront » (Jean 5:25-28).

 

     Revenant à l'épître de Pierre, nous trouvons cette affirmation : « Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. Car l'Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'Esprit » (1 Pi. 4:5,6).

 

 

Le pardon des péchés

 

     Jésus, en une certaine circonstance, expliquant l'Évangile aux apôtres, disait : « Quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir » (Matt. 12:32).

 

     Ceci montre qu'il existe une catégorie de péchés qui peut être pardonnée dans ce monde et une autre qui ne le peut pas ; de même il y a une catégorie de péchés qui peut être pardonnée dans le monde à venir, et une catégorie qui ne peut l'être.

 

     Pierre, parlant du patriarche David, dit : « Car David n'est point monté au ciel » (Actes 2:34). Mais David lui-même, sachant que la compassion du Seigneur dure à jamais dit : « Car tu n'abandonneras pas mon âme au séjour des morts » (Ps. 16:10 ; traduction littérale de la version du roi Jacques).

 

     Si la génération présente désire savoir quel sera le résultat de sa désobéissance à la proclamation des principes de l'Évangile, et de sa lutte contre les serviteurs de Dieu qui les proclament, faites-lui lire ce que dit Ésaïe : « La terre chancelle comme un homme ivre, elle vacille comme une cabane. . . En ce temps-là, l'Éternel châtiera dans le ciel l'armée d'en haut, et sur la terre les rois de la terre. Ils seront assemblés captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des cachots et, après un grand nombre de jours, ils seront châtiés » (És. 24:20-22).

 

     En application de la loi divine les hommes sont jugés « selon leurs oeuvres » (Apoc. 20:13).

 

     Le Seigneur ne livrera pas sans discrimination toutes les classes de pécheurs au même châtiment et cela à jamais. Le jugement sera rendu selon leurs oeuvres, les uns recevant beaucoup de coups et les autres peu.

 

     Ne serait-ce pas un simulacre de la justice si un juge, présidant une de nos cours ordinaires, appliquait le même châtiment à chaque criminel amené devant lui ?

 

     « Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent » (Matt. 7:11).

 

     La loi de l'homme pauvre, faible et mortel n'est certainement pas supérieure à celle de notre Juge suprême.

 

     Paul, écrivant aux Corinthiens, exprima le principe en toute beauté : « Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Cor. 15:19).

 

     Mais, sachant que l'Évangile serait prêché aux esprits en prison, et que d'innombrables millions parmi ceux qui n'acceptèrent pas l'Évangile ici-bas l'accepteraient là-bas, il sentit son coeur se réjouir au lieu d'être « le plus malheureux de tous les hommes ».

 

     Il était parfaitement conscient du fait qu'il n'existe qu'un seul moyen d'être sauvé : « Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Éph. 4:5).

 

     Il savait qu'il est positivement nécessaire pour l'homme de passer par la porte pour entrer dans la bergerie, et que les nombreux moyens par lesquels les hommes cherchent à se sauver doivent nécessairement manquer le but, car la maison de Dieu est une maison d'ordre.

 

     Paul savait qu'il n'existe qu'un nom sous les cieux par lequel les hommes peuvent être sauvés ; que l'obéissance à la loi du Christ est une nécessité première au salut.

 

 

Le salut offert à tous

 

     Connaissant ces faits, la vie de tout homme bon et juste, comme l'était Paul, serait rendue malheureuse à la pensée que tant de millions d'êtres dans la famille humaine devraient irrémédiablement périr et être soumis à la torture pendant toutes les éternités à venir, mais comprenant le grand principe de la mission de notre Sauveur auprès des esprits en prison, ils peuvent se réjouir de ce que le plan de salut est un plan complet. Ils ont l'espoir que non seulement dans cette vie, mais également dans la vie à venir, l'Évangile sera prêché et les hommes seront instruits de ses préceptes.

 

     Dieu ne faisant point acception de personnes (voir 1 Pi. 1:17), il serait manifestement injuste qu'une partie de la famille humaine ait le bonheur d'entendre la voix de l'Évangile dans cette vie, alors qu'une si grande proportion ne l'a jamais entendue et se trouve condamnée de ce fait. Non, le plan de salut est complet, il s'étend depuis notre état prémortel, s'applique à notre condition présente et s'étendra à notre état futur, jusqu'à ce que chaque fils, chaque fille de notre ancêtre Adam ait eu l'occasion suffisante d'embrasser sa doctrine et de vivre en accord avec son esprit.

 

     Nous avons ainsi examiné la preuve donnée par l'Évangile de notre vie prémortelle et cité le témoignage de Jésus et de nombreux serviteurs du Très-Haut. Nous avons revu les devoirs qui appartiennent à cette vie, et qui sont relatifs à la foi, à la repentance, au baptême pour la rémission des péchés et à l'imposition des mains pour le don du Saint Esprit. Nous avons examiné les Écritures relatives aux enseignements donnés aux esprits en prison.

 

     Nous poussons plus avant maintenant notre recherche et nous allons nous efforcer de savoir s'il existe une voie tracée pour la délivrance des prisonniers enchaînés et captifs des griffes de Satan.

 

     Le fait que l'Évangile leur fut prêché prouve que quelque chose pouvait être fait pour adoucir leur condition, car elle serait cruelle si, après avoir entendu l'Évangile, ils apprenaient qu'il n'existe pour eux aucune délivrance.

 

 

Le salut pour les morts

 

     La parole du Seigneur au prophète Malachie fut : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le coeur des pères à leurs enfants, et le coeur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d'interdit » (Mal. 4:5,6).

 

     C'était là une oeuvre que le prophète enlevé aux cieux (Élie) devait accomplir dans une époque future, mettant devant nous les conséquences effrayantes de ne pas se conformer à sa parole : le Seigneur frapperait le pays d'interdit. La nature de cette mission est brièvement exposée comme étant de ramener le coeur des pères à leurs enfants et le coeur des enfants à leurs pères.

 

     L'apôtre Paul affirme qu'ils ne pourraient parvenir « à la perfection » (Héb. 11:40) sans nous ou, en d'autres termes, que leur salut est nécessaire à notre bonheur ou perfection.

 

     Jésus parlant à Nicodème dit : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:5).

 

     Mais, demandera le lecteur, comment un esprit peut-il naître d'eau ou être baptisé dans l'eau ? La plupart de ceux qui sont allés au monde des esprits n'ont jamais satisfait à cette ordonnance du baptême, et un grand nombre de ceux qui ont été baptisés ont reçu cette ordonnance de quelqu'un qui ne détenait aucune autorité pour l'administrer et dont, par conséquent, Dieu ne reconnaîtra les actes en aucune façon.

 

     Ils se trouvent au « royaume de Dieu » dans la même situation qu'un homme qui, étranger dans un pays, a reçu ses papiers de citoyenneté d'une personne qui n'assume aucune charge gouvernementale, et qui, par conséquent, ne détient pas l'autorité de conférer ces droits à qui que ce soit.

 

     Paul, écrivant aux Hébreux, parle du baptême au pluriel : « Sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes » (Héb. 6:1,2).

 

     Beaucoup ont supposé que ce passage sanctionnerait l'idée de différents modes de baptêmes, mais, en nous référant à une autre épître de Paul nous apprenons clairement sa signification. Nous recevons aussi l'information qui nous montre comment nous pouvons devenir les instruments dans la main d'un Créateur sage en effectuant un travail pour les morts.

 

     « Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? » (1 Cor. 15:29).

 

     Il nous est expliqué ici comment les portes de leur prison peuvent être ouvertes et comment ils peuvent être libérés : par l'ordonnance du baptême pour les morts. Ceux qui sont dans la chair font ce travail vicarial pour leurs morts et deviennent « sauveurs sur le mont de Sion ».

 

     Nous présentons ici le récit de la visite d'Élie sur la terre en accomplissement de la promesse faite par le Seigneur par l'intermédiaire de Malachie.

 

 

La venue d'Élie

 

     Le troisième jour du mois d'avril 1836, le prophète Joseph Smith et Oliver Cowdery, se trouvant dans le temple de Kirtland, eurent la vision du ciel qui s'ouvrait, et Élie, le prophète qui fut enlevé au ciel sans connaître la mort, se tint devant eux et dit : « Voici, le temps est pleinement arrivé, ce temps dont a parlé Malachie, lorsqu'il a témoigné qu'il (Élie) serait envoyé avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable, pour tourner le coeur des pères vers les enfants, et le coeur des enfants vers les pères, de peur que la terre tout entière ne soit frappée de malédiction. C'est pourquoi, les clefs de cette dispensation sont remises entre vos mains, et vous saurez par là que le jour de l'Éternel, ce jour grand et redoutable, est proche, et même à la porte » (D&A 110:14-16).

 

     Élie, le prophète, étant venu et ayant conféré l'autorité de baptiser pour les morts, les saints des derniers jours travaillent assidûment à l'érection de temples où cette ordonnance peut être accomplie. Le but de la visite d'Élie ayant été partiellement accompli en ramenant le coeur des pères décédés à leurs enfants ici sur terre, les enfants recherchent leurs ancêtres afin d'ouvrir les portes de leur prison et de les amener dans la bergerie par la porte du baptême.

 

     Non seulement les anciens d'Israël voyagent, prêchant l'Évangile et baptisant les gens par milliers, mais les saints accourent aux temples du Seigneur et rachètent leurs morts de leur captivité. Ils accomplissent une oeuvre grande et puissante pour ceux de la famille humaine qui ont vécu sur la terre dans les différents âges de l'histoire du monde et qui, dans certaines circonstances, peuvent manifester à leurs enfants ou amis, par révélation, qu'ils ont accepté l'Évangile dans le monde des esprits.

 

     Les patriarches et prophètes des premiers temps, avec Pierre, Jacques et les apôtres qui vécurent au midi des temps, avec Joseph Smith, Brigham Young et d'autres prophètes de la « dispensation de la plénitude des temps » dans les derniers jours, sont ardemment engagés dans le travail d'information et de diffusion de l'Évangile dans le monde des esprits.

 

 

Ce qu'est la punition éternelle

 

     Pour terminer, examinons encore une question, que le lecteur s'est sans doute déjà posée, celle du châtiment futur. Si le fait de prêcher aux esprits, de leur apporter la connaissance de la vérité et d'être baptisés pour eux les libère de leur prison, il s'ensuit logiquement que le châtiment futur doit avoir une fin.

 

     Nous nous entendons poser la question : « Les Écritures ne parlent-elles pas de ‘punition éternelle’ ? » Nous répondons « Oui ». Ne donnons aucune interprétation particulière à ces termes, mais comprenons-en correctement la signification.

 

     Le châtiment éternel est le châtiment de Dieu ; le châtiment perpétuel est le châtiment de Dieu ; ou, en d'autres termes, c'est le nom du châtiment que Dieu inflige, lui qui est éternel dans sa nature.

 

     Quiconque, par conséquent, reçoit le châtiment de Dieu, reçoit un châtiment éternel, bien que sa durée puisse être d'une heure, d'un jour, d'une semaine, d'une année ou bien plus longue « et chacun fut jugé selon ses oeuvres » (Apoc. 20:13).


     Certains seront battus d'un grand nombre de coups, d'autres seront battus de peu de coups (voir Luc 12:47,48). Ainsi, nous avons montré simplement le fait que tous les hommes ne seront pas punis de la même manière ; que certains recevront un châtiment plus grand que d'autres.

 

     Que le châtiment qui leur sera infligé, le sera selon leurs oeuvres : « Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux » (Apoc. 20:12-13).

 

     Telles furent les paroles de Jean sur l’île de Patmos, et il ajouta d'une manière très frappante : « Et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre » (Apoc. 22:19).

 

     Nous considérons ainsi avoir montré suffisamment que les principes que nous avons présentés sont bien établis, et nous en appelons à tous ceux à qui ces paroles parviennent, afin qu'ils exercent leur foi dans l'Évangile de Jésus-Christ, qu'ils se repentent de leurs péchés, qu'ils soient baptisés pour la rémission de leurs péchés, qu'ils reçoivent l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit, et alors qu'ils servent le Dieu d'Israël de toute leur volonté, de toute leur intelligence et de toute leur force.

 

 

Source : Plan of Salvation (1881), édité sous forme de brochure en anglais et en français jusqu'au milieu des années 1980