L'Évangile
dans notre vie
Dallin
H. Oaks
Membre
du Collège des Douze
Il
y a quelques années, j’avais beaucoup aimé un
dessin humoristique paru dans un journal qui montrait un prêtre
en conversation avec un couple à moto vêtu comme des
hippies. « Nous allons à l’église »,
disait l’un d’eux au prêtre. « Il
y a des années que nous y allons… simplement, nous n’y
sommes encore jamais arrivés. » (Calvin Grondahl,
Ogden, Utah, Standard Examiner, 26 mai 1990)
Parmi
les membres de notre famille et parmi nos amis, il y en a beaucoup
qui ne sont pas encore arrivés à l’église
non plus. Ils y vont peut-être de temps en temps, mais ils ne
jouissent pas encore des bénédictions complètes
de la participation et du service dans l’Église.
D’autres y vont régulièrement, mais ne veulent
pas s’engager et ne recherchent pas la renaissance spirituelle
personnelle qui se produit lorsque nous livrons notre cœur à
Dieu. Les uns et les autres se privent de quelques bénédictions
uniques de cette vie. Ils risquent tous de se priver des bénédictions
les plus glorieuses de la vie à venir.
Paul
enseigne que le Seigneur a donné des prophètes et des
apôtres « pour le perfectionnement des saints…
l’œuvre du ministère… et…
l’édification du corps du Christ » (Éphésiens
4:12). Les gens qui ne participent pas pleinement à la vie de
l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours et qui ne recherchent pas une conversion spirituelle
personnelle se privent d’expériences essentielles dans
le grand plan du bonheur divinement établi. Les enseignements
et l’œuvre de l’Église sont primordiaux pour
réaliser la vie éternelle de l’homme (voir Moïse
1:39).
Je
prie pour que, parmi les gens qui m’entendent, beaucoup
obtiennent un témoignage spirituel de l’importance de la
mission de l’Église d’édifier et d’exalter
les enfants de Dieu. Je prie particulièrement pour que ceux
qui ne jouissent pas encore des bénédictions de la
pleine participation et de l’engagement dans l’Église
puissent rechercher et obtenir ce témoignage et être
poussés à l’action.
Il
y a une dizaine d’années, alors que j’assistais à
une conférence de pieu aux États-Unis, on m’a
présenté un membre qui n’était pas venu à
l’Église depuis de nombreuses années. « Pourquoi
devrais-je redevenir pratiquant ? » m’a demandé
ce membre. Pensant à tout ce que le Seigneur a fait pour nous,
j’ai répondu qu’il devrait être facile
d’offrir quelque chose à son service et au service de
nos semblables. Mon interrogateur a réfléchi un instant
à cette idée, puis m’a fait cette réponse
étonnante : « Qu’a-t-il fait pour
moi ? »
Cette
réaction surprenante m’a poussé à méditer
sur ce que les gens s’attendent à recevoir de
Jésus-Christ, de son Évangile, et de l’activité
dans son Église. J’ai pensé à quelques
autres personnes qui disent qu’elles ont cessé d’aller
à l’Église parce que l’Église « ne
répondait pas à leurs besoins ». A quels
besoins s’attendaient-ils donc que l’Église
réponde ? Si les gens cherchent simplement une expérience
sociale satisfaisante, il se peut qu’ils soient déçus
par une paroisse ou une branche, et qu’ils cherchent d’autres
associations. De nombreuses organisations offrent des expériences
sociales satisfaisantes. S’ils cherchent simplement une aide
pour connaître l’Évangile, ils peuvent y arriver
grâce à la documentation disponible. Mais les buts
principaux de l’Église sont-ils vraiment ceux-là
? Est-ce tout ce que nous allons retirer de l’Évangile
de Jésus-Christ ?
Quelqu’un
a dit que ce que nous trouvons dépend de ce que nous
cherchons. Les gens qui viennent à l’Église
uniquement pour obtenir quelque chose de temporel risquent d’être
déçus. L’apôtre Paul a parlé en
termes méprisants des gens qui « ne servent
point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre »
(Romains 16:18). Les gens qui vont à l’église
pour donner à leurs semblables et servir le Seigneur sont
rarement déçus. Le Sauveur a promis : « Celui
qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à
cause de moi la retrouvera » (Matthieu 10:39).
L’Église
nous offre des occasions de servir le Seigneur et nos semblables. Si
nous le faisons de la bonne manière et pour les bonnes
raisons, ce service nous récompensera au-delà de tout
ce que nous avons donné. Des millions de personnes servent de
façon altruiste et efficace comme officiers ou instructeurs
dans des organisations de l’Église, et celles qui le
font connaissent la conversion décrite par le prophète
qui nous a donné l’exhortation suivante : « Venez
au Christ, et soyez rendus parfaits en lui » (Moroni
10:32).
Tout
au long de ma vie, j’ai été béni grâce
à mon état de membre et à mon engagement dans
l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers
Jours. Il est impossible de décrire tout le bien que l’Église
m’a apporté ainsi qu’à ceux que j’aime.
Mais je vous donnerai quelques exemples, dans l’espoir
d’ajouter la persuasion personnelle aux principes décrits.
Le
fait de venir chaque semaine à l’Église nous
donne l’occasion de prendre la Sainte-Cène, comme le
Seigneur nous l’a commandé (voir D&A 59:9). Si nous
agissons avec la préparation et l’attitude voulues, le
fait de prendre la Sainte-Cène renouvelle l’effet
purificateur de notre baptême et nous qualifie pour la promesse
que nous aurons toujours son Esprit avec nous. L’une des
missions de cet Esprit, le Saint-Esprit, est de témoigner du
Père et du Fils, et de nous guider vers la vérité.
Le témoignage et la vérité, qui sont essentiels
à notre conversion personnelle, sont la moisson bénie
de ce renouvellement hebdomadaire de nos alliances. Dans les
décisions journalières de ma vie et dans ma croissance
spirituelle personnelle, j’ai bénéficié de
l’accomplissement de cette promesse.
Je
suis navré lorsqu’un membre de l’Église ne
comprend pas les grandes bénédictions que reçoivent
ceux qui gardent le commandement d’offrir leurs sacrements,
chaque jour de sabbat. Qu’y a-t-il dans la vie – sur les
lacs ou les rivières, dans les lieux de récréation
commerciaux ou chez soi à lire le journal du dimanche –
qui puisse offrir quoi que ce soit de comparable à ces
bénédictions ? Aucun plaisir récréatif ne
peut valoir le renouvellement purificateur, les directives
spirituelles et la progression que Dieu a promis à ceux qui
prennent fidèlement la Sainte-Cène et l’honorent
chaque sabbat ? Je suis reconnaissant de l’accomplissement de
ces promesses dans ma vie, et j’affirme qu’elles sont à
la portée de tous.
Lorsque
je suis arrivé à l’âge de raison et que
j’ai compris et ressenti l’effet du péché
personnel, les enseignements de l’Évangile de
Jésus-Christ m’ont donné la paix et le courage
nécessaires pour mieux comprendre que mes péchés
pouvaient être pardonnés et qu’il y a toujours
espoir et possibilité de miséricorde pour ceux qui ne
réussissent pas entièrement.
Au
moment de la mort d’êtres chers, dont mon père, ma
mère et ma femme, les révélations consolatrices
du Saint-Esprit m’ont donné la force de continuer.
L’Esprit affirme que l’adversité de la condition
mortelle a un but et assure de la résurrection et de la
réalité du scellement des relations familiales pour
l’éternité.
Tout
au long de ma vie, j’ai été béni grâce
aux principes et aux enseignements de l’Évangile de
Jésus-Christ. Comme l’enseignent les Écritures,
les dirigeants et les instructeurs de cette Église, l’Évangile
a été une lumière sur mon sentier et la
motivation de mes progrès temporels et spirituels. Comme le
disait Brigham Young, les lois de l’Évangile
« enseignent aux hommes à être fidèles,
honnêtes, chastes, sobres, industrieux, frugaux et à
aimer et pratiquer toute bonne parole et toute bonne œuvre…
elles élèvent et ennoblissent l’homme…
[et] si on les suit pleinement, elles apportent force et santé
au corps, clarté aux facultés de perception, puissance
à celles du raisonnement aussi bien que le salut de l’âme. »
(Lettre à l’éditeur du Religio-Philosophical
Journal, 7 janvier 1869, citée par Jed Woodworth dans son
livre : « Brigham Young and the Mission of
Mormonism », Brigham Young University Studies, 40, n°
2, 2001:11)
Parmi
les nombreuses bénédictions que j’ai reçues
grâce aux enseignements de l’Évangile, il y a
celles promises pour l’obéissance à la Parole de
Sagesse. Pour moi elles ont compris la santé, la connaissance
et la capacité de courir sans se fatiguer et de marcher sans
faiblir, ainsi que l’accomplissement de la promesse que l’ange
destructeur passera à côté de nous, comme pour
les enfants d’Israël et ne nous frappera pas (voir D&A
89:18-21).
L’Évangile
nous enseigne à payer la dîme et les offrandes et nous
assure que nous serons bénis si nous le faisons. Je témoigne
de l’accomplissement de ces promesses dans ma vie. J’ai
vu s’ouvrir les écluses des cieux pour me conférer
des bénédictions innombrables. Parmi elles, il y a la
capacité de voir le peu d’importance relative de la
propriété, de la fierté, de la supériorité
et de la puissance de ce monde relativement à l’éternité.
Combien je suis reconnaissant pour la paix et la clarté qui
découlent de la compréhension du but de la vie et de sa
relation à l’éternité basée sur
l’Évangile !
Depuis
mes premières années, en passant par mes études
et mon mariage, jusqu’à l’âge mûr et
au-delà, l’Église m’a offert l’occasion
d’avoir des contacts directs avec les meilleures personnes du
monde. Mes instructeurs et mes camarades de classe de l’École
du Dimanche et de la Primaire, du scoutisme et des autres activités
de la jeunesse, les activités des collèges, du pieu et
de la paroisse m’ont offert les meilleurs modèles et les
meilleurs amis. Évidemment, notre Église ne détient
pas le monopole des êtres d’élite, mais nous en
avons un pourcentage remarquable. Mes contacts dans les organisations
de l’Église de Jésus-Christ des Saints des
Derniers Jours m’ont donné l’occasion de
reconnaître, d’apprécier et d’améliorer
mes rencontres avec des gens de qualité dans d’autres
Églises et organisations.
Mon
père étant mort avant que j’aie atteint mes huit
ans, j’ai eu très tôt des raisons de me poser des
questions sur les raisons pour lesquelles le Seigneur me privait
d’une relation dont jouissaient les autres garçons et
qu’ils considéraient comme allant de soi. Comme pour
beaucoup d’autres problèmes de la vie, c’est la
perspective de l’Évangile de Jésus-Christ qui a
comblé ce vide. Je suis vraiment reconnaissant que mes frères
et sœurs et moi-même ayons été élevés
par une mère veuve qui a utilisé sa foi et son mariage
au temple pour que notre père disparu soit constamment présent
dans notre vie. Nous n’avons jamais eu l’occasion de
sentir que nous n’avions pas de père. Nous avions
toujours notre père, simplement, il était parti pour un
certain temps. Il existe peu de choses plus importantes, dans cette
vie, que le fait de connaître notre position dans la condition
mortelle et notre potentiel dans l’éternité. Les
mariages scellés pour l’éternité dans un
temple du Seigneur offrent cette possibilité à chaque
enfant et à chaque adulte.
Au
cours des années, ma participation active à l’Église
m’a donné accès aux conseils et à
l’inspiration des dirigeants de l’Église
concernant ce que je devais faire comme mari, comme père et
comme chef de ma famille. A de nombreuses reprises, lors de
conférences générales et de conférences
de pieu, dans les collèges de la prêtrise et les classes
de l’École du Dimanche, j’ai été
instruit et inspiré par des pères, des mères et
des grands-parents merveilleux et expérimentés. Je me
suis efforcé de suivre ces enseignements pour améliorer
ma participation dans les relations qui dureront pour l’éternité.
Pour ne citer qu’un seul exemple, j’ai appris le pouvoir
d’une bénédiction de la prêtrise –
pas simplement une bénédiction pour la guérison,
mais d’une bénédiction de réconfort et de
directives qu’un père détenant la prêtrise
de Melchisédeck a le droit de donner aux membres de sa
famille. L’apprentissage et la mise en pratique de ce principe
nous ont gratifiés, moi et les miens, de la gentillesse et de
la proximité que seul peut apporter la conscience de la
signification de la prêtrise de Dieu dans une famille
éternelle.
Je
suis aussi reconnaissant pour les avertissements des Écritures
et des dirigeants de l’Église au sujet des choses à
éviter. En suivant ces conseils, j’ai réussi à
éviter les pièges dans lesquels, sans cela, j’aurais
pu tomber et dont j’aurais pu devenir esclave. L’alcool,
le tabac, la drogue, la pornographie et le jeu ne sont que quelques
exemples des substances dangereuses et des habitudes créant
une accoutumance que nous savons devoir éviter. J’encourage
chacun – particulièrement les jeunes – à
écouter et à suivre les paroles des hommes et des
femmes que Dieu a appelés pour être leurs dirigeants et
leurs instructeurs. Vous serez bénis si vous renoncez à
faire passer votre propre sagesse et vos désirs avant les
commandements de votre Créateur et les avertissements de ses
serviteurs.
Les
Écritures nous disent de nous revêtir de « toutes
les armes » de Dieu, « afin de pouvoir
résister dans le mauvais jour ». Elles nous
promettent que « la cuirasse de la justice »
et « le bouclier de la foi » éteindront
« tous les traits enflammés des méchants »
(D&A 27:15-17). Je vous conseille vivement d’obéir à
ces enseignements et d’obtenir ces bénédictions.
Elles incluent la conversion spirituelle personnelle – le
« grand changement… dans notre cœur »
(Mosiah 5:2) qui nous aide à devenir ce que notre Père
céleste désire que nous devenions.
Comme
le Sauveur, les dirigeants de cette Église déclarent :
« Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui
qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa
volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si
je parle de mon chef » (Jean 7:16-17).
Vos
dirigeants disent aussi, comme le roi Benjamin : « Je
désirerais que vous méditiez sur l’état
béni et bienheureux de ceux qui gardent les commandements de
Dieu. Car voici, ils sont bénis en tout, tant dans le temporel
que dans le spirituel ; et s’ils tiennent bon avec
fidélité jusqu’à la fin, ils sont reçus
dans le ciel, afin de pouvoir ainsi demeurer avec Dieu dans un état
de bonheur sans fin » (Mosiah 2:41). Dans la révélation
moderne, le Seigneur a déclaré : « Moi,
le Seigneur, je suis lié lorsque vous faites ce que je dis ;
mais lorsque vous ne faites pas ce que je dis, vous n’avez pas
de promesse » (D&A 82:10).
Qu’a
fait notre Sauveur pour nous ? Il nous a donné son expiation,
son Évangile et son Église, une combinaison sacrée
qui nous donne l’assurance de l’immortalité et la
possibilité d’obtenir la vie éternelle. Je
témoigne que c’est vrai, et je témoigne de Dieu
le Père, l’auteur du plan, et de son Fils Jésus-Christ,
qui a expié, et qui a tout rendu possible, au nom de
Jésus-Christ. Amen.
Source :
Le Liahona, juillet 2002