L’expiation
de Jésus-Christ dans l’Ancien Testament
Donald W. Parry
Professeur de
Bible hébraïque et manuscrits de la mer Morte,
université
Brigham Young
L’Ancien Testament
était la Bible du Sauveur, celle qu’il a lue et citée
pendant sa vie dans la condition mortelle. Il était (et est
toujours) un ensemble magnifique et exceptionnel de textes
scripturaires. Il est particulier et sans équivalent. Pourquoi
? Parce que c’est :
■ « Le premier
testament du Christ » (M. Russell Ballard, Le Liahona, mai
2007, p. 82).
■ Un manuel important
sur l’expiation du Sauveur.
■ Le document
fondamental conçu pour préparer le monde à la
venue du Sauveur dans la chair, quand il mourra pour nous.
■ Un document qui
contient des centaines de symboles qui révèlent
Jésus-Christ et son expiation.
■ Un document qui
présente de nombreuses prophéties concernant
Jésus-Christ et sa mission divine.
En bref, l’Ancien
Testament est une œuvre scripturaire qui révèle
le Seigneur en tant que Sauveur, Rédempteur et grand Auteur de
l’Expiation. Quand Jésus-Christ a commandé : «
Sondez les Écritures […] : ce sont elles qui rendent
témoignage de moi » (Jean 5:39), il faisait allusion à
l’Ancien Testament. Cet article montre certaines des façons
dont l’Ancien Testament témoigne du Sauveur et de son
expiation.
Couleurs, nuages et mer :
son pouvoir de pardonner
L’Ancien Testament
présente des centaines de symboles qui révèlent
Jésus-Christ et son expiation. Voici quelques courts exemples
:
Orient et occident. «
Autant l’orient est éloigné de l’occident,
autant [le Seigneur] éloigne de nous nos transgressions. »
(Psaumes 103:12). La distance entre l’orient et l’occident
est évidemment infinie et impossible à mesurer ; il en
est de même de la capacité de Dieu d’ôter
nos transgressions.
Nuage épais. «
[Moi, le Seigneur,] j’efface tes transgressions comme un nuage,
et tes péchés comme une nuée ; reviens à
moi, car je t’ai racheté » (Ésaïe
44:22). De même que les nuages se forment, se redessinent,
disparaissent et réapparaissent continuellement dans le ciel,
évoquant l’idée d’un mouvement sans fin, de
même Dieu pardonne aux personnes qui se repentent et reviennent
à lui.
Jeter les péchés.
« Dieu […] toi qui pardonnes l’iniquité […]
; tu jetteras au fond de la mer tous leurs péchés. »
(Michée 7:18-19). Dieu jette les péchés dans les
parties profondes de la mer, où ils disparaissent à
jamais. Après s’être remis d’une maladie,
Ézéchias, parlant de Dieu, a écrit : « Car
tu as jeté derrière toi tous mes péchés »
(Ésaïe 38:17). Quand Dieu jette nos péchés
derrière lui, il ne les voit plus.
Cramoisi et blanc. Le
Seigneur a dit : « Si vos péchés sont comme le
cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont
rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine »
(Ésaïe 1:18). Les trois couleurs quasi-identiques,
cramoisi, rouge et pourpre, représentent le sang humain et
l’iniquité (voir Ésaïe 59:3 ; Michée
3:10 ; Habacuc 2:12). Le sang du Christ sanctifie (voir Moïse
6:59-60), donne la vie éternelle (voir Jean 6:53-54) et
transforme l’iniquité rouge sang des humains en blanc,
représentant la pureté.
Prophéties sur le
Christ
L’Ancien Testament
présente des centaines de prophétie sur Jésus-Christ,
dont beaucoup ont trait à son expiation. Par exemple, Ésaïe
a prophétisé :
■ « Ce sont nos
souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs
qu’il s’est chargé » (Ésaïe
53:4).
■ « Il était
blessé pour nos péchés, brisé pour nos
iniquités » (Ésaïe 53:5).
■ « Il a été
[…] frappé pour les péchés de mon peuple
» (Ésaïe 53:8).
■ « Il se
chargera de leurs iniquités » (Ésaïe 53:11).
■ « Il a porté
les péchés de beaucoup d’hommes » (Ésaïe
53:12).
Psaumes 22 est une prophétie
remarquable des dernières heures du Sauveur sur la terre,
quand il subira des sévices intenses puis sera crucifié.
Les gens se moqueront de lui et lui feront subir des sévices
(voir les versets 4-8 ; voir aussi Matthieu 27:30-31, 39-43 ; Luc
23:35). Ce psaume révèle les paroles exactes que Jésus
va prononcer sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi
m’as-tu abandonné ? » (verset 1 ; voir aussi
Matthieu 27:46). Psaumes 22 contient aussi une référence
explicite à la crucifixion : « Ils ont percé mes
mains et mes pieds » (verset 16 ; voir aussi Matthieu 27:35).
Les paroles du verset 18, « Ils se partagent mes vêtements,
ils tirent au sort ma tunique » ont été
accomplies précisément par ceux qui ont crucifié
Jésus (voir Matthieu 27:35).
Personnes symbolisant le
Christ
Un grand nombre de personnes
justes de l’Ancien Testament ont été des symboles
vivants de Jésus-Christ. Les parallèles entre ces
personnes et Jésus-Christ sont si frappants que Jeffrey R.
Holland, du Collège des douze apôtres, a écrit :
« Jéhovah a
employé une abondance d’archétypes et de
symboles. De fait, ils ont toujours été une
caractéristique remarquable des instructions du Seigneur à
ses enfants. On trouve des exemples de ces figures – en
particulier des préfigurations du Christ – dans tout le
document pré-messianique. […]
« Moïse (comme
Isaac, Joseph et beaucoup d’autres personnes de l’Ancien
Testament) a été un symbole du Christ qui devait venir.
» (Jeffrey R. Holland, Christ and the New Covenant: The
Messianic Message of the Book of Mormon, 1997, p. 137)
Voici trois exemples de ces
symboles vivants :
■ Job a perdu ses
enfants et ses biens et a souffert de grandes douleurs dans la chair
(voir Job 1-2), préfigurant le serviteur souffrant et homme de
douleur, Jésus-Christ (voir Ésaïe 53).
■ Jonas était
une préfiguration de Jésus, lequel a comparé les
trois jours et trois nuits que Jonas a passés dans le ventre
du poisson (voir Jonas 1:17) à ses propres « trois jours
et trois nuits dans le sein de la terre » (Matthieu 12:40).
■ Abraham était
disposé à offrir son fils bien-aimé, Isaac, en
sacrifice, établissant un parallèle avec Dieu offrant
son Fils bien-aimé, Jésus. L’obéissance
manifestée par Abraham « en offrant son fils Isaac […]
est une similitude de Dieu et de son Fils unique » (Jacob 4:5 ;
voir aussi Hébreux 11:17-19).
Notre Sauveur, Rédempteur
et l’Auteur de l’Expiation
L’Ancien Testament
comporte une centaine de noms et titres de Jéhovah, dont
beaucoup sont essentiels à notre compréhension de son
expiation. Par exemple, Jéhovah est appelé Sauveur : «
Car je suis l’Éternel, ton Dieu, Le Saint d’Israël,
ton Sauveur » (Ésaïe 43:3 ; voir aussi 43:11 ;
45:15, 21 ; 49:26 ; 2 Samuel 22:3 ; Psaumes 106:21 ; Osée
13:4).
Jéhovah est aussi
appelé Rédempteur : « Ainsi parle l’Éternel,
le rédempteur […] d’Israël » (Ésaïe
49:7 ; voir aussi 44:6 ; 47:4 ; 54:5 ; Jérémie 50:34).
L’Ancien Testament
révèle clairement que Jéhovah est le grand
Auteur de l’Expiation : « Secours-nous, Dieu de notre
salut, pour la gloire de ton nom ! Délivre-nous, et [fais
l’expiation de] nos péchés, à cause de ton
nom ! » (Psaumes 79:9 ; ici, la traduction littérale de
l’hébreu est « faire l’expiation »,
voir David J. A. Clines, éd., The Dictionary of Classical
Hebrew, 1998, tome 4, p. 553)
Jéhovah a commandé
à maintes reprises à ses prophètes et à
ses prêtres de faire une expiation pour le peuple. En fait, on
trouve le mot anglais atonement [expiation, ndt] soixante-neuf fois
dans la version du roi Jacques de l’Ancien Testament. Chacune
de ces occurrences ajoute à notre compréhension du sens
et de l’importance du sacrifice expiatoire de Jésus.
Fêtes sacrées
: une préfiguration de l’expiation de Jésus
Christ
Des fêtes
exceptionnellement sacrées préfiguraient l’expiation
de Jésus-Christ. Le jour des expiations, par exemple, mettait
l’accent sur plusieurs rituels qui préfiguraient
l’expiation de Jésus (voir Lévitique 16 ; Hébreux
7-9). Une autre fête, la Pâque, annonçait aussi le
sacrifice de Jésus-Christ (voir Exode 12). L’agneau
pascal préfigurait Jésus-Christ, l’agneau offert
en sacrifice pour les péchés du monde (voir Exode
12:3-6, 46). L’agneau devait être sans défaut
(voir Exode 12:5), tout comme Jésus-Christ serait sans défaut
(voir 1 Pierre 1:18-19).
L’application du sang
de l’agneau sur les poteaux et linteaux de porte a sauvé
l’Israël antique de la mort (voir Exode 12:13), tout comme
le sang expiatoire du Christ nous sauve de la tombe et de la mort
spirituelle (voir Hélaman 5:9). Les similitudes entre la Pâque
et la mort de Jésus-Christ étaient si remarquables que
Paul a appelé Jésus « notre Pâque »
(1 Corinthiens 5:7).
Une porte vers le Christ
Jéhovah lui-même
a conçu et révélé la loi de Moïse
pour enseigner sa venue en tant que Messie promis, Jésus-Christ,
et son sacrifice expiatoire (voir Galates 3:24 ; 2 Néphi 11:4
; Jarom 1:11 ; Mosiah 13:30-33 ; Alma 25:15).
Frère Holland donne
le résumé suivant de l’objectif de la loi de
Moïse : « Cette alliance historique, donnée de la
main de Dieu lui-même et que seule la plénitude de
l’Évangile surpasse au titre de voie de la justice,
devrait […] être considérée comme la
collection sans pareille de types, d’ombres, de symboles et de
préfigurations du Christ qu’elle est. Pour cette raison,
elle a été (et est encore, dans son essence et sa
pureté) un guide vers la spiritualité, une porte vers
le Christ. » (Jeffrey R. Holland, Christ and the New Covenant,
p. 137)
Comme Amulek a témoigné,
« c’est là toute la signification de la loi [de
Moïse], tout jusqu’au moindre détail annonçant
ce grand et dernier sacrifice ; et ce grand et dernier sacrifice […]
sera le Fils de Dieu » (Alma 34:14).
Je témoigne que la
Bible, Ancien et Nouveau Testaments, proclame Jésus-Christ
avec clarté, puissance et autorité. J’espère
que la génération actuelle et la génération
montante aimeront et comprendront la Bible et son message essentiel
concernant Jésus-Christ.
(Le Liahona, avril 2022, p.
40-43)