Brève histoire de l’Église


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L’Église devient universelle

 

(1970-1985)

 

 

   

Joseph Fielding Smith  

 

      Quand David O. McKay mourut, Joseph Fielding Smith, qui avait alors quatre-vingt-treize ans, devint président de l'Église. Il était fils de l'ancien président de l'Église, Joseph F. Smith.  

 

      Dans son enfance, Joseph Fielding Smith désira apprendre la volonté du Seigneur, ce qui l'incita à lire deux fois le Livre de Mormon avant d'avoir dix ans et à avoir les Écritures sur lui quand il se déplaçait. Lorsque l'équipe de base-ball ne le voyait pas, elle le trouvait habituellement occupé à lire les Écritures dans le fenil. Il dit plus tard : « Aussi loin que je me souvienne, dès que j'ai su lire, j'ai trouvé plus de plaisir et plus de satisfaction à l'étude des Écritures et à la lecture de ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ et Joseph Smith, le prophète, et l'œuvre qui a été accomplie pour le salut des hommes, qu'à n' importe quoi d'autre au monde » (Conference Report, avril 1930, p. 91).

  

      Cette étude précoce jeta les bases d'une connaissance approfondie des Écritures et de l'histoire de l'Église, dont il fit usage dans ses sermons et la rédaction d'une bonne vingtaine de livres et de dizaines d'articles importants sur des sujets de doctrine. Au cours de son ministère furent organisés le premier pieu d’Asie (Tokyo) et le premier pieu d’Afrique du Sud (Johannesburg). Avec l'accroissement du nombre de membres de l'Église, le président Smith et ses conseillers inaugurèrent la pratique d'organiser des conférences de région dans le monde entier pour former les dirigeants locaux et permettre aux membres de rencontrer les Autorités générales de l’Église. La première conférence de ce genre eut lieu à Manchester. Pour mieux servir l’humanité, des missionnaires des services de santé furent appelés pour enseigner les principes de base de santé et d'hygiène. Bientôt plus de deux cents missionnaires des services de santé servaient dans de nombreux pays.  

 

      Depuis 1912, l'Église patronne des cours de séminaire dans des bâtiments contigus aux lycées dans l'ouest des États-Unis. Dans les années 1920, des instituts de religion furent créés au-delà de cette région dans les établissements d'enseignement supérieur fréquentés par un grand nombre de saints des derniers jours. Au début des années 1950, on créa le séminaire matinal dans la région de Los Angeles, et bientôt plus de mille huit cents étudiants y assistaient. Les observateurs non membres de l'Église furent étonnés de voir des jeunes saints des derniers jours de quinze à dix-huit ans se lever à cinq heures trente du matin cinq jours par semaine pour suivre des cours de religion. Au début des années 1970, le programme du séminaire d'étude à domicile fut créé pour permettre aux élèves membres de l'Église du monde entier de recevoir une instruction religieuse. Pendant le ministère du président Smith, l'enrôlement au séminaire et à l'institut s'accrut de manière spectaculaire.  

 

      Dans son dernier discours public, prononcé à la conférence générale d'avril 1972, le président Smith dit : « Il n'est d'autre remède aux maux du monde que l'Évangile du Seigneur Jésus-Christ. Notre espoir de paix, de prospérité temporelle et spirituelle et d'un héritage final dans le royaume de Dieu ne se trouve que dans l'Évangile rétabli. Il n'existe pas d'œuvre dans laquelle nous puissions nous engager qui soit plus importante que de prêcher l'Évangile et d'édifier l'Église et le royaume de Dieu sur la terre » (Conference Report, avril 1972, p. 13 ; voir aussi Ensign, juillet 1972, p. 27).

  

      Après avoir été président de l'Église pendant deux ans et demi, Joseph Fielding Smith décéda paisiblement chez sa fille. Il était parvenu à l'âge de quatre-vingt-quinze ans et avait servi vaillamment le Seigneur pendant toute sa vie.  

 

 

Harold B. Lee  

 

      Le lendemain du décès du président Smith, Harold B. Lee, doyen du Collège des Douze, se réunit avec sa famille pour une soirée familiale. L'un des membres de la famille demanda ce qu'ils pourraient faire pour l'aider au maximum. « Soyez fidèles à la foi, vivez simplement l'Évangile comme je vous l'ai enseigné », répondit-il. Ce message s'applique à tous les membres de l'Église. Lors de sa première conférence de presse comme président de l'Église, Harold B. Lee déclara : « Gardez les commandements de Dieu. C'est en cela que réside le salut des personnes et des nations en ces temps troublés » (Francis M. Gibbons, Harold B. Lee, 1993, p. 459).

  

      Quand Harold B. Lee devint président de l'Église, le 7 juillet 1972, il avait soixante-treize ans et était le plus jeune apôtre à devenir président depuis Heber J. Grant. Il avait joué un rôle majeur dans l'administration de l'Église depuis 1935, lorsqu'il avait été appelé à diriger le programme d'entraide de l'Église. Il avait également joué un rôle majeur dans la révision des programmes et des cours de l'Église qui avait conduit à leur simplification et à leur coordination. C'était un homme d’une spiritualité profonde qui était prompt à répondre à l'inspiration qu'il recevait du ciel.  

 

      Le président Lee et ses conseillers présidèrent la seconde conférence de région organisée à Mexico. Les membres de l'Église assemblés à cette conférence furent les premiers saints des derniers jours à soutenir la nouvelle Première Présidence. Le président Lee expliqua que les réunions avaient lieu à Mexico « pour honorer et louer les merveilleux travaux accomplis par tous ceux qui ont contribué à réaliser la formidable croissance de l'Église ».  

 

      Quand les saints du Mexique et d'Amérique centrale apprirent qu'une conférence de région aurait lieu au Mexique, beaucoup commencèrent à prendre des dispositions pour y assister. Une femme fit du porte à porte, demandant à faire de la lessive. Pendant cinq mois, elle économisa les pesos qu'elle avait gagnés en lavant les vêtements de ses voisins et put faire le voyage à la conférence et assister à toutes les sessions. Beaucoup de saints jeûnèrent de bon cœur pendant les jours de conférence parce qu'ils n'avaient pas d'argent pour acheter à manger après avoir travaillé et économisé pour assister aux réunions. Ceux qui firent des sacrifices furent récompensés par la grande force spirituelle qu'ils reçurent. Un homme déclara que la conférence était la plus belle expérience de sa vie. Un autre dit à un reporter : « Il nous faudra beaucoup d'années pour oublier l'amour que nous avons ressenti ici ces jours-ci » (Jay M. Todd, The Remarkable Mexico City Area Conference, Ensign, novembre 1972, pp. 89, 93, 95).   

 

      Pendant son ministère, le président Lee visita la Terre Sainte, et fut le premier président de la dispensation actuelle à le faire. Il annonça que des temples plus petits seraient maintenant construits et parsèmeraient un jour le globe. Le lendemain de Noël 1973, après avoir été président de l'Église pendant dix-huit mois seulement, le président Lee mourut. Un être d'une immense spiritualité était retourné à son foyer éternel.  

 

 

Spencer W. Kimball  

 

      Spencer Kimball, doyen des Douze, homme qui avait connu la douleur et la souffrance, fut soutenu comme président de l'Église après le décès du président Lee. La plus grande partie de ses cordes vocales lui avait été enlevée suite à un cancer, et il parlait d'une voix posée et rauque que les saints des derniers jours apprirent à aimer. Connu pour son humilité, son engagement, sa capacité de travail et son slogan personnel : « Fais-le », le président Kimball « lança sa faucille » de toutes ses forces. 


      Le premier discours qu'il fit en qualité de président fut celui qu'il adressa aux représentants régionaux de l'Église, et il fut mémorable pour toutes les personnes présentes. Un de ceux qui participaient à la réunion raconta : « Quelques instants seulement après le début du discours, nous prîmes conscience d'une présence spirituelle étonnante, et nous nous rendîmes compte que nous étions en train d'écouter quelque chose d'extraordinaire, de puissant, de différent... C'était comme s'il repoussait les tentures qui couvraient les objectifs du Tout-puissant et nous invitait à contempler avec lui la destinée de l'Évangile et la vision de son ministère ».  

 

      Le président Kimball montra aux dirigeants « que l'Église ne vivait pas pleinement dans la fidélité que le Seigneur attendait de son peuple et qu'à certains égards nous nous étions installés dans un esprit de suffisance, satisfaits que nous étions des choses telles qu'elles étaient. C'est à ce moment-là qu'il énonça le slogan maintenant célèbre : « Allongeons la foulée ». Il exhorta son auditoire à s'engager davantage à proclamer l'Évangile aux nations de la terre. Il demanda aussi une augmentation importante du nombre des missionnaires qui pouvaient servir dans leur propre pays. À la fin du sermon, Ezra Taft Benson déclara : « En vérité, il y a un prophète en Israël » (voir 2 Rois 5 :8) (W. Grant Bangerter, Conference Report, octobre 1977, pp. 38  39 ; voir aussi Ensign, novembre 1977, pp. 26-27).   

 

      Sous la direction dynamique du président Kimball, un nombre beaucoup plus grand de membres de l’Église firent une mission à plein temps, et l'Église progressa dans le monde entier. En août 1977, le président Kimball se rendit à Varsovie, où il consacra la Pologne et bénit le peuple pour que l'œuvre du Seigneur progresse. Des centres de formation missionnaire furent créés au Brésil, au Chili, au Mexique, en Nouvelle-Zélande et au Japon. En juin 1978, il annonça une révélation de Dieu qui devait avoir un effet immense sur l'œuvre missionnaire mondiale. Pendant de nombreuses années, la prêtrise avait été refusée aux personnes d'origine africaine, mais maintenant les bénédictions de la prêtrise et du temple allaient être accordées à tous les hommes dignes.  

 

      Cette révélation était attendue depuis longtemps par les fidèles du monde entier. L'un des premiers Noirs à accepter l'Évangile en Afrique avait été William Paul Daniels, qui avait entendu parler de l'Église dès 1913. Il s'était rendu en Utah, où il avait reçu une bénédiction spéciale de Joseph F. Smith. Le président Smith lui avait promis que s'il restait fidèle, il détiendrait la prêtrise dans cette vie ou dans la suivante. Frère Daniels décéda en 1936, toujours membre fidèle de l'Église, et sa fille fit accomplir les ordonnances du temple pour son père peu après la révélation de 1978 sur la prêtrise (E. Dale LeBaron, Black Africa, Mormon Heritage, mars/avril 1994, p. 20).

 

      Beaucoup d'autres Africains acquirent le témoignage de la véracité de l'Évangile grâce aux brochures de l’Église ou par des expériences personnelles miraculeuses, mais ils ne pouvaient pas bénéficier de toutes les bénédictions de l'Évangile.  

 

      Pendant les nombreux mois qui précédèrent la révélation de juin 1978, le président Kimball discuta avec ses conseillers et les Douze du refus de l'autorité de la prêtrise aux personnes d'origine africaine. Les dirigeants de l'Église hésitaient à ouvrir des missions dans des régions du monde où la plénitude des bénédictions de l'Évangile ne pouvaient être conférée aux membres dignes de l'Église. Dans une conférence de région en Afrique du Sud, le président Kimball déclara : « J'ai prié avec beaucoup de ferveur. J'ai su qu'il y avait quelque chose qui nous attendait qui était extrêmement important pour beaucoup d'enfants de Dieu. Je savais que nous ne pouvions recevoir les révélations du Seigneur qu'en étant dignes, prêts à les recevoir et prêts à les accepter et à les mettre en place. Je me suis rendu jour après jour seul avec beaucoup de solennité et de ferveur dans les salles hautes du temple, et j'y ai ouvert mon âme et fait tous mes efforts pour aller de l'avant dans le programme. Je voulais faire ce qu'il voulait. Je lui en ai parlé et je lui ai dit : « Seigneur, je ne veux que ce qui est bien » (The Teachings of Spencer W. Kimball, éd. Edward L. Kimball, 1982, p. 451).   

 

      Au cours d'une réunion au temple avec ses conseillers et le Collège des Douze, le président Kimball demanda que tous expriment librement leur point de vue concernant le don de la prêtrise aux hommes de race noire. Ensuite ils prièrent autour de l'autel avec le président Kimball comme porte-parole. Bruce R. McConkie, qui était là, dit plus tard : « En cette occasion, à cause de l'insistance et de la foi, et parce que le jour et l'heure étaient arrivés, le Seigneur, dans sa providence, déversa le Saint-Esprit sur la Première Présidence et les Douze d'une manière miraculeuse et merveilleuse au-delà de tout ce que les personnes alors présentes avaient jamais connu » (Bruce R. McConkie, All Are Alike unto God, Charge to Religious Educators, 2e 6d., 1981, p. 153).  Il fut révélé aux dirigeants de l'Église que le moment était venu où tous les hommes dignes devaient recevoir la plénitude des bénédictions de la prêtrise.  

 

      La Première Présidence envoya aux dirigeants de la prêtrise une lettre datée du 8 juin 1978, expliquant que le Seigneur avait révélé que « tous les hommes dignes de l'Église qui sont membres peuvent être ordonnés à la prêtrise quelle que soit leur race ou leur couleur ». Le 30 septembre 1978, les saints réunis en conférence générale votèrent à l'unanimité pour soutenir la décision de leurs dirigeants. Cette lettre constitue maintenant la Déclaration officielle n° 2 dans Doctrine et Alliances.  

 

      Depuis cette annonce, des milliers de personnes d'origine africaine sont entrées dans l'Église. L'expérience d'un converti africain illustre la façon dont la main du Seigneur a béni ce peuple : un diplômé d'université, professeur, eut un songe dans lequel il vit un grand bâtiment avec des flèches ou des tours dans lequel entraient des personnes habillées de blanc. Plus tard, tandis qu'il voyageait, il vit une de nos églises et eut le sentiment qu'elle avait un rapport avec son rêve. Il y assista donc à un service du dimanche. Après les réunions, l'épouse du président de mission lui montra une brochure. Lorsqu'il l'ouvrit et vit une photo du temple de Salt Lake City, le bâtiment dont il avait rêvé. Il dit plus tard : « Avant même de m'en rendre compte, je pleurais... Je ne peux pas exprimer ce sentiment. J'étais soulagé de tous les fardeaux... J'avais le sentiment que j'étais allé dans un endroit que je visitais souvent. Et maintenant, j'étais chez moi » (E. Dale LeBaron, Black Africa, p. 24).

  

      Pendant le ministère du président Kimball, le premier collège des soixante-dix fut réorganisé, le regroupement des réunions du dimanche en trois heures fut mis en place, et des temples furent construits à un rythme accéléré. En 1982, vingt-deux temples de par le monde étaient soit au stade de la planification, soit en cours de construction, et c'était de loin le plus grand nombre de temples dans l'histoire de l'Église jusque-là. En outre, le président Kimball se fixa un calendrier de voyages exigeant qui lui fit visiter de nombreux pays pour y tenir des conférences de région. Au cours de ces réunions, il négligeait ses propres besoins et mettait au programme toutes les occasions possibles de rencontrer, de fortifier et de bénir les saints locaux.  

 

      Dans de nombreux pays, les membres de l'Église aspiraient à recevoir les ordonnances sacrées du salut offertes dans les temples. Parmi eux, il y avait un saint des derniers jours de Suède qui avait fait de nombreuses missions et avait fait partie de la présidence de la mission. Lorsqu'il décéda, il laissa une part substantielle de ses biens pour la construction du temple de Suède longtemps avant que l'Église n'annonce qu'un temple serait construit dans ce pays. Lorsque le président Kimball annonça la construction du temple, le don de cet homme avait produit des intérêts et était devenu une forte somme. Peu après la consécration du temple, ce frère fidèle, qui avait été doté de son vivant, fut scellé à ses parents dans ce temple même que ses biens avaient contribué à construire.  

 

      Un père et une mère de Singapour décidèrent d'emmener leurs enfants au temple pour être scellés et recevoir les bénédictions du temple. Ils firent beaucoup de sacrifices pour lever les fonds nécessaires et purent finalement faire le voyage et aller au temple. Ils logèrent chez le missionnaire qui les avait instruits des années auparavant.  

 

      Pendant qu'ils étaient dans un grand magasin, cette femme fut séparée de son mari et des missionnaires. Quand ils la retrouvèrent, elle tenait un flacon de shampooing et pleurait. Elle expliqua qu'un des sacrifices qu'elle avait faits pour aller au temple avait été de se passer de shampooing pendant sept ans. Ses sacrifices, quoique durs à consentir, paraissaient maintenant peu de chose, car elle savait que sa famille était éternellement unie par les ordonnances de la maison du Seigneur.  

 

      Un autre événement important du ministère du président Kimball se produisit en 1979, lorsque l'Église publia une nouvelle édition en langue anglaise de la Bible du roi Jacques. Le texte n'avait pas été changé, mais on avait ajouté des notes de bas de page qui établissaient des références croisées avec le Livre de Mormon, Doctrine et Alliances et la Perle de Grand Prix. Un grand guide par sujet et un dictionnaire de la Bible donnaient des informations propres aux Écritures modernes. Cette édition comportait de nouveaux chapeaux de chapitres et contenait également des extraits des révisions inspirées apportées par Joseph Smith à la Bible du roi Jacques.  

 

      En 1981, de nouvelles éditions du Livre de Mormon, de Doctrine et Alliances et de la Perle de Grand Prix furent également publiées. Elles comprenaient le nouveau système de notes de bas de page, de nouveaux chapeaux de chapitres et de sections, des cartes et un index. À ce moment-là, l'Eglise commença aussi à accorder une importance accrue à la traduction des Écritures modernes en beaucoup d'autres langues.  

 

      Par son exemple et ses enseignements, le président Kimball incita les membres de l'Église à exceller dans tout ce qu'ils entreprenaient. Lors de la célébration du centenaire de la fondation de l'université Brigham Young, il dit : « J'espère que de cette université et du département d'enseignement de l'Église sortiront des gens qui brilleront dans le théâtre, la littérature, la musique, la sculpture, la peinture, les sciences et dans tous les domaines de l'érudition » (Spencer W. Kimball, "The Second Century of Brigham Young University", Speeches of the Year, 1975, 1976, p. 247). En d'autres occasions, il exprima son espoir que les saints des derniers jours raconteraient d'une manière puissante et persuasive l'histoire de l'Évangile rétabli.  

 

      En dépit de son emploi du temps chargé, le président Kimball allait toujours vers les autres par l'amour et le service. Il avait une fibre particulièrement sensible pour les Indiens d'Amérique du Nord et du Sud et pour le peuple des îles polynésiennes, et il consacra de nombreuses heures à toutes sortes de projets pour les aider. Il avait reçu une bénédiction de George Albert Smith lui recommandant de veiller sur eux et, lorsqu'il fut président de l'Église, il désigna des membres du Collège des Douze pour consacrer ou reconsacrer les pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud à la prédication de l'Évangile.  

 

      Depuis lors, des dizaines de milliers de personnes d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud se réjouissent d'avoir les bénédictions de l'Évangile. Un incident caractéristique de sa sollicitude pour tout le monde se produisit dans un aéroport bondé, où une jeune mère, bloquée par le mauvais temps, faisait queue après queue avec sa fille de deux ans pour essayer de trouver un avion pour sa destination. Elle était enceinte de deux mois, et le médecin lui avait interdit de porter sa fille, qui était alors fatiguée et affamée. Personne ne se proposait de l'aider, mais plusieurs la critiquaient à cause de son enfant qui pleurait. La femme raconta plus tard :  

 

      « Quelqu'un s'est approché de nous et, avec un sourire franc, a dit : « Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ? » Avec un soupir de gratitude, j'ai accepté son offre. Il a pris ma petite fille qui sanglotait sur le pavé froid et l'a tenu affectueusement contre lui en lui tapotant doucement le dos. Il a demandé si elle pouvait mâcher un bout de gomme. Quand elle a été calmée, il l'a gardée dans ses bras et a parlé gentiment aux personnes qui étaient devant moi dans la file, expliquant que j'avais besoin de leur aide. Elles ont paru marquer leur accord, après quoi il a remonté la file jusqu'au comptoir où l'on validait les billets et a pris les dispositions avec l'employé pour nous mettre sur un vol qui allait bientôt partir. Il nous a accompagnées jusqu'à un banc où nous avons bavardé un instant jusqu'au moment où il a eu l'assurance que tout allait bien pour moi. Il est parti de son côté. Une semaine plus tard environ, j'ai vu une photo de l'apôtre Spencer W. Kimball et j'ai reconnu en lui l'étranger qui m'avait aidée à l'aéroport » (Spencer W Kimball, éd. Edward L. Kimball, Andrew E. Kimball Jr, 1977, p. 334).

  

      Pendant les mois qui précédèrent son décès, le président Kimball connut de graves problèmes de santé, mais il fut toujours un exemple de patience, de longanimité et de diligence face aux épreuves. Il mourut le 5 novembre 1985, après avoir été président de l'Église pendant douze ans.    

 

 

Source : Our Heritage : A Brief History of The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 1996, chapitre 10