Brève histoire de l’Église


10 –

 

Fin du vingtième siècle

 

(1985-1996)

 

 

 

      

Ezra Taft Benson  

 

      Ezra Taft Benson devint président de l'Église après la mort de Spencer W. Kimball. Au début de son ministère, il mit l'accent sur la grande importance de la lecture et de l'étude du Livre de Mormon. Il témoigna que « le Livre de Mormon conduit les hommes au Christ » et réaffirma la déclaration de Joseph Smith selon laquelle ce livre constitue la clef de voûte de notre religion, et qu'un homme se rapprocherait davantage de Dieu en en suivant les préceptes que par n'importe quel autre livre (Ezra Taft Benson, A Witness and a Warning, 1988, pp. 3, 21 : voir aussi History of the Church, 4:461).

 

      À la conférence générale d'avril 1986, le président Benson déclara : « Le Seigneur a inspiré à son serviteur, Lorenzo Snow, de remettre l'accent sur le principe de la dîme pour racheter l'Église de l'esclavage financier... Maintenant, à notre époque, le Seigneur a révélé la nécessité de remettre l'accent sur le Livre de Mormon... Je vous promets que dorénavant, si nous nous abreuvons chaque jour aux pages de ce livre et si nous suivons ses préceptes, Dieu voudra déverser sur nous, chacun des enfants de Sion et l'Église, une bénédiction inconnue jusqu'alors » (Conference Report, avril 1986, p. 100 ; voir aussi « Une responsabilité sacrée », L'Étoile, juillet 1986, p. 80). Des millions de personnes dans le monde entier ont accepté cette gageure et reçu la bénédiction promise.  

 

      Un autre grand thème fut l'importance d'éviter l'orgueil. À la conférence générale d'avril 1989, il invita les membres de l'Église à purifier l'intérieur du vase en surmontant leur orgueil qui fut, leur rappela-t-il, la cause de la destruction de la nation néphite. Il dit que « le remède à l'orgueil est l'humilité, la douceur, la soumission » (Conference Report, avril 1989, pp. 6-7 ; voir aussi « Prenez garde à l'orgueil », L'Étoile, juillet 1989, p. 5).  

 

      Tandis qu'il était membre du Collège des Douze, Ezra Taft Benson eut une occasion toute particulière de donner l'exemple de la mise en application de l'Évangile. En 1952, avec l'encouragement de David O. McKay, il accepta le poste de ministre de l'Agriculture sous Dwight D. Eisenhower, président des États-Unis. Ce fut la seule fois de l'histoire de l'Église qu'un membre du Collège des Douze fit partie du gouvernement. Pendant ses huit années de mandat, il s'acquit le respect de tout le monde, au pays et à l'étranger, pour son intégrité et son aptitude à guider et à appliquer la politique agricole du gouvernement. Il entra en contact avec les dirigeants des nations et ouvrit des portes aux représentants de l'Église dans le monde entier.  

 

      Sous la direction du président Benson, l'Église fit des progrès importants partout dans le monde. Le 28 août 1987, il consacra le temple de Francfort, ce qui le touchait particulièrement, parce que, de 1964 à 1965, il avait été président de la mission européenne dont le siège était à Francfort.  

 

      Le temple de Freiberg, dans l'ancienne République démocratique allemande, fut consacré le 29 juin 1985. Cette consécration vint à la suite d'un certain nombre de miracles qui en permirent la construction. Lors de sa première visite en République démocratique allemande, en 1968, Thomas S. Monson, du Collège des Douze, avait promis aux saints : « Si vous restez fidèles aux commandements de Dieu, vous recevrez toutes les bénédictions qu'ont les membres de l'Église des autres pays » (Conference Report, avril 1989, p. 66 ; voir aussi « Que Dieu en soit loué », L'Étoile, juillet 1989, p. 47). En 1975, tandis qu'il était chargé de mission dans le même pays, frère Monson se sentit poussé par l'Esprit à consacrer le pays au Seigneur, en disant : « Père, fais qu'aujourd'hui marque l'aube d'un jour nouveau pour les membres de ton Église dans ce pays ». Il demanda que le désir profond qu'avaient les saints « de recevoir les bénédictions du temple » s'accomplisse. Sa promesse inspirée et sa prière de consécration prophétique se réalisèrent (Conference Report, octobre 1985, p. 44 ; voir aussi «Ceux qui aiment Jésus», L'Étoile, 1986, numéro 2, p. 29).   

 

      Le dernier jour de mars 1989, les missionnaires de l'Église furent autorisés à entrer en République démocratique allemande. Le 9 novembre 1989, la foi et les prières de beaucoup de saints furent exaucées lorsque les barrières entre l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest commencèrent à tomber, ce qui permit un accroissement des baptêmes de convertis et de la construction de bâtiments de l'Eglise. Un des convertis entendit parler pour la première fois de l'Église lorsqu'il se rendit, le 1er mai 1990, à une journée portes ouvertes dans la nouvelle église de Dresde. Moins d’une semaine plus tard, il était baptisé après avoir suivi les leçons missionnaires, lu deux fois le Livre de Mormon d'un bout à l'autre et acquis un témoignage fort de la véracité de l'Évangile (Garold et Norma Davis, « The Wall Comes Down », Ensign, juin 1991, p. 33).  

 

      Le 24 juin 1991, lors d'un banquet donné après le concert du Chœur du Tabernacle mormon à Moscou, le vice-président de l'U.R.S.S. annonça que l'Église était officiellement reconnue dans son pays. Cela permit à l'Église de créer des assemblées dans cette vaste république. Pendant les années 1990, un certain nombre d'anciennes républiques soviétiques et de pays d'Europe centrale et de l'Est furent consacrés à la prédication de l'Évangile, notamment l'Albanie, l'Arménie, la Biélorussie, la Bulgarie, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Russie et l'Ukraine. Des bâtiments sont loués ou construits pour l'Église dans chacun de ces pays, et beaucoup de gens acquièrent le témoignage de la véracité de l'Évangile. Lors de la consécration de la première église en Pologne depuis l'entre-deux guerres, Russell M. Nelson, du Collège des Douze, pria pour qu'elle serve de « refuge de paix pour les âmes troublées et de havre d'espérance pour ceux qui ont faim et soif de justice » (Church News, 29 juin 1991, p. 12). Cette bénédiction se réalise dans la vie des saints de beaucoup de pays, qui ont trouvé la paix et la joie de l'Évangile.  

 

      Suite à la formidable croissance de la population de l'Église et de l'accent mis par le président Benson sur l'œuvre missionnaire, à la fin de son ministère près de quarante-huit mille missionnaires servaient dans 295 missions de l'Église.  

 

      En outre, au cours de son ministère, le programme d'entraide de l'Église commença à offrir une aide humanitaire accrue aux membres d'autres confessions religieuses de par le monde. L'aide est apportée pour soulager les souffrances et encourager une autonomie de longue durée. De grandes quantités de nourriture, de vêtements, de matériel médical, de couvertures, d'argent et d'autres choses sont distribuées aux nécessiteux, et des projets à long terme apportent des soins médicaux, l'alphabétisation et d'autres services. Ces services compatissants touchent aujourd'hui des milliers de personnes dans beaucoup de parties du monde. Affligé par les infirmités de la vieillesse et la perte de Flora, son épouse bien-aimée, le président Benson décéda le 30 mai 1994, à l'âge de 94 ans, ayant vaillamment rempli sa mission de prophète du Seigneur. Il fut remplacé par Howard W. Hunter, qui était alors président du Collège des Douze.  

 

 

Howard W. Hunter  

 

      Le 6 juin 1994, lors de sa première conférence de presse, Howard W. Hunter définit quelques-uns des thèmes importants de son ministère. Il dit : « Je voudrais inviter tous les membres de l'Église à accorder toujours plus d'attention à la vie et à l'exemple du Seigneur Jésus-Christ, surtout à l'amour, à l'espérance et à la compassion dont il a fait preuve.  

 

      « Je prie pour que nous nous traitions les uns les autres avec plus de gentillesse, de courtoisie, d'humilité, de patience, et que nous nous pardonnions davantage ».  

 

      Il demanda aussi aux membres de l'Église de faire du temple du Seigneur le grand symbole de leur appartenance à l'Église et le cadre céleste de leurs alliances les plus sacrées. Il ajouta : « Mon vœu le plus cher est que chaque membre de l'Église soit digne d'aller au temple » (Church News, 11 juin 1994, p. 14 ; voir aussi Howard W. Hunter, « Comme les Aigles », L'Étoile, septembre 1994, p. 4). Des milliers de membres de l'Église ont intégré ce message à leur vie et ont eu la bénédiction de voir leur spiritualité s'approfondir.  

 

      Le président Hunter avait une intelligence très vive qui a eu une grande valeur pour l'Église. À la fin des années 1970, il reçut une tâche qui requit de lui tous ses talents. Il joua un grand rôle dans l'acquisition d'un terrain et dans la supervision de la construction du grand bâtiment de l'Église en Terre Sainte qu'est le Centre d'Études du Proche-Orient de l'université Brigham Young, à Jérusalem. Le centre est situé sur le mont Scopus, prolongement du mont des Oliviers. Il abrite les logements et les salles de classe de personnes qui étudient en profondeur cette terre de choix, son peuple (arabe aussi bien que juif), et les lieux où Jésus et ses prophètes d'autrefois ont vécu. Ce centre a été une bénédiction pour ceux qui y ont étudié, et sa beauté a inspiré beaucoup de personnes qui l’ont visité.  

 

      Le président Hunter joua également un rôle important dans la création du Centre culturel polynésien situé à côté de l'université Brigham Young - Hawaii à Laie (Hawaii). Il fut le président fondateur du bureau responsable de ce centre d'accueil pour visiteurs de dix-sept hectares qui appartient à l'Église et est géré par elle. Son but est de préserver la culture polynésienne et de fournir un emploi aux étudiants. Construit en 1963, ce centre est maintenant visité chaque année par près d'un million de personnes attirées par la musique, la danse, les arts et l'artisanat des îles Polynésiennes.  

 

      Avant de devenir président de l'Église, frère Hunter fut pendant huit ans président de la Société généalogique d'Utah, précurseur du département généalogique actuel. Au cours de cette période, la société patronna, en 1969, la première conférence mondiale sur les annales qui, dit-il, « a suscité beaucoup de bonne volonté envers l'Église et a ouvert dans le monde entier les portes à notre œuvre » (Eleanor Knowles, Howard W Hunter, 1994, p. 193). II avait un grand amour pour tous les hommes, vivants et défunts, et enseignait souvent que nous faisons tous partie d'une seule grande famille. Il était connu pour être un homme qui avait un amour semblable à celui du Christ.  

 

      De son vivant, il connut une grande adversité. Avec foi et force d'âme, il affronta des problèmes de santé graves et douloureux, la longue maladie et la mort de sa première épouse, ainsi que d'autres difficultés. En dépit de ces obstacles, il servit activement le Seigneur, voyagea beaucoup et travailla dur dans la gestion des affaires de l'Église. Son exemple était conforme à son message : « Si vous avez des problèmes dans votre foyer, si vos enfants s'égarent, si vous avez des revers financiers et des problèmes émotionnels qui menacent votre foyer et votre bonheur, si vous devez affronter la mort ou la maladie, que votre âme soit en paix. Nous ne serons pas tentés au-delà de notre capacité de résister. Nos difficultés et nos déceptions sont la voie droite et étroite qui conduit à Lui » (Conference Report, octobre. 1987, p. 71 ; voir aussi « Les portes qui s'ouvrent et celles qui se ferment », L'Étoile, janvier 1988, p. 55).

  

      Le président Hunter présida la création du 2000ème pieu de l’Église le 11 décembre 1994 à Mexico, étape importante dans l'histoire de l'Église. À cette occasion, il dit à l'assemblée : « C'est le Seigneur qui, par ses serviteurs, a réalisé ce miracle. Cette œuvre ira de l'avant avec force et vitalité. Les promesses faites à Léhi et à ses enfants concernant leur postérité se sont accomplies et continuent de l’être au Mexique » (Church News, 17 déc. 1994, p. 3). Pendant qu'il était Autorité générale, l'Église d'Amérique latine grandit de manière spectaculaire. Lorsqu'il devint président de l'Église, il y avait plus d'un million et demi de saints des derniers jours rien qu'au Mexique, au Brésil et au Chili, soit plus de membres de l'Église qu'il n'en vivait à l'époque en Utah.  

 

      Le président Hunter ne fut président de l'Église que neuf mois, mais il eut une grande influence sur les saints, qui se souviennent de sa compassion, de sa longanimité et de son bel exemple de vie chrétienne.

 

 

Gordon B. Hinckley  

 

      Lorsque après le décès du président Hunter, Gordon B. Hinckley devint président de l'Église, on lui demanda sur quoi se concentrerait sa présidence. Il répondit : « Continuer. Oui, notre thème sera de continuer la grande œuvre qui a été promue par nos prédécesseurs, qui ont servi d'une manière si admirable, si fidèle et si excellente. Fortifier les valeurs familiales, oui. Favoriser l'instruction, oui. Créer un esprit de tolérance et de patience entre les hommes de partout, oui. Et proclamer l'Évangile de Jésus-Christ » (Church News, 18 mars 1995, p. 10).   

 

      La grande expérience que le président Hinckley avait de la direction de l'Église l'avait bien préparé à la présidence. Il fut soutenu au Collège des douze apôtres en 1961. À partir de 1981, il fut conseiller dans la Première Présidence sous trois présidents de l'Église : Spencer W. Kimball, Ezra Taft Benson et Howard W. Hunter. Au cours de certaines de ces années, il endossa des responsabilités extrêmement lourdes lorsque les présidents de l'Église souffraient des infirmités de la vieillesse.  

 

      Tandis qu'il faisait sa mission en Angleterre, le jeune Gordon B. Hinckley reçut un conseil qui lui fut bien utile au cours des années de lourdes responsabilités qui furent les siennes. Un peu découragé, il écrivit une lettre à son père, disant : « Je gaspille mon temps et ton argent. Je ne vois aucune raison de rester ici ». Quelque temps plus tard, il recevait une lettre laconique de son père, qui disait : « Cher Gordon. J'ai reçu ta lettre... Je n'ai qu'une chose à dire : cesse de penser à toi-même et mets-toi au travail. Affectueusement, ton père ».  

 

      Le président Hinckley dit à ce propos : « J'ai médité sa réponse, puis, le lendemain matin, lors de notre étude des Écritures, nous avons lu la belle déclaration du Seigneur : « Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera » (Marc 8:35). Cela m'a touché. Cette déclaration, cette promesse, en rapport avec la lettre de mon père, m'a poussé à aller à l'étage... me mettre à genoux et faire alliance avec le Seigneur d'essayer de ne plus penser à moi-même et de me mettre au travail. Je considère cela comme la grande décision de ma vie. Tout ce qui m'est arrivé de bon depuis lors, je peux le relier à la décision que j'ai prise à ce moment-là » (Gordon B. Hinckley : Man of Integrity, 15th President of the Church, videocassette, 1994).   

 

      Le président Hinckley est bien connu pour son optimisme que rien ne peut décourager, toujours plein de foi en Dieu et en l'avenir. « Les choses finiront par s'arranger » : c'est sans doute l'assurance que le président Hinckley répéta le plus souvent à sa famille, à ses amis et à ses fréquentations. « Persévérez. Croyez. Soyez heureux. Ne vous découragez pas. Les choses finiront par s'arranger », a-t-il l'habitude de dire (Jeffrey R. Holland, « President Gordon B. Hinckley », Ensign, juin 1995, p. 5).  

 

      Quand un reporter lui demanda quelle était la plus grande difficulté que l'Église devait affronter, il répondit : « La difficulté la plus grave que nous ayons à affronter et notre tâche la plus merveilleuse est celle qui découle de la croissance ». Il expliqua qu'une croissance accrue représente la nécessité de construire, entre autres choses, davantage de temples : « Cette époque est la plus grande de l'histoire de l'Église en matière de construction de temples. Jamais la construction de temples n'est allée de l'avant au rythme actuel. Nous avons quarante-sept temples en activité. Il y en a encore treize en cours de planification ou de construction. Nous continuerons à construire des temples » (Church News, 18 mars 1995, p. 10). La croissance accrue de l'Église a également rendu nécessaire la traduction du Livre de Mormon dans beaucoup de langues.  

 

      Le président Hinckley a une expérience personnelle de la croissance spectaculaire de l'Église. En 1967, tandis qu'il assistait à une conférence à Osaka, au Japon, il parcourut des yeux l'assemblée, qui comprenait de nombreux jeunes, et déclara : « Je vois en vous l'avenir de l'Église au Japon. Et je vois un bel avenir. Nous venons à peine de commencer. Mais je me sens poussé à dire ce que je ressens depuis longtemps, à savoir que le jour n'est pas éloigné où il y aura des pieux de Sion dans ce grand pays » (« Adresses », AV 1801, Archives de l'Église). Une génération plus tard, il y avait cent mille saints des derniers jours au Japon, de nombreux pieux, missions et districts, et un temple.  

 

      Le président Hinckley s'intéresse aussi beaucoup à la croissance de l'Église aux Philippines, où le premier pieu fut organisé en 1973, à Manille. Deux décennies plus tard, au moment où il devint président de l'Église, plus de trois cent mille philippins membres de l’Église recevaient les bénédictions de l'Évangile, entre autres celles d'avoir un temple dans leur pays. Le président Hinckley a également manifesté un grand intérêt pour la croissance de l'Église dans d'autres parties de l'Asie, notamment la Corée, la Chine et le Sud-est asiatique.  

 

      La spiritualité de beaucoup de saints d'Asie ressort bien de l'expérience d'une Autorité générale chargée d'appeler un nouveau président de pieu dans un pieu philippin. Après avoir eu un entretien avec un certain nombre de détenteurs de la prêtrise, il se sentit poussé à appeler comme président de pieu un homme d'environ vingt-cinq ans. Il demanda au jeune frère d'aller dans une salle voisine et de réfléchir au choix de ses conseillers. Le frère revint trente secondes plus tard. L'Autorité générale crut qu'il avait mal compris, mais le nouveau président de pieu dit : « Non. J'ai su, il y a un mois, par l'Esprit du Seigneur, que j'allais être le président du pieu. J'ai déjà choisi mes conseillers ».  

 

      Ce n'est que justice que le président Hinckley, qui a tant fait pour aider à l'implantation de l'Église dans le monde entier, ait pu annoncer pendant son ministère : « Nos statisticiens me disent que si la tendance actuelle continue, en février 1996, dans quelques mois seulement, il y aura plus de membres de l'Église à l'extérieur des États-Unis qu'à l'intérieur. Le franchissement de cette étape revêt une signification magnifique. Il représente le fruit d'efforts immenses pour se tourner vers les autres » (Conference Report, octobre 1995, pp. 92-93 ; voir aussi « Tenez le cap, gardez la foi », L'Étoile, janvier 1996, p. 79). 

 

      Un des grands points sur lesquels le ministère du président Hinckley a mis l'accent est l'importance d'une bonne vie de famille, en particulier dans un monde qui souvent ne soutient pas les valeurs familiales. Sous sa direction, la Première Présidence et le Conseil des Douze ont publié une déclaration au monde au sujet de la famille, qui dit, en partie :   

 

      « La famille est ordonnée de Dieu. Le mariage entre l'homme et la femme est essentiel à son plan éternel. Les enfants ont le droit de naître dans les liens du mariage et d'être élevés par un père et une mère qui honorent leurs vœux de mariage dans la fidélité totale. On a le plus de chances d'atteindre le bonheur en famille lorsque celle-ci est fondée sur les enseignements du Seigneur Jésus-Christ...  

 

      « Nous lançons une mise en garde : les personnes qui enfreignent les alliances de la chasteté, font subir des sévices à leur conjoint ou à leurs enfants, ou qui ne s'acquittent pas de leurs responsabilités familiales devront un jour en répondre devant Dieu. Nous faisons également cette mise en garde : la désagrégation de la famille attirera sur les gens, les collectivités et les nations les calamités prédites par les prophètes d'autrefois et d'aujourd'hui » (« La Famille : Déclaration au monde », L'Étoile, juin 1996, pp. 10-11).   

 

      À la conférence générale d'avril 1995, le président Hinckley annonça que le 15 août 1995, les représentants régionaux de l'Église, qui avaient si bien accompli leur service, seraient relevés et qu'un nouveau poste, celui d'Autorité interrégionale, serait créé. Les Autorités interrégionales président aux conférences de pieu, réorganisent ou créent des pieux, forment les présidents de pieu, de mission et de district et s'acquittent d'autres tâches données par la Première Présidence et leur présidence interrégionale. Ce nouveau poste permet aux dirigeants de l'Église de vivre et de travailler plus près des gens qu'ils servent et favorise une progression accrue dans le monde entier.  

 

      Jeffrey R. Holland, du Collège des Douze, a expliqué comment chaque saint peut soutenir au mieux le président Hinckley : « Au moment où il prend en charge le saint appel auquel il a été appelé, celui de Prophète, Voyant et Révélateur, grand prêtre président et président de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours... la meilleure chose que nous puissions faire pour le soutenir dans son office c'est : « continuer, continuer, continuer ! » (Jeffrey R. Holland, President Gordon B. Hinckley, p. 13).

     

 

L’œuvre de chacun  

 

      Chaque saint des derniers jours a une place dans l'histoire de l'Église. Certains naissent dans des familles qui, depuis des générations, ont adopté l'Évangile et élevé leurs enfants dans les voies du Seigneur. D'autres entendent l'Évangile pour la première fois et entrent dans les eaux du baptême, et contractent par là l'alliance sacrée de participer à l'édification du royaume de Dieu. Beaucoup de membres habitent dans des régions où ils commencent seulement leur ère d'histoire de l'Église et constituent un patrimoine de foi pour leurs enfants. Dans quelque situation qu’ils se trouvent, ils sont des éléments essentiels de la cause de l'édification de Sion et de la préparation de la seconde venue du Sauveur. Ils ne sont « plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais... concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu » (Éphésiens 2:19).  

 

      Tous les saints des derniers jours, nouveaux ou anciens dans l’Église, reçoivent un patrimoine de foi et de sacrifice de la part de ceux qui les ont précédés. Ils sont aussi des pionniers modernes pour leurs enfants et pour les millions d'enfants de notre Père céleste qui entendront et accepteront l'Évangile de Jésus-Christ. Ils apportent leur contribution de différentes manières dans le monde entier en exécutant fidèlement l'œuvre du Seigneur.

 

      Pères et mères forment, en s'aidant de la prière, leurs enfants dans les principes de la justice. Les instructeurs au foyer et les instructrices visiteuses s'occupent de ceux qui sont dans le besoin. Des familles font leurs adieux à des missionnaires qui ont décidé de consacrer des années de leur vie à apporter le message de l'Évangile à d'autres. Des dirigeants de prêtrise et d'auxiliaires désintéressés répondent à des appels au service. Des bénédictions sont accordées aux vivants et aux morts grâce à d'innombrables heures de service discret consacré à rechercher les noms des ancêtres et à accomplir des ordonnances sacrées dans le temple.  

 

      Chacun participe à accomplir la destinée de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours qui a été révélée à Joseph Smith, le prophète. En 1842, il prophétisait :  

 

      « L'étendard de la vérité a été dressé ; aucune main impie ne peut empêcher l'œuvre de progresser ; les persécutions peuvent faire rage, les émeutiers peuvent s'attrouper, les armées s'assembler, la calomnie peut diffamer, mais la vérité de Dieu ira de l'avant hardiment, noblement et indépendante, jusqu'à ce qu'elle ait pénétré tout continent, visité tous les climats, balayé tous les pays et résonné à toutes les oreilles, jusqu'à ce que les desseins de Dieu soient accomplis et que le grand Jéhovah dise que l'œuvre est accomplie » (History of the Church, 4:540).  

 

      Bien que l'Église soit restée très petite de son vivant, Joseph Smith savait que c'était le royaume de Dieu sur la terre, qui avait pour destinée de remplir la terre entière des vérités de l'Évangile de Jésus-Christ. Ces dernières années, la croissance de l’Église a été spectaculaire. L’époque actuelle offre à chacun la bénédiction de pouvoir offrir sa foi et ses sacrifices pour aider à établir le royaume de Dieu sur la terre, avec l’assurance que ce royaume durera éternellement.

 

 

Source : Our Heritage : A Brief History of The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 1996, chapitre 11 et Conclusion