La loi de la chasteté


Joseph Fielding Smith,

en 1931



Il n'est pas d'ordonnance, dans le cadre de l'Évangile de Jésus-Christ, qui soit plus importante, de nature plus solennelle et plus sacrée, et plus nécessaire à la joie éternelle de l'homme que le mariage. Et cependant il n'est pas de principe qui ait été la cible de plaisanteries plus grossières ; pas de sujet de raillerie plus grand pour les vulgaires et les impurs, et même pour beaucoup de gens qui se croient raffinés, que celui du mariage.

Le mariage est un principe qui, lorsqu'on le pratique, présente des problèmes plus graves que n'importe quel autre. Il faut le recevoir dans l'esprit de patience et d'amour, même ce plus grand amour qui est donné par le pouvoir du Saint-Esprit. Rien ne pourrait mieux préparer l'humanité à obtenir la gloire dans le royaume de Dieu que la fidélité à l'alliance du mariage. C'est grâce à cette alliance, plus que par n'importe quelle autre, que nous accomplissons le décret parfait de la volonté divine ; mais ce n'est là qu'une des nombreuses alliances requises de l'homme qui cherche à faire la volonté du Père.

Le mariage, source des plus grandes bénédictions

Si cette alliance est correctement conclue, elle devient le moyen d'obtenir le plus grand des bonheurs. Le plus grand honneur dans cette vie et dans la vie à venir, l'honneur, la domination et le pouvoir dans l'amour parfait sont les privilèges qui en découlent. Ces avantages de la gloire éternelle sont tenus en réserve pour ceux qui sont disposés à respecter cette alliance et toutes les autres alliances de l'Évangile. Les autres ne seront pas bénis de cette façon. Le mariage est le principe le plus grandiose, le plus glorieux et le plus exaltant qui soit dans l'Évangile. C'est celui que le Seigneur tient en réserve pour ceux qui deviennent ses fils et ses filles ; tous les autres ne sont que des serviteurs, même s'ils obtiennent le salut. Ils ne deviennent pas membres de la maison de notre Père et de notre Dieu, s'ils refusent de contracter l'alliance éternelle du mariage.

Les abus dans le mariage entraînent la destruction

La cause première de la chute des nations a été les abus auxquels on s'est livré dans cette ordonnance. Lorsque l'on perd le caractère sacré de l'alliance du mariage, et que l'on enfreint les vœux, la destruction est inévitable. On ne peut recevoir ce principe dans un esprit de mépris et d'indifférence. Il est conçu pour être plus, beaucoup plus qu'un contrat civil. Aucune nation ne peut survivre au mauvais emploi de ce principe. Rome, la Grèce, Babylone, l'Égypte et beaucoup d'autres nations doivent leur chute à la violation de l'alliance sacrée du mariage. La colère d'un Dieu juste est allumée contre eux à cause de leur immortalité. Les os des civilisations mortes du continent américain rendent un témoignage silencieux mais convainquant que c'est l'impudicité et le mépris de cette alliance sacrée qui les amena à leur jugement final.

Une alliance et une association avec Dieu

Rien ne devrait être tenu pour plus sacré et davantage honoré que l'alliance par laquelle les esprits des hommes — les enfants de Dieu dans l'esprit — reçoivent le privilège de venir dans ce monde dans des tabernacles mortels. C'est grâce à ce principe que la bénédiction de la gloire immortelle est rendue possible. Le plus grand châtiment qui ait jamais été donné a été proclamé contre Lucifer et ses anges. Se voir refuser à tout jamais le privilège de recevoir un corps mortel est la plus grande de toutes les malédictions. Ces esprits n'ont aucune possibilité de progression, aucun espoir de résurrection et de vie éternelle ! Ils sont condamnés à une misère éternelle à cause de leur révolte ! Et puis pensez que nous n'avons pas seulement le privilège mais le commandement d'aider notre Père dans la grande œuvre de rédemption en donnant à ses enfants, comme nous avons obtenu ces bénédictions pour nous-mêmes, le droit de vivre et de progresser jusqu'à la perfection ! Aucune âme innocente ne doit être condamnée à venir dans ce monde handicapée d'une naissance illégitime. Tout enfant a le droit de bien naître ! Toute personne qui leur refuse ce droit se rend coupable d'un péché mortel.

Ce que nous savons de la vie éternelle nous permet de comprendre à quel point ces tabernacles mortels sont importants. L'esprit ne peut être rendu parfait sans le corps de chair et d'os. Ce corps et son esprit sont conduits à l'immortalité et aux bénédictions du salut grâce à la résurrection. Après la résurrection, il ne pourra plus y avoir de séparation ; corps et esprit deviennent inséparablement liés afin que l'homme puisse recevoir une plénitude de joie. Les esprits ne peuvent devenir semblables à notre Père éternel d'aucune autre façon qu'en naissant dans cette vie et en passant par la résurrection.

Le droit de bien naître

Puisque le royaume de Dieu est édifié sur le fondement du mariage et l'unité du cercle familial, il ne peut y avoir de satisfaction lorsque ce cercle familial est brisé. Toute âme a le droit de venir en ce monde d'une manière légitime — de la manière dont le Père a voulu que viennent les âmes. Quiconque suit un chemin contraire à celui-ci se rend coupable d'un crime presque irréparable. Est-il donc étonnant que le Seigneur ne considère que l'effusion du sang innocent comme plus grave que la violation de cette alliance du mariage et la perte de la vertu ? N'y a-t-il donc pas de très bonnes raisons à la sévérité du châtiment qui a été promis à ceux qui enfreignent cette loi éternelle ?

L'impudicité, un crime

En outre, n'avons-nous pas oublié dans une grande mesure l'énormité de ce crime qu'est l'impudicité et la violation des voeux du mariage ?

Ceux qui sont coupables pensent-ils qu'un Dieu juste fermera les yeux sur une offense aussi énorme que de tripoter méchamment ou perversement avec les lois de la vie ? Pensent-ils que quelques coups seulement, ou pas de châtiment du tout, répareront cette infraction à la loi ? L'Église exige la pureté aussi bien des hommes que des femmes. Il n'y a a pas de critère double de jugement. « Si l'on néglige la pureté dans la vie, disait un jour le président Joseph F. Smith, tous les autres dangers s'abattent sur nous comme les rivières lorsque l'on ouvre les portes des écluses. »

Un péché qui mène à la mort

L'impureté sexuelle est un péché mortel. On le considérait comme tel autrefois, et selon les lois de Dieu, ceux qui étaient coupables couraient le risque d'être mis à mort. Jean nous apprend qu'il y a des péchés qui mènent à la mort, et que celui-ci en est un ; voici ce que dit Jean :

« Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, il la donnera à ceux qui commettent un péché qui ne mène point à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort ; ce n'est pas pour ce péché-là que je dis de prier. Toute iniquité est un péché, et il y a tel péché qui ne mène pas à la mort. » (1 Jean 5:16-17)

Le meurtre, l'effusion du sang innocent, est un péché qui mène à la mort, et Alma enseigna à Corianton que l'impudicité ne le cédait qu'au meurtre. Voici ses paroles :

« Ne sais-tu pas, mon fils, que ces choses sont une abomination aux yeux du Seigneur ; oui, le plus abominable des péchés, après celui de verser le sang innocent, ou celui de nier le Saint-Esprit ? » (Alma 39:5)

Ne le cède qu'au meurtre

Commentant cet enseignement, le président Joseph F. Smith nous a donné les instructions suivantes :

« Nous acceptons sans réserve ni nuance ce que la Divinité a affirmé par l'intermédiaire d'un ancien prophète néphite : Car moi, le Seigneur Dieu, je me réjouis de la chasteté des femmes, et la luxure est une abomination devant moi ; ainsi dit le Seigneur des armées. » (Jacob 2:28)

Nous affirmons que le péché sexuel ne le cède, dans la catégorie des délits privés, qu'à l'effusion du sang innocent, et que l'adultère n'aura aucune part dans l'exaltation de ceux qui sont bénis...

Celui qui regarde une femme pour la convoiter, ou qui commet l'adultère dans son cœur, n'aura pas l'Esprit, mais reniera la foi. (Improvement Era, vol. 20, p. 743)

Nous ne sommes pas ici pour pratiquer l'immoralité sous quelque forme que ce soit. Plus que toute autre chose, l'immoralité sexuelle est haïssable aux yeux de Dieu. Elle est à égalité avec le meurtre lui-même, et le Dieu Tout-Puissant a fixé le châtiment du meurtrier à la mort : « Quiconque verse le sang de l'homme, son sang sera versé par l'homme. » En outre, il dit que quiconque commettait l'adultère devait être mis à mort. Nous élevons donc la voix contre l'immoralité sexuelle et contre toutes les formes d'obscénité. (voir Gospel Doctrine, p. 391)

Le châtiment des impudiques

Le président Brigham Young a également dénoncé ce fléau avec violence, et nous ne pouvons mettre trop de zèle à le dénoncer. C'est un mal très généralisé et presque universel. À cause de lui, le monde arrive rapidement à sa destruction. « Apprenez la volonté de Dieu, disait le président Young, gardez ses commandements et faites sa volonté, et vous serez une personne vertueuse. » Comme elles sont merveilleuses la paix et la joie qui remplissent l'âme d'une personne vertueuse ! Comme ils sont terribles les tourments des impudiques ! Ils n'auront pas de place dans la première résurrection. Lorsque viendra le jugement dernier, ils seront ceux qui « resteront impurs ». Ils ne pourront entrer dans la Ville Sainte, ce sont les lâches, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime et pratique le mensonge, qui sont expulsés (voir D&A 63:17).

Le président Young a dit en outre :

« Celui qui souille l'innocent est celui qui doit recevoir la marque de l'infamie et être expulsé de la société respectable, et évité comme la peste, comme on évite une maladie contagieuse. Les portes des familles respectables devraient lui être fermées, et toutes les personnes nobles et vertueuses devraient le considérer avec réprobation. La richesse, l'influence et la situation sociale ne devraient pas le protéger de leur juste indignation. Son péché est des plus noirs du calendrier du crime, et il devrait être précipité du piédestal de la respectabilité et de la considération, pour trouver sa place parmi les pires des traîtres. » (Discourses, p. 300)

Nos alliances de fournir des corps mortels aux esprits

Au début, lorsque l'homme fut placé sur cette terre, il reçut le commandement d'être « fécond et de multiplier ». Il n'est pas de commandement plus important qui ait jamais été donné à l'homme, car c'est par le mariage honorable que les esprits viennent sur la terre. « Il y a des multitudes d'esprits purs et sains qui attendent de prendre des tabernacles ; par conséquent, quel est notre devoir ? » disait le président Young. Puis, il répondait ainsi à sa question : « Leur fournir des tabernacles ; agir de manière à ne pas pousser ces esprits dans les familles des méchants, où ils seront formés dans la méchanceté, la débauche et toutes sortes de crimes. Tous les hommes et femmes justes ont le devoir de fournir des tabernacles à tous les esprits qu'ils peuvent recevoir. » (Discourses, p. 305)

En s'adressant aux mères de l'Église, le président Joseph F. Smith a dit en juin 1917 :

« Je regrette, car je pense que c'est un grand mal, qu'il existe parmi les membres de l'Église un désir de limiter les naissances. Je pense que c'est un crime lorsque cela se produit, alors que mari et femme possèdent la santé et la vigueur et ne sont victimes d'aucune impureté qui pourrait se transmettre à leur postérité. Je crois que lorsque les gens entreprennent de limiter ou d'empêcher les naissances ils récolteront bientôt le désappointement. Je n'hésite pas à dire que je crois que c'est un des plus grands crimes du monde actuel, cette pratique perverse. » (D.S.M., vol. 4, p. 318)

Les bénédictions dans l'accroissement éternel

Lorsque les jeunes se marient et refusent d'accomplir ce commandement donné au commencement du monde — et tout aussi en vigueur aujourd'hui — ils se privent de la plus grande bénédiction éternelle. Si l'amour du monde et des pratiques mauvaises du monde a plus d'importance pour un homme et une femme que de garder le commandement du Seigneur dans ce domaine, ils se privent de la bénédiction éternelle de l'accroissement. Ceux qui envisagent volontairement et perversement d'enfreindre cet important commandement seront damnés. Ils ne peuvent avoir l'esprit du Seigneur. Les petites familles sont de règle aujourd'hui. Les maris et les femmes refusent d'assumer les responsabilités de la vie en famille. Beaucoup d'entre eux ne veulent pas s'encombrer d'enfants. Et pourtant ce commandement donné à Adam n'a jamais été abrogé ni mis de côté. Si nous refusons de vivre selon les alliances que nous contractons, surtout dans la maison du Seigneur, nous ne pouvons recevoir les bénédictions de ces alliances dans l'éternité. Si nous évitons volontairement la responsabilité de la paternité, comment le Seigneur peut-il conférer aux coupables les bénédictions de l'accroissement éternel ? Cela ne se peut, et ces bénédictions leur seront refusées.

« Qui serais-je, dit le Seigneur, si j'avais promis et n'avais pas accompli ? Je commande et les hommes n'obéissent pas ; je révoque et ils ne reçoivent pas la bénédiction. Alors, ils disent dans leur cœur : Ce n'est pas l'œuvre du Seigneur, car ses promesses ne se sont pas accomplies. Mais malheur à ceux-là, car leur récompense les attend en bas et non pas en haut. » (D&A 58:31-33)

Le monde arrive rapidement à sa fin, c'est-à-dire à la fin des jours de méchanceté. Lorsqu'il sera tout à fait mûr dans l'iniquité, le Seigneur viendra dans les nuées des deux tirer vengeance des impies, car sa colère est allumée contre eux. Ne pensez pas qu'il retarde sa venue. Un grand nombre des signes de sa venue ont été donnés ; aussi, si nous le voulons, nous pouvons savoir que le jour est dès maintenant proche.

« À cause de la méchanceté du monde, il arrivera que je me vengerai des méchants, car ils ne veulent pas se repentir ; car la coupe de mon indignation est pleine ; car voici, mon sang ne les purifiera point s'ils ne m'entendent point. » (D&A 29:17)



Source : Joseph Fielding Smith, Le chemin de la perfection, Salt Lake City, 1931