La pureté c'est la puissance 

 


Hugh B. Brown

 

Assistant des Douze de 1953 à 1958

Membre du collège des Douze de 1958 à 1961 et de 1970 à 1975

Membre de la Première Présidence de 1961 à 1970 

 

  

 Extrait d’un discours donné le 30 septembre 1962 à l’université Brigham Young




 

« Ton devoir, c'est d'édifier un monde meilleur », dit Dieu ;

Je répondis « Comment ?

Ce monde est si vaste,

Si compliqué à présent,

Et moi je suis si petite, si frêle,

Je ne peux vraiment rien faire ».

Mais Dieu dans sa sagesse me dit,

« II suffit que toi tu deviennes meilleure ».

 

Dorothy R. Jones (Sunshine Magazine)

 

Ce défi il le tend à chacun d'entre nous.

 

Chacun d'entre vous, garçon ou fille, a un espoir, une ambition, un idéal qui l'emporte sur tout ce que vous attendez et désirez de la vie. C'est le bien le plus précieux, le plus beau, le plus durable que l'homme ait jamais imaginé ou poursuivi.

 

Je parle d'un foyer saint des derniers jours heureux où l'amour, pur et sans tache, lie les parents et les enfants dans un lien saint et éternel. Il est riche celui qui a un tel foyer, et celui qui peut en avoir un et s'en prive lâchement est insensé. Le foyer, dans le plan divin, est destiné à durer toute l'éternité. Protéger son fondement est une obligation qui incombe à la fois à l'homme et à la femme.

 

À la base de tout foyer chrétien durable il doit y avoir la pureté, la fidélité et l'intégrité. La pureté implique l'abnégation et préserve le respect de soi-même. Une des attaques les plus directes, les plus persistantes et les plus efficaces qui aient été lancées contre notre civilisation aujourd'hui vise le foyer ; l'attaque vient de plusieurs directions et de nombreuses sources. L'espoir de l'humanité en face de ses difficultés actuelles est de conserver intacte l'unité familiale.

 

      Si un homme veut avoir la beauté complète d'un foyer chrétien il y a certaines choses qu'il ne doit pas faire. Il ne peut pas y avoir de double mesure.

 

Mes jeunes amis, chacun d'entre vous peut être la pierre d'angle de cette institution prescrite par Dieu qu'est le foyer, et c'est à cette responsabilité que vous vous préparez maintenant.

 

Un amour profond et durable est la condition nécessaire du mariage idéal et du foyer heureux. Pour que ces rapports sacrés continuent, il faut de la pureté de pensée, de paroles et d'action. Les piliers du foyer sont le dévouement, la loyauté, le sacrifice, l'intégrité, la fidélité, l'honnêteté, et, encore une fois, la vertu sans tache.

 

Après la fidélité et l'amour, le respect mutuel et les égards sont les pierres les plus importantes dans le fondement d'un foyer heureux ; le respect mutuel est impossible sans respect de soi-même.

 

Chacun doit révérer et honorer le caractère sacré de la vie et vivre sur le haut plateau où le respect de soi-même est souverain. C'est ce que l’on fera si on se rappelle que la vie vient de Dieu. On sera alors loyal à ce qui est royal en sa personne. Aucun plaisir fugitif ne peut compenser la perte du respect de soi-même. Nous, dont la tâche veut que nous voyagions, nous rencontrons des centaines de milliers de jeunes de l'Église et, dans l'ensemble, nous avons toutes raisons d'être fiers d'eux. Nous vous faisons confiance ; nous vous aimons ; nous comptons sur vous. Mais nous sommes soucieux pour vous parce que nous connaissons par expérience quelque chose du pouvoir et de la tactique d'un ennemi acharné. D’où ce mot d'avertissement.

 

Les jeunes gens et les jeunes filles qui envisagent le mariage doivent garder leur vie belle et pure, saine et invincible, non seulement pour avoir la grande satisfaction de conserver l'estime d'eux-mêmes, mais aussi pour transmettre à ceux qui les suivent l'héritage sans prix d'une pureté foncière.

 

Le respect, y compris le respect de soi-même, est le ciment du fondement du foyer. Quand le ciment est parti, le caractère des individus et le foyer lui-même commencent tous deux à se désintégrer.

 

L'homme dont le coeur est pur est invincible. Son intégrité est son bouclier et la vertu son armure. La calomnie, l'envie, la haine ou la malice ne l'atteindront pas et ceux qui cherchent à le blesser entraîneront sur eux l'ignominie.

 

L'homme droit est un homme courageux parce qu'il n'a rien à cacher. Il ne craint pas le soleil. Il ne vit pas dans la crainte que la vérité apparaisse. Il n'a rien fait dont il puisse avoir honte ; il est donc sans crainte. Tennyson a dit : « Ma force est comme la force de dix parce que mon coeur est pur ».

 

La pureté est le diadème le plus magnifique du monde. C'est un bijou sans prix, un don du ciel accordé à tous à la naissance. Dieu veuille que vous, vous puissiez le porter. Bien qu'elle soit fragile, il ne faut pas la conserver dans une chambre forte comme les bijoux de la couronne. Sa valeur s'accroît lorsqu'on la porte. Aucun trésor en ce monde n'est aussi riche que la conscience de la pureté et, afin de la conserver, il faut éviter non seulement les actions impures mais aussi les pensées impures.

 

Il y a une différence entre l'innocence et la pureté. L'une est passive et l'autre active. Quelqu'un a parodié ainsi un des poèmes de Ella Wheeler Wilcox :

 

C'est relativement facile d'être vertueux

Quand rien ne vous invite à vous égarer.

Quand dehors et en soi, aucune voix du péché

N'incite votre âme à s'écarter ;

Mais ce n'est qu'une vertu négative

Jusqu'à ce qu'elle soit éprouvée par le feu.

Et l'âme qui mérite les bénédictions de la terre

Est l'âme qui résiste au désir.

 

On raconte l'histoire de bergers qui, un jour, virent un aigle s'envoler d'un rocher. Il s'éleva majestueusement très haut dans le ciel, mais au bout d'un moment il se mit à vaciller et son vol devint indécis. A la longue une aile retomba, puis l'autre, et le pauvre oiseau tomba rapidement vers le sol. Les bergers allèrent chercher l'oiseau tombé ; après l'avoir examiné ils découvrirent qu'un petit serpent s'était enroulé autour de lui pendant qu'il était sur le rocher. L'aigle ne savait pas que le serpent était là, mais il s'insinua dans les plumes pendant que le fier monarque glissait dans l'air et il enfonça ses crochets dans la chair de l'aigle. L'oiseau s'effondra dans la poussière en tournoyant.

 

     Cela peut être l'histoire d'une de ces vies dans lesquelles un péché secret s'est frayé un chemin jusqu'au coeur. Finalement, une vie fière gît souillée et déshonorée dans la poussière.

 

Quand de jeunes hommes virils et ambitieux - et nous en rencontrons beaucoup - portent l'insigne de la pureté avec la grâce et l'aspect charmant d'une vierge, nous voyons la condition foncièrement divine de l'homme.

 

Nous ne pouvons établir une société vertueuse que lorsque les hommes et les femmes se gardent moralement purs. Il ne peut y avoir qu'une loi morale.

 

La vertu est protégée par la pudeur et doit orner les pensées et la vie de notre peuple, jeunes et vieux, afin que nous soyons connus pour notre honnêteté, notre bienséance, notre culture et notre intégrité. Que nos pensées, nos paroles, nos vêtements et notre tenue montrent que nous croyons au caractère sacré du corps, temple de Dieu, selon la déclaration même de Paul : « ... car vous êtes le temple du Dieu vivant ; comme Dieu l'a dit, j'habiterai et je marcherai au milieu d'eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (2 Cor. 6:16). « Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes » (1 Corinthiens 3:17).

 

Vous, mesdemoiselles, étant des dames, vous devez constamment porter le cachet de la pudeur. Un homme convenable n'admirera jamais une femme impudique.

 

Il est très dangereux d’avancer qu'un acte que vous avez commis ou que vous commettez est bien, simplement parce qu'il y en a beaucoup qui font comme vous.

 

Selon l'avis du Dr Pitirim A. Sorokin (American Sex Revolution, Porter Sargent éditeur, Boston, 1960), c'est à notre propre conscience et à l'expérience de l'humanité qu'il appartient de décider du caractère bon ou mauvais de la conduite sexuelle, comme de n'importe quelle autre. Il trouve que vous ne pouvez pas dire qu'elle est bonne en prouvant que cinquante pour cent de la population fait de même. Il croit aussi qu'il y a un lien entre la situation chancelante de notre morale sexuelle et l'augmentation du taux de la criminalité, des suicides, de la délinquance juvénile et de la folie.

 

Un savant a fait remarquer que certains biologistes passent leur vie à étudier les formes inférieures de la vie - animaux, insectes et plantes - et ils observent que le cycle entier de la vie d'un doryphore ou d'une mouche est consacré à assurer la survivance de l'espèce. Mais nous ne sommes pas des doryphores et vous ne pouvez prendre des théories qui sont bonnes pour un laboratoire de zoologie et les appliquer sans les modifier à des êtres humains. Les humains, à la différence d'autres formes de vie, se soucient non seulement de la survivance de l'espèce mais aussi du genre de vie que nous allons mener pendant que nous sommes ici et du genre d'hommes qui va survivre. Nous faisons l'expérience de l'amour, de la spiritualité, de l'idéalisme, de l'esprit créateur. Nous avons une intelligence, une conscience et de l'espoir. Ce sont des réalités scientifiques qui ont une puissante influence sur notre mode de reproduction.

 

Les grandes villes des temps anciens furent réduites en monceaux de ruines et leurs civilisations détruites à cause de l'importance excessive des perversions de l'instinct sexuel. Aujourd'hui, le vice commercialisé et la promiscuité sexuelle sont des coups de marteau qui sapent la base de nos foyers et de notre société. 

 

Toute personne normale éprouve des pulsions sexuelles. Quand elle s'en sert mal ou sans faire de distinction, elle s'attire le chagrin, la souffrance, la maladie et même la mort ; si ces impulsions ne sont pas contrôlées ou freinées, notre civilisation s'écroulera comme les autres.

 

Des personnes qui ont la vue courte prétendent que ce qu'elles se font ou ce qu'elles font entre elles ne regarde personne d'autre qu'elles. C'est un raisonnement absurde et sans consistance. Personne ne vit dans le vide et personne n'est une île.

 

      Qui est-ce que cela regarde rapidement si un étudiant s'abandonne à une conduite immorale ? Est-ce que cela ne regarde personne d'autre que lui ? Cela concerne sa famille ainsi que toute sa parenté, son école, la ville où il habite, sa branche et son district. Cela concerne le Seigneur qui est déçu. Oui, la façon dont nous nous conduisons intéresse quelqu'un.

 

Les jeunes gens qui pensent au mariage, ainsi que les jeunes couples, doivent savoir qu'une mauvaise conduite sexuelle n'est pas une affaire privée et que beaucoup de personnes innocentes peuvent en être sérieusement affectées. Les jeunes couples mariés doivent veiller à ce que les enfants qui viennent dans leur foyer aient des modes de comportement émotionnel, des habitudes et une formation convenables pour les guider.

 

Une conduite sexuelle déraisonnable et sans frein peut détruire l'amour qui, s'il est nourri, protégé et gardé dans sa douceur, peut et doit révéler ses plus hautes possibilités de joie, de dignité et de valeur morale dans l'état du mariage.

 

Le péché est furtif - habituellement il se jette secrètement sur sa proie. Les jeunes devraient savoir que, d'une façon générale, on ne perd pas sa vertu par un acte impulsif. Pour exprimer cela à ma façon, les hommes ne vont pas en enfer d'un seul bond.

 

Je me rappelle avoir lu qu'un homme, au Canada, demandait quelqu'un pour conduire les six chevaux d'une diligence sur un chemin de montagne. Il y eut beaucoup de candidats mais nous ne parlerons que de trois d'entre eux. L'un d'eux entra, et l'homme dit : « A quel point pourriez-vous vous approcher d'un précipice, sur un chemin sinueux, sans tomber dedans ? » « Oh, fit-il, je crois que je pourrais m'en approcher à moins de quinze centimètres et être en sécurité ».

 

Le suivant entendit le premier et pensa qu'il ferait mieux que lui. Quand on lui posa la question, il dit : « Mais, je pourrais soulever la terre sur le bord du précipice sans danger ». Quand le troisième arriva et qu'on lui posa la même question, il dit : « Monsieur, je ne sais pas à quel point je pourrais m'approcher sans danger, mais ce que je sais, c'est que je vais rester aussi éloigné du bord que je le pourrai ». Lequel d'entre eux croyez-vous qu'on engagea ?

 

Ceux qui se rendent coupables d'impudicité, de baisers déplacés, de caresses et d'attouchements osés ou d'autres pratiques secrètes et pernicieuses sont à deux doigts du chagrin et de la honte. Personne n'est à son avantage en se livrant à des caresses et à des attouchements osés. Chacun découvre dans l'autre et révèle en lui-même des traits dont il devrait avoir honte. Il se laisse volontairement conduire sur le chemin du tourment et de la honte. Il y en a qui se vantent de ne jamais aller plus loin que les attouchements osés. Ils ne se rendent pas compte qu'ils sont déjà allés désastreusement loin.

 

Les attouchements osés sont inspirés par la volupté, mais la volupté n'est pas calmée par les attouchements osés. Elle est stimulée et c'est la porte ouverte au désastre. Explorer et caresser le corps du sexe opposé est répréhensible et tragiquement dangereux. Si vous vous tentez ou si vous tentez les autres avec la fausse idée que vous pouvez jouer avec le feu sans vous brûler, je vous avertis, en tant que père, que le feu ne fait point acception de personnes. Ni la folie de l'ignorant ni celle de celui qui se dit blasé ne seront une excuse pour violation de la loi. Les lois de Dieu sont immuables et inexorables. S'il faut choisir entre être un pauvre type et un simple imbécile, ne soyez pas un imbécile. Jeunes gens, si vous ne pouvez pas être bien élevés, ne soyez pas des goujats, je vous en prie.

 

Les hommes convenables qui cherchent une femme et choisissent une mère pour leurs enfants ne veulent pas des jeunes filles qui font publiquement étalage de leur corps, permettent des libertés excessives ou racontent des histoires malpropres. Ils veulent des femmes qui deviendront des modèles pour leurs propres filles. La pudeur révèle l'intégrité morale qui est partout respectée par les gens convenable. Tout homme digne de ce nom honore et respecte les vierges pudiques et les mères saintes. Dieu lui-même a sanctifié et glorifié la virginité et la maternité quand il en a fait le véhicule par lequel son Fils vint sur la terre.

 

Toute impudicité entraînant des pensées impures est une profanation du corps, ce temple dans lequel peut demeurer le Saint-Esprit. Jeunes gens, je vous en supplie, gardez l’air pur. Ne le souillez pas en racontant des histoires malpropres. Ceux qui prennent plaisir à les écouter aspirent un gaz empoisonné. Personnellement, je m'insurgerais si quelqu'un essayait de maintenir ma tête sur l'orifice d'un égout ; c'est, au figuré, ce qui se produit quand des hommes ou des femmes racontent ou écoutent des histoires malpropres. Ceux qui se rendent coupables de cette offense cherchent habituellement à attirer l'attention en faisant rire les gens et en devenant ainsi l'âme du groupe. Ils semblent oublier que rien de sale n'est amusant et que bien qu'ils aient la parole pendant ce temps-Ià, beaucoup de leurs auditeurs forcés sont offensés et dégoûtés et qu'eux-mêmes sont classés comme socialement répugnants. L'homme ou la femme qui se rend coupable d'impiété, de jurons ou d'argot grossier révèlent inconsciemment un esprit souillé et un vocabulaire limité ; il est plaint et fui par tous les gens cultivés. Profaner le nom de Dieu c'est lui faire un affront, ce qu'il a défendu.

 

Le péché d'impudicité qui, dans les dix commandements, figure parmi les interdictions, est souvent composé de, ou appelle comme allié, la plupart des fautes de conduite connues de l'homme. L'adversaire veut que ce péché soit suivi par une réaction en chaîne pour le pécheur. Satan n'est jamais satisfait d'une seule conquête, mais en lui promettant fallacieusement qu'elle sera ainsi protégée, essaie de couper toute retraite en tentant sa victime de suivre des détours par des chemins en pente tels que le mensonge, la tromperie, et même en détruisant la preuve de sa culpabilité en tuant la victime pas encore née de sa luxure.

 

Il y a différents types et degrés d'infidélité, d'impudicité et de licence, différentes façons dont les hommes et les femmes se tentent ou se laissent tenter de commettre l'adultère. Lucifer les emploie tous, y compris les secrètes pensées de l'esprit et les conversations malpropres, comme armes de son arsenal pour détruire l'humanité.

 

Ne laissez personne vous tenter de croire que ce que vous faites est secret et ne sera pas connu. Le diable veillera à ce que ça le soit. Lucifer et ses agents ont malheureusement imaginé des moyens par lesquels les hommes peuvent partiellement se protéger des résultats physiques naturels de leur indécence. Ils en ont par là incité beaucoup à commettre des actions honteuses en leur murmurant les deux mensonges qui vont ensemble : « Ce n'est plus dangereux » et « Personne ne le saura ». Avec des fausses assurances, des milliers de personnes qui auraient pu être retenues par la crainte des conséquences ont été amenées par ces pièges à transgresser.

 

J'aimerais que vous, les jeunes filles, vous gardiez dans votre coeur cette parole de Margaret C. Banning. Mettez-Ia sur votre miroir pour la voir tous les jours. Écoutez Mme Banning :

 

« …La chasteté de chaque jeune fille est l'entrelacement de son code moral, de son système nerveux, de sa personne physique et de son esprit. Se rend-elle profondément compte à quel point ce tissu entremêlé peut être modifié en quelques moments d'abandon ? …Même sans un sentiment réel de péché contre la religion, le sentiment de culpabilité persiste dans une grande majorité de cas ».

 

Une bonne part de respect de soi-même et de bonheur sont perdus à jamais. Le Dr Henry A. Bowman, expert américain renommé sur la cour et le mariage, dit :

 

« Quand tout est dit et fait, on n'a rien gagné d'une aventure prémaritale, sauf un plaisir immédiat et cela à un risque énorme et à un coût exorbitant. Aucune personne vraiment intelligente ne brûlera une cathédrale pour faire cuire un oeuf, même pour satisfaire un appétit vorace ».

 

C'est, au figuré, ce que vous faites lorsque vous abandonnez la chose la plus précieuse que Dieu ait confié à vos soins. La chose remarquable c'est qu'il nous l'a confiée parce qu'il croit en nous, et il nous a donné notre libre arbitre. Le Dr Bowman ajoute :

 

« Pendant l'excitation sexuelle, les considérations morales et religieuses peuvent être temporairement suspendues, mais c'est pour réapparaître et hanter l'individu après le retour à un état normal un peu plus calme ».

 

Quelqu'un dont je ne connais pas le nom a écrit la déclaration hardie suivante : « Si vous voulez faire partie des nobles, vous devez être noble. Si vous voulez faire partie des sages, vous devez être sage. Si vous voulez faire partie de ceux qui ont le coeur pur, vous devez avoir le coeur pur ».

 

Vous vous demandez parfois pourquoi les dirigeants de l'Église parlent si souvent et si franchement des maux de l'impudicité. Je puis vous en donner une raison. Nous pensons que l'immoralité sexuelle est un des péchés les plus graves parce qu’une personne se fait la guerre à elle-même quand elle le commet. C'est ce qu'on peut appeler une guerre civile individuelle, parce qu'aucun homme ne peut faire le mal et se sentir satisfait. Il y a toujours en lui quelque chose qui proteste et il combat contre lui-même. Nous ne voulons pas que nos jeunes gens, ni ceux qui sont plus âgés, se rendent coupables de choses qu'ils ne peuvent eux-mêmes approuver.

 

Si vous faites une bonne chose, une bonne action, un noble exploit, chaque fibre de votre être approuve et se réjouit. Il n'y a pas de remords ultérieurs, de crainte d'être découvert, de regret, de désir d'évasion, on n'a pas à éviter les camarades d'autrefois. Mais si vous faites ce qui est mal, ce qu'il y a de meilleur en vous résistera, vous mettra en garde, vous avertira et essaiera de vous dissuader.

 

On n'atteint pas le ciel en un seul bond.

Mais nous construisons l'échelle sur laquelle nous montons.

De l'humble terre à la voûte des cieux

Et nous montons au sommet par paliers.

 

            (Gradatim, Josiah Gilbert Holland)

 

Il n'y a pas de plus grande tragédie que la perversion et la dégradation de l'amour. La perversité n'a jamais été le bonheur. Considérez les conséquences de l'immoralité :

 

a) Mariages secrets - qui font parler.

b) Mariages hâtés.

c) Fiançailles rompues.

d) Recommandations à l’usage du temple non délivrées.

e) Mariages forcés à des compagnons qu'autrement, jamais vous n'auriez épousés (des études objectives montrent que le taux de divorces chez ces mariages forcés est extrêmement élevé)

f) Coeurs brisés de vos parents et des parents de la personne que vous avez outragée.

 

Jeunes gens, restez près de votre Père céleste. Parlez-lui chaque jour de votre vie. Parlez-lui le matin et dites-Iui où vous allez et ce que vous allez faire. Puis, tout au long de la journée, rappelez-vous que vous allez encore lui parler le soir et lui dire ce que vous avez fait. Si, lorsque vous êtes tentés de faire le mal, vous vous rappelez qu'il faut que vous en rendiez compte au Seigneur dans votre prière du soir, vous recevrez la force de résister. Vous avez été fait à son image, vous êtes son enfant bien-aimé ; il veut que vous puissiez continuer à lui parler. Restez pratiquants. De nombreuses études sérieuses ont montré qu'il y a moins de crimes, de délinquance, d'immoralité, d'infections vénériennes, etc. chez ceux qui sont activement engagés dans une Église que chez les non pratiquants, les négatifs et les autres.

 

Jeunes filles, ne suivez pas de trop près, s'il vous plaît, les modes du jour. Je sais que je suis maintenant sur un terrain explosif, mais si les jeunes femmes savaient comment les hommes bien, jeunes et vieux, réagissent à l'exposition inconvenante du corps féminin, je doute qu'elles seraient aussi insensées et aussi naïves.

 

Exposer le corps à la vue de tout le monde ou permettre des familiarités, c’est comme une étiquette « en solde » indiquant des marchandises bon marché, défraîchies ou au rabais. Dans un établissement commercial, ces marchandises invitent généralement aux manipulations, ce qui en fait baisser le prix et les salit.

 

Beaucoup de jeunes gens arrivent à l'autel du mariage presque illettrés en ce qui concerne la fonction fondamentale de l’instinct sexuel. Cet instinct n'est pas quelque chose qu'il faut craindre ou dont il faut avoir honte. Il vient de Dieu et a un but élevé et saint. Dieu a pourvu à la continuité du genre humain par l'union des sexes. La reproduction est une loi régnant partout dans la nature. Par l'opération de cette loi divine, l'oeuvre créatrice de Dieu continue.

 

Les pulsions puissantes du sexe sont instinctives, c'est-à-dire qu'elles viennent de Dieu et par conséquent elles ne sont pas mauvaises en soi. Pour que ces instincts puissent être maîtrisés et dirigés dans les voies qui conviennent, il ne faut s'y laisser aller que dans le sacrement divinement institué du mariage.

 

La chasteté exige la maîtrise de soi, le respect de la personnalité, le respect des droits des autres et des lois de Dieu. La loi divine de la chasteté s'impose aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Tous ont le même besoin et la même responsabilité d'avoir le coeur pur.

 

Une des armes les plus fatales utilisée par Lucifer contre celui qui pèche pour la première fois est l'implication désarmante qu'ayant une fois péché, il n'y a pas d'espoir et que, par conséquent, il pourrait tout aussi bien s'abandonner et faire l'essai de tous les autres poisons parfumés préparés pour sa destruction totale.

 

Que tous les jeunes sachent que Dieu est un Père aimant qui se tient prêt à les aider. Il comprend les faiblesses de ses enfants et, s'ils tombent et désirent sincèrement se relever, ils peuvent compter sur son amour et sa miséricorde et obtenir les bénédictions qui suivent la vraie repentance. Mais rappelons-nous tous que, dans son système, il y a une pénalité immuable pour toute loi violée.

 

Si nous voulons tenir haut le flambeau que nos pères nous ont passé, il faut qu'il y ait de la pureté personnelle au foyer, à l'université, à l'Église.

 

L'impudicité de pensée, de parole ou d'action, attaque l'intégrité dans son fondement ; l'intégrité est un rempart de la vie.

 

Refusez de descendre de votre piédestal, refusez d'être bon marché, de vous souiller ou d'être impurs. Refusez de vous solder. Ayez de vous une haute opinion. Lincoln a dit, en parlant de son foyer :

 

Voici mon coeur, mon bonheur, ma maison.

Ici derrière la fenêtre illuminée est mon amour, mon espoir, ma vie.

La paix est ma compagne sur le chemin qui serpente jusqu'au seuil.

Derrière ce portail réside une force nouvelle dans la sécurité, la sérénité et le rayonnement de ceux que j'aime plus que moi-même.

Ici on bâtira de nouveaux rêves à deux - des rêves qui se réaliseront demain.

Dans le monde entier, ce sont les pensées du soir lorsque les pas se dirigent vers le foyer.

Dans le havre de l'âtre se trouvent le repos, la paix, le réconfort.

Chacun d'entre nous pourrait fort bien faire la prière écrite par le poète :

Feu qui purifie, traverse mon coeur,

Illumine mon âme,

Répands ta lumière dans chaque partie,

Et sanctifie le tout.

 

     Cela correspond à la promesse du Seigneur lui-même :

 

« …Que la vertu orne sans cesse tes pensées ; alors ton assurance deviendra grande en la présence de Dieu, et la doctrine de la prêtrise se distillera sur ton âme comme la rosée des cieux. Le Saint-Esprit sera ton compagnon constant et ton sceptre, un sceptre immuable de justice et de vérité ; et ta domination sera une domination éternelle et, sans moyens de contrainte, elle affluera vers toi pour toujours et à jamais » (D&A 121:45-46).

 

Mes chers jeunes amis, un des devoirs qui font partie de la charge incombant à chaque homme qui devient membre du collège des douze apôtres est de témoigner de la divinité de Jésus le Christ.

 

Quand le Christ demanda : « Qui dis-tu que je suis ? » Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Jeunes gens, humblement, mais avec la même autorité avec laquelle Pierre parla, je vous dis et je lui dis « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Je le sais comme Pierre le savait, par les révélations du Saint-Esprit.

 

      Une autre obligation et un autre privilège qui nous sont donnés est de bénir les gens et je prie humblement Dieu de vous bénir :

 

Père, bénis et protège ces jeunes hommes et ces jeunes femmes. Protège-les contre les artifices de l'adversaire. Donne-leur le bon sens, ô Dieu, d'être purs. Aide-les à être dignes des bénédictions qui leur sont offertes.

 

Je demande cette bénédiction sur vous, mes jeunes amis, et je vous dis que vous serez de force à affronter n'importe quelle tentation qui peut vous arriver pourvu que vous y fassiez face avec fermeté lorsqu'elle se présentera. Je le répète, personne ne va en enfer en un seul bond. Méfiez-vous de la première apparition du mal.

 

Le péché est un monstre à l’air si effrayant

Que pour le haïr il suffit de le voir,

Cependant, à le voir trop souvent, son visage familier

Nous supportons tout d'abord,

Puis nous avons pitié, puis nous acceptons.

 

Pope

 

 

Je vous adresse les bénédictions de la paix, de la camaraderie, de la joie et du bonheur et les bénédictions particulières que donne l'instruction - l'instruction de l'esprit et du coeur. Je vous bénis pour que vous deveniez dignes de vos parents qui prient pour vous et comptent sur vous. Je vous bénis pour que vous soyez dignes du nom que vous portez et pour que vous ayez un témoignage de l'Évangile du Christ. Je vous laisse cette bénédiction et mon témoignage au nom de Jésus-Christ. Amen.

 



Sources :


Hugh B. Brown, La pureté c'est la puissance (brochure)

Enregistrement sonore du discours prononcé par l'auteur le 30 septembre 1962