La conception mormone du Christ


 


Bruce R. McConkie (1915-1985)



Membre du Premier Collège des soixante-dix de 1946 à 1972

Membre du Collège des Douze de 1972 à 1985


 

 


Confusion au sujet du Christ


Les chrétiens de toutes les dénominations se réclament du Christ comme le fondateur de leur foi et le considèrent comme le plus grand homme qui ait jamais vécu sur la terre. Mais il y a des points où l'unanimité de cette croyance en lui et en sa doctrine n'existe plus.


Les Églises chrétiennes ont des opinions divergentes sur les doctrines de base concernant le Christ et sa mission, l'acceptation ou le rejet de ces doctrines déterminant si oui ou non un individu obtiendra le salut.


Le Christ est-il réellement le Fils de Dieu dans le même sens littéral que nous sommes les enfants de parents mortels ? Ou bien, comme beaucoup semblent le croire, n'est-il qu'un homme quand bien même, comme tous l'admettent, ce serait le plus grand, et le plus grand chef spirituel de tous les temps ? Lui-même s'est-il déclaré le Fils de Dieu ou bien cette idée n'est-elle venue à ses adeptes et à ses associés mortels que par la suite ?


Le salut vient-il réellement de lui et par lui, par son sacrifice expiatoire ? A-t-il racheté les hommes ? Son sang a-t-il réellement un pouvoir purificateur ?


Est-ce le Christ ou bien le Père qui est le créateur de tout ? Le Christ s'est-il manifesté lui-même aux prophètes avant sa naissance ? En quel sens est-il le Messie ? De quelle façon plaide-t-il pour nous ? La manière dont les ordonnances sacrées sont accomplies symbolise-t-elle des vérités éternelles sur le Seigneur ? En quoi est-il la lumière du monde ?


Y a-t-il un pouvoir dans son nom ? Est-ce lui que nous adorons, ou seulement le Père en son nom ? Quelle relation y a-t-il entre lui, les prophètes et les apôtres qui ont rendu témoignage de lui ? Comment peut-on vraiment le connaître et l'accepter dans le doute et la confusion de ce monde moderne ?



Un nouveau témoin du Christ


Il y a des gens, même aujourd'hui, qui croient que les mormons (les membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours) ne croient pas au Christ, mais au lieu de cela croient en Joseph Smith, ou en Brigham Young, ou en quelqu'un qui s'appelle Mormon. Rien n'est plus faux.


Les membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (connus familièrement sous le surnom de « mormons ») croient en la Bible. Leurs croyances et leurs pratiques se conforment si littéralement et si complètement à la Bible qu'il arrive assez souvent que des personnes bien informées disent : « Si tous les hommes croyaient vraiment en la Bible, tous seraient des mormons. » La doctrine de la Bible, c'est la doctrine mormone, et la doctrine mormone, c'est la doctrine de la Bible. Elles ne font qu'un.


Mais il est bien connu que la Bible ne contient pas l'intégralité des doctrines et des vérités enseignées par les prophètes et les apôtres, et que leurs enseignements n'ont pas été conservés intacts à travers les âges et par les nombreuses traductions qu'ils ont subies (c'est-à-dire du grec au latin, du latin à l'allemand, etc.) La raison principale de ces altérations réside dans le fait qu'il a été très difficile aux traducteurs de la Bible de conserver la pensée originale par le processus de la traduction. Cependant, malgré toutes ces difficultés, la Bible, dans sa version moderne, est l'une des merveilles de tous les âges et les saints des derniers jours y croient avec le plus grand respect.


Mais les mormons, en plus du témoignage des prophètes et des apôtres tel qu'il est rapporté dans le Nouveau et l'Ancien Testament, possèdent des révélations des temps récents, données par les prophètes des temps modernes, comme le récit inspiré des relations de Dieu avec les anciens habitants du continent américain.


Joseph Smith, de Palmyra, dans l'État de New-York, fut le prophète qui, sous la direction du Christ, traduisit et révéla au monde le Livre de Mormon. Ce livre contient le récit des relations de Dieu avec les anciens peuples d'Amérique qui avaient la plénitude de l'Évangile. Leurs prophètes avaient le même esprit de témoignage et de révélation que les représentants du Seigneur dans l'Ancien Monde. Ils ont parlé du Christ, ont prophétisé sa venue, enseigné sa doctrine et administré les ordonnances du salut, avec son autorité.


Tous ces faits mentionnés dans le Livre de Mormon et, par conséquent, le livre lui-même, sont un autre témoignage du Christ. C'est un recueil d'Écritures qui complète et soutient la Bible, mais ne la supplante pas. Ils vont ensemble pour rendre témoignage de la divinité du Christ et pour enseigner sa doctrine. La seule différence, c'est que le Livre de Mormon a l'avantage d'être rédigé dans un style clair et simple. En effet, il n'y a jamais eu de prophéties plus puissantes et plus claires concernant la venue et la mission du Christ que celles qui sont conservées pour nous dans le Livre de Mormon. Elles sont parvenues au monde moderne par l'intermédiaire de Joseph Smith.


La Bible et le Livre de Mormon rendent le même témoignage. Les deux livres contiennent les récits des relations de Dieu avec d'anciens peuples, qui ont eu la plénitude de l'Évangile, qui connaissaient le Christ et ses lois et qui avaient l'espérance certaine du salut éternel dans le royaume du Père. Ils sont en parfait accord l'un avec l'autre et, pris ensemble, donnent une image claire du Christ et des lois de salut.


Notre propos, maintenant, va être de répondre à deux questions : Quelle conception les mormons ont-ils du Christ ? Et quel témoignage et quelle connaissance du Christ les hommes doivent-ils posséder pour recevoir le plus grand de tous les dons de Dieu, celui de la vie éternelle ? La Bible, le Livre de Mormon et la révélation moderne peuvent répondre à ces questions essentielles.


Dans notre recherche, nous nous référerons d'abord à la Bible et nous verrons ce qu'on y apprend du Christ. Nous classerons ces connaissances par chapitres. Ensuite, nous chercherons à savoir comment ceci est confirmé et attesté par le Livre de Mormon et même par d'autres révélations des temps modernes. Tout ceci nous amènera à une véritable connaissance du Christ qui, confirmée dans le cœur du lecteur par le Saint-Esprit, le conduira à la vie éternelle.



Le salut est dans le Christ


Un Dieu miséricordieux, dont l'œuvre et la gloire est de réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme, n'a pas laissé ses enfants dans l'ignorance du chemin à suivre et de la façon de gagner le salut.


Au contraire, il a déclaré que le salut vient par le sacrifice expiatoire du Christ et il a envoyé ses prophètes d'âge en âge pour annoncer le Christ et enseigner les vérités du plan de salut.


Ceux qui aiment le Seigneur et désirent le salut cherchent à en savoir davantage sur le Christ et sa mission à toutes les époques. Ils cherchent, par toutes les sources possibles, comment se rattacher au Roc éternel et gagner l'espoir de la vie éternelle. Dans cet objectif, référons-nous aux Écritures car, comme l'a dit notre Seigneur : « Ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5:39).


Dans les propos qu'il tint à Nicodème, nous apprenons ceci :


« Personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. 


« Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.


« Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. » (Jean 3:13-18)


Pierre, en parlant de ceux qui avaient « tué le Prince de la vie » proclama que le Christ était « la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l'angle.


« Il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » (Actes 4:11, 12)


D'après ce qui précède, personne ne peut contester que la Bible enseigne que le salut est en Christ. Maintenant, voyons une partie du témoignage qui concorde avec celui-là, dans le Livre de Mormon.


      Un ange apparaissant à un roi juste, nommé Benjamin, quelque 124 ans avant l'ère chrétienne, rendit ce témoignage : « Et je te dis, en outre, qu'il ne sera point d'autre nom donné, ni aucune voie ou moyen par lesquels le salut puisse être donné aux enfants des hommes, si ce n'est dans et par le nom du Christ, le Seigneur Omnipotent. Car il juge, et son jugement est juste, et le petit enfant qui meurt en bas âge ne périt pas. Mais les hommes boivent de la damnation pour leurs âmes s'ils ne s'humilient et ne deviennent comme de petits enfants, et s'ils ne croient pas que le salut a été, est et sera dans le sang et par le sang expiatoire du Christ, le Seigneur Omnipotent. » (Mosiah 3 :17, 18)


À une époque plus reculée, près de 600 ans avant Jésus-Christ, Léhi, un prophète du Livre de Mormon, a enseigné :


« C'est pourquoi, la rédemption viendra dans et par l'intermédiaire du saint Messie; car il est plein de grâce et de vérité. Voici, il s'offre en sacrifice pour le péché, il satisfait aux buts de la loi pour tous ceux qui ont le cœur brisé et l'esprit contrit ; et les buts de la loi ne peuvent être satisfaits en nul autre.


« Il est donc d'une grande importance de faire connaître ces choses aux habitants de la terre, afin qu'ils sachent qu'il n'est pas de chair qui puisse demeurer dans la présence de Dieu, si ce n'est par les mérites, la miséricorde et la grâce du saint Messie, qui donne sa vie selon la chair, et la reprend par le pouvoir de l'Esprit, pour réaliser la résurrection des morts, étant lui-même le premier qui ressuscitera. » (2 Néphi 2:6-8)


Le cœur des saints du Livre de Mormon était entièrement tourné vers le Christ et vers le salut qu'il avait rendu possible et qu'il a offert aux hommes à condition qu'ils obéissent. Jacob, un autre prophète du Livre de Mormon, a enseigné :


« Et mon âme se réjouit de prouver à mon peuple que si le Christ ne vient pas, tous les hommes doivent périr. » (2 Néphi 11:6)


De même, Néphi, un des fils de Léhi, a écrit : « Il n'est pas d'autre nom donné sous le ciel si ce n'est ce Jésus-Christ, dont j'ai parlé, par lequel l'homme puisse être sauvé... Et nous parlons du Christ, et nous nous réjouissons dans le Christ, nous prêchons le Christ, nous prophétisons le Christ, et nous écrivons selon nos prophéties, afin que nos enfants sachent de quelle source ils peuvent attendre la rémission de leurs péchés. » (2 Néphi 25:20, 26)


Le salut vient du Christ aujourd'hui comme autrefois, et il en sera toujours ainsi. Et aujourd'hui, comme autrefois et comme toujours, le témoignage du Christ, tel qu'il est révélé par ses prophètes, est apporté au monde par ses représentants légitimes.


Ces témoins modernes savent et attestent, comme l'ont fait les anciens prophètes en leur temps, que le Christ est le Fils de Dieu, qu'il a réalisé l'Expiation infinie et éternelle, qu'il a redonné aux hommes le plan de salut accompagné de toutes ses grâces et de son pouvoir rédempteur ; et que, à moins que les hommes n'apprennent à connaître le Christ et ses lois telles qu'elles sont révélées de nos jours sur la terre, ils ne pourront pas être sauvés, après cette vie, dans son royaume éternel.


Puisque le Christ est le centre de tout ce qui concerne notre salut, et puisque notre espoir de vie éternelle est basé sur lui, il est essentiel que nous nous renseignions davantage sur lui et son rôle dans le plan de salut éternel.



Le Fils de Dieu


      « Comme les pharisiens étaient assemblés, Jésus les interrogea, disant : Que pensez-vous du Christ ? De qui est-il fils ? Ils lui répondirent : De David. Et Jésus leur dit : Comment donc David, animé par l'Esprit, l'appelle-t-il Seigneur, lorsqu'il dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : « Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ? Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils ? Nul ne put lui répondre un mot. Et, depuis ce jour, personne n'osa plus lui proposer des questions. » (Matthieu 22:41-46)


Dans cette conversation, notre Seigneur, hardiment, obligea les Pharisiens à réfléchir sur l'essence même du christianisme. Jésus est-il réellement le Fils de Dieu, tout comme nous sommes les fils de parents mortels ? Ou bien n'était-il qu'un docteur de religion de plus, comme il y en avait beaucoup parmi les Juifs en ce temps-là ? Ou mieux encore, était-il le plus grand chef moral et spirituel de tous les temps, mais sans être, dans la chair, le fils personnel et littéral de Dieu le Père ?


Les Pharisiens furent complètement confondus et ne purent répondre. Ils savaient que Jésus était un descendant de David par son lignage avec Marie, sa mère, mais ils ne savaient pas qu'il était aussi le Seigneur de David, le Dieu d'Israël, le Jéhovah de tous les temps, venu au monde comme le Fils du Père.


Leur façon de rejeter sans discernement la vérité révélée n'était pas différente de l'attitude de beaucoup de gens aujourd'hui. Des enquêtes dignes de foi ont été menées auprès de gens qui exercent un ministère ainsi qu'auprès de laïcs. On leur a demandé s'ils croyaient que le Christ était littéralement le Fils de Dieu. Il y en a peu qui savent qu'il l'est véritablement tout comme les autres hommes sont les fils de parents mortels.


Bien sûr, pour l'accepter comme le Fils réel de Dieu, il faut d'abord croire en son Père, un Dieu personnel à l'image duquel l'homme fut créé, chose qui n'est pas tellement connue parmi les chrétiens. Lorsqu'on croit que Dieu est un être impersonnel non créé, sans corps, incompréhensible, inconnu, un esprit mystique de trois éléments réunis en un, il n'est pas possible de le concevoir comme le Père littéral du Christ.


Cependant, presque universellement, le Christ est accepté comme le plus grand docteur de morale qui ait jamais vécu, croyance qui est en contradiction avec elle-même s'il n'est pas aussi le Fils de Dieu. Comment aurait-il pu être le plus grand docteur de morale, le plus grand défenseur de la vérité, le plus grand chef spirituel s'il avait menti et trompé ?


Il a expliqué qu'il était le Fils de Dieu, en utilisant un langage et des images qui étaient claires pour ceux qui l'écoutaient. Si ses déclarations avaient été fausses et mensongères, comment aurait-il pu être le plus grand docteur de morale, tout en racontant des mensonges ? Soit le Christ était vraiment le Fils de Dieu comme lui-même et ses témoins l'ont affirmé, soit ce n'est pas le cas et il serait plus profitable d'oublier le christianisme et de vivre la vie du monde.


Relevons quelques-uns des témoignages laissés par Jésus lui-même. Jean rapporte que les récits de la Bible sont écrits... « afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. » (Jean 20:31)


Au puits de Jacob, Jésus enseigna à une Samaritaine qu'elle devait adorer le Père en esprit et en vérité. Elle répondit : « Je sais que le Messie doit venir (celui qu'on appelle Christ) ; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » (Jean 4:25, 26)


Une autre fois, pour témoigner de sa divinité en tant que Fils de Dieu, il dit :


« Je rends témoignage de moi-même, et le Père qui m'a envoyé rend témoignage de moi... Si vous ne croyez pas ce que je suis (c'est-à-dire le Christ), vous mourrez dans vos péchés... Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » (Jean 8:18, 24, 28, 29).


Après que Jésus eût ouvert les yeux d'un homme aveugle de naissance et après que cet homme, qui maintenant voyait, eût été durement maltraité par les Juifs, Jésus le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de Dieu ? Il répondit : Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui. Et il dit : Je crois, Seigneur, et il se prosterna devant lui. » (Jean 9:35-38)


Quand Jésus fut amené devant le grand-prêtre Caïphe, cet homme indigne lui dit : « Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit : Tu l'as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.


Si cela n'était pas vrai, le fait d'affirmer qu'il était le Fils de Dieu aurait été un horrible blasphème, ce que les Juifs savaient très bien. C'est pourquoi on lit ensuite : « Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant : Il a blasphémé ! Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous venez d'entendre son blasphème. Que vous en semble ? Ils répondirent : Il mérite la mort. Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups de poing et des soufflets, en disant : Christ, prophétise ; dis-nous qui t'a frappé. » (Matthieu 26:63-68)


Toute la nation juive savait que le Christ s'était proclamé le Fils de Dieu. Devant Pilate, ils l'accusèrent, disant : «↓Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se disant lui-même Christ, roi. Pilate l'interrogea en ces termes : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répondit↓: Tu le dis. » (Luc 23 :2, 3)


Quand il fut sur la croix, ses ennemis le mirent au défi de prouver qu'il était le Fils de Dieu, en lui disant : « Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! ...S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui. Il s'est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit : Je suis Fils de Dieu. » (Matthieu 27:40, 42, 43)


Le Seigneur déclara sa divinité non seulement en langage clair, mais aussi sous forme de métaphores que les Juifs comprenaient aussi bien que nous comprenons le langage clair.


« Je suis la porte des brebis... Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis... Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent... Comme le Père me connaît et comme je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis... Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. »


Puis il y eut une division parmi les Juifs et quelques-uns lui dirent : « Si tu es le Christ, dis-le-nous franchement. Jésus leur répondit : Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi. Mais vous ne me croyez pas parce que vous n'êtes pas de mes brebis... Puis il leur dit, très simplement : Je suis le Fils de Dieu. » (Jean 10:7, 9-11, 13-15, 17-18, 24-26, 36)


Son grand sermon sur le pain de vie rend le même témoignage. Quand il déclarait « Je suis le pain de vie », cela signifiait, pour ceux qui l'écoutaient, qu'il était le Fils de Dieu, et c'est bien ainsi qu'il fut compris, car, à la fin du sermon, Simon Pierre lui répondit : « Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu. » (Jean 6:48, 68-69)


À notre époque, la voix du Christ s'est souvent fait entendre pour dire des choses comme : « Voici, je suis Jésus-Christ, le Fils de Dieu. C'est moi qui suis venu chez les miens et les miens ne m'ont point reçu. Je suis la lumière qui brille dans les ténèbres et les ténèbres ne la comprennent pas » (Doctrine et Alliances 6:21)


Son propre témoignage, les œuvres qu'il a accomplies et le témoignage des prophètes de tous les temps démontrent amplement que le Christ est le Fils de Dieu.


Aujourd'hui comme autrefois nous avons le témoignage que ceux qui croient peuvent avoir « la vie en son nom » (Jean 20:31).


S'il n'était pas le Fils de Dieu, il n'y aurait ni salut ni vie éternelle. S'il n'était pas né dans ce monde comme fils de Marie (de qui il héritait la mortalité et le pouvoir de donner sa vie) et comme Fils de Dieu (de qui il héritait du pouvoir de l'immortalité pour reprendre sa vie), il n'aurait pas pu accomplir l'Expiation infinie et éternelle.


Mais il est le Fils de Dieu et son appel est toujours d'actualité : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » (Matthieu 11:28, 29)



Le Messie


Le but d'un appel prophétique est de rendre témoignage du Christ. Le prophète, c'est celui qui a la connaissance suprême, gravée dans son âme par la révélation, que Jésus est le Christ. « Car le témoignage de Jésus est (par définition) l'esprit de prophétie. » (Apocalypse 19:10)


Quand un homme obtient la révélation personnelle de la divinité, de la mission et de l'œuvre du Christ, il a acquis le témoignage de Jésus et c'est la possession de ce don qui en fait un prophète. C'est pour cela que Pierre, parlant du Christ, pouvait dire : « Tous les prophètes rendent de lui le témoignage... » (Actes 10:43) et s'ils ne le font pas, ce ne sont pas des prophètes, car témoigner du Christ est la chose essentielle qui leur accorde cette qualité.


C'est pourquoi tous les prophètes depuis Adam jusqu'à l'époque du Christ ont annoncé que le Christ, le Messie promis, viendrait. Tous les prophètes, du jour de sa venue à nos jours, ont déclaré, par révélation, qu'il est effectivement venu, que son expiation est un fait accompli et que quiconque, par l'obéissance aux lois et aux ordonnances de son Évangile, peut gagner le salut.


Il est inutile de nous attarder sur les prophéties de l'Ancien Testament car elles sont bien connues des lecteurs de la Bible. Ils savent qu'Ésaïe a annoncé que Jésus naîtrait d'une vierge (voir Ésaïe 7:14) et qu'il viendrait comme Prince de la Paix pour régner à jamais sur le trône de David » (voir Ésaïe 9:6, 7). Ils savent qu'Ésaïe a fait à l'avance le récit de la mission du Christ, de son ministère et de sa mort (voir Ésaïe 53).


Il est bien connu que Michée a prédit que Bethléem serait le lieu de sa naissance (voir Michée 5:1), que Zacharie a prédit l'épisode de son entrée triomphale dans Jérusalem, « monté sur un âne, sur un âne, le petit d'une ânesse » (Zacharie 9:9), qu'il vit aussi la trahison de Judas pour trente sicles d'argent et que cet argent serait ensuite jeté au potier (voir Zacharie 11:12-13).


Nous pourrions ainsi continuer et énumérer les prophéties accomplies par la venue et le ministère de notre Seigneur. Nous allons plutôt relever quelques prophéties messianiques moins connues, celles qui se trouvent dans le Livre de Mormon, ce nouveau témoin du Christ.


Près de 600 ans avant Jésus-Christ, Néphi a vu la venue au monde du Seigneur et de nombreux détails de sa vie. Un ange lui montra la vierge Marie et dit : « Voici, la vierge que tu vois est, selon la chair, la mère du Fils de Dieu. » Néphi raconte :


« Je vis qu'elle était ravie en esprit ; et lorsqu'elle eut été ravie en esprit pendant quelque temps, l'ange me parla, disant : Regarde ! Et je regardai, et je vis de nouveau la vierge portant un enfant dans ses bras. Et l'ange me dit : Voici l'Agneau de Dieu, oui, le Fils même du Père éternel !


« ...Et je regardai et vis le Rédempteur du monde, dont mon père avait parlé ; et je vis aussi le prophète qui devait préparer le chemin devant lui. Et l'Agneau de Dieu vint et fut baptisé par lui ; et lorsqu'il eut été baptisé, je vis les cieux s'ouvrir, et le Saint-Esprit descendre du ciel et se poser sur lui sous la forme d'une colombe. Et je le vis exercer le ministère parmi le peuple avec pouvoir et grande gloire ; et les multitudes se rassemblaient pour l'entendre; et je vis qu'elles le chassaient de leur sein. Et je vis aussi douze hommes qui le suivaient...


« Et je regardai, et je vis l'Agneau de Dieu aller parmi les enfants des hommes. Et je vis des multitudes de gens malades, affligés de toutes sortes de maux et de démons et d'esprits impurs. Et l'ange me parla et me montra toutes ces choses. Et ils furent guéris par le pouvoir de l'Agneau de Dieu; et les démons et les esprits impurs furent chassés. Et l'ange me parla encore, disant : Regarde !


« Et je regardai, et je vis l'Agneau de Dieu pris par le peuple ; oui, le Fils de l'Éternel fut jugé par le monde : je le vis, et j'en rends témoignage. Et moi, Néphi, je vis qu'il était élevé sur une croix et mis à mort pour les péchés du monde. Et lorsqu'il eut été mis à mort, je vis que les multitudes de la terre étaient rassemblées pour combattre les apôtres de l'Agneau, car c'est ainsi que les douze apôtres étaient appelés par l'ange du Seigneur. » (1 Néphi 11:18-21, 27-29, 31-34)


Plus tard, environ 124 ans avant Jésus-Christ, ces mots furent adressés par un ange au roi Benjamin :


« Car voici, le temps arrive et n'est pas très éloigné, où le Seigneur Omnipotent qui règne, qui était et qui est de toute éternité à toute éternité, descendra du ciel parmi les enfants des hommes, habitera un tabernacle d'argile et ira parmi les hommes, opérant de grands miracles, guérissant les malades, ressuscitant les morts, faisant marcher les boiteux, rendant la vue aux aveugles et l'ouïe aux sourds, et guérissant toutes sortes de maladies.


«Et il chassera les démons ou les mauvais esprits qui habitent le cœur des enfants des hommes. Et il subira des tentations, il souffrira les douleurs du corps, la faim, la soif et la fatigue, plus qu'un homme ne peut endurer, sans en mourir; car son sang coulera par chaque pore tant son angoisse sera grande à cause des iniquités et des abominations de son peuple.


«Il sera appelé Jésus-Christ, le Fils de Dieu, Père du ciel et de la terre, créateur de toutes choses dès le commencement; et le nom de sa mère sera Marie.


«Et voici, il viendra parmi les siens afin que le salut soit donné aux enfants des hommes par la foi en son nom; et même après tout cela, on le prendra pour un homme, et on dira qu'il a un démon, et on le fouettera, et on le crucifiera. Et il ressuscitera des morts le troisième jour; et voici, il se tient pour juger le monde; et voici, toutes ces choses ont lieu pour qu'un juste jugement soit accordé aux enfants des hommes. » (Mosiah 3:5-10)


Quel défaut un chrétien honnête peut-il trouver à des prophéties de cette sorte ? Elles sont caractéristiques de la lumière et de la vérité que l'on peut connaître, puisque le Livre de Mormon a été révélé pour rendre témoignage - témoignage complémentaire à celui de la Bible - de la sainte mission du Christ en tant que Messie.



Le Créateur


Sous la direction du Père, le Christ a été le créateur de cette terre et de tout ce qui s'y trouve ainsi que d'une infinité d'autres mondes. Il est étrange que la puissance, la domination, la prééminence du Christ et son pouvoir créateur soient si peu connus. Pourtant, les apôtres depuis longtemps, ont écrit en termes très clairs à ce sujet.


Jean a dit du Christ qu'il « était au commencement avec Dieu ». À cette vérité, il a ajouté, toujours en parlant du Christ : « Toutes choses ont été faites par elle (la Parole qui est le Christ), et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle » (Jean 1:1-3). Paul a développé cette pensée en écrivant qu'en Christ « ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. » (Colossiens 1:16, 17)


« Toutes choses » signifie « ce monde et d'autres mondes » : c'est un passage de la Bible qui nous en donne la preuve: «Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé les mondes » (Hébreux 1:1, 2 ; « mondes » est au pluriel dans la King James Version de la Bible ainsi que selon les versions française Darby, Bible de Jérusalem, Osty, TOB, Segond 1978 et NBS, ndt).


Au cours des âges, le Seigneur a donné des révélations semblables à ses serviteurs. Quand Moïse « se tint en la présence de Dieu et lui parla face à face », Dieu lui dit : « J'ai créé des mondes sans nombre ; et je les ai également créés dans un dessein qui m'est propre et je les ai créés par le Fils, qui est mon Fils unique. » (Moïse 1:31, 33)


Abraham, en vision, vit Dieu et ses nobles enfants spirituels. Il vit que parmi ces esprits, il y avait le Christ, le Premier-né, et qu'il était « semblable à Dieu et il dit à ceux qui étaient avec lui : Nous descendrons, car il y a de l'espace là-bas, nous prendrons de ces matériaux, et nous ferons une terre sur laquelle ceux-ci pourront habiter. » (Abraham 3:24)


Par révélation, le Seigneur a dit à notre époque : « Ainsi dit le Seigneur votre Dieu, à savoir Jésus-Christ, le grand JE SUIS, l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, celui-là même qui considéra la vaste étendue de l'éternité et toutes les armées séraphiques du ciel avant que le monde ne fût fait. Celui-là même qui connaît toutes choses, car toutes choses sont présentes devant mes yeux. Je suis celui-là même qui parla, et le monde fut fait et toutes choses vinrent par moi. » (Doctrine et Alliances 38:1-3)


Alors que Joseph Smith et Sidney Rigdon recevaient des visions semblables à celles d'Abraham, la voix de Dieu leur attesta que par le Christ, « à travers lui et en lui, les mondes sont et furent créés » (Doctrine et Alliances 76:24)



Le médiateur, l'avocat, l'intercesseur


Voilà une autre doctrine essentielle pour notre connaissance de Dieu, du Christ et du plan de salut. Cette doctrine, contenue dans la Bible, est peu connue - quand elle n'est pas complètement inconnue - et mal comprise dans les diverses Églises.


Le Christ est notre mMédiateur. Il est notre Avocat, notre Intercesseur. Il est le seul Médiateur entre Dieu et l'homme et cherche à nous relever de notre état déchu et à nous réconcilier avec le Père. Il plaide notre cause devant les tribunaux des cieux, intercède en notre faveur, nous défend à cause de notre faiblesse et s'efforce de nous amener à la perfection pour que nous puissions être un avec lui et son Père.


On voit combien cette doctrine est importante lorsqu'on reconnaît que le salut lui-même n'est possible que grâce à l'intervention du Christ en notre faveur. « C'est aussi pour cela », comme l'a dit Paul, « qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. » (Hébreux 7 :25)


Paul trouva aussi dans l'expiation du Christ et son intercession, la réponse aux questions : « Qui nous séparera de l'amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée ? »


Puis il conclut : « Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. »


Et pourquoi est-il arrivé à cette conclusion ? Parce que le « Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! » (Romains 8:34-39). Son amour éternel pour ses frères se manifeste par le fait qu'il continue à plaider leur cause, même maintenant qu'il est assis sur le trône, à la droite du Très-Haut.


Si l'on s'en tient aux Écritures bibliques, il n'y a pas de plaidoirie plus éloquente ni de tentative plus fervente d'utiliser son pouvoir de médiation en notre faveur, que sa grande prière d'intercession. En s'adressant à son Père il dit de ses disciples :


« C'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi... Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous... Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal... Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité... Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé... Père, je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17:9, 11, 15, 17, 20, 21, 24)


Quelle explication plus parfaite pourrait-on chercher que celle qui vient de « Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité ». Car, comme Paul continue à l'expliquer, « Il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Timothée 2:3-6).


C'est pourquoi, Jean, enseignant la loi de repentance et du pardon qui est en Christ, pouvait dire : « Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés » (1 Jean 2:1, 2)


Comme nous l'avons vu dans d'autres exemples, les prophètes qui vivaient parmi les peuples du Livre de Mormon ont rendu témoignage des mêmes vérités éternelles que les hommes inspirés parmi les Juifs. Ainsi, Léhi, le premier des prophètes néphites, dit à propos du rôle de médiateur du Christ :


« C'est pourquoi il est les prémices de Dieu, en ce qu'il intercédera pour tous les enfants des hommes ; et ceux qui croient en lui seront sauvés. Et parce qu'il intercède pour tous, tous les hommes viennent à Dieu ; et ils se tiennent en sa présence pour être jugés par lui suivant la vérité et la sainteté qui sont en lui. » (2 Néphi 2:9-10)


Environ millie ans plus tard, Moroni, dernier des prophètes du Livre de Mormon, qui rapporta les paroles de son père Mormon (de qui vient le nom du Livre de Mormon), a dit aux saints de son époque :


« C'est pourquoi, mes frères bien-aimés, est-ce que les miracles ont cessé parce que le Christ est monté au ciel et s'est assis à la droite de Dieu pour réclamer les droits de miséricorde qu'il a sur les enfants des hommes ? Car il a satisfait aux buts de la loi, et il revendique tous ceux qui ont foi en lui ; et ceux qui ont foi en lui s'attacheront à tout ce qui est bon ; c'est pourquoi, il défend la cause des enfants des hommes; et il habite éternellement les cieux. » (Moroni 7 :27, 28)


Abinadi, grand prophète du Livre de Mormon, a donné une explication inspirée de la prophétie d'Ésaïe sur le Messie. Ésaïe, annonçant la mission de notre Seigneur et écrivant prophétiquement sur des événements futurs, comme s'ils étaient des faits accomplis, a rapporté :


« Parce qu'il s'est livré lui-même à la mort, et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs, parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes et qu'il a intercédé pour les coupables. » (Ésaïe 53:12)


Abinadi a ainsi interprété les paroles d'Ésaïe : « Et c'est ainsi que Dieu rompt les liens de la mort, ayant remporté la victoire sur la mort, donnant au Fils le pouvoir d'intercéder pour les enfants des hommes. Etant monté au ciel, ayant les entrailles de la miséricorde, étant rempli de compassion pour les enfants des hommes; se tenant entre eux et la justice ; ayant rompu les liens de la mort; pris sur lui leur iniquité et leurs transgressions ; les ayant rachetés et satisfait aux exigences de la justice. » (Mosiah 15:8, 9)


À notre époque, le Christ a confirmé ces vérités par révélation. À propos de ceux qui croient en son nom, il dit : « Je suis le Christ et j'ai plaidé devant le Père pour eux, en mon propre nom, par la vertu du sang que j'ai versé. » (Doctrine et Alliances 38:4)


« Écoutez celui qui est l'avocat auprès du Père, qui plaide votre cause devant lui, disant : Père, vois les souffrances et la mort de celui qui n'a commis aucun péché, en qui tu te complaisais ; vois le sang de ton Fils qui a été versé, le sang de celui que tu as donné, afin que tu sois glorifié ; c'est pourquoi, Père, épargne ceux-ci, mes frères, qui croient en mon nom, afin qu'ils viennent à moi et qu'ils aient la vie éternelle. » (Doctrine et Alliances 45:3, 4)


À la lumière de tout cela, la révélation moderne confirmant les révélations anciennes, allons-nous mettre en péril notre salut en n'acceptant pas que le Christ soit notre médiateur, qu'il plaide et intercède pour nous ? Et n'est-ce pas en gardant ses commandements que nous montrerons que nous l'acceptons ?



Rédempteur et sauveur


Le Christ est notre Rédempteur et notre Sauveur. Sans lui, il n'y aurait pas de salut ni de rédemption, et si les hommes ne viennent pas à lui et ne l'acceptent pas comme leur Sauveur, ils ne peuvent pas avoir la vie éternelle en sa présence. Le plan de l'Évangile est le moyen par lequel il a été décidé que les hommes pourraient venir à lui et trouver le salut.


Un ange dit à Néphi que « l'Agneau de Dieu est le Fils du Père éternel et le Sauveur du monde; et que tous les hommes doivent venir à lui, sinon ils ne peuvent être sauvés » (1 Néphi 13 :40). Il est donc nécessaire que nous l'acceptions comme notre Rédempteur et, selon les lois qu'il a ordonnées, que nous allions à lui pour pouvoir obtenir la vie éternelle.


Quel est ce grand plan de salut qu'il a ordonné ? Léhi a dit : « Adam tomba pour que les hommes fussent, et les hommes sont pour avoir la joie. Et le Messie viendra dans la plénitude des temps pour racheter les enfants des hommes de la chute. » (2 Néphi 2:25, 26)


Le sacrifice expiatoire du Christ est la fondation sur laquelle repose la rédemption. Adam a apporté la mort temporelle et spirituelle dans le monde. L'expiation du Christ rachète tous les hommes des effets de ces morts temporelle et spirituelle.


La mort temporelle est celle qui affecte notre statut terrestre. Les êtres mortels ont un corps corruptible. L'esprit et le corps sont finalement séparés et nous appelons cela la mort naturelle ou temporelle. Le sacrifice expiatoire du Christ rachète tous les hommes des effets de cette mort temporelle en ce sens que tous ressusciteront, tous auront l'immortalité ; le corps et l'esprit de tous les hommes seront réunis pour ne plus être séparés. La résurrection du Christ permet la résurrection de tous les hommes.


Être rejeté de la présence du Seigneur et mourir aux choses de la justice ou de l'Esprit, c'est la mort spirituelle. Le sacrifice expiatoire du Christ rachète les hommes des effets de la mort spirituelle dans la mesure où ils obéissent aux lois et aux ordonnances de l'Évangile. Cette obéissance leur permet de retrouver la vie par la justice et l'Esprit et de retourner vivre dans la présence de Dieu. C'est cette vie qui s'appelle la vie éternelle.


La rédemption est donc à la fois temporelle et spirituelle. Elle est temporelle pour tous les hommes en ce sens que tous sont élevés à l'immortalité. Elle est spirituelle pour ceux qui obéissent aux lois de l'Évangile en ce sens qu'elle les élève de l'immortalité à la vie éternelle s'ils croient et s'ils obéissent. « Et ceux qui ne croient pas, pour la damnation éternelle ; car ils ne peuvent pas être rachetés de leur chute spirituelle, parce qu'ils ne se repentent pas » (Doctrine et Alliances 29:43-44).


La joie de notre rédemption nous vient grâce à la chute d'Adam et au sacrifice expiatoire du Christ. S'il n'y avait pas eu de Rédempteur, de Sauveur, il n'y aurait pas eu d'immortalité ni de vie éternelle.



Le salut par la grâce


Le salut par la grâce est l'un des aspects les plus merveilleux de la doctrine du Christ. Malheureusement, à ce sujet on ne trouve partout que confusion et faux enseignements. Mais il en va de même pour la conception de la Divinité et de presque tous les autres principes du salut.


La grâce, c'est simplement la miséricorde, l'amour et la compassion que Dieu a pour ses enfants et qui ont pour résultat le plan de salut qu'il a ordonné pour leur donner la possibilité de progresser et de devenir semblables à lui. Les Écritures l'expliquent parfaitement :


« Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » (Jean 3:16)


C'est la même idée qui est exprimée quand nous lisons que le Christ « a tant aimé le monde, qu'il a donné sa propre vie, afin que tous ceux qui croient puissent devenir les fils de Dieu. » (Doctrine et Alliances 34:3)


Puisque la rédemption du Christ rachète les hommes des effets de la chute temporelle et spirituelle, sa grâce, nécessairement, se manifeste dans ces deux domaines. Tous les hommes sont sauvés par la grâce seulement, sans rien en contrepartie (l'auteur traite du salut, non de la vie éternelle, ndlr). Cela signifie qu'ils sont ressuscités et deviennent immortels grâce au sacrifice expiatoire du Christ. Ainsi, Jacob s'exclama : « Ô la sagesse de Dieu, sa miséricorde et sa grâce ! Car voici, si la chair ne devait plus se relever, notre esprit serait devenu esclave de cet ange qui est tombé de la présence du Dieu éternel, et qui est devenu le diable, pour ne jamais se relever. » (2 Néphi 9:8)


En plus de cette rédemption de la mort, tous les hommes, par la grâce de Dieu, ont le pouvoir de gagner la vie éternelle. C'est le salut par la grâce doublé de l'obéissance aux lois et aux ordonnances de l'Évangile. Ce qui fit écrire à Néphi : « Car nous travaillons diligemment à écrire pour persuader nos enfants et nos frères de croire au Christ et de se soumettre à Dieu ; car nous savons que c'est par la grâce que nous sommes sauvés, après tout ce que nous pouvons faire. » (2 Néphi 25:23)


Et ainsi Jacob expliqua : « Soumettez-vous donc, mes frères bien-aimés, à la volonté de Dieu, et non point à la volonté du diable et de la chair ; et rappelez-vous, lorsque vous serez soumis à Dieu, ce n'est que dans la grâce et par la grâce de Dieu que vous êtes sauvés. C'est pourquoi, que Dieu vous relève de la mort par le pouvoir de la résurrection, et aussi de la mort éternelle par le pouvoir de l'expiation, afin que vous soyez reçus dans le royaume éternel de Dieu, pour y chanter ses louanges par la grâce divine. » (2 Néphi 10:24, 25)


Moroni fait une récapitulation parfaite de la loi de la grâce : « Oui, venez au Christ, et soyez rendus parfaits en lui, et refusez-vous toute impiété ; et si vous vous refusez toute impiété et aimez Dieu de toutes vos forces, de toute votre âme et de tout votre esprit, alors sa grâce vous suffit ; et, par sa grâce, vous serez parfaits dans le Christ; et si par la grâce de Dieu, vous êtes parfaits dans le Christ, vous ne pouvez nullement nier le pouvoir de Dieu. Et encore, si, par la grâce de Dieu, vous êtes parfaits dans le Christ, et ne niez point son pouvoir, alors vous êtes sanctifiés dans le Christ par la grâce de Dieu, par l'effusion du sang du Christ qui est dans l'alliance du Père pour la rémission de vos péchés, afin que vous deveniez saints et sans taches. » (Moroni 10:32, 33)


La lumière du monde


« Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » (Jean 8:12)


« Voici, je suis la loi et la lumière. Levez les yeux vers moi, et persévérez jusqu'à la fin, et vous vivrez ; car à celui qui persévérera jusqu'à la fin, je donnerai la vie éremelle. » (3 Néphi 15:9)


« C'est pourquoi, je voudrais que vous soyez parfaits, même comme moi, ou comme votre Père céleste est parfait. » (3 Néphi 12:48)


« Quelle espèce d' hommes devez-vous être ? En vérité, je vous le dis, vous devez être tels que je suis moi-même. » (3 Néphi 27:27)


Le Christ est l'exemple parfait. Il a montré le chemin, tracé la voie. On obtient le salut en le suivant et en marchant sur le chemin qu'il a tracé. Une partie de sa mission sur la terre a été de donner l'exemple à toutes les générations futures. Il est la lumière - la lumière du monde.


Il ne peut y avoir de meilleure illustration de cela que l'exemple qu'il a donné pour l'ordonnance du baptême. Jean-Baptiste hésitait et ne voulait pas le baptiser, mais notre Seigneur lui dit : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » (Matthieu 3:15)


Néphi, ayant contemplé en vision ce glorieux événement, écrivit : « Et maintenant, si l'Agneau de Dieu, qui est saint, a besoin d'être baptisé d'eau, pour accomplir toute justice, ô alors, combien plus, nous, qui ne sommes pas saints, n'avons-nous pas besoin d'être baptisés, oui, même d'eau ! ...Et il (le Christ) dit aux enfants des hommes : Suivez-moi. Pouvons-nous, donc, mes frères bien-aimés, suivre Jésus, si nous ne sommes pas disposés à garder les commandements du Père ?


« Je sais que si vous suivez le Christ de tout votre cœur, sans hypocrisie et sans feinte devant Dieu, mais avec une intention réelle vous repentant de vos péchés, témoignant au Père que vous êtes disposés à prendre sur vous le nom du Christ par le baptême - oui en suivant votre Seigneur et votre Sauveur dans l'eau, selon sa parole, alors vous recevrez le Saint-Esprit ; oui, c'est alors que vient le baptême de feu et du Saint-Esprit. » (2 Néphi 31:5, 10, 13)


      Combien de personnes aujourd'hui suivent le Fils, non seulement en ce qui concerne le baptême, mais sur le chemin de la vie ?



Le sang du Christ


Les chrétiens parlent souvent du sang du Christ et de son pouvoir purificateur. Cependant, la plupart des croyances et des enseignements à ce sujet sont erronés.


Par exemple, beaucoup croient que si nous confessons le Christ des lèvres et déclarons que nous l'acceptons comme notre Sauveur personnel, cela est suffisant pour être sauvé. Beaucoup disent que son sang, sans autre action que la simple croyance, nous purifie.


Quelle est la véritable doctrine à propos du sang du Christ ? Le salut nous est accordé grâce au sacrifice expiatoire, et le sacrifice expiatoire a été accompli par le sang versé du Christ. À Gethsémané, quand il prit sur lui les péchés du monde, de grosses gouttes de sang sortirent de chacun de ses pores et c'est finalement sur la croix que l'effusion de sang fut achevée. Il est très important que nous ayons toujours à l'esprit la rançon expiatoire qui fut payée par son sang versé, et que fut instituée l'ordonnance de la Sainte-Cène où le pain rompu rappelle son corps brisé et l'eau ou le vin son sang répandu.


C'est pour cela qu'il dit aux Juifs : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle : et je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6:54). Jean contempla les habitants du monde céleste qui chantaient ses louanges, disant : « Tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nations. » (Apocalypse 5:9)


Mais il y a certaines conditions à remplir pour atteindre le salut par son sacrifice expiatoire. Jean l'exprime par ces mots : « Mais si nous marchons dans la lumière comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. » (1 Jean 1:7)


L'ange qui enseigna la doctrine du Christ au roi Benjamin lui dit : « Car, de même qu'ils sont déchus en Adam ou par nature, de même, le sang du Christ expie leurs péchés... Le salut a été, est et sera dans le sang et par le sang expiatoire du Christ, le Seigneur Ominipotent. » (Mosiah 3:16, 18)


Le Seigneur ressuscité enseigna lui-même aux Néphites (les saints dans le Livre de Mormon) : « Et aucune chose impure ne peut rentrer dans son royaume (celui du Père) ; c'est pourquoi n'entrent dans son repos que ceux qui ont lavé leurs vêtements dans mon sang, à cause de leur foi, du repentir de tous leurs péchés, et de leur fidélité jusqu'à la fin. » (3 Néphi 27:19)


À notre époque il a déclaré : « Mon sang ne les purifiera point s'ils ne m'écoutent pas. » (D&A 29:17)


Le salut peut s'obtenir dans le royaume de Dieu grâce au sang expiatoire du Christ, mais seulement par la foi, la repentance, le baptême et la persévérance à garder les commandements de Dieu.



Rites, ordonnances et symboles


Il apparaît que l'une des choses les moins connues au sujet des ordonnances de l'Évangile, c'est que la façon dont elles sont accomplies est destinée à rappeler quelque chose sur le Christ.


      Non seulement les prophètes rendent témoignage de lui mais encore les symboles, les rites, la façon d'accomplir les ordonnances de l'Évangile sont destinés à tourner ceux qui y participent vers lui.


Les multiples rites de la loi mosaïque étaient destinés à obliger les Israélites « à se souvenir de leur Dieu et de leur devoir envers lui  », et, comme l'a dit Abinadi, « toutes ces choses étaient des figures de choses à venir. » (Mosiah 13:30, 31)


Jacob exprima de même : « Voici, mon âme se réjouit de prouver à mon peuple la vérité de l'avènement du Christ ; c'est pour cela que la loi de Moïse a été donnée ; et toutes les choses que l'homme a reçues de Dieu depuis le commencement du monde sont autant de figures du Christ. » (2 Néphi 11:4)

Les sacrifices, par exemple, avaient une place très importante dans les ordonnances de la loi mosaïque. Ils préfiguraient le sacrifice futur du Fils de Dieu, qui avait été annoncé, et c'est bien ainsi que les Juifs les comprenaient, tout au moins dans les périodes les plus justes de leur histoire. En fait, les sacrifices avaient commencé dès Adam. Un ange lui en avait expliqué le but : « C'est une similitude du sacrifice du Fils unique du Père, qui est plein de grâce et de vérité. C'est pourquoi tu feras tout ce que tu fais au nom du Fils, tu te repentiras, et invoqueras dorénavant Dieu au nom du Fils. » (Moïse 5:7, 8)


C'est cette similitude que l'on retrouve dans le serpent d'airain que Moïse éleva devant Israël quand ils avaient sur eux le châtiment des serpents brûlants. À Nicodème, notre Seigneur dit : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » (Jean 3:14, 15)


Un prophète du Livre de Mormon, attestant la grandeur de Moïse, dit : « Oui, n'a-t-il pas rendu témoignage que le Fils de Dieu viendra ? Et de même qu'il éleva le serpent d'airain dans le désert, de même sera élevé celui qui viendra. Et comme tous ceux qui lèveraient les regards vers ce serpent devaient vivre, de même ceux qui lèveraient les regards vers le Fils de Dieu avec foi, ayant l'esprit contrit, pourraient vivre, même pour cette vie qui est éternelle. » (Hélaman 8:14, 15)


De la même façon, le baptême doit se faire par immersion pour symboliser la mort, l'ensevelissement et la résurrection de notre Seigneur. Comme l'a dit Paul, c'est « en sa mort » que nous sommes baptisés, nous sommes « ensevelis avec lui par le baptême en sa mort » et nous devons marcher « en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection. » (Romains 6:3-5)


Il en est de même pour la Sainte-Cène. Le pain et le vin représentent le corps brisé et le sang du Christ. « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22:19), a-t-il commandé. Et il en est ainsi de toutes les autres ordonnances de l'Évangile. Toutes sont accomplies de façon à représenter le Christ, à rendre témoignage de lui, à tourner les cœurs des participants vers lui, car en lui et par lui seulement le salut est possibile.



Le Premier-Né


Le Christ est le Premier-Né. Manifestement, ce qualificatif ne s'applique pas à sa naissance dans la mortalité, car des millions d'êtres sont nés sur la terre avant lui.


Mais il ne faut pas oublier, bien que le monde chrétien actuel ne connaisse pas ou ne croie pas à cette doctrine, que tous les hommes ont vécu dans un état prémortel avant de naître dans ce monde. Tous sont nés dans l'existence préterrestre comme enfants spirituels du Père. Le Christ était l'enfant d'esprit Premier-Né et, depuis, il a gardé cette prééminence en toutes choses.


Ainsi, Paul écrivit aux Colossiens que le Christ est « l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création » (Colossiens 1:15).


Il expliqua aux Romains que le Sauveur était « le premier-né entre plusieurs frères » (Romains 8:29) et il révéla aux Hébreux que les êtres exaltés dans le royaume céleste étaient organisés en une Église, « l'assemblée du Premier-Né » (Hébreux 12:23) de même que l'Église sur terre porte son nom.


Jean était bien conscient de l'état prémortel et de la grandeur du Christ, quand il dit de lui : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu » (Jean 1:1-2). Le Christ, la Parole, le Premier-Né, avait bien sûr atteint un niveau divin dès la préexistence.


Dans les temps modernes, il a dit : « J'étais au commencement avec le Père, et je suis le Premier-Né. Et tous ceux qui sont engendrés par mon intermédiaire, participent à la même gloire et sont l'Église du Premier-Né. Vous étiez aussi au commencement avec le Père. » (Doctrine et Alliances 93:21-23)

Si tous les chrétiens pouvaient seulement savoir et croire que le Christ est le Fils Premier-Né d'un Dieu personnel dans une éternité prémortelle, cela affecterait de beaucoup leur vie.


Si la doctrine de l'existence préterrestre, doctrine basée sur la nature personnelle d'un Dieu personnel, était reconnue par les hommes, quelle merveilleuse lumière cela jetterait sur la question de savoir pourquoi nous sommes ici-bas !


Si les hommes savaient d'où ils viennent, pourquoi ils sont ici, et s'ils savaient qu'en étant fidèles en toutes choses, ils peuvent devenir membres de l'Église du Premier-Né, ne s'engageraient-ils pas pleinement au service du Christ ?


Comme il est important de savoir que le Christ est le Premier-Né ! Comme nous devrions être reconnaissants des écrits inspirés anciens et modernes, qui nous enseignent ces vérités !



Le nom du Christ


Nous avons maintes instructions dans les Écritures qui précisent que toutes choses doivent être faites au nom du Christ, car son nom est honoré par-dessus tout et, pourtant, il est fréquent chez les chrétiens que les prières et les autres ordonnances religieuses soient faites sans mention de ce nom sacré.


Nous avons déjà vu que le salut lui-même ne vient qu'en et par son saint nom. Et Paul ajoute ceci : « C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Philippiens 2:9-11)


Notre Seigneur a enseigné a ses disciples qu'ils devaient prier le Père en son nom (voir Jean 14:13, 14 ; 15:16 ; 16:23, 24 ; 2 Néphi 32:9 ; D&A 59:5). Il a donné des instructions aux Néphites en leur disant que l'Église devait porter son nom : « Et comment est-elle mon Église, si elle n'est appelée de mon nom ? Car si une Église est appelée du nom de Moïse alors c'est l'Église de Moïse ou si elle est appelée du nom d'un homme alors c'est l'Église d'un homme ; mais si elle porte mon nom, alors c'est mon Église, si elle est fondée sur mon Évangile. » (3 Néphi 27:8)


      De même, ceux qui se joignent à son Église prennent sur eux son nom. C'est ce que le roi Benjamin incitait les Néphites convertis à faire : « C'est pourquoi je souhaite que vous preniez le nom du Christ sur vous... Et quiconque le fera aura sa place à la droite de Dieu, car il saura le nom par lequel il est appelé. Car il sera appelé par le nom du Christ. » (Mosiah 5:8, 9)



L'Agneau digne


Tous nos espoirs de paix dans cette vie, et de vie éternelle dans le monde à venir, sont centrés sur le Christ. Sans lui et son sacrifice expiatoire, le but et le sens de la création auraient été réduits à néant. Sa grandeur et sa mission sont au-delà de la compréhension mortelle. À lui sont tout honneur, toute louange, tout pouvoir et toute gloire.


« La voie droite est de croire au Christ et de ne point le nier, dit Néphi, et le Christ est le Très-Saint d'Israël ; c'est pourquoi il faut que vous vous prosterniez devant lui, que vous l'adoriez de tout votre pouvoir, de tout votre esprit, de toute votre force et de toute votre âme ; et si vous le faites, vous ne serez rejetés en aucune façon. » (2 Néphi 25:29)


C'est ce que font les anges du ciel, comme Jean l'a certifié, car il en vit « des myriades de myriades et des milliers de milliers » qui disaient « l'agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la louange... À celui qui est assis sur le trône, et à l'agneau, soient la louange, l'honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles ! » (Apocalypse 5:11-13)



Apparitions du Christ


Le plan du Seigneur l'a amené, à travers les âges, à se révéler aux hommes qui sont venus vers lui avec une foi sincère. Depuis les jours d'Adam, le Christ est apparu à des prophètes choisis et, par ses apparitions, sa personnalité s'est manifestée et son but s'est accompli.


Nous n'avons pas de récit plus clair ni de révélation plus complète de sa personne que ceux qu'il a donnés à un chef jarédite, peu après l'époque de la tour de Babel : « Voici, je suis celui qui fut préparé depuis la fondation du monde pour racheter mon peuple », annonça-t-il alors qu'il se tenait devant le frère de Jared. « Voici, je suis Jésus-Christ... En moi, toute l'humanité aura la lumière, et cela éternellement, même ceux qui croiront en mon nom... Voici, ce corps, que tu vois maintenant, est le corps de mon esprit... et j'apparaîtrai à mon peuple dans la chair exactement comme je t'apparais dans l'esprit. » (Éther 3:14, 16)


On trouve plus tard, dans l'Ancien Testament, son apparition non à un homme seul, mais à 74 fidèles anciens d'Israël à la fois : «Moïse monta avec Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens d'Israël. Ils virent le Dieu d'Israël ; sous ses pieds, c'était comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel lui-même dans sa pureté. Il n'étendit point sa main sur l'élite des enfants d'Israël. Ils virent Dieu, et ils mangèrent et burent. » (Exode 24:9, 10)

Après sa résurrection, notre Seigneur apparut à beaucoup. Son ministère parmi ses disciples, après sa résurrection, est bien connu. On possède le récit de ses apparitions à Paul et à Jean après son ascension. Mais le récit contenu dans le Livre de Mormon du ministère du Christ ressuscité parmi les Néphites est moins connu ; il n'en est pas moins aussi important que n'importe quel récit que nous possédions.


Les lignes qui suivent relatent cette apparition. D'abord, il fut présenté par la voix du Père : «Voici mon Fils bien-aimé, en qui je me complais, en qui j'ai glorifié mon nom ; écoutez-le. » Puis suivit son apparition personnelle : « Et comme ils comprenaient ces paroles, ils levèrent de nouveau les yeux vers le ciel ; et voici ils virent un Homme descendre du ciel ; et il était vêtu d'une robe blanche, et il descendit, et se tint au milieu d'eux ; et les yeux de toute la multitude étaient tournés vers lui et ils n'osaient ouvrir la bouche, même pour se parler l'un à l'autre, et ne savaient pas ce que cela signifiait, car ils pensaient que c'était un ange qui leur était apparu.


«Et il arriva qu'il étendit la main et parla au peuple, disant : Voici, je suis Jésus-Christ, de qui les prophètes ont témoigné qu'il viendrait au monde. Et voici, je suis la lumière et la vie du monde ; j'ai bu à cette coupe amère que le Père m'a donnée et j'ai glorifié le Père en prenant sur moi les péchés du monde, en quoi j'ai souffert la volonté du Père en toutes choses depuis le commencernent. » (3 Néphi 11:7-11)


Vient ensuite le glorieux récit de son ministère parmi ce peuple choisi que toute personne qui croit sincèrement au Christ devrait lire en détail, particulièrement les chapitres 11 à 28 de 3 Néphi du Livre de Mormon.


Quelque 400 ans plus tard, les annales du Livre de Mormon devant être bientôt terminées, les cieux s'ouvrirent encore une fois pour un homme fidèle : « J'ai vu Jésus », se réjouissait Moroni, « et il m'a parlé face à face. » (Éther 12:39)


Deux apparitions sous sa forme ressuscitée en gloire - comparable à son apparition en esprit aux 74 anciens d'Israël - méritent d'être particulièrement mentionnées. Il donna une vision de l'éternité à Jean, son bien-aimé exilé à Patmos.


« Je suis l'alpha et l'oméga », lui dit la voix du Christ. Et Jean raconte : « Je me retournai pour connaître quelle était cette voix qui me parlait. Et, après m'être retourné, je vis sept chandeliers d'or, et, au milieu des sept chandeliers, quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, vêtu d'une longue robe, et ayant une ceinture d'or sur la poitrine. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige ; ses yeux étaient comme une flamme de feu ; ses pieds étaient semblables à de l'airain ardent, comme s'il eût été embrasé dans une fournaise; et sa voix était comme le bruit de grandes eaux. Il avait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants ; et son visage était comme le soleil lorsqu'il brille dans sa force. Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite, en disant : Ne crains point ! Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siécles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des rnorts. » (Apocalypse 1:8, 12-18)


Joseph Smith et Oliver Cowdery, dans le temple de Kirtland (en Ohio, aux USA) eurent une vision semblable le 3 avril 1836. Les lignes qui suivent retracent cette apparition : « Le voile fut enlevé de notre esprit, et les yeux de notre entendement furent ouverts. Nous vîmes le Seigneur debout sur la balustrade de la chaire devant nous. Sous ses pieds, il y avait un pavement d'or pur, d'une couleur semblable à l'ambre. Ses yeux étaient de flamme, ses cheveux étaient blancs comme la neige immaculée, son visage était plus brillant que l'éclat du soleil et sa voix était comme le bruit du déferlement de grandes eaux, savoir la voix de Jéhovah disant : Je suis le premier et le dernier ; je suis celui qui vit, je suis celui qui a été immolé ; je suis votre avocat auprès du Père. » (D&A 110:1-4)


Joseph Smith et Sidney Rigdon, racontant leur vision des degrés de gloire, nous ont laissé ce témoignage moderne du Christ toujours vivant : « Et maintenant, après les nombreux témoignages qui ont été rendus de lui, voici le témoignage, le dernier de tous, que nous rendons de lui : qu'il vit ! Car, nous le vîmes et ce à la droite de Dieu et nous entendîmes la voix rendre témoignage qu'il est le Fils unique du Père - Que par lui, à travers lui et en lui, les mondes sont et furent créés, et que les habitants en sont des fils et des filles engendrés pour Dieu. » (D&A 76 :22-24)



Le Christ et les prophètes


Et maintenant, quelle idée avez-vous du Christ  ?


Tout ce que nous avons dit concernant le Christ nous l'avons pris dans les révélations qu'il a lui-même données. Nous avons vu que les témoignages de tous les prophètes, les anciens et les modernes, coïncident. C'est le même témoignage certain de sa divinité et de sa mission. Pour un esprit impartial, qui n'est pas déformé par un dogmatisme sectaire et les croyances des hommes, les récits sont clairs.


      Le salut est dans le Christ. Il est l'enfant spirituel Premier-Né de Dieu, le Père éternel. Il est le créateur de toutes choses depuis le commencement. Depuis la chute d'Adam, il se tient entre nous et le Père comme notre médiateur, notre Avocat et notre Intercesseur. Il est le Seigneur Dieu Omnipotent, le grand JE SUIS, le Messie promis.


      Tous les prophètes ont rendu témoignage de lui. Chaque rite et chaque ordonnance accomplis pour notre salut ont été ordonnés de façon à rendre témoignage de lui et de son sacrifice expiatoire.


Il est réellement le Fils de Dieu, au sens littéral, tout comme les hommes sont les fils de parents mortels. Et il est venu dans le monde, portant en lui la vie, le pouvoir de la déposer et celui de la reprendre. Il est notre Rédempteur et Sauveur. Par sa grâce, il a accompli l'Expiation infinie et éternelle, il a donné à tous les hommes la possibilité de se purifier par son sang.


      Le Christ est la lumière du monde ; son nom est au-dessus de tout autre nom. C'est un personnage divinisé, digne de tout honneur et de toute louange, qui est apparu à toutes les époques aux hommes saints, et qui désire que tous les hommes viennent à lui et héritent avec lui du royaume de son Père.


      Dans ces grandes vérités se trouve l'espoir de la vie éternelle pour l'humanité. Et ces grandes vérités sont connues parmi les hommes parce que le Seigneur les a révélées par ses prophètes. S'il n'y avait pas eu de prophètes pour recevoir des cieux la lumière et la vérité et les transmettre au monde, les hommes n'auraient pas eu la connaissance du Christ et du salut.


Le Christ et ses prophètes sont un. Ils vont ensemble. Pour accepter le véritable témoignage du Christ, les hommes doivent croire en la mission divine des prophètes qui rendent ce témoignage. Il ne peut y avoir de révélation sans un réceptacle pour la recevoir.


Le Seigneur a dit à ses apôtres : « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15:1, 4, 5)


Le Christ et ses prophètes sont aussi attachés l'un à l'autre que le sont le cep et les sarments. Et s'il n'accepte pas à la fois le Christ et ses prophètes, aucun homme ne peut recueillir le fruit de la vie éternelle sur les sarments, puisque ceux-ci sont rattachés au cep.


Notre Seigneur a expliqué clairement cette doctrine : « Celui qui reçoit celui que j'aurai envoyé me reçoit, et celui qui me reçoit reçoit celui qui m'a envoyé. » (Jean 13:20)


« Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit reçoit celui qui m'a envoyé. Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète. » (Matthieu 10:40-41)


« Car celui qui reçoit mes serviteurs me reçoit, et celui qui me reçoit reçoit mon Père, et celui qui reçoit mon Père, reçoit le royaume de mon Père. » (D&A 48:36-38)



Aller au Christ


« Celui qui vous écoute m'écoute, et celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé. » (Luc 10-16)


Sans Joseph Smith, le prophète, le monde n'aurait pas de nos jours la connaissance parfaite du Christ. Sans lui et la mission qu'il a remplie, il n'y aurait aujourd'hui sur la terre personne qui puisse administrer les ordonnances de l'Évangile avec l'autorité requise. Sans lui, l'Église de Jésus-Christ, avec ses grâces et son pouvoir de salut, n'aurait pas été rétablie sur la terre.


Mais, grâce à Dieu, la vérité divine a été rétablie de nos jours. Le salut qui est dans le Christ a été manifesté à nouveau aux hommes et des représentants autorisés, témoins du rétablissement, rendent à nouveau solennellement témoignage au monde qu'il est le Fils de Dieu et qu'on peut obtenir le salut en allant à lui et à son Église.


Venez au Christ, venez à lui tel qu'il s'est révélé de nos jours. Venez au Christ, acceptez-le comme le Dieu puissant et le Sauveur qu'il est. Venez au Christ en acceptant les serviteurs et les officiers qu'il a appelés pour apporter aux nations du monde entier la plénitude de la vérité le concernant. Venez au Christ pour recevoir la paix dans cette vie et l'espoir certain de la vie éternelle dans la vie à venir.



Sources :


Bruce R. McConkie, What the Mormons Think of Christ, Brochure, Salt Lake City, 1958

Conception mormone du Christ, brochure