Jésus-Christ
dans la Bible
Robert J. Matthews
Les saints des derniers
jours considèrent Jésus-Christ comme la figure centrale
de toute la Bible. Les Ancien et Nouveau Testaments sont des
documents divinement inspirés qui révèlent la
mission de Jésus comme Créateur, Dieu d'Israël,
Messie, Fils de Dieu, Rédempteur et Roi éternel. La
Bible contient l'histoire, les enseignements doctrinaux et les
prophéties de futurs événements, avec
Jésus-Christ comme sujet principal dans chaque catégorie.
L'Ancien Testament
contient le récit de la Création, et des relations de
Dieu avec la famille humaine d'Adam jusque vers 400 av. J.-C. La
promesse d'un Messie est un thème qui imprègne tout. Le
Nouveau Testament fait le récit des principaux événements
de la vie terrestre de Jésus le Messie de sa naissance jusqu’à
sa mort, sa résurrection et son ascension au ciel, avec la
promesse qu'il reviendra sur la terre pour juger le monde et pour
régner ensuite comme Roi. Les saints des derniers jours
identifient Jésus à Jéhovah, le Créateur,
le Dieu d'Adam, d'Abraham, de Moïse et d'Israël. Jésus
est Jéhovah venu sur la terre comme Messie promis. Par
conséquent, les relations de Dieu avec la famille humaine tout
au long de la période de l'Ancien Testament et du Nouveau
Testament constituent l’histoire de Jésus-Christ
prémortel et mortel.
JÉSUS, PERSONNAGE
HISTORIQUE. Les saints des derniers jours prennent au pied de la
lettre le message biblique sur Jésus. Le Jésus de
l’histoire est celui de la Bible : le Fils unique de Dieu
dans la chair, né de la Vierge Marie à Bethléhem,
baptisé par Jean-Baptiste. Il a accompli divers miracles, a
enseigné l'Évangile en parlant de temps en temps en
paraboles et « allait de lieu en lieu faisant du bien »
(Ac. 10:38). Il a choisi douze apôtres, organisé une
Église, rassemblé beaucoup de disciples et a été
rejeté par les dirigeants juifs. Son attitude envers les
Samaritains, les femmes, les dirigeants politiques (par exemple,
Hérode, César), les lois rituelles et la prière
étaient plutôt révolutionnaires pour son temps.
Il a souffert à Gethsemané, a saigné à
chaque pore, a été crucifié, est mort, est
ressuscité des morts et est plus tard monté aux cieux
du haut du mont des Oliviers. Les saints des derniers jours
considèrent aussi bien la partie historique du compte rendu de
la vie de Jésus que la partie prophétique comme
exactes. La promesse que ce même Jésus reviendra en
personne en gloire pour juger le monde, puis régnera sur la
terre comme Roi des rois est une réalité future que
nous prenons à la lettre.
REPRÉSENTATION DE
JÉSUS PAR LE RITE. Dans toute la Bible, la mission de
Jésus-Christ est dépeinte dans des rites qui sont des
types et des symboles d'événements réels. Pour
les prophètes de l'Ancien Testament, les sacrifices d’animaux
préfiguraient et caractérisaient la venue de Jésus
pour verser son sang et sacrifier sa vie pour les péchés
de l'humanité. Comme on offrait souvent des agneaux, Jésus
est qualifié dans le Nouveau Testament d’Agneau de Dieu
(Jn. 1:29, 36 ; cf. 1 Né. 11:21).
Pour que le sacrifice
d’un animal symbolise le sacrifice de Jésus, il devait
être l’un des premiers-nés du troupeau
(c’est-à-dire le premier-né masculin de sa mère)
sans défaut, offert sans qu’on lui brise les os, et son
sang devait être versé. Chacun de ces points a eu sa
contre-partie dans la vie de Jésus sur terre. Même les
détails du service de la Pâque, qui voulaient que le
sang de l'agneau soit badigeonné sur les poteaux de porte pour
que l'ange exterminateur passe outre de cette maison (Ex. 12:3-24,
46) préfiguraient la mission et le pouvoir sauveur de Jésus,
l'Agneau de Dieu, qui fut crucifié au moment de la célébration
annuelle de la Pâque. Paul, comprenant ce symbolisme,
s’exclame : « car Christ, notre pâque, a
été immolé » (1 Co. 5:7).
Paul dit de la loi de
Moïse qu’elle a été « comme un
pédagogue pour nous conduire à Christ » (Ga.
3:24). Pour ce faire, elle a annoncé et symbolisé le
Christ. Quand il a fait l'Expiation, le Christ a accompli toute la
loi ; la loi prenait donc fin en lui et a été
remplacée par la plénitude de l'Évangile (3 Né.
9:17 ; cf. Mt. 5:17-18 ; Hé. 10:1). La compréhension
qu’ont les saints des derniers jours du rôle de la loi de
Moïse et d'autres ordonnances de l'Ancien Testament est
clairement exprimée par le prophète Néphi du
Livre de Mormon vers 600 av. J.-C. : Voici, mon âme met
ses délices à prouver à mon peuple la vérité
de la venue du Christ ; car c'est à cette fin que la loi
de Moïse a été donnée, et tout ce qui a été
donné par Dieu à l'homme depuis le commencement du
monde est une figure de lui. [2 Né. 11:4 ; cf. Jcb.
4:5].
Quand il a pris le repas
de la Pâque avec les Douze lors de la dernière Cène,
Jésus leur a donné le pain représentant sa
chair, qui serait brisée, et le vin représentant son
sang, qui serait versé. Il a été commandé
aux croyants de participer souvent à ce rite symbolique :
« Faites ceci en mémoire de moi » (Luc
22:17-20 ; cf. 3 Né. 18:3-13 ; 20:8-9).
PRÉFIGURATIONS
DANS L’ANCIEN TESTAMENT. Les auteurs des quatre évangiles
ont vu dans l'Ancien Testament des choses qui annonçaient les
événements de la vie de Jésus. Matthieu (1:23)
cite Ésaïe 7:14 : « La jeune fille
deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le
nom d’Emmanuel » nom qui signifie « Dieu
avec nous ». Il cite de même Osée 11:1 :
« J’ai appelé mon fils hors d’Égypte »
(Mt. 2:15).
Jean (13:8-11) note que
la trahison de Jésus par un ami est mentionnée dans une
Écriture ancienne (Ps. 41:9). Jean (19:24) cite aussi le
partage de la tunique de Jésus par les soldats comme
l’accomplissement de Psaumes 22:18 et l'éponge avec du
vinaigre présentée aux lèvres de Jésus
(Jn. 19:28-30) comme une allusion à Psaumes 69:21. Jean
(19:33-36) note aussi que les jambes de Jésus n'ont pas été
brisées sur la croix, conformément à Exode
12:46.
Ésaïe a
prophétisé qu’en Israël un fils naîtrait
de la lignée de David et qu’il serait appelé
« Dieu puissant », « prince de la
paix » (És. 9:6-7). La mission du Messie comme
Rédempteur, souffrant pour les péchés de
l'humanité, est dépeinte dans Ésaïe 53 et
61.
LE DIEU D'ISRAËL EST
JÉSUS DE NAZARETH. La révélation donnée
au prophète Joseph Smith prouve que, à partir d’Adam,
il y a eu plusieurs dispensations de l'Évangile sur la terre.
Les prophètes de chacune de ces dispensations ont connu le
Christ, ont enseigné son Évangile (notamment les rites
et les ordonnances) et ont détenu la sainte prêtrise,
qui était appelée « la sainte prêtrise,
selon l'Ordre du Fils de Dieu » (D&A 107:3 ; cf.
Alma 13:1-16). Ces prophètes antiques non seulement
connaissaient la venue future de Jésus en tant que Messie,
mais ils savaient aussi que Jéhovah, le Dieu qu'ils adoraient,
viendrait sur la terre et deviendrait ce Messie (cf. Mos. 13:33-35).
Comme noté plus haut, dans És. 7:14, le nom Emmanuel
identifie Jésus à Dieu. Les passages de Nouveau
Testament illustrent ce concept.
Jésus a invité
ses auditeurs à sonder les Écritures, parce que « ce
sont elles qui témoignent de moi » (Jn. 5:39). Il a
dit aux dirigeants juifs que Moïse « a écrit
de moi » (Jn. 5:45-46 ; cf. Jn. 1:45 ; 1 Co.
10:1-4). Plus tard il leur a dit : « Abraham, votre
père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon
jour : il l’a vu, et il s’est réjoui. »
(Jn. 8:56). Quand on lui a demandé comment Abraham et lui
auraient pu se connaître alors qu’ils vivaient à
des époques tellement différentes, Jésus a
répondu : « Avant qu'Abraham fût, je
suis » (Jn. 8:58). Le terme grec traduit ici par « je
suis » est identique à l'expression de la Septante
dans Ex. 3:14 qui identifie Jéhovah comme s’appelant
« JE SUIS ».
Il est évident que
ses auditeurs avaient bien compris qu'il leur avait clairement dit
qu'il n'était autre que Jéhovah, également connu
sous le nom de JE SUIS, Dieu d'Abraham et de Moïse, car
« Là–dessus, ils prirent des pierres pour les
jeter contre lui » (Jn. 8:59) parce qu'ils estimaient
qu'il avait blasphémé. Une autre preuve de ce qu'ils
comprenaient l'affirmation de Jésus qu'il était Dieu
venu sur terre est donnée plus tard quand ils « prirent
de nouveau des pierres pour le lapider » et que Jésus
demanda : « Je vous ai fait voir plusieurs bonnes
œuvres venant de mon Père : pour laquelle me
lapidez–vous ? Les Juifs lui répondirent : Ce
n’est point pour une bonne œuvre que nous te lapidons,
mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu
te fais Dieu » (Jn. 10:31-33). Après sa
résurrection Jésus passa en revue les passages de
l'Ancien Testament avec ses disciples « et, commençant
par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua
dans toutes les Écritures ce qui le concernait »
(Lu. 24:27) et leur montra « dans la loi de Moïse,
dans les prophètes, et dans les psaumes » les
prophéties concernant sa mission (Lu. 24:44 ; voir
Jésus-Christ : Prophéties concernant
Jésus-Christ).
Pierre écrit que
les prophètes antiques « ont fait de ce salut
l’objet de leurs recherches et de leurs investigations »
et avaient « l’Esprit de Christ » qui
« attestait d’avance les souffrances de Christ »
et que ces prophètes « étaient les
dispensateurs [de leur temps] de ces choses qui sont maintenant
« annoncées » au sujet de Jésus-Christ
(1 Pi 1:10-12). Et Paul déclare que dans tous ses
enseignements sur Jésus, il ne s’est écarté
« en rien de ce que les prophètes et Moïse ont
déclaré devoir arriver » (Ac. 26:22).
On trouve dans Matthieu
(16:27 ; 24:1-51) et Joseph Smith–Matthieu (1:1-55) des
prophéties détaillées selon lesquelles Jésus
reviendra sur terre comme Juge et Roi (voir Jésus-Christ :
Avènement de Jésus-Christ). Les saints des derniers
jours croient que de même que les préfigurations et les
prophéties de l'Ancien Testament sur le Christ se sont
accomplies lors de son premier avènement, de même les
prophéties sur sa seconde venue s’accompliront
littéralement.
ÉCLAIRCISSEMENTS
DONNÉS PAR LA RÉVÉLATION MODERNE. Les passages
susmentionnés de la Bible, auxquels s’ajoutent ceux de
la révélation moderne sur le même sujet, amènent
les membres de l'Église à considérer les Ancien
et Nouveau Testaments comme des documents fiables concernant la
mission prémortelle, mortelle et postmortelle, et la future
mission millénaire de Jésus-Christ. Les saints des
derniers jours acceptent pleinement le message biblique au sujet de
Jésus-Christ et, en outre, à cause d'autres Écritures
sacrées qui fortifient et complètent le document
biblique, ils apprécient la mission de Jésus dans un
sens plus large que ne le permet la Bible seule. Par exemple, Jésus
a parlé à ses auditeurs juifs « d’autres
brebis » ne faisant pas partie des juifs, à qui il
rendra visite et qui « entendront [sa] voix »
(Jn. 10:16). On pense généralement qu’il s’agit
là des Gentils. Cependant, dans le Livre de Mormon, Jésus
ressuscité désigne expressément ces autres
brebis comme étant la branche de la maison d'Israël
située sur le continent américain qu'il visitait, leur
montrant personnellement son corps et leur enseignant de sa propre
voix son Évangile (3 Né. 15:13-24). Le Livre de
Mormon explique ainsi un passage au sujet du Sauveur au-delà
de ce que la Bible offre et étend également la notion
de ministère de Jésus.
La révélation
moderne permet aussi d’apprécier de manière plus
approfondie les événements qui se sont produits sur la
montagne de la Transfiguration que ne le permet la seule Bible. Ce
que le Nouveau Testament offre est accepté comme
historiquement correct mais incomplet. La révélation
moderne nous apprend que sur la montagne, Jésus, Moïse et
Élie ont donné les clefs de la prêtrise à
Pierre, à Jacques et à Jean en accomplissement de la
promesse du Sauveur dans Matthieu 16:19 (EPJS, p. 126). Les trois
apôtres ont également eu la vision de la glorification
future de la terre (D&A 63:2-21). Ces points manquent dans le
récit biblique. Moïse et Élie « apparaissant
dans la gloire, parlaient de son départ [de Jésus]
qu’il allait accomplir à Jérusalem »
(Luc 9:30-31), ce qui prouve qu'ils le connaissaient et étaient
au courant de sa mission.
Le ministère de
Jésus est également éclairci dans d'autres cas
par la révélation moderne. Jean 3:23 a l’air de
dire que Jésus accomplissait personnellement des baptêmes
dans l'eau, mais ceci est essentiellement nié par Jean 4:2,
qui dit que ce n'était en fait pas Jésus, mais ses
disciples, qui accomplissaient les baptêmes. Grâce à
la traduction de Joseph Smith de la Bible, le texte de Jean 4:2-3 est
rendu plus clair et affirme que Jésus a effectivement accompli
des baptêmes dans l'eau, mais pas autant que ses disciples (on
trouvera d'autres éclaircissements concernant le ministère
terrestre de Jésus dans la Traduction de Joseph Smith de la
Bible). Parmi les sujets traités dans ce dernier ouvrage, il y
a Jésus au temple à l'âge de douze ans, son
enfance précoce, ses tentations dans le désert, ses
paraboles, sa capacité de racheter les petits enfants et sa
compassion pour les gens.
Bibliographie
•
McConkie, Bruce R.
Doctrinal New Testament Commentary, 3 vols. Salt Lake City, 1965,
1970, 1973.
•
McConkie, Bruce R.
The Promised Messiah ; The Mortal Messiah ; The Millennial
Messiah, 6 vols. Salt Lake City, 1978, 1979, 1980, 1981, 1982.
•
Matthews, Robert
J. "A Greater Portrayal of the Master." Ensign 13, mars
1983, p. 6-13.
•
Talmage, James E.
Jesus the Christ. Salt Lake City, 1963.
Article tiré de l'Encyclopédie du mormonisme, Macmillan Publishing Company, 1992, traduction Marcel Kahne, source www.idumea.org, avec autorisation