Relations entre membres et dirigeants de l'Église


 

1. Propos adressés aux membres de l’Église

 

2. Propos adressés aux dirigeants de l’Église

 

 



 

1. Propos des prophètes et des apôtres adressés aux membres de l’Église    


 

Joseph F. Smith (1838-1918) :

 

      Nous ne devons pas nous permettre d’avoir continuellement un esprit de contestation et de critique au cœur contre ceux qui sont présentés à notre vote de soutien à des postes de responsabilité. Si nous avons le moindre grief contre l'un de ces frères, nous avons le devoir, en tant que membre consciencieux de l'Église, de faire d'abord comme les Écritures nous le disent, d'aller les trouver seul à seul et de leur faire part de nos sentiments à leur égard et de leur montrer la cause de ces sentiments ; non pas dans le désir de grossir la difficulté, mais dans un esprit de réconciliation et d'amour fraternel, dans un véritable esprit chrétien, de sorte que, s'il y a la moindre amertume entre nous, elle soit complètement dissipée ; et, si nous avons des raisons d'en vouloir à notre frère, qu'il puisse être en mesure d'y porter remède. (Enseignements des présidents de l'Église, page 220)

 

      Si l'un de vous, mes amis, peut me montrer mes défauts, qu'il vienne vers moi en frère, non en censeur, mais en sauveur sur la montagne de Sion. Qu'il me montre mon erreur et, par ses conseils, qu'il me donne une chance de surmonter les fautes qu'il voit en moi, celles qu'il voit vraiment ou celles qu'il imagine. Que j'apprenne à faire le bien, avec votre aide. Ne m'enfoncez pas. Ne me rejetez pas. Ne me jetez pas au rebut, parce que vous pensez que je ne suis pas aussi parfait que je devrais l'être. Au contraire, soyez patients avec mes imperfections, et essayez de m'aider à les vaincre et à être plus proche que jamais du Seigneur. (Conference Report, Avril 1913, p. 7-8) 

 

   

Dallin H. Oaks (1932-) :  

 

      Que faire si nous avons une divergence d'opinion avec les dirigeants de l'Église ? Que faisons-nous si nous sentons que notre présidente de la Société de secours ou que notre évêque ou qu'une autorité générale transgresse les lois ou poursuit une politique que nous désapprouvons ? Ceux qui nous critiquent ont-ils raison lorsqu’ils accusent les saints des derniers jours d'être des victimes sans recours face aux caprices d'un dirigeant insouciant ou même malfaisant ?

 

      Il y a des recours, mais ce ne sont pas les mêmes ni les mêmes procédures que ceux utilisés à l’égard des dirigeants d'autres organisations.

 

      Notre Père céleste ne nous oblige pas à penser tous de la même manière sur tous les sujets ou toutes les procédures. Alors que nous cherchons à réussir dans nos objectifs personnels, nous aurons inévitablement des différends avec ceux qui nous entourent, y compris certains de ceux que nous soutenons comme nos dirigeants. La question n'est pas de savoir si nous aurons des différends, mais comment nous y ferons face. Ce que le Seigneur a dit à propos d'une autre question est également vrai en ce qui concerne nos différends avec les dirigeants de l’Église : « Il faut que cela se fasse à ma façon » (D&A 104:16). Nous devrions nous conduire de telle façon que nos pensées et nos actions ne nous privent pas de la compagnie et des directives de l'Esprit du Seigneur.

 

      Le premier principe pour résoudre nos différends dans l’esprit de l'Évangile est de les garder pour soi et de ne pas permettre qu’ils soient une cause de dispute. Dans ce domaine, nous pouvons nous référer à de bons exemples. Chaque étudiant de l'histoire de l'Église sait qu'il y a eu des différences d'opinion parmi les dirigeants depuis que l'Église a été rétablie. Chacun de nous a été témoin de tels différends dans ses responsabilités dans les organisations auxiliaires, dans les collèges, les paroisses, les pieux et les missions de l'Église. Nous savons que de tels différends sont débattus, mais qu’ils ne le sont pas en public ni dans un esprit de dispute. Les conseillers acceptent les décisions du président. Les instructeurs suivent le conseil de leur présidence. Les membres sont loyaux envers le conseil de leur évêque. Tout se passe avec calme et loyauté, même de la part des membres qui auraient adopté une autre politique ou une procédure différente s'ils avaient été eux-mêmes dirigeants.

 

      Pourquoi ne parle-t-on pas de ces différends en public ? Le débat public, qui est le moyen de résoudre les différends dans un gouvernement démocratique, n'est pas approprié dans le gouvernement de l'Église. Nous sommes tous soumis à l'autorité des serviteurs du Seigneur qui ont été appelés et soutenus. Ils sont et nous sommes gouvernés par les conseils de l'Esprit du Seigneur et cet Esprit n’agit que dans une atmosphère d'unité. C'est pourquoi les différends personnels sur la doctrine de l'Église, sa politique ou ses procédures doivent être traités en privé et sans querelle. Il n'y a rien de mal à débattre de nos différends en privé, pourvu que cela se fasse dans un esprit d'amour.

 

      Il y a au moins cinq procédures différentes qu'un membre peut suivre pour faire part de ses différends avec un dirigeant général ou local de l’Église, homme ou femme.

 

      1. La première, et celle qui prend le moins d’énergie, est d'ignorer le différend. Brigham Young raconte comment il a fait ceci lorsque dans un cas précis il a éprouvé un « manque de confiance » en la gestion financière du prophète Joseph. Après avoir entretenu de telles pensées pendant une courte période, il vit qu'elles pouvaient le mener à perdre confiance au prophète et finalement à douter. Il conclut : « Bien que j'admette au plus profond de moi-même et que je sus tout le temps que Joseph était un être humain qui pouvait commettre des erreurs, ce n'était pas mes affaires de rechercher ses fautes... Il était appelé par Dieu ; Dieu le dirigeait, et si le coeur lui en disait de le laisser à lui-même et de lui permettre de commettre une erreur, ceci ne me regardait pas... Il était le serviteur de Dieu, et pas le mien. » (Brigham Young, dans Journal of Discourses, vol. 4, p. 297)

 

      Lorenzo Snow observa aussi quelques « imperfections » chez Joseph Smith, mais il décida de les ignorer et même d'en tirer de la force : « J'ai remercié Dieu d'avoir confié à un homme qui possédait des imperfections le pouvoir et l'autorité qu'Il lui avait confiés... car je savais que moi-même j'avais des faiblesses, et je pensais qu'il existait une chance pour moi. » (Lorenzo Snow, cité par Neal A. Maxwell, dans « Sortir de l’obscurité », L’Étoile, avril 1985, p. 8)

 

      2. Une deuxième solution est de réserver son jugement pour plus tard et d’attendre. Dans de nombreux cas, ce que nous tentons de critiquer peut être fondé sur des confidences qui empêchent le dirigeant d'expliquer sa position publiquement. Dans de tels cas il y a de la sagesse à choisir de patienter et de faire confiance.

 

      3. La troisième possibilité, qui devrait être bien connue de ceux qui étudient la Bible, est de faire part en privé de nos différends au dirigeant concerné. Le Sauveur enseigna : « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère » (Matthieu 18:15).

 

      Cela peut se faire dans un entretien privé, lorsque c'est possible, ou par lettre ou autre moyen. Combien de différends pourraient être résolus si seulement nous en discutions en privé avec les personnes concernées ! La communication directe facilite la progression et le changement. Faire part de ses différends en privé enlève la possibilité qui existe parfois dans la critique en public d’en déduire que celui qui critique recherche l'avancement personnel plutôt que le bénéfice général. Certains différends n'auraient plus lieu d'être une fois que ces communications privées auraient permis de se rendre compte qu'il s'agissait de malentendus. D'autres différends seraient temporairement mis de côté en acceptant le fait de ne pas être d’accord.

 

      4. Une quatrième possibilité est de s’adresser à l’officier de l’Église qui a autorité sur la personne soupçonnée être dans l'erreur ou dans la transgression. La Bible appelle cela : ‘le dire à l'Église’ (Voir Matthieu 18:17). L'Écriture moderne, dans la révélation que nous appelons « la loi de l'Église », décrit cette procédure : « S'ils ne se confessent pas, tu les livreras à l'Église, pas aux membres, mais aux anciens. Cela se fera dans une réunion, pas devant le monde » (D&A 42:89). Notez l’injonction que cette démarche doit être privée : « pas devant le monde ». Ceci non pas pour dissimuler les faits, mais pour augmenter les possibilités de se corriger et de s’améliorer.

 

      Le président John Taylor, a décrit ces deux dernières possibilités lorsqu’il enseigna la manière dont nous devrions soutenir un dirigeant :

 

      « En supposant qu'il soit... surpris en train de mentir, de tricher, de tromper quelqu'un, de voler, de commettre tout autre délit, ou même d’être empêtré dans le péché, le soutiendriez-vous toujours ? Il serait alors de mon devoir de lui parler comme avec n'importe qui d'autre, et de lui dire que je connais la vérité et que dans ces circonstances je ne pourrais plus le soutenir. Par contre, si je m'apercevais que j'avais été mal informé, je retirerais l'accusation ; autrement, il serait de mon devoir de m'assurer que la justice soit rendue, qu'il soit jugé par le tribunal approprié pour répondre de ses délits. En dehors de cela, je n'aurais aucune raison de parler de lui. » (John Taylor, dans Journal of Discourses, 21:208)

 

      En ce qui concerne un membre qui transgresse, frère James E. Talmage fait le lien entre les principes énoncés plus haut et les devoirs distincts des membres et des juges de l'Église :

 

      « Le Seigneur a déclaré qu'il ne doit pas y avoir d'iniquité dans son Église, et il a appelé des officiers dont le devoir spécifique et clairement établi est d’éliminer toute iniquité, pour que chaque cas soit réglé et que les personnes concernées puissent être sauvées. Il ne nous a pas dit que l'Église doive couvrir le péché. Ce n'est pas la volonté du Seigneur, ni son but, ni son plan. Il nous a dit que nous devrions éviter de commérer, de calomnier, de répandre des propos inexacts et de médire quelle que soit notre façon de considérer un membre en tant qu'autorité de l'Église, générale, ou locale, ou autre. Je n'ai pas le droit de condamner mon frère, à moins de le faire officiellement, dans le cadre de l'autorité de la Sainte Prêtrise ; je devrais alors le faire avec amour et avec le désir sincère de l'aider. » (James E. Talmage, dans Conference Report, octobre 1920, p. 61-62).

 

      5. Il existe une cinquième possibilité : nous pouvons prier pour trouver une solution au problème. Nous devrions prier pour le dirigeant qui selon nous est dans l'erreur, en demandant au Seigneur de remédier à la situation si besoin est. En même temps, nous devrions prier pour nous-mêmes, en demandant au Seigneur de nous éclairer si nous sommes dans l'erreur.

 

      Une personne qui appréhende, dans un esprit de prière, un différend avec un dirigeant de l'Église reste en accord avec l'Esprit du Seigneur. Cette personne s'adresse ainsi directement à celui qui peut résoudre le problème. La solution peut venir sous forme d'inspiration donnée à ce dirigeant ou, pour la personne qui prie, une compréhension, une force et une patience accrues.

 

      Les cinq possibilités ci-dessus concernent les membres ayant une divergence d'opinion avec leurs dirigeants. Le meilleur moyen dépendra des circonstances et de l'inspiration qui guidera ceux qui prient sincèrement. En suivant ces recommandations, les membres peuvent travailler pour la correction d'un dirigeant ou un changement de politique. Les membres qui agissent ainsi avec de bonnes intentions n'affligeront pas l'Esprit du Seigneur. Ils ne se couperont pas de leurs dirigeants ou de leurs frères et sœurs dans l'Église. (The Lord’s Way, Deseret Book Co., 1991, p. 200-205).  

 

 

      2. Propos des prophètes et des apôtres adressés aux dirigeants de l’Église


 

Brigham Young (1801-1877) :  

 

      Avons-nous une volonté ? Oui, c'est un don, un trait de caractère des Dieux, dont toute intelligence est dotée, dans les cieux et sur la terre.

 

      Prenez les gens dans n'importe quel domaine de la vie, leur volonté vient en tout premier lieu. Vous pouvez gagner et diriger l'affection du peuple, mais vous n'arriverez pas à l'amener à faire le bien contre sa volonté. Apprenez donc à diriger convenablement ces volontés et vous pourrez diriger l'influence et le pouvoir du peuple.

 

      Que l'on tempère comme il faut et dirige sagement cette propriété d'origine divine des êtres humains, au lieu de faire l'inverse, et elle vaincra dans la cause de la justice. Ne brisez pas l'esprit de quelqu'un, mais guidez-le pour qu'il ait le sentiment que c'est sa plus grande joie et sa plus haute ambition que d'être gouverné par les révélations de Jésus-Christ, et alors la volonté de l'homme deviendra semblable à celle de Dieu. (Enseignements des Présidents de l'Église, p. 203-204)    

 

 

John Taylor (1808-1887) :  

 

      Nous devons éprouver de la sympathie les uns pour les autres et de la bonté pour la plus petite des créations de Dieu, particulièrement pour les saints de Dieu, quel que soit leur appel. S’il y en a qui sont dans l’erreur, essayez de les ramener avec bonté ; s’ils ont un mauvais esprit, montrez-leur en un meilleur ; si certains n’agissent pas selon la justice, soyez justes vous-mêmes et dites : « venez et suivez-moi comme je m’efforce de suivre le Christ ». N’est-ce pas un bon chemin à suivre ? Je pense que oui ; c’est de cette façon que je comprends l’Évangile. Aucun de nous n’a reçu la prêtrise pour devenir quelqu’un de plus grand ou pour l’utiliser pour opprimer autrui ou profiter de lui ou bien pour utiliser un mauvais langage ; nous devons au contraire l’utiliser avec gentillesse, longanimité et par l’amour sincère…  

 

      Nous pensons parfois que nous sommes dans les lieux célestes, en Jésus-Christ et c’est vrai. Mais aucune prêtrise du Fils de Dieu n’autorise un homme à en opprimer un autre ou à limiter ses droits d’une quelconque façon. Cela n’existe pas. D’ailleurs, il est dit : « Voici, avant qu’il s’en aperçoive, il est laissé à lui-même pour regimber contre les aiguillons, persécuter les saints et combattre Dieu » (D&A 121:38). 

 

      Il n’y a pas d’autre autorité associée à la sainte prêtrise que le principe de persuasion… Si un homme tente de faire preuve de quelque sorte d’autorité arbitraire que ce soit ou d’agir avec un quelconque degré d’injustice, Dieu l’en tiendra pour responsable et nous devrons tous être jugés en fonction des actes que nous aurons accomplis dans notre corps. Nous sommes ici en tant que sauveurs d’hommes et non en tant que tyrans et oppresseurs… 

 

      Je ne crois pas en quelque forme de tyrannie que ce soit. Je crois en la patience, la miséricorde, la bonté, la douceur, l’amour et la crainte de Dieu. Je ne crois pas que la prêtrise ait été donnée à l’homme pour exercer une domination ou une emprise sur l’âme des enfants des hommes. Tout doit être fait avec bonté et patience, ainsi qu’avec fidélité envers Dieu. (Enseignements des présidents de l’Église, pp. 135-136)    

 

 

Joseph F. Smith (1838-1918) :  

 

      N'ayez pas de marottes [religieuses]. Les marottes sont dangereuses dans l'Église du Christ.

 

      Nous avons remarqué cette difficulté : les saints à marottes ont tendance à juger et à condamner ceux de leurs frères et sœurs qui ne sont pas aussi zélés dans le domaine particulier de leur théorie favorite.

 

      Il y a un autre aspect à cette difficulté. Celui qui a une marotte risque de se croire meilleur, d'être enflé d'orgueil et imbu de lui-même et d'éprouver de la méfiance, sinon de la sévérité pour ceux de ses frères et sœurs qui ne vivent pas aussi bien cette loi préférée. Ce sentiment fait du mal à ses compagnons de service et offense le Seigneur. (Enseignements des Présidents de l'Église, pp. 118-119)  

 

      Le Seigneur a révélé le grand principe de l'organisation, par lequel son Église doit être gouvernée, que le Seigneur lui-même a établi dans l'Église, l'autorité de la Sainte Prêtrise, l'autorité des apôtres, soixante-dix et des anciens, et puis les organisations de la moindre prêtrise, les évêques, les prêtres, les instructeurs et les diacres. Dieu a établi ces organisations dans l'Église pour le gouvernement des gens. Pourquoi ? Pour les opprimer ? Non. Pour les blesser ? Non, mille fois non. Pourquoi ? Pour qu'ils puissent, eux et leurs enfants, bénéficier de ces organisations pour instruire, avertir, diriger, révéler, et inspirer pour faire ce que le Seigneur requiert d'eux, afin qu'ils puissent accéder à une vie parfaite. 

 

      Notre Église est une Église où la loi domine, mais cette loi est la loi d'amour. 

 

      Nul homme ne doit être opprimé. Aucune autorité de la prêtrise ne peut être administrée ou exercée avec quelque degré d’injustice que ce soit sans offenser Dieu. Par conséquent, lorsque nous traitons avec les hommes, nous ne devons pas le faire avec colère, ni avec des préjugés à leur égard. 

 

      Il n'est pas un seul homme détenant un poste d'autorité quelconque dans l'Église qui puisse accomplir son devoir comme il le devrait dans un esprit autre que celui de paternité et de fraternité envers ceux qu'il gouverne. Ceux qui ont de l'autorité ne doivent pas être des souverains ni des dictateurs ; ils ne doivent pas être arbitraires mais doivent gagner le cœur, la confiance et l'amour de ceux qu'ils dirigent, par une bonté et un amour sincères, par la douceur d'esprit, par la persuasion, par un exemple au-dessus de tout reproche et hors de portée des critiques injustes. De cette façon, par la bonté de leur cœur, par leur amour pour le peuple, ils le conduisent sur le chemin de la justice, lui enseignent la voie du salut, en lui disant, aussi bien par le précepte que par l'exemple : Suivez-moi, tout comme je suis notre chef.  (op. cit., p. 141-142)  

 

      Dominons-nous, puis allons dominer, dans la mesure du possible, tous les maux qui nous entourent. Et nous le ferons sans user de violence. Nous le ferons sans attenter au libre arbitre des hommes ou des femmes. Nous le ferons par la persuasion, la longanimité, la patience, le pardon et l’amour sincère, par lesquels nous gagnerons le cœur, les sentiments et l’âme des enfants des hommes à la vérité telle que Dieu nous l’a révélée. (id., p. 252)  

 

      Nous sommes comme certains animaux que nous connaissons dans le monde. Vous pouvez les supplier, vous pouvez les diriger en leur tendant la carotte et en leur parlant avec gentillesse, mais vous ne pouvez pas les obliger. Nous ne voulons pas être obligés. Les hommes n’ont pas l’habitude de l’être, ils ne sont pas faits comme cela. (id, p. 255)  

 

      Que chaque président de pieu et chaque conseiller de président de pieu, que chaque évêque et conseiller d'évêque, que chaque membre de grand conseil, que chaque présidence de collège de grands prêtres, de soixante-dix et d'anciens et toutes les autorités générales de l'Église fassent leur devoir, soient fidèles, humbles et diligents dans l'accomplissement de la tâche qui leur est confiée, soient véritablement des sentinelles sur les tours de Sion, et soient à l'affût de la vertu, de la justice et de la vérité. Que vos yeux, au lieu de chercher à déceler le mal, cherchent à déceler ce qui est bien, ce qui est pur. Amenez, incitez ceux qui errent à emprunter le sentier où l'erreur n'existe pas, le sentier où les fautes n'ont pas place. Recherchez le bon chez les hommes, et si vous n'en trouvez pas, essayez de l'y implanter, essayez de développer le bon qu'ils ont en eux ; recherchez le bon ; développez le bon ; encouragez-le ; et parlez le moins possible du mauvais. Cela n'apporte rien de mettre l'accent sur le mauvais, de le publier et de le révéler oralement ou par écrit. Il ne peut rien en résulter de bon. Mieux vaut oublier le mauvais et mettre le bon en exergue, et inciter tous les hommes à abandonner le mal et à apprendre à faire le bien ; ayons pour mission de sauver le genre humain et d'enseigner et de montrer les voies de la justice ; au lieu de nous ériger en juges des méchants, sauvons les hommes. (Conference Report, Avril 1913, pp. 7-8 ; Enseignements des Présidents de l’Église, p. 261)

 

      [Notre] obéissance doit être volontaire ; elle ne doit pas être forcée, il ne doit pas y avoir de contrainte. Les hommes ne doivent pas être contraints contre leur volonté à obéir à la volonté de Dieu ; ils doivent y obéir parce qu’ils savent que c’est bien, parce qu’ils désirent le faire et parce qu’ils ont plaisir à le faire. Dieu se réjouit du cœur bien disposé. (Enseignements des Présidents de l’Église, p. 271)    

 

 

Orson F. Whitney (1855-1931) :

 

      Tous les hommes qui détiennent un poste n'abusent pas de leurs droits, et celui qui sert Dieu humblement et fidèlement n'en abuse jamais, car dès l'instant où il cède à la tentation d'agir de la sorte, dès cet instant il cesse de servir le Seigneur ; mais il y en a malheureusement beaucoup qui font un très mauvais usage des fonctions de leur office, et pervertissent tout pouvoir et tout avantage pour flatter leur moi et léser et embarrasser leurs semblables. (Doctrine et Alliances, Manuel de l'Étudiant, Religion 324-325, p. 299, 300)  

 

 

George Albert Smith (1870-1951 :

 

      Votre tout premier devoir est d’apprendre ce que le Seigneur veut et puis, par le pouvoir et la force de sa sainte prêtrise, de magnifier votre appel en présence de vos pairs de telle manière que les gens vous suivent avec plaisir. (Conference Report, avril 1942, p. 14)

 

 

Harold B. Lee (1899-1973) :  

 

      La punition que nous recevons si nous utilisons injustement notre prêtrise est que les cieux se retirent et que l’Esprit du Seigneur est attristé. Lorsque nous perdons l’Esprit, l’autorité de notre prêtrise nous est ôtée et nous sommes laissés à nous-mêmes « pour regimber contre les aiguillons », lorsque nous sommes irrités par les exhortations et les instructions de nos dirigeants. Nous commençons alors à persécuter les saints, ce qui signifie critiquer et finalement lutter contre Dieu ; alors les pouvoirs des ténèbres nous environnent, à moins que nous ne nous repentions et que nous nous détournions de cette mauvaise voie [voir D&A 121:37-38]. 

 

      Dans notre relation avec nos saints chancelants, nous devons …les prendre par le bras, les encourager et leur donner un sentiment de sécurité et de respect d’eux-mêmes jusqu’à ce qu’ils puissent surmonter leurs difficultés et se tenir debout.

 

      C’est de cette manière que la prêtrise de Dieu peut apporter le salut et l’amitié à ceux qui sont faibles, afin qu’ils deviennent forts. 

 

      Certains d’entre vous ont reçu l’imposition des mains pour recevoir ce pouvoir et cette autorité, mais ne les ont jamais reçus. Et pourquoi ne peuvent-ils pas les recevoir ? Le Seigneur nous a dit deux choses : parce que leur cœur se porte tellement vers les choses de ce monde et aspire tant aux honneurs des hommes (voir D&A 121:35). (Enseignements des présidents de l’Église, p. 91, 92, 94)

 

 

Spencer W. Kimball (1895-1985) :

 

      Les femmes et les hommes nobles sont toujours plus soucieux de servir que d’exercer une domination. (L’Étoile, mai 1980, p. 175)    

 

 

Russel M. Nelson :  

 

      Un jour où je travaillais à la maison et où je taillais les haies et les plantes grimpantes, je vécus une expérience intéressante. Je travaillais avec mon sécateur électrique et une longue rallonge. Je l'avais souvent fait en me rappelant à chaque fois que je devais utiliser ce sécateur avec grand soin pour éviter de tailler ce qu'il ne fallait pas couper.

 

      Soudain les lames se coincèrent. Le fil était pris entre elles. Parce que je ne l'avais pas vu dans le buisson que je taillais, j'avais coupé le fil qui me fournissait l'énergie nécessaire pour travailler.

 

      « Ne s'agit-il pas d'une des grandes leçons de la vie ? » pensais-je. « Mal utilisée, l'énergie peut couper sa source, elle-même. » 

 

      Tout comme une mauvaise utilisation de l'énergie électrique peut couper l'énergie à sa source, il est possible de mal utiliser la puissance spirituelle et de couper le fil de l'énergie spirituelle…

 

       Une mauvaise utilisation de l'autorité de la prêtrise coupe assurément le raccordement à la source de cette autorité (D&A 121:37). (L’Étoile, CXXXV, distribué en janvier 1985, p. 26, 28)    

 

 

Dallin H. Oaks :

 

      À l'opposé des dirigeants du gouvernement ou d'entreprises, qui peuvent être despotiques et autoritaires dans l'exercice de leur pouvoir, les dirigeants de l'Église ont quant à eux, des limites strictes dans la manière dont ils peuvent exercer leur autorité. Le Seigneur a indiqué que les pouvoirs des cieux ne peuvent être exercés que « selon les principes de la justice », c'est-à-dire, « par la persuasion, la longanimité, la gentillesse, l'humilité, l'amour sincère » (D&A 121:36, 41). (The Lord’s Way, Deseret Book Co., 1991, pp. 205-206)    

 

 

M. Russel Ballard :  

 

      Ceux qui détiennent la prêtrise ne doivent jamais oublier qu’ils n’ont pas le droit de manier l’autorité de la prêtrise comme une matraque au-dessus de la tête des membres de la famille ou dans les appels de l’Église. Le Seigneur a dit à Joseph Smith : « Lorsque nous entreprenons de couvrir nos péchés, ou de flatter notre orgueil, notre vaine ambition, ou d’exercer …un contrôle, une domination ou une contrainte sur l’âme des enfants des hommes, voici les cieux se retirent ; l’Esprit du Seigneur est affligé, et lorsqu’il s’est retiré, amen à la prêtrise et à l’autorité de cet homme » (D&A 121:37).

 

      En d’autres termes, quiconque prétend détenir les pouvoirs spéciaux du ciel pour ses propres desseins égoïstes et cherche à utiliser la prêtrise avec un quelconque degré d’injustice dans l’Église ou au foyer ne comprend tout simplement pas la nature de son autorité. La prêtrise sert au service, pas à l’asservissement, à la compassion, pas à la dictature, à la sollicitude, pas à la domination. Ceux qui pensent autrement se situent en dehors des paramètres de l’autorité de la prêtrise. (L’Étoile, janvier 1994, p. 89)    

 

 

James E. Faust (1920-2007 ) :

 

      Ceux à qui la responsabilité judiciaire est confiée dans le royaume de Dieu doivent veiller à ce que l’Église reste pure pour que les eaux vives de la vie coulent sans entrave. Mais la vraie religion ne consiste pas à être avant tout attentif aux faiblesses, aux manquements et aux erreurs. Elle consiste à fortifier et à passer sur les fautes, comme nous voudrions que l’on passe sur les nôtres. Quand nous concentrons toute notre attention sur ce qui est mal plutôt que sur ce qui est bien, nous passons à côté de la beauté et de l’essence sublimes du merveilleux Évangile du Maître. (L’Étoile, janvier 1998, pp. 68-69)    

 

 

Commentaire de 2 Néphi 26:29-31  

 

      « La compréhension des différences entre la prêtrise et les intrigues de prêtres nous aide à savoir qui est de Dieu et qui ne l'est pas. Même les hommes qui détiennent la véritable prêtrise de Dieu doivent se garder de la mauvaise utilisation de leur autorité. » (Manuel de l'Instructeur du séminaire sur le Livre de Mormon, 2001, p. 71)    

 

 

Russel M. Nelson :

 

      N’oubliez jamais que les droits de la prêtrise sont inséparablement liés aux pouvoirs du ciel et que ce pouvoir ne peut être maîtrisé ou utilisé que conformément aux principes de la justice. Si nous utilisons ce pouvoir d’une mauvaise façon, pour couvrir nos péchés, pour assouvir notre orgueil, pour poursuivre une vaine ambition ou pour exercer une emprise sur les autres, avec quelque degré d’injustice que ce soit, nous perdons aussi bien l’autorité que le pouvoir de la prêtrise. (Le Liahona, novembre 2003, p. 46, colonne 3)

 

 

M. Russel Ballard :

 

      J'espère qu'il va sans dire que la culpabilité n'est pas une technique de motivation convenable pour les dirigeants et les instructeurs de l'Évangile de Jésus-Christ. Nous devons toujours motiver par l'amour et l'appréciation sincère, et non en suscitant la culpabilité. (Le Liahona, novembre 2006, p. 19)

 

 

Joseph B. Wirthlin :

 

      Les dirigeants enseignent et soutiennent mais ne font pas pression pour que l’on coure plus vite ou que l’on travaille au-delà de ses forces (voir D&A 10:4). (Le Liahona, mai 2008, p. 19)

 

 

Richard G. Scott :

     

      L’objectif de l’autorité de la prêtrise est de donner, de servir, d’édifier, d’inspirer et non pas de faire preuve d’injustice ou d’user de la force. (Le Liahona, novembre 2008, p. 46)