Dieu existe-t-il ?


Jean Dressayre

Article mis à jour le 1er janvier 2003





Pourquoi sommes-nous sur terre ? Y a-t-il une vie après la mort ? Ces questions sont au coeur même de la religion. C’est parce qu’elles sont posées que la religion existe.

Depuis la nuit des temps l’homme a toujours cherché à comprendre le sens de son existence. D’où vient-il ? Quel est le but de la vie ? Où ira-t-il après la mort ? À ces questions, autant de réponses que de religions différentes. Les uns parlent de karma et de réincarnation, les autres de paradis, d’enfer et de résurrection, d’autres encore, de sommeil éternel.

De génération en génération, le poids de la culture et de la tradition locale et familiale forge l'esprit de l'homme à croire à « sa vérité » et devient ainsi un véritable héritage doctrinal. Une telle influence favorise généralement la pérennité des traditions religieuses familiales plutôt que le désir d’une recherche personnelle. En effet, comment un paysan de l’Inde profonde peut-il se convertir au christianisme s’il ne sort pas de son milieu culturel ? De la même façon, comment un berger iranien de tradition islamique peut-il se rapprocher du bouddhisme ? Ou encore, comment un ouvrier italien élevé dans la pure tradition catholique peut-il accepter l’Islam s’il ne connaît que sa religion ?

Le poids ancestral de la plupart des religions et leurs différences montrent combien le monde religieux est divisé. S’il y a un Dieu, pourquoi alors tant de religions ? Celui qui naîtrait en dehors de toute influence, animé du désir d’en savoir plus sur le but de la vie, serait nécessairement confronté au « marché de la religion » et des myriades de réponses lui seraient proposées, le troublant peut-être davantage.

Bien que les hommes n'aient pas la réponse à la question de la vie après la mort, bon nombre d'entre eux sont instinctivement animés de l'espoir d’une vie après la mort. C’est cet espoir qui mène à la foi. Ce en quoi ils croient dépendra ensuite du milieu dans lequel ils évoluent. Si l’existence des religions est une réalité, qu’en est-il de celui que tout le monde s’accorde à appeler « Dieu » ?

Une affaire de bon sens

Alors que deux amis astronomes discutaient sur la probabilité de l’existence d’un Créateur, l’un d’eux termine le débat en présentant à l’autre une maquette du système solaire qu’il avait mise au point. Il expliqua alors que, sans être « Dieu », il avait pu reproduire les mécanismes du système solaire et que le simple fait de tourner une petite manivelle mettait en action le système dans son ensemble. Chaque planète de la maquette suivait la même course que celle que suivaient les vraies planètes. Cette réalisation humaine était d’une perfection telle, qu’elle avait la prétention de démontrer que l’existence d’un créateur n’était pas nécessaire. En effet, elle montrait qu'un savant pouvait également, toutes proportions gardées, concevoir un tel système. Très impressionné par cette présentation, son ami le félicita et lui demanda néanmoins : « Qui tourne la manivelle de notre système solaire ? »

La science et l’astronomie nous apprennent que : « Le système solaire est centré sur le soleil, étoile qui fait partie d’un groupe gigantesque de l’ordre de cent milliards d’étoiles tournant autour d’une immense masse en forme de toupie, appelée galaxie de la Voie Lactée, dont le diamètre est d’environ cent mille années lumière. Les astronomes ne peuvent pas voir la fin de l’univers, mais les éléments dont nous disposons permettent de penser que l’immensité de l’espace contient des milliards de galaxies s’étirant sur cinq à quinze milliards d’années lumière du soleil. Comparé à de telles distances, notre système solaire occupe un espace minuscule. L’univers est virtuellement incompréhensible à l’homme. » (voir Compton’s Living Encyclopedia, s.v; "Solar System")

Tant de choses qui se meuvent dans un ordre quasi-parfait laissent penser que l’univers est le fruit d’une création organisée où le hasard semble ne pas trouver de place. Qui tourne la manivelle de ce grand système ? Cette question nous renvoie bien évidemment à la création de toutes choses et notamment de l’Homme. Sommes-nous issus du fruit du hasard ou faisons-nous partie d’un plan de création ?

Dans sa propre sphère, l’Homme est un créateur. Son intelligence lui permet de construire la fusée qui le conduisit sur la lune ; pourtant il n’arrive toujours pas à se créer lui-même. La réalisation de fusées, de machines diverses et autres inventions ne sont pas le fruit du hasard mais bien la volonté déterminée de reproduire matériellement une idée précise. Si l'invention de robots techniquement complexes n’est pas un accident, comment peut-on imaginer que la réalisation de la parfaite « machine humaine » soit fortuite ? Thomas S. Monson, un dirigeant chrétien, a dit à ce propos : « L’homme peut inventer les machines les plus complexes, mais il ne peut leur donner vie ni leur octroyer les pouvoirs de la raison et du jugement. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de dons divins, accordés uniquement selon la volonté de Dieu. »

Par définition, le hasard est un fait ou une situation non préméditée qui ne se reproduit pas. L’Homme est-il issu du hasard ? Si oui, le hasard l’aurait engendré grâce au regroupement en un même endroit et au même instant d’éléments organiques qui le constituent. Un deuxième hasard aurait engendré la femme, dans les mêmes circonstances. Un troisième hasard aurait permis que le corps de l’homme soit différent de celui de la femme. Un quatrième hasard aurait permis, dans la conception des corps de l’un et de l’autre, une complémentarité anatomique et physiologique telle, que l’homme et la femme peuvent se rapprocher. Un cinquième hasard aurait permis de les rapprocher. Un sixième hasard aurait permis qu’en se rapprochant l’un de l’autre ils puissent créer une espèce, mâle ou femelle, qui, par hasard, leur ressemblerait. Toujours par hasard, cette dernière opération pourrait être renouvelée ! Enfin, la plupart de ceux qui sont le fruit du hasard retrouvent, par hasard, les mêmes caractéristiques génétiques de leurs « créateurs ». Au-delà de tout cela, la merveilleuse complexité du cerveau humain serait-elle le fruit du hasard alors qu'il est l'objet de milliers de paramètres interdépendants fonctionnant de façon harmonieuse pendant le temps de la vie ?

Sans même évoquer les systèmes chaque fois renouvelés du monde de la faune et de la flore, comment peut-on attribuer au hasard la création et la pérennité de l’espèce humaine ? En dehors même de toute considération spirituelle, c’est une question de bon sens. Spencer W. Kimball (1895-1985, président de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours), l'a expliqué en disant :

« De nombreuses découvertes ont fait évoluer la connaissance d’année en année. Les hommes de science ont enseigné pendant des décennies que la terre était jadis une masse nébuleuse de matière en fusion qui s’était détachée du soleil, puis d’autres hommes de science dirent qu’elle fut jadis un tourbillon de poussière qui s’est solidifié. On a avancé de nombreuses idées qui par la suite furent changées pour répondre aux besoins des nouvelles découvertes. Il existe des vérités relatives et il existe aussi des vérités absolues qui sont les mêmes hier, aujourd’hui et pour toujours, ces dernières sont immuables. Ces vérités absolues ne sont pas altérées par les opinions humaines. À mesure que la science a élargi notre entendement du monde physique, certaines idées scientifiques acceptées ont dû être abandonnées parce que de nouvelles vérités ont été découvertes. Certaines de ces vérités apparentes furent fermement soutenues pendant des siècles. La terre est sphérique. Si tous les habitants de la terre pensent qu’elle est plate, ils sont dans l’erreur. C’est une vérité absolue et toutes les discussions au monde ne changeront pas ce fait. Les choses pesantes ne resteront pas suspendues dans l'air, mais tomberont au sol quand on les lâchera. La loi de la gravité est une vérité absolue. Elle ne change pas. Les recherches sincères de la science demeurent souvent sur le seuil de la vérité tandis que les faits révélés nous donnent certaines vérités absolues comme point de départ pour que nous puissions en venir à comprendre la nature de l’homme et le but de sa vie. Dieu vit, c’est une vérité absolue. Même si tous les habitants de la terre l’ignorent, il vit malgré eux. Ils peuvent avoir leur propre opinion, pourtant Dieu vit et ne change pas au gré de l'opinion de l'homme. L’opinion toute seule n’a aucun pouvoir sur une vérité absolue. Les intellectuels peuvent nier son existence par la raison et les incroyants peuvent s’en moquer, mais Dieu vit et guide la destinée de son peuple. »

Croire ou ne pas croire

Tout démontre que Dieu existe et pourtant on ne le voit pas. Là est le grand paradoxe entre le rationnel et l’irrationnel, l’objectivité et la subjectivité, la science et la foi. Faut-il voir les choses pour croire qu’elles existent ? Dès lors qu'on entendra le chant d'un oiseau on saura qu'il est là. Dès lors qu'on verra les feuilles d'un arbre bouger on dira qu'il y a du vent. Pourtant on ne verra ni l'oiseau, ni le vent. N’importe quelle personne croira à l’existence de la ville de New-York sans pour autant y avoir mis les pieds. Cette même personne croira que Neil Armstrong a marché sur la lune parce qu’elle l’aura vu à la télévision, pourtant ce qu’elle a vu pourrait fort bien être le montage d’un film de science- fiction. Aucun de ceux qui croient à cet évènement n’était à ce moment-là sur la lune. Ainsi, tous, sans exception, fussent-ils athées convaincus, font preuve de foi ; ils croient en ce qu’ils n’ont pas vu eux-mêmes. En quoi la foi en Dieu est-elle différente ?

Au-delà de la conception biologique de l’espèce humaine, il y a la vie en tant qu’intelligence, avec ses réflexions et ses sentiments. La réflexion amène à s’interroger, sur l’existence de Dieu par exemple. Les sentiments étroitement liés au vécu nous poussent alors vers tel ou tel type de croyance. La réflexion et les sentiments sont indissociables dans notre attitude face à la religion. Cette attitude est bien évidemment différente d’une personne à l’autre. Il y a ceux qui donneraient leur vie plutôt que de renier leur Dieu ; ceux qui ne savent pas où le trouver tant il y a de religions. Il y a ceux qui l’ont trouvé mais qui ne lui font pas de place dans leur vie ; ceux qui se demandent à quoi ça sert ; ceux qui voudraient y croire mais qui n’y croient pas tant la misère du monde est grande. Enfin, il y a ceux qui pensent que Dieu n’est que le fruit de l’imagination de l’homme.

La plupart du temps, celui qui ne croit pas en l’existence d’un créateur est celui qui ne comprend pas qu’un Dieu puisse permettre tant d’indifférence et de méchanceté de la part de ceux qu’il aurait créés. En effet, pourquoi ce Dieu que les croyants honorent ne fait-il rien pour soulager la souffrance des plus faibles ? Pourquoi des enfants innocents meurent-ils alors que des adultes méchants continuent à vivre ? Pourquoi y a-t-il des gens qui meurent de faim ? Pourquoi certains sont-ils beaucoup plus riches que d’autres ? Pourquoi faut-il que des millions d’hommes, de femmes et d’enfants subissent des guerres alors que ceux qui les ont suscitées sont préservés ? Pourquoi une femme doit-elle souffrir de la méchanceté de son conjoint ? Pourquoi des enfants subissent-ils les sévices d’adultes pervers ? Pourquoi certains naissent-ils avec des handicaps ? Pourquoi doit-on être victime d’un accident dont on n'est pas responsable ? Pourquoi tant de catastrophes naturelles qui effacent en un instant des milliers de vies ? Pourquoi y a-t-il tant de religions et pourquoi, souvent en leurs noms, les hommes s’entretuent-ils ? Si Dieu existe, pourquoi alors tant de misère et tant de désolation ? Il y a enfin ceux qui pensent que l’homme se suffit à lui-même, et que la religion est une forme de manipulation de la société.

Que l’on se pose des questions sur la misère du monde ou que l’on adopte une attitude incroyante, cela n’enlève rien au fait que Dieu puisse toutefois exister.

La foi, un attribut attaché à l'homme

Un homme travaille aujourd’hui dans l’espoir de percevoir un salaire demain. Sur un plan rationnel rien ne l’assure d’être payé et pourtant il travaille. Celui qui prend l’avion a l’espoir d’arriver à bon port. Sur un plan rationnel rien ne l’assure d’arriver à destination et pourtant il prend l’avion. Le soldat qui n’a jamais cru en Dieu lèvera instinctivement les yeux au ciel dans l’espoir que les bombes l’épargneront.

Sans que nous nous en rendions compte, la foi en tant que processus d’espoir anime chaque instant de notre vie. Nous croyons en des choses à venir avec la certitude « subjective » qu’elles arriveront. À l’égard des choses spirituelles, il en est de même. Espérer que le fruit de son travail amènera un salaire, espérer que l’avion arrivera à destination, espérer que sa vie sera épargnée, autant d’actes de foi qui tendent tous vers l’attente d’un résultat positif. Instinctivement, chacun vit dans l’espoir du meilleur. Celui qui croit à des choses spirituelles espère également en des résultats positifs. C'est quand ces résultats ne sont pas à la hauteur de ses espérances qu'il doute de l’existence d’un Créateur. Il est alors déçu, car il attendait beaucoup plus de son Dieu. Sa déception vient du fait que c’est lui qui a défini le résultat qu’il attendait sans pour autant connaître les intentions ou le plan de Dieu. On se trouve alors dans la situation de celui qui travaille avec un grand zèle pour son employeur sans que le montant du salaire ait été fixé au préalable. Si le salaire versé est supérieur à celui estimé par le salarié, alors l’employeur sera qualifié de juste et bon. Si au contraire, le salaire est inférieur, alors le salarié dira de son employeur qu’il est injuste, ceci malgré l'absence de promesse ou de contrat.

Où trouver Dieu ?

Les hommes et les femmes qui ne connaissent pas le contenu du plan que Dieu leur propose, sont généralement déçus dès lors qu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils espéraient par la foi. Comment connaître Dieu sans tenter de comprendre les choses spirituelles et comment comprendre les choses spirituelles sans faire de réels efforts de recherches ?

À ce propos, Spencer W. Kimball a dit : « L’expérience dans un domaine ne rend pas automatiquement expert dans un autre domaine. Un géologue qui a découvert de nombreuses vérités concernant la structure de la terre peut ignorer les vérités de Dieu sur la nature éternelle de la famille. L’homme ne peut pas découvrir Dieu ou ses voies rien que par le processus mental. Il faut être gouverné par les lois qui contrôlent le domaine dans lequel on fait des recherches. Pour devenir plombier, il faut étudier les lois qui régissent la plomberie. Il faut connaître les températures auxquelles les liquides dans les tuyaux gèlent, les lois concernant la vapeur, l’expansion, la contraction, et bien d’autres choses. On peut en savoir beaucoup sur la plomberie et ignorer complètement la manière d’élever les enfants. Il est possible de faire autorité en matière de bombe à hydrogène et de ne rien connaître du système bancaire. On pourrait être l’auteur de la loi de la relativité et cependant ne rien connaître du Créateur qui fut à l’origine de chaque loi. Il faut plus d’une décennie pour obtenir son baccalauréat ; dans la plupart des cas il faut trois à quatre années supplémentaires pour obtenir un diplôme universitaire ; il faut presque un quart de siècle pour devenir un grand chirurgien. Pourquoi, dans ce cas, les gens pensent-ils pouvoir sonder les profondeurs spirituelles les plus complexes sans respecter les lois qui les gouvernent ? On ne peut connaître Dieu, ni comprendre ses oeuvres ou ses plans, à moins de suivre ses lois. Les lois physiques ne suffisent pas pour comprendre le royaume spirituel. On n’apprend pas à faire des générateurs électriques dans un séminaire religieux. On n’apprend pas non plus certaines choses spirituelles dans un laboratoire de physique. Pour se rapprocher de Dieu, il faut aller dans un laboratoire spirituel, utiliser les installations qui y sont disponibles et se soumettre aux lois. Alors, on peut connaître ces vérités tout aussi sûrement, ou plus sûrement encore, que les hommes de science qui connaissent les métaux, les acides ou d’autres éléments. »

Philosophie et religion sont les champs de bataille sur lesquels s’affrontent régulièrement croyants et non-croyants, batailles qui persistent souvent au-delà de ce clivage puisque au sein même du monde religieux chaque mouvement a son idée sur Dieu. En effet, nombreuses sont les doctrines religieuses qui tentent d’expliquer le sens de la vie. Toutes amènent des réponses si différentes qu’il semble impossible à quelqu’un de sincère d’acquérir une assurance sérieuse du chemin qu’il doit suivre. C’est pourquoi, la plupart des gens n’arrivent pas à croire à une religion ou à une doctrine qui n’explique pas le but de la vie. Répondre qu’il s’agit des « mystères de Dieu » n’est pas convaincant pour suivre celui qui répond de la sorte. Il existe cependant une doctrine qui semble répondre d’une façon cohérente à cette interrogation. Il s’agit de la doctrine de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.

Généralement, l’image que se fait l’homme de son dieu est celle d’un dieu juste, compatissant et rempli d’amour à l’égard des enfants qu’il a créés. Aussi, pourquoi les hommes devraient-ils souffrir ? Au-delà de la souffrance quotidienne, pourquoi Dieu permettrait-il à l’homme et à la femme d’engendrer des enfants, de les élever et de les aimer pour qu’ils leur soient ensuite enlevés dans le drame de la mort ? Un dieu qui permettrait cela sans raison serait alors un dieu méchant et pervers. Malgré tout, les croyants conservent dans leur coeur la conception d’un dieu d’amour alors que persiste la misère du monde. C’est ce grand paradoxe qui pousse certains à se poser des questions sur l’existence de Dieu. Y a-t-il une explication cohérente à cela ? Dieu a-t-il un plan que nous ne connaissons pas encore ?

La doctrine de l'Église de Jésus-Christ

Tous les points doctrinaux de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours ont été révélés à des prophètes et rassemblés dans les livres canoniques qui sont : la Bible (Ancien et Nouveau Testaments), le Livre de Mormon, le livre intitulé « la Perle de grand prix » (qui contient des points doctrinaux-clés, comme l'existence prémortelle et la rébellion de Lucifer et de ses anges) et le livre appelé Doctrine et Alliances, ce dernier livre contenant les révélations les plus récentes. Grâce à ces ouvrages canoniques, l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours est en mesure de répondre aux questions fondamentales que se pose tout homme : D'où venons-nous ? Quel est le but de notre vie sur cette terre ? Que se passe-t-il à notre mort ?

La vie pré-terrestre

L’homme n’est pas le fruit du hasard mais l’élément majeur d’un plan organisé. Il est la réunion de deux composants, le corps et l’esprit. Le corps est la partie biologique de l’être humain. L’esprit est la vie du corps. Encore scientifiquement indéfinissable, l’esprit est une réalité tout comme les ondes radio que l’on ne voit pas. Cette dualité de l’être humain est régulièrement mise en opposition lorsque les appétits corporels sont freinés par ce que l’on appelle la conscience. C’est parce que l’homme est doté d’un code de valeurs indépendant du corps physique qu’il peut contrôler la plupart de ses pulsions.

Le corps physique est biologiquement créé par l’homme et la femme, l’esprit est créé par des parents d’un « autre monde ». Ainsi sommes-nous enfants de deux familles : enfants de nos parents terrestres, géniteurs de notre corps, et enfants de Dieu, créateur de notre esprit. Le regroupement familial instinctif que nous connaissons est une reproduction de ce que nous avons vécu avec nos parents célestes. Nous avons passé un certain temps auprès d’eux et acquis la connaissance qui nous a permis de progresser dans différents domaines. Nous n'avions alors pas besoin d'exercer notre foi puisque nous étions en leur présence. Tous étaient ainsi frères et sœurs. Nos parents célestes avaient un corps de chair et d’os parfait dans le sens où la douleur, la maladie et la mort n’avaient pas de pouvoir sur eux. Leurs enfants, quant à eux, s'ils disposaient d’un corps d’esprit, n’avaient pas de corps physique. Aussi était-il dans la logique des choses qu’ils reçussent à leur tour ce type de corps afin de devenir semblables à leurs parents. La nécessité de venir dans un corps de chair et d’os s’explique par le fait que l’esprit ne progresse autrement qu’en passant par l’épreuve terrestre. La conception même de l’esprit est, par définition, insensible à la douleur physique, aux pulsions charnelles, aux frustrations du handicap, au besoin de se nourrir, et aux diverses tentations, humiliations et souffrances étroitement liées à l’organisation biologique du corps. Autant de choses que l’esprit devait apprendre à maîtriser grâce au corps physique pour devenir semblable au Père (Dieu).

Ainsi, selon cette explication, chacun des hommes ici-bas est de naissance divine, a vécu un certain temps en présence de ses parents célestes, a acquis une certaine connaissance de la vie, est venu sur terre pour prendre un corps de chair et d’os afin de parfaire sa personnalité. Tout cela dans le but de ressembler à son Père et de revenir auprès de lui. N’est-ce pas ce que l’homme (père et mère), à différents degrés, reproduit dans sa propre cellule familiale ?

La vie terrestre

Avant de prendre un corps physique, chacun progressa selon l’attention qu’il voulut bien porter aux enseignements du Père. Certains restèrent fidèles à ses recommandations, d’autres s’en éloignèrent plus ou moins. Parmi ceux qui restèrent fidèles, certains progressèrent à tel point que la nécessité d’apprendre davantage en passant par la condition terrestre se réduisit au strict minimum ; aussi, ceux-ci ne vinrent sur terre que pour peu de temps, juste le temps de prendre un corps de chair et d’os en prévision de la résurrection. Cette façon de concevoir les choses donne une toute autre vision du décès des nouveau-nés et des petits enfants. Ces derniers ont été si fidèles auprès de leurs parents célestes que l’épreuve terrestre n'est devenue pour eux qu'une pure formalité. Sans enlever le poids de la douleur de la perte d’un enfant, cette explication amène une réponse réconfortante et cohérente.

La vie est le temps pour devenir meilleur et les épreuves sont le moyen d'y arriver. Que représente le temps de la vie pour celui qui a une vision éternelle de l'existence ? Cette façon spirituelle de concevoir les choses permet de mieux comprendre le plan de Dieu et la misère du monde. La vie terrestre est un grand apprentissage pendant lequel le corps et l’esprit sont réunis pour un temps limité. Il convient pour l’esprit de croître en sagesse afin de devenir semblable à Dieu. Malheureusement, ce sont les appétits du corps temporel qui, croissant plus vite, engendrent ainsi la misère du monde. Appétit du pouvoir, amour des richesses, égoïsme et orgueil, tant de maux qui provoquent leur lot de drames et de malheurs. Ce n’est pas l’indifférence de Dieu qui est mise en cause lorsque des populations entières meurent de faim, mais bien l'utilisation égoïste du libre arbitre de certains quant à la répartition inégale des richesses de la terre et l'exploitation de leurs semblables. Dans la vision éternelle des choses, la richesse matérielle utilisée égoïstement est un cadeau empoisonné pour celui qui la possède. Tant qu’il ne connaîtra pas ou n’acceptera pas son ascendance divine, l’homme agira selon ses impulsions. M.Russell Ballard, un des dirigeant de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, a dit : « Trop de gens succombent aux pressions exercées par un monde saturé de messages mauvais et de comportements immoraux. Ce qui était autrefois impensable ou inacceptable est aujourd’hui chose courante. La perspective du monde a tellement changé que ceux qui choisissent de suivre des principes traditionnels de moralité sont considérés comme étranges, presque comme s’ils devaient justifier leur désir de garder les commandements de Dieu. Une chose est cependant certaine : les commandements n’ont pas changé. Que personne ne se trompe à ce sujet. Le bien est toujours le bien. Le mal est toujours le mal, même lorsqu’il est habilement revêtu de respectabilité ou présenté de manière politiquement correcte. »

En vivant avec nos parents célestes en tant qu’esprits, nous avons reçu un enseignement moral et religieux. Selon nos choix et notre obéissance nous nous sommes qualifiés pour l'épreuve terrestre. Durant cette épreuve physique nous progressons tantôt vers le bien, tantôt vers le mal, cela grâce à notre libre arbitre. Les choix que nous faisons durant cette vie, qu’elle soit courte ou longue, que nous soyons pauvres ou riches, malades ou en bonne santé, handicapés ou non, sont des choix qui auront des conséquences éternelles.

La mort, la résurrection et le jugement

Quelle que soit sa situation, l'homme est destiné à mourir. La naissance et la mort sont les deux seuls points d'égalité absolue entre les hommes. C'est ce qui se passe entre ces deux extrémités qui fait la différence. Comme l'esprit a pris un corps physique en naissant, il le quitte lorsqu’il meurt. Le corps physique inanimé retourne à la poussière et l’esprit rejoint le « monde des esprits », lieu où se retrouvent les êtres désincarnés. Étant donné que tous n’ont pas eu les mêmes comportements lors de leur expérience terrestre, les hommes sont séparés : ceux qui ont eu une vie honorable et les justes d'un côté, ceux qui ont délibérément choisi d’être les disciples du mal de l'autre. Ceux qui n'ont pas eu l'occasion de connaître le plan de leur Créateur le recevront à ce moment-là, sachant que chacun a toujours le choix d’accepter ou de refuser ce qui est porté à sa connaissance. Ainsi, tous les enfants de Dieu auront l’occasion de connaître le plan du salut. Lorsque toute l’humanité aura reçu la connaissance du plan de Dieu, que les choix auront été fait, alors arrivera le moment de la résurrection et du jugement final.

La résurrection se définit par la réunion de l'esprit et du corps ressuscité devenu parfait dans le sens où la douleur, la maladie et la mort n’ont plus de pouvoir sur lui. Si tous ressuscitent, les bons comme les méchants, si tous deviennent éternels, tous n’ont pas le même type d’éternité (voir 1 Corinthiens 15:22-23, 40-42). L’attitude des hommes déterminera leur propre jugement, tel un miroir qui réfléchit l'aspect de la personne. L’éternité devient alors soit une éternité de bonheur auprès de nos parents célestes accompagnés des êtres chers qui ont suivi la même voie, soit une éternité bien différente, avec des degrés de solitude, de remords et d’angoisse à la mesure de ce que chacun aura été.

Dieu savait que plusieurs de ses enfants seraient défaillants dans l'obéissance et la perfectibilité, il prévit un moyen pour chacun de se racheter.

Le moyen de revenir : Jésus-Christ

En principe, l'homme qui commet un acte considéré comme antisocial par la société est puni. Le transgresseur est alors arrêté, jugé et condamné à une peine. La peine peut prendre des formes diverses : elle peut aller de la réprimande solennelle du juge à l’égard d’un mineur jusqu'à la détention à perpétuité. Dans certains pays même, la peine de mort. Ainsi existe-t-il dans le conscient collectif la nécessité de sanctionner celui qui cause du tort à autrui. Il semble que la paix sociale soit à ce prix. Toute proportion gardée, on retrouve ce schéma partout. Le salarié qui commet une faute réelle et sérieuse sera licencié. Le sportif qui se dope sera exclu. Le père de famille punira son fils dès lors que ce dernier aura désobéi à la règle familiale. En tout et partout il y a des règles et des sanctions. Dans un tel système, la notion de justice est incontournable. Règles, transgressions et sanctions forment un tout indissociable où le pardon, la compassion et la miséricorde semblent n'avoir que peu de place.

Qu’en est-il de la « justice divine » ? Là aussi, il est prévu que celui qui commet l’iniquité soit sanctionné. Le méchant, le menteur, le voleur et l’assassin devront tous rendre des comptes à leur Créateur, la justice divine fera son oeuvre. S’il en était différemment, Dieu serait alors injuste et ne pourrait plus être Dieu. Il existe néanmoins une différence entre la justice des hommes et celle de Dieu. Elle provient du fait que tous sont ses enfants, qu’il éprouve pour chacun des sentiments particuliers d’amour, même à l’égard des plus mauvais. Le juge, selon la loi des hommes, se soucie peu de l’âme de celui qu’il condamne, seule compte l’application de la loi. Quel est le père qui, alors qu’il doit juger son propre fils, le voyant sincèrement repentant, le cœur brisé et l’âme déchirée, vaillant à réparer ses fautes, ne fera pas preuve de compassion ? Pourtant, si c’est un juge intègre, il devra prononcer la sanction. Quel affreux dilemme ! Comment le résoudre ? S'il ne semble pas y avoir de solution dans le système des hommes, le plan de Dieu, quant à lui, en a prévu une : le Sacrifice expiatoire de Jésus-Christ qui permet à la justice et à l’amour de triompher.

Le Sacrifice Expiatoire

Parce que les hommes sont imparfaits et libres de choisir, tous pèchent nécessairement et, selon le plan divin, doivent subir le joug de la justice, sauf si quelqu'un de qualifié prend sur lui, par le sacrifice de sa vie, le poids de la condamnation. Or, aucun homme n'est qualifié pour sacrifier son sang pour expier les péchés d’un autre. Si un homme commet un meurtre, ôtera-t-on la vie de son frère pour le punir ? La loi exige la vie de celui qui commet le meurtre, pas celle d'un autre. Pourtant, Jésus-Christ est prêt à payer le prix de la condamnation pour celui qui vient à lui. C’est en ce sens qu’il y a sacrifice, expression parfaite de l’amour d’un Père qui offre son Premier-Né pour le salut de ses enfants. C’est aussi l’expression parfaite de l’altruisme d’un fils aîné qui accepte ce grand sacrifice pour l’amour de ses frères et sœurs et celui de son Père. Ainsi, la miséricorde de cette expiation satisfait aux exigences de la justice. C’est en ce sens que Jésus-Christ est le Sauveur des hommes, car il prend sur lui le poids de la culpabilité et des remords de ceux qui viennent à lui. Celui qui vient vers lui en se repentant est de ce fait exempté du châtiment et déclaré innocent par le pardon.

Le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ peut paraître une théorie abstraite, mais de réels effets spirituels en découlent. Celui qui l’accepte avec foi et se rapproche des enseignements de Jésus-Christ constate un véritable changement dans sa vie. Il obtient le pardon spirituel, son âme est élevée et sa vie s'enrichit d'un sens nouveau. Telle est la doctrine de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. C’est pour enseigner ces merveilles que Jésus-Christ est venu lui-même parmi les siens. C’est pour que ce plan soit connu de tous qu’il a organisé son Église des premiers jours. C’est pour que ce plan se réalise qu’il a accepté de prendre sur lui les péchés du monde. C’est pour permettre la résurrection des morts qu’il est ressuscité. C’est pour partager tout cela aujourd’hui qu’il a rétabli son Église dans les derniers jours.

Conclusion

Que l’on soit croyant ou athée, en l’état actuel des choses, personne ne peut affirmer avoir raison. La foi des uns les pousse à croire en l’existence d’un créateur invisible, le raisonnement des autres les pousse à croire le contraire.

Reste néanmoins l'énigme de la Création et le principe de la foi en tant que processus instinctif d'espoir, ce qui fait dire à Stephen L. Richards, dirigeant chrétien : « Le fait de reconnaître l’existence d’une puissance plus élevée que l’homme ne l’abaisse en rien. Si dans sa foi, il attribue bienfaisance et desseins élevés à la puissance qui lui est supérieure, il a la vision d’une destinée plus élevée et d’attributs plus nobles pour le genre humain et est stimulé et encouragé dans le combat de la vie. »

Dieu existe-t-il ? C'est probable dans la mesure où le doute profite à la preuve de l'existence même de l'homme. Reste à savoir où le trouver.