Un
fait religieux hors du commun
Jean
Dressayre
Article mis à jour le 1er janvier 2003
En
ce début du 21ème siècle, alors que le souffle
d’un renouveau spirituel balaie nos sociétés, il
est remarquée l'étonnante croissance de l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Les études
statistiques à son égard prévoient un nombre de
fidèles de près de 180 millions en 2050, c’est-à-dire
dans seulement 50 ans. Ils n’étaient que 5 millions en
1980 et 11 millions en l'an 2000 (15 millions en 2015, ndlr). En
vingt ans, l’Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours a vu le nombre de ses fidèles doubler.
C’est cette croissance spectaculaire qui fait dire à
Rodney Stark, sociologue à l’université de
Washington, que cette Église est la « prochaine
grande religion mondiale ».
On
appelle « mormons » ceux et celles qui
reconnaissent le Livre de Mormon comme un autre témoignage de
la réalité de Jésus-Christ, le premier étant
la Bible. En fait, le nom officiel de l'Église mormone est
Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.
Sa dénomination souligne le fait qu'elle est une Église
chrétienne, et que ses membres sont, au même titre que
les premiers disciples du Christ, des saints au sens où ils
bénéficient de la présence du Saint-Esprit qui
sanctifie. Quant à la notion de temps, elle met l'accent sur
le fait qu'il s'agit de l'Église de Jésus-Christ
rétablie de nos jours.
Les
débuts de l'Église
C’est
à Fayette, dans l’Etat de New York, que le 6 avril 1830
une soixantaine de personnes se réunit chez Peter Whitmer pour
assister à son organisation officielle. Dix ans auparavant, un
jeune garçon du nom de Joseph Smith, alors âgé de
quatorze ans, avait eu une vision au cours de laquelle Dieu le Père
et Jésus-Christ répondirent aux questions qu’il
se posait à propos des multiples confessions qui tentaient de
s'imposer à ce moment-là. En 1823, trois ans après
cette première vision, le jeune Joseph eut la visite d’un
ange se présentant sous le nom de Moroni, un messager envoyé
de Dieu. L’ange expliqua qu’il existait, déposé
en lieu sûr, un livre écrit sur des plaques d'or
relatant une partie de l’histoire du continent américain
et contenant l’Évangile dans sa plénitude, tel
qu’il avait été donné par le Sauveur à
ses anciens habitants.
Ce
n’est que quelques années plus tard, en 1827, que Joseph
Smith prit possession des plaques d'or sur lesquelles étaient
gravés des caractères qu’il finit de traduire au
cours de l’année 1829. Le texte traduit était un
abrégé des annales tenues par les historiens de ce
peuple au cours des mille années de son existence (de 600 av.
J.-C. à 421 apr. J-C.), abrégé fait par Mormon
et terminé par son fils Moroni, celui-là même qui
allait apparaître plus tard à Joseph Smith pour le lui
remettre.
Dès
le départ, la Bible et le Livre de Mormon constituèrent
les ouvrages canoniques de l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, la Bible témoignant du
ministère de Jésus-Christ sur le vieux continent, le
Livre de Mormon de son ministère sur le nouveau continent.
C'est pour cela que, lorsque l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours commença à être
connue, ses détracteurs lui donnèrent le surnom
d'Église mormone.
Au-delà
du sobriquet « mormon » sous lequel sont connus
les fidèles de l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, il est intéressant de connaître
la place que cette Église occupe dans le monde chrétien.
Est-elle rattachée au traditionnel mouvement catholique ou à
l’une des confessions protestantes ? Quel crédit
accorder au Livre de Mormon alors que la Bible est le véhicule
traditionnel de la diffusion de la parole de Dieu dans le monde
chrétien ? Quelle est la doctrine de cette Église
et, enfin, comment est-elle organisée ?
La
place de l’Église de Jésus-Christ
Si
l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours était issue d’un mouvement religieux chrétien
existant, elle ne présenterait pas plus d’intérêt
que les centaines d'autres Églises qui façonnent le
monde chrétien. Son originalité tient justement au fait
qu’elle n’est issue d’aucun mouvement chrétien
existant. Le nom même de l’Église est un début
d’explication à cette originalité. Associés
à l’identité de Jésus-Christ, les termes
« saints des derniers jours » renvoient
nécessairement à l’Église de Jésus-Christ
des « saints des premiers jours ». On peut
s'interroger sur ce qui s'est passé entre la période au
cours de laquelle Jésus-Christ mit en place son Église
des « premiers jours » et l’année
1830 au cours de laquelle Joseph Smith dit avoir reçu la
mission de la rétablir dans les « derniers jours »
?
Il
découle de passages de la Bible tels que Éphésiens
4:11-15 qu'au cours de son ministère terrestre Jésus-Christ
a fondé une Église. Ce n’était pas
l’Église de Jean-Baptiste, ni celle de Pierre, ni celle
de Paul, ni celle d’aucun autre de ses disciples, c’était
son Église. Au-delà de sa mission salvatrice, il
dirigea son Église au sein de laquelle les disciples pouvaient
travailler à leur salut, à celui des autres, et
recevoir de l’aide et du réconfort. Ceux et celles qui
acceptaient Jésus-Christ comme étant le Fils de Dieu se
joignaient à l’Église par le baptême par
immersion, symbole de l'ensevelissement du « vieil homme
du péché », pour utiliser l'expression de
Paul, et de la nouvelle naissance à l'Évangile.
Le
Sauveur savait qu’il quitterait bientôt la terre, aussi
se soucia-t-il du devenir de son Église fraîchement
organisée. C’est dans ce but qu’il appela ses
apôtres afin qu’ils siègent à la tête
de l’Église. Tout comme les prophètes de l'Ancien
Testament, ils recevaient les révélations du Seigneur
pour diriger le peuple. Sans ces directives célestes, il
semble évident que, laissée à elle-même,
l’Église se serait égarée. Ainsi, le rôle
des apôtres prit-il un sens profond et capital en l’absence
du Seigneur. Par ailleurs, ils avaient reçu le commandement
d’aller de par le monde prêcher l’Évangile.
Leur nombre ne leur permettait pas de s'occuper de tous les lieux
dont ils avaient la charge, et notamment de veiller sur les nouveaux
convertis. Aussi nommèrent-ils des officiers locaux, appelés
parfois « anciens » ou « évêques »,
pour mener à bien les affaires de l’Église. Un
évêque régissait habituellement une assemblée
plus importante que celle dirigée par un ancien. Chaque évêque
avait une autorité égale à celle des autres
évêques. Son ministère était purement
local, puisque le collège des douze apôtres exerçait
l’autorité générale sur l’Église.
On ne songeait pas alors à faire présider certains
évêques sur d’autres. Ainsi prenait forme la toute
jeune Église. Néanmoins, la bonne volonté des
premiers chrétiens ne tarda pas à rencontrer
l’opposition, tant sur le plan spirituel que sur celui de
l’organisation de leur nouvelle communauté. En effet,
les chrétiens vécurent constamment dans un
environnement hostile. Il est vrai qu’avec sa nouvelle façon
de voir la religion, le christianisme bouscula les habitudes du
milieu juif d’où il était issu. Les chefs
religieux juifs s’opposèrent furieusement aux
enseignements de Jésus qui, selon eux, divisaient le peuple.
Ainsi, les premiers chrétiens furent-ils persécutés
tout d’abord par leurs propres frères juifs, puis par le
pouvoir politique romain. Nombreux furent ceux qui perdirent la vie
pour ne pas avoir renié leur témoignage de
Jésus-Christ.
Ces
persécutions eurent pour conséquence la déstabilisation
de l’Église. Les saints des premiers jours ne pouvaient
plus se réunir librement, et rares étaient les moments
où ils pouvaient communiquer entre eux. Les dirigeants locaux
ne pouvaient plus être nommés et remplacés par
les apôtres puisque ces derniers étaient eux-mêmes
persécutés. L’un après l’autre, les
apôtres perdirent la vie. Le dernier d’entre eux,
l’apôtre Jean, fut saisi par ses persécuteurs et
soumis à de cruels traitements. Il fut enfin exilé sur
l’île de Patmos d’où il dirigea pendant un
temps encore l’activité de l’Église, en
qualité de dernière autorité ecclésiastique.
Le collège des douze apôtres n’était plus
et l’Église alla à la dérive. Les évêques
et les anciens se retrouvèrent isolés et livrés
à eux-mêmes. C’est ainsi qu’après la
mort de Jésus-Christ et celle des apôtres, les saints
des premiers jours évoluèrent sans guide spirituel.
Chaque unité locale de l’Église grandissait seule
avec ses propres interprétations de l’Évangile.
Il
fallut attendre le règne de l’empereur romain Constantin
le Grand (274-337) pour que le christianisme soit reconnu comme
religion à part entière. Maître de Rome,
Constantin promulgua en 313 l’Edit de Milan qui établissait
la liberté religieuse. Cet acte fut accueilli avec
enthousiasme par les chrétiens, d'autant plus que la
conversion de Constantin au christianisme, qui dut avoir lieu vers
323, donna à l’Église chrétienne une
prédominance certaine dans la société romaine.
Constantin affirma la victoire du christianisme par des actes dont le
plus significatif fut la convocation du concile de Nicée
(Concile oecuménique qui favorisa l'adoption d'une doctrine
unique). Sa gloire a cependant été ternie par des
cruautés qui font douter de la profondeur de sa conversion.
Quoi qu’il en soit, le monde chrétien était enfin
regroupé sous une seule autorité, celle de l’empire.
Les évêques qui ne reconnurent pas Constantin comme chef
de l’Église furent écartés de leurs
responsabilités ecclésiastiques et remplacés par
ceux qui lui reconnaissaient l’autorité religieuse
suprême.
L’autorité
divine pour guider et diriger l’Église détenue
par Jésus-Christ et les douze apôtres n'étant
plus sur terre, Constantin s’appropria cette autorité et
dirigea l’Église chrétienne comme il dirigeait
ses armées, ses finances et toutes les autres administrations
de l’empire. Par la suite, les empereurs romains continuèrent
à être les chefs de l’Église et à
nommer les hauts dignitaires ecclésiastiques. De leur côté,
les évêques mis en place par les empereurs successifs
s’arrogèrent de plus en plus de droits au sein de
l’Église et ceux qui présidaient de grandes
communautés devinrent l’autorité hiérarchique
de ceux qui en présidaient de plus petites.
Rome,
si longtemps la « maîtresse du monde »
dans les affaires séculières, s'appropria donc la
prééminence dans les affaires de l’Église,
et l’évêque de Rome réclama la
prépondérance. Mais la suprématie des évêques
de Rome, ou des pontifes romains comme on les appela par la suite, ne
tarda pas à être remise en cause. En effet, quand
l’empereur Constantin fit de Byzance (Constantinople) la
capitale de l’empire, l’évêque de
Constantinople réclama l’égalité des
pouvoirs. La dispute divisa l’Église, et pendant cinq
cents ans la dissension s’accrut. Au 9ème siècle,
en 855 plus précisément, cette rivalité aboutit
à un grand schisme et l’évêque de
Constantinople, qui se distinguait par le titre de patriarche, refusa
l’allégeance à l’évêque de
Rome. Cette première grande division de l’Église
catholique romaine est visible encore aujourd’hui par la
distinction faite entre les catholiques romains et les catholiques
orthodoxes.
L’Église
de Rome régna sans rivale sur l’Europe jusqu’à
l’éveil de l’activité intellectuelle dans
la deuxième moitié du 14ème siècle. L’une
des premières révoltes contre le despotisme temporel et
spirituel de l’Église des papes fut celle des Albigeois
en France, au cours du 13ème siècle. Ces révoltes
furent écrasées par l’autocratie papale avec
beaucoup de cruauté et d’effusion de sang. Un peu plus
tard, au 14ème siècle, en Angleterre, John Wyclif,
théologien anglais et professeur à l’université
d’Oxford, critiqua courageusement le pouvoir croissant et
abusif des moines et dénonça la corruption de l’Église.
Il s’opposa particulièrement à l’interdiction
papale de la lecture des Écritures bibliques par le peuple.
Jusqu’au début du 16ème siècle, et au-delà
des quelques cas précités, peu de gens s'opposèrent
à l’autorité suprême et « infaillible »
du pape de Rome.
Vint
la Réforme. Le mouvement commença en Allemagne, vers
1517, quand Martin Luther, moine de l’ordre des Augustins et
professeur à l’université de Wittenberg, s’opposa
publiquement à la papauté en dénonçant la
vente des Indulgences, titres qui assuraient le pardon des péchés
à qui pouvait les payer. Luther écrivit ses célèbres
quatre-vingt-quinze thèses contre la pratique des indulgences
et en afficha un exemplaire sur la porte de l’Église de
Wittenberg, invitant tous les érudits à la critique. La
nouvelle se répandit rapidement et on discuta de ces thèses
dans les milieux culturels européens. Luther critiqua ensuite
d’autres pratiques et doctrines de l’Église
romaine. Le pape Léon X promulgua alors un décret
contre Luther, lui demandant de reconnaître publiquement ses
thèses comme hérétiques sous peine
d’excommunication. En réponse, Luther brûla
publiquement le document du pape et déclara ainsi ouvertement
sa révolte. La controverse religieuse se répandit dans
toute l’Europe et le pape promulgua en 1529 un édit
contre les réformateurs. Les représentants des sept
principautés allemandes s’y opposèrent en une
protestation solennelle à la suite de quoi les réformateurs
furent appelés « protestants ». Le
prince allemand Frédéric de Saxe accepta de protéger
Luther contre les tentatives d’élimination perpétrées
par l’Église de Rome. À la mort de Frédéric
de Saxe, son frère Jean de Saxe déclara que les
enseignements de son protégé étaient
incompatibles avec ceux de Rome. Le prince décida alors de
retirer son appui au pape et de l’accorder désormais à
Luther. Ainsi Jean de Saxe fonda-t-il une Église séparée
et distincte de celle de Rome. Il chargea Luther d’en établir
les formes de culte, traça le genre de gouvernement
ecclésiastique qui correspondait aux idées de Luther et
décida quels seraient les devoirs et les salaires des
religieux. La nouvelle Église réformée fut
placée sous la protection et l’autorité de
l’Etat. Luther mourut en 1546 et les protestants se divisèrent
progressivement en de nombreuses sectes rivales.
En
Scandinavie, les rois eux-mêmes prirent activement part au
dépouillement des biens des évêques catholiques.
Ils adoptèrent la nouvelle foi protestante de Luther comme
religion d’Etat. En Suisse, où Calvin réalisa la
réforme parallèlement à Luther, le pouvoir
politique intervint une fois encore. Le gouvernement civil de Genève
prit en main les affaires religieuses en dessaisissant de leurs
pouvoirs les évêques catholiques au profit de la
nouvelle doctrine protestante.
Au
16ème siècle, le roi Henri VIII d’Angleterre
décida de répudier sa femme Catherine d’Aragon
pour en épouse une autre. Irrité par la position
hostile du pape qui lui refusait l'annulation du mariage, le
Parlement, sous l’influence évidente d’Henri VIII,
enleva au pontife romain tout pouvoir religieux et vota en 1535
l’Acte de Suprématie qui fit du roi le chef de l’Église
en Angleterre. Henri VIII saisit les biens de l’Église
catholique pour fonder et organiser sa propre Église. Il
releva les évêques catholiques qui ne voulurent pas le
suivre et en nomma d’autres qui prirent la direction de la
nouvelle Église : l’Église anglicane.
Au
sein de ces grandes divisions, à partir du 16ème
siècle, un grand nombre de communautés chrétiennes
vit le jour, comme les Anabaptistes en 1521, les Mennonites en 1536,
les Presbytériens en 1560, les Baptistes en 1609, l’Église
réformée américaine en 1628, les Quakers en
1647, les Méthodistes en 1739, les Adventistes dès
1833, les Témoins de Jéhovah en 1870 et l’Armée
du Salut en 1888.
Ainsi,
en l’absence d’autorité divine, les hommes ont
créé leurs propres Églises. La Bible parle
clairement de la période d’apostasie qui suivrait le
ministère du Christ, période durant laquelle pouvoir et
direction célestes seraient enlevés aux hommes à
cause de leur méchanceté et de leur incrédulité :
« Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, l’Éternel,
où j’enverrai la famine dans le pays. Non pas la disette
de pain et la soif de l’eau, mais la faim et la soif d’entendre
les paroles de l’Éternel. Ils seront alors errants d’une
mer à l’autre, du septentrion à l’orient,
ils iront çà et là pour chercher la parole de
l’Éternel, et ils ne la trouveront pas »
(Amos 8:11-12).
Dans
le Nouveau Testament, Paul, s’adressant aux Thessaloniciens,
parle d’une façon non équivoque de la période
d’apostasie qui doit précéder le retour triomphal
du Seigneur : « Pour ce qui concerne l’avènement
de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec
lui, nous vous prions, frères, de ne pas vous laisser
facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous
laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque
parole, ou par quelque lettre qu’on dirait venir de nous, comme
si le jour du Seigneur était déjà là. Que
personne ne vous séduise d’aucune manière, car il
faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on
ait vu paraître l’homme du péché, le fils
de la perdition, l’adversaire, qui s’élève
au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on
adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu,
se proclamant lui-même Dieu » (2 Thessaloniciens
2:1-4). Comment ignorer tant de précisions bibliques,
corroborées par l’histoire séculière ?
Un
prophète appelé aujourd’hui par Dieu marquerait
la fin de la longue période d’apostasie et le
rétablissement de toutes choses offriraient à tous les
hommes et à toutes les femmes de bonne volonté la
possibilité de faire un pas vers l’Église de
Jésus-Christ.
L’origine
de l’Église de Jésus-Christ
Nombreux
furent ceux qui quittèrent l’Europe occidentale au cours
des 18ème et 19ème siècles pour coloniser les
nouvelles terres des Amériques, terres sur lesquelles
pouvaient, entre autres, s’exprimer librement certains
sentiments religieux souvent contraires aux dogmes des Églises
traditionnelles.
C’est
en ces lieux nouveaux, loin du carcan ecclésiastique des
grandes confessions chrétiennes, et en rupture avec elles, que
se développa de nombreux petits mouvements religieux. C’est
dans ce contexte qu'eut lieu le rétablissement. Le moment et
le lieu étaient des plus favorables. D'une part, le 18ème,
le siècle des Lumières, avait permis de développer
chez l’homme le sens de la réflexion et le désir
de l’indépendance intellectuelle. Il n’était
plus le sujet d’un roi omnipotent, mais un citoyen avec des
droits personnels. D’autre part, rares étaient les pays
libres de toute influence religieuse comme l’était alors
le continent nord-américain au début du 19ème
siècle. Aucune des grandes religions du monde n’y était
encore implantée structurellement. C’est dans ces
conditions idéales que pouvait être rétablie
l’Église de Jésus-Christ.
En
1820, Joseph Smith avait quatorze ans, et il allait vivre à ce
moment-là l'expérience spirituelle qui est à
l’origine du rétablissement de l’Église de
Jésus-Christ. Joseph raconte son histoire :
« À
un moment donné, au cours de la deuxième année
qui suivit notre installation à Manchester, il y eut, dans
l’endroit où nous vivions, une agitation peu commune à
propos de la religion. Elle commença chez les méthodistes,
mais devint bientôt générale chez toutes les
confessions de cette région du pays. En effet, toute la
contrée paraissait en être affectée, et de
grandes multitudes s’unirent aux différents partis
religieux, ce qui ne causa pas peu de remue-ménage et de
divisions parmi le peuple, les uns criant : Par ici !, les
autres : Par là ! Les uns tenaient pour les
méthodistes, les autres pour les presbytériens,
d’autres pour les baptistes (...) On s’aperçut que
les bons sentiments apparents des prêtres et des convertis
étaient plus prétendus que réels, car il
s’ensuivit une grande confusion et de mauvais sentiments,
prêtre luttant contre prêtre et converti contre
converti...J’étais alors dans ma quinzième année
(...) Pendant cette période de grande agitation, mon esprit
fut poussé à réfléchir sérieusement
et à éprouver un grand malaise mais, quoique mes
sentiments fussent profonds et souvent poignants, je me tins
cependant à l’écart de tous ces partis tout en
suivant leurs diverses assemblées aussi souvent que j’en
avais l’occasion (...) La confusion et la lutte étaient
si grandes entre les diverses confessions, qu’il était
impossible à quelqu’un d’aussi jeune et d’aussi
peu au courant des hommes et des choses que je l’étais,
de décider d’une manière sûre qui avait
raison et qui avait tort (...) Au milieu de cette guerre de paroles
et de ce tumulte d’opinions, je me disais souvent : Que faut-il
faire ? Lequel de tous ces partis a raison ? Ou ont-ils
tous tort ? Si l’un d’eux a raison, lequel est-ce,
et comment le saurai-je ? Tandis que j’étais
travaillé par les difficultés extrêmes causées
par les disputes de ces partis de zélateurs religieux, je lus,
un jour, l’épître de Jacques, chapitre 1, verset
5, qui dit : « Si quelqu’un d’entre vous
manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu qui donne à
tous simplement et sans reproche et elle lui sera donnée ».
Jamais aucun passage de l’Écriture ne toucha le cœur
de l'homme avec plus de puissance que celui-ci ne toucha alors le
mien. Il me sembla qu’il pénétrait avec une
grande force dans toutes les fibres de mon cœur. J’y
pensais constamment, sachant que si quelqu’un avait besoin que
Dieu lui donne la sagesse, c’était bien moi, car je ne
savais que faire, et à moins de recevoir plus de sagesse que
je n’en avais alors, je ne le saurais jamais, car les
professeurs de religion des diverses confessions comprenaient si
différemment les mêmes passages de l’Écriture
que cela faisait perdre toute confiance de régler la question
par un appel à la Bible.
« Enfin,
j’en vins à la conclusion que je devais, ou bien rester
dans les ténèbres et la confusion, ou bien suivre le
conseil de Jacques, c’est-à-dire demander à Dieu.
Je me décidai finalement à « demander à
Dieu » concluant que s’il donnait la sagesse à
ceux qui en manquaient, et la donnait libéralement et sans
faire de reproche, je pouvais bien essayer. Ainsi donc, mettant à
exécution ma détermination de demander à Dieu,
je me retirai dans les bois pour tenter l’expérience.
C’était le matin d’une belle et claire journée
du début du printemps de l’an mil huit cent vingt.
C’était la première fois de ma vie que je tentais
une chose pareille, car au milieu de toutes mes anxiétés,
je n’avais encore jamais essayé de prier à haute
voix. Après m’être retiré à
l’endroit où je m’étais proposé au
préalable de me rendre, ayant regardé autour de moi et
me voyant seul, je m’agenouillai et me mis à exprimer à
Dieu le désir de mon cœur (…) Je vis, exactement
au-dessus de ma tête, une colonne de lumière, plus
brillante que le soleil, descendre peu à peu jusqu’à
tomber sur moi (…) Quand la lumière se posa sur moi, je
vis deux Personnages dont l’éclat et la gloire défient
toute description, et qui se tenaient au-dessus de moi dans les airs.
L’un d’eux me parla, m’appelant par mon nom et dit,
en me montrant l’autre : « Celui-ci est mon
Fils bien-aimé. Écoute-le ! » Mon but,
en allant interroger le Seigneur, était de savoir laquelle des
confessions avait raison, afin de savoir à laquelle je devais
me joindre. C’est pourquoi, dès que je fus assez maître
de moi pour pouvoir parler, je demandai aux Personnages qui se
tenaient au-dessus de moi, dans la lumière, laquelle de toutes
les confessions avait raison (…) et à laquelle je
devais me joindre. Il me fut répondu de ne me joindre à
aucune, car elles étaient toutes dans l’erreur ; et
le personnage qui me parlait dit que tous leurs credos étaient
une abomination à ses yeux ; que ces docteurs étaient
tous corrompus ; qu’ils « s’approchent de
moi des lèvres, mais leur coeur est éloigné de
moi ; ils enseignent pour doctrine des commandements d’hommes,
ayant une forme de piété, mais ils en nient la
puissance ». Il me défendit de nouveau de me
joindre à aucune d’elles et me dit encore beaucoup
d’autres choses que je ne puis écrire maintenant. Quand
je revins à moi, j’étais couché sur le
dos, regardant au ciel. »
(Joseph
Smith, Histoire, 5-8, 10-20).
Ce
récit du jeune Joseph est connu sous l'appellation de
« La Première Vision ». Il s'agit
d'un événement capital dans l’histoire de la
religion chrétienne dans la mesure où la communication
avec les cieux, par la révélation directe, est
rétablie. En effet, comme Dieu l’avait fait auparavant,
il allait à nouveau parler à l’homme par
l’intermédiaire d’un prophète.
Le
jeune garçon fut persécuté dès lors qu’il
raconta avoir eu une telle vision et, bien qu’il ne fût
encore qu’un adolescent, l’ensemble des chefs religieux
de toute la région s’opposèrent à lui.
« Personne ne peut voir Dieu et vivre ! »
(Exode 33:20), déclaraient-ils. Leur argument, en fait,
était : les apparitions et les visions n'existent plus
depuis le temps du Christ. En disant cela, ils s’arrogeaient le
droit de limiter les pouvoirs de leur Créateur. Si Dieu avait
décidé d’apparaître à ce jeune
garçon, qui eût pu l’en empêcher ?
Cette
histoire laisse parfois perplexe le commun des croyants. Pourtant,
celui-ci ne croit-il pas à des choses tout aussi
surnaturelles, comme par exemples : la construction d’une
arche par Noé et la séparation des eaux de la mer Rouge
par Moïse. Il croit à l’histoire du prophète
Daniel qui sortit indemne d’une fosse aux lions, à celle
du jeune David qui vainquit le géant Goliath ou, encore, à
la résurrection du Christ. Le fait que Dieu ait parlé à
un jeune garçon au cours du 19ème siècle semble
invraisemblable pour certains chrétiens, alors qu'il ne fait
aucun doute pour les mêmes que Dieu parla à Adam, à
Abraham, à Moïse, à David et à un grand
nombre d’autres personnes. Il semble qu’il soit plus
facile de croire à des événements surnaturels
qui eurent lieu il y a plusieurs siècles que de croire à
ce même type d’événements s’ils ont
lieu à notre époque. Comment avoir foi en l'existence
de prophètes anciens et ne pas se demander si Joseph Smith ne
fut pas également un prophète de Dieu ?
Au
cours du mois de mai 1829, Joseph Smith et Oliver Cowdery (un des
premiers témoins du rétablissement de l'Église)
reçurent la visite de Jean-Baptiste être alors
ressuscité, celui-là même qui baptisa
Jésus-Christ. Joseph reçut alors l’autorité
de baptiser. Un peu plus tard, Pierre, Jacques et Jean, apôtres
ressuscités de Jésus-Christ, posèrent les mains
sur la tête du jeune Joseph, puis sur celle d’Oliver,
pour leur conférer l’autorité qu’ils
avaient eux-mêmes reçue de Jésus-Christ. L’année
suivante, en 1830, soit dix ans après la Première
Vision, et après avoir reçu la visite d’autres
personnages célestes, Joseph Smith rétablit l’Église
de Jésus-Christ.
Alors
que les Églises chrétiennes avaient à leur tête
des hommes choisis par d’autres hommes, et cela depuis des
siècles, l’Église de Jésus-Christ avait à
sa tête un homme choisi et appelé de Dieu, dès
son adolescence. Depuis ce temps-là, l’Église
revendique l’autorité d’agir au nom de Dieu, celle
qui fut donnée aux premiers apôtres pour diriger
l’Église et pour administrer les ordonnances.
Le
Livre de Mormon : la clef de voûte de l’Église
La
première originalité de l’Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours est de ne pas être
issue d'un mouvement religieux contemporain. La deuxième
réside dans le fait qu’elle a été rétablie
par un jeune garçon âgé de quatorze ans
seulement, dénué de toute formation théologique
et universitaire. La troisième originalité se trouve
être l’existence d’un ouvrage spirituel qui, comme
la Bible, est un témoignage du Christ : Le Livre de Mormon.
Joseph
Smith n’a donc pas créé une nouvelle Église
chrétienne, mais rétabli ce qui avait existé à
l'origine, à savoir l’Église organisée par
Jésus-Christ. C’est en ce sens que le jeune Joseph
restaura « toutes choses ». Il ne pouvait pas
le faire sur le fondement de la Bible uniquement car la diversité
des interprétations données à celle-ci a
contribué à la multiplication des Églises
chrétiennes. S’il avait agi ainsi, Joseph Smith ne
serait alors qu’un théologien de plus parmi tous ceux
qui écrivirent de nombreux livres commentant et expliquant la
Bible. Joseph Smith n’est pas l’auteur du Livre de
Mormon, il en est seulement le traducteur.
Le
Livre de Mormon est un volume de saintes Écritures comparable
à la Bible ; il contient le récit des relations
entre Dieu et les anciens habitants du continent américain. Il
révèle la plénitude de l’Évangile
éternel. Ce livre fut écrit par de nombreux prophètes
dont les paroles furent abrégées et gravées par
le prophète-historien Mormon. Ces annales racontent l’histoire
de deux grandes civilisations : l’une venue de Jérusalem
en 600 av.J.-C. se sépara en deux nations, les Néphites
et les Lamanites. L’autre, arrivée beaucoup plus tôt,
à l’époque où le Seigneur avait confondu
la langue des hommes à la tour de Babel, vers 2200 av. J.-C.
est appelée Jarédites. Des milliers d’années
plus tard, ces civilisations furent détruites à
l’exception des Lamanites qui sont les ancêtres de
certains Indiens d’Amérique. L’événement
suprême relaté dans le Livre de Mormon est le ministère
personnel de Jésus-Christ parmi les Néphites peu après
sa résurrection.
On
peut douter de la réalité de la vision de Joseph Smith.
On peut douter de la réalité des visites de personnages
ressuscités. On peut douter de la façon dont les
plaques d’or sont arrivées entre les mains de Joseph
Smith. On peut douter de l’authenticité de celles-ci. On
peut douter du pouvoir que le jeune Joseph reçu pour les
traduire. On peut douter de tout ce qui est subjectif, mais comment
douter de la réalité matérielle de l’existence
du Livre de Mormon ? Il existe, c’est incontestable. Les plus
sceptiques d’entre les chrétiens peuvent le consulter à
leur gré. Les éminents théologiens peuvent le
lire. L’opinion du monde entier peut ne pas croire en la vision
de Joseph Smith, cela ne change rien au fait que le Livre de Mormon
est une réalité absolue. C’est la preuve
matérielle que quelque chose s’est réellement
produit autour de Joseph Smith.
Les
détracteurs de l’Église ont pendant longtemps
émis l’hypothèse selon laquelle le Livre de
Mormon n’était rien d’autre que le récit
d’une histoire inventée par Joseph Smith. Le littéraire
rendra caduque cette hypothèse car il rencontrera des styles
différents d'expression. L'ouvrage n'est pas l’oeuvre
d’un seul auteur mais d’une quinzaine d’écrivains,
chacun ayant un style littéraire particulier. Cette
explication correspond à la structure même du Livre de
Mormon, lequel est une compilation de différents récits
et témoignages relatifs, d'une part, à une période
d’environ mille ans (600 ans avant J.-C. jusqu’à
400 ans après J.-C.) et, d'autre part, à une période
plus longue s'agissant de l'histoire abrégée du peuple
de Jared qui trouve ses origines au moment de la destruction de la
tour de Babel.
En
outre, comment un jeune homme de vingt-trois ans (c’était
l’âge qu'avait Joseph Smith au moment de la traduction
des annales), issu d’une famille d’humbles paysans et
d’un niveau scolaire primaire, ou n'importe qui d'autre
d'ailleurs, que ce soit à son époque ou à la
nôtre, pouvait-il écrire un ouvrage aussi complexe ?
Pour juger de la difficulté d'une telle entreprise, que le
lecteur s'imagine qu'il va écrire, sur la seule base des
connaissances qu'il a actuellement, l’histoire d’une
ancienne civilisation comme celle du Tibet, s’étendant
sur une période allant de 2200 avant J.-C. à 400 ans
après, avec notamment le récit de deux nations
distinctes dont il faudrait décrire les cultures, les
institutions politiques, économiques, sociales et religieuses.
À cela, il faudrait ajouter, sans choquer le lecteur,
l’histoire de Jésus-Christ et son influence
quasi-permanente tout au long de 653 pages à raison d’une
moyenne de 400 mots par page (édition française 1998).
Il faudrait encore introduire quelque 180 nouveaux noms propres dont
la formation soit vraisemblable, sachant que Shakespeare n’en a
ajouté qu’une trentaine à la langue anglaise. De
plus, l’auteur devrait décrire des civilisations
inconnues au moment où il composait le récit. En effet,
à l'époque où Joseph Smith traduisait les
plaques d'or, les recherches archéologiques des civilisations
précolombiennes dont parle le Livre de Mormon étaient
quasi-inexistantes. Enfin, il faudrait écrire cette histoire
en 65 jours, temps que mit Joseph Smith pour traduire les annales,
tout en s’assurant d'éviter des déclarations
absurdes ou contradictoires.
Certains
théologiens avancent la thèse selon laquelle la Bible
se suffirait à elle-même en invoquant les versets 18 et
19 du chapitre 22 du livre de l’Apocalypse qui disent :
« Je déclare à quiconque entend les paroles
de la prophétie de ce livre : Si quelqu’un y ajoute
quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans
ce livre ; et si quelqu’un retranche quelque chose des
paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part
de l’arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans
ce livre ». Ces paroles bibliques sont censées
prouver que Dieu ne s’adressera plus à l’homme
après ces versets. C’est ignorer l’histoire même
de la mise en forme de la Bible qui est une compilation de livres
soigneusement choisis parmi d’autres afin d’en faire un
livre canonique défini. Ainsi, les versets précités
se réfèrent seulement au livre de l’Apocalypse.
S’il en était autrement, comment expliquer alors
l’avertissement similaire du verset 4 du deuxième
chapitre du Deutéronome qui précise : « Vous
n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en
retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de
l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris ».
Si l’on devait interpréter ce verset comme certains
interprètent les derniers versets du livre de l’Apocalypse,
il faudrait alors enlever de la Bible tout ce qui le suit et se
priver ainsi des deux tiers de l’ouvrage.
Le
fait que Joseph Smith ait restitué les plaques d’or à
l’ange qui les lui avait confiées trouble encore
l’esprit des plus critiques qui, pour y croire, auraient bien
voulu les voir. Il ne faut pas oublier que la religion est une
affaire de foi et que, sans la foi, elle devient une science exacte :
l’effort spirituel n’a alors plus raison d’être.
Tout comme les chrétiens du monde entier croient en la
véracité du contenu de la Bible dont ils n'ont jamais
vu l'ensemble des textes originaux, les Saints des Derniers Jours
croient en la véracité du Livre de Mormon en l'absence
des plaques d'or. En outre, si l'on avait les plaques, on ne serait
pas plus avancé. Il faudrait encore trouver un Champollion
pour les déchiffrer. En réalité, ce n'est pas la
détention des plaques qui constitue la preuve de
l'authenticité du Livre de Mormon, c'est son contenu dont
chacun peut juger.
Le
Livre de Mormon est la clef de voûte de l’Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours. S’il est
bien un ouvrage révélé par Dieu au jeune Joseph
Smith, alors ce dernier est nécessairement un prophète
au sens biblique du mot. Le récit de la vision qu’il eut
de Dieu le Père et de Jésus-Christ prend alors une
crédibilité certaine et, enfin, le rétablissement
de l’Église de Jésus-Christ en 1830 devient, pour
l’humanité, l’événement le plus
important depuis l’avènement du Christ.
La
doctrine de l’Église de Jésus-Christ
Tous
les points doctrinaux de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours ont été révélés
à des prophètes et rassemblés dans les livres
canoniques qui sont : la Bible (Ancien et Nouveau Testaments),
le Livre de Mormon, le livre intitulé « la Perle de
grand prix » (qui contient des points doctrinaux-clés,
comme la préexistence et la rébellion de Lucifer et de
ses anges) et le livre Doctrine et Alliances, ce dernier livre
contenant les révélations les plus récentes.
Grâce à ces livres canoniques, l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours est en mesure de
répondre aux questions fondamentales que se pose tout homme :
D'où venons-nous ? Quel est le but de notre vie sur cette
terre ? Que se passe-t-il à notre mort ?
La
vie pré-terrestre
L’homme
n’est pas le fruit du hasard mais l’élément
majeur d’un plan organisé. Il est la réunion de
deux composants, le corps et l’esprit. Le corps est la partie
biologique de l’être humain. L’esprit est la vie du
corps. Encore scientifiquement indéfinissable, l’esprit
est une réalité tout comme les ondes radio que l’on
ne voit pas. Cette dualité de l’être humain est
régulièrement mise en opposition lorsque les appétits
corporels sont freinés par ce que l’on appelle la
conscience. C’est parce que l’homme est doté d’un
code de valeurs indépendant du corps physique qu’il peut
contrôler la plupart de ses pulsions.
Le
corps physique est biologiquement créé par l’homme
et la femme, l’esprit est créé par des parents
d’un « autre monde ». Ainsi sommes-nous
enfants de deux familles : enfants de nos parents terrestres,
géniteurs de notre corps, et enfants de Dieu, créateur
de notre esprit. Le regroupement familial instinctif que nous
connaissons est une reproduction de ce que nous avons vécu
avec nos parents célestes. Nous avons passé un certain
temps auprès d’eux et acquis la connaissance qui nous a
permis de progresser dans différents domaines. Nous n'avions
alors pas besoin d'exercer notre foi puisque nous étions en
leur présence. Tous étaient ainsi frères et
sœurs. Nos parents célestes avaient un corps de chair et
d’os parfait dans le sens où la douleur, la maladie et
la mort n’avaient pas de pouvoir sur lui. Leurs enfants, quant
à eux, s'ils disposaient d’un corps d’esprit,
n’avaient pas de corps physique. Aussi était-il dans la
logique des choses qu’ils reçussent à leur tour
ce type de corps afin de devenir semblables à leurs parents.
La nécessité de venir dans un corps de chair et d’os
s’explique par le fait que l’esprit ne progresse
autrement qu’en passant par l’épreuve terrestre.
La conception même de l’esprit est, par définition,
insensible à la douleur physique, aux pulsions charnelles, aux
frustrations du handicap, au besoin de nourrir un corps, et aux
diverses tentations, humiliations et souffrances étroitement
liées à l’organisation biologique du corps.
Autant de choses que l’esprit devait apprendre à
maîtriser grâce au corps physique pour devenir semblable
au Père (Dieu).
Ainsi,
selon cette explication, chacun des hommes ici-bas est de naissance
divine, a vécu un certain temps en présence de ses
parents célestes, a acquis une certaine connaissance de la
vie, est venu sur terre pour prendre un corps de chair et d’os
afin de parfaire sa personnalité. Tout cela dans le but de
ressembler à son Père et de revenir auprès de
lui. N’est-ce pas ce que l’homme (père et mère),
à différents degrés, reproduit dans sa propre
cellule familiale ?
La
vie terrestre
Avant
de prendre un corps physique, chacun progressa selon l’attention
qu’il voulut bien porter aux enseignements du Père.
Certains restèrent fidèles à ses
recommandations, d’autres s’en éloignèrent
plus ou moins. Ceux qui restèrent fidèles progressèrent
à tel point que la nécessité d’apprendre
davantage en passant par la condition terrestre perdit de son
intérêt ; aussi, ceux-ci ne vinrent sur terre que
pour peu de temps, juste le temps de prendre un corps de chair et
d’os en prévision de la résurrection. Cette façon
de concevoir les choses donne une toute autre vision du décès
des nouveau-nés et des petits enfants. Ces derniers ont été
si fidèles auprès de leurs parents célestes que
l’épreuve terrestre est devenue inutile à leur
égard. Sans enlever le poids de la douleur de la perte d’un
enfant, cette explication amène une réponse
réconfortante et cohérente.
La
vie est le temps pour devenir meilleur et les épreuves sont le
moyen d'y arriver. Que représente le temps de la vie pour
celui qui a une vision éternelle de l'existence ? Cette
façon spirituelle de concevoir les choses permet de mieux
comprendre le plan de Dieu et la misère du monde. La vie
terrestre est un grand apprentissage pendant lequel le corps et
l’esprit sont réunis pour un temps limité. Il
convient pour l’esprit de croître en sagesse afin de
devenir semblable à Dieu. Malheureusement, ce sont les
appétits du corps temporel qui croissant plus vite engendrent
ainsi la misère du monde. Appétit du pouvoir, amour des
richesses, égoïsme et orgueil, tant de maux qui
provoquent leurs lots de drames et de malheurs. Ce n’est pas
l’indifférence de Dieu qui est mise en cause lorsque des
populations entières meurent de faim, mais bien l'utilisation
égoïste du libre arbitre de certains quant à la
répartition inégale des richesses de la terre et
l'exploitation de leurs semblables. Dans la vision éternelle
des choses, la richesse matérielle utilisée égoïstement
est un cadeau empoisonné pour celui qui la possède.
Tant qu’il ne connaîtra pas ou n’acceptera pas son
ascendance divine, l’homme agira selon ses impulsions. Il sera
alors égoïste, ami de l’argent, fanfaron, hautain,
blasphémateur, rebelle, ingrat, irréligieux,
insensible, déloyal, calomniateur, intempérant, cruel,
traître, emporté, jaloux, orgueilleux, pervers, menteur,
tricheur, grossier, coléreux et impudique (2 Thimotée
3:2-4).
M.Russell
Ballard, un des dirigeant de l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours, a dit : « Trop de gens
succombent aux pressions exercées par un monde saturé
de messages mauvais et de comportements immoraux. Ce qui était
autrefois impensable ou inacceptable est aujourd’hui chose
courante. La perspective du monde a tellement changé que ceux
qui choisissent de suivre des principes traditionnels de moralité
sont considérés comme étranges, presque comme
s’ils devaient justifier leur désir de garder les
commandements de Dieu. Une chose est cependant certaine : les
commandements n’ont pas changé. Que personne ne se
trompe à ce sujet. Le bien est toujours le bien. Le mal est
toujours le mal, même lorsqu’il est habilement revêtu
de respectabilité ou présenté de manière
politiquement correcte. »
En
vivant avec nos parents célestes en tant qu’esprits,
nous avons reçu un enseignement moral et religieux. Selon nos
choix et notre obéissance nous nous sommes qualifiés
pour l'épreuve terrestre. Durant cette épreuve physique
nous progressons tantôt vers le bien, tantôt vers le mal,
cela avec à notre libre arbitre. Les choix que nous faisons
durant cette vie, qu’elle soit courte ou longue, que nous
soyons pauvres ou riches, malades ou en bonne santé,
handicapés ou non, sont des choix qui auront nécessairement
des conséquences éternelles.
La
mort, la résurrection et le jugement.
Quelle
que soit sa situation, l'homme est destiné à mourir. La
naissance et la mort sont les deux seules égalités
absolues entre les hommes, ce qui se passe entre ces deux extrémités
génère la différence. Comme l'esprit a pris un
corps physique en naissant, il le quitte lorsqu’il meurt. Le
corps inanimé retourne à la poussière et
l’esprit rejoint le « monde des esprits »,
lieu où se retrouvent les êtres désincarnés.
Etant donné que tous n’ont pas eu les mêmes
comportements lors de cette expérience terrestre, les hommes
sont séparés : ceux qui ont eu une vie honorable
et les justes d'un côté, ceux qui ont délibérément
choisi d’être les disciples du mal de l'autre. Ceux qui
n'ont pas eu l'occasion de connaître le plan de leur Créateur
le recevront à ce moment-là, sachant que chacun a
toujours le choix d’accepter ou de refuser ce qui lui est
enseigné. Ainsi, tous les enfants de Dieu auront l’occasion
de connaître le plan de salut. Lorsque toute l’humanité
aura reçu la connaissance du plan de Dieu, que les choix
auront été fait, alors arrivera le moment de la
résurrection et du jugement final.
La
résurrection se définit par la réunion de
l'esprit et du corps ressuscité devenu parfait dans le sens où
la douleur, la maladie et la mort n’ont plus de pouvoir sur
lui. Si tous ressuscitent, les bons comme les méchants, si
tous deviennent éternels, tous n’ont pas le même
type d’éternité (voir 1 Corinthiens
15:22-23, 40-42). L’attitude des hommes déterminera leur
propre jugement, tel un miroir qui réfléchit l'aspect
de la personne. L’éternité devient alors soit une
éternité de bonheur auprès de nos parents
célestes accompagnés des êtres chers qui ont
suivi la même voie, soit une éternité bien
différente, avec des degrés de solitude, de remords et
d’angoisse à la mesure de ce que chacun aura été.
Dieu
savait que plusieurs de ses enfants seraient défaillants dans
l'obéissance et la perfectibilité, il prévit un
moyen pour chacun de se racheter.
Le
moyen de revenir : Jésus-Christ.
En
principe, l'homme qui commet un acte considéré comme
antisocial par la société est puni. Le transgresseur
est alors arrêté, jugé et condamné à
une peine. La peine peut prendre des formes diverses : elle peut
aller de la réprimande solennelle du juge à l’égard
d’un mineur jusqu'à la détention à
perpétuité. Dans certains pays même, la peine de
mort. Ainsi existe-t-il dans le conscient collectif la nécessité
de sanctionner celui qui cause du tort à autrui. Il semble que
la paix sociale soit à ce prix. Toute proportion gardée,
on retrouve ce schéma partout. Le salarié qui commet
une faute réelle et sérieuse sera licencié. Le
sportif qui se dope sera exclu. Le père de famille punira son
fils dès lors que ce dernier aura désobéi à
la règle familiale. En tout et partout il y a des règles
et des sanctions. Dans un tel système, la notion de justice
est incontournable. Règles, transgressions et sanctions
forment un tout indissociable où le pardon, la compassion et
la miséricorde semblent n'avoir pas beaucoup de place.
Qu’en
est-il de la « justice divine » ? Là
aussi, celui qui commet l’iniquité doit être
châtié. Le méchant, le menteur, le voleur et
l’assassin devront tous rendre des comptes à leur
Créateur, la justice divine fera son oeuvre. S’il en
était différemment, Dieu serait alors injuste et ne
pourrait plus être Dieu. Il existe néanmoins une
différence entre la justice des hommes et celle de Dieu. Elle
provient du fait que tous sont ses enfants, qu’il éprouve
pour chacun des sentiments particuliers d’amour, même à
l’égard des plus mauvais. Le juge, selon la loi des
hommes, se soucie peu de l’âme de celui qu’il
condamne, seule compte l’application de la loi. Quel est le
père qui, alors qu’il doit juger son propre fils, le
voyant sincèrement repentant, le cœur brisé et
l’âme déchirée, vaillant à réparer
ses fautes, ne fera pas preuve de compassion ? Pourtant, si
c’est un juge intègre, il devra prononcer la sanction.
Quel affreux dilemme ! Comment le résoudre ? S'il ne
semble pas y avoir de solution dans le système des hommes, le
plan de Dieu, quant à lui, en a prévu une : le
Sacrifice expiatoire de Jésus-Christ qui permet à la
justice et à l’amour de triompher.
Le
Sacrifice Expiatoire
Parce
que les hommes sont imparfaits et libres de choisir, tous pèchent
nécessairement et tous doivent subir le joug de la justice,
sauf si, par le sacrifice de sa vie, quelqu'un prend sur lui le poids
de la condamnation. Or, aucun homme ne peut sacrifier son sang pour
expier les péchés d’un autre. Si un homme commet
un meurtre, ôtera-t-on la vie de son frère pour le
punir ? La loi exige la vie de celui qui commet le meurtre, pas
celle d'un autre. Pourtant, Jésus-Christ est prêt à
payer le prix de la condamnation pour celui qui vient à lui.
C’est en ce sens qu’il y a sacrifice, expression parfaite
de l’amour d’un Père qui offre son Premier-Né
pour le salut de ses enfants. C’est aussi l’expression
parfaite de l’altruisme d’un fils aîné qui
accepte ce grand sacrifice pour l’amour de ses frères et
sœurs et celui de son Père. Ainsi, la miséricorde
de cette expiation satisfait aux exigences de la justice. C’est
en ce sens que Jésus-Christ est le Sauveur des hommes, car il
prend sur lui le poids de la culpabilité et des remords de
ceux qui viennent à lui. Celui qui vient vers lui en se
repentant est de ce fait exempté du châtiment et déclaré
innocent par le pardon.
Le
sacrifice expiatoire de Jésus-Christ peut paraître une
théorie abstraite, mais de réels effets spirituels en
découlent. Celui qui l’accepte avec foi et se rapproche
des enseignements de Jésus-Christ constate un véritable
changement dans sa vie. Il obtient le pardon spirituel, son âme
est élevée et sa vie s'enrichit d'un sens nouveau.
Telle est la Doctrine de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours. C’est pour enseigner ces merveilles
que Jésus-Christ est venu lui-même parmi les siens.
C’est pour que ce plan soit connu de tous qu’il a
organisé son Église des premiers jours. C’est
pour qu’il se réalise qu’il a accepté de
prendre sur lui les péchés du monde. C’est pour
permettre la résurrection des morts qu’il est
ressuscité. C’est pour partager tout cela aujourd’hui
qu’il a rétabli son Église dans les derniers
jours.
L’organisation
de l’Église de Jésus-Christ
Jésus-Christ
existait avant son Église. C’est pour que son message
soit connu de tous qu'il organise une « Église ».
C'est une institution et un moyen, non le coeur de l’Évangile.
Elle n’a de sens que si elle favorise l’épanouissement
de l’âme. L’Église doit être à
la disposition des gens afin de leur donner ce dont ils ont besoin
pour revenir en présence de leur Créateur.
Lorsque
Joseph Smith reçut la mission de rétablir « toutes
choses », l’une d’elles était le
rétablissement de l’Église primitive. Choisi
comme premier prophète contemporain, Joseph appela douze
hommes qui devinrent le nouveau collège des douze apôtres.
Ainsi, dès 1830, avec le soutien de douze apôtres, un
prophète de Dieu dirigeait l’Église de
Jésus-Christ. Par ailleurs, un collège de soixante-dix
hommes fut constitué à l'image de celui qu'organisa
Jésus-Christ au midi des temps (Luc 10:1). Ces
« soixante-dix » ont pour tâche de
diriger l'Église dans le monde entier. Cette organisation
continue ainsi depuis ce temps. Aujourd'hui, un prophète
vivant dirige toujours l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours. Dans sa mission, il est aidé
par deux apôtres. Ensemble, ils forment la Première
Présidence de l’Église. Vient ensuite le Collège
des douze apôtres dont la tâche essentielle est de rendre
témoignage du Sauveur dans le monde entier. Pour aider ce
collège d’apôtres, des collèges de
« soixante-dix » sont créés. Ces
hommes sont choisis pour organiser et diriger le développement
de l’Église dans toutes les régions du monde. On
les appelle également les « Autorités
générales ». Vient ensuite une
circonscription géographique plus petite qui regroupe
généralement une dizaine de paroisses et que l’on
appelle un « pieu », du mot pieu, pièce
de bois que l’on enfonce dans la terre pour soutenir une tente
(Ésaïe 54:2). La tente de l'Éternel étant
dans ce cas l’Église. Un pieu est dirigé par un
président de pieu et deux conseillers. Enfin, localement,
chaque paroisse est dirigée par un Evêque accompagné
dans sa tâche par deux conseillers, l’ensemble des trois
hommes forme l'épiscopat de la paroisse.
En
1844, Joseph Smith fut assassiné par la populace qui
l’accusait d’être un faux prophète. Qui
allait alors diriger l’Église ? En fait, tout comme
Pierre, le doyen des apôtres des premiers jours, prit la
direction de l’Église après le départ du
Sauveur, Brigham Young, le doyen des apôtres des derniers
jours, prit la direction de l’Église après Joseph
Smith. La succession dans la présidence de l'Église
s'établit ainsi depuis Joseph Smith. Cette succession à
l’autorité ecclésiastique est d’un intérêt
particulier lorsqu’on sait que les chefs religieux des Églises
chrétiennes traditionnelles sont élus par leurs pairs.
Au sein de l’Église de Jésus-Christ des saints
des derniers jours, celui qui est le doyen des apôtres, au
moment de la mort du prophète, devient le nouveau
prophète/président de l’Église. En fait,
personne ne sait aujourd’hui qui sera le doyen des apôtres
au moment de la mort du prophète, le doyen actuel pouvant
décéder avant le prophète. Le choix du président
de l’Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours n’appartient pas aux hommes religieux via
l’élection, mais bien à Dieu lui-même,
selon le temps de vie qu’il accorde à l’homme.
Ainsi sont exclues toutes formes de spéculations, de luttes
pour le pouvoir, d’alliances électoralistes, de conflits
de personnes, de malveillances procédurales, de groupes
partisans, de déchirures psychologiques et de déceptions
personnelles. C’est ce type même de succession à
l’autorité suprême de l’Église qui
fait d’elle un fait religieux hors du commun, d’autant
que cette pratique tranche avec ce que le monde chrétien
connaît traditionnellement.
Une
autre grande différence se trouve être l’absence
de clergé rémunéré. En effet, depuis le
président de l’Église jusqu’à
l’évêque, en passant par les apôtres, les
« soixante-dix » et les présidents de
pieu, tous ceux qui ont en charge le devenir de l’Église
sont des volontaires bénévoles. Bien qu'indemnisés
des frais engendrés par leur mission, aucun décideur
n’est rémunéré. Par ailleurs, chaque
fidèle, dans la mesure où il s’efforce de suivre
les principes de l’Évangile, peut être amené
à prendre en charge des responsabilités plus ou moins
importants au sein de l'Église. Ainsi, une femme pourra servir
comme dirigeante générale des jeunes filles pour
l’ensemble de l’Église, sera responsable des
femmes seules de sa paroisse, instructrice dans une classe d’éveil
spirituel auprès des enfants ou encore s’occupera de
scoutisme féminin. Un homme, sans être diplômé
de théologie, pourra être appelé à servir
comme Evêque de sa paroisse, ou secrétaire ou encore
instructeur d'un cours de l'Évangile. Ainsi, la plupart des
fidèles sont acteurs de la vie de l'Église. Au-delà
du prophète et des apôtres qui sont appelés à
vie à servir bénévolement, tous les autres le
sont pour une durée déterminée. Ainsi, une
personne assumera différentes responsabilités pour un
temps alors même qu’elle est mariée, qu'elle a une
charge de famille et une activité professionnelle. En
revanche, il convient de noter la place privilégiée qui
est donnée au mariage à l’égard des postes
à responsabilité, cela contrairement à la
plupart des Églises traditionnelles, où le célibat
est la condition essentielle. Enfin, tout fidèle a la faculté
d’accomplir certains sacrements qui, dans la plupart des
Églises, sont réservées au seul clergé.
Par exemple, un père de famille pourra baptiser lui-même
ses propres enfants dès lors qu'il s'efforcera de respecter
les principes de l'Église. C’est l’ensemble de ces
particularités qui donne à l’Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours une vitalité
hors du commun, où chacun de ses fidèles a le réel
sentiment de participer, personnellement, à une oeuvre
merveilleuse.
Au-delà
de sa surprenante origine, au-delà de la cohérence de
sa doctrine, au-delà de son organisation originale, où
l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours trouve-t-elle les moyens économiques pour fonctionner ?
Avec
les dix commandements que Dieu donna à Moïse, que la
plupart des chrétiens connaissent, l’Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours reçut le
commandement de payer la dîme. La façon dont l'argent
est perçu est décrit dans les Écritures comme un
principe religieux. Il n'y a pas de collecte, la dîme est une
loi ancienne acceptée par les saints des derniers jours comme
un commandement. La Bible témoigne à plusieurs reprises
de la pratique de cette loi (Malachie 3:8-12). Abraham payait déjà
la dîme à Melchisédek (Genèse 14:20) ;
Jacob fit alliance de donner la dîme à Dieu (Genèse
28:22) et Moïse commanda aux enfants d’Israël qu’ils
donnent la dîme à l’Éternel (Lévitique
27:30-34). Pour un saint des derniers jours, payer la dîme
consiste à remettre à l’Église un dixième
de ses revenus.
Deux
principes gouvernent l’application du principe de la dîme.
Le premier est d’ordre spirituel : en nous créant
et en organisant cette terre, Dieu nous a tout donné. Le
principe de la dîme consiste à apprendre à se
détacher des choses matérielles en donnant une partie
de ce que l’on possède au profit des autres. Le deuxième
est d’ordre matériel : il permet à chacun de
contribuer au développement de l’Église. Grâce
à la dîme des fidèles il est possible de
construire des églises (400 nouveaux lieux de culte par an),
de les entretenir et de payer les frais afférents à
leur utilisation, tels que le chauffage et l'électricité ;
d'éditer des ouvrages pédagogiques et de les distribuer
gratuitement aux fidèles ; de gérer des
établissements scolaires, notamment l'Université
Brigham Young à Provo (Utah) la plus grande université
privée d'Amérique financée par une Église,
avec une population de plus de 28.000 étudiants. Avec d'autres
fonds à vocation humanitaire qu'elle récolte auprès
de ses fidèles (le don de jeûne), l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours apporte une aide
conséquente aux victimes des guerres, des séismes, des
inondations, des sécheresses et d'autres désastres.
Elle participe à cette œuvre caritative avec bon nombre
d'organisations non gouvernementales telles le Secours catholique, le
Mercy Corps International, la Croix-Rouge américaine, le
Croissant Rouge, l'Armée du Salut, l'Habitat for Humanity et
d'autres groupes de par le monde. Au cours de l'année 1999,
l'Église a envoyé une aide humanitaire en participant à
829 projets dans 101 pays, donnant 11,2 millions de dollars en argent
liquide et 44 millions de dollars en matériel, soit un total
de 55,2 millions de dollars (Gordon B. Hinckley -Magazine « Liahona »
août 2000-).
Il
n'y a pas d'obligation, pour un membre de l'Église, de payer
la dîme. Chacun dispose de l’entière liberté
de le respecter ou non. Un saint des derniers jours qui ne paie pas
sa dîme à l'Église en reste membre. Tout comme le
denier du culte et les quêtes, propres à d'autres
Églises, sont des dons volontaires, chacun apprécie le
don de la dîme selon son degré de foi. Charge au croyant
de donner ou non le denier du culte ou la dîme. À
combien s’élèvent les exigences financières
pour un saint des derniers jours ? À rien, si celui-ci n’a
pas acquis la conviction personnelle que la dîme est un
commandement de Dieu, au même titre que les Dix commandements.
À un dixième de ses revenus s’il pense que c’est
une bonne chose pour sa progression spirituelle et le soutien
matériel de l’Église.
Une
telle organisation des hommes et des biens animée par la foi
en Jésus-Christ et l’espérance de la vie
éternelle en famille, éclairée par la révélation
d’un prophète vivant est nécessairement promise à
une croissance certaine.
Conclusion
La
vision du jeune Joseph Smith, le Livre de Mormon, la doctrine du
sacrifice expiatoire de Jésus-Christ associée au salut
de l’âme et à la famille éternelle, une
organisation sur le modèle de l’Église primitive,
sont autant de choses nouvelles qui sortent de l’ordinaire
traditionnel chrétien. Des faits étonnants qui ne
passent pas inaperçus et poussent nécessairement le
commun des croyants à se poser des questions.
Le
succès grandissant de l'Église repose essentiellement
sur la clarté de sa doctrine, notamment à l’égard
des questions essentielles que se pose l’humanité :
d’où venons-nous ? Quel est le but de la vie ?
Y a-t-il une vie après la mort ? Nombre de religions
répondent partiellement et différemment à ces
questions, il semble que seule l’Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours y réponde pleinement de façon
cohérente. D’autant plus qu’elle affirme être
en possession de l’Évangile éternel contenu dans
le Livre de Mormon, et être guidée par un prophète
vivant.
Si,
en effet, le Livre de Mormon est bien ce qu'il prétend être,
à savoir l'histoire vraie d'un certain nombre de civilisations
précolombiennes, la plupart du temps guidées par des
prophètes, au même titre que ceux qui guidèrent
les Hébreux, alors Joseph Smith, celui-là même
qui reçu les plaques d'or desquelles est issu le Livre de
Mormon, est un être spécial, tout comme le furent les
prophètes bibliques. Si tel est le cas, alors l’Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours est un fait hors
du commun et, en même temps, une Église amenée à
devenir la prochaine religion mondiale.