Pourquoi nous sommes ici

 

 

 

John Morgan (1842-1894) 


Membre des soixante-dix de 1875 à 1884

Membre de la Présidence des soixante-dix de 1884 à 1894

 

 

 

 

     Un Créateur sage doit avoir eu en vue quelque grand objectif en créant la terre et en y plaçant ses enfants pour qu'ils y passent certaines épreuves. Il est nécessaire de connaître cet objectif du Créateur pour permettre à la famille humaine de bien remplir son rôle. Examinons ce qu'il avait en vue.

 

     Une des raisons du passage de l'homme sur la terre est d'obtenir un corps de chair et d'os.

 

     Il lui est nécessaire d'apprendre par une expérience réelle la différence qu'il y a entre le bien et le mal.

 

     Comme Dieu l'a dit de nos premiers parents : « Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal » (Gen. 3:22).

 

     Il est nécessaire que l'homme goûte l'amer pour lui permettre d'apprécier le doux. Un homme doit d'abord ressentir les effets de la maladie avant de pouvoir apprécier pleinement la grande faveur de la santé. Il doit connaître les effets de la douleur avant de pouvoir jouir de son immunité à leur égard. Il doit ressentir l'influence et la puissance de la mort avant de pouvoir apprécier la vie éternelle. Il doit comprendre les effets du péché avant de pouvoir jouir du repos promis aux fidèles.

 

     Il y a beaucoup d'expériences que l'homme peut gagner dans la chair, qu'il ne pourrait obtenir ailleurs.

 

     Il y a des ordonnances à accomplir et des unions éternelles à perfectionner qui, dans la sage politique du grand Créateur, doivent être effectuées ici-bas. Le baptême pour la rémission des péchés et le mariage pour l'éternité figurent parmi les principaux devoirs dévolus à l'homme pendant la durée de son existence sur la terre. Le devoir de l'homme ne consiste pas seulement à prendre soin de lui seul, à négliger égoïstement son semblable et à chercher la gloire du monde au détriment du prochain, mais plutôt à garder les commandements de Dieu et à aimer ses semblables (voir Ecc. 12:13 ; Matt. 22:36-40). « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-Ie de même pour eux » (Matt. 7:12).

 

     Ceci est la Règle d'Or qui doit gouverner les hommes dans cette vie.

 

     En résumé, l'homme doit se préparer à une exaltation future dans les éternités à venir. Il est appelé à « travailler pour son salut avec crainte et tremblement » (voir Phil. 2:12).

 

     Le travail accompli par l'homme dans cette vie aura son influence dans celle à venir. Par l'obéissance aux principes de l'Évangile de Jésus-Christ, il se prépare pour la grandiose et glorieuse exaltation réservée à ceux qui adorent Dieu en esprit et vérité.

 

     Comme Jésus le dit à ses apôtres : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. . . Je vais vous préparer une place » (Jean 14:2).

 

     Ayant ainsi appris pourquoi nous sommes ici, examinons maintenant quelle est la nature des devoirs que nous devons remplir.

 

La foi

 

     Pour permettre à un homme de réaliser un travail quelconque, il faut qu'il ait foi dans le résultat final de son travail. Aucun fermier ne planterait sans l'espoir d'une récolte ; aucun bâtisseur ne construirait s'il n'espérait habiter son oeuvre ; aucun spéculateur n'investirait s'il n'espérait augmenter ses moyens ; aucun voyage ne serait entrepris s'il n'y avait l'espoir de parvenir à destination. De même, seuls ceux qui ont foi que leur obéissance sera suivie de bénédictions obéissent aux commandements de Dieu.

 

     Ayant cette idée à l'esprit, nous pouvons comprendre l'affirmation de l'apôtre Paul aux Hébreux : « Or, sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Héb. 11:6).

 

     Nous trouvons les applications pratiques du principe de la foi dans les nombreux cas de guérisons accomplies par notre Sauveur.

 

     « Ta foi t'a sauvé » (Matt. 9:22 ; Luc 17:19 ; 18:42) faisait-il souvent remarquer à ceux qu'il guérissait, et nous le trouvons parlant aux apôtres dans les termes les plus forts au sujet de leur manque de foi. À une certaine occasion ils lui posèrent la question : « Pourquoi n'avons-nous pu chasser ce démon ? » et Jésus leur répondit : « C'est à cause de votre incrédulité. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible » (Matt. 17:19,20).

 

     Nous lisons encore : « Et il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur incrédulité » (Matt. 13:58) ou, en d'autres termes, ils n'avaient pas foi dans son affirmation qu'il était le Messie ; en conséquence, ils furent privés de bénédictions qui comblèrent ceux qui avaient la foi.

 

La foi et les signes

 

     Nous entendons souvent aujourd'hui le même cri que celui qui frappait les oreilles de Jésus : « Maître, nous voudrions te voir faire un miracle ». Il leur répondit : « Une génération méchante et adultère demande un miracle » (Matt. 12:38,39).

 

     Ce qui était vrai pour la génération l'était aussi pour l'individu et ce qui était vrai alors l'est encore maintenant, ce qui place les solliciteurs de miracles dans une situation fort peu enviable, il est vrai, mais où ils se trouvent sans aucun doute à bon droit. On ne produit pas la foi en cherchant un miracle, mais pour employer les paroles de Paul : « Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ » (Rom. 10:17).

 

     Après la mort et la résurrection de Jésus, il laissa ce grand test de la foi pour servir de guide à toutes les générations futures :

 

     « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru » (c'est-à-dire, qui ont la foi) : « En mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris » (Marc 16:17,18).

 

     Mais, dira-t-on, n'était-il pas entendu que ces dons et bénédictions devaient être limités au temps des apôtres et aux apôtres eux-mêmes ? Lisez encore : « qui accompagneront ceux qui auront cru », et voyons le verset précédent qui dit : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé » (Marc 16:16).

 

     Si vous limitez aux jours des apôtres les signes qui accompagnent le croyant, vous devez aussi limiter le salut à ce jour-là. Mais il en est aujourd'hui comme au temps où Paul écrivait aux Hébreux : « Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu'à eux ; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu'elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l'entendirent » (Héb. 4:2).

 

     Cultiver ce principe de foi est le premier pas dans les devoirs que nous devons remplir en cette vie. Le second pas, c'est le repentir.

 

Le repentir

 

« Revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions, afin que l'iniquité ne cause pas votre ruine » (Éz. 18:30). « Que le méchant abandonne sa voie » (És. 55:7). « Repentez-vous . . . chacun de VOUS » (Actes 2:38). « Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également » (Luc 13:3).

 

     Nous comprenons que le repentir ne consiste pas à déplorer les péchés commis pour ensuite répéter le même péché ou un autre péché tout aussi odieux. Il consiste, ainsi que l'explique l'admonition d'Ézéchiel, en ce que le peuple cesse de faire le mal, abandonne ses pratiques diaboliques et marche dans la voie de la droiture, de la vertu et de la vraie sainteté.

 

     « En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort » (2 Cor. 7:10).

 

     Nous pensons que la tristesse du monde à laquelle il est fait allusion ici est l'habitude trop générale de pleurer, de gémir et de se lamenter sur nos fautes et de continuer par la suite les mêmes pratiques.

 

     Le troisième pas à faire par l'homme dans cette vie pour assurer son salut dans le monde éternel est d'être baptisé.

 

Le baptême

 

     « Celui qui croira (c'est-à-dire qui aura la foi) et qui sera baptisé sera sauvé (Marc 16:16).

 

     Telle est l'affirmation énergique de notre Sauveur. De nouveau, nous trouvons que l'homme tomba sous la condamnation en refusant d'obéir à ce commandement. « Mais les pharisiens et les docteurs de la loi, en ne se faisant pas baptiser par lui, ont rendu nul à leur égard le dessein de Dieu » (Luc 7:30).

 

     Ainsi, le monde d'aujourd'hui se trouvera à la fin sous cette condamnation pour avoir refusé de souscrire à ce principe de l'Évangile : « En vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:5).

 

     Paul, écrivant aux Hébreux, dit : « C' est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains » (Héb. 6:1,2).

 

     Voici rassemblés quatre principes, tous également importants, tous également nécessaires et tous requis de nous par ces lois immuables et éternelles de vérité et de justice, par lesquelles les mondes seront gouvernés et par lesquelles nous pouvons retourner en la présence de Dieu, et demeurer avec ceux qui sont justes, fidèles et purs à toutes les époques du monde.

 

     Le quatrième pas qu'il est nécessaire à l'homme d'accomplir dans cet état d'épreuves est de recevoir le Saint-Esprit par l'imposition des mains.

 

L’imposition des mains

 

     L'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit est un principe communément ignoré du monde chrétien, bien que clairement enseigné dans les Écritures.

 

     Pierre et ses frères des douze apôtres avaient, sans aucun doute, été tous baptisés et s'efforçaient de mener une vie sainte pendant leur association avec Jésus. Cependant, peu de temps avant son ascension, Jésus leur dit : « Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut. Il les conduisit jusque vers Béthanie et, ayant levé les mains, il les bénit » (Luc 24:49,50).

 

     Nous trouvons une explication complémentaire de cette manière d'obtenir ce don et cette bénédiction dans les Actes des Apôtres, où Jésus leur recommanda « de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé », leur dit-il. « Car Jean a baptisé d'eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes 1:4,5).

 

     En prenant le récit du ministère de Philippe en Samarie, nous apprenons qu'après avoir exercé suffisamment leur foi pour provoquer leur repentir, les Samaritains avaient été baptisés par les mains de Philippe.

 

     « Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent le Saint-Esprit. Car il n'était encore descendu sur aucun d'eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint-Esprit » (Actes 8:14-17).

 

     Nous attirons également l'attention du lecteur sur le récit de la visite de Paul aux saints baptisés d'Éphèse, et sur sa demande les concernant : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru ? » Ils répondirent : « Nous n'avons pas même entendu dire qu'il y ait un Saint-Esprit . . . ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint- Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient » (Actes 19:2-6).

 

     Nous en avons certainement dit assez pour établir clairement le fait que le don du Saint-Esprit était jadis obtenu par l'imposition des mains de ceux qui en détenaient l'autorité. Nulle part, nous ne trouvons que cet ordre a été supplanté ou annulé. Au contraire, les apôtres ont parlé en termes énergiques contre toute innovation dans les formes établies que Jésus leur avait enseignées.

 

     Paul, écrivant aux Galates, parle de ceux qui déformaient l'Évangile – en enseignant par exemple que l'imposition des mains n'est pas nécessaire ou qu'elle est périmée – et dit : « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème » (Galates 1:8).

 

     Le lecteur a maintenant examiné la période d'épreuves où il vit actuellement, et, suivant les paroles de notre Sauveur : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand » (Jean 10:1).

 

 

Source : Plan of Salvation (1881), édité sous forme de brochure en anglais et en français jusqu'au milieu des années 1980