La
conscience du divin, but suprême de la vie
David
O. McKay
Nous avons volontairement omis les extraits de poèmes anglais cités par l'auteur
Un
jour on a demandé à Joseph Smith, le prophète,
quelle était la force de Sion. Il a répondu : «
La force de Sion est de détenir le pouvoir de la prêtrise.
»
Frères, vous rayonnez de ce pouvoir. Personne ne peut être en
votre présence, vous qui remplissez cet édifice et
représentez des milliers d'autres détenteurs de la
prêtrise de l'Église, sans ressentir une profonde
gratitude pour l'occasion d'être en votre compagnie. Que Dieu vous
bénisse !
La
Sainte-Cène
Je
voudrais, ce soir, dire quelques mots à propos de
l'administration de la Sainte-Cène. Je n'ai pas l'intention de
répéter l'excellent discours prononcé hier par
Marion G. Romney sur le même sujet, mais si je peux bénéficier
de l'esprit de cette réunion et de l'inspiration du Seigneur,
je vais compléter ce qu'il a dit.
Le
plus grand réconfort dans cette vie est l’assurance
d’avoir une relation étroite avec Dieu.
Je parle à des hommes qui ont déjà vécu
cela. La
Sainte-Cène devrait être le moment de prendre conscience
de cette relation. Le Seigneur Jésus, dans la nuit où
il fut livré, prit du pain « et, après avoir
rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est
rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même,
après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette
coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire
de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que
vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la
mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. C’est
pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur
indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.
Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi
il mange du pain et boive de la coupe. »
(1 Corinthiens 11: 23-28)
Dans
l’Église du Christ, aucune ordonnance n’est aussi
sacrée que la Sainte-Cène. Elle a été
inaugurée juste après que Jésus
et les Douze ont pris leur dernier repas et les saints des premiers
jours ont suivi cette coutume. Ils ont mangé avant
d'administrer la Sainte-Cène, mais cette coutume a par la
suite été abandonnée lorsque Paul a recommandé
aux saints de prendre leur repas chez eux afin que, lorsqu'ils se
retrouvaient pour le culte, ils le fassent pour prendre la
Sainte-Cène en souvenir de la vie et en particulier de la mort
de leur Seigneur.
Le
but de la Sainte-Cène
L’ordonnance
de la Sainte-Cène revêt trois aspects fondamentaux. Le
premier est le discernement personnel. C’est l’introspection.
« Faites-ceci en mémoire de moi », cependant nous
devons prendre la Sainte-Cène dignement, en examinant chacun
notre dignité.
Deuxièmement,
on contracte une alliance, une alliance plus encore qu’une
promesse. Certains d'entre vous ont eu
l'occasion de lever la main, ou si vous êtes en Angleterre lors
de la signature d'un document, vous mettez la main sur la Bible pour
signifier la valeur de votre promesse ou du serment que vous prêtez.
Cela indique le caractère sacré d'une alliance. Rien
n’est plus important dans la vie que cela.
Tant que les nations ne comprendront pas la valeur des alliances et
des promesses et ne se conduiront pas en conséquence, elles
n'auront que peu de confiance entre elles. Leurs représentants
auront des soupçons et des doutes et leurs accords seront
signés sur papier, parce qu'ils ne font pas confiance à
la parole donnée. Une
alliance, une promesse, doit être aussi sacrée que la
vie. Ce principe est implicite chaque dimanche quand nous prenons la
Sainte-Cène.
Troisièmement,
il y a une autre bénédiction : la conscience de notre
relation étroite avec le Seigneur. C’est l’occasion
de communier avec soi et avec le Seigneur. Nous nous réunissons
dans la maison qui lui est consacrée ; nous la lui avons
dédiée ; nous l’appelons sa maison.
Eh
bien, vous pouvez être assurés qu’il sera présent
pour nous inspirer si nous venons prêts à le rencontrer.
Nous ne sommes pas prêts à le rencontrer si nous entrons
dans cette salle en pensant à notre métier ou pire, si
nous entrons dans ce lieu de culte avec de la haine pour notre
prochain ou de l’inimitié et de la jalousie envers les
autorités de l’Église. Assurément personne
ne peut espérer entrer en communion avec le Père en
nourrissant de tels sentiments. Ces sentiments sont si étrangers
au culte et si étrangers surtout à l’acte de
prendre la Sainte-Cène.
La
valeur de la méditation
Je
pense que nous
accordons trop peu de valeur à la méditation, qui est
un principe de piété. Dans le culte, il y a deux
aspects : L’un est la communion spirituelle qui résulte
de notre méditation personnelle, l’autre, ce que l’on
apprend des autres, surtout de ceux qui ont autorité pour nous
guider et nous instruire. Des ces deux aspects, le plus profitable
personnellement est la méditation. La méditation est le
langage de l’âme. On la définit comme « une
forme de piété privée, ou un exercice spirituel,
consistant en une réflexion profonde et continue sur un thème
religieux ». La méditation est une forme de prière.
La
méditation est l’une des portes les plus secrètes
et les plus sacrées pour entrer en présence du
Seigneur. Jésus nous en a montré l’exemple. Dès
son baptême et son approbation par le Père qui a dit : «
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute
mon affection » (Matthieu 3:17), Jésus s’est
retiré sur ce qu’on appelle maintenant la montagne de la
Tentation. J’aime la considérer comme la montagne de la
méditation où, pendant les quarante jours de jeûne,
il a été en communication avec lui-même et avec
son Père, et a réfléchi à la
responsabilité de sa grande mission. Grâce à
cette communion spirituelle, il a reçu la force qui lui a
permis de dire au tentateur : « Retire-toi, Satan ! Car il est
écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras
lui seul. » (Matthieu 4:10)
Avant
de donner aux Douze le
beau sermon sur la montagne, il est resté seul pour communier
avec son Père. Il a fait de même après ce jour de
sabbat bien occupé, quand il s’est levé de bonne
heure après avoir passé la nuit chez Pierre. Pierre a
sans aucun doute trouvé la chambre d’hôtes vide.
Les disciples ont cherché [Jésus], et l’ont
trouvé seul. C’est ce matin-là que Pierre a dit :
'Tous te cherchent' (Marc 1:37). Là encore, après avoir
nourri les cinq mille personnes, Jésus a dit au Douze de
renvoyer la foule, mais il est allé chercher la solitude dans
la montagne. L’historien raconte : 'comme le soir était
venu, il était là seul' (Matthieu 14:23). La méditation
! La prière !
J'ai
lu un livre écrit par un homme très sage, dont j'ai
oublié le nom, qui contenait un chapitre important sur la
prière. L'auteur n'était pas membre de l'Église,
mais avait manifestement le désir de rester en étroite
communion avec Dieu, et il voulait trouver la vérité.
Entre autres choses, il a écrit, en substance :
«
Dans une prière secrète, entrez dans la pièce,
fermez la porte, abaissez les stores et agenouillez-vous au centre de
la pièce. Pendant environ cinq minutes, ne dites rien. Pensez
simplement à ce que Dieu a fait pour vous, à vos plus
grands besoins spirituels et temporels. Lorsque vous ressentez cela
et que vous sentez sa présence, déversez-lui votre âme
en remerciement. »
La
Sainte-Cène, moment de communion avec Dieu
Je
crois que le court instant de l’ordonnance de la Sainte-Cène
est l’une des meilleures occasions que nous ayons de méditer.
Pendant cet instant sacré, il ne devrait rien se faire qui
détourne notre attention de l’objectif de cette
ordonnance.
Dans
l’une des réunions les plus mémorables à
laquelle j’aie jamais assisté, on bénissait la
Sainte-Cène pour plus de huit cents personnes ; pendant
l’ordonnance on n’entendait rien d’autre que
l’horloge : huit cents âmes, dont chacune a eu au moins
l’occasion de communier avec Dieu. Il n’y avait aucun
sujet de distraction, ni orchestre, ni chant ni discussion. Chacun a
eu l’occasion de faire son examen de conscience et de méditer
sur sa dignité ou son indignité pour prendre la
Sainte-Cène. Chacun a eu l’occasion de se rapprocher de
son Père céleste. C’est à cela qu’il
faut tendre !
Frères,
nous vous recommandons d'entourer cette
ordonnance sacrée de plus de recueillement, d’un ordre
parfait, afin que quiconque vient dans la maison de Dieu puisse
méditer sur sa bonté et exprimer en silence et en
prière sa reconnaissance pour la bonté de Dieu. Que la
Sainte-Cène soit une expérience pendant laquelle les
personnes venant adorer Dieu essaient au moins de se rendre compte
qu’elles ont la possibilité de communier avec lui.
Ce
genre de communion a produit de grands événements dans
l’Église grâce à la réceptivité
de l’âme à l’inspiration du Tout-Puissant.
Je sais que cette réceptivité est réelle. Le
président Woodruff avait ce don-là dans une large
mesure. Il était réceptif ; il connaissait le murmure
doux et léger auquel certains sont encore étrangers.
Vous découvrirez que, lorsque ces moments particulièrement
inspirants se présentent, vous êtes seul avec vous-même
et avec Dieu. Ils se présentent probablement à vous
lorsque vous avez une grande épreuve, lorsque votre route est
barrée, que vous avez l’impression d’être
devant un obstacle insurmontable ou que vous avez le cœur lourd
à cause d’une expérience tragique. Je le répète,
le plus grand réconfort qui puisse nous être apporté,
c’est de ressentir que nous communions avec Dieu.
Le
témoignage de mon père
Nous
recevons de grands témoignages dans ces moments-là.
C'est exactement ce qui est arrivé à mon père
dans le nord de l'Écosse lorsque, comme je l'ai déjà
dit à certains d'entre vous, il a prié Dieu de le
débarrasser de l'esprit de tristesse et de découragement
qui le submergeait.
Après
une nuit d'inquiétude et d'agitation, il se leva à
l'aube et se rendit dans une grotte au bord de la mer du Nord. Il
s'était déjà rendu à cet endroit pour
prier. Là, alors que les premières lueurs du matin
apparaissaient au-dessus de la mer, il épancha son âme à
Dieu comme un fils faisant appel à son père. La réponse
vint en ces termes : « Témoigne que Joseph Smith est un
prophète de Dieu ! » La cause de son découragement
apparaissant soudainement dans son esprit, il dit à haute voix
: « Seigneur, il suffit ! »
Il
y en a parmi vous qui ont connu mon père et peuvent témoigner
de son intégrité et de son honnêteté. Un
témoignage de ce genre est d'une valeur inestimable.
Ces
prières privées, ces moments graves de méditation,
ces aspirations de l'âme à ressentir la présence
de Dieu, tel est le privilège de ceux qui détiennent la
Prêtrise de Melchisédek.
Éliminer
les pensées perturbantes
Je
sais que certains d'entre vous se disent que la musique contribue à
ce sentiment de communion. Quand
vous y réfléchissez, vous vous rendez compte que
pendant l’ordonnance de la Sainte-Cène, rien n’est
aussi important que de se souvenir de notre Seigneur et Sauveur, rien
n’est aussi digne d’attention que la valeur de la
promesse que nous faisons. Pourquoi devrions-nous nous laisser
distraire ? Y a-t-il une chose plus sublime ?
Là, en présence
les uns des autres et devant notre Père, nous attestons que
nous sommes disposés à prendre sur nous le nom du
Christ, que nous nous souviendrons toujours de lui, toujours, et que
nous garderons les commandements qu’il nous a donnés.
Est-il possible, à vous ou à qui que ce soit de vivant
qui réfléchit un moment, de nous présenter
quelque chose de plus sacré ou de plus profond ? Si nous
prenons la Sainte-Cène par automatisme, nous ne sommes pas
honnêtes ou, disons, nous nous laissons distraire d’une
ordonnance très sacrée.
J'en
parlais récemment à un homme qui m'a dit : « Oh, mais la belle musique du choeur
nous aide à nous concentrer. » Sur quoi vous concentrez-vous ? Plus
la musique est belle, plus votre attention est attirée par
elle, par le musicien ou le compositeur. Si cette belle musique est mal
jouée, les imperfections détournent alors votre
attention. Considérez la musique comme une préparation,
mais au moment de la prière, quand le jeune prêtre parle
pour l'assemblée, souvenons-nous que nous nous plaçons
alors sous l'alliance. Ce serait idéal si, pendant quelques
minutes, chaque homme, femme et enfant faisait tout son possible pour
penser à la signification de cette ordonnance sacrée.
Il
y a un autre point que l'on peut associer à la distribution de
la Sainte-Cène. C'est magnifique et impressionnant que nos
garçons l'administrent. Ce sont les serviteurs. Ils nous
attendent et attendent le Seigneur. Et ils sont venus parce que, si
l'évêque les a bien enseignés, ils sont dignes
d'officier.
«
Soyez purs, qui portez les vases du Seigneur » (Ésaïe
52:11)
Si
chaque garçon pouvait le sentir, tranquillement et avec
dignité, il nous transmettrait la Sainte-Cène. Parfois,
ils le passent d'abord à l'organiste, comme si aucun moment ne
devait être perdu avant que la musique ne commence à
détourner notre attention. La musique commence aussitôt.
Aussi justes soient-ils, les sons de l'orgue, si nous sommes
respectueux de l'organiste, détournent notre attention de la
prière qui vient d'être faite.
L'officier
président doit recevoir la Sainte-Cène en premier
Le
jeune homme devrait plutôt présenter la Sainte-Cène
au président, non pas pour l'honorer, mais pour honorer son
office, comme vous avez honoré notre président ce soir.
Ce président peut être l'évêque de la
paroisse ; si c'est le cas, que le jeune homme porte d'abord la
Sainte-Cène à l'évêque. Ensuite,
présentez-la à ceux qui sont assis soit à sa
gauche, soit à sa droite. Ne revenez pas à son premier
puis son deuxième conseillers. L'enseignement est suffisant
lorsque la Sainte-Cène est remise d'abord au président.
Le dimanche suivant, le président de pieu sera peut-être
là et sera alors la plus haute autorité ecclésiastique.
Voyez-vous quelle est la responsabilité des diacres et des
prêtres ? Il est de leur devoir de savoir qui préside la
réunion ce jour-là. Le dimanche suivant, il y aura
peut-être l'une des Autorités générales.
Ces jeunes gens doivent se demander : « Aujourd'hui, qui est
l'autorité qui préside ? »
La
compagnie du Saint-Esprit
Le message que je souhaite donner ce soir est le suivant : Faisons
de ce temps de Sainte-Cène l’un des moyens les plus
forts d’entrer en contact avec l’Esprit de Dieu. Puisse
le Saint-Esprit, auquel nous avons droit, nous faire entrer en
présence de Dieu et puissions-nous ressentir cette proximité
et avoir au cœur une prière qu’il entendra.
Que
Dieu nous aide, frères, à vivre de sorte que nous
puissions savoir intimement que, comme je vous l'atteste ce soir,
nous pouvons communier avec notre Père céleste. Si nous
vivons de sorte d'être dignes de la compagnie de l'Esprit
Saint, il nous guidera dans toute la vérité. Il nous
montrera les choses à venir. Il rappellera tout à notre
souvenir. Il témoignera de la divinité du Seigneur
Jésus-Christ et du rétablissement de l'Évangile,
comme je le fais ce soir, au nom du Seigneur Jésus-Christ.
Amen.