Mercy
Thompson et la révélation sur le mariage
par
Jed Woodworth, le 2 janvier 2015
Robert
Thompson était à l’aube de la vie lorsqu’il
est décédé contre toute attente à
l’automne de 1841, victime de la malaria qui a emporté
tant de saints des derniers jours dans les marécages pleins de
moustiques sur les rives du Mississippi. Secrétaire
particulier de Joseph Smith et co-rédacteur du journal de
l’Église, Times and Seasons, Robert Thompson semblait
avoir un avenir brillant. Un jour, il était en bonne santé.
Dix jours plus tard, il disparaissait, à l’âge de
trente ans, laissant désormais seules sa femme et sa fille de
trois ans.
Robert
Thompson n’était pas un homme difficile à aimer.
Ses amis se souvenaient de lui comme d’un « mari aimant,
un père tendre et un ami loyal et fidèle »
[1]. Sa femme, Mercy, admira son courage jusqu’à la fin.
« Il a enduré ses souffrances avec beaucoup de patience,
pas un murmure ne s’échappa de ses lèvres. »
Il a passé ses derniers moments, dit-elle, témoignant
qu’il n’avait pas suivi des fables astucieusement
élaborées, mais qu’il avait été
élevé du fumier pour s’asseoir parmi les princes.
[2]
La
mort prématurée d’un membre de la famille est un
événement bien trop courant dans l’histoire
humaine. Souvent, c’était la mort d’une femme à
l’accouchement qui laissait ses petits sans la douce caresse de
la main de leur mère. Ce n’est qu’au vingtième
siècle que la plupart des familles du monde industrialisé
pourront espérer ne pas perdre un nourrisson ou un jeune
enfant suite à un accident ou une maladie. Depuis le début
des temps, la mort était tapie comme un rappel de la fragilité
de la vie et de notre aspiration à sa poursuite.
Sur
et contre cette culture de la mort, une révélation
reçue par Joseph Smith a promis que nos relations les plus
chères peuvent persister dans l’au-delà. Les
mères et les pères, les épouses et les maris,
les parents et les enfants peuvent être réunis, nos
liens de parenté et d’amitié peuvent durer pour
l’éternité. Les termes remarquables de ces
promesses se trouvent dans cette révélation, appelée
aujourd’hui Doctrine et Alliances 132.
Le
ciel et la terre
Deux
conceptions principales du ciel ont prédominé au cours
des deux mille ans de l’histoire chrétienne [3]. La plus
commune imagine des anges seuls et solitaires, adorant et louant Dieu
en union parfaite. Cette vision établit une forte distinction
entre cette vie et la suivante et privilégie le rôle de
l’intelligence dans l’au-delà. L’accent est
mis sur la contemplation de Dieu et de sa grandeur, et non sur les
relations humaines. Les liens terrestres sont temporels et ainsi
destinés à prendre fin à la mort. [4]
L’autre
conception principale met l’accent sur la présence des
amis et de la famille dans l’au-delà. Le culte de Dieu
persiste, mais la société de nos êtres chers
devient essentielle au bonheur éternel. Les mondes matériels
et éternels se chevauchent et la vie ordinaire devient une
partie de l’œuvre sainte de Dieu. L’idée
d’un ciel social a grandi en popularité pendant le XIXe
siècle. L'écrivaine américain Elizabeth Stuart
Phelps a capturé le grand attrait de ce point de vue d’une
génération qui avait perdu des membres de sa famille
prématurément dans la guerre de sécession. Le
roman d’Elizabeth Stuart Phelps The Gates Ajar demande : «
Serait-ce comme de permettre à deux âmes de progresser
ensemble ici, afin qu’un seul jour de séparation
provoque une souffrance, puis de les séparer pour l’éternité
? » [5]
La
révélation sur le mariage, écrite en juillet
1843 par Joseph Smith, n’essaye pas de modeler la vie après
la mort sur la vie sentimentale victorienne comme le fait Elizabeth
Stuart Phelps. La révélation a confirmé que les
relations humaines continueront, mais seulement sous conditions. Tous
les engagements sociaux sont destinés à prendre fin à
la mort, sauf s’ils sont faits en vue de l’éternité
et accomplis par une personne ayant l’autorité de la
prêtrise de sceller sur la terre comme au ciel. La section 132
dit que les mariages qui persistent après la mort sont
contractés « pour le temps et pour toute l’éternité
» et sont « scellés par le Saint-Esprit de
promesse, de la main de celui qui est oint . . . que [Dieu a désigné]
sur la terre pour détenir ce pouvoir ». Les gens qui
n’entrent pas dans ces alliances, avant la résurrection
des morts, deviendront des « anges dans les cieux »,
désignés pour rester « séparés et
seuls. » [6]
Mercy
et Robert
Mercy
Rachel Fielding est née en 1807 de parents méthodistes
pieux qui louaient une ferme dans un petit village rural à 100
kilomètres au nord de Londres. À vingt-quatre ans, elle
immigre à York (maintenant Toronto), au Canada, avec son frère
aîné Joseph. Bientôt rejoints par leur sœur,
Mary, les trois Fielding commencent à assister aux réunions
d’un groupe de chercheurs méthodistes qui croyaient que
toutes les Églises qu’ils connaissaient avaient perdu
leur voie. Quand le missionnaire Parley P. Pratt arrive à York
au printemps 1836, les Fielding trouvent la réponse à
leur problème. Mercy, Mary et Joseph sont baptisés dans
un ruisseau local et déménagent au siège de
l’Église à Kirtland (Ohio), au printemps suivant.
[7]
Au
Canada, Mercy a rencontré Robert Blashel Thompson, dont le
parcours était l’exact reflet du sien à bien des
égards. Née en 1811 dans le Yorkshire en Angleterre, il
s’était joint, jeune homme, à un groupe de
dissidents appelé la société méthodiste
primitive, qui recherchaient un retour des dons spirituels. Il avait
déménagé au Canada en 1834, avait entendu le
message de Parley P. Pratt et s’était fait baptiser le
même mois que les Fielding. Robert Thompson et Mercy Fielding
étaient des âmes sœurs, et ils se marièrent
en juin 1837, peu après leur arrivée à Kirtland.
[8]
Après
le mariage, la sœur de Mercy, Mary commença a fréquenter
des cousins de Joseph et Hyrum Smith et de cette façon fit
plus ample connaissance avec ces frères, qu’elle a
rapidement appris à aimer. Son cœur fut pris de
sympathie pour Hyrum quand sa femme, Jerusha, mourut à
l’automne de 1837, après un accouchement difficile qui
laissa leurs cinq enfants de moins de dix ans sans mère.
Joseph interrogea le Seigneur au sujet de ce qu’Hyrum devait
faire. La réponse fut qu’il devait épouser Mary
Fielding tout de suite. Faisant confiance à l’inspiration
de Joseph, Mary épousa Hyrum la veille de Noël 1837. [9]
Par
la suite, la vie de Mercy et Robert s'entremêla à celle
de Mary et Hyrum. Hyrum dirigea la famille Thompson au cours de leur
voyage de 1 600 kilomètres de l’Ohio au Missouri, où
les Saints retournèrent en 1838. Plus tard, lorsqu’Hyrum
et Joseph étaient incarcérés dans la prison de
Liberty, Mercy et Mary ont rendu visite aux prisonniers par une
froide soirée de février, apportant avec elles le fils
nouveau-né d’Hyrum, le petit Joseph F., le futur
prophète. Ayant récemment accouché elle-même,
Mercy allaitait Joseph F. quand Mary était trop malade pour le
faire. Mercy et Robert gardaient les enfants de Mary et d'Hyrum
pendant l’incarcération d’Hyrum, et à
Nauvoo, les deux familles avaient construit des maisons côte à
côte. [10]
Les
familles Smith et Thompson sont devenues encore plus proches après
la mort de Robert. Un soir, au printemps 1843, Mercy dormait chez
Mary, tenant compagnie à sa sœur pendant qu’Hyrum
était loin de Nauvoo pour affaires. Mercy rêva qu’elle
se tenait dans un jardin avec Robert. Elle entendit quelqu’un
répéter leurs vœux de mariage, bien qu’elle
ne pouvait pas distinguer qui parlait. Ayant fait connaissance de la
diversité des manières dont Dieu parle, Mercy avait
compris que le rêve était un message de Dieu. « Je
me suis réveillée le matin profondément
impressionnée par ce rêve, que je ne pouvais pas
interpréter. » [11]
Plus
tard ce soir-là, Hyrum de retour au foyer rapporta avoir eu «
un rêve tout à fait remarquable », alors qu’il
était loin de chez lui. Il avait vu sa femme décédée
Jerusha et leurs deux enfants morts prématurément [12].
Pour Hyrum aussi la signification de son rêve n’était
pas plus clair que celui de Mercy. Cependant, la période
concordante des rêves était troublante. À son
arrivée à la maison, Hyrum trouva un message de son
frère Joseph lui demandant de venir chez lui. « À
son étonnement », rapporte Mercy, Hyrum découvrit
que Joseph avait reçu une révélation déclarant
que les mariages contractés pour le temps ne duraient que pour
le temps et n’avaient plus lieu d’être jusqu’à
ce qu’un nouveau contrat soit fait, pour toute l’éternité
» [13]. Cette révélation serait enregistrée
par la suite et mise au canon des Écritures comme Doctrine et
Alliances 132. [14]
Robert
Thompson était mort tout comme Jerusha Smith. Comment un
nouveau contrat de mariage pouvait-il être fait lorsqu’un
seul des conjoints était vivant ? La réponse de Joseph
Smith a été qu’une personne vivante peut se tenir
en comme représentante de la personne décédée.
Depuis l’automne 1840, les saints avaient accompli des baptêmes
par procuration pour des ancêtres décédés
avant d’entendre parler de l’Évangile rétabli.
Or, le même principe allait s’étendre au mariage.
Mari et femme pourraient être « scellés »
l’un à l’autre, lié dans les cieux, comme
ils avaient été liés sur la terre [15]. Un
mariage qui prenait fin avec le temps, « jusqu’à
ce que la mort vous sépare », pouvait être
accompli de nouveau « pour le temps et pour toute l’éternité
», scellé par l’autorité de la prêtrise.
De cette façon, le mariage pourrait durer dans l’éternité.
[16]
La
perspective émerveilla Mercy. Il n'y avait aucun doute que, si
elle en avait la possibilité, elle choisirait de passer
l’éternité avec Robert. Il lui manquait et elle
voulait être près de lui. Il était le genre
d’homme qui l’inspirait à devenir la personne
qu’elle voulait être, un disciple du Seigneur
Jésus-Christ. Elle dit de Robert : « Dans la douceur,
l’humilité et l’intégrité il ne
pouvait être facilement dépassé si ce n’est
égalé. » [17]
Un
lundi matin, à la fin mai 1843, Mercy Thompson et sa sœur,
Mary, ainsi qu’Hyrum et Joseph Smith, se sont réunis
dans une chambre à l’étage de la maison de
Joseph. Joseph a scellé Mercy et Robert pour le temps et
l’éternité, avec Hyrum représentant
Robert. [18] Après cette cérémonie, Joseph
scella Hyrum et Mary pour le temps et l’éternité.
L’exubérance de Mercy était sans limites. Elle a
dit : « Certains pourraient penser que j’envie la Reine
Victoria dans certains aspects de sa gloire. » « Mais pas
tant que mon nom figure en premier sur la liste des femmes de cette
dispensation scellées à un mari mort, grâce à
la révélation divine. » [19]
Pluralité
Le
scellement de Mercy Thompson à son mari décédé
lui a offert un profond réconfort au milieu de la solitude et
de l’incertitude. Mais les promesses s’appliqueraient en
un lieu éloigné, pour un temps indéterminé
où les époux Thompson seraient réunis.
Jusque-là, Mercy avait eu une vie à diriger et devait
prendre soin d’un enfant. Qui allait subvenir à leurs
besoins ? À l’époque où vivait Mercy, peu
de professions étaient ouvertes aux femmes. Après la
mort de Robert, elle a fait ce que les veuves faisaient depuis des
siècles : elle a accueilli des pensionnaires. Elle raconte : «
Avec diligence et la bénédiction du Seigneur nous
subvenions à nos besoins. » [20]
Cependant,
« c’était une vie solitaire » et «
être privé de la compagnie d’un tel mari m’a
amenée à me lamenter si profondément que ma
santé était réellement en danger ». Dans
la croyance des saints des derniers jours, la terre est vivante et
communique avec les cieux, les anges sont investis dans l’allègement
des fardeaux des personnes en deuil. Pendant cet été-là,
un ange est apparu à Joseph Smith. C’était Robert
Thompson, son ancien greffier. Mercy a raconté qu’il est
apparu à [Joseph] à plusieurs reprises lui disant qu’il
ne voulait pas vivre une vie de solitude. Mercy se souvint que l’ange
a proposé une solution choquante : Hyrum devait lui être
scellé pour le temps [21]. En d’autres termes, Robert
Thompson a demandé qu’Hyrum prennent Mercy pour épouse
pour cette vie, « pour le temps ». Mercy et Robert, en
attendant, resteraient scellés dans les éternités.
Au
moment de l’apparition ce Robert Thompson, Joseph Smith était
engagé dans l’écriture de la section 132, dictant
la révélation à son secrétaire William
Clayton dans le petit bureau à l’arrière du
magasin de briques rouges de Joseph [22]. Joseph connaissait des
parties de la révélation depuis longtemps, probablement
dès 1831 pendant qu’il travaillait sur sa révision
inspirée de l’ancien Testament [23]. Pourquoi, Joseph
a-t-il demandé à Dieu, s’il avait justifié
Abraham, Isaac, Jacob et les autres personnes qui avaient eu «
beaucoup d’épouses et de concubines » ? La réponse
n’était pas visible immédiatement parce que
l’éducation et la culture de Joseph rejetait le mariage
plural. La révélation a répondu simplement et
directement : Dieu avait « commandé » le mariage
plural, et parce que les patriarches bibliques « n’avaient
rien fait d’autre que ce qui leur avait été
commandé, ils sont entrés dans leur exaltation. »
[24]
La
section 132 répond ainsi à une question longtemps
débattue dans la culture occidentale. D’un côté
il y avait ceux qui soutenaient que Dieu avait approuvé le
mariage plural parmi les anciens. Saint Augustin pensait que le
mariage plural de l’ancien Testament était un «
sacrement » qui symbolisait le jour où les Églises
dans tous les pays seraient soumises au Christ [25]. Martin Luther
s’accordait à dire qu’Abraham était un
homme chaste dont le mariage avec Agar avait accomplit des promesses
sacrées de Dieu envers le patriarche [26]. Luther avait émis
l’hypothèse que Dieu pourrait approuver le mariage
plural dans les temps modernes dans des circonstances limitées.
Il a fait remarquer qu’il « n’est plus commandé
», « mais n’est pas non plus interdit » [27].
De
l’autre côté du débat se tenait ceux qui
pensaient que les patriarches de l’Ancien Testament s’étaient
égarés dans la pratique du mariage plural. Jean Calvin,
contemporain de Luther du XVIe siècle, croyait que le mariage
plural pervertissait « l’ordre de la création »
établie par le mariage monogame d’Adam et Ève
dans le jardin d’Éden [28]. Calvin a eu une influence
profonde sur les premières attitudes religieuses américaines.
Tous les américains ne convenaient pas que les patriarches
bibliques avaient commis une erreur, mais les contemporains de Joseph
Smith suivaient massivement Calvin dans la conviction que le mariage
pluriel dans les temps modernes était mauvais en toutes
circonstances [29].
La
section 132 se tenait au-dessus de ce débat, approuvant les
actions des patriarches par la voix de Dieu lui-même. Le
mariage plural, disait la révélation, avait aidé
à accomplir la promesse que Dieu avait faite à Abraham
que sa postérité continuerait aussi innombrables que
les étoiles [30]. Néanmoins, la révélation
poursuit de manière beaucoup plus audacieuse que la
justification des patriarches. En tant que postérité
d’Abraham, les saints des derniers jours avaient reçu le
commandement pendant un certain temps de pratiquer le mariage plural.
« C’est pourquoi va, et fais les œuvres d’Abraham.
» [31]
Au
début Joseph Smith était réticent à
contracter le mariage plural, pleinement conscient de la persécution,
qu’il apporterait à l’Église. La monogamie
était alors la seule forme de mariage légalement
accepté aux États-Unis, et l’opposition était
sûre d’être ardente. Joseph lui-même devait
être convaincu de la pertinence du mariage plural. Trois fois
un ange lui est apparu, lui demandant d’agir comme il lui était
demandé [32]. Par la suite, il contracta le mariage plural et
introduisit le principe à d’autres disciples de Nauvoo,
dès 1841. S’engageant dans l’écriture de la
révélation lui a permis de répandre plus
facilement le message de ce nouveau commandement, qui a été
présenté prudemment et progressivement [33].
Mercy
et Hyrum
Le
mariage éternel avait touché Mercy Thompson beaucoup
plus favorablement que le mariage plural. De par sa formation et ses
dispositions, elle s’opposait à épouser un homme
déjà marié. L’idée de vivre sous le
même toit que sa sœur et amie la plus proche, Mary, n’a
rien fait pour diminuer son malaise. Joseph envoya Mary discuter du
sujet avec Mercy, pensant que ce serait mieux reçu. Le choix
d’émissaire n’eut aucun effet. Mercy raconte : «
Ce sujet quand on m’en a parlé pour la première
fois m’a éprouvé au plus profond même de
toutes mes anciennes traditions et toutes les fibres naturelles de
mon cœur se dressaient en opposition. » [34]
Puis
Hyrum s’adressa à elle. Il comprenait les sentiments de
Mercy, il s’était lui-même opposé au
mariage plural. Joseph avait cherché à évaluer
les sentiments de son frère, retenant cet enseignement
difficile et controversé jusqu’à ce qu’Hyrum
soit ouvert à la persuasion. Hyrum s’est finalement
converti au principe quand il s’est rendu compte qu’il
avait épousé sur la terre deux femmes qu’il ne
pouvait pas supporter de perdre dans l’éternité.
Le même jour, il était scellé à Mary pour
le temps et l’éternité, Mary se tenait en tant
que représentante lorsqu’il a été scellé
à Jerusha, scellant ainsi Hyrum à deux de ses épouses
pour l’éternité [35].
On
ne demandait pas à Mercy de devenir la femme d’Hyrum
Smith pour l’éternité. Le message de Robert
Thompson était qu’Hyrum devait épouser Mercy pour
le temps ; ou, dans les termes de Mercy, jusqu’à ce
qu’Hyrum la délivre le matin du jour de la résurrection
à son mari, Robert Blashel Thompson [36]. Le mariage avec
Hyrum était comme les mariages lévirat de l’Ancien
Testament dans lequel l’homme recevait le commandement
d’épouser la femme de son frère décédé
[37]. Cette combinaison de pratique patriarcale et d’apparence
angélique avaient un sens pour un restaurateur biblique comme
Hyrum Smith. Il a dit à Mercy que lorsqu’il avait tout
d’abord appris la demande de Robert Thompson, l’Esprit-Saint
s’était reposé sur lui [Hyrum] de la couronne de
sa tête à la plante de ses pieds [38].
Les
saintes des derniers jours qui furent converties au principe du
mariage plural à Nauvoo ont souvent rapporté des
expériences spirituelles qui confirmaient leur décision.
Elles ont vu une lumière, ressenti la paix ou, dans un cas, vu
un ange. Mercy Thompson n’a laissé aucune trace de ce
genre d’expérience. Elle a dit plus tard, qu’elle
croyait en ce principe parce qu’elle pouvait le lire elle-même
dans la bible et voir ce qui était pratiqué dans ces
jours-là, et le Seigneur l’avait approuvé [39].
Mais
la seule logique biblique ne suffisait pas à Mercy. Par la
suite Joseph lui-même s’est entretenu avec elle et c’est
son témoignage qui l’a conquit. Robert Thompson lui
était apparu plusieurs fois, a-t-il expliqué et la
dernière fois « avec une telle puissance qu’il
trembla ». Joseph n’était pas enclin à agir
à la demande au début. C’est seulement après
avoir prié le Seigneur et appris qu’il devait faire ce
que le serviteur du Seigneur avait requis, qu’il parla de la
vision à Hyrum [40].
Croyant
aux dons spirituels, Mercy Thompson eu confiance que son mari décédé
avait communiqué [41]. Et, après des années à
observer attentivement Joseph Smith, elle croyait qu’il était
« trop sage pour tromper et trop bon pour être
désagréable » [42]. Elle conclut que la demande
de se marier à Hyrum, était « la voix du Seigneur
parlant par la bouche du prophète Joseph Smith. » [43]
Joseph
Smith prenait au sérieux les protestations de femmes comme
Mercy Thompson. Personne, ni homme ni femme, ne trouvait le mariage
plural facile à accepter à la première écoute
[44]. Joseph n’a pas obligé les femmes à accepter
le mariage plural par la force de son propre commandement, pas plus
qu’il l’a fait pour les hommes [45]. Les hommes et les
femmes étaient encouragés à réfléchir
et à prier et prenaient leur propre décision. Mercy
réclama l’exemplaire manuscrit de la révélation
écrite sur du papier et le garda dans sa maison pendant quatre
ou cinq jours, étudiant son contenu dans son esprit [46]. Ce
n’est qu’après beaucoup de prières et de
méditation qu’elle donna son consentement. Le 11 août
1843, Joseph Smith maria Hyrum et Mercy chez Mary et Hyrum au coin de
Water et Bain Streets à Nauvoo. Sur la recommandation de
Joseph, Hyrum construisit une pièce supplémentaire à
la maison et Mercy y emménagea.
Temps
et éternité
Pendant
leur courte vie ensemble, les projets d’Hyrum devinrent les
projets de Mercy et vice versa. Mercy aida à rédiger
les paroles inspirées qui émanait de la bouche d’Hyrum,
comme il bénissait les membres de l’Église dans
son rôle de patriarche de l’Église. Le grand
projet qui consuma les cœurs et les esprits était le
temple de Nauvoo. À un moment donné, après avoir
demandé avec ferveur au Seigneur ce qu’elle pouvait
faire pour accélérer l’achèvement du
temple, Mercy entendit ces paroles entrer dans son esprit : «
Essaie d’obtenir des sœurs de s’abonner pour un
cent par semaine aux fins d’acheter du verre et des clous ».
Elle a dit qu’Hyrum s’est réjoui de cette
révélation et a fait tout son possible pour la réaliser
en proposant des audiences publiques pour s’abonner comme Mercy
l’avait demandé [47]. Avec l’aide d’Hyrum,
elle et Mary ont recueilli plus de 1 000 dollars, ce qui n’était
pas une modique somme en ces jours-là, pour défendre la
cause. [48]
Mercy
et Hyrum étaient mariés depuis dix mois seulement quand
une balle tirée par un émeutier a pris la vie d’Hyrum
à Carthage. Mercy avait perdu un autre mari à l’aube
de la vie. Elle s’affligeait de la perte d’Hyrum, qu’elle
a décrit comme étant « un mari affectueux, un
père aimant, un ami fidèle et un bienfaiteur au cœur
chaleureux » [49]. Mais son lien avec Mary serait toujours une
source de force. Mercy et sa fille, Mary Jane, âgée de
six ans, restèrent pour tenir la maison avec Mary et les deux
enfants d’Hyrum, ainsi que les cinq enfants d’Hyrum et de
Jerusha, dont Mary était devenue la belle-mère.
En
1846, Mercy et Mary, ainsi que leur frère Joseph, partirent de
nouveau pour un voyage. Ils se joignirent à des milliers de
leurs compagnons d’infortune sur une piste de 2 250 kilomètres
vers une nouvelle Sion qui était au-delà des frontières
des États-Unis de l’époque. Ils arrivèrent
dans la vallée du lac salé l’année
suivante. Mary mourut de pneumonie en 1852. Mercy vécut les
quatre décennies suivantes à Salt Lake City, fidèle
jusqu’à la fin, servant dans l’Église
partout où elle le pouvait et aidant à l'éducation
des enfants que Mary et Hyrum avait laissés derrière
eux.
Le
lien entre Mercy et Hyrum serait toujours une source d’une
profonde reconnaissance. Mais elle a vécu dans l’attente
d’une réunion avec Robert, son mari « bien-aimé
» qu'elle avait choisi dans sa jeunesse. Jusqu’à
son décès en 1893, elle a conservé le nom de
Mercy R. Thompson, le nom qu’elle avait pris à son
mariage avec Robert. Doctrine et Alliances 132 avait promis que
Robert et elle un jour, s’ils étaient fidèles,
hériteraient des trônes, des royaumes, des principautés
et des pouvoirs ». Ils se réjouiraient avec « une
continuation des postérités pour toujours et à
jamais » [50]. Elle croyait en ces promesses et elle a vécu
sa vie afin de pouvoir un jour les réaliser.
NOTES
[1]
« Mort du colonel Robert B. Thompson », Times and
Seasons, 1er septembre 1841, p. 519.
[2]
Mercy Fielding Thompson, biographie de Robert B. Thompson par Mercy
R. Thompson, novembre 1854, Bibliothèque d’histoire de
l’Église, Salt Lake City. Le langage de Mercy R.
Thompson vient de Psaumes 113:7–8.
[3]
Colleen McDannell et Bernard Lang, Heaven : A History (New Haven,
Connecticut : Yale Nota Bene, 2001).
[4]
Jan Swango Emerson et Hugh Feiss, dir. de publ., Imagining Heaven in
the Middle Ages (New York : Garland, 2000) ; Jeffrey Burton Russell,
A History of Heaven : The Singing of Silence (Princeton, New Jersey :
Princeton University Press, 1997). Shakespeare a comparé le
mariage à la nourriture, quelque chose a savourer et a aimer
tant qu’il dure, jusqu’à ce qu'il finisse par
pourrir. Voir Lisa Hopkins, The Shakespearean Marriage : Merry Wives
and Heavy Husbands (Londres : Macmillan, 1998), p. 70-71.
[5]
Elizabeth Stuart Phelps, The Gates Ajar, 4e éd. (Londres :
Sampson, Low, fils et Marston, 1870), p. 54. Sur la popularité
d’Elizabeth Stuart Phelps, voir McDannell et Lang, Heaven, p.
265-266. On trouve des arguments semblables dans les poèmes
d’Emily Dickinson. Voir Barton Lévi St. Armand, «
Paradise Deferred : The Image of Heaven in the Work of Emily
Dickinson and Elizabeth Stuart Phelps », American Quarterly,
vol. 29 (printemps 1977), p. 55–78.
[6]
Doctrine et Alliances 132:7, 15-18. En outre, la révélation
est allée bien au-delà des conceptions sociales
standards de la vie après la mort en faisant de la
procréation, « une continuation des postérités
» (D&A 132:19), une partie du plan de Dieu pour les êtres
humains dans la vie à venir.
[7]
Leonard J. Arrington, Susan Arrington Madsen et Emily Madsen Jones,
Mothers of the Prophets, éd. rév. (Salt Lake City :
Deseret Book, 2009), p. 88–95 ; Parley P. Pratt, The
Autobiography of Parley Parker Pratt (New York : Russell Brothers,
1874), p. 146–154.
[8]
Thompson, biographie de Robert B. Thompson par Mercy R. Thompson
[9]
Arrington Madsen et Jones, Mothers of the Prophets, p. 96–98 ;
Jeffrey S. O’Driscoll, Hyrum Smith: A Life of Integrity (Salt
Lake City : Deseret Book, 2003), p. 163–164.
[10]
Jennifer Reeder, « ‘The Blessing of the Lord Has Attended
Me’ : Mercy Rachel Fielding Thompson (1807-1893) »,
Richard E. Turley fils et Brittany A. Chapman, dir. de publ., Women
of Faith in the Latter Days : Volume One, 1775–1820 (Salt Lake
City : Deseret Book, 2013), p. 424–425. La famille Smith
occupait la parcelle 3 du bloc 149, la famille Thompson la parcelle 1
du même bloc, les jardins des propriétés se
touchaient.
[11]
Mercy Rachel Fielding Thompson, Reminiscence, dans Carol Cornwall
Madsen, éd., In Their Own Words: Women and the Story of Nauvoo
(Salt Lake City : Deseret Book, 1994), p. 194–195.
[12]
Ces enfants étaient Mary Smith (1829-1832) et Hyrum Smith
(1834–1841).
[13]
Thompson, Reminiscence, p. 195 ; orthographe modernisée.
[14]
La révélation sur le mariage a été tout
d’abord publiée comme annexe au numéro du Deseret
News du 14 septembre 1852. Elle est devenu la section 132 de
l’édition de 1876 des Doctrine et Alliances.
[15]
Doctrine et Alliances 132:46.
[16]
Doctrine et Alliances 132:7. Les chrétiens avaient compris
depuis longtemps Matthieu 22:23–30 pour justifier la fin du
mariage dans l’au-delà. Doctrine et Alliances 132:15–17
a réinterprété le passage pour dire que certains
mariages finiraient tandis que d’autres continueraient.
[17]
Mercy Fielding Thompson, Autobiographical sketch, Bibliothèque
d’histoire de l’Église, Salt Lake City ; signes de
ponctuation ajoutés.
[18]
Thompson, Reminiscence, p. 195. Plusieurs autres couples se sont
mariés pour l’éternité à cette même
occasion : Brigham Young et sa femme Mary Ann Angell ; Brigham Young
et son épouse décédée, Miriam Works (avec
Mary Ann Angell comme représentante) ; et Willard Richards et
sa femme, Jennetta Richards. Journal de Joseph Smith, 29 mai 1843,
Joseph Smith Collection, Bibliothèque d’histoire de
l’Église, Salt Lake City ; Lyndon W. Cook, Nauvoo
Marriages, Proxy Sealings, 1843–1846 (Provo, Utah : Grandin
Book, 2004), p. 5.
[19]
Thompson, Reminiscence, p. 195 ; orthographe modernisée.
[20]
Thompson, Autobiographical sketch. La famille Thompson accueillait
des pensionnaires avant même la mort de Robert. Mercy
poursuivit la pratique.
[21]
Mercy Fielding Thompson letter to Joseph Smith III, 5 septembre 1883,
Joseph F. Smith Papers 1854–1918, Bibliothèque
d’histoire de l’Église, Salt Lake City.
[22]
Brian C. Hales, Joseph Smith’s Polygamy, 3 vols., Salt Lake
City, Greg Kofford Books, 2013, 2:64-65. Plus tard, William Clayton a
rapporté que Joseph Smith s’était engagé
dans l’écriture de la révélation, sur le
conseil d’Hyrum Smith, pour persuader la femme de Joseph, Emma
Smith, de cesser de s’opposer au mariage plural. Emma avait
accepté le mariage plural pendant un certain temps mais
s’opposait encore au principe le 12 juillet 1843, quand la
révélation fut écrite. Déclaration de
William Clayton, 16 février 1874, Andrew Jenson, «
Plural Marriage », Historical Record, mai 1887, p. 225-226.
[23]
Danel W. Bachman, « New Light on an Old Hypothesis: The Ohio
Origins of the Revelation on Eternal Marriage » Journal of
Mormon History, vol. 5,1978, p. 19–32.
[24]
Doctrine et Alliances 132:1, 37.
[25]
Saint Augustin, « L'excellence du mariage » [ca. 401],
traduction Ray Kearney, dans Les œuvres de Saint-Augustin : le
mariage et la virginité, éd. John E. Rotelle, vol. 9
(Hyde Park, New York : nouvelle ville Press, 1999), p. 49, 51.
[26]
Martin Luther, « Genèse : chapitre seize », dans
Les œuvres de Luther, 54 vols., 03:45–46 (ce vol. éd.
Jaroslav Pelikan, traduction George Schick) (St. Louis, Missouri :
Concordia maison d’édition, 1961).
[27]
Martin Luther, « L’état du mariage » [1522],
dans Les œuvres de Luther, 45:24 (ce vol. éd. et
traduction Walther I. Brandt) (Philadelphie : Muhlenberg Press,
1962). Luther a recommandé que le roi d’Angleterre Henry
VIII contracte le mariage plural avant de divorcer de Catherine
d’Aragon. Luther à Robert Barnes, 3 septembre 1531, dans
Les œuvres de Luther, 54 vols., 50:33 (ce vol. éd. et
traduction Gottfried G. Krodel) (Philadelphie : Fortress Press,
1975).
[28]
John Witte fils et Robert M. Kingdon, Sex, Marriage, and Family in
John Calvin’s Geneva : Volume 1 : Courtship, Engagement, and
Marriage (Grand Rapids, MI : Eerdmans, 2005), p. 223 ; John L.
Thompson, « The Immoralities of the Patriarchs in the History
of Exegesis : A Reappraisal of Calvin’s Position »,
Calvin Journal théologique, vol. 26, 1991, p. 9–46.
[29]
L'opposition de Calvin, bien sûr, reflète une opposition
bien plus vieille de la part de l’Église catholique, qui
interdisait la polygamie dès le quatrième siècle
et à la fin du Moyen Age avait inscrit cette interdiction dans
le droit canonique (John Witte, From Sacrament to Contract: Marriage,
Religion, and Law in the Western Tradition [Louisville, Kentucky :
Westminster University Press, 2012], p. 61, 99-100). Beaucoup
d’américains voyaient le comportement des patriarches en
termes relativistes et progressistes : comme convenable dans son
propre temps et en son propre lieu mais démodé pour les
personnes vivants en des temps éclairés. Sur
l’association de lutte contre la polygamie avec le rationalisme
des lumières, voir Nancy F. Cott, Public Vows : A History of
Marriage and the Nation (Cambridge, MA : Harvard University Press,
2000), p. 18-23.
[30]
Doctrine et Alliances 132:30, 37. Pour un lexique sur ce thème,
voir [Belinda Marden Pratt,] Defense of Polygamy, by a Lady of Utah,
in a Letter to Her Sister in New Hampshire (1854), p. 7-8.
[31]
Doctrine et Alliances 132:32.
[32]
Brian C. Hales, « Encouraging Joseph Smith to Practice Plural
Marriage : The Accounts of the Angel with a Drawn Sword »,
Mormon Historical Studies volume 11, n°2 (automne 2010), p.
55–71.
[33]
Au moment où les Saints entrèrent dans la vallée
du lac salé, près de 196 hommes et 521 femmes avaient
commencé à pratiquer le mariage plural. Voir Hales,
Joseph Smith’s Polygamy, 1:3, 2:165.
[34]
Thompson, Autobiographical sketch.
[35]
Cook, Nauvoo Marriages, Proxy Sealings, p. 3. La conversion d’Hyrum
Smith au mariage plural est diversement datée de 1842 ou 1843.
Discours de Brigham Young, 8 octobre 1866, les rapports des discours
du bureau de l’historien, Salt Lake City ; Andrew F. Ehat, A
Holy Order : Joseph Smith, the Temple, and the 1844 Mormon Succession
Question (imprimé par l’auteur, 1990), p. 28-32 ; Ruth
Vose Sayers, déclaration sous serment, 1er mai 1869, livres
sous serment de Joseph F. Smith, 5:9, Bibliothèque d’histoire
de l’Église, Salt Lake City.
[36]
Mercy Thompson, témoignage, l’Église du Christ
dans le Missouri v. l’Église réorganisée
de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, 70 F. 179 (8e
Cir. 1895), dans United States testimony 1892, typescript, p. 247,
Bibliothèque d’histoire de l’Église, Salt
Lake City.
[37]
Deutéronome 25:5-10.
[38]
Thompson pour Smith, 5 septembre 1883.
[39]
Thompson, Testimony, p. 239.
[40]
Thompson pour Smith, 5 septembre 1883 ; Voir aussi Thompson,
Testimony, p. 263.
[41]
Un des dons spirituels était de croire au témoignage de
quelqu’un d’autre. Doctrine et Alliances 46:14.
[42]
Thompson, Autobiographical sketch. Pour la période de ces
observations, voir Mercy Fielding Thompson, « Recollections of
the Prophet Joseph Smith », Juvenile Instructor, 1er juillet
1892, p. 398–400.
[43]
Thompson, Testimony, p. 248.
[44]
Pour obtenir des exemples, voir les sujets de l’Évangile
« Le mariage Plural à Kirtland et Nauvoo » ;
lds.org/topics.
[45]
En conversation privée, par exemple, Joseph Smith lançait
souvent des propositions de mariage plural en s’adressant à
la première personne du singulier (« J’ai reçu
le commandement ») puis enseignait et raisonnait avec les
épouses potentielles au lieu de se reposer exclusivement sur
une demande d’autorisation. Voir, par exemple, Lucy Walker
Kimball Smith, « A Brief Biographical Sketch of the Life and
Labors of Lucy Walker Kimball Smith », Bibliothèque
d’histoire de l’Église, Salt Lake City ; Emily Dow
Partridge Young, Diary and reminiscences, Bibliothèque
d’histoire de l’Église, Salt Lake City. Des
exemples de femmes qui ont rejeté les propositions de Joseph
Smith et sont néanmoins restées dans l’Église
sans conséquences négatives évidentes, voir
Brian C. Hales, Joseph Smith’s Polygamy, 1:274-75 ; 2:31, 120 ;
Patricia H. Stoker, « ‘The Lord Has Been My Guide’
» : Cordelia Calista Morley Cox (1823–1915),«
Richard E. Turley fils et Brittany A. Chapman, dir. de publ., Women
of Faith in the Latter Days: Volume 2, 1821–1845 (Salt Lake
City : Deseret Book, 2012), p. 53-54.
[46]
Thompson, Testimony, p. 250–251. Sur l’appel sacerdotale
du mariage plural pour les femmes, voir Kathleen Flake, « The
Emotional and Priestly Logic of Plural Marriage », 2009, The
Arrington Lecture, n° 15.
[47]
Thompson, Autobiographical sketch.
[48]
« Notice » Times and Seasons, 15 mars 1845, p. 847. Ce
chiffre était probablement plus important au moment de la
consécration du temple de Nauvoo en décembre 1845.
[49]
Thompson, Autobiographical sketch ; signes de ponctuation ajoutés.
[50]
Doctrine et Alliances 132:19.