Doctrine et Alliances


Contexte de la Déclaration officielle n° 2


James Goldberg




Charlotte et William Acquah, premiers convertis du Ghana

La Bible relate l’histoire d’un peuple qui connut la difficulté et la souffrance. Dans l’Ancien Testament, les enfants d’Israël furent arrachés de leurs maisons pour vivre dans la captivité et l’esclavage sur des terres lointaines. Plus tard, la terre natale des Israélites fut occupée par des puissances étrangères qui les dirigèrent d’une main de fer. Le peuple espérait le salut en partie parce qu’il comprenait ce que cela signifiait d’endurer la servitude.[1]

L’expérience d’innombrables Noirs africains au cours des cinq derniers siècles a fait écho à celle des anciens Israélites. Du début des années 1500 jusqu’en 1888, des générations d’Africains noirs ont été déportées de leur terre natale pour devenir esclaves en Amérique. Au début des années 1900, presque toute l’Afrique était occupée par des puissances étrangères.

Des deux côtés de l’Atlantique, l’esclavage et l’impérialisme ont généré de profondes divisions entre les populations noires et blanches. Les lois considéraient généralement les Blancs comme supérieurs. Après que l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a été organisée en 1830, quelques Noirs ont embrassé l’Évangile rétabli et, parmi eux, certains des frères ont été ordonnés à la prêtrise. Cependant, la ségrégation raciale de l’époque et les menaces de persécution extérieures devinrent un obstacle à l’intégration des Noirs dans l’Église.[2]

Au début des années 1850, l’Église a suivi une loi qui restreignait la pleine participation des membres noirs en leur interdisant d’être ordonnés à la prêtrise ou d’avoir accès aux ordonnances du temple [3]. Durant plusieurs générations, beaucoup de saints des derniers jours noirs, à l’instar de nombreux Noirs du monde entier, ont pris leur parti de ces circonstances difficiles et ont espéré un avenir meilleur.

Tandis que l’Église commençait à se développer au cours des décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, un nombre croissant de Noirs se sont convertis à l’Évangile rétabli. En Afrique et en Amérique, une nouvelle génération de pionniers noirs a placé sa confiance dans le Seigneur pour ouvrir la voie à tous ceux qui pourraient être un jour pleinement actifs dans l’Église. Malgré des signes de changement encourageants dans les comportements en regard des races à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église, les discriminations raciales étaient toujours répandues et les restrictions pour les saints noirs concernant la prêtrise et le temple ont été maintenues [4]. Les expériences de trois couples, Charlotte Andoh-Kesson et William Acquah au Ghana, Helvécio et Rudá Tourinho Assis Martins au Brésil, et Joseph et Toe Leituala Freeman aux États-Unis, apportent un éclairage sur ce que cela représentait d’être un saint des derniers jours noir durant les années qui ont mené à la révélation de 1978, qui a rendu les bénédictions de la prêtrise et du temple accessibles à tous les membres de l’Église sans distinction de race.

Charlotte Andoh-Kesson Acquah et William Acquah, Ghana

Lorsqu’elle était enfant, Charlotte Andoh-Kesson allait à une église anglicane avec ses parents et ses douze frères et sœurs. D’une nature pieuse, Charlotte mémorisait tous les cantiques ainsi que les paroles prononcées au cours de la messe.

Lorsque Charlotte avait à peu près onze ans, sa mère a rencontré un pasteur qui s’appelait Joseph William « Billy » Johnson. Joseph Johnson n’était pas comme les autres pasteurs : en plus de la Bible, il prêchait à partir d’un autre livre d’Écritures intitulé le Livre de Mormon. Durant son enfance, Charlotte entendit prononcer des noms comme Moroni, Néphi et Ammon, ainsi que des noms comme Moïse et Marc. Parallèlement à des cantiques plus anciens, elle chantait des cantiques des saints des derniers jours qui parlaient de Sion et du rétablissement de l’Évangile. Parfois, accompagnée d’autres personnes de son église, elle descendait à la plage pour lutter en prière avec le Seigneur comme Énos l’avait fait dans le Livre de Mormon.[5]

La congrégation dont Charlotte faisait partie se réunissait dans un bâtiment délabré avec une grosse fissure dans le toit, mais les membres avaient décoré l’édifice avec une statue de l’ange Moroni en rappel des temples lointains. Certains des membres de l’assemblée rêvaient et prophétisaient au sujet d’un jour où ils seraient habillés en blanc et se tiendraient dans un magnifique temple au Ghana [6]. Cependant, avant que ce jour n’arrive, ils savaient que des représentants du siège de l’Église devraient venir pour les déclarer officiellement membres de l’Église mondiale.

En 1978, l’année où elle termina l’université, Charlotte commença à se sentir tiraillée par des opinions différentes. D’un côté, frère Johnson était de plus en plus convaincu que le jour allait bientôt arriver où cette Église, dont la plupart des membres étaient blancs et dont le siège se trouvait aux États-Unis, reconnaîtrait officiellement les congrégations du Ghana, et il se livrait à des jeûnes de plusieurs jours pour hâter l’arrivée de cet événement. Par ailleurs, au même moment, Charlotte a commencé à sortir avec William Acquah. William était ravi de côtoyer la famille et les amis saints des derniers jours de Charlotte, mais il se montrait sceptique au sujet des enseignements de l’Église, critique quant à la médiocrité de ses bâtiments et suspicieux vis-à-vis des Blancs en général, y compris ceux dont les saints des derniers jours du Ghana réclamaient la venue dans leurs prières.

Helvécio Martins et Rudá Tourinho Assis Martins, Brésil

Au Brésil, au début des années 1970, Helvécio et Rudá Martins étaient à la recherche de vérités religieuses. Suivant les conseils de la famille de Rudá, le couple avait passé plusieurs années à pratiquer le Macumba, un mouvement religieux qui mélangeait des traditions africaines avec des enseignements catholiques et du spiritisme. Toutefois, ils ont peu à peu commencé à ressentir que le Macumba ne comblait pas leurs besoins spirituels ni ne les rapprochait des membres de leur famille décédés ou de leurs ancêtres.[7]

En 1972, deux missionnaires saints des derniers jours frappèrent à leur porte. Helvécio était intéressé mais avait une question pressante. « Étant donné que le siège de votre Église est basé aux États-Unis, pays avec un passé de conflit racial, comment votre religion considère-t-elle les Noirs ? », a-t-il demandé. « Sont-ils admis dans les églises ? »

Helvécio se rappelle le missionnaire le plus âgé « se tortillant nerveusement sur sa chaise »[8]. Avant de répondre, les missionnaires demandèrent à prier avec Helvécio, Rudá et les enfants. Puis ils firent le récit du Rétablissement et expliquèrent, selon la meilleure compréhension qu’ils en avaient, la restriction concernant la prêtrise et le temple. Helvécio fut suffisamment satisfait par leur réponse pour écouter la suite de ces enseignements nouveaux. Quelques mois plus tard, encouragés par « l’Esprit des discours […] et l’amour des membres » à l’Église, Helvécio et Rudá se firent baptiser [9]. À ce moment-là, ils étaient heureux de permettre à l’Évangile d’améliorer leur vie et de pouvoir attendre, jusqu’au Millénium supposaient-ils, certaines des bénédictions liées à la prêtrise.

Cependant, environ un an après leur baptême, les Martins furent étonnés lorsque leurs bénédictions patriarcales suggérèrent que leur famille serait scellée dans cette vie et que leur fils Marcus ferait une mission. Ne voulant pas être déçus, ils ont maintenu la perception qu’ils avaient de devoir patienter jusqu’au retour du Christ pour de telles bénédictions. En même temps, désirant être préparés pour ce que le Seigneur pouvait avoir en réserve pour eux, ils ouvrirent un compte épargne en vue d'une mission pour Marcus.[10]

Durant les quelques années qui suivirent, les Martins progressèrent dans l’Église, les membres leur apportèrent du soutien, et ils se sentaient parfois gênés par leurs expressions de sympathie. Un jour, un évêque dit à Helvécio qu’il ressentait que son défi le plus grand serait de demeurer fidèle dans l’Église sans pouvoir être ordonné à la prêtrise. Helvécio répondit : « Frère, je serais reconnaissant que ce soit ma plus grande épreuve. »[11]

En 1977, comme Helvécio avait été appelé directeur régional de la communication de l’Église, on les invita lui et Rudá à visiter le site de la construction du temple de São Paulo au Brésil. Pendant la visite, Helvécio et Rudá s’arrêtèrent à l’endroit où, ils l’apprirent plus tard, se trouverait la salle céleste. « Un esprit puissant a touché notre cœur », se rappelle Helvécio. « Nous nous sommes pris dans les bras l’un de l’autre et nous avons pleuré sans trop savoir pourquoi. »[12]

Deux ans plus tard, à la cérémonie de la pierre d’angle du temple, Spencer W. Kimball appela Helvécio à ses côtés. Il lui donna ce conseil : « Frère Martins, ce dont vous avez besoin, c’est de rester fidèle. Restez-le et vous jouirez des bénédictions de l’Évangile. »[13]

Mais comment les Martins pourraient-ils jouir de toutes les bénédictions de l’Évangile sans détenir la prêtrise ni recevoir les ordonnances du temple ? L’année suivante, Marcus se fiança à une membre de l’Église qui n’avait pas d’ancêtre noir africain. Bien qu’elle fût contente de pouvoir compter sur la promesse qu’un jour, toutes les bénédictions seraient accessibles à tous les membres, la perspective de ne pouvoir se marier au temple lui était pénible.

Joseph Freeman et Toe Leituala Freeman, États-Unis

Bien avant d’entendre parler de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Joseph Freeman avait juré de donner sa vie au Christ. Sa famille était active dans le « mouvement de la Sainteté », et il devint ministre laïque. En 1972, Joseph s’enrôla dans l’armée et fut assigné à Hawaï. Il occupait ses journées au service militaire, et il passait son temps libre à prêcher et à prier.

Mais Joseph ressentait qu’il lui manquait quelque chose. Désirant être guidé, il posa une semaine de congé, se rendit dans une zone retirée de la plage et jeûna pendant cinq jours. Il se souvient : « J’ai littéralement supplié le Seigneur afin de savoir ce que je devais faire pour obtenir la force et le pouvoir spirituel d’enseigner l’Évangile comme il le fallait. »[14] Il exprima également un second vœu : celui de trouver une épouse qui aimerait Dieu autant qu’elle l’aimerait lui.

Joseph reçut rapidement une réponse à sa prière. Lors d’une visite du centre culturel polynésien de Laie, il rencontra plusieurs saints des derniers jours dont la vision de l’Évangile l’impressionna. Il remarqua plus particulièrement une sœur, Toe Isapela Leituala, qui rentrait de mission et qui était tout à fait le genre de femme qu’il avait toujours recherché. Au travers de ses conversations avec ses nouveaux amis et grâce aux missionnaires et à Toe, Joseph fut convaincu qu’il avait trouvé l’Église rétablie du Christ. Il se fit baptiser le 30 septembre 1973.

Alors nouveau membre, Joseph éprouvait des sentiments partagés quant à la question de la race dans l’Église. Il était inquiet d’être le seul membre noir de sa paroisse. En outre, la restriction par rapport à la prêtrise et aux ordonnances du temple l’empêchait de réaliser deux de ses désirs les plus chers : celui d’être ministre du Seigneur et celui d’avoir le mariage qu’il voulait. Toe, désirant se marier au temple et sentant que ses sentiments pour Joseph grandissaient, coupa le contact avec lui.

Cela dérangeait aussi Joseph de ne pas trouver d’Écritures qui puissent attester des raisons communément avancées pour justifier la restriction, dont la plupart reposaient essentiellement sur des spéculations ayant trait à la vie prémortelle. Toutefois, il trouva du réconfort dans la promesse qu’un jour, au plus tard pendant le Millénium, les frères noirs auraient la prêtrise. « Mon concept du Millénium n’était pas celui d’une chose lointaine dépassant la compréhension », rapporte Joseph. « Je ressentais vraiment qu’il ne se passerait pas de nombreuses années avant ‘ce grand et terrible jour’. »[15]

Malgré les dilemmes auxquels il était confronté dans l’Église en tant que frère noir, Joseph demeura reconnaissant pour l’Évangile. Il se souvient : « Les jours passants, le don du Saint-Esprit est devenu une plus grande source de conseil et de paix, devenant partie intégrante de ma vie. »[16] Peu de temps après sa conversion, il lui devint difficile d’imaginer comment il avait pu vivre autrement.

Il devint également difficile à Toe d’imaginer sa vie sans Joseph. Bien qu’en se mariant avec Joseph, elle devrait renoncer au scellement au temple qu’elle espérait depuis longtemps, elle se sentit poussée à reprendre leur relation. Ils commencèrent alors à sortir ensemble et demandèrent bientôt conseil à leur évêque à propos du mariage. Celui-ci leur fit d’abord part des préoccupations classiques liées aux mariages inter-races et inter-cultures, mais il leur promit aussi que s’ils jeûnaient et priaient, le Saint-Esprit leur dirait quoi faire. Joseph et Toe obéirent et ressentirent la confirmation de leur choix par l’Esprit. Certaines personnes firent pression sur eux pour qu’ils rompent, mais ils restèrent fidèles à la réponse qu’ils avaient reçue. Ils se marièrent le 15 juin 1974.

Ils furent bientôt béni par la naissance d’un enfant, et Joseph et Toe décidèrent de quitter la vie militaire. Ils déménagèrent pour Salt Lake City (États-Unis), où ils eurent d’autres enfants. L’un des facteurs qui motiva leur décision de s’installer à Salt Lake City était la présence de « Genesis Group », groupe social et spirituel pour les saints noirs, sponsorisé par l’Église [17]. Dans l’ensemble, Joseph était satisfait de sa vie dans l’Église. Toutefois, il se souciait de la façon dont il devrait élever ses fils afin qu’ils aient suffisamment d’estime d’eux-mêmes pour faire face au moment où, à l’adolescence, ils seraient écartés de la possibilité de recevoir la prêtrise comme les autres jeunes de leur âge.

Le jour tant attendu

Tandis que les assemblées de croyants se développaient au Ghana et au Nigéria, et que des personnes telles que les Martins et Joseph Freeman se joignaient à l’Église en Amérique, Spencer W. Kimball prit acte de leur fidélité et se montra de plus en plus préoccupé par la façon dont il pourrait les aider à progresser dans leur foi. Un jour, il fut ému jusqu’aux larmes par la lettre d’un jeune collégien du Ghana, Emmanuel Bondah, qui désirait obtenir son propre exemplaire du Livre de Mormon et de l’aide pour devenir « un mormon pur. »[18]

Au début de l’année 1978, le président Kimball priait régulièrement dans le temple pour recevoir la révélation concernant l’accès des membres de l’Église noirs à l’ordination à la prêtrise et aux bénédictions du temple. Il discuta longuement du sujet avec ses conseillers de la Première Présidence et les membres du Collège des douze apôtres et les invita à en faire un sujet d’étude et de prière.

Le 1er juin 1978, Spencer W. Kimball se réunit à nouveau avec la Première Présidence et le Collège des Douze dans le temple. Il sollicita encore leur avis et leur conseil au sujet de la restriction puis ils prièrent pour obtenir la révélation. « J’avais eu des expériences remarquables auparavant […] mais aucune de cette intensité. », se rappelle Bruce R. McConkie. « Tous les frères ont immédiatement su et ressenti en leur âme quelle était la réponse à la requête pressante du président Kimball. »[19] Une semaine plus tard, la Première Présidence envoya le message à travers le monde entier annonçant que la restriction était levée. Cette révélation fut plus tard canonisée dans les Doctrine & Alliances comme la Déclaration Officielle n°2.

Le jour qui suivit l’annonce, Joseph Freeman reçut un appel téléphonique de son évêque. Leur conférence de pieu devait justement se tenir ce week-end-là. Joseph eut un entretien, fut soutenu et, le 11 juin 1978, devint le premier noir à être ordonné à la Prêtrise de Melchisédek suite à la révélation. Il pouvait enfin administrer avec l’autorité qu’il avait recherchée par la prière. Deux semaines plus tard, Joseph et Toe se rendirent au temple avec leurs enfants. Tandis que la famille de Joseph et Toe était agenouillée à l’autel, Thomas S. Monson prononça les paroles de l’ordonnance puis les scella ensemble pour le temps et toute l’éternité.[20]

En ce qui concerne les Martins, au Brésil, la nouvelle conduisit leur fils Marcus à repousser son mariage pour faire une mission, comme cela était indiqué dans sa bénédiction patriarcale, et pour laquelle ses parents avaient économisé. Juste après avoir été ordonné ancien lui-même, Helvécio se tint dans le cercle pour ordonner Marcus au même office. « J’ai cru que j’allais exploser de joie », se rappelle Helvécio [21]. Quelques semaines plus tard seulement, il donna une bénédiction au fils de son employé de maison et fut témoin de sa guérison miraculeuse. En novembre de cette année-là, le temple de São Paulo au Brésil ouvrit et la famille Martins, y compris Marcus qui servait dans cette ville, put être scellée.[22]

Au Ghana, la révélation sur la prêtrise ouvrit enfin la voie aux missionnaires qui purent aller organiser officiellement des assemblées dans ce pays. Pour des membres comme Charlotte, cela fut une réponse claire aux jeûnes prolongés et aux nombreuses prières des saints locaux. Son mari, William, ne fut pas aussi touché. Au cours de ses études, il avait développé une méfiance envers les Blancs et leurs récits relatifs à l’Histoire et la religion. Ses interactions avec eux n’avaient fait qu’accentuer cette méfiance et il se montrait sceptique vis-à-vis des missionnaires blancs et de leur capacité d’apporter quoi que ce soit de bon dans son pays.[23]

Toutefois, ce qui se passa ensuite le surprit. Un couple missionnaire d’âge mûr, Reed et Naomi Clegg, l’amenèrent à l’Évangile à travers leurs actes et leurs paroles. Ils étaient chaleureux et francs. Ils n’enseignaient pas seulement que tous les individus sont enfants de Dieu, ils montraient également du respect à tous ceux qu’ils rencontraient. William raconte : « Ils m’accueillaient comme personne ne l’avait jamais fait auparavant. »[24] Une fois que ses réserves par rapport aux missionnaires blancs se furent envolées, il ne fallut pas beaucoup de temps à William pour ressentir le message de l’Évangile s’ancrer profondément dans son cœur. Il fut baptisé et ordonné à la prêtrise, puis il aida à l’édification de l’Église au Ghana depuis ses débuts modestes jusqu’à un jour de 2004, où les visions des saints se sont accomplies lorsque le Ghana a eu son propre temple.

Aller de l’avant avec foi

Comme Helvécio Martins l’avait expliqué à son évêque au milieu des années 1970, la restriction de la prêtrise et du temple faisait partie des nombreuses épreuves de la vie des membres de l’Église noirs. En plus de leurs problèmes personnels, beaucoup d’entre eux ont dû et font encore face à des incompréhensions et à des préjugés culturels, y compris dans leurs paroisses ou branches. Par ailleurs, des membres de toutes races ont des difficultés à comprendre cette restriction.

En conséquence de la révélation qui a mis fin à la restriction, des membres de l’Église du monde entier connaissent une intégration réelle et significative de la part des autres saints. À travers l’instruction au foyer et les visites d’enseignement, les appels dans l’Église, le service et les relations amicales, il arrive souvent que des membres d’origines différentes s’impliquent profondément dans la vie des uns et des autres. Les membres s’instruisent et se conseillent mutuellement, et ils ont la possibilité de mieux comprendre les points de vue et les expériences des uns et des autres.

Les saints des derniers jours sont encore aujourd’hui confrontés aux problèmes causés par des siècles d’esclavage, de colonisation, de suspicion et de division. Mais leurs relations dans l’Église leur offrent une occasion d’être d’un seul cœur et d’un seul esprit, tandis qu’ils œuvrent ensemble dans l’amour. Alors qu’ils avancent résolument avec humilité et foi, les membres de l’Église trouvent la guérison et la force en Jésus-Christ, notre Sauveur à tous.


NOTES


[1] L’Ancien Testament rapporte que les Israélites ont été esclaves en Égypte puis ont été menés en captivité en Assyrie et à Babylone. Certains livres de l’Apocryphe datent de la période où Israël était dirigé par des puissances grecques. À l’époque du Nouveau Testament, ce sont les Romains qui occupaient Israël.

[2] Peter Kerr, un ancien esclave qui vivait en Ohio (États-Unis), fut probablement le premier Noir à embrasser l’Évangile lorsque les missionnaires servaient dans la région de Kirtland en 1830 (voir Mark Staker, Hearken O Ye People: The Historical Setting of Joseph Smith’s Ohio Revelations [Salt Lake City: Kofford Books, 2009], p. 3). Elijah Abel, Jane Manning James, Q. Walker Lewis et Green Flake font aussi partie des premiers saints des derniers jours noirs. Le voisinage des premiers saints des derniers jours considérait les relations que ceux-ci entretenaient avec les Noirs américains comme dangereusement cordiales, et cette perception contribua aux violences dirigées contre les saints dès 1832, lorsque des gens du comté de Jackson les accusèrent de trafiquer avec les esclaves (voir William W. Phelps, « To His Excellency, Daniel Dunklin, Governor of the State of Missouri », The Evening and the Morning Star vol. 2, n° 15 [Dec. 1833], p. 226–31).

[3] Voir « Race et prêtrise», Sujets de l’Évangile, topics.lds.org.

[4] Aux États-Unis, l’acquisition de droits par les populations de couleur durant les années 1950 et 1960 ralentit dans les années 1970, car de nombreuses personnes qui avaient approuvé la fin des lois discriminatoires dans le Sud s’opposaient aux efforts pour accroître l’intégration raciale dans le Nord. En Afrique également, au cours des années 1950 et 1960, de nombreux pays qui avaient gagné leur indépendance s’ aperçurent, dans les années 1970, que des barrières les empêchant d’être des acteurs à part égale demeuraient au sein de la communauté internationale.

[5] William E. D. et Charlotte A. Acquah, interview par Matthew K. Heiss, Cape Coast, Ghana, 16 octobre 1999, OH 2238, transcription, Church History Library, p.°26.

[6] Acquah, interview, p.°22.

[7] Helvécio Martins et Mark Grover, The Autobiography of Helvécio Martins (Salt Lake City : Aspen Books, 1994), p.°39–40.

[8] Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p.°44.

[9] Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p.°45.

[10] Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p.°46.

[11] Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p.°57.

[12] Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p.°64.

[13] Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p.°66.

[14] Joseph Freeman, In the Lord’s Due Time (Salt Lake City: Bookcraft, 1979), p.°43.

[15] Freeman, In the Lord’s Due Time, p.°67–68.

[16] Freeman, In the Lord’s Due Time, p.°66.

[17] Freeman, In the Lord’s Due Time, p.°87, 100–101. Le Groupe Genèse avait été créé en réponse à la demande de trois membres noirs, Ruffin Bridgeforth, Darius Gray et Eugene Orr, afin de servir et de réactiver les quelques saints noirs de la région. Gordon B. Hinckley, Thomas S. Monson et Boyd K. Packer du Collège des douze apôtres, se sont réunis avec ces trois frères et ont aidé à organiser le groupe (voir Edward L. Kimball, « Spencer W. Kimball and the Revelation on Priesthood », BYU Studies vol. 47, n° 2 [2008], p.°30).

[18] Janath Russell Cannon et Edwin Q. Cannon Jr., Together : A Love Story, (Salt Lake City: Desktop Publishing, 1999), p.°153.

[19] Kimball, « Spencer W. Kimball and the Revelation on Priesthood », p. 56.

[20] Chris Peterson, « Black Priesthood Holder Recalls Historic Day », Deseret News, 23 avril 2010, www.deseretnews.com.

[21] Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p.°70-71.

[22] Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p.°78.

[23] Acquah, interview, p.°8, 12-14.

[24] Acquah, interview, p.°14.