Le baptême pour les morts



Oscar W. McConkie




Une des doctrines fondamentales de la religion chrétienne est qu'une personne peut accomplir un service ou des œuvres pour une autre personne qui est incapable de le faire. Le point crucial de la foi chrétienne réside dans le service que le Christ a accompli lorsqu'il a realisé l'Expiation en faveur de toute l'humanité. L'œuvre accomplie en faveur de quelqu'un d'autre et à sa place est une œuvre par procuration. Nous parlerons ici de ce concept merveilleux, parce qu'il s'applique à l'ordonnance du baptême.


Nous avons déjà exposé l'universalité de la loi du baptême. Il est essentiel pour le salut que l'on se conforme à cette ordonnance, qui s'applique à toute l'humanité, aux morts aussi bien qu'aux vivants. De longues périodes de temps se sont écoulées au cours desquelles aucun représentant autorisé du Seigneur n'était sur la terre pour administrer les ordonnances salvatrices. Beaucoup de personnes n'ont pas entendu le message de l'Évangile lorsque des représentants de ce genre le proclamaient. Dieu a-t-il prévu quelque chose dans son plan pour ces personnes, et si oui, quoi ? Le côté temporel de l'ordonnance du baptême peut s'accomplir dans la chair en faveur de quelqu'un qui se trouve dans l'esprit (voir D&A 124:29). Cette ordonnance « fut instituée dès avant la fondation du monde. » (D&A 124:33).


Il n'y a rien d'extraordinaire à croire en un au-delà. C'est une idée courante chez les païens. Ce qui a distingué les premiers chrétiens, c'est que leurs idées dans ce domaine n'étaient pas vagues du tout. La vie a venir n'était pas une abstraction ou un raisonnement logique ; mais une expérience réelle, littérale, vivante. Du fait qu'ils croyaient en l'immortalité et qu'ils croyaient que personne ne pouvait entrer au ciel sans le baptême, il leur fut facile d'accepter la doctrine du baptême pour les morts comme les apôtres l'enseignèrent. L'apôtre Paul écrivait aux saints de Corinthe : « Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux ? » (1 Corinthiens 15:29) Non seulement il croyaient en cette doctrine, mais ils en pratiquaient également l'ordonnance. Un auteur chrétien du douzième siècle, saint Bruno, écrivait que certains chrétiens du Nouveau Testament « se baptisaient à la place d'un parent mort qui n'avait jamais entendu l'évangile, assurant ainsi le salut d'un père ou d'une mère dans la résurrection » (Cité dans Nibley, Hugh, Baptism for the Dead in Ancient Times, The Improvement Era, vol. 52, 1949, p. 91).


Il en va des saints des derniers jours comme il en allait des premiers chrétiens. Nous sommes à part à cause de notre croyance en cette doctrine et cette ordonnance du Christ et sa mise en pratique. Nous sommes à part parce qu'il n'y a rien de vague cette façon de concevoir la doctrine de l'immortalité et la nécessité du baptême en ce domaine.


Le baptême pour les morts est une ordonnance de la Maison du Seigneur (voir D&A 124:29-30). C'est en effet une des raisons qui rendent les temples nécessaires (voir D&A 124:31). Nous avons le commandement d'enregistrer ces baptêmes par écrit (voir D&A 127:6 ; 128:1-7).

 

Nous accomplissons les baptêmes pour les morts en faveur de nos ancêtres décédés. Il est intéressant de remarquer que la nouvelle traduction révisée du Nouveau Testament donne une variante édifiante de la citation que nous avons citée précédemment dans 1 Corinthiens 15:29 à ce propos : « Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour leurs morts ? »



Source : Oscar W. McConkie, Le royaume de Dieu, 1962