Le destin final des hommes
est conforme à l’image que nous donnent les Écritures
d’un Dieu juste, bon et aimant : chacun héritera le mode
d’existence pour lequel il se sera préparé :
« L'esprit et le corps
sont l'âme de l'homme. Et la résurrection d'entre les
morts est la rédemption de l'âme. Et la rédemption
de l'âme se fait par celui qui vivifie tout, dans le sein
duquel il est décrété que les pauvres et les
humbles de la terre l'hériteront. C'est pourquoi, il faut
qu'elle soit sanctifiée de toute injustice, afin d'être
préparée pour la gloire céleste ; car
lorsqu'elle aura rempli la mesure de sa création, elle sera
couronnée de gloire, oui, de la présence de Dieu le
Père ; afin que les corps qui sont du royaume céleste
la possèdent pour toujours et à jamais, car c'est dans
ce but qu'elle a été faite et créée, et
c'est dans ce but qu'ils sont sanctifiés…
« Ceux qui ne
sont pas sanctifiés par la loi que je vous ai donnée,
c'est-à-dire la loi du Christ, doivent hériter un autre
royaume, un royaume terrestre ou un royaume téleste. Car celui
qui n'est pas capable de se conformer à la loi d'un royaume
céleste ne peut pas supporter une gloire céleste. Et
celui qui n'est pas capable de se conformer à la loi d'un
royaume terrestre ne peut pas supporter une gloire terrestre. Et
celui qui n'est pas capable de se conformer à la loi d'un
royaume téleste ne peut pas supporter une gloire téleste
; c'est pourquoi il ne convient pas pour un royaume de gloire. Il
doit donc supporter un royaume qui n'est pas un royaume de gloire.
« Et
de plus, en vérité, je vous le dis, la terre se
conforme à la loi d'un royaume céleste, car elle
remplit la mesure de sa création et ne transgresse pas la loi
; c'est pourquoi, elle sera sanctifiée ; oui, en dépit
du fait qu'elle mourra, elle sera de nouveau vivifiée et
supportera le pouvoir par lequel elle aura été
vivifiée, et les justes l'hériteront. Car en dépit
du fait qu'ils meurent, eux aussi ressusciteront — corps
spirituel. Ceux qui sont d'un esprit céleste recevront le même
corps qui était un corps naturel ; oui, vous recevrez votre
corps, et votre gloire sera cette gloire par laquelle votre corps
sera vivifié.
« Vous qui êtes vivifiés par une part
de la gloire céleste, vous en recevrez alors une plénitude.
Et ceux qui sont vivifiés par une part de la gloire terrestre
en recevront alors une plénitude. Et ceux qui sont vivifiés
par une part de la gloire téleste en recevront alors une
plénitude. Et ceux qui restent seront également
vivifiés ; néanmoins, ils retourneront dans leur lieu
propre pour jouir de ce qu'ils sont disposés à
recevoir, parce qu'ils n'étaient pas disposés à
jouir de ce qu'ils auraient pu recevoir » (Doctrine et
Alliances, Section 88:15-32).
À part un petit
nombre de fils de perdition, qui ont connu la puissance de Dieu –
« et à qui il a été donné d'y
prendre part, qui se sont laissés vaincre par la puissance du
diable et se sont permis de renier la vérité et de
défier ma puissance : ce sont ceux qui sont les fils de
perdition, dont je dis qu'il aurait mieux valu pour eux qu'ils ne
fussent jamais nés ; car ils sont des vases de colère,
condamnés à subir la colère de Dieu dans
l'éternité avec le diable et ses anges ; à
propos desquels j'ai dit qu'il n'y a pas de pardon dans ce monde ni
dans le monde à venir : car ils ont renié
l'Esprit-Saint après l'avoir reçu, ils ont renié
le Fils unique du Père, l'ont crucifié, pour leur part,
et l'ont exposé à l'ignominie. Ce sont eux qui s'en
iront dans l'étang de feu et de soufre avec le diable et ses
anges, les seuls sur lesquels la seconde mort aura un pouvoir
quelconque » (Doctrine et Alliances, Section 76:31-37) –
tous seront héritiers du salut en ce sens que tous hériteront
un royaume de gloire, téleste, terrestre ou céleste,
dont l’éclat respectif est symbolisé par celui
des étoiles, de la lune et du soleil.
Il faut cependant
préciser que le fait de se retrouver dans l’un de ces
royaumes de gloire ne signifie pas forcément vivre en la
présence de Dieu, ceci étant réservé à
ceux qui hériteront la gloire céleste. Ceux qui seront
dans la gloire terrestre recevront « de la présence du
Fils, mais pas de la plénitude du Père » (v. 77)
et ceux de la gloire téleste recevront « de
l’Esprit-Saint par le ministère des terrestres »,
tout comme les terrestres recevront ce qu’ils ont par le
ministère des célestes (v. 87). On peut donc imaginer
qu’il y aura dans ces gloires inférieures une éternelle
insatisfaction due au fait que l’on n’aura pas réalisé
la plénitude de la divinité à laquelle on aurait
pu accéder si on l’avait voulu. Il n’empêche
que la révélation dit, même à propos de
ceux qui hériteront la gloire la plus basse :
« Et ainsi nous vîmes…
la gloire des télestes, qui défie toute compréhension
» (Doctrine et Alliances, Section 76:89).
Le royaume téleste
sera constitué de ceux qui auront dû attendre la fin du
millénium pour ressusciter. Ce sont ceux :
« ...qui n'ont pas
accepté l'Évangile, ni le témoignage de Jésus,
ni les prophètes, ni l'alliance éternelle… Ce
sont les menteurs, les sorciers, les adultères, les
fornicateurs et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge »
(Doctrine et Alliances, Section 76:103).
Le royaume terrestre sera
constitué, entre autres, de ceux :
« ...qui n'ont pas
accepté le témoignage de Jésus dans la chair,
mais qui l'ont accepté par la suite. Ce sont les hommes
honorables de la terre qui ont été aveuglés par
la fourberie des hommes… Ce sont ceux qui ne sont pas
vaillants dans le témoignage de Jésus… »
(Doctrine et Alliances, Section 76:74-75, 79).
Le royaume céleste
est réservé à « ceux qui se lèveront
à la résurrection des justes » :
« Ce sont ceux qui ont
accepté le témoignage de Jésus, ont cru en son
nom, ont été baptisés à la manière
de son ensevelissement, étant ensevelis dans l'eau en son nom,
selon le commandement qu'il a donné – afin qu'en gardant
les commandements, ils soient lavés et purifiés de tous
leurs péchés et reçoivent l'Esprit-Saint par
l'imposition des mains de celui qui est ordonné et scellé
à ce pouvoir; qui vainquent par la foi et sont scellés
par le Saint-Esprit de promesse que le Père répand sur
tous ceux qui sont justes et fidèles… Ceux-là
demeureront pour toujours et à jamais dans la présence
de Dieu et de son Christ » (Doctrine et Alliances, Section
76:50-53, 62).
Le degré de gloire
céleste est lui-même divisé en trois degrés,
dont deux seulement sont décrits :
« Il y a, dans la
gloire céleste, trois cieux ou degrés. Pour obtenir le
plus haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la prêtrise [à
savoir: la nouvelle alliance éternelle du mariage], sinon, il
ne peut l'obtenir. Il peut entrer dans l'autre, mais c'est là
la fin de son royaume ; il ne peut avoir d'accroissement »
(Doctrine et Alliances, Section 131:1-4).
Cela explique le caractère
sacré du mariage ou « scellement » éternel
pour les saints des derniers jours, scellement qui ne peut être
fait que dans un temple par quelqu’un ayant reçu
l’autorité requise. La révélation explique
l’importance de cette ordonnance (sacrement) :
« Si un homme épouse
une femme en ce monde, mais ne l'épouse pas par moi ni par ma
parole, et fait alliance avec elle aussi longtemps qu'il est dans le
monde, et elle avec lui, leur alliance et leur mariage ne sont pas
valides lorsqu'ils sont morts et hors du monde ; ils ne sont donc
liés par aucune loi lorsqu'ils sont hors du monde. C'est
pourquoi, lorsqu'ils sont hors du monde, les hommes ne prennent pas
de femmes, ni les femmes de maris, mais ils sont désignés
comme anges dans les cieux ; lesquels anges sont des serviteurs au
service de ceux qui sont dignes d'un poids de gloire beaucoup plus
grand, extrême et éternel. Car ces anges n'ont pas
respecté ma loi ; c'est pourquoi, ils ne peuvent s'accroître,
mais restent à toute éternité séparés
et seuls, sans exaltation, dans leur état sauvé. Et
dorénavant, ils ne sont pas dieux, mais anges de Dieu, pour
toujours et à jamais » (Doctrine et Alliances, Section
132:15-17).
Ceci ne concerne évidemment
pas les personnes qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas
pu contracter ce genre de mariage, mais celles qui ne l’ont pas
voulu. La période du millénium doit également
permettre de régler ce genre de situation pour les personnes
qui ont été empêchées de se marier. Il est
à remarquer que les personnes qui refusent le mariage éternel,
même si elles accèdent au royaume céleste et à
la présence de Dieu, « ne peuvent s’accroître
» (pas plus que les personnes qui se retrouveront dans les
autres royaumes de gloire). Il n’y a d’accroissement
éternel que dans le plus haut degré de la gloire
céleste, que nous appelons « l’exaltation »
:
« Et de plus, en
vérité, je te le dis, si un homme épouse une
femme par ma parole qui est ma loi, et par la nouvelle alliance
éternelle, et que leur union est scellée par le
Saint-Esprit de promesse… ce sera pleinement valide lorsqu'ils
seront hors du monde. Et ils passeront devant les anges et les dieux
qui sont placés là, vers leur exaltation et leur gloire
en toutes choses, comme cela a été scellé sur
leur tête, laquelle gloire sera une plénitude et une
continuation des postérités pour toujours et à
jamais. Alors ils seront dieux, parce qu'ils n'ont pas de fin ; c'est
pourquoi, ils seront de toute éternité à toute
éternité, parce qu'ils continuent. Alors, ils seront
au-dessus de tout, parce que tout leur est soumis. Alors ils seront
dieux, parce qu'ils ont tout pouvoir et que les anges leur seront
soumis » (Doctrine et Alliances, Section 132:19-20).
Les notions de divinisation
et de « continuation des postérités » à
toute éternité donnent à penser que ceux-là
seront amenés à recommencer avec d’autres
intelligences le cycle décrit ci-dessus. Si c’est exact
(la révélation ne le précise cependant pas), on
peut en déduire que ce qui est vrai pour le futur a également
été vrai dans le passé, compte tenu en
particulier de la citation de Joseph Smith mentionnée plus
haut : « Dieu lui-même a jadis été tel que
nous sommes maintenant et est un homme exalté et siège
sur son trône dans les cieux là-haut. »
Nous avons ainsi, dans le plan de salut, un programme admirable d’équité, de bonté et de justice, respectueux de la liberté de chacun, dans lequel personne n’est oublié et qui donne sa chance à tout le monde. C’est un plan dans lequel il n’y a pas d’arbitraire, pas de numerus clausus. La conception très élevée de l’homme qui s’en dégage et le fait de savoir qui nous sommes, que nous sommes des « dieux en embryon », sont des incitants merveilleux à être le meilleur de nous-mêmes, à nous dépasser, à mettre en application dans notre vie l’idéal prôné par le Christ : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5:48).