Le salut et la vie éternelle



LeGrand Richards

1950



Un seul ciel et un seul enfer ?

Une des plus grandes erreurs contenues dans les enseignements des religions chrétiennes est la doctrine d'un seul ciel et d'un seul enfer, selon laquelle tous ceux qui vont au ciel reçoivent une part, tous la même, et tous ceux qui ne réussissent pas à aller au ciel sont envoyés en enfer où ils reçoivent une part, tous la même.

Cette pensée a amené beaucoup de gens à se figurer que, bien que leur vie ne soit pas tout à fait ce qu'elle devrait, ils sont aussi bons, sinon meilleurs, que la moyenne. Ils se figurent ainsi que tout ira bien pour eux. Si cette doctrine est vraie, il est évident qu'il faut tirer une ligne quelque part, et plus on approche de cette ligne, plus petite est la différence entre ceux qui franchissent la ligne et entrent au ciel, et ceux qui n'y arrivent pas tout à fait et doivent donc être envoyés en enfer. Une telle doctrine n'a pas le pouvoir motivateur ou stimulant pour pousser ou encourager les hommes à faire tout leur possible, mais plutôt à se tenir pour satisfaits quand ils ont fait aussi bien que la moyenne. Une telle doctrine n'attribue aucune valeur à ce qui dépasse la moyenne en matière de dévouement, d'obéissance aux commandements du Seigneur, ou de développement de ses talents et de leur consécration à son service.

Plusieurs demeures, ou degrés, dans le ciel

Jésus a enseigné à ses disciples : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père : Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. » (Jean 14:2)

S'il n'y avait qu'un seul ciel et que tous ceux qui y vont aient la même part, quel manque de logique ce serait, de la part de Jésus, ne fût-ce que de laisser entendre qu'il allait préparer une place pour ses disciples, et d'ajouter, en outre : « il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père ».

Donc, puisqu'il y a plusieurs demeures dans la maison de son Père, il est bon que nous y prêtions attention.

L'apôtre Paul nous a communiqué qu'il connaissait un homme en Christ qui fut ravi jusqu'au troisième ciel. Si nous lisons soigneusement cette Écriture, nous découvrirons que Paul lui-même était cet homme :

« Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. » (2 Corinthiens 12:2-4)

Il est évident qu'il ne peut y avoir un troisième ciel que s'il y a un premier et un deuxième ciel. Nous avons donc trois cieux, plus le paradis et l'enfer dont on parle si souvent dans les Écritures, ce qui fait au moins cinq endroits où nous pouvons aller après la mort.

Paul a fait une description merveilleuse de la résurrection :

« Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais autre est l'éclat des corps célestes, autre celui des corps terrestres. Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles ; même une étoile diffère en éclat d'une autre étoile. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. » (1 Corinthiens 15:40-42)

Est-il possible d'être plus clair ? Il y a une gloire du soleil, ou gloire céleste ; une autre gloire comparable à la lune, ou gloire terrestre ; et une autre gloire comparable aux étoiles, ou gloire téleste, comme nous l'apprendrons ; et si « une étoile diffère en éclat d'une autre étoile », ainsi en est-il « de la résurrection des morts ». Ceci nous apprend qu'à la résurrection, la grande foule sera semblable aux étoiles du ciel, et de même que les oeuvres auront différé en importance et en fidélité ici-bas, de même aussi différera la situation dans la résurrection, de même que les étoiles du ciel diffèrent en gloire.

La gloire céleste

Lorsque Paul eut cette vision du troisième ciel et du paradis, il déclara qu'il « entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis d'exprimer ». Il ne nous est rapporté nulle part que Paul ait jamais décrit en détail ce qu'il vit dans cette vision, car il ne fut pas autorisé à « exprimer » ce qu'il vit. Cette vision de Paul ne nous indique pas quelles qualifications sont requises pour nous permettre d'accéder aux différents cieux ou au paradis. Elles furent toutefois révélées le 16 février 1832, à Joseph Smith, le prophète, et à Sidney Rigdon, à Hiram, en Ohio. Le prophète fut autorisé à rapporter une grande partie de ce qu'il vit. Nous recommandons la lecture de toute cette révélation, appelée « la Vision », qui est rapportée à la section 76 des Doctrine et Alliances, et dont nous citons ce qui suit :

« Nous, Joseph Smith, fils, et Sidney Rigdon, étant dans l'Esprit le seizième jour de février de l'an de grâce mil huit cent trente-deux : Par le pouvoir de l'Esprit nos yeux furent ouverts et notre esprit fut éclairé de manière à voir et à comprendre les choses de Dieu : à savoir ce qui était dès le commencement avant que le monde fût, qui fut institué, par le Père, par l'intermédiaire de son Fils unique, qui était dès le commencement, dans le sein du Père, de qui nous rendons témoignage ; et le témoignage que nous rendons est la plénitude de l'Évangile de Jésus-Christ, qui est le Fils, que nous avons vu et avec qui nous avons conversé dans la vision céleste...

« Et nous rendons de nouveau témoignage, car nous vîmes et entendîmes, et voici le témoignage de l'Évangile du Christ concernant ceux qui se lèveront à la résurrection des justes. Ce sont ceux qui ont reçu le témoignage de Jésus, ont cru en son nom, ont été baptisés à la manière de sa sépulture, ayant été ensevelis dans l'eau en son nom, selon le commandement qu'il a donné afin qu'en gardant les commandements, ils soient lavés et purifiés de tous leurs péchés et reçoivent le Saint-Esprit par l'imposition des mains de celui qui est ordonné et scellé à ce pouvoir ; qui vainquent par la foi et qui sont scellés par le Saint-Esprit de promesse, que le Père répand sur tous ceux qui sont justes et fidèles. Ce sont ceux qui sont l'Église du Premier-né. Ce sont ceux entre les mains desquels le Père a tout remis. Ce sont ceux qui sont prêtres et rois, qui ont reçu de sa plénitude et de sa gloire ; et sont prêtres du Très-Haut, selon l'ordre de Melchisédek, qui était selon l'ordre d'Énoch, qui était selon l'ordre du Fils unique. C'est pourquoi, comme il est écrit, ils sont dieux, oui, les fils de Dieu. C'est pourquoi tout est à eux, que ce soit la vie ou la mort, le présent ou l'avenir, tout est à eux, et ils sont au Christ et le Christ est à Dieu. Et ils vaincront tout.

« Que l'homme ne se glorifie donc pas de l'homme, qu'il se glorifie plutôt de Dieu qui mettra tous ses ennemis sous ses pieds. Ceux-là demeureront pour toujours et à jamais dans la présence de Dieu et de son Christ. Ce sont ceux qu'il amènera avec lui, lorsqu'il viendra dans les nuées du ciel pour régner sur la terre sur son peuple. Ce sont ceux qui auront part à la première résurrection. Ce sont ceux qui se lèveront lors de la résurrection des justes. Ce sont ceux-là qui sont venus au mont de Sion et à la ville du Dieu vivant, le lieu céleste, le plus saint de tous. Ce sont ceux qui ont rejoint une multitude innombrable d'anges, l'assemblée générale et l'Église d'Énoch et du Premier-né. Ce sont ceux dont le nom est écrit dans les cieux, où Dieu et le Christ sont les juges de tous. Ce sont les justes rendus parfaits par l'intermédiaire de Jésus, le médiateur de la nouvelle alliance, qui accomplit cette expiation parfaite par l'effusion de son propre sang. Ce sont ceux dont les corps sont célestes, dont la gloire est celle du soleil, à savoir la gloire de Dieu, la plus haute de toutes, dont il est écrit que le soleil du firmament en est le type. » (D&A 76:11-14, 50-70)


La gloire terrestre

« Ensuite nous vîmes le monde terrestre, et voici, ce sont ceux qui sont du terrestre, dont la gloire diffère de celle de l'Église du Premier-né qui a reçu la plénitude du Père, de même que la gloire de la lune diffère de celle du soleil dans le firmament. Voici, ce sont ceux qui sont morts sans loi. Et aussi ceux qui sont les esprits des hommes gardés en prison que le Fils visita et à qui il prêcha l'Évangile, afin qu'ils fussent jugés selon les hommes dans la chair ; Qui n'ont pas accepté le témoignage de Jésus dans la chair mais qui l'ont accepté ensuite. Ce sont les hommes honorables de la terre, qui ont été aveuglés par la ruse des hommes. Ce sont ceux qui reçoivent de sa gloire, mais pas de sa plénitude. Ce sont ceux qui reçoivent de la présence du Fils, mais pas de la plénitude du Père. C'est pourquoi ce sont des corps terrestres et non pas des corps célestes et ils diffèrent en gloire comme la lune diffère du soleil. Ce sont ceux qui ne sont pas vaillants dans le témoignage de Jésus, c'est pourquoi ils n'obtiennent pas la couronne du royaume de notre Dieu. Et c'est là la fin de la vision que nous eûmes des terrestres, que le Seigneur nous ordonna d'écrire pendant que nous étions encore dans l'Esprit. » (D&A 76:71-80)

La gloire téleste

« Et ensuite nous vîmes la gloire des télestes qui est la moindre, de même que la gloire des étoiles diffère de la gloire de la lune dans le firmament. Ce sont ceux qui n'ont pas accepté l'Évangile du Christ, ni le témoignage de Jésus. Ce sont ceux qui ne renient pas le Saint-Esprit. Ce sont ceux qui sont précipités dans l'enfer. Ce sont ceux qui ne seront délivrés des mains du diable qu'à la dernière résurrection, que quand le Seigneur, c'est-à-dire le Christ, l'Agneau, aura terminé son oeuvre. Ce sont ceux qui ne reçoivent pas de sa plénitude dans le monde éternel, mais qui reçoivent du Saint-Esprit par le ministère des terrestres. Et les terrestres reçoivent par le ministère des célestes. Et les télestes le reçoivent aussi par le ministère d'anges, qui sont chargés de les servir ou qui sont désignés pour être les esprits qui les servent, car ils seront héritiers du salut. Et ainsi nous vîmes dans la vision céleste la gloire des télestes, qui défie toute compréhension. Et nul ne la connaît, si ce n'est celui à qui Dieu l'a révélée. » (D&A 76:81-90)

Différenciation des degrés de gloire et définitions

On remarquera que tous ceux qui héritent l'une quelconque des gloires décrites ci-dessus « seront héritiers du salut » (verset 88). Mais quelle différence entre les récompenses ou gloires qui les attendent, une différence aussi grande que celle qui existe entre la gloire ou lumière du soleil et de la lune, ou entre celle de la lune et celle des étoiles.

Il faut cependant se souvenir que seuls « ceux qui sont l'Église du Premier-né » sont les héritiers de la gloire céleste (voir D&A 76:54), et que ce sont ceux « qu'il amènera avec lui lorsqu'il viendra dans les nuées du ciel pour régner sur la terre sur son peuple » (verset 63) et ceux qui « auront part à la première résurrection » (verset 64 ; voir aussi D&A 45:54). Nous en déduisons que l'Évangile sera prêché à toute la création afin qu'elle puisse obtenir la gloire céleste si elle le veut.

Le prophète continue sa description des différences entre ces gloires :

« Et ainsi nous vîmes la gloire des terrestres, qui excelle en toutes choses la gloire des télestes, en gloire, en pouvoir, en puissance et en domination. Et ainsi nous vîmes la gloire des célestes qui excelle en toutes choses – où Dieu, à savoir le Père règne sur son trône pour toujours et à jamais. Devant le trône duquel tout s'agenouille en une humble vénération et lui rendent gloire pour toujours et à jamais. Ceux qui demeurent en sa présence sont l'Église du Premier-né, et ils voient comme ils sont vus, et ils connaissent comme ils sont connus, car ils ont reçu de sa plénitude et de sa grâce. Et il les rend égaux en pouvoir, en puissance et en domination. La gloire des célestes est une, tout comme la gloire du soleil est une. Et la gloire des terrestres est une, tout comme la gloire de la lune est une. Et la gloire des télestes est une, tout comme la gloire des étoiles est une, comme une étoile diffère en gloire d'une autre étoile, ainsi, dans le monde téleste, l'un diffère en gloire de l'autre.

« Car ce sont ceux qui sont de Paul, d'Apollos et de Céphas. Ce sont ceux qui se disent de celui-ci ou de celui-là, les uns du Christ, les autres de Jean, d'autres de Moïse, d'autres d'Élie, d'autres d'Ésaïas, et d'autres d'Énoch, Mais qui n'ont pas accepté l'Évangile, ni le témoignage de Jésus, ni les prophètes, ni l'alliance éternelle. Enfin, ce sont tous ceux qui ne seront pas rassemblés avec les saints pour être enlevés dans l'Église du Premier-né et reçus dans la nuée. Ce sont les menteurs, les sorciers, les adultères, les fornicateurs, et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge. Ce sont ceux qui subissent la colère de Dieu sur terre. Ce sont ceux qui subissent la vengeance du feu éternel. Ce sont ceux qui sont précipités en enfer et qui subissent la colère du Dieu tout-puissant, jusqu'à la plénitude des temps quand le Christ aura mis tous ses ennemis sous ses pieds et aura parachevé son oeuvre. Quand il remettra le royaume et le présentera sans tâche au Père, disant : J'ai vaincu et foulé seul au pressoir, oui, au pressoir de l'indignation et de la colère du Dieu tout-puissant. Alors il sera couronné de la couronne de sa gloire et s'assiéra sur le trône de son pouvoir pour régner pour toujours et à jamais.

« Mais voici, nous vîmes la gloire et les habitants du monde téleste, et ils étaient aussi innombrables que les étoiles du firmament ou que le sable sur les bords de la mer. Et nous entendîmes la voix du Seigneur qui disait : Tous ceux-ci fléchiront le genou, et toute langue se confessera à celui qui est assis sur le trône pour toujours et à jamais ; car ils seront jugés selon leurs oeuvres, et chacun recevra selon ses propres oeuvres sa propre domination dans les demeures qui sont préparées. Et ils seront les serviteurs du Très-Haut ; mais ils ne peuvent aller aux siècles des siècles, là où Dieu et le Christ demeurent. C'est là la fin de la vision que nous eûmes qu'il nous fût commandé d'écrire pendant que nous étions encore dans l'Esprit.

« Mais grandes et merveilleuses sont les oeuvres du Seigneur et les mystères de son royaume qu'il nous a montrés et qui surpassent tout entendement en gloire, en puissance et en domination. Qu'il nous a commandé de ne pas écrire pendant que nous étions encore dans l'Esprit et qu'il n'est pas permis à l'homme d'exprimer. Et l'homme n'est pas à même de les faire connaître, car ils ne peuvent être vus et compris que par le pouvoir du Saint-Esprit que Dieu accorde à ceux qui l'aiment et se purifient devant lui ; À qui il accorde ce privilège de voir et de savoir par eux-mêmes ; afin que par le pouvoir et la manifestation de l'Esprit, pendant qu'ils sont dans la chair, ils soient capables de supporter l'éclat de sa présence dans le monde de gloire. Et gloire, honneur et puissance soient à Dieu et à l'Agneau pour toujours et à jamais. Amen. » (D&A 76:91-119)


Les fils de perdition

Dans cette vision, le Seigneur révèle aussi qui sont les fils de perdition :

« Et nous vîmes ceci aussi, et nous en rendons témoignage, qu'un ange de Dieu, qui détenait de l'autorité en la présence de Dieu, qui se révolta contre le Fils unique que le Père aimait et qui était dans le sein du Père, fut précipité loin de la présence de Dieu et du Fils, Et fut appelé Perdition , car les cieux pleurèrent sur lui : c'était Lucifer un fils du matin. Et nous regardâmes, et voici, il est tombé ! tombé, lui, un fils du matin !

« Et tandis que nous étions encore en Esprit, le Seigneur nous commanda d'écrire la vision, car nous vîmes Satan, ce vieux serpent, oui, le diable, qui se révolta contre Dieu et chercha à prendre le royaume de notre Dieu et de son Christ : C’est pourquoi il fait la guerre aux saints de Dieu et les assiège de toutes parts. Et nous eûmes la vision des souffrances de ceux à qui il fit la guerre et qu'il vainquit, car la voix du Seigneur nous parvint disant : Ainsi dit le Seigneur concernant tous ceux qui connaissent mon pouvoir et à qui il a été donné d'y prendre part, qui ont permis au pouvoir du diable de les vaincre et de leur faire renier la vérité et défier mon pouvoir.

« Ce sont ceux qui sont les fils de perdition, de qui je déclare qu'il aurait mieux valu pour eux qu'ils ne fussent jamais nés ; car ils sont des vases de colère, condamnés à subir la colère de Dieu dans l'éternité avec le diable et ses anges ; à propos desquels j'ai dit qu'il n'y a pas de pardon dans ce monde ni dans le monde à venir. Car ils ont renié le Saint-Esprit après l'avoir reçu, ont renié le Fils unique du Père, l'ont crucifié et l'ont exposé à l'ignominie. Ce sont ceux qui s'en iront dans le lac de feu et de soufre avec le diable et ses anges, les seuls sur lesquels la seconde mort aura un pouvoir quelconque : Oui, en vérité, les seuls qui ne seront pas rachetés au temps fixé par le Seigneur, après avoir souffert sa colère. » (D&A 76:25-38)


Dans son commentaire de cette glorieuse vision, l'une des plus inspirantes et des plus révélatrices que le Seigneur ait jamais données à ses prophètes en les autorisant à la rapporter, le prophète Joseph Smith écrit :

« Rien ne pouvait être plus agréable aux saints à propos de l'ordre du royaume du Seigneur, que la lumière qui jaillit sur le monde grâce à la vision qui précède. Toutes les lois, tous les commandements, toutes les promesses, toutes les vérités, tous les points en rapport avec la destinée de l'homme, de la Genèse à l'Apocalypse, où la pureté des Écritures n'a pas été souillée par la folie des hommes, concourent à montrer la perfection de la théorie [de différents degrés de gloire dans la vie future] et témoignent du fait que ce document est une transcription des écrits du monde éternel. La sublimité des idées, la pureté du langage, le champ ouvert à l'action, la durée offerte à son achèvement, de manière que les héritiers du salut puissent confesser le Seigneur et courber le genou, les récompenses réservées à la fidélité, et les châtiments pour les péchés, dépassent de si loin l'étroitesse d'esprit des hommes que tout homme sincère est forcé de s'exclamer : Cela vient de Dieu. » (History of the Church, p. 252, 253)

Tous sont héritiers du salut

Quand on apprend par cette vision que ceux qui héritent même la gloire téleste « seront héritiers du salut », il est aisé de comprendre ce qui est un axiome chez les saints des derniers jours : « Le salut sans l'exaltation (la vie éternelle, ndlr), c'est la damnation. » Même ainsi, cependant, le prophète Joseph Smith montre les gloires du monde téleste : « Et ainsi, nous vîmes dans la vision céleste la gloire des télestes, qui défie toute compréhension. Et nul ne la connaît, si ce n'est celui à qui Dieu l'a révélée » (D&A 76:89, 90). Que doivent être alors la gloire et l'exaltation du royaume céleste ! L'Évangile de Jésus-Christ est donné aux hommes pour les préparer à la gloire céleste.

Les renseignements contenus dans la Vision éclairent ce passage de la Bible :

« Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux ; chacun fut jugé selon ses oeuvres. » (Apocalypse 20:12-13)

Puisque tout homme doit être jugé selon ses oeuvres, même celui qui est en enfer, il devient aisé de comprendre la « justice » de Dieu ; s'il en était autrement, il ne pourrait être juste. Cela nous permet aussi de comprendre comment l'un peut recevoir une gloire semblable au soleil, tandis qu'un autre reçoit une gloire semblable à la lune et de nombreux autres une gloire semblable aux étoiles, tout en sachant que Dieu est juste. Cela nous permet aussi de comprendre aisément cette déclaration de Jésus :

« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. » (Matthieu 7:13-14)

L'apôtre Paul savait que tout homme recevra selon ses oeuvres :

« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Car celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. » (Galates 6:7-9)

Paul explique autre part ce qu'est le « juste jugement de Dieu » :

« Mais, par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses oeuvres : Réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l'honneur, la gloire et l'immortalité. Mais l'irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute sont rebelles à la vérité et obéissent à l'injustice. Tribulation et angoisse sur toute âme d'homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec ! Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec ! Car devant Dieu il n'y a point d'acception de personnes. » (Romains 2:5-11)

Aucun autre mode de jugement ne pourrait être équitable. Dieu rendra sûrement « à chacun selon ses oeuvres ». Même Dieu ne peut récompenser un homme pour ce qu'il ne fait pas.

Sauvés par la grâce

Il y a des enseignements de Paul qu'il est très difficile à beaucoup de comprendre, comme Pierre le dit :

« Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée. C’est ce qu'il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine. » (2 Pierre 3:15-16)

Nous souvenant donc de l'avertissement de Pierre que certains écrits de Paul sont « difficiles à comprendre », examinons ce que dit ce dernier de la grâce :

« Nous qui étions morts par nos offenses, [Dieu] nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés) ; Il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, Afin de montrer dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ. C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Éphésiens 2:5-9)

Il est évident qu'aucune de nos oeuvres, ni rien de ce que nous pouvons faire ne peut affecter la grâce de Dieu qui est donnée librement. Mais cela ne change en rien le fait que nous venons de dégager des écrits de Paul : « Ies justes jugements de Dieu... rendront à chacun selon ses oeuvres ».

Quelle est donc alors cette grâce dont parle Paul, par laquelle nous sommes sauvés, et « point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie » ?

La grâce représente ce que Jésus a fait pour nous, que nous n'aurions en aucune façon pu faire pour nous-mêmes, entre autre :

1. Il a créé notre terre sur laquelle nous avons le bonheur de vivre et d'acquérir de l'expérience (voir Jean 1:1-14).

2. Il a expié la transgression de nos premiers parents qui introduisit la mort dans le monde, réalisant ainsi la résurrection du tombeau, c'est-à-dire la réunion de notre corps et de notre esprit dans la résurrection (voir 1 Corinthiens 15:22).

3. En nous donnant son Évangile éternel, il « est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel » (Hébreux 5:9).

Tous ces dons glorieux, et beaucoup d'autres que nous pourrions encore mentionner, nous viennent par sa grâce, ce sont des dons gratuits, et ils ne viennent point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie (voir Éphésiens 20:8-9).

Néanmoins, pour obtenir ces « grâces » et le don du salut éternel, nous devons nous rappeler que ce don n'est destiné qu'à « tous ceux qui lui obéissent » (Héb. 5:9). Une autre pensée de Paul est décisive en cette matière :

« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. » (Galates 6:7)

Prenez l'exemple du fermier. Quelle que soit l'étendue du terrain qu'il possède, il ne peut s'attendre à récolter s'il ne sème pas. Mais quand le fermier a préparé la terre, fait les semailles, cultivé et irrigué les champs, et rentré la moisson, faut-il lui attribuer tout le succès ? Il a fait tout le travail et il a le droit de récolter ce qu'il a semé, et le résultat de ses efforts sera sa récompense. Mais aussi dur qu'il ait travaillé, il n'aurait pas eu de récolte à moissonner par ses seuls efforts, car il y a d'autres facteurs à faire intervenir :

1. Qui lui a donné un sol fertile ?

2. Qui a mis le germe de vie dans les semences qu'il a utilisées ?

3. Qui a fait que le soleil a réchauffé le sol et que la semence a germé et grandi ?

4. Qui a fait tomber la pluie ou la neige de manière à remplir les réserves d'eau pour irriguer ses cultures ?

Rien de ceci n'aurait pu être fait par le fermier seul. Cela correspond au don gratuit de la grâce ; pourtant, le fermier récoltera ce qu'il a semé.

La déclaration de Paul a été fort mal interprétée, tant par les prêtres que par les laïques. Des prédicateurs ont enseigné à qui voulait l'entendre que le salut pouvait s'obtenir comme par un claquement de doigts : c'est en ces termes qu'un prédicateur de renom l'a dit à l'auteur : que le salut est accordé après une confession purement verbale de la foi en Christ, même si elle ne s'accompagne pas d'obéissance à ses commandements et d’œuvres de justice. Il est évident qu'une telle doctrine n'est pas en accord avec la vérité.

C'est contre une telle interprétation des Écritures que Pierre mit en garde quand il dit : « Les personnes ignorantes et mal affermies (en) tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine » (2 Pierre 3:16).

Beaucoup ont ainsi été égarés et se sont contentés d'une confession de foi purement verbale, « pour leur propre ruine ».

L'ennemi de toute justice ne pouvait espérer mieux réussir à contrecarrer les desseins du Maître et son Évangile qu'en persuadant les hommes que toutes les bénédictions que le Seigneur a préparées par sa grâce à l'intention de ses enfants peuvent être obtenues en confessant des lèvres qu'il est le Christ. Nous avons montré que ceux dont la gloire sera téleste, c'est-à-dire semblable aux étoiles seront héritiers du salut. Il faut cependant se souvenir que l'Évangile de Jésus-Christ n'est pas seulement donné pour le salut de l'homme, mais aussi pour son exaltation (ou vie éternelle, ndlr). C'est à cela que doivent aspirer tous ceux qui aiment la vérité, la gloire qui a été appelée « la gloire du soleil ».

La vie éternelle dépend des oeuvres

Cette explication que la grâce est le don gratuit de Dieu qui ne peut être obtenu par les oeuvres, qui n'est donc pas affaire d'obéissance à l'Évangile, nous aidera à comprendre exactement les Écritures suivantes :

« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 7:21)

« C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n'est point tombée, parce qu'elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande. » (Matthieu 7:24-27)

« Car le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses oeuvres. » (Matthieu 16:27)

L'apôtre Jacques savait combien il est important de pratiquer la parole et de tic pas se borner à l'écouter :

« Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. » (Jacques 1:22)

« Mes frères, que sert-il à quelqu'un de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les oeuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, Et que l'un d'entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la foi : si elle n'a pas les oeuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu'un dira : Toi, tu as la foi ; et moi j'ai les oeuvres. Montre-moi ta foi sans Ies oeuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes oeuvres. Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les oeuvres est inutile ? » (Jacques 2:14-20)

Jacques montre clairement que croire en Dieu n'est pas suffisant, car les démons en font autant, et que « la foi sans les oeuvres est inutile ». Le fermier pourrait tout aussi bien croire qu'il peut moissonner une récolte sans avoir planté. Une telle foi est morte ; elle ne produira pas de moisson sans oeuvres. Voyez la parabole du semeur dite par Jésus :

« Une autre partie tomba dans la bonne terre : elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente. » (Matthieu 13:8).

Et cette autre parabole :

« Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens. Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. » (Matthieu 25:14-15)

Quand le maître revint et fit rendre des comptes à ses serviteurs, celui qui avait reçu cinq talents en avait gagné cinq autres ; celui qui avait reçu deux talents en avait gagné deux autres. À chacun d'eux, le maître dit : « C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître » (Matt. 25:21).

Mais à celui qui avait reçu un talent et l'avait caché, le maître dit :

« Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que j'amasse où je n'ai pas vanné ; Il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j'aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. » (Matthieu 25:26-30)

Comme elle est inutile la foi sans les oeuvres ! Quelle glorieuse récompense attend ceux qui mettent à profit les talents qu'ils reçoivent ! Comme elle est illogique la pensée que tous ceux qui font le bien sont récompensés de la même manière et que tous ceux qui font mal sont punis de la même manière. Comme il serait difficile de tracer la ligne de démarcation entre les deux groupes. C'est pourquoi il faut « plusieurs demeures » dans le royaume de notre Père, où chacun sera récompensé selon ses oeuvres.

Définition du salut

Un ecclésiastique a un jour posé à l'auteur la question suivante : « Un homme peut-il être sauvé avant de mourir, ou bien doit-il mourir pour être sauvé ? » La réponse fut : « Si vous voulez expliquer ce que vous entendez par être sauvé, j'essaierai de répondre à votre question. »

L'auteur s'est rendu compte que peu de chrétiens ont eu une idée nette du salut, à part l'idée d'échapper au feu éternel, et cet ecclésiastique semblait tout à fait incapable d'expliquer ce qu'est le salut. Il lui fut expliqué que si nous ne nous étions pas montrés dignes, avant notre naissance, de venir sur la terre et d'y prendre un corps, nous aurions été chassés du ciel avec Satan, puisqu'il entraîna avec lui le tiers des esprits (voir Jude 1:6 ; Apocalypse 12:7-12 ; 12:4)

L'auteur lui dit que nous pouvions être sauvés chaque jour de notre vie, car, a mesure que nous apprenons les lois de Dieu et y obéissons, nous nous libérons des conséquences de l'infraction à la loi, et nous acquérons le droit aux bénédictions basées sur l'obéissance à la loi divine. Nous citons les Écritures modernes suivantes à l'appui de cette vérité :

« Toute bénédiction repose sur une loi irrévocablement décrétée dans les cieux avant la fondation de ce monde ; et lorsque nous obtenons une bénédiction quelconque de Dieu, c'est par l'obéissance à la loi sur laquelle elle repose. » (D&A 130:20-21)

« Et à tout royaume est donnée une loi ; et à toute loi, il y a certaines limites et certaines conditions. Tous les êtres qui ne se conforment pas à ces conditions ne sont pas justifiés. » (D&A 88:38-39)

« Car tous ceux qui veulent avoir une bénédiction de moi respecteront la loi qui a été fixée pour l'obtention de cette bénédiction, et ses conditions, instituées dès avant la fondation du monde. » (D&A 132:5)

« Il est impossible à un homme d'être sauvé dans l'ignorance » (D&A 131:6). On verra donc que si, d'une part, « là où il n'y a point de loi il n'y a pas non plus de transgression » (Romains 4:15), d'autre part « il est impossible à titi homme d'être sauvé dans l'ignorance ». Par conséquent l'homme doit con naître la loi pour pouvoir recevoir une récompense lorsqu'il l'observe et être déchargé des conséquences d'une infraction à cette loi, même s'il est possible que la transgression soit pardonnée lorsqu'aucune loi ne lui a été donnée. Donc, si nous persévérons dans notre recherche de la connaissance et de la compréhension des lois de Dieu, et si nous y obéissons, nous augmentons la mesure de notre salut, de notre exaltation.

L’auteur poursuivit en expliquant à l'ecclésiastique que, comme nous croyons au progrès éternel, et que « l'homme n'est pas sauvé plus vite qu'il n'acquiert de connaissance » (History of the Church, vol. 4, p. 588), pour un saint des derniers jours, le salut n'est pas un but, mais un processus, puisque nous ne cesserons jamais d'acquérir de la connaissance.

L'ecclésiastique répondit qu'il n'avait jamais entendu d'explication aussi raisonnable. Tout ceci, nous l'avons obtenu par les révélations du Seigneur au prophète Joseph Smith à notre époque.

Tous les hommes doivent recevoir « selon leurs oeuvres » (Apocalypse 20:12), ce qui exige que des endroits adéquats soient préparés pour l'âme de tous les hommes. D'où la déclaration de Jésus : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père » (Jean 14:2). L'Évangile de Jésus-Christ propose un plan par lequel les hommes peuvent non seulement être sauvés, mais encore être exaltés dans le royaume céleste, « au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes » (Romains 2:16).

(Source : LeGrand Richards, Une oeuvre merveilleuse et un prodige, 1950)