La personnalité du Père et de Fils
LeGrand Richards (1886-1983)
Évêque président de 1938 à 1952
Membre du collège des Douze de 1952 à 1983
L'homme est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu
Le récit tout simple que nous a fait le prophète Joseph
Smith de son entrevue avec le Père et le Fils (voir
Appel
prophétique de Joseph Smith)
nous aide à comprendre les enseignements de la Bible
concernant ce point important. Il faut se souvenir toutefois que
cette connaissance, le prophète ne l'a pas acquise par l'étude
de la Bible. Nous ne prenons la Bible que pour prouver que cette
histoire est pleinement en harmonie avec les enseignements bibliques,
dont nous allons reprendre ici quelques extraits :
« Puis
Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre
ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les
oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur
tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu
créa l'homme à son image, il le créa à
l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. » (Genèse
1:26, 27)
On a tenté d'expliquer que cette création n'était
qu'à l'image et à la ressemblance spirituelles de Dieu,
mais après avoir lu le récit tout simple de Joseph
Smith, on se demande comment un historien aurait pu relater plus
clairement, de façon plus compréhensible, ce qui s'est
effectivement passé lors de la création de l'homme,
surtout quand on lit : Adam, âgé de cent trente
ans, engendra un fils à sa ressemblance, selon son image, et
il lui donna le nom de Seth (Genèse 5:3).
Joseph Smith découvrit qu'il était à l'image et
à la ressemblance de Dieu et de Jésus-Christ, aussi
littéralement que Seth était à la ressemblance
et à l'image de son père Adam.
Moïse
témoigne que Dieu est une personne
C'est aussi ce qui nous fait apparaître si raisonnable et si
facile à comprendre l'événement vécu par
Moïse, ses compagnons, et soixante-dix anciens d'Israël :
« Moïse
monta avec Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens d'Israël. Ils
virent le Dieu d'Israël ; sous ses pieds, c'était
comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel lui-même
dans sa pureté. » (Exode 24:9, 10)
« Et
lorsque Moïse était entré dans la tente, la
colonne de nuée descendait et s'arrêtait à
l'entrée de la tente, et l'Éternel parlait avec Moïse.
Tout le peuple voyait la colonne de nuée qui s'arrêtait
à l'entrée de la tente, tout le peuple se levait et se
prosternait à l'entrée de sa tente. L'Éternel
parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à
son ami. » (Exode 33:9-11)
Pourrait-on demander à un historien de décrire cet
événement avec plus de clarté qu'en disant que
le Seigneur et Moïse se parlèrent « face à
face comme un homme parle à son ami » ? Est-il
besoin d'expliquer à quelqu'un comment un homme parle à
son ami ? Le Père et le Fils parlèrent à
Joseph Smith « face à face, comme un homme parle à
son ami ». Il n'y a qu'une chose qui rende ceci possible :
c'est le fait que Dieu a effectivement créé l'homme à
son image et à sa ressemblance. Toute autre image ou
ressemblance eût-elle été de loin aussi
merveilleuse ?
Paul
témoigne que Dieu est une personne
Paul, l'apôtre, tenta d'expliquer quelle sorte de personnage
était Dieu en nous disant que son Fils, Jésus-Christ,
était « le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa
personne » et qu'il « s'est assis à la
droite de la majesté divine dans les lieux très hauts »
(voir Hébreux 1:3). Ceci, évidemment, n'était
possible que si son Père avait une forme à la droite de
laquelle il pût s'asseoir.
Étienne
témoigne que Dieu est une personne
La description de Paul donne leur pleine valeur aux paroles
prononcées par Étienne alors qu'il était lapidé
par ses ennemis :
« Mais
Étienne, rempli du Saint-Esprit, et fixant les regards vers le
ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite
de Dieu. Et
il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l'homme
debout à la droite de Dieu. » (Actes 7:55, 56)
Il vit donc deux personnages séparés, distincts :
l'un, le Fils, se tenait à la droite de l'autre, le Père.
Jean
témoigne que Dieu est une personne
Ceci s'accorde aussi avec le récit du baptême de Jésus
par Jean :
« Dès
que Jésus eut été baptisé, il sortit de
l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu
descendre comme une colombe et venir sur lui. Et
voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci
est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. »
(Matthieu 3:16, 17)
Ici, chacun des trois membres de la Divinité est mentionné
distinctement et séparément : 1) Jésus
sortant de l'eau ; 2) le Saint-Esprit descendant comme une
colombe ; 3) la voix du Père venant du ciel, exprimant
son affection et son approbation pour son fils bien-aimé.
Comment serait-il possible de croire que ces trois personnes n'en
sont qu'une, dépourvue de corps ou de forme ?
Le
Seigneur ressuscité
Nous devons considérer maintenant le Seigneur ressuscité.
À moins qu'il ne possède maintenant le corps de chair
et d'os qui fut déposé dans le tombeau, il doit être
mort une seconde fois, car quand Marie-Madeleine et l'autre Marie
vinrent au sépulcre pour voir le corps de Jésus, elles
découvrirent qu'un ange du Seigneur était descendu du
ciel et se trouvait assis sur la pierre qu'il avait retirée de
l'entrée :
« Son
aspect était comme l'éclair, et son vêtement
blanc comme la neige... Mais
l'ange prit la parole et dit aux femmes : Pour vous, ne craignez
pas ; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été
crucifié. Il
n'est point ici : il est ressuscité, comme il l'avait
dit. Venez, voyez le lieu où il était couché. »
(Matthieu 28:3, 5, 6)
Après sa résurrection, Jésus apparut à
beaucoup de monde. Tandis que les onze apôtres étaient
réunis à Jérusalem et discutaient de ce qui
était arrivé :
« ...[Jésus]
lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit :
La paix soit avec vous. Saisis de frayeur et d'épouvante, ils
croyaient voir un esprit. Mais
il leur dit : Pourquoi êtes-vous troublés et
pourquoi pareilles pensées s'élèvent-elles dans
vos cœurs ? Voyez
mes mains et mes pieds, c'est bien moi ; touchez-moi et voyez :
un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai. » (Luc
24:36-39)
Pour mieux prouver qu'il avait son corps, il prit du poisson rôti
et un rayon de miel et il mangea devant eux.
Avec son corps ressuscité, il s'éleva au ciel en
présence de cinq cents frères :
« Et il est apparu à plus de cinq cents frères à
la fois… » (1 Corinthiens 15:6).
Ses apôtres le virent monter au ciel et les « deux
hommes vêtus de blanc » qui se tenaient à
leurs côtés affirmèrent ce fait :
« Comme
il s avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en
allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, et
dirent : Hommes
Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder
au ciel? Ce Jésus, qui a été enlevé au
ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière que
vous l'avez vu allant au ciel. » (Actes 1:10, 11)
Si Jésus et son Père sont un seul en esprit, sans corps
ni forme, si grand qu'il remplit l'univers et si petit qu'il habite
dans notre cœur, comme tant de gens le croient et comme les
Églises l'enseignent, quel est alors le sens de la
résurrection que l'on commémore à Pâques
dans les Églises chrétiennes, et qu'a fait Jésus
de son corps après l'avoir montré aux apôtres et
à d'autres personnes ?
Joseph
Smith témoigne que Jésus est une personne
Il fut donné à Joseph Smith de contempler ce même
Jésus que l'on avait vu monter au ciel après sa
résurrection. Voici le témoignage qu'en rendirent
Joseph Smith et Sidney Rigdon
après une vision qu'ils eurent à Hiram, en Ohio, le 16
février 1832 :
« Et
tandis que nous méditions là-dessus, le Seigneur toucha
les yeux de notre intelligence, et ils furent ouverts, et la gloire
du Seigneur resplendit tout alentour. Et
nous vîmes la gloire du Fils à la droite du Père
et reçûmes de sa plénitude ; Nous
vîmes les saints anges et ceux qui sont sanctifiés
devant son trône adorant Dieu et l'Agneau, qu'ils adorent pour
toujours et à jamais. Et
maintenant après les nombreux témoignages qui ont été
rendus de Lui, voici le nôtre, le dernier de tous : il
vit ! Car
nous le vîmes et ce, à la droite de Dieu ; et nous
entendîmes la voix rendre témoignage qu'il est le Fils
unique du Père ; Que
par lui, à travers lui et en lui, les mondes sont et furent
créés, et que les habitants en sont des fils et des
filles engendrés pour Dieu. » (D&A 76:19-24)
Remarquez comme cette déclaration se rapproche de la première
vision de Joseph Smith et du témoignage du Père au
baptême de Jésus. Le Père parlait de son Fils
- deux personnes séparées et distinctes. Le Père
devait avoir une voix, sinon il n'aurait pu parler.
Tel est donc le témoignage proclamé à tous ceux
à qui il parviendra, jusqu'à ce que Jésus
revienne pour régner en « Seigneur des seigneurs et
Roi des rois » (voir Apocalypse 17:14).
Comprendre qu'il existe et est une personne c'est se rendre compte de
tout le sens de la promesse qui se trouve dans son Sermon sur la
Montagne : « Heureux ceux qui ont le cœur pur :
car ils verront Dieu » (Matthieu 5:8).
Les
Écritures relatives à la personne de Dieu sont souvent
mal comprises
Il y a dans la Bible quelques passages que l'on a mal compris et qui
ont entraîné une conception erronée de la
personne et de la forme de Dieu et de son Fils Jésus-Christ.
Nous pourrions en envisager brièvement quelques-uns.
« Personne
n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du
Père, est celui qui l'a fait connaître. » (Jean 1:18)
« Personne
n'a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. » (1 Jean
4:12)
Dans sa Version Inspirée de la Bible, le prophète
Joseph Smith nous donne ce qui suit :
« Et
personne n'a jamais vu Dieu sans rendre témoignage du Fils ;
car personne ne peut être sauvé si ce n'est par lui. »
(Jean 1:18)
Et
il rend comme suit 1 Jean 4:12 :
« Personne
n'a jamais vu Dieu sauf ceux qui croient. Si nous nous aimons les uns
les autres, Dieu habite en nous et son amour est parfait en
nous. »
L'interprétation que le prophète Joseph Smith a donnée
à ces Écritures était la vraie ;
cela
fut confirmé par une révélation qu'il reçut
du Seigneur à Hiram, en Ohio, en novembre 1831 :
« Car
personne n'a jamais vu Dieu dans la chair s'il n'a été
vivifié par l'Esprit de Dieu. » (D&A 67:11)
Cette doctrine reçut un complément de lumière
par les visions de Moïse révélées au
prophète Joseph Smith :
« Mais
mes propres yeux ont vu Dieu, non pas mes yeux naturels, mais mes
yeux spirituels, car mes yeux naturels n'auraient pu le voir, car je
me serais desséché, et je serais mort en sa présence,
mais sa gloire était sur moi, et j'ai vu sa face, car j'étais
transfiguré devant lui. » (Moïse 1:11, dans la Perle de
grand prix).
Il est donc nettement établi que l'homme ne peut voir Dieu que
s'il est « vivifié par l'Esprit de Dieu ».
C'est, semble-t-il, l'idée que Jean avait à l'esprit
quand il écrivit ceci :
« Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous
enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et
a reçu son enseignement vient à moi.
Ce n'est pas
que personne ait vu le Père, sinon celui qui est de Dieu ;
celui-là a vu le Père. » (Jean 6:45, 46 selon la version
du roi Jacques. Segond dit : « ...sinon celui qui
vient de Dieu », ndt).
Paul disait de Dieu que c'était un « Dieu
invisible » :
« En
qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés : Il
est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la
création. » (Colossiens 1:14, 15)
Une étude plus poussée des enseignements de Paul révèle
qu'il avait la même conception que Jean ; alors que Dieu
est invisible aux hommes en général, il n'est pas
invisible aux prophètes, car il rappelait que Moïse avait
vu le Dieu invisible :
« C'est
par la foi qu'il quitta l'Égypte, sans être effrayé
de la colère du roi ; car il se montra ferme comme voyant
celui qui est invisible. » (Hébreux 11:27)
Jean faisait aussi de Dieu un esprit, ce qui jette la confusion chez
certains :
« Dieu
est esprit : et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en
esprit et en vérité. » (Jean 4:24)
Ceci ne doit pas être une source de confusion, puisque nous
sommes tous des esprits revêtus d'un corps de chair et d'os.
Jean dit que nous devons « l'adorer en esprit et en
vérité ». Il ne veut cependant pas dire que
notre esprit doit quitter notre corps pour pouvoir l'adorer « en
esprit ».
Paul a déclaré : « Mais celui qui
s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit »
(1 Corinthiens 6:17). Nous sommes des esprits dans le même
sens que Jean avait en tête quand il disait « Dieu
est esprit ».
L'unité
du Père et du Fils
On a souvent mal interprété cette affirmation souvent
répétée que Jésus et son Père sont
un. Lisez soigneusement le chapitre dix-sept de Jean et ce point sera
entièrement éclairci. Au moment où Jésus
allait être sacrifié, il adressa une prière à
son Père et le remercia pour ses apôtres, lui demandant
« qu'ils soient un comme nous » (voir Jean
17:11). Puis il ajouta :
« Ce
n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui
croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi,
Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi
soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. »
(Jean 17:20, 21)
Or, il est évident maintenant que Jésus ne parlait pas
de l'unité de personne, mais de l'unité de but, car
dans la suite de sa prière il demandait qu'ils fussent avec
lui, ce qui n'eût pas été nécessaire si
l'unité à laquelle il pensait avait été
l'unité de personne et non de but :
« Père,
je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés
soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu
m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation
du monde. » (Jean 17:24)
Encore une fois, il est évident que l'unité à
laquelle il fait allusion ne signifie pas unité de personne,
car si Jésus et son Père étaient une seule
personne, comme il serait absurde de penser que Jésus
s'invoquait lui-même ou qu'il s'était aimé avant
la fondation du monde. Il dit :
« Or,
la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul
vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »
(Jean 17:3)
Cette connaissance vraie de Dieu et de son Fils, Jésus-Christ,
a été rendue au monde à notre époque, non
par l'étude de la Bible, mais par l'apparition de personnages
célestes au jeune Joseph Smith, ainsi qu'il en a si
éloquemment témoigné.
Source : LeGrand Richards, A Marvelous Work and a Wonder, Salt Lake City, 1950