La
grâce du Seigneur
Gene R. Cook
des soixante-dix
Article publié
dans L'Étoile d'avril 1993
Un
jeune homme de mes amis est venu me voir et m’a confessé
quelques péchés sans grande gravité. Il croyait
qu’ils étaient très graves. Il avait laissé
l'adversaire lui faire croire qu’il n’était pas
bon, qu’il n’avait pas la force de surmonter ses
faiblesses. Il
était accablé
par les difficultés et les épreuves de la vie et avait
perdu la paix que connaît normalement un vrai disciple de
Jésus-Christ.
— Je sais que le
rôle du Christ est de nous sauver de nos péchés,
a-t-il dit, mais qu’en est-il de toutes les autres épreuves
de ma vie ?
J’ai essayé
de le consoler et lui ai dit que le Christ avait été
envoyé non seulement pour guérir les blessures de la
transgression et de l’iniquité, mais également
pour porter
notre chagrin, nos
regrets et notre culpabilité (voir Mosiah 14:4-5, 11 ; Alma
24:10) ; qu’en plus d’avoir enduré des «
douleurs, des afflictions et des tentations de toutes sortes »,
il s’était chargé « des misères de
son peuple », de « la mort pour rompre les liens de la
mort qui entravent son peuple », et de ses «
infirmités... pour connaître... comment secourir son
peuple » (Alma 7:11-12).
En
lisant avec moi ces Écritures, le jeune homme s’est
rendu compte avec joie que le Christ peut prendre sur lui non
seulement le péché au sens général, mais
également le chagrin, les regrets, la mort, la maladie,
l’absence de paix, la culpabilité et la douleur.
Quelle
pensée magnifique : Jésus-Christ est réellement
capable de se charger des problèmes et des difficultés
auxquels nous devons faire face dans notre vie quotidienne. Non
seulement il nous aidera à obtenir le salut au jour du
Jugement, mais, avec son Père, il nous aidera à
surmonter les épreuves quotidiennes, sinous nous tournons vers
eux et communiquons avec eux.
Pour
définir cette faculté de surmonter les épreuves
du monde grâce à l’amour de Dieu, les Écritures
emploient le mot grâce. Ce terme n’est pas facile à
définir. La meilleure définition que je connaisse est
peut-être « surcroît de puissance », la
faculté que le Seigneur nous donne d’accomplir toutes
choses. Nous savons que le Seigneu désire non seulement nous
donner sa grâce, mais qu’il nous a commandé de
progresser de grâce en
grâce
(voir D&A 93:1-20).
Je
suis particulièrement frappé par le passage
scripturaire : « La bonté aimante [du] Seigneur et de
tout ce qu’il... [a] conféré [aux hommes], selon
sa bonté et selon sa douceur aimante, pour toujours et à
jamais. Dans
toutes leurs afflictions il a aussi été affligé,
et l'ange qui est devant sa face les a sauvés. Il les a
lui-même rachetés, dans son amour et sa miséricorde,
et constamment il les a soutenus et portés, aux anciens jours
» (D&A133:52-53).
Il
paraît évident que le Seigneur est affligé chaque
fois que nous somme saffligés, qu’il enverra des anges
nous aider, et que, dans son amour, il nous aide chaque jour, que
nous le sachions ou non. Combien notre coeur devrait être
rempli de gratitude pour la grâce du Père et du Fils !
Peut-être
certains d’entre nous, comme c’était le cas pour
mon jeune ami, ne mesurent-ils pas l’immense bénédiction
que cela peut être d’avoir ce surcroît de
puissance, cette grâce, dans leur vie. Mais nous pouvons la
comprendre de mieux en mieux en vivant selon les principes qui nous
aident à la recevoir. Voici quatre de ces principes :
1.
La foi au Seigneur Jésus-Christ
Quelle
clarté dans la déclaration du Christ après que
Pierre ait marché sur l’eau et ait coulé : «
Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
(Matthieu14:31). À l’instant où il douta, Pierre
se coupa de la puissance qui l’avait soutenu quand il marchait
sur l’eau. Combien de fois, tandis que nous prions pour
recevoir de l’aide, nous coupons-nous de la puissance de Dieu
par doute ou par peur ?
Par
ailleurs, le Seigneur a indiqué les résultats positifs
de la foi : « Étant donc justifiés par la foi,
nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ;
C’est à lui que nous devons d’avoir eu [parlafoi]
accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons
fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la
gloire
de Dieu. » (Romains 5:1-2)
En
lisant avec moi ces Écritures, il s'est rendu compte avec joie
que le Christ peut prendre sur lui non seulement le péché,
mais également le chagrin, les regrets, la mort, la maladie,
l'absence de paix, la culpabilité et la douleur.
2.
L’humilité et le repentir du coeur
Il
nous est dit : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il
donne sa grâce aux humbles » (Jacques 4:6).
Le
Seigneur enseigne le même principe dans une autre Écriture
: « Si les hommes viennent à moi, je leur démontrerai
leur faiblesse. Je donne aux hommes de la
faiblesse
afin qu’ils soient humbles, et ma grâce suffit à
tous ceux qui s’humilient devant moi ; car s’ils
s’humilient devant moi, et ont foi en moi, alors je rends
fortes pour eux les choses qui sont faibles » (Éther
12:27).
En
cultivant l’humilité et en nous repentant de nos péchés,
nous invitons le Christ à entrer dans notre vie, à nous
donner du courage et à nous aider dans les difficultés
de la vie. Cependant, en même temps, nous devons apprendre à
nous soumettre avec joie à la
volonté
du Seigneur en toutes choses.
Les
difficultés auxquelles mon jeune ami avait à faire face
ne sont pas inhabituelles. Parfois, les saints des derniers jours
pensent qu’ils échapperont à ces épreuves
du fait qu’ils sont membres de l’Église. Mais je
sais, pour l’avoir constaté, que les membres de l’Église
ont autant d’épreuves, sinon plus, que la plupart des
gens. Pourquoi cela ? Parce que le Seigneur les aime.
Quelle
puissance dans les paroles de Doctrine et Alliances 95:1-2 : «
Ceux
que j'aime je les châtie aussi afin que leurs péchés
leur soient pardonnés, car avec le châtiment je prépare
la voie pour qu'ils soient délivrés en tout de la
tentation, et je vous ai aimés ; c'est pourquoi, il faut
que vous soyez châtiés et réprimandés
devant ma face. »
La
raison, divine, pour laquelle le Seigneur nous châtie est que
nous puissions obtenir le pardon. Je suis heureux de savoir qu’il
prépare toujours la voie pour que je sois délivré,
et qu’il me réaffirme que, bien que, peut-être, je
ne m’en sois pas rendu compte pendant certaines de mes
épreuves, il m’aime.
Le
Seigneur souligne aussi le rôle déterminant du repentir
dans l’obtention de la grâce : « Et
puisse Dieu accorder, dans sa grande plénitude, que les hommes
soient amenés au repentir et aux bonnes œuvres, afin
qu'il leur soit rendu grâce pour grâce, selon leurs
œuvres.
»
(Hélaman 12:24)
Nous
devons nous repentir pour recevoir le surcroît de puissance de
la grâce, et il ne peut y avoir de doute que nous devons tous
nous repentir continuellement.
Il
nous est dit, pour ce faire : « Vous
m'offrirez en sacrifice un cœur brisé et un esprit
contrit… C'est
pourquoi, quiconque se repent et vient à moi comme un petit
enfant, je le recevrai… C'est pourquoi, repentez-vous, et
venez à moi, extrémités de la terre, et soyez
sauvées »
(3 Néphi 9:20, 22).
3.
Le sacrifice ; faire tout ce qui est en notre pouvoir
Nous
devons faire tout ce qui est en notre pouvoir. Alors la grâce
de Dieu peut se manifester dans notre vie.
«
Car
nous travaillons diligemment à écrire, pour persuader
nos enfants, et aussi nos frères, de croire au Christ et
d'être réconciliés avec Dieu ; car nous savons
que c'est par la grâce que nous sommes sauvés, après
tout ce que nous pouvons faire. »
(2 Néphi 25:23)
Quel
magnifique principe quand on le comprend : l’aide que nous
apporte le Seigneur, que nous soyons homme, femme ou enfant, que
notre foi soit faible ou forte, ne dépend pas tant de ce que
nous savons, ni même de ce que nous avons à offrir au
Seigneur, mais
davantage
du fait que nous donnons tout ce qu’il nous est possible de
donner dans notre situation.
4.
L’obéissance aux commandements
De
nombreuses Écritures disent que l’on doit respecter les
commandements. Il n’est pas nécessaire d’être
parfait immédiatement pour recevoir une réponse à
ses prières, mais il faut avoir le coeur humble et faire de
son mieux pour respecter les commandements. Alors, on reçoit
l’aide du Seigneur.
«
Car
si vous gardez mes commandements, vous recevrez sa plénitude
et serez glorifiés en moi, comme je le suis dans le Père ;
c'est pourquoi, je vous le dis, vous recevrez grâce sur grâce…
Celui qui garde ses commandements reçoit la vérité
et la lumière jusqu'à ce qu'il soit glorifié
dans la vérité et connaisse tout.
»
(D&A 93:20, 28)
Que
le Seigneur nous bénisse, tandis que nous réfléchissons
à la véritable signification de Pâques, et
puissions-nous à notre tour mesurer mieux le grand bienfait
qu’il nous a accordé par l’intermédiaire de
son Fils. Il ne pourrait y avoir de souhait plus beau à Pâques
que de placer davantage notre espérance en Jésus-Christ,
qui nous a dit en vérité : « Si quelqu’un
entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je
souperai avec lui et
lui
avec moi » (Apocalypse 3:20).