Recevoir l’aide divine par la grâce du Seigneur



Gene R. Cook

des soixante-dix


Discours prononcé à la conférence générale d'avril 1993 et publié dans L'Étoile de juillet 1993



Mes chers frères et soeurs, je rends témoignage cet après-midi de la divinité du Seigneur Jésus-Christ et plus précisément de la doctrine de la grâce qu’il accorde à tout le genre humain (voir Jacob 4:6-7). Ce faisant, je rends humblement hommage au grand don que le Père nous a accordé parce qu’il « a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jean 3:16).

RECHERCHER LE DON

Certains d’entre nous n’ont peut-être pas reçu ou ne savent peut-être pas comment utiliser le grand don de la grâce que le Père nous a accordé par le sacrifice expiatoire de son Fils, Jésus-Christ. « Car à quoi sert-il à un homme qu’un don lui soit accordé, s’il ne reçoit pas le don ? » (D&A 88:33). Le prophète Zénock a même dit : « Tu es irrité contre ce peuple, ô Seigneur, parce qu’il ne veut pas comprendre les grâces que tu lui as accordées, à cause de ton Fils » (Alma 33:16).

Combien d’entre nous, parfois, essaient de résoudre eux-mêmes les difficultés de la vie, sans rechercher l’intervention du Seigneur dans leur vie. Ils essaient de porter seuls le fardeau.

Lorsque certains se trouvent devant des épreuves, des afflictions, ils disent : « Pourquoi Dieu ne m’aide-t-il pas ? » Certains ont même douté de leurs prières et de leur dignité personnelle et disent : « Peut-être que la prière ne marche pas. »

D’autres qui ont souffert de maladie, de découragement, de crise financière, d’abandon, de déception et même de la perte d’êtres chers, peuvent dire : « Pourquoi le Seigneur ne me guérit-il pas ou ne m’aide-t-il pas pour mon fils ? Pourquoi n’a-t-il pas empêché qu’elle meure ? La vie doit-elle être aussi malheureuse ? »

Oui, on peut même s’écrier : « Ô Dieu, où es-tu ?… Combien de temps retiendras-tu ta main ? » (D&A 121:1-2).

Jésus a enseigné que nous traversons toutes ces épreuves pour que nous soyons raffinés « dans la fournaise de l’affliction » (1 Néphi 20:10), et que nous ne les supportions pas sans aide mais « au nom [du] Rédempteur » (D&A 138:13). Malgré notre sentiment, parfois, qu’il nous a oubliés, il déclare : « Oui, elle peut oublier, mais moi, je ne t’oublierai point… Voici, je t’ai gravée sur la paume de mes mains » (1 Néphi 21:15-16).

Je déclare que le Seigneur, par sa grâce, peut nous aider continuellement dans notre vie quotidienne, dans nos maladies physiques et morales, nos douleurs, nos transgressions, et même dans toutes nos infirmités (voir Mosiah 14:5 ; Alma 7:11-13 ; 34:31).

SE TOURNER VERS LE CHRIST

Cependant, pour traverser avec succès les épreuves que nous rencontrons, nous devons tenir les yeux et le coeur fixés sur le Seigneur Jésus-Christ. Étant donné que « comme l’homme était déchu, il ne pouvait rien mériter de lui-même » (Alma 22:14), nous avions besoin d’un avocat, d’un intercesseur, d’un médiateur pour nous aider. « Et c’est à cause de ton Fils que tu [nous] as été si miséricordieux. » (Alma 33:11)

Nous devrions avoir un grand espoir en sachant qu’aussi indignes que nous nous sentions ou aussi faibles que nous soyons, si nous faisons tout ce que nous pouvons, il viendra à notre aide et nous pourvoira de tout ce qui peut nous manquer (cf. 2 Corinthiens 12:9). Cette déclaration est, dans une certaine mesure, une définition de la grâce.

COMPRENDRE LA GRÂCE

La grâce est une aide ou une force divine donnée grâce à la miséricorde généreuse et à l’amour de Jésus-Christ. C’est un pouvoir d’agir (dictionnaire biblique).

La doctrine de la grâce du Père et du Fils et la façon dont elle nous affecte est si importante qu’elle est mentionnée plus de deux cents fois dans les ouvrages canoniques.

Si nous pouvons obtenir la grâce du Seigneur Jésus-Christ, ce pouvoir divin d’agir pour nous aider, nous triompherons dans cette vie et nous serons exaltés dans la vie à venir.

J’aimerais vous parler de cinq principes qui peuvent nous aider à obtenir cette intervention divine dans notre vie ou peut-être aider indirectement la vie de quelqu’un d’autre. Ces principes sont simples à comprendre mais des plus difficiles à mettre en oeuvre. Vous les connaissez déjà tous. Cependant, vous n’avez peut-être pas envisagé à quel point ils sont directement liés à l’obtention de la grâce.

Le premier principe est la foi.

« Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ; c’est à lui que nous devons d’avoir eu [par la foi] accès à cette grâce. » (Romains 5:1-2)

Il est évident qu’on accède à cette grâce, ou pouvoir d’agir, par la foi. Il n’est pas étonnant que la foi au Seigneur Jésus-Christ soit le premier principe de l’Évangile.

Comme elle était limpide la question du Christ à Pierre qui se noyait, après avoir marché sur l’eau : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (Matthieu 14:31). Dès l’instant où il a douté et où il a détaché les yeux du Sauveur, Pierre s’est coupé de la puissance de Jésus-Christ qui l’avait soutenu sur l’eau.

De même, combien de fois tandis que nous priions pour avoir de l’aide pour nos problèmes, ne nous sommes-nous pas coupés de la puissance de Dieu à cause du doute ou de la peur, et ainsi n’avons-nous pu obtenir ce pouvoir d’agir de Dieu (cf. D&A 6:36 ; 67:3) ?

Le repentir est le deuxième principe.

La grâce du Seigneur par le Sacrifice expiatoire peut à la fois nous purifier du péché et nous aider à nous perfectionner grâce à nos épreuves, nos maladies et même nos « défauts de caractère ». Nous sommes à la fois sanctifiés et justifiés par la grâce du Seigneur (voir D&A 20:30-31). En vérité, si un homme confesse ses péchés, le Christ, par miséricorde, se manifeste (voir Alma 24:10). Rappelez-vous, le Christ peut réparer nos imperfections et nos défauts qui, autrement, ne sont pas réparables (voir Genèse 18:14 ; Marc 9:23-24).

Cette grande vérité devrait nous remplir tous d’espérance, aussi longtemps que nous sommes prompts à nous rappeler que l’effet de la grâce dans notre vie dépend de notre repentir.

« C’est pourquoi, bénis sont ceux qui veulent se repentir… Et puisse Dieu accorder… que les hommes soient conduits au repentir et aux bonnes oeuvres, pour être restaurés de grâce en grâce, selon leurs oeuvres. » (Hélaman 12:23-24)

Le coeur repentant et les bonnes oeuvres sont les conditions requises pour que la grâce nous soit restaurée. Quand quelqu’un plaide en prière fervente pour avoir une réponse, celle-ci peut dépendre davantage du repentir de nos péchés personnels que de n’importe quel autre facteur (voir D&A 101:7-8 ; Mosiah 11:23-24).

Le troisième principe est l'humilité.

« Mais il donne une grâce supérieure, puisqu’elle dit : Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne sa grâce aux humbles » (Jacques 4:6).

« Et si les hommes viennent à moi, je leur montrerai leur faiblesse. Je donne aux hommes de la faiblesse afin qu'ils soient humbles ; et ma grâce suffit à tous les hommes qui s'humilient devant moi. » (Éther 12:27)

L’humilité est une condition essentielle pour obtenir l’aide divine.

Faire tout ce qui est en son pouvoir est le quatrième principe.

Paul a enseigné en vérité : « C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie » (Éphésiens 2:8-9).

Oui, les oeuvres seules ne peuvent apporter ce don divin, mais elles sont une condition clé pour recevoir le don (cf. 2 Néphi 10:23-25). « Car nous savons que c’est par la grâce que nous sommes sauvés, après tout ce que nous pouvons faire » (2 Néphi 25:23).

Ainsi, à moins d’avoir fait tout ce qui est en son pouvoir, la grâce de Dieu ne sera pas manifeste. Quel magnifique principe à comprendre : l’aide que le Seigneur peut nous donner — que nous ayons une foi forte ou une foi faible ; que nous soyons un homme, une femme ou un enfant — n’est pas seulement basée sur ce que nous savons, sur notre force ou qui nous sommes, mais davantage sur le fait que nous donnons tout ce que nous pouvons donner et que nous faisons tout ce que nous pouvons faire dans les circonstances actuelles. Une fois qu’on a fait tout ce qu’on peut, alors le Seigneur, par sa grâce, peut aider (voir D&A 123:17).

Manifestement, le rôle du Seigneur et le nôtre dans la doctrine de la grâce, apparaissent clairement dans les paroles inspirées suivantes : « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens 4:13).

Le cinquième principe, garder les commandements, est assurément une condition pour recevoir la grâce du Seigneur. « Si vous gardez mes commandements, vous recevrez de sa plénitude… ; c’est pourquoi… vous recevrez grâce sur grâce » (D&A 93:20 ; voir aussi v. 28).

Pour obtenir la grâce, on n’a pas besoin d’être parfait, mais on doit essayer de garder les commandements le mieux possible. Alors le Seigneur peut permettre de recevoir cette force.

Moroni résume succintement la doctrine de la grâce : « Si vous vous refusez toute impiété et aimez Dieu de toutes vos forces, de toute votre âme et de tout votre esprit, alors sa grâce vous suffit ; et, par sa grâce, vous serez parfaits dans le Christ… Alors vous êtes sanctifiés dans le Christ par la grâce de Dieu, par l’effusion du sang du Christ » (Moroni 10:32-33).

L’ESPÉRANCE GRÂCE À JÉSUS-CHRIST

Quelle magnifique nouvelle évangélique que la compréhension de cette doctrine de la grâce. Elle nous persuade de centrer plus complètement notre foi et notre espérance sur Jésus-Christ. Par la grâce du Père, nous saurons mieux comment venir au Fils (1 Néphi 15:14-15).

Soumettons-nous à la volonté du Père, reconnaissant que sa volonté est prééminente. Comme nous devrions être reconnaissants de nous soumettre à sa volonté parce que lui et son Fils ne feront jamais rien « qui ne soit pour le profit du monde » (2 Néphi 26:24).

En cherchant davantage l’intercession du Seigneur dans notre vie :

Nous progresserons « en grâce et dans la connaissance de la vérité » (D&A 50:40).

Nous enseignerons « diligemment et [sa] grâce [nous] accompagnera » (D&A 88:78).

Pour fruit de notre travail, nous recevrons « la grâce de Dieu, pour que [nous soyons] fortifiés par l’Esprit… que [nous puissions] enseigner par la puissance et l’autorité de Dieu » (Mosiah 18:26).

Nous ne déchoirons pas de la grâce (D&A 20:32).

Nous recevrons « grâce sur grâce » (D&A 93:20).

« Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, en vue d ’un secours opportun » (Hélaman 4:16).

Je témoigne que si nous voulons rechercher la grâce de Dieu, il viendra à notre aide et il aidera ceux que nous aimons en temps de besoin.

Obéissons au Seigneur en toutes choses et offrons-lui l’ultime sacrifice d’un « coeur brisé et un esprit contrit » (3 Néphi 9:20 ; voir aussi 3 Néphi 12:19).

Maintenant, comme l’un des soixante-dix du Seigneur et témoin spécial du Christ pour rendre témoignage de son nom dans le monde entier et pour « préparer un chemin devant [sa] face » (D&A 124:139), je rends témoignage de la majesté du Père et du Fils.

Je témoigne que Jésus-Christ vit, qu’il est aussi capable d’intervenir dans la vie des hommes aujourd’hui qu’autrefois quand il vivait parmi les hommes.

Je témoigne devant l’Église que la main du Maître s’est fait sentir dans ma vie pour me guérir d’une maladie incurable. Je témoigne qu’il me dirige d’une main aimante qui a su aussi me châtier pour me corriger, pour raffiner mon âme, approfondir mes sentiments, accorder la rémission des péchés et remplir mon âme de l’amour de Dieu.

Mes frères et soeurs, ne laissons pas l’épreuve ou l’affliction nous séparer jamais de l’amour de Dieu et du véritable amour du Christ (cf. Romains 8:31, 35-39).

Puissions-nous « chercher ce Jésus, au sujet duquel les prophètes et les apôtres ont écrit, afin que la grâce de Dieu le Père, et aussi du Seigneur Jésus-Christ, et du Saint-Esprit, qui rend témoignage d’eux, soit et habite en [nous] à jamais » (Éther 12:41). Puisse la grâce de Dieu être toujours avec vous (cf. Romains 16:20). C’est ma prière, au nom de Jésus-Christ. Amen.