Ne le donne à personne d'autre



Melvin J. Ballard (1873-1939)


Membre du Collège des Douze de 1919 à 1939




Je me souviens d’un événement concernant mon père. Nous attendions avec une grande impatience que le temple de Logan soit terminé [en 1884, ndlr]. Il allait être consacré. Mon père avait travaillé à sa construction depuis le début, et mes plus lointains souvenirs sont de lui avoir apporté son déjeuner tous les jours, tandis qu’il apportait les pierres de la carrière. Nous attendions ce grand événement avec beaucoup de joie ! Je me souviens qu’en attendant, mon père s’efforçait par tous les moyens d’obtenir toutes les données et tous les renseignements possibles concernant sa parenté. Il priait le soir et le matin pour que le Seigneur ouvre la voie afin qu’il puisse obtenir les renseignements concernant ses morts.


La veille de la consécration, pendant qu’il remplissait des recommandations pour les membres de sa paroisse qui devaient assister au premier service de consécration, deux messieurs âgés parcoururent les rues de Logan, s’approchèrent de mes deux jeunes sœurs, et s’adressant à l’aînée, lui mirent dans la main un journal en disant : « Apporte cela à ton père. Ne le donne à personne d’autre. Dépêche-toi. Ne le perds pas. »


L’enfant obéit, et lorsqu’elle rencontra sa mère, celle-ci voulut prendre le journal. La petite fille refusa : « Non, je dois le donner à mon père et à personne d’autre. »


Elle entra dans la pièce et raconta son histoire. Nous cherchâmes ces voyageurs en vain. Ils n’étaient nulle part. Personne d’autre ne les avait vus. Ensuite nous prîmes le journal. Ce journal, The Newbury Weekly News, avait été imprimé en Angleterre, dans la ville natale de mon père, le jeudi 15 mai 1884 et il arriva entre nos mains le 18 mai 1884, trois jours après sa parution. Nous fûmes étonnés, car il était impossible qu’il arrive si vite, ce qui augmenta notre curiosité en l’examinant. C’est alors que nous découvrîmes une page consacrée à l’article de l’un des journalistes qui était parti en vacances et avait visité entre autres lieux un vieux cimetière. Les inscriptions intéressantes l’incitèrent à écrire ce qu’il trouva sur les pierres tombales, y compris des lignes de poésie. Il avait aussi indiqué les noms, dates de naissance, de décès, etc., remplissant presque toute la page.


C’était le vieux cimetière où les membres de la famille Ballard avait été enterrés pendant des générations, et beaucoup de parents proches et d’amis intimes de mon père étaient mentionnés.


Lorsque l’affaire fut présentée à frère Merrill, président du temple de Logan, il dit : « Vous êtes autorisés à faire les ordonnances pour ces personnes, car vous avez reçu cela par des messagers du Seigneur. »


Il n’y a pas de doute que les morts qui avaient reçu l’Évangile dans le monde des esprits avaient inspiré le journaliste à écrire ces choses, et ainsi la voie fut préparée pour que mon père reçoive les renseignements qu’il recherchait.



Source : Melvin J. Ballard, Three Degrees of Glory, p. 30-32 ; voir aussi Introduction à l'histoire familiale, Manuel de l'instructeur, p. 73