Ils
sont faciles à reconnaître
Tahiti,
1987
Le
vendredi 27 octobre 1987, la nuit la plus violente de désobéissance
civile jamais rapportée dans l'histoire tahitienne moderne
éclate. L'agitation couve depuis des mois à cause de la
situation politique et du mécontentement économique,
particulièrement parmi les dockers du territoire.
La
nuit en question, une foule déchaînée de cinq
cents personnes plonge Papeete dans la terreur et les flammes. Les
pierres et les cocktails molotov allument les passions et la colère.
Tout le long du front de mer, et sur plus de trois kilomètres,
des voitures sont détruites, des vitrines de magasins brisées
et des bâtiments pillés et brûlés. Pendant
quelques heures, le front de mer de Papeete est le théâtre
d'un combat de guérilla urbaine. Tous les pompiers de Tahiti
sont mobilisés, mais c'est en vain qu'ils combattent face aux
émeutiers déchaînés.
Le
lendemain matin, les citoyens de Papeete commencent à ramasser
les débris et à se poser de sérieuses questions.
Par miracle, il n'y a qu'un seul mort, bien que beaucoup de personnes
soient blessées. La raison et le calme reviennent dans les
rues de Papeete et dans l'esprit de ceux qui ont pris part à
cette destruction insensée.
Les
scouts de l'Église sont un des premiers groupes à se
trouver sur les lieux le matin suivant l'émeute. Revêtus
de leurs shorts d'uniforme, de T-shirts blancs et de foulards, ils
sont faciles à reconnaître, tandis qu'avec leurs
dirigeants ils commencent à faire le nettoyage. Les bérets
verts de la Légion étrangère française
travaillent côte à côte avec les scouts à
un travail difficile et fatigant.
Nombreuses
seront les autorités du gouvernement et de la collectivité
à exprimer leur reconnaissance pour la participation opportune
et efficace des scouts mormons.
Source
: S.
George Ellsworth et Kathleen C. Perrin, Chronique de la foi et du
courage – Les saints derniers jours en Polynésie
française, 1994, Sandy, Utah, p. 311-312