Le jugement éternel


Brigham Young



Nous serons jugés selon nos oeuvres, nos paroles, nos pensées et notre réaction à la vérité

Nous sommes dans un monde dans lequel nous devons faire nos preuves. La vie est une épreuve dans laquelle nous pouvons montrer à Dieu, dans nos ténèbres, dans nos faiblesses, là où règne l’ennemi, que nous sommes les amis de notre Père et que nous recevons de lui la lumière et sommes dignes de diriger nos enfants, de devenir seigneurs de seigneurs et rois de rois, d’avoir la domination parfaite sur la partie de notre famille qui sera couronnée de gloire, d’immortalité et de vies éternelles dans le royaume céleste.

Je sais que le jour du jugement viendra bientôt pour vous et pour moi ; et sous peu nous devrons abandonner notre corps et aller dans le monde des esprits. Et je sais que le jugement nous trouvera tels que nous serons lorsque nous nous coucherons ; c’est scripturaire ; « si un arbre tombe, il reste à la place où il est tombé » (Ecclésiaste 11:3), ou, en d’autres termes, le jugement nous trouvera tels que la mort nous aura laissés.

La mort met à égalité le monarque le plus puissant et le mendiant affamé le plus pauvre, et tous deux devront se tenir devant la barre du Christ pour répondre des actions accomplies dans leur corps.

Que chacun croie ce qu’il veut et suive les convictions de son esprit, car tous ont la liberté de choisir ou de refuser; ils sont libres de servir Dieu ou de le nier. Nous avons les Écritures de la vérité divine et nous sommes libres d’y croire ou de les nier. Mais pour tout cela nous serons amenés en jugement devant Dieu, et nous devrons rendre des comptes à celui qui a le droit de nous demander des comptes pour les actions accomplies dans le corps.

Le temps et la capacité de travailler sont les capitaux de l’humanité tout entière, et nous sommes tous redevables à Dieu de la capacité d’utiliser le temps d’une manière profitable, et il exigera que nous rendions des comptes précis de ce que nous faisons de cette capacité.

Les enfants des hommes seront jugés selon leurs oeuvres, bonnes ou mauvaises. Si la vie d’un homme est remplie de bonnes oeuvres, il sera récompensé en conséquence. Par contre, si sa vie est remplie de mauvaises actions, il recevra selon ses actions. Quand les hommes se rendront-ils compte que c’est maintenant qu’ils doivent commencer à poser les fondements de leur exaltation pour le temps et pour l’éternité, que c’est maintenant qu’il faut concevoir et faire jaillir du coeur du fruit pour l’honneur et la gloire de Dieu, comme l’a fait Jésus ?

Tous ceux qui croient, ont le coeur honnête et produisent les fruits de la justice sont les élus de Dieu et les héritiers de toutes choses. Tous ceux qui refusent d’obéir aux saints commandements du Seigneur et aux ordonnances de sa maison seront jugés par leur propre bouche, se condamneront eux-mêmes comme ils le font maintenant, seront considérés comme indignes et n’auront ni part ni lot avec les justes.

Quelqu’un dira : « Si je suis à peu près certain d’avoir un état de gloire meilleur que celui-ci, je ne vais pas me donner la peine d’en hériter davantage. » Courez-en le risque, tout le monde sur cette terre en a le droit. On prêche l’Évangile, le péché connaît un regain, certains meurent, d’autres encore luttent contre lui l’Évangile, certains l’acceptent, d’autres pas ; mais voilà le péché des hommes : la vérité leur est enseignée et ils la rejettent. Tel est le péché du monde. « La lumière est venue dans le monde, mais les hommes préfèrent les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres sont mauvaises » (Jean 3:19). C’est ce que Jésus disait de son temps. Nous disons : voici l’Évangile de vie et de salut, et tous ceux qui l’accepteront auront la gloire, l’honneur, l’immortalité et la vie éternelle ; s’ils le rejettent, c’est à leurs risques et périls.

Lorsque la lumière de la connaissance de Dieu est donnée à un homme et qu’il la rejette, c’est là sa condamnation.

Les principes de la vie éternelle qui nous sont présentés ont pour but de nous élever à la puissance et de nous préserver de la décomposition. Si nous décidons d’aller dans la direction opposée et de nous imprégner des principes qui tendent vers la mort, et que nous les pratiquons, à nous la faute. Si nous n’obtenons pas le salut que nous recherchons, nous reconnaîtrons que nous nous serons assuré toutes les récompenses qui nous sont dues par nos oeuvres et que nous aurons agi conformément au libre arbitre qui nous a été donné, et nous serons jugés d’après les paroles de notre bouche, que nous soyons justifiés ou condamnés.

Nous serons jugés pour avoir vécu au mieux de la lumière que nous avons

Depuis mon enfance, il m’a toujours paru parfaitement ridicule de dire que les habitants de la terre sont irrémédiablement perdus, de parler ainsi de mon père et de ma mère, et des vôtres ou de vos ancêtres, qui ont vécu fidèlement selon la lumière qu’ils avaient, mais qui, parce qu’ils n’avaient pas l’alliance éternelle et la sainte prêtrise parmi eux, devaient aller en enfer et y rôtir à toute éternité. Pour moi c’est de la sottise ; ce l’a toujours été et ce l’est encore maintenant.

On doit connaître les voies de Dieu pour devenir impie. On peut être pécheur, on peut être injuste, on peut être méchant sans avoir jamais entendu le plan de salut, sans même connaître l’histoire du Fils de l’Homme, ou si l’on a entendu prononcer le nom du Sauveur ou peut être l’histoire de sa vie terrestre, mais que l’on a appris l’incrédulité par tradition et par éducation ; mais pour être impie, dans le sens strict du terme, on doit comprendre la piété d’une manière appréciable.

Pour ce qui est de la condition mortelle, des millions d’habitants de la terre vivent au mieux de la lumière qu’ils ont, des connaissances qu’ils possèdent. Je vous ai souvent dit qu’ils recevront selon leurs oeuvres ; et tous ceux qui vivent selon les principes qu’ils possèdent ou qu’ils peuvent comprendre recevront la paix, la gloire, le réconfort, la joie et une couronne qui se situera bien au-delà de que ce qu’ils espèrent. Ils ne seront pas perdus.

Si les gens ont une loi, quel qu’en soit l’auteur, et font de leur mieux, ils auront une gloire qui dépasse ce que vous imaginez ou tout ce que je pourrais vous décrire : vous ne pouvez concevoir la moindre partie de la gloire de Dieu préparée pour ses êtres, oeuvre de ses mains.

Je dis à tous les prêtres de la terre, qu’ils soient chrétiens, païens ou mahométans, vous devez vivre au mieux de la lumière que vous possédez ; et si vous le faites, vous recevrez toute la gloire que vous ayez jamais espérée.

Tous, sauf les fils de perdition, hériteront finalement un royaume de gloire

Les disciples de Jésus devaient demeurer avec lui. Où iront les autres ? Dans les royaumes qui sont préparés pour eux, où ils vivront et demeureront. Jésus ramènera, par sa rédemption, tous les fils et toutes les filles d’Adam, sauf les fils de perdition, qui seront précipités en enfer. D’autres subiront la colère de Dieu, subiront tout ce que le Seigneur peut exiger d’eux ou que la justice peut leur réclamer ; et lorsqu’ils auront subi la colère de Dieu jusqu’à ce que le dernier quadrant ait été payé, ils seront sortis de prison. Est-ce une doctrine dangereuse à prêcher ? Certains pensent que oui ; mais il est vrai que quiconque ne s’exclut pas du jour de grâce par ses péchés et ne devient pas un ange du Diable sera ressuscité pour hériter un royaume de gloire.

Il y en aura plus qui se montreront fidèles qu’il n’y en aura qui apostasieront. Une certaine catégorie de ces gens iront dans le royaume céleste, tandis que d’autres ne pourront y entrer, parce qu’ils ne pourront supporter une loi céleste ; mais ils parviendront au royaume qu’ils désirent et pour lequel ils vivent.

Toutes ces gloires différentes sont prévues pour correspondre aux capacités et à la situation des hommes.

Nous lisons dans la Bible qu’il y a une gloire du soleil, une autre gloire de la lune et une autre gloire des étoiles (voir 1 Corinthiens 15:40–42). Dans le livre des Doctrine et Alliances, ces gloires sont appelées téleste, terrestre et céleste, celle-ci étant la plus haute (voir D&A 76). Ce sont des mondes, des ministères ou des demeures de la maison de notre Père. Les hommes ou les femmes qui connaissent si peu la puissance de Dieu et l’influence du Saint-Esprit qu’ils se laissent entièrement guider par quelqu’un d’autre, en suspendant leur intelligence et en laissant à autrui le soin de décider ce qu’ils devraient croire ne seront jamais capables d’entrer dans la gloire céleste, pour être couronnés comme ils l’espèrent ; ils ne seront jamais capables de devenir des Dieux.

Ils ne peuvent se gouverner, sans parler de gouverner les autres, mais on doit tout leur commander dans le moindre détail, comme à des enfants. Ils ne peuvent pas se gouverner le moins du monde, mais c’est Pierre, Paul ou quelqu’un d’autre qui doit le faire. Ils ne pourront jamais devenir des Dieux ni être couronnés de gloire, d’immortalité et de vies éternelles comme gouverneurs. Ils ne pourront jamais détenir des sceptres de gloire, de majesté et de puissance dans le royaume céleste. Qui alors ? Ceux qui sont vaillants et inspirés de la véritable indépendance des cieux, qui serviront hardiment leur Dieu, laissant les autres faire ce qui leur plaît, décidés à faire le bien, quand bien même tout le reste de l’humanité ferait l’inverse.


Si, dans leurs péchés, les méchants étaient dans l’obligation d’entrer en la présence du Père et du Fils, la main dans la main avec ceux qui croient que tous seront sauvés, que Jésus n’abandonnera personne, leur état serait plus atroce et plus insupportable que de demeurer dans l’étang ardent de feu et de soufre. La doctrine du fataliste envoie en enfer le minuscule bébé, tandis que l’adultère, l’impudique, le voleur, le menteur, le parjure, le meurtrier et tous les autres personnages abominables, pourvu qu’ils se repentent sur l’échafaud ou sur leur lit de mort, sont, par la même doctrine, obligés d’entrer dans la présence du Père et du Fils, ce qui, s’ils le pouvaient, serait pour eux, je le dis, un enfer.

Le châtiment de Dieu est semblable à Dieu. Il dure éternellement, parce qu’il n’y aura jamais de temps où les hommes ne devront pas être damnés, et il devra toujours y avoir un enfer pour les y envoyer. Combien de temps les damnés restent en enfer, je ne le sais, pas plus que je ne connais l’intensité des souffrances qu’ils subissent. Si nous avions le moyen de calculer la méchanceté dont ils se sont rendus coupables, nous pourrions peut-être définir l’intensité de la souffrance qu’ils recevront. Ils recevront selon les actions qu’ils ont commises dans le corps. Le châtiment de Dieu est éternel, mais cela ne prouve pas qu’une personne méchante restera éternellement dans un état de punition.


Enseignements des présidents de l'Église : Brigham Young, 1997, chapitre 39