Étude
des
ARTICLES
DE FOI
de
l'Église de Jésus-Christ
des
saints des derniers jours
James
E. Talmage (1862-1933)
Président
de l'université d'Utah de 1894 à 1897
Membre
du Collège des Douze de 1911 à 1933
Note de la
Rédaction : L'ÉTUDE
DES ARTICLES DE FOI de James E. Talmage a été
éditée pour la première fois en 1890. La traduction
en français, par Arthur Horbach, a été éditée
en 1931. Après avoir été révisée
par Marcel Kahne, elle a été rééditée
en 1962. L'édition que nous vous proposons est une révision
de l'édition de 1962. Lorsque l'auteur cite les Écritures
modernes, nous en donnons autant que possible la traduction de 1998.
Préface
de l'auteur
Table
des matières
Références
scripturaires
ÉTUDE
DES ARTICLES DE FOI
Examen des
principes doctrinaux de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours
par James E.
Talmage, membre du Collège des des douze apôtres de
l'Église
PRÉFACE
DE L'AUTEUR À LA PREMIÈRE ÉDITION FRANÇAISE
C'est une joie
pour moi de savoir que les Articles de foi ont désormais
accessibles aux personnes qui vivent dans les pays de langue
française.
Cette édition
du livre, la première en français, suit la seizième
édition en anglais ; en outre, des traductions ont été
publiées en allemand, en néerlandais, en japonais, etc.
Connaissant
bien les nombreuses qualités des peuples de langue française
- que je considère comme mes frères et mes sœurs
dans la grande famille humaine, qui est la famille de Dieu - je suis
certain que ceux qui liront honnêtement cette œuvre, en
cherchant la vérité, l'examineront sincèrement
et sans idée préconçue.
La rédaction
de ce livre fut un travail de dévotion et un honneur pour
l'auteur et ne fut entreprise en aucune manière en vue d'un
gain matériel. Il donne, sous une forme concise, un sommaire
partiel des principes doctrinaux et des buts de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours et est offert à
ses lecteurs dans un esprit de persuasion fraternelle, afin qu'ils
examinent pieusement son message.
De toute la
ferveur de mon âme, je sens et je témoigne
solennellement que cette Église est tout ce que son nom
implique - l'Église de Jésus-Christ rétablie sur
terre par la faveur divine et rétablie comme organisation
parmi les hommes en accord strict avec les prédictions des
anciens prophètes. Comme telle, l'Église proclame de
nouveau l'Évangile du Christ qui accorde la rédemption
de la mort à tous les hommes et le salut à toute âme
qui voudra se soumettre aux conditions prescrites par le Rédempteur
et Sauveur du genre humain.
Que le pouvoir
du Saint-Esprit rende témoignage de la vérité
des principes et de la doctrine exposés dans ce livre !
James E.
Talmage
Salt Lake
City, Utah,
Mai 1931
TABLE
DES MATIÈRES
1.
INTRODUCTION -
Les Articles de foi.- La théologie. - La théologie et
la religion. - Les Ouvrages Canoniques de l'Église. - Joseph
Smith, le prophète. - Sa famille et sa jeunesse. - Sa
recherche de la vérité et le résultat. - Visité
par le Père éternel et son Fils Jésus-Christ. -
Visitations angéliques. - Événements ultérieurs,
le martyre. - Authenticité de sa mission. - Un vrai prophète.
2.
DIEU ET LA SAINTE TRINITÉ
-
(Article 1) L'existence de Dieu. - Le témoignage de l'histoire
et de la tradition. - Le témoignage de la raison humaine. - Le
témoignage de la révélation directe. -La
Divinité, une Trinité. - Unité de la Trinité.
- Personnalité de chaque membre de la Divinité. -
Quelques attributs divins. - Idolâtrie et athéisme. -
Conception confessionnelle de la Divinité. - Dieu dans la
nature.
3.
LA TRANSGRESSION ET LA CHUTE
-
(Article 2) Le libre arbitre de l'homme. - La responsabilité
de l'homme. - Le péché. - Le châtiment du péché,
naturel et nécessaire. - Durée du châtiment.
-Réfutation de la fausse doctrine du tourment sans fin. -
Satan, sa position première et sa chute. - Nos premiers
parents en Eden. - La tentation et la chute. - Sage choix d'Adam. -
L'expulsion du jardin. L'Arbre de Vie gardé. -Résultats
de la chute. - La chute prévue. - L'héritage béni
de la mortalité.
4.
L'EXPIATION ET LE SALUT
-
(Article 3) La réconciliation. - Nature de l'Expiation. - Un
sacrifice vicarial. -Volontaire et inspiré par l'amour. -
L'Expiation préordonnée et prédite. - Étendue
de l'Expiation. - Le salut général. - Le salut
individuel. - Le salut et l'exaltation. Les degrés de gloire.
- Les royaumes céleste, terrestre et téleste.
5.
LA FOI ET LA REPENTANCE
-
(Article 4) Nature de la Foi. - Comparaison entre la foi, la croyance
et la connaissance. - La fondation de la foi. - La foi, principe de
pouvoir. - Une condition d'une foi effective. - La foi essentielle au
salut. - Un don de Dieu. - La foi et les oeuvres. - Nature de la
repentance. - Conditions pour obtenir le pardon. - La repentance
essentielle au salut. - La repentance, don de Dieu. - Il n'est pas
toujours possible de se repentir. - Dangers de différer le
jour. de la repentance. - La repentance au-delà du tombeau.
6.
LE BAPTÊME -
(Article 4) Nature de l'ordonnance. - Son établissement. - Le
baptême d'Adam. - Le but du baptême. - Candidats
éligibles. - Le baptême des petits enfants. -Histoire de
cette pratique erronée. - Le pédo-baptême pas
confirmé par la Bible et défendu par d'autres
écritures. - Le baptême essentiel au salut. - Le baptême
du Christ. « Pour accomplir toute justice ».
7.
LE BAPTÊME - Suite
-
(Article 4) Importance d'une méthode correcte dans
l'administration de l'ordonnance. -Dérivation du mot
« baptiser ». L'immersion, mode véritable.
- Symbolisme de l'immersion. - L'immersion, seul mode pratiqué
dans les premiers jours. -Le baptême par immersion chez les
Néphites. - Le baptême moderne. - Le « rebaptême »
n'est pas une ordonnance distincte. - Les rebaptêmes rapportés
dans l'Écriture sont peu nombreux et exceptionnels. - Le
baptême pour les morts. Le ministère du Christ parmi les
trépassés. - Les esprits en prison. - Oeuvre vicariale
des vivants pour les morts. Le Message d'Élie. - Temples
anciens et modernes.
8.
LE SAINT-ESPRIT -
(Article 4) Le Consolateur promis. - Le Saint-Esprit, membre de la
Divinité. - Sa personnalité distincte. - Ses pouvoirs.
Son rôle : officier pour l'Humanité. -À qui
il est donné. Exemples exceptionnels de sa visitation avant le
baptême. L'ordonnance qui le confère. - Le pouvoir de la
prêtrise nécessaire. - Dons de l'Esprit.
9.
L'ORDONNANCE DU REPAS DU SEIGNEUR
-
(Article 4) Institution de l'ordonnance parmi les Juifs. - Également
parmi les Néphites. - Participants dignes de la Sainte-Cène.
But de l'ordonnance. - Les emblèmes de la Sainte-Cène.
Façon de l'administrer.
10.
L'AUTORITÉ DANS LE MINISTÈRE
-
(Article 5) Hommes appelés de Dieu. - Exemples scripturaux. -
Ordination au ministère. - L'imposition des mains par
l'autorité. - Le sacrilège des essais de ministère
sans autorité. Exemples de rétribution divine. -
Instructeurs véritables et faux. - L'autorité divine à
notre époque. Rétablissement de la Prêtrise
d'Aaron par Jean-Baptiste. - Et de la Prêtrise de Melchisédek,
par Pierre, Jacques et Jean. - Préordination d'hommes à
une mission donnée. - Préordination du Christ. -
Préexistence des esprits.
11.
L'ÉGLISE ET LE PLAN DE SON ORGANISATION
-
(Article 6) L'Église primitive. - Apostasie depuis l'Église
primitive. La grande apostasie prédite. - Rétablissement
de l'Église. Plan de gouvernement dans l'Église
rétablie. - Ordres et offices dans la prêtrise. - La
Prêtrise d'Aaron, incluant la prêtrise lévitique.
- L'ordre de Melchisédek. - Offices particuliers dans la
prêtrise. - Diacres, instructeurs, prêtres, anciens,
soixante-dix, grands-prêtres. - Patriarches ou évangélistes.
- Apôtres. - L'épiscopat président. - Les
organisations locales, pieux et paroisses. - La présidence de
pieu. - Le grand conseil. - L'épiscopat de paroisse. Les
Auxiliaires.
12.
LES DONS SPIRITUELS -
(Article 7) Caractéristiques de l'Église. - Nature de
ces dons. - Les miracles. - Énumération partielle des
dons. - Langues et interprétation. - Guérisons.
-Visions et Rêves. - Prophéties. - Révélations.
- Le témoignage des miracles West pas un guide infaillible. -
Imitations de dons spirituels. Miracles accomplis par les mauvais
esprits. - Les démons accomplissent des miracles. - Les dons
spirituels aujourd'hui.
13.
LA BIBLE -
(Article 8) Le premier de nos Ouvrages Canoniques. - Le nom
« Bible ». - L'Ancien Testament. - Son origine
et son développement. - La langue de l'Ancien Testament. - La
version des Septante. - Le Pentateuque. - Livres historiques. -
Livres poétiques. - Livres des prophètes. - Les
apocryphes. -Le Nouveau Testament. - Son origine et son authenticité.
Classification de ses livres. - Premières versions de la
Bible. - Versions modernes. - Réalité et authenticité.
- Témoignage du Livre de Mormon concernant la Bible.
14.
LE LIVRE DE MORMON -
(Article 8) Description et origine. - Visitation de Moroni à
Joseph Smith. . - La page de titre. - La nation néphite. - Les
Jarédites. . - Les anciennes plaques. - Abrégé
des plaques de Néphi, par Mormon. - La traduction du récit.
- Classification et arrangement des livres. - Réalité
du Livre de Mormon. - Témoignage des témoins.
15.
LE LIVRE DE MORMON - Suite
-
(Article 8) Authenticité du Livre de Mormon. - Le Livre de
Mormon et la Bible. - Ancienne prophétie accomplie par la
parution du Livre de Mormon. -Harmonie du livre. - Les prophéties
qu'il contient. - Preuves externes. -Preuves archéologiques de
l'occupation reculée de l'Amérique. - Origine commune
de toutes les « races » natives. - Comparaison
entre la langue du Livre de Mormon et la langue des anciens
d'Amérique.
16.
LA RÉVÉLATION, PASSÉE, PRÉSENTE ET FUTURE
-
(Article 9) La révélation et l'inspiration. - Moyens de
communication de Dieu. -Révélateurs d'autrefois. - Le
Christ, un révélateur. - La doctrine de la révélation
continue, scripturale et raisonnable. - Objections relevées et
réponses. - La révélation des derniers jours. -
Sans révélation, il ne peut. y avoir de véritable
Église. - Révélations encore attendues.
17.
LA DISPERSION D'ISRAËL
-
(Article 10) Israël. - Histoire brève de la nation. - La
dispersion prédite. - Prophéties bibliques. -
Prédictions du Livre de Mormon. - Accomplissement de ces
terribles prophéties. - Sort du royaume d'Israël. -
Dispersion de Juda. - Les tribus perdues.
18.
LE RASSEMBLEMENT D'ISRAËL
-
(Article 10) Prédictions du rassemblement. - Prophéties
dans la Bible et dans le Livre de Mormon. - La révélation
moderne concernant le rassemblement. - Ampleur et but du
rassemblement. - Israël, peuple choisi. - Toutes les nations
bénies en Israël. - Rétablissement des dix tribus.
- Sion doit être établie.
19.
SION -
(Article 10) Deux lieux de rassemblement désignés. -
Jérusalem et la Nouvelle Jérusalem. - Signification de
« Sion ». - La Sion d'Énoch. -
Définition de « Sion » par le Seigneur.
- La révélation moderne concernant Sion. -
L'établissement différé. - Lieu central au
Missouri. - La fondation de Sion dans les derniers jours.
20.
LE RÈGNE DU CHRIST SUR LA TERRE
-
(Article 10) Comparaison entre le premier et le second avènement
du Christ. -Prédictions de Sa seconde venue. - Description des
signes. - Révélations modernes à ce sujet. -
Époque précise inconnue. - Le règne du Christ. -
Le royaume de Dieu. - Le royaume des cieux. - Royaume et Église.
- Le millenium. - Le pouvoir de Satan sera retranché.
21.
LA RÉGÉNÉRATION ET LA RÉSURRECTION
-
(Article 10) La terre sous la malédiction. - Régénération
de la terre. - Absence de preuves du côté de la science.
- Résurrection du corps. - Prédictions. - Deux
résurrections générales. - La résurrection
des justes. - Et celle des injustes. -La résurrection du
Christ et celle qui suivit immédiatement. – La
résurrection à la seconde venue du Christ. - Les païens
à la première résurrection. - La résurrection
après le millenium.
22.
LA LIBERTÉ RELIGIEUSE ET LA TOLÉRANCE
-
(Article 11) Le culte. - La liberté du culte, un droit
inaliénable. - L'intolérance est un péché.
- La tolérance n'implique pas l'acceptation. - La
responsabilité de l'homme. - Les résultats de ses
actes. - Degrés de gloire prévus. - La gloire céleste.
- La gloire terrestre. - La gloire téleste. - Gradation dans
les royaumes. - Les fils de perdition.
23.
LA SOUMISSION À L'AUTORITÉ SÉCULIÈRE
-
(Article 12) Reconnaissance scripturale des pouvoirs séculiers.
- Exemple montré par le Christ et les apôtres. -
Enseignements apostoliques. - Révélation moderne
concernant le devoir envers les lois du pays. - Le peuple de Dieu
doit être observateur de la loi. - Enseignements de l'Église
aujourd’hui.
24.
UNE RELIGION PRAGMATIQUE
-
(Article 13) La religion de la vie journalière. - Universalité
de notre foi. - La bienveillance ordonnée. - Offrandes
volontaires. - Le don du jeûne. - La dîme. - Consécration
et intendance. - L'Ordre uni. - Ordre social dans l'Église. -
Le mariage. Le mariage céleste. - Association illégale
des sexes. - La sainteté du corps. - Le sabbat et les
commandements concernant son observance.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Dans les
« Références scripturaires » qui
suivent les différents chapitres, un petit nombre seulement
des passages relatifs au sujet sont assemblés. Les passages
sont fréquemment condensés et ne sont par conséquent
pas présentés comme des citations complètes ou
exactes, leur but étant d'indiquer seulement le sujet de
chaque citation. L'ordre dans lequel ils sont présentés
a pour but de rendre l'étude plus facile, les Écritures
ayant trait au même sujet étant groupées dans
certains cas. Quand il n'est pas vraiment nécessaire de ranger
les sujets les uns par rapport aux autres, les citations sont rangées
dans l'ordre des ouvrages canoniques de l'Église 1. La Bible ;
2. Le Livre de Mormon ; 3. Les Doctrine et Alliances (D&A)
4. La Perle de grand prix (PGP)
CHAPITRE
1 : INTRODUCTION
Les Articles
de foi de l'Église de Jésus-Christ des saints des
derniers jours
1 Nous croyons
en Dieu, le Père éternel, et en son Fils, Jésus-Christ,
et au Saint-Esprit.
2 Nous croyons
que les hommes seront punis pour leurs propres péchés,
et non pour la transgression d'Adam.
3 Nous croyons
que, grâce au sacrifice expiatoire du Christ, tout le genre
humain peut être sauvé en obéissant aux lois et
aux ordonnances de l'Évangile.
4 Nous croyons
que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile sont :
premièrement la foi au Seigneur Jésus-Christ,
deuxièmement le repentir, troisièmement le baptême
par immersion pour la rémission des péchés,
quatrièmement l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit.
5 Nous croyons
que l'on doit être appelé de Dieu par prophétie,
et par l'imposition des mains de ceux qui détiennent
l'autorité, pour prêcher l'Évangile et en
administrer les ordonnances.
6 Nous croyons
à la même organisation que celle qui existait dans
l'Église primitive, savoir : apôtres, prophètes,
pasteurs, docteurs, évangélistes, etc.
7 Nous croyons
au don des langues, de prophétie, de révélation,
de vision, de guérison, d'interprétation des langues,
etc.
8 Nous croyons
que la Bible est la parole de Dieu dans la mesure où elle est
traduite correctement ; nous croyons aussi que le Livre de
Mormon est la parole de Dieu.
9 Nous croyons
tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il révèle
maintenant, et nous croyons qu'il révélera encore
beaucoup de choses grandes et importantes concernant le royaume de
Dieu.
10 Nous
croyons au rassemblement littéral d'Israël et au
rétablissement des dix tribus. Nous croyons que Sion (la
nouvelle Jérusalem) sera bâtie sur le continent
américain, que le Christ régnera en personne sur la
terre, que la terre sera renouvelée et recevra sa gloire
paradisiaque.
11 Nous
affirmons avoir le droit d'adorer le Dieu Tout-Puissant selon les
inspirations de notre conscience et reconnaissons le même droit
à tous les hommes : qu'ils adorent comme ils veulent, où
ils veulent ou ce qu'ils veulent.
12 Nous
croyons que nous devons nous soumettre aux rois, aux présidents,
aux gouverneurs et aux magistrats, et que nous devons respecter,
honorer et défendre la loi.
13 Nous
croyons que nous devons être honnêtes, fidèles,
chastes, bienveillants et vertueux, et que nous devons faire du bien
à tous les hommes ; en fait, nous pouvons dire que nous
suivons l'exhortation de Paul : nous croyons tout, nous espérons
tout, nous avons supporté beaucoup et nous espérons
être capables de supporter tout. Nous recherchons tout ce qui
est vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l'approbation ou
est digne de louange. - Joseph Smith.
La théologie.
- Le mot « théologie » est d'origine
grecque ; il nous vient de theos, qui signifie Dieu, et logos -
. traité, discours, signifiant donc, par dérivation,
connaissance comparée de la Divinité ou science qui
nous enseigne Dieu, impliquant également la relation qui
existe entre lui et ses créatures. Le terme est d'usage ancien
et son origine remonte à des sources païennes. Platon et
Aristote disent de la théologie qu'elle est la doctrine de la
Divinité et des choses divines.
Certains ont
prétendu que les connaissances théologiques ne
constituent pas, à proprement parler, un sujet que l'homme
puisse soumettre à un traitement analytique ou à tout
autre traitement scientifique ; que, étant donné
que la vraie conception de la Divinité, qui constitue l'objet
principal de la théologie, doit nécessairement être
basée sur la révélation divine, nous ne pouvons
que recevoir une telle connaissance quand elle nous est gracieusement
offerte ; et qu'essayer d'en faire un examen critique par les
pouvoirs faillibles du jugement humain équivaudrait à
appliquer comme unité de mesure aux actes de Dieu, la sagesse
tout à fait inadéquate de l'homme. Beaucoup de vérités
sont au-delà de la portée de la raison humaine réduite
à elle-même et il a été déclaré
que les faits théologiques appartenaient à cette
classe. Ceci n'est vrai que dans la mesure où la même
classification est applicable à des vérités
autres que théologiques dans l'acceptation restreinte du
terme ; car toute vérité, étant éternelle,
est supérieure à la raison en ce sens qu'elle est
manifeste à la raison, mais West pas créée par
elle. Cependant les vérités doivent être estimées
et comparées par l'exercice de la raison.
Importance de
l'étude de la théologie. - Pendant la courte durée
de l'existence mortelle, il est impossible à l'homme
d'explorer à fond une partie importante quelconque du vaste
royaume de la connaissance. C’est pourquoi, il est du rôle
de la sagesse de diriger nos efforts vers l'examen du domaine qui
promet les résultats qui auront la plus grande valeur. Toute
vérité est de valeur ; elle est même sans
prix, lorsqu'elle est à sa place ; cependant, eu égard
à leur application possible, certaines vérités
ont une valeur incomparablement plus grande que d'autres. Il est
essentiel au succès du marchand qu'il connaisse les principes
du commerce ; il est exigé du marin qu'il soit au courant
des lois de la navigation ; il est indispensable au fermier
qu'il connaisse le rapport entre le sol et les moissons ; il est
nécessaire à l'ingénieur et à l'astronome
qu'ils comprennent les principes des mathématiques ; et,
de même, il est essentiel au salut de chaque âme humaine,
qui est à même de juger et de discerner, qu'elle ait une
connaissance personnelle de Dieu. Pour cette raison, la valeur de la
connaissance théologique ne devrait pas être
sous-estimée et il est douteux que son importance puisse être
surestimée.
Universalité
de la théologie. - Les frontières ultimes de la
science, si frontières il y a, sont au-delà de ce que
l'homme est capable d'évaluer. La théologie traite de
la Divinité, fontaine de la connaissance, source de la
sagesse ; des preuves de l'existence d’un Être
suprême et d'autres personnalités surnaturelles ;
des conditions dans lesquelles et des moyens par lesquels la
révélation divine est accordée ; des
principes éternels qui gouvernent la création des
mondes ; des lois de la nature dans toutes leurs manifestations
variées. La théologie est, en tout premier lieu, la
science qui traite de Dieu et de la religion ; elle présente,
en bon ordre, les faits de la vérité observée et
révélée et indique le moyen de les appliquer
dans lès tâches de la vie. La théologie traite
donc d'autres faits que de ceux que l'on appelle spécifiquement
spirituels ; son domaine est celui de la vérité.
Les recherches industrielles qui profitent à l'humanité,
les arts qui plaisent et raffinent, les sciences qui développent
et exaltent l'esprit - ce ne sont là que des fragments du
volume de vérité grand, mais encore incomplet qui est
venu sur terre d'une source d'approvisionnement éternel et
infini. C'est pourquoi, une étude complète de la
théologie embrasserait toutes les vérités
connues. Dieu s'est constitué le grand maître ; par
des manifestations personnelles ou par le ministère des
serviteurs qu'il a établis, il instruit ses enfants mortels.
Il apprit à Adam l'art de l'agriculture [1] et lui montra
celui du tailleur [2]. Il instruisit Noé et Néphi
dans la construction de vaisseaux [3] il enseigna à Léhi
et à Néphi les arts de la navigation [4] ; et
pour les guider sur l'eau, comme dans leurs déplacements sur
la terre ferme, il leur prépara le Liahona [5], boussole
mue par une influence plus efficace, pour lui faire remplir son rôle,
que celle du magnétisme terrestre ; de plus, Moïse
reçut des instructions divines en architecture [6].
La théologie
et la religion, bien qu'apparentées, ne sont pas identiques.
On peut être profondément versé en théologie
et cependant avoir un caractère qui laisse à désirer
au point de vue religieux et même moral. Si la théologie
est la théorie, alors la religion est la pratique ; si la
théologie est le précepte, la religion est l’exemple.
Chacune doit être le complément de l'autre ; la
connaissance théologique doit fortifier la foi et la pratique
religieuses. Telle qu'elle est acceptée par les saints des
derniers jours, la théologie comprend le plan de l’Évangile
de Jésus-Christ dans son entièreté. En tant que
science, la théologie concerne les connaissances classées
ou comparées relatives aux rapports entre Dieu et l'homme, en
premier lieu, parce qu'elle s'adresse à l'intellect ;
tandis que la religion inclut l'application de cette connaissance ou
croyance réelle, dans le cours de la vie de chaque individu.
Les Articles
de foi. - Les croyances et les pratiques prescrites de la plupart des
confessions religieuses sont présentées d'habitude sous
forme de credo. Les saints des derniers jours ne proclament aucun
credo de ce genre comme code complet de leur foi, car ils acceptent
le principe de la révélation continue, qui est un trait
essentiel de leur croyance. Joseph Smith, premier prophète
divinement commissionné et premier président de
l'Église de Jésus-Christ à notre époque,
a présenté comme sommaire des principes doctrinaux de
l'Église, les treize professions connues sous le nom
d'« Articles de foi de l'Église de Jésus-Christ
des saints des derniers jours ». Ceux-ci renferment des
principes doctrinaux fondamentaux et caractéristiques de
l'Évangile tel qu'il est enseigné par cette Église ;
mais on ne doit pas les considérer comme un exposé de
croyances complet, car, comme l'affirme l'article 9, « Nous
croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il
révèle maintenant et nous croyons qu'il révélera
encore beaucoup de choses, grandes et importantes, concernant le
royaume de Dieu. » Depuis l'époque de leur
promulgation originelle, les Articles de foi ont été
acceptés par les membres comme exposé faisant
autorité ; et le 6 octobre 1890, les saints des derniers
jours, assemblés en conférence générale,
réadoptèrent les Articles comme guide [7]de leur
foi et de leur conduite. Comme ces Articles de foi présentent
des principes doctrinaux importants de l'Église dans un ordre
systématique, ils s'offrent d'eux-mêmes comme plan
commode pour l'étude de la théologie de l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours.
Les ouvrages
canoniques de l'Église constituent l'autorité écrite
de l'Église en matière de doctrine. Néanmoins,
l'Église se tient prête à recevoir, par
révélation divine, de nouvelles lumières et
connaissances « concernant le royaume de Dieu ».
Nous croyons que Dieu est aujourd'hui plus disposé que jamais
à révéler sa volonté et ses desseins à
l'homme, et qu'il le fait par l'intermédiaire des serviteurs
qu'il a établis - les prophètes, voyants et révélateurs
-investis, par ordination, de l'autorité de la sainte
prêtrise. C'est pourquoi, nous nous reposons sur les
enseignements des oracles vivants de Dieu, les estimant aussi
valables que la doctrine de la parole écrite. Les ouvrages
adoptés, par vote de l'Église, comme guides faisant
autorité en matière de foi et de doctrine, sont au
nombre de quatre : La Bible, le Livre de Mormon, les Doctrine et
Alliances, et la Perle de grand prix [8]. De nombreux livres ont
été et sont encore publiés par des officiers et
des membres de l'Église et peuvent être approuvés
par le peuple et les autorités ecclésiastiques ;
mais les quatre publications citées sont les « Ouvrages
Canoniques de l'Église » officiellement adoptés.
Les Articles de foi peuvent être considérés comme
un sommaire appréciable, quoique partiel des principes
doctrinaux traités dans les livres canoniques qui font
autorité.
JOSEPH SMITH,
LE PROPHÈTE
Joseph Smith,
dont le nom est attaché aux Articles de foi, est le prophète
et révélateur par l'intermédiaire duquel
l'Évangile de Jésus-Christ fut rétabli sur cette
terre à notre époque de la dispensation de la plénitude
des temps (expression tirée de Éphésiens 1:10
dans la version du roi Jacques, ndlr), déclarée et
prédite par des prophètes anciens. La question de
l'authenticité du mandat divin de cet homme est cruciale pour
le monde aujourd'hui. Comme ses prétentions à une
commission divine constituent la fondation de l'Église à
notre époque, la superstructure ne peut pas être stable,
si elle n'est pas fondée. Si, par contre, l'ordination qu'il
affirme avoir reçue des mains de personnages divins a bien eu
lieu, on n'aura pas besoin d'aller chercher plus loin la cause de la
vitalité phénoménale et du développement
continu de l'Église rétablie.
Les
circonstances des rapports divins avec Joseph Smith, l'expansion
merveilleuse de l’œuvre instaurée par ce prophète
des derniers jours (« les derniers jours »,
expression scripturale ; voir Actes 2:17 ; 2 Tim.
3:1 ; 2 P. 3:3, ndlr), l'accomplissement, dont il a été
l'instrument, d'un grand nombre des prédictions les plus
importantes du passé et ses propres paroles prophétiques,
réalisées littéralement, seront bientôt
universellement reconnus comme preuves concluantes de la validité
de son ministère [9]. Les prétentions exaltées
présentées en sa faveur et en faveur de l’œuvre
de sa vie, la renommée qui a fait connaître son nom, en
bien ou en mal, parmi la plupart des nations civilisées de la
terre, la stabilité du système religieux et social
établi au dix-neuvième siècle qui doit son
origine au ministère de cet homme, lui confèrent une
importance individuelle qui réclame une considération
sérieuse et impartiale.
Sa famille et
sa jeunesse. - Joseph Smith, troisième fils et quatrième
enfant d'une famille de dix, naquit le 23 décembre 1805, à
Sharon, comté de Windsor, État de Vermont [10]. Il
était le fils d'un couple de braves gens, Joseph et Lucy Mack
Smith qui, bien que pauvres, vivaient heureux au milieu de leurs
tableaux familiaux d'industrie et de frugalité. Lorsque le
jeune Joseph eut dix ans, la famille quitta le Vermont et s'établit
dans l'État de New York, tout d'abord à Palmyra et,
plus tard, à Manchester. C'est en ce dernier endroit que le
futur prophète devait passer la plupart des jours de sa
jeunesse. Tout comme ses frères et sœurs, il ne reçut
que peu d'instruction et les quelques rudiments d'une éducation
simple qu'il put acquérir par une application sérieuse,
il les dut surtout à ses parents qui avaient pour règle
de consacrer une partie de leurs loisirs limités à
l'éducation des plus jeunes membres du ménage.
Dans ses
inclinations religieuses, la famille favorisait l'Église
presbytérienne ; en fait, la mère et quelques-uns
des enfants se rallièrent à cette Église ;
mais Joseph, quoique favorablement impressionné, à un
certain moment, par les méthodistes, s'abstint de se faire
membre d'une Église, étant très perplexe au
sujet des luttes et des dissensions qui se manifestaient parmi les
Églises de l'époque. Il était en droit de
s'attendre à ce qu'il y eût de l'unité et de
l'harmonie dans l'Église du Christ ; cependant, il ne
voyait, parmi les Églises en dispute, que de la confusion.
Alors que Joseph était dans sa quinzième année,
la région où il habitait vit s'élever une
véritable tempête d'excitation religieuse violente.
Celle-ci, commençant par les méthodistes, devint
bientôt générale parmi toutes les confessions ;
il y eut des réunions prolongées de « réveil
religieux » et les manifestations déshonorantes de
rivalité confessionnelle furent nombreuses et variées.
Cet état de fait ajouta beaucoup à la détresse
du jeune homme qui cherchait la vérité avec ardeur.
Sa recherche
et le résultat. - Voici le propre récit de Joseph du
cours que prirent ses actions [11] :
« Au
milieu de cette guerre de paroles et de ce tumulte d'opinions, je me
disais souvent : Que faut-il faire ? Lequel de tous ces
partis a raison ? Ou ont-ils tous tort, autant qu'ils sont ?
Si l'un d'eux a raison, lequel est-ce, et comment le saurai-je ?
« Tandis
que j'étais travaillé par les difficultés
extrêmes causées par les disputes de ces partis de
zélateurs religieux, je lus, un jour, l'épître de
Jacques, chapitre 1, verset 5, qui dit : Si
quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à
Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle
lui sera donnée.
« Jamais
aucun passage de l'Écriture ne toucha le cœur de l'homme
avec plus de puissance que celui-ci ne toucha alors le mien. Il me
sembla qu'il pénétrait avec une grande force dans
toutes les fibres de mon cœur. J'y pensais constamment, sachant
que si quelqu'un avait besoin que Dieu lui donne la sagesse, c'était
bien moi ; car je ne savais que faire, et à moins de
recevoir plus de sagesse que je n'en avais alors, je ne le saurais
jamais, car les professeurs de religion des diverses confessions
comprenaient si différemment les mêmes passages de
l'Écriture que cela faisait perdre toute confiance de régler
la question par un appel à la Bible.
« Enfin,
j'en vins à la conclusion que je devais, ou bien rester dans
les ténèbres et la confusion, ou bien suivre le conseil
de Jacques, c'est-à-dire demander à Dieu. Je me décidai
finalement à « demander à Dieu »,
concluant que s'il donnait la sagesse à ceux qui en
manquaient, et la donnait libéralement et sans faire de
reproche, je pouvais bien essayer.
« Ainsi
donc, mettant à exécution ma détermination de
demander à Dieu, je me retirai dans les bois pour tenter
l'expérience. C'était le matin d'une belle et claire
journée du début du printemps de mil huit cent vingt.
C'était la première fois de ma vie que je tentais une
chose pareille, car au milieu de toutes mes anxiétés,
je n'avais encore jamais essayé de prier à haute voix.
« Après
m'être retiré à l'endroit où je m'étais
proposé, au préalable, de me rendre, ayant regardé
autour de moi et me voyant seul, je m'agenouillai et me mis à
exprimer à Dieu les désirs de mon cœur. À
peine avais-je commencé que je fus saisi par une puissance qui
me domina entièrement et qui eut sur moi une influence si
étonnante que ma langue fut liée, de sorte que je ne
pouvais pas parler. Des ténèbres épaisses
m'environnèrent, et il me sembla un moment que j'étais
condamné à une destruction soudaine.
« Mais
comme je luttais de toutes mes forces pour implorer Dieu de me
délivrer de la puissance de cet ennemi qui m'avait saisi et au
moment même où j'étais prêt à
sombrer dans le désespoir et à m'abandonner à la
destruction — non à un anéantissement imaginaire,
mais à la puissance d'un être réel du monde
invisible qui possédait une puissance étonnante comme
je n'en avais encore senti de pareille en aucun être —
juste à cet instant de grande alarme, je vis, exactement
au-dessus de ma tête, une colonne de lumière, plus
brillante que le soleil, descendre peu à peu jusqu'à
tomber sur moi.
« À
peine était-elle apparue que je me sentis délivré
de l'ennemi qui m'enserrait. Quand la lumière se posa sur moi,
je vis deux Personnages dont l'éclat et la gloire défient
toute description, et qui se tenaient au-dessus de moi dans les airs.
L'un d'eux me parla, m'appelant par mon nom, et dit, en me montrant
l'autre : Celui-ci est mon Fils
bien-aimé. Écoute-le !
« Mon
but, en allant interroger le Seigneur, était de savoir
laquelle des confessions avait raison, afin de savoir à
laquelle je devais me joindre. C'est pourquoi, dès que je fus
assez maître de moi pour pouvoir parler, je demandai aux
Personnages qui se tenaient au-dessus de moi, dans la lumière,
laquelle de toutes les confessions avait raison (car à
l'époque, il ne m'était jamais venu à l'idée
qu'elles étaient toutes dans l'erreur), et à laquelle
je devais me joindre.
« Il
me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles
étaient toutes dans l'erreur ; et le Personnage qui me
parlait dit que tous leurs credo étaient une abomination à
ses yeux ; que ces docteurs étaient tous corrompus ;
que : « ils s'approchent de moi des lèvres,
mais leur cœur est éloigné de moi ; ils
enseignent pour doctrine des commandements d'hommes, ayant une forme
de piété, mais il en nient la puissance. » [11]
Une
connaissance telle que celle qui avait été communiquée
au cours de cette révélation sans précédent
ne pouvait pas rester secrète dans le cœur du jeune
homme. Il n'hésita pas à proclamer la glorieuse vérité,
tout d'abord aux membres de sa famille, qui reçurent son
témoignage avec respect, et ensuite aux ministres des Églises,
qui avaient travaillé avec tant de diligence pour le convertir
à leur croyance respective. À sa surprise, ces
soi-disant docteurs du Christ, traitèrent ses déclarations
avec le plus grand mépris, affirmant que le temps des
révélations de Dieu était passé depuis
longtemps et que la manifestation, si vraiment il en avait reçu
une, était de Satan. Néanmoins, les ministres, avec une
unité de but étrangement opposée à leur
hostilité mutuelle première, mirent tout en oeuvre pour
ridiculiser le jeune homme et dénoncer ses affirmations
simples quoique solennelles. Le voisinage fut soulevé :
une persécution cruelle et vindicative lui fut infligée,
à lui et à sa famille ; on alla jusqu'à
tirer sur lui dans l'intention de l'assassiner. À travers
toutes ces vicissitudes, il fut préservé de toute
blessure corporelle et, en dépit de l'opposition grandissante,
il resta fidèle à son témoignage de la visite
céleste [12]. Il continua, dans ces conditions pénibles,
pendant trois ans, sans recevoir d'autre manifestation directe de la
part d'êtres célestes, attendant, mais ne recevant
jamais la lumière ni les instructions supplémentaires
après lesquelles il soupirait. Il avait le sentiment vif de sa
propre fragilité et était conscient de ses faiblesses
d'homme. Il supplia le Seigneur, reconnaissant ses imperfections et
implorant son secours.
Visitations
angéliques. - La nuit du 21 septembre 1823, tandis qu'il
priait pour obtenir le pardon de ses péchés et pour
savoir ce qu'il devait faire dans la suite, il fut béni par
une autre manifestation céleste. Dans sa chambre apparut une
brillante lumière, au milieu de laquelle se tenait un
personnage vêtu de blanc dont l'aspect était d'une
pureté radieuse. Le visiteur céleste s'annonça
comme étant Moroni, messager envoyé de la présence
de Dieu, et se mit en devoir d'instruire le jeune homme de certains
projets divins dans lesquels son entremise serait d'une grande
importance. L'ange dit que Dieu avait une oeuvre à faire
accomplir à Joseph et que son nom « serait connu en
bien et en mal parmi toutes les nations, familles et langues, ou
qu'on en dirait du bien et du mal parmi tous les peuples. Il dit
qu'il existait, déposé en lieu sûr, un livre
écrit sur des plaques d'or, donnant l'histoire des anciens
habitants de ce continent et la source dont ils étaient issus.
Il dit aussi qu'il contenait la plénitude de l'Évangile
éternel, telle qu'elle avait été donnée
par le Sauveur à ces anciens habitants. En outre, que deux
pierres contenues dans des arcs d'argent - et ces pierres,
fixées à un pectoral, constituaient ce qu'on appelle
l'urim et le thummim - étaient déposées
avec les plaques ; que la possession et l'utilisation de ces
pierres étaient ce qui faisait les « voyants »
dans les temps anciens ou passés ; et que Dieu les avait
préparées en vue de la traduction du livre. »
L'ange
visiteur, Moroni, répéta alors plusieurs prophéties
qui se trouvent dans les anciennes Écritures ;
quelques-unes des citations furent rendues avec des variantes du
texte de la Bible. Des paroles de Malachie, les suivantes furent
données, présentant des variantes, petites mais
significatives, de la version biblique : « Car voici,
le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous
les méchants brûleront comme du chaume ; car ceux
qui viennent les brûleront, dit l'Éternel des armées,
et ils ne leur laisseront ni racine ni rameau ». Et, plus
loin : « Voici, je vous révélerai la
prêtrise par la main d'Élie le prophète avant que
le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable ».
Et il cita également le verset suivant de manière
différente : « Et il implantera dans le cœur
des enfants les promesses faites aux pères et le cœur
des enfants se tournera vers leurs pères. S'il n'en était
pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée
à sa venue » [13]. Entre autres Écritures,
Moroni cita les prophéties d'Ésaïe relatives au
rétablissement d'Israël dispersé et au règne
promis de la justice sur la terre [14] disant que les
prédictions étaient sur le point de s'accomplir ;
également les paroles de Pierre aux Juifs au sujet du prophète
dont Moïse avait dit qu'il serait suscité, expliquant que
le prophète en question était Jésus-Christ et
que le jour était proche où tous ceux qui rejetteraient
les paroles du Sauveur seraient retranchés du milieu du
peuple [15].
Ayant remis
son message, l'ange s'en alla, la lumière dans la chambre
semblant se condenser autour de sa personne et disparaître avec
lui. Mais, au cours de la nuit, il revint deux fois et, à
chaque visite, répéta ce qu'il avait dit lors de la
première, avec des conseils auxquels il ajouta des
avertissements concernant les tentations qui assailliraient le jeune
homme dans l'accomplissement de sa mission. Le jour suivant, Moroni
apparut de nouveau à Joseph, réitérant, une fois
de plus, les instructions et les avertissements de la nuit précédente
et lui disant de mettre son père au courant de tout ce qu'il
avait vu et entendu. Ce que le jeune homme fit, et son père
témoigna promptement que les communications étaient de
Dieu.
Joseph se
rendit alors à la colline qui lui avait été
décrite dans la vision. Il reconnut l'endroit indiqué
par l'ange et, après quelque effort, découvrit une
boîte en pierre contenant les plaques et les autres objets dont
Moroni avait parlé. Le messager se tint de nouveau à
côté de lui et lui défendit de prendre le contenu
de la boîte à ce moment-là, disant que quatre
années devaient s'écouler avant que les plaques ne
fussent remises à ses soins et qu'il serait de son devoir de
visiter l'endroit chaque année à la même date.
Lors de chacune de ces visites, l'ange instruisit le jeune homme plus
complètement dans la grande oeuvre qui l'attendait.
Notre but
actuel n'est pas de revoir en détail la vie et le ministère
de Joseph Smith [16]. Ce qui a été dit plus haut
concernant les premières scènes de la mission qui lui
fut confiée par Dieu, se justifie par la grande importance que
présente l'inauguration des derniers jours (voir l'expression
« les derniers jours » dans Actes 2:17 ;
2 Tim. 3:1 ; 2 P. 3:3, ndlr) ou nouvelle dispensation
de la providence divine, par son entremise.
La parution
des plaques de leur lieu de repos séculaire, leur traduction
par le pouvoir divin, et la publication du document sous le nom de
Livre de Mormon recevront notre attention plus tard. Il suffit de
dire ici que le texte ancien a été traduit, que le
Livre de Mormon a été donné au monde et que le
volume est accepté comme Écriture par les saints des
derniers jours.
Événements
ultérieurs : Le martyre. - En temps opportun, l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours fut établie,
la sainte prêtrise ayant été rétablie par
l'ordination de Joseph Smith sous les mains de ceux qui avaient
détenu les clefs de cette autorité dans le passé.
L'organisation de l'Église, en tant que corps constitué,
eut lieu le 6 avril 1830, à Fayette, dans l'État de New
York, et les noms de six personnes seulement sont enregistrées
dans la liste des participants actifs. À cette époque,
il est vrai, bien plus que six personnes avaient adhéré
à ce mouvement nouveau et sans précédent, mais,
étant donné que les lois de l'État spécifiaient
le nombre six comme minimum requis pour l'incorporation d'une société
religieuse, il n'y eut que ce nombre qui prit officiellement part à
la procédure légale. Et toutes ces personnes, sauf une,
étaient relativement inconnues, on pourrait même dire
obscures. Le nom de Joseph Smith le prophète avait déjà
été entendu au-delà de la région où
il vivait. Il était l'objet d'une notoriété
rapidement grandissante, sinon d'une renommée enviable. Le
Livre de Mormon, qui se présente comme une histoire des
peuples aborigènes du continent occidental et, plus
particulièrement, comme un récit des rapports de Dieu
avec ces peuples, bref, les Écritures de ce qui devait être
appelé plus tard le Nouveau Monde, avait déjà
été traduit par lui et publié. C'est par
allusion à la page de titre de ce livre que l'appellation
« mormon », appliquée d'abord par
dérision, comme sobriquet, est devenue une dénomination
populaire de l'Église et de ses membres. Commençant par
le petit nombre de membres mentionné plus haut, l'Église,
du vivant de Joseph Smith, s'augmenta de plusieurs milliers de
membres et sa croissance a continué, avec une rapidité
et une permanence phénoménales, jusqu'aujourd'hui. Un
par un, les pouvoirs et les autorités que possédait
l'Église d'autrefois furent rétablis par
l'intermédiaire de l'homme qui fut ordonné premier
ancien de notre époque. Avec le développement de
l'Église, la persécution augmenta et l'effet de
l'opposition satanique atteignit son paroxysme le 27 juin 1844, dans
le cruel martyre du prophète et de son frère Hyrum,
alors patriarche de l'Église [17]. Les incidents qui
conduisirent au vil meurtre de ces hommes à Carthage, en
Illinois, où ils culminèrent, sont connus de tout le
monde. Prophète et patriarche apposèrent le sceau sacré
de leur sang au témoignage qu'ils avaient si vaillamment porté
en faveur de la vérité, face à une persécution
intolérante pendant presque un quart de siècle.
Authenticité
de la mission de Joseph Smith. - Les preuves de la présence de
l'autorité divine dans l’œuvre établie par
Joseph Smith et du fait que les prétentions émises par
l'homme et en sa faveur sont justifiées, peuvent être
résumées comme suit :
1. Les
anciennes prophéties se sont accomplies par le rétablissement
de l'Évangile et le rétablissement de l'Église
sur la terre par son intermédiaire.
2. Il reçut,
par ordination et nomination directes, des mains de ceux qui
détenaient le pouvoir dans le passé, l'autorité
d'administrer les différentes ordonnances de la sainte
prêtrise.
3. Les
résultats de son ministère montrent qu'il possédait
le pouvoir de véritable prophétie et d'autres dons
spirituels.
4. La doctrine
qu'il a proclamée est vraie et scripturale.
Chacune de ces
catégories de preuves recevra notre attention et trouvera
ample démonstration au cours de cette étude et, à
cet endroit de nos recherches, nous n'en tenterons pas un examen
détaillé ; cependant, quelques brèves
illustrations seront citées [18].
1. L’œuvre
de la vie de Joseph Smith atteste abondamment que les prophéties
sont accomplies. Jean le Révélateur, dans sa vision
prophétique de notre époque, comprit et prédit
que l'Évangile serait de nouveau envoyé des cieux et
rétabli sur terre par le ministère direct d'un ange,
dans les derniers jours : « Je vis un autre ange qui
volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel,
pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toutes nations, à
toutes tribus, à toutes langues et à tous peuples. Il
disait d'une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire
car l'heure de son jugement est venue ; et adorez celui qui a
fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux » [19].
On peut voir un accomplissement partiel de cette prédiction
dans la manifestation de l'ange Moroni à Joseph Smith, déjà
décrite, par laquelle le rétablissement de l'Évangile
fut annoncée et la réalisation rapide d'autres
prophéties anciennes promises ; et des annales, dont il
est dit, entre autres, qu'elles contiennent « la plénitude
de l'Évangile éternel », tel qu'il fut donné
par le Sauveur aux anciens habitants du continent occidental, furent
confiées à ses soins pour être traduites et
publiées parmi toutes nations, toutes langues et tous peuples.
Un accomplissement supplémentaire se réalisa dans la
visitation personnelle d'êtres ressuscités, qui avaient
exercé leur ministère comme détenteurs de la
sainte prêtrise pendant leur vie mortelle, cette prêtrise
comprenant l'autorité et la vocation divine de prêcher
l'Évangile et d'en administrer les ordonnances. Le reste de la
prédiction de Jean concernant l'appel autorisé à
la repentance et l'exécution du jugement de Dieu en
préparation des scènes des derniers jours, est
actuellement en cours d'accomplissement rapide et littéral.
Malachie
prédit la venue d'Élie, spécialement
commissionné du pouvoir d'inaugurer l’œuvre de
coopération entre les pères et leurs enfants, et
annonça que cette mission serait le préliminaire
nécessaire à l'avènement du « jour de
l'Éternel, ce jour grand et redoutable » [20].
L'ange Moroni confirma la véracité et la signification
de cette prédiction vu la réitérant avec
insistance, comme il a été dit plus haut. Joseph Smith
et son compagnon dans le ministère, Oliver Cowdery,
témoignèrent solennellement avoir été
visités par Élie le prophète, dans le temple de
Kirtland, en Ohio, le 3 avril 1836 ; au cours de cette visite,
l'ancien prophète déclara au prophète des
derniers jours que le jour dont avait parlé Malachie était
arrivé. « C'est pourquoi »,
continua-t-il, « les clefs de cette dispensation sont
remises entre vos mains ; et vous saurez par là que le
jour de l'Éternel, ce jour grand et redoutable, est proche et
même à la porte » [21]. Il a été
expliqué que la nature particulière de l'union des
pères et des enfants, sur laquelle Malachie, Moroni et Élie
insistèrent beaucoup, comprend des ordonnances administrées
par procuration, telles le baptême pour les morts qui ont
quitté la terre sans la connaissance de l'Évangile ou
sans avoir eu l'occasion de se conformer à ses lois et
ordonnances. Dans l'enseignement et la pratique de cette doctrine,
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
se trouve seule parmi toutes les Églises qui professent le
christianisme.
Les anciennes
Écritures abondent en prophéties concernant le
rétablissement d'Israël dans les derniers jours et le
rassemblement du peuple de parmi les nations et les pays dans
lesquels il a été conduit ou chassé en châtiment
de ses égarements [22]. Une telle prééminence
et une telle importance sont attachées à cette oeuvre
du rassemblement, dans les prédictions des temps anciens que,
depuis l'époque de l'exode d'Israël, les derniers jours
ont été considérés, dans les Écritures
sacrées, comme étant nettement une époque de
rassemblement. Le retour des tribus, après leur longue et
grande dispersion, est représenté comme une oeuvre
préliminaire à l'établissement du règne
prédit de la justice, avec le Christ sur la terre comme
Seigneur et Roi ; et son accomplissement est donné comme
précurseur certain du millenium. Jérusalem doit être
rétablie pour être la ville du grand Roi dans l'Ancien
Monde, et Sion, ou la nouvelle Jérusalem, doit être
bâtie dans le nouveau monde ; les tribus perdues doivent
être ramenées du lieu de leur exil, dans le nord ;
et la malédiction doit être enlevée d'Israël.
Dès les
premiers jours de son ministère, Joseph Smith enseigna que la
doctrine du rassemblement imposait actuellement un devoir à
l'Église et cet aspect de l’œuvre des saints des
derniers jours en est un des traits les plus caractéristiques.
Joseph Smith et Oliver Cowdery affirment que l'autorité de
poursuivre cette oeuvre a été donnée à
l'Église, à travers eux, par Moïse, qui détenait
l'autorité en tant que chef d'Israël, au cours de la
période qu'on appelle mosaïque. Ils rendent leur
témoignage de la façon suivante, dans la description
des manifestations qui eurent lieu dans le temple de Kirtland, le 3
avril 1836 ; « Moïse apparut devant nous et nous
remit les clefs pour rassembler Israël des quatre coins de la
terre et pour ramener les dix tribus du pays du nord » [23].
Pour juger de l'ardeur avec laquelle cette oeuvre a été
commencée et les progrès appréciables qui y ont
déjà été faits, considérez les
centaines de milliers d'individus appartenant aux familles d'Israël,
déjà rassemblés dans les vallées des
Montagnes Rocheuses, autour des temples du Seigneur établis
actuellement ; et écoutez le psaume des armées
d'Israël parmi les nations, chanté sur l'accompagnement
d’œuvres effectives : « Venez, et montons
à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu
de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions
dans ses sentiers, car de Sion sortira la loi et de Jérusalem,
la parole de l'Éternel » [24].
L'apparition
du Livre de Mormon est considérée par les saints des
derniers jours comme un accomplissement direct de prophéties [25].
En prédisant l'humiliation d'Israël, à qui le
pouvoir de la prêtrise avait été donné aux
premiers jours, Ésaïe se fit la voix de la parole du
Seigneur de cette manière : « Tu seras
abaissée, ta parole viendra de terre, et les sons en seront
étouffés par la poussière ; ta voix sortira
de terre comme celle d'un spectre et c'est de la poussière que
tu murmureras tes discours » [26]. Le Livre de Mormon
est vraiment la voix d'un peuple abaissé, parlant de la
poussière, car c'est de la poussière que le Livre de
Mormon fut littéralement tiré. Le volume est l'histoire
d'une petite branche de la maison d'Israël, en fait une partie
de la famille de Joseph, qui fut conduite, par un pouvoir miraculeux,
dans le nouveau monde, six siècles avant l'ère
chrétienne.
Par la bouche
du prophète Ézéchiel, le Seigneur définit
de la manière suivante leur rôle, qui était de
rendre un témoignage parallèle à celui de Juda,
lequel constitue une partie de la Bible : « Et toi,
fils de l'homme, prends une pièce de bois et écris
dessus : Pour Juda et pour les enfants d'Israël qui lui
sont associés. Prends une autre pièce de bois et écris
dessus : Pour Joseph, bois d'Éphraïm et de toute la
maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'une
de l'autre pour en former une seule pièce, en sorte qu'elles
soient unies dans ta main. Et lorsque les enfants de ton peuple te
diront : Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie ?
réponds-leur : Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel. ;
voici je prendrai le bois de Joseph, qui est dans la main d'Éphraïm,
et les tribus d'Israël qui lui sont associées, je les
joindrai au bois de Juda et j'en formerai un seul bois, en sorte
qu'ils ne soient qu'un dans ma main » [27]. Les
versets suivants déclarent que le rassemblement et le
rétablissement d'Israël suivront immédiatement les
témoignages réunis des annales de Juda et de Joseph.
Les deux récits sont devant le monde, unis dans leur
témoignage de l'Évangile éternel et l’œuvre
du rassemblement progresse de façon effective.
En outre, il
est évident, selon les Écritures, que la nouvelle
dispensation de l'Évangile dans les derniers jours doit être
une dispensation de rétablissement et de restitution, en
vérité, « une dispensation de la plénitude
des temps » (voir Éphésiens 1:10 dans la
version du roi Jacques, ndlr). Paul déclare que c'est le bon
plaisir du Seigneur « lorsque les temps seraient
accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont
dans les cieux et celles qui sont sur la terre » [28].
Cette prédiction trouve un parallèle dans les paroles
du prophète Néphi : « C'est pourquoi
toutes les choses qui ont été révélées
aux enfants des hommes seront dévoilées en ce
temps-là » [29]. L'enseignement de Pierre est
en accord avec ceci : « Repentez-vous et
convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés,
afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du
Seigneur et qu'il envoie celui qui vous a été destiné,
Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du
rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé
anciennement par la bouche de ses saints prophètes » [30].
Et voici que
paraît Joseph Smith qui affirme que l'autorité lui a été
donnée d'ouvrir la dispensation de la plénitude, de la
restitution et du rétablissement ; et que, par son
entremise, l'Église a été dotée de toutes
les clefs et de tous les pouvoirs de la prêtrise, tels qu'ils
furent détenus et exercés au cours des dispensations
précédentes. C'est à l'Église que « le
pouvoir de cette prêtrise a été donné pour
les derniers jours et pour la dernière fois, dans ce qui est
la dispensation de la plénitude des temps. Pouvoir que vous
détenez conjointement avec tous ceux qui ont reçu une
dispensation, à quelque époque que ce soit depuis le
début de la création » [31]. L’œuvre
universelle de l'Église dans son ministère
d'aujourd'hui démontre suffisamment que cette dernière
possède bien ces pouvoirs unifiés et combinés.
2. L'autorité
de Joseph Smith lui fut conférée par le ministère
direct d'êtres célestes dont chacun avait, autrefois,
exercé le même pouvoir sur terre. Nous avons déjà
vu comment l'ange Moroni, d'abord prophète mortel parmi les
Néphites, transmit à Joseph la tâche de faire
paraître au monde le livre que lui, Moroni, avait enterré
plus de quatorze cents ans auparavant. Nous apprenons en outre que,
le 15 mai 1829, la prêtrise inférieure ou Prêtrise
d'Aaron, fut conférée à Joseph Smith et à
Oliver Cowdery par Jean-Baptiste [32] lequel vint, dans son état
immortalisé, avec -cet ordre particulier de la prêtrise,
qui comprend les clefs du ministère d'anges, la doctrine de la
repentance et du baptême pour la rémission des péchés.
C'était le même Jean qui, comme la voix de celui qui
crie dans le désert, prêcha la même doctrine et
administra la même ordonnance en Judée comme précurseur
immédiat du Messie. En remettant son message, Jean- Baptiste
déclara qu'il agissait sous la direction de Pierre, Jacques et
Jean, apôtres du Seigneur, dans les mains desquels reposaient
les clefs de la prêtrise supérieure, ou Prêtrise
de Melchisédek, qui serait donnée également en
son temps. Cette promesse s'accomplit un mois plus tard, lorsque les
apôtres susnommés visitèrent personnellement
-Joseph Smith et Oliver Cowdery, et les ordonnèrent à
l'apostolat [33] qui comprend tous les offices de l'ordre
supérieur de la prêtrise et qui comporte l'autorité
d'administrer toutes les ordonnances établies de l'Évangile.
Ensuite,
quelque temps après que l'Église eût été
dûment organisée, l'autorité nécessaire
pour remplir certaines fonctions fut donnée ; dans chaque
cas, le messager qui apportait la charge était celui qui avait
le droit d'officier de la sorte en vertu de l'autorité qu'il
avait détenue au cours de sa vie mortelle. Ainsi, comme nous
l'avons vu, Moïse conféra l'autorité d'exécuter
l’œuvre du rassemblement ; et Élie, qui,
n'ayant pas goûté la mort, jouissait de rapports
particuliers avec les vivants et les morts, remit l'autorité
du ministère par procuration en faveur des disparus. À
ces commissions divines s'ajoute celle donnée par Elias, qui
apparut à Joseph Smith et à Oliver Cowdery et leur
« remit la dispensation de l'Évangile d'Abraham »
leur disant, comme il avait été dit à ce
patriarche et à ses descendants dans les temps anciens, qu'en
eux et en leur postérité toutes les générations
après eux seraient bénies [34].
Il est donc
évident que les prétentions que l'Église avance
au sujet de son autorité sont complètes et cohérentes
quant à la source des pouvoirs qu'elle professe avoir et aux
procédés par lesquels ils ont de nouveau été
remis sur la terre. L'Écriture et la révélation
anciennes et modernes, soutiennent comme loi inaltérable le
principe que personne ne peut déléguer à autrui
une autorité qu'il ne possède pas lui-même.
3. Joseph
Smith était un vrai prophète. - Aux jours de l'ancien
peuple d'Israël, une méthode efficace fut prescrite pour
éprouver les prétentions de quelqu'un qui se disait
prophète : « Quand ce que dira le prophète
n'aura pas lieu et n'arrivera pas, ce sera une parole que l'Éternel
n'aura point dite. C'est par audace que le prophète l'aura
dite : n'aie pas peur de lui » [35].
Réciproquement, si les paroles du prophète sont
vérifiées par leur accomplissement, il y a là au
moins une preuve qui laisse présumer de son appel divin. Parmi
les nombreuses prédictions prononcées par Joseph Smith
et déjà accomplies ou attendant le temps arrêté
pour leur accomplissement, quelques citations suffiront.
Une des
premières prophéties faites par son intermédiaire
qui, bien que n'étant pas sa parole indépendante mais
celle de l'ange Moroni, fut néanmoins donnée au monde
par Joseph Smith, avait trait au Livre de Mormon, duquel l'ange dit :
« Les
connaissances que contient ce livre parviendront à toutes les
nations, langues et peuples sous les cieux » [36].
Cette déclaration fut faite quatre ans avant que l’œuvre
de traduction ne débutât et quatorze ans avant que les
anciens de l'Église ne commençassent leur oeuvre
missionnaire dans les pays étrangers. Depuis cette époque,
le Livre de Mormon a été publié en de nombreuses
langues et l’œuvre de distribution dans le monde entier
progresse toujours.
En août
1842, alors que l'Église subissait des persécutions en
Illinois et que la partie ouest de ce qui forme maintenant les
États-Unis d'Amérique n'était connue que très
peu et ce, uniquement comme territoire d'une nation étrangère,
Joseph Smith prophétisa « que les saints
continueraient à souffrir beaucoup d'afflictions et seraient
chassés dans les Montagnes Rocheuses », et que,
tandis que beaucoup de ceux qui professaient alors fidélité
à l'Église, apostasieraient et que d'autres, fidèles
à leur témoignage, subiraient le sort des martyrs,
certains vivraient pour « aider à établir
des colonies, à construire des villes et pour voir les saints
devenir un peuple puissant au milieu des Montagnes Rocheuses » [37].
L'accomplissement littéral de cette prédiction faite en
1842, et, pourrait-on ajouter, pressentie par une prophétie
précédente en 1831 [38], l'une cinq ans et l'autre
seize ans avant l'exode de l'Église vers l'Ouest, est attesté
par l'histoire bien connue de l'établissement et du
développement de cette région autrefois inhospitalière.
Même les sceptiques et les adversaires avoués de
l'Église proclament que l'établissement d'un grand État
dans les vallées des Montagnes Rocheuses est un miracle.
Une prédiction
remarquable concernant les affaires nationales américaines fut
prononcée par Joseph Smith, le 25 décembre 1832 ;
elle fut promulguée peu après parmi les membres de
l'Église et fut prêchée par les anciens, mais
elle ne fut imprimée qu'en 1851. La révélation
dit, en partie, ce qui suit : « En vérité,
ainsi dit le Seigneur, au sujet des guerres qui vont se produire,
sous peu, en commençant par la révolte de la Caroline
du Sud, et qui se solderont finalement par la mort et la misère
de beaucoup d'âmes. Le jour viendra où la guerre se
déversera sur toutes les nations en commençant par cet
endroit. Car voici, les États du Sud seront divisés
contre les États du Nord, et les États du Sud feront
appel à d'autres nations, à savoir la nation de
Grande-Bretagne... Et il arrivera, après de nombreux jours,
que les esclaves, mobilisés et disciplinés pour la
guerre, se dresseront contre leurs maîtres » [39].
Toute personne
qui étudie l'histoire des États-Unis connaît les
faits qui établissent l'accomplissement total de cette
stupéfiante prophétie. En 1861, plus de vingt-huit ans
après l'enregistrement de cette prophétie et dix ans
après sa publication en Angleterre, la Guerre de Sécession
éclata aux États-Unis en commençant par la
Caroline du Sud. Les récits horribles de cette lutte
fratricide confirment tristement la prédiction concernant « la
mort et la misère de beaucoup d'âmes »,
quoique ceci n'en constituât qu'un accomplissement partiel. On
sait que des esclaves désertèrent le Sud et
s'enrôlèrent dans l'armée du Nard, et que les
États confédérés sollicitèrent
l'aide de la Grande-Bretagne. Bien qu'aucune alliance ouverte ne fût
contractée entre les États du Sud et le gouvernement
anglais, l'influence britannique donna des secours indirects et des
encouragements substantiels au Sud et ceci d'une telle façon
que cela produisit de graves complications internationales. Des
vaisseaux furent construits et équipés dans des ports
britanniques dans l'intérêt de la Confédération,
et les résultats de cette violation des lois de la neutralité
coûtèrent à la Grande-Bretagne la somme de quinze
millions et demi de dollars, somme qui, à l'arbitrage de
Genève, fut allouée aux États-Unis dans le
règlement de l'affaire du navire « Alabama ».
La Confédération avait envoyé des délégués
en France et en Angleterre ; ces ambassadeurs furent pris de
force, par des policiers des États-Unis, du vapeur anglais sur
lequel ils s'étaient embarqués. Cet acte, que le
gouvernement des États-Unis dut admettre comme ouvert, menaça,
pendant un certain temps, de précipiter une guerre entre les
États-Unis et la Grande-Bretagne.
Une étude
soigneuse de la révélation et de la prophétie
sur la guerre, donnée, comme nous l'avons dit, par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, le 25
décembre 1832, montre clairement que le conflit entre le Nord
et le Sud en Amérique devait être, comme nous savons
maintenant qu'il l'a été, seulement le commencement
d'une nouvelle ère de luttes et d'effusion de sang. Les
paroles du Seigneur prédisaient clairement la guerre « en
commençant par la révolte de la Caroline du Sud »,
et déclaraient en outre : « Le jour viendra où
la guerre se déversera sur toutes les nations, en commençant
par cet endroit ». La Grande Guerre de 1914-1918
entortilla directement ou indirectement toutes les nations de la
terre ; et le point de savoir comment elles ont pu se remettre
des effets de ce formidable conflit, est un fait qui se situe au-delà
de l’horizon de la vision humaine. Des nations ont été
démembrées ou détruites ; des trônes
sont tombés ; des couronnes royales ont perdu toute
valeur autre que le prix sur le marché de leur or et de leurs
pierres précieuses et, en même temps, de nouveaux
gouvernements ont été créés et des
nations ont vu le jour, littéralement nées en
vingt-quatre heures. Les éléments mêmes sont en
colère, ce que nous appelons les phénomènes de
la nature dépassent, en furie destructrice, tout ce que
l'homme ait enregistré et, en vérité, nous ne
sommes pas encore arrivés à la fin. La parole du
Seigneur, par l'intermédiaire de son prophète, Joseph
Smith, n'a jamais été révoquée :
« Et ainsi, les habitants de la terre se lamenteront à
cause de l'épée et de l'effusion de sang ; et la
famine, la peste, les tremblements de terre, le tonnerre du ciel
ainsi que l'éclair foudroyant et vif feront sentir aux
habitants de la terre la colère, l'indignation et la main
vengeresse d'un Dieu Tout-Puissant, jusqu'à ce que la
destruction décrétée ait mis complètement
fin à toutes les nations. » [40]
La révélation
citée, telle qu'elle fut donnée par l'intermédiaire
de Joseph Smith, contenait d'autres prédictions dont certaines
attendent encore leur accomplissement. Les preuves présentées
suffisent pour démontrer non seulement que Joseph Smith est
éminent parmi les hommes à cause du fait qu'il fut
l'instrument de l'accomplissement des prophéties proclamées
par les représentants du Seigneur dans les temps anciens, mais
aussi que sa place parmi les prophètes est abondamment
justifiée. Mais le don de prophétie si richement
conféré à cet Elias des derniers jours, et
exercé par lui si librement et cependant d'une manière
infaillible, n'est qu'un des nombreux dons spirituels par lesquels il
s'est distingué, en commun avec une foule d'autres hommes qui
ont reçu la prêtrise à travers lui. Les Écritures
déclarent que certains signes accompagneront l'Église
du Christ, parmi lesquels les dons des langues, de guérison,
de l'immunité devant la mort quand elle menace et le pouvoir
de contrôler les mauvais esprits [41].
L'exercice de
ces pouvoirs, duquel résulte ce que l'on appelle ordinairement
les miracles, West, en aucune manière, une preuve infaillible
d'autorité divine ; car, selon les textes, certains vrais
prophètes n’ont accompli aucun prodige de ce genre,
tandis qu'on a connu des hommes qui faisaient des miracles à
l'instigation de mauvais esprits [42]. Néanmoins, la
possession du pouvoir qu'implique l'accomplissement de miracles est
une caractéristique essentielle de l'Église ; et
lorsque de tels actes ont lieu pour réaliser des buts sacrés,
ils prouvent et confirment l'existence de l'autorité divine.
C'est pourquoi nous pouvons nous attendre à trouver, comme
nous le trouvons, du reste, dans le ministère de Joseph Smith
et dans celui de l'Église en général, le récit
attesté de miracles, comprenant des manifestations de tous les
dons de l'Esprit qui ont été promis [43].
4. La doctrine
enseignée par Joseph Smith et par l'Église, de nos
jours, est vraie et scripturale. Pour prouver cette affirmation, nous
devons examiner les enseignements principaux de l'Église en
ordre séparé.
[1] Gen. 2:8 ;
PGP, Moïse 3:15.
[2] Gen.
3:21 ; PGP, Moïse 4:27.
[3] Gen.
6:14 ; 1 Néphi 17:8 ; 18. 1-4.
[4] 1 Néphi
18:12, 21. - 1 Néphi 16:10, 16, 26-30 ; 18:12, 21 ;
Alma 37:38.
[5] Ex. chaps.
25, 26, 27.
[7] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[8] Voir note
2, à la fin du chapitre. Gen. 2:8 ; PGP, Moïse 3:15
[9] Voir note
3, à la fin du chapitre
[10] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[11] PGP,
Joseph Smith, Histoire, 10-19 ; Hist. of the Ch., vol. 1, p. 4.
[12] voir note
5, à la fin du chapitre.
[13] Voir
Mal., chap. 4.
[14] Voir Es.,
chap. 11
[15] Voir
Actes 3:22, 23.
[16] Voir note
6, à la fin du chapitre.
[17] Voir note
7, à la fin du chapitre.
[18] Voir note
8, à la fin du chapitre.
[19] Apo.,
14:6, 7, voir note 9, à la fin du chapitre.
[20] Mal.,
4:5, 6.
[21] D&A,
110:13-16.
[22] Voir
chaps. 17, 18 du présent ouvrage.
[23] D&A
110: Il.
[24] Mich,
4:2.
[25] Voir
chaps. 14 et 15 du présent ouvrage.
[26] Es.
29:4 ; voir aussi 2 Néphi 3:19.
[27] Ez.
37:16-19.
[28] Eph. 1:9,
10.
[29] 2 Néphi
30:18.
[30] Actes
3:19-21.
[31] D&A
112:30-32.
[32] D&A
sec. 13.
[33] D&A
27:12.
[34] D&A
110:12.
[35] Deut.
18:21, 22.
[36] Times and
Seasons, vol. 2, n° 13.
[37]
Millennial Star, vol. 19, p. 630, et Hist. of the Ch., vol. 5, p. 85.
[38] D&A
49:24, 25.
[39] Voir PGP,
édition britannique de 1851 et Millennial Star vol. 49, p.
396. - La prophétie fait maintenant partie des D&A, sec.
87.
[40] D&A
87:6.
[41] Marc
16:16-18 ; Luc 10:19, etc. ; D&A 84:65-72.
[42] Ex. 7:11,
22 ; 8:7, 18 ; Apo. 13:13-15 ; 16:13, 14.
[43] Voir
chap. 12 du présent ouvrage.
NOTES DU
CHAPITRE 1
1. Les
Articles de foi datent du 1er mars 1841. Les Articles furent publiés
dans l'Histoire de Joseph Smith, Millennial Star, vol. 19, p. 120,
anis que dans Times and Seasons, vol. 3, p. 709. Comme il a été
dit ailleurs, les Articles ont été officiellement
adoptés par l'Église comme sommaire autorisé des
fondements doctrinaux.
2. Les
ouvrages canoniques de l'Église. - La Bible et le Livre de
Mormon -les deux premiers des ouvrages canoniques de l'Église
- sont traités dans les chapitres 13, 14 et 15 du présent
ouvrage. Les Doctrine et Alliances sont un recueil des révélations
modernes données à l'Église à notre
époque. La Perle de grand prix comprend les visions et les
écrits de Moïse révélés à
Joseph Smith, le Livre d'Abraham - traduction de certains anciens
papyrus par Joseph Smith - et quelques-uns des écrits de
Joseph Smith. Ces livres ont été adoptés par les
membres de l'Église, réunis en assemblée
officielle, comme leurs Ouvrages Canoniques.
3. Hommage à
Joseph Smith. - Bien que peu de personnes hors de l'Église
aient eu beaucoup d'éloges à faire de ce prophète
moderne, il est intéressant de noter qu'il existe quelques
exceptions honorables à la règle. Josiah Quincy,
Américain éminent, fit la connaissance de Joseph Smith
peu de temps avant le martyre de ce dernier ; et, peu après
le tragique événement, il écrivit : « Il
n'est pas du tout impossible que quelque futur livre à l'usage
de générations non encore nées, contienne une
question de ce genre ci : Quel Américain historique du
dix-neuvième siècle a exercé l'influence la plus
puissante sur l'esprit de ses compatriotes ? Et il n'est pas du
tout impossible que la réponse à cette question puisse
être écrite comme ceci : Joseph Smith, le prophète
mormon. Et cette réponse, aussi absurde qu'elle paraisse sans
doute à la plupart des hommes qui vivent actuellement, sera
peut-être un lieu commun évident à leurs
descendants. L'histoire nous montre des surprises et des paradoxes
aussi étonnants que celui-ci. L’homme qui établit
une religion en ce siècle de libre débat, qui était
et est encore aujourd'hui accepté par des centaines de
milliers d’individus comme émissaire direct du Très-Haut
- un être humain aussi, rare ne peut pas être expédié
en abreuvant sa mémoire d'épithètes
malsonnantes... Les questions les plus vitales que les Américains
se posent aujourd'hui ont rapport à cet homme et à ce
qu'il nous a laissé... Ce sont des questions brûlantes
qui doivent accorder une place importante dans l’histoire du
pays à cet homme hardi et résolu, à qui j'ai
rendu visite à Nauvoo. Proclamant être un maître
inspiré, Joseph Smith a fait face à une adversité
comme peu d'hommes ont été appelés à en
rencontrer, a joui d'une brève période d'une
prospérité comme peu d'hommes en ont jamais atteint, et
finalement quarante-trois jours après que je le vis, est allé
allègrement à une mort de martyre. Lorsqu'il livra sa
personne au gouverneur Ford, afin d'éviter l'effusion de sang,
le prophète avait un pressentiment de ce qui l'attendait. « Je
vais comme un agneau à J'abattoir », dit-il, « mais
je suis aussi calme qu'un matin d'été. J'ai la
conscience nette de toute offense et je mourrai innocent ».
- Figures of the Past, par Josiah Quincy, p. 376.
4. La famille
de Joseph Smith. - « Joseph Smith était d'humble
naissance. Ses parents et ses ancêtres étaient des
travailleurs, mais leur caractère était pieux et leur
nom sans tache. Vers le milieu du dix-septième siècle,
Robert Smith, un petit propriétaire décidé
d'Angleterre, émigra dans le Nouveau-Monde, la terre promise.
Avec sa femme, Mary, il s'établit à Essex, dans l'État
de Massachusetts. Les nombreux descendants de ces dignes personnes se
marièrent avec plusieurs des familles les plus loyales et les
plus industrieuses de la Nouvelle-Angleterre. Samuel, le fils de
Robert et de Mary, né le 26 janvier 1666, épousa
Rébecca Curtis le 25 janvier 1707. Leur fils, le second
Samuel, naquit le 26 janvier 1714 ; il épousa Priscilla
Gould et fut le père d'Asaël, né le 1er mars 1744.
Asaël Smith prit pour femme Mary Duty, et leur fils Joseph
naquit le 12 juillet 1771. Le 24 janvier 1796, Joseph épousa
Lucy Mack, à Tunbridge, dans l'État de Vermont. Elle
naquit le 8 juillet 1776, et était fille de Salomon et de
Lydia Mack, et la petite-fille d'Ebenezer Mack. » - The
Life of Joseph Smith, the Prophet, par George Q. Cannon, chapitre 1.
Joseph le prophète fut le troisième fils et le
quatrième enfant de Joseph et de Lucy (Mack) Smith ; il
naquit à Sharon, État de Vermont, le 23 décembre
1805.
5. Premières
persécutions de Joseph Smith. - Le prophète écrivit
ce qui suit concernant les persécutions de son adolescence,
qui datent du moment où il parla pour la première fois
de sa vision du Père et du Fils - « Je me fis
sérieusement la réflexion alors, et je l'ai souvent
faite depuis, qu'il était bien étrange qu'un garçon
obscur, d'un peu plus de quatorze ans, qui, de surcroît, était
condamné à la nécessité de gagner
maigrement sa vie par son travail journalier, fût jugé
assez important pour attirer l'attention des grands des confessions
les plus populaires du jour, et ce, au point de susciter chez eux
l'esprit de persécution et d'insulte le plus violent. Mais
aussi étrange que cela fût, il en était ainsi, et
ce fut souvent une cause de grand chagrin pour moi. Cependant, il
n'en restait pas moins un fait que j'avais eu une vision. J'ai pensé
depuis que je devais ressentir plus ou moins la même chose que
Paul quand il se défendit devant le roi Agrippa et qu'il
raconta la vision qu'il avait eue, lorsqu'il avait aperçu une
lumière et entendu une voix ; et cependant, il y en eut
peu qui le crurent ; les uns dirent qu'il était
malhonnête, d'autres dirent qu'il était fou ; et il
fut ridiculisé et insulté. Mais tout cela ne détruisait
pas la réalité de sa vision. Il avait eu une vision, il
le savait, et toutes les persécutions sous le ciel ne
pouvaient faire qu'il en fût autrement. Et quand bien même
on le persécuterait à mort, il savait néanmoins,
et saurait jusqu'à son dernier soupir, qu'il avait vu une
lumière et entendu une voix qui lui parlait ; et rien au
monde n'aurait pu le faire penser ou croire autrement. Il en était
de même pour moi. J'avais réellement vu une lumière,
et au milieu de cette lumière, je vis deux Personnages, et ils
me parlèrent réellement ; et quoique je fusse haï
et persécuté pour avoir dit que j'avais eu cette
vision, cependant c'était la vérité ; et
tandis qu'on me persécutait, qu'on m'insultait et qu'on disait
faussement toute sorte de mal contre moi pour l'avoir racontée,
je fus amené à me dire en mon cœur :
Pourquoi me persécuter parce que j'ai dit la vérité ?
J'ai réellement eu une vision, et qui suis-je pour résister
à Dieu ? » Perle de grand prix, Joseph Smith,
Histoire, 23-25 ; Hist. of the Ch., vol. 1, p. 7.
6. Joseph
Smith et l'Église rétablie. - Voir The Life of Joseph
Smith, the Prophet, par George Q. Cannon. Voir aussi Divine
Authority, or the Question, Was Joseph Smith Sent of God ?
brochure par Orson Pratt ; Joseph Smith's Prophetic Calling ;
Millennial Star, vol. 42, p. 164, 187, 195, 227. A New Witness for
God, vol. 1, par B. H. Roberts. Essentials of Church History, par
Joseph Fielding Smith ; A Brief History of the Church of
Jesus-Christ of Latter-day Saints, par Edward H. Anderson.
7. Le sceau du
martyre. - « La plus grande preuve de sincérité
qu'un homme puisse donner à ses semblables - la meilleure
preuve qu'il dit la vérité dans chaque cas donné
- c'est qu'il persévère Jusqu'à la mort et
scelle son témoignage de son sang... Ce genre de témoignage
prit une si grande importance dans l'estimation de Paul, qu'il dit :
Car là où il y a un testament, il est nécessaire
que la mort du testataire soit constatée. Un testament, en
effet, n'est valable qu'en cas de mort, puisqu'il n'a aucune force
tant que le testateur vit ! (Héb. 9:16-17). À la
lumière de ce principe, et lorsque l'importance du grand
témoignage qu'il donna au monde est prise en considération,
il n'y a pas à s'étonner que Joseph Smith fût
appelé à apposer le grand sceau du martyre à
l’œuvre de sa vie. On aurait pu se plaindre qu'il y avait
quelque chose d'incomplet dans son oeuvre, si cela avait manqué.
Mais il n'en est rien ; sa qualité de prophète fut
arrondie en une plénitude totale lorsqu'il tomba martyr sous
le feu meurtrier d'une populace, à Carthage, dans l'État
d'Illinois ». - B. H. Roberts, dans A New Witness for God,
p. 477-478.
8. Joseph
Smith, un vrai prophète. - L'homme dont nous parlons, Joseph
Smith, le prophète de l'Évangile du Christ dans les
derniers jours, l'homme par qui fut ouverte la dispensation la plus
récente de l’œuvre du Seigneur - une dispensation
appelée nouvelle, quoique caractérisée par le
rétablissement de l'autorité et des pouvoirs de toutes
les dispensations précédentes - cet homme est de ceux
que l'humanité ne peut oublier ni ignorer, quoi qu'elle fasse.
Sa place dans l'histoire est assurée ; son oeuvre est
reconnue comme celle d'une mission déléguée à
lui seul... Un prophète ou un révélateur
véritablement envoyé de Dieu détiendra le
pouvoir et l'autorité d'instruire et d'administrer les
ordonnances de l'Évangile du Christ. Nul envoyé de la
cour des Cieux, nul ambassadeur du trône du Grand Roi, ne sera
envoyé non pourvu des lettres de créance par lesquelles
sa nomination est légalisée ; et un tel messager
ne se présentera pas et ne fera pas valoir ses droits parmi
les hommes sans être muni des insignes de son office. Dans
l'exercice effectif de ses devoirs, le véritable prophète
ne témoignera pas seulement en paroles qu'il a été
désigné et ordonné par l'autorité, mais
il montrera qu'il possède effectivement des dons spirituels et
des pouvoirs particuliers qui appartiennent à l'office
prophétique en les exerçant dûment quand les
conditions l'exigent... Nous affirmons que par ce qui précède
et par toute autre épreuve qui implique les signes
caractéristiques essentiels et distinctifs de la vocation et
de l'office glorieux de prophète, Joseph Smith, était
un prophète du Dieu vivant. - D'un article par l'auteur dans
l'Improvement Era, vol. 9, p. 155, auquel le lecteur est renvoyé.
9. Le
rétablissement de l'Évangile. - Il est clair que la
vision prophétique de Jean (Apo. 14:6, 7), relative au
rétablissement de l'Évangile sur la terre, ne pouvait
pas se rapporter aux annales de l'Évangile qui constituent la
sainte Bible, car ces annales sont restées en la possession de
l'humanité. Comme il est démontré dans le texte,
on en trouve un accomplissement partiel dans la visitation de Moroni
et la parution du Livre de Mormon, qui est pour nous dans les temps
modernes, une nouvelle Écriture et une Écriture
contenant un exposé plus complet de « l'Évangile
éternel ». Cependant, un exposé de
l'Évangile n'est pas l'Évangile lui-même.
L'autorité pour administrer les ordonnances salvatrices de
l'Évangile est essentielle pour qu'elles soient prêchées
et administrées efficacement ; ladite autorité fut
rétablie par Jean-Baptiste qui apporta la Prêtrise
d'Aaron et par Pierre, Jacques et Jean qui apportèrent de
nouveau sur la terre la Prêtrise de Melchisédek. Pour un
commentaire sur Apo. 14:6, 7, voir The Great Apostasv, p. 168, par
l'auteur.
CHAPITRE
2 : DIEU ET LA SAINTE TRINITÉ
ARTICLE 1. -
Nous croyons en Dieu, le Père éternel, et en son Fils,
Jésus-Christ, et au Saint-Esprit.
L'existence de
Dieu. - Puisque la foi en Dieu constitue le fondement de la croyance
et de la pratique religieuse et vu qu'il est essentiel de connaître
les attributs et la nature de la Divinité pour manifester sa
foi en elle d'une manière intelligente, ce sujet réclame
la première place dans notre étude de la doctrine de
l'Église.
L'existence de
Dieu n'est guère matière à dispute rationnelle ;
elle ne demande pas non plus de preuve par les faibles démonstrations
de la logique de l'homme, car le fait est admis par la famille
humaine, sans être pratiquement mis en doute, et la conscience
d'une sujétion à un pouvoir suprême est un
attribut inné de l'humanité. Les Écritures
anciennes ne se consacrent pas à démontrer avant tout
l'existence de Dieu ni à attaquer les sophismes de l'athéisme
et de ce fait, nous pouvons déduire que les erreurs du doute
se développèrent à une époque plus
tardive. L'assentiment universel de l'humanité au sujet de
l'existence de Dieu le confirme du moins fortement. Il y a, dans la
nature humaine, une passion filiale qui lance ses feux vers le ciel.
Chaque nation, chaque tribu, chaque individu soupire après
quelque objet d'adoration. Il est de la nature de l'homme d'adorer ;
son âme n'est satisfaite que lorsqu'elle trouve une divinité.
Lorsque les hommes, par la transgression, tombèrent dans les
ténèbres au sujet du Dieu vrai et vivant, ils se
donnèrent d'autres divinités et c'est ainsi que
naquirent les abominations de l'idolâtrie. Et cependant, même
les plus révoltantes de ces pratiques témoignent de
l'existence d'un Dieu, en montrant la passion héréditaire
de l'homme pour le culte.
Les preuves
sur lesquelles l'humanité base sa conviction de l'existence
d'un Être suprême [1] peuvent être rangées,
pour en faciliter l'étude, dans les trois catégories
suivantes :
1. Le
témoignage de l'histoire de la tradition.
2. Le
témoignage de l'exercice de la raison humaine.
3. Le
témoignage concluant de la révélation directe de
Dieu.
1. L'Histoire
et la tradition. - L'histoire écrite par l'homme et la
tradition authentique transmise de génération en
génération avant la date de tout écrit dont nous
disposions actuellement, donnent des preuves que la Divinité
existe réellement et qu'il y eut des rapports étroits
et personnels entre Dieu et l'homme, aux premiers âges de
l'existence humaine. Un des plus anciens écrits connus, la
sainte Bible, nomme Dieu comme Créateur de toutes choses [2]
et, de plus, déclare qu'il s'est révélé
personnellement à nos premiers parents terrestres et à
beaucoup d'autres personnages saints dans les premiers temps du
monde. Adam et Ève entendirent sa voix [3] dans le Jardin
et, même après leur transgression, ils continuèrent
à prier Dieu et à lui offrir des sacrifices. Il est
donc clair, qu'ils emportèrent, du Jardin, une connaissance
personnelle de Dieu. Après leur expulsion, ils entendirent
« la voix du Seigneur venant de la direction du Jardin
d'Eden », mais ils ne le virent point ; et il leur
donna des commandements auxquels ils obéirent. Alors, un ange
se présenta devant Adam et le Saint-Esprit inspira l'homme et
rendit témoignage du Père et du Fils [4].
Caïn et
Abel apprirent à connaître Dieu, grâce aux
enseignements de leurs parents aussi bien que par les manifestations
qu'ils reçurent personnellement. Quand l'offrande d'Abel eut
été acceptée et celle de Caïn rejetée,
ce qui fut suivi du crime fratricide de Caïn, le Seigneur parla
avec Caïn, et Caïn répondit au Seigneur [5].
Caïn dut donc emporter, d'Eden, au pays où il alla vivre,
une connaissance personnelle de Dieu [6]. Adam vécut neuf
cent trente ans et beaucoup d'enfants lui naquirent. Il les
instruisit dans la crainte de Dieu et beaucoup d'entre eux reçurent
des manifestations directes. Des descendants d'Adam, Seth, Énoch,
Kénan, Mahalaléel, Jéred, Hénoc,
Métuschélah, et Lémec, le père de Noé,
chacun représentant une génération distincte,
vécurent tous du vivant d'Adam. Noé naquit cent
vingt-six ans seulement après la mort d'Adam et, de plus, il
vécut presque six cents ans avec son père Lémec,
par lequel il fut, sans aucun doute, instruit dans les traditions
relatives aux manifestations personnelles de Dieu, que Lémec
avait apprises de la bouche d'Adam. Par Noé et sa famille, une
connaissance de Dieu, par tradition directe, fut transmise après
le déluge et de plus, Noé reçut des
communications directes de Dieu [7] et vécut assez
longtemps pour instruire dix générations de ses
descendants. Ensuite vint Abraham qui jouit aussi d'une communion
personnelle avec Dieu [8] et, après lui, Isaac et Jacob
ou Israël, parmi les descendants duquel le Seigneur accomplit de
grands prodiges par l'intermédiaire de Moïse. Ainsi, n'y
eût-il eu aucun récit écrit, la tradition aurait
conservé et transmis la connaissance de Dieu.
Mais même
si les récits de la plus ancienne communion personnelle de
l'homme avec Dieu s'étaient estompés avec le temps et
s'étaient affaiblis dans leurs effets, ils n’auraient pu
que faire place à d'autres traditions fondées sur des
manifestations ultérieures de la personne divine. Le Seigneur
se fit connaître à Moïse, non seulement derrière
le rideau de feu et l'écran de nuages [9] mais par une
communion face à face, grâce à laquelle l'homme
vit même « la représentation » de
son Dieu [10]. Ce récit de communion directe entre Moïse
et Dieu, à une partie de laquelle le peuple était
autorisé à prendre part [11] dans la mesure où
sa foi et sa pureté le permettaient, a été
conservé par Israël à travers toutes les
générations. Et d'Israël, les traditions de
l'existence de Dieu se sont répandues dans le monde entier, de
sorte que nous retrouvons des traces de cette ancienne connaissance
même dans les mythologies perverties des nations païennes.
2. La raison
humaine, se basant sur l'observation de la nature, déclare
fortement l'existence de Dieu. L'esprit déjà imbu des
vérités historiques de l'existence divine et de ses
relations étroites avec l'homme, trouvera de tous côtés
des preuves confirmatives dans la nature et même celui qui
rejette le témoignage du passé et estime son propre
jugement supérieur à la croyance commune des âges,
ressent l'appel des preuves multiples de l'existence d'un but dans la
nature. L'observateur est impressionné par l'ordre et le
système manifeste de la création ; il note la
succession régulière du jour et de la nuit, pourvoyant
des périodes alternées de travail et de repos à
l'homme, aux animaux et aux plantes ; la suite des saisons
ayant, chacune, ses périodes plus longues d'activité
et de récupération ; la dépendance mutuelle
des animaux et des plantes ; le cycle de l'eau, de la mer aux
nuages et, de nouveau, des nuages à la terre, avec ses effets
bienfaisants. Quand l'homme se met en devoir d'examiner les choses de
plus près, il découvre que, par l'étude et la
recherche scientifique, ces preuves sont multipliées de
nombreuses fois. Il peut apprendre les lois qui gouvernent la terre
et les mondes qui lui sont associés dans leurs orbites, qui
gardent les satellites subordonnés aux planètes et les
planètes aux soleils ; il peut contempler les merveilles
de l'anatomie des végétaux et des animaux ainsi que le
mécanisme supérieur de son propre corps ; et comme
ces appels à sa raison augmentent à chaque pas, sa
perplexité concernant l'ordonnateur de tout cela fait place à
l'adoration pour le Créateur dont la présence et le
pouvoir sont ainsi proclamés avec tant de force ; et
l'observateur devient un adorateur.
Partout dans
la nature, il y a évidence de la cause et de l'effet ; de
tous côtés, il y a démonstration de moyens
adaptés à une fin. Mais de telles adaptations, écrit
un penseur, « indiquent une invention dans un but donné
et l'invention est une preuve d'intelligence et l'intelligence est
l'attribut de l'esprit, et l'esprit intelligent qui construisit cet
univers prodigieux c'est Dieu ». Admettre l'existence d'un
dessinateur par la preuve que constitue le dessin, dire qu'il doit y
avoir un inventeur dans un monde d'inventions intelligentes, croire
en un être qui adapte, quand la vie de l'homme dépend
directement des adaptations les plus parfaites qu'on puisse
concevoir, n'est qu'admettre des vérités qui vont de
soi. Le soin de prouver la non-existence de Dieu doit être
laissé à celui qui met en doute la vérité
solennelle que Dieu vit. « Chaque maison est construite
par quelqu'un ; mais celui qui a construit toutes choses, c'est
Dieu. » [12]. Si claire que soit la vérité
ainsi exprimée, il y en a, parmi les hommes, quelques-uns qui
professent mettre en doute les preuves de la raison et nier l'auteur
de leur propre existence. Étrange, n'est-ce pas, que ça
et là, quelqu'un qui trouve dans l'ingéniosité
dont fait preuve la fourmi qui bâtit sa maison, dans
l'architecture de la ruche et dans les myriades d'exemples de
l'existence d'un instinct de l'ordre parmi les moindres créatures
vivantes, une preuve d'intelligence dont l'homme peut s'inspirer et
tirer profit, mettra cependant en doute l'opération de
l'intelligence dans la création des mondes et la constitution
de l'univers ? [13]
La perception
de l'homme lui parle de sa propre existence ; son observation
lui prouve l'existence d'autres êtres de son espèce et
d'ordres innombrables d'êtres organisés. Nous en
concluons qu'il a toujours dû exister quelque chose, car s'il y
avait eu un temps de non-existence, une période de néant,
l'existence n'aurait jamais pu commencer, car rien ne peut provenir
de rien. L'existence éternelle de quelque chose est donc un
fait incontestable et la question qui demande réponse est :
Quelle est cette chose éternelle - cette existence qui n'a ni
commencement ni fin ? La manière et l'énergie sont
des réalités éternelles ; mais la matière,
d'elle-même, n'est ni vitale, ni active, ni la force,
intelligente par elle-même ; cependant la vitalité
et l'activité caractérisent les choses vivantes et les
effets de l'intelligence sont universellement présents. La
nature n'est pas Dieu ; et prendre l'un pour l'autre, c'est
appeler l'édifice architecte, l'ouvrage inventeur, le marbre
sculpteur et la chose le pouvoir qui la fit. Le système de la
nature est la manifestation d'un ordre qui dénote une
intelligence directrice ; et cette intelligence est de nature
éternelle, du même âge que l'existence elle-même.
La nature elle-même est la déclaration d'un être
supérieur dont elle exhibe la volonté et le but, dans
ses aspects variés. Au-delà et au-dessus de la nature
il y a le Dieu de la nature.
Bien que
l'existence soit éternelle et que, par conséquent, il
n'y ait jamais eu de commencement et qu'il n'y aura jamais de fin à
l'être dans un sens relatif, chaque stade d'organisation doit
avoir eu un commencement et, pour chaque phase de l'existence
manifestée dans chacun des ordres innombrables de choses
créées, il y a eu un premier comme il y aura un
dernier ; quoique chaque fin ou consommation ne soit, dans la
nature, qu'un autre commencement. Ainsi l'ingéniosité
de l'homme a inventé des théories pour illustrer, sinon
pour expliquer, une suite possible d'événements par
lesquels la terre a été transformée d'un état
de chaos à sa condition habitable actuelle ; mais, selon
ces hypothèses, ce globe fut autrefois une sphère
stérile, sur laquelle aucune des formes innombrables de la vie
qui l'occupent maintenant n'aurait pu exister. Le théoricien
doit donc admettre un commencement à la vie sur terre et un
tel commencement n'est explicable que si l'on suppose un acte
créateur, une génération spontanée ou un
apport provenant du dehors de la terre. S'il admet que la vie a été
introduite sur terre d'une autre sphère plus âgée,
il ne fait que reculer les bornes de son enquête sur le
commencement de la vie ; car expliquer l'origine d'un rosier qui
se trouve dans notre jardin en disant qu'il fut transplanté
sous forme de pousse provenant d'un rosier qui croissait ailleurs ne
répond pas à la question de l'origine des roses. La
science se trouve dans la nécessité d'attribuer un
commencement aux phénomènes de la vie sur cette planète
et admet que la terre a une durée limitée dans le cours
de changement progressif actuel ; et il en va des corps célestes
en général comme de la terre.
L'éternité
de l'existence n'indique donc pas plus positivement l'existence d'un
souverain éternel que la suite sans fin de changements dont
chaque phase a un commencement et une fin. La génération
des choses créées, le commencement d'un univers
organisé, sont absolument inexplicables, si on suppose que des
changements spontanés se sont produits dans la matière
ou qu'il y a eu des opérations fortuites ou accidentelles de
ses propriétés.
La raison
humaine, si sujette à se tromper quand elle traite de
questions de moindre importance, ne pourrait pas, d'elle-même,
mener son possesseur à une connaissance convaincante de Dieu ;
cependant l'exercice de la raison aidera l'homme dans sa recherche,
fortifiant et confirmant l'instinct héréditaire qui le
porte vers son Créateur [14].
« L'insensé
dit en son cœur : Il n'y a point de Dieu » [15].
Dans ce passage, comme dans l'usage scriptural ailleurs,
l'insensé [16] est un méchant qui a perdu sa
sagesse en faisant le mal, jetant les ténèbres sur son
esprit au lieu de la lumière et l'ignorance au lieu de la
connaissance. Engagé dans une telle voie, l'esprit devient
dépravé et incapable d'apprécier les arguments
plus raffinés de la nature. Le pécheur volontaire
devient sourd à la voix de l'intuition et de la raison dans
les choses saintes, et perd la bénédiction de communier
avec son Créateur, perdant ainsi les moyens les plus puissants
de parvenir à une connaissance personnelle de Dieu.
3. La
révélation donne à l'homme sa connaissance la
plus sûre de Dieu. Les Écritures abondent en exemples où
le Seigneur, plus particulièrement Jéhovah, s'est
manifesté à ses prophètes dans les temps anciens
comme dans les temps plus récents. Nous avons déjà
noté que le fondement de nombreuses traditions qui se
rapportent à l'existence et à la personnalité de
Dieu est constituée par ses révélations de
lui-même à Adam et à d'autres patriarches
antédiluviens ; ensuite, à Noé, à
Abraham, à Isaac, à Jacob et à Moïse. Un
exemple brièvement mentionné dans la Genèse est
celui d'Hénoc, le père de Métuschélah ;
nous lisons de lui qu'il marcha avec Dieu [17] et, de plus, que
le Seigneur se manifesta, de façon particulièrement
distincte, à ce juste prophète [18], lui révélant
le cours des événements jusqu'à l'époque
du ministère prévu de Jésus dans la chair, le
plan de salut par le sacrifice du Fils unique, et ce qui suivrait,
jusqu'au jugement final.
Quant à
Moïse, nous lisons qu'il entendit la voix de Dieu, qui lui parla
du milieu du buisson ardent ' sur le mont Horeb, disant : « Je
suis le Dieu de ton Père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac
et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait
de regarder Dieu » [19]. Dieu apparut, dans une nuée,
à Moïse et à Israël assemblés,
accompagné du bruit terrifiant des tonnerres et des éclairs,
sur le Sinaï : « Tu parleras ainsi aux enfants
d'Israël : Vous avez vu que je vous ai parlé depuis
les cieux. » [20]. Nous apprenons, au sujet d'une
manifestation ultérieure : « Moïse monta
avec Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens d'Israël.
Ils virent le Dieu d'Israël ; sous ses pieds c'était
comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel lui-même
dans sa pureté » [21].
Au temps de
Josué et des Juges et au cours du règne des Rois, le
Seigneur manifesta sa présence et son pouvoir à Israël.
Ésaïe vit le Seigneur sur son trône, au milieu
d'une compagnie glorieuse, et il s'écria : « Malheur
à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les
lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les
lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le roi, l'Éternel
des Armées » [22]. À une époque
ultérieure, lorsque le Christ émergea des eaux du
baptême, la voix du Père se fit entendre, déclarant :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon
affection » [23]. Et à l'occasion de la
transfiguration de notre Seigneur, la même voix répéta
ces mêmes paroles glorieuses et solennelles. » [24].
Tandis qu'Étienne subissait le martyre que ses compatriotes,
cruels et fanatiques, lui infligeaient, les cieux furent ouverts et
il vit « la gloire de Dieu et Jésus debout à
la droite de Dieu » [25].
Le Livre de
Mormon est rempli d'exemples de communications entre Dieu et son
peuple, la plupart par des visions et par le ministère d'anges
mais aussi par la manifestation directe de la présence divine.
Ainsi, nous lisons qu'une colonie quitta la tour de Babel et se
rendit sur le continent américain sous la conduite d'un homme,
connu dans le récit sous le nom de frère de Jared. Au
cours des préparatifs pour le voyage à travers l'Océan,
cet homme pria pour que le Seigneur touchât du doigt et rendît
ainsi lumineuses certaines pierres pour que les voyageurs eussent de
la lumière dans leurs vaisseaux. En réponse à
cette requête, le Seigneur étendit la main et toucha les
pierres, révélant son doigt qui, à la grande
surprise de l'homme, ressemblait à un doigt humain. Alors le
Seigneur, heureux de voir la foi de l'homme, se rendit visible et
montra au frère de Jared que l'homme avait été
littéralement formé à l'image de son
Créateur [26]. Aux Néphites, qui habitaient le
continent occidental, le Christ se révéla après
sa résurrection et son ascension. À ces brebis du
troupeau de l'ouest, il rendit témoignage du mandat qu'il
avait reçu du Père, montra les blessures de ses mains,
de ses pieds et de son côté, et servit de nombreuses
façons les multitudes croyantes [27].
Dieu s'est
révélé à son peuple à notre
époque. Grâce à sa foi et à la sincérité
de ses intentions, Joseph Smith, bien qu'encore tout jeune, obtint
personnellement une manifestation de la présence de Dieu, et
même la bénédiction de voir, ensemble, le Père
éternel et Jésus-Christ, le Fils. Son témoignage
de l'existence de Dieu ne dépend pas de la tradition ni de
déductions étudiées ; il déclara au
monde que Dieu le Père et Jésus-Christ, le Fils, sont
tous deux vivants, car il avait vu leurs personnes et entendu leur
voix. En plus de la manifestation citée, Joseph Smith et son
compagnon de service, Sidney Rigdon, affirment que, le 16 février
1832, ils virent le Fils de Dieu et conversèrent avec lui dans
une vision céleste. Décrivant cette manifestation, ils
disent ceci : « Et tandis que nous méditions
ces choses, le Seigneur toucha les yeux de notre intelligence et ils
furent ouverts, et la gloire du Seigneur resplendit tout à
l'entour. Et nous vîmes la gloire du Fils, à la droite
du Père, et reçûmes de sa plénitude. Nous
vîmes les saints anges et ceux qui sont sanctifiés
devant son trône, adorant Dieu et l'Agneau, qu'ils adorent pour
toujours et à jamais. Et maintenant, après les nombreux
témoignages qui ont été rendus de lui, voici le
témoignage, le dernier de tous, que nous rendons de lui :
Qu'il vit ! Car nous le vîmes, et ce à la droite de
Dieu ; et nous entendîmes la voix rendre témoignage
qu'il est le Fils unique du Père - que par lui, à
travers lui et en lui, les mondes sont et furent créés,
et que les habitants en sont des fils et des filles engendrés
en Dieu » [28].
De nouveau, le
3 avril 1836, dans le temple de Kirtland, en Ohio, le Seigneur se
manifesta à Joseph Smith et à Oliver Cowdery, qui
décrivent l'événement comme suit : « Nous
vîmes le Seigneur debout sur la balustrade de la chaire, devant
nous ; sous ses pieds, il y avait un pavement d'or pur, d'une
couleur semblable à l'ambre. Ses yeux étaient de
flamme, ses cheveux étaient blancs comme la neige immaculée,
son visage était plus brillant que l'éclat du soleil et
sa voix était comme le bruit du déferlement des grandes
eaux, savoir la voix de Jéhovah, disant : Je suis le
premier et le dernier ; je suis celui qui vit, je suis celui qui
a été immolé ; je suis votre avocat auprès
du Père » [29].
La Divinité :
La Trinité. - Trois personnages, composant le grand conseil
président de l'univers, se sont révélés à
l'homme : (1) Dieu, le Père éternel ; (2) son
Fils Jésus-Christ et (3) le Saint-Esprit. Les récits
acceptés des rapports divins avec l'homme démontrent
que ces trois Êtres sont des individus séparés,
physiquement distincts l'un de l'autre.
À
l'occasion du baptême du Sauveur, Jean reconnut le signe du
Saint-Esprit ; il vit devant lui, dans un corps de chair, le
Christ auquel il venait d'administrer la sainte ordonnance et il
entendit la voix du Père [30]. Les trois personnages de
la Divinité étaient présents, se manifestant
chacun d'une façon différente et chacun distinct des
autres. Plus tard, le Sauveur promit à ses disciples que le
Consolateur [31] qui est le Saint-Esprit, leur serait envoyé
par son Père ; ici encore les trois membres de la
Divinité sont définis séparément.
Etienne, au moment de son martyre, fut béni du pouvoir de
vision céleste et vit Jésus à la droite de
Dieu [32]. Joseph Smith, alors qu'il invoquait le Seigneur en
une ardente prière, vit le Père et le Fils debout au
milieu d'une lumière qui dépassait en clarté
celle du soleil et l'un d'eux déclara en montrant l'autre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoute-le ! »
Chacun des membres de la Trinité est appelé Dieu [33] ;
ensemble, ils constituent la Divinité.
Unité
de la Divinité. - La Divinité est un type d'unité
dans les attributs, les pouvoirs et les buts de ses membres. Jésus,
alors qu'il se trouvait sur terre [34] se manifestant à
ses serviteurs néphites [35] a témoigné
souvent de l'union qui existait entre le Père et lui et entre
eux et le Saint-Esprit. Rationnellement, on ne peut pas interpréter
cela comme signifiant que le Père, le Fils et le Saint-Esprit
sont un en substance et en personne ni que les noms représentent
le même personnage sous différents aspects. Une seule
référence suffira à prouver l'erreur de tout
point de vue de ce genre. Immédiatement avant d'être
trahi, Je Christ pria pour ses disciples, les Douze et les autres
convertis, pour qu'ils fussent préservés dans leur
union [36] « afin qu'ils soient parfaitement un »
comme le Père et le Fils sont un. Nous ne pouvons pas supposer
que le Christ pria pour que ses disciples perdissent leur
individualité et ne devinssent qu'une personne, même si
un changement aussi directement opposé à la nature eût
été possible. Le Christ désirait que tous
fussent unis de cœur, ayant la même volonté et le
même but, car telle est l'unité qui existe entre son
Père et lui, et entre eux et le Saint-Esprit.
Cette unité
est un modèle de perfection ; la volonté de
n'importe quel membre de la Trinité est la volonté des
autres voyant, comme chacun d'eux le fait, avec l’œil de
la perfection, ils voient et comprennent de la même façon.
Dans n'importe quelle circonstance donnée, chacun agirait de
la même manière, guidé par les mêmes
principes de justice et d'équité infaillibles. L'unité
de la Divinité dont les Écritures témoignent si
abondamment, n'implique aucune union mystique de substance, ni aucune
fusion contre nature et, par là, impossible de personnalités.
Père, Fils et Saint-Esprit sont aussi distincts l'un de
l'autre dans leur personne et leur individualité que trois
personnages quelconques dans la mortalité. Cependant leur
unité de but et d'action est telle que leurs décisions
sont unanimes et leur volonté la volonté de Dieu. Même
en apparence physique, le Père et le Fils sont semblables et
c'est pourquoi, alors que Philippe l'importunait pour qu'il lui
montrât le Père, le Christ lui parla en ces termes :
« Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as
pas connu, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père ;
comment dis-tu : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu
pas que je suis dans le Père et que le Père est en
moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de
moi-même, et le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui
fait les oeuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père
est en moi » [37].
Personnalité
de chaque membre de la Divinité. Les preuves déjà
présentées montrent clairement que le Père est
un être personnel, possédant une forme définie,
des parties corporelles et des passions spirituelles. Jésus-Christ,
qui était avec le Père [38] en esprit, avant de
venir habiter dans la chair et par qui les mondes furent créés [39]
vécut, homme parmi les hommes, avec toutes les
caractéristiques physiques d'un être humain ; après
sa résurrection, il apparut sous la même forme [40]
c'est sous cette forme qu'il monta aux cieux [41] et c'est sous
cette forme qu'il se manifesta aux Néphites et aux prophètes
modernes. Nous sommes assurés que le Christ était à
l'image expresse de son Père [42] à l'image duquel
l'homme aussi a été créé [43]. C'est
pourquoi, nous savons que le Père et le Fils sont des hommes
parfaits en forme et en stature : Chacun d'eux possède un
corps tangible infiniment pur et parfait, revêtu d'une gloire
transcendante, mais qui est néanmoins un corps de chair et
d'os [44].
Le
Saint-Esprit, appelé aussi Esprit et Esprit du Seigneur [45],
Esprit de Dieu [46], Consolateur [47] et Esprit de
Vérité [48], n'est pas revêtu d'un corps de
chair et d'os, mais est un personnage d'esprit [49]. Nous savons
cependant que l'Esprit s'est manifesté sous la forme d'un
homme [50]. C'est par le ministère de l'Esprit que le
Père et le Fils opèrent dans leurs communications avec
les hommes [51] ; c'est par lui que la connaissance est
communiquée [52] et c'est par lui que s'accomplissent les
buts de la Divinité [53]. Le Saint-Esprit est le témoin
du Père et du Fils [54] déclarant leurs attributs
à l'homme et rendant témoignage des autres membres de
la Divinité [55].
Quelques-uns
des attributs divins. - Dieu est omniprésent - Il n'y a pas
d'endroit de la création, si éloigné soit-il,
dans lequel Dieu ne puisse pénétrer ; au moyen de
l'Esprit, la Divinité est en communication directe avec toutes
choses en tout temps. Il a été dit, pour cette raison,
que Dieu est présent partout ; mais cela ne signifie pas
que la personne même d'un membre quelconque de la Divinité
puisse être physiquement présente en plus d'un lieu à
la fois. Les sens de chaque membre de la Trinité sont doués
d'une puissance infinie, leur esprit d'une capacité
illimitée ; leur pouvoir de se transporter d'un lieu à
l'autre sont infinis. Il est clair, cependant, que leur personne ne
peut pas être en plus d'un endroit à la fois. Si nous
admettons la personnalité de Dieu, nous sommes forcés
d'accepter le fait qu'il est matériel ; en effet, un
« être immatériel » - terme sans
signification par lequel certains ont voulu désigner la
condition de Dieu - ne peut pas exister, car l'expression elle-même
est contradictoire en ses termes. Si Dieu possède une forme,
cette forme est, nécessairement, de proportions déterminées
et, par conséquent, de dimensions limitées dans
l'espace. Il lui est donc impossible d'occuper, à la fois,
plus d'un espace de mêmes dimensions et, pour cette raison, il
n'est pas étonnant d'apprendre, par les Écritures,
qu'il se meut d'un lieu à l'autre. C'est ainsi que nous
lisons, en relation avec le récit de la tour de Babel :
« L'Éternel [c'est-à-dire Jéhovah,
le Fils] descendit pour voir la ville et la tour » [56].
De plus, Dieu apparut à Abraham et ayant déclaré
qu'il était « le Dieu Tout-Puissant »,
il parla avec le patriarche et établit une alliance avec lui.
Nous lisons ensuite : « Lorsqu'il eut achevé
de lui parler, Dieu s'éleva au-dessus d'Abraham » [57].
Dieu est
omniscient. - C'est par lui que la matière a été
organisée et l'énergie dirigée. Il est donc le
Créateur de tout ce qui a été créé,
« le Seigneur, qui fait ces choses, et à qui elles
sont connues de toute éternité » [58].
Son pouvoir et sa sagesse sont également incompréhensibles
à l'homme, car ils sont infinis. Étant lui-même
éternel et parfait, sa connaissance ne peut être
autrement qu'infinie. Pour se comprendre lui-même, Être
infini, il doit posséder une intelligence infinie. Par
l'entremise des anges et de ses serviteurs, il est en communication
permanente avec toutes les parties de la création et peut les
visiter personnellement, selon sa volonté.
Dieu est
omnipotent. - Il est, à juste titre, appelé le
Tout-Puissant. L'homme peut discerner de toutes parts les preuves de
l'omnipotence divine, dans les forces qui contrôlent les
éléments de la terre et guident les sphères
célestes dans leur course prescrite. Ce que sa sagesse indique
qu'il est nécessaire de faire, Dieu peut le faire et le fera.
Les moyens par lesquels il opère peuvent ne pas être
d'une capacité infinie en eux-mêmes, mais ils sont
dirigés par un pouvoir infini. Une conception rationnelle de
son omnipotence serait : le pouvoir de faire tout ce qu'il peut
vouloir faire.
Dieu est bon,
bienveillant et aimant - tendre, prévenant et indulgent,
supportant patiemment les faiblesses de ses enfants. Il est juste et
miséricordieux dans ses jugements [59] ; cependant
ces qualités plus douces sont combinées avec une grande
fermeté à venger les torts [60]. Il est
jaloux [61] de son propre pouvoir et du respect qu'on lui rend ;
c'est-à-dire qu'il a le zèle des principes de vérité
et de pureté, qui ne sont manifestés nulle part à
un plus haut degré que dans ses attributs personnels. Cet Être
est l'auteur de notre existence, c'est à lui qu'il nous est
permis de nous adresser comme Père [62]. Notre foi en lui
augmentera avec la connaissance que nous acquérons de lui.
Idolâtrie
et athéisme. - D'après les preuves abondantes de
l'existence de la Divinité dont l'idée est si
généralement acceptée par la famille humaine, il
semble qu'il y ait peu de raisons sur lesquelles l'homme puisse,
rationnellement, appuyer et maintenir une incroyance en Dieu et,
étant donné les preuves nombreuses de la nature
bienveillante des attributs divins, il ne devrait y avoir que peu de
tendance à se tourner vers de faux et indignes objets de
culte. Cependant, l'histoire du genre humain montre que le théisme,
qui est la doctrine de la croyance en Dieu et de l'acceptation de
Dieu, se voit opposer de nombreuses variétés
d'athéisme [63] que l'homme est enclin à démentir
ses prétentions à la raison et à offrir son
culte dans des sanctuaires idolâtres. L'athéisme s'est
probablement développé au cours d'époques plus
récentes, tandis que l'idolâtrie se révèle
être un des premiers pêchés du genre humain. Même
au temps de l'exode d'Israël hors d'Égypte, Dieu jugea
nécessaire de commander, par statut : « Tu
n'auras pas d'autres dieux devant ma face » [64] ;
cependant, alors même qu'il gravait ces paroles sur les tables
de pierre, son peuple se souillait devant le veau d'or, façonné
sur le modèle d'une idole égyptienne.
L'homme
possède l'instinct du culte ; il aspire à un objet
d'adoration et en trouvera un. Lorsqu'il tomba dans les ténèbres
d'une transgression persistante et oublia son Créateur et le
Dieu de ses pères, il chercha d'autres divinités. Les
uns en arrivèrent à considérer le soleil comme
type du suprême et ils se prosternèrent devant ce
luminaire, pour l'invoquer. Les autres choisirent des phénomènes
terrestres pour objet de leur culte ; ils s'émerveillèrent
devant le mystère du feu et adorèrent la flamme.
D'autres virent ou crurent voir en l'eau l'emblème de la
pureté et du bien et firent leurs dévotions près
des cours d'eau. D'autres encore, frappés de crainte et de
respect par la grandeur des montagnes gigantesques, se rendirent dans
ces temples naturels et adorèrent l'autel au lieu de Celui par
le pouvoir duquel il avait été élevé. Une
autre classe, plus imbue de respect pour tout ce qui est emblème,
chercha à se créer des objets artificiels d'adoration.
Ils se firent des images en taillant des figurines grossières
dans des troncs d'arbres et en ciselant des formes étranges
dans la pierre et ils se prosternèrent devant cela [65].
Les pratiques
idolâtres, dans certains de leurs aspects, finirent par
s'associer à des rites d'une cruauté horrible comme
dans la coutume de sacrifier des enfants à Moloch et, parmi
les Hindous, au Gange ; comme aussi dans le massacre d'êtres
humains sous la tyrannie des druides. Les dieux que les hommes se
sont donné sont sans cœur, sans pitié et
cruels [66].
L'athéisme
est la négation de l'existence de Dieu ; sous une forme
moins prononcée, il peut consister à ignorer la
Divinité. Mais celui qui professe l'athéisme est sujet,
comme ses frères mortels croyants, à la passion
universelle de l'homme pour le culte. Quoiqu'il refuse de reconnaître
le Dieu vrai et vivant, il déifie consciemment ou
inconsciemment quelque loi, quelque principe, quelque attribut de
l'âme humaine ou, à l'occasion, quelque création
matérielle. Et il se tourne vers cela pour chercher un
semblant du réconfort que le croyant trouve en abondance dans
la prière qu'il adresse à son Père et son Dieu.
Je doute qu'il existe un véritable athée, un athée
qui, avec la sincérité d'une conviction bien établie,
nie en son cœur, l'existence d'un pouvoir intelligent et
suprême.
L'idée
de Dieu est une caractéristique inhérente de l'âme
humaine. Le philosophe reconnaît la nécessité
d'une telle idée dans ses théories de l'être. Il
peut se refuser à reconnaître ouvertement l'existence
d'un Dieu personnel, cependant il suppose l'existence d'un pou voir
directeur, d'un grand inconnu, de l'inconnaissable, de l'illimitable,
de l'inconscient. Ô homme savant quoique peu sage, pourquoi
rejeter les bénédictions qui te sont accordés
par l'Être omnipotent et omniscient à qui tu dois la
vie, et dont tu ne veux cependant pas reconnaître le nom ?
Aucun mortel ne peut s'approcher de lui et contempler ses perfections
et sa puissance sans éprouver de la crainte et du respect.
Rien déjà qu'en le considérant comme Créateur
et Dieu, nous sommes confondus lorsque nous pensons à lui.
Mais il nous a donné le droit d'aller vers lui parce que nous
sommes ses enfants, et de l'invoquer sous le nom de Père. Même
l'athée éprouve, aux heures les plus solennelles de sa
vie, un élan de l'âme vers un Père spirituel,
aussi naturellement que ses affections humaines le tournent vers le
père qui lui a donné la vie mortelle. L'athéisme
d'aujourd'hui n'est, après tout, qu'une forme de paganisme.
Vues
confessionnelles de la Divinité. - La doctrine cohérente,
simple et authentique de la nature et des attributs de Dieu, telle
qu'elle a été enseignée par le Christ et ses
apôtres, dégénéra lorsque la révélation
cessa et lorsque les ténèbres, résultant de
l'absence d'autorité divine, se répandirent sur le
monde, après que les apôtres et la prêtrise eurent
été chassés de la terre. À la place de
cette doctrine, apparurent de nombreux dogmes et théories, de
facture humaine, dont beaucoup sont absolument incompréhensibles
à cause de leur inconséquence et de leur mysticisme.
En 325, le
Concile de Nicée fut convoqué sur l'ordre de l'empereur
Constantin, qui chercha à obtenir de cette assemblée
une déclaration de foi chrétienne qui serait acceptée
comme faisant autorité, et qui serait le moyen d'arrêter
les dissensions sans cesse croissantes occasionnées par le
désaccord qui régnait au sujet de la nature de la
Divinité et d'autres sujets théologiques. Le Concile
condamna certaines théories alors courantes, y compris celle
d'Arius qui affirmait que le Fils avait été créé
par le Père et, par conséquent, ne pouvait pas être
co-éternel avec le Père. Le Concile promulgua ce qui
est connu sous le nom de credo de Nicée ; et ce credo fut
suivi, plus tard, par le credo d'Athanase, au sujet duquel des
controverses se sont cependant élevées quant à
son véritable auteur [67]. Voici ce credo : « Nous
adorons un seul Dieu dans la Trinité, et la Trinité en
Unité, sans confondre les personnes ni diviser la substance,
car il y a une personne pour le Père, une autre pour le Fils,
et une autre pour le Saint-Esprit. Mais la Divinité du Père,
du Fils et du Saint-Esprit est tout une ; la gloire égale,
la majesté coéternelle. Tel que le Père est, tel
est le Fils et tel est le Saint-Esprit. Le Père incréé,
le Fils incréé et le Saint-Esprit incréé.
Le Père incompréhensible, le Fils incompréhensible
et le Saint-Esprit incompréhensible. Le Père éternel,
le Fils éternel et le Saint-Esprit éternel, mais un
seul éternel. Et il n'y a pas non plus, trois
incompréhensibles ni trois incréés ; mais
un seul incréé et un seul incompréhensible. De
même, le Père est Tout-Puissant, le Fils Tout-Puissant
et le Saint-Esprit Tout-Puissant ; et cependant il n'y a pas
trois Tout-Puissants, mais un seul Tout-Puissant. De même, le
Père est Dieu, le Fils est Dieu, et le Saint-Esprit est Dieu
et cependant il n'y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu. - »
Il serait difficile de concevoir un plus grand nombre d'incohérences
et de contradictions exprimées en si peu de mots.
L'Église
anglicane enseigne actuellement comme orthodoxe la conception
suivante de Dieu : « Il n'y a qu'un seul Dieu vrai et
vivant, éternel, sans corps, sans parties ni passions ;
d'une puissance, d'une sagesse et d'une bonté infinies ».
L'immatérialité de Dieu, affirmée par ces
déclarations de foi confessionnelles, diffère
totalement des Écritures et est absolument contredite par les
révélations de la personne et des attributs de Dieu,
comme le démontrent les citations déjà faites.
Nous affirmons
que nier la matérialité de la personne de Dieu est nier
Dieu ; car une chose sans parties n'a pas de tout et un corps
immatériel ne peut pas exister [68]. L'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours s'élève
contre la notion d'un Dieu incompréhensible, sans « corps,
sans parties ni passions », affirmant qu'une telle chose
ne peut pas exister, et proclame sa croyance et sa fidélité
au Dieu vrai et vivant des Écritures et de la révélation.
[1] « Voir
notes 1, 2, 3 à la fin du chapitre.
[2] Voir Gen.,
chap. 1 ; voir aussi PGP, Moïse, chap. 2 ; Abraham,
chap. 4.
[3] Voir Gen.
3:8 ; voir aussi PGP, Moïse 4:14.
[4] Voir PGP,
Moïse 5:6-9.
[5] Voir Gen.
4:9-16 ; voir aussi PGP, Moïse 5:22-26, 34-40.
[6] Voir Gen.
4:16 ; voir aussi PGP, Moïse 5:41.
[7] Voir Gen.
6:13 ; 7:1-4 ; 8:15-17 ; 9:1-17.
[8] Voir Gen.
chap. 12 ; voir aussi PGP, Abraham 1:16-19 ; 2:6-11 ;
19, 22-24 ; 3:3-10, 12-21, 23.
[9] Voir Ex.
3:4 ; 19:18 ; Nom. 12:5.
[10] Voir Nom.
12:8 ; voir aussi PGP, Moïse 1:1, 2, 11, 31.
[11] Voir Ex.
19:9, 11, 17-20.
[12] Héb.
3:4.
[13] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[14] Voir note
5, à la fin du chapitre.
[15] Ps. 14:1.
[16] Voir Ps.
107:17 Prov. 1:7 10:21 ; 14:9.
[17] Voir Gen.
5:18-24 ; voir aussi Héb. 11:5 ; Jude 14.
[18] PGP,
Moïse chaps. 6, 7.
[19] Ex. 3:6.
[20] Ex.
20:18-22.
[21] Ex. 24:9,
10.
[22] Es.
6:1-5.
[23] Matt.
3:16, 17 ; Marc 1:11.
[24] Voir
Matt. 17:1-5 ; voir aussi Luc 9:35.
[25] Actes
7:54-60.
[26] Éther
chap. 3.
[27] 3 Néphi
chaps. 11-28.
[28] D&A
76:19-24.
[29] D&A
110:2-4.
[30] Voir
Matt. 3 16, 17 ; voir aussi Marc 1:9-11 Luc 3:21, 22.
[31] Voir Jean
14:26 ; 15 26.
[32] Voir
Actes 7:55, 56.
[33] Voir 1
Cor. 8:6 ; Jean 1:1-14 ; Matt. 4 10 ; 1 Tim. 3 -.16 ;
1 Jean 5:7 Mosiah 15 1, 2.
[34] Voir Jean
10:30, 38 ; 17:11, 22.
[35] Voir 3
Néphi 11:27, 36 ; 28:10 ; voir aussi Alma 11:44 ;
Mormon 7:7.
[36] Voir Jean
17:11-21.
[37] Jean
14:9-11 ; voir aussi Héb. 1:3.
[38] Voir Jean
17:5.
[39] Voir Jean
1:3 ; Héb. 1:2 ; Eph. 3:9 ; Col. 1:16
[40] Voir Jean
20:14, 15, 19, 20, 26, 27 ; 21:1-14 ; Matt. 28:9 ; Luc
24:15-31,36-44.
[41] Actes
1:9-11.
[42] Voir Héb.
1:3 ; Col. 1:15 ; 2 Cor. 4:4
[43] Voir Gen.
1:26, 27 ; Jaq. 3:8, 9.
[44] D&A
130:22.
[45] Voir 1
Néphi 4:6 ; 11:1-12 ; Mosiah 13:5 ; Marc 1:10 ;
Jean 1:32 ; Actes 2:4 ; 8:29 ;10:19 ; Rom. 8:10,
26 ; 1 Thess. 5:19.
[46] Voir
Matt. 3:16 ; 12:28 ; 1 Néphi 13:12, 13.
[47] Voir Jean
14:16, 26 ; 16:7.
[48] Voir Jean
15:26 ; 16:13.
[49] Voir D&A
130:22.
[50] voir 1
Néphi 11:11.
[51] Voir
Néh.9:30 ; Es. 42:1 ; Actes 10:19 ; Alma 12:3 ;
D&A 105. 36 ; 97:1
[52] Voir Jean
16:13 ; 1 Néphi 10:19 ; D&A 35:13 ; 50:10.
[53] Voir
Gen.1:2 ; Job 26:13 ; Ps. 104:30 ; D&A 29:31.
[54] Voir Jean
15:26 ; Actes 5:32 ; 20:23 ; 1 Cor. 2:11 ; 12:3 ;
3 Néphi 11:32.
[55] Voir
chap. 8 du présent ouvrage.
[56] Gen.
11:5.
[57] Gen.
17:1, 22.
[58] Actes
15 ; 18 ; voir aussi PGP, Moïse 1:6, 35, 37 ; 1
Néphi 9:6.
[59] Voir
Deut. 4:31 2 Chron. 30:9 ; Ex. 20:6 ; 34:6 ; Néh.
9:17, 31 ; Ps. 116:5 ; 103:8 ; 86:15 ; Jér.
32:18.
[60] Voir Ex.
20:5 ; Deut. 7:21 ; 10:17 ; Ps. 7:11.
[61] Ex.
20:5 ; 34:14 ; Deut. 4:24 ; 6:14, 15 ; Jos.
24:19, 20.
[62] Voir note
11, à la fin du chapitre.
[63] Voir note
6, à la fin du chapitre.
[64] Ex. 20 -
3.
[65] Voir note
7, à la fin du chapitre.
[66] Voir
notes 8 et 10, à la fin du chapitre.
[67] Voir The
Great Apostasy, du même auteur, chap. 7.
[68] Voir note
9, à la fin du chapitre.
NOTES DU
CHAPITRE 2
1. Il est
naturel de croire en un Dieu. - « La grande vérité
primaire « qu'il y a un Dieu », a prévalu
parmi les hommes, presque universellement et dans tous les âges,
de sorte que les saintes Écritures qui parlent de Dieu à
chaque page et qui font allusion aux sentiments de l'humanité
pendant une période d'à peu près quatre
mille ans, présentent toujours cette vérité
comme admise. En effet, dans les premiers âges du monde, il n'y
a pas de preuve positive que le théisme spéculatif ait
eu des partisans quelconques et si, à une période
ultérieure, « l'insensé dit en son cœur :
il n'y a pas de Dieu », le sentiment apparaît plus
fort dans ses affections que dans son jugement ; et en outre, il
eut une si faible influence sur l'esprit des hommes que les écrivains
sacrés ne jugèrent jamais nécessaire de
combattre l'erreur, ni par des arguments formels, ni par un appel à
des manifestations miraculeuses. Le polythéisme, et non
l'athéisme, était le péché dominant ;
c'est pourquoi le but des hommes inspirés n'était pas
tant de prouver l'existence d'un Dieu, que la non-existence des
autres - pour maintenir son autorité, mettre à
exécution ses lois, à l'exclusion de tous les
prétendants rivaux. » - Cassell's Bible Dictionary,
article « God ».
2. Importance
de la croyance en Dieu. - « L'existence d'un Être
suprême est, sans aucun doute, la conception la plus sublime
qui puisse entrer dans l'esprit humain, et même, comme question
scientifique, elle ne peut avoir d'égale, car elle prétend
fournir la cause des causes, le grand fait ultime en philosophie, la
dernière et la plus sublime généralisation de la
vérité scientifique. Cependant, c'est elle qui réclame
le moins notre étude, car elle est à la base même
de la moralité, de la vertu et de la religion ; elle
supporte le tissu social et donne de la cohésion à
toutes ses parties, elle renferme la question importante de
l'immortalité de l'homme et de sa responsabilité envers
l'autorité suprême et est inséparablement liée
à ses espoirs les plus brillants et à ses joies les
plus grandes. En effet, elle n'est pas simplement une vérité
fondamentale, mais la grande vérité centrale de toutes
les autres vérités. Toute autre vérité de
la science, de la morale et de la religion en rayonne. C'est la
source de laquelle elles découlent toutes, le centre vers
lequel elles convergent toutes et la seule proposition sublime de
laquelle elles portent toutes témoignage. Elle n'a, pour cette
raison, pas de parallèle dans sa grandeur solennelle et ses
aboutissements vitaux. » - Cassell's Bible Dictionary,
article « God ».
3. La croyance
en Dieu, naturelle et nécessaire. - Joseph Le Conte, ancien
professeur de géologie et d'histoire naturelle à
l'université de Californie, a écrit ce qui suit :
« Le théisme, ou croyance en Dieu ou dans des
dieux, ou dans un pouvoir surnaturel de quelque genre, qui contrôle
les phénomènes autour de nous, est la base et la
condition fondamentale de toute religion ; et, pour cette
raison, il est universel, nécessaire et intuitif. C'est
pourquoi je n'essayerai pas de donner des preuves de ce qui se trouve
derrière toute preuve et est déjà plus certain
que tout ce à quoi on peut arriver par un procédé
de raisonnement quelconque. La base de cette croyance repose dans la
nature même de l'homme : c'est la fondation même et
le fond de la raison. C'est cette croyance et elle seule qui donne de
la signification à la nature ; sans elle, ni la religion,
ni la science, ni même la vie humaine ne serait possible. Car,
observez quelle est la caractéristique de l'homme dans ses
rapports avec la nature extérieure. Pour la brute, les
phénomènes de la nature ne sont rien que des phénomènes
sensibles ; mais l'homme, dans la proportion exacte dans
laquelle il emploie ses facultés humaines, remonte
instinctivement des phénomènes à leur cause.
Cela est inévitable par une loi de notre nature, mais les
moyens d'élévation sont différents pour les
races cultivées et pour les races ignorantes. L'homme
ignorant, quand un phénomène se produit, dont la cause
n'est pas perçue immédiatement ; passe d'un coup
du phénomène sensible à la cause première ;
tandis que l'homme cultivé et surtout l'homme de science passe
des phénomènes sensibles par une chaîne de causes
secondaires, à la cause première. La région des
causes secondaires, et celle-là seule, est le domaine de la
science. La science, en fait, peut être définie comme
l'étude des modes d’opération de la cause
première. Il est évident, par conséquent, que la
reconnaissance des causes secondaires ne peut pas exclure l'idée
de l'existence de Dieu... Ainsi le théisme est nécessaire,
intuitif et par conséquent universel. Nous ne pourrions pas
nous en défaire même si nous le voulions. Chassez-le,
comme beaucoup le font, par une porte, et il rentrera de nouveau,
peut-être non reconnu, par la porte de derrière.
Mettez-le dehors dans ses formes nobles, tel qu'il est révélé
dans les Écritures, et il rentrera de nouveau sous ses formes
ignobles, que ce soit comme magnétisme, électricité
ou gravité, ou quelque autre pouvoir supposé efficace
pour contrôler la nature. Sous une forme ou l'autre, noble ou
ignoble, il deviendra l'hôte du cœur humain. C'est
pourquoi je répète que le théisme ne demande ni
n'admet de preuves. Mais, ces derniers temps, il y a une forte
tendance à transformer le théisme en panthéisme
et, ainsi, la croyance religieuse est dépouillée de
tout son pouvoir sur le cœur humain. C'est pourquoi il est
nécessaire que j'essaie de montrer, non pas l'existence, mais
bien la personnalité de la Divinité... Parmi une
certaine classe d'esprits cultivés et surtout parmi les hommes
de science, il y a un sentiment qui se développe, quelquefois
ouvertement exprimé, quelquefois ressenti d'une manière
vague seulement, que ce que nous appelons Dieu n'est qu'un principe
universel, qui imprègne tout, qui anime la nature - un
principe général d'évolution - une force de vie
inconsciente, impersonnelle sous laquelle tout l'univers se développe
lentement. Cette forme de théisme peut probablement satisfaire
les demandes d'une philosophie purement spéculative, mais ne
peut pas satisfaire les désirs ardents du cœur humain...
L'argument en faveur de la personnalité de la Divinité
est dérivé des preuves qu'il existe des combinaisons et
des buts intelligents dans la nature, ou dans l'ajustement de parties
pour former un tout défini et intelligent. Habituellement, on
l'appelle « l’argument de la cause ». La
force de cet argument est tout de suite sentie intuitivement par
toutes les intelligences et son effet est irrésistible et
écrasant pour tout esprit clair et honnête, qui n'est
pas infecté par les subtilités métaphysiques. »
- Joseph Le Conte, dans Religion and Science, p. 12-14.
4. Dieu dans
la nature. - Isaac Newton, écrivant à son ami, le
Docteur Bentley, en 1692, dit au sujet de l'univers naturel :
« Faire un tel système avec tous ses mouvements,
exigea une Cause qui comprît et comparât ensemble les
quantités de matière dans les corps respectifs du
soleil et des planètes et les pouvoirs de gravité qui
en résultent, les distances respectives des planètes
primaires au soleil, et des secondaires à Saturne, à
Jupiter et à la terre ; et les vélocités
avec lesquelles ces planètes peuvent faire leur révolution
autour de ces quantités de matière dans les corps
centraux ; comparer et ajuster toutes ces choses ensemble dans
une si grande variété de corps démontre que la
Cause n'était pas aveugle et fortuite, mais très versée
en mécanique et en géométrie. »
5. Indications
naturelles de l'existence de Dieu. - « Il ne se peut pas,
il n'est pas vraisemblable que l'on puisse trouver Dieu avec le
microscope et le scalpel, avec les éprouvettes ou les cornues,
avec le goniomètre ou le télescope ; mais avec de
tels outils, le savant qui travaille sérieusement ne peut pas
manquer de reconnaître un pouvoir qui se situe au-delà
de sa vision, mais dont les pulsations et les mouvements sont
indubitables. L'étendue de notre système solaire
semblait autrefois plus limitée à l'homme qu'à
présent ; et la découverte du membre le plus
distant de la famille planétaire fut due au fait que l'on
constata l'existence d'une force d'attraction que l'on ne pouvait
expliquer qu'en supposant l'existence d'une autre planète.
L'astronome, en suivant les planètes connues dans leur course
orbitale, put sentir la traction, put voir le fil qui les éloignait
d'une orbite qui aurait dû être plus restreinte ; il
ne voyait pas Neptune tandis qu'il empilait les calculs, feuille
après feuille ; mais l'existence de cet astre était
incontestable, et en se conformant aux indications qu'il avait
trouvées, il le chercha, et le trouva. La théorie seule
n'aurait jamais pu le révéler, quoique la théorie
fût incomplète et insatisfaisante sans lui ; mais
la recherche pratique, incitée par la théorie,
conduisit à la grande démonstration. Et qu'est toute la
science sinon de la théorie, si on la compare à
l'influence pratique de la confiance pieuse en l'assistance d'un
pouvoir tout-puissant et omniscient ? Ne méprisez pas les
indications de votre travail de science - les oscillations de
l'aiguille qui révèlent l'influence magnétique ;
l'instinct inné qui parle d'une vie et d'un Donneur de vie qui
sont bien au-delà du pouvoir d'explication ou de compréhension
humaine. Lorsque vous êtes assis sous la voûte céleste
comme sous un dais, méditant dans le silence de la nuit sur
les perturbations, les aspirations que l'âme ne peut ignorer,
tournez-vous dans la direction indiquée par ces impulsions et
cherchez, avec la lentille pénétrante de la prière
et de la foi, qui annihile l'espace et annule le temps, la source de
cette force dominante. » - L'auteur dans un sermon de
baccalauréat, Utah University Quarterly, sept. 1895.
6. Théisme,
athéisme, etc. - Selon l'usage courant, théisme
signifie croyance en Dieu - acceptation d'un Être vivant et
éternel qui s'est révélé à
l'homme. Le théisme implique que l'on professe croire en Dieu,
mais nie à la Divinité le pouvoir de se révéler
et proclame ne pas croire au christianisme ; le terme est
employé dans différents sens dont les principaux
sont :1) Croyance que Dieu est un Être intelligent et
éternel, tout en refusant l'idée d'une providence
soucieuse de l'humanité ; 2) Croyance en Dieu, mais
négation d'un état futur de l'âme ; 3) Selon
la définition de Kant, négation d'un Dieu personnel,
bien qu'affirmant une croyance en une force infinie, inséparablement
associée avec la matière et opérant comme
première grande cause. Le panthéisme considère
la matière et l'intelligence comme une, embrassant chaque
chose, finie et infinie, et appelle cette existence universelle :
Dieu. Dans ses aspects philosophiques, le panthéisme « a
trois formes génériques avec des variations :1) le
panthéisme de la substance unique qui attribue à l'être
universel, les attributs de l'esprit et de la matière, de la
pensée et de l'étendue, comme dans le système de
Spinoza ; 2) le panthéisme matérialiste qui lui
attribue seulement les attributs de la matière, comme dans le
système de Strauss ; 3) le panthéisme idéaliste
qui lui attribue seulement les attributs de l'esprit, comme dans le
système de Hegel ». Dans son aspect doctrinal, le
panthéisme comprend « l'adoration de la nature et
de l'humanité fondée sur la doctrine que l'univers
phénoménal en entier, l'homme et la nature inclus, est
la manifestation toujours changeante de Dieu. » Le
polythéisme est la doctrine de la pluralité de dieux
qui sont habituellement regardés comme personnifications des
forces ou des phénomènes de la nature. Le monothéisme
est la doctrine du Dieu unique. L'athéisme signifie incroyance
en Dieu, ou négation de son existence. L'athéisme
dogmatique nie, tandis que l'athéisme négatif ignore
l'existence d'un Dieu. Infidélité est quelquefois
employé comme synonyme d'athéisme, quoique le terme
indique essentiellement une forme plus atténuée
d'incroyance, se manifestant par le scepticisme en matière
religieuse, une incroyance dans la religion de la Bible, et
naturellement le rejet de la doctrine du christianisme.
L'agnosticisme prétend que Dieu est inconnu et inconnaissable,
que son existence ne peut être prouvée ni reniée ;
il n'affirme ni ne nie l'existence d'un Dieu personnel ; c'est
la doctrine du « Nous ne savons pas » - Voir
Standard Dictionary.
7. Les
pratiques idolâtres en général. - L'âme de
l'homme, une fois abandonnée à la dépravation,
est fortement tentée de s'éloigner de Dieu et de ses
institutions. « De là », dit Burder,
« les autels et les démons de l'antiquité
païenne, leurs fictions extravagantes et leurs orgies
abominables. De là, l'adoration parmi les Babyloniens et les
Arabes, des corps célestes, la première forme de
l'idolâtrie ; parmi les Canaanites et les Syriens
l'adoration de Baal Tammuz, Magog et Astarté ; parmi les
Phéniciens, l'immolation des enfants à Moloch ;
parmi les Égyptiens, les honneurs divins accordés à
des animaux, à des oiseaux, à des insectes, à
des poireaux, à des oignons ; parmi les Perses,
l'adoration religieuse du feu ; et parmi les Grecs raffinés
la reconnaissance, dans leur système de foi, de trente mille
dieux. De là, encore, de nos jours, parmi la plupart des
tribus païennes, les superstitions les plus extrêmes, les
rites les plus cruels et les plus sanglants, et la licence et les
vices les plus révoltants pratiqués au nom de la
religion. » History of all Religions, p. 12.
8. Exemples
d'idolâtrie atroce. - L'adoration de Moloch est généralement
citée comme exemple de l'idolâtrie la plus cruelle et la
plus détestable qui soit connue de l'homme. Moloch, appelé
aussi Molech, Malcham, Milcom, Baal-Melech, etc., était une
idole ammonite ; elle est mentionnée, dans l'Écriture,
à propos de ses rites cruels (Lév. 18 21 ; 20:2-5
voir aussi 1 Rois 11:5, 7, 33 ; 2 Rois 23:10, 13 ; Am.
5:26 ;Soph. 1:5 ; Jér. 32:35). Keil et Delitzsch
décrivent l'idole comme « représentée
par une statue d'airain qui était creuse, pouvait être
chauffée, et avait une tête de taureau, et les bras
étendus pour recevoir les enfants qui devaient être
sacrifiés ». Bien que l'adoration de cette idole ne
comprît pas invariablement de sacrifices humains, il est
certain que des rites aussi hideux caractérisaient ces autels
abominables. Les auteurs cités en dernier lieu disent :
« À partir du temps d'Achaz, des enfants furent
tués à Jérusalem, dans la vallée de
Ben-Hinnom, et ensuite sacrifiés en étant déposés
dans les bras chauffés où ils étaient brûlés. »
(2 Rois 23:10 ; 16:3 ; 17. 17 ; 21:6 ; Jér.
32:35 ; Ez. 16:20, 21 ; 20:31 ; comparez Ps. 106:37,
38). Beaucoup d'autorités déclarent que le sacrifice
des enfants à ce monstre hideux antidata de beaucoup le temps
d'Achaz. « L'offrande de victimes vivantes fut
probablement le comble de l'énormité dans ce système,
et il est dit que Tophet, où elle se faisait, tirait son nom
des roulements de tambour destinés à étouffer
les cris et les gémissements de ceux qui étaient brûlés
à mort. Le même lieu était appelé « Vallée
de Hinnom », et les horribles... choses associées à
ce lieu firent que Tophet et Géhenne (« Vallée
d'Hinnorn ») furent adoptés comme noms et symboles
des tourments futurs. » Pour des faits précédents
et d'autres, voir The Pentaieuch, par Keil et Delitzsch, et Cassell's
Bible Dictionary.
Les pratiques
du suicide volontaire sous le char de l'idole Jaggernaut et la noyade
des enfants dans le Gange sacré comme cela se pratique chez
les Hindous étaient non moins horribles. Les pratiques du
druidisme chez les Bretons anciens fournissent un autre exemple de
dégradation dans la religion, par l'absence de guides revêtus
d'autorité et de la lumière de la révélation.
Les druides professaient une vénération pour le chêne,
et accomplissaient la plupart de leurs cérémonies
distinctives dans des bosquets sacrés. Les sacrifices humains
caractérisaient leur système religieux. Quelques-uns de
leurs temples, par exemple ceux de Stonehenge, dans la plaine de
Salisbury, dans le Wiltshire et d'autres à Kent, existent
encore. Ces enclos circulaires, qui étaient ouverts à
l'air libre, étaient appelés cirques de la
condamnation ; près du centre de chacun se trouvait un
autel (dolmen), sur lequel des victimes étaient sacrifiées.
Les horribles cérémonies incluaient, à
l'occasion d'événements spéciaux, la mort par le
feu d'un grand nombre d'êtres humains vivants, enfermés
dans d'immenses cages d'osier.
9.
Immatérialistes et athées. - « Il y a deux
classes d'athées dans le monde. Une classe nie l'existence de
Dieu de la façon la plus positive ; l'autre nie son
existence en durée ou en espace. L'un dit : « Il
n'y a pas de Dieu » ; l'autre dit -. « Dieu
n'est ici ni là, pas plus qu'il n'existe maintenant ou
alors ». L'infidèle dit : « Dieu
n'existe nulle part ». L'immatérialiste dit :
« Il existe nulle part ». L'infidèle
dit : Il n'y a pas de substance qui soit Dieu.
L'immatérialiste
dit : « Il y a une substance qui est Dieu, mais elle
est sans parties ». L'athée dit : « Il
n'y a pas de substance qui soit esprit ». L'immatérialiste
dit : « Un esprit bien qu'il vive et agisse n'occupe
pas de place et ne remplit aucun espace de la même façon
que la matière, ni même autant que le plus menu grain de
sable ». L'athée ne cherche pas à cacher son
infidélité, mais l'immatérialiste dont la
croyance déclarée arrive aux mêmes résultats
que l'athée, s'efforce de cacher son infidélité
sous le couvert creux de quelques mots... L'immatérialiste est
un athée religieux ; il diffère simplement de
l'autre classe d'athées en revêtant un néant
indivisible et sans dimensions des pouvoirs d'un Dieu. Une classe ne
croit en aucun dieu, l'autre croit que Rien est dieu et l'adore comme
tel. » Orson Pratt, dans la brochure Absurdities of
Immaterialism, p.11.
10.
L'athéisme, croyance fatale. - « Pendant le règne
de la Terreur, l'Assemblée Nationale déclara que les
Français étaient une nation d'athées ; mais
une brève expérience les convainquit qu’une
nation d'athées ne pouvait exister longtemps. Robespierre
« proclama alors, devant la Convention, que la croyance à
l'existence de Dieu était nécessaire, à ces
principes de vertu et de morale sur lesquels la République
était fondée ; et le 7 mai [1794], les
représentants nationaux qui s'étaient récemment
prosternés devant la Déesse de la Raison, votèrent
par acclamations que le peuple français reconnaissait
l'existence d'un Être suprême et l'immortalité de
l'âme. » Students' France, 27, 6.
11. Le Père
et le Fils. Dans le traitement de la « personnalité
de chaque membre de la Divinité » et des
« attributs divins », aucune tentative n'a été
faite pour séparer les allusions faites au Père et au
Fils. Il faut se souvenir que le Personnage le plus généralement
désigné dans l'Ancien Testament comme Dieu ou
l'Éternel, est celui qui, dans l'état mortel, a été
connu comme Jésus-Christ et dans l'état pré-mortel
comme Jéhovah. - Voir l’ouvrage de l'auteur, « Jesus
the Christ », chap. 4. Le fait que Jésus-Christ ou
Jéhovah est appelé le Père dans certaines
Écritures ne justifie en aucune manière la prétention
que son Père, Élohim, et lui, sont identiques. Ce point
a été expliqué par les autorités
présidentes de l'Église comme suit :
Le Père
et le Fils : Un exposé de doctrine par la Première
Présidence et les Douze. - Les Écritures affirment
clairement et à plusieurs reprises que Dieu est le Créateur
de la terre et des cieux et de toute choses qui s'y trouvent. Dans le
sens ainsi exprimé, le Créateur est un Organisateur.
Dieu créa la terre comme sphère organisée, mais
il ne créa certainement pas, dans le sens d'amener à
une existence primaire, les éléments ultimes des
matières qui constituent la terre, car « les
éléments sont éternels » (D&A
93:33).
De même
aussi, la vie est éternelle et non créée ;
mais la vie ou la force vitale peut être infusée dans
une matière organisée, bien que les détails du
processus n'aient pas été révélés
à l'homme. Pour illustrer par des exemples, voir Gen. 2:7 ;
Moïse 3:7 ; et Abraham 5:7. Chacune de ces Écritures
affirme que Dieu insuffla dans le corps de l'homme le souffle de la
vie. Voir en outre Moïse 3:19, pour l'affirmation que Dieu
insuffla le souffle de vie dans le corps des bêtes et des
oiseaux. Dieu montra à Abraham « les intelligences
qui furent organisées avant que le monde fût » ;
et par « intelligences » nous devons comprendre
les « esprits » personnels (Abraham 3:22, 23) ;
néanmoins, il nous est expressément dit que
« l'intelligence, ou la lumière de la vérité,
n'a été ni créée ni faite, et, en vérité,
ne peut l'être. » (D&A 93:29)
Le terme
« Père », appliqué à la
Divinité, apparaît dans le livre sacré avec des
significations clairement différentes. Chacune des quatre
significations spécifiées dans le traité suivant
doit être soigneusement séparée.
1. « Père »,
dans le sens littéral. - Les Écritures qui incorporent
la signification ordinaire - littéralement celle de Père
sont trop nombreuses et précises pour exiger une citation. Le
but de ces Écritures est, en effet, de montrer que Dieu, le
Père éternel que nous désignons par le nom et
titre exalté « Élohim », est le
Père littéral de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ
et des esprits du genre humain. Élohim est le Père en
chaque sens dans lequel Jésus-Christ est ainsi désigné
et distinctivement il est le Père des esprits. Ainsi nous
lisons dans l'épître aux Hébreux :
« D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous
ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne
devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au
Père des esprits, pour avoir la vie ? » (Héb.
12:9). C'est pour cela que Jésus-Christ nous enseigne à
prier : « Notre Père qui es aux cieux que ton
nom soit sanctifié. »
Jésus-Christ
s'applique les deux titres « Fils » et
« Père ». En effet, il dit nettement au
frère de Jared « Voici, je suis Jésus-Christ.
Je suis le Père et le Fils » (Éther 3 14).
Jésus-Christ est le Fils d'Élohim autant comme
descendant spirituel que corporel ; c'est-à-dire
qu'Élohim est littéralement le Père de l'esprit
de Jésus-Christ et également du corps dans lequel
Jésus-Christ accomplit sa mission dans la chair, corps qui
mourut sur la croix et fut ensuite enlevé par le processus de
la résurrection, et est maintenant le tabernacle immortalisé
de l'esprit éternel de notre Seigneur et Sauveur. Nulle
explication plus étendue du titre « Fils de Dieu »
appliquée à Jésus-Christ ne paraît
nécessaire.
2. « Père
dans le sens de Créateur ». - Une seconde
signification scripturale de « Père »
est celle de Créateur, par exemple, dans les passages qui
appellent l'un des membres de la Divinité « le Père
des cieux et de la terre, et de toutes les choses qui s'y trouvent »
(Éther 4:7 ; voir aussi Alma 11:3 8, 3 9 et Mosiah 15:4).
Dieu n'est pas
le Père de la terre comprise comme un des mondes dans
l'espace, ni des corps célestes en tout ou en partie, ni des
objets inanimés et des plantes et des animaux sur la terre,
dans le sens littéral dans lequel il est le Père des
esprits de l'humanité. C'est pourquoi, il faut comprendre que
les Écritures qui appellent Dieu, d'une façon
quelconque, le Père des cieux et de la terre, signifient que
Dieu est l'Auteur, l'Organisateur, le Créateur des cieux et de
la terre.
Dans ce sens,
comme le contexte le montre dans chaque cas, Jéhovah, qui est
Jésus-Christ, le Fils d'Élohim, est appelé « le
Père » et même « le Père
éternel même du ciel et de la terre » (voir
les passages cités avant. et aussi Mosiah 16:15). Dans une
signification analogue Jésus-Christ est appelé « Le
Père éternel » (Es. 9:6 ; comparez 2
Néphi 19:6).
Le fait que
Jésus-Christ, que nous connaissons aussi sous le nom de
Jéhovah, a été l'exécuteur du Père,
Élohim, dans l’œuvre de la création, est
exposé dans le livre Jesus the Christ, chapitre 4.
Jésus-Christ, étant le Créateur, est logiquement
appelé le Père du ciel et de la terre dans le sens
expliqué plus haut ; et puisque ses créations sont
de qualité éternelle, il est très justement
appelé le Père éternel du ciel et de la terre.
3.
Jésus-Christ le « Père » de ceux
qui vivent selon son Évangile. - Un troisième sens dans
lequel Jésus-Christ est considéré comme le
« Père » a rapport à la relation
qui existe entre lui et ceux qui acceptent son Évangile et
deviennent ainsi héritiers de la vie éternelle. Dans ce
qui suit, il y a quelques Écritures qui illustrent cette
signification.
Dans la
fervente prière qu'il offrit juste avant son entrée à
Gethsémané, Jésus-Christ supplia son Père
en faveur de ceux que le Père lui avait donnés, en
particulier les apôtres, et plus généralement,
tous ceux qui accepteraient et demeureraient dans l'Évangile
par le ministère des apôtres. Lisez, dans les propres
paroles de notre Seigneur, l'affirmation solennelle que ceux pour qui
il priait particulièrement étaient siens, et que son
Père les lui avait donnés : « J’ai
fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du
milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as
donnés ; et ils ont gardé ta parole. Maintenant
ils ont connu que tout ce que tu mas donné vient de toi. Car
je leur ai donné les paroles que tu m'as données ;
et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis
sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. C'est pour
eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu
m'as donnés, parce qu'ils sont à toi ; et tout ce
qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est
à moi ; et je suis glorifié en eux. Je ne suis
plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à
toi. Père saint, garde en ton nom ce que tu m'as donné,
afin qu'ils soient un comme nous. Lorsque j'étais avec eux
dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que
tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils
de perdition, afin que l'Écriture fût accomplie (Jean
17:6-12).
Et en outre :
« Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore
pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient
un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi,
afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu
m'as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m'as
donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un - moi en
eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un, et que le
monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés
comme tu m'as aimé. Père, je veux que là où
je suis, ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin
qu'ils soient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée, parce
que tu m'as aimé avant la fondation du monde. »
(Jean 17:20-24).
Le Seigneur a
dit à ses fidèles serviteurs, à notre époque :
« Ne craignez pas, petits enfants, car vous êtes à
moi, et j'ai vaincu le monde, et vous êtes de ceux que mon Père
m'a donnés. » (D&A 50:41)
Le salut ne
peut être atteint que par l'obéissance aux lois et aux
ordonnances de l'Évangile ; et tous ceux qui sont ainsi
sauvés deviennent fils et filles en Dieu dans un sens
distinctif. Dans une révélation donnée par
Joseph le prophète à Emma Smith, le Seigneur Jésus
appela la femme « Ma fille » et dit :
« car en vérité, je te le dis, tous ceux qui
acceptent mon Évangile sont des fils et des filles dans mon
royaume. » (D&A 25:1). Dans beaucoup d'exemples, le
Seigneur a appelé les hommes ses fils (p. ex. : D&A
9:1 ; 34:3 ; 121:7).
Le fait que
par l'obéissance à l'Évangile les hommes peuvent
devenir fils de Dieu, à la fois en tant que fils de
Jésus-Christ et, par lui, en tant que fils de son Père,
est montré dans un grand nombre de révélations
données à notre époque. Ainsi nous lisons dans
une déclaration du Seigneur Jésus-Christ à Hyrum
Smith en 1829, « Voici, je suis Jésus-Christ, le
Fils de Dieu. Je suis la vie et la lumière du monde. C'est moi
qui suis venu chez les miens et les miens ne m'ont pas reçu ;
mais en vérité, en vérité, je te dis qu'à
tous ceux qui me recevront, je donnerai le pouvoir de devenir les
fils de Dieu, oui, à ceux-là qui croient à mon
nom. Amen » (D&A 11:28-30). Le Seigneur adressa les
paroles suivantes à Orson Pratt, par l'intermédiaire de
Joseph le voyant, en 1830 : « Mon fils Orson, prête
l'oreille et écoute, car voici ce que je te dirai, moi, le
Seigneur Dieu, Jésus-Christ, ton Rédempteur, la lumière
et la vie du monde ; une lumière qui luit dans les
ténèbres et les ténèbres l'ont rejetée ;
qui a tant aimé le monde qu'il a donné sa propre vie,
afin que tous ceux qui croient puissent devenir les fils de Dieu.
C'est pourquoi tu es mon fils » (D&A 34:1-3). En 1830,
le Seigneur adressa les paroles suivantes à Joseph Smith et à
Sidney Rigdon : « Écoutez la voix du Seigneur
votre Dieu, l'Alpha et l'Oméga. le commencement et la fin,
dont la course est une ronde éternelle, toujours la même,
aujourd'hui aussi bien qu'hier et à jamais. Je suis
Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui fut crucifié pour
les péchés du monde, afin que tous ceux qui croient en
mon nom puissent devenir les fils de Dieu, même un en moi comme
je suis un dans le Père, et comme le Père est un en
moi, afin que nous puissions être un » (D.&A.
35:1-2). Considérez aussi ce qui suit, donné en 1831 :
« Prêtez l'oreille et écoutez la voix de
celui qui est de toute éternité à toute
éternité, le grand JE SUIS, même Jésus-Christ,
la lumière et la vie du monde ; une lumière qui
luit au milieu des ténèbres et les ténèbres
ne la comprennent pas ; c'est moi qui suis venu au méridien
des temps chez les miens, et les miens ne m'ont point reçu ;
mais à tous ceux qui m'ont reçu j'ai donné le
pouvoir de devenir mes fils ; et je donnerai aussi, à
tous ceux qui me recevront, le pouvoir de devenir mes fils »
(D.&A 39:1-4). Dans une révélation donnée
par l'intermédiaire de Joseph Smith, en mars 1831, nous
lisons : « Car en vérité, je vous dis
que je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, la
lumière et la vie du monde - une lumière qui brille
dans les ténèbres et les ténèbres ne la
comprennent pas. Je suis venu chez les miens, et les miens ne m'ont
point reçu ; mais à tous ceux qui m'ont reçu
j'ai donné le pouvoir de faire de nombreux miracles et de
devenir les fils de Dieu, et à ceux qui ont cru à mon
nom, j'ai donné le pouvoir d'obtenir la vie éternelle »
(D&A 45:7-8).
Un grand
exposé de cette relation entre Jésus-Christ en sa
qualité de Père et ceux qui obéissent aux
exigences de l'Évangile en leur qualité d'enfants fut
donnée par Abinadi, des siècles avant la naissance de
notre Seigneur dans la chair : « Et maintenant, je
vous le dis, qui déclarera sa génération ?
Voici, je vous dis que quand son âme aura été
donnée en offrande pour le péché, alors il verra
sa postérité. Or qu'en dites-vous ? Qui sera sa
postérité ? Voici, je vous dis que quiconque a
entendu les paroles des prophètes, oui, de tous les saints
prophètes qui ont prophétisé sur l'avènement
du Seigneur - je vous dis que tous ceux qui ont été
attentifs à leurs paroles, qui ont cru que le Seigneur
rachètera son peuple, qui attendent ce jour pour la rémission
de leurs péchés, je vous dis que ceux-là sont sa
postérité ou les héritiers du royaume de Dieu.
Car ce sont ceux dont il a porté les péchés, ce
sont ceux pour qui il est mort afin de les racheter de leurs
transgressions. Alors ne sont-ils pas sa postérité ?
Oui, et tous les prophètes, chacun de ceux qui ont ouvert la
bouche pour prophétiser et qui ne sont pas tombés dans
la transgression ; je veux dire tous les saints prophètes
depuis le commencement du monde ne le sont-ils pas aussi ? Je
vous dis qu'ils sont sa postérité. » (Mosiah
15:10-13)
En contraste
tragique avec l'état béni de ceux qui deviennent les
enfants de Dieu en obéissant à l'Évangile de
Jésus-Christ, il y a l'état de ceux qui ne sont pas
régénérés, qui sont expressément
appelés les enfants du diable. Notez les paroles du Christ,
alors qu'il était dans la chair, à certains Juifs
méchants qui se vantaient d'être de la lignée
d'Abraham : « Si vous étiez enfants d'Abraham,
vous feriez les oeuvres d'Abraham... Vous faites les oeuvres de votre
père... Si Dieu était votre père, vous
m'aimeriez... Vous avez pour père le diable, et vous voulez
accomplir les désirs de votre père » (Jean
8:3 9, 41, 42, 44). Ainsi Satan est désigné comme le
père des méchants, quoique nous ne puissions assumer
qu'il existe une relation personnelle quelconque de parent à
enfant entre lui et eux. Une double illustration qui montre que les
justes sont les enfants de Dieu et les méchants les enfants du
diable apparaît dans la parabole de l'ivraie : « La
bonne semence, ce sont les fils du royaume ; l'ivraie, ce sont
les fils du malin. » (Matt. 13:38)
Les hommes
peuvent devenir enfants de Jésus-Christ en naissant de nouveau
-en naissant en Dieu, comme les paroles inspirées le disent :
« Celui qui pèche est du diable, car le diable
pèche dès le commencement. Le Fils de Dieu a paru afin
de détruire les oeuvres du diable. Quiconque est né de
Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de
Dieu demeure en lui, et il ne peut pécher, parce qu'il est né
de Dieu. C'est par là que se font reconnaître les
enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas
la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son
frère. » (1 Jean 3:8-10)
Ceux qui sont
nés en Dieu en obéissant à l'Évangile
peuvent, par un dévouement vaillant à la justice,
obtenir l'exaltation et même atteindre l'état de la
divinité. Nous lisons d'eux : « C'est
pourquoi, comme il est écrit, ils sont dieux, oui, les fils de
Dieu » (D&A 76:58 ; comparez 132:20 ; et
mettez en contraste le paragraphe 17 de la même section ;
voir aussi paragraphe 37). Cependant, quoiqu'ils soient des dieux,
ils sont encore soumis à Jésus-Christ leur Père,
dans ces relations glorieuses et ainsi nous lisons dans le paragraphe
suivant la citation plus haut : « et ils sont au
Christ, et le Christ est à Dieu. » (76:59)
Par la
nouvelle naissance - celle d'eau et d'Esprit les hommes peuvent
devenir enfants de Jésus-Christ, étant, grâce aux
moyens pourvus par lui « des fils et des filles engendrés
en Dieu » (D&A 76:24). Cette vérité
solennelle est soulignée, en outre, dans les paroles du
Seigneur Jésus-Christ données par Joseph Smith en
1833 : « Et maintenant, en vérité, je
vous le dis, j'étais au commencement avec le Père, et
je suis le Premier-né ; et tous ceux qui sont engendrés
par mon intermédiaire participent à la même
gloire et sont l'Église du Premier-né » (D&A
93:21, 22). Pour un emploi figuré identique du terme
« engendré », appliqué à
ceux qui sont nés en Dieu, voir l'explication de Paul :
« puisque c'est moi qui vous ai engendrés en
Jésus-Christ par l'Évangile » (1 Cor. 4:15).
Un exemple analogue de cette qualité de fils reçue en
récompense de bons services, se trouve dans la révélation
qui se rapporte à l'ordre et aux fonctions de la prêtrise,
donnée en 1832 : « Car tous ceux qui, par leur
fidélité, obtiennent ces deux prêtrises dont j'ai
parlé, et magnifient leur appel, sont sanctifiés par
l’Esprit et leur corps sera renouvelé. Ils deviennent
les fils de Moïse et d'Aaron, la postérité
d'Abraham, l'Église, le royaume et les élus de Dieu. »
(D&A 84:33, 34)
S'il est
correct de dire de ceux qui acceptent l'Évangile et qui y
demeurent qu'ils sont les fils et les filles du Christ - et sur ce
point les Écritures sont formelles et ne peuvent pas être
contredites ni niées - il est logiquement correct de dire de
Jésus-Christ qu'il est le Père des justes, étant
donné qu'ils sont devenus ses enfants et lui leur Père
par la seconde naissance - la régénération
baptismale.
4.
Jésus-Christ « Père », par
investiture divine d'autorité. Une quatrième raison qui
justifie l'application du titre de « Père »,
à Jésus-Christ réside dans le fait que, dans
tous ses rapports avec la famille humaine, Jésus, le Fils, a
représenté et représente encore Élohim,
son Père, en pouvoir et en autorité. Ceci est vrai pour
le Christ dans son état préexistant, prémortel
ou non incarné, dans lequel il était connu comme
Jéhovah ; également pendant son incarnation ;
et pendant ses oeuvres comme esprit désincarné dans le
royaume des morts ; et depuis cette période dans son état
ressuscité. Aux Juifs, il dit : « Moi et le
Père, nous sommes un. » (Jean 10:30 ; voir
aussi 17:11, 22) ; cependant il déclara : « Le
Père est plus grand que moi » (Jean 14:28), et en
outre : « Je suis venu au nom de mon Père »
(Jean 5:43 ; voir aussi 10:25). La même vérité
fut déclarée par le Christ lui-même aux Néphites
(voir 3 Néphi 20 - 35 et 28:10), et a été
réaffirmée par la révélation à
notre époque (D.&A. 50:43). Ainsi le Père plaça
son nom sur le Fils ; et Jésus-Christ parla et exerça
son ministère au nom et par le nom du Père ; et en
ce qui concerne le pouvoir, l'autorité et la Divinité,
ses paroles et ses actes furent et sont ceux du Père.
Nous lisons,
par analogie, que Dieu plaça son nom sur ou dans l'ange qui
fut désigné pour exercer un ministère en faveur
du peuple d'Israël pendant l'exode. De cet ange, le Seigneur
dit : « Tiens-toi sur tes gardes en sa présence
et écoute sa voix ; ne lui résiste point, parce
qu'il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en
lui. » (Ex. 23:21)
L'apôtre
Jean reçut la visitation d'un ange qui exerça son
ministère et parla au nom de Jésus-Christ. Comme nous
le lisons : « Révélation de
Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée, pour montrer à
ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il
a fait connaître, par l'envoi de son ange, à son
serviteur Jean » (Apo. 1:1). Jean était sur le
point d'adorer l'être angélique qui parlait au nom du
Seigneur Jésus-Christ, mais cela lui fut défendu :
« C'est moi, Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et
quand j'eus entendu et vu je tombai aux pieds de l'ange qui me les
montrait, pour l'adorer. Mais il me dit : Garde-toi de le
faire ! Je suis ton compagnon de service, celui de tes frères
les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre.
Adore Dieu » (Apo. 22:8-9). Et alors l'ange continua à
parler comme s'il était le Seigneur lui-même :
« Voici, je viens bientôt, ma rétribution est
avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu'est son oeuvre. Je
suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le
commencement et la fin » (versets 12, 13). Le Seigneur
ressuscité, Jésus-Christ, qui avait été
exalté à la droite de Dieu, son Père, avait
placé son nom sur l'ange envoyé à Jean et l'ange
parla à la première personne, disant « Je
viens bientôt », « Je suis l'alpha et
l'oméga », quoiqu'il voulut dire que Jésus-Christ
viendrait et que Jésus-Christ était l'alpha et l'oméga.
Cependant,
aucune de ces considérations ne peut changer quoi que ce soit
au fait solennel que les relations de Père à Fils entre
Élohim et Jésus-Christ sont littérales. Parmi
les enfants spirituels d'Élohim, le premier-né fut et
est Jéhovah ou Jésus-Christ, par rapport auquel tous
les autres sont cadets. Les Écritures suivantes confirment
cette grande vérité. Paul, écrivant aux
Colossiens, dit de Jésus-Christ : « Il est
l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
Car en lui ont été créées toutes les
choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les
invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités.
Tout a été créé par lui et pour lui. Il
est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est
la tête du corps de l'Église ; il est le
commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être
en tout le premier. Car Dieu a voulu que toute plénitude
habitât en lui » (Col. 1:15-19). De cette Écriture
nous apprenons que Jésus-Christ fut le premier-né de
toute la création », et il est évident que
l'ancienneté exprimée ici, doit concerner l'existence
prémortelle, car le Christ ne fut pas l'aîné de
tous les mortels dans la chair. Il est, en outre, appelé « le
premier-né d'entre les morts », ceci voulant dire
qu'il fut le premier à être ressuscité des morts,
ou, comme il est écrit ailleurs, « les prémices
de ceux qui sont morts » (l Cor. 15:20 ; voir aussi
verset 23) : et « le premier*né des morts »,
(Apo. 1:5 ; comparez Actes 26:23). L'auteur de l'épître
aux Hébreux affirme que Jésus-Christ occupe le rang de
premier-né des enfants spirituels de son Père et exalte
la prééminence du Christ lorsqu'il fut incarné
dans la chair : « Et lorsqu'il introduit de nouveau
dans le monde le premier-né, il dit : Que tous les anges
de Dieu l'adorent ! » (Héb.1:6 ; lisez
les versets précédents). Le fait que les esprits qui
étaient cadets du Christ furent prédestinés à
naître à l'image de leur Frère Aîné,
est attesté ainsi par Paul : « Nous savons, du
reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu,
de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu'il a
connus d'avance, il les a aussi prédestinés à
être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils
fût le premier-né entre plusieurs frères »
(Rom. 8:28, 29). Jean le Révélateur reçut le
commandement d'écrire au chef de l'église de Laodicée,
comme si c'étaient les paroles du Seigneur Jésus-Christ :
« Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle
et véritable, le commencement de la création de Dieu »
(Apo. 3:14). Au cours d'une révélation donnée
par Joseph Smith en mai 1833, le Seigneur Jésus-Christ dit,
comme il a été cité auparavant : « Et
maintenant, en vérité, je vous le dis, j'étais
au commencement avec le Père et je suis le Premier-né »
(D&A 93 . 21). Un verset ultérieur éclaire le fait
que les êtres humains existèrent généralement
d'une manière similaire dans l'état spirituel antérieur
à leur incarnation dans la chair : « Vous
étiez aussi au commencement avec le Père ; ce qui
est l'Esprit, même l'Esprit de vérité. »
(verset 23)
Il n'y a donc
aucune inconvenance à dire de Jésus-Christ qu'il est le
Frère Aîné du reste du genre humain. L'épître
aux Hébreux montre qu'il est, par la naissance spirituelle,
Frère du reste d'entre nous : « En
conséquence, il a dû être rendu semblable en
toutes choses à ses frères, afin qu'il fût un
souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans
le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés
du peuple » (Héb. 2:17). Qu'on n'oublie pas,
cependant, qu'il est essentiellement plus grand que n'importe quel
autre, en raison :1) de sa supériorité d'âge
comme aîné ou premier-né ; 2) de son rang
unique dans la chair, comme issu d'une mère mortelle et d'un
Père immortel ou ressuscité et glorifié ;
3) de sa sélection et de sa préordination comme seul et
unique Rédempteur et Sauveur du genre humain ; et 4) de
son innocence transcendante.
Jésus-Christ
n'est pas le Père des esprits qui ont pris ou prendront encore
un corps sur cette terre, car il est l'un d'eux. Il est le Fils,
comme ils sont fils et filles d'Élohim. Dans la mesure où
les étapes de la progression et des réalisations
éternelles ont été communiquées par la
révélation divine, nous devons comprendre que seuls des
êtres ressuscités et glorifiés peuvent devenir
parents de descendants spirituels. Seules ces âmes exaltées
ont atteint la maturité dans le cours fixé de la vie
éternelle ; et les esprits qui leur sont nés dans
les mondes éternels passeront par la même succession à
travers les étapes ou états respectifs par lesquels les
parents glorifiés ont atteint l'exaltation.
LA PREMIÈRE
PRÉSIDENCE ET LE CONSEIL DES DOUZE APÔTRES DE L'ÉGLISE
DE JÉSUS-CHRIST DES SAINTS DES DERNIERS JOURS, Salt Lake City,
Utah, le 30 juin 1916.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Dieu est un
personnage
Notez que dans
les passages suivants, la distinction n'est pas toujours établie
entre le Père éternel ou Élohim et le Fils, qui
est Jéhovah ou Jésus-Christ. Dans la version anglaise
autorisée, ou version du roi Jacques de l'Ancien Testament,
Jéhovah est rendu par LORD (Seigneur), imprimé en
caractères majuscules ; tandis que LORD God (Seigneur
Dieu) désigne la personne d’Élohim ou de Jéhovah
ou le Père et le Fils à la fois (pour ce qui est des
versions françaises : la version Crampon [catholique]
emploie indifféremment « Dieu »,
« Yahway », « Yahweh Dieu »,
etc... La version Segond [protestante] emploie « Dieu »,
« l'Éternel », ou « le
Seigneur, l'Éternel », ndt). Voir « Jesus
the Christ », chap. 4.
L'homme à
l'image de Dieu - Gen. 1:26, 27 ; 5:1.
Dieu a fait
l'homme à son image - d'où, le meurtre est haïssable
- Gen. 9:6.
Les hommes
créés à la ressemblance de Dieu - Jaq. 3 - 9.
Christ, qui est l'image de Dieu - 2 Cor. 4:4 ; Col. 1:15 Phil.
2:6.
Le Fils est
l'empreinte de la personne du Père - Héb. 1:3.
Jésus a
dit : Celui qui me voit, voit celui qui m'a envoyé Jean
12:45. Jésus dit à Philippe : Celui qui m'a vu, a
vu le Père - Jean 14:9.
Le Christ, qui
devait venir dans la chair, serait à l'image de laquelle
l'homme fut créé au commencement, à l'image de
Dieu - Mosiah 7:27.
L'homme créé
à l'image de Dieu - Alma 18:34. Jésus-Christ, avant son
incarnation, se montra au frère de Jared, disant :
Vois-tu que vous êtes créés à mon image ?
- Éther 3:15.
L'humanité
créée à l'image et à la ressemblance de
Dieu - D&A. 20. 18.
Le Père
et le Fils ont chacun un corps de chair et d'os aussi tangible que
celui de l'homme - D&A 130:22.
L'homme à
l'image du Père et du Fils unique - Moïse 2:27. Moïse
à l'image du Fils unique - Moïse 1:6.
Dieu créa
l'homme à l'image de son propre corps - Moïse 6:9.
L'homme et la femme organisés à l'image des Dieux -
Abraham 4:27.
Le Seigneur
parla à Moïse face à face, comme un homme parle à
son ami - Ex. 33:11 ; voir aussi Nom. 12:8 ; Deut. 34:10.
Moïse,
Aaron et d'autres, en compagnie de soixante-dix anciens, virent le
Dieu d'Israël - Ex. 24.- 10.
Moïse vit
Dieu face à face et parla avec lui - Moïse, 1:2, 11.
Joseph Smith vit le Père et le Fils - PGP, Joseph Smith,
Histoire, 17.
Joseph Smith
et Sidney Rigdon virent le Seigneur à la droite de Dieu - D&A
76:23.
Joseph Smith
et Sidney Rigdon virent le Seigneur dans le temple de Kirtland - D&A
110:2.
Dieu est un
être qui a des parties et des passions
Le Seigneur
parla à Moïse face à face - voir ci-dessus. Et
bouche à bouche - Nom. 12:8 ; voir aussi Moïse,
chaps. 1 à 5.
La voix de
Dieu se fait entendre à Adam et à Ève - Gen.
3:8 ; à Caïn - Gen. 4:9 ; à Moïse,
à Aaron et à Marie - Nom. 12:4 ; aux Israélites
en bloc - Deut. 5:22.
Moi,
l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux - Ex. 20:5.
L'Éternel
porte le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux - Ex. 34:14 ; voir
aussi Deut. 4:24 ; Jos. 24:19.
L'Éternel
est un Dieu jaloux, sa colère peut s'allumer - Deut. 6:15.
La colère
de l'Éternel s'enflamma contre Israël - Juges 2 - 14
3:8 ; voir aussi 2 Rois 13:3 ; Es. 30:27.
L'Éternel
est irrité - Jér. 7:19, 20 ; voir aussi 1 Rois
22:53.
La colère
de Dieu contre l'iniquité - Rom. 1:18 ; voir aussi
Apo.15:1, 7 ; D.&A. 1:9.
Et je vis que
la colère de Dieu était répandue - 1 Néphi
14:15.
Ce sont des
choses que je hais, dit l'Éternel - Zach. 8:17.
Les tendres
miséricordes du Seigneur sur les hommes - 1 Néphi 1:20.
La miséricorde
du Père envers les Gentils - 3 Néphi 16:9.
L'Éternel
fait miséricorde - Ex. 20:6.
L’Éternel
est appelé miséricordieux, compatissant, lent à
la colère, riche en bonté et en fidélité ;
pardonne le péché mais ne tient point le coupable pour
innocent - Ex. 34:6-7.
L’Éternel,
ton Dieu, est un Dieu de miséricorde - Deut. 4:31 voir aussi
7:9.
Dieu est prêt
à pardonner, compatissant et miséricordieux, lent à
la colère et riche en bonté - Néh. 9:17 ;
voir aussi Ps. 116:5 ; Jaq. 5:11.
Il est plein
de miséricorde, de justice, de grâce, de vérité
et de paix - D&A 84:102.
L'Éternel
aimait Israël - Deut. 7:8 ; voir aussi 10:15, 18 ; Ps.
69:16 ; Osée 11:1.
Le Père
lui-même vous aime - Jean 16:27 ; voir aussi 1 Jean 3:1.
Dieu est amour
- 1 Jean 4:8-11, 16, 19.
Pour toujours
entouré des bras de son amour - 2 Néphi 1:15.
La sagesse de
Dieu, sa miséricorde et sa bonté - 2 Néphi 9:8.
La bonté
de Dieu, sa sagesse, sa patience, etc. - Mosiah 4:6.
Y a-t-il rien
qui soit étonnant de la part de l'Éternel ? - Gen.
18:14.
Ses jugements
insondables, ses voies incompréhensibles - Rom 11:33.
Dieu, Dieu,
l'Éternel le sait - Jos. 22:22.
C'est par la
sagesse que l'Éternel a fondé la terre - Prov. 3:19.
À qui
elles sont connues de toute éternité - Actes 15:18 ;
voir aussi Ps. 139 ; Prov. 5:21.
La gloire de
Dieu c'est l'intelligence - D&A 93:3 6.
Toutes choses
ont été faites par la sagesse de celui qui sait tout -
2 Néphi 2:24.
À Dieu
tout est possible - Matt. 19:26 ; voir aussi Job 42:2 Jér.
32:17.
Le Seigneur
gouverne et comprend toutes choses - D&A 88:40, 41.
La Sainte
Trinité : trois personnages
Le Père,
le Fils et le Saint-Esprit, cités individuellement - Luc
3:22 ; voir aussi Matt. 3:16, 17 ; Jean 1:32, 33 ;
15-26 ; Actes 2:33 ; 1 Pi. 1:2.
Le baptême
doit être administré au nom des Trois - Matt. 28 19 3
Néphi 11:25 ; D&A 20:73.
Le Père,
le Fils et le Saint-Esprit - 3 Néphi 11:27, 36.
Le
Saint-Esprit porte témoignage du Père et du Fils - 3
Néphi 28:11 ; D&A 20:27.
Le Père,
le Fils et le Saint-Esprit - D&A 20:28.
Mandat de
baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit - D&A
68:8.
Idolâtrie
Tu n'auras
point d'autres dieux devant ma face ; l'idolâtrie est
interdite - Ex. 20:3-5 ; Deut. 5:7-9.
Idolâtrie
parmi Éphraïm et le châtiment - Os. 13:1-4.
Les Israélites
adorent le veau d'or - Ex., chap. 32 ; voir aussi Actes 7:40, 4
1.
Malheur à
ceux qui adorent les idoles - 2 Néphi 9:37.
Les Néphites
coupables d'idolâtrie - Hélaman 6:31.
Sacrifices
humains aux idoles par les Lamanites - Mormon 4:14.
Les ancêtres
d'Abraham étaient idolâtres - Abraham 1:5-7.
Idolâtres
égyptiens ; Abraham désigné comme victime -
Abraham 1:8-18.
L'idolâtrie
dans le monde actuel - D&A 1:16.
Qu'il ne se
pratique point d'idolâtrie ni d'iniquité - D&A
52:39.
CHAPITRE
3 : LA TRANSGRESSION ET LA CHUTE
ARTICLE 2. -
Nous croyons que les hommes seront punis pour leurs propres péchés,
et non pour la transgression d'Adam.
LA
TRANSGRESSION ET SES RÉSULTATS
Le libre
arbitre de l'homme. - L'Église enseigne, comme doctrine
strictement scripturale, que l'homme a hérité, parmi
les droits inaliénables qui lui ont été conférés
par son Père divin, de la liberté de choisir le bien ou
le mal dans cette vie, d'obéir ou de désobéir
aux commandements du Seigneur, selon son désir. Ce droit ne
peut être gardé avec un soin plus jaloux qu'il ne l'est
par Dieu lui-même ; car, dans tous ses rapports avec
l'homme, il a laissé la créature mortelle libre de
choisir et d'agir, sans contrainte et sans restriction, à part
l'influence de ses conseils et de ses instructions paternelles [1].
Il a donné, il est vrai, des commandements et établi
des statuts, avec promesse de bénédictions en cas
d'obéissance et de châtiments en cas d'infraction ;
mais dans le choix qu'ils font de ceux-ci, les hommes sont
parfaitement libres de toute entrave. À cet égard,
l'homme n'est pas moins libre que ne le sont les anges, sauf
lorsqu'il s'est empêtré dans les liens du péché
et a ainsi perdu l'exercice de sa volonté et sa force d'âme.
L'individu est aussi pleinement capable de violer les lois de la
santé, les exigences de la nature et les commandements de
Dieu, tant en matière temporelle que spirituelle, que de s’y
conformer. Dans le premier cas, il s'attire les châtiments qui
découlent de la transgression de la loi ; et dans le
second cas, il hérite des bénédictions et du
surcroît de liberté qui récompensent une vie de
soumission aux lois. L'obéissance à la loi est
l'habitude de l'homme libre ; le transgresseur craint la loi,
car il attire sur lui la dépossession et la restriction, non
pas à cause' de la loi, qui l'aurait protégé
dans sa liberté, mais à cause de son antagonisme à
la loi.
L'attribut
prédominant de la justice, reconnu comme faisant partie de la
nature divine, interdit la pensée que l'homme puisse recevoir
des promesses de récompense pour ses bonnes actions et des
menaces de châtiment pour ses mauvaises actions, sans posséder
le pouvoir d'agir d'une manière indépendante. Il
n'entre pas plus dans le plan de Dieu de forcer les hommes à
faire le bien, que de permettre aux puissances du mal d'obliger ses
enfants à pécher. À l'époque de l'Éden,
le premier homme vit placer devant lui des commandements et des
lois [2] avec l'explication des châtiments qui suivraient
la violation de ces lois. En toute justice, aucune loi n'aurait pu
lui être donnée s'il n'avait été libre
d'agir de son propre chef. « Néanmoins, tu peux
choisir par toi-même, car cela t'est donné ; mais
souviens-toi que je le défends » [3] dit le
Seigneur Dieu à Adam. Au sujet de ses rapports avec le premier
patriarche du genre humain, Dieu a déclaré à
notre époque : « Voici, je lui accordai d'agir
à sa guise » [4].
Lorsque les
deux frères, Caïn et Abel, offrirent leurs sacrifices, le
plus âgé se mit en colère parce que son offrande
avait été rejetée. Alors le Seigneur raisonna
avec Caïn et s'efforça de lui enseigner qu'il devait
s'attendre à ce que les résultats de ses actions
fussent de même nature que les actions elles-mêmes,
c'est-à-dire bons ou mauvais : « Si tu agis
bien, tu relèveras ton visage, et si tu fais mal, le péché
se couche à la porte » [5].
La
connaissance du bien et du mal est essentielle à l'avancement
que Dieu a permis à ses enfants d'atteindre ; et la
meilleure façon d'acquérir cette connaissance, c'est
par l'expérience réelle qui permet de discerner
clairement entre le bien et son opposé. C'est pour cela que
l'homme a été placé sur cette terre, soumis à
l'influence des puissances du bien et du mal, avec la connaissance
des conditions qui l'entourent et le droit que le ciel lui a donné
de choisir de son plein gré. Les paroles du prophète
Léhi sont explicites : « C'est pourquoi, le
Seigneur Dieu laissa l’homme libre d'agir par lui-même.
Et l'homme ne pourrait agir par lui-même, s'il n'était
entraîné par l'attrait de l'un ou de l'autre... Ainsi
les hommes sont libres selon la chair ; et toutes les choses qui
sont utiles à l'homme leur sont données. Et ils sont
libres de choisir la liberté et la vie éternelle par
l'entremise de la grande médiation donnée à tous
les hommes ou de choisir la captivité et la mort selon la
captivité et le pouvoir du diable ; car il cherche à
rendre tous les hommes malheureux comme lui » [6].
Un autre
prophète néphite déclara, à propos de
ceux qui étaient morts, qu'ils étaient allés
« recueillir leur récompense selon leurs oeuvres,
bonnes ou mauvaises, pour récolter le bonheur éternel
ou le malheur éternel, selon l'esprit auquel elles avaient
voulu obéir, bon ou mauvais. Car tout homme reçoit des
gages de celui auquel il veut obéir, selon les paroles de
l'esprit de prophétie » [7].
Samuel,
Lamanite converti sur lequel reposait l'esprit des prophètes,
exhorta ainsi ses frères : « Et maintenant,
souvenez-vous, souvenez-vous, mes frères, que quiconque périt,
périt à lui-même et que quiconque commet
l'iniquité, la commet à lui-même ; car
voici, vous êtes libres, il vous est permis d'agir par
vous-même. Car voici, Dieu vous a donné la connaissance
et il vous a faits libres. Il vous a donné le pouvoir de
discerner le bien du mal et il vous a donné pouvoir de choisir
la vie ou la mort » [8].
Alors que l'on
discutait, dans les cieux, les plans de création et de
peuplement de la terre, Lucifer essaya de détruire le libre
arbitre de l'homme en obtenant le pouvoir de forcer la famille
humaine à faire sa volonté, promettant au Père
que par ce moyen il rachèterait toute l'humanité, de
telle sorte que pas une seule âme ne serait perdue [9].
Cette
proposition fut rejetée, tandis que le plan originel du Père
- user envers les habitants de la terre de l'influence persuasive de
préceptes sains et d'exemples de sacrifice, puis les laisser
libres de choisir à leur gré - était adopté.
Celui que l'on allait appeler le Fils unique fut désigné
comme agent principal chargé de mener à bien
l'exécution de ce plan.
La
responsabilité de l'homme pour les actes qu'il commet
personnellement est aussi complète que sa liberté de
choisir par lui-même [10]. Le résultat final des
bonnes actions c'est le bonheur ; la conséquence du mal
c'est la misère ; ils entrent dans la vie de chaque homme
en suivant des lois inviolables. Il existe un plan de jugement [11]
divinement préétabli, selon lequel chaque homme sera
appelé à répondre de ses actes ; et non
seulement de ses actes, mais aussi de ses paroles et même des
pensées de son cœur. « Je vous le dis :
au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine
qu'ils auront proférée » [12]. Ce sont
là les paroles du Sauveur lui-même. « Que nul
en son cœur ne pense le mal contre son prochain, et n'aimez pas
le faux serment, car ce sont là toutes choses que je hais, dit
l'Éternel » [13]. Il fut accordé à
Jean le Révélateur d'apprendre en vision quelque chose
des scènes relatives au jugement dernier ; il écrivit :
« Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se
tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un
autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts
furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était
écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient
en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts
qui étaient en eux et chacun fut jugé selon ses
oeuvres » [14].
L'exécution
du jugement ne suit pas toujours immédiatement les actes des
hommes ; il se peut que les bonnes actions ne soient pas
récompensées sur-le-champ et que le mal ne soit pas
puni de façon péremptoire ; et cela a lieu
conformément à la sagesse divine, car s'il en était
autrement, la mise à l'épreuve du caractère de
l'individu et de la foi humaine, qui est le seul but pour lequel
cette probation mortelle fut avant tout prévue, serait
grandement diminuée, étant donné que la
certitude d'une souffrance ou d'un plaisir immédiats
déterminerait généralement les humains à
agir de façon à éviter la première et à
s'assurer le second. C'est pourquoi, le jugement est remis à
plus tard, afin que chacun puisse s'éprouver, l'homme bon
croissant en droiture, et le méchant ayant l'occasion de se
repentir et de faire réparation. À de rares occasions,
un prompt jugement, de nature temporelle, a été
exécuté, les résultats tangibles de bénédictions
temporelles, pour récompenser le bien [15] et de
calamités, pour châtier le mal [16] suivant
rapidement les actes. La question de savoir si une telle rétribution
satisfait entièrement ou non les exigences de la justice, ou
si un jugement ultérieur doit avoir lieu après cette
vie, importe peu. De tels actes sont exceptionnels dans
l'administration divine.
Jésus-Christ
a la prérogative [17] de juger l'humanité et il le
fera de façon à servir au mieux ses buts, qui sont
aussi les buts de son Père. Jean rapporte les paroles du
Christ : « Le Père ne juge personne, mais il a
remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils
honorent le Père » [18]. Et Pierre, alors
qu'il exposait l'Évangile au pieux Gentil, Corneille, déclara,
au sujet de Jésus-Christ, que « c'est lui qui a été
établi par Dieu juge des vivants et des morts » [19].
Quant au sort réservé aux méchants pour le jour
du jugement, de nombreux prophètes en ont rendu
témoignage [20] et le président de ce terrible
tribunal a donné, de sa propre bouche, des descriptions si
vives et si frappantes [21] qu'elles ne laissent pas l'ombre
d'un doute que chaque âme vivante sera appelée à
reconnaître ce qu'elle aura fait et à accepter les
résultats de ses actes. Les paroles du Seigneur et celles de
ses prophètes sont sans équivoque : il ne fait
point acception de personnes [22] et toute espèce de
faveur étrangère à la justice lui est inconnue.
Nul ne doit craindre ce jugement, hormis le pécheur qui ne
veut pas se repentir ; pour les justes ce sera l'heure de leur
triomphe [23].
Le péché.
- Quelle est la nature du péché ? À cette
question, l'apôtre Jean répond : « Le
péché est la transgression de la loi » [24].
Dans la langue originelle des livres bibliques, nous trouvons de
nombreux mots qui ont été rendus par notre seul terme
« péché » ; tous, cependant,
comportent le sens commun d'opposition à la volonté
divine [25]. Étant donné que Dieu est la
personnification de la perfection, pareille opposition est une
rébellion contre les principes de progression et une adhésion
aux pratiques qui mènent à la dégradation. Le
péché est toute condition, que ce soit omission des
choses requises ou commission d'actes interdits, qui a tendance à
entraver ou à empêcher le développement de l'âme
humaine. De même que le bon chemin conduit à la vie
éternelle, de même le péché mène
vers les ténèbres de la seconde mort. Le péché
fut introduit dans le monde par Satan [26] ; cependant,
c'est avec la permission divine que les humains sont mis en contact
avec le péché, apprenant ainsi, par expérience,
le contraste qui existe entre le bien et le mal.
Selon la
définition technique du péché, il consiste en la
violation de la loi, et, dans ce sens restreint, un péché
peut être commis par inadvertance ou par ignorance. Cependant
il ressort clairement de la doctrine scripturale de la responsabilité
humaine et de la justice infaillible de Dieu que, dans ses
transgressions, comme dans ses bonnes actions, l'homme sera jugé
selon sa capacité de comprendre la loi et d'y obéir.
Les exigences de la loi supérieure ne s'appliquent pas à
celui qui ne l'a jamais connue. Pour les péchés commis
sans connaissance - en d'autres termes, pour les lois violées
dans l'ignorance - une propitiation a été pourvue, dans
l'Expiation accomplie par le sacrifice du Sauveur ; et les
pécheurs qui appartiennent à cette catégorie ne
sont pas condamnés, mais l'occasion leur sera donnée
d'apprendre et d'accepter ou de rejeter les principes de l'Évangile.
Jacob enseigna
cette doctrine : « Là où aucune loi
n'est donnée, il n'y a pas de châtiment ; et là
où il n'y a pas de châtiment, il n'y a pas de
condamnation ; et là où il n'y a pas de
condamnation, les miséricordes du Très-Saint d'Israël
s'étendent sur eux à cause de l'Expiation ; car
ils sont délivrés par son pouvoir. Car l'Expiation
satisfait aux exigences de sa justice pour tous ceux à qui la
loi n'a pas été donnée ; ainsi ils sont
délivrés de ce terrible monstre, la mort et l'enfer, et
le diable, et le lac de feu et de soufre qui est le tourment sans
fin ; et ils sont rendus à ce Dieu qui leur a donné
le souffle et qui est le Très-Saint d'Israël ».
Ensuite, par contraste, le prophète ajoute : « Mais
malheur à celui à qui la loi est donnée, oui,
qui a tous les commandements de Dieu, comme nous, et qui les
transgresse et qui prodigue les jours de son épreuve, car son
état est terrible ! » [27]. Ceci
s'accorde étroitement avec les enseignements de Paul aux
Romains : « Tous ceux qui ont péché
sans la loi, périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont
péché avec la loi, seront jugés par la
loi » [28]. Et la parole des Écritures
modernes confirme la même chose, car la révélation
moderne adressée à l'Église nous dit que parmi
ceux qui doivent recevoir les bénédictions de la
rédemption sont « ceux qui sont morts sans
loi » [29]. Cela inclut les nations païennes
dont la rédemption est promise avec cette déclaration
supplémentaire : « Ceux qui n'ont pas connu de
loi auront part à la première résurrection » [30].
Le châtiment
des péchés. - De même que les récompenses
des bonnes actions sont proportionnées aux mérites des
actes, de même le châtiment prescrit pour le péché
est rendu adéquat à l'offense [31]. Mais, qu'on
s'en souvienne, la récompense et le châtiment sont tous
deux des conséquences naturelles. Le châtiment est
infligé au pécheur dans un but disciplinaire et
réformatoire, selon la justice. Il n'y entre de la part de la
nature divine, aucun esprit de vengeance, aucun désir de
provoquer la souffrance ; au contraire, notre Père
connaît chaque douleur et ne permet l'affliction que dans un
but bienfaisant. La miséricorde de Dieu se manifeste dans les
souffrances qu'il permet comme punition aussi bien que dans les
bénédictions de paix qui proviennent de lui. Il n'est
guère profitable de spéculer sur la nature exacte des
souffrances spirituelles imposées comme châtiment du
péché. La comparaison faite avec les tourments
physiques [32] tels que les tortures du feu dans un lac de
soufre, sert à montrer que l'esprit humain est incapable de
concevoir l'étendue de ces châtiments. Les souffrances
qu'entraîne la condamnation sont plus à craindre que
n'importe quelle torture physique qu'on puisse infliger ;
l'esprit, l'âme tout entière sont appelés à
souffrir et nul dans la chair n'en connaît le tourment.
Considérez
la parole du Seigneur au sujet de ceux qui ont commis le péché
impardonnable et dont la transgression les a placés au-delà
de l'horizon actuel d'une rédemption possible. Ils ont sombré
si bas dans leur iniquité qu'ils ont perdu la puissance et
même le désir d'essayer de se réformer [33].
Ils sont appelés fils de perdition. Ce sont ceux qui, ayant
appris à connaître la puissance de Dieu, s'en détournent
ensuite ; ceux qui pèchent volontairement alors qu'ils
sont dans la pleine lumière de la connaissance ; ceux qui
ouvrent leur cœur au Saint-Esprit et ensuite se moquent du
Seigneur et lui font affront en le reniant ; et ceux qui
commettent le meurtre en versant le sang innocent [34] ce sont
ceux dont le Seigneur a déclaré qu'il serait préférable
qu'ils ne fussent jamais nés [35]. Ils doivent partager
le châtiment du diable et de ses anges - châtiment si
terrible que la connaissance en est cachée de tous sauf de
ceux qui sont livrés à cette condamnation, quoiqu'il
soit permis à certains [36] d'avoir une vision temporaire
de ce tableau. Ces pécheurs sont les seuls sur lesquels la
seconde mort aura pouvoir : « Oui, en vérité,
les seuls qui ne seront pas rachetés, au temps fixé,
par le Seigneur » [37].
La durée
du châtiment. - Quant à la durée du châtiment,
nous pouvons être sûrs qu'elle sera proportionnelle à
la gravité du péché ; et que la conception
que toutes les sentences pour les méfaits sont interminables,
est fausse [38]. Aussi grand que soit l'effet de cette vie
ici-bas sur la vie dans l'au-delà et aussi sûrs que nous
soyons de porter la responsabilité des occasions de nous
repentir que nous avons perdues, Dieu détient le pouvoir de
pardonner au-delà du tombeau. Cependant, les Écritures
parlent de châtiment infini et éternel. Tout châtiment
ordonné par Dieu est éternel, parce qu'il est
éternel [39]. Il a un système de châtiment
sans fin, car il existera toujours un lieu destiné à
recevoir les esprits désobéissants ; cependant le
châtiment infligé aura une fin dans chaque cas où
la repentance et la réparation seront trouvées
acceptables. Et la repentance n'est pas impossible dans le monde des
esprits [40]. Néanmoins, comme nous l'avons déjà
vu, il y a des péchés qui sont tellement grands que les
châtiments réservés à ce genre de péchés
n'ont pas été révélés à
l'homme [41] ; ces châtiments extrêmes sont à
l'intention des fils de perdition.
La fausse
doctrine que le châtiment réservé aux âmes
égarées est sans fin, et que chaque sentence pour le
péché a une durée interminable, doit être
considérée comme l'un des résultats les plus
pernicieux de l'interprétation erronée des Écritures.
Ce n'est qu'un dogme énoncé par des sectaires sans
autorité et égarés, non-scriptural,
déraisonnable et révoltant pour quelqu'un qui aime la
miséricorde et honore la justice. Il est vrai que les
Écritures parlent de flammes éternelles, d'une
damnation éternelle et de la vengeance du feu éternel [42]
à propos des jugements prévus pour les méchants ;
cependant, dans aucun cas, on n'est justifié en déduisant
que le pécheur devra subir la colère de la justice
offensée aux siècles des siècles. La punition,
dans chaque cas, est suffisamment sévère sans qu'on y
ajoute encore l'horreur suprême de la faire durer à
l'infini. La justice doit recevoir son dû ; mais lorsque
le « dernier quadrant » aura été
payé, les portes de la prison s'ouvriront et le prisonnier
sera libre. Mais la prison reste et la loi qui prescrit le châtiment
des offenses ne sera pas révoquée.
Si généraux
étaient les mauvais effets de la doctrine communément
acceptée concernant les tourments sans fin qui attendaient
chaque pécheur, quelque fausse et opposée aux Écritures
qu'elle fût, que même avant que l'Église ne fût
officiellement organisée à notre époque, le
Seigneur donna une révélation à ce sujet par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith, dans laquelle
nous lisons : « Et certainement chaque homme doit se
repentir ou souffrir, car moi, Dieu, je suis infini. C'est pourquoi
je ne révoque pas les jugements que je prononcerai et parmi
ceux qui se trouveront à ma gauche, il y aura de la douleur,
des pleurs, des lamentations et des grincements de dents. Néanmoins,
il n'est pas écrit qu'il n'y aura pas de fin à ce
tourment, mais il est écrit tourment infini. Il est aussi
écrit damnation éternelle... Car voici, je suis infini
et le châtiment qui vient de ma main est un châtiment
infini, car Infini est mon nom. C'est pourquoi, le châtiment
éternel est le châtiment de Dieu, le châtiment
infini est le châtiment de Dieu » [43].
Satan. - Nous
avons eu fréquemment l'occasion de faire allusion à
l'auteur du mal parmi les hommes ; c'est Satan [44],
l'adversaire ou l'ennemi du Seigneur, le chef des mauvais esprits,
appelé aussi le Diable [45], Béelzébul [46]
ou le Prince des Démons, Perdition [47] et Bélial [48].
Les termes figurés dragon et serpent sont appliqués à
Satan lorsqu'on fait allusion à sa chute [49]. D'après
la parole révélée [50] nous apprenons que
Satan était autrefois un ange de lumière, connu alors
sous le nom de Lucifer, Fils du Matin ; mais son ambition
égoïste le poussa à aspirer à la gloire et
au pouvoir du Père ; c'est dans ce but qu'il fit la
proposition pernicieuse de racheter la famille humaine par la force ;
ayant échoué dans sa tentative, il dirigea une
rébellion ouverte contre le Père et le Fils, entraînant
un tiers des armées célestes dans sa ligne impie [51].
Ces esprits rebelles furent expulsés des cieux et ont suivi
depuis les impulsions de leur nature mauvaise en essayant de conduire
les âmes des hommes vers les ténèbres où
ils se trouvent eux-mêmes. Ce sont là le diable et ses
anges. Le droit de libre-arbitre, maintenu et assuré par la
guerre dans les cieux, rend impossible l'emploi de la coercition dans
cette oeuvre infernale de dégradation. Mais ces esprits malins
usent à l'extrême de leurs pouvoirs de tentation et de
persuasion. Satan tenta Ève et poussa celle-ci à
transgresser la loi de Dieu [52] ; c'est lui qui confia au
fratricide Caïn le secret du meurtre pour un profit [53].
Satan exerce
son empire sur les esprits qui ont été corrompus par
ses pratiques ; il est le premier parmi les anges qui furent
précipités en bas, et l'instigateur de la ruine de ceux
qui tombent dans cette vie ; il cherche à molester et à
entraver l'humanité dans ses bons efforts, en tentant au
péché ; ou bien, ce peut être en imposant la
maladie ou peut-être la mort [54]. Cependant, dans toutes
ces actions malignes, il ne peut aller plus loin que ne le lui
permettent les transgressions de la victime, ou que ne le lui permet
la sagesse de Dieu ; et il peut être arrêté
n'importe quand par le pouvoir supérieur. Et même les
opérations de sa plus grande malice peuvent être
détournées vers l'accomplissement de buts divins. Les
Écritures nous prouvent que les jours du pouvoir de Satan sont
comptés [55] son sort est arrêté, et, au
temps voulu par le Seigneur, il sera complètement vaincu. Il
sera lié pendant le règne millénaire [56]
et après ces mille ans de paix, il sera relâché
pour un peu de temps ; ensuite sa défaite deviendra
complète, et son pouvoir sur les enfants de Dieu sera détruit.
LA CHUTE
Nos premiers
parents en Eden [57] - L'apothéose du grand drame de la
création fut la formation de l'homme à l'image de son
Père spirituel, Dieu [58]. Pour recevoir le premier
homme, le Créateur avait préparé une région
exceptionnellement belle de la terre et l'avait parée de
beautés naturelles pour réjouir le cœur de son
possesseur. « L'Éternel Dieu planta un jardin en
Eden, du côté de l'orient [59], et il y mit l'homme
qu'il avait formé » [60]. Peu après
l'avènement de l'homme sur la terre, le Seigneur créa
une compagne pour l'aider, déclarant qu'il n'était pas
bon que l'homme fût seul [61]. C'est ainsi que, homme et
femme, Adam et Ève, son épouse, furent placés
dans le jardin. Ils avaient reçu domination « sur
les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal
qui se meut sur la terre » [62]. En même temps
que ce grand pouvoir, certains commandements leur furent donnés,
dont le premier, par ordre d'importance, était d'être
« féconds, de multiplier, de remplir la terre et de
l'assujettir » ; ensuite, ils ne devaient pas manger,
ni même toucher le fruit d'un certain arbre, l'arbre de la
connaissance du bien et du mal, qui se trouvait au milieu du jardin,
bien qu'ils fussent libres de manger de tous les autres fruits à
volonté. Voici les paroles mêmes que Dieu prononça
au sujet de ce commandement et du châtiment prévu pour
sa violation : « Et moi, le Seigneur Dieu, je donnai
un commandement à l'homme, disant : De chaque arbre du
jardin tu peux manger à discrétion, mais de l'arbre de
la connaissance du bien et du mal tu n'en mangeras Pas ;
néanmoins tu peux choisir par toi-même, car cela t'est
donné ; mais souviens-toi que je le défends, car
le jour où tu en mangeras, tu mourras sûrement » [63].
La tentation
de désobéir à cette injonction se produisit
bientôt. Satan se présenta à Ève, dans le
jardin et, par la bouche du serpent, la questionna sur les
commandements que Dieu avait donnés au sujet de l'arbre de la
connaissance du bien et du mal. Ève répondit qu'il leur
était même interdit de toucher le fruit de cet arbre,
sous peine de mort. Satan chercha alors à séduire la
femme, contredisant la déclaration du Seigneur et affirmant
que la mort ne suivrait pas la violation de l'injonction divine ;
mais que, d'autre part, en faisant ce que le Seigneur avait défendu,
son mari et elle deviendraient semblables aux dieux, connaissant
d'eux-mêmes le bien et le mal. La femme fut séduite par
ce que Satan lui faisait miroiter et, désireuse de jouir des
avantages décrits par le diable, elle désobéit
au commandement du Seigneur et prit du fruit défendu. Elle ne
craignait pas le mal, car elle ne le connaissait pas. Alors, faisant
part à Adam de ce qu'elle avait fait, elle l'exhorta à
manger du fruit aussi.
Adam se trouva
dans une situation où il lui était impossible d'obéir
à la fois aux deux commandements bien précis que le
Seigneur lui avait donnés. Sa femme et lui avaient reçu
le commandement de multiplier et de remplir la terre. Adam n'était
pas encore déchu à l'état mortel, mais Ève
l'était déjà ; et, dans des conditions
tellement dissemblables, les deux ne pouvaient pas demeurer ensemble
et, par conséquent, ne pouvaient pas accomplir le commandement
divin concernant la procréation. D'un autre côté,
Adam désobéirait à un autre commandement de Dieu
s'il répondait à l'invitation d'Ève. Il décida,
délibérément et sagement, de s'en tenir au
premier et plus grand commandement ; et ainsi, pleinement
conscient de la nature de son acte, il prit aussi du fruit que
portait l'arbre de la connaissance. Le fait qu'Adam agit en pleine
connaissance de cause est affirmé par les Écritures.
Paul, écrivant à Timothée, expliqua que « ce
n'est pas Adam qui a été séduit, c'est la femme
qui, séduite, s'est rendue coupable de transgression » [64].
Le prophète Léhi, exposant les Écritures à
ses fils, déclara : « Adam tomba pour que les
hommes fussent, et les hommes sont pour avoir de la joie » [65].
L'arbre de
vie. - Il y avait, en Éden, un autre arbre qui possédait
des vertus particulières ; son fruit assurait la vie à
celui qui en mangeait. Aussi longtemps qu'Adam et Ève avaient
vécu dans l'innocence, sans être assujettis à la
mort, cet arbre ne leur avait pas été interdit. Mais
maintenant qu'ils avaient transgressé, maintenant que, par
décret divin, la mort était devenue leur lot, il
fallait, de toute nécessité, que le fruit de l'arbre de
vie ne fût plus à leur portée. C'est pourquoi ils
furent chassés du jardin, et des chérubins armés
d'épées flamboyantes gardèrent le chemin pour
empêcher l'homme d'y retourner dans son état dégénéré.
Nos premiers parents acquirent, par la transgression, une
connaissance qu'ils ne possédaient pas dans leur condition
première d'innocence - la connaissance expérimentale du
bien et du mal. Le résultat de leur chute n'aurait pu avoir
que de mauvais effets s'ils étaient redevenus immédiatement
immortels, sans repentance et sans Expiation.
Dans le
désespoir qui suivit leur prise de conscience du grand
changement qui s'était opéré en eux, et à
la lumière de la connaissance qu'ils avaient obtenue au prix
des vertus de l'arbre de vie, c'est tout naturellement qu'ils
auraient recherché l'avantage apparent d'une échappatoire
immédiate en prenant de cette nourriture qui rendait l'homme
immortel. La miséricorde divine les empêcha d'agir de la
sorte.
Les paroles du
Créateur déclarent clairement qu'il était
nécessaire de bannir Adam et Ève d'Eden :
« L'Éternel Dieu dit : Voici, l'homme est
devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal.
Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de
l'arbre de vie, d'en manger et de vivre éternellement. Et
l'Éternel Dieu le chassa du jardin d'Eden, pour qu'il cultivât
la terre, d'où il avait été pris. C'est ainsi
qu'il chassa Adam ; et il mit à l'orient du jardin d'Éden
les chérubins qui agitent une épée flamboyante,
pour garder le chemin de l'arbre de vie » [66].
Alma, le
prophète néphite, saisit ce qui aurait résulté
si Adam et sa femme avaient mangé du fruit de l'arbre de vie ;
voici son explication : « Nous voyons que l'homme
était devenu comme Dieu, connaissant le bien et le mal ;
et de crainte qu'il n'étendît la main pour prendre aussi
du fruit de l'arbre de vie pour en manger et vivre à jamais,
le Seigneur Dieu plaça des chérubins et l'épée
flamboyante, afin qu'il ne pet pas du fruit. - Nous voyons ainsi
qu'un temps fut donné à l'homme pour se repentir, oui,
un temps d'épreuve, un temps pour se repentir et servir Dieu.
Car voici, si Adam avait immédiatement avancé la main
et pris du fruit de l'arbre de vie, il aurait vécu à
jamais, selon la parole de Dieu, n'ayant aucun intervalle pour se
repentir ; oui, et la parole de Dieu aurait aussi été
sans effet, et le grand plan de salut aurait avorté » [67].
Le résultat
immédiat de la chute fut la substitution de la mortalité,
avec toutes ses faiblesses, à la vigueur, l'état
immortel primitif. Adam sentit directement les effets de la
transgression lorsqu'il trouva une terre nue et désolée
avec un sol relativement stérile, au lieu de la beauté
et la fertilité d'Eden. Au lieu de plantes utiles et
agréables, il y trouva des ronces et des épines ;
et l'homme dut travailler péniblement et endurer la fatigue et
les souffrances physiques pour cultiver le sol afin de se procurer la
nourriture nécessaire. C'est sur Ève que retomba le
châtiment des infirmités corporelles ; les peines
et les douleurs qui ont été considérées,
depuis ce temps-là, comme le lot naturel de la femme
s'abattirent sur elle et elle fut assujettie à l'autorité
de son mari. Ayant perdu le sens de leur innocence antérieure,
ils devinrent honteux de leur nudité et le Seigneur leur fit
des vêtements de peau. L'homme et la femme subirent tous deux
le châtiment de la mort spirituelle, car le jour même,
ils furent bannis d'Éden et chassés de la présence
du Seigneur. Le serpent, qui avait servi les buts de Satan, fut
l’objet du mécontentement divin et fut condamné à
ramper à jamais dans la poussière et à subir
l'inimitié qui, fut-il décrété, serait
placée dans le cœur des enfants d'Ève.
Une expiation
prévue. - Dieu ne laissa pas ses enfants, maintenant mortels,
sans espérance. Il donna d'autres commandements à Adam,
lui enjoignant d'offrir des sacrifices au nom du Fils unique et lui
promettant la rédemption, à lui et à tous ceux
de ses descendants qui se conformeraient aux conditions prescrites.
Il fut expliqué à nos parents qu'il était
possible de recevoir la récompense du vainqueur en triomphant
du mal, et ils se réjouirent. Adam déclara :
« Béni soit le nom de Dieu, car, à cause de
ma transgression, mes yeux sont ouverts et j'aurai de la joie dans
cette vie et je verrai de nouveau Dieu dans la chair ».
Ève se réjouit également et dit : « Si
nous n'avions pas transgressé, nous n'aurions jamais eu de
postérité et nous n'aurions jamais connu le bien et le
mal, la joie de notre rédemption et la vie éternelle
que Dieu donne à tous ceux qui obéissent » [68].
La chute ne se
produisit pas par hasard. - Il ne serait pas raisonnable de supposer
que la transgression d'Adam et d'Ève fut une surprise pour le
Créateur. Grâce à sa prescience infinie, Dieu
savait ce que serait le résultat de la tentation d'Ève
par Satan, et ce qu'Adam ferait dans les circonstances qui
s'ensuivraient. De plus, il fut, de toute évidence, prévu
que la chute serait le moyen de donner à l'homme l'expérience
directe du bien et du mal, afin qu'il choisît l'un ou l'autre
par l'exercice de son libre-arbitre et se préparât
ainsi, par les expériences d'une probation mortelle, à
l'exaltation prévue dans le plan bienfaisant de sa création.
« Car voici mon oeuvre et ma gloire : réaliser
l'immortalité et la vie éternelle de l'homme »,
dit le Seigneur à Moïse [69]. Le but de Dieu était
de mettre à la portée des esprits engendrés par
lui dans les cieux le moyen de l'effort individuel et l'occasion
d'obtenir non pas simplement la rédemption de la mort, mais
aussi le salut et même l'exaltation, avec le pouvoir de
progresser et de croître éternellement. C'est pourquoi,
il était nécessaire que les descendants spirituels de
Dieu quittassent les scènes de leur première enfance
pour entrer à l'école de l'expérience mortelle,
afin d'y rencontrer, d'y affronter, et d'y vaincre le mal, selon
leurs degrés de force et de foi respectifs. Adam et Eve
n'auraient jamais pu être les parents d'une postérité
mortelle s'ils n'étaient devenus eux-mêmes mortels ;
la mortalité était un élément essentiel
dans le plan divin à l'égard de la terre et les
habitants qui lui avaient été désignés.
Et afin d'introduire la mortalité, le Seigneur plaça
une loi devant les progéniteurs du genre humain, sachant ce
qui s'ensuivrait.
Ève
accomplit les buts prévus de Dieu par le rôle qu'elle
joua dans le grand drame de la chute ; cependant, elle n'avait
pas cet objet en vue lorsqu'elle prit du fruit défendu ;
son intention était d'agir à l'encontre du commandement
divin, séduite qu'elle était par les sophismes de
Satan, qui contribua d'ailleurs ainsi à l'accomplissement des
buts du Créateur en tentant Ève ; pourtant son
dessein était de faire avorter le plan du Seigneur. On nous
dit clairement qu'il « ne connaissait pas la volonté
de Dieu, c'est pourquoi il essaya de détruire le monde » [70].
Cependant, son effort diabolique, loin d'être le premier pas
vers la destruction, fut un apport au plan de progression éternelle
de l'homme. Le rôle joué par Adam dans ce grand
événement fut essentiellement différent de celui
de sa femme. Il ne fut pas séduit. Au contraire, c'est
délibérément qu'il décida de faire selon
le désir d'Ève, afin de pouvoir accomplir les buts de
son Créateur concernant le genre humain dont il avait été
ordonné premier patriarche.
Même les
transgressions des hommes peuvent servir à l'accomplissement
de buts élevés. La mort sacrificatoire du Christ fut
ordonnée avant la fondation du monde ; cependant Judas,
qui le trahit, et les Juifs, qui crucifièrent le Fils de Dieu,
n'en sont pas moins coupables de ce crime affreux.
Il est devenu
pratique courante, parmi les hommes, d'accabler de reproches les
progéniteurs de la famille humaine et de décrire l'état
soi-disant béni dans lequel nous vivrions s'il n'y avait pas
eu la chute, alors que nos premiers parents ont droit à notre
plus profonde gratitude pour l'héritage qu'ils ont laissé
à leur postérité -le moyen d'acquérir le
droit à la gloire, à l'exaltation et à la vie
éternelle. Sans l'occasion qui a été ainsi
donnée, les esprits des enfants de Dieu seraient toujours
demeurés dans un état d'enfance innocente, sans péché
sans aucun effort de leur part ; sauvés de façon
négative, non pas du péché, mais de l'occasion
de faire face au péché, incapables de remporter les
lauriers de la victoire parce qu'empêchés de prendre
part au conflit. Dans l'état actuel des choses, ils héritent
du droit de naissance des descendants d'Adam : la mortalité
avec ses possibilités illimitées et sa liberté
d'action, don de Dieu. De notre père Adam, nous avons hérité
de tous les maux qui sont légués à la chair ;
mais ceux-ci accompagnent nécessairement la connaissance du
bien et du mal, connaissance qui, sagement employée, permet à
l'homme de devenir même semblable aux Dieux !
[1] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[2] Voir Gen.
1:27-29 2:15-17 ; PGP, Moïse 2:27-29 ; 3:15-17.
[3] PGP, Moïse
3 17.
[4] D&A
29:35.
[5] Gen. 4:7.
[6] 2 Néphi
2:16, 27 ; voir aussi 2 Néphi 10:23 ; Alma 31 ;
29:4. 5 ; 30:9.
[7] Alma 3:26,
27.
[8] Hélaman
14:30-31.
[9] Voir PGP,
Moïse 4:1 ; voir aussi PGP, Abraham 3:27 28 ; et Jesus
the Christ, chap. 2.
[10] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[11] Voir
Matt. 10:15 ; 11:22 ; 2 Pi. 2:9 ; 3:7 ; 1
Jean4:17.
[12] Matt.
12:36.
[13] Zach.
8:17
[14] Apo. 20
12, 13.
[15] Voir Job
42:10-17.
[16] Voir Nom.
12:1, 2, 10-15 ; 15:32-36 ; chap. 16 ; 21:4-6 ; 1
Sam. 6:19 ; 2 Sam. 6:6. 7: Actes 5:1-11.
[17] Voir Jean
5:22-27 ; voir aussi Actes 10:42 ; 17:3 1 ; Rom.
2:16 ; 2 Cor. 5:10 ; 2 Tim. 4:1, 8 ; D&A 133:
[18] Jean
5:22, 23.
[19] Voir
Actes 10:42.
[20] Voir Dan.
7:9-12 ; voir aussi 2 Thess. 1:7, 8 ; 3 Néphi
26:3-5 ; D&A 76:31-49, 103-106.
[21] Voir
Matt. 25 31-46 ; D&A. 1:9-12.
[22] Voir
Actes 10:34, 35 ; voir aussi Rom. 2:11 ; Eph. 6:9 ;
Col. 3:25
[23] Voir 2
Tim. 4:8.
[24] 1 Jean
3:4.
[25] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[26] Voir PGP,
Moïse 4:4, voir aussi Gen., chap. 3.
[27] 2 Néphi
9:25-27.
[28] Rom.
2:12 ; voir aussi Actes 17 30, 3 1.
[29] D&A.
76:72.
[30] D&A.
45:54
[31] Voir D&A
76:82-85 ; 82:21 ; 104:9 ; 63:17 ; 2 Néphi
1:13 ; 9:27 ; 28:23.
[32] Voir D&A
76:36, 44 ; voir aussi Jacob 6:10 ; Alma 12:16, 17 ; 3
Néphi 27:11, 12.
[33] Voir D&A
76:26, 32, 43 ; Jean 17:12 ; 2 Thess.2:3.
[34] Voir D&A
13 2:27.
[35] Voir D&A
76:32 ; voir aussi Matt. 26:24 ; Marc 14:21.
[36] Voir D&A
76:45-48.
[37] D&A
76:38, 39.
[38] Voir D&A
19:6-12 ; 76:3 61 44.
[39] Voir D&A
19:10-12.
[40] Voir 1
Pi. 3:18-20 ; 4:6 ; D « & A. 76:73.
[41] Voir D&A.
76:45.
[42] Voir
Matt. 18:8 ; 25:41-46 ; 2 Thess 1:9 ; Marc 3:29 ;
Jude 7.
[43]
Révélation donnée en mars 1830 ; D&A
19:4-12.
[44] Voir Job
1:6-22 ; 2:1-7 ; Zach. 3:1, 2.
[45] Voir
Matt. 4:5, 8, 11 ; voir aussi 1 Pi. 5:8.
[46] Voir
Matt. 12:24.
[47] D&A
76:26.
[48] 2 Cor.
6:15.
[49] Voir Apo.
12:9 ; 20:2.
[50] Voir D&A
76:25-27 ; voir aussi Es. 14:12.
[51] Voir D&A
29:36, 37 ; voir aussi PGP, Moïse, 4:3-7 ; Abraham
3:27:28 ; Jesus the Christ, p. 8, 9 ; Dan 8:10 ; Apo.
12:4.
[52] Voir Gen.
3:4, 5 - voir aussi P. de G P., Moïse 4:6-11.
[53] Voir PGP,
Moïse 5:29-33
[54] Voir Luc
13:16 ; voir aussi Job, chap. 1.
[55] Voir Jean
12:31 ; 16:11.
[56] Voir Apo.
20:1-10.
[57] Lire
Gen., chaps. 2, 3 ; voir aussi PGP, Moïse 3:4 ;
Abraham 5:7-21.
[58] Voir Gen.
1:26, 27 ; voir aussi PGP, Moïse 2:26, 27.
[59] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[60] Gen. 2:8,
9.
[61] Voir Gen.
2:18 ; voir aussi PGP, Moïse 3:18, 21-24.
[62] Gen.
1:28 ; voir aussi PGP, Moïse 2:28 ; Abraham 4:28.
[63] PGP,
Moïse 3:16, 17 ; voir aussi Gen. 2:16, 17.
[64] 1 Tim. 2.
14.
[65] 2 Néphi
2:25.
[66] Gen.
3:22-24 ; voir aussi PGP, Moïse 4 3 1.
[67] Alma
42:3-5.
[68] PGP,
Moïse 5:10, 11 ; voir aussi notes 6, 7 et 8, à la
fin du chapitre.
[69] PGP,
Moïse 1:39.
[70] PGP,
Moïse 4:6.
[71] Voir note
5, à la fin du chapitre.
NOTES DU
CHAPITRE 3
1. Le libre
arbitre de l'homme donné par Dieu. - Ce qui suit est un
extrait d'un discours donné par le président Brigham
Young, le 5 juillet 1855 (voir Journal of Discourses de cette date et
le Millennial Star, vol. 20, p. 43). « Quel est le
fondement des droits de l'homme ? Le Seigneur Tout-Puissant a
organisé l'homme dans le but exprès qu'il devienne un
être indépendant comme lui et lui a donné son
libre arbitre individuel. L'homme est fait à la ressemblance
de son Créateur, le grand archétype de l'espèce
humaine, qui lui conféra les principes de l'éternité,
implantant l'immortalité en lui, et le laissant libre d'agir
dans la voie qui lui semblerait bonne - libre de choisir ou de
refuser, de lui-même, d'être un saint des derniers jours
ou un méthodiste wesleyen, d'appartenir à l'Église
anglicane, la fille aînée de l'Église mère,
à la vieille Mère elle-même, à sa sœur,
l'Église grecque, ou d'être un infidèle et de
n'appartenir à aucune église. Lorsque le royaume de
Dieu sera complètement établi sur la surface de la
terre et prendra la prééminence sur toutes les autres
nations et royaumes, il protégera les hommes dans la
jouissance de tous leurs droits, peu importe ce qu'ils croiront, ou
ce qu'ils professeront, ou ce qu'ils adoreront. »
2. La nature
du péché. - Le mot français péché
représente une variété de termes qui se trouvent
dans les langues originelles dont la traduction littérale
démontre une grande similitude de l'un à l'autre.
Ainsi, dans l’Ancien Testament, on trouve entre autres les
termes hébreux suivants : setim (il y est fait allusion
dans Ps. 101:3), signifiant « dévier de la voie » ;
Shegagah (Lév. 4:2 ; Nom. 15:27), « errer dans
la voie » ; avon, « le tortueux ou le
perverti » ; avel, « se détourner ».
Dans le Nouveau Testament, nous trouvons, parmi les originaux grecs,
hamartia, « fait de manquer le but » ;
parabasis, « transgression d'une règle » ;
parakoê, « désobéissance à une
voix » ; paraptoma, « tombant de la
droiture » ; agnoema, « ignorance
injustifiable » ; hettema, « ne donnant
qu'une partie de sa mesure » ; saomia, « non
observation de la loi » ; plemmeleia, « discorde ».
Les illustrations données ci-dessus sont prises, pour la
plupart, de Müller et French. Dans toutes ces expressions,
l'idée dominante est celle d'un éloignement depuis les
voies de Dieu, de séparation de sa compagnie par l'opposition
aux exigences divines. Le péché fut introduit dans le
monde de l'extérieur ; ce n'était pas un produit
naturel de la terre. La semence de la désobéissance fut
plantée dans l'Esprit d'Ève par Satan ; cette
semence prit racine et les nombreux fruits, dont la nature est ce que
nous, avec nos mots irréfléchis, appelons calamités,
en sont le résultat. C'est pour nous délivrer de ces
ronces et de ces épines de la mortalité, qu'un Sauveur
a été préparé.
3. L'Éden.
- Dans la langue hébraïque d'où notre met Éden
est tiré, ce terme signifie quelque chose de particulièrement
délicieux - un endroit d'agrément ; l'endroit est
aussi appelé le « jardin du Seigneur ».
Un endroit particulier du pays d'Éden fut préparé
par le Seigneur qui en fit un jardin ; celui-ci était
situé à l'est d'Éden. De ce jardin, les parents
du genre humain furent chassés après la chute ;
bien qu'il soit raisonnable de supposer qu'ils demeurèrent
dans le pays ou la région d'Éden. Nous lisons qu'à
une date ultérieure, Caïn, le premier meurtrier, « s'en
alla de la présence du Seigneur et habita dans le pays de Nod,
à l'est d'Eden » (Gen. 4:16). Bien qu'il n'y ait
pas de croyance uniforme parmi les savants chrétiens sur la
situation géographique d'Éden, la majorité
prétend que c'était en Perse. Les saints des derniers
jours ont une connaissance plus exacte de ce sujet, une révélation
ayant été donnée par l'intermédiaire de
Joseph Smith à Spring Hill, dans le Missouri, le 19 mars 1838,
dans laquelle cet endroit est appelé « Adam-ondi-Ahman »
par le Seigneur parce que, dit-il, c'est l'endroit où Adam
viendra pour visiter son peuple, ou l'endroit où l'Ancien des
Jours s'assiéra comme le dit Daniel le prophète (D&A,
sec. 116). Par autre révélation, nous apprenons (D&A
107:52, 53) que trois ans avant sa mort, Adam réunit dans la
vallée d'Adam-ondi-Ahman, ceux de ses fils qui avaient été
nommés grands-prêtres avec le reste des justes de sa
postérité, et là, il leur donna ses bénédictions
patriarcales, l'événement étant marqué
par des manifestations du Seigneur (voir aussi D&A 117:9). Il n'y
a pas de texte authentique selon lequel le genre humain ait habité
l'hémisphère oriental avant le déluge. Le
continent occidental appelé maintenant le Nouveau Monde,
comprend, en effet, les régions habitées les plus
anciennes de la terre. C'est l'Ouest et non l'Est qui est le
« berceau des nations ».
4. Le « péché
originel ». - Nos premiers parents désobéirent
u commandement de Dieu en absorbant une nourriture impropre à
leur condition ; et, conséquence naturelle, ils subirent
la dégénérescence physique, par laquelle la
faiblesse corporelle, la maladie et la mort vinrent dans le monde.
Leur postérité a hérité des maux qui en
résultèrent et dont nous disons maintenant que la chair
est héritière ; et il est vrai que ces
imperfections humaines sont venues par la désobéissance
et sont par conséquent les fruits du péché.
Mais, quant à la responsabilité pour la transgression
d’Adam, en toute justice, Adam seul doit en répondre.
L'état déchu actuel de l'humanité, exprimé
dans notre condition mortelle, fut inauguré par Adam et Ève ;
mais la justice divine défend que nous soyons considérés
comme pécheurs simplement parce que nos parents ont
transgressé. Quoique les privations, les vicissitudes et le
labeur incessant imposés par l'état d'existence
mortelle, fassent partie de l'héritage d'Adam nous sommes
enrichis par eux ; car c'est justement dans ces conditions que
nous trouvons l'occasion de développer les pouvoirs de l'âme
qui nous rendront capables de vaincre le mal, de choisir le bien et
de gagner le salut de l'exaltation dans les demeures de notre Père.
-Vitality of Mormonism, par l'auteur, p. 45, article « Original
Sin ».
5. La
mortalité, un bienfait. - L'homme dans son état mortel
est l'union d'un esprit préexistant avec un corps composé
d'éléments terrestres. Cette union d'esprit et de corps
marque un progrès de l'état non-incarné à
l'état incarné et est un avancement inestimable dans le
cours de la progression de l'âme. La pénalité
encourue par l'orgueilleux Lucifer et ses hordes rebelles pour leur
tentative de contrecarrer le but divin dans la question du libre
arbitre de l'homme, fut la condamnation de se voir refuser des corps
de chair. La naissance mortelle est un bienfait auquel seuls les
esprits qui gardèrent leur premier état sont éligibles
(voir Jude 6). Pour exprimer le terrible état de ceux qui sont
entièrement déchus parmi les hommes, de ceux qui se
sont enfoncés à de telles profondeurs dans le péché
qu'ils deviennent « fils de perdition », le
Seigneur a appliqué la malédiction extrême que
pour eux, il eût mieux valu qu'ils ne fussent jamais nés
(voir Matt. 26:24 ; D&A 76:32). La félicité de
l'avancement à l'état mortel réside dans les
possibilités de grandir qu'il implique. La mortalité
est l'école préparatoire pour l'éternité.
Son cours d'études est vaste et réclame tous nos
efforts. Dans ses laboratoires, nous, les élèves, nous
trouvons les errances qui vérifient et éprouvent en une
démonstration individuelle de précepte et de la
profession. La terre fut créée pour fonder et maintenir
cette école. Voir Vitality of Mormonism, par l'auteur, p.
236-239, articles « We Lived Before We Were Born »
et « Man is Eternal ».
6. Résultats
bienfaisants de la chute. - « Honore ton père et ta
mère ». Ce fut un des dix commandements spéciaux
donnés à Israël, pendant un grand déploiement
du pouvoir et de la gloire de Dieu sur le mont Sinaï. Au milieu
des siècles de ténèbres passés, ce
commandement paraît avoir perdu sa signification dans le monde
chrétien. Il ne semble pas se rendre compte que l'honneur est
dû aux premiers parents du genre humain. On lui a enseigné
pendant longtemps qu'Adam et Ève étaient de grands
transgresseurs et on s'est lamenté du fait qu'ils prirent du
fruit défendu et introduisirent la mort dans le monde. Il
n'est pas possible que la chute de l'homme fût un accident ou
un hasard, pas plus que ne le fut sa création. Si c'était
un accident, pourquoi Christ était-il préparé
dès avant la fondation du monde pour expier le péché
et pour ouvrir la voie à l'homme vers l'immortalité ?
La médiation du Christ fut une conséquence de la
chute. » (voir Actes 5:31)
« Sans
la chute, il n'y aurait pas eu de loi enfreinte et par conséquent,
rien dont on eût eu à se repentir ; et il n'aurait
pu y avoir de pardon pour les péchés sans l'expiation
du Christ. Le Livre de Mormon jette suffisamment de lumière
sur ce sujet :
« Et
maintenant voici, si Adam n'eût pas transgressé, il ne
serait pas tombé, mais il serait resté dans le jardin
d'Eden. et toutes les choses qui ont été créées
auraient dû rester dans l'état même où
elles se trouvaient après leur création ; et elles
auraient dû demeurer toujours, et ne pas avoir de fin. Ils
n'auraient pas eu d'enfants et seraient demeurés dans un état
d'innocence, sans ressentir de joie, car ils ne connaissaient aucune
misère, sans faire le bien, car ils ne connaissaient aucun
péché. » (2 Néphi 2:22-23), ... Nous,
les enfants d'Adam, n'avons aucun droit d'accuser le patriarche du
genre humain. Mais nous devrions plutôt nous réjouir
avec eux, de ce que par leur chute et par l'expiation de
Jésus-Christ, le chemin de la vie éternelle nous ait
été ouvert. » - A Compendium of the
Doctrines of the Gospel. F. D. Richard et J. A. Little.
7. La chute
prévue. - Le mormonisme accepte la doctrine de la chute et le
récit de la transgression en Eden, tel qu'il est exposé
dans la Genèse, mais il affirme que nul homme sauf Adam,
n'aura jamais à répondre de la désobéissance
d'Adam ; que l'humanité en général est
absolument absoute de la responsabilité de ce « péché
originel », et que chacun ne répondra que de ses
propres transgressions ; que la chute fut prévue par Dieu
- que c'était le moyen accepté par lequel la condition
nécessaire de la mortalité devait être inaugurée,
et qu'un Rédempteur avait été pourvu avant que
le monde fût ; que le salut général dans le
sens de la rédemption des effets de la chute, vient à
tous sans qu'ils le cherchent ; mais que le salut individuel ou
la délivrance des effets des péchés personnels,
doit être obtenue par chacun pour soi-même, par la foi et
les bonnes oeuvres, par la rédemption accomplie par
Jésus-Christ. - The Philosophy of Mormonism, par l'auteur.
8. La chute,
une dégénérescence physique. - Pour un traité
concis de ce sujet, voir Jesus the Christ, par l'auteur, p. 19 et 29.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Le libre
arbitre
L'Éternel
Dieu donna à Adam un commandement et prescrivit le châtiment
en cas de désobéissance - Gen. 2:16, 17.
Tu n'en
mangeras point, néanmoins tu peux choisir par toi-même,
car cela t'est donné - Moïse 3:17.
Et nous les
mettrons à l'épreuve pour voir s'ils feront tout ce que
le Seigneur, leur Dieu, leur commandera - Abraham 3:25.
Si tu fais
bien, tu relèveras ton visage [Si tu fais bien, ne
seras-tu pas accepté ? (version anglaise, ndt)] - Gen.
4:7.
Vois, je mets
aujourd'hui devant vous la bénédiction et la
malédiction - Deut. 11:26 ; voir aussi 30:15.
Si tu obéis
à la voix de l'Éternel, ton Dieu - Deut. 28:1 ;
voir aussi 1 Rois 3:14.
Choisissez
aujourd'hui qui vous voulez servir - Jos. 24:15.
Jusqu'à
quand clocherez-vous des deux côtés ? - 1 Rois 18:2
1.
La mort sera
préférable à la vie - Jér. 8:3.
Et le Seigneur
laissa l'homme libre d'agir par lui-même - 2 Néphi 2:16.
Les hommes
sont libres de choisir la voie de la mort éternelle ou celle
de la vie éternelle - 2 Néphi 10:23.
Malheur à
celui qui veut obéir à l'esprit mauvais - Mosiah 2:33.
Pour
recueillir le bonheur éternel ou le malheur éternel,
selon l'esprit auquel elles avaient voulu obéir - Alma
3:26-27.
Les hommes
placés dans un état où ils peuvent faire le bien
ou le mal, selon leur bon plaisir - Alma 12:3 1.
Même
ceux qui furent appelés dès la fondation du monde
étaient libres de choisir le bien ou le mal - Alma 13:3.
Dieu accorde
aux hommes selon leur désir... selon leur volonté... -
Alma 29:4.
Privilège
de l'homme de servir Dieu - Alma 30:9
Vous êtes
libres, il vous est permis d'agir par vous-même - Hélaman
14:30.
Adam était
libre d'agir par lui-même - D&A 29:35.
Un tiers des
armées du ciel se tourna vers le mal, à cause de son
libre arbitre - D&A 29:36.
La tentation
est nécessaire pour éprouver le libre arbitre de
l'homme - D&A 29:39.
Les hommes ont
le pouvoir, puisqu'ils sont libres d'agir par eux-mêmes - D&A
58:28 ; voir aussi 104:17.
Satan chercha
à détruire le libre arbitre des hommes - Moïse
4:3.
Il est donné
aux hommes de connaître le bien et le mal et, ainsi, de choisir
par eux-mêmes - Moïse 6:56.
Il faut qu'il
y ait de l'opposition en toutes choses - 2 Néphi 2:11, 15.
La
responsabilité de l'homme - Le jugement
Le péché
est la transgression de la loi - 1 Jean 3:4 voir aussi 5:17.
Pour tout cela
Dieu t'appellera en jugement - Ecc. 11:9 ; aussi 12:14.
L'Éternel
punit les crimes - Es. 26:21.
Il rendra à
chacun selon ses oeuvres - Es. 59:18.
Chacun mourra
pour sa propre iniquité - Jér. 31:30.
On vous jugera
du jugement dont vous jugez - Matt. 7:2.
Il
récompensera chacun selon ses oeuvres - Matt. 16:27.
Un jour fixé
pour juger le monde - Actes 17 - 31.
Ce qu'un homme
aura semé, il le moissonnera aussi - Gal. 6:7 voir aussi D&A
6:33.
Je viens
bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à
chacun selon ce qu'est son oeuvre - Apo. 22:12.
Il est
conforme à la justice de Dieu que les hommes soient jugés
selon leurs oeuvres - Alma 41:3 et 4.
Le châtiment,
préparé de leurs mains, retombera sur eux - 2 Néphi
13:11.
Pour être
jugés selon leurs oeuvres, bonnes ou mauvaises - 3 Néphi
26:4 ; aussi verset 5.
Ces paroles
qui sont celles qui les jugeront au dernier jour - 2 Néphi
25:18.
Tous
ressusciteront de la mort pour être jugés - Alma 11:41.
Ils doivent
être amenés devant Dieu pour être jugés
selon leurs oeuvres - 1 Néphi 15:33 ; aussi Alma 5:15 et
11:41.
Jugeant chaque
homme selon ses oeuvres - D&A 19:3.
Chaque homme
responsable de ses propres, péchés - D&A 101:78.
Le Seigneur
viendra, sa récompense sera avec lui et il récompensera
chaque homme - D&A 56:19.
Les justes et
les méchants seront séparés - D&A 29:27.
Pour
récompenser chaque homme selon ce que son oeuvre sera - D&A
101:65.
Ceux qui
gardent leur premier état recevront davantage - Abraham 3:26.
Satan
Et il fut
précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé
le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre - Apo.
12:9 ; voir aussi Luc 10:18.
Lucifer, fils
du Matin, sa mauvaise ambition et son destin - Es.14:12 et les
versets suivants ; voir aussi D&A 76:25-28.
Appelé
aussi Perdition ; et ceux qui pèchent au point d'être
exclus de la rédemption sont appelés fils de perdition
- D&A 76:26, 32, 43.
Il tenta Ève
et provoqua la chute - Gen. chap. 3 ; Moïse, chap. 4 D&A
29:40.
Pécheur
depuis le commencement - 1 Jean 3:8 ; Moïse 4:1-4
Père du
mensonge ; menteur depuis le commencement - Jean 8:44 -, D&A
93:25, 37 ; 2 Néphi 2:18.
Il tenta Caïn
et lui enseigna le meurtre - Moïse 5:16-24.
Il vint avec
d'autres qui se présentèrent devant le Seigneur - Job
1:6-12.
Tenta le
Christ - Matt. 4:1-11.
Poussa Judas
Iscariot à trahir le Christ - Jean 13:2.
Satan enchaîné
pendant le millenium - Apo. 20:1-3.
Sa fin est
décrétée - Apo. 20:7-10 ; voir aussi Matt.
25:41.
Déchu
des cieux et malheureux, il chercha le malheur de l'humanité -
2 Néphi 2:18, 27.
Celui qui
commet le péché est du diable - 1 Jean 3:8.
Résistez
au diable et il fuira loin de vous - Jaq. 4:7.
Votre
adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant
qui il dévorera - 1 Pi. 5:8.
Conduits selon
la volonté du diable, et réduits en sa captivité
- 2 Néphi 1:18.
Ce qui est mal
vient du diable - Moroni 7:12.
Satan désire
vous avoir - 3 Néphi 18:18.
Le diable
dominera sur son propre royaume - D&A 1:35.
Excite à
la contention sur des points de doctrine - D&A 10:63 ; voir
aussi 3 Néphi 11:28, 29.
Le diable fera
rage dans le cœur des hommes et les poussera à la
colère ; et il en pacifiera d'autres et les endormira
dans une sécurité charnelle - 2 Néphi 28:19-23.
La Chute
Tentation
d'Adam et d'Ève - Gen., chap. 3 ; Moïse, chap. 4 ;
D&A 29:40 ; voir aussi 2 Cor. 11:3.
C'est par un
homme que le péché est entré dans le monde -
Rom. 5:12, 18.
La chute avait
amené sur toute l'humanité une mort spirituelle aussi
bien qu'une mort temporelle - Alma 42:9.
Discours de
Léhi sur la chute et ses conséquences - 2 Néphi
2:14-27.
Par la chute
d'Adam, l'humanité devint un peuple déchu - Alma
12:20-24 ; voir aussi Hélaman 14:16.
Adam tomba
pour que les hommes fussent et les hommes sont pour avoir de la joie
- 2 Néphi 2:25.
La
résurrection vient à cause de la chute - 2 Néphi
9:6.
Le sang du
Christ expie pour ceux qui sont tombés par la transgression
d'Adam - Mosiah 3:11.
L'esprit de
chaque homme innocent au commencement - D&A 93:38.
Adam se
réjouit des bénédictions qui suivent sa
transgression - Moïse 5:10, 11.
C'est parce
qu'Adam est tombé que nous sommes ; et c'est par sa chute
que la mort vint - Moïse 6:48.
Et comme tous
meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ -
1 Cor. 15:21-22 ; voir aussi Rom. 5:11-19.
CHAPITRE
4 : L'EXPIATION ET LE SALUT
ARTICLE 3. -
Nous croyons que, grâce au sacrifice expiatoire du Christ, tout
le genre humain peut être sauvé en obéissant aux
lois et aux ordonnances de l'Évangile.
L'EXPIATION
L'expiation du
Christ est la doctrine principale que toutes les Églises qui
professent le christianisme enseignent. L'expression est tellement
commune, et le point essentiel de sa signification est admis de façon
si générale, que les définitions peuvent
paraître superflues ; néanmoins une importance
particulière s'attache à l'emploi du mot « expiation »
dans le sens théologique. La doctrine de l'Expiation comprend
la preuve du caractère divin du ministère terrestre du
Christ et la nature vicariale [1] du sacrifice préordonné
et volontaire que fut sa mort, prévue comme propitiation
efficace pour les péchés de l'humanité, devenant
ainsi le moyen d'obtenir le salut.
Le Nouveau
Testament, qui est considéré, à juste titre,
comme l'Écriture de la mission du Christ parmi les hommes, est
imprégné, d'un bout à l'autre, de la doctrine du
salut par l’œuvre expiatoire accomplie par le Sauveur ;
et pourtant, le mot expiation n'est employé qu'une fois dans
le livre ; et dans cet exemple unique, selon l'opinion de la
plupart des autorités bibliques, il est employé à
tort. L'exemple cité se trouve dans les paroles de Paul aux
saints de Rome : « Nous nous glorifions en Dieu par
notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous
avons [reçu l'expiation] » [2]. La note
marginale donne « réconciliation » au
lieu d'expiation et une forme apparentée du premier mot est
employée dans le verset précédent. Une tradition
logique qui mettrait l'anglais entièrement d'accord avec le
grec, rendrait le verset cité et celui qui le précède
immédiatement de cette façon - Car si, lorsque nous
étions ennemis, nous avons été réconciliés
avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant
réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Et
non seulement cela, mais nous nous glorifions en Dieu par notre
Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la
réconciliation [3]. On rencontre le terme « expiation »
à maintes reprises dans l'Ancien Testament et avec une
fréquence marquée dans trois des livres du Pentateuque,
l'Exode, le Lévitique et les Nombres ; et le sens dans
lequel il est employé est celui d'un sacrifice de
propitiation, ordinairement associé à la mort d'une
victime acceptable, grâce à laquelle la réconciliation
devait se faire entre Dieu et l'homme.
Et c'est là
la signification du sacrifice sauveur du Rédempteur, par
lequel il expia la transgression de la chute qui introduisit la mort
dans le monde, et fournit à l'homme le moyen prompt et
efficace de parvenir à l'immortalité par la
réconciliation avec Dieu.
La nature de
l'Expiation. - L'expiation accomplie par Jésus-Christ est la
suite nécessaire de la transgression d'Adam ; et, de même
que la prescience infinie de Dieu lui fit voir clairement la
transgression avant même qu'Adam, ne fût placé sur
la terre, de même la miséricorde du Père prépara
un Sauveur pour l'humanité avant que le monde ne fût
créé. Par la chute, Adam et Ève ont attiré
les conditions de la mortalité sur leurs descendants ;
c'est pourquoi, tous les êtres qui naissent de parents
terrestres sont sujets à la mort corporelle. La sentence de
bannissement de la présence de Dieu était de la nature
d'une mort spirituelle ; et ce châtiment, qui fut infligé
à nos premiers parents le jour de la transgression a suivi
aussi comme héritage commun de l'humanité. Comme ce
châtiment entra dans le monde par un acte individuel, il serait
manifestement injuste que tous en souffrissent. éternellement,
sans disposer d'aucun moyen de délivrance. C'est pour cela que
le sacrifice promis de Jésus-Christ fut ordonné comme
propitiation pour la violation de la loi afin de satisfaire
pleinement la Justice et donner à la Miséricorde libre
cours d'exercer son influence bienfaisante sur les âmes des
hommes [4].
Tous les
détails du plan glorieux, qui assure le salut de la famille
humaine, peuvent ne pas être à la portée de
l'intelligence de l'homme. Mais l'homme a appris, par ses essais
futiles de sonder les causes primaires des phénomènes
de la nature, que ses pouvoirs de compréhension sont limités ;
et il doit admettre que le fait de nier un effet parce qu'il est
incapable d'en élucider la cause équivaudrait à
abandonner ses prétentions à la raison et à
l'observation.
Aussi simple
que soit le plan de la rédemption dans ses lignes générales,
ses détails sont, de l'avis de tous, un mystère pour
l'esprit fini. Voici ce que le président John Taylor a écrit
à ce sujet : « Jésus a, d'une manière
mystérieuse et incompréhensible, assumé la
responsabilité qui aurait naturellement dû retomber sur
Adam, mais qui ne pouvait s'accomplir que par sa propre médiation,
et en prenant sur lui les peines des hommes, en assumant leurs
responsabilités, et en portant leurs transgressions ou péchés.
D'une manière pour nous incompréhensible et
inexplicable, il a porté le poids des péchés du
monde entier, non seulement d'Adam, mais de sa postérité ;
et, ce faisant, il a ouvert le royaume des cieux non seulement à
tous ceux qui croient et à tous ceux qui ont obéi à
la loi de Dieu, mais aussi à plus d'une moitié de la
famille humaine qui meurt avant de parvenir à maturité,
aussi bien qu'aux païens qui, étant morts sans loi,
ressusciteront sans loi grâce à sa médiation,
seront jugés sans loi et prendront ainsi part, selon leurs
capacités, leurs oeuvres et leur dignité, aux
bénédictions de son expiation » [5].
Aussi
incomplète que puisse être notre compréhension du
plan de rédemption par le sacrifice vicarial du Christ dans
tous ses détails, nous ne pouvons cependant pas le rejeter
sans être infidèles ; car c'est là la
doctrine fondamentale de toutes les Écritures, l'essence même
de l'esprit de prophétie et de révélation, la
plus remarquable de toutes les déclarations de Dieu à
l'homme.
L'Expiation
est un sacrifice vicarial. C'est, pour beaucoup, une source
d'étonnement sans bornes, que le sacrifice volontaire d'un
seul être puisse servir de moyen de rançon au reste des
hommes. En cela, comme en d'autres choses, les Écritures
peuvent être expliquées par l'esprit d'interprétation
scripturale. Les écrits sacrés des anciens temps, les
paroles inspirées des prophètes des derniers jours, les
traditions des hommes, les rites du sacrifice et même les
sacrilèges des idolâtries païennes, tout inclut la
notion d'expiation vicariale. Dieu n'a jamais refusé
l'offrande présentée par quelqu'un qui a
l'autorité, en faveur de ceux qui sont tout à fait
incapables de rendre le service requis eux-mêmes. Si le bouc
émissaire [6] et la victime de l'autel [7] chez
l'ancien Israël étaient offerts avec repentance et
contrition, ils étaient acceptés par le Seigneur en
expiation des péchés du peuple. Il est intéressant
de noter que si les cérémonies du sacrifice formaient
une partie si importante et si essentielle des lois mosaïques,
ces rites précédèrent de beaucoup
l'établissement d'Israël comme peuple distinct, car,
comme nous l'avons déjà montré, Adam offrit des
sacrifices sur l'autel. Le symbolisme de l'immolation d'animaux comme
prototype du grand sacrifice qui devait suivre sur le Calvaire fut
donc institué dès le commencement de l'histoire
humaine.
Les nombreux
genres de sacrifices prescrits par la loi mosaïque peuvent être
classés comme sanglants et non-sanglants. Seules les offrandes
de la première classe, où la mort était
infligée, étaient acceptables comme propitiation ou
expiation du péché, et la victime devait être
pure, saine et sans tache. De même, pour le grand sacrifice,
dont les effets devaient être infinis, seul un sujet innocent
pouvait être accepté. Le Christ avait le droit de
devenir le Sauveur, étant le seul être sans péché
sur terre, le Fils unique du Père, et, par-dessus tout, celui
qui fut ordonné dans les cieux pour être le Rédempteur
de l'humanité ; et bien que l'exercice de ce droit
comprit un sacrifice dont l'homme ne peut comprendre l'étendue,
cependant le Christ accomplit ce sacrifice volontairement et de plein
gré. Jusqu'au dernier moment, il eut le moyen de mettre fin
aux tortures de ses persécuteurs en utilisant ses pouvoirs
inhérents [8]. D'une certaine façon, bien que
cette façon puisse être inexplicable pour nous, le
Christ prit sur lui le lourd fardeau des péchés des
hommes. Le moyen employé peut être un mystère
pour notre intelligence limitée, mais le résultat est
notre salut.
Quelque chose
de l'agonie du Sauveur, quand il gémissait sous ce poids de
culpabilité qui devait être en soi cruel à
l'extrême pour lui, type de la pureté, nous est rapporté
par le Seigneur lui-même : « Car voici, moi,
Dieu, j'ai souffert ces choses pour tous, afin qu'ils ne souffrent
pas, s’ils se repentent ; mais s'ils ne veulent pas se
repentir, ils doivent souffrir tout comme moi ; et ces
souffrances m'ont fait trembler moi-même, moi, Dieu, le plus
grand de tous, à cause de la douleur, elles m'ont fait saigner
par chaque pore, m'ont torturé à la fois le corps et
l'esprit - m'ont fait souhaiter ne pas devoir boire à la coupe
amère, et m'ont fait reculer d'effroi - Néanmoins,
gloire soit au Père, j'ai bu à la coupe et j'ai terminé
tout ce que j'avais préparé pour les enfants des
hommes » [9]. On trouve d'autres exemples de la
validité du service vicarial dans les rites du baptême
pour les morts [10] enseigné à l'époque
apostolique et de nos jours, et dans l'institution d'autres
ordonnances du temple [11] à notre époque.
Le sacrifice
du Christ fut volontaire et inspiré par l'amour. - Nous avons
noté, en passant, que le Christ donna sa vie, volontairement
et de plein gré, pour la rédemption de l'humanité.
Au cours du conseil primitif dans les cieux, il s'était offert
comme victime du sacrifice expiatoire rendu nécessaire par la
transgression prévue du premier homme ; et le
libre-arbitre qu'il possédait et qu'il exerça au cours
de ce premier stade de sa mission salvatrice, il le conserva jusqu'à
la dernière minute du douloureux accomplissement du plan qu'il
avait accepté. Bien qu'il ait vécu sur terre comme
homme dans tous les détails qui nous intéressent dans
le respect que nous avons pour lui, l'exemple de piété
dans l'humanité, il ne faut cependant pas oublier que, bien
que né d'une mère mortelle, il fut engendré dans
la chair par un Père immortel ; en lui étaient
ainsi réunis la capacité de mourir et le pouvoir de
tenir la mort indéfiniment en suspens. Il donna sa vie ;
elle ne lui fut pas enlevée contre sa volonté. Notez la
signification de sa propre déclaration : Le Père
m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne
me l'ôte, mais je la donne de moi-même ; j'ai le
pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre » [12].
Une autre fois, Jésus témoigna de lui-même en ces
termes : « Car, comme le Père a la vie en
lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en
lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce
qu'il est Fils de l'Homme » [13]. Au milieu des
scènes tragiques de la trahison, alors que quelqu'un qui avait
professé être son disciple et son ami le donnait avec un
traître baiser à ses persécuteurs, et que Pierre
avec une impétuosité causée par son zèle
personnel, tirait l'épée et s'en servait pour le
défendre, le Maître dit : « Penses-tu
que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à
l'instant plus de douze légions d'anges ? Comment donc
s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il
doit en être ainsi ? » [14]. Et ainsi,
jusqu'à la dernière minute, jusqu'à
l'expiration, marquée par le cri de triomphe « Tout
est consommé ! », le Dieu incarné
tenait soumis en lui-même le pouvoir de contrecarrer ses
bourreaux, s'il l'avait voulu.
Le mobile qui
l'inspira et le soutint pendant toute sa mission, depuis le moment de
son ordination primitive jusqu'au moment de la consommation
victorieuse sur la croix, était double : premièrement,
le désir de faire la volonté de son Père en
accomplissant la rédemption de l'humanité ; en
second lieu, son amour des hommes, du bien-être et de l'avenir
desquels il avait assumé la charge. Loin de faire preuve du
moindre sentiment de vengeance contre ceux qui le mettaient à
mort, il montra de la compassion envers eux jusqu'à son
dernier soupir. Écoutez-le prier à haute voix, à
l'heure de son agonie extrême : « Père,
pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font ! » [15].
Et l'amour de Dieu n'est pas moindre, comme le prouve le fait qu'il
accepta l'offre de son Fils et qu'il permit à celui qu'il lui
plaisait d'appeler son Bien-aimé de souffrir comme seul un
Dieu peut souffrir : « Car Dieu a tant aimé le
monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit
en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle,
Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour
qu'il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par
lui » [16]. Plus loin, nous lisons les enseignements
de l'apôtre que le Seigneur aimait tant : « L'amour
de Dieu a été manifesté envers nous en ce que
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous
vivions par lui » [17].
L'Expiation
fut préordonnée et prédite. - Comme nous l'avons
déjà montré, le plan du Père d'ouvrir la
voie à la rédemption de l'humanité, puis de
laisser à tous les hommes l'exercice de leur libre arbitre,
fut adopté par le concile céleste après rejet du
plan de coercition de Lucifer. C'est déjà à
cette période reculée que Jésus fut désigné
comme médiateur pour tous les hommes, en réalité
« Jésus contracta une alliance avec son Père,
par laquelle il s'engageait à expier les péchés
du monde, et c'est ainsi que, comme il a été dit, il
devint « l'Agneau immolé dès avant la
fondation du monde » [18]. Des prophètes qui
vécurent des siècles avant l'époque de la
naissance du Christ rendirent témoignage de lui et de la
grande oeuvre qu'il avait été appelé à
accomplir. Il avait été permis à ces hommes de
Dieu de voir, au cours de visions prophétiques, un grand
nombre des scènes liées à la mission terrestre
du Sauveur, et ils rendirent solennellement témoignage de ces
manifestations. Le témoignage du Christ est l'esprit de
prophétie et, sans lui, nul ne peut prétendre, à
juste titre, à l'honneur d'être un prophète de
Dieu. Le désespoir qu'Adam éprouva au moment de la
chute se transforma en joie lorsque, par la révélation,
il prit connaissance du plan de rédemption qui devait être
exécuté par le Fils de Dieu dans la chair [19].
Énoch,
le juste, enseigna les mêmes vérités, qui lui
avaient été déclarées des cieux [20].
Ce témoignage fut rendu par Moïse [21], Job [22],
David [23], Zacharie [24], Ésaïe [25] et
Michée [26]. La même déclaration fut faite
par Jean-Baptiste dont le Seigneur dit qu'il était plus qu'un
prophète [27].
S'il y avait
le moindre doute quant à l'application de ces prophéties,
nous avons le témoignage concluant du Christ qu'elles se
rapportent à lui. Ce jour mémorable qui suivit
immédiatement sa résurrection, tandis qu'il marchait
incognito avec deux disciples sur le chemin d'Emmaüs, il leur
enseigna les prophéties qui avaient été écrites
concernant le Fils de Dieu, « et, commençant par
Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans
toutes les Écritures ce qui le concernait » [28].
Quelques heures après cet événement, le Seigneur
apparut aux onze à Jérusalem. « Il leur
ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Écritures. Et il
leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ
souffrirait... » [29], témoignant par là
qu'il avait exécuté un plan tracé préalablement.
Pierre, l'un des associés les plus intimes de Jésus sur
cette terre, parle de lui en ces termes : « ... un
agneau sans défaut et sans tache, prédestiné
avant la fondation du monde... » [30]. Dans son
épître aux Romains, Paul dit de Jésus-Christ que
« c'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à
être, pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de
montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les
péchés commis auparavant » [31]. Ce ne
sont là que quelques-unes des preuves bibliques de la
préordination du Christ ; les écrits de l'Ancien
et du Nouveau Testament abondent tous deux en preuves de l’œuvre
dont le Messie était chargé.
Ce qui
caractérise les prophètes du Livre de Mormon, c'est
leur manière directe de rendre témoignage au sujet du
Messie. À cause de sa foi, il fut accordé au frère
de Jared de contempler le Sauveur, vingt-deux siècles avant le
méridien des temps et de voir que l'homme avait été
créé à l'image du Seigneur, et il apprit en même
temps les desseins du Père [32], selon lesquels le Fils
devait revêtir la chair et demeurer sur la terre [33].
Notez la déclaration personnelle du Rédempteur
préordonné à ce prophète : « Voici,
je suis celui qui fut préparé depuis la fondation du
monde pour racheter mon peuple. Voici, je suis Jésus-Christ.
Je suis le Père et le Fils. En moi, toute l'humanité
aura la lumière, et cela éternellement, même ceux
qui croiront en mon nom ; et ils deviendront mes fils et mes
filles » [34].
Néphi
rapporte la prophétie de son père Léhi
concernant l'avènement futur du Fils dans la chair, son
baptême, sa mort et sa résurrection ; et cette
prophétie spécifie la date exacte de la naissance du
Sauveur, six cents ans après l'exode de Léhi de
Jérusalem. La mission de Jean-Baptiste est décrite, et
l'endroit du baptême est même désigné [35].
Peu de temps après la vision de Léhi, l'Esprit montra
les mêmes choses à Néphi et beaucoup d'autres
encore, dont il écrivit certaines mais dont il lui fut
interdit d'écrire la plus grande partie, étant donné
qu'un autre, l'apôtre Jean, avait été choisi pour
les écrire dans un livre qui ferait partie de la Bible. Mais
d'après le récit partiel de sa vision, nous apprenons
qu'il vit, à Nazareth, la Vierge Marie, tout d'abord seule et
peu après avec un enfant dans les bras ; et que celui qui
lui montrait la vision lui apprit que l'enfant était l'Agneau
de Dieu, le Fils du Père éternel. Alors Néphi
vit le Fils accomplissant son ministère parmi les enfants des
hommes, proclamant la parole, guérissant les malades, et
accomplissant d'autres grands miracles étonnants ; il vit
Jean, le prophète du désert, allant devant lui ;
il vit le Sauveur baptisé par Jean, et le Saint-Esprit
descendant sur lui, avec le signe visible de la colombe. Il vit alors
et prophétisa que douze apôtres suivraient le Sauveur
dans son ministère ; que le Fils serait pris et jugé
par les hommes et serait finalement mis à mort par eux.
Pénétrant l'avenir même au-delà de
l'époque de la crucifixion, Néphi vit la lutte du monde
contre les apôtres de l'Agneau et le triomphe final de la cause
de Dieu [36].
Jacob, le
frère de Néphi, prophétisa à ses frères
que le Christ apparaîtrait dans la chair parmi les Juifs et
qu'il serait battu de verges et crucifié [37]. Le roi
Benjamin éleva la voix pour soutenir le même témoignage
et prêcha à son peuple la juste condescendance de
Dieu [38]. Abinadi [39], Alma [40], Amulek [41]
et Samuel, le prophète lamanite [42] firent des
déclarations dans le même sens. L'accomplissement
littéral de ces prophéties est la preuve de leur
véracité. Les signes et les miracles qui devaient
indiquer la naissance [43] et la mort du Christ furent tous
réalisés [44] ; et après sa mort et
son ascension, le Sauveur se manifesta personnellement parmi les
Néphites, tandis que le Père le proclamait à la
multitude [45].
Les anciennes
Écritures déclarent donc clairement que le Christ vint
sur terre pour accomplir une oeuvre qui lui avait été
confiée au préalable. Il vécut, souffrit et
mourut conformément à un plan qui avait été
conçu, en toute justice, avant même que le monde fût,
pour la rédemption des enfants d'Adam. La parole de la
révélation des derniers jours par laquelle le Fils
s'est proclamé l'Alpha et l'Oméga, le commencement et
la fin, l'Avocat de l'homme auprès du Père, le
Rédempteur universel, est également importante et
explicite [46]. Considérez une seule citation de parmi
les nombreuses révélations reçues à notre
époque au sujet du Christ : « Ecoutez la voix
du Seigneur votre Dieu, l'Alpha et l'Oméga, le commencement et
la fin, et dont la course est une ronde éternelle, toujours la
même, aujourd'hui aussi bien qu'hier et à jamais. Je
suis Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui fut crucifié
pour les péchés du monde, afin que tous ceux qui
croient en mon nom puissent devenir les fils de Dieu, même un
en moi comme je suis un dans le Père et comme le Père
est un en moi, afin que nous puissions être un » [47].
La portée
de l'Expiation est universelle et s'applique identiquement à
tous les descendants d'Adam. Même l'incroyant, le païen,
et l'enfant qui meurt avant d'atteindre l'âge de discernement,
sont tous rachetés, par le sacrifice expiatoire du Sauveur,
des conséquences individuelles de la chute [48]. Il est
prouvé par les Écritures que la résurrection du
corps est l'une des victoires que le Christ a remportées grâce
à son sacrifice expiatoire. Il a, lui-même, proclamé
la vérité éternelle : « Je suis
la résurrection et la vie » [49]. Et il fut le
premier de tous les hommes à se lever de la tombe à
l'immortalité - « les prémices de ceux qui
sont morts » [50]. Les Écritures ne laissent
aucun doute quant au fait que la résurrection sera
universelle. Le Seigneur annonça à ses apôtres le
commencement de cette oeuvre de délivrance du tombeau. Écoutez
ses propres paroles : « Ne vous étonnez pas de
cela ; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les
sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront
fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le
mal ressusciteront pour le jugement » [51]. Ou bien,
comme la dernière partie de cette déclaration a été
rendue par inspiration à notre époque, « ceux
qui ont fait le bien pour la résurrection des justes, et ceux
qui ont fait le mal pour la résurrection des injustes » [52].
Paul prêcha
la doctrine de la résurrection universelle : Il y aura
une résurrection des justes et des injustes » [53].
Une autre fois, il écrivit : « Et comme tous
meurent en Adam, de même tous revivront en Christ » [54].
Jean le Révélateur rend témoignage de la vision
qu'il eut de l'avenir : « Et je vis les morts, les
grands et les petits, qui se tenaient devant le trône... La mer
rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour
des morts rendirent les morts qui étaient en eux » [55].
Ainsi, il est clair que l'effet de l'Expiation, dans la mesure où
elle s'applique à la victoire sur la mort temporelle ou
corporelle, embrasse le genre humain tout entier. Il est également
clair que la délivrance de la mort spirituelle, celle-ci étant
le bannissement de la présence de Dieu, est offerte à
tous ; de sorte que si un homme perd son salut, il ne peut
imputer cette perte qu'à lui-même et ne sera en aucune
manière l'effet inéluctable de la transgression d'Adam.
Le fait que le don de la rédemption par Jésus-Christ
est accordé gratuitement à tous les hommes, a été
enseigné de façon bien nette par les apôtres
d'autrefois. C'est ainsi que Paul nous dit : « Ainsi
donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les
hommes, de même par un seul acte de justice la justification
qui donne la vie s'étend à tous les hommes » [56].
Et plus loin : « Car il y a un seul Dieu, et aussi un
seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ
homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour
tous » [57]. Jean parla du sacrifice du Rédempteur
en ces termes : « Il est lui-même une victime
expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les
nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » [58].
Les mêmes
vérités furent enseignées parmi les Néphites.
Benjamin, le roi intègre, prêcha « l'expiation
préparée dès la fondation du monde, pour tous
les hommes qui aient jamais été depuis la chute d'Adam
ou qui sont ou qui seront jamais, même jusqu'à la fin du
monde » [59]. Dans la révélation
moderne, nous lisons que le Christ est venu dans ce monde pour
souffrir et mourir : « Pour que tous ceux que le Père
a mis en son pouvoir et a faits par lui puissent être sauvés
par son intermédiaire » [60].
Mais outre
cette application universelle de l'Expiation, par laquelle tous les
hommes sont rachetés des effets de la transgression d'Adam en
ce qui concerne à la fois la mort corporelle et le péché
hérité, ce même grand sacrifice s'applique
également en tant que moyen de propitiation pour les péchés
individuels par la foi et les bonnes oeuvres du pécheur. Ce
double effet de l'Expiation est impliqué dans l'article de
notre foi que nous sommes en train d'examiner. Le premier effet est
d'assurer à tous les hommes, de façon égale,
l'exemption du châtiment de la chute, pourvoyant ainsi un plan
de salut général. Le second effet est d'ouvrir la voie
au salut Individuel, grâce auquel les hommes peuvent obtenir la
rémission de leurs péchés personnels. Comme ces
péchés sont le résultat d'actes individuels il
n'est que juste qu'ils soient pardonnés à la condition
que l'individu qui les a commis se soumette à ce qui est
prescrit, c'est-à-dire « l'obéissance aux
lois et aux ordonnances de l'Évangile ».
L'effet
général de l'Expiation, dans la mesure où il
s'applique à tous ceux qui sont arrivés à l'âge
de responsabilité et de jugement, a été démontré
par les Écritures déjà citées. Il
convient que nous accordions maintenant notre attention à son
application aux enfants. L'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours enseigne, et c'est là une doctrine
fondée sur la raison, la justice et les Écritures, que
tous les enfants sont innocents devant Dieu et que, jusqu'à ce
qu'ils atteignent un âge de responsabilité personnelle,
le baptême n'est ni requis ni indiqué pour eux ;
que, en résumé, ils sont sauvés par l'expiation
du Christ. Dans une certaine mesure, les enfants naissent héritiers
de la bonne ou de la mauvaise nature de leurs parents. Les effets de
l'hérédité sont chose admise. Les bonnes et les
mauvaises inclinations, les bénédictions et les
malédictions sont transmises de génération en
génération. Dans cet ordre divinement établi
dont la justice apparaît clairement à la lumière
de la connaissance révélée sur l'état
prémortel des esprits des hommes, les enfants d'Adam sont
héritiers naturels des maux de la mortalité. Mais,
grâce à l'expiation du Christ, ils sont tous rachetés
de la malédiction de cet état déchu. La dette
qui leur est léguée est payée pour eux et ainsi
ils sont libres. Les enfants qui meurent avant d'avoir atteint l'âge
auquel ils sont responsables de leurs actes, sont innocents aux yeux
de Dieu, en dépit du fait qu'ils sont issus de transgresseurs.
Nous lisons dans le Livre de Mormon : « Les petits
enfants ne peuvent se repentir ; c'est donc une affreuse impiété
de nier les pures miséricordes de Dieu à leur égard,
car ils sont tous vivants en lui, à cause de sa miséricorde...
Car sache que tous les petits enfants sont vivants dans le Christ, de
même que tous ceux qui n'ont pas la loi. Car le pouvoir de la
rédemption embrasse tous ceux qui n'ont pas de loi » [61].
Le prophète
Mormon, écrivant à son fils Moroni, exprima, en ces
termes, sa conviction de l'innocence des enfants : « Écoute
les paroles du Christ, ton Rédempteur, ton Seigneur et ton
Dieu. Voici, je suis venu au monde, non pas pour appeler les justes,
mais les pécheurs au repentir. Ce ne sont pas ceux qui ont la
santé qui ont besoin du médecin, mais ce sont ceux qui
sont malades ; c'est pourquoi les petits enfants ont la santé,
car ils sont incapables de commettre le péché ; et
la malédiction d'Adam leur est enlevée en moi, de sorte
qu'elle n'a aucun pouvoir sur eux... Voici, je te dis que tu
enseigneras cette chose - le repentir et le baptême à
ceux qui sont responsables et capables de commettre le péché ;
oui, enseigne aux parents qu'il faut qu'ils se repentent et qu'ils
soient baptisés, et qu'ils s'humilient pour devenir comme
leurs petits enfants, et ils seront tous sauvés avec leurs
petits enfants ; et leurs petits enfants n'ont besoin ni de
repentir ni de baptême. Voici, le baptême est pour la
repentance, pour l'accomplissement des commandements, pour la
rémission des péchés. Mais les petits enfants
sont vivants dans le Christ même depuis la fondation du
monde » [62].
Dans une
révélation reçue par l'intermédiaire du
prophète Joseph Smith, le Seigneur a dit : « Mais
voici, je vous dis que les petits enfants sont rachetés depuis
la fondation du monde par l'entremise de mon Fils unique ; c'est
pourquoi ils ne peuvent pécher, car le pouvoir de tenter les
petits enfants n'est donné à Satan que lorsqu'ils
commencent à devenir responsables devant moi » [63].
Le président John Taylor, après avoir cité des
exemples de l'affection du Christ pour les petits enfants et des
preuves de ce que le ciel les considère être dans un
état d'innocence, déclare : « Sans la
transgression d'Adam, ces enfants n'auraient pas pu exister. Grâce
à l'Expiation, ils sont placés dans un état de
salut sans aucune action de leur part. Selon l'opinion des
statisticiens, cela représenterait plus de la moitié de
la famille humaine qui pourrait attribuer son salut uniquement à
la médiation et à l'expiation du Sauveur » [64].
L'effet
individuel de l'Expiation donne à toute âme le moyen
d'obtenir l'absolution des effets des péchés
personnels, grâce à la médiation du Christ. Mais
cette intercession salvatrice doit être invoquée par
l'effort individuel qui se manifeste par la foi, la repentance et la
persévérance dans les oeuvres de justice. Les lois sous
lesquelles le salut individuel peut s'obtenir ont été
prescrites par le Christ, qui possède le droit de déterminer
comment les bénédictions rendues possibles par son
sacrifice doivent être administrées. Tous les hommes ont
besoin de la médiation du Sauveur, car tous sont
transgresseurs. Ce sont là les enseignements des apôtres
d'autrefois : « Car tous ont péché et
sont privés de la gloire de Dieu » [65]. Et
aussi : « Si nous disons que nous n'avons pas de
péché, nous nous séduisons nous-mêmes et
la vérité n'est point en nous » [66].
Bien que la bénédiction que constitue le rachat des
péchés individuels soit à la disposition et à
la portée de tous, elle s'obtient néanmoins par
l'effort personnel ; ce fait est proclamé aussi
clairement que cette autre vérité : l'humanité
est sauvée sans conditions de la mort qui résulta de la
chute. Il y a un jugement préparé pour tous et tous
seront jugés selon leurs oeuvres. Le libre arbitre de l'homme
lui permet de choisir ou de rejeter, de suivre le sentier de la vie
ou le chemin qui mène à la destruction. C'est pourquoi,
il n'est que juste qu'il soit appelé à rendre compte de
l'exercice de son pouvoir de choisir et à subir les
conséquences de ses actes.
D’où
la justice de la doctrine scripturale que l'individu n'obtient le
salut que par l'obéissance. « Il est devenu, pour
tous ceux qui lui obéissent, l'auteur d'un salut
éternel » [67] est-il dit du Christ. Et, plus
loin, Dieu « rendra à chacun selon ses oeuvres
réservant la vie éternelle à ceux qui, par la
persévérance à bien faire, cherchent l'honneur,
la gloire et l'immortalité ; mais l'irritation et la
colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles
à la vérité et obéissent à
l'injustice ; tribulation et angoisse sur toute âme qui
fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec !
Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif
premièrement, puis pour le Grec ! Car, devant Dieu, il
n'y a point d'acception de personnes » [68]. On peut
ajouter à cela les paroles prononcées par le Sauveur
ressuscité : « Celui qui croira et qui sera
baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera
condamné » [69].
Considérez,
en outre, la prophétie que le roi Benjamin proclama à
la multitude néphite : Le sang du Christ « expie
les péchés de ceux qui sont tombés par la
transgression d'Adam, sont morts sans avoir connu la volonté
de Dieu ou ont péché par ignorance. Mais malheur,
malheur à celui qui sait qu'il se rebelle contre Dieu !
Car le salut n'est pas pour lui, ou ses pareils, à moins qu'il
rie se repente et ait foi au Seigneur Jésus-Christ » [70].
Mais à
quoi bon multiplier les citations scripturales alors que la teneur
entière de l'Écriture sainte soutient cette doctrine ?
Sans le Christ personne ne peut être sauvé et le salut
donné au prix des souffrances et de la mort corporelle du
Christ n'est offert qu'à certaines conditions bien définies,
que l'on peut résumer en ces termes : e l'obéissance
aux lois et aux ordonnances de l'Évangile ».
Le salut et
l'exaltation. - Un certain degré de salut sera accordé
à ceux qui n'y auront pas perdu droit. L'exaltation n'est
accordée qu'à ceux-là seuls qui auront mérité,
par leurs efforts et leur justice, les libéralités
miséricordieuses de Dieu par lesquelles elle est accordée.
Parmi ceux qui seront sauvés, tous ne seront pas exaltés
aux plus grandes gloires ; les récompenses ne seront pas
accordées en dépit de la justice ; les châtiments
ne seront pas infligés sans miséricorde. Personne ne
peut être admis dans quelque ordre de gloire que ce soit, ou en
d'autres termes, personne ne peut être sauvé avant que
la justice n'ait été satisfaite pour la transgression
de la loi. Notre croyance en l'application universelle de l'Expiation
n'implique nullement que nous supposons que toute l'humanité
sera sauvée avec des investitures égales de gloire et
de pouvoir. Dans le royaume de Dieu, il y a de nombreux degrés
ou gradations préparés pour ceux qui en sont dignes. Il
y a de nombreuses demeures dans la maison de notre Père, où
ne sont admis que ceux qui sont préparés. La fausse
supposition, basée sur des dogmes sectaires que, dans
l'au-delà, il n'y aura que deux lieux ou états pour les
âmes des hommes -le ciel et l'enfer, avec la même gloire
dans toutes les parties de l'un et les mêmes terreurs partout
dans l'autre - est insoutenable à la lumière de la
révélation divine. Grâce à la parole
directe du Seigneur, nous apprenons qu'il existe divers royaumes de
gloire.
Les degrés
de gloire. - Les révélations de Dieu ont défini
les royaumes ou degrés de gloire des principaux suivants
préparés par le Christ pour les enfants des hommes.
1. La gloire
céleste [71] - en est qui se sont efforcés d'obéir
à tous les commandements divins, qui ont accepté le
témoignage du Christ, obéi aux « lois et aux
ordonnances de l'Évangile » et reçu le
Saint-Esprit ; ce sont ceux qui ont vaincu le mal par les bonnes
oeuvres et qui, par conséquent, ont droit à la plus
haute gloire ; ce sont ceux qui appartiennent à l'Église
du Premier-né, à qui le Père a donné
toutes choses ; ils deviennent prêtres et rois du
Très-Haut, selon l'ordre de Melchisédek ; ils
possèdent des corps célestes, « dont la
gloire est celle du soleil, même la gloire de Dieu, la plus
haute de toutes, gloire dont il est écrit que le soleil du
firmament en est le type » ; ils sont admis parmi les
glorifiés et couronnés d'exaltation dans le royaume
céleste.
2. La gloire
terrestre [72] - Nous lisons que d'autres reçoivent une
gloire d'un second ordre, différente de la plus haute comme
« la lune diffère du soleil » dans le
firmament. Ce sont ceux qui, quoique honorables, ne se sont pas
conformés aux conditions requises pour l'exaltation, qui ont
été aveuglés par les artifices des hommes et
incapables d'accepter les lois supérieures de Dieu et de s'y
conformer. Ils ne « sont pas vaillants dans le témoignage
de Jésus », c'est pourquoi ils n'ont pas droit à
la plénitude de la gloire.
3. La gloire
téleste [73] - Il existe un autre degré, différent
des ordres plus élevés comme les étoiles
diffèrent des astres plus brillants du firmament. C'est pour
ceux qui n'ont pas accepté le témoignage du Christ,
mais qui, néanmoins, n'ont pas nié le Saint-Esprit, qui
ont mené une vie qui les exempte des châtiments les plus
sévères, mais dont la rédemption est remise
jusqu'à la dernière résurrection. Il y a, dans
le monde téleste, d'innombrables degrés, comparables à
la lumière variée des étoiles [74].
Cependant tous ceux qui reçoivent de n'importe lequel de ces
ordres de gloire seront enfin sauvés, et Satan n'en pourra
finalement réclamer aucun. Même la gloire téleste
surpasse toute compréhension, « et nul ne la
connaît, si ce n'est celui à qui Dieu l'a
révélée » [75]. Restent ceux qui
ont perdu tout droit à la miséricorde immédiate
de Dieu et dont les actions les mettent au rang de Perdition et de
ses anges [76].
[1] Selon le
sens originel du latin vicarlus : qui tient la place d'un autre,
substitué à un autre.
[2] Rom. 5:11.
[3] Ce qui
précède ne vaut que pour la Version du Roi Jacques
employée par J'auteur. Nous avons employé la Version
Segond pour la traduction en substituant, entre crochets, la
traduction de l'anglais au texte français là où
la version anglaise diffère de la version française.
Les mots expiation, expiatoire sont employés un nombre limité
de fois dans la version Segond, ndt. Rom. 5:10, 11 ; voir la
Revised Version.
[4] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[5] John
Taylor, Mediation and Atonernent, p. 148, 149 ; voir aussi note
5, à la fin du chapitre.
[6] Voir Lév.
16:20-22.
[7] Voir Lév.
chap. 4.
[8] Voir Matt.
26:53, 54 ; Jean 10:17, 18.
[9] D&A
19:16-19 ; voir Jesus the Christ, p. 610-614.
[10] Voir 1
Cor.15:29 ; voir aussi chap. 7 du présent ouvrage
[11] Voir D&A
127:4-9 ; sec. 128
[12] Jean
10:17, 18 ; voir Jésus the Christ, p. 22, 23, 81, 418.
[13] Jean
5:26,27.
[14] Matt.
26:53, 54.
[15] Luc
23:34.
[16] Jean
3:16, 17.
[17] 1 Jean
4:9 ; voir aussi Jesus the Christ, chaps. 2, 3.
[18] John
Taylor, dans Mediation and Atonement, p. 97 ; voir aussi note 4,
à la fin du chapitre.
[19] Voir PGP,
Moïse 5:9-11 ; voir aussi note 6, à la fin du
chapitre.
[20] Voir PGP,
Moïse 6:51-68.
[21] Voir
Deut. 18:15, 17-19.
[22] Voir Job
19:25-27.
[23] Voir Ps.
2.
[24] Voir
Zach. 9:9 ; 12:10 ; 13:6.
[25] Voir Es.
7:14 ; 9:6, 7.
[26] Voir
Mich. 5:2.
[27] Voir
Matt. 3:11.
[28] Voir Luc
24:27.
[29] Luc
24:45, 46 ; voir Jesus the Christ, p. 685-690.
[30] 1
pi.1:19, 20.
[31] Rom.
3:25.
[32] Voir Rom.
16:25, 26 ; Eph. 3:9-11 ; Col. 1 24-26 ; 2 Tim.
1:8-10 ; Ti 1:2, 3 ; Apo. 13:8.
[33] Voir
Éther 3:13, 14 ; 13 10, 11.
[34] Éther
3:14 ; Iire aussi 8-16 ; voir note 11. à la fin du
chapitre 2.
[35] Voir 1
Néphi 10:3-11.
[36] Voir 1
Néphi 11:14-35 ; voir aussi 2 Néphi 2:3-21 ;
25 20-27 ; 26:24.
[37] Voir 2
Néphi 6:8-10 ; 9:5, 6.
[38] Voir
Mosiah 3 5-27 ; 4 1-8.
[39] Voir
Mosiah 15:6-9 ; chap. 16.
[40] Voir Alma
7:9-14.
[41] Voir Alma
11:36-44.
[42] Voir
Hélaman 14:2-8.
[43] Voir
Hélaman 14:2-5, 20-27.
[44] Voir 3
Néphi 1:5-21 ; 8:3-25.
[45] Voir 3
Néphi 11:1-17 ; voir aussi Jesus the Christ, chap. 39.
[46] Voir D&A
6:21 ; 14 9 ; 18:10-12 ; 19:1, 2, 24 ; 21:9 ;
1-9:1 ; 34:1-3 ; 35:1, 2 ; 38:1-5 ; 39:1-3 ;
45:3-5 ; 46:13, 14 ; 76:1-4, 12-14, 19-24, 68, 69 ;
93:1-17, 38.
[47] D&A
35 1, 2.
[48] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[49] Jean
11:25.
[50] 1 Cor.
15:20 voir Actes 26:23.
[51] Jean
5:28, 29.
[52] D&A
76:17.
[53] Actes
24:15.
[54] 1 Cor.
15:22.
[55] Apo.
20:12, 13.
[56] Rom. 5:18
[57] Tim 2:5,
6.
[58]1 Jean
2:2.
[59] Mosiah
4:7.
[60] D&A
76:42.
[61] Moroni
8:19-22.
[62] Moroni
8:8-12.
[63] D&A
29:46, 47.
[64] Mediation
and Afonement, p. 148 ; voir aussi note 3, à la fin du
chapitre.
[65] Rom.
3:23.
[66] 1 Jean
1:8
[67] Héb.
5:9.
[68] Rom.
2:6-11.
[69] Marc
16:16.
[70] Mosiah
3:11, 12.
[71] Voir D&A
76:50-70 ; 92-96.
[72] Voir D&A
76:71-80, 87, 91, 97.
[73] Voir D&A
76:81-86, 88-90, 98-106, 109-112.
[74] Voir D&A
76:81-86, 98.
[75] D&A
76:89-90.
[76] Voir
chap. 3, le paragraphe intitulé « Le châtiment
des péchés » et chap. 22, le paragraphe
intitulé « Les fils de perdition ».
NOTES DU
CHAPITRE 4
1. L'Expiation
d'accord avec la loi divine. - Nous n'avons appris que peu de choses
sur les lois éternelles qui opèrent dans les cieux ;
mais il est hors de doute que les buts de Dieu sont accomplis au
moyen de la loi et par elle. Il ne peut y avoir aucune irrégularité,
inconséquence, arbitraire ou caprice dans ses actions, car
cela signifierait injustice. C'est pourquoi, l'Expiation doit avoir
été effectuée en accord avec la loi. La vie
d'abnégation, l'agonie indescriptible et la mort volontaire de
celui qui avait la vie en lui-même, avec le pouvoir d'arrêter
ses bourreaux à n'importe quel stade et que nul ne pouvait
immoler jusqu'à ce qu'il le permît, doit avoir constitué
l'obéissance à la loi éternelle de la justice,
de la propitiation et de l'expiation par lesquelles la victoire sur
le péché et la mort pouvait être et a été
remportée. Au moyen de la vie mortelle et de la mort
sacrificatoire de notre Seigneur Jésus-Christ, les exigences
de la justice ont été pleinement satisfaites, et la
voie est ouverte à l'administration légitime de la
miséricorde en ce qui concerne les effets de la chute. Le
péché, suivi de la mort, vint dans le monde par la
transgression d'un seul homme. La conséquence de la mortalité
sur la postérité de cet homme, avec tous ses éléments
d'un état déchu, est naturelle, disons-nous, parce que
nous croyons connaître quelque chose sur l'hérédité.
Est-il vraiment plus naturel que la transgression d'un homme soit
d'un effet universel, que le sacrifice rédempteur et sauveur
d'un autre entièrement rempli de pouvoir et qualifié
pour l’œuvre de l'Expiation, résulte en une
bénédiction universelle ? Les anciens apôtres
furent formels dans leur réponse. Paul parla ainsi :
« Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation
a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice
la justification qui donne la vie s'étend à tous les
hommes » (Rom. 5:18). Et plus loin : « Car
il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et
les hommes, Jésus-Christ homme, qui s'est donné
lui-même en rançon pour tous » (1 Tim. 2:5,
6). - De Vitality of Mormonism, de l'auteur, article « Philosophy
of the Atonement », p. 58, auquel le lecteur est renvoyé.
2. La
rédemption de la chute, universelle et inconditionnelle. -
« Nous croyons que par les souffrances, la mort
et l'expiation de Jésus-Christ, toute l'humanité,
sans exception, doit être complètement et entièrement
sauvée, autant le corps que l'esprit, de la malédiction
et du bannissement sans fin auxquels elle a été
consignée par la transgression d'Adam ; et que ce salut
et cette rédemption universels de toute la famille humaine de
la pénalité sans fin pour le péché
originel, sont effectués sans condition aucune de sa part ;
c'est-à-dire que les hommes n'ont pas à croire ou à
se repentir, ou à être baptisés ou à faire
n'importe quelle autre chose afin d'être rachetés de
cette pénalité ; car, qu'ils croient ou ne croient
pas, qu'ils se repentent ou restent impénitents, qu'ils soient
baptisés ou non, qu'ils gardent les commandements ou les
enfreignent, qu'ils soient justes ou mauvais, cela ne fait aucune
différence au point de vue de leur rédemption, autant
de l'âme que du corps, de la pénalité pour la
transgression d'Adam. L'homme le plus juste qui ait jamais vécu
sur la terre et la plus grande canaille de toute la famille humaine
furent placés tous deux sous la même malédiction
sans transgression ou action de leur part et tous deux auront de même
la rédemption de cette malédiction, sans aucune action.
et sans aucune condition de leur part. » - Orson Pratt
dans Remarkable Visions.
3. Le Christ,
l'auteur de notre salut. - Le président John Taylor dit de la
mort du Christ qu'elle est un sacrifice expiatoire et il ajoute :
« Le Sauveur devient ainsi maître de la situation -
la dette est payée, la rédemption est faite, l'alliance
accomplie, la justice satisfaite, la volonté de Dieu exécutée,
et tous les pouvoirs sont maintenant remis entre les mains du Fils de
Dieu - le pouvoir de la résurrection, le pouvoir de la
rédemption, le pouvoir du salut, le pouvoir de décréter
des lois pour l'exécution et l'accomplissement de ce
dessein... Le plan, l'arrangement, l'accord, l'alliance furent faits,
proposés et acceptés avant la fondation du monde, ils
furent préfigurés par les sacrifices et furent
effectués et consommés sur la croix. D'où, étant
le Médiateur entre Dieu et l'homme, il devient, de droit, le
dictateur et le directeur, sur la terre et dans les cieux, des
vivants et des morts, pour le passé, le présent et
l'avenir de l'homme, ainsi que de cette terre ou des cieux, pour le
temps ou pour l'éternité, le chef de notre salut,
l'apôtre et le grand-prêtre de notre profession, le
Seigneur et Donneur de la vie. » - Mediation and
Atonement, John Taylor, p.171.
4. L'Expiation
inaugurée par le Christ. - « L'apôtre Paul
résume d'une manière parfaite les résultats de
la mort et de la résurrection du Christ : « Mais
maintenant Christ est ressuscité des morts, il est les
prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est
venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la
résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même
tous revivront en Christ » (1 Cor. 15:20-22). C'est-à-dire
que, la mort étant venue sur tous les hommes par la
désobéissance d'Adam, ainsi tous les hommes devront
ressusciter à l'immortalité et à la vie
éternelle par la mort et la résurrection du Christ.
Paul dit aussi que « le dernier ennemi qui sera détruit,
c'est la mort » (verset 26). Jean le Révélateur
déclare qu'il vit la mort et l'enfer jetés dans le lac
de feu (Apo. 20:14). L'expiation accomplie par Jésus-Christ
signifie de plus qu'il a ouvert la voie à l'homme vers la
rédemption de ses propres péchés, par la foi
dans les souffrances, la mort et la résurrection du Christ.
L'apôtre
Paul exprime bien ceci : « Car tous ont péché
et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement
justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption
qui est en Jésus-Christ. C'est lui que Dieu a destiné
par son sang à être pour ceux qui croiraient, victime
propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé
impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa
patience » (Rom. 3:23-26). Ces passages prouvent que la
rédemption de la mort par les souffrances du Christ, est pour
tous les hommes, pour les justes comme pour les méchants, pour
cette terre et pour toutes les choses créées sur elle.
La teneur complète des Écritures nous assure que, bien
qu'ils soient assurés de ressusciter de la mort sans égard
à leurs actes personnels, ils seront néanmoins
récompensés pour leurs oeuvres, qu'elles soient bonnes
ou mauvaises, et que la rédemption des péchés
personnels peut seulement s'obtenir par l'obéissance aux lois
de l'Évangile et une vie de bonnes oeuvres. La transgression
d'Adam étant infinie dans ses conséquences, ces
conséquences ne peuvent être évitées que
par une expiation infinie. » - Compendium, de F. D.
Richards et J. A. Little, p. 8, 9.
5. L'Expiation
nécessaire. - « Dans l'économie de Dieu et
le Plan proposé pu le Tout-Puissant, il fut prévu que
l’homme serait placé sous un loi apparemment simple en
elle-même, cependant, l’épreuve de cette loi était
grosse des plus graves conséquences. L’observation de
cette loi assurait la vie éternelle, et la pénalité
de l’infraction pour cette loi était la mort…Si
la loi n’avait pas été enfreinte, l’homme
aurait vécu, mais l’homme vivant ainsi aurait-il été
capable de perpétuer son espèce et aurait-il pu ainsi
accomplir le dessein de Dieu en préparant des tabernacles pour
les esprits qui avaient été créés dans le
monde des esprits ? Et de plus, aurait-il pu y avoir la
nécessité d'un médiateur qui devait agir comme
propitiation pour la violation de cette loi, qui, d'après les
circonstances, semblait destinée à être violée ;
ou la perpétuité et l'accroissement éternels de
l'homme auraient-ils continué et sa haute exaltation à
la Divinité aurait-elle été accomplie sans
l'expiation propitiatoire et le sacrifice du Fils de Dieu ? »
- Mediation and Atonement, John Taylor, p. 128, 129.
6. La
nécessité d'un Rédempteur. - Pour un traité
particulier de ce sujet, voir Jesus le Christ, par l'auteur, p.
17-31.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
L'Expiation
accomplie par Jésus-Christ
La mort
sacrificatoire du Christ préfigurée par les sacrifices
sur l'autel sous la loi de Moïse : Car c'est le sang qui
fera l'expiation pour l'âme - Lév. 17:11 (version
anglaise du roi Jacques, ndt).
Pour les
péchés du peuple, sacrifices sanglants d'animaux devant
le Seigneur - Lév. chap. 4 ; voir aussi 5:5-10.
Ordre à
Adam d'offrir les premiers-nés du troupeau, en symbole du
sacrifice du Fils unique - PGP, Moise 5:5-8 ; voir aussi verset
26.
La vierge
deviendra enceinte, elle enfantera un fils et elle lui donnera le nom
d'Emmanuel - Es. 7:14 ; voir aussi Matt. 1:21-23. L
a vie et
l’œuvre du Sauveur prédites - Es. 53:3-12. Mon
Fils unique est et sera le Sauveur - Moïse 1:6.
Le plan de
salut par tous les hommes par le sang de mon Fils unique - Moïse
6:62.
Le Fils unique
préparé avant la fondation du monde - Moïse 5:57.
Le Fils de
Dieu a expié le péché originel - Moïse
6:54.
Doit être
purifié par le sang, même celui du Fils unique - Moïse
6:59.
Jésus-Christ
qui s'est donné en rançon pour tous - Matt. 20:28, voir
aussi 1 Tim. 2:5_6.
L'Agneau de
Dieu qui ôte le péché du monde - Jean 1:29.
Je donne ma
vie pour mes brebis - Jean 10:15.
Mon sang qui
est répandu pour plusieurs pour la rémission des péchés
- Matt. 26:28 ; voir aussi Luc 22:19 ; Jean 6:51.
Je donne ma
vie afin de la reprendre - Jean 10:17 ; voir aussi versets 11 et
15.
Le Fils de
l'Homme élevé pour que l'homme puisse avoir la vie
éternelle - Jean 3:14-15 ; voir aussi 8:28 ; 12:32.
Le Christ
élevé à la droite de Dieu comme Prince et
Sauveur pour donner la repentance et le pardon des péchés
- Actes 5:3 1.
Le Christ
devait souffrir - Actes 17:3 ; voir les paroles du Seigneur -
Luc 24:26, 46.
Le Christ est
mort pour que nous soyons sauvés par lui de la colère -
Rom. 5:8, 9.
Le Christ est
mort, et il a vécu, afin de dominer sur les morts et sur les
vivants - Rom. 14:9.
Le Christ vint
dans le monde pour sauver les pécheurs - 1 Tim. 1:15 ; en
rançon pour tous - 2:6 ; le Sauveur de tous les hommes -
4:10 ; il a aboli la mort - 2 Tim. 1 10.
Pour faire
l'expiation des péchés du peuple - Héb. 2:17 ;
l'auteur d'un salut éternel - 5:9 ; le médiateur
d'une nouvelle alliance - 9:15.
Lui, qui a
porté lui-même nos péchés en son corps - 1
Pi. 2:24 ; ayant souffert dans la chair - 4:1.
L'agneau qui a
été immolé est digne - Apo. 5:12.
Léhi
prophétise sur le Messie qui doit venir - 1 Néphi
10:14-17 ; vision du Messie donnée à Néphi
- 1 Néphi 11.
Le Messie doit
venir pour racheter les hommes de la chute - 2 Néphi 2:26.
Jacob enseigne
que l'expiation est infinie - 2 Néphi, chapitre 9.
De la mort par
la résurrection ; de la mort éternelle par le
pouvoir de l'expiation - 2 Néphi 10:25.
Nulle autre
voie, ni aucun autre nom donnés sous les cieux par lesquels
l'homme peut être sauvé - 2 Néphi 31:21 ;
voir aussi Hélaman 5:9-12 ; D&A 18:23-25.
Réconciliez-vous
avec lui par l'expiation du Christ - Jacob 4:11.
Venez au
Christ et prenez part à son salut - Omni 26.
La loi de
Moïse ne sert de rien, si ce n'est par l'expiation - Mosiah
3:15.
La loi de
Moïse accomplie par le Christ, par lequel la loi a été
donnée - 3 Néphi 12:17 ; 15:2-6.
Ils ont la vie
éternelle par le Christ, qui a brisé les liens de la
mort - Mosiah 15:23 ; également versets 24-28.
Pas de rachat
si ce n'est par la mort, les souffrances du Christ et l'expiation de
son sang - Alma 21:9 ; voir aussi Hélaman 5:9-11 ;
14:16-17.
Il est
expédient qu'une expiation soit faite - Alma 34:9-16.
La miséricorde
vient à cause de l'expiation - Alma 42:23.
Le Seigneur ne
rachètera pas les hommes dans leurs péchés, mais
de leurs péchés - Hélaman 5:10.
Je suis venu
apporter la rédemption au monde - 3 Néphi 9:21 voir
aussi D&A 49:5.
J'ai glorifié
le Père en prenant sur moi les péchés du monde -
3 Néphi 11:11.
C'est à
cause de Jésus-Christ qu'est venue la rédemption de
l'homme - Mormon 9:12, 13 ; il a accompli la rédemption
du monde - 7:7.
Celui qui
prétend que les petits enfants ont besoin de baptême nie
les miséricordes du Christ et tient pour nulle son expiation
Moroni 8:20.
Le Sauveur
souffrit pour tous les hommes et mourut pour qu'ils puissent venir à
lui - D&A 18:11 ; Jésus-Christ, le seul nom donné
par lequel les hommes peuvent être sauvés versets
23-24 ; moi, Dieu, j'ai souffert ces choses pour tous, afin que,
s'ils veulent se repentir, ils puissent ne pas souffrir, 19:16 ;
voir aussi Moïse 6:52.
Le salut prévu
pour tous les hommes dans tous les âges - D&A 20:23-29.
Votre
Rédempteur qui, dans sa miséricorde, a expié vos
péchés - D&A 29:1 ; les petits enfants
rachetés - versets 46, 47.
Le Fils unique
envoyé dans le monde pour la rédemption du monde - D&A
49:5.
Moi, le
Seigneur, qui fus crucifié pour les péchés du
monde D&A 53:2 ; aussi 54:1 ; 76:41.
Le Seigneur
est Dieu, et il n'y a d'autre Sauveur que lui - D&A 76:1 ;
voir versets 39 à 42.
Par la
rédemption vient la résurrection - D&A 88:14-17.
Par la
rédemption de la chute les hommes redevinrent innocents - D&A
93:38.
Mon Fils
unique est et sera le Sauveur - Moïse 1:6 ; voir aussi
verset 39.
Similitude du
sacrifice du Fils unique - Moïse 5:7.
Que tu puisses
être racheté, de même que toute l'humanité,
tous ceux qui le voudront. - Moïse 5:9.
Le salut
Appel
prophétique au salut - Es. 55:1, 7 ; voir aussi Luc
3:3-6.
Peut être
obtenu grâce au Christ - Es. 61:10 ; voir aussi Luc
19:10 ; 24:46, 47 ; Jean 3:14, 17 ; Actes 4:12 ;
13:38 ; Rom. 5:15-21 ; D&A 18:23 ; Moïse
5:15 ; voir références ci-dessus sous L'Expiation.
La
réconciliation avec Dieu effectuée par l'intermédiaire
de Jésus-Christ - 2 Cor. 5:18, 19 ; voir aussi Col.
1:19-23.
Persévérez
jusqu'à la fin pour être sauvés - Matt. 24:13 ;
voir aussi 10:22 ; Héb. 3:14 ; D&A. 53:7.
Repose sur
l'obéissance - Matt. 28:19, 20 ; Marc 1:4 ; 16:16.
Travaillez à
votre salut avec crainte et tremblement - Phil. 2:12.
La parole qui
a été plantée en vous et qui peut sauver toutes
les âmes - Jaq. 1:2 1.
Le salut est
gratuit - 2 Néphi 2:4 ; voir aussi 26 - 24 ; doit
être proclamé à chaque nation - Mosiah 15:28 ;
Matt. 24:14. Voir références sous le libre arbitre à
la suite du chap. 3 du présent ouvrage.
Il est
possible de différer le jour du salut jusqu'à ce qu'il
soit trop tard - Hélaman 13:3 8.
Les justes
recueilleront le salut de leurs âmes - Alma 9:28.
Pas de don
plus grand que le salut - D&A 6:13 ; voir aussi 11:7.
Les conditions
du salut exposées - D&A 49:5.
Impossible
d'être sauvé dans l'ignorance - D&A 131:6.
Le salut sans
exaltation - D&A 132:17.
Degrés
de salut ; l'exaltation est supérieure - Jean 14:2 1 Cor.
15:40-42 ; D&A sec. 76 ; 132:19-21.
Révélation
à Adam concernant les conditions du salut - Moïse
CHAPITRE
5 : LA FOI ET LA REPENTANCE
ARTICLE 4. -
Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile
sont : premièrement la foi au Seigneur Jésus-Christ,
deuxièmement le repentir...
LA FOI
La nature de
la foi. - Le sens prédominant dans lequel le terme foi est
employé dans toutes les Écritures est celui d'une
confiance et d'une fidélité totales envers l'être,
les buts et les paroles de Dieu. Une telle confiance ' si elle est
implicite, enlève tout doute à l'égard de ce que
Dieu accomplit ou promet, même si ces choses ne sont pas
apparentes aux sens ordinaires des mortels ni explicables par eux. De
là cette définition de la foi donnée par Paul :
e Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on ne voit
pas » [1]. Il est clair qu'un tel sentiment de
confiance peut varier en degré selon les personnes. En effet,
la foi peut se manifester depuis la première phase qui n'est
guère plus qu'une faible croyance, à peine exempte
d'hésitation et de crainte, jusqu'à la force de la
confiance inébranlable, qui défie le doute et les
sophismes.
Croyance, foi
et connaissance. - Les termes foi et croyance sont parfois considérés
comme synonymes ; néanmoins, chacun d'eux a un sens bien
particulier dans notre langue, quoique l'on n'ait fait, autrefois,
que peu de distinction entre eux ; c'est pourquoi les deux
termes sont employés interchangeablement dans beaucoup de
passages scripturaux. La croyance, dans un de ses sens reconnus, peut
consister en un simple assentiment intellectuel, tandis que la foi
implique le genre de confiance et de conviction qui poussent à
l'action. La croyance est un assentiment mental à la véracité
ou à la réalité d'une chose, cependant elle
exclut, dans ce type d'assentiment, l'élément moral de
responsabilité qui est inclus dans la foi. La croyance est,
dans un sens, passive, un accord ou une acceptation seulement. La foi
est active et positive, comprenant l'assurance et la confiance qui
mènent aux oeuvres. La foi au Christ est la croyance en lui
combinée à une confiance totale en lui. On rie peut pas
avoir la foi sans la croyance ; cependant on peut croire et
malgré tout manquer de foi. La foi est une croyance vivifiée,
animée, vivante.
Il existe
certainement une grande différence de degré entre les
deux, même si l'on n'admet pas une distinction essentielle en
espèce. Comme nous allons maintenant le démontrer, la
foi en la Divinité est essentielle au salut ; c'est, en
vérité, un pouvoir sauveur qui mène celui qui le
possède dans les sentiers de la sainteté, tandis que la
simple croyance en l'existence et aux attributs de la Divinité
ne possède pas ce même pouvoir. Notez les paroles de
Jacques [2] dans son épître générale
aux saints où il réprimande ses frères pour
certaines professions creuses. En substance, il dit : Vous vous
complaisez avec orgueil à proclamer votre croyance en Dieu,
vous vous vantez de ce que vous vous distinguez des idolâtres
et des païens parce que vous acceptez un seul Dieu ; vous
faites bien de le proclamer et de le croire ; mais,
souvenez-vous-en, d'autres font de même ; même les
démons croient ; et si fermement qu'ils tremblent à
la pensée du sort que leur croyance leur fait voir clairement.
Satan et ses disciples croient au Christ ; et leur croyance se
monte à une connaissance de ce qu'il est, de ce qui constitue
son rôle passé, présent et futur dans le plan
divin de l'existence et du salut des hommes. Rappelez-vous le cas de
l'homme possédé par des mauvais esprits, dans le pays
des Gadaréniens, homme si cruellement tourmenté qu'il
était la terreur de tous ceux qui l'approchaient. On ne
pouvait ni le dompter ni le lier ; les gens avaient peur de
s'approcher de lui. Cependant, lorsqu'il vit le Christ il courut
l'adorer, et l'esprit pervers qui était en lui implora la
miséricorde de ce Juste, l'appelant « Jésus,
Fils du Dieu Très-Haut » [3]. Une autre fois,
dans la synagogue de Jérusalem, un esprit impur implora Jésus
de ne pas employer son pouvoir, lui disant, dans son angoisse :
« Je sais qui tu es : le Saint de Dieu » [4].
Une autre fois, Jésus était suivi d'une foule composée
de gens d'Idumée, de Jérusalem, de Tyr et de Sidon ;
il y en avait beaucoup parmi eux qui étaient possédés
de mauvais esprits, et ceux-ci, lorsqu'ils virent le Christ, se
mirent à genoux devant lui, s'écriant : « Tu
es le Fils de Dieu » [5]. Y eut-il jamais croyant
mortel qui confessa plus franchement sa connaissance de Dieu et du
Fils de Dieu que le firent ces serviteurs de Satan ? Satan
connaît Dieu et le Christ ; il se souvient peut-être
du rang qu'il occupait jadis lui-même en tant que Fils du
Matin [6] ; cependant, avec toute cette connaissance, il
est toujours Satan. Ni la croyance, ni la connaissance réelle,
qui lui est supérieure, ne suffisent pour sauver ; car
aucune n'est la foi. Si la croyance est le fruit de l'esprit, la foi
est le fruit du cœur ; la croyance est fondée sur
la raison, et la foi, en grande partie, sur l'intuition.
Nous entendons
souvent dire que la foi est une connaissance imparfaite ; que la
première disparaît lorsque la seconde prend sa place ;
que maintenant nous marchons par la foi, mais qu'un jour nous
marcherons à la lumière sure de la connaissance.
Dans un sens
cela est vrai ; cependant il faut se rappeler que la
connaissance peut être aussi morte et improductive en bonnes
oeuvres que la croyance sans foi. Ces confessions des démons,
que le Christ était le Fils de Dieu, étaient basées
sur la connaissance ; cependant cette grande vérité
qu'ils connaissaient, ne changea pas leur mauvaise nature. Quelle
différence entre leur témoignage du Sauveur de celui de
Pierre qui, à la question du Maître : « Qui
dites-vous que je suis ? » répliqua en se
servant pratiquement des mots employés par les esprits impurs,
que nous avons cités plus haut : « Tu es le
Christ, le Fils du Dieu vivant » [7]. La foi de
Pierre avait déjà montré son pouvoir vivifiant ;
elle l'avait fait quitter beaucoup de ce qui lui avait été
cher, suivre son Seigneur au milieu des persécutions et des
souffrances, et délaisser les attraits de la mondanité
avec ses fascinations pour la piété pleine de sacrifice
que sa foi rendait tellement désirable. La connaissance qu'il
avait que Dieu était le Père et que le Fils était
le Rédempteur, n'était peut-être pas plus grande
que celle des esprits impurs ; mais, tandis que pour eux cette
connaissance ne faisait qu'ajouter à leur condamnation, pour
lui elle était un moyen de salut.
La simple
possession de la connaissance ne donne aucune assurance qu'il en
résultera un bénéfice quelconque. On raconte
qu'au cours d'une épidémie de choléra dans une
grande ville, un savant prouva, à sa propre satisfaction, par
des tests chimiques et microscopiques, que l'eau de distribution
était infectée, et que c'était elle qui
répandait la contagion. Il proclama le fait dans toute la
ville et mit tout le monde en garde contre l'emploi d'eau non
bouillie. Beaucoup de gens, bien qu'incapables de comprendre ses
méthodes de recherche, et encore moins de répéter
ses expériences eux-mêmes, eurent foi en ses paroles
d'avertissement, suivirent ses instructions, et échappèrent
à la mort, à laquelle succombèrent leurs
concitoyens insouciants et incrédules. Leur foi était
une foi salvatrice. Pour le savant lui-même, cette vérité,
qui avait sauvé tant de vies était une affaire de
connaissance. Il avait réellement perçu, sous le
microscope, l'existence de germes mortels dans l'eau ; il avait
prouvé leur virulence ; il savait de quoi il parlait.
Néanmoins, dans un moment d'oubli, il but de l'eau qui n'avait
pas été stérilisée ; il mourut peu
après, victime de l'épidémie. Sa connaissance ne
le sauva pas, aussi convaincante qu'elle fût, cependant
d'autres, qui ne s'appuyaient que sur leur confiance ou leur foi en
la vérité qu'il avait déclarée,
échappèrent à la destruction qui les menaçait.
Il avait la connaissance, mais était-il sage ? La
connaissance est à la sagesse ce que la croyance est à
la foi, l'une un principe abstrait, l’autre une application
vivante. Ce n'est pas la possession seulement, mais bien le bon
emploi de la connaissance qui constitue la sagesse.
La fondation
de la foi. - Fondamentalement, et dans le sens théologique,
nous considérons la foi comme une confiance vivante et
inspirante en Dieu et le fait d'accepter sa volonté comme
notre loi et sa parole comme guide de notre vie. La foi en Dieu est
possible seulement lorsque nous apprenons qu'il existe et en outre
qu'il est un Être dont la personnalité et les attributs
sont dignes.
C'est sur une
telle connaissance de l'existence de Dieu, de la dignité de sa
nature et de la perfection de ses attributs, que se fonde la foi de
l'homme en l'Être suprême. La foi en Dieu ne peut exister
en l'absence de toute connaissance à son sujet. Cependant,
même les païens enténébrés jouissent
de certains fruits de la foi, car ils ont au moins la conviction
innée qui provient de l'intuition naturelle de l'homme qu'il
existe un pouvoir suprême. Dans chaque âme humaine, même
dans celle du sauvage, se trouve une base pour la foi, quelque
réduite et imparfaite que les ténèbres de
l'hérédité ou du péché volontaire
l'aient rendue. La foi du païen peut être faible et
imparfaite, car ses capacités de reconnaître les preuves
sur lesquelles repose la croyance en Dieu peuvent être bien
limitées. Bien que les premiers élans de foi vers Dieu
puissent être l'effet d'une intuition naturelle, le
développement ultérieur de cette foi sera, en grande
partie, le résultat d'un examen et d'une recherche de la
vérité, effectués avec impartialité et
dans l'esprit de prière.
La vraie foi
jaillira de preuves dignes de confiance correctement interprétées ;
les faux raisonnements ne peuvent engendrer qu'une foi déformée
et mal placée. Nos conclusions au sujet de toute question
examinée seront influencées, dans une grande mesure,
par le nombre et la crédibilité des témoins, ou
par le poids des preuves lorsque nous nous livrons nous-mêmes à
l'enquête. Aussi improbable qu'une déclaration puisse
nous paraître, si des témoins, en qui nous avons
confiance, en affirment la véracité, nous sommes
enclins à l'admettre comme vraie, du moins provisoirement. Si
de nombreux témoins dignes de foi apportent leur témoignage,
et si, de plus, des preuves collatérales apparaissent, nous
pouvons considérer le fait déclaré comme prouvé.
Néanmoins, nous serons toujours incapables d'affirmer la
véracité du fait en question par expérience
personnelle jusqu'à ce que nous ayons vu de nos propres yeux
et entendu de nos propres oreilles, jusqu'à ce que, en fait,
chacun de nous soit devenu un témoin digne de foi par son
observation personnelle. Illustrons : Relativement peu de
citoyens des États-Unis ont visité le siège du
gouvernement. Les masses ne connaissent rien du Capitole, ni de la
Maison Blanche, ni des immeubles d'importance et d'intérêt
national, de par leur observation personnelle. Très peu de
gens ont rencontré personnellement le président des
États-Unis, qui y réside. Comment tous ceux qui n'ont
rien vu de tout cela connaissent-ils la ville de Washington, le
Capitole et le président ? Par le témoignage des
autres. Ils peuvent avoir, parmi leurs connaissances, des gens qui se
sont rendus à Washington et dont ils acceptent les
déclarations comme vraies. Ils ont certainement écouté
ou lu les descriptions de ceux qui y sont allés eux-mêmes.
Alors ils apprennent que des lois y sont créées et que
des décrets sont émis du siège de la nation.
Leurs études à l'école, les cartes géographiques
et les livres qu'ils ont employés et beaucoup d'autres
incidents ajoutent aux preuves, qui deviennent bientôt
décisives. Leurs déductions se multiplient, et se
développent en une conviction positive. Ils acquièrent
la foi en l'existence d'un centre de gouvernement national et le
respect envers les lois qui en émanent.
Prenons une
autre illustration : Les astronomes nous disent que la terre
appartient, avec certaines étoiles, à un certain
ordre ; qu'elle est l'une d'une famille de planètes qui
tournent autour du soleil en orbites concentriques ; et que
quelques-unes de ces planètes ont de nombreuses fois la
dimension de notre globe. Nous pouvons ne pas être versés
dans les méthodes de calcul et d'observation de l'astronomie
et nous pouvons, par conséquent, être incapables de
vérifier, par nos propres moyens, la véracité de
ces déclarations. Mais nous trouvons une telle masse de
preuves, résultats des témoignages concordants de ceux
dont les connaissances et les talents scientifiques nous inspirent
confiance, que nous acceptons leurs conclusions comme prouvées.
De même,
au sujet de l'existence, de l'autorité et des attributs de
Dieu, les témoignages d'un grand nombre d'hommes saints dans
les temps anciens et modernes de prophètes dont la crédibilité
est établie par l'accomplissement de leurs prédictions
- nous sont parvenus, déclarant à l'unisson ces vérités
solennelles, et la nature fournit, de toutes parts, un témoignage
concordant. Rejeter une telle évidence sans la réfuter,
c'est, ignorer les méthodes les plus approuvées
d'examen et de recherche connues de l'homme. Le développement
de la foi à partir de l'évidence est illustrée
par ce qui se passa lors d'une certaine fête de Pentecôte,
au cours de laquelle des milliers de Juifs, imbus de l'opinion
préconçue que Jésus était un imposteur,
entendirent le témoignage des apôtres et furent témoins
des signes qui accompagnèrent ce témoignage. Trois
mille d'entre eux furent convaincus de la vérité et
devinrent disciples du Fils de Dieu, leur préjugé
faisant place à la croyance, et la croyance se transformant en
foi, avec les oeuvres qui l'accompagnent [8]. La fondation de la
foi en Dieu est donc une croyance sincère en lui ou une
connaissance de sa personne, croyance ou connaissance reposant sur
les preuves et le témoignage.
La foi est un
principe de pouvoir. - Au sens large, la foi - l'assurance de choses
que nous espérons et la démonstration de choses que nos
sens ne peuvent discerner - est le principe moteur qui pousse les
hommes aux résolutions et aux actes. Sans l'exercice de la
foi, nous ne ferions aucun effort dont les résultats seraient
futurs ; sans la foi qu'il récoltera en automne, l'homme
ne planterait pas au printemps ; il n'essayerait pas non plus de
bâtir s'il n'avait pas confiance qu'il terminerait le bâtiment
et jouirait de son usage, si l'étudiant n'avait pas la foi
qu'il lui serait possible de poursuivre ses études avec
succès, il ne suivrait pas ses cours. La foi devient ainsi
pour nous la fondation de l'espérance, d'où jaillissent
nos aspirations, nos ambitions, et notre confiance en l'avenir.
Enlevez la foi. de l'homme en la possibilité de tout succès
désiré et vous le privez de ce qui le pousse à
l'effort. Il n'étendrait pas la main pour saisir s'il ne
croyait pas. en la possibilité de se procurer la chose vers
laquelle il tend la main. Ce principe devient donc la force motrice
qui détermine les hommes à lutter pour exceller, et à
supporter souvent des vicissitudes et des souffrances pour parvenir à
leur but. La foi est le secret de l'ambition, l'âme de
l'héroïsme, le pouvoir moteur de l'effort.
L'exercice de
la foi est agréable à Dieu, et c'est par cela que l'on
peut obtenir son interposition. C'est par la foi que les Israélites,
au cours de leur exode d'Égypte, suivirent leur chef sur le
lit de la mer Rouge ; et par l'action protectrice de Dieu que
cette foi attirait, ils furent sauvés, tandis que les
Égyptiens rencontraient la destruction en essayant de les
suivre [9]. Avec une confiance pleine et entière dans les
instructions et les promesses de Dieu, Josué et ses intrépides
soldats mirent le siège devant Jéricho ; et les
murs de cette ville pécheresse tombèrent devant la foi
des assiégeants, sans l'usage de béliers ou d'autres
engins de guerre [10]. Par le même pouvoir, Josué
reçut l'aide des luminaires du ciel tandis qu'il travaillait à
sa victoire contre les Amorites [11]. Paul nous cite
également [12] les exemples de Gidéon [13],
de Barak [14] de Samson [15] de Jephthé [16] de
David [17] de Samuel [18] et des prophètes « qui,
par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice,
obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions,
éteignirent la puissance du feu, échappèrent au
tranchant de l'épée ; guérirent de leurs
maladies ». C'est par la foi qu'Alma et Amulek furent
délivrés de leur captivité lorsque les murs de
leur prison s'écroulèrent [19]. C'est par la foi
que Néphi et Léhi [20], fils d'Hélaman,
furent protégés de leurs ennemis lamanites par le feu,
au milieu duquel ils furent préservés sans la moindre
brûlure ; et un plus grand miracle encore s'accomplit dans
le cœur de leurs persécuteurs, car ceux-ci reçurent
la lumière et se repentirent. Sous l'action de la foi, les
vagues mêmes de la mer peuvent être domptées [21] ;
les arbres sont soumis à la voix de celui qui commande par la
foi [22] ; les montagnes peuvent être déplacées
pour l'accomplissement de buts justes [23] ; les malades
peuvent être guéris [24] ; les mauvais esprits
chassés [25] et les morts ramenés à la
vie [26]. Tout s'accomplit par la foi [27].
On peut
objecter que la foi, en elle-même, n'est pas une source de
pouvoir ; que son effet est dû à l'intervention
extérieure de l'aide divine, à laquelle la foi fait
simplement appel. Et le sceptique peut ajouter qu'un Dieu omniscient,
bon et aimant, agirait indépendamment et donnerait sans
attendre l'appel de la foi et de la prière. On trouve une
réponse suffisante dans les preuves abondantes fournies par
les Écritures, que le Tout-Puissant agit en conformité
avec la loi, et qu'il est contraire à sa nature d'agir
arbitrairement et avec caprice. De quelque manière que les
lois des cieux aient été formulées,
l'application de leurs mesures bienfaisantes à l'humanité
dépend de la foi et de l'obéissance des mortels.
Considérez
la défaite d'Israël par les hommes d'Aï ; une
loi de justice avait été violée, et des choses
qui étaient maudites avaient été introduites
dans le camp du peuple de l'alliance. Cette transgression interposa
de la résistance au courant de l'aide divine et le pouvoir ne
fut rendu au peuple que quand il se fut sanctifié [28].
De plus, le Christ était influencé et, dans une
certaine mesure, contrôlé dans ses miracles parmi les
hommes par la foi ou le manque de foi du peuple. Cette bénédiction
bien connue : « Ta foi t'a guéri »,
par laquelle il annonçait l'intervention salutaire, est une
preuve de ce fait. Nous apprenons aussi qu'à une certaine
occasion, dans son propre pays, il ne put pas accomplir d’œuvre
puissante, en étant empêché par l'incrédulité
du peuple [29].
Une condition
d'une foi efficace. - Une condition essentielle à l'exercice
d'une foi vivante, croissante et fortifiante en la Divinité
est la conscience que possède l'homme qu'au moins il s'efforce
de vivre conformément aux lois de Dieu, telles qu'il les a
apprises. Le fait de savoir qu'il pèche volontairement et
gratuitement contre la vérité le privera de la
sincérité dans la prière et la foi et
l'éloignera de son Père. Il doit sentir que la
direction générale de sa vie est acceptable, et que,
compte tenu des faiblesses humaines et de la fragilité des
mortels, il jouit, dans une certaine mesure, de l'approbation du
Seigneur ; sinon il lui est impossible de supplier le trône
de grâce avec confiance. La conscience de l'effort sincère
vers la sainteté est une puissance en elle-même qui
fortifie celui qui la possède au milieu des sacrifices et des
persécutions, et qui le soutient dans toutes ses bonnes
oeuvres. C'est cette assurance que la communion était assurée
entre Dieu et eux qui permit aux saints d'autrefois de persévérer
comme ils le firent, bien que leurs souffrances fussent extrêmes.
Nous lisons, à leur sujet, que certains « furent
livrés aux tourments, et n'acceptèrent point de
délivrance, afin d'obtenir une meilleure résurrection ;
d'autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la
prison ; ils furent lapidés, sciés, torturés,
ils moururent tués par l'épée, ils allèrent
ça et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de
chèvres, dénués de tout, persécutés,
maltraités - eux dont le monde n'était pas digne -
errant dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et
dans les antres de la terre » [30]. Aujourd'hui comme
autrefois, les saints ont été soutenus dans toutes
leurs souffrances par la connaissance sûre qu'ils étaient
approuvés de Dieu ; et la foi des justes a toujours
grandi à cause du fait qu'ils étaient conscients de la
sincérité et de la dévotion de leurs efforts.
La foi,
essentielle au salut. - Étant donné que le salut ne
peut s'obtenir que par la médiation et l'expiation du Christ,
et que cela ne s'applique au péché individuel que dans
la mesure où il y a obéissance aux lois de la justice,
il s'ensuit que la foi en Jésus-Christ est essentielle au
salut. Mais personne ne peut vraiment croire en Jésus-Christ
et, en même temps, douter de l'existence, ou du Père, ou
du Saint-Esprit ; c'est pourquoi, la foi en la Divinité
tout entière est essentielle au salut. Paul déclare que
sans la foi il est impossible d'être agréable à
Dieu « car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie
que Dieu existe et qu'il est le rémunérateur de ceux
qui le cherchent » [31]. Les Écritures
abondent en assurances que ceux qui font preuve de foi envers Dieu et
qui se conforment aux exigences que cette foi rend claires, seront
sauvés. Les paroles du Christ à ce sujet sont
définitives : « Celui qui croira et sera
baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera
condamné » [32]. Et encore : « Celui
qui croit au Fils a la vie éternelle celui qui ne croit pas au
Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur
lui » [33]. Après sa mort, ses apôtres
enseignèrent une doctrine similaire tous les jours de leur
ministère [34]. Un résultat naturel de la foi
implicite en la Divinité sera la confiance croissante dans les
Écritures qui contiennent la parole de Dieu et dans les
paroles et les oeuvres de ses serviteurs autorisés qui sont
ses oracles vivants.
La foi, un don
de Dieu. - Bien qu'étant à la portée de tous
ceux qui s'efforcent diligemment de l'acquérir, la foi est
néanmoins un don divin [35]. Comme il convient à
une perle si précieuse, elle n'est donnée qu'à
ceux qui montrent, par leur sincérité, qu'ils en sont
dignes et qui promettent de se conformer à ses inspirations.
Bien que la foi soit appelée principe de l'Évangile du
Christ, bien qu'elle soit, en réalité, le fondement de
la vie religieuse, cependant même la foi est précédée
par la sincérité des intentions et par l'humilité
de l'âme, grâce auxquelles la parole de Dieu peut faire
impression sur le cœur [36]. Aucune coercition n'est
employée pour amener les hommes à la connaissance de
Dieu ; cependant, aussitôt que nous ouvrons notre cœur
à l'influence de la droiture, la foi qui mène à
la vie éternelle nous est donnée par notre Père.
La foi et les
oeuvres. - La foi dans un sens passif, ou la simple croyance, dans le
sens plus superficiel du terme, est inefficace comme moyen de salut.
Cette vérité fut exposée clairement par le
Christ et ses apôtres et il se peut que la vigueur avec
laquelle elle fut déclarée indique qu'une doctrine
extrêmement pernicieuse naquit très tôt celle de
la justification par la croyance seule. Le Sauveur enseigna que les
oeuvres étaient essentielles à la validité de la
profession de la foi et à son efficacité. Notez bien
ses paroles : « Ceux qui me disent : Seigneur !
Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais
celui-là seul qui fait la volonté de mon Père
qui est dans les cieux » [37].
Celui qui a
mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime ; et
celui qui m'aime, sera aimé de mon Père ; je
l'aimerai, et je me ferai connaître à lui » [38]
L'exposé
suivant, de Jacques, est particulièrement explicite :
« Mes frères, que sert-il à quelqu'un de
dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les oeuvres ? La foi peut-elle
le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et
manquent de la nourriture de chaque jour, et que l'un d'entre vous
leur dise : Allez en paix ! Chauffez-vous et vous
rassasiez, et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire
au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la
foi : si elle n'a pas les oeuvres, elle est morte en elle-même.
Mais quelqu'un dira : Toi, tu as la foi et moi j'ai les oeuvres.
Montre-moi ta foi sans les oeuvres et moi je te montrerai ma foi par
mes oeuvres » [39]. Et on peut ajouter à cela
les paroles de Jean : « Si nous gardons ses
commandements, par là nous savons que nous l'avons connu.
Celui qui dit : Je l'ai connu, et qui ne garde pas ses
commandements est un menteur, et la vérité n'est point
en lui. Mais celui qui garde sa parole, l'amour de Dieu est
véritablement parfait en lui : par là nous savons
que nous sommes en lui » [40].
On peut
ajouter à ces enseignements beaucoup de paroles inspirées
extraites des Écritures néphites [41] et des
révélations modernes [42], affirmant toutes la
nécessité des oeuvres, et niant l'efficacité
salvatrice de la croyance passive. Cependant en dépit de la
clarté de la parole de Dieu, les hommes ont érigé
en dogme l'idée que le salut peut s'obtenir par la foi seule,
et qu'une profession de foi verbale ouvre les portes du ciel au
pécheur [43]. Les Écritures citées et le
sens, de la justice inhérent à l'homme suffisent à
réfuter ces fausses assertions [44].
LA REPENTANCE
La nature de
la repentance. - Le terme repentance est employé dans les
Écritures dans plusieurs sens différents, mais, étant
donné qu'il représente le devoir requis de tous ceux
qui veulent obtenir le pardon de leurs transgressions, il indique un
chagrin pieux pour le péché commis, qui produit une
réforme de la vie[45] et comprend :1) la conviction de la
culpabilité ; 2) le désir de se libérer des
conséquences désastreuses du péché ;
et 3) la détermination sincère de délaisser le
péché et de faire le bien. La repentance est la
conséquence de la contrition de l'âme, qui jaillit d'un
sens profond d'humilité, et celle-ci, à son tour,
provient de l'exercice d'une foi durable en Dieu. C'est pourquoi la
repentance occupe, à juste raison, le rang de deuxième
principe de l'Évangile, suivant immédiatement la foi à
laquelle elle est étroitement associée. Aussitôt
que quelqu'un reconnaît l'existence et le pouvoir de Dieu, il
éprouve du respect pour les lois divines et est convaincu de
sa propre indignité. Son désir de plaire au Père
qu'il a si longtemps ignoré, le poussera à délaisser
le péché. Et cette impulsion se fortifiera du désir
naturel et louable du pécheur de faire réparation, si
possible, et d'écarter ainsi, les résultats désastreux
de ses égarements. Avec le zèle inspiré par sa
conviction toute fraîche, il aspirera à l'occasion de
prouver par ses bonnes oeuvres, la sincérité de sa
nouvelle foi ; et il considérera la rémission de
ses péchés comme la plus désirable des
bénédictions. Il apprendra alors que ce don de
miséricorde n'est accordé qu'à certaines
conditions déterminées [46]. Dans le premier pas
vers l'état béni du pardon, le pécheur confesse
ses péchés ; dans le deuxième, il pardonne
à ceux qui ont péché contre lui ; et dans
le troisième, il montre qu'il accepte le sacrifice expiatoire
du Christ, en se conformant aux commandements divins.
1. La
confession des péchés est essentielle, car sans elle,
la repentance est incomplète. Jean nous dit : « Si
nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous
séduisons nous-mêmes et la vérité n'est
point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est
fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier
de toute iniquité » [47]. Nous lisons aussi :
« Celui qui cache ses transgressions ne prospère
point, mais celui qui les avoue et les délaisse obtient
miséricorde » [48]. Et aux saints de notre
époque, le Seigneur a dit : « En vérité,
je vous dis que moi, le Seigneur, je pardonne les péchés
de ceux qui les confessent devant moi, et en demandent le pardon, et
qui n'ont pas commis de péché entraînant la
mort » [49]. Et ces paroles du Seigneur montrent bien
que cet acte de confession est inclus dans la repentance : « Et
c'est ainsi que vous pouvez savoir si un homme se repent de ses
péchés - voici, il les confessera et les
délaissera » [50].
2. Le pécheur
doit être prêt à pardonner aux autres, s'il espère
obtenir le pardon. La repentance d'un homme n'est que superficielle
si son cœur n'est pas adouci au point de tolérer les
faiblesses de ses semblables. En enseignant à ceux qui
l'écoutaient comment prier, le Sauveur leur recommanda de
demander au Père : « Pardonne-nous nos
offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont
offensés » [51]. Il ne leur donna aucune
assurance de pardon, si, dans leur cœur, ils ne se pardonnaient
pas les uns aux autres : « Si vous pardonnez aux
hommes leurs offenses, votre Père Céleste vous
pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes,
votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos
offenses » [52]. Le pardon de l'homme, pour être
acceptable aux yeux du Seigneur, doit être sans limites.
Répondant à la question de Pierre : « Seigneur,
combien de fois pardonnerai-je à mon frère lorsqu'il
péchera contre moi ? Sera-ce jusqu'à sept fois ? »
Jésus lui dit : « Je ne te dis pas jusqu'à
sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois ».
Une autre fois, voici comment il enseigna ses disciples : « Si
ton frère a péché, reprends-le ; et, s'il
se repent, pardonne-lui. Et s'il a péché contre toi
sept fois dans un jour, et que, sept fois il revienne à toi,
disant : « Je me repens - tu lui pardonneras » [53].
Illustrant
davantage l'intention divine de mesurer les hommes avec la mesure
dont ils se servent pour leurs semblables [54], le Sauveur
raconta la parabole du roi à qui l'un de ses sujets devait une
forte somme d'argent, dix mille talents ; mais lorsque son
débiteur s'humilia devant lui et implora sa miséricorde,
le cœur compatissant du roi fut ému et il remit la dette
à son serviteur. Mais ce même serviteur, sortant de la
présence du roi, rencontra l'un de ses compagnons qui lui
devait une petite somme et, oubliant la miséricorde qui lui
avait été faite si récemment, il saisit son
compagnon et le fit jeter en prison jusqu'à ce qu'il eût
payé sa dette. Alors le roi, ayant appris cela, fit appeler le
méchant serviteur, et, le dénonçant pour son
manque de gratitude et de considération, il le livra au
bourreau [55]. Le Seigneur n'a pas promis d'écouter les
demandes ni d'accepter les offrandes de celui dont le cœur est
rempli d'amertume envers autrui : « Va d'abord te
réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter
ton offrande » [56]. Dans sa parole révélée
aux saints de notre époque, le Seigneur a insisté
particulièrement sur cette condition nécessaire :
« C'est pourquoi je vous dis que vous devez vous pardonner
les uns aux autres ; car celui qui ne pardonne pas à son
frère ses offenses est condamné devant le Seigneur ;
car c’est en lui que reste le plus grand péché » [57]
et pour enlever tout doute quant aux personnes à qui il
convient que les hommes pardonnent, il est ajouté :
« Moi, le Seigneur, je pardonnerai à qui je veux
pardonner, mais de vous il est requis de pardonner à tous les
hommes ».
3. La
confiance dans le sacrifice expiatoire du Christ constitue la
troisième condition essentielle pour obtenir la rémission
des péchés. Le nom de Jésus-Christ est le seul
nom sous les cieux par lequel les hommes peuvent être
sauvés [58] et il nous est enseigné d'offrir nos
prières au Père au nom du Fils. Adam reçut cette
instruction de la bouche d'un ange [59] et le Sauveur, en
personne, adressa la même recommandation aux Néphites [60].
Mais personne ne peut véritablement faire profession de foi au
Christ et refuser d'obéir à ses commandements ;
c'est pourquoi l'obéissance est essentielle à la
rémission des péchés, et le pécheur
vraiment repentant cherchera avec empressement à apprendre ce
qui est requis de lui.
La repentance,
pour mériter son nom, doit comprendre quelque chose de plus
que le simple fait de reconnaître ses erreurs ; elle ne
consiste pas en lamentations, ni en confessions verbeuses, mais dans
l'aveu, fait du fond du cœur, de la culpabilité, aveu
qui entraîne l'horreur du péché et la résolution
bien déterminée de réparer les erreurs du passé
et de faire mieux à l'avenir. Si pareille conviction est
sincère, elle se caractérise par cette « tristesse
selon Dieu » qui, selon Paul, « produit une
repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la
tristesse du monde produit la mort » [61]. Orson
Pratt a dit très sagement : « Il ne servirait
à rien à un pécheur de confesser ses péchés
à Dieu s'il n'était pas déterminé à
y renoncer ; il ne lui serait d'aucun profit de regretter le mal
commis s'il n'avait pas l'intention de ne plus faire le mal ; ce
serait folie de confesser devant Dieu le tort causé à
ses semblables si on n'est pas déterminé à faire
tout ce qu'on peut pour réparer. La repentance n'est donc pas
seulement une confession des péchés, faite d'un cœur
affligé et contrit, mais la détermination ferme et bien
arrêtée de s'abstenir de toutes les voies du mal ».
La repentance
est essentielle au salut. - Cette preuve de sincérité,
ce commencement d'une vie meilleure, est exigé de tout
candidat au salut. Pour recevoir la miséricorde divine, la
repentance est aussi indispensable que la foi et doit être à
la mesure des péchés commis. Où pouvons-nous
trouver un mortel sans péché ? C'est avec raison
que le sage d'autrefois a déclaré : « Non,
il n'y a sur la terre point d'homme juste qui fasse le bien et qui ne
pèche jamais » [62]. Qui donc n'a pas besoin
de pardon, ou qui est exempt des exigences de la repentance ?
Dieu a promis le pardon à ceux qui se repentent vraiment ;
c'est ceux-là qui jouissent des bénéfices du
salut individuel, grâce à l'expiation du Christ. Ésaïe
exhorte ainsi à la repentance, promettant avec assurance le
pardon : « Cherchez l'Éternel pendant qu'il se
trouve, invoquez-le tandis qu'il est près ; que le
méchant abandonne sa voie et l'homme d'iniquité ses
pensées ; qu'il retourne à l'Éternel qui
aura pitié de lui, à notre Dieu qui ne se lasse pas de
pardonner » [63].
La charge de
tous les prédicateurs inspirés à tous les âges
a été d'appeler à la repentance. C'est dans ce
sens que se fit entendre la voix de Jean criant dans le désert :
« Repentez-vous car le royaume des cieux est
proche » [64].
Et le Sauveur
suivit avec « Repentez-vous et croyez à la bonne
nouvelle » [65], et « Si vous ne vous
repentez, vous périrez tous » [66]. C'est
ainsi aussi que les apôtres d'autrefois proclamèrent que
Dieu « annonce maintenant à tous les hommes, en
tous lieux, qu'ils aient à se repentir » [67].
Et, à notre époque, nous avons entendu cette parole :
« Et nous savons que tous les hommes doivent se repentir,
croire au nom de Jésus-Christ, adorer le Père en son
nom et persévérer avec foi en son nom, jusqu'à
la fin, sinon ils ne pourront pas être sauvés dans le
royaume de Dieu » [68].
La repentance
est un don de Dieu. - La repentance est un moyen de pardon ;
c'est donc un des grands dons de Dieu à l'homme. On ne la
reçoit pas en la demandant avec insouciance ; on ne la
trouve pas le long du chemin ; néanmoins elle est donnée
avec une libéralité sans bornes à ceux qui ont
montré par leurs oeuvres qu'ils sont dignes de la
recevoir [69]. En d'autres termes, tous ceux qui se préparent
à la repentance seront conduits par l'influence adoucissante
et mortifiante du Saint-Esprit à la véritable
possession de ce grand don. Lorsque Pierre fut accusé par ses
frères d'avoir violé la loi parce qu'il s'était
associé à des Gentils, il raconta à ses
auditeurs les manifestations divines qu'il avait reçues si
récemment ; ils crurent et déclarèrent :
« Dieu a donc accordé la repentance aussi aux
païens, afin qu'ils aient la vie » [70]. Paul
également, écrivant aux Romains, enseigne que la
repentance vient par la bonté de Dieu [71].
La repentance
n'est pas toujours possible. - Le don de repentance est accordé
aux hommes qui s'humilient devant le Seigneur ; c'est le
témoignage de l'Esprit à leur cœur. S'ils
n'écoutent point « la voix », elle les
quittera, car l'Esprit de Dieu ne luttera pas toujours avec
l'homme [72]. Plus le péché est volontaire, plus
la repentance devient difficile ; c'est par l'humilité et
la contrition du cœur que les pécheurs peuvent accroître
leur foi en Dieu et obtenir ainsi de lui le don de repentance. À
mesure que l'on remet à plus tard le moment de la repentance,
la capacité de se repentir devient plus faible ; négliger
les occasions dans les choses saintes engendre l'incapacité.
En donnant des commandements à Joseph Smith, dans les premiers
jours de l'Église actuelle, le Seigneur dit : « Car
moi, le Seigneur, je ne puis considérer le péché
avec le moindre degré d'indulgence ; néanmoins,
celui qui se repent et obéit aux commandements du Seigneur
sera pardonné ; et à celui qui ne se repent pas on
ôtera même la lumière qu'il a reçue car mon
Esprit ne luttera pas toujours avec l'homme, dit le Seigneur des
armées » [73].
La repentance
ici-bas et dans l'au-delà. - Alma, prophète néphite,
décrivit cette existence terrestre comme un état de
probation accordé à l'homme pour qu'il se
repente [74] ; cependant les Écritures nous
apprennent que la repentance peut s'obtenir à certaines
conditions, au-delà du voile de la mortalité. Entre le
moment de sa mort et celui de sa résurrection, le Christ
« alla prêcher aux esprits en prison qui, autrefois,
avaient été, incrédules, lorsque la patience de
Dieu se prolongeait aux jours de Noé » [75] ;
le Fils visita ces esprits et leur prêcha l'Évangile,
« afin qu'ils pussent être jugés selon les
hommes dans la chair ; qui n'ont pas accepté le
témoignage de Jésus dans la chair, mais qui l'ont
accepté ensuite » [76].
Aucune âme
n'est justifiée lorsqu'elle remet à plus tard ses
efforts vers la repentance à cause de cette assurance de
longanimité et de miséricorde. Nous ne connaissons pas
entièrement les conditions dans lesquelles la repentance
pourra s'obtenir dans l'au-delà ; mais supposer que l'âme
qui a rejeté volontairement l'occasion de se repentir dans
cette vie-ci pourra facilement se repentir dans l'au-delà, est
contraire à la raison. Différer le jour de notre
repentance c'est nous mettre délibérément au
pouvoir de l'adversaire. C'est ce qu'Amulek enseigna à la
multitude et ce à quoi il l'exhorta autrefois : « Car
voici, cette vie est le moment où les hommes doivent se
préparer à rencontrer Dieu... pour cette raison, je
vous supplie de ne pas différer le jour de votre repentance
jusqu'à la fin... Vous ne pourrez pas dire quand vous en
arriverez à cette crise terrible : je veux me repentir,
je veux retourner à mon Dieu. Non, vous ne pourrez pas le
dire : car ce même esprit qui possède votre corps
au moment où vous quittez cette vie, ce même esprit aura
le pouvoir de posséder votre corps dans le monde éternel.
Car voici, si vous avez différé le jour de votre
repentance, même jusqu'à la mort, voici, vous vous êtes
assujettis à l'esprit du diable et il vous scelle à lui
comme siens » [77].
[1] Héb.
11:1.
[2] Voir Jaq.
2:19 ; note 1, à la fin du chapitre.
[3] Marc
5:1-18 ; aussi Matt. 8:28-34.
[4] Marc 1:24.
[5] Marc
3:8-11 voir Jesus the Christ, p. 181, 310-312.
[6] Voir D&A
76:25-27.
[7] Matt.
16:15, 16 ; voir aussi Marc 8:29 ; Luc 9:20.
[8] Voir
Actes, chap. 2.
[9] Voir Ex.
14:22-29 ; Héb. 11:29.
[10] Voir Jos.
6:20 ; Héb. 11:30.
[11] Voir Jos.
10 12.
[12] Voir Héb.
11:32-34.
[13] Voir
Juges 6:11.
[14] Voir
Juges 4:6.
[15] Voir
Juges 13:24.
[16] Voir
Juges 11:1 ; 12:7.
[17] Voir 1
Sam. 16:1, 13 ; 17:45.
[18] Voir 1
Sam. 1:20 ; 12:20.
[19] Voir Alma
14:26-29 voir aussi Éther 12:13.
[20] Voir
Hélaman 5:20-52 voir aussi Éther 12 14.
[21] Voir
Matt. 8:23-27 ; voir aussi Marc 4 36-41 Luc 8:22-25 ; Matt.
14:24-32 ; Marc 6:47-51 Jean 6:16-21.
[22]Voir Matt.
21:17-22 ; voir aussi Marc 11:12-14, 20-24 ; Luc 17:6 ;
Jacob 4 6.
[23] Voir
Matt. 17:20 ; 21:21 voir aussi Marc 11 23, 24 ; Éther
12 30 Jacob 4:6.
[24] Voir Luc
13:11-13 ; 14:2-4 ; 17:11-19 ; 22:50, 51 ; voir
aussi Matt. 8:2, 3, 5-13, 14, 15, 16, etc.
[25] Voir
Matt. 8:28-32 17:18 ; voir aussi Marc 1:23-26, etc.
[26] Voir Luc
7 11-16 voir aussi Jean 11:43-45 ; 1 Rois 17:17-24 ; 3
Néphi 7:19 ; 19 4 ; 26 15.
[27] Voir
Matt. 17:20 ; voir aussi Marc 9:23 ; Eph. 6:16 ; 1
Jean 5:4 ; D&A 35:8-11, etc.
[28] Voir
Jos., chaps. 7, 8.
[29] Voir
Matt. 13:58 ; Marc 6:5, 6.
[30] Héb.
11:35-38.
[31] Héb.
11:6.
[32] Marc
16:16.
[33] Jean
3:36 ; voir aussi Jean 3:15 ; 4:42 ; 5:24 ;
11:25 ; Gal. 2-20 ; 1 Néphi 10:6, 17 ; 2 Néphi
25:25 ; 26 8 ; Énos 1:8 ; Mosiah 3:17 ;
Hélaman 5:9 ; 3 Néphi 27:19 ; D&A 45:8.
[34] Voir
Actes 2:38 ; 10 * 42 ; 16:31 ; Rom. 10:9 ; Héb.
3:19 ; 11:6 ; 1 Pi. 1:9 ; 1 Jean 3:23 ; 5:14.
[35] Voir
Matt. 16:17 ; Jean 6:44, 65 ; Eph. 2:8 ; 1 Cor. 12:9 ;
Rom. 12:3 ; Moroni 10:11.
[36] Voir Rom.
10:17.
[37] Matt.
7:21.
[38] Jean
14:21.
[39] Jaq.
2:14-18.
[40] 1 Jean
2:3-5.
[41] Voir 1
Néphi 15:33 ; 2 Néphi 29:11 ; Mosiah 5:15 ;
Alma 7 27 ; 9:28 ; 37:32-34 ; 41:3-5.
[42] Voir D&A
en entier.
[43] Voir
notes 2 et 3, à la fin du chapitre ; aussi Vitality of
Mormonism, du même auteur, l'article « Knowing and
Doing », p. 282.
[44] Voir
Vitality of Mormonism, l'article « Obedience is Heaven's
First Law », p. 75.
[45] Voir Alma
36:6-21.
[46] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[47] Jean 1:8,
9 ; voir aussi Ps. 32:5 ; 38:18 ; Mosiah 26:29, 30.
[48] Prov.
28:13.
[49] D&A
64:7.
[50] D&A
58:43.
[51] Matt.
6:12 voir aussi Luc 11:4.
[52] Matt.
6:14, 15 ; 3 Néphi 13 14, 15.
[53] Matt.
18:22, 23 ; Luc 17 3, 4.
[54] Voir
Matt. 7:2 ; Marc 4:24 Luc 6:38.
[55] Voir
Matt. 18 23-35 voir Jesus the Christ, p. 392-395.
[56] Matt.
5:23, 24 ; 3 Néphi 12 23, 24.
[57] D&A
64:9, 10.
[58] Voir PGP,
Moïse 6:52.
[59] Voir PGP,
Moïse 5:6-8.
[60] Voir 3
Néphi 27:5-7.
[61] 2 Cor.
7:10.
[62] Ecc.
7:20 ; voir aussi Rom. 3:10 ; 1 Jean 1:8.
[63] Es. 55:6,
7 ; voir aussi 2 Néphi 9:24 ; Alma 5:31-36, 49-56 ;
9:12 ; D&A 1:32, 33 ; 19:4 ; 20:29 ; 29:44 ;
133:16.
[64] Matt.
3:2.
[65] Marc
1:15.
[66] Luc 13:3.
[67] Actes
17:30.
[68] D&A
20:29.
[69] Voir
Matt. 3:7, 8 ; Actes 26:20.
[70] Actes
11:18.
[71] Voir Rom.
2:4 ; 2 Tim. 2:25.
[72] Voir Gen.
6:3 ; D&A 1:33.
[73] D&A
1:31-33 ; voir aussi Alma 45:16 ; note 5, à la fin
du chapitre.
[74] Alma
12:24 ; 34:32 ; 42:4.
[75] 1 Pi.
3:19, 20.
[76] D&A
76:73, 74 ; 1 Pi. 4:6 ; voir Jesus the Christ, chap. 36.
[77] Alma
34:32-35.
NOTES DU
CHAPITRE 5
1. Emploi du
terme foi. - « Dans le Nouveau Testament, le mot grec
pistis a été traduit « foi » 235
fois, et « croyance » une fois (2 Thess. 2:13)
(texte anglais), mais il n'y a aucune raison apparente pour ne pas
l'avoir traduit « , foi » dans ce texte aussi.
Nous n'avons aucun verbe (anglais) pour foi, mais nous employons
« croire » qui, par dérivation, signifie
vivre selon (Systematic Theology, par le Dr. Charles Hodge, vol. 3,
p. 42, 43). Dans notre langue, « croire » admet
certainement des degrés d'assurance depuis la plus légère
perception de la vérité ou de l'erreur, jusqu'à
l'assurance la plus complète. Mais ce n'est pas la façon
dont il est employé dans la Bible par les auteurs originaux.
Dans leur vocabulaire, la « croyance » est une
pleine assurance et « croire » est vivre en
conséquence. Le mot grec est pisteuô, duquel nous avons
pistis. Il se rencontre au moins 211 fois et chaque fois il signifie
avoir foi. Il y a, cependant, un autre mot, peithomai, qui a été
traduit « croire » dans les Actes 17:4 ;
27:11 ; et 28:24. Cela signifie « être
persuadé » sans avoir positivement accepté
la « foi » (pistis). En cinq endroits pisteuô
(« croire ») pourrait bien être traduit
par « être ferme ».
Mais le mot
« foi » (pistis) a fréquemment une autre
signification dans le Nouveau Testament que « confiance »,
ou « assurance ». Il veut dire « credo »
ou plutôt l'Évangile du Christ, par contraste avec la
loi de Moïse - l'ère nouvelle qui prit la place de
l'ancienne (voir Actes 6:7 ; 13:8 ; 14:22, 27 ; Rom.
1:5 ; 3:27 ; 10:8 ; Gal. 1:23 ; 2:16, 20 ;
3:2, 5 ; Eph. 2:8 ; 1 Tim. 1:2 ; 4:1 et beaucoup
d'autres passages). Dans tous ceux-ci « foi »
est presque synonyme d' « Évangile ». Il
est fréquemment employé dans ce sens en anglais. De la
confusion et des discussions inutiles se sont élevées
du fait que ce sens évident, quoique secondaire, de « foi »
n'a pas reçu l'attention qu'il fallait dans l'étude des
Écritures. » - D'une note à l'auteur par J.
M. Sjodahl.
2. Le dogme
confessionnel de la justification par la foi seule a exercé
une mauvaise influence. L'idée sur laquelle cette doctrine
pernicieuse fut fondée, fut d'abord associée avec celle
d'une prédestination absolue, par laquelle l'homme était
prédestiné à la destruction, ou à un
salut immérité. Ainsi Luther enseigna ce qui suit :
« L'excellente, infaillible et seule préparation
pour la grâce est l'élection et la prédestination
éternelle de Dieu. » « Depuis la chute
de l'homme, le libre arbitre n'est qu'une parole en l'air »
. « Un homme qui s'imagine arriver à la grâce
en faisant tout ce dont il est capable, ajoute péché
sur péché, et est doublement coupable. »
« L'homme qui accomplit beaucoup d’œuvres
n'est pas justifié, mais celui qui, sans oeuvres, a beaucoup
de foi au Christ. » (Pour ces principes doctrinaux et
beaucoup d'autres de la soi-disant « Réforme »,
voir l'Histoire de la Réforme, par D'Aubigné, Volume 1,
p. 82, 83, 119, 122). Dans l'Histoire de l'Église, par Miller
(vol. 4, p. 514) nous lisons : « Le point que le
réformateur [Luther] avait le plus à cœur
dans tous ses ouvrages, dans toutes ses contestations, dans tous ses
dangers, était la justification par la foi seule. »
Mélanchton rapporte la doctrine de Luther dans ces mots :
« La justification de l'homme devant Dieu procède
de la foi seule. Cette foi entre dans le cœur de l'homme par la
grâce de Dieu seule » ; et plus loin « Comme
toutes choses qui ont lieu, ont nécessairement lieu selon la
prédestination divine, il n'y a rien qui ressemble à la
liberté dans nos volontés » (D'Aubigné,
Vol. 3, p. 340). Il est vrai que Luther dénonça et
rejeta véhémentement la responsabilité des excès
que ces enseignements soulevèrent, mais il n'en proclama pas
moins cette doctrine avec vigueur. Notez ces paroles : « Moi,
Docteur Martin Luther, indigne héraut de l'Évangile de
notre Seigneur Jésus-Christ, confesse cet article que la foi
seule, sans les oeuvres, justifie devant Dieu ; et je déclare
qu'il restera à jamais, en dépit de l'empereur des
Romains, de l'empereur des Turcs, de l'empereur des Perses - en dépit
du pape et de tous les cardinaux, avec les évêques, les
prêtres, les moines et les nonnes - en dépit des rois,
des princes, des nobles, et en dépit du monde entier et des
démons ; et que, s'ils s'efforcent de combattre cette
vérité, ils attireront les feux de l'enfer sur leur
tête. Ceci est le vrai et saint Évangile et ma
déclaration à moi, Docteur Luther, selon les
enseignements du Saint-Esprit » (D'Aubigné, vol. 1,
p. 70). Il faut se souvenir, cependant, que Luther, et même les
champions les plus déterminés de la doctrine de la
justification par la foi, affirmèrent la nécessité
de la sanctification aussi bien que de la justification. Fletcher,
End of Religious Controversy, p. 90, illustre l'extrême vicieux
auquel cette doctrine perverse conduisit en accusant un de ses
adhérents d'avoir dit : « Même
l'adultère et le meurtre ne nuisent pas aux enfants élus,
mais travaillent plutôt pour leur bien. Dieu ne voit pas de
péché chez les croyants ; quel que soit le péché
qu'ils commettent... C'est l'erreur la plus pernicieuse, chez les
instructeurs, que de distinguer le péché selon le fait
et non selon la personne. Quoique je blâme ceux qui disent :
Péchons pour que la grâce puisse abonder, cependant
l'adultère, l'inceste et le meurtre me rendront, après
tout, plus saint sur terre et plus heureux dans les cieux. »
Un sommaire de
la controverse médiévale concernant les moyens de la
grâce, comprenant la doctrine de Luther et d'autres, est
présenté dans les « Outlines of
Ecclesiastical History », par Roberts, troisième
partie, deuxième section, auquel nous renvoyons le chercheur.
Les citations données plus haut y sont incorporées.
3. La foi
inclut les oeuvres. - En isolant certains passages de l'Écriture
et en les considérant comme s'ils étaient complets en
eux-mêmes, certains lecteurs ont prétendu qu'il y avait
de l'inconséquence sinon de la contradiction. Paul a été
représenté à tort comme un avocat de la foi sans
les oeuvres, et Jacques a été cité en opposition
à lui. Comparez Rom. 4:25 ; 9:11 ; Gal. 2:16 ;
2 Tim. 1:9 ; Tite 3:5, avec Jaq. 1:22, 23 ; 2:14-26. Paul
spécifie que les formes et les cérémonies
extérieures de la loi de Moïse, qui avaient été
supplantées par les exigences supérieures de
l'Évangile, sont des oeuvres non-essentielles. Jacques dit que
l'effort positif et les actions effectives sont les oeuvres qui
résultent de la vraie foi en Dieu et en ses exigences. Mais,
après tout, les différences apparentes résident
dans les mots et non dans l'esprit ou dans le fait. La note suivante
par J. M. Sjodahl, du Bureau de l'Historien de l'Église, est
instructive et à propos : « Si nous comprenons
pleinement la signification dans laquelle les auteurs des Écritures
emploient le mot « foi », nous verrons qu'il
n'y a pas de différence de sens entre la vraie foi et les
oeuvres de la foi. Dans la Bible, les deux termes signifient la même
chose. Jacques ne contredit pas Paul. Car « croire »
c'est vivre selon les lois de l'Évangile. Les verbes credere
et vivere sont synonymes, puisque la foi sans les oeuvres est morte.
C'est l'enseignement de Jacques, et Paul n'enseigne certainement pas
le salut au moyen de la foi morte. »
4. Le pardon
n'est pas toujours immédiat. À cause de l'importance
des péchés commis, la repentance n'est pas toujours
suivie du pardon et du rétablissement. Par exemple, lorsque
Pierre prêchait aux Juifs qui avaient tué Jésus
et pris son sang sur eux et sur leurs enfants, il ne dit pas :
Repentez-vous et soyez baptisés pour la rémission de
vos péchés ; mais : « Repentez-vous
donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient
effacés, quand les temps de rafraîchissement viendront
de la présence du Seigneur ; et [quand] il enverra
Jésus-Christ qui vous a été prêché
avant : que le ciel doit recevoir jusqu'au temps de la
restitution de toutes choses » (Actes 3:19-21).
C'est-à-dire : Repentez-vous maintenant et croyez en
Jésus-Christ afin que vous puissiez être pardonnés
quand celui que vous avez tué reviendra au jour de la
restitution de toutes choses et vous prescrira les conditions dans
lesquelles vous pourrez être sauvés. » * -
Compendium, p. 28.
* Traduit de
la version anglaise, employée par l'auteur. La version Segond
donne un texte différent qui ne permet pas le commentaire
ci-dessus : « Repentez-vous donc et
convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés,
afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du
Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été destiné,
Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du
rétablissement de toutes choses », ndt.
5. Le péché
et le pécheur. - « Car moi, le Seigneur, je ne puis
voir le péché avec le moindre degré
d'indulgence ; néanmoins, celui qui se repent et garde
les commandements du Seigneur sera pardonné » (D&A
1:31-32 ; voir aussi Alma 45:16). Dans cette puissante
épigramme, une distinction claire est faite entre le péché
et le pécheur. Beaucoup éprouvent de la difficulté
à séparer l'un de l'autre, à comprendre le péché
comme une conception abstraite séparée de la
culpabilité, personnelle. Peut-il y avoir vol sans voleur,
falsification sans falsificateur, meurtre sans meurtrier ?
Les hommes
peuvent être des menteurs, des voleurs ou des meurtriers en
puissance, mais, manquant de l'occasion de devenir criminels en fait
ou réprimant leurs impulsions mauvaises par des considérations
de politique ou d'avantage personnel, ils peuvent garder des signes
extérieurs de probité. Le loup rapace qui revêt
une toison de brebis n'emploie pas un camouflage moderne. Mais dans
toutes tes dissimulations, le but mauvais existe ; et le but, la
pensée, ou le désir mauvais est, en lui-même,
essentiellement un péché ; et un tel cas, par
conséquent, ne représente aucun phénomène
de culpabilité abstraite, mais une offense réelle et
individuelle ; car celui qui pense le mal est un pécheur.
Qui de nous
peut regarder la tuberculose, la petite vérole ou la grippe
insidieuse et mortelle avec d'autres sentiments que la répugnance
et la crainte ? Cependant nous traitons la personne affligée
avec effort pour lui rendre la santé, nous ne la haïssons
pas parce qu'elle est devenue malade ; mais au contraire, nous
avons d'autant plus de sollicitude pour elle. Les inspecteurs
d'hygiène et le corps médical ne regardent pas la
maladie avec compromis, tolérance ou indulgence. Ils sont les
adversaires méthodiques de la maladie physique, quel qu'en
soit le déguisement, et leurs meilleurs moyens pour faire la
guerre à la maladie, c'est de soigner chaque affligé
tout en prenant toutes les mesures possibles pour protéger
ceux qui sont sains contre l'infection.
Les germes de
la maladie existent, qu'ils trouvent à se loger dans le corps
humain ou non ; et, par analogie, nous pouvons dire que l'esprit
ou la tentation du vol, de l'adultère ou du meurtre, est
vivant, de même que la contagion définie du mal, quoique
les hommes puissent être ou ne pas être réellement
vaincus par lui. Or, dans le cas de l'affliction physique, un
traitement défini est employé ; et l'obéissance
à des conditions prescrites est de rigueur, aussi longtemps
que le patient s'y soumettra.
Avec une
ironie fine et intentionnée, le Guérisseur Divin
répondit à la science casuistique de certains scribes
et pharisiens qui se croyaient eux-mêmes justes, par la
déclaration : « Ce ne sont pas ceux qui se
portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je
ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »
(Marc 2:17)
Mais comme les
Écritures l'affirment abondamment, et comme l'expérience
le démontre, il n'est aucun de nous qui soit entièrement
libre du péché ; au contraire, chacun a besoin des
soins guérisseurs du Grand Docteur. « Le péché
est la transgression de la loi » (1 Jean 3:4). En outre :
« Il n'y a point de juste, pas même un seul »
(Rom. 3:10) ; et encore : « Si nous disons que
nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons
nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous. »
(1 Jean 1:8)
Le traitement
pour les mortels infectés du péché est celui
prescrit dans l'Évangile de Jésus-Christ, et, par
l'obéissance à cet Évangile, les ravages de la
contagion qui détruit l'âme peuvent être arrêtés
et une immunité relative contre les attaques ultérieures
peut être assurée en développant les pouvoirs de
résistance. La prescription est simple ; les moyens sont
facilement accessibles ; ils sont les mêmes aujourd'hui
qu'ils étaient aux jours anciens et qu'ils resteront tant
qu'il y aura du péché dans le monde. Ces moyens sont
l'obéissance aux ordonnances de l'Évangile.
Faites ces
choses, en continuant à mener une vie juste, et, aussi infecte
que puisse jamais être l'atmosphère méphitique du
péché autour de vous, vous serez préservés
pour atteindre la vie éternelle, qui, de tous les dons de Dieu
à l'homme, est le plus grand. - D'un article par l'auteur
intitulé « Sin and the Sinner », Série
C-10.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
La Foi
En considérant
les passages cités ci-dessous, le chercheur devrait se
souvenir que dans les versions françaises, les termes « foi »,
« croyance » et « connaissance »
avec leurs verbes et leurs adjectifs, sont fréquemment
employés dans le même sens ou presque.
Confiez-vous
en l'Éternel votre Dieu, et vous serez affermis - 2 Chron.
20:20.
Que vous le
sachiez, que vous me croyiez - Es. 43:10.
Le juste vivra
par sa foi - Héb. 2:4 ; voir aussi Rom. 1:17 Gal. 3:11 ;
Héb. 10:38.
Abraham eut
confiance en l'Éternel, qui le lui imputa à justice -
Gen. 15:6 ; voir aussi Rom. 4:3 ; Gal. 3 . 6.
À cause
de sa foi, Abraham fut appelé l'ami de Dieu - Jaq. 2:23 ;
voir aussi Es. 41:8.
Lorsqu'il fut
appelé à partir, il s'en alla, ne sachant où -
Gen. 12:1-4 ; Héb. 11:8. Gens de peu de foi - Matt. 6:3
0 ; 8:26.
Comment
n'avez-vous point de foi ? - Marc 4:40 ; Où est
votre foi ? - Luc 9:25.
Il ne fit pas
beaucoup de miracles en ce lieu à cause de leur incrédulité
- Matt. 13:58 ; Marc 6:5, 6 ; voir aussi 3 Néphi
19:3 5 ; Éther 12:12.
Je crois !
Viens au secours de mon incrédulité ! - Marc 9:24.
Guérisons
accomplies par Jésus grâce à la foi : Ta foi
t'a guérie - Matt. 9:22 ; Marc 5:34 ; Luc 8:48 ;
voir aussi Marc 10:52. Luc 7:50.
Qu'il vous
soit fait selon votre foi - Matt. 9:29.
À cause
de la foi, le Seigneur dit : Homme, tes péchés te
sont pardonnés - Luc 5:20 ; voir aussi Luc 7:47.
La fille de
Jairus ressuscitée des morts ; Jésus dit : Ne
crains pas, crois seulement et elle sera sauvée - Luc 8:50.
Ceux qui
croyaient au Christ reçurent le pouvoir de devenir enfants de
Dieu - Jean 1:12 ; voir aussi Moroni 7:26 ; Moïse 7:1.
Si vous ne
croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés
- Jean 9:24.
Celui qui
croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais - Jean 14:12.
Croyez que
Jésus est le Christ, le Fils de Dieu - Jean 20:31.
Celui qui ne
croira pas sera condamné - Marc 16:16.
Quand le Fils
de l'Homme viendra trouvera-t-il la foi sur la terre ? - Luc
18:8.
Quiconque
croit en lui ne périt point - Jean 3:16 ; voir aussi
5:24.
La vie
éternelle, connaître Dieu et le Sauveur - Jean 17:3.
Demandez et
vous recevrez, etc. - Luc 11:9 ; voir aussi Énos 15 ;
D. et A. 66:9.
Purifiant le
cœur des Gentils par la foi - Actes 15:9.
La foi vient
de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole du Christ -
Rom. 10:17.
Tout ce qui
n'est pas le produit d'une conviction est péché - Rom.
14:23.
Nous marchons
par la foi et non par la vue - 2 Cor. 5:7.
Je vis dans la
foi au Fils de Dieu - Gal. 2:20.
Le salut par
la foi en Jésus-Christ - 2 Tim. 3:15.
J'ai gardé
la foi - 2 Tim. 4-7.
La foi plus
que la vue ; la démonstration de ce qu’on ne voit
pas grandes oeuvres accomplies par la foi - Héb. chap. 11 ;
voir aussi Éther, chaps. 3 et 12 ; 4 Néphi 5.
Qu'il la
demande avec foi, sans douter - Jaq. 1:6.
Par les
oeuvres, la foi fut rendue parfaite - Jaq. 2:22.
La prière
de la foi sauvera le malade - Jaq. 5:15.
Sans la foi il
est impossible d'être agréable à Dieu - Héb.
11:6 ; D&A 63:11.
La foi est un
don de Dieu : Ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont
révélé cela, mais c'est mon Père qui est
dans les cieux - Matt. 16:17.
Nul ne peut
venir au Christ si le Père ne l'attire - Jean 6:44, 65.
Si quelqu'un
veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra de lui-même
- Jean 7:17.
Selon la
mesure de foi que Dieu a départie à chacun - Rom. 12:3.
À un
autre la foi est donnée par le Saint-Esprit - 1 Cor. 12:8.
Sauvés
par la grâce, par le moyen de la foi, don de Dieu - Eph. 2:8.
La foi
essentielle au salut : Celui qui croira et qui sera baptisé
sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné
- Marc 16:16 ; voir aussi Éther 4:18 ; 3 Néphi
11:33, 34, 35 D&A 68:9 ; Moïse 5:15.
Celui qui ne
croit pas est déjà jugé parce qu'il n'a pas cru
au nom du Fils unique de Dieu - Jean 3:18.
Vous
obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi -1 Pi.
1:9.
Mettez en
pratique la parole et ne vous bornez pas à l'écouter en
vous trompant vous-même - Jaq. 1:22 -
Nul ne peut
être sauvé s'il n'a foi en Jésus-Christ - Moroni
7:38 ; voir aussi D&A 20:29.
Le pouvoir du
Saint-Esprit reçu par la foi au Fils de Dieu - 1 Néphi
10:17.
Ayant la foi
parfaite dans le Très Saint d'Israël - 2 Néphi
9:23.
Par la parole
du Christ, avec une foi inébranlable en lui - 2 Néphi
31:19.
La rémission
des péchés effectuée par la foi - Mosiah 4:3.
Ce n'est pas
la foi qu'avoir une connaissance parfaite des choses - Alma 32:21,
26, 40.
Exhortation
vive à la foi et au repentir - Alma chap. 13.
Levez les yeux
vers le Fils de Dieu, avec foi, pour avoir la vie éternelle -
Hélaman 8:15.
Rémission
des péchés par la persévérance de la foi
jusqu'à la fin - Moroni 3:3 ; 8:3.
Rapport entre
la foi, l'espérance et la charité - Moroni, chap. 7.
Ils
s'appropriaient par la foi tout ce qui est bon - Moroni 7:25.
Dieu est
miséricordieux envers tous ceux qui croient en son nom - Alma
32:22 ; 34:15 ; Mormon 7:5.
Afin que les
enfants des hommes puissent prendre part au salut, par la foi en son
nom - Mosiah 3:9.
C'est lui qui
vient ôter les péchés du monde - Alma
5:48 11:40 ; 12:15 ; 19:36 ; 22:13 ; Hélaman
14:2.
Le
Saint-Esprit traite avec les hommes d'après leur foi - Jarom
4.
Vous recevrez
toutes choses par la foi - D&A 26:2.
Sans foi vous
ne pouvez rien faire - D&A 8:10 ; 18:19.
Il vous sera
fait selon votre foi - D&A 8:11 ; 10:47 ; 11:17 ;
52:20.
La foi ne
vient pas par les signes, mais les signes suivent la foi - D&A
63:9 ; 68:10 ; 84:65 ; comparez 63:12.
Celui qui aura
la foi pour être guéri sera guéri - D&A
42:48-52.
Les esprits
assombris à cause de l'incrédulité - D&A
84:54.
Les fidèles
vaincront et seront protégés - D&A 61:9, 10 ;
63:47 ; 75:16 ; 79:3.
La
repentance
Toute
l'humanité a besoin de se repentir. Si nous confessons nos
péchés, il est juste pour nous pardonner - 1 Jean 1:8-9
voir aussi Rom. 3:10 ; Ecc. 7:20.
Retournez à
Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner - Es. 55:27.
Celui qui
revient de sa méchanceté fera vivre son âme - Ez.
18:27.
Proclamée
par Jean-Baptiste : Repentez-vous - Matt. 3:2, 8 Marc 1:4 ;
Luc 3:3.
Prêchée
par Jésus-Christ : Repentez-vous car le royaume des cieux
est proche - Matt. 4:17 ; voir aussi Marc 1:15 ; 2:17.
Le Christ est
venu pour appeler les pécheurs à la repentance - Luc 5
32.
Joie dans le
ciel pour le pécheur repentant - Luc 15 7, 10.
La repentance
et la rémission des péchés prêchées
en son nom - Luc 24:47.
Punition qui
suit le refus de se repentir - Apo. 2:5, 16 ; comparez 3:19.
Malheur aux
habitants de toute la terre, à moins qu'ils ne se repentent -
3 Néphi 9:2.
Combien de
fois vous rassemblerai-je si vous voulez vous repentir - 3 Néphi
10:6.
Quiconque se
repentira et sera baptisé sera sauvé - 3 Néphi
23:5.
Prêchée
par les apôtres : ils prêchèrent la
repentance - Marc 6:12.
Repentez-vous
et que chacun de vous soit baptisé - Actes 2:38 ; voir
aussi 3:19 ; 8:22.
Dieu commande
à tous les hommes de se repentir - Actes 17:30.
Se réjouissent
au sujet de ceux dont la tristesse les porte à la repentance -
2 Cor. 7:9-10.
La repentance
accordée aux païens - Actes 11:8.
Bénédiction
à celui qui ramènera une âme à la
repentance - Jaq. 5:20 ; voir aussi D&A 18:15-16.
Le Seigneur
veut que tous arrivent à la repentance - 2 Pi. 3:9.
La voie est
préparée pour tous les hommes s'ils se repentent - 1
Néphi 10:18.
Ce sera bien
pour les Gentils s'ils se repentent ; quiconque ne se repent pas
périra - 1 Néphi 14:5.
Les Gentils
qui se repentiront doivent devenir le peuple de l'alliance ; les
Juifs qui ne se repentiront pas seront retranchés - 2 Néphi
30:2 ; 3 Néphi 16:13.
Toutes les
nations demeureront en sûreté dans le Très Saint
d'Israël si elles se repentent - 1 Néphi 22, 28.
Les jours des
hommes miséricordieusement prolongés pour qu'ils se
repentent - 2 Néphi 2:21.
Délai
accordé pour que les hommes puissent se repentir état
probatoire, temps pour se préparer à rencontrer Dieu -
Alma12:24 ; 34:32.
Le peuple de
Dieu doit persuader tous les hommes de se repentir - 2 Néphi
26:27.
Malédiction
sur le pays et destruction du peuple s'il ne veut pas se repentir -
Jacob 3:3.
Croyez que
vous devez vous repentir - Mosiah 4:10.
Repentance
prêchée par Alma au lieu appelé Mormon - Mosiah
18:7, 20.
Paroles de
l'Esprit : si vous ne vous repentez, vous ne pouvez en aucune
façon hériter du royaume des cieux - Alma 5:51 ;
voir aussi 7:14.
Ne différez
point le jour de votre repentance - Alma 34:32-35.
Celui qui est
repentant et fidèle, il est donné de connaître
les mystères de Dieu - Alma 26:22.
Que je
voudrais être un ange, pour crier le repentir à tous les
peuples - Alma 29:1-2.
Le Seigneur a
le pouvoir de racheter les hommes de leurs péchés, à
cause du repentir - Hélaman 5:11.
Ô repentez-vous,
repentez-vous ! pourquoi vouloir mourir ? - Hélaman
7:17.
Je voudrais
vous persuader, vous, tous les bouts de la terre, de vous repentir -
Mormon 3:22.
Le repentir
est pour tous ceux qui sont sous la condamnation et sous la
malédiction d'une loi violée - Moroni 8:24.
Châtiés
afin qu'ils se repentent - D&A 1:27.
La lumière
sera enlevée à celui qui ne se repent pas ;
l'Esprit du Seigneur ne luttera pas toujours avec l'homme - D&A 1
- 33 ; voir aussi Moïse 8:17.
Chaque homme
doit se repentir ou souffrir - D&A 19:4, 15.
Tous les
hommes doivent se repentir et croire au nom de Jésus-Christ,
adorer le Père et persévérer, sinon ils ne
pourront pas être sauvés - D&A 20:29.
Appelez les
nations à la repentance - D&A 43:20.
Si un homme se
repent de ses péchés, il les confessera et les
délaissera - D&A 58:43.
Leurs douleurs
seront grandes à moins qu'ils ne se repentent promptement -
D&A 136:35.
Personne ne
sera reçu dans l'Église s'il n'est capable de se
repentir - D&A 20:71.
Ce qui a le
plus de valeur pour vous c'est de prêcher la repentance au
peuple - D&A 16:6 ; voir aussi 18:15-16.
Il fut
commandé à Adam et à sa postérité
immédiate de se repentir - Moïse 5:8, 14, 15.
Adam appelle
ses fils au repentir - Moïse 6:1 ; ils appelèrent
tous les hommes à la repentance - 6:23 ; voir versets 50
et 57.
Énoch
appela le peuple au repentir - Moïse 7:12.
Si les hommes
ne se repentent pas, je ferai venir le déluge sur eux - Moïse
8:17 ; voir versets 20, 24, 25.
CHAPITRE
6 : LE BAPTÊME
ARTICLE 4. -
Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile
sont : ...troisièmement le baptême par immersion
pour la rémission des péchés...
Nature du
baptême. Dans la théologie de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours, le baptême
d'eau occupe le rang de troisième principe et de première
ordonnance essentielle de l'Évangile. Le baptême est la
porte par laquelle on entre dans le troupeau du Christ, le portail de
l'Église, le rite établi de naturalisation dans le
royaume de Dieu. Le candidat à l'admission dans l'Église,
ayant acquis et professant la foi en notre Seigneur Jésus-Christ
et s'étant sincèrement repenti de ses péchés,
est invité, comme il convient, à donner des preuves de
cette sanctification spirituelle au moyen d'une ordonnance
extérieure, prescrite par l'autorité comme signe ou
symbole de sa nouvelle profession de foi. L'ordonnance initiatrice
est le baptême d'eau, qui doit être suivi du baptême
supérieur du Saint-Esprit ; et, en résultat de cet
acte d'obéissance, la rémission des péchés
est accordée.
Bien simples
sont les moyens ainsi décrétés pour être
admis dans le troupeau ; ils sont à la portée des
plus pauvres et des plus faibles, comme aussi des riches et des
puissants. Quel symbole pourrait-on trouver, pour mieux exprimer la
purification des péchés, que le baptême d'eau ?
Le baptême est le signe de l'alliance convenue entre le pécheur
repentant et son Dieu, par laquelle le premier s'engage à
s'efforcer d'observer les commandements divins.
À ce
propos, Alma, le prophète, exhorta et instruisit le peuple de
Gidéon de cette manière : « Oui, je
vous le dis, venez et ne craignez point, délaissez tout péché,
qui vous obsède aisément et vous entraîne à
la destruction ; oui, venez montrer à votre Dieu que vous
êtes disposés à vous repentir de vos péchés,
et à faire alliance avec lui de garder ses commandements et de
le lui témoigner, aujourd'hui, en entrant dans les eaux du
baptême » [1].
Le pécheur
devenu humble, convaincu de sa transgression par la foi et la
repentance, accueillera avec la plus grande joie tout moyen de se
purifier de ses souillures maintenant si repoussantes à ses
yeux. Toutes les personnes qui se trouvent dans une condition
semblable, s'écrieront comme la multitude touchée le
jour de la Pentecôte : « Que ferons-nous ? »
Et c'est à elles que s'adresse la réponse du
Saint-Esprit, par l'intermédiaire des Écritures ou de
la bouche des serviteurs élus du Seigneur :
« Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé
au nom de Jésus-Christ pour la rémission des
péchés » [2]. Étant l'une des
conséquences de la contrition de l'âme, le baptême
a été appelé, à juste titre, les premiers
fruits de la repentance [3].
L'établissement
du baptême date de l'époque de l'histoire la plus
reculée du genre humain. Lorsque le Seigneur se manifesta à
Adam après l'expulsion de celui-ci du Jardin d'Eden, il promit
au patriarche du genre humain : « Si tu veux te
tourner vers moi, écouter ma voix, croire, te repentir de
toutes tes transgressions et être baptisé, même
dans l'eau, au nom de mon Fils unique, qui est plein de grâce
et de vérité, lequel est Jésus-Christ, le seul
nom qui sera donné sous les cieux par lequel le salut viendra
aux enfants des hommes, tu recevras le don du Saint-Esprit, et tu
demanderas toutes choses en son nom et tout ce que tu demanderas te
sera donné... Et il arriva que, lorsque le Seigneur eut parlé
avec Adam, notre père, Adam invoqua le Seigneur, fut enlevé
par l'Esprit du Seigneur, fut emporté dans l'eau, immergé
sous l'eau et sorti de l'eau. C'est ainsi qu'il fut baptisé,
l'Esprit de Dieu descendit sur lui, et c'est ainsi qu'il naquit de
l'Esprit et fut vivifié dans l'homme intérieur » [4].
Énoch prêcha la doctrine de la repentance et du baptême,
baptisant ceux qui croyaient et se repentaient. Et tous ceux qui
acceptèrent ces enseignements et se soumirent aux conditions
requises par l'Évangile furent sanctifiés aux yeux de
Dieu.
Le but du
baptême est d'accorder l'admission dans l'Église du
Christ en même temps que là rémission des péchés.
Quel besoin avons-nous d'autres paroles pour prouver la valeur de
cette ordonnance divinement instituée ? Quel don plus
grand pourrait-on offrir au genre humain que le moyen sûr
d'obtenir le pardon des transgressions ? La justice interdit
qu'un pardon universel et sans condition soit accordé pour les
péchés commis, si ce n'est par l'obéissance à
la loi décrétée ; mais un moyen simple et
efficace est prévu par lequel le pécheur repentant peut
faire alliance avec Dieu, en scellant cette alliance du sceau qui est
reconnu valable dans les cieux, et par laquelle il s'engage à
se soumettre aux lois de Dieu. Il se place ainsi à la portée
de la Miséricorde, sous l'influence protectrice de laquelle il
peut gagner la vie éternelle.
Les preuves
bibliques, que le baptême est le moyen choisi pour assurer à
l'homme la rémission des péchés, sont
nombreuses. Jean-Baptiste fut le prédicateur particulier de
cette doctrine et l'administrateur autorisé de l'ordonnance,
aux jours qui précédèrent immédiatement
le ministère du Sauveur dans la chair ; et la voix de ce
prêtre du désert émut Jérusalem et fit
écho dans toute la Judée, proclamant la rémission
des péchés comme fruits d'un baptême
acceptable [5].
Saul de Tarse,
persécuteur zélé des disciples du Christ, alors
qu'il se rendait à Damas dans l'intention d'exercer encore son
zèle mal dirigé, reçut une manifestation du
pouvoir de Dieu et fut converti avec des signes et des prodiges. Il
entendit la voix du Christ et y répondit, et devint ainsi
témoin particulier de son Seigneur. Cependant, même
cette manifestation extraordinaire de la faveur divine était
insuffisante. Aveuglé par la gloire qui lui avait été
manifestée, humble et fervent, convaincu du fait qu'il avait
persécuté son Rédempteur, il s'écria dans
l'angoisse de son âme : « Seigneur, que veux-tu
que je fasse ? » Il reçut l'ordre de se rendre
à Damas où il en apprendrait davantage sur la volonté
du Seigneur à son égard. C'est avec joie qu'il reçut
le messager du Seigneur, le dévot Ananias, qui lui imposa les
mains de sorte qu'il recouvra la vue, et lui enseigna ensuite que le
baptême était le moyen d'obtenir le pardon [6].
Saul, connu
maintenant sous le nom de Paul, devenu prédicateur de justice
et apôtre du Seigneur Jésus-Christ, enseigna aux autres
ce même grand principe du salut, que c'est par le baptême
d'eau que vient la régénération du pécheur [7].
Avec une grande puissance de langage et le concours de manifestations
du pouvoir divin, Pierre déclara cette même doctrine à
la multitude repentante. Écrasée de remords au récit
de ce qu'elle avait fait au Fils de Dieu, elle s'écria :
« Hommes, frères, que ferons-nous ? »
La réponse vint promptement, revêtue de l'autorité
apostolique : « Repentez-vous, et que chacun de vous
soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour la rémission
des péchés » [8].
Les prophètes
du Livre de Mormon rendirent le même témoignage au
troupeau occidental du Christ. C’était là le sens
des paroles qu'adressa Néphi, fils de Léhi, à
ses frères : « Car la porte par laquelle vous
devez entrer, c'est le repentir et le baptême d'eau ; et
alors vient la rémission de vos péchés par le
feu et par le Saint-Esprit » [9]. Alma enseigna la
même chose au peuple de Gidéon, comme nous l'avons déjà
mentionné [10]. Néphi, petit-fils d'Hélaman,
précédant immédiatement l'avènement du
Christ sur la terre, se rendit parmi son peuple, baptisant du baptême
de repentance, et, de son ministère, s'ensuivit « une
grande rémission des péchés » [11].
Néphi ordonna des hommes pour l'aider dans le ministère,
« afin que tous ceux qui viendraient à eux fussent
baptisés d'eau, et cela en gage et en témoignage devant
Dieu et au peuple, qu'ils s'étaient repentis et avaient reçu
la rémission de leurs péchés » [12].
Mormon ajoute son témoignage en sa qualité de
représentant du Christ, exhortant le peuple à délaisser
ses péchés et à se faire baptiser pour en
obtenir la rémission [13].
La révélation
des derniers jours, concernant le baptême et son objet, montre
que le Seigneur attribue la même importance à cette
ordonnance de nos jours qu'autrefois ; qu'il ne peut y avoir de
doute quant à l'application de cette doctrine à
l'Église à notre époque, que le principe a été
énoncé et la loi décrétée de
nouveau pour notre gouverne. Les anciens de l'Église sont
chargés de prêcher que la rémission des péchés
peut être obtenue grâce au baptême effectué
par l'autorité [14].
Candidats
prêts au baptême. - Étant donné que le
premier objet du baptême est l'admission dans l'Église
avec la rémission des péchés, et que ceci ne se
produit que quand on a foi en Dieu et qu'on se repent devant lui, il
s'ensuit naturellement que le baptême ne peut, en toute
justice, être requis que de ceux qui sont à même
de faire preuve de foi et d'une repentance active [15]. Dans une
révélation concernant le gouvernement de l'Église,
donnée par l'entremise de Joseph le prophète en avril
1830, le Seigneur mentionne explicitement les conditions dans
lesquelles les candidats peuvent être admis dans l'Église
par le baptême : « Tous ceux qui s'humilient
devant Dieu, désirent être baptisés. se
présentent le cœur brisé et l'esprit contrit,
témoignent devant l'Église qu'ils se sont sincèrement
repentis de tous leurs péchés et sont disposés à
prendre sur eux le nom de Jésus, étant déterminés
à le servir jusqu'à la fin, et montrent vraiment par
leurs oeuvres qu'ils ont reçu une portion de l'Esprit du
Christ pour la rémission de leurs péchés,
ceux-là seront reçus par le baptême dans son
Église [16].
Ces conditions
excluent tous ceux qui ne sont pas arrivés à l'âge
de discernement et de responsabilité ; et, par
commandement direct, le Seigneur a interdit à l'Église
de recevoir quiconque n'a pas atteint cet âge [17]. Par
révélation, le Seigneur a désigné l'âge
de huit ans comme celui auquel il convient de baptiser les enfants
dans l'Église ; et il est requis des parents qu'ils
préparent leurs enfants aux ordonnances de l'Église en
leur enseignant les principes doctrinaux de la foi, de la repentance,
du baptême et de l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit. Le fait de négliger ce devoir est considéré,
par le Seigneur, comme un péché qui retombe sur la tête
des parents [18].
Le baptême
des tout petits enfants. - Les saints des derniers jours s'opposent à
la pratique du baptême des tout petits enfants, qu'ils croient
être, en réalité, un sacrilège. Aucun de
ceux qui ont foi en la parole de Dieu ne peut considérer un
petit enfant comme méchant d'une manière coupable ;
un être aussi innocent n'a pas besoin d'être initié
dans le troupeau, car il ne s'en est jamais égaré ;
il n'a pas besoin de rémission des péchés parce
qu'il n'a commis aucun péché. Et s'il meurt avant
d'avoir été contaminé par les péchés
de la terre, il sera reçu, sans baptême, dans le paradis
de Dieu. Cependant, il existe beaucoup de docteurs soi-disant
chrétiens qui enseignent que puisque tous les enfants sont nés
dans un monde méchant, ils sont eux-mêmes méchants,
et doivent être purifiés par les eaux du baptême
pour être acceptables aux yeux de Dieu. Une telle doctrine est
haïssable. L’enfant, que le Seigneur désigna comme
exemple à suivre par ceux mêmes qui avaient reçu
l'apostolat sacré [19], symbole choisi par le Seigneur
pour représenter le royaume des cieux, cet esprit favorisé
dont l'ange se trouve à jamais en présence du Père,
rapportant fidèlement tout ce que l'on fait à la petite
âme qui est sous sa garde [20], ce petit enfant, va-t-il
être rejeté et précipité dans les
tourments parce que ses tuteurs terrestres ont négligé
de le faire baptiser ? Enseigner une doctrine aussi fausse est
un péché.
L'histoire du
baptême des tout petits enfants est instructive en ce qu'elle
jette de la lumière sur l'origine de cette pratique erronée.
Il est certain que le baptême des tout petits enfants, ou
pédobaptême (grec pais, paidos, enfant, et baptismos,
baptême) comme on l'appelle dans le langage de la théologie,
ne fut enseigné ni par le Sauveur ni par ses apôtres.
Certains citent l'incident au cours duquel le Seigneur bénit
les petits enfants et réprimanda ceux qui voulaient empêcher
les petits d'aller à lui [21] comme preuve en faveur du
baptême des petits enfants ; mais comme il a été
dit sagement dans cette remarque concise, « Déduire
de cette action du Christ bénissant les enfants qu'ils doivent
être baptisés ne prouve rien tant, que l'on manque d'un
meilleur argument ; car la conclusion la plus probable es
celle-ci : le Christ bénit les petits enfants puis les
renvoya, mais il ne les baptisa pas ; donc les petits enfants ne
doivent pas être baptisés » [22].
Il n'existe
pas d'écrit authentique rapportant que le baptême des
tout petits enfants ait été pratiqué au cours
des deux premiers siècles après Jésus-Christ et
la coutume ne devint probablement pas générale avant le
cinquième siècle ; cependant depuis ce dernier
moment jusqu'à la Réforme, il fut accepté par
l'Église prédominante, l'Église catholique
romaine. Mais même au cours de cette période de
ténèbres, de nombreux théologiens élevèrent
la voix contre ce rite impie [23]. Au cours de la première
partie du seizième siècle, un parti religieux assez
nombreux, celui des anabaptistes (du grec ana, de nouveau, et
baptizein, baptiser) acquit de l'importance en Allemagne ; elle
se distinguait par son opposition au baptême des tout petits
enfants, et tirait son nom du fait qu'il était exigé de
tous les membres qui avaient été baptisés en bas
âge qu'ils fussent baptisés de nouveau. Les baptistes,
en général, sont unis dans leur croyance qui s'oppose
au baptême des enfants irresponsables, mais là s'arrête
leur ressemblance avec les anabaptistes.
Certains
baptiseurs de petits enfants ont essayé de prouver qu'il y
aurait une analogie entre le baptême et la circoncision, mais
sans aucune garantie scripturale. La circoncision devint le signe
d'une alliance entre Dieu et Abraham [24] symbole qui, pour les
descendants d'Abraham, indiquait qu'ils étaient libres de
l'idolâtrie des temps, et qu'ils étaient acceptés
par Dieu. On ne trouve nulle part que la circoncision était le
moyen d'obtenir la rémission des péchés. Ce rite
était applicable aux mâles seulement ; le baptême
est administré aux deux sexes. La circoncision devait être
accomplie le huitième jour après la naissance, même
si cela coïncidait avec le jour du sabbat [25]. Au
troisième siècle, un concile d'évêques se
tint sous la présidence de Cyprien, évêque de
Carthage, au cours duquel il fut gravement décidé qu'il
était dangereux de remettre le baptême jusqu'au huitième
jour après la naissance, et que, par conséquent, cela
ne devait pas être permis.
Le baptême
des tout petits enfants est interdit dans le Livre de Mormon ;
nous en déduisons qu'il s'était élevé une
dispute à ce sujet parmi les Néphites. Mormon, ayant
reçu une révélation du Seigneur en la matière,
écrivit une épître à ce sujet à son
fils Moroni, dans laquelle il dénonce la pratique du baptême
des petits enfants et déclare que quiconque suppose que les
petits enfants ont besoin du baptême est dans le fiel de
l'amertume et dans les liens de l'iniquité, niant les
miséricordes du Christ, et tenant pour nuls son expiation et
le pouvoir de sa rédemption [26].
Le baptême
est essentiel au salut. - Les démonstrations qui concernent le
but du baptême s'appliquent avec une force égale à
la proposition que le baptême est nécessaire au salut ;
car, étant donné que la rémission des péchés
constitue un des buts du baptême, et qu'aucune âme ne
peut être sauvée dans le royaume de Dieu avec des péchés
non pardonnés, il est clair que le baptême est essentiel
au salut. Le salut est promis à l'homme à condition
qu'il obéisse aux lois et aux ordonnances de l'Évangile ;
et, comme les Écritures le prouvent de façon
concluante, le baptême est l'un des commandements les plus
importants. Le baptême, étant commandé par Dieu,
doit être essentiel à l'accomplissement du but pour
lequel il est institué, car Dieu n'agit pas avec des
formalités qui ne sont pas nécessaires. Le baptême
est requis de tous ceux qui ont atteint l'âge de responsabilité
aucun n'en est exempt.
Même le
Christ, homme sans péché au milieu d'un monde pécheur,
fut baptisé « pour accomplir tout ce qui est
juste » [27] tel étant le but que le Sauveur
déclara au prêtre hésitant, qui, aussi zélé
qu'il fût pour accomplir sa grande » mission,
reculait cependant quand il lui fut, demandé de baptiser
quelqu'un qu'il considérait être sans péché.
Des siècles avant ce grand événement, Néphi,
prophétisant au milieu du peuple sur le continent occidental,
prédit le baptême du Sauveur, et expliqua comment toute
justice serait ainsi accomplie [28] : « Et
maintenant, si l'Agneau de Dieu qui est saint, a besoin d'être
baptisé d'eau pour accomplir toute justice, oh, alors combien
plus nous, qui ne sommes pas saints, n'avons-nous pas besoin d'être
baptisés ? »
Pendant son
ministère dans la chair, le Sauveur enseigna que le baptême
est essentiel au salut. Un certain notable juif, Nicodème,
vint trouver le Christ pendant la nuit et témoigna de sa
confiance dans le ministère de Jésus, qu'il appela « un
docteur venu de Dieu ». Voyant sa foi, Jésus lui
enseigna une des lois principales des cieux, disant : « Si
un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de
Dieu ». Une question de Nicodème provoqua cette
déclaration supplémentaire : « En
vérité, en vérité, je te le dis, si un
homme ne naît d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le
royaume de Dieu » [29]. Il est pratiquement
indiscutable que la naissance d'eau mentionnée ici comme
essentielle à l'entrée dans le royaume est le baptême.
Nous apprenons ensuite au sujet de l'attitude du Christ envers le
baptême qu'il requit cette ordonnance de ceux qui voulaient
devenir ses disciples [30]. Lorsqu'il apparut, ressuscité,
à ses onze apôtres, pour leur faire ses adieux et leur
donner ses instructions finales, il leur donna cet ordre :
« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les
baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et
enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai
prescrit » [31]
Et, à
propos des résultats du baptême, il leur déclara :
« Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ;
mais celui qui ne croira pas sera condamné » [32].
Aussi clair
que paraisse l'esprit de ces instructions et de ces promesses, il y
en a néanmoins beaucoup qui, bien que professant enseigner la
doctrine du Rédempteur, éludent la signification de ses
préceptes, et supposent, parce qu'il a dit « Celui
qui ne croira pas sera condamné », au lieu de
« Celui qui ne sera pas baptisé sera condamné »,
que le baptême après tout n'est pas une partie
essentielle du plan de salut, mais simplement une convenance ou une
simple commodité dans le plan de salut.
C'est se
moquer de la foi que de professer croire au Christ et de refuser en
même temps de se conformer à ses commandements. Croire
en la parole de Dieu et ne pas l'observer c'est accroître notre
culpabilité, car c'est ajouter l'hypocrisie aux autres péchés.
Il est certain que le châtiment entier prévu pour
l'incroyance volontaire sera le lot du soi-disant croyant qui refuse
d'obéir aux principes mêmes dans lesquels il se vante
d'avoir foi. En outre, comment peut-on qualifier la sincérité
de quelqu'un qui refuse d'obéir aux commandements divins si
des châtiments ne sont pas prévus en cas de
désobéissance ? La repentance d'une telle personne
peut-elle être sincère, si elle se soumet seulement par
crainte du châtiment ? Cependant, lorsque le Seigneur
proclame ce principe pour le gouvernement des saints à notre
époque, ses paroles sont plus précises : « Et
celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, et celui
qui ne croira pas et ne sera pas baptisé sera damné » [33].
Cette même
doctrine de la nécessité du baptême fut prêchée
par les disciples du Christ, particulièrement par ceux qui lui
furent intimement associés dans le ministère. Jean
Baptiste témoigna qu'il avait été chargé
de baptiser d'eau [34] et, concernant ceux qui acceptèrent
les enseignements de Jean, le Sauveur affirma que, bien qu'ils
fussent publicains, ils avaient justifié Dieu, tandis que les
pharisiens et les docteurs de la loi qui avaient refusé le
baptême « ont rendu nul à leur égard
le dessein de Dieu » [35] abandonnant ainsi comme
nous devons le conclure, leurs droits au salut. Comme nous l'avons
déjà montré, Pierre, le chef des apôtres,
n'avait qu'une seule réponse à donner à la
multitude anxieuse de connaître ce qui était essentiel
au salut : « Repentez-vous, et que chacun de vous
soit baptisé » [36].
L'humble
obéissance du Christ à la volonté de son Père
en se soumettant au baptême malgré qu'il fût sans
péché, proclame au monde, avec plus d'éloquence
que les paroles que personne n'est exempté de ce commandement,
et que le baptême est vraiment une condition du salut. C'est
pourquoi, nulle preuve de faveur divine, nulle dispensation de dons
célestes, ne dispense l'homme de l'obéissance à
cette loi-ci ni aux autres lois et ordonnances de l'Évangile.
Saul de Tarse, bien qu'il lui fût permis d'entendre la voix du
Rédempteur, ne put entrer dans l'Église du Christ que
par la porte du baptême d'eau et du Saint-Esprit [37].
Dans la suite, il prêcha le baptême, déclarant que
par cette ordonnance « nous revêtons le Christ »,
devenant les enfants de Dieu. Corneille, le centurion, fut reconnu de
Dieu à cause de ses prières et de ses aumônes, et
il reçut la visite d'un ange qui lui donna l'ordre d'envoyer
chercher Pierre, lequel lui dirait ce qu'il devrait faire. L'apôtre
ayant été spécialement préparé par
le Seigneur pour cette mission, entra dans la maison du Gentil
repentant, bien que cela constituât une violation des coutumes
des Juifs, et prêcha Jésus-Christ à Corneille et
à sa famille. Alors même que Pierre était en
train de parler, le Saint-Esprit tomba sur ses auditeurs de sorte
qu'ils rendirent témoignage, par le don des langues et
glorifièrent Dieu [38]. Cependant la dispensation de dons
aussi grands ne les exempta aucunement de la soumission à la
loi du baptême ; et Pierre leur commanda d'être
baptisés au nom du Seigneur.
Les ministres
du Christ sur le continent américain ne furent pas moins
formels lorsqu'ils proclamèrent la doctrine du baptême.
Léhi[39] et son fils Néphi [40] témoignèrent
tous deux du baptême du Sauveur qui devait suivre, et de la
nécessité absolue du baptême d'eau et du
Saint-Esprit pour tous ceux qui cherchent le salut. Néphi
compara avec force la repentance et le baptême d'eau et
d'Esprit à la porte qui mène à la bergerie du
Christ [41]. Alma prêcha que le baptême était
indispensable au salut, exhortant le peuple à témoigner
au Seigneur, en se conformant à ce principe, qu'il contractait
l'alliance d'observer ses commandements. Alma le jeune, fils du
premier, prêcha que le baptême était un moyen
d'obtenir le salut, et consacra des prêtres pour baptiser [42].
Au cours du
dernier siècle qui précéda la naissance du
Christ, l’œuvre de Dieu parmi les Lamanites fut commencée
par la prédication de la foi, de la repentance et du baptême.
Nous trouvons Ammon prêchant cette doctrine au roi Lamoni et à
son peuple [43]. Hélaman prêcha le baptême [44]
et, au cours de son ministère, moins d'un demi-siècle
avant la naissance du Christ, nous lisons que des dizaines de
milliers de personnes s'unirent à l'Église par le
baptême. C'est ce que prêchèrent également
les fils d'Hélaman [45] et son petits-fils Néphi [46].
Ces baptêmes étaient administrés au nom du Messie
qui devait venir, mais lorsqu'il vint visiter son troupeau
occidental, il ordonna qu'il fût baptisé au nom du Père,
et du Fils, et du Saint-Esprit ; et il conféra à
douze hommes l'autorité nécessaire pour administrer
cette ordonnance [47] promettant le salut à tous ceux qui
se conformeraient à sa loi, et à ceux-là seuls.
Les preuves
abondent que le Seigneur considérait le baptême comme la
condition essentielle pour devenir membre de son Église. C'est
pourquoi, lorsqu'il institua le sacrement du pain et du vin parmi les
Néphites, il donna l'ordre à ses disciples de
l'administrer seulement à ceux qui avaient été
baptisés correctement [48]. De plus, nous apprenons que
ceux qui furent baptisés comme Jésus l'avait ordonné
furent appelés « L'Église du Christ » [49].
Fidèle à la promesse du Seigneur, le Saint-Esprit
descendit sur ceux qui avaient été baptisés par
l'autorité qu'il avait ordonnée, ajoutant ainsi au
baptême d'eau, le baptême supérieur du
Saint-Esprit [50] et beaucoup d'entre eux reçurent des
manifestations de l'approbation divine, voyant et entendant des
choses indicibles, qu'il n'était pas permis d'écrire.
La foi du peuple se montra dans de bonnes oeuvres [51] dans les
prières et le jeûne [52] en réponse auxquels
le Seigneur réapparut, se manifestant cette fois-ci aux
disciples qu'il avait appelés au ministère. Il leur
réitéra les promesses qu'il avait faites auparavant au
sujet de tous ceux qui étaient baptisés de son
baptême ; et il ajouta à cela que, s'ils
persévéraient jusqu'à la fin, ils seraient
considérés comme innocents au jour du jugement [53].
C'est alors qu'il répéta le commandement par
l'obéissance auquel le salut est promis : « Repentez
vous tous, bouts de la terre, et venez à moi, et soyez
baptisés en mon nom pour que vous soyez sanctifiés par
la réception du Saint-Esprit, afin d'être sans tache
devant moi au dernier jour » [54].
Près de
quatre siècles plus tard, cette même proclamation fut
entendue de la bouche de Mormon [55]. Ensuite Moroni, son fils,
le survivant solitaire d'un peuple autrefois puissant, pleurant la
destruction de sa nation, laisse ce qu'il supposait être alors
son témoignage d'adieu concernant la véracité de
cette doctrine [56] mais ayant été épargné
contrairement à son attente, il revient de nouveau sur ce
thème sacré, se rendant compte de la valeur
incalculable de cette doctrine pour tous ceux qui liraient ces pages.
Et, dans ce qui pourrait être considéré comme ses
dernières paroles, il témoigne que le baptême
d'eau et d'Esprit est le moyen vers le salut [57].
Ce principe
fondamental, proclamé autrefois, reste inaltéré
aujourd'hui ; il est la vérité et ne change pas.
Les anciens de l'Église des derniers jours ont reçu
leur charge à peu près dans les mêmes termes que
ceux qui furent employés pour investir les apôtres
d'autrefois : « Allez dans le monde, prêchez
l'Évangile à toute créature, agissant avec
l'autorité que je vous ai donnée, baptisant au nom du
Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Et celui qui croira et
sera baptisé sera sauvé, et celui qui ne croira pas
sera damné » [58]. Écoutez ensuite la
parole du Seigneur à travers Joseph le prophète aux
anciens de l'Église : « C'est pourquoi ce que
j'ai dit à mes apôtres, je vous le dis de nouveau :
Toute âme
qui croira à vos paroles, et sera baptisée d'eau pour
la rémission des péchés, recevra le
Saint-Esprit ». Mais « En vérité,
en vérité je vous le dis, ceux qui ne croiront pas à
vos paroles, et qui ne seront pas baptisés d'eau en mon nom
pour la rémission de leurs péchés, afin de
recevoir le Saint-Esprit, seront damnés et ne viendront pas
dans le royaume de mon Père, là où mon Père
et moi sommes » [59]. Dociles à ce
commandement, les anciens de cette Église ont proclamé
sans cesse l'Évangile parmi les nations, prêchant que la
foi, la repentance, et le baptême d'eau et du Saint-Esprit sont
essentiels au salut.
Au sujet du
baptême, nous avons examiné les principes doctrinaux
courants parmi les Juifs, les Néphites, et l'Église de
Jésus-Christ à notre époque, et nous avons
trouvé que les principes enseignés sont toujours les
mêmes. En réalité, nous sommes remontés
plus loin, jusqu'à l'histoire la plus reculée du genre
humain, et nous avons appris qu'il fut annoncé que le baptême
était un principe sauveur grâce auquel Adam reçut
la promesse du pardon et du salut. Nul n'a de raison d'espérer
le salut si ce n'est en se conformant à la loi de Dieu, dont
le baptême est une partie essentielle.
[1] Alma 7:15.
[2] Voir Actes
2:37, 38
[3] Voir
Moroni 8:25.
[4] PGP, Moïse
6:52-65.
[5] Voir Marc
1 4 ; Luc 3:3.
[6] Voir Actes
22:1-16.
[7] Voir Ti.
3:5.
[8] Actes
2:36-38 voir aussi 1 Pi. 3:21.
[9] 2 Néphi
31:17 lire jusqu'à la fin du chapitre.
[10] Voir Alma
7:14, 15.
[11] 3 Néphi
1:23.
[12] 3 Néphi
7:24-26.
[13] Voir 3
Néphi 30. 2.
[14] Voir D&A
19:31 ; 55 2 ; 68:27 ; 76:51, 52 ; 84:27, 74.
[15] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[16] D&A
20:37.
[17] Voir D&A
20:71.
[18] Voir D&A
68:25-27.
[19] Voir
Matt. 18:1-6.
[20] Voir
Matt. 18:10.
[21] Matt.
19:13 ; Marc 10:13 ; Luc 18:15.
[22] On
attribue cette remarque à Jeremy Taylor, évêque
anglais, qui mourut en 1667, mais, que ce soit à tort ou à
raison, l'auteur ne peut le dire. Quel qu'en soit l'auteur tel qu'il
est exprimé ci-dessus l'argument est juste.
[23] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[24] Voir Gen
17:1-14.
[25] Voir Jean
7:22, 23.
[26] Voir
Moroni, chap. 8 ; lire l'épître tout entière.
[27] Voir
Matt. 3:15.
[28] Voir 2
Néphi 31:5-8 [29] Jean 3:1-5.
[29] Jean
3:1-5.
[30] Jean.
4:1, 2.
[31] Matt.
28:19.
[32] Marc
16:16.
[33] D&A
112:29.
[34] Voir Jean
1:33.
[35] Luc 7:30.
[36] Actes
2:38 ; voir aussi 1 Pi. 3:21.
[37] Voir
Actes 9:1-18 ; 22:1-16.
[38] Voir
Actes 10:30-48.
[39] Voir 1
Néphi 10:7-10.
[40] Voir 2
Néphi 31:4-14.
[41] Voir 2
Néphi 31:17.
[42] Voir
Mosiah 18:8-17 ; Alma 5:61, 62 ; 9:27.
[43] Voir Alma
19:35.
[44] Voir Alma
62:45.
[45] Voir
Hélaman 5:14-19.
[46] Voir 3
Néphi 1:23.
[47] Voir 3
Néphi 11:22-25 ; 12:1, 2.
[48] Voir 3
Néphi 18:5, 11, 28-30.
[49] Voir 3
Néphi 26:21.
[50] 3 Néphi
26:17, 18 ; 28:18 ; 4 Néphi 1.
[51] Voir 3
Néphi 26:19,20.
[52] Voir 3
Néphi 27:1, 2.
[53] Voir 3
Néphi 27:16.
[54] Voir 3
Néphi 27:20.
[55] Voir
Mormon 7:8-10.
[56] Voir
Mormon 9:22, 23.
[57] Voir
Moroni 6:1-4.
[58] D&A
68:8, 9.
[59] D&A
84:64, 74 ; voir aussi 112:28, 29.
NOTES DU
CHAPITRE 6
1. La
préparation au baptême. - La doctrine que le baptême,
pour être acceptable, doit être précédé
d'une préparation efficace, fut enseignée et comprise
d'une manière générale du temps du Christ ainsi
que dans la période qu'on appelle apostolique et l'époque
qui suivit immédiatement. Mais cette croyance dégénéra
graduellement, et on en vint à considérer le baptême
comme une forme extérieure, dont l'application dépendait
peu ou presque pas, de l'appréciation ou de la conception
qu'avait le candidat de son but ; comme il est dit dans le
texte, le Seigneur a annoncé de nouveau la doctrine à
notre époque. Nous donnons ici quelques évidences
concernant la première croyance :
« Dans
les premiers âges du christianisme, les hommes et les femmes
étaient baptisés sur une profession de foi au Seigneur
Jésus-Christ. » - Le chanoine Farrar.
« Mais
comme le Christ leur enjoint (Marc 16:15-16) d'enseigner avant de
baptiser, et désire que seuls des croyants soient admis au
baptême, il apparaîtrait que le baptême n'est pas
administré correctement à moins d'être précédé
par la foi... À l'époque apostolique, on ne trouve pas
une seule personne qui ait été admise au baptême
sans une profession de foi et de repentance préalables. »
- Calvin.
« Vous
n'êtes pas d'abord baptisés pour recevoir ensuite la foi
et avoir le désir ; mais lorsque vous êtes
baptisés, vous faites connaître votre volonté à
l'instructeur, vous faites une confession complète de votre
foi et de votre propre bouche. » - Arnobius (rhétoricien
qui écrivit au cours de la dernière partie du troisième
siècle).
« Dans
l’Église primitive, l’instruction précédait
le baptême, selon l’ordre de Jésus-Christ :
« Allez, enseignez toutes les nations, les baptisants… »,
etc. » - Saurin (protestant français, 1677-1730).
« Dans
les deux premiers siècles, on n’était capable de
se déclarer croyant ; à cause de ces mots :
« Celui qui croira et sera baptisé ». »
- Salmasius (auteur français 1588-1653).
2. Notes
historiques sur le baptême des petits enfants. « Le
baptême des petits enfants dans les deux premiers siècles
après Jésus-Christ était totalement inconnu. La
coutume du baptême des petits enfants ne commença pas
avant le troisième siècle après la naissance du
Christ. Dans les premiers siècles, il n'en apparaît
aucune trace ; et il fut introduit sans le commandement du
Christ. » - Curcellaeus.
« Il
est certain que le Christ n'ordonna pas le baptême des petits
enfants... Nous ne pouvons pas prouver que les apôtres
ordonnèrent le baptême des petits enfants. Des passages
mentionnant le baptême de toute une famille (comme dans les
Actes 16:33 ; 1 Cor. 1:16) nous ne pouvons pas tirer une telle
conclusion, car il reste encore à savoir s'il y avait, dans
cette famille, des enfants d'un âge où ils n'étaient
pas capables de recevoir le christianisme intelligemment ; car
tel est le seul point sur lequel l'argument repose... Comme le
baptême était intimement uni à une initiation
consciente dans la communion chrétienne, la foi et le baptême
étaient toujours liés l'un à l'autre ; et
ainsi, il est extrêmement probable que le baptême ait
seulement été administré dans les deux cas où
les deux se rencontraient et que la pratique du baptême des
petits enfants ait été inconnue à cette période
(apostolique)... Que, jusqu'à la période tardive
d'Irénée (au moins pas avant) aucune trace de baptême
de petits enfants n'apparaît ; et le fait qu'il ne fut
reconnu pour la première fois comme tradition apostolique,
qu'au cours du troisième siècle, est une preuve plutôt
contre que pour l'admission de son origine apostolique. »
- Jean Neander (théologien allemand, qui vécut dans la
première moitié de ce siècle).
« Par
conséquent, qu'ils viennent lorsqu'il sont en âge -
lorsqu'ils peuvent comprendre - lorsqu'on leur a enseigné où
ils doivent venir. Qu'ils deviennent chrétiens lorsqu'ils
peuvent connaître Christ - Tertullien (un des « pères
chrétiens » latins, qui vécut de 150 à
220 ap. J-C.). L'opposition presque violente de Tertullien a la
pratique du pédobaptême est citée par Neander
comme « une preuve qu'alors elle n'était pas
habituellement considérée comme une ordonnance
apostolique, car, en ce cas, il ne se serait pas aventuré à
parler si fortement contre elle. »
Martin Luther,
qui écrivit au commencement du seizième siècle,
déclara : « On ne peut pas prouver par les
Écritures sacrées que le baptême des enfants fut
institué par le Christ, ou commença avec les premiers
chrétiens après les apôtres ».
« Par
tekna, l'apôtre entend, non pas les petits enfants, mais la
postérité, signification dans laquelle le mot apparaît
en de nombreux endroits du Nouveau Testament (voir entre autres Jean
8:39) d'où il apparaît que l'argument qui est
communément tiré de ce passage, en faveur du baptême
des petits enfants, n'a aucune force et ne sert à rien. »
- Limborch (natif de Hollande et théologien réputé
vécut de 1633 à 1712).
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Le baptême
pour la rémission des péchés
Jean-Baptiste
baptisa et prêcha le baptême de repentance pour la
rémission des péchés - Marc 1:4 ; voir
aussi Luc 3:3, et comparez 1:76, 77.
Repentez-vous
et soyez baptisés au nom de Jésus-Christ pour la
rémission de vos péchés. - Actes 2:38 ;
voir aussi 22:16 ; D&A 33. 11.
La porte par
laquelle vous devez entrer c'est la repentance et le baptême...
alors vient la rémission de vos péchés - 2 Néphi
31:17.
Soyez baptisés
au repentir, afin que vous puissiez être lavés de vos
péchés - Alma 7:14.
Baptisant au
repentir ; et il y eut une grande rémission de péchés
- 3 Néphi 1:23.
Le Christ
enseigna aux Néphites que par le baptême ils recevraient
la rémission - 3 Néphi 12. 2 ; aussi 30:2.
La Prêtrise
d'Aaron détient l'autorité de baptiser par immersion
pour la rémission des péchés - D&A 13:1.
Tu prêcheras
la repentance et la rémission des péchés par le
baptême - D&A 19:31 ; aussi 55:2.
Soyez baptisés
pour la rémission de vos péchés - D&A 33:11.
Évangile
de repentance, de baptême, et de rémission des péchés
- D&A 84:27.
Le baptême
essentiel est au salut
Si un homme ne
naît d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le royaume de
Dieu - Jean 3:5.
Celui qui
croira et qui sera baptisé sera sauvé - Marc 16:16 3
Néphi 11:33 ; D&A 112:29.
Les pharisiens
et les docteurs de la loi ont rendu nul le dessein de Dieu, en ne se
faisant pas baptiser par Jean - Luc 7:30.
Nous sommes
baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps - 1
Cor. 12:13.
Vous tous, qui
avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu
Christ - Gal. 3:27.
La figure du
baptême qui maintenant vous sauve - 1 Pi. 3:21.
Un seul
Seigneur, une seule foi, un seul baptême - Eph. 4:5.
Tous les
hommes doivent être baptisés, sinon ils ne peuvent pas
être sauvés dans le royaume de Dieu - 2 Néphi
9:23.
Soyez baptisés
en mon nom, car celui qui croit et est baptisé sera sauvé
- Éther 4:18 ; aussi Moroni 7:34 ; 3 Néphi
21:6.
Veillez à
ne pas être baptisés indignement - Mormon 9:29.
Tous ceux qui
se repentiront, qui seront baptisés et persévéreront,
seront sauvés - D&A 18:22.
Il fut
enseigné à Adam que le baptême est essentiel -
Moïse 6:52.
Baptême
d'Adam - Moïse 6:64-68.
Jésus-Christ
fut baptisé
Pour accomplir
tout ce qui est juste - Matt. 3:15.
Il est montré,
ainsi, que le baptême est requis de tout homme ; voir
aussi Marc 1:9 ; Luc 3:21.
Si l'Agneau de
Dieu, qui est saint, a besoin d'être baptisé, alors
combien plus, nous qui ne sommes pas saints, n'avons-nous pas besoin
d'être baptisés ? - 2 Néphi 31:5.
Préparation
au baptême
Les citations
précédentes montrent clairement que la foi au Seigneur
Jésus-Christ et une repentance sincère sont des
conditions requises avant le baptême. La connaissance est donc
nécessaire et l'instruction est requise.
Le Christ
commanda aux apôtres d'enseigner toutes les nations, de les
baptiser ensuite, et alors de les enseigner davantage - Matt.
28:19-20.
Ceux qui
reçurent avec joie les instructions de Pierre furent baptisés
- Actes 2:41.
Ceux qui
crurent aux enseignements de Philippe concernant le royaume de Dieu
furent baptisés - Actes 8:12.
Pierre
instruisit Corneille et sa maison avant de les baptiser - Actes
10:25-48.
Paul
instruisit le gardien de la prison et sa maison avant leur baptême
- Actes 16:29-33.
Jean-Baptiste
exigeait les preuves de la repentance avant le baptême - Luc
3:7-14.
Sommaire des
conditions requises - Moroni 6:1-4. Les petits enfants, incapables de
comprendre et de se repentir, ne doivent pas être baptisés
- Moroni Chap. 8.
Les parents
doivent enseigner leurs enfants, et les préparer ainsi au
baptême lorsqu'ils ont huit ans - D&A 68:25.
Personne ne
peut être reçu dans l'Église avant d'avoir
atteint l'âge de responsabilité et d'être capable
de repentance - D&A 20:71 ; voir aussi verset 37.
CHAPITRE
7 : LE BAPTÊME - Suite
ARTICLE 4. -
Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile
sont : ...troisièmement le baptême par immersion
pour la rémission des péchés...
LE MODE DU
BAPTÊME
Importance du
mode d’administration du baptême. - En considérant
l’objet et la nécessité du baptême, nous
avons vu l’importance que le Seigneur attache à ce rite
initiateur. Il n’est pas surprenant que le mode
d’administration de l’ordonnance ait été
prescrit de façon bien définie. Beaucoup de confessions
chrétiennes possèdent un rite d’initiation bien
établi, dans lequel l’eau fait figure d’élément
nécessaire bien que, dans certaines, la cérémonie
ne soit rien de plus que le fait du prêtre de placer son doigt
humecté sur le front du candidat, ou d’asperger le
visage d’eau ; tandis que d’autres considèrent
l’immersion complète du corps comme nécessaire.
Les saints des derniers jours affirment que les Écritures sont
entièrement exemptes d’ambiguïté au sujet du
mode acceptable de baptême ; et ils proclament avec
assurance leur croyance que l’immersion du corps par un
serviteur ou représentant du Sauveur dûment
commissionné, est la seule forme véritable. Le raisons
de cette croyance peuvent se résumer comme suit : la
dérivation et l’ancien usage du mot baptême et des
mots qui lui sont apparentés révèlent
l’immersion. Le symbolisme du rite n’est conservé
dans aucune autre forme. L’autorité scripturale, la
parole révélée de Dieu par la bouche des
prophètes anciens et des derniers jours, prescrivent
l’immersion comme véritable forme du baptême.
Le verbe
« Baptiser », du grec baptô ou baptizô
signifiait littéralement plonger ou immerger. Comme c’est
le cas pour toute langue vivante, les mots subirent de grands
changements de sens ; et certains écrivains déclarent
que le terme en question peut tout aussi bien s’employer pour
l’aspersion que pour l’immersion réelle. Il
devient alors très intéressant de chercher à
connaître la signification courante du terme à l’époque
ou vers l’époque du Christ, car, étant donné
que, de toute évidence, le Sauveur estima inutile, dans le
cours de ses instructions sur le baptême, de s’étendre
sur la signification du terme, c’est que celui-ci avait une
signification bien nette pour ceux qui recevaient ses enseignements.
D’après l’emploi que font les auteurs grecs et
latins du terme originel [1] il est clair qu’il signifiait
pour eux une véritable immersion dans l’eau. Pour les
Grecs modernes le baptême signifie un ensevelissement dans
l’eau, et c’est pourquoi, lorsqu’ils choisissent de
professer le christianisme, ils pratiquent l’immersion comme
forme correcte du baptême [2]. Au sujet de ce genre
d’argumentation, nous devons nous rappeler que les preuves
philologiques ne sont pas des plus décisives. Passons donc à
la considération d’autres raisons meilleures.
Le symbolisme
du rite baptismal n’est conservé dans aucune autre forme
que l’immersion. Le Sauveur compara le baptême à
une naissance, et déclara que c’était la chose
nécessaire et même essentielle à la vie qui mène
au royaume de Dieu [3]. Personne ne peut dire qu’une
naissance est symbolisée par l’aspersion d’eau sur
le visage. L’un des traits distinctifs, et non des moindres,
qui ont contribué à donner au Christ la première
place comme maître des maîtres, consiste en l’usage
précis et puissant qu’il fait de la langue ; ses
comparaisons et ses métaphores sont toujours expressives et
ses paraboles convaincantes ; et il serait totalement étranger
aux méthodes du Seigneur d’employer une analogie aussi
inappropriée que celle qu’implique ce mauvaise
représentation de la naissance.
Le baptême
a été également comparé, de façon
très impressionnante, à un ensevelissement suivi d’une
résurrection ; et c’est dans ce symbole de la mort
et de la résurrection du corps de son Fils que Dieu a promis
d’accorder la rémission des péchés.
Écrivant aux Romains, Paul dit : « Ignorez-vous
que nous tous qui avons été baptisés en
Jésus-Christ, avons donc été ensevelis avec lu
par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est
ressuscité des morts, par la gloire du Père, de même
nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si
nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité
à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à
sa résurrection. » [4]. Et le même
apôtre écrit plus loin : « Ayant été
ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi
ressuscités en lui et avec lui par la foi en la puissance de
Dieu, qui l’a ressuscité des morts » [5].
De toutes les formes variées de baptême pratiquées
par l’homme, l’immersion seule représente une
naissance marquant le commencement d’une nouvelle carrière,
ou le sommeil du tombeau suivi de la victoire sur la mort.
L’autorité
scripturale ne justifie aucune autre forme que l’immersion.
Jésus-Christ fut baptisé par immersion. Nous lisons
qu’après l’ordonnance il « sortit
aussitôt de l’eau » [6]. Le fait que le
baptême du Sauveur était acceptable aux yeux du Père
est abondamment prouvé par les manifestations qui suivirent
immédiatement - la descente du Saint-Esprit et la déclaration
du Père : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui j’ai mis toute mon affection ». Jean,
surnommé le Baptiste à cause de sa mission divine,
baptisa dans le Jourdain [7] et peu de temps après nous
apprenons qu’il baptisait à Énon, près de
Salim [8] parce qu’il y avait là beaucoup d’eau,’
cependant, si Jean avait baptisé par aspersion, une, petite
quantité d’eau aurait suffit à une multitude.
Nous lisons
également le récit du baptême qui suivit la
conversion quelque peu rapide d’un eunuque éthiopien,
intendant de la reine Candace. Philippe lui prêcha la doctrine
du Christ alors qu’ils voyageaient tous deux sur le char de
l’Éthiopien ; l’eunuque, croyant aux paroles
de son instructeur inspiré, demanda le baptême et
Philippe y consentit. « Il fit arrêter le char ;
Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau,
et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent sortis de
l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque
ne le vit plus tandis que, joyeux, il poursuivait sa route » [9].
L’histoire
autre que scripturale prouve que pendant plus de deux siècles
après Jésus-Christ, l’immersion fut le mode de
baptême généralement pratiqué par ceux qui
se disaient chrétiens ; et que ce n’est que vers la
fin du treizième siècle que d’autres formes
devinrent générales [10]. On peut s’attendre
à des distorsions des ordonnances instituées par
l’autorité lorsque, en l’absence de cette autorité
même pour les administrer, on tente de reproduire la forme
extérieure de ces ordonnances. Cependant ces distorsions se
produisent graduellement ; les déformations provenant de
désordres dans la constitution ne se développent pas en
un jour. C’est pourquoi - et c’est le cas pour n’importe
quelle autre ordonnance instituée par Jésus-Christ -
nous pouvons examiner la période qui suivit immédiatement
son ministère personnel et celui de ses apôtres pour y
trouver la forme la plus proche du mode originel du baptême.
Dans la suite,
lorsque les ténèbres de l’incroyance devinrent
plus épaisses, l’autorité conférée
par le Christ ayant été enlevée de la terre avec
ses serviteurs martyrisés, de nombreuses innovations
apparurent ; et les dignitaires des diverses Églises
firent désormais la loi pour eux-mêmes et leurs fidèles.
Au début du troisième siècle, l’évêque
de Carthage décida que les personnes de santé délicate
pouvaient être baptisées d’une manière
acceptable par aspersion ; et, une fois cette permission
accordée, la forme véritable du baptême tomba
graduellement en disgrâce et des pratiques non autorisées,
conçues par l’homme, prirent sa place.
Le baptême,
parmi les Néphites, était administré par
immersion seulement. Nous avons déjà montré avec
queue intensité le baptême avait été
prêché et pratiqué parmi le peuple, de Léhi
à Moroni. Lorsque le Sauveur apparut à son peuple sur
le continent américain, il lui donna des instructions très
précises sur le mode d’administration de l’ordonnance.
Voici ses paroles : « En vérité, je
vous dis que tous ceux qui se repentiront de leurs péchés
après vos paroles, et désireront être baptisés
en mon nom, vous les baptiserez de cette manière : Voici,
vous descendrez et vous vous tiendrez dans l’eau, et vous les
baptiserez en mon nom. Et maintenant voici les paroles que vous
prononcerez en les appelant par leur nom : « Ayant
reçu l’autorité de Jésus-Christ, je vous
baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Et alors, vous les plongerez dans d’eau, et puis vous les
sortirez de l’eau » [11].
Le baptême
à notre époque, tel qu’il a été
prescrit par révélation, suit le même mode. Les
premiers baptêmes de notre époque furent ceux de Joseph
Smith et d’Oliver Cowdery, qui se baptisèrent l’un
l’autre selon les instructions de l’ange duquel ils
avaient reçu l’autorité d’administrer cette
sainte ordonnance, et qui n’était autre que le
Jean-Baptiste d’autrefois, le précurseur du Messie.
Joseph Smith décrit ainsi l’événement :
« En conséquence nous allâmes nous baptiser.
Je le [Oliver Cowdery] baptisai d’abord et il me baptisa
ensuite... Sitôt que nous fûmes sortis de l’eau,
après notre baptême, nous reçûmes de
grandes et glorieuses bénédictions » [12].
Dans une
révélation au sujet du gouvernement de l’Église,
datée d’avril 1830, le Seigneur prescrivit le mode exact
du baptême, tel qu’il désire que l’ordonnance
soit administrée à notre époque. Il dit –
« Le baptême doit être administré de la
façon suivante à ceux qui se repentent : La
personne qui est appelée de Dieu et a reçu de
Jésus-Christ l’autorité de baptiser, descendra
dans l’eau avec la personne qui s’est présentée
pour le baptême et dira en appelant celle-ci par son nom :
Ayant reçu l’autorité de Jésus-Christ, je
vous baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
Amen. Alors il l’immergera dans l’eau et sortira de
l’eau » [13].
Le Seigneur
n’aurait pas prescrit les paroles de cette ordonnance s’il
n’avait pas voulu que cette forme-là seule fût
employée ; c’est pourquoi les anciens et les
prêtres de l’Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours n’ont aucune autorité
personnelle qui leur permette de changer la forme prescrite par Dieu,
que ce soit par addition, omission ou altération de tout
genre.
BAPTÊME
ET « REBAPTÊME »
La répétition
de l’ordonnance du baptême en faveur du même
individu est permise dans certaines conditions bien déterminées.
C’est ainsi que si quelqu’un, étant entré
dans l’Église par le baptême, s’en retire
ensuite ou bien en est excommunié, et puis se repent et désire
retrouver sa qualité de membre dans l’Église, il
ne peut le faire que par le baptême. Cependant, ce second
baptême ne sera que la répétition de l’ordonnance
initiatrice administrée la première fois. Il n’y
a pas d’ordonnance de rebaptême dans l’Église
qui soit distincte sans sa nature, sa forme ou son but, de l’autre
baptême. C’est pourquoi, lorsque le baptême est
administré à une personne qui a déjà été
baptisée une première fois, la forme de l’ordonnance
est exactement la même que lors du premier baptême.
L’expression « je vous rebaptise » au
lieu de « je vous baptise », et les additions
« pour le renouvellement de vos alliances » ou
« pour la rémission de vos péchés »
ne sont pas autorisées. La voix de la raison s’unit à
celle des autorités présidentes de l’Église
pour décourager toute déviation du cours fixé
par le Seigneur. Les changements dans les ordonnances prescrites par
l’autorité ne peuvent être effectués que
par cette même autorité.
Les rebaptêmes
rapportés par les Écritures sont rares et, dans chaque
cas, les circonstances justifiant une telle action apparaissent
clairement. C’est ainsi que nous lisons que Paul baptisa
certains disciples à Éphèse, bien qu’ils
eussent déjà été baptisés selon le
baptême de Jean [14]. Mais dans ce cas, l’apôtre
avait des raisons de douter que le baptême dont ceux-ci
parlaient eût été administré par des mains
autorisées, ou après un enseignement préliminaire
convenable des candidats, car lorsqu’il éprouva
l’efficacité de leur baptême en leur demandant :
« Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez
cru ? », ils lui répondirent : « Nous
n’avons même pas entendu dire qu’il y ait un
Saint-Esprit ». Surpris, il leur demanda : « De
quel baptême avez-vous donc été baptisés ? »,
et ils répliquèrent : « Du baptême
de Jean ». Mais Paul savait comme nous le savons, que bien
que Jean prêchât le baptême de repentance par
l’eau, il déclarait que celui-ci n’était
qu’un préliminaire au baptême supérieur du
Saint-Esprit, que le Christ devait apporter. C’est pourquoi,
étant donné l’insuffisance des preuves quant à
la validité de leur baptême, Paul fit baptiser ces douze
fidèles Éphésiens au nom du Seigneur
Jésus-Christ, après quoi il leur imposa les mains, et
ils reçurent le Saint-Esprit.
Le baptême
instituée par le Christ parmi les Néphites[15] était,
en grande partie, un rebaptême, car, nous l’avons déjà
vu, la doctrine du baptême avait été enseignée
et pratiquée parmi le peuple depuis le temps de Léhi.
Et il est certain que Néphi, le premier à qui le
Seigneur donna l’autorité de baptiser après son
départ, avait été baptisé auparavant,
car, avec ses collaborateurs dans le ministère, il avait
prêché avec zèle la nécessité du
baptême [16]. Cependant, dans ce cas aussi, des
altérations s’étaient probablement produites dans
la façon d’administrer l’ordonnance ou dans
l’esprit dans lequel cela se faisait. Car le Seigneur, en leur
donnant des instructions minutieuses sur la forme du baptême,
les réprimanda à cause de l’esprit de contention
et de dispute qui avait existé auparavant parmi eux au sujet
de cette ordonnance [17]. C’est pourquoi le baptême
de ces gens fut rendu valide par une administration autorisée
et conforme au mode prescrit par le Seigneur.
Les baptêmes
répétés de la même personne ne sont pas
sanctionnés par l’Église. C’est une erreur
de croire que le baptême offre le moyen d’obtenir le
pardon des péchés quel que soit le nombre de fois qu’on
le répète. Pareille croyance tend plutôt à
excuser le péché qu’à le prévenir,
puisque les effets nuisibles du péché paraissent
pouvoir être écartés facilement. Ni la loi
écrite, ni les instructions de la prêtrise vivante
n’indiquent que le baptême est un moyen, pour ceux qui
sont déjà dans le troupeau du Christ, de s’assurer
le pardon. Le pardon de leurs péchés leur a été
promis à condition qu’ils se confessent et se repentent
d’un cœur sincère ; la répétition
du rite baptismal n’est pas requise d’eux. Et même
s’ils étaient baptisés à plusieurs
reprises, ils ne recevraient la rémission de leurs péchés
que s’ils se repentaient très sincèrement. Les
faiblesses de la chair et notre penchant au péché nous
mènent continuellement vers l’erreur ; mais si nous
faisons alliance avec le Seigneur dans les eaux du baptême et
que nous essayons ensuite d’observer ses lois, dans sa
miséricorde, il nous pardonne volontiers nos petites
transgressions, si notre repentance est sincère et vraie. Sans
une telle repentance, le baptême ne nous sert à rien.
LE BAPTÊME
POUR LES MORTS
Le baptême
requis de tous. Nous nous sommes déjà étendus
sur le caractère universel de la loi du baptême. Nous
avons déjà montré que l’obéissance
à cette loi est essentielle au salut, et que cette condition
s’applique à toute l’humanité. Nulle part,
dans les Écritures, nous ne trouvons qu’une distinction
ait été établie à cet égard entre
les vivants et les morts. Les morts sont ceux qui ont vécu
dans la mortalité sur la terre ; les vivants sont les
mortels qui ne sont pas encore passés par ce changement fixé
que nous appelons la mort. Tous sont les enfants du même Père ;
tous seront jugés et récompensés ou punis par la
même justice infaillible, tempérée par la même
miséricorde bienveillante. Le sacrifice expiatoire du Christ
fut offert non seulement pour les quelques hommes qui vivaient sur la
terre tandis qu’il était dans la chair, ni pour ceux qui
viendraient au monde après sa mort, mais pour tous les
habitants de la terre qui étaient à ce moment-là
passés, présents et futurs. Il fut choisi par le Père
pour être le juge des vivants et des morts [18] il est
aussi bien le Seigneur des vivants que des morts [19] selon que
les hommes parlent des vivants et des morts, bien qu’en réalité
ils ne forment qu’une seule catégorie, car tous vivent
en lui [20].
L’Évangile
est encore inconnu de beaucoup de gens. Des multitudes d’êtres
humains qui ont déjà vécu et sont morts, peu ont
entendu les lois de l’Évangile et moins encore y ont
obéi. Au cours de l’histoire du monde il y a eu de
longues périodes de ténèbres spirituelles, au
cours desquelles l’Évangile ne fut pas prêché
parmi les hommes, où il n’y eut aucun représentant
autorisé du Seigneur pour administrer les ordonnances
salvatrices du royaume. De telles conditions n’ont jamais
existé qu’à la suite de l’incroyance et de
l’iniquité. Lorsque les hommes ont persisté à
fouler aux pieds les perles de la vérité dans la fange
et à tuer et à déchirer ceux qui portaient ces
joyaux, autant par miséricorde que par justice, ces trésors
des cieux ont été repris et retenus jusqu’à
ce qu’une génération qui les apprécierait
mieux soit suscitée. On peut demander avec raison : Qu’y
a-t-il de prévu, dans l’économie de Dieu, pour le
salut final de ceux qui ont ainsi négligé les exigences
de l’Évangile et pour ceux qui ne l’ont jamais
entendu ?
Selon certains
dogmes populaires parmi de nombreuses Églises au cours de
l’obscurité de la nuit spirituelle, et qui sont
aujourd’hui encore promulgués avec zèle, le
châtiment sans fin ou une béatitude interminable
inchangeables en nature ou en degré, seront le lot de chaque
âme, la rétribution étant prononcée selon
la condition de l’esprit au moment de la mort corporelle. C’est
ainsi qu’une vie de péché peut être effacée
entièrement par la repentance sur le lit de mort, et qu’une
carrière honorable peut être suivie par les tortures de
l’enfer sans espoir de soulagement, si elle ne se termine pas
par les cérémonies des Églises établies.
Une telle conception doit être mise au rang de cette affreuse
hérésie qui proclame la damnation des petits enfants
innocents qui n’ont pas été aspergés par
l’autorité supposée de l’homme.
C’est
blasphémer que d’attribuer un tel caprice et une telle
cruauté à la nature divine. Selon la justice de Dieu,
aucune âme ne sera condamnée selon une loi qui n’aura
pas été portée à sa connaissance. Il est
vrai que le châtiment éternel a été
décrété comme lot des méchants ;
mais la signification de cette expression a été donnée
par le Seigneur lui-même [21] le châtiment éternel
est le châtiment de Dieu ; le châtiment infini est
le châtiment de Dieu, car « Éternel »
et « Infini » sont parmi ses noms, et décrivent
ses attributs. Aucune âme ne restera en prison ou ne subira les
tourments plus longtemps qu’il ne faudra pour accomplir la
réforme nécessaire et pour satisfaire les exigences de
la justice, ce qui est le seul but dans lequel le châtiment est
infligé [22]. Et personne n’aura la permission
d’entrer dans quelque royaume de gloire que ce soit qu’il
n’aura pas mérité par l’obéissance à
la loi.
L’Évangile
prêché aux morts. - Il est donc évident, que
l’Évangile doit être proclamé dans le monde
des esprits ; et les Écritures prouvent abondamment
qu’une telle oeuvre a été prévue. Pierre,
décrivant la mission du Rédempteur, proclame ainsi
cette vérité : « Car l’Évangile
a été aussi annoncé aux morts, afin que, après
avoir été jugés comme les hommes quant à
la chair, ils vivent selon Dieu quant à l’Esprit » [23].
L’inauguration de cette oeuvre parmi les morts fut effectuée
par le Christ dans l’intervalle entre sa mort et sa
résurrection. Tandis que son corps se trouvait dans le
tombeau, son esprit alla prêcher aux esprits des décédés :
« Dans lequel aussi il est allé prêcher aux
esprits en prison, qui autrefois avaient été
incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux
jours de Noé, pendant la construction de l’arche, dans
laquelle un petit nombre de personnes, c’est-à-dire
huit, furent sauvées à travers l’eau » [24].
D’autres
Écritures soutiennent le point de vue que le Christ désincarné
se rendit à un tout autre endroit que celui appelé
communément ciel - la demeure de son Père - et qu’il
travailla parmi les morts qui avaient grand besoin de son ministère.
Un des malfaiteurs, qui fut crucifié à ses côtés,
obtint par son humilité cette promesse du Sauveur mourant :
« Aujourd’hui tu seras avec moi dans le
paradis » [25]. Et trois jours plus tard, le Seigneur
alors ressuscité déclara à Marie-Madeleine :
« Je ne suis pas encore monté vers mon Père » [26].
S’il fut
estimé convenable et juste de porter l’Évangile
aux esprits qui s’étaient montrés désobéissants
aux jours de Noé, il est raisonnable de conclure que la même
occasion est mise à la portée de ceux qui ont rejeté
la parole à différentes époques. Car le même
esprit de négligence, de désobéissance et
d’opposition à la loi qui caractérisa l’époque
de Noé s’est manifesté depuis [27]. De plus
si, dans le plan de Dieu, quelque chose a été prévu
pour la rédemption de ceux qui désobéissent
volontairement, de ceux qui méprisent vraiment la vérité,
pouvons-nous croire que les multitudes plus nombreuses encore
d’esprits qui n’ont jamais entendu l’Évangile
doivent rester éternellement punies ? Non ; Dieu a
décrété que même les nations païennes
et ceux qui n’ont pas connu de loi seront rachetés [28].
Les dons de Dieu ne sont pas limités à cette sphère
d’action, mais seront accordés, en toute justice,
pendant toute l’éternité. Les peines prévues
seront infligées à tous ceux qui rejettent la parole de
Dieu dans cette vie ; mais après le paiement de la dette
les portes de la prison seront ouvertes, et les esprits autrefois
confinés au châtiment, maintenant châtiés
et purs, en sortiront pour jouir de la gloire réservée
à leur classe.
L’œuvre
du Christ parmi les morts fut prédite. Des siècles
avant que le Christ ne vint dans la chair, les prophètes se
réjouirent sachant que par lui le salut serait porté
aux morts aussi bien qu’aux vivants. À propos de la
rétribution des orgueilleux et des hautains de la terre, Ésaïe
déclare : « Et ils seront réunis
captifs dans l’abîme, et ils seront emprisonnés
dans la prison ; et après un grand nombre de jours ils
seront visités » (version Crampon et version
anglaise du roi Jacques, ndt) [29]. Le même prophète
témoigne en ces termes au sujet de l’œuvre du
futur Rédempteur : il vient « pour ouvrir les
yeux des aveugles ; pour faire sortir de prison le captif, et de
leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres » [30].
David, chantant sur la musique de l’inspiration concernant la
rédemption des hommes du tombeau, s’exclame :
« Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans
l’allégresse, et mon corps repose en sécurité.
Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu
ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption. Tu me
feras connaître le sentier de la vie ; il y a d’abondantes
joies devant ta face, des délices éternelles à
ta droite » [31].
L’œuvre
des vivants en faveur des morts. - La rédemption des morts
s’effectuera conformément à la loi de Dieu, qui
est écrite avec justice et établie avec miséricorde.
Il est également impossible à un esprit, dans la chair
ou désincarné, d’obtenir une promesse de gloire
éternelle, si ce n’est par l’obéissance aux
lois et aux ordonnances de l’Évangile. Et, de même
que le baptême est essentiel au salut des vivants, il est
indispensable également au salut des morts. Cela était
connu des saints d’autrefois, aussi la doctrine du baptême
pour les morts fut-elle enseignée parmi eux. Dans une épître
adressée à l’Église de Corinthe, Paul
exposa les principes de la résurrection, par laquelle les
corps des morts sortiront du tombeau -le Christ comme prémices
et ensuite tous ceux qui lui appartiennent - et comme preuve que
cette doctrine de la résurrection était incluse dans
l’Évangile tel qu’ils l’avaient reçu,
l’apôtre demande : « Autrement, que
feraient ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si les morts
ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour
eux ? » [32]. Ces mots sont dépourvus de
toute ambiguïté et le fait qu’ils sont présentés
sans explication ou commentaire prouve que le principe du baptême
pour les morts était compris par les personnes auxquelles
l’épître était adressée.
Nous voyons
ici la nécessité de l’œuvre vicariale - les
vivants administrant les ordonnances en faveur des morts, les enfants
faisant pour leurs pères ce qu’il est impossible à
ceux-ci de faire pour eux-mêmes. Nombreuses et variées
sont les interprétations présentées par la
sagesse humaine faillible concernant cette simple question de Paul.
Cependant l’étudiant simple et sincère éprouvera
peu de difficulté à en comprendre la signification.
Dans les dernières phrases de l’Ancien Testament, le
prophète Malachie prédit la grande oeuvre qui serait
accomplie en faveur des morts dans les derniers jours : « Voici,
je vous enverrai Élie le prophète, avant que le jour de
l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il
ramènera le cœur des pères à leurs
enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de
peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit » [33].
La croyance est courante, parmi beaucoup de spécialistes de la
Bible, que cette prophétie se rapportait à la naissance
et au ministère de Jean-Baptiste [34] sur lequel l’esprit
et le pouvoir d’Elias demeurèrent en effet, comme l’ange
l’avait prédit [35] ; mais il n’est
rapporté nulle part qu’Élie visita Jean ;
et, de plus, les résultats du ministère de ce dernier
ne permettent absolument pas de conclure que la prophétie
trouva sa réalisation complète en lui.
Nous devons
donc chercher une date ultérieure dans l’histoire du
monde pour trouver l’accomplissement de la prophétie -de
Malachie. Le 21 septembre 1823, Joseph Smith [36] reçut
la visite d’un être ressuscité, qui se présenta
sous le nom de Moroni, envoyé de la présence de Dieu.
Au cours des instructions qu’il donna au jeune homme, Moroni
cita la prophétie de Malachie que nous avons mentionnée
ci-dessus, mais dans un langage quelque peu différent de celui
de la Bible et certainement plus expressif. La version de l’ange
est la suivante : « Car voici, le jour vient, ardent
comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants
brûleront comme du chaume ; car ceux qui viennent les
brûleront, dit l’Éternel des armées, et ils
ne leur laisseront ni racine ni rameau... Voici, je vous révélerai
la prêtrise de la main d’Élie le prophète,
avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et
redoutable. Et il implantera dans le cœur des enfants les
promesses faites aux pères et le cœur des enfants se
tournera vers leurs pères. S’il n’en était
pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée
à sa venue » [37].
Au cours d’une
manifestation glorieuse à Joseph Smith et à Oliver
Cowdery, dans le temple de Kirtland, le 3 avril 1836, Élie le
prophète, le même qui avait été enlevé
au ciel sans passer par la mort, leur apparut et leur dit :
« Voici, le temps est pleinement arrivé, ce temps
dont il a été parlé par Malachie, lorsqu’il
témoigna qu’il [Élie] serait renvoyé
avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et
redoutable, pour tourner le cœur des pères vers les
enfants, et le cœur des enfants vers les pères, de peur
que la terre tout entière ne soit frappée de
malédiction. C’est pourquoi les clefs de cette
dispensation sont remises entre vos mains ; et vous saurez par
là que le jour de l’Éternel, ce jour grand et
redoutable est proche, même à la porte » [38].
Dépendance
mutuelle des pères et des enfants. L’un des grands
principes qui se trouvent à la base de la doctrine du salut
pour les morts est celui de la dépendance mutuelle des pères
et des enfants, des ancêtres et de leur postérité.
Comme le prophète Joseph Smith l’enseigna aux
saints [39], s’il n’y avait pas l’établissement
d’un lien unissant les pères décédés
aux enfants vivants, la terre serait frappée de malédiction.
Le plan divin prévoit que ni les enfants ni les pères
ne peuvent devenir parfaits tout seuls ; et l’union
nécessaire est effectuée par le baptême et les
autres ordonnances qui lui sont associées, administrées
par les vivants en faveur des morts. La façon dans laquelle
les cœurs des enfants et les cœurs des pères sont
tournés les uns vers les autres est expliquée
clairement par ces Écritures. Lorsque les enfants apprennent
que sans leurs pères ils ne peuvent atteindre la perfection,
leurs cœurs s’ouvrent, leur foi est renforcée, et
ils essayent de faire de bonnes oeuvres pour la rédemption de
leurs morts. Et ceux-ci, apprenant par les ministres de l’Évangile
qui travaillent parmi eux, qu’ils dépendent de leurs
enfants, leurs sauveurs par procuration, chercheront à
soutenir leurs représentants mortels par leur foi et leurs
prières pour le perfectionnement de cette oeuvre d’amour.
L’amour,
qui est une puissance en lui-même, est ainsi intensifié.
À part les émotions provoquées à
l’intérieur de l’âme par la présence
du divin, il est peu de sentiments plus forts et plus purs que
l’amour que nous éprouvons pour notre parenté. Le
ciel ne pourrait pas être tout ce que nous souhaitons qu’il
soit si l’amour familial y était inconnu [40].
L’affection
là-bas différera de sa contrepartie terrestre en ce
qu’elle sera plus profonde, plus forte et plus pure. C’est
ainsi que, dans la miséricorde de Dieu, ses enfants mortels et
pécheurs, qui ont pris sur eux le nom de Jésus-Christ
sur terre, peuvent devenir, chacun dans une sphère limitée,
des sauveurs dans la maison de leurs pères, grâce à
une oeuvre et un sacrifice vicariaux accomplis avec humilité
et, comme le représente l’ordonnance du baptême,
typique de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection
du Rédempteur.
L’œuvre
pour les morts est double. - Ce qui est accompli sur terre serait
incomplet s’il n’y avait pas son supplément et sa
contrepartie au-delà du voile. L’œuvre
missionnaire y est en progrès, et la bonne nouvelle est
apportée aux esprits décédés, qui
apprennent ainsi l’œuvre faite en leur faveur sur cette
terre. Dans la mesure où la loi divine a été
révélée, elle requiert qu’un représentant
dans la chair, qualifié, agissant comme mandataire pour le
mort, se charge des ordonnances extérieures, telles que le
baptême d’eau l’imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit, et les investitures supérieures qui suivent. Les
résultats de telles œuvres doivent être laissés
à la discrétion du Seigneur. Il ne doit pas être
supposé que les décédés sont de quelque
façon que ce soit forcés par ces ordonnances d’accepter
cette obligation, ni qu’ils sont entravés si peu que ce
soit dans l’exercice de leur libre arbitre. Ils accepteront ou
rejetteront selon l’humilité ou l’hostilité
dont ils font preuve vis-à-vis de l’Évangile ;
mais l’œuvre faite ainsi pour eux, sur terre, servira
lorsqu’un enseignement sain et la vraie pénitence leur
auront montré la véritable situation dans laquelle ils
se trouvent [41].
LES TEMPLES
Des temples ou
d’autres lieux sacrés sont requis pour l’administration
des ordonnances relatives au salut pour les morts, et de certaines
ordonnances pour les vivants. Il n’est que juste que de tels
édifices soient le meilleur produit de l’industrie du
peuple. À chaque âge du monde, le peuple de l’alliance
a été un peuple bâtisseur de temples. Peu de
temps après qu’Israël eût été
délivré de l’esclavage d’Égypte, le
Seigneur lui donna l’ordre d’édifier un sanctuaire
à son nom, sanctuaire dont il spécifie minutieusement
le plan. Bien qu’il ne fût qu’une tente, il fut
décoré et meublé somptueusement, les objets les
plus précieux du peuple étant employés dans sa
construction [42]. Le Seigneur accepta cette offrande en y
manifestant sa gloire et en s’y révélant [43].
Lorsque le peuple se fut établi dans la terre promise, le
tabernacle, ou tente d’assignation, reçut un emplacement
plus permanent [44] cependant il fut toujours honoré en
raison de sa destination sacrée jusqu’à ce qu’il
fût remplacé par le temple de Salomon comme sanctuaire
du Seigneur [45].
Ce temple,
l’un des bâtiments les plus imposants jamais érigés
par l’homme pour le service sacré, fut dédié
au milieu de cérémonies solennelles. Cependant, sa
splendeur fut de courte durée, car, moins de quarante ans
après son achèvement, sa gloire déclina, et il
devint finalement la proie des flammes. Un rétablissement
partiel du temple eut lieu lorsque les Juifs revinrent de leur
captivité et grâce à l’influence amicale de
Cyrus et de Darius, le temple de Zorobabel fut dédié.
Le fait que le Seigneur accepta cet effort fait par son peuple pour
maintenir un sanctuaire à son nom est amplement démontré
par l’esprit qui anima les officiers de ce temple, parmi
lesquels nous trouvons Zacharie, Aggée et Malachie. Ce temple
demeura debout pendant près de cinq siècles ; et
ce n’est que quelques années avant la naissance du
Sauveur que la reconstruction de l’édifice fut
entreprise par Hérode le Grand, et que le temple d’Hérode
fit son apparition dans l’histoire [46]. Le voile de ce
temple se déchira à l’époque de la
crucifixion [47] et vers l’an 70 ap. J-C., comme prédit,
le temple fut rasé sur l’ordre de Titus.
Temples des
derniers jours. - Depuis ce moment jusqu’à notre époque,
aucun autre temple n’a été élevé
sur l’ancien continent. Il est vrai que des édifices
imposants ont été érigés dans des buts de
culte ; mais un bâtiment colossal ne constitue pas
nécessairement un temple. Un temple est plus qu’une
église, une chapelle, un tabernacle ou une synagogue ;
c’est un lieu spécialement préparé par
consécration au Seigneur, et marqué de son approbation,
pour l’exécution d’ordonnances appartenant à
la sainte prêtrise. Les saints des derniers jours, fidèles
aux traits caractéristiques du peuple de l’alliance [48]
ont été, dès le début, une organisation
de bâtisseurs de temples. À notre époque,
quelques mois seulement après l’établissement de
l’Église, le Seigneur fit allusion à la
construction d’un temple [49]. En juillet 1831, le
Seigneur désigna un terrain à Independence, dans le
Missouri, comme emplacement d’un temple futur [50] ;
mais l’œuvre de construction n’y a pas encore été
entreprise, comme c’est aussi le cas de l’emplacement du
temple à Far-West, où les pierres angulaires ont été
posées le 4 juillet 1838, et posées une deuxième
fois le 26 avril 1839.
L’Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours a construit des
temples, dont chacun est un édifice imposant et coûteux,
à Kirtland, en Ohio ; à Nauvoo, en Illinois ;
à St. George, à Logan, à Manti et à Salt
Lake City, en Utah ; à Cardston, au Canada ; à
Laie, aux îles Hawaï ; à Mesa, en Arizona ;
à Idaho Falls, en Idaho (depuis la mort de l'auteur, de
nombreux autres temples ont été construits sur tous les
continents ; on en comptait près de 130 à la fin
de 2010, ndlr). Les temples de Kirtland et de Nauvoo furent
abandonnés lorsque les membres de l’Église, qui
les avaient bâtis au prix de sacrifices indicibles, furent
chassés vers l’ouest par la furie des persécutions.
Le bâtiment de Kirtland est maintenant employé comme
lieu de réunions ordinaires par une petite Église qui
ne fait preuve d’aucune activité dans les oeuvres
sacrées pour lesquelles les temples sont nécessaires.
Le temple de Nauvoo fut détruit par des, incendiaires.
L’ampleur et la grandeur des oeuvres sacrées accomplies
dans les temples à notre époque pour le salut des
vivants et des morts, donnent l’assurance que le Seigneur les
approuve et les accepte [51].
[1] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[2] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[3] Voir Jean
3:3-5.
[4] Rom.
6:3-5.
[5] Col. 2:12.
[6] Matt.
3:16, 17 ; Marc 1:10, 11.
[7] Voir Marc
1:4, 5.
[8] Jean 3:23.
[9] Actes
8:26-39.
[10] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[11] 3 Néphi
11 . 23-27.
[12] PGP,
Joseph Smith, Histoire, 71-73.
[13] D&A.
20:72-74.
[14] Voir
Actes 19:1-6.
[15] Voir 3
Néphi 11:21-28.
[16] Voir 3
Néphi 7:23-26, etc.
[17] Voir 3
Néphi 11:27-30.
[18] Voir
Actes 10:42 ; 2 Tirn. 4:1 ; 1 Pi. 4:5.
[19] Voir Rom.
14:9.
[20] Voir Luc
20:36, 38.
[21] D&A.
19:10-12.
[22] Voir
Vitality of Mormonism, article “How Long Shall Hell Last ?”,
p. 263.
[23] 1 Pi.
4:6.
[24] 1 Pi.
3:18-20.
[25] Luc
23:39-43.
[26] Jean
20:17, voir aussi Jesus the Christ, chap. 36.
[27] Voir Luc
17:26
[28] Voir D&A.
45:54.
[29] Es.
24:22.
[30] Es. 42:6,
7
[31] Ps.
16:9-11.
[32] 1 Cor.
15:29 ; voir The House of the Lord, chap. 4.
[33] Mal. 4:5,
6 ; PGP, Joseph Smith, Histoire, 38-39.
[34] Voir
Matt. 11:14 ; 17:11 ; Marc 9:11 ; Luc 1:17.
[35] Voir Luc
1:17 ; D&A. 27:7, aussi Jesus the Christ, p. 375.
[36] Voir
pages 13, 14 du présent ouvrage.
[37] Comparez
versets 1, 5 et 6, Mal, chap. 4 ; PGP, Joseph Smith, Histoire,
37-39.
[38] D& A.
110:13-16.
[39] Voir D&A.
128:18 ; voir aussi cette section en entier et la section 127.
[40] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[41] Voir The
House of the Lord, chap. 3.
[42] Voir Ex.
chap. 25 ; 35 22 ;voir The House of the Lord, chap. 2 note
5, à la fin du chapitre.
[43] Voir Ex.
40:34-38.
[44] Voir Jos.
18:1.
[45] Voir1
Rois, chaps. 6-8.
[46] Esdras,
chaps. 1, 3, 6.
[47] Matt.
27:50, 51.
[48] D&A
124:39 ; voir The House of the Lord, chap. 1.
[49] Voir D&A.
36:8.
[50] Voir D&A.
57:3.
[51] Pour un
examen plus complet de ce sujet, voir l’ouvrage du même
auteur, The House of the Lord - A Study of Holy Sanctuaries, Ancient
and Modern ; 336 p. avec illustrations.
NOTES DU
CHAPITRE 7
1. Emploi du
terme ‘baptiser’ dans les temps anciens. Les exemples
suivants montrent la signification ordinaire attachée au terme
grec dont notre mot « baptiser » dérive.
Dans tous, l’idée de l’immersion ressort
clairement (pour ces exemples et d’autres, voir Millennial
Star, vol. 21, p. 687-688).
Polybe,
écrivain historique, qui vécut au deuxième
siècle avant Jésus-Christ, emploie les expressions
suivantes : En décrivant un combat naval entre les
flottes carthaginoise et romaine au large des côtes de Sicile,
il dit : « Si l’un d’entre eux était
trop pressé par l’ennemi, il battait en retraite, sain
et sauf, à cause de sa course rapide en haute mer et, se
retournant et tombant sur les plus proches de ses poursuivants, il
leur infligeait des coups fréquents et baptisait beaucoup de
leurs vaisseaux » (Livre 1, chap. 51).
Le même
écrivain décrit ainsi le passage des soldats romains à
travers la Trébie : « Quand il fallut
traverser la Trébie, dont le courant était plus fort
que d’habitude à cause des pluies, l’infanterie y
parvint très difficilement étant baptisée
jusqu’à la poitrine. » (Livre 3, chap. 72)
Décrivant
une catastrophe qui survint aux vaisseaux romains à Syracuse,
Polybe dit : « Quelques-uns chavirèrent, mais
le plus grand nombre, ayant la proue précipitée de
haut, furent baptisés et remplis d’eau. »
Strabon, qui
vécut au temps du Christ, emploie le terme « baptisé »
dans le même sens. Il décrit ainsi un instrument de
pêche : « et s’il tombe à la mer,
il n’est pas perdu ; car il est fait de chêne et de
pin, de sorte que, même si le chêne est baptisé
par son poids, la partie restante flotte et est facilement
récupérée. »
Strabon
écrivit à propos de la portance de certaines eaux
salines : « Elles ont le goût de l’eau
salée mais sont d’une nature différente, car même
les personnes qui ne savent pas nager ne peuvent s’y baptiser,
mais elles flottent comme des morceaux de bois à la surface. »
À
propos d’une source salée à Tatta, le même
écrivain dit : « L’eau forme si
facilement une croûte autour de tout ce qu’on y baptise
que si l’on y plonge un anneau de jonc on en retire une
couronne de sel. »
À
propos d’une espèce de poix du lac Sirbonis, Strabon
dit : « Elle flottera sur la surface à cause
de la nature de l’eau, qui, comme nous le disions, est telle
qu’elle rend la nage inutile et que celui qui marche dessus
n’est pas baptisé. »
Dion Cassius
dit, à propos des effets d’une forte tempête, près
de Rome : « Les vaisseaux qui étaient sur le
Tibre, qui étaient à l’ancre près de la
ville, et à l’embouchure du fleuve, furent baptisés. »
Le même
auteur fait ainsi allusion au sort de quelques-uns, des soldats de
Curius, lorsqu’ils fuyaient devant les forces de Juba :
« Beaucoup de ces fugitifs périrent, quelques-uns
étant abattus pendant leurs tentatives pour atteindre les
vaisseaux, et d’autres, même quand ils étaient sur
les bateaux, étant baptisés par leur poids. »
Faisant
allusion au sort des Byzantins qui cherchèrent à
échapper au siège en prenant la mer, il dit :
« Certains d’entre eux, par l’extrême
violence du vent, furent baptisés. »
2. Le baptême
parmi les Grecs. – « Les natifs grecs doivent
comprendre leur propre langue mieux que les étrangers, et ils
ont toujours donné au mot baptiser le sens de plonger ;
c’est pourquoi, depuis qu’ils ont accepté le
christianisme jusqu’à ce jour, ils ont toujours baptisé
et baptisent encore par immersion. »- Robinson.
3. Première
forme du baptême chrétien. - L’histoire fournit
des preuves abondantes que, pendant le premier siècle après
la mort du Christ, le baptême fut administré seulement
par immersion. Tertullien raconte ainsi la cérémonie de
l’immersion commune de son temps : « Il n’y
a pas de différence, que l’on soit lavé dans la
mer ou dans un étang, dans une rivière ou à une
fontaine, dans un lac ou dans un canal... Nous sommes immergés
dans l’eau. »
Voici quelques
exemples seulement de tous ceux qui sont rapportés (voir
Millennial Star, vol. 21, p. 769-770) :
Justin Martyr
décrit la cérémonie pratiquée par
lui-même. Décrivant d’abord l’examen,
préparatoire du candidat, il continue : « Après
cela, ils sont conduits par nous là où il y a de l’eau,
et naissent de nouveau du même genre de nouvelle naissance par
laquelle nous naquîmes de nouveau. Car au nom de Dieu, le Père
et Seigneur de tous, et de Jésus-Christ, notre Sauveur, et du
Saint-Esprit, l’immersion dans l’eau est accomplie, parce
que le Christ a aussi dit : Si un homme ne naît de
nouveau, il ne peut entrer dans le royaume des cieux. »
L’évêque
Bennett dit, concernant les pratiques des premiers chrétiens :
« Ils les conduisaient dans l’eau et les couchaient
dans l’eau, comme un homme est couché dans le tombeau ;
et ils disaient ces mots : « Je te baptise (ou lave)
au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » alors
ils les relevaient et des vêtements propres leur étaient
mis de là vinrent les expressions : être baptisé
dans la mort du Christ, être enseveli avec lui par le baptême
dans la mort ; ressusciter avec Christ, se revêtir du
Seigneur Jésus-Christ, ou se dépouiller du vieil homme
et revêtir l’homme nouveau. »
« Il
ne fait aucun doute que les apôtres immergeaient ceux qu’ils
baptisaient... et les innombrables témoignages des pères
montrent clairement que l’ancienne Église suivait leur
exemple. » - Vossius.
« Ensevelir,
pour ainsi dire, la personne baptisée dans l’eau puis
l’en retirer était sans conteste la méthode la
plus ordinaire anciennement. » - L'archevêque
Secker.
« L’immersion
était la méthode ordinaire d’administrer le
baptême dans l’Église ancienne... L’immersion
était sans doute la méthode la plus commune
d’administrer le baptême et ne fut pas suspendue lorsque
le baptême des petits enfants prévalut... L’aspersion
prit graduellement la place de l’immersion sans aucune
renonciation officielle à cette dernière. »
- Le chanoine Farrar.
4. Les pères
et les enfants. – « On peut dire que la révélation
de la doctrine du baptême pour les morts en ces jours, a
constitué une nouvelle époque dans l’histoire de
l'humanité. Au moment où le prophète Joseph
reçut cette révélation, la croyance était
générale dans la chrétienté qu’à
la mort le destin de l’âme était fixé
irrévocablement et pour toute éternité. Si elle
n’était pas récompensée par le bonheur
éternel, les tourments sans fin devenaient alors son arrêt,
en dehors de toute possibilité de rédemption ou de
changement. On croyait généralement l’horrible et
monstrueuse doctrine, si différente de tout élément
de justice divine, que les nations païennes qui sont mortes sans
connaissance du vrai Dieu, ni de la rédemption effectuée
par son Fils Jésus-Christ, seraient toutes éternellement
plongées dans l’enfer. La croyance sur ce point est
illustrée par la réplique d’un certain évêque
à la demande faite par un roi des Francs, alors que le roi
était prêt à recevoir le baptême des mains
de l’évêque. Le roi était païen, mais
il avait résolu d’accepter la forme de religion alors
appelée christianisme. La pensée lui vint que, si le
baptême était nécessaire pour son salut,
qu’était-il donc advenu de ses chers ancêtres qui
étaient morts païens ? Cette pensée se
traduisit par une question qu’il adressa à l’évêque.
Le prélat, moins diplomate que beaucoup de son Église,
lui répondit crûment qu’ils étaient partis
en enfer. « Alors, par Thor, j’irai là-bas
avec eux », dit le roi, et là-dessus, il refusa
d’accepter le baptême et de devenir chrétien. »
-George Q. Cannon, dans Life of Joseph Smith, p. 510.
5. Temples et
lieux sacrés. – « Lorsque l’Éternel
tira Israël d’Égypte ; déterminé
à faire de ce peuple sa nation, aussitôt qu’ils
furent arrivés à une distance sûre des peuples
avoisinants, il leur commanda de construire un tabernacle, qui est
quelquefois appelé le temple, dans lequel il pourrait
instituer certaines ordonnances et règles pour leur direction
et leur culte. Celui-ci, au commencement de leur émigration
dans le désert, fut rendu portatif, avec les matériaux
les meilleurs et les plus précieux à leur portée,
et une des tribus fut mise à part pour en prendre soin, ainsi
que de ses accessoires. Tel a toujours été le but du
Seigneur. Ce tabernacle leur servit pendant leur voyage et dans la
terre promise de Canaan, jusqu’à ce qu’une
richesse suffisante permît à Salomon d’ériger
un temple magnifique sur le mont Moriah, appelé depuis le mont
de Sion, sur lequel tout Israël venait chaque année
adorer ou assister aux conférences. Le Seigneur nous a
informés (D&A. 124:39) qu’il a toujours commandé
à son peuple de construire des temples ou des maisons saintes
en son saint nom. Ceci explique que nous lisions dans le Livre de
Mormon que tant de temples ont été érigés
le continent américain. Cela explique aussi pourquoi le
prophète Joseph ordonna si tôt l’érection
d’un temple dans chaque lieu important des saints. »
Compendium. F. D.
Richards et J.
A. Little, p. 283-288. Consultez Ex. chap. 25-28 ; 1 Rois,
chaps. 6-8 ; Esd., chap. 6 ; 2 Néphi 5:16 et
comparez Jacob 1:17 ; 2:2-11 ; Mos. 1:18 ; 2:6-7 ;
Alma 16:13 ; 23:2 ; 26:29 ; Hélaman 3:9 ;
10:8 ; D&A. 84:3-5, 31 ; 97:10 ; 124:29-51, 55.
Voir Temples, de J. M. Sjodahl, Salt Lake City 1892. Voir The House
of the Lord, a Study of Holy Sanctuaries, Ancient and Modern, de
James E. Talmage, Salt Lake City, 1912.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Le baptême
par immersion
Jésus,
ayant été baptisé, sortit aussitôt de
l'eau - Matt. 3:16.
Tous les
habitants de Judée et de Jérusalem allaient à
Jean et étaient baptisés par lui dans le Jourdain.
Jésus fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Au moment
où il sortait de l’eau - Marc 1:5, 9, 10.
Jean aussi
baptisait à Énon, près de Salim, parce qu'il y
avait là beaucoup d eau - Jean 3:23.
Philippe et
l'eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et ils sortirent
de l'eau - Actes 8:3 8.
Lève-toi,
sois baptisé et lavé de tes péchés -
Actes 22 - 16 ; voir aussi D&A 39:10.
Mais vous avez
été lavés - 1Cor.6:11.
Adam fut
descendu dans l'eau, couché sous l'eau et sorti de l'eau lors
de son baptême - Moïse 6:64, 65.
Récit
des baptêmes effectués aux eaux de Mormon. Alma, Hélam
et les autres furent ensevelis dans Peau - Mosiah 18:8-16.
Beaucoup
furent baptisés dans les eaux de Sidon - Alma 4:4.
Instructions
du Seigneur ressuscité aux Néphites : Vous
descendrez et vous vous tiendrez dans l'eau... Et alors vous les
plongerez dans l'eau - 3 Néphi 11:22-26. Des instructions
similaires ont été données à notre époque
- D&A 20:72-74.
Néphi
descendit dans l'eau et fut baptisé, et il sortit de l'eau - 3
Néphi 19:11-13.
Le symbole de
la naissance et de la mort, auxquels le baptême est comparé,
est le mieux représenté par l'immersion. Jésus a
dit si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume
de Dieu - Jean 3:3 et 5. Ensevelis avec lui par le baptême en
sa mort - Rom. 6:4, voir aussi Col. 2:12. Ceux qui reçoivent
la gloire céleste doivent avoir été ensevelis
dans l’eau au nom du Christ - D&A 76:51. Et ils sont nés
de moi, même d'eau et d'Esprit - D&A 5:16.
Le baptême
pour les morts
Autrement, que
feraient ceux qui se font baptiser pour les morts, si les morts ne
ressuscitent absolument pas ? Pourquoi se font-ils baptiser pour
eux ? - 1 Cor. 15:29.
Élie
envoyé dans les derniers jours pour tourner les cœurs
des pères vers leurs enfants et les cœurs des enfants
vers leurs pères - Mal. 4:5 ; aussi 3 Néphi
25:5-6 ; PGP, Joseph Smith, Histoire, 37-39 ; D&A sec.
2. La mission d'Élie comprend l’œuvre vicariale
des vivants en faveur de leurs morts - D&A 27:9.
Élie
est venu et a remis ce pouvoir - D&A 100:13-16.
Le baptême
pour les morts est une ordonnance de la maison du Seigneur d'où
la nécessité de temples - D&A 124:28-31, 36, 39.
Cette ordonnance fut instituée avant la fondation du monde -
verset 33.
Les baptêmes
pour les morts doivent être enregistrés - D&A
127:6 ; 128:1-7. Écritures relatives au baptême
pour les morts - D&A 128:15-18.
Le Christ
prêcha aux morts entre sa mort et sa résurrection :
il alla prêcher aux esprits en prison - 1 Pi. 3:18-20 ;
4:6 ; comme il avait été prédit - Voir Es.
24:22. Étant donné que le baptême est essentiel
au salut des hommes, et que c'est une ordonnance appartenant à
cette vie mortelle, il doit être administré par
procuration pour les morts.
CHAPITRE
8 : LE SAINT-ESPRIT
ARTICLE 4. -
Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile
sont : ...quatrièmement l'imposition des mains pour le
don du Saint-Esprit.
Le
Saint-Esprit promis. – Jean-Baptiste, lorsqu'il prêchait
dans le désert la repentance et le baptême d'eau, prédit
un second baptême, supérieur, qu'il appela baptême
du feu et du Saint-Esprit ; ce baptême devait suivre son
administration à lui, Jean-Baptiste [1] et devait être
donné par ce Plus Puissant dont Jean se considérait
indigne de dénouer la courroie de ses souliers. Le fait que
celui qui détenait cette autorité supérieure
n'était autre que Jésus-Christ, est prouvé par
ces paroles solennelles de Jean lui-même : « Voici
l'Agneau de Dieu... C'est celui dont j'ai dit : Après moi
vient un homme qui m'a précédé car il était
avant moi... Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé
baptiser d'eau, celui-là m'a dit : Celui sur qui tu
verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est celui qui baptise
du Saint-Esprit » [2].
En déclarant
à Nicodème [3] la nécessité du
baptême, le Seigneur ne se borna pas à mentionner
seulement la naissance d'eau qui est incomplète sans
l'influence vivifiante de l'Esprit. « Naître d'eau
et d'Esprit » est la condition requise de celui qui veut
être admis dans le royaume de Dieu. Un grand nombre des
passages des Écritures que nous avons cités pour
démontrer le but et la nécessité du baptême
montrent que le baptême du Saint-Esprit est étroitement
associé à l'ordonnance prescrite de l'immersion dans
l'eau.
Les
instructions du Christ aux apôtres comprennent des promesses
répétées concernant la venue du Consolateur et
de l'Esprit de Vérité [4] termes expressifs qui
désignent le Saint-Esprit. Au cours de sa dernière
entrevue avec les apôtres, à la fin de laquelle il monta
au ciel, le Seigneur réitéra ces assurances qu'un
baptême spirituel aurait bientôt lieu [5]. Cette
grande prédiction se réalisa à la Pentecôte
suivante, lorsque les apôtres, s'étant réunis,
furent investis d'un grand pouvoir des cieux [6] ils furent
remplis du Saint-Esprit de sorte qu'ils parlèrent en langues
autres que la leur sous l'inspiration du Saint-Esprit. Parmi d'autres
manifestations de cette investiture spirituelle, on peut mentionner
l'apparition de langues de feu, qui reposèrent au-dessus de
chacun d'eux. La promesse si miraculeusement remplie en leur faveur,
fut répétée par les apôtres à tous
ceux qui venaient chercher leurs enseignements. Pierre, s'adressant
aux Juifs ce jour même, déclara que pour autant que leur
repentance et leur baptême soient acceptables « Vous
recevrez le Saint-Esprit » [7].
Les preuves
présentées par le Livre de Mormon ne sont pas moins
concluantes quant à la visite du Saint-Esprit à ceux
qui obéissent aux conditions requises du baptême d'eau.
Néphi, le fils de Léhi, rendit solennellement
témoignage que cette vérité [8] lui fut
révélée par la voix de Dieu. Et les paroles du
Sauveur ressuscité aux Néphites se font entendre avec
une clarté indiscutable et une autorité qui ne peut
être mise, en doute, proclamant le baptême de feu et du
Saint-Esprit à tous ceux qui obéissent aux conditions
préliminaires [9].
Cette même
grande promesse a été faite aux saints de notre époque.
« Je vous le dis de nouveau », déclara
le Seigneur, s'adressant à certains anciens de l'Église,
« toute âme qui croira à vos paroles et sera
baptisée d'eau pour la rémission des péchés,
recevra le Saint-Esprit » [10].
La
personnalité et les pouvoirs du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit
est associé au Père et au Fils dans la Divinité.
À la lumière de la révélation, nous
sommes instruits de la personnalité distincte du Saint-Esprit.
C'est un être doué des attributs et des pouvoirs de la
Trinité et non pas une simple force ou essence. Le terme
Saint-Esprit et ses synonymes ordinaires, Esprit de Dieu [11],
Esprit du Seigneur ou tout simplement Esprit [12],
Consolateur [13] et Esprit de Vérité [14] se
rencontrent dans les Écritures avec des significations
clairement différentes, se rapportant, dans certains cas, à
la personne de Dieu le Saint-Esprit et, dans d'autres cas, au pouvoir
ou à l'autorité de ce grand personnage ou bien aux
moyens par lesquels il exerce son ministère. Le contexte de
ces passages montre laquelle de ces significations s'applique.
Il ne fait
aucun doute que le Saint-Esprit possède des affections et des
pouvoirs personnels ; ces attributs existent en lui à la
perfection. C'est ainsi qu'il enseigne et guide [15] rend
témoignage du Père et du Fils [16] réprimande
pour le péché [17] parle, commande et
commissionne [18], intercède en faveur des pécheurs [19],
est attristé [20], sonde tout [21], persuade [22]
et connaît toutes choses [23]. Ce ne sont pas là
des expressions figurées, mais des déclarations claires
des attributs et des caractéristiques du Saint-Esprit. Le fait
que l'Esprit du Seigneur est capable de se manifester sous la forme
et les traits d'un homme, est indiqué par la merveilleuse
entrevue entre l'Esprit et Néphi, au cours de laquelle il se
révéla au prophète, le questionna sur ses désirs
et sur ses croyances et l'instruisit des choses de Dieu, en parlant
face à face avec l'homme. « Je lui parlais, dit
Néphi, comme un homme parle ; car je voyais qu'il avait
la forme d'un homme ; néanmoins, je savais que c'était
l'Esprit du Seigneur ; et il me parla comme un homme parle à
un autre » [24]. Cependant le Saint-Esprit ne possède
pas de corps de chair et d'os, comme le Père et le Fils, mais
c'est un personnage d'esprit [25].
Une grande
partie de la confusion qui règne dans les conceptions humaines
de la nature du Saint-Esprit provient de ce qu'on ne sépare
communément pas sa personne et ses pouvoirs. Il est clair que
des expressions telles qu'être rempli du Saint-Esprit [26]
et « le Saint-Esprit descendit sur lui » se
rapportent aux pouvoirs et aux influences qui émanent de Dieu
et qui sont caractéristiques de lui ; car le Saint-Esprit
peut, de cette façon, opérer simultanément sur
beaucoup de personnes, même si elles sont séparées
par de grandes distances, tandis que la personne du Saint-Esprit ne
peut être à plus d'un endroit à la fois.
Cependant nous lisons que c'est par l'intermédiaire du pouvoir
du Saint-Esprit que le Père et le Fils opèrent dans
leurs actes créateurs et leurs rapports généraux
avec la famille humaine [27]. Le Saint-Esprit peut être
considéré comme le ministre de la Divinité,
exécutant les décisions du Conseil Suprême.
Dans
l'exécution de ses grands desseins, le Saint-Esprit dirige et
contrôle les diverses forces de la nature dont quelques-unes
seulement, et peut-être d'un ordre mineur - quelque
merveilleuse que la moindre d'entre elles apparaisse à l'homme
- ont été examinées et étudiées
par les mortels. La gravitation, le son, la chaleur, la lumière
et le pouvoir mystérieux et apparemment surnaturel de
l'électricité, ne sont que les serviteurs ordinaires du
Saint-Esprit dans ses opérations. Aucun vrai penseur, aucun
chercheur sincère ne suppose qu'il connaît toutes les
forces qui existent dans la matière et qui opèrent sur
elle ; en vérité, les phénomènes
observés de la nature qui lui sont encore tout à fait
inexplicables, sont infiniment plus nombreux que ceux pour lesquels
il a découvert une explication même partielle. Il y a
des pouvoirs et des forces au service de Dieu en comparaison desquels
l'électricité est comme le cheval de trait à la
locomotive, comme le coureur au télégraphe, comme le
radeau au vapeur océanique.
En dépit
de toutes ses connaissances scientifiques, l'homme ne sait que peu de
chose du mécanisme de la création ; et cependant,
les quelques forces qui sont connues de lui ont accompli des miracles
et des merveilles qui seraient incroyables s'ils n'avaient pas été
réalisés. Ces moyens puissants et les moyens plus
puissants encore qui sont toujours inconnus de l'homme et dont
beaucoup, peut-être, sont inconnaissables à l'esprit
humain dans la situation actuelle, ne constituent pas le
Saint-Esprit, mais sont les moyens dont il se sert pour accomplir ses
buts.
Plus subtils,
plus puissants et plus mystérieux qu'aucune de toutes les
forces physique de la nature, sont les pouvoirs qui opèrent
sur les organismes conscients, les moyens par lesquels l'esprit, le
cœur, l'âme de l'homme peuvent être animés
et vivifiés par des forces spirituelles. Dans notre ignorance
de la véritable nature de l'électricité, nous
pouvons l'appeler un fluide ; de même, par analogie, les
forces qui gouvernent l'esprit de l'homme ont été
appelées fluides spirituels. La véritable nature de ces
manifestations d'énergie nous est inconnue, car les éléments
de comparaison et d'analogie, si indispensables à notre
raisonnement humain, manquent ; néanmoins, tous en
ressentent les effets. De même que le conducteur, dans un
circuit électrique, n'est capable de transporter qu'un courant
limité - la capacité maximum dépendant de la
résistance offerte par le conducteur - et de même que
des circuits séparés, variant en degré de
conductibilité, peuvent conduire des courants d'intensité
très variée, de même les âmes des hommes
présentent toute une gamme de capacités pour recevoir
les pouvoirs supérieurs. Mais lorsque le conducteur est
purifié et les obstructions enlevées, la résistance
à l'énergie décroît, et les forces se
manifestent avec une plus grande intensité. Par des procédés
de purification analogues, notre esprit peut devenir plus susceptible
aux forces de la vie, qui sont des émanations du Saint-Esprit.
C'est pourquoi, on nous enseigne à prier, oralement et par nos
actions, afin de recevoir une portion toujours croissante de
l'Esprit, c'est-à-dire du pouvoir de l'Esprit qui est une
mesure de ce don que Dieu nous destine.
Les fonctions
du Saint-Esprit dans son ministère parmi les hommes sont
décrites dans les Écritures. Il est envoyé par
le Père pour enseigner [28] et à ceux qui ont
droit à son enseignement, il révèle tout ce qui
est nécessaire à l'avancement de l'âme. Grâce
à l'influence du Saint-Esprit, les pouvoir s de l'esprit
humain peuvent être accrus et vivifiés, de façon
à ramener au souvenir les choses du passé. Il sert de
guide dans les choses divines à tous ceux qui veulent lui
obéir [29] éclairant chaque homme [30] en
proportion de son humilité et de son obéissance [31]
dévoilant les mystères de Dieu [32] lorsque la
connaissance ainsi révélée peut provoquer un
progrès spirituel. plus grand ; transmettant la
connaissance depuis Dieu jusqu'à l'homme [33] sanctifiant
ceux qui ont été purifiés par l'obéissance
aux lois de l'Évangile [34] manifestant toutes
choses [35] et rendant témoignage aux hommes de
l'existence et de l'infaillibilité du Père et du
Fils [36].
Non seulement
le Saint-Esprit rappelle à l'esprit les choses du passé
et explique les choses du présent, mais son pouvoir se
manifeste dans les prophéties sur l'avenir. « Il
vous montrera les choses à venir », déclara
le Sauveur aux apôtres lorsqu'il promit la venue du
Consolateur. Adam, le premier prophète de cette terre, sous
l'influence du Saint-Esprit, « prédit tout ce qui
arriverait à sa postérité jusqu'à la
dernière génération » [37]. Le
pouvoir du Saint-Esprit est donc l'esprit de prophétie et de
révélation ; ses fonctions consistent à
éclairer l'esprit, à vivifier l'intelligence et à
sanctifier l'âme.
À qui
le Saint-Esprit est-il donné ? - Pas à tous
indistinctement. Jésus-Christ déclara aux apôtres
d'autrefois : « Et moi, je prierai le Père et
il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure
éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que
le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le
connaît point » [38]. Il apparaît donc
clairement qu'une certaine condition est requise du candidat avant
que le Saint-Esprit ne puisse lui être conféré,
ou, en d'autres termes, avant que la personne ne puisse avoir droit à
la compagnie et aux services du Saint-Esprit. Dieu accorde le don du
Saint-Esprit à ceux qui obéissent et ce don suit la
foi, la repentance et le baptême d'eau.
Les apôtres
d'autrefois ne promirent le don du Saint-Esprit qu'à ceux qui
avaient reçu le baptême d'eau pour la rémission
des péchés [39]. Jean-Baptiste n'assura que ceux
qui étaient baptisés du baptême de repentance
qu'ils seraient visités par le Saint-Esprit [40]. Nous
avons déjà examiné le cas de Paul rebaptisant
les douze convertis d'Éphèse avant de leur conférer
le don du Saint-Esprit, parce qu'il y avait un manque probable
d'exactitude ou d'autorité dans leur premier baptême [41].
Nous lisons le récit d'une manifestation remarquable de
pouvoir parmi le peuple de Samarie [42] au milieu duquel
Philippe alla prêcher le Seigneur Jésus ; le
peuple, d'un seul et même accord, accepta son témoignage
et demanda le baptême. Pierre et Jean allèrent alors
chez eux et par leur ministère, le Saint-Esprit descendit sur
les nouveaux convertis ; jusqu'alors, bien que tous eussent été
baptisés, aucun d'entre eux n'avait cependant reçu le
Saint-Esprit.
Le
Saint-Esprit ne demeure pas dans des tabernacles impurs et indignes.
Paul fait cette déclaration sublime que l'homme peut devenir
le temple de Dieu, l'Esprit de Dieu demeurant en lui ; et
l'apôtre spécifie le châtiment prévu quand
on souille un édifice sanctifié par une présence
aussi sainte [43]. La foi en Dieu mène à la
repentance des péchés, celle-ci est suivie du baptême
d'eau pour la rémission des péchés, et celle-ci,
à son tour, du don du Saint-Esprit, ou du droit et du titre à
l'association personnelle et à l'inspiration du Saint-Esprit,
par le pouvoir duquel viennent la sanctification et les dons
particuliers de Dieu.
Une exception
à cet ordre prescrit est rapportée dans le cas du pieux
Gentil, Corneille : Le Saint-Esprit descendit sur lui et sur
toute sa famille avec une telle puissance qu'ils parlèrent de
nouvelles langues pour la glorification de Dieu, et cela avant leur
baptême [44]. Mais nous trouvons raison suffisante pour
cette déviation de l'ordre habituel dans le préjugé
que les Juifs nourrissaient à l'égard des autres
nations, préjugé qui aurait empêché Pierre
d'administrer les ordonnances de l'Évangile aux Gentils, si le
Seigneur ne lui avait pas donné des instructions directes.
Dans cet état de choses, cet acte de l'apôtre fut
condamné par son propre peuple ; mais il répondit
à leurs critiques en rapportant la leçon que Dieu lui
avait donnée et la manifestation de la preuve indéniable
de la volonté divine lorsque Corneille et sa famille reçurent
le don du Saint-Esprit avant le baptême.
Dans un autre
sens, le Saint-Esprit a fréquemment opéré pour
le bien par l'intermédiaire de personnes qui n'étaient
pas baptisées. En effet, une certaine mesure de son pouvoir
est donnée à tous les hommes, car, comme nous l'avons
déjà vu, le Saint-Esprit communique l'intelligence, la
sagesse, la direction, le développement, la vie. La
manifestation du pouvoir de Dieu, que les opérations de
l'Esprit révèlent clairement, sont visibles dans les
triomphes des beaux-arts, les découvertes de la science et les
événements de l'histoire ; bien que, malgré
tout cela, l'esprit charnel puisse croire que Dieu ne s'intéresse
pas directement à l'homme. Pas une seule vérité
n'a été ajoutée au patrimoine de l'humanité
si ce n'est par le pouvoir de ce grand esprit qui existe pour
exécuter la volonté du Père et du Fils. Et
cependant, la compagnie réelle du Saint-Esprit, le droit
divinement accordé de jouir de ses services, le baptême
de feu qui sanctifie, ne sont donnés comme bien permanent et
personnel qu'aux candidats au salut qui sont remplis de foi,
repentants et baptisés. Et ce don demeurera avec tous ceux-là,
à moins qu'il ne soit perdu par la transgression.
Le don du
Saint-Esprit, qui doit être considéré comme un
droit accordé d'avoir recours à ses services, est
effectué par l'ordonnance, suivante ; une bénédiction
orale est prononcée sur la tête du candidat, par
l'autorité spécifiée de la sainte prêtrise,
bénédiction qui est accompagnée de l'imposition
des mains de celui ou de ceux qui officient. Les Écritures
juives prouvent que ce fut le mode suivi par les apôtres
d'autrefois ; l'histoire montre que ce fut le mode pratiqué
par les premiers Pères chrétiens ; le Livre de
Mormon atteste clairement que ce fut la méthode reconnue parmi
les Néphites. Et l'autorité pour observer la même
pratique à notre époque est venue directement du ciel.
Parmi les cas
rapportés dans le Nouveau Testament, nous pouvons mentionner
les suivants. Pierre et Jean conférèrent le
Saint-Esprit sur les convertis de Philippe à Samarie et
l'ordonnance fut administrée par la prière et
l'imposition des mains [45]. Paul administra cette ordonnance de
la même manière aux Éphésiens qu'il avait
fait baptiser ; et « Lorsque Paul leur eut imposé
les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues
et prophétisaient » [46]. Paul mentionne
également cette ordonnance lorsqu'il exhorte Timothée à
ne pas négliger le don de Dieu ainsi conféré [47].
De plus, nous apprenons, par l'épître aux Hébreux,
que les ordonnances et les principes cardinaux de l'Église du
Christ comprennent l'imposition des mains suivant le baptême [48].
Alma invoquait
de cette façon le pouvoir du Saint-Esprit en faveur de ses
collaborateurs [49] : « Alma imposa les mains
sur tous ceux qui l'accompagnaient. Et voici, comme, il leur imposait
les mains, ils furent remplis du Saint-Esprit ». Le
Sauveur conféra l'autorité aux douze disciples
néphites [50] en les touchant un par un ; c'est
ainsi qu'ils furent commissionnés du pouvoir de conférer
le Saint-Esprit.
À notre
époque, un des devoirs de la prêtrise est « de
confirmer ceux qui sont baptisés dans l'Église, en
imposant les mains pour le baptême de feu et du
Saint-Esprit » [51]. Le Seigneur a promis que le don
du Saint-Esprit suivrait ces actes autorisés de ses
serviteurs [52]. L'ordonnance de l'imposition des mains pour le
don du Saint-Esprit est associée à celle de la
confirmation dans l'Église. L'ancien qui officie, agissant au
nom et par l'autorité de Jésus-Christ, dit :
« Recevez le Saint-Esprit », et « Je
vous confirme membre de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours ». Même ces paroles ne
sont pas prescrites, mais leur sens devrait être exprimé ;
l'officiant peut ajouter toute autre bénédiction ou
invocation selon l'inspiration de l'Esprit du Seigneur.
L'autorité
de conférer ainsi le Saint-Esprit appartient à la
prêtrise supérieure ou Prêtrise de
Melchisédek [53] tandis que le baptême d'eau peut
être administré par un prêtre chargé des
ordonnances de la prêtrise inférieure ou Prêtrise
d'Aaron [54]. Cet ordre dans l'autorité, donné par
la révélation, explique le fait que, bien que Philippe
eût l'autorité d'administrer l'ordonnance du baptême
aux Samaritains convertis, d'autres, qui détenaient la
prêtrise supérieure, durent être envoyés
pour conférer le Saint-Esprit à ces mêmes
personnes [55].
Les dons de
l'Esprit. - Comme nous l'avons déjà noté,
l'office du Saint-Esprit est d'éclairer et d'ennoblir
l'esprit, de purifier et de sanctifier l'âme, d'inciter aux
bonnes oeuvres, et de révéler les choses de Dieu. Mais,
outre ces bénédictions générales,
certaines investitures bien déterminées ont été
promises dans le cadre des dons du Saint-Esprit. Le Sauveur a dit :
« Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront
cru : en mon nom ils chasseront les démons ; ils
parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents, et
s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ;
ils imposeront les mains aux malades et les malades seront
guéris » [56].
Ces dons de
l'esprit sont répartis selon la sagesse de Dieu pour le salut
de ses enfants. Voici ce que Paul dit à leur sujet :
« Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux
pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance... Il y a
diversité de dons, mais le même Esprit... Or, à
chacun la manifestation de l'Esprit est donnée, pour l'utilité
commune. En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une
parole de sagesse ; à un autre, une parole de
connaissance, selon le même Esprit ; à un autre, la
foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des
guérisons, par le même Esprit ; à un autre,
le don d'opérer des miracles ; à un autre, la
prophétie ; à un autre, le discernement des
esprits ; à un autre, la diversité des langues ;
à un autre, l'interprétation des langues. Un seul et
même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à
chacun en particulier comme il veut » [57].
[1] Voir Matt.
3:2, 3, 11 ; Marc 1:8 ; Luc 3:16.
[2] Jean
1:29-33.
[3] Voir Jean
3:3-5.
[4] Voir Jean
14:16, 17, 26 ; 15:26 ; 16:7, 13.
[5] Voir Actes
1:5.
[6] Voir Actes
2:1-4.
[7] Voir Actes
2:38.
[8] Voir 2
Néphi 31:8, 12-14, 17.
[9] Voir 3
Néphi 11:35 ; 12:2.
[10] D&A.
84:64.
[11] Voir
Matt. 3:16 ; 12:28 ; 1 Néphi 13:12.
[12] Voir 1
Néphi 4:6 ; 11:8 ; Mosiah 13:5 ; Actes 2:4 ;
8:29 ; 10:19 ; Rom. 8:10, 26 ; 1 Thess 5:19.
[13] Voir Jean
14:16, 26 ; 15:26.
[14] Voir Jean
15:26 ; 16 ; 13.
[15] Voir Jean
14:26 ; 16:13 ; note 1, à la fin du chapitre. 1,
[16] Voir Jean
15:26.
[17] Voir Jean
16:8.
[18] Voir
Actes 10:19 ; 13:2 ; Apo. 2:7 ; 1 Néphi
4:6 ;11:2-12.
[19] Voir Rom.
8:26.
[20] Voir Eph.
4:30.
[21] Voir 1
Cor. 2:4-10.
[22] Voir
Mosiah 3:19.
[23] Voir Alma
7:13.
[24] 1 Néphi
11:11.
[25] D&A
130:22.
[26] Voir Luc
1:15, 67 ; 4:1 ; Actes 6:3 ; 13:9 ; Alma 36.24 ;
D&A 107:56.
[27] Voir Gen.
1:2 ; Néh. 9:20 ; Job 26:13 ; Ps. 104:30 Es.
42, 1 ; Actes 10:19 ; 1 Néphi 10 19 ; Alma
12:3 ; D&A 97:1 ; 105:36 ; voir note 3, à
la fin du Chapitre.
[28] Jean
14:26.
[29] D&A
45:57.
[30] D&A
84:45-47.
[31] Voir D&A
136:33.
[32] Voir 1
Néphi 10:19.
[33] Voir D&A
121:43.
[34] Voir Alma
13:12.
[35] Voir D&A
18:19.
[36] Voir Jean
15:26 ; Actes 5 .32 ; 20:23 ; 1 Cor. 2:11 ;
12:3 ; 3 Néphi 11:32.
[37] Voir D&A
107:56.
[38] Jean
14:16, 17.
[39] Voir
Actes 2:38.
[40] Voir
Matt. 3:11 ; Marc 1:8.
[41] Voir
Actes 19:1-7, voir p. 166.
[42] Voir
Actes 8:5-8, 12, 14-17.
[43] Voir 1
Cor. 3:16 ; voir aussi 6:19 ; 2 Cor. 6:16 ; D&A 93
-.35.
[44] Voir
Actes, chap. 10.
[45] Voir
Actes 8:14-17 ; lire le récit sur Simon le magicien dans
le même chapitre.
[46] Voir
Actes 19:2-6.
[47] Voir 2
Tim. 1:6.
[48] Voir Héb.
6:1, 2 ; voir note 2, à la fin du chapitre.
[49] Voir Alma
31:36.
[50] Voir 3
Néphi 18:3 6, 3 7.
[51] D&A
20:41, 43 ; voir note 4, à la fin du chapitre.
[52] Voir D&A
35 6 ; 39:6, 23 ; 49:11-14.
[53] Voir D&A
20:38-43.
[54] Voir D&A
20 46, 50.
[55] Voir
Actes 8:5-17.
[56] Marc
16:17, 18 ; D&A 84:65-73.
[57] 1 Cor.
12:1-11 ; voir aussi Moroni 10:8-19.
NOTES DU
CHAPITRE 8
1. Effets du
Saint-Esprit sur l'individu. - « Un être intelligent
à l'image de Dieu possède chaque organe, attribut,
sens, sympathie, affection, volonté, sagesse, amour, pouvoir
et don possédé par Dieu lui-même. Mais l'homme,
dans son état rudimentaire, ne les possède que dans un
sens subordonné du mot. Ou, en d'autres termes, ces attributs
sont en embryon et doivent être graduellement développés.
Ils ressemblent à un bourgeon, à un germe qui se
développe graduellement et devient fleur et puis, par
progression, produit le fruit mûr selon son espèce. Le
don du Saint-Esprit s'adapte à tous ces organes ou attributs.
Il éveille toutes les facultés intellectuelles,
accroît, agrandit, répand et purifie toutes les passions
et affections naturelles et les adapte par le don de la sagesse, à
leur usage légitime. Il inspire, développe, cultive et
mûrit toutes les sympathies bien placées, les joies, les
goûts, et les sentiments et affections apparentés de
notre nature. Il inspire la vertu, l'amabilité, la bonté,
la tendresse, la gentillesse et la charité. Il développe
la beauté, les formes et les traits de la personne. Il tend à
la santé, à la vigueur, à l'animation et au
sentiment social. Il développe et donne de la vigueur à
toutes les facultés de l'homme physique et intellectuel. Il
développe, fortifie et règle les nerfs. En résumé,
il est pour ainsi dire comme de la moelle pour les os, de la joie
pour le cœur, de la lumière pour les yeux, de la musique
pour les oreilles et de la vie pour tout l'être. » -
Parley P. Pratt, dans Key to Theology, p. 96, 97 (4e éd.)
2.
L'imposition des mains. - D'après les Écritures citées,
il est clair que le procédé ordinaire employé
pour conférer le don du Saint-Esprit consistait, en partie, en
l'imposition des mains par ceux qui en avaient l'autorité
(Actes 8:17 ; 9:17 ; 19:2-6 ; Alma 31:36 ; 3
Néphi 18:36, 37 ; D&A 20:41). Le même signe
extérieur marqua d'autres actes autorisés ; par
exemple l'ordination à la prêtrise et l'administration
aux affligés. Il est probable que Paul faisait allusion à
l'ordination de Timothée, quand il l'exhorta ainsi : « Ne
néglige pas le don qui est en toi et qui t'a été
donné par prophétie, avec l'imposition des mains de
l'assemblée des anciens » (1 Tim. 4:14). Et de
nouveau : « C'est pourquoi je t'exhorte à
ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l'imposition des
mains » (2 Tim. 1: 6). La première ordination à
la prêtrise dans les derniers temps fut faite par l'imposition
des mains par Jean-Baptiste (D&A 13). Il est certain que le
Christ, pour guérir les malades, leur imposa quelquefois les
mains (Marc 6:5) ; et il laissa à ses apôtres la
promesse que la guérison suivrait l'imposition des mains faite
par l'autorité (Marc 16:15, 18). La même promesse a été
répétée de nos jours (D&A 42:43, 44).
Cependant, malgré l'importance donnée à ce signe
d'autorité, l'imposition des mains n'est qu'exceptionnelle
dans les pratiques des nombreuses Églises de nos jours qui
professent être chrétiennes.
3. L'opération
du Saint-Esprit. - Les moyens par lesquels le Saint-Esprit opère
ne sont pas plus le Saint-Esprit en personne que la lumière,
la chaleur et l'énergie actinique du soleil ne sont le soleil
lui-même. L'influence, l'esprit ou le pouvoir du Saint-Esprit
est un pouvoir de lumière et de progression, et celles-ci sont
données à l'homme en proportion de sa réceptivité
et de sa dignité ; mais le droit à
l'administration du troisième membre de la Divinité
peut seulement être obtenu par l'obéissance aux
commandements préliminaires de l'Évangile : la
foi, la repentance et le baptême. Le Saint-Esprit est un
personnage individuel, le troisième membre de la Divinité ;
l'Esprit Saint, dans un sens distinctif, est « l'essence
divine » au moyen de laquelle la Divinité opère
sur l'homme et dans la nature. - Voir Jesus the Christ, p. 720.
4. Manière
de conférer le Saint-Esprit. - Des questions peuvent s'élever
quant au mode de confirmation et de dispensation du Saint-Esprit, et
particulièrement s'il convient de dire : Recevez le
Saint-Esprit ou Recevez le don du Saint-Esprit. Puisque la compagnie
du Saint-Esprit embrasse toutes les grâces et dons spirituels
autant qu'ils soient mérités et appropriés aux
personnes, l'Église enseigne que les anciens qui officient en
confirmant les candidats baptisés emploient la formule -
Recevez le Saint-Esprit.
En expliquant
la réception du Saint-Esprit par les anciens apôtres, la
Première Présidence de l'Église publia une
déclaration intéressante le 5 février 1916. Voir
Deseret News de cette date et Improvement Era, mars 1916 et pour un
extrait du même, voir Jesus the Christ, p. 720.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Le
Saint-Esprit est un des Personnages de la Divinité
Le baptême
au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit - Matt. 28:19 ;
3 Néphi 11:25 ; D&A 20:73 ; 68:8.
Le blasphème
contre le Saint-Esprit ne sera pas pardonné - Matt. 12:31,
32 ; aussi D&A 132:27.
La voix du
Fils déclare que le Père donnera le Saint-Esprit - 2
Néphi 31 - 12 et 13.
Le Père,
le Fils et le Saint-Esprit, un seul Dieu - D&A 20:28.
Le
Saint-Esprit est un personnage d'esprit - D&A 130:22.
Le
Saint-Esprit promis et donné aux apôtres
Ce n'est pas
vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint - Marc. 13:11 ; voir
aussi Matt. 10:19-20 ; Luc 21:14, 15.
Le
Saint-Esprit vous enseignera à l'heure même ce qu'il
faudra dire - Luc 12:11, 12.
Le Seigneur
ressuscité aux onze apôtres : Recevez le
Saint-Esprit - Jean 20:22.
Concernant la
promesse que le Seigneur fit d'un Consolateur qui devait venir - Jean
14:16, 17, 26 ; 15:26 ; 16:7-14 ; Actes 1:5, 8.
Pierre et
d'autres, remplis du Saint-Esprit, annonçaient la parole de
Dieu avec assurance - Actes 4:31.
Les apôtres
remplis du Saint-Esprit à la Pentecôte - Actes 2:1-4.
Ils prêchaient
avec assurance, étant remplis du Saint-Esprit - Actes 4:31 ;
voir aussi 5:12, 32 ; 7:5.
Ministère
du Saint-Esprit à la suite du baptême d'eau
Il descendit,
sous une forme matérialisée, sur Jésus-Christ
après le baptême de celui-ci - Luc 3:22 ; voir
aussi Matt. 3:16 Marc 1:9-11 ; comparez Jean 1:32-33 ; 1
Néphi 11:27.
Moi, je vous
ai baptisés d'eau ; lui, il vous baptisera du
Saint-Esprit - Marc 1:8 ; voir aussi Actes 1:5 ; 11:16 ;
19:5-6.
Après
la repentance et le baptême ; vous recevrez le don du
Saint-Esprit - Actes 2:38.
Douze
personnes environ furent baptisées à Éphèse,
et quand Paul leur imposa les mains, le Saint-Esprit descendit sur
elles - Actes 19:1-7.
Le Père
donne le Saint-Esprit à ceux qui sont baptisés - 2
Néphi 31:12, 13 ; 3 Néphi 11:33-36.
Quiconque se
repent et est baptisé selon le saint commandement recevra le
don du Saint-Esprit - D&A 49:12-14 ; voir aussi 33:15.
La rémission
des péchés par le baptême et par le feu,
c'est-à-dire le Saint-Esprit - D&A 19:3 1.
Noé
promit le Saint-Esprit après la foi, la repentance et le
baptême - Moise 8:24.
Invocation
du Saint-Esprit par l'imposition des mains autorisée
Pierre et Jean
imposèrent les mains sur les Samaritains convertis, qui
reçurent le Saint-Esprit - Actes 8:14-17. Notez que bien que
Philippe détînt l'autorité de prêcher et de
baptiser, des hommes qui détenaient l'autorité
supérieure furent envoyés pour conférer le
Saint-Esprit aux convertis de Samarie. C'est ici que se montre
clairement la distinction entre l'autorité de la Prêtrise
d'Aaron ou prêtrise inférieure et celle de la prêtrise
supérieure ou Prêtrise de Melchisédek.
Sur la
doctrine du baptême et de l'imposition des mains - Héb.
6:2.
Le Christ
ressuscité donna, par contact physique aux disciples néphites,
le pouvoir de conférer le Saint-Esprit - 3 Néphi 18:36,
3. Vous donnerez le Saint-Esprit à celui à qui vous
imposerez les mains - Moroni, chap. 2.
Il imposera
les mains sur toi, et tu recevras le Saint-Esprit - D&A 25:8.
Le don du
Saint-Esprit est donné aux baptisés, par l'imposition
des mains effectuée par les anciens - D&A 49:14.
Promesse que
le don du Saint-Esprit suivra la confirmation par l'imposition des
mains - D&A 3 3:15.
Quelques
attributs et opérations du Saint-Esprit
Le
Saint-Esprit vous enseignera - Luc 12:12.
Le
Consolateur, l'Esprit Saint vous enseignera - Jean 14:26 voir aussi
Jean 16:7-15.
Le Christ, par
le Saint-Esprit, donna des ordres aux apôtres - Actes 1 - 2.
Vous recevrez
une puissance, le Saint-Esprit, survenant sur vous - Actes 1:8.
Le
Saint-Esprit est un témoin du Christ - Actes 5:32 ; Héb.
10:15 ; 1 Néphi 12:18 ; 3 Néphi 28:11.
Il dirige
l’œuvre du ministère - Actes 13:2-4 ; 16:6.
Les disciples
étaient remplis de joie et du Saint-Esprit - Actes 13:52.
Voici ce que
déclare le Saint-Esprit - Actes 21:11.
Le
Saint-Esprit parla par le prophète Ésaïe - Actes
28:25.
Étant
sanctifiée par l'Esprit Saint - Rom. 15 16.
Ce que
l'Esprit enseigne - 1 Cor. 2:13.
Nul homme ne
peut dire : Jésus est le Seigneur si ce n'est par le
Saint-Esprit - 1 Cor. 12:3.
Par la pureté,
par la science, par la longanimité, par la bonté, par
l'Esprit Saint - 2 Cor. 6:6.
Dieu
confirmant leur témoignage... par les dons du Saint-Esprit -
Héb. 2:4.
Les saints
hommes d'autrefois parlèrent poussés par le
Saint-Esprit - 2 Pi. 1:21.
Les anciens
d'aujourd'hui doivent parler selon l'inspiration du Saint-Esprit -
D&A 68:3.
Exercera son
ministère envers les Gentils - 3 Néphi 20 - 27.
Est l'esprit
de révélation - D&A 8:2, 3.
Enseigne les
choses paisibles du royaume - D&A 39:6.
Les prophètes
ont parlé sous l'inspiration du Saint-Esprit - D&A 20:26.
Il rend
témoignage du Père et du Fils - D&A 20:27 ;
Moïse 1:24 ; 5:9.
Chaque
officier doit être ordonné par le pouvoir du
Saint-Esprit - D&A 20:60.
Tout ce qu'ils
diront sous l'inspiration du Saint-Esprit sera Écriture - D&A
68:4.
Connaissance
donnée par le don ineffable du Saint-Esprit - D&A 121:26 ;
124.5.
Il rendit
témoignage à Adam - Moïse 5:9.
Le Seigneur
appela des hommes par le Saint-Esprit du temps d'Adam - Moïse
5:14.
Le
Saint-Esprit manifesta son pouvoir sur Joseph Smith et Oliver Cowdery
à la suite de leur baptême - PGP, Joseph Smith.
CHAPITRE
9 : L'ORDONNANCE DU REPAS DU SEIGNEUR en relation avec le
quatrième article de foi
La
Sainte-Cène. - Au cours de notre étude des principes et
ordonnances de l'Évangile mentionnés dans le quatrième
des Articles de foi, c'est à juste titre que le sujet de
l'ordonnance du Repas du Seigneur réclame notre attention [1]
l'observance de cette ordonnance étant requise de tous ceux
qui sont devenus membres de l'Église du Christ en se
conformant aux exigences de la foi, de la repentance, et du baptême
d'eau et du Saint-Esprit.
Institution de
la Sainte-Cène parmi les Juifs. L'ordonnance du Repas du
Seigneur date de la nuit de la fête de la Pâque [2]
qui précéda immédiatement la crucifixion du
Sauveur. Lors de cette occasion solennelle, le Christ et les apôtres
étaient assemblés à Jérusalem, observant
cette fête dans une chambre haute, qui avait été
préparée expressément sur son ordre [3]. En
tant que Juif, le Christ paraît s'être montré
fidèle aux usages établis de son peuple ; et ce
dut être sous l'empire de sentiments extraordinaires qu'il
commença cette fête commémorative, la dernière
de son espèce à avoir la signification de type d'un
sacrifice futur ainsi que de rappel des bénédictions
accordées par le Seigneur à Israël dans le passé.
Sachant bien les expériences terribles qui l'attendaient dans
l'avenir immédiat, -Jésus communia avec les Douze à
la table pascale, le cœur rempli d'angoisse ; c'est là
qu'il prophétisa la trahison dont il devait être bientôt
la victime et qui devait être perpétrée par un de
ceux qui mangeaient en sa compagnie. Ensuite, il prit le pain, le
bénit et le donna aux autres, disant : « Prenez,
mangez, ceci est mon corps » [4] : « Faites
ceci en mémoire de moi » [5]. Puis, prenant la
coupe, il en bénit le contenu et le leur administra, en
prononçant ces paroles : « Buvez-en tous, car
ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour
plusieurs pour la rémission des péchés » [6].
Il est intéressant de noter que le récit, par Paul [7]
de la Sainte-Cène et de son but, ressemble si fort aux
descriptions rapportées par les évangélistes,
qu'elle leur est presque identique. Le nom de Repas du Seigneur,
donné à la Sainte-Cène, n'est employé par
aucun autre auteur biblique que Paul.
Institution de
la Sainte-Cène parmi les Néphites. - Lors de sa visite
aux Néphites, qui eut lieu peu de temps après
l'ascension au mont des Oliviers, le Christ instaura la Sainte-Cène
parmi cette portion de son troupeau. Il ordonna aux disciples qu'il
avait choisis d'apporter du pain et du vin ; alors, prenant le
pain, il le rompit, le bénit, et le leur donna en leur
commandant d'en manger et de distribuer ensuite le reste à la
multitude. Et il promit de conférer l'autorité
nécessaire pour administrer cette ordonnance. « Vous
veillerez toujours à faire ceci, dit-il, comme je l'ai fait...
Et vous ferez ceci en souvenir de mon corps que je vous ai montré.
Et ce sera un témoignage au Père que vous vous souvenez
toujours de moi. Et si vous vous souvenez toujours de moi, vous aurez
mon Esprit avec vous » [8]. Le vin fut administré
dans le même ordre, d'abord aux disciples, et ensuite, par
ceux-ci, au peuple. Cela devait aussi faire partie de l'ordonnance
établie parmi le peuple : « Et vous le ferez
en souvenir de mon sang que j'ai versé pour vous, afin que
vous témoigniez au Père que vous vous souvenez toujours
de moi ». Il réitéra ensuite cette promesse
significative : « Et si vous vous souvenez toujours
de moi, vous aurez mon Esprit avec vous » [9].
Être
digne de prendre la Sainte-Cène. - Les instructions divines au
sujet du caractère sacré de cette ordonnance sont
explicites et il est clair par conséquent qu'il faut éviter
avec le plus grand soin de la prendre indignement. En s'adressant aux
saints de Corinthe, Paul les met solennellement en garde contre toute
participation hâtive ou indigne à la Sainte-Cène,
et déclare que la maladie et même la mort seront le
châtiment de ceux qui violeront les conditions sacrées :
« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous
buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à
ce qu'il vienne. C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la
coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le
sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et
qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui
mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un
jugement contre lui-même. C'est pour cela qu'il y a parmi vous
beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont
morts » [10].
Lorsqu'il
instruisit les Néphites, Jésus insista beaucoup sur la
dignité de ceux qui prenaient la Sainte-Cène ; et,
de plus, il donna aux officiers de l'Église, dont c'était
le devoir d'administrer la Sainte-Cène, la responsabilité
de ne permettre à personne de prendre indignement la
Sainte-Cène à leur su. « Et maintenant
voici, ceci est le commandement que je vous donne : vous ne
permettrez sciemment à qui que ce soit de prendre ma chair et
mon sang indignement quand vous l'administrerez ; car quiconque
mange et boit ma chair et mon sang indignement, mange et boit de la
damnation pour son âme. C'est pourquoi, si vous savez qu'un
homme est indigne de manger et de boire de ma chair et de mon sang,
vous le lui interdirez » [11].
La parole
directe du Seigneur aux saints à notre époque leur
ordonne de ne permettre à aucun transgresseur de prendre la
Sainte-Cène jusqu'à ce que la réconciliation ait
été faite ; néanmoins, il est recommandé
aux saints de faire preuve d'une charité abondante envers
leurs semblables dans l'erreur, et de ne pas les rejeter des
assemblées, tout en leur refusant la Sainte-Cène [12].
Dans le système d'organisation de notre Église, les
officiers ecclésiastiques locaux sont chargés de la
responsabilité d'administrer la Sainte-Cène, et il est
requis du peuple qu'il reste digne de prendre les emblèmes
sacrés.
On ne trouve
rien dans les Écritures qui permette de donner la Sainte-Cène
à quiconque n'est pas un membre fidèle de l'Église
de Jésus-Christ. Le Christ administra l'ordonnance aux
apôtres, sur le continent oriental ; et nous avons la
preuve écrite qu'ils ne la donnèrent qu'à ceux
qui avaient pris sur eux le nom du Christ. Parmi son troupeau
occidental, le Christ établit la loi que seuls les véritables
membres de son Église pouvaient la prendre. En promettant de
conférer à l'un d'entre eux le pouvoir d'officier dans
l'administration de la Sainte-Cène, le Sauveur spécifia
que l'homme ainsi choisi devait l'administrer au peuple de son
Église, à tous ceux qui croyaient et étaient
baptisés en son nom [13]. Seuls ceux qui avaient été
ainsi baptisés étaient appelés « l'Église
du Christ » [14]. Continuant ses instructions aux
disciples au sujet de la Sainte-Cène, le Sauveur dit :
« Et vous ferez toujours ceci à ceux qui se
repentent et sont baptisés en mon nom » [15].
La même
loi est toujours en vigueur aujourd'hui. Les membres de l'Église [16]
sont exhortés à se réunir souvent pour observer
la Sainte-Cène ; et l'Église n'y inclut pas les
personnes ayant atteint l'âge de raison qui n'ont pas été
baptisées par l'autorité de la sainte prêtrise [17].
But de la
Sainte-Cène. - D'après les passages des Écritures
déjà cités, il est clair que la Sainte-Cène
est administrée pour commémorer l'expiation du Seigneur
Jésus, consommée dans son agonie et sa mort ;
c'est un témoignage devant Dieu que nous nous souvenons
toujours du sacrifice accompli par son Fils en notre faveur, que nous
professons toujours le nom du Christ, et que nous sommes déterminés
à faire tous nos efforts pour garder ses commandements, dans
l'espoir de toujours avoir son Esprit avec nous. Le fait de prendre
la Sainte-Cène dignement peut donc être considéré
comme le renouvellement de nos vœux devant le Seigneur, une
déclaration de fraternité avec les membres, et un
témoignage solennel de notre prétention et de notre
profession de membres de l'Église de Jésus-Christ. La
Sainte-Cène n'a pas été instituée comme
moyen déterminé d'obtenir la rémission des
péchés, ni pour aucune autre bénédiction,
si ce n'est celle du don permanent du Saint-Esprit, ce qui,
cependant, comprend toutes les bénédictions
nécessaires. Si la Sainte-Cène avait été
instituée spécialement pour la rémission des
péchés, elle ne serait pas interdite à ceux qui
ont le plus grand besoin de pardon. Cependant la participation à
cette ordonnance est limitée à ceux dont la conscience
est nette de toute offense grave, à ceux qui, par conséquent,
sont acceptables aux yeux du Seigneur, ceux qui, en vérité,
ont aussi peu besoin d'une rémission que la nature humaine et
mortelle le permet.
Les emblèmes
de la Sainte-Cène. - En instituant la Sainte-Cène parmi
les Juifs et les Néphites, le Christ employa le pain et le vin
comme emblèmes de son corps et de son sang [18] et à
notre époque il a révélé sa volonté
que les saints se réunissent souvent pour prendre le pain et
le vin dans cette ordonnance commémorative [19]. Mais il
a aussi montré que d'autres formes de nourriture et de boisson
peuvent être employées au lieu de pain et de vin. Peu
après que l'Église eût été
organisée, le prophète Joseph Smith était sur le
point d'acheter du vin pour pouvoir administrer la Sainte-Cène,
lorsqu'un messager de Dieu vint à sa rencontre et lui remit
les instructions suivantes : « Car voici, je vous le
dis, peu importe ce que vous mangez ou ce que vous buvez lorsque vous
prenez la Sainte-Cène, si vous le faites en vue de ma gloire -
vous souvenant, dans le Père, de mon corps qui a été
déposé pour vous, et de mon sang qui a été
versé pour la rémission de vos péchés.
C'est pourquoi je vous donne le commandement de ne pas acheter de vin
ni de boisson forte de vos ennemis ; vous n'en boirez donc pas,
à moins que ce ne soit du vin nouveau fait parmi vous ;
oui, dans ce royaume qui est celui de mon Père, qui sera
édifié sur terre » [20]. En vertu de
cette révélation les saints des derniers jours
administrent de l'eau, dans leur service de Sainte-Cène, de
préférence au vin.
Mode
d'administration de la Sainte-Cène. - Les saints des derniers
jours, dans toutes les paroisses ou branches régulièrement
organisées de l'Église, ont coutume de tenir des
réunions de Sainte-Cène chaque sabbat. L'autorité
du prêtre de l'ordre d'Aaron est requise pour consacrer les
emblèmes et, naturellement, quiconque a été
ordonné à l'ordre supérieur de la prêtrise
détient l'autorité d'officier en la matière. Le
pain est tout d'abord rompu en petits morceaux et placé dans
des récipients appropriés sur la table de Sainte-Cène ;
et alors, selon les instructions du Seigneur, l'ancien ou le prêtre
le consacre, de la manière suivante : « Il
s'agenouillera en face des membres de l'Église et invoquera le
Père en prière solennelle, disant : « 0
Dieu, Père éternel, nous te demandons au nom de ton
Fils Jésus-Christ, de bénir et de sanctifier ce pain
pour les âmes de ceux qui en prennent, afin qu'ils le mangent
en souvenir du corps de ton Fils, et te témoignent, ô
Dieu, Père éternel, qu'ils veulent prendre sur eux le
nom de ton Fils, se souvenir toujours de lui et garder les
commandements qu'il leur a donnés, afin qu'ils aient toujours
son Esprit avec eux. Amen » [21].
Quand le pain
a été distribué à la congrégation,
service auquel les diacres et instructeurs peuvent prendre part, sous
la direction du prêtre officiant, le vin ou l'eau est consacré
comme suit :
« Ô
Dieu, Père éternel, nous te demandons, au nom de ton
Fils Jésus-Christ, de bénir et de sanctifier ce vin [ou
cette eau] pour les âmes de tous ceux qui en boivent, afin
qu'ils le fassent en souvenir du sang de ton Fils, qui a été
versé pour eux ; afin qu'ils te témoignent, Ô
Dieu, Père éternel, qu'ils se souviennent toujours de
lui, et qu'ils aient son Esprit avec eux. Amen » [22].
La clarté
des instructions du Seigneur aux saints au sujet de cette ordonnance,
n'excuse aucune dispute au sujet du mode qui convient, car,
assurément, aucun de ceux qui officient dans ces rites sacrés
ne peut sentir qu'il est justifié s'il en change les formes,
ne serait-ce qu'en altérant un mot. Les annales des Néphites
montrent que la façon d'administrer la Sainte-Cène à
leur époque [23] était la même que celle qui
fut révélée pour guider les saints à
notre époque.
[1] Voir notes
1 et 2, à la fin du chapitre.
[2] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[3] Voir Luc
22:8-13.
[4] Matt.
26:26.
[5] Luc
22:19 ; voir aussi Marc 14:22-25.
[6] Matt.
26:27, 28 ; voir The Great Apostasy, p. 119, 120.
[7] Voir 1
Cor. 11l :20-25.
[8] 3 Néphi
18:6, 7.
[9] 3 Néphi
18:11 ; voir Jesus the Christ, chap. 39.
[10] 1 Cor.
11:26-30.
[11] 3 Néphi
18:28, 29.
[12] Voir D&A
46:4 ; voir aussi 3 Néphi 18:30.
[13] Voir 3
Néphi 18:5.
[14] Voir 3
Néphi 26:21.
[15] 3 Néphi
18:11.
[16] Voir D&A
20:75
[17] Voir D&A
20:37
[18] Voir
Matt. 26:27-29 3 Néphi 18:1, 8
[19] Voir D&A
20:75
[20] Voir D&A
27:2-4
[21] D&A
20:76, 77 ; comparez Moroni, chap. 4
[22] D&A
20:78, 79 ; comparez Moroni, chap. 5
[23] Voir
Moroni, chaps. 4 et 5. - Voir sommaire des erreurs commises au sujet
de la Sainte-Cène, note 4, à la fin du chapitre ;
voir traité plus complet dans The Great Apostasy, p. 119.
NOTES DU
CHAPITRE 9
1. Le terme
« sacrement » est employé* dans un sens
autant général que particulier ; suivant sa
dérivation, il signifie une chose sacrée, ou une
ordonnance sainte et il est appliqué dans ce sens par
différentes Églises à plusieurs cérémonies.
Ainsi, les protestants parlent de deux sacrements, le baptême
et le Repas du Seigneur ; les catholiques romains et grecs
reconnaissent sept sacrements : les deux nommés plus haut
et aussi la confirmation, le mariage, la dispensation des ordres de
l'Église, la pénitence et l'extrême-onction. On
dit que certaines sections de l'Église grecque excluent la
confirmation et l'extrême-onction des sept sacrements.
Cependant, le sens spécifique du mot est, Repas du Seigneur**.
Eucharistie et Sainte Communion sont des termes employés par
certaines Églises comme synonyme du sacrement du Repas du
Seigneur. De la coutume qui considère la cérémonie
de la communion, c'est-à-dire la participation à la
Sainte-Cène, comme une preuve de bonne réputation dans
une église, et de la règle qui veut que ce droit soit
interdit à ceux qui sont jugés indignes d'avoir la
communion, vient le terme excommunier appliqué à la
perte de la qualité de membre dans une église,
signifiant littéralement « rejeter de la
communion ».
* En anglais,
ndt.
** En anglais.
Dans les pays de langue française, le terme couramment employé
par les confessions autres que catholiques n'est pas « sacrement »,
mais « Sainte-Cène », ndt.
2. Le repas du
Seigneur. - Comme il a été dit, cette désignation
de la Sainte-Cène ne se rencontre qu'une seule fois dans la
Bible. Paul parle du « Repas du Seigneur » dans
son épître aux Corinthiens. Selon toute probabilité,
ce nom fut employé parce que le rite eut d'abord lieu au
moment du deipnon, le repas du soir, qui était le repas
principal du jour chez les Juifs.
3. La Pâque
et la Sainte-Cène. - La fête de la Pâque était
la principale des cérémonies annuelles des Juifs et
tirait son nom des circonstances de son origine. En étendant
la main pour délivrer Israël de l'esclavage d'Égypte,
le Seigneur accomplit de nombreux miracles et de nombreux prodiges
devant Pharaon et sa maison idolâtre ; et dans la dernière
des six plaies auxquelles les Égyptiens furent soumis, le
premier-né de chaque famille fut frappé de mort en une
seule nuit. Sur un ordre donné au préalable, les
Israélites avaient marqué les deux poteaux et le
linteau de leur porte du sang d'un agneau tué à cette
occasion, ce sang ayant été aspergé au moyen
d'un bouquet d'hysope.
La mort passa
au-delà des maisons ainsi marquées (Ex. 12:12-13) ;
tandis que dans toutes les maisons égyptiennes le coup fatal
tomba. De là, le nom de Pâque (passage) de pasach,
passer devant. La chair de l'agneau pascal fut mangée dans la
hâte du départ. Pour commémorer leur délivrance
de l'esclavage, le Seigneur commanda aux Israélites de
célébrer chaque année, cette événement
appelé Fête de la Pâque et, également, Fête
des Pains sans Levain, ce dernier nom venant de ce que le Seigneur
commanda que, pendant le temps spécifié pour cette
célébration, on ne pourrait pas trouver de levain dans
les maisons du peuple (Ex. 12:15) et on devait profiter de l'occasion
de la fête pour instruire les enfants des oeuvres
miséricordieuses de Dieu envers leurs pères (Es.
12:26-27). Mais outre son but commémoratif, la Pâque
devint pour le peuple le type de sacrifice sur le Calvaire. Paul
dit : « Christ notre Pâque a été
immolé (1 cor. 5:7). Étant typique de la mort
expiatoire future du Christ, la Pâque perdit une partie de sa
signification par la crucifixion et fut supplantée par la
Sainte-Cène. Il n’y a peut-être pas de relation
plus étroite entre les deux ordonnances que celle-ci. Il est
certain que la Sainte-Cène ne fut pas désignée
pour supplanter complètement la Pâque, car celle-ci fut
établie comme fête perpétuelle. « Vous
conserverez le souvenir de ce jour, et vous le célébrerez
par une fête en l'honneur de l'Éternel, vous le
célébrerez comme une loi perpétuelle pour vos
descendants. » (Ex. 12:14)
4. Les erreurs
concernant la Sainte-Cène, sa signification et la manière
de l'administrer, se multiplièrent rapidement pendant les
premiers siècles de l'ère chrétienne. Dès
que le pouvoir de la prêtrise n'exista plus, de nombreuses
discussions s'élevèrent concernant l'ordonnance, et
l'observation de la Sainte-Cène fut altérée. Des
professeurs de théologie s'efforcèrent de faire naître
l'idée qu'il y avait un grand mystère dans ce rite
naturellement simple et des plus impressionnants ; que tous ceux
qui n'étaient pas en entière communion avec l'Église
devaient être exclus, non seulement de la participation à
l'ordonnance, ce qui était justifiable, mais du droit
d'assister au service, pour ne pas profaner le rite mystique par leur
présence impie. Ensuite naquit l'hérésie de la
transsubstantiation - qui prétend que les emblèmes de
la Sainte-Cène perdaient, par la cérémonie de la
consécration, leur caractère naturel de simple pain et
vin et devenaient en réalité de la chair et du sang -
des parties réelles du corps crucifié du Christ.
Point n'est
besoin d'arguments contre de tels dogmes. Alors suivit la vénération,
par le peuple, des emblèmes, le pain et le vin, considérés
comme parties du corps du Christ, élevés dans la messe
pour l'adoration du peuple ; et plus tard la coutume de la
suppression de la moitié du sacrement fut introduite. Par
l'innovation mentionnée en dernier lieu, le pain seul fut
administré, l'assertion dogmatique étant que le corps
et le sang sont représentés d'une façon mystique
dans un des « éléments ». Il est
certain que le Christ commanda à ses disciples de manger et de
boire en souvenir de lui Voir The Great Apostasy, p. 119, 128.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
L'Ordonnance
du Repas du Seigneur
Institué
parmi les Juifs par le Seigneur, la nuit de sa trahison - Matt.
26:26-28 ; Marc 14:22-25 ; Luc 22:19, 20.
Institué
parmi les Néphites par le Seigneur ressuscité - 3 Néphi
18-1-11.
Administré
parmi les Néphites une deuxième fois par le Sauveur - 3
Néphi 20:3-5 ; et souvent dans la suite - 26:13.
Préfiguration
de la Sainte-Cène - Jean 6:52-56.
Appelé
par Paul le « Repas du Seigneur » - 1 Cor.
11:20.
Les convertis
juifs continuèrent à pratiquer la doctrine des apôtres
et à rompre le pain - Actes 2:42 ; voir verset 46.
Le premier
jour de la semaine, lorsque les disciples se rassemblèrent
pour rompre le pain, Paul se mit à leur prêcher - Actes
20:7.
L'institution
de la Sainte-Cène par le Christ révélée à
Paul - 1 Cor. 11:23-25.
La prendre
indignement est un péché ; son châtiment - 1
Cor. 11:26-34.
Veillez à
ne point prendre la Sainte-Cène du Christ indignement - Mormon
9:29.
La communion
du corps et du sang du Christ - 1 Cor. 10:16, la coupe du Seigneur et
la table du Seigneur, verset 21.
Celui qui
mange et qui boit ainsi, mange et boit mon corps et mon sang en son
âme - 3 Néphi 20:8.
Un homme
ordonné pour administrer la Sainte-Cène - 3 Néphi
18:5.
Seuls les
membres de l'Église peuvent la prendre - 3 Néphi 18:11.
Vous ne
permettrez sciemment, à qui que ce soit, de prendre mon corps
et mon sang indignement - 3 Néphi 18:28, 29.
L'Église
se réunissait souvent pour prendre le pain et le vin - Moroni
6:6.
Rite prescrit
pour administrer les emblèmes parmi les Néphites -
Moroni, chaps. 4 et 5 ; parmi les saints, à notre époque
- D&A 20:75-79.
Emblèmes
du corps et du sang du Christ - D&A 20:40.
Les prêtres
peuvent administrer la Sainte-Cène - D&A 20:46 ; les
instructeurs et les diacres n'ont pas l'autorité d'administrer
- verset 58.
Les membres de
l'Église qui viennent d'être baptisés, dûment
instruits, doivent la prendre - D&A 20:68.
Le vin peut
être employé - D&A 89:5, 6 ; mais n'est pas
essentiel - 27:1-5.
CHAPITRE
10 : L'AUTORITÉ DANS LE MINISTÈRE
ARTICLE 5. -
Nous croyons que l'on doit être appelé de Dieu par
prophétie, et par l'imposition des mains de ceux qui
détiennent l'autorité, pour prêcher l'Évangile
et en administrer les ordonnances.
HOMMES APPELÉS
DE DIEU
Exemples
scripturaux. - Il n'est pas moins conforme à la voix de la
raison humaine qu'en harmonie avec le plan d'organisation parfaite
qui caractérise l'Église de Jésus-Christ, que
tous ceux qui administrent les ordonnances de l'Évangile
soient appelés et commissionnés par l'autorité
divine avant de pouvoir remplir leurs devoirs sacrés. Les
Écritures soutiennent ce point de vue de façon
absolue ; elles nous présentent toute une succession
d'hommes dont la vocation divine est attestée, et dont les
oeuvres puissantes proclament un pouvoir plus grand que celui des
forces humaines laissées à elles-mêmes. D'un
autre côté, on ne trouve pas, dans les saintes
Écritures, un seul cas où quelqu'un se soit approprié
l'autorité d'officier dans les ordonnances sacrées et
ait été accepté du Seigneur dans une telle
administration.
Considérons
le cas de Noé qui « trouva grâce aux yeux de
l'Éternel » [1] au milieu d'un monde plongé
dans l'iniquité. C'est à lui que le Seigneur parla, lui
faisant part de son courroux contre les méchants habitants de
la terre et de l'intention divine au sujet du déluge, et c'est
à lui que le Seigneur montra comment il devait bâtir
l'arche et la remplir. On sait que Noé proclama la parole de
Dieu à ses contemporains pervers, par ce que Pierre dit de la
mission du Christ dans le monde des esprits - que le Sauveur prêcha
parmi ceux qui s'étaient montrés désobéissants
aux jours de Noé, en dépit de la patience de Dieu à
leur égard, et qui, par conséquent, avaient dû
subir les privations de la prison dans l'intervalle [2].
Personne ne peut mettre en doute la source divine de l'autorité
de Noé, ni la justice de la rétribution qui suivit le
rejet volontaire de ses enseignements, car ses paroles étaient
les paroles de Dieu.
Il en est de
même pour Abraham, que le Seigneur appela [3] et avec
lequel il fit alliance pour toutes les générations de
sa postérité. Isaac [4] reçut la même
faveur, et aussi Jacob [5] à qui le Seigneur se manifesta
lorsqu'il reposait sur son oreiller de pierre dans le désert.
La voix du Seigneur parvint à Moïse [6] du milieu de
l'ardeur du feu, appelant et chargeant l'homme de se rendre en Égypte
et d'en délivrer le peuple dont les cris étaient montés
jusqu'à lui avec tant d'effet. Aaron [7] fut appelé
à aider son frère dans cette oeuvre ; et plus
tard, Aaron et ses fils [8] furent choisis, par commandement
divin, du milieu des enfants d'Israël, pour servir dans l'office
de prêtre. Lorsque Moïse [9] vit que ses jours
étaient comptés, il demanda au Seigneur de désigner
son successeur à la position sacrée qu'il occupait ;
et, par commandement, Josué, fils de Nun, fut choisi pour
remplir ces fonctions particulières.
Samuel, qui
devint un grand prophète en Israël, commissionné
pour consacrer, commander et réprimander les rois, diriger les
armées, et servir d'oracle de Dieu au peuple, fut choisi alors
qu'il était tout jeune garçon et appelé par la
voix du Seigneur [10]. Tel était le pouvoir qui suivit
cet appel que tout Israël, depuis Dan jusqu'à Beershéba,
sut que Samuel était établi comme prophète du
Seigneur [11]. Les Écritures nous parlent de beaucoup
d'autres hommes puissants, qui reçurent leur pouvoir de Dieu,
et dont l'histoire nous montre en quel honneur le Seigneur tient ses
ministres autorisés. Songeons à la vision céleste
par laquelle Ésaïe fut appelé et instruit dans les
devoirs de son office prophétique [12] à Jérémie,
à qui la parole du Seigneur fut adressée aux jours de
Josias [13] au prêtre Ézéchiel, qui fut le
premier à recevoir le message divin dans le pays des
Chaldéens [14] et qui la reçut aussi plus tard, à
différentes reprises à Osée [15] et à
tous les autres prophètes jusqu'à Zacharie [16] et
Malachie [17].
Les apôtres
du Seigneur furent appelés par sa propre voix au cours de son
ministère ; et l'autorité du Sauveur est
indiscutable, justifiée qu'elle est par les oeuvres puissantes
de l'Expiation accomplie au milieu des souffrances et de l'angoisse
de la mort, et par les déclarations du Père. Pierre et
André, son frère, alors qu'ils jetaient leurs filets
dans la mer, furent appelés ainsi : « Suivez-moi,
et je vous ferai pêcheurs d'hommes » [18] et
peu après, Jacques et Jean, les fils de Zébédée,
reçurent le même appel. Il en fut de même pour
tous ces Douze qui collaborèrent au ministère du
Maître. Et il apparut après sa résurrection, aux
onze apôtres qui étaient demeurés fidèles,
leur donnant des commissions particulières pour l’œuvre
du royaume [19]. Le Christ affirme expressément qu'il a
choisi ses apôtres, et qu'il les a ordonnés à
leur glorieux office [20].
Au cours de la
période qui suivit immédiatement la mission terrestre
du Christ, les ministres de l'Évangile furent tous choisis et
nommés par une autorité indiscutable. Matthias fut
choisi par le sort mais après que la volonté du
Seigneur eût été invoquée, pour remplir la
place laissée vacante dans le groupe des Douze par la mort de
Judas Iscariot. Saul de Tarse, par la suite Paul, l'apôtre, qui
avait été converti avec des signes étonnants et
des manifestations merveilleuses [21] dut être
commissionné officiellement à l’œuvre que
le Seigneur désirait lui voir accomplir. Et on nous dit que le
Saint-Esprit parla aux prophètes et aux instructeurs de
l'Église à Antioche, alors que ceux-ci jeûnaient
devant le Seigneur, et leur dit : « Mettez-moi à
part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je
les ai appelés » [22].
L'ordination
des hommes au ministère, sanctionnée par les précédents
scripturaux et établie par révélation directe de
la volonté de Dieu, doit s'effectuer par le don de prophétie
et par l'imposition des mains par ceux qui possèdent
l'autorité requise. Par prophétie, on entend le droit
de recevoir et le pouvoir d'interpréter les manifestations de
la volonté divine. Nous avons déjà vu dans
plusieurs des cas déjà cités, que l'imposition
des mains est une partie habituelle de l'ordonnance ; néanmoins,
les Écritures rapportent de nombreuses ordinations aux offices
de la prêtrise sans spécifier l'imposition des mains ni
aucun autre détail. De tels cas ne justifient pas la
conclusion que l'imposition des mains fut omise. Et, à la
lumière de la révélation moderne, il est clair
que l'imposition des mains accompagnait habituellement l'ordination
ainsi que la confirmation de bénédictions [23] et
le don du Saint-Esprit.
C'est ainsi
que la sainte prêtrise fut transmise d'Adam à Noé
sous les mains des pères [24]. Énos fut ordonné
de la main d'Adam ; et il en fut de même pour Mahalaléel,
Jared, Énoch et Métuschélah. Lamech fut ordonné
de la main de Seth ; Noé reçut son autorité
de la main de Métuschélah.
Et on peut
ainsi suivre la sainte prêtrise, conférée sous
l'inspiration de l'esprit de prophétie, par la main de l'un
sur l'autre, jusqu'au temps de Moïse. Melchisédek, qui
conféra cette autorité à Abraham, reçut
la sienne par la lignée directe de ses pères, depuis
Noé. Ésaïas, contemporain d'Abraham, reçut
son ordination sous la main de Dieu. De la main d'Esaïas,
l'autorité fut transmise à Gad, puis, de la même
manière, à Jérémie, à Élihu,
à Caleb, et à Jéthro, le prêtre de Madian,
celui-là même qui ordonna Moïse [25]. Josué,
le fils de Nun, fut mis à part, selon les instructions de
Dieu, par l'imposition des mains de Moïse [26].
À
l'époque des apôtres, les circonstances rendirent
nécessaire la nomination d'officiers spéciaux dans
l'Église pour prendre soin des pauvres et distribuer des
approvisionnements ; ces officiers furent choisis avec soin et
mis à part par la prière et l'imposition des
mains [27]. Timothée fut ordonné de la même
façon, comme en témoignent les exhortations que lui
adresse Paul : « Ne néglige pas le don qui est
en toi, et qui t'a été donné par prophétie
avec l'imposition des mains de l'assemblée des anciens » [28].
Et aussi : « C'est pourquoi je t'exhorte à
ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l'imposition de mes
mains » [29]. Le Seigneur s'est engagé par
alliance à reconnaître les actes de ses serviteurs
autorisés. Le Saint-Esprit viendra sur tous ceux à qui
les anciens de l'Église le promettent après un baptême
acceptable [30]. Tout ce que la prêtrise lie ou délie
sur terre, en accord avec les commandements du Seigneur, doit être
lié ou délié dans les cieux [31] les
malades sur lesquels les anciens imposent les mains doivent
guérir [32] et beaucoup d'autres signes doivent
accompagner ceux qui croient. Le Seigneur est tellement jaloux du
pouvoir d'officier en son nom que, lors du jugement, tous ceux qui
auront aidé ou persécuté ses serviteurs seront
récompensés ou punis comme s'ils avaient fait ces
choses à lui-même [33].
Les
administrations inautorisées dans les fonctions sacerdotales
ne sont pas seulement sans valeur, mais constituent en plus un grave
péché. Dans ses rapports avec les hommes, Dieu
reconnaît et honore la prêtrise établie sous sa
direction et ne sanctionne aucune usurpation d'autorité. C'est
la leçon que nous enseigne le cas de Korê et de ses
amis, qui se soulevèrent contre l'autorité de la
prêtrise en ce sens qu'ils prétendirent, à tort,
avoir le droit de remplir lés fonctions de prêtre. Le
Seigneur les châtia promptement de leurs péchés ;
à son commandement la terre se fendit et engloutit tous ces
gens ainsi que tous leurs biens [34].
Considérez
aussi l'affliction qui s'abattit sur Marie, la sœur de Moïse,
qui était prophétesse en Israël [35]. Avec
Aaron, elle murmura contre Moïse, disant : « Est-ce
seulement par Moïse que l'Éternel parle ? - Et
l'Éternel l'entendit » [36]. Jéhovah
descendit dans une nuée et se tint devant la porte du
tabernacle, dénonçant leur présomption et
justifiant l'autorité de son oracle, Moïse. Lorsque la
nuée quitta le tabernacle on vit que Marie était
lépreuse, blanche comme neige. Selon la loi, elle fut conduite
hors du camp d'Israël. Cependant, en réponse aux
supplications ferventes de Moïse, le Seigneur guérit la
femme et il lui fut permis, par la suite, de rentrer dans le camp.
Considérez
le sort d'Uzza, l'Israélite qui trouva une mort soudaine dans
la colère de Dieu, parce qu'il avait étendu la main
pour soutenir l'arche de l'alliance [37]. Uzza fit cela en dépit
de la loi qui interdisait à tous, sauf aux prêtres, de
toucher tout ce qui avait trait à l'arche de l'alliance ;
nous lisons que pas même les porteurs attitrés de
l'arche n'avaient la permission d'en toucher la partie la plus sacrée
sous peine de mort [38].
Pensez aussi à
Saül, qui avait été appelé, alors qu'il se
trouvait dans les champs, pour devenir roi d'Israël. Lorsque les
Philistins marchèrent contre Israël, à Micmash,
Saül attendit Samuel [39] dont la main l'avait oint roi[40]
et qu'il avait toujours considéré comme son guide aux
jours de son humilité ; il avait demandé au
prophète de venir offrir des sacrifices au Seigneur en faveur
du peuple. Mais, s'impatientant devant le retard de Samuel, Saül
prépara l'holocauste lui-même, oubliant que bien qu'il
occupât le trône, et portât la couronne et le
sceptre, ces insignes du pouvoir royal ne lui donnaient même
pas le droit d'officier comme diacre dans la prêtrise de Dieu ;
et c'est pour cela, et pour d'autres cas encore où il se
montra trop présomptueux, qu'il fut rejeté par Dieu et
qu'un autre devint roi à sa place.
Un exemple
frappant de la jalousie divine, qui est le juste zèle, à
propos des fonctions sacerdotales, est l'expérience d'Ozias,
roi de Juda. Il fut élevé sur le trône à
l'âge de seize ans ; et aussi longtemps qu'il rechercha le
Seigneur, il prospéra à tel point que son nom devint la
terreur de ses ennemis. Mais il laissa l'orgueil envahir son cœur
et entretint l'illusion que sa royauté le rendait suprême.
Il entra dans le temple et essaya de brûler de l'encens sur
l'autel. Horrifiés devant ce blasphème, Azaria, le
souverain sacrificateur du temple et, avec lui, quatre-vingts
sacrificateurs de l'Éternel, s'opposèrent au roi et lui
dirent : « Tu n'as pas le droit, Ozias, d'offrir des
parfums à l'Éternel ! Ce droit appartient aux
sacrificateurs, fils d'Aaron, qui ont été consacrés
pour les offrir. Sors du sanctuaire, car tu commets un péché ».
À cette réprimande et à cette condamnation de la
part de ses sujets, bien qu'ils fussent prêtres du Seigneur, le
roi se mit en colère ; mais, à l'instant même,
le fléau de la lèpre s'abattit sur lui ; les
signes de cette maladie redoutée apparurent sur son front ;
devenu maintenant physiquement impur, sa présence souillait
d'autant plus le sanctuaire divin. Azaria et les autres prêtres
jetèrent le roi hors du temple ; et, maudit, Ozias
s'enfuit de la maison du Seigneur pour ne plus jamais franchir son
enceinte sacrée. Au sujet du reste de son châtiment,
nous lisons ce qui suit : « Le roi Ozias fut lépreux
jusqu'au jour de sa mort, et il demeura dans une maison écartée
comme lépreux ; car il fut exclu de la maison de
l'Éternel » [41].
Une
illustration saisissante de la futilité des faux rites ou de
la forme seule des ordonnances sacrées lorsque l'autorité
en est absente, c'est l'histoire des sept fils de Scéva, que
l'on trouve dans le Nouveau Testament. Ceux-ci, avec tant d'autres,
s'étaient émerveillés devant le pouvoir
miraculeux que possédait Paul lequel fut tellement béni
du Seigneur dans son apostolat que les malades étaient guéris
et les mauvais esprits chassés par le simple contact de
mouchoirs et de linges envoyés par lui. Les fils de Scéva,
que le chroniqueur sacré met au nombre des exorcistes juifs
ambulants, essayèrent aussi de chasser un mauvais esprit :
« Je vous conjure par Jésus que Paul prêche »,
dirent-ils. Mais l'esprit malin les railla pour leur manque
d'autorité, s'exclamant : « Je connais Jésus,
et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? ».
Alors la personne affligée en qui le mauvais esprit habitait
« s'élança sur eux, se rendit maître
de tous deux, et les maltraita de telle sorte qu'ils s'enfuirent de
cette maison nus et blessés » [42].
Vrais et faux
instructeurs. - Nul, si ce n'est ceux qui sont dûment autorisés
à enseigner, ne peut être considéré comme
véritable prédicateur de la parole de Dieu. Les
remarques de Paul au sujet des souverains sacrificateurs sont
applicables à chaque office de la prêtrise : « Nul
ne s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu,
comme le fut Aaron » [43]. Et Aaron, comme nous
l'avons déjà vu, fut appelé par l'intermédiaire
de Moïse, auquel Dieu avait révélé sa
volonté à ce sujet. Cette autorité d'agir au nom
du Seigneur est donnée à ceux-là seuls qui sont
choisis par Dieu ; il ne suffit pas de la demander pour la
recevoir ; on ne l'achète pas avec de l'or. Nous lisons
que Simon, le magicien, convoitait le pouvoir que possédaient
les apôtres ; il leur offrit de l'argent, disant :
« Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à
qui j'imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit ».
Mais Pierre, rempli d'une juste indignation, lui répondit -
« Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as
cru que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent. Il
n'y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton cœur
n'est pas droit devant Dieu » [44].
Les apôtres
d'autrefois savaient que les hommes essayeraient de s'arroger le
droit d'officier dans les choses divines, devenant ainsi les
serviteurs de Satan. S'adressant à une conférence
d'anciens d'Éphèse, Paul prophétisa ces maux et
avertit les bergers du troupeau de bien veiller à ceux dont
ils avaient la charge [45] et, dans une épître à
Timothée, l'apôtre réitéra cette
prophétie. L'exhortant à prêcher la parole avec
diligence, il déclara : « Car il viendra un
temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ;
mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables,
ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs,
détourneront l'oreille de la vérité, et se
tourneront vers les fables » [46]. Les déclarations
de Pierre sur le même sujet ne sont pas moins claires.
S'adressant aux saints de son temps, il mentionne les faux prophètes
d'autrefois et ajoute Il y aura parmi vous de faux docteurs, qui
introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Maître
qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine...
Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la
vérité sera calomniée à cause
d'eux » [47].
L'autorité
divine à notre époque. Nous affirmons que l'autorité
d'administrer au nom de Dieu existe et opère dans l'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours aujourd'hui ;
et que ce pouvoir ou commission fut conféré aux
premiers officiers de l'Église, par ordination sous les mains
de ceux qui avaient détenu ce même pouvoir dans le
passé. Le fait que l'autorité de la sainte prêtrise
devait être enlevée de la terre à la mort des
apôtres et que, nécessairement, elle devait être
rétablie par les cieux avant que l'Église pût
être établie de nouveau, peut être démontré
par les Écritures. Le 15 mai 1829, tandis que Joseph Smith et
Oliver Cowdery étaient occupés à prier avec
ferveur pour obtenir des instructions au sujet du baptême pour
la rémission des péchés, dont Joseph Smith avait
trouvé mention dans les plaques dont il était alors
occupé à traduire le Livre de Mormon, un messager du
ciel descendit dans une nuée de lumière. Il annonça
qu'il était Jean, appelé autrefois Baptiste, et déclara
qu'il était venu sous la direction de Pierre, Jacques et Jean,
qui détenaient les clefs de la prêtrise supérieure.
L'ange imposa les mains sur les deux jeunes gens et les ordonna à
l'autorité, disant : « À vous, mes
compagnons de service, au nom du Messie, je confère la
Prêtrise d'Aaron qui détient les clefs du ministère
d'anges, de l'Évangile de repentance et du baptême par
immersion, pour la rémission des péchés ;
et elle ne sera plus jamais enlevée de la terre, jusqu'à
ce que les fils de Lévi fassent de nouveau une offrande au
Seigneur selon la justice » [48].
Peu de temps
après cet événement, Pierre, Jacques et Jean
apparurent à Joseph Smith et à Oliver Cowdery, et, les
ordonnèrent tous deux à la prêtrise supérieure,
dite de Melchisédek, leur conférant les clefs de
l'apostolat, que ces messagers célestes avaient détenues
et exercées dans le passé. Cet ordre de la prêtrise
détient l'autorité sur tous les offices de l'Église,
et comprend le pouvoir d'administrer dans les choses
spirituelles [49] ; par conséquent, toute l'autorité
et tous les pouvoirs nécessaires pour établir et
développer l'Église furent rétablis sur terre
par cette visitation.
Personne ne
peut officier dans aucune des ordonnances de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours, à moins
d'avoir été ordonné à l'ordre ou à
l'office particulier de la prêtrise, par ceux qui possèdent
l'autorité requise. Ainsi, personne ne reçoit la
prêtrise si ce n'est des mains de quelqu'un qui détient
cette prêtrise lui-même ; et celui-ci doit l'avoir
reçue d'autres qui furent commissionnés avant lui. Et
ainsi, quiconque détient, aujourd'hui, la sainte prêtrise
peut faire remonter son autorité aux mains de Joseph Smith, le
prophète [50] qui reçut son ordination des mains
des apôtres Pierre, Jacques et Jean ; et ils avaient été
ordonnés par Jésus-Christ. Il est évident,
d'après les Écritures, que les hommes qui sont appelés
par Dieu à exercer l'autorité du ministère sur
cette terre, ont pu être choisis pour remplir une telle mission
avant même d'avoir revêtu leur corps mortel. C'est à
juste titre que cette question réclame notre attention dans le
cadre de ce chapitre ; et son examen nous amène aux
sujets qui suivent.
LA
PRÉORDINATION ET LA PRÉEXISTENCE
La
préordination. - Au cours d'une entrevue avec Abraham, le
Seigneur révéla beaucoup de choses qui sont
ordinairement cachées aux mortels. Voici ce que le patriarche
écrivit à ce sujet : « Or, le Seigneur
m'avait montré, à moi, Abraham, les intelligences qui
furent organisées avant que le monde fût ; et parmi
toutes celles-là, il y en avait beaucoup de nobles et de
grandes. Et Dieu vit ces âmes, il vit qu'elles étaient
bonnes, et il se tint au milieu d'elles et il dit : « De
ceux-ci je ferai mes gouverneurs. Car il se tint parmi ceux qui
étaient esprits, et il vit qu'ils étaient bons, et il
me dit : « Abraham, tu es l'un d'eux ; tu fus
choisi avant ta naissance » [51]. C'est là
l'une des nombreuses preuves scripturales que les esprits des hommes
existaient avant leur probation terrestre dans une condition dans
laquelle ces intelligences vécurent et exercèrent leur
libre arbitre avant de revêtir des corps mortels. Ainsi, la
nature, la disposition et les tendances des hommes sont connues du
Père de leur esprit, avant même qu'ils ne naissent dans
la mortalité. La parole du Seigneur fut adressée à
Jérémie, lui disant qu'avant d'avoir été
conçu dans la chair, il avait été ordonné
pour servir de prophète aux nations [52].
Les preuves
abondent que Jésus-Christ fut choisi et ordonné pour
être le Rédempteur du monde, même au commencement.
Nous lisons la position prééminente qu'il occupait
parmi les fils de Dieu lorsqu'il s'offrit en sacrifice pour exécuter
la volonté du Père. C'est lui qui « a été
prédestiné avant la fondation du monde » [53].
Paul enseigna
la doctrine de la sélection divine et de la préordination
comme suit : « Car ceux qu'il a connus d'avance, il
les a aussi prédestinés à être semblables
à l'image de son Fils... Et ceux qu'il a prédestinés,
il les a aussi appelés » [54]. Et aussi :
« Dieu n'a point rejeté son peuple qu'il a connu
d'avance » [55].
Alma, le
prophète néphite, parla des prêtres qui avaient
été ordonnés selon l'ordre du Fils et ajouta :
« Et voici de quelle manière ils étaient
ordonnés - appelés et préparés dès
la fondation du monde selon la prescience de Dieu, à cause de
leur foi extrême et de leurs bonnes oeuvres ; laissés
libres avant tout de choisir le bien ou le mal et ayant choisi le
bien et fait preuve d'une foi extrêmement grande, ils sont
appelés d'un saint appel, oui, de ce saint appel qui a été
préparé avec et selon une rédemption
préparatoire pour ceux-là » [56].
La
préordination n'implique pas la contrainte. La doctrine de la
prédestination absolue, résultant en l'annulation du
libre-arbitre de l'homme, a été proclamée, avec
diverses modifications, par différentes Églises.
Néanmoins, de tels enseignements ne sont absolument pas
justifiés, ni par la lettre, ni par l'esprit des Écritures
sacrées. La prescience de Dieu concernant la nature et les
capacités de ses enfants lui permet de voir ce que sera la fin
de leur carrière terrestre même depuis le commencement :
« Le Seigneur... fait ces choses... elles [lui] sont
connues de toute éternité » [57].
Beaucoup de gens ont été amenés à
considérer cette prescience de Dieu comme une prédestination
par laquelle les âmes sont désignées pour
recevoir soit la gloire, soit la damnation avant même de naître
dans la chair, et sans égard pour leurs mérites ou
démérites individuels. Cette doctrine hérétique
cherche à dépouiller Dieu de sa miséricorde, de
sa justice et de son amour ; elle veut faire paraître Dieu
capricieux et égoïste, dirigeant et créant toutes
choses uniquement pour sa propre gloire et ne se souciant pas des
souffrances de ses victimes. Qu'une telle idée de Dieu est
affreuse et invraisemblable ! Elle mène à la
conclusion absurde, que la simple connaissance des événements
à venir est l'influence qui détermine l'accomplissement
de ces choses. La connaissance que possède Dieu de la nature
spirituelle et humaine lui permet de conclure avec certitude quelles
seront les actions de n'importe lequel de ses enfants dans des
circonstances données ; cependant, cette connaissance
n'exerce aucune contrainte sur la créature » [58].
Sans aucun
doute, il sait que certains esprits n'attendent que l'occasion de
pouvoir choisir entre le bien et le mal pour choisir ce dernier et
travailler à leur propre destruction. C'est de ceux-là
que Jude dit que leur « condamnation est écrite
depuis longtemps » [59]. Pour leur éviter ce
sort, leur libre arbitre devrait leur être enlevé ils ne
peuvent être sauvés que par la force seulement et la
contrainte est interdite par les lois des cieux, que ce soit pour le
salut ou pour la condamnation. Il y a d'autres esprits dont
l'intégrité et la fidélité ont été
prouvées dans leur état primitif ; le Père
sait qu'il peut avoir confiance en eux sans réserve, et
beaucoup d'entre eux sont appelés, même dans leur
jeunesse mortelle, à des tâches particulières et
glorieuses comme serviteurs commissionnés du Très-Haut.
La
préexistence des esprits. - Les faits déjà
présentés au sujet de la préordination donnent
la preuve que les esprits des hommes sont passés par un stade
d'existence antérieur à leur épreuve terrestre.
Cette période prémortelle est souvent appelée.
le stade de notre première enfance ou premier état. Le
fait que ces esprits ont existé en tant qu'intelligences
organisées et ont exercé leur libre arbitre au cours de
ce stade antérieur apparaît clairement dans les
déclarations du Seigneur à Abraham : « Et
ceux qui gardent leur premier état recevront davantage ;
et ceux qui ne gardent pas leur premier état n'auront point de
gloire dans le même royaume que ceux qui gardent leur premier
état et ceux qui gardent leur second état recevront
plus de gloire sur leur tête pour toujours et à
jamais » [60].
Aucun de ceux
qui reconnaissent Jésus-Christ comme le Fils de Dieu ne peut
logiquement nier son existence prémortelle ni mettre en doute
sa position de membre de la Trinité avant de venir ici sur
terre comme Fils de Marie. L'interprétation commune donnée
à l'introduction de l'évangile de Jean soutient le
point de vue de la divinité originelle de Jésus-Christ
-. « Au commencement était la Parole, et la Parole
était avec Dieu, et la Parole était Dieu ».
Nous lisons plus loin : « Et la Parole a été
faite chair, et elle a habité parmi nous » [61].
Les affirmations du Rédempteur supportent cette vérité.
Lorsque ses disciples se disputaient au sujet de sa doctrine
concernant sa personne, il dit : « Et si vous voyez
le Fils de l'Homme monter où il était
auparavant ? » [62]. Une autre fois, il prononça
ces paroles « Je suis sorti du Père, et je suis
venu dans le monde maintenant je quitte le monde et je vais au
Père » [63]. Et ses disciples, se réjouissant
de cette déclaration bien nette qui confirmait peut-être
ce qu'ils croyaient déjà au plus profond de leur cœur,
lui dirent : « Voici, maintenant tu parles
ouvertement, et tu n'emploies aucune parabole... c'est pourquoi nous
croyons que tu es sorti de Dieu » [64]. À
certains méchants Juifs qui se vantaient de ce qu'ils
descendaient d'Abraham, et qui essayaient de dissimuler leurs péchés
sous le manteau du nom du grand patriarche, le Sauveur déclara :
« En vérité, en vérité, je
vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis » [65].
En prière solennelle, le Fils implora : « Et
maintenant, toi Père, glorifie-moi auprès de toi-même
de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde
fût » [66]. Cependant le Christ naquit, enfant,
parmi les mortels ; et il est logique de déduire que si
sa naissance terrestre fut l'union d'un esprit préexistant ou
prémortel à un corps mortel, il en est de même
pour la naissance de tout membre de la famille humaine.
Mais nous ne
sommes pas limités à une simple déduction basée
sur une analogie ; les Écritures enseignent clairement
que les esprits des hommes étaient connus du Seigneur avant
leur avènement terrestre, et que Dieu en connaissait le
nombre. Lors de ses adieux à Israël, Moïse chanta :
« Rappelle à ton souvenir les anciens jours....
quand le
Très-Haut donna un héritage aux nations, quant il
sépara les enfants des hommes, il fixa les limites des peuples
d'après le nombre des enfants d'Israël » [67].
D'après ceci, nous apprenons que la terre fut répartie
entre les nations selon le nombre des enfants d'Israël ; il
est donc évident que le nombre était connu avant
l'existence de la nation israélite dans la chair ; cela
s'explique très facilement sur la base d'une existence
antérieure au cours de laquelle les esprits des nations
futures étaient connus.
Il n'y a donc
pas de place pour le hasard dans le nombre ou l'ampleur des créations
temporelles de Dieu [68]. La population de la terre est fixée
selon le nombre d'esprits désignés pour venir revêtir
des corps de chair sur cette planète ; lorsque ceux-ci
seront tous venus à l'époque fixée et dans
l'ordre préétabli, alors, et alors seulement, viendra
la fin.
[1] Gen. 6:8.
[2] Voir 1 Pi.
3:19, 20.
[3] Voir Gen.
chaps. 12-25 ; PGP, Abraham 2:6-11.
[4] Voir Gen.
26:2-5.
[5] Voir Gen.
28:10-15.
[6] Voir Ex.
3:210.
[7] Voir Ex.
4:14-16, 27.
[8] Voir Ex.
28:1.
[9] Nom,
27:15-23.
[10] Voir 1
Sam. 3:4-14.
[11] Voir 1
Sam. 3:20.
[12] Voir Es.
1:1 ; 2:1 ; 6:8, 9.
[13] Voir Jér
1:2-10.
[14] Voir Ez.
1:3.
[15] Voir Os.
1:1.
[16] Voir
Zach. 1:1.
[17] Voir Mal.
1:1.
[18] Voir
Matt. 4:18-20.
[19] Voir
Matt. 18:19, 20 ; Marc 16:15.
[20] Voir Jean
6:70 ; 15:16.
[21] Voir
Actes, chap. 9.
[22] Voir
Actes 13:1, 2.
[23] Voir Gen.
48:14-19 ; comparez 2 Rois 5 ; 11 ; Matt. 8:15 ;
Marc 6:5 ; 16:15-18.
[24] Voir D&A
107:40-52.
[25] Voir D&A
84:6-14.
[26] Voir Nom.
27:18 ; Deut. 34:9.
[27] Voir
Actes 6:1-6.
[28] 1 Tim.
4:14.
[29] 2 Tim.
1:6.
[30] Voir
Actes 2:38 ; 3 Néphi 11:35 ; 12:2 ; D&A
84:64.
[31] Voir
Matt. 16:19 ; D&A 1:8 ; 128:8-11.
[32] Voir Marc
16:15-18.
[33] Voir
Matt. 18 4-6 ; 25:31-46 ; D&A 75:19-22 ; 84:88,
90.
[34] Voir Nom.
chap. 16.
[35] Voir Ex.
15 ; 20.
[36] Nom.
chap. 12.
[37] Voir 1
Chron. 13:10.
[38] Voir Nom.
4:15.
[39] Voir 1
Sam. 13:5-14.
[40] Voir 1
Sam., chap. 10.
[41] 2 Chron.,
chap. 26.
[42] Voir
Actes 19:13-17.
[43] Héb.
5 4.
[44] Actes
8:8-24.
[45] Voir
Actes 20:28-30.
[46] 2 Tira.
4:2-4.
[47] 2 Pi.
2:1-3.
[48] PGP,
Joseph Smith, Histoire, 69 ; D&A sec. 13.
[49] Voir D&A
sec. 107.
[50] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[51] PGP,
Abraham 3:22, 23 ; voir aussi Jér. 1:4, 5.
[52] Voir Jér.
1:4.
[53] 1 Pi.
1:20 ; voir Jesus the Christ, chap. 2.
[54] Rom.
8:29, 30.
[55] Rom.
11:2.
[56] Alma
13:3, et 10, 11.
[57] Actes
15:18.
[58] Voir
Jesus the Christ, p. 18, 28 ; et The Great Apostasy, p. 19 ;
aussi note 2, à la fin du chapitre.
[59] Jude 4.
[60] PGP,
Abraham 3:26.
[61] Jean 1:1,
14.
[62] Jean
6:62.
[63] Jean
16:28.
[64] Jean
16:29, 30.
[65] Jean
8:58 ; voir Jesus the Christ, p. 37, 411.
[66] Jean
17:5 ; 2 Néphi 9:5 ; 25:12 ; Mosiah 3:5 ;
13:33, 34 ; 15:1.
[67] Deut.
32:7, 8.
[68] Voir note
3, à la fin du chapitre.
NOTES DU
CHAPITRE 10
1. Autorité
donnée par Dieu. - « La preuve la plus grande que
Joseph Smith reçut l'autorité et le pouvoir de la
sainte prêtrise est que les oeuvres de Jean-Baptiste, de Jésus
et de ses apôtres, sont de nouveau accomplies sur la terre par
son administration. Pour recevoir les pouvoirs de cette prêtrise,
il est nécessaire que les hommes obéissent aux lois et
aux ordonnances de l'Évangile. Le Seigneur est apparu
personnellement à quelques hommes et a fait alliance avec eux
comme il l'a fait avec Abraham (voir Gen. 12:1-3 ; 13:14-17). Le
Seigneur appela aussi personnellement et donna l'autorité à
ses douze apôtres juifs. Ils étaient autorisés à
travailler pour lui et à agir en son nom à tel point
qu'il leur dit : « Celui qui vous reçoit, me
reçoit, et celui qui, me reçoit, reçoit celui
qui m'a envoyé » (Matt. 10:40). C'est, d'une façon
plus générale, des prophètes et des apôtres
du Christ que les hommes reçoivent la prêtrise. Beaucoup
la reçurent des mains des apôtres du passé. Ceux
qui l'ont reçue à notre époque l'ont reçue
de Joseph Smith et d'Oliver Cowdery ; et ce faisant, ils l'ont
reçue, par la voie légale, de Dieu le Père et de
son Fils Jésus-Christ. Ceux qui ont reçu cette prêtrise
ont fait alliance avec Dieu le Père, et le Père avec
eux. Ceci est évidemment le point de vue qu'a sur le sujet le
passage de Matthieu cité plus haut. La doctrine est plus
complètement illustrée : « Et de même
tous ceux qui reçoivent cette prêtrise me reçoivent,
dit le Seigneur ; car celui qui reçoit mes serviteurs, me
reçoit ; et celui qui me reçoit, reçoit mon
Père, c'est pourquoi tout ce qui appartient à mon Père
lui sera donné ; et ceci est selon le serment et
l'alliance qui appartiennent à la prêtrise. »
(D&A 84:35-39) » - Compendium, F. D. Richards et J. A.
Little, p. 66, 67.
2.
Préordination et prescience. - Dans une note à
l'auteur, J. M. Sjodahl, du bureau de l'Historien de l'Église,
dit : « La doctrine de la préordination ou de
l'élection, comme on l'appelle aussi, me semble être
exposée dans l'Écriture dans le but de nous montrer que
Dieu agit indépendamment du conseil humain pour mener à
bien ses buts et accomplir ses plans dans l'intérêt de
tous. Cela nous donne à comprendre que le succès du
royaume du Christ est absolument assuré, malgré
l'incroyance et l'inimitié réelle de tous les
adversaires. La préordination prend en considération la
repentance, la foi et l'obéissance de la part de l'homme,
quoique l'incroyance et la désobéissance ne puissent
pas empêcher, mais seulement retarder le plan divin. Dieu est
souverain dans son royaume ; c'est la grande vérité
enseignée par la doctrine de la préordination.
La véritable
relation entre la prescience et la préordination est difficile
à expliquer. Dieu prédit, par ses prophètes, par
exemple, la division du royaume de Salomon, la captivité
d'Israël et le lieu même de l’exil. La raison
humaine conclurait naturellement que, si Dieu vit que ces choses
allaient arriver, alors elles devaient arriver, quoi que pût
faire l'homme. Mais l'histoire montre qu'elles arrivèrent par
les péchés des dirigeants et du peuple et que le
Seigneur les avertit sans cesse contre ces péchés,
comme s'il avait été anxieux d'empêcher la
prédiction de devenir vraie. La désobéissance
même aux avertissements devint la justification immédiate
de la punition prédite. Le peuple aurait-il pu se repentir et
éviter les calamités prédites et prévues ?
Si oui, comment auraient-elles pu être prévues si ce
n'est conditionnellement ? Peut-être, l'histoire de Jonas
et Ninive, en montrant que la repentance évite le désastre
même lorsqu'il est prédit, offre-t-elle la seule réponse
satisfaisante à cette question. »
3. Créations
spirituelles. - La condition de la préexistence n'est pas
propre aux âmes humaines seules ; toute chose sur terre a
une existence spirituelle, dont la structure temporelle ne forme que
la contrepartie. Nous lisons la création de « chaque
plante des champs avant qu'elle ne fût sur la terre, et chaque
herbe des prés avant qu'elle ne crût » (Gen.
2:5). Ceci est montré plus complètement dans une autre
révélation à Moïse : « Ce
sont là les origines du ciel et de la terre, lorsqu'ils furent
créés, le jour où moi, le Seigneur Dieu, je fis
le ciel et la terre, et chaque plante des champs avant qu'elle fût
sur la terre, et chaque herbe des champs avant qu'elle crut. Car moi,
le Seigneur Dieu, je créai spirituellement toutes les choses
dont j'ai parlé, avant qu'elles fussent naturellement sur la
face de la terre... Et moi, le Seigneur Dieu, j'avais créé
tous les enfants des hommes, mais pas encore d'homme pour cultiver le
sol, car c'est dans le ciel que je les avais créés, et
il n'y avait pas encore de chair sur la terre, ni dans l'eau, ni dans
l'air ; mais moi, le Seigneur Dieu, je parlai et un brouillard
monta de la terre, et arrosa toute la surface du sol. Et moi, le
Seigneur Dieu, je formai l'homme de la poussière de la terre,
et j'insufflai dans ses narines le souffle de la vie ; et
l'homme devint une âme vivante, la première chair sur la
terre, et aussi le premier homme ; néanmoins toutes les
choses avaient été créées auparavant ;
mais c'est spirituellement qu'elles avaient été créées
et faites selon ma parole. » - Perle de grand prix :
Moïse 3:4-7.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
L'autorité
dans le ministère
Antérieurement
à la période mosaïque : Adam chargé
d'enseigner - Moïse 6:57, 58 ; ordonné selon l'ordre
de Dieu - verset 67. Le Seigneur donna des ordres à Noé
- Gen. 6:13, 14, 22 ; 7:1. Et le Seigneur ordonna Noé
selon son ordre propre - Moïse 8:19. Le Seigneur donna des
commandements à Abraham - Gen. 12:1 ; 15:9 ; 17:1-9.
Abraham devint grand-prêtre - Abraham 1:2, 3. Voir le livre
d'Abraham dans la PGP : Le Seigneur fit alliance avec Abraham
concernant la prêtrise - Abraham 2:9-11. Melchisédek,
prêtre du Dieu très-haut - Gen. 14:18-20 ; voir
aussi Alma 13:18. Tu es sacrificateur pour toujours, à la
manière de Melchisédek - Ps. 110:4 ; Héb.
5:6-10 ; 6:-20 ; 7:1-3. Le Seigneur fit alliance avec Isaac
- Gen. 26:2-5 ; et avec Jacob - Gen. 28:10-15.
Autorité
donnée à Moïse et à d'autres : Moïse
chargé de délivrer les enfants d'Israël - Ex.
3:4-17. Je te fais Dieu pour Pharaon - Ex. 7:1. Jéthro, prêtre
de Madian - Ex. chap. 18 ; conféra la sainte prêtrise
à Moïse - D&A 84. 6. Josué ordonné de
la main de Moïse - Nom. 27:18-23 ; Deut. 34:9.
Notez les
exemples de châtiment sur certains qui osèrent officier
sans autorité - Nom. chap. 16 ; 1 Chron. 13:10 ; 1
Sam. 13:5-14 ; 2 Chron. chap. 26.
Prêtres
qui furent oints et consacrés au ministère - Nom. 3:3
Lévites désignés - verset 9. Soixante-dix hommes
des anciens d'Israël - Nom. 11:16, 25.
Le Seigneur
les a choisis pour qu'ils le servent - Deut. 21:5.
On vous
appellera sacrificateurs de l'Éternel - Es. 61:6.
Jérémie
fut ordonné prophète ; les paroles du Seigneur
sont dans sa bouche - Jér. 1:4-9.
La parole de
l'Éternel fut adressée à Ézéchiel,
le sacrificateur - Ez. 1:3.
Aggée,
envoyé de l'Éternel, dit au peuple - Aggée 1:13.
La parole du
Seigneur adressée à Zacharie - Zach. 1:1.
Le
sacrificateur est un envoyé de l'Éternel des armées
- Mal. 2:7.
L'autorité
conférée par Jésus-Christ tandis qu'il était
dans la mortalité
Il donna
pouvoir à douze disciples - Matt. 10:1.
Il ordonna
douze hommes - Marc 3:14 ; qu'il appela apôtres Luc 6:13.
Je vous ai
choisis et je vous ai établis - Jean 15:16 ; voir aussi
17:18.
Le Seigneur
désigna encore soixante-dix autres disciples et les envoya -
Luc 10:1, 17.
Je te
donnerai [à Pierre] les clefs du royaume des cieux -
Matt. 16:19.
Les apôtres
chargés de baptiser et d'enseigner - Matt. 28:19, 20.
Péchés
remis ou retenus de par l'autorité donnée aux apôtres
- Jean 20:21-23.
L'ordination
du temps des apôtres
Matthias
compté parmi les apôtres - Actes 1:21-26.
Sept hommes
choisis et ordonnés par l'imposition des mains - Actes 6:2-6.
Philippe
exerça le ministère avec autorité ; des
signes suivirent - Actes 8:5-12 ; comparez 6:5. Notez que les
apôtres Pierre et Jean administrèrent les ordonnances
supérieures aux Samaritains convertis par le ministère
de Philippe - Actes 8:14-17.
Barnabas et
Saul reçurent l'imposition des mains - Actes 13:1-3.
Des anciens
ordonnés dans chaque Église - Actes 14:23 voir aussi
Ti. 1:5.
Paul appelé
à l'apostolat - Rom. 1:1 ; 1 Cor. 1:1 ; voir aussi
Rom. 1:5.
Comment y
aura-t-il des prédicateurs s'ils ne sont pas envoyés ?
Rom. 10:14, 15.
Pour lequel
j'ai été établi prédicateur et apôtre
- 1 Tim. 2:7 ; aussi 2 Tim. 1:11.
Le don qui a
été donné par prophétie, avec
l'imposition des mains de l'assemblée des anciens - 1 Tim.
4:14 ; aussi 2 Tim. 1:6.
Une race
élue ; un sacerdoce royal - 1 Pi. 2:9.
Il a donné
les uns comme apôtres, les autres comme prophètes - Eph.
4:11.
Jésus-Christ,
sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek - Héb.
5:1-8.
Si quelqu'un
parle, que ce soit comme annonçant les oracles de Dieu - 1 Pi.
4 -11.
Néphi
appelé à gouverner et à enseigner - 1 Néphi
2:22 ; 3:29 2 Néphi 5:19.
Néphi
consacre Jacob et Joseph prêtres - 2 Néphi 5:26.
Jacob appelé
par Dieu et ordonné selon son saint ordre - 2 Néphi
6:2.
Alma fut
consacré grand-prêtre de l'Église - Alma 4:4 ;
8:23 16:5.
La haute
prêtrise selon l'ordre du Fils de Dieu - Alma 13:1-19.
Alma ordonna
des prêtres et des anciens par l'imposition des mains - Alma
6:1.
Tous ceux qui
avaient été ordonnés du saint ordre de Dieu -
Alma 49:30.
Ceux
d'autrefois furent appelés selon le saint ordre de Dieu -
Éther 12:10.
Le Seigneur
toucha de la main les douze disciples choisis et leur donna le
pouvoir de conférer le Saint-Esprit - 3 Néphi 18:3 6,
37 ; Moroni, chap. 2.
D'autres
disciples ordonnés - 4 Néphi 14.
Les disciples
ordonnèrent des prêtres et des instructeurs - Moroni,
chap. 3.
Prêtrise
d'Aaron conférée à Joseph Smith et à
Oliver Cowdery par Jean-Baptiste - D&A sec. 13.
Voici, ceci
est mon autorité et l'autorité de mes serviteurs - D&A
1:6.
Je vous
révélerai la prêtrise par l'intermédiaire
d'Élie le prophète - D&A 2:1.
Joseph Smith
et Oliver Cowdery s'ordonnent mutuellement, comme il fut commandé
- PGP, Joseph Smith, v. 71.
Ordinations
requises ; chaque ordination doit être effectuée
par quelqu'un détenant l'autorité - D&A 42:11.
Les évêques
doivent être des grands-prêtres, à moins qu'ils ne
soient descendants littéraux d'Aaron ; droits des
descendants littéraux d'Aaron - D&A 68:14-21.
Grâce à
cette prêtrise, sauveurs de mon peuple, Israël - D&A
86:11.
Révélation
sur la prêtrise, donnant la lignée des anciens
patriarches, et les devoirs des divers offices dans la prêtrise
- D&A sec. 84.
Celui qui est
ordonné par moi et envoyé pour prêcher la parole
de vérité - D&A 50:17.
Prêchez
l'Évangile, agissant avec l'autorité que je vous ai
donnée - D&A 68:8.
Le Seigneur
enleva Moïse du milieu d'Israël, ainsi que la sainte
prêtrise ; et la moindre prêtrise continua - D&A
84:25, 26.
Tous ceux qui,
par leur fidélité, obtiennent ces deux prêtrises,
deviennent les fils de Moïse et d'Aaron, et la postérité
d'Abraham - D&A 84:33, 34.
Malheur à
ceux qui n'acceptent pas cette prêtrise - D&A 84:42.
Les Douze
appelés à aller dans le monde entier prêcher
l'Évangile - D&A 18:27-29. Instructions relatives aux
Douze versets 31 à 36.
Les Douze :
un grand conseil président voyageur chargé d'édifier
l'Église - D&A 107:33. Les soixante-dix doivent agir sous
la direction des Douze - D&A 107:34.
Les Douze
apôtres sont des témoins spéciaux du nom du
Christ dans le monde entier - D&A 107. 23.
Révélation
relative aux collèges de prêtrise et à leurs
devoirs - D&A sec. 107.
Un seul homme
à la fois, détient les clefs du pouvoir de sceller sur
terre - D&A 132:7.
Cette même
prêtrise, qui était au commencement, sera aussi à
la fin du monde - Moïse 6:7.
Le Seigneur
dit à Abraham : Je te prendrai pour te donner mon nom,
savoir la prêtrise de ton père - Abraham 1:18.
Les annales
des pères, des patriarches eux-mêmes, concernant le
droit de la prêtrise - Abraham 1:31.
La
préexistence et la préordination
Dieu est le
Père des esprits de toute chair - Héb. 12:9 ; voir
aussi Nom. 16:22 ; 27:16 ; Job 12:10.
Après
la mort, l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné - Ecc.
12:7.
Jérémie
était connu de Dieu et fut ordonné avant de naître
- Jér. 1:5.
Et si vous
voyez le Fils de l'Homme monter où il était
auparavant ? - Jean 6 -. 62.
Je suis sorti
du Père : maintenant je quitte le monde et je vais au
Père - Jean 16 - 28.
Le Christ pria
pour être glorifié de la gloire qu'il avait auprès
du Père avant que le monde fût - Jean 17:5.
Qui a péché,
cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ? -
Jean 9:2.
Considérez
les nombreux cas où Jéhovah, c'est-à-dire
Jésus-Christ, se manifesta aux anciens prophètes des
deux hémisphères avant sa naissance dans la chair.
Prédictions
que le Seigneur Omnipotent, qui régnait alors, descendrait et
demeurerait dans une enveloppe d'argile, et naîtrait de Marie -
Mosiah 3:5-8.
Le Seigneur
montra à Abraham les intelligences qui furent organisées
avant que le monde fût, et pour lesquelles la terre a été
créée - Abraham 3:22-26.
Le Seigneur
ressuscité déclara aux Néphites qu'il créa
les cieux et la terre et qu'il était avec le Père
depuis le commencement - 3 Néphi 9:15.
Le Seigneur
déclara à Néphi, fils de Néphi, la nuit
avant sa naissance : Demain, je viendrai sur la terre - 3 Néphi
1:13.
Appelés
et préparés dès la fondation du monde, selon la
prescience de Dieu - Alma 13:3 ; préparé
d'éternité à toute éternité, selon
sa prescience - verset 7.
Le Christ, qui
fut préparé dès la fondation du monde - Mosiah
18:13 - Je suis celui qui a été préparé
depuis la fondation du monde - Éther 3:14.
Élus
selon la prescience de Dieu - 1 Pi. 1:2.
En lui, Dieu
nous a élus avant la fondation du monde - Eph. 1:4.
Ayant été
Prédestinés suivant la résolution du Seigneur -
Eph. 1:11.
Que Dieu a
préparées d'avance, afin que les hommes fassent de
bonnes oeuvres - Eph. 2:10.
Vous êtes
héritiers légaux, et, avec le Christ, vous avez été
dissimulés au monde en Dieu - D&A 86:9, 10.
Les choses de
Dieu qui étaient depuis le commencement, avant que le monde
fût - D&A 76:13.
Décrété
par le Conseil du Dieu éternel avant que le monde fût -
D&A 121:32.
Le Seigneur
choisit parmi les esprits non-incarnés ceux dont il voulait
faire ses conducteurs dans la chair - Abraham 3:23.
CHAPITRE
11 : L'ÉGLISE ET LE PLAN DE SON ORGANISATION
Article 6. -
Nous croyons à la même organisation que celle qui
existait dans l'Église primitive, savoir : apôtres,
prophètes, pasteurs, docteurs, évangélistes,
etc.
L'ÉGLISE
DANS LES PREMIERS ET DANS LES DERNIERS JOURS
L'Église
primitive. - Au midi des temps [1] Jésus-Christ établit
son Église sur la terre et y nomma les officiers nécessaires
pour mener à bien la réalisation des buts du Père.
Chaque personne ainsi nommée reçut l'autorité
divine nécessaire pour officier dans les ordonnances de son
appel ; et, après l'ascension du Christ, la même
organisation continua d'exister, ceux qui avaient reçu
l'autorité en ordonnant d'autres aux divers offices de la
prêtrise. C'est ainsi que furent donnés à
l'Église des apôtres, des prophètes, des
évangélistes, des pasteurs [2], des
grands-prêtres [3], des soixante-dix [4], des
anciens [5], des évêques [6], des prêtres [7],
des instructeurs [8] et des diacres [9].
Outre ces
offices déterminés de la prêtrise, il y en eut
d'autres d'une nature plus temporelle, pour lesquels des hommes
furent aussi mis à part par les autorités. Ce fut, par
exemple, le cas des sept hommes de bon renom qui, du temps des
apôtres, furent désignés pour s'occuper des
pauvres, laissant ainsi aux Douze plus de liberté pour
s'acquitter des devoirs particuliers de leur office [10]. Cette
nomination illustre la nature des auxiliaires et des
administrations [11] établies dans l'Église pour
seconder l’œuvre sous la direction des officiers
réguliers de la prêtrise.
Les ministres
ainsi nommés et les membres au milieu desquels ils travaillent
constituent l'Église du Christ qui a été
comparée d'une manière impressionnante à un
corps parfait, les individus étant les membres séparés,
possédant chacun sa fonction propre, et coopérant tous
au bien-être de l'ensemble [12]. Chaque office ainsi
établi, chaque officier ainsi commissionné est
nécessaire au développement de l'Église et à
l'accomplissement de son oeuvre. Une organisation établie par
Dieu ne renferme rien de superflu ; l’œil,
l'oreille, la main, le pied, chaque organe du corps est essentiel à
la symétrie et à la perfection de la structure
physique. Dans l'Église, nul officier ne peut dire avec raison
à un autre : « Je n'ai pas besoin de
toi. » [13]
L'existence de
ces officiers, et particulièrement leur fonctionnement avec
des accompagnements d'aide et de pouvoirs divins, peuvent être
considérés comme des traits caractéristiques et
distinctifs de l'Église à tous les âges du monde
- l'épreuve cruciale par laquelle la validité ou
l'invalidité de toute prétention à l'autorité
divine peut être déterminée. L'Évangile de
Jésus-Christ est l'Évangile éternel ; ses
principes, ses lois et ses ordonnances, et l'organisation de l'Église
qui est fondée sur eux, doivent toujours être les mêmes.
Par conséquent, celui qui est à la recherche de la
véritable Église, doit chercher une organisation qui
comprend les offices établis autrefois, ceux d'apôtres,
de prophètes, d'évangélistes, de grands-prêtres,
de soixante-dix, de pasteurs, d'évêques, d'anciens, de
prêtres, d'instructeurs, de diacres - pas simplement des hommes
portant ces titres, mais des ministres à même de
justifier leurs prétentions aux fonctions d'officiers au
service du Seigneur, par les manifestations de pouvoir et d'autorité
qui accompagnent leur ministère.
Apostasie
depuis l’Église primitive. - L'investigateur sérieux
peut se demander si ces autorités, accompagnées des
dons probants du Saint-Esprit, sont restées avec les hommes
depuis les temps apostoliques jusqu'à présent ;
bref, si l'Église de Jésus-Christ est restée sur
la terre pendant ce long intervalle. Qu'on considère en guise
de réponse les faits suivants. Depuis la période qui
suivit immédiatement celle du ministère des apôtres
d'autrefois, jusqu'au dix-neuvième siècle, aucune
organisation n'a affirmé sa prétention à la
révélation directe de Dieu. En fait, pendant des
siècles, la teneur des enseignements des soi-disant ministres
de l'Évangile a été que ces dons de Dieu oui
cessé, que les jours des miracles sont passés, et que
le présent ne s'appuie entièrement que sur le passé
pour se guider. L'histoire offre une interprétation qui saute
aux yeux - les hommes se sont beaucoup écartés du
chemin du salut tracé par le Sauveur, il y a eu une apostasie
universelle depuis l'Église du Christ [14]. À
peine l'Église qui porte son nom eut-elle été
organisée par le Sauveur, que les puissances des ténèbres
formèrent les rangs pour entrer en lutte avec ce corps
organisé. Même du temps du ministère personnel de
notre Seigneur dans la chair, la persécution fit rage contre
lui et ses disciples. Elle commença avec les Juifs, et,
d'abord dirigée contre le Maître et ses plus proches
collaborateurs, cette vague d'opposition enveloppa bientôt tous
les disciples connus du Sauveur, de telle sorte que le nom même
de chrétien fut employé comme épithète de
dérision.
Cependant,
dans le premier quart du quatrième siècle, un
changement se produisit dans l'attitude du paganisme envers le
christianisme ; il fut marqué par la prétendue
conversion de Constantin le Grand, sous le patronage duquel le
christianisme monta de plus en plus en faveur et devint en fait la
religion d'état. Mais quelle foi, quelle religion elle était
devenue à cette époque-là ! Sa simplicité
avait disparu ; la dévotion fervente et la sincérité
pleine d'abnégation ne distinguaient plus les ministres de
l'Église. Ces soi-disant disciples de l'humble prophète
de Nazareth, ces hommes qui prétendaient représenter le
Seigneur dont le royaume n'était pas de ce monde, ces gens qui
se proclamaient, à grand bruit, amis de l'Homme des Douleurs,
habitué à la souffrance, vivaient dans des conditions
étrangement opposées à la vie de leur Exemple
divin. Les charges ecclésiastiques étaient recherchées
à cause de l'honneur et des richesses qu'elles procuraient ;
les ministres de l'Évangile affectaient le rang de dignitaires
séculiers ; les évêques étalaient la
pompe des princes, les archevêques vivaient comme des rois, et
les papes comme des empereurs. Ces innovations furent accompagnées
de nombreux changements dans les ordonnances de cette prétendue
église - les rites du baptême furent pervertis ; la
Sainte-Cène fut altérée ; le culte public
devint une exhibition d'art ; des hommes furent canonisés ;
des martyrs devinrent l'objet d'un culte ; le blasphème
fit des progrès rapides en ce que des hommes sans autorité
essayèrent d'exercer les prérogatives de Dieu. Des
siècles de ténèbres s'abattirent sur la terre ;
le pouvoir de Satan semblait presque suprême.
S'il veut
s'informer particulièrement des preuves d'une apostasie
générale depuis l'Église du Christ, l'étudiant
doit consulter les autorités en histoire ecclésiastique.
Bien que l'existence d'une apostasie ne soit admise que par peu de
ces auteurs, les événements historiques qu'ils
rapportent révèlent l'affreuse vérité.
Nous pouvons suivre, depuis les jours des apôtres jusque vers
la fin du dixième siècle, un changement constant de
forme dans l'organisation de l'Église qui, à la
dernière date citée, n'avait plus que très peu
de ressemblance avec l'Église établie par le Sauveur.
Cette apostasie est admise par certains historiens et, comme nous
allons le voir, fut nettement prédite par des prophéties
faisant autorité.
John Wesley,
fondateur d'une Église influente, déclara que les dons
distinctifs du Saint-Esprit n'étaient plus dans l'Église,
ayant été enlevés à cause de l'indignité
de ceux qui professaient être chrétiens, qu'il appelait
d'ailleurs païens, ne possédant qu'une forme morte de
culte[15] . Dans l'Homélie Contre le Péril de
l'Idolâtrie, de l'Église anglicane, nous lisons ceci :
« Et c'est ainsi que les laïques et le clergé,
les érudits et les ignorants, les hommes, les femmes, les
enfants de toute la chrétienté, de tout âge, de
toutes confessions et de toutes conditions - chose horrible et
épouvantable à penser - ont été plongés
tous en même temps dans l'idolâtrie abominable, de tous
les vices celui le plus haï de Dieu et le plus damnable pour
l'homme ; et cela pendant une période de huit cents ans
et plus. » Le Livre des Homélies date du milieu du
seizième siècle environ ; et nous y trouvons ainsi
officiellement proclamé que la soi-disant Église et le
monde religieux tout entier avaient été plongés
dans une apostasie complète pendant huit siècles ou
plus avant l'établissement de l'Église anglicane [16].
Cette grande
apostasie fut prédite. - La prescience de Dieu lui fit
connaître, même depuis le commencement, cette déviation
de la vérité et, par l'inspiration, les prophètes
d'autrefois avertirent solennellement le monde du danger qui
approchait. Ésaïe faisait allusion à cette ère
de ténèbres spirituelles lorsqu'il déclara :
« Le pays était profané par ses habitants ;
car ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances, ils
rompaient l'alliance éternelle » [17]. Très
impressionnantes également sont les paroles que le Seigneur
prononça par la bouche de Jérémie : « Car
mon peuple a commis un double péché : ils m'ont
abandonné, moi qui suis une source d'eau vive, pour se creuser
des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas
l'eau. » [18]
Les prophéties
des apôtres, relatives aux faux docteurs qui devaient bientôt
troubler le troupeau, montrent que l'apostasie, approchait déjà
alors à grands pas. Paul mit les saints de Thessalonique en
garde afin qu'ils ne fussent point séduits par ceux qui
s'écriaient que la seconde venue du Christ était alors
proche : « Car, dit l'apôtre, il faut que
l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître
l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire
qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou
de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu,
se proclamant lui-même Dieu » [19]. Cette
apostasie avait commencé même du temps des apôtres :
« il y a maintenant plusieurs antéchrists »,
dit Jean [20]. Et Paul, s'adressant aux Galates, déclara :
« Il y a des gens qui vous troublent et qui veulent
renverser l'Évangile de Christ. » [21].
Les prophéties
contenues dans le Livre de Mormon au sujet de cette grande apostasie
ne sont pas moins concluantes. Néphi, fils de Léhi,
prédit que les Indiens du nord de l'Amérique seraient
opprimés par les Gentils, et déclara qu'à cette
époque le peuple serait enflé d'orgueil, s'étant
détourné des ordonnances de la maison de Dieu ;
ils se bâtiraient beaucoup d'églises, mais dans ces
églises ils prêcheraient leur propre sagesse, se livrant
à l'envie, aux querelles et à la malice, et niant,
cependant, le pouvoir et les miracles de Dieu [22].
Rétablissement
de l'Église. - D'après les faits déjà
mentionnés, il est évident que l'Église fut
littéralement chassée de la terre. Au cours des dix
premiers siècles qui suivirent immédiatement le
ministère du Christ, l'autorité de la sainte prêtrise
fut perdue parmi les hommes, et aucun pouvoir humain ne pouvait la
rétablir. Mais le Seigneur, dans sa miséricorde,
pourvut au rétablissement de son Église dans les
derniers jours, et pour la dernière fois. Et les prophètes
d'autrefois prédirent cette ère de réapparition
de la lumière et célébrèrent son
avènement en chants joyeux [23]. Ce rétablissement
fut effectué par le Seigneur, par l'intermédiaire du
prophète Joseph Smith qui, avec Oliver Cowdery, reçut,
en 1. 829, la Prêtrise d'Aaron des mains de Jean-Baptiste ;
et, plus tard, la Prêtrise de Melchisédek, sous les
mains des apôtres des premiers jours, Pierre, Jacques et Jean.
Grâce à l'autorité ainsi conférée,
l'Église a été organisée à
nouveau, dans son intégralité d'autrefois, et les
hommes se réjouissent une fois de plus de ce précieux
bienfait de recevoir les conseils de Dieu. Les saints des derniers
jours affirment posséder l'organisation de la véritable
église, semblable dans tous les points essentiels, à
l'organisation établie par Jésus-Christ parmi les
Juifs. Ce peuple des derniers jours déclare détenir la
prêtrise du Tout-Puissant, le pouvoir d'agir au nom de Dieu,
pouvoir qui commande le respect à la fois sur la terre et dans
les cieux.
PLAN DU
GOUVERNEMENT DE L'ÉGLISE RÉTABLIE
Ordre et
offices de la prêtrise [24]. - L'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours reconnaît
deux ordres de prêtrise, l'ordre inférieur dit d'Aaron
et l'ordre supérieur portant le nom d'ordre de Melchisédek.
La Prêtrise
d'Aaron tire son nom d'Aaron, qui fut adjoint à Moïse
pour être son porte-parole, pour agir sous sa direction dans
l'accomplissement des buts de Dieu concernant Israël [25].
C'est pour cette raison qu'elle est quelquefois appelée la
prêtrise Inférieure ; mais bien qu'inférieure,
elle n'est ni petite ni insignifiante. Tandis qu'Israël
voyageait dans le désert, Aaron et ses fils furent appelés
par prophétie et mis à part pour remplir les devoirs de
l'office de prêtre [26].
Plus tard, le
Seigneur choisit la tribu de Lévi pour aider Aaron dans ses
fonctions sacerdotales, le devoir spécifique des Lévites
étant de garder les instruments et de faire le service du
tabernacle. Les Lévites devaient prendre la place des
premiers-nés de toutes les tribus, que le Seigneur avait
réclamés pour son service depuis l'époque de la
dernière plaie d'Égypte, lorsque le premier-né
de chaque maison égyptienne avait été frappé
de mort tandis que le premier-né de chaque maison israélite
était épargné et consacré [27]. La
charge ainsi donnée aux Lévites est parfois appelée
prêtrise Lévitique [28] elle doit être
considérée comme une annexe à la Prêtrise
d'Aaron, étant donné qu'elle ne comprend pas les
fonctions plus hautes du prêtre. La Prêtrise d'Aaron,
rétablie sur la terre à notre époque, inclut
l'ordre lévitique [29]. La Prêtrise d'Aaron détient
les clefs du ministère d'anges et l'autorité
d'administrer les ordonnances extérieures, la lettre de
l'Évangile [30] elle comprend les offices de diacre,
d'instructeur et de prêtre, l'épiscopat détenant
les clefs de la présidence.
La Prêtrise
de Melchisédek est ainsi appelée d'après le roi
de Salem, grand-prêtre éminent [31] avant l'époque
duquel elle était appelée « La Sainte
Prêtrise selon l'Ordre du Fils de Dieu. Mais par respect ou
révérence pour le nom de l'Être suprême,
afin d'éviter la répétition trop fréquente
de son nom, l'Église, dans les temps anciens, appela cette
prêtrise du nom de Melchisédek. » [32].
Cette prêtrise détient le droit de présidence
dans tous les offices de l'Église ; elle a pour fonction
d'administrer les choses spirituelles, et comprend les clefs de
toutes les bénédictions spirituelles de l'Église,
le droit « de voir les cieux s'ouvrir devant eux [les
détenteurs de cette prêtrise], de communier avec
l'assemblée générale et l'Église du
Premier-Né, et de jouir de la communion et de la présence
de Dieu le Père et de Jésus, le médiateur de la
nouvelle alliance » [33]. Les offices de la Prêtrise
de Melchisédek sont ceux d'apôtre, de patriarche ou
évangéliste, de grand-prêtre, de soixante-dix et
d'ancien. La révélation divine a déterminé
les devoirs relatifs à chacun de ces offices ; et de la
même autorité supérieure, des officiers
présidents ont été choisis de parmi ceux qui ont
été ordonnés aux différents offices de
ces deux prêtrises [34].
Devoirs de la
prêtrise. – L'office de Diacre est le premier ou le plus
bas dans la Prêtrise d'Aaron. Les devoirs de cet office sont
principalement de nature temporelle, comprenant l'entretien des
maisons de culte, le confort des fidèles, et divers services à
rendre aux membres de l'Église selon les instructions de
l'évêque. Cependant, en toutes choses, le diacre peut
être appelé à aider l'instructeur dans sa
tâche [35]. Douze diacres forment un collège.
Les
Instructeurs sont des officiers locaux dont les fonctions consistent
à se mêler aux saints, les exhortant a remplir leurs
devoirs, et fortifiant l'Église par leur ministère
constant ; ils doivent veiller à ce qu'il n'y ait pas
d'iniquité dans l'Église, à ce que les membres
n'entretiennent pas de mauvais sentiments les uns envers les autres,
mais observent la loi de Dieu concernant leurs devoirs dans l'Église.
Ils peuvent prendre la direction des réunions en l'absence de
prêtre ou d'autre officier supérieur. L'instructeur et
le diacre peuvent tous deux prêcher la parole de Dieu quand ils
y sont invités par l'autorité compétente ;
mais ils ne détiennent pas le pouvoir d'officier
indépendamment dans quelque ordonnance spirituelle que ce
soit, telle que le baptême, l'administration de la Sainte-Cène
ou l'imposition des mains [36]. Vingt-quatre instructeurs
forment un collège comprenant un président et deux
conseillers.
Les prêtres
sont chargés de prêcher, d'instruire, d'exposer les
Écritures, de baptiser, d'administrer la Sainte-Cène,
de visiter les foyers des membres pour les exhorter à la
diligence. Invité par l'autorité compétente, le
prêtre peut ordonner des diacres, des instructeurs et d'autres
prêtres ; et il peut être appelé à
aider l'ancien dans sa tâche. Un collège de prêtres
comprend quarante-huit membres, sous la présidence personnelle
d'un évêque.
Les anciens
ont le pouvoir d'officier dans n'importe laquelle ou dans toutes les
charges appartenant aux offices inférieurs de la prêtrise ;
et, de plus, ils peuvent ordonner d'autres anciens, confirmer membres
de l'Église les candidats qui ont été validement
baptisés et leur conférer le Saint-Esprit. Les anciens
possèdent l'autorité de bénir les enfants de
l'Église, et de se charger des réunions, les dirigeant
selon l'inspiration que leur donne le Saint-Esprit [37].
L'ancien peut officier au lieu du grand-prêtre en l'absence de
celui-ci. Quatre-vingt-seize anciens forment un collège ;
trois d'entre eux constituent la présidence de ce groupe [38].
Les
soixante-dix sont, avant tout, des anciens voyageurs, spécialement
ordonnés pour proclamer l'Évangile parmi les nations de
la terre, « aux Gentils premièrement, puis aux
Juifs ». Ils doivent agir sous la direction des apôtres
dans cette oeuvre particulière [39]. Un collège
complet comprend soixante-dix membres, dont sept présidents.
Les
grands-prêtres reçoivent, en vertu de leur ordination,
le pouvoir d'officier, lorsqu'ils sont mis à part ou qu'ils y
sont invités par l'autorité compétente, dans
toutes les ordonnances et dans toutes les bénédictions
de l'Église. Ils peuvent voyager, comme les soixante-dix, pour
porter l'Évangile aux nations ; mais ils ne sont pas
spécifiquement chargés de ce devoir ; leur
responsabilité particulière étant de servir ou
de présider à demeure. Les grands-prêtres de
n'importe quel pieu de l'Église peuvent s'organiser en
collège, sans qu'il y ait de limite au nombre ; ce
collège est présidé par, trois de ses membres :
un président et deux conseillers [40].
Les
patriarches ou évangélistes sont chargés de
bénir les membres de l'Église. Naturellement, ils ont
également l'autorité d'officier dans d'autres
ordonnances. Il y a un seul « patriarche de l'Église »,
connu officiellement sous le nom de patriarche président, dont
la juridiction générale s'étend à toute
l'Église ; il détient les clefs de l'office
patriarcal, et la promesse lui est faite, « que celui
qu'il bénit soit béni, et que celui qu'il maudit soit
maudit ; afin que tout ce qu'il lie sur terre soit lié
dans les cieux et que tout ce qu'il délie sur terre soit délié
dans les cieux » [41].
Le Seigneur a
dit au su et de l'autorité patriarcale : « Il
a été décrété que l'ordre de cette
prêtrise doit se transmettre de père en fils, et qu'il
appartient de droit aux descendants littéraux de la postérité
choisie, à qui les promesses ont été faites. Cet
ordre fut institué au temps d'Adam et fut transmis par
lignage » [42]. Mais, outre cet office de pouvoir
patriarcal général, il existe un certain nombre de
patriarches locaux ordonnés dans les branches de l'Église,
tous soumis aux conseils et aux instructions que leur donne le
patriarche président, suivant les directives de la Première
Présidence ou du Conseil des Douze, possédant cependant
dans le territoire de leur district, les mêmes droits et la
même autorité que le patriarche président détient
pour toute l'Église. « Les Douze ont le devoir
d'ordonner, dans toutes les grandes branches de l'Église, les
ministres évangéliques qui leur seront désignés
par révélation » [43].
Les apôtres
sont appelés comme témoins du nom du Christ dans le
monde entier [44] ils ont le pouvoir d'édifier et
d'organiser les branches de l'Église et peuvent officier dans
n'importe quelle ordonnance. Ils doivent voyager parmi les saints,
régler les affaires de l'Église partout où ils
vont, mais particulièrement là où il n'existe
pas d'organisation locale complète. Ils ont l'autorisation
d'ordonner des patriarches et d'autres officiers de la prêtrise,
selon que l'Esprit de Dieu le leur dicte [45]. Dans tout leur
ministère, ils agissent sous la direction de la Première
Présidence de l'Église. Douze apôtres, dûment
mis à part, constituent le Collège ou Conseil des
Douze.
Présidence
et organisation des collèges. - La parole révélée
de Dieu a pourvu à l'établissement d'officiers
présidents « issus de ceux qui sont ordonnés
aux divers offices de ces deux prêtrises ou nommés par
eux ou de parmi eux » [46]. Conformément aux
principes d'ordre qui prédominent dans toute son oeuvre, le
Seigneur a ordonné que les détenteurs de la prêtrise
soient organisés en collèges afin de mieux les aider à
apprendre et à remplir les devoirs de leurs offices
respectifs. Certains de ces collèges sont généraux
dans leur étendue et leur autorité, d'autres ont une
juridiction locale. Les Autorités Générales de
l'Église et tous les officiers, qu'ils aient une juridiction
générale ou locale, doivent être soutenus dans
leurs positions respectives par le vote des membres qu'ils sont
appelés à présider. Les officiers de pieu et de
paroisse sont approuvés par le vote des organisations locales,
les autorités générales et les officiers
généraux par l'Église assemblée en
conférence. Les conférences de l'Église ont lieu
semestriellement, tandis que les conférences de pieu et de
paroisse se tiennent trimestriellement. Un point important du
programme de ces conférences est le vote du peuple sur les
nominations aux offices. Le principe du consentement commun est ainsi
observé dans toutes les organisations de l'Église [47].
La Première
Présidence constitue le collège président de
l'Église. Par ordre divin, un président est désigné
de parmi les membres de la haute prêtrise pour présider
l'Église tout entière. Il porte le nom de président
de la haute prêtrise de l'Église, ou grand-prêtre
président de la haute prêtrise de l'Église [48].
Il est appelé à être « voyant,
révélateur, traducteur et prophète, ayant tous
les dons que Dieu confère au chef de l'Église » [49].
Le Seigneur compare son poste à celui du Moise d'autrefois,
qui fut le porte-parole du Seigneur à Israël. Dans sa
tâche glorieuse parmi les membres de l'Église, ce
grand-prêtre président est aidé par deux autres
hommes qui détiennent la même prêtrise, et ces
trois grands-prêtres, lorsqu'ils sont nommés et ordonnés
correctement et soutenus par la confiance, la foi et les prières
de l'Église « forment le Collège de la
Présidence de l'Église » [50].
Le Collège
des douze apôtres. - Douze hommes détenant l'apostolat,
correctement organisés, constituent le Collège des
douze apôtres, appelé également le conseil des
Douze. Ce sont eux que le Seigneur désigne pour être les
douze conseillers voyageurs [51] ; ils forment le grand
conseil président voyageur et officient, sous la direction de
la Première Présidence, dans toutes les parties du
monde. Ils constituent un collège dont les décisions
unanimes font force de loi en pouvoir et en autorité au même
titre que celles de la Première Présidence de
l'Église [52]. Lorsque la Première Présidence
est désorganisée à la suite du décès
du président ou de son incapacité physique, l'autorité
directrice dans le gouvernement revient immédiatement au
Collège des douze apôtres, qui effectue la nomination à
la Présidence.
La présidence
des soixante-dix. - Le premier collège des soixante-dix forme
un corps dont les décisions unanimes font force de loi au même
titre que celles des douze apôtres, sur les questions
régulièrement présentées devant les
soixante-dix et réclamant leur action officielle. De nombreux
collèges de soixante-dix peuvent être nécessaires
dans l’œuvre de l'Église. La présidence de
chaque collège est assurée par sept présidents.
Cependant, les sept présidents du premier collège des
soixante-dix président tous les autres collèges et
leurs présidents [53].
L'épiscopat
président, tel qu'il est constitué à présent,
comprend l'évêque président de l'Église et
deux conseillers. Ce corps détient la juridiction sur les
devoirs des autres évêques de l'Église, et sur
toutes les organisations et activités relatives à la
Prêtrise d'Aaron. Le représentant vivant le plus âgé
parmi les fils d'Aaron a droit à cet office de présidence,
pourvu qu'il en soit digne et capable à tous les égards ;
cependant, il doit être choisi et ordonné par la
Première Présidence de l'Église [54]. Si
l'on trouve et ordonne ce descendant littéral d'Aaron, il peut
agir sans conseiller sauf lorsqu'il siège pour juger l'un des
présidents de la haute prêtrise, auquel cas il doit être
assisté de douze grands-prêtres [55]. Mais en
l'absence de tout descendant direct d'Aaron justement qualifié,
un grand-prêtre de la Prêtrise de Melchisédek peut
être appelé et mis à part par la Première
Présidence de l'Église à l'office d'évêque
président ; il doit être assisté de deux
autres grands-prêtres, correctement ordonnés et mis à
part pour être ses conseillers [56].
Organisations
locales de la prêtrise. - Là où les saints sont
établis de façon permanente, des pieux de Sion [57]
sont organisés, chaque pieu comprenant un certain nombre de
paroisses ou de branches. Au-dessus de chaque pieu se trouve une
présidence de pieu, qui consiste en un président et
deux conseillers ; ceux-ci sont des grands-prêtres mis à
part pour cet office. La présidence de pieu est assistée,
dans ses fonctions judiciaires, par un grand conseil permanent,
composé de douze grands-prêtres choisis et ordonnés
à cet office. La présidence du pieu préside ce
conseil et celui-ci constitue la cour de justice suprême du
pieu.
Les présidents
des pieux et les évêques des paroisses sont les pasteurs
du troupeau ; leurs devoirs sont analogues à ceux des
pasteurs du passé. Les grands-prêtres et les anciens de
chaque pieu sont organisés en collèges, comme nous
l'avons déjà décrit, le nombre des premiers
n'étant pas limité, les autres formant un ou plusieurs
collèges de quatre-vingt-seize membres chacun. Des patriarches
sont aussi mis à part pour officier parmi la population du
pieu.
Un épiscopat
de paroisse est établi dans chaque paroisse complètement
organisée de l'Église. Ce corps consiste en trois
grands-prêtres, dont l'un est ordonné évêque
et mis à part pour présider la paroisse, les deux
autres étant mis à part comme conseillers de l'évêque.
La juridiction de l'évêque s'étend aux collèges
de la prêtrise inférieure dans sa paroisse et aussi aux
détenteurs de la prêtrise supérieure en tant que
membres de sa paroisse ; mais il n'a pas la présidence
directe des collèges de l'ordre de Melchisédek comme
tels, qui peuvent être compris dans son territoire.
Grand-prêtre président, il préside légitimement
sa paroisse tout entière. La paroisse comprend des collèges
de prêtres, d'instructeurs et de diacres, un, ou davantage de
chacun, suivant l'importance numérique de la paroisse, et
aussi les organisations auxiliaires, mentionnées ci-après.
Organisations
auxiliaires de l'Église. - Outre ces autorités et
offices constitués dans la prêtrise, il existe des
organisations secondaires établies dans des buts moraux,
éducatifs et bienfaisants. Elles comprennent :,
Les sociétés
de la Primaire pourvoyant à l'instruction et à la
formation morale des jeunes enfants.
Les Sociétés
d'amélioration mutuelle, comprenant des organisations séparées
pour les sexes ayant pour but d'éduquer et de former la
jeunesse dans les sujets d'intérêt pratique.
L’enseignement comprend : la littérature et
l'histoire, le théâtre et la musique, les sciences et
les arts, les lois de la santé, et un grand nombre d'autres
branches des connaissances utiles. Des accessoires sont prévus,
permettant des activités récréatives nombreuses
et variées.
Les Écoles
du dimanche, comprenant des classes, graduées selon les âges,
destinées à l'étude des Écritures, à
l'enseignement de la théologie, des devoirs moraux et
religieux, et de la discipline de l'Église. Les Écoles
du Dimanche, bien que destinées avant tout aux jeunes, sont
ouvertes à tous et comprennent les classes du jardin d'enfants
et des parents, avec toutes les gradations intermédiaires.
Les Écoles
de l'Église pourvoient à l'instruction séculière
et religieuse et s'étendent du niveau de l'école
maternelle à celui de l'université.
Les Classes de
religion. - Dans celles-ci se donne un cours d'instruction progressif
en théologie et en religion, offert comme complément et
supplément aux enseignements séculiers des écoles
laïques. Il existe des séminaires de théologie à
l'usage des étudiants de lycée et d'université.
Les Sociétés
de secours sont composées de femmes qui ont pour devoir de
veiller au bien-être des pauvres et au soulagement des
souffrances des affligés.
La plupart de
ces organisations auxiliaires fonctionnent dans chaque paroisse de
l'Église, de même que dans les missions du monde entier.
Des officiers sont nommés pour diriger les diverses
organisations auxiliaires de la paroisse et, bien qu'ils soient sous
le contrôle général de l'épiscopat de la
paroisse, c'est des comités généraux et de pieu
des organisations respectives qu'ils reçoivent des
instructions détaillées quant au plan et aux méthodes
préconisés par l'accomplissement de leur tâche
particulière. Selon le principe du consentement commun, qui
caractérise l'administration de l'Église en général,
les officiers des organisations auxiliaires, bien qu'ils soient
nommés par les officiers administratifs de la prêtrise
ou avec leur approbation, sont soutenus dans leurs offices par le
vote des membres des unités locales ou générales
dans lesquelles ils sont appelés à servir.
[1] Voir PGP,
Moïse 5:57 ; D&A 20:26 ; 39:3.
[2] Voir Eph.
4:11.
[3] Voir Héb.
5:1-5.
[4] Luc
10:1-11.
[5] Voir Actes
14:23 ; 15:6 ; 1 Pi. 5:1.
[6] Voir 1
Tim. 3:1. Ti. 1:7.
[7] Voir Apo.
1:6.
[8] Voir Actes
13:1.
[9] Voir 1
Tim. 3:8-12.
[10] Voir
Actes 6:1-6.
[11] Voir 1
Cor. 12:28.
[12] Voir 1
Cor. 12:12-27 ; Rom. 12:4, 5 ; Eph. 4:16.
[13] 1 Cor.
12:21.
[14] Voir
notes 1 et 2, à la fin du chapitre ; et aussi The Great
Apostasy, chap. 9 et le petit ouvrage instructif The Reign of
Antichrist, or The Great « Falling Away », par
J. M. Sjodahl, Salt Lake City, 1913.
[15] Voir John
Wesley's Works, vol. 7, pp 26, 27.
[16] Voir
Philosophical Basis of Mormonism, de l'auteur, sec. 7, et The Great
Apostasy, chap. 10.
[17] Es. 24:5.
[18] Jér.
2:13.
[19] 2 Thess.
2:3, 4.
[20] 1 Jean
2-18 ; voir aussi 2 Pi. 2:1-3 Jude 17, 18.
[21] Gal.
1:7 ; aussi Actes 20:29, 30 ; 1 Tim. 4:1-3 ; 2 Tim. 4
1-4 ; voir The Great Apostasy, chap. 2.
[22] Voir 2
Néphi 26:19-22 ; 27:1 ; 28:3,6 ; 29:3 ; 1
Néphi 13:5 ; 22:22,23.
[23] Voir Dan.
2:44, 45 ; 7:27 ; Matt. 24:14 ; Apo. 14:6-8.
[24] Voir D&A,
sec. 107.
[25] Voir Ex.
4:14-16.
[26] Voir Ex.
28:1.
[27] Voir Nom.
3:12, 13, 39, 44, 45, 50, 51.
[28] Voir Héb.
7:11.
[29] Voir D&A
107:1.
[30] Voir D&A
107:20.
[31] Voir Gen.
14:18 ; Héb. 7:1-17.
[32] D&A
107:2-4.
[33] D&A
107:8, 18,19.
[34] Voir D&A
107:21.
[35] Voir D&A
20:57 ; 107:85.
[36] Voir D&A
20:53-59 ; 107:86.
[37] Voir D&A
20:38-45, 70 107:11, 12.
[38] Voir D&A
107:89.
[39] Voir D&A
107:34, 35, 97, 98.
[40] Voir D&A
107:10 ; 124:134. 135.
[41] D&A
124:92, 93.
[42] Voir D&A
107:40-57.
[43] Voir D&A
107:39.
[44] Voir D&A
107:23.
[45] Voir D&A
107:39, 58 ; 20:38-44.
[46] D&A
107:21.
[47] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[48] Voir D&A
107:64-68.
[49] D&A
107:91, 92.
[50] D&A
107:22.
[51] Voir D&A
107:23, 33.
[52] Voir D&A
107:24.
[53] Voir D&A
107:25, 26, 34, 93-97.
[54] Voir D&A
68:18-20.
[55] Voir D&A
107:82, 83.
[56] Voir D&A
68:19.
[57] Dans le
langage de l'Ancien Testament, Israël est comparé à
une tente (Ésaïe 54:2-7 ; 33:20) ; de là,
l'emploi du terme « pieu » pour désigner
les divisions territoriales de I’Église, ndt.
NOTES DU
CHAPITRE 11
1. La
dégénérescence du culte accompagne l'apostasie.
On peut raisonnablement déduire des écrits de
l'histoire que, lorsque la prêtrise disparut de la terre après
la période apostolique, les formes de culte furent perverties,
tandis que beaucoup d'influences et de pratiques païennes
s'introduisirent. Mosheim, une autorité notable dans
l'histoire ecclésiastique, dit ceci, concernant les
innovations païennes pendant le quatrième siècle :
« Les évêques chrétiens introduisirent
avec peu d'altérations dans le culte chrétien, les
rites et les institutions par lesquels les Grecs et les Romains, et
d'autres nations, avaient autrefois manifesté leur piété
et leur vénération envers leurs dieux imaginaires,
supposant que le peuple embrasserait plus vite le christianisme s'il
voyait que les rites, à lui transmis par ses pères,
existaient inchangés parmi les chrétiens, et s'ils
s'apercevaient que le Christ et les martyrs étaient adorés
de la même manière que l'étaient les dieux
autrefois. Il y avait, bien entendu, peu de différence, en ces
temps-là, entre l'adoration publique des chrétiens et
celle des Romains et des Grecs ; chez les uns comme chez les
autres, il y avait de splendides robes, des mitres, des tiares, des
cierges, des crosses, des processions, des illustrations, des images,
des vases d'or et d'argent et une multitude d'autres choses. »
Concernant la
forme d'adoration soi-disant chrétienne, au cinquième
siècle, la même autorité dit : « Partout
l'adoration publique prenait une forme plus calculée pour la
vue et le plaisir des yeux, des ornements variés furent
ajoutés aux vêtements sacerdotaux afin d'accroître
la vénération du peuple pour l'ordre clérical...
En quelques endroits, il fut décidé que les louanges de
Dieu seraient chantées perpétuellement nuit et jour,
les chanteurs se succédant sans interruption ; comme si
l'Être suprême prenait plaisir dans les clameurs et le
bruit, et dans les flatteries des hommes. La magnificence des temples
ne connut plus de bornes. De splendides tableaux y furent placés...
L'image de la Vierge Marie tenant son enfant dans ses bras occupait
la place la plus en vue. »
2.
Commencement précoce de l'apostasie. - Orson Pratt a écrit
ce qui suit concernant l'éloignement rapide depuis les
pratiques autorisées de l'Église : « La
grande apostasie de l'Église chrétienne commença
au premier siècle, alors qu'il y avait encore des apôtres
et des prophètes inspirés parmi eux ; ainsi, Paul,
un peu avant son martyre, énumère un grand nombre de
ceux qui « ont fait naufrage par rapport à la
foi », et « se sont égarés dans
de vains discours », enseignant « que la
résurrection est déjà passée »,
ajoutant foi à des fables et à des généalogies
sans fin, « ayant la maladie des questions oiseuses et des
disputes de mots, d'où naissent l'envie, les querelles, les
calomnies, les mauvais soupçons, les vaines discussions
d'hommes corrompus d'entendement, privés de la vérité
et croyant que la piété est une source de gain. »
Cette apostasie était devenue si générale que
Paul déclare à Timothée : « que
tous ceux qui demeurent en Asie l'ont abandonné »,
et de plus, il dit - « dans la première défense,
personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné » ;
en outre, il dit : « qu'il y a beaucoup de gens
rebelles, de vains discoureurs et des séducteurs, enseignant
pour un gain honteux ce qu'on ne doit pas enseigner ». Ces
apostats sans doute prétendaient être très
justes, « car, dit l'apôtre, ils font profession de
connaître Dieu, mais ils le renient par leurs oeuvres, étant
abominables, rebelles et incapables d'aucune bonne oeuvre ».
3. La règle
de la prêtrise. - Il est clair que le pouvoir de la prêtrise
doit être exercé dans un esprit de patience et d'amour,
et non en opposition au libre arbitre individuel, dans beaucoup
d'Écritures, parmi lesquelles celle qui suit : « Voici,
il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus. Et pourquoi
ne sont-ils pas élus ? Parce que leur cœur se porte
tellement vers les choses de ce monde, et aspire tant aux honneurs
des hommes, qu'ils n'apprennent pas cette grande leçon, que
les droits de la prêtrise sont inséparablement liés
aux pouvoirs des cieux, et que les pouvoirs des cieux ne peuvent être
contrôlés ou exercés que selon les principes de
la justice. Ces droits peuvent nous être conférés,
il est vrai ; mais lorsque nous entreprenons de couvrir nos
péchés, ou de flatter notre orgueil ou notre vaine
ambition, ou d'exercer un contrôle, une domination -ou une
contrainte sur l'âme des enfants des hommes, avec quelque degré
d'injustice que ce soit, voici, les cieux se retirent ; l'Esprit
du Seigneur est affligé, et lorsqu'il est retiré, Amen
à la prêtrise ou à l'autorité de cet
homme. Voici, avant même qu'il s'en aperçoive, il est
laissé à lui-même, pour regimber contre les
aiguillons, persécuter les saints, et lutter contre Dieu. Nous
avons appris, par triste expérience, qu'il est de la nature et
des dispositions de presque tous les hommes de commencer à
exercer une domination injuste aussitôt qu'ils reçoivent
un peu d'autorité, ou qu'ils croient en avoir. C'est pour cela
que beaucoup sont appelés mais peu sont élus. Aucun
pouvoir, aucune influence ne peut ou ne doit être exercée
en vertu de la prêtrise si ce n'est par la persuasion, la
longanimité, la gentillesse, l'humilité et l'amour
sincère ; par la bonté et la connaissance pure,
qui élèveront considérablement l'âme sans
hypocrisie et sans fausseté - réprimandant avec
sévérité, quand il le faut, sous l'inspiration
du Saint-Esprit ; et faisant preuve ensuite d'un redoublement
d'amour envers celui que tu as réprimandé, de peur
qu'il ne croie que tu es son ennemi ; afin qu'il sache que ta
fidélité est plus forte que les liens de la mort. Que
tes entrailles soient remplies aussi de charité envers tous
les hommes, et envers les frères en la foi, et que la vertu
orne tes pensées incessamment ; alors ton assurance
deviendra grande en la présence de Dieu ; et la doctrine
de la prêtrise se distillera sur ton âme comme la rosée
des cieux. Le Saint-Esprit sera ton compagnon constant, et un sceptre
immuable de justice et de vérité ; et ta
domination sera une domination éternelle, et, sans moyen de
contrainte, elle affluera vers toi pour toujours et à
jamais. » (D&A 121:34-46)
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
L'Église
avant la naissance du Christ
Le fait que le
mot « Église » ne se trouve pas dans
l'Ancien Testament est très significatif. Du temps de Moïse
à l'avènement du Christ, les gens vécurent sous
la juridiction de la Loi entre laquelle et l'Évangile,
personnifié par l'Église établie par
Jésus-Christ, il existe une importante distinction. Cependant,
parmi les Néphites qui se trouvaient à l'écart
sur le continent américain, l'Église existait en tant
qu'organisation avant l'avènement de notre Seigneur
Jésus-Christ.
Tous ceux
qu'ils baptisaient appartenaient à l'Église de Dieu -
Mosiah 25:18 ; 26:28.
Persécutions
contre ceux qui appartenaient à l'Église de Dieu - Alma
1:19.
Je vous parle
à titre de commandement, à vous qui appartenez à
l'Église - Alma 5:62.
Alma consacra
des instructeurs, des prêtres et des anciens dans l'Église
- Alma 4:7 ; Alma conserva l'office de grand-prêtre -
verset 18 ; Alma était le grand-prêtre de l'Église
de Dieu - Alma 8:23.
Le peuple de
l'Église était rempli d'allégresse - Hélaman
6:3. L'Église s'étendit sur toute la surface du pays -
Hélaman 11:21.
L'Église
primitive sur l'ancien continent
Sur cette
pierre je bâtirai mon Église - Matt. 16:18.
S'il refuse de
les écouter, dis-le à l'Église - Matt. 18:17.
Le Seigneur
ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient
sauvés - Actes 2:47.
Il y eut une
grande persécution contre l'Église de Jérusalem
- Actes 8:1. Le roi Hérode se mit à maltraiter quelques
membres de l'Église - Actes 12:1. Des anciens avaient été
nommés dans chaque Église - Actes 14:23.
Alors il parut
bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l'Église
- Actes 15:22.
Paul envoya
chercher à Éphèse les anciens de l'Église
- Actes 20:17 ; les exhorte à paître l'Église
du Seigneur - verset 28.
C'est ainsi
que je l'ordonne dans toutes les Églises - 1 Cor. 7-17.
Et Dieu a
établi dans l'Église, premièrement des apôtres
- 1 Cor. 12:28. Le Christ est le chef de l'Église - Eph. 5:23.
De même
que l'Église est soumise à Christ - Eph. 5:24. Comme
Christ a aimé l'Église - verset 25.
Qu'il appelle
les anciens de l'Église - Jac. 5:14.
Jean aux sept
Églises d'Asie - Apo. 1:4.
Moi, Jésus,
j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les
Églises - Apo. 22:16.
L'Église
réglementée et continuée par le Christ sur le
Nouveau Continent
La Sainte-Cène
doit être administrée à l'Église du Christ
- 3 Néphi 18:5.
De même
vous prierez dans mon Église - 3 Néphi 18:16.
Si les Gentils
veulent se repentir, l'Église du Christ sera établie
parmi eux - 3 Néphi 21:22.
L'Église
sera connue et appelée du nom de Jésus-Christ - 3 Néphi
27 ; 1-8.
L'Église
se rassemblait souvent pour prendre le pain et le vin - Moroni 6:5 ;
voir, aussi versets 2, 4, 7, 9.
L'Église
de Jésus-Christ établie à notre époque
Écoutez,
ô vous, peuple de mon Église - D&A 1:1.
Autorité
donné de poser les fondements de l'Église et de la
tirer de l'obscurité - D&A 1:30.
Celle qui est
la seule Église vraie et vivante sur toute la surface de la
terre même verset. Maintenant que mon Église va
commencer à s'élever et à sortir du désert
- D&A 5:14.
Si cette
génération n'endurcit pas son cœur, j'établirai
mon Église au milieu d'elle - D&A 10:53. Quiconque
appartient à mon Église ne doit éprouver aucune
crainte - verset 55. Quiconque se repent et vient à moi,
celui-là est mon Église - verset 67 ; voir aussi
versets 68 à 70.
Tout ce qui
touche à la fondation de mon Église, mon Évangile
et mon roc - D&A 18:4, 5.
L'Église
du Christ organisée et établie le 6 avril 1830 - D&A
20:1.
Premier et
deuxième anciens de l'Église - D&A 20:2, 3.
Au sujet des
devoirs des différents officiers de l'Église - D&A
secs. 20 et 84.
Révélation
donnée lors de l'organisation de l'Église - D&A
sec. 21.
Aucun de ceux
qui appartiennent à l'Église... n'est exempt de cette
loi - D&A. 70:10.
Devoir de
l'Église de prêcher l'Évangile - D&A 84:76 ;
comment les anciens apôtres édifièrent l'Église
- D&A 84:108.
Le nom de
l'Église est révélé : L'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours - D&A 115:4.
La Première
Présidence recevra les oracles pour toute l'Église -
D&A 124:126.
CHAPITRE
12 : LES DONS SPIRITUELS
ARTICLE 7. -
Nous croyons au don des langues, de prophétie, de révélation,
de vision, de guérison, d'interprétation des langues,
etc.
Les dons
spirituels, signes caractéristiques de l'Église. - Il a
été affirmé que tous ceux qui veulent officier
légitimement dans les ordonnances de l'Évangile doivent
être commissionnés à leurs devoirs exaltés
par l'autorité des cieux. Une fois investis de la sorte, ces
serviteurs du Seigneur ne manqueront pas de preuves de leur
commission divine, car c'est un trait caractéristique des
voies du Seigneur qu'il manifeste son pouvoir en accordant une
variété de grâces ennoblissantes, appelées,
à juste titre, dons de l'Esprit. Elles sont souvent
manifestées d'une manière tellement différente
de l'ordre ordinaire des choses qu'on les dit miraculeuses et
surnaturelles. C'est de cette façon que le Seigneur se fit
connaître dans les premiers temps de l'histoire scripturale ;
et, d'Adam à nos jours, les prophètes de Dieu ont été
généralement doués d'un tel pouvoir.
Chaque fois
que le pouvoir de la prêtrise a opéré par
l'intermédiaire d'une Église organisée sur la
terre, les membres ont été fortifiés dans leur
foi et bénis de mille façons par la possession de ces
dons. Nous pouvons considérer à coup sûr
l'existence de ces pouvoirs spirituels comme l'une des
caractéristiques essentielles de l'Église ; là
où ils ne sont pas, la prêtrise de Dieu ne fonctionne
pas.
Mormon [1]
déclara solennellement que le jour des miracles ne cesserait
pas dans l'Église aussi longtemps qu'il y aurait, sur terre,
un homme à sauver. « Car, dit-il, c'est par la foi
que se font les miracles, et c'est par la foi que les anges
apparaissent aux hommes et les servent. C'est pourquoi, si ces choses
ont cessé, malheur aux enfants des hommes, car c'est à
cause de l'incrédulité, et tout est vain. »
Et Moroni, s'attendant à tout instant à quitter la
terre, rendit son témoignage indépendant que les dons
et les grâces de l'Esprit ne disparaîtront jamais, tant
que le monde existera, à moins que ce ne soit à cause
de l'incrédulité des hommes [2].
Écoutez
les paroles de ce prophète [3] adressées à
« vous qui niez les révélations de Dieu, qui
dites qu'elles ont cessé, qu'il n'y a pas de révélations,
ni de prophéties, ni de dons, ni de guérisons, ni de
dons des langues, ni d'interprétation des langues. Voici, je
vous dis, celui qui nie ces choses ne connaît pas l'Évangile
du Christ ; oui, il n'a pas lu les Écritures et s'il les
a Lues, il ne les comprend pas. Car ne lisons-nous pas que Dieu est
le même hier, aujourd'hui et à jamais et qu'il n'y a en
lui ni variation ni ombre de changement ? Et maintenant, si vous
vous êtes imaginé un dieu qui varie et en qui il y a une
ombre de changement, alors vous vous êtes imaginé un
dieu qui n'est pas le Dieu de miracles. Mais voici, je vous montrerai
un Dieu de miracles, même le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et
le Dieu de Jacob ; et c'est ce même Dieu qui a créé
les cieux et la terre, et tout ce qu'ils contiennent ».
Nature des
dons spirituels. - Les dons dont il est parlé ici sont
essentiellement des attributions de pouvoir et d'autorité,
grâce auxquelles les buts de Dieu s'accomplissent, parfois dans
des conditions qui peuvent paraître surnaturelles. C'est par
ces dons que les malades sont guéris, que les influences
malignes sont vaincues, et que les esprits des ténèbres
sont soumis ; que les saints, humbles et faibles, proclament
leurs témoignages et expriment leurs louanges à Dieu en
des langues nouvelles et étranges tandis que d'autres
interprètent leurs paroles ; que l'intellect humain est.
fortifié par l'effluve divine des visions et des rêves
spirituels et voit et comprend des choses ordinairement dérobées
aux sens mortels ; que la communication directe avec la source
de toute sagesse est établie et que les révélations
du divin sont obtenues.
Ces dons ont
été promis par le Seigneur à ceux qui croient en
son nom [4] ; ils sont la récompense de ceux qui
obéissent aux exigences de l'Évangile. Parmi les
croyants, ces dons sont destinés à encourager ainsi
qu'à développer un plus haut degré de communion
avec l'Esprit [5]. Ils ne sont pas donnés comme signes
pour satisfaire la curiosité chamelle ou le désir
morbide du spectaculaire. Des hommes ont été conduits à
la lumière par des manifestations miraculeuses ; mais les
événements de la vie de ces hommes montrent soit qu'ils
sont de ceux qui auraient trouvé la vérité d'une
autre façon, soit qu'ils ne sont touchés que
superficiellement et, aussitôt la nouveauté de cette
sensation disparue, ils s'égarent de nouveau dans les ténèbres
d'où ils n'ont émergé que pour un moment. Le but
premier des miracles n'est pas de démontrer la puissance de
Dieu ; il n'a sûrement pas besoin de cela ; les
événements plus simples, les oeuvres plus ordinaires de
la création suffisent à cela. Mais pour le cœur
déjà adouci et purifié par le témoignage
de la vérité, pour l'âme éclairée
par le pouvoir de l'Esprit et consciente de ce qu'elle sert
docilement au milieu des exigences de l'Évangile, la voix des
miracles apporte des nouvelles réjouissantes, des preuves plus
fraîches et plus abondantes de la magnanimité d'un Dieu
parfaitement miséricordieux [6].
Cependant le
témoignage des miracles devrait solliciter même
l'incroyant, quand ce ne serait que pour le déterminer à
chercher par quel pouvoir ils sont accomplis ; et dans de tels
cas, les miracles sont comme « une voix forte qui
s'adresse à ceux qui sont durs d'oreille ». Le but
des dons spirituels dans l'Église est explicitement exposé
dans une révélation du Seigneur à Joseph Smith :
« C'est pourquoi prenez garde qu'on ne vous trompe ;
et, afin de n'être point trompés, cherchez ardemment les
meilleurs dons, vous souvenant toujours du but dans lequel ils sont
donnés, car en vérité, je vous le dis, ils sont
donnés pour le bénéfice de ceux qui m'aiment et
qui gardent tous mes commandements, et de celui qui s'efforce de
faire ainsi ; afin que puissent en bénéficier tous
ceux qui cherchent ou qui me demandent, mais non ceux qui me
demandent un signe pour le consommer sur leur convoitise » [7].
Les miracles
sont considérés communément comme des événements
opposés aux lois de la nature. Pareille conception est, de
toute évidence, erronée, car les lois de la nature sont
inviolables. Cependant, étant donné que la
compréhension humaine de ces lois est, pour le moins,
imparfaite, des événements strictement conformes aux
lois naturelles peuvent apparaître opposés à ces
lois. La constitution entière de la nature [8] est fondée
sur le système et l'ordre ; cependant, les lois de la
nature sont graduées comme le sont les lois de l'homme.
L'opération d'une loi supérieure, dans un cas
particulier quelconque, ne détruit pas la réalité
de l'existence d'une loi inférieure. Par exemple, la société
a décrété une loi qui interdit à tout
homme de s'approprier les biens d'un autre ; cependant, bien
souvent, des officiers de la loi saisissent de force les biens de
leurs semblables contre lesquels des jugements peuvent avoir été
rendus ; et ces actes sont posés pour satisfaire et non
pour violer la justice. Jéhovah a commandé : « Tu
ne tueras point ! » et l'humanité a de nouveau
décrété cette loi, prescrivant des châtiments
pour sa violation. Cependant l'histoire sainte atteste que, dans
certains cas, le Législateur lui-même a commandé
directement que justice fût faite par la peine de mort. Le juge
qui condamne un meurtrier à la peine capitale, et le bourreau
qui exécute la sentence agissent non à l'opposé
du « Tu ne tueras point », mais en réalité
pour soutenir ce décret.
Nous
connaissons, jusqu'à un certain point, quelques-uns des
principes par lesquels les forces de la nature opèrent, et
lorsque nous les méditons nous ne sommes plus surpris, bien
qu'une étude plus profonde puisse montrer que même les
phénomènes les plus communs ne sont que très peu
compris. Mais tout événement au-delà de
l'ordinaire est considéré par les gens peu réfléchis
comme miraculeux, surnaturel, si pas contre nature [9]. Lorsque
le prophète Elisée fit flotter la hache sur le
fleuve [10] il appela à son service une force supérieure
à celle de la gravité. Sans aucun doute, le fer était
plus lourd que l'eau ; cependant, par l'action de cette force
supérieure, il fut supporté, suspendu ou soutenu à
la surface, comme s'il était tenu par une main humaine ou
comme s'il était rendu suffisamment léger par des
flotteurs qui y auraient été attachés.
Ordinairement,
le vin consiste en quatre cinquièmes d'eau, le reste étant
une variété de composés chimiques dont les
éléments se trouvent en abondance dans le sol. La
méthode ordinaire - que nous appelons aussi la méthode
naturelle - de combiner ces éléments c'est de planter
le raisin, puis de cultiver la vigne jusqu'à ce que son fruit
soit prêt à donner son jus dans la presse. Mais par un
pouvoir qui n'est pas à la portée des humains,
Jésus-Christ, aux noces de Cana [11] réunit tous
ces éléments, et effectua, dans les jarres, une
transmutation chimique qui produisit du vin. De même aussi,
lorsqu'il nourrit les multitudes, sous son toucher sacerdotal et sa
bénédiction revêtue d'autorité, la
substance du pain et du poisson s'accrut et parvint à une
quantité telle qu'il aurait fallu des mois de croissance dans
ce que nous considérons l'ordre naturel. Lors de la guérison
des lépreux, des paralytiques et des infirmes, les parties
affectées du corps furent ramenées à leur état
normal et sain ; les impuretés qui agissaient comme des
poisons dans les tissus furent enlevées par des moyens plus
rapides et plus efficaces que ceux qui relèvent de la
médecine.
Aucun
observateur intéressé, aucun esprit raisonnable ne peut
douter de l'existence d'intelligences et d'organismes que les sens de
l'homme, sans aide, ne révèlent pas. Ce monde est
l'incarnation temporelle des choses spirituelles. Le Créateur
nous a dit qu'il avait formé toutes choses spirituellement
avant qu'elles fussent créées temporellement [12].
Les fleurs qui s'épanouissent et meurent sur cette terre sont
peut-être représentées, dans l'au-delà,
par des floraisons impérissables de beauté et de
parfum. L'homme est formé à l'image de la Divinité ;
son esprit, bien qu'enténébré par les traditions
et affaibli par les habitudes pernicieuses, est, malgré tout,
le type déchu d'une pensée immortelle ; et bien
que l'espace qui sépare l'humain du divin, en pensée,
en désir et en action, soit aussi vaste que celui qui sépare
la mer du ciel - car autant les étoiles sont au-dessus de la
terre, autant les voies de Dieu sont au-dessus de celles des hommes -
nous pouvons cependant affirmer une analogie entre le spirituel et le
temporel. Lorsque les yeux du serviteur d'Élisée furent
ouverts, l'homme vit les armées de guerriers célestes
couvrant les collines autour de Dothan - fantassins, cavaliers et
chars, armés pour combattre les Syriens [13]. Ne nous
est-il pas permis de croire que lorsque Israël assiégea
Jéricho [14] le capitaine de l'armée du Seigneur
et toute sa suite céleste étaient là et que
c'est devant leur puissance super-mortelle, soutenue par la foi et
l'obéissance de l'armée humaine, que les murs
s'écroulèrent ? [15]
Quelques-unes
des dernières et des plus grandes réalisations de
l'homme dans le domaine de l'utilisation des forces de la nature
approchent des conditions des opérations spirituelles. Compter
le tic-tac d'une montre à des milliers de kilomètres de
distance ; parler de façon ordinaire et être
entendu de part et d'autre d'un continent entier ; envoyer un
signal d'un hémisphère et être compris sur
l'autre bien que des océans grondent et rugissent entre eux ;
amener l'éclair dans nos maisons pour nous servir de feu et de
torche ; naviguer dans les airs et voyager sous la surface de
l'océan ; réduire les énergies chimiques et
atomiques au service de notre volonté - ne sont-ce pas là
des miracles ? Avant leur réalisation véritable,
l'idée que pareilles choses puissent être possibles
n'aurait pas été acceptée. Néanmoins, ces
miracles-là et d'autres s'accomplissent conformément
aux lois de la nature, qui sont les lois de Dieu.
L'homme ne
peut énumérer complètement les dons de l'Esprit.
- Cependant les plus communes de ces manifestations spirituelles ont
été spécifiées par des auteurs inspirés,
et par la révélation. Paul, écrivant aux saints
de Corinthe [16], Moroni, rédigeant son dernier appel aux
Lamanites [17] et la voix du Seigneur s'adressant au peuple de
son Église à notre époque [18], chacun cite
un grand nombre des dons particuliers de l'Esprit. Grâce à
ces Écritures, nous apprenons que chaque homme a reçu
un don ou l'autre de Dieu ; et, étant donné la
grande diversité des dons, tous ne reçoivent pas le
même. « Il est donné à certains, par
le Saint-Esprit, de connaître les différences
d'administration... Et de plus, il est donné à
certains, par le Saint-Esprit, de connaître les diversités
d'opérations pour savoir si elles sont de Dieu, afin que les
manifestations de l'Esprit soient données à chaque
homme pour son bénéfice. Et de plus, en vérité,
je vous le dis, à certains est donnée, par l'Esprit de
Dieu, la parole de sagesse. À un autre est donnée la
parole de connaissance, afin que l'on enseigne à tous à
avoir de la sagesse et de la connaissance. Et de plus, à
certains il est donné d'avoir la foi, pour être guéris ;
et à d'autres il est donné d'avoir la foi pour guérir.
Et de plus, à certains il est donné d'opérer des
miracles ; et à d'autres il est donné de
prophétiser ; et à d'autres de discerner les
esprits. Et de plus, il est donné à certains de parler
en langues ; et à un autre est donnée
l'interprétation des langues. Et tous ces dons viennent de
Dieu, pour le bénéfice des enfants de Dieu. » [19]
Le don des
langues et d'interprétation. - Le don des langues constitua
l'une des premières manifestations miraculeuses du
Saint-Esprit aux apôtres d'autrefois. Il fut inclus par le
Seigneur parmi les signes qui devaient suivre le croyant : « En
mon nom », dit-il, « ils parleront de nouvelles
langues » [20]. La prompte réalisation de
cette promesse dans le cas des apôtres eux-mêmes, eut
lieu à la Pentecôte suivante, lorsqu'ils furent remplis
du Saint-Esprit et se mirent à parler en langues
étrangères [21]. Lorsque les portes de l'Évangile
furent ouvertes pour la première fois aux Gentils, les
convertis se réjouirent dans le Saint-Esprit qui était
descendu sur eux et qui les faisait parler en langues." Ce don,
en même temps que d'autres, se manifesta parmi certains
disciples à Éphèse [22] lorsqu'ils reçurent
le Saint-Esprit. À notre époque, ce don, qui a été
de nouveau promis aux saints, s'est manifesté assez souvent.
Son objet principal est de louer plutôt que d'instruire et de
prêcher ; et ceci est conforme aux enseignements de Paul :
« En effet, celui qui parle en langue, ne parle pas aux
hommes, mais à Dieu » [23]. Une manifestation
extraordinaire de ce don eut lieu lors de la conversion, déjà
citée, des Juifs, le jour de la Pentecôte, lorsque les
apôtres, s'adressant à la multitude, furent compris de
toute cette assemblée cosmopolite, chaque auditeur entendant
dans sa propre langue [24]. Ce don était associé
ici à une investiture supérieure de pouvoirs ;
c'était une occasion d'instruire, d'exhorter et de
prophétiser. Le don d'interprétation -peut être
donné à la personne qui parle en langues, mais plus
souvent, les dons séparés se manifestent en des
personnes différentes.
Le don de
guérison fut exercé abondamment à l'époque
du Sauveur et des apôtres. En effet, les guérisons
constituent, de loin, la plus grande partie des miracles effectués
à cette époque et qui nous ont été
rapportés. Sous l'administration de la véritable
autorité, les yeux des aveugles furent ouverts, les muets
parlèrent, les sourds entendirent, les estropiés
sautèrent de joie ; des mortels affligés, courbés
sous les infirmités se redressèrent et jouirent de la
vigueur de la jeunesse ; les paralytiques furent guéris ;
les lépreux furent purifiés ; l'impotence fut
bannie et les fièvres furent calmées. À notre
époque, l'Église est en possession de ce pouvoir, qui
se manifeste fréquemment parmi les saints des derniers jours.
Des milliers de bénéficiaires peuvent témoigner
de l'accomplissement de la promesse du Seigneur, que si ses
serviteurs imposent les mains aux malades, ceux-ci guériront [25].
La méthode
habituelle d’administrer les affligés est l'imposition
des mains par ceux qui possèdent l’autorité
nécessaire de la prêtrise, conformément aux
instructions du Seigneur autrefois [26] et à la
révélation divine de nos jours [27]. Cette partie
de l'ordonnance est ordinairement précédée d'une
onction d'huile consacrée au préalable. Les saints des
derniers jours professent se conformer au conseil donné
autrefois par Jacques [28] : « Quelqu'un parmi
vous est-il malade ? Qu'il appelle les anciens de l'Église,
et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du
Seigneur ; la prière de la foi sauvera le malade, et le
Seigneur le relèvera : et s'il a commis des péchés,
il lui sera pardonné ».
Bien que
l'autorité d'administrer les malades appartienne aux anciens
de l'Église en général, certains possèdent
ce pouvoir à un degré extraordinaire, l'ayant reçu
comme don de l'Esprit. Un autre don, allié à celui-ci,
c'est le don d'avoir la foi pour être guéri [29]
qui se manifeste à différents degrés. Les
administrations des anciens ne sont pas toujours suivies de guérisons
immédiates. Il peut être permis que les affligés
souffrent dans leur corps pour l'accomplissement de buts justes [30]
et, à l'heure fixée, tous doivent passer par la mort
corporelle. Mais observons les conseils de Dieu sur l'administration
des affligés ; alors, s'ils guérissent, ils vivent
dans le Seigneur ; et la promesse rassurante est ajoutée
que ceux qui mourront dans de telles conditions mourront dans le
Seigneur [31].
Les visions et
les songes ont constitué un moyen de communication entre Dieu
et les hommes à toutes les époques où l'autorité
de prêtrise a été exercée sur terre. En
général, les visions sont manifestées aux sens
éveillés tandis que les songes sont donnés au
cours du sommeil. Cependant dans la vision, les sens peuvent être
affectés au point de rendre la personne pratiquement
inconsciente, ou du moins insensible à tout phénomène
ordinaire, alors qu'elle est à même de distinguer la
manifestation céleste. Autrefois, le Seigneur communiquait
fréquemment à l'aide de visions et de songes, révélant
souvent aux prophètes les événements de
l'avenir, même jusqu'aux dernières générations.
Considérez le cas d'Énoch [32] à qui le
Seigneur parla face à face, lui montrant le cours suivi par la
famille humaine jusqu'à la seconde venue du Sauveur et
au-delà. Le frère de Jared [33] à cause de
sa droiture, fut béni de Dieu à tel point que tous les
habitants de la terre lui furent montrés, tous ceux qui
avaient vécu auparavant aussi bien que ceux qui devaient venir
après. La volonté du Seigneur fut révélée
à Moïse, avec la manifestation visuelle du feu [34].
C'est au moyen de songes que Léhi reçut l'ordre de
quitter Jérusalem [35] et, par la suite, à maintes
reprises, le Seigneur communiqua avec ce patriarche du monde
occidental par des songes et des visions. Les prophètes de
l'Ancien Testament eurent ces mêmes faveurs, tels Jacob, le
père de tout Israël [36], Job, la patiente
victime [37], Jérémie [38], Ézéchiel [39],
Daniel [40], Habakuk [41], Zacharie [42].
L'époque du
Christ et des apôtres fut marquée par des manifestations
semblables. La naissance de Jean-Baptiste fut prédite à
son père, alors que celui-ci remplissait ses fonctions
sacerdotales [43]. Joseph, fiancé à la Vierge,
reçut, par la visite d'un ange [44], la nouvelle de la
naissance toute proche du Christ ; et, à plusieurs
reprises, par la suite, il reçut des avertissements et des
instructions en rêve concernant le bien-être du Saint
Enfant [45]. Les mages d'Orient, retournant de leur pèlerinage
d'adoration, furent avertis en rêve des desseins perfides
d'Hérode [46]. Saul de Tarse contempla, en vision, le
messager que Dieu était sur le point de lui envoyer pour lui
administrer les ordonnances de la prêtrise [47] et
d'autres visions suivirent [48]. Pierre fut préparé
au ministère parmi les Gentils grâce à une
vision [49] ; et Jean fut tellement favorisé de Dieu
à cet égard que le récit en remplit le livre de
l'Apocalypse.
La plupart des
visions et des songes rapportés dans les Écritures ont
été reçus par l'intermédiaire du
ministère de la prêtrise ; mais il existe des cas
exceptionnels où de telles manifestations ont été
données à des gens qui, à l'époque, ne
s'étaient pas encore jointes au troupeau. Tel fut, par
exemple, le cas de Saul et de Corneille. Mais dans ces cas-là,
les manifestations divines précédèrent
immédiatement la conversion. Des songes comportant des
significations particulières furent donnés à
Pharaon [50] à Nebucadnetsar [51] et à
d'autres ; mais il fallut l'aide d'un pouvoir supérieur
au leur pour les interpréter, et Joseph et Daniel furent
appelés à officier. Le songe accordé au soldat
madianite, et son interprétation, par son compagnon [52]
annonçant la victoire de Gédéon étaient
de véritables manifestations, de même que le rêve
de la femme de Pilate [53] par lequel elle apprit l'innocence du
Christ accusé.
Le don de
prophétie permet de distinguer son possesseur comme prophète,
- littéralement « celui qui parle pour un autre »,
et en particulier, « celui qui parle pour Dieu » [54].
Paul déclare que c'est l'un des dons spirituels les plus
désirables et il discute longuement de la supériorité
de ce don au don des langues [55]. Prophétiser consiste à
recevoir et à proclamer la parole de Dieu, et à
déclarer sa volonté au peuple. La fonction de
prédiction, souvent considérée comme seul
élément essentiel de la prophétie, n'est qu'une
des nombreuses caractéristiques de ce pouvoir divinement
donné- Le prophète peut être tout aussi préoccupé
du passé que du présent ou de l’avenir ; il
peut se servir de son don pour enseigner en mettant à profit
l'expérience des événements passés aussi
bien qu'en annonçant des événements à
venir. Les prophètes de Dieu reçoivent ses confidences
et ont la bénédiction d'apprendre sa volonté et
ses desseins. Il a été affirmé que le Seigneur
ne fait rien sans avoir révélé son secret à
ses serviteurs les prophètes [56]. Ces oracles servent de
médiateurs entre Dieu et les mortels, plaidant en faveur du
peuple ou contre lui [57].
Aucune
ordination à la prêtrise n'est essentielle pour qu'un
homme reçoive le don de prophétie. Des détenteurs
de la Prêtrise de Melchisédek, Adam, Noé, Moïse
et une multitude d'autres étaient prophètes, mais pas
plus que d'autres qui étaient expressément appelés
à l'ordre d'Aaron ; le cas de Jean-Baptiste en est un
exemple [58]. Les ministères de Marie [59] et de
Déborah [60] montrent que ce don peut être
également possédé par les femmes. À
l'époque de Samuel, les prophètes étaient
organisés en un ordre dans le but d'étudier et de
s'améliorer [61].
À notre
époque, ce don se manifeste avec une abondance égale à
celle de toutes les époques du passé. La volonté
du Seigneur concernant les tâches actuelles est révélée
par la bouche des prophètes, et des événements
de grande importance ont été prédits [62].
Le fait de l'existence actuelle et de la vitalité de l'Église
est un témoignage indéniable de l'existence réelle
de la prophétie dans les derniers jours. L'Église
constitue de nos jours un corps de témoins, de centaines de
milliers de témoins, qui rendent témoignage de
l'existence de ce don, l'un des plus grands de Dieu.
La révélation
est la communication ou divulgation directe de la volonté de
Dieu à l'homme. Dans les circonstances qui conviennent le
mieux aux buts divins, par les songes du sommeil ou par des visions
de l'esprit à l'état de veille, par des voix sans
apparition à la vue ou par des manifestations réelles
de la Présence Divine devant les yeux, Dieu fait connaître
ses desseins, et donne ses instructions à ses révélateurs.
Sous l'influence de l'inspiration, ou de sa manifestation plus
puissante, la révélation, l'esprit de l'homme est
éclairé et son énergie est vivifiée, lui
permettant d'accomplir des merveilles dans l’œuvre du
progrès humain. Touché par une étincelle de
l'autel divin, le révélateur abrite le feu sacré
en son âme et le communique aux autres selon les instructions
qu'il reçoit ; il est la voie par laquelle la volonté
de Dieu est transmise. Les paroles de celui qui parle par la
révélation, à son plus haut degré, ne
sont pas les siennes ; ce sont les paroles de Dieu lui-même.
Le porte-parole mortel n'est que le messager de confiance chargé
de ces messages célestes. Avec le péremptoire « Ainsi
dit le Seigneur », le révélateur remet le
message confié à ses soins.
Lorsque le
Seigneur donne des révélations à ses serviteurs,
il observe les principes d'ordre et de capacité. Bien que
chaque personne puisse vivre de façon à mériter
ce don dans les affaires de sa sphère de responsabilité,
seuls ceux qui sont choisis et ordonnés aux offices de
présidence peuvent être révélateurs pour
le peuple tout entier. Concernant le président de l'Église,
qui, à l'époque de la révélation
mentionnée ci-dessous, était le prophète Joseph
Smith, le Seigneur a dit aux anciens de l'Église : « Et
vous saurez ceci en toute certitude, qu'aucun autre n'est désigné
parmi vous pour recevoir mes commandements et mes révélations,
jusqu'à ce que je le reprenne, s'il me reste fidèle...
Et ceci sera une loi pour vous, pour que vous n'acceptiez pas, comme
révélations ou commandements, les enseignements de
quiconque viendra devant vous ; et ceci, je vous le donne afin
que vous ne soyez pas trompés, afin que vous sachiez
reconnaître qu'ils ne sont pas de moi » [63].
Le témoignage
des miracles. - La promesse du Sauveur, autrefois [64] comme à
notre époque [65], est bien claire : des dons de
l'Esprit spécifiés doivent suivre le croyant en signe
d'approbation divine. La possession de tels dons peut ainsi être
considérée comme un trait essentiel de l'Église
de Jésus-Christ [66]. Néanmoins, nous ne sommes
pas justifiés si nous considérons la présence de
miracles comme preuve d'autorité divine ; d'autre part
les Écritures affirment que des pouvoirs spirituels d'un genre
plus vil ont accompli des miracles, et continueront à en
faire, pour en séduire beaucoup qui manquent de discernement.
Si l'on accepte les miracles comme preuve infaillible de la présence
du pouvoir de Dieu, les magiciens d'Égypte ont, du fait des
prodiges qu'ils ont accomplis en vue de s'opposer au plan voulu pour
la délivrance d'Israël, autant de droit à notre
respect que Moïse [67]. Jean le Révélateur
vit en vision une puissance maligne accomplir des miracles, et
séduire par là beaucoup de gens, faire de grands
prodiges, et même attirer le feu du ciel [68]. Il vit
aussi des esprits impurs, qu'il savait être « des
esprits des démons, qui font des prodiges » [69].
À ce
propos, considérez cette prédiction faite par le
Seigneur : « Car il s'élèvera de faux
Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands
prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était
possible, même les élus » [70]. Le
Christ a déclaré, à propos des événements
relatifs au grand jugement, que les miracles ont peu de valeur pour
prouver qu'un ministère a été autorisé
par Dieu : « Plusieurs me diront, en ce jour-là :
Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton
nom ? n'avons-nous pas chassé des démons par ton
nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton
nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai
jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez
l'iniquité » [71]. Les Juifs, à qui ces
enseignements s'adressaient, savaient fort bien que des prodiges
pouvaient être accomplis par les puissances du mal, car ils
accusèrent le Christ de faire des miracles par l'autorité
de Béelzébul, le prince des démons [72].
Si
l'accomplissement de miracles était exclusivement une
caractéristique de la sainte prêtrise, nous nous
attendrions à ce que l’œuvre de chaque prophète
et ministre autorisé du Seigneur soit accompagnée du
témoignage de manifestations merveilleuses, alors que, dans le
cas de Zacharie, de Malachie et d'autres prophètes, nous ne
trouvons pas mention de miracles ; alors que de Jean-Baptiste
dont le Christ a déclaré qu'il était plus qu'un
prophète [73] il est dit clairement qu'il ne fit point de
miracles [74] ; néanmoins, en rejetant la doctrine
de Jean, les incroyants méprisaient les conseils de Dieu aux
dépens de leur propre âme [75]. Pour être
valides en tant que témoignages de la vérité,
les miracles doivent être accomplis au nom de Jésus-Christ
et en son honneur, pour l'avancement du plan de salut. Comme il a été
dit, ils ne sont pas donnés pour satisfaire les curieux ni les
luxurieux, ni pour assurer la notoriété de celui par
l'intermédiaire duquel ils sont accomplis. Ces dons du
véritable Esprit sont manifestés pour confirmer le
message des cieux, pour confirmer les paroles prononcées par
l'autorité et pour bénir les individus.
Imitations des
dons spirituels. - Les cas, déjà cités, de
réalisations miraculeuses par des pouvoirs autres que celui de
Dieu, et les prédictions scripturales au sujet de ces
manifestations trompeuses dans les derniers jours, devraient être
un avertissement efficace contre les fausses imitations des dons du
Saint-Esprit. Satan s'est prouvé un stratège accompli
et un imitateur habile ; les plus déplorables de ses
victoires sont dues à ses simulations du bien, par lesquelles
les gens sans discernement ont été emmenés
captifs. Que personne ne se laisse leurrer par la pensée que
tout acte, dont les résultats immédiats paraissent être
bénins, produira nécessairement un bien permanent. Il
peut servir les sombres desseins de Satan d'exploiter le sens humain
de la bonté, même jusqu'au point de guérir le
corps et, selon toute apparence, d'écarter la mort.
Le
rétablissement de la prêtrise sur terre à cet âge
du monde, fut suivie d'une croissance phénoménale de
divagations de spiritualisme par lesquelles beaucoup se laissèrent
entraîner à placer leur confiance en ces imitations
sataniques du pouvoir éternel de Dieu. Le développement
du don de guérison dans l'Église est imité de
nos jours, exactement de la même façon dont les
magiciens d'Égypte simulèrent les miracles de Moïse,
par toute une variété de guérisons par la foi et
leurs nombreuses modifications. Pour ceux à qui les signes
miraculeux suffisent entièrement, l'imitation aura autant de
prix que la chose réelle. Mais pour l'âme qui considère
le miracle sous son jour véritable, comme un seul des nombreux
éléments du système du Christ, que l'on ne peut
considérer comme critère positif que s'il est
accompagné de toutes les autres caractéristiques de
l'Église, cette âme ne sera pas trompée.
Les dons
spirituels dans l'Église aujourd'hui. - Les saints des
derniers jours affirment posséder, dans l'Église, tous
les signes et dons promis en héritage au croyant. Ils citent
les témoignages incontestés de milliers de personnes
qui ont été bénies par des manifestations
directes et personnelles du pouvoir divin ; les personnes
autrefois aveugles, sourdes, muettes, estropiées, et faibles
de corps, qui ont été guéries de leurs
infirmités par leur foi et par les administrations de la
sainte prêtrise ; une multitude de gens qui ont rendu leur
témoignage en langues qui leur étaient naturellement
étrangères, ou qui ont montré qu'ils possédaient
ce don en faisant preuve d'une connaissance phénoménale
des langues étrangères lorsqu~une telle connaissance
était nécessaire pour remplir leurs devoirs de
prédicateurs de la parole de Dieu ; le grand nombre de
personnes qui ont joui d'une communion personnelle avec des êtres
célestes ; d'autres qui ont prophétisé en
des termes qui ont trouvé une justification rapide dans leur
accomplissement ; et l'Église elle-même, dont la
croissance a été guidée par la voix de Dieu, qui
s'est faite entendre par le don de révélation [76].
[1] Moroni
7:35-37.
[2] Moroni
10:19, 23-27.
[3] Mormon
9:7-11.
[4] Marc
16:17, 18 ; D&A 84:64-73.
[5] Matt.
12:38, 39 ; 16:1-4 ; Marc 8:11, 12 ; Luc 11:16-30.
[6] Voir note
6, à la fin du chapitre ; aussi Jesus the Christ, p. 147.
[7] D&A
46:8, 9.
[8] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[9] 2 Rois
6:5-7.
[10] Jean
2:1-11 voir « Miracles », dans Jesus the
Christ, p. 147, 151.
[11] Voir note
3, à la fin du chapitre 10.
[12] 2 Rois
6:13-18 [
[13] Josué,
chap. 6.
[14] Josué
5:13, 14.
[15] 1 Cor.
12:4-11.
[16] Moroni
10:7-19.
[17] D&A
46:8-29.
[18] D&A
46:11-26 ; voir aussi 1 Cor. 12:4-11.
[19] Marc
16:17.
[20] Actes 2
4.
[21] Actes
10:46.
[22] Actes
19:6.
[23] 1 Cor.
14:2.
[24] Actes
2:6-12.
[25] Marc
16:18, aussi D&A 84:68
[26] Idem voir
aussi Jaq. 5:14, 15.
[27] D&A
42:43-44.
[28] Jaq.
4:14, 15.
[29] D&A
46:19 ; 42:48-51 ; aussi Actes 14:9 ; Matt. 8:10 ;
9:28, 29.
[30] Voir
exemples de Job.
[31] D&A
42:44-46.
[32] PGP,
Moïse 6:27-39.
[33] Éther,
chap. 3.
[34] Ex. 3:2.
[35] 1 Néphi
2:2-4.
[36] Gen.
46:2.
[37] Job
4:12-2 1.
[38] Jér.
1:11-16.
[39] Ez. 1:1 ;
2:9, 10 ; 3:22, 23 ; 37:1-10, etc...
[40] Dan.
chaps. 7 et 8.
[41] Héb.
2:2, 3.
[42] Zach.
1:8-11, 18-21 ; 2:1, 2 ; chaps. 4, 5 ; 6:1-8
[43] Luc
1:5-22.
[44] Matt. 1,
20.
[45] Matt.
2:.13, 19, 22.
[46] Matt.
2:12.
[47] Actes
9:12.
[48] Actes 16
9 ; 18:9 ; 10 ; 22:17-21.
[49] Actes
10:10-16 ; 11:5-10.
[50] Gen.,
chap. 41 voir autres exemples dans Gen., chap. 40.
[51] Dan.,
chap. 21.
[52] Juges
7:13, 14.
[53] Matt.
27:19.
[54] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[55] 1 Cor.
14:1-9.
[56] Amos 3:7.
[57] 1 Rois
18:36, 37 Rom. 11:2, 3 Jaq. 5:16-18 ; Apo.11:6.
[58] Matt.
11:8-10.
[59] Ex.
15:20.
[60] Juges
4:4.
[61] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[62] D&A
1:4 ; sec. 87.
[63] D&A
43:3, 5, 6.
[64] Marc
16:17, 18.
[65] D&A
84:65-73.
[66] Voir
notes 4 et 5, à la fin du chapitre.
[67] Ex.,
chaps. 7-11.
[68] Apo
13:11-18.
[69] Apo.
16:13, 14.
[70] Matt.
24:24.
[71] Matt.
7:22, 23.
[72] Matt.
12:22-30 ; Marc 3:22 ; Luc 11:15 ; voir Jesus the
Christ, p. 265.
[73] Matt.
11:9
[74] Jean
10:41.
[75] Luc 7:30.
[76] Voir note
7, à la fin du chapitre.
NOTES DU
CHAPITRE 12
1. Un semblant
de miracle. - Il est dit que Werner Siemens, un savant allemand
renommé, visita la pyramide de Giseh et, accompagné de
deux guides arabes, monta jusqu'au sommet. Il observa que les
conditions atmosphériques étaient très
favorables aux manifestations électriques. Fixant un grand
bouton de cuivre à une gourde vide dans les mains d'un des
Arabes, et plaçant ensuite ses jointures à une courte
distance du bouton, il en tira un succession de brillantes étincelles
accompagnées naturellement du bruit de craquement
caractéristique aux décharges électriques. Les
guides regardèrent cette exhibition de pouvoir surnaturel avec
un étonnement et une terreur qui atteignirent leur paroxysme
quand leur maître éleva son bâton au-dessus de sa
tête et que le bâton fut surmonté d'un magnifique
feu Saint-Elme. Ce spectacle était plus que n'en pouvaient
supporter les superstitieux Bédouins ; ils tremblaient
devant un enchanteur qui pouvait jouer avec l'éclair et le feu
comme avec un jouet, et qui portait le tonnerre en miniature dans la
poche de son gilet ; aussi dégringolèrent-ils les
marches avec une dangereuse précipitation et disparurent
bientôt dans le désert.
2. Le terme
« Prophète » apparaît dans la
Bible française comme traduction d'un certain nombre d'anciens
termes, le plus usité étant nabhi (hébreu)
signifiant « déverser comme une fontaine ».
Un autre des mots originaux est rheo (grec), signifiant « couler »
et par dérivation « parler »,
« prononcer », « déclarer ».
Un prophète est donc un homme de la bouche duquel coulent les
paroles d'une autorité supérieure. Aaron est pris comme
prophète ou porte-parole de Moïse (Ex. 7:1), mais dans le
sens habituel, le prophète est le représentant de Dieu.
Étroitement lié au rôle de prophète, il y
a celui du voyant ; en effet, déjà avant Samuel,
la désignation commune de l'oracle de Dieu était
voyant : « Car celui qu'on appelle aujourd'hui un
prophète, s'appelait autrefois le voyant » (1 Sam.
9:9). Il était permis au voyant de regarder les visions de
Dieu, au prophète de déclarer les vérités
ainsi apprises ; les deux rôles étaient
habituellement réunis dans la même personne. Le Seigneur
communiquait ordinairement avec le prophète et voyant en
visions et en songes ; mais des exceptions furent faites, comme
dans le cas de Moïse, qui était si fidèle dans
toutes les bonnes choses, que le Seigneur communia avec lui face à
face (Nom. 12:6-8).
3. Les
prophètes organisés. - L'office du prophète
exista parmi les hommes aux premières périodes de
l'histoire. Adam fut un prophète (D&A 107:53-56) comme le
furent également Énoch (Jude 14 ; PGP, Moïse
6:26), Noé (Gen. chap. 6:7 ; PGP, Moïse 8:19 ;
2 Pi. 2:5), Abraham (Gen. 20:7), Moïse (Deut. 34:10) et une
multitude d'autres qui officièrent à des époques
intermédiaires et ultérieures. Samuel, qui fut établi
aux yeux de tout Israël comme prophète de Dieu (1 Sam.
3:19-20), organisa les prophètes en une société
pour l'instruction et l'édification communes. Il établit
des écoles pour les prophètes, où les hommes
étaient instruits dans les choses appartenant aux saints
offices ; les étudiants étaient généralement
appelés « fils des prophètes » (1
Rois 20:35 ; 2 Rois 2:3, 5, 7 ; 4:1, 38 ; 9:1). Des
écoles semblables furent établies à Rama (1 Sam.
19:19-20), Bethel (2 Rois 2:3), Jéricho (2 Rois 2:5), Guilgal
(2 Rois 4:38). Les membres semblent avoir vécu ensemble, en
société (2 Rois 6:1-4). À notre époque,
une organisation semblable a été créée
sous la direction du prophète Joseph Smith ; celle-ci
reçut également le nom d'École des prophètes.
4. Le déclin
des dons spirituels aux anciens jours est admis par beaucoup
d'autorités en histoire ecclésiastique et en doctrine
chrétienne. Comme exemple de témoignage de ce genre,
concernant le départ des grâces spirituelles de l'église
apostate, les paroles suivantes de John Wesley peuvent être
appliquées : « Il ne semble pas que ces dons
extraordinaires du Saint-Esprit aient été communs dans
l'Église pendant plus de deux ou trois siècles. Nous en
entendons rarement parler quand, après la période
fatale où Constantin se donna le nom de chrétien, et,
s'imaginant avec vanité promouvoir ainsi la cause chrétienne,
il répandit la richesse, le pouvoir et les honneurs sur les
chrétiens en général, mais en particulier sur le
clergé chrétien. Dès ce moment, ils cessèrent
presque totalement ; on en trouve très peu d'exemples. La
cause de ceci n'était pas, comme on l'a supposé, qu'il
n'y avait plus de raison d'en avoir puisque tout le monde était
devenu chrétien. C'est une grave erreur ; pas un
vingtième du inonde n'était chrétienne de nom.
La raison réelle en était que l'amour de beaucoup, de
presque tous les soi-disant chrétiens, s'était
refroidi. Les chrétiens n'avaient pas plus l'esprit du Christ
que les autres païens. Quand le Fils de l'Homme vint sur la
terre pour examiner son Église, il ne put guère trouver
de foi sur la terre. Ceci est la cause réelle pour laquelle il
n'était plus possible de trouver les dons extraordinaires du
Saint-Esprit dans l'Église chrétienne - parce que les
chrétiens étaient redevenus païens et n'avaient
qu'une forme morte. de foi, » - Oeuvres de Wesley, vol. 7,
89:26, 27.
5. Vues
confessionnelles concernant la suite ou le déclin des dons
spirituels. - « Les écrivains protestants
soutiennent que l'âge des miracles se clôtura avec le
quatrième ou le cinquième siècle et qu'après
cela on ne doit pas chercher les dons extraordinaires du
Saint-Esprit. Les écrivains catholiques, d'un autre côté,
maintiennent que le pouvoir d'accomplir des miracles a toujours
existé dans l'Église ; cependant, les
manifestations spirituelles qu'ils décrivent après le
quatrième ou le cinquième siècle sentent
l'invention de la part des prêtres et l'incrédulité
enfantine de la part du peuple -, ou autrement, il s'en faut de
beaucoup pour que ce qui est proclamé miraculeux approche de
la puissance et de la dignité des manifestations spirituelles
que l'Église primitive était habituée à
voir. Les vertus et les prodiges imputés aux os et autres
reliques des saints et des martyrs sont puérils en comparaison
des guérisons par l'onction d'huile et l'imposition des mains,
le don des langues, d'interprétation, de prophétie, de
révélation, le don de chasser les démons au nom
de Jésus-Christ ; pour ne rien dire des dons de la foi,
de la sagesse, de la connaissance, du discernement des esprits, etc.,
communs dans l'Église au temps des apôtres (1 Cor.
12:8-10). Il n'y a rien non plus dans les Écritures, ou dans
la raison, qui amènerait quelqu'un à croire qu'ils
devaient cesser. Pourtant les chrétiens modernes expliquent
l'absence de ces pouvoirs spirituels parmi eux, en prétendant
que les dons extraordinaires du Saint-Esprit devaient seulement
accompagner la proclamation de l'Évangile pendant les quelques
premiers siècles jusqu'à ce que l'Église fût
capable de suivre sa route sans eux et alors ils devaient
disparaître. Il est suffisant de remarquer, à ce sujet,
que c'est purement et simplement de la théorie et que ni les
Écritures ni la raison vraie ne l'autorisent ; et cela
prouve que la religion de Jésus-Christ fut tellement changée
par les hommes qu'elle devint une forme de piété sans
pouvoir. » - B. H. Roberts, dans Outlines of
Ecclesiastical History, deuxième partie, sec. 5:6-8.
6. Les
miracles, aide à la croissance spirituelle. - Orson Pratt,
commentant les paroles de Paul concernant la disparition de certains
dons spirituels (1 Cor. chap. 13) écrit entre autres ce qui
suit : « L'Église dans son état
militant et imparfait, comparé avec son état
triomphant, immortel et parfait, est (dans le onzième verset)
représentée par les deux états très
différents de l'enfance et de l'homme. « Quand
j'étais enfant, dit saint Paul, je parlais comme un enfant, je
comprenais comme un enfant, je pensais comme un enfant ; mais
quand je suis devenu homme j'ai laissé les choses de
l'enfance. » Dans les divers stades d'éducation, de
l'enfance à l'état d'homme, certaines règles,
diagrammes et instruments scientifiques indispensables sont employés
pour l'usage et le bénéfice de l'élève,
afin qu'il puisse acquérir une connaissance correcte des
sciences et se perfectionner dans ses études. Une fois que les
principes sont acquis et que l'étudiant est perfectionné
dans chaque branche de son éducation, il peut se dispenser de
beaucoup de ses cartes, tableaux, sphères, livres, diagrammes,
etc., choses enfantines qui ne sont plus nécessaires ;
elles étaient utiles avant que son éducation ne fût
perfectionnée, pour donner la connaissance désirée,
mais une fois qu'elles ont accompli leurs buts, il n'a plus besoin de
leur aide... il en est de même pour l'Église à
propos des dons spirituels. Tandis qu'elle est dans cet état
d'existence, elle est représentée comme un enfant :
la prophétie, la révélation, les langues et les
autres dons spirituels sont les instruments d'éducation.
L'enfant ou l'Église, ne peut pas plus se perfectionner dans
son éducation sans l'aide des instruments que sont ces dons.
que ne le pourrait le chimiste dans ses recherches s'il était
privé des appareils nécessaires à ses
expériences. De même que le chimiste a besoin de son
laboratoire pour ses expériences aussi longtemps qu'il reste
une vérité à découvrir relative aux
éléments et à la composition de notre globe,
ainsi, de même, l'Église a besoin du grand laboratoire
de connaissances spirituelles- à savoir la révélation
et la prophétie - aussi longtemps qu'elle ne connaîtra
qu'en partie... De même qu'un être humain quand il est
enfant, parle comme un enfant, comprend comme un enfant et pense
comme un enfant, ainsi de même l'Église, dans cet état
d'existence. ne connaît qu'en partie ; mais comme l'enfant
qui, lorsqu'il devient homme, rejette les choses de l'enfance, ainsi
l'Église rejettera les choses de son enfance telles que la
« prophétie en partie », la
« connaissance en partie » et la « vue
en partie » lorsqu'elle deviendra, à l'aide de ces
choses, un homme parfait en Jésus-Christ ;ce qui est fait
en partie sera abandonné ou absorbé dans la plus grande
plénitude de connaissance qui y règne. - Divine
Authenticity of the Book of Mormon, 1:15.
Mais aucun de
ces dons ne cessera aussi longtemps que l'occasion de les employer
existera. Il est clair que c'était là la conviction
d'Orson Pratt, dont nous avons cité les paroles plus haut, si
l'on en croit les paroles suivantes de la même autorité :
« L'affliction des démons, la confusion des
langues, les poisons mortels et les maladies, sont tous des
malédictions qui ont été introduites dans le
monde par la méchanceté de l'homme. Les bénédictions
de l'Évangile sont accordées pour combattre ces
malédictions. Par conséquent, aussi longtemps que ces
malédictions existeront, les signes promis (Marc 16:16-18 ;
D&A 84:65-72) sont nécessaires pour combattre leurs
conséquences mauvaises. Si Jésus n'avait pas voulu que
les bénédictions soient aussi étendues et aussi
illimitées au point de vue temps que les malédictions,
il aurait certainement inclus quelque chose à ce sujet dans
ses paroles. Mais lorsqu'il fait une promesse universelle de certains
pouvoirs, pour permettre à chaque croyant de l'Évangile
dans le monde de vaincre certaines malédictions, léguées
à l'homme de ne pas croire la bénédiction
promise nécessaire, aussi longtemps que les malédictions
abondent parmi les hommes. »
7. Les
manifestations modernes. - Les publications officielles et
auxiliaires de l'Église abondent en exemples de manifestations
miraculeuses à notre époque. De nombreux récits
prouvés avec de nombreux cas pourront se trouver dans ce qui
suit : Divine Authenticity of the Book of Mormon, par Orson
Pratt, chap. 5 ; A New Witness for God, par B. H. Roberts, chap.
18.
Pour un traité
bref de « l'attitude de la science envers les miracles »
voir Jesus the Christ, p. 151 ; note 7 - sommaire d'un article
publié par l'Institut Victoria ou Société
Philosophique de Grande-Bretagne.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Les dons
spirituels caractéristiques de l'Église du Christ
Voici les
miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils
chasseront les démons, etc. - Marc 16:16-18.
Promesse du
Seigneur : Celui qui croira en moi fera aussi les oeuvres que je
fais, et il en fera de plus grandes - Jean 14:12.
Pour ce qui
concerne les dons spirituels... - 1 Cor. 12:1 -11, 27-31 ; voir
aussi 14:1, 12.
Les apôtres
parlaient en d'autres langues, selon que l'esprit leur donnait de
s'exprimer - Actes 2:4-8 ; voir aussi versets 9 à 18.
Car ils les
entendaient parler en langues et glorifier Dieu - Actes 10:4
Lorsque Paul
leur eut imposé les mains, le Saint-Esprit vint sur eux, et
ils parlaient en langues et prophétisaient - Actes 19:6.
À un
autre, le don d'opérer des miracles ; à un autre,
la prophétie à un autre, le discernement des esprits ;
à un autre, la diversité des langues ; à un
autre, l'interprétation des langues - 1 Cor. 12:10 ; voir
aussi versets 28, 30 et 13:1 ; 14:2-28.
Citation de la
prophétie de Joël au sujet des dons de prophétie,
des visions et des songes - Actes 2:16, 17 ; voir aussi Joël
2:28, 29.
Excellence du
don de prophétie - 1 Cor. 14:1-5, 24-39.
Don de vision
et de révélation manifesté à Saul, connu
plus tard sous le nom de Paul, l'apôtre - Actes, chap. 9.
Le Seigneur
dit à Paul, en vision, pendant la nuit :... - Actes 18:9.
La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul, et dit :
prends courage - Actes 23:11 ; voir aussi Actes 27:23, 24.
Communication
de la volonté du Seigneur à Pierre par une vision -
Actes 10:10, 17 ; voir aussi 11:5.
Révélation
de Jésus-Christ à son serviteur Jean - Apo. 1:1.
Ils imposeront
les mains aux malades et les malades seront guéris - Marc
16:18.
Au nom de
Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche –
Actes 3:6.
Saul recouvra
la vue par l'administration d'Ananias – Actes 9:17, 18.
Guérisons
par l'intermédiaire de Paul - Actes 14:9-11 ; 28:8.
Quelqu'un
parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les anciens de
l'Église, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant
d'huile au nom du Seigneur - Jaq. 5:14, 15.
Le Christ
donna à ses disciples le pouvoir de chasser les esprits
impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité -
Matt. 10:1.
Guérison
de Zeezrom repentant par l'intermédiaire d'Alma - Alma -
15:6-12.
Les malades
guéris et les mauvais esprits chassés parmi les
Néphites repentants - 3 Néphi 7:22.
Néphites
malades et affligés amenés au Christ ressuscité,
et guéris - 3 Néphi 17:9, 10.
Le Christ
ressuscité monta au ciel après avoir opéré
beaucoup de guérisons miraculeuses et ressuscité un
homme de parmi les morts - 3 Néphi 26:15.
Timothée
ressuscité des morts par son frère Néphi - 3
Néphi 19:4.
L'ordonnance
de guérison requise par la personne affligée - D&A
24:13, 14.
Manière
d'administrer l'ordonnance de la guérison - D&A 42:44.
Foi requise
pour que se manifeste le pouvoir de guérir - D&A 42:48.
Le don d'avoir
la foi pour être guéri et celui d'avoir la foi pour
guérir - D&A 46:19, 20 ; voir énumération
d'autres dons spirituels dans les versets 8-18 et 21-31.
Afin que vous
ne soyez pas déçus, cherchez ardemment les meilleurs
dons - D&A 46:8.
Le Seigneur a
promis à ses serviteurs, à notre époque, qu'ils
feront beaucoup d’œuvres merveilleuses en son nom - D&A
84:64-73.
Car il y a de
nombreux dons, et à chaque homme est donné un don par
l'Esprit de Dieu - D&A 46:11.
Afin qu'à
certains il soit donné d'avoir tous ces dons, de sorte qu'il y
ait un chef... - D&A 46:29.
Abondance
multipliée par les manifestations de l'Esprit - D&A 70:13.
L'Esprit donne
la lumière à chaque homme qui vient au monde - D&A
84:46.
Par l'Esprit
vos corps tout entiers seront remplis de lumière - D&A
88:66, 67.
Dans les
choses temporelles vous serez égaux... autrement l'abondance
des manifestations de l'Esprit sera arrêtée - D&A
70:14.
Toutes les
administrations spirituelles doivent être faites au nom du
Christ - D&A 46:31.
L'homme ne
peut voir Dieu s'il n'est vivifié par l'Esprit de Dieu - D&A
67:11.
À tous
ceux qui m'ont reçu j'ai donné le pouvoir de faire de
nombreux miracles - D&A 45:8.
Opérer
des miracles est un don de Dieu - D&A 46:21.
Dieu n'a pas
cessé d'être un Dieu de miracles - Mormon 9:15.
Prédiction
d'un jour où l'on dira que les miracles ont cessé -
Mormon 8:26.
Le Seigneur
affirme qu'il montrera des miracles, des signes et des prodiges - D&A
35:8.
CHAPITRE
13 : LA SAINTE BIBLE
ARTICLE 8. -
Nous croyons que la Bible est la parole de Dieu dans la mesure où
elle est traduite correctement...
Comment nous
acceptons la Bible. - L'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours accepte la sainte Bible comme le premier de
ses livres canoniques, le premier des livres qui ont été
proclamés être ses guides écrits en foi et en
doctrine. Dans le respect sacré que les saints des derniers
jours ont pour la Bible, ils ont la même position que les
confessions chrétiennes en général ; mais
là où ils diffèrent d'elles c'est lorsqu'ils
reconnaissent, en outre, certaines autres Écritures comme
authentiques et sacrées, Écritures qui concordent avec
la Bible et servent à supporter et à souligner ses
faits et ses principes doctrinaux.
Les données
historiques et autres sur lesquelles repose la foi chrétienne
actuelle, quant à l'authenticité des écrits
bibliques, sont acceptées sans réserve par les saints
des derniers jours, comme elles le sont par les membres de n'importe
quelle Église, et en interprétation littérale,
il est probable que cette Église excelle.
Néanmoins,
l'Église fait des réserves en cas de traduction
erronée, celle-ci pouvant résulter de l'incapacité
humaine, et même dans cette mesure de précaution, nous
ne sommes pas seuls car les érudits bibliques admettent
généralement la présence d'erreurs de ce genre à
la fois de traduction et de transcription du texte. Les saints des
derniers jours croient que les textes originaux sont la parole de
Dieu à l'homme, et que, pour autant que ces textes ont été
traduits correctement, les traductions en sont considérées
comme d'authenticité égale. La Bible anglaise professe
être une traduction faite par la sagesse de l'homme. ; les
hommes les plus savants ont été enrôlés
pour la préparer et cependant pas une seule version n'a été
publiée sans que des erreurs aient été admises.
Cependant, un chercheur impartial trouvera plus de raisons de
s'étonner du petit nombre d'erreurs qui ont été
commises que du fait qu'on y trouve des erreurs.
Il n'y a pas
et il ne peut y avoir de traduction absolument exacte et sûre
de ces Écritures ou d'autres Écritures à moins
qu'elle ne soit faite grâce au don de traduction, l'un des dons
du Saint-Esprit. Le traducteur doit avoir l'esprit du prophète
s'il veut rendre dans une autre langue, les paroles du prophète ;
et la sagesse humaine seule ne suffit pas pour posséder cet
esprit. Que la Bible soit donc lue avec révérence et un
soin pieux, le lecteur recherchant toujours, par la prière, la
lumière de l'Esprit afin de pouvoir discerner les erreurs des
hommes.
Le nom
« Bible ». - Selon l'usage actuel, le terme
Sainte Bible désigne la collection d'écrits sacrés
connus encore sous le nom d'Écritures Hébraïques,
qui contiennent un récit des relations de Dieu avec la famille
humaine ; récit qui est entièrement limité
- à l'exception du récit des événements
antédiluviens - au Proche-Orient. Le mot Bible, quoique de
nombre singulier, est la forme française d'un pluriel grec,
Biblia, qui signifie littéralement livres. L'emploi de ce mot
remonte probablement au quatrième siècle, époque
à laquelle nous trouvons Chrysostome [1] employant ce
terme pour désigner les livres scripturaux reconnus alors
comme canoniques par les chrétiens grecs. Il faut noter que
l'idée d'une collection de livres prédomine dans tous
les usages anciens du mot Bible ; les Écritures étaient
alors, comme maintenant, composées des écrits de
nombreux auteurs, séparés les uns des autres par de
longues périodes de temps. On peut trouver, dans l'harmonie et
l'unité qui règnent dans toutes ces productions
diverses, une preuve importante de leur authenticité.
Le mot Biblia
fut ainsi doté d'un sens particulier en grec, signifiant les
livres saints, pour distinguer les Écritures sacrées
des autres écrits. Le terme devint bientôt courant en
latin, langue dans laquelle il fut employé, dès le
début, dans son sens particulier. Par l'usage du latin -
peut-être au cours du treizième siècle - le mot
finit par être considéré comme nom singulier
signifiant le livre ; cette déviation du sens pluriel,
invariablement associé au terme dans le grec original, tend à
obscurcir les faits. Il semble peut-être que la dérivation
d'un mot soit de peu d'importance ; cependant, dans ce cas, la
forme originale et l'usage premier du titre maintenant courant de ce
volume sacré présentent un intérêt
instructif, étant donné qu'ils projettent une certaine
lumière sur la compilation du livre dans sa forme actuelle.
Il est évident
que le nom Bible, avec sa signification courante, ne peut pas être
de lui-même un terme biblique ; son emploi pour désigner
les Écritures hébraïques est tout à fait
extérieur à ces Écritures elles-mêmes.
Dans sa première application, qui date des temps
post-apostoliques, il embrassait la plupart sinon tous les livres de
l'Ancien et du Nouveau Testament. Antérieurement à
l'époque du Christ, les livres de l'Ancien Testament n'étaient
pas connus sous un seul nom collectif, mais étaient désignés
par groupe :
(1) le
Pentateuque, ou les cinq livres de la Loi ; (2) les Prophètes ;
et (3) les hagiographes, qui comprennent tous les livres sacrés
non inclus dans les autres groupes. Mais nous pouvons le mieux
considérer les différentes parties de la Bible en
prenant les divisions principales séparément. La Bible
est divisée tout naturellement par le ministère
terrestre de Jésus-Christ ; les écrits des temps
pré-chrétiens prirent le nom d'Ancienne Alliance ;
ceux qui datent de l'époque du Sauveur et des années
qui suivirent immédiatement, prirent le nom de Nouvelle
Alliance [2]. Le terme Testament (du latin « testamentum »,
traduction du grec « diatêkê »,
alliance, ndt) fut de plus en plus employé et les termes
Ancien Testament et Nouveau Testament devinrent communs.
L'ANCIEN
TESTAMENT
Son origine et
son développement. - À l'époque du ministère
de notre Seigneur dans la chair, les Juifs étaient en
possession de certaines Écritures qu'ils considéraient
comme canoniques ou faisant autorité. Il ne peut guère
y avoir de doute quant à l'authenticité de ces
ouvrages, car ils furent fréquemment cités par le
Christ et ses apôtres, qui les appelaient « les
Écritures » [3]. Le Seigneur les mentionne
expressément sous les termes acceptés pour les
classifier : la loi de Moïse, les prophètes et les
Psaumes [4]. Les livres ainsi acceptés par le peuple à
l'époque du Christ sont parfois désignés sous le
nom de « canon juif des Écritures ». Le
terme canon, employé couramment aujourd'hui, suggère
non pas des livres qui sont simplement dignes de foi, authentiques ou
même inspirés, mais les livres qui sont reconnus comme
des guides faisant autorité en foi et en pratique. Le terme a
une dérivation instructive. Son original grec, kanôn,
signifiait règle droite à mesurer et, de là, il
prit le sens de critère de comparaison, loi, épreuve,
s'appliquant aux sujets moraux aussi bien qu'aux objets matériels.
Quant à
la formation du canon juif, ou Ancien Testament, nous lisons que
Moïse en écrivit la première partie, c'est-à-dire
la Loi, et qu'il la confia aux soins des Prêtres ou Lévites,
en leur donnant l'ordre de la conserver dans l'arche de
l'alliance [5] pour être témoin contre Israël
dans ses transgressions. Prévoyant qu'Israël serait un
jour gouverné par un roi, Moïse donna le commandement que
le monarque fit une copie de la Loi pour lui servir de guide [6].
Josué, qui succéda à Moïse dans certaines
des fonctions de conducteur du peuple d'Israël, écrivit
davantage sur les relations de Dieu avec le peuple, et les préceptes
divins ; et, selon toute évidence, il ajouta cet écrit
à la loi telle qu'elle avait été écrite
par Moïse [7]. Trois siècles et demi après
l'époque de Moïse, pendant lesquels la théocratie
fut remplacée par une monarchie, Samuel, le prophète
approuvé du Seigneur, écrivit au sujet de ce
changement, « dans un livre, qu'il déposa devant
l'Éternel » [8]. Ainsi la loi de Moïse
s'augmenta d'écrits ultérieurs faisant aussi autorité.
D'après les écrits d'Ésaïe, nous apprenons
que le peuple avait accès au Livre du Seigneur ; car le
prophète exhorta à le chercher et à le lire [9].
Il est évident, alors, qu'à l'époque d'Ésaïe
le peuple disposait d'une autorité écrite en doctrine
et en pratique.
Près de
quatre siècles plus tard, vers 640-630 av. J.-C., alors que
l'intègre roi Josias occupait le trône de Juda, après
la division d'Israël, Hilkijah, grand-prêtre et père
du prophète Jérémie, découvrit, dans le
temple, « un livre de la loi du Seigneur » [10]
qui fut lu devant les rois [11]. Ensuite, au cours du cinquième
siècle av. J.-C., à l'époque d'Esdras, l'édit
du Cyrus permit au peuple captif de Juda, reste du peuple d'Israël
autrefois uni, de retourner à Jérusalem [12] pour
y rebâtir le temple du Seigneur, selon la loi [13] de Dieu
qui se trouvait alors entre les mains d'Esdras. Nous pouvons en
déduire que la loi écrite était connue alors ;
et c'est à Esdras qu'est généralement attribué
le mérite d'avoir compilé les livres de l'Ancien
Testament tel qu'il pouvait se présenter à son époque ;
il y ajouta ses propres écrits [14]. Il fut probablement
assisté dans ce travail de compilation pair' Néhémie
et les membres de la Grande Synagogue, collège juif composé
de cent vingt savants [15]. Le livre de Néhémie,
qui continue les annales historiques commencées par Esdras,
est supposé avoir été écrit par le
prophète dont il porte le nom et, en partie du moins, du
vivant d'Esdras. Ensuite, un siècle plus tard, Malachie [16]
le dernier de cette lignée de grands prophètes qui
fleurirent avant l'époque du Christ, ajouta ses écrits,
complétant et fermant virtuellement le canon pré-chrétien,
par une promesse prophétique sur le Messie et sur le messager
dont la tâche serait de préparer les voies du Seigneur,
surtout en ce qui concerne les derniers jours, notre époque
actuelle.
Ainsi, il est
évident que l'Ancien Testament se développa par
l'apport des écrits successifs d'auteurs autorisés et
inspirés, de Moïse à Malachie, et que sa
compilation fut un procédé naturel et graduel, chaque
addition étant « déposée devant le
Seigneur », comme le disent les Écritures sacrées,
en compagnie des écrits précédents. Sans aucun
doute les Juifs connaissaient beaucoup d'autres livres qui ne sont
pas inclus dans l'Ancien Testament tel que nous le connaissons à
présent ; nous trouvons d'abondantes allusions à
ces livres dans les Écritures elles-mêmes, allusions qui
prouvent que beaucoup de ces livres extra-canoniques étaient
considérés comme ayant une autorité
considérable' Mais nous étudierons cette question plus
loin à propos des Apocryphes. La canonicité reconnue
des livres de l'Ancien Testament est attestée par les
nombreuses mentions que l'on trouve dans les derniers livres au sujet
des premiers, et par les nombreuses citations de l'Ancien Testament
que l’on trouve dans le Nouveau.
On a relevé
environ deux cent trente citations ou mentions directes, et, en plus
de cela, on y rencontre des centaines d'allusions moins directes.
Le langage de
l’Ancien Testament. - Presque tous les livres de l'Ancien
Testament ont été écrits à l'origine en
hébreu. Des savants affirment avoir trouvé des preuves
que des petites parties des livres d'Esdras et de Daniel ont été
écrites en chaldéen ; mais le fait que l'hébreu
prévaut comme langue des Écritures originales a valu à
l'Ancien Testament l'appellation commune de Canon Juif ou Hébreu.
Du Pentateuque, deux versions ont été reconnues - la
version hébraïque, propre, et la samaritaine [17]
qui fut conservée dans les caractères hébreux
les plus anciens par les Samaritains, qui étaient méprisés
des Juifs.
La version des
Septante et le Peshito. - Nous reconnaissons d'abord la traduction
importante du canon hébreu connue sous le nom de Version des
Septante [18]. C'est une version grecque de l'Ancien Testament,
traduite de l'hébreu sur les instances d'un monarque égyptien,
probablement Ptolémée Philadelphe, vers l'an 286 av.
J.-C. Le nom Version des Septante a été donné,
dit-on, parce que la traduction fut l’œuvre de
soixante-douze anciens, soixante-dix ou septante en chiffres ronds ;
ou, selon d'autres traditions, parce que le travail fut accompli en
soixante-dix ou soixante-douze jours ; ou bien encore, selon
d'autres histoires, parce que la version reçut la sanction du
conseil ecclésiastique juif, le Sanhédrin, qui comprend
soixante-douze membres. Ce qui est certain, c'est que la version des
Septante, parfois désignée par les chiffres romains
LXX, était la version courante parmi les Juifs à
l'époque du ministère terrestre du Christ, et fut citée
par le Sauveur et ses apôtres dans leurs allusions à
l'ancien canon. Elle est considérée comme la plus
authentique des versions anciennes, et elle est en usage de nos jours
parmi les catholiques grecs et les autres Églises orientales.
Il est ainsi évident que depuis environ trois cents ans avant
Jésus-Christ, l'Ancien Testament a été d'usage
courant, à la fois en hébreu et en grec ; et cette
duplication a été un moyen de protection efficace
contre les altérations.
Une autre
compilation, le Peshito, fut faite, selon la tradition, à une
date assez ancienne mais indéterminée et est appelée
« la plus ancienne version syriaque de là Bible ».
Elle contient les livres canoniques de l'Ancien Testament et un grand
nombre de livres du Nouveau Testament, omettant toutefois 2 Pierre, 2
et 3 Jean, Jude et l'Apocalypse. Le Peshito est considéré
par les érudits comme, un ouvrage d'une grande valeur
critique.
La compilation
actuelle reconnaît trente-neuf livres dans l'Ancien Testament ;
ceux-ci furent originellement combinés en vingt-deux livres,
correspondant aux lettres de l'alphabet hébreu. Les
trente-neuf livres, tels qu'ils sont constitués à
présent, peuvent être classés de façon
commode comme suit :
Le Pentateuque
ou les Livres de la Loi : 5
Les Livres
Historiques : 12
Les Livres
Poétiques : 15
Les Livres des
Prophètes : 17
Les livres de
la loi. - Les cinq premiers livres de la Bible portent collectivement
le nom de Pentateuque (pente - cinq, teukhos - volume) et
s'appelaient, parmi les anciens Juifs, la Torah, ou la loi. Moïse
est traditionnellement considéré comme leur auteur [19]
et, par conséquent, « Les Cinq Livres de Moïse »
est une autre appellation communément employée. Ils
donnent l'histoire, aussi brève qu'elle soit, du genre humain
de la création au déluge, et de Noé à
Israël ; ensuite un récit plus détaillé
de la vie des Israélites lors de leur esclavage en Égypte ;
et de là, des quarante années de voyage dans le désert
jusqu'au moment où les Israélites campèrent du
côté le plus éloigné de la Jordanie.
Les livres
historiques, au nombre de douze, comprennent : Josué, les
Juges, Ruth, les deux livres de Samuel, les deux livres des Rois, les
deux livres des Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther.
Ils racontent l'histoire de l'entrée des Israélites
dans la terre promise et du chemin qu'ils parcoururent ensuite à
travers trois périodes distinctes de leur existence de peuple
(1) en tant que nation théocratique, organisée en
tribus unies par les liens de la religion et du sang ; (2) en
tant que monarchie, d'abord royaume uni, ensuite nation divisée
contre elle-même ; (3) en tant que peuple partiellement
conquis dont les vainqueurs devaient restreindre l'indépendance.
Les livres
poétiques, sont au nombre de cinq : Job, les Psaumes, les
Proverbes, l'Ecclésiaste et le Cantique des Cantiques. On les
appelle fréquemment ouvrages doctrinaux ou didactiques et le
terme désignatif grec Hagiographes (hagios - saint et graphe -
écrit) est encore appliqué [20]. Ils proviennent
d'époques très différentes et le fait qu'ils
sont associés dans la Bible est probablement dû au fait
que les Églises juives les ont employés comme règles
à suivre dans leurs dévotions.
Les livres des
prophètes comprennent les ouvrages plus volumineux :
Ésaïe, Jérémie, y compris ses Lamentations,
Ézéchiel et Daniel, communément appelés
les écrits des quatre Grands Prophètes ; et les
douze livres suivants, plus petits -Osée, Joël, Amos,
Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonie, Aggée,
Zacharie, et Malachie, appelés les livres des Petits
Prophètes. Ils donnent la teneur de la parole du Seigneur à
son peuple, de l'encouragement, des avertissements et des reproches,
selon leur condition, avant, pendant et après leur
captivité [21].
Les Apocryphes
comprennent un certain nombre de livres d'authenticité
douteuse, bien qu'ayant été, à certaines
époques, tenus en grande estime. C'est ainsi qu'ils furent
ajoutés à la version des Septante, et, pendant un
certain temps, ils furent acceptés par les Juifs d'Alexandrie.
Cependant, leur origine étant trop douteuse, ils n'ont jamais
été généralement admis. Ils ne sont pas
cités dans le Nouveau Testament. Le qualificatif apocryphe
signifiant caché ou secret, fut appliqué pour la
première fois à ces livres par Jérôme.
L'Église romaine professe les reconnaître comme
Écritures, cette décision ayant été prise
par le Concile de Trente (1546), quoique un certain doute sur
l'authenticité de ces ouvrages semble exister toujours, même
parmi les autorités de l'Église catholique romaine. Le
sixième article de la Liturgie de l'Église anglicane
définit les vues orthodoxes de l'Église quant au but et
à la signification des saintes Écritures ; et,
après avoir spécifié les livres de l'Ancien
Testament qui sont considérés comme canoniques,
poursuit ainsi : « Et les autres livres (comme le dit
Hiérome [Jérôme]), l'Église les lit
en tant qu'exemple pour la vie et instruction pour la conduite ;
mais, cependant, elle ne les applique pas pour établir de
doctrine ; et voici ces livres : Le Troisième Livre
d'Esdras ; Le Quatrième Livre d'Esdras ; Le Livre de
Tobie ; Le Livre de Judith ; Le reste du Livre d'Esther ;
Le Livre de la Sagesse ; Jésus, le Fils de Sirach ;
Baruch le Prophète ; Le Cantique des Trois Enfants ;
L'Histoire de Suzanne ; de Bel et le Dragon ; La Prière
de Manassé ; Le Premier Livre des Machabées ;
Le Second Livre des Machabées ».
LE NOUVEAU
TESTAMENT
Son origine et
son authenticité. - Depuis la dernière partie du
quatrième siècle de notre ère, il ne s'est guère
élevé de question importante au sujet de l'authenticité
des livres du Nouveau Testament, tel qu'il est constitué à
présent. Pendant des siècles, le Nouveau Testament a
été accepté comme canon des Écritures par
ceux qui professent la foi chrétienne [22]. On trouve
couramment, au quatrième siècle, des listes des livres
du Nouveau Testament tels que nous les possédons maintenant ;
nous pouvons mentionner, parmi ces listes, les catalogues d'Athanase,
d'Épiphane, de Jérôme, de Rufin, d'Augustin
d'Hippone, et la liste publiée par le troisième Concile
de Carthage. À ces catalogues on peut en ajouter quatre autres
qui diffèrent des précédents en ce qu'ils
omettent l'Apocalypse de Jean dans trois cas, et l'épître
aux Hébreux dans un.
Cette
abondance de preuves au sujet de la constitution du Nouveau Testament
au quatrième siècle est un résultat des
persécutions anti-chrétiennes de cette époque.
Au début du siècle en question, les mesures
d'oppression de Dioclétien, empereur de Rome, étaient
dirigées non seulement contre les chrétiens
individuellement et collectivement, mais aussi contre leurs écrits
sacrés, que le monarque fanatique essaya de détruire [23].
Certaines mesures de clémence étaient prévues à
l'intention de ceux qui livraient les livres saints confiés à
leur garde ; et pas mal de gens saisirent cette occasion de
sauver leur vie. Lorsque les rigueurs de la persécution se
relâchèrent, les Églises essayèrent de
juger ceux de leurs membres qui avaient faibli dans leur fidélité
à la foi, en livrant les Écritures, et tous furent
frappés d'anathème pour trahison.
Étant
donné qu'un grand nombre de livres ainsi livrés sous
menace de mort n'étaient pas, à cette époque,
acceptés généralement comme sacrés, ce
devint une question de première importance de décider
que les livres au juste étaient reconnus à ce point
sacrés que leur abandon ferait d'un homme un traître [24].
C'est de là que nous trouvons Eusèbe répartissant
les livres de la période messianique et apostolique en deux
classes : (1) ceux dont la canonicité était
reconnue ; les évangiles, les épîtres de
Paul, les Actes, 1 Jean, 1 Pierre et probablement l'Apocalypse ;
(2) ceux dont l'authenticité était discutée :
les épîtres de Jacques, 2 Pierre, 2 et 3 Jean, et Jude.
À ces deux catégories il en ajouta une troisième
comprenant les livres qui étaient reconnus comme faux [25].
La liste
publiée par Athanase, qui date approximativement du milieu du
quatrième siècle, donne la constitution du Nouveau
Testament, tel que nous le possédons maintenant ; et, à
cette époque, tout doute sur l'exactitude de l'énumération
semble avoir été écarté ; et nous
trouvons le Nouveau Testament, accepté communément par
les chrétiens de Rome, d'Égypte, d'Afrique, de Syrie,
d'Asie Mineure et de la Gaule. Le témoignage d'Origène,
qui écrivit au troisième siècle, et celui de
Tertullien, qui vécut au deuxième furent examinés
et prononcés concluants, par les auteurs qui vinrent après,
en faveur de la canonicité des évangiles et des écrits
apostoliques. Chaque livre fut jugé d'après ses propres
mérites, et tous furent déclarés, par
consentement commun, faisant autorité et obligatoires dans les
églises.
S'il faut
remonter plus haut, nous pouvons noter le témoignage d'Irénée,
connu dans l'histoire ecclésiastique comme Evêque de
Lyon ; il vécut dans la seconde moitié du deuxième
siècle et fut, dit-on, disciple de Polycarpe, qui fut
personnellement associé avec Jean le Révélateur.
Ses écrits volumineux affirment l'authenticité de la
plupart des livres du Nouveau Testament et déterminent les
auteurs de ces livres tels qu'ils sont admis à présent.
À ces témoignages peuvent être ajoutés
ceux des saints de Gaule, qui écrivirent à leurs
compagnons de souffrance en Asie, citant à profusion les
évangiles, les épîtres et l'Apocalypse [26]
les déclarations de Méliton, évêque de
Sardes, qui fit un voyage dans l'Est pour déterminer quels
étaient les livres canoniques, particulièrement de
l'Ancien Testament [27] a et les attestations solennelles de
Justin Martyr, qui embrassa le christianisme après l'avoir
étudié sérieusement et savamment et qui subit la
mort pour ses convictions. En plus des témoignages individuels
nous avons ceux des conciles ecclésiastiques et des collèges
officiels par lesquels les questions d'authenticité furent
jugées et tranchées. À cet égard, on peut
mentionner le Concile de Nicée, en 325 ap. J.-C. ; le
Concile de Laodicée, en 363 ap. J.-C. ; le Concile
d'Hippone, en 393 ap. J.-C. ; les troisième et sixième
Conciles de Carthage, en 397 et en 419 ap. J.-C.
Depuis cette
dernière date, aucune dispute au sujet de l'authenticité
du Nouveau Testament n'a réclamé beaucoup d'attention.
Il est maintenant trop tard et la distance qui nous sépare de
son origine est trop grande pour qu'il soit sage de remettre la
question sur le tapis. Le Nouveau Testament doit être accepté
pour ce qu'il affirme être ; et bien que beaucoup de
parties précieuses en aient peut-être été
supprimées ou perdues, tandis que certaines corruptions ont pu
se glisser dans les textes et des erreurs s'introduire par
inadvertance, suite à l'incapacité des traducteurs,
dans l'ensemble, le volume doit être accepté comme
authentique et digne de foi, et comme partie essentielle des saintes
Écritures [28].
Classification
du Nouveau Testament. - Le Nouveau Testament comprend vingt-sept
livres, classés commodément comme suit :
Historiques :
5
Didactiques :
21
Prophétiques :
1
Les livres
historiques comprennent les quatre évangiles et les Actes des
Apôtres. Les auteurs de ces ouvrages sont appelés
évangélistes et sont Matthieu, Marc, Luc et Jean ;
c'est à Luc que sont attribués les Actes des Apôtres.
Les livres
didactiques comprennent les épîtres ; et celles-ci
peuvent être rangées en trois groupes : (1) Les
épîtres de Paul comprenant (a) ses lettres doctrinales
adressées aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, aux
Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, aux
Thessaloniciens et aux Hébreux ; (b) ses communications
pastorales à Timothée, à Tite et à
Philémon ; (2) Les épîtres générales
de Jacques, Pierre, Jean et Jude.
Les ouvrages
prophétiques, qui consistent en la révélation de
Jean connue sous le nom d'Apocalypse.
LA BIBLE DANS
L'ENSEMBLE
Premières
versions de la Bible. - De nombreuses versions de l'Ancien Testament
et des Testaments combinés ont paru à différentes
époques. Nous avons déjà noté le texte
hébreu et le double samaritain du Pentateuque, et la version
grecque des Septante avec une mention sur le Peshito. Des révisions
et des traductions modifiées rivalisèrent avec la
version des Septante aux premiers siècles de l'ère
chrétienne ; Théodose, Aquila et Symmaque
publièrent chacun une nouvelle version. Une des premières
traductions latines fut la Version Italique, probablement préparée
au cours du deuxième siècle ; cette version fut,
plus tard, corrigée et amendée, et reçut le nom
de Vulgate, que l'Église catholique romaine considère
encore aujourd'hui comme la version authentique. Cette version
comprend l'Ancien et le Nouveau Testament.
Versions
modernes de la Bible. - Jean des Vignes fut le premier à
traduire une partie des saintes Écritures, les épîtres
et les évangiles, en langue française. La première
version française protestante du Nouveau et de l'Ancien
Testament fut publiée par Olivétan, avec l'aide de Jean
Calvin, à Neuchâtel, Suisse, en 1535, et à Genève
en 1540. Une autre édition de cette bible parut en 1588 et fut
appelée Bible de Genève parce qu'elle avait été
revue par le Collège des Docteurs de Genève. David
Martin publia en 1707, à Amsterdam, une révision de
cette bible, édition qui fut revue et corrigée dans la
suite par l'évêque Luscombe. D'autre part, Pierre de
Vaux fit publier, à Lyon, vers 1160, une version du Nouveau
Testament en langue populaire.
Quant aux
versions françaises catholiques, nous citerons celle de
Lemaistre de Sacy, du dix-septième siècle, celle de
Glaire et la version moderne de Crampon.
En 1611, fut
publiée la version anglaise autorisée, ou traduction du
roi Jacques ; c'était une nouvelle traduction de l'Ancien
et du Nouveau Testament, faite d'après les textes hébreux
et grecs, par quarante-sept savants, sur l'ordre du roi Jacques 1er,
d'Angleterre. Cette version remplaça toutes les versions
précédentes et est restée, jusqu'à
présent, en dépit des défauts nombreux et graves
qu'elle contient, la version la plus populaire et la plus couramment
employée par les Protestants dans les pays de langue anglaise.
En 1885, une Version Revisée fut publiée ;
-cependant celle-ci n'a pas encore été acceptée
généralement.
Authenticité
de la Bible. - Aussi intéressantes et instructives que
puissent être ces données historiques et littéraires
sur les Écritures hébraïques, l'examen de
celles-ci est subordonné à celui de l'authenticité
des livres. Car puisque, en commun avec le reste du monde chrétien,
nous les avons acceptés comme la parole de Dieu, il convient
particulièrement que nous examinions l'authenticité des
écrits sur lesquels notre foi se base dans une si grande
mesure. Toutes les preuves présentées par la Bible
elle-même, tels sa langue, les détails historiques et la
cohérence de son contenu, s'unissent pour confirmer la
prétention de la Bible que les différents livres ont
bien été écrits par les auteurs auxquels ils
sont attribués. Dans une multitude de cas, la comparaison est
aisée entre le récit de la Bible et l'histoire
séculière, surtout en ce qui concerne les biographies
et les généalogies ; et, dans de tels cas, il a
été découvert que les deux concordaient
généralement [29]. Nous trouvons une autre preuve
dans l'individualité dont fait preuve chaque écrivain,
ce qui a pour résultat une diversité bien marquée
de styles ; tandis que l'unité qui règne dans
l'ensemble de l'ouvrage proclame l'opération d'une influence
directrice à travers tous les âges du développement
du livre ; et celle-ci ne peut être rien moins que le
pouvoir d'inspiration, qui influença tous ceux qui furent
acceptés comme instruments de la volonté divine pour
préparer ce livre des livres. La tradition, l'histoire,
l'analyse littéraire, et par-dessus tout cela, l'épreuve
de la recherche par la prière et de l'étude tournée
vers la découverte de la vérité, s'unissent pour
prouver l'authenticité de ce volume d'Écritures et pour
montrer la voie, définie dans ses pages, qui ramène les
hommes dans la Présence éternelle.
Témoignage
du Livre de Mormon concernant la Bible. - Les saints des derniers
jours acceptent le Livre de Mormon comme volume d'Écritures
sacrées qui, de même que la Bible, contient la parole de
Dieu. Dans le chapitre suivant, le Livre de Mormon sera l'objet de
notre attention particulière ; mais il peut être
utile de mentionner ici les preuves collatérales fournies par
cet ouvrage en faveur de l'authenticité des Écritures
juives ; et de l'intégrité générale
de ces dernières dans leur forme actuelle. Selon le Livre de
Mormon, le prophète Léhi et sa famille, en compagnie de
quelques autres personnes, quittèrent Jérusalem, sur
l'ordre de Dieu, en 600 av. J.-C., au cours de la première
année du règne de Sédécias. Avant de
quitter leur pays natal, les voyageurs se procurèrent
certaines annales, gravées sur des plaques d'airain. Parmi ces
écrits, se trouvaient une histoire des Juifs et certaines
Écritures considérées à l'époque
comme authentiques.
Léhi
examina les annales : « Et il vit qu'elles
contenaient les cinq livres de Moïse, qui donnaient l'histoire
de la création du monde, et aussi d'Adam et d'Eve, qui furent
nos premiers parents ; et aussi une histoire des Juifs depuis le
début jusqu'au commencement du règne de Sédécias,
roi de Juda ; et aussi les prophéties des saints
prophètes, depuis le début jusqu'au commencement du
règne de Sédécias ; et aussi, beaucoup de
prophéties qui ont été dites de la bouche de
Jérémie » [30]Cette allusion directe au
Pentateuque et à certains prophètes juifs est une
preuve externe précieuse de l'authenticité de ces
parties des annales bibliques.
Néphi,
fils de Léhi, apprit dans une vision de l'avenir, les desseins
de Dieu concernant la famille humaine et vit qu'un livre de grande
valeur, contenant la paroles de Dieu et les alliances du Seigneur
avec Israël, parviendrait des Juifs aux Gentils [31]. Nous
apprenons, plus loin, que la compagnie de Léhi, qui, comme
nous le verrons, fut conduite à travers les eaux sur le
continent occidental, où elle s'établit et devint, par
la suite, un peuple nombreux et puissant, avait l'habitude d'étudier
les Écritures gravées sur les plaques d'airain ;
et, de plus, leurs écrivains en incorporèrent de
longues citations dans leurs propres annales grandissantes [32].
Voilà pour le témoignage du Livre de Mormon sur
l'authenticité de l'Ancien Testament ou du moins de ces
parties du canon juif qui étaient complètes lorsque la
petite colonie d'émigrants de Léhi quitta Jérusalem,
pendant le ministère du prophète Jérémie.
Mais, en
outre, cette voix de l'Ouest n'est pas muette au sujet des Écritures
du Nouveau Testament. Dans des visions prophétiques, de
nombreux prophètes néphites virent et ensuite prédirent
le ministère du Christ au méridien des temps, et
écrivirent des prédictions concernant les événements
principaux de la vie et de la mort du Sauveur, le tout avec une
fidélité et des détails frappants. Ce témoignage
est rapporté de Néphi [33] de Benjamin [34]
qui était à la fois prophète et roi,
d'Abinadi [35], de Samuel, le Lamanite converti [36] et
d'autres. En plus de ces prophéties et de beaucoup d'autres
concernant la mission de Jésus-Christ, qui concordent toutes
avec le récit de leur accomplissement rapporté par le
Nouveau Testament, nous trouvons dans le Livre de Mormon, le récit
de la mission du Sauveur ressuscité parmi les Néphites,
au cours de laquelle il établit son Église parmi eux,
selon le modèle que nous trouvons dans le Nouveau Testament ;
et, de plus, il leur donna ses instructions en employant des paroles
presque identiques à celles de ses enseignements parmi les
Juifs, en Orient [37].
[1] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[2] Voir 1
Cor. 11:25 ; comparer Jér. 31:31-33.
[3] Jean
5:39 ; Actes 17:11.
[4] Voir Luc
24:24.
[5] Voir Deut.
31:9, 24-26.
[6] Voir Deut.
17:18.
[7] Voir Josué
24:26
[8] Sam.
10:25.
[9] Voir Es.
34:16.
[10] 2 Chron.
34:14, 15 ; voir aussi Deut. 31:26.
[11] Voir 2
Rois 22:8-10.
[12] Voir
Esdras 1:1-3.
[13] Voir
Esdras 7:12-14.
[14] Voir le
Livre d'Esdras.
[15] Cette
information historique est donnée dans certains ouvrages
apocryphes ; voir Esdras.
[16] Mal.,
chaps., 3, 4.
[17] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[18] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[19] Voir
Esdras 6:18 ; 7:6: Néhémie 8:1 ; Jean 7:10.
[20] Comme il
a été dit, on entend généralement par
« Hagiographes » ou écrits sacrés,
les cinq ouvrages poétiques de l'Ancien Testament. Certaines
autorités étendent la liste pour lui faire inclure tous
les livres, mentionnés dans le Talmud comme hagiographes, à
savoir : les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des
Cantiques, les Lamentations et Daniel.
[21] Voir note
4, à la fin du chapitre. Pour les écrits mentionnés
dans la Bible mais ne s'y trouvant pas, voir note 8, à la fin
du chapitre.
[22] Voir
notes 5 et 6, à la, fin du chapitre.
[23] Voir The
Great Apostasy, du même auteur, p. 73.
[24] Voir
Hisforic Evidence of the Origin... of the Books of the New Testaent
12, par Tregelles.
[25] Voir
Eusèbe Ecclesiastical History 3:25.
[26] Voir
Eusèbe, livre 4.
[27] Eusèbe
4:26.
[28] Comparez
Jean 5:39.
[29] Voir note
7, à la fin du chapitre.
[30] 1 Néphi
5:10-13.
[31] 1 Néphi
13:21-23.
[32] Voir 1
Néphi chaps. 20-21 ; 2 Néphi chaps. 7, 8 ;
12-24.
[33] Voir 1
Néphi 10 4, 5 ; chaps. 11-14 ; 2 Néphi
25:26 ; 26:24.
[34] Mosiah,
chap. 3 ; 4:3.
[35] Mosiah,
chaps. 13-16.
[36] Hélaman
14:12.
[37] Voir 3
Néphi, chaps. 9-26 ; comparer, pour les références
du Nouveau Testament, avec Matt. chaps. 5-7, etc. ; et pour les
mentions de l'Ancien Testament, avec Es., chap. 54 ; Mal.,
chaps. 3, 4.
NOTES DU
CHAPITRE 13
1. Jean
Chrysostome, un des « Pères Chrétiens »
grecs, vécut pendant la seconde moitié du quatrième
siècle ; il fut patriarche de Constantinople, mais fut
déposé et exilé quelque temps avant sa mort qui
eut lieu en 407. Son emploi du terme biblia pour désigner le
canon scriptural est parmi les premières applications que l'on
ait trouvées jusqu'à présent. Il conseilla à
son peuple de profiter de la richesse des ouvrages inspirés,
de cette façon : « Écoutez, j'exhorte
tous ceux qui sont encore dans la vie séculière
d'acheter les biblia, les remèdes de l'âme. »
À propos des chrétiens juifs, il dit : « Ils
ont les biblia, mais nous avons les trésors des biblia, ils
ont les lettres, mais nous avons les lettres et l'interprétation. »
Quant aux
erreurs de traduction ou fautes dues à d'autres causes,
Bengel, théologien luthérien allemand, qui mourut en
1752, est cité comme ayant écrit : « Mangez
le pain de l'Écriture en simplicité, comme vous l'avez,
et ne soyez pas troublés si vous trouviez de-ci de-là
un grain de sable que la meule du moulin aurait laisser passer. Si
les saintes Écritures, qui ont été si souvent
compilées, étaient absolument sans variation, ce serait
un si grand miracle que la foi en elles ne serait plus de la foi. »
2. La copie
samaritaine du Pentateuque. - Dans sa précieuse série
de discours sur des sujets bibliques, David McKenzie présenta
ce qui suit avec référence aux écrits de Horne :
« Neuf cent soixante-dix ans avant Jésus-Christ, la
nation d'Israël se divisa en deux royaumes ; tous deux
gardèrent le même livre de la loi. La rivalité
empêcha l'un et l'autre d'altérer la loi ou d'y ajouter.
Après qu'Israël fut emmené en Assyrie, d'autres
nations occupèrent la Samarie. Celles-ci reçurent le
Pentateuque (2 Rois 17:26-28). La langue était hébraïque
ou phénicienne, alors que la copie juive fut changée en
chaldéen ; la corruption ou l'altération furent
ainsi rendues impraticables ; cependant, les textes restent
presque identiques. »
3. Versions de
la Bible ou de parties de la Bible. – La Version des Septante -
« Des opinions variées ont été émises
pour expliquer son appellation de Version des Septante ;
certains disent que Ptolémée Philadelphe demanda au
Grand-Prêtre Eléazar une copie des Écritures
hébraïques, et six savants juifs de chaque tribu
(soixante-douze au total), compétents pour les traduire en
grec ; ceux-ci furent enfermés dans l'île de Pharos
et en soixante-douze jours, ils achevèrent leur tâche ;
le libraire principal du roi, Démétrius Phalère,
la transcrivit telle qu'ils la dictèrent, mais ceci est
actuellement considéré comme une fable. D'autres disent
que ces mêmes interprètes, ayant été
enfermés dans des cellules séparées, écrivirent
chacun une traduction et elles coïncidèrent si
extraordinairement, autant en mots qu'en sentiments que l'évidence
de leur inspiration par le Saint-Esprit fut ainsi démontrée ;
cette opinion a aussi été rejetée comme trop
extravagante. Il est possible que soixante-douze écrivains
aient été employés pour la traduction ;
mais il est plus probable qu'elle acquit le nom de Version des
Septante parce qu'elle reçut l'approbation du Sanhédrin
juif qui comprenait soixante-douze personnes. Certains affirment
qu'elle a été exécutée à
différentes époques ; et Horne dit qu'il est plus
que probable que cette version fut faite pendant le règne de
Ptolémée Lagus et de son fils Philadelphe, vers 285 ou
286 avant Jésus-Christ. »
La Vulgate :
« version très ancienne de la Bible, fut traduite
de la Version des Septante en latin, mais par qui et quand, cela est
inconnu. Elle était d'un usage général au temps
de Jérôme et était appelée la Version
Latine ou Italique. Vers la fin du quatrième siècle
Jérôme commença une nouvelle version du texte
hébreu en latin, qu'il compléta graduellement. À
la fin, elle reçut l'approbation du Pape Grégoire 1er .
et est employée depuis le septième siècle. La
Vulgate actuelle, déclarée authentique par le Concile
de Trente au seizième siècle, est l'ancienne version
italique, révisée et améliorée par les
corrections de Jérôme et d'autres, et est la seule
permise par l'Église de Rome. »
La Version
Autorisée. « Certaines objections s'étant
élevées contre la Bible des Évêques à
la conférence de Hampton Court, en 1603, le roi Jacques 1er
ordonna de faire une nouvelle traduction. –Quarante-sept
personnes, éminentes par leur piété et leurs
connaissances bibliques, furent choisies à cette fin ;
elles furent divisées en six comités, deux pour siéger
à Oxford, deux à Cambridge et deux à
Westminster ; et chaque comité se vit confier une
certaine partie des Écritures. Ils commencèrent leur
tâche en 1607, et le tout fut terminé et imprimé
en 1611. Cette version est appelée La Version Anglaise
Autorisée et est maintenant celle qui est en usage. »
- Tiré de Analysis of Scripture History de Pinnock, p. 3, 5
(6e éd.)
4. Les Livres
prophétiques de l'Ancien Testament sont arrangés avec
peu ou pas du tout de considération pour l'ordre
chronologique, l'étendue des choses contenues plaçant
les plus grandes oeuvres les premières. L'arrangement
chronologique serait probablement : Jonas, Joël, Amos,
Osée, Ésaïe, Michee, Nahum, Sophonie, tous
prophétisèrent avant la captivité ; ensuite
viennent Jérémie, Habakuk, Ézéchiel et
Daniel qui écrivirent pendant la captivité, puis Aggée,
Zacharie et Malachie, après le retour des Juifs de captivité.
5. Copies
manuscrites du Nouveau Testament. - Trois manuscrits des écrits
du Nouveau Testament existant maintenant sont considérés
comme authentiques. Ils sont connus sous le nom de Manuscrit du
Vatican (maintenant à Rome), l'Alexandrin (maintenant à
Londres), et le Sinaïtique (placé dans la bibliothèque
de Saint-Pétersbourg). Le dernier nommé, le Sinaïtique,
est considéré comme la plus ancienne copie existante du
Nouveau Testament. Le manuscrit fut découvert en 1859 dans les
archives d'un monastère du mont Sinaï, d'où son
nom. Il fut découvert par Tischendorf et était dans la
bibliothèque impériale à Saint-Pétersbourg,
maintenant Léningrad, en Russie.
6. Concernant
l'authenticité de quelques parties du Nouveau Testament. - En
réponse à des objections élevées par des
critiques sur la véracité ou l'authenticité de
certains livres du Nouveau Testament, le groupe de témoignages
suivant peut être pris en considération. Les points sont
présentés ici tels qu'ils ont été réunis
par David McKenzie, et tels qu'il s'en sert dans ses discours sur la
Bible :
LES QUATRE
ÉVANGILES
1. Matthieu.
Papias, évêque d'Hiérapolis, fut un auditeur de
l'apôtre Jean. À propos de l'évangile de saint
Matthieu, Eusèbe cite les paroles suivantes de lui :
« Matthieu composa les Oracles dans la. langue hébraïque
et chacun les interprétait comme il pouvait. »
(Eusèbe, Histoire Ecclésiastique 3, 39)
2. Marc.
Papias dit aussi des écrits de Marc : « Marc,
étant devenu l'interprète de Pierre, écrivit
exactement tout ce dont il se rappela, sans cependant rapporter dans
l'ordre ce qui avait été dit ou fait par le Christ. Car
il n'entendit pas le Seigneur, ni ne le suivit, mais, plus tard,
assista Pierre qui adapta ses instructions aux besoins de ses
auditeurs, mais n'avait aucun dessein de donner un récit suivi
des oracles (ou discours) du Seigneur. » - Traductions de
l'évêque Lighfoot dans Conteniporary Review, août
1875.
3. Luc. Les
preuves internes montrent que l'évangile de Luc et les Actes
des Apôtres furent composés par le même auteur.
Saint Paul dit de Luc qu'il est médecin et le Docteur Hobart,
en 1882, publia, à Londres, un traité sur The Medical
Language of Saint Luke, et fait ressortir le fréquent emploi
de termes médicaux dans les écrits de Luc qui imprègne
tout le troisième évangile et les Actes des Apôtres.
Même M. Renan fait une admission semblable. Il dit : « Une
chose qui est hors de doute, c'est que les Actes ont eu le même
auteur que le troisième évangile et sont une
continuation de cet évangile. Point n'est besoin de s'arrêter
à prouver cette proposition, qui n'a jamais été
sérieusement contestée. Les préfaces qui sont en
tête des deux écrits, la dédicace de l'un et de
l'autre à Théophile, la parfaite ressemblance du style
et des idées fournissent à cet égard
d'abondantes démonstrations. » « Une
deuxième proposition, c'est que l'auteur des Actes est un
disciple de Paul, qui l'a accompagné dans une partie
considérable de ses voyages. » -- Ernest Renan,
dans Les Apôtres ; voir la préface.
4. Jean.
Irénée, évêque de Lyon vers 177 ap. J.-C.,
élève de Polycarpe qui fut martyrisé en 155 ou
156, relate, dans une lettre à un condisciple, ses souvenirs
de ce qu'il a entendu Polycarpe dire au sujet de ses relations avec
Jean et avec le reste de ceux qui ont vu le Seigneur et au sujet du
Seigneur, de ses miracles et de ses enseignements. Il aurait écrit
tout ceci en accord avec les Écritures (Eusèbe,
Histoire Ecclésiastique 5:20). Il est évident par le
texte qu'Irénée voulait dire par les « Écritures »
Matthieu, Marc, Luc, Jean. En outre, il proclame que « non
seulement quatre évangiles uniquement ont été
transmis depuis le commencement, mais que dans la nature des choses,
il ne pouvait y avoir plus ou moins de quatre évangiles. Il y
a quatre régions dans le monde et quatre vents principaux, et
pour cela, l'Église, destinée à avoir les mêmes
limites que le monde, doit être supportée par quatre
évangiles comme quatre piliers - Contemporary Review, août
1876, p. 413 [L'analogie forcée assumée par Irénée
entre les quatre évangiles et les quatre vents, etc., est,
bien entendu, sans fondement et son emploi paraît absurde ;
néanmoins le fait qu'il le note fournit une preuve que les
quatre évangiles étaient acceptés à son
époque -J. E. T].
LES ÉPITRES
DE PAUL
Les extraits
suivants du témoignage des critiques du Tübingen sur
quatre des épîtres de Paul sont instructifs.
De Wette dit,
dans son introduction aux Livres du Nouveau Testament (123 a) :
« Les lettres de Paul portent la marque de son génie
puissant. L'authenticité des plus importantes d'entre elles
est au-dessus de toute contradiction ; elles forment le noyau
solide du livre du Nouveau Testament. »
Baur dit dans
son Apôtre Paul (1:8) : « Non seulement aucune
suspicion concernant l'authenticité de ces épîtres
ne s'est élevée, mais elles portent si
incontestablement le sceau de l'originalité de Paul, qu'on ne
peut comprendre pour quelle raison les critiques. purent élever
la moindre objection contre elles. »
Weizsaecker
écrit (Apost. Zeitalter, 1866, p. 190) : « Les
lettres aux Galates et aux Corinthiens sont, sans aucun doute, de la
main de l'apôtre ; de sa main aussi vint incontestablement
l'épître aux Romains. »
Holtzmann dit
(Einleit. N. T., p. 224) : « Ces quatre épîtres
sont les homologoumènes de Paul (livres universellement
reconnus) dans l'acceptation moderne du mot. Nous pouvons réaliser,
eu égard à elles, la preuve d'authenticité
entreprise par Paley contre les libres penseurs de son temps. »
M. Renan, dans
Les Évangiles (p. 40-41), s'exprime ainsi : « Les
épîtres de Paul ont un avantage inégalé
dans cette histoire, c'est leur absolue authenticité. »
Renan dit des épîtres aux Corinthiens, aux Galates et
aux Romains qu'elles sont « indiscutables et
indiscutées », et ajoute : « Les
critiques les plus sévères, tels que Christian Baur,
les acceptent sans objection. »
7. Preuves
archéologiques qui confirment la Bible. - Le professeur A. H.
Sayce, M. A., résume ainsi son traité approfondi sur le
témoignage des anciens monuments : « Les
objections critiques à la véracité de l'Ancien
Testament, que, l'on tirait jadis de l'armurerie des écrivains
grecs et latins, ne peuvent plus jamais être émises ;
elles ont été discutées et rejetées une
fois pour toutes ; les réponses à ces objections
sont venues des papyrus, de l'argile et des pierres, des tombeaux de
l'ancienne Égypte, des tertres de Babylone et des palais en
ruines des rois assyriens. »
8. Écritures
manquantes. - Ceux qui s'opposent à la doctrine de la
révélation continue entre Dieu et son Église,
sous prétexte que la Bible est une collection complète
d'Écritures sacrées et que toute prétendue
révélation qui ne s'y trouve pas doit par conséquent
être fausse, peuvent profitablement prendre note des nombreux
livres qui ne sont pas compris dans la Bible et qui y sont cependant
mentionnés, généralement de façon à
ne laisser aucun doute quant au fait qu'ils furent autrefois
considérés comme authentiques. Parmi ces Écritures
extra-bibliques, les suivantes peuvent être nommées ;
quelques-unes existent de nos jours et sont classées parmi les
apocryphes, mais la plupart sont inconnues. Nous citerons le Livre de
l'Alliance (Ex. 24:7) ; le Livre des Guerres de l'Éternel
(Nom. 21:14) ; le Livre du Juste (Jos. 10:13) ; le Livre
des Statuts (l Sam. 10:25) ; le Livre d'Énoch (Jude 14) ;
le Livre des Actes de Salomon (l Rois 11:14) ; le Livre de
Nathan le prophète et celui de Gad, le prophète (1
Chron. 29:29) ; le Livre de d'Achija de Silo et les révélations
de Jéedo le prophète (3 Chron. 9:29) ; le Livre de
Schemaeja (2 Chron. 12:15) ; les mémoires du prophète
Iddo (2 Chron. 13:22) ; les mémoires de Jéhu (2
Chron. 20:34) ; les Actes d'Ozias par Ésaïe le fils
d'Amots (2 Chron. 26:22) ; le Livre de Hozai (2 Chron. 33:19)
une épître manquante de Paul aux Corinthiens (1 Cor.
5:9) ; une épître manquante aux Éphésiens
(Eph. 3:3) ; l'épître manquante aux Colossiens,
écrite de Laodicée (Col. 4:16) ; une épître
manquante de Jude (Jude 3) ; une déclaration de foi
mentionnée par Luc (1:1).
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Les
Écritures saintes
Vous êtes
dans l'erreur, parce que vous ne comprenez pas les Écritures,
ni la puissance de Dieu - Matt. 22:29.
Vous sondez
les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie
éternelle - Jean 5:39 ; voir aussi verset 46.
Abraham
répondit : Ils ont Moïse et les prophètes -
Luc 16:29.
Exemples du
Christ citant les Écritures - Matt. 4:4 ; Marc 12:10 ;
Luc 24:27.
L'Écriture
sainte donnée par le Saint-Esprit - Actes 1:16.
Toute Écriture
est inspirée de Dieu et utile pour enseigner - 2 Tim. 3:16.
Ce n'est -pas
par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été
apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que
les hommes ont parlé de la part de Dieu - 2 Pi. 1:21.
Les Écritures
'témoignent du Christ - Jean 5:39 ; Actes 10:43 18:28 ;
1 Cor. 15:3.
Que par la
patience et par la consolation que donnent les Écritures nous
possédions l'espérance - Rom. 15:4.
Manifesté
maintenant par les écrits des prophètes - Rom. 16:26.
Car ils ne
connaissaient pas encore que, selon les Écritures, Jésus
devait ressusciter des morts - Jean 20:9.
Mais ces
choses ont été écrites afin que vous croyiez que
Jésus est le Christ - Jean 20:3 1.
Écritures
mentionnées et citées par les apôtres - Actes
chaps. 2 et 3 ; 8:32 ; 17:2 ; voir aussi 18:24 ;
28:23.
Aucune
prophétie de l'Écriture ne peut être un objet
d'interprétation particulière - 2 Pi. 1:20.
Les saintes
lettres qui peuvent te rendre sage à salut par la foi 2 Tim.
3:15.
Que signifie
ce passage de l'Écriture où il est dit que Dieu plaça
des chérubins ? - Alma 12:21.
Car ainsi
disent les Écritures : Choisissez aujourd'hui - Alma
30:8.
Néphi
lit au peuple des extraits du livre de Moïse et du livre
d'Ésaïe, et fait une application de toutes les Écritures
à leurs conditions - 1 Néphi 19:23.
Car mon âme
met toute sa joie dans les saintes Écritures, et mon cœur
les médite - 2 Néphi 4. 15.
Ce peuple ne
comprend pas les Écritures, car il cherche à s'excuser
- Jacob 2 23.
Après
je lui dis Crois-tu aux saintes Écritures ? - Jacob 7:10.
Alma confondit
Zeezrom en lui exposant les Écritures - Alma, chap. 12.
Voici, les
Écritures sont devant vous. Si vous voulez en fausser le sens,
ce sera pour votre propre destruction - Alma 13:20.
Vous vous
trompez grandement, et vous devriez sonder les Écritures -
Alma 33:2.
Mais ils
s'égaraient en cela, faute de n'avoir pas compris les
Écritures - 3 Néphi 1:24.
Lorsque Jésus
eut expliqué toutes ces Écritures aux Néphites -
3 Néphi 23:6 ; voir aussi verset 14.
N'a-t-il pas
lu les Écritures qui disent : Il vous faut prendre le nom
du Christ ? - 3 Néphi 27:5.
Écritures
gravées sur les plaques d'airain apportées de Jérusalem
- 2 Néphi 4:15.
La Bible
mentionnée dans une révélation divine à
Néphi : Ils auront une Bible et elle sortira de la bouche
des Juifs - 2 Néphi 29:3-6.
D'autres
Écritures doivent paraître - 2 Néphi 29:7-14.
Parce que vous
avez une Bible, vous ne devez point supposer qu'elle contient toutes
mes paroles - 2 Néphi 29:10.
Partie des
annales bibliques trouvées sur les plaques d'airain apportées
de Jérusalem - 1 Néphi 5:10-13.
Anciennes
annales qui contiennent ces parties de mon Écriture dont mon
Esprit a parlé - D&A 8:1.
Tout ce qu'ils
diront selon l'inspiration du Saint-Esprit sera Écriture - D&A
68:4.
Sous
l'influence de Satan, les gens déforment les Écritures
et ne les comprennent pas - D&A 10. 63.
Exhortation,
dans les derniers jours, à étudier les Écritures
- D&A 11:22.
Prouvant au
monde que les saintes Écritures sont vraies - D&A 20:11.
Principes de
l'Évangile contenus dans la Bible et le Livre de Mormon - D&A
42:12.
Écritures
données pour instruire ; et le pouvoir du Saint-Esprit
vivifie toutes choses - D&A 33:16.
Saintes
Écritures citées par l'Ange Moroni à Joseph
Smith - PGP, Joseph Smith, Histoire.
Un livre de
souvenir fut tenu dans la langue d'Adam - Moïse 6. 5. Écrit
selon le modèle donné par le doigt de Dieu - verset 46.
CHAPITRE
14 : LE LIVRE DE MORMON
ARTICLE 8. -
...Nous croyons aussi que le Livre de Mormon est la parole de Dieu.
DESCRIPTION ET
ORIGINE
Qu'est-ce que
le Livre de Mormon ? - Le Livre de Mormon est un écrit
divinement inspiré composé par les prophètes des
anciens peuples qui habitèrent le continent américain
des siècles avant et après le temps du Christ ;
annales qui ont été traduites au cours de cette
génération par le don de Dieu et sur son ordre. Le
traducteur autorisé et inspiré de ces Écritures
sacrées, par l'intermédiaire duquel elles ont été
données au monde en langue moderne, est Joseph Smith, dont
nous avons mentionné le premier contact avec ces plaques dans
notre premier chapitre. Comme nous l'avons déjà dit, au
cours de la nuit du 21 au 22 septembre 1823, Joseph Smith reçut,
en réponse à sa prière fervente, la visite d'un
personnage ressuscité [1] qui se présenta sous le
nom de Moroni. Des révélations ultérieures lui
apprirent que ce dernier était l'ultime représentant
d'une longue lignée de prophètes dont les écrits
traduits constituent le Livre de Mormon ; c'est par lui que les
anciennes annales avaient été clôturées ;
c'est par lui que les plaques gravées avaient été
déposées en terre ; et c'est par son ministère
qu'elles furent remises entre les mains du prophète et voyant
des derniers jours, dont l’œuvre de traduction se trouve
devant nous.
Lors de sa
première visite à Joseph Smith, Moroni lui parla de
l'existence des annales, qui dit-il, étaient gravées
sur des plaques d'or, enfouies, à ce moment-là, sur le
versant d'une colline proche de la maison de Joseph. Cette colline,
appelée Cumorah par un groupe des 'peuples anciens et Ramah
par un autre groupe, est située près de Palmyra, dans
l'État de New-York. L'endroit précis où les
plaques reposaient fut montré à Joseph en vision ;
et il n'éprouva aucune difficulté à le trouver
le lendemain de la visite dont nous venons de parler. Voici comment
Joseph Smith a rapporté les paroles de Moroni au sujet des
plaques : « Il dit qu'il existait un livre, gravé
sur des plaques d'or, donnant l'histoire des anciens habitants de
l'Amérique et la source dont ils étaient issus. Il dit
aussi que la plénitude de l'Évangile éternel y
était contenue, telle qu'elle avait été donnée
par le Seigneur à ces anciens habitants ; en outre, que
deux pierres contenues dans des arcs d'argent - et ces pierres fixées
à un pectoral, constituaient ce qu'on appelle l'urim et
thummim étaient déposées avec les plaques ;
que la possession et l'emploi de ces pierres étaient ce qui
faisait les « voyants » dans les temps anciens
et que Dieu les avait préparées pour la traduction du
livre » [2].
Joseph trouva
une grande pierre à l'endroit indiqué sur la colline de
Cumorah ; sous la pierre se trouvait une boîte, également
de pierre ; il en souleva le couvercle au moyen d'un levier ;
il vit alors à l'intérieur de la boîte, les
plaques et le pectoral avec l'urim et thummim décrits par
l'ange. Alors qu'il était sur le point d'enlever le contenu de
la boîte, Moroni lui apparut une fois de plus et lui défendit
d'emporter les choses sacrées à ce moment-là,
disant que quatre années devraient se passer avant qu'elles ne
fussent remises à sa garde personnelle, et que, entre-temps,
Joseph serait dans l'obligation de visiter l'endroit une fois par an.
C'est ce que le jeune révélateur fit, et il reçut
lors de chaque visite des instructions complémentaires au
sujet des annales et des buts de Dieu à leur égard. Le
22 septembre 1827, Joseph reçut de l'ange Moroni les plaques
et l'urim et thummim, avec le pectoral. Il reçut le
commandement de les garder avec le plus grand soin et il lui fut
promis que s'il faisait de son mieux pour les protéger, ils
resteraient inviolés entre ses mains et qu'à la fin du
travail de traduction, Moroni viendrait lui rendre visite de nouveau
pour recevoir les plaques.
La raison
justifiant l'avertissement qui fut donné à Joseph de
prendre soin des plaques et des autres objets, se manifesta bientôt,
car au cours de son bref trajet de retour chez lui, avec les reliques
sacrées, il fut attaqué ; mais grâce à
l'aide divine, il fut à même de résister à
ses assaillants et arriva finalement chez lui sain et sauf avec les
plaques et les autres objets. Cette attaque ne fut que le
commencement d'un véritable siège de persécutions,
qui ne cessèrent jamais de le harceler aussi longtemps que les
plaques restèrent sous sa garde. La nouvelle qu'il possédait
les plaques se répandit bientôt ; et de nombreuses
tentatives, la plupart accompagnées de violences, furent
faites pour les lui arracher des mains. Mais elles furent protégées ;
et, lentement, en dépit de beaucoup d'obstacles dus aux
persécutions de la part des méchants et à sa
pauvreté, qui l'obligeait à travailler et ne lui
laissait que peu de loisirs pour accomplir la tâche qui lui
avait été confiée, Joseph travailla à la
traduction ; et, en 1830, le Livre de Mormon fut publié
pour la première fois au monde.
La page de
titre du Livre de Mormon. - Notre meilleure réponse à
la question : « Qu'est-ce que le Livre de Mormon » ?
se trouve à la page de titre du volume. Nous y lisons :
LE LIVRE DE
MORMON, Récit écrit sur plaques DE LA MAIN DE MORMON
d’après les Plaques de Néphi.
Ce livre est
donc un abrégé des annales du peuple de Néphi et
aussi des Lamanites - Écrit à l'intention des
Lamanites, qui sont un reste de la maison d'Israël, et aussi à
l'intention des Juifs et des Gentils - Écrit par commandement
et aussi par l'esprit de prophétie et de révélation
- Écrit scellé et caché dans le Seigneur afin
qu'il ne soit pas détruit - Pour reparaître par le don
et le pouvoir de Dieu, pour être interprété -
Scellé de la main de Moroni et caché dans le Seigneur
pour reparaître, en temps voulu, par le ministère des
Gentils - L'interprétation de ce livre par le don de Dieu.
Il comprend
aussi un abrégé tiré du livre d'Éther,
qui contient les annales du peuple de Jared, lequel fut dispersé
à l'époque où le Seigneur confondit la langue
des hommes, alors que ceux-ci bâtissaient une tour pour
atteindre le ciel. Le but de ce livre est de montrer au reste de la
maison d'Israël les grandes choses que le Seigneur a faites en
faveur de. ses pères et de lui faire connaître les
alliances du Seigneur, et de lui faire savoir qu'il n'est pas rejeté
à tout jamais ; et aussi de convaincre les Juifs et les
Gentils que JÉSUS est le CHRIST, le DIEU ÉTERNEL, qui
se manifeste à toutes les nations - Et maintenant, s'il
contient des fautes, ce sont celles des hommes ; c'est pourquoi
ne condamnez pas les choses de Dieu, afin que vous soyez trouvés
sans tache devant le siège du jugement du Christ.
Cette
combinaison de titre et de préface est une traduction de la
dernière page des plaques et fut, très probablement,
écrite par Moroni, qui, comme nous l'avons déjà
dit, scella et cacha jadis les annales [3].
Divisions
principales du livre. - La page de titre nous apprend que, dans le
Livre de Mormon, nous nous trouvons en présence de l'histoire
de deux nations qui furent florissantes en Amérique et
descendaient de petites colonies amenées du continent oriental
par les directives divines. Pour plus de commodité, nous
appellerons ces deux nations les Néphites et les Jarédites.
La nation
néphite fut la seconde dans le temps et, sous le rapport de
l'ampleur des annales, la plus importante. Les ancêtres de ce
peuple furent emmenés de Jérusalem, vers l'an 600 av.
J.-C., par Léhi, prophète juif de la tribu de Manassé.
Sa famille immédiate, à l'époque de leur départ
de Jérusalem, comprenait sa femme Sariah, et leurs fils Laman,
Lémuel, Sam et Néphi ; à un stade ultérieur
de leur histoire des filles sont mentionnées, mais on ne nous
dit pas s'il y en eut parmi elles qui naquirent avant l'exode de la
famille. Outre sa propre maison, la colonie de Léhi comprenait
Zoram et Ismaël, ce dernier étant un Israélite de
la tribu d'Éphraïm [4]. Ismaël et sa famille se
joignirent au groupe de Léhi dans le désert et ses
descendants furent comptés avec la nation dont nous parlons.
Il apparaît que le groupe voyagea plus ou moins vers le
sud-est, en restant à proximité du rivage de la mer
Rouge ; ensuite, changeant leur orientation vers l'est, ils
traversèrent la péninsule arabique et là, sur
les rives de la mer d'Oman, construisirent un navire, qu'ils
chargèrent de provisions et dans lequel ils s'en remirent à
la providence divine sur les flots. On croit que leur navigation les
emmena vers l'est, à travers l'océan Indien, puis à
travers le Pacifique jusqu'à la côte occidentale de
l'Amérique, OÙ ils débarquèrent vers 590
av. J.-C. Le lieu de débarquement n'est pas décrit dans
le livre lui-même avec des détails suffisants pour
permettre des conclusions définitives à ce sujet.
Le peuple
s'établit sur ce qui était pour lui la terre promise ;
de ' nombreux enfants naquirent et, après quelques
générations, le pays fut occupé par une
postérité nombreuse. Après la mort de Léhi,
le peuple se divisa, une partie reconnaissant, comme chef, Néphi,
qui avait été dûment désigné à
l'office de prophète, tandis que l'autre partie proclamait
Laman, le fils aîné de Léhi, comme son chef. Dès
lors, les deux groupes de ce peuple maintenant divisé prirent
respectivement le nom de Néphites et de Lamanites. Par
intervalles, ils observaient entre eux un semblant de relations
amicales ; mais, généralement, ils furent ennemis,
les Lamanites manifestant une * hostilité et une haine
implacables envers leurs frères Néphites. Les Néphites
se développèrent dans les arts de la civilisation,
bâtirent de grandes villes et des royaumes prospères.
Cependant, ils tombaient souvent en transgression et le Seigneur les
châtiait en permettant à leurs ennemis héréditaires
de les vaincre. On croit traditionnellement qu'ils se répandirent
vers le nord pour occuper un territoire considérable en
Amérique Centrale et s'étendirent ensuite vers l'est et
vers le nord sur une partie de ce qui est maintenant les États-Unis
d'Amérique. Les Lamanites, tout en croissant en nombre,
subirent la malédiction du courroux divin ; ils devinrent
sombres de peau et enténébrés d'esprit,
oublièrent le Dieu de leurs pères, menèrent une
vie nomade sauvage et dégénérèrent pour
en arriver à l'état déchu dans lequel les
Indiens d'Amérique - leurs descendants en ligne directe -
furent trouvés par ceux qui redécouvrirent le continent
occidental beaucoup plus tard. Les luttes finales entre Néphites
et Lamanites eurent lieu dans le voisinage de la colline de Cumorah,
dans Ce qui est maintenant l’État de New-York et
aboutirent à la destruction des Néphites en tant que
nation, vers l'an 400 ap. J.-C. Le dernier représentant
néphite fut Moroni qui, errant de lieu en lieu pour sauver sa
vie, s'attendant chaque jour à être tué par les
Lamanites victorieux, écrivit les dernières pages du
Livre de Mormon, et cacha les annales dans la colline de Cumorah.
C'est ce même Moroni qui, ressuscité, remit les annales
entre les mains de Joseph Smith à notre époque.
La nation
jarédite. - Des deux nations dont l'histoire constitue le
Livre de Mormon, la première, dans l'ordre chronologique, est
le peuple de Jared, qui suivit son chef depuis la tour de Babel à
l'époque de la confusion des langues. Son histoire fut écrite
sur vingt-quatre plaques d'or par Éther, lé dernier de
ses prophètes qui, prévoyant la destruction de son
peuple à cause de ses iniquités, cacha les annales
historiques. Celles-ci furent trouvées, par après, vers
122 av. J.-C., par une expédition envoyée par le roi
Limhi, un souverain néphite. Les annales gravées sur
ces plaques furent abrégées, dans la suite, par Moroni
et ce dernier annexa ensuite le récit condensé aux
annales du Livre de Mormon ; il apparaît dans la
traduction moderne sous, le nom de Livre d'Éther.
Le premier et
principal prophète des Jarédites n'est pas mentionné
par son nom dans les annales telles qu'elles nous ont été
transmises ; il est connu seulement sous le nom de frère
de Jared. Au sujet de son peuple, nous apprenons que, au milieu de la
confusion de Babel, Jared et son frère importunèrent le
Seigneur pour qu'il leur épargnât, à eux, à
leurs parents et à leurs amis la dislocation imminente. Leur
prière fut entendue et le Seigneur les conduisit avec un
groupe important de personnes qui, comme eux, étaient libres
de la corruption de l'idolâtrie, loin de chez eux, promettant
de les guider dans un pays de choix, supérieur à tous
les autres pays. Leur itinéraire n'est pas donné avec
exactitude, nous apprenons seulement qu'ils atteignirent l'océan
et qu'ils y construisirent huit navires appelés barques, dans
lesquels ils s'engagèrent sur les eaux. Ces navires étaient
petits et sombres à l'intérieur ; mais le Seigneur
rendit certaines pierres lumineuses et celles-ci donnèrent de
la lumière aux voyageurs emprisonnés. Après une
navigation de trois cent quarante-quatre jours, la colonie débarqua
sur les rivages de l'Amérique.
Ils y
devinrent une nation florissante ; mais cédant, avec le
temps, à des dissensions internes, ils se divisèrent en
factions, qui se firent la guerre entre elles jusqu'à leur
destruction totale. Cette destruction, qui eut lieu près de la
colline de Ramah, appelée plus tard Cumorah par les Néphites,
eut probablement lieu à l'époque du débarquement
de Léhi, vers 590 av. J.-C. Le dernier représentant de
cette race infortunée fut Coriantumr, le roi, au sujet duquel
Éther avait prophétisé qu'il survivrait à
tous ses sujets et qu'il vivrait pour voir un autre peuple posséder
le pays. Cette prédiction fut accomplie lorsque le roi, dont
le peuple avait été exterminé, arriva, lors
d'une de ses courses errantes et solitaires, dans une région
occupée par le peuple de Mulek, que nous devons mentionner ici
comme la troisième ancienne colonie d'émigrants venus
du continent oriental.
Mulek était
le fils de Sédécias, roi de Juda, encore bébé
à l'époque de la mort violente de ses frères et
des cruelles tortures subies par son père sur l'ordre du roi
de Babylone [5]. Onze ans après le départ de Léhi
de Jérusalem, une autre colonie quitta la ville ; parmi
les membres de cette colonie se trouvait Mulek. La colonie prit son
nom, probablement à cause de ses droits de chef reconnus, en
vertu de son lignage. Le Livre de Mormon ne nous donne que peu de
renseignements au sujet de Mulek et de son peuple. Nous apprenons,
cependant, que la colonie fut amenée, à travers les
eaux ' à un point situé probablement sur la côte
de la partie septentrionale du continent américain. Les
descendants de ces colons furent découverts par les Néphites
sous Mosiah ; ils étaient devenus nombreux, mais, n'ayant
point eu d'Écritures pour les guider, ils étaient
tombés dans les ténèbres spirituelles. Ils se
joignirent aux Néphites, et leur histoire fusionne avec celle
de cette plus grande nation [6]. Les Néphites donnèrent
à une partie de l'Amérique du Nord le nom de Pays de
Mulek.
LES PLAQUES
ANCIENNES ET LA TRADUCTION
Les plaques du
Livre de Mormon, remises à Joseph Smith par l'ange Moroni,
étaient, selon la description qu'en fit le prophète des
derniers jours et autant qu'il pouvait s'en rendre compte, en or, de
dimensions uniformes ayant chacune environ dix-sept centimètres
de large et vingt centimètres de long, et étant un peu
moins épaisses qu'une feuille ordinaire de fer-blanc. Elles
étaient attachées ensemble par trois anneaux qui
perçaient les plaques près d'un de leurs bords.
Ensemble elles formaient un livre de près de quinze
centimètres d'épaisseur, mais tout n'a pas été
traduit, une partie ayant été scellée. Les
plaques étaient couvertes, des deux côtés, de
petits caractères gravés, dont ceux qui les examinèrent
dirent qu'ils étaient d'un ouvrage curieux, ayant l'apparence
d'être d'origine ancienne..
Trois groupes
de plaques sont mentionnés sur la page de titre du Livre de
Mormon :
1. Les plaques
de Néphi, qui, comme nous le verrons, étaient de deux
sortes : a) les grandes plaques, et b) les petites plaques.
2. Les plaques
de Mormon, contenant un abrégé des plaques de Néphi,
avec des additions apportées par Mormon et son fils Moroni.
3. Les plaques
d'Éther, contenant l'histoire des Jarédites.
On peut
ajouter à celles-ci un autre groupe de plaques, mentionnées
dans le Livre de Mormon et sous le rapport du temps, les plus
anciennes de toutes :
4. Les plaques
d'airain de Laban, apportées de Jérusalem par le peuple
de Léhi, contenant les Écritures et les généalogies
de Juifs, dont beaucoup d'extraits figurent dans les annales
néphites.
Nous devons
maintenant examiner, de façon plus spécifique, les
plaques de Néphi et l'abrégé qu'en fit Mormon.
Les Plaques de
Néphi sont ainsi appelées parce qu'elles furent
préparées par Néphi, le fils de Léhi, qui
fut le premier à y écrire. Ces plaques étaient
de deux sortes [7] que l'on peut désigner du nom de
grandes plaques et de petites plaques. Néphi commença
sa tâche de chroniqueur en gravant sur ses plaques un récit
historique de son peuple depuis le départ de son père
de Jérusalem. Ce récit comprend l'histoire de leurs
migrations, de leur prospérité et de leur détresse,
du règne de leurs rois et des guerres et des contentions du
peuple ; ces annales avaient la nature d'une histoire séculière.
Ces plaques
furent transmises d'un historien à l'autre au cours de toutes
les générations du peuple néphite et c'est ainsi
que lorsque Mormon les abrégea, les annales couvraient une
période d'environ mille ans, depuis 600 av. J.-C., date de
l'exode de Léhi de Jérusalem. Bien que ces plaques
portent le nom du premier auteur, l'œuvre séparée
de chaque historien porte, en général, le nom de
celui-ci, de telle sorte que ces annales sont composées de
plusieurs livres distincts.
Sur l'ordre du
Seigneur, Néphi fit d'autres plaques, sur lesquelles il
rapporta particulièrement ce qui peut être appelé,
au sens large, l'histoire ecclésiastique de son peuple, ne
mentionnant, des événements autres que religieux, que
ceux qui étaient nécessaires et propres à
assurer l'ordre et la suite de la narration. « J'ai reçu
du Seigneur, dit Néphi, le commandement de faire ces plaques
dans le but spécial d'y graver l'histoire du ministère
de mon peuple » [8]. Le but de cette histoire était
inconnu de Néphi ; c'était assez pour lui que le
Seigneur réclamât ce travail. Mais nous allons voir que
c'était dans un but sage.
L'abrégé
de Mormon. - Avec le temps, les annales accumulées arrivèrent
dans les mains de Mormon [9] qui entreprit de faire un abrégé
de ces ouvrages volumineux sur des plaques faites de ses mains [10].
Par ce procédé, fut composé un document plus
concis et d'un style, d'une langue et d'un traitement plus proches de
l'uniformité que ce n'aurait pu être le cas avec les
écrits variés d'auteurs aussi nombreux que ceux qui
avaient donné leurs apports à la grande histoire
pendant les nombreux siècles de sa croissance. Mormon
reconnaît l'inspiration de Dieu qui le poussa à
entreprendre cette grande tâche et en rend témoignage [11].
En préparant cette histoire plus courte, Mormon conserva la
division des annales en livres selon l'arrangement des textes
originaux ; et c'est ainsi que, bien que le langage puisse être
celui de Mormon -excepté dans le cas de citations extraites de
plaques de Néphi, qui sont très nombreuses - nous
trouvons les Livres de Néphi, le Livre d'Alma, le Livre
d'Hélaman, etc., la première personne du singulier
étant généralement conservée dans la
forme du discours.
Lorsque
Mormon, au cours de son travail d'abrègement des volumineuses
annales, arriva au temps du règne du roi Benjamin, il fut
profondément impressionné par le récit gravé
sur les petites plaques de Néphi - l'histoire des relations de
Dieu avec le peuple pendant la période d'environ quatre
siècles qui s'étend de l'époque où Léhi
partit de Jérusalem, jusqu'à l'époque du roi
Benjamin. Mormon avait un grand respect pour ces annales qui
comprenaient tant de prophéties au sujet de la mission du
Sauveur. Il n'essaya pas de transcrire ces plaques, mais il inclut
les originaux dans son propre abrégé des grandes
plaques, faisant des deux un seul livre. Les annales compilées
par Mormon contenaient donc un double exposé sur les
descendants de Léhi pour les quatre cents premières
années de leur histoire - la brève histoire séculière
condensée des grandes plaques et le texte complet des petites
plaques. Mormon déclare, dans une langue solennelle, et avec
une insistance dont les événements futurs devaient
montrer toute la signification, la sagesse cachée du dessein
dans lequel le Seigneur fit faire ce double « Et je le
fais dans un sage dessein, car j'y suis poussé par
l'inspiration de l'Esprit du Seigneur qui est en moi. Cependant, je
ne sais pas toutes choses ; mais le Seigneur connaît
toutes les choses à venir ; c'est pourquoi il me pousse à
faire selon sa volonté » [12].
Le dessein du
Seigneur dans la préparation et la conservation des petites
plaques, dont Mormon et Néphi témoignent [13] est
rendu clair par certains événements qui accompagnèrent
la traduction des annales par Joseph Smith. Lorsque le prophète
eût préparé la traduction de la première
partie des écrits de Mormon, le manuscrit échappa à
sa garde suite aux sollicitations iniques de Martin Harris dont il se
considérait le débiteur pour l'aide matérielle
qu'il recevait pendant qu'il consacrait son temps à l’œuvre.
Ce manuscrit cent seize pages en tout, ne fut jamais rendu à
Joseph mais, par les machinations ténébreuses des
puissances malignes, il tomba entre les mains d'ennemis, qui
conçurent sur-le-champ un plan pervers pour ridiculiser et
faire avorter les desseins de Dieu. Ce plan consistait en ce que les
conspirateurs attendraient jusqu'à ce que Joseph eût
retraduit la section qui manquait, et alors, le manuscrit volé,
qui, entre-temps, aurait été modifié de façon
à faire exprimer aux mots le contraire du vrai livre, serait
publié pour prouver que le prophète était
incapable de traduire les mêmes passages deux fois de la même
façon. Mais la sagesse du Seigneur s'interposa et réduisit
à néant ces ténébreux desseins.
Ayant châtié
le prophète en le privant, pendant un certain temps, de son
don de traduction et aussi de la garde des annales sacrées,
parce qu'il avait commis la faute de permettre que les écrits
passent en des mains inautorisées, le Seigneur fit
généreusement rentrer son serviteur repentant dans sa
faveur, lui révéla les desseins de ses ennemis [14]
et lui montra, en même temps, comment ces machinations
perverses seraient déjouées. Joseph reçut
l'ordre de ne pas essayer de retraduire cette partie de l'abrégé
de Mormon, dont la première traduction avait été
volée ; mais de traduire, au lieu de cela, l'histoire
relative à la même période, des plaques de Néphi
-le groupe de petites plaques que Mormon avait incorporé à
ses propres écrits. La traduction ainsi faite fut publiée
comme celle des annales de Néphi et non comme le texte de
Mormon, et il n'y eut pas de seconde traduction des parties qui
avaient fourni le texte du manuscrit volé.
La Traduction
du Livre de Mormon fut effectuée par le pouvoir de Dieu
manifesté dans l'octroi du don de révélation. Le
livre déclare ne pas relever de la sagesse ni de la science de
l'homme ; son traducteur n'était pas versé en
langues ; ses capacités étaient d'un ordre
différent et plus efficace. Avec les plaques, Joseph Smith
reçut de l'ange d'autres trésors sacrés,
comprenant un pectoral, auquel étaient attachés l'urim
et thummim [15] appelés Interprètes par les
Néphites ; et c'est grâce à l'emploi de ces
instruments qu'il fut à même de traduire les anciennes
annales en anglais moderne. Les détails du travail de
traduction n'ont pas été rapportés, à
part que le traducteur examinait les caractères gravés
au moyen des instruments sacrés et dictait ensuite au
secrétaire les phrases anglaises.
Joseph
commença son travail avec les plaques en copiant patiemment un
certain nombre de caractères, ajoutant sa traduction à
certaines des pages ainsi préparées. Le premier
assistant du prophète dans l’œuvre, Martin Harris,
obtint la permission d'emporter certaines de ces transcriptions dans
le but de les soumettre à l'examen d'érudits en langues
anciennes. Il plaça certaines de ces feuilles sous les yeux du
professeur Charles Anthon, du Collège de Columbia, qui, après
examen, certifia que les caractères appartenaient, en général,
à l'ancien égyptien, et que les traductions qui les
accompagnaient paraissaient être correctes. Apprenant comment
ces anciennes annales étaient parvenues entre les mains de
Joseph, le professeur Anthon demanda à M. Harris de lui
apporter le livre original afin de l'examiner, déclarant qu'il
désirait entreprendre la traduction du livre. Apprenant alors
qu'une partie du livre était scellée [16]
remarqua : « Je ne puis lire un livre scellé »,
accomplissant ainsi, à son insu, la prophétie d'Ésaïe
concernant la parution du volume : « Toute la
révélation est pour vous comme les mots d'un livre
cacheté que l'on donne à un homme qui sait lire, en
disant : Lis donc cela ! et qui répond : Je ne
puis, car il est cacheté » [17]. Un autre
linguiste, un certain docteur Mitchell, de New-York, ayant examiné
les caractères, rendit à leur sujet un témoignage
qui, dans tous ses points importants, correspond à celui du
professeur Anthon.
Disposition du
Livre de Mormon. - Le Livre de Mormon comprend quinze parties
séparées, qui, à une seule exception près,
sont appelées livres et portent les noms de leurs auteurs
principaux. Parmi ces livres, les six premiers, à savoir
Premier et Deuxième Néphi, Jacob, Énos, Jarom et
Omni, sont des traductions littérales des parties
correspondantes des petites plaques de Néphi. La majeure
partie du volume du livre, de Mosiah à Mormon, chapitre 7
inclusivement, est la traduction de l'abrégé que fit
Mormon des grandes plaques de Néphi. Entre les livres d'Omni
et de Mosiah, nous trouvons les « Paroles de Mormon »,
qui relient le récit de Néphi gravé sur les
petites plaques à l'abrégé des grandes plaques,
fait par Mormon pour les périodes suivantes.
Les Paroles de
Mormon peuvent être considérées comme une brève
explication des parties précédentes de l’œuvre
et une préface aux parties suivantes. La dernière
partie du Livre de Mormon, depuis le commencement du chapitre 8 de
Mormon jusqu'à la fin du volume, est dans la langue de Moroni,
fils de Mormon, qui se met d'abord en devoir de terminer le récit
de son père, et ajoute ensuite l'abrégé d'un
groupe de plaques qui contenaient l'histoire des Jarédites ;
ceci est représenté par le livre d'Éther.
À
l'époque où Moroni écrivit, il restait seul - le
seul représentant survivant de son peuple en dehors de ceux
qui s'étaient identifiés en grand nombre aux Lamanites.
La dernière des guerres fratricides entre Néphites et
Lamanites s'était terminée par l'annihilation des
premiers. Moroni supposait que son abrégé du livre
d'Éther serait sa dernière oeuvre littérale
mais, se voyant miraculeusement protégé à la fin
de cette entreprise, il ajouta la partie que nous connaissons sous le
nom de Livre de Moroni, contenant la description des procédures
d'ordination, de baptême et d'administration de la Sainte-Cène,
et le texte de certaines paroles et de certains écrits de son
père Mormon.
L'authenticité
du Livre de Mormon ressortira de l'examen impartial des circonstances
qui ont accompagné sa parution. Les théories
fantaisistes au sujet de son origine, avancées par ses ennemis
remplis de préjugés, sont en général trop
invraisemblables et, dans la plupart des cas, trop puériles
pour mériter sérieuse considération. Les
suppositions que le Livre de Mormon est l'ouvrage d'un seul auteur ou
d'hommes travaillant en collaboration secrète, une oeuvre de
fiction ou, d'une manière quelconque, une composition moderne,
ces suppositions se réfutent elles-mêmes [17]. Le
caractère sacré des plaques interdisait de les exposer
pour satisfaire la curiosité des hommes ; néanmoins,
un certain nombre de témoins honorables les examinèrent
et ces hommes ont rendu au monde leur témoignage solennel des
faits. En juin 1829, les prophéties concernant les témoins,
par le témoignage desquels la parole de Dieu exposée
dans le Livre de Mormon, devait être établie [18],
virent leur accomplissement dans une manifestation de la puissance
divine, qui démontra l'authenticité des annales à
trois hommes, dont les affirmations accompagnent tous les exemplaires
du livre.
LE TÉMOIGNAGE
DE TROIS TÉMOINS
Qu'il soit
connu de toutes les nations, tribus, langues et peuples à qui
cette œuvre parviendra que nous avons vu, par la grâce de
Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ, les
plaques contenant ces annales, qui sont les annales du peuple de
Néphi, et aussi des Lamanites, leurs frères, et aussi
du peuple de Jared, venu de la tour dont il a été
parlé. Et nous savons aussi qu'elles ont été
traduites par le don et le pouvoir de Dieu, car sa voix nous l'a
déclaré ; c'est pourquoi nous savons avec
certitude que l'œuvre est vraie. Et nous témoignons
aussi avoir vu les caractères qui sont gravés sur les
plaques ; et ils nous ont été montrés par
le pouvoir de Dieu et non de l'homme. Et nous déclarons, en
toute sincérité, qu'un ange de Dieu est venu du ciel et
qu'il a apporté et placé les plaques sous nos yeux, que
nous avons contemplé et vu les plaques, ainsi que les
caractères qui y étaient gravés ; et nous
savons que c'est par la grâce de Dieu le Père et de
notre Seigneur Jésus-Christ que nous avons vu ces choses et
que nous témoignons que ces choses sont vraies. Et c'est
merveilleux à nos yeux. Néanmoins, la voix du Seigneur
nous a commandé d'en rendre témoignage ; c'est
pourquoi, voulant obéir aux commandements de Dieu, nous
rendons témoignage de ces choses. Et nous savons que si nous
sommes fidèles dans le Christ, nous laverons nos vêtements
du sang de tous les hommes et que nous serons trouvés sans
tache devant le siège du jugement du Christ, et demeurerons
éternellement avec lui dans les cieux. Et que l'honneur
revienne au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, qui sont un
seul Dieu. Amen.
OLIVER
COWDERY, DAVID WHITMER, MARTIN HARRIS.
Ce témoignage
ne fut jamais révoqué ni même modifié par
aucun des témoins dont les noms figurent au bas de ce qui
précède [19] bien que tous se soient séparés
de l'Église, et aient nourri des sentiments voisins de la
haine contre Joseph Smith. Jusqu'à la dernière minute
de leur vie, ils maintinrent la même déclaration
solennelle de la visitation angélique et du témoignage
qui avait été implanté dans leur cœur. Peu
après que ces trois hommes eussent vu les plaques, huit autres
reçurent la permission de voir et de manipuler les anciennes
annales ; et en cela aussi la prophétie fut accomplie en
ce qu'il fut déclaré autrefois qu'en plus des trois,
Dieu envoie davantage de témoins » [20] dont
le témoignage serait ajouté à celui des trois.
Joseph Smith montra les plaques aux huit hommes dont les noms sont
apposés au bas du certificat suivant, probablement en juillet
1829.
LE TÉMOIGNAGE
DE HUIT TÉMOINS
Qu'il soit
connu de toutes les nations, tribus, langues et peuples à qui
cette œuvre parviendra, que Joseph Smith, fils, traducteur de
cette œuvre, nous a montré les plaques dont il a été
parlé, qui ont l'apparence de l'or ; et nous avons touché
de nos mains toutes les feuilles que ledit Smith a traduites ;
et nous avons également vu les inscriptions qui y étaient
gravées, le tout ayant l'apparence d'un travail ancien et
d'une exécution habile. Et nous rendons témoignage, en
toute sincérité, que ledit Smith nous a montré
ces plaques, car nous les avons vues et soupesées, et savons
avec certitude que ledit Smith détient les plaques dont nous
avons parlé. Et nous donnons nos noms au monde, pour témoigner
au monde de ce que nous avons vu. Et nous ne mentons pas, Dieu en
rend témoignage.
CHRISTIAN
WHITMER, JACOB WHITMER, PETER WHITMER, FILS, JOHN WHITMER, HIRAM
PAGE, JOSEPH SMITH, PÈRE, HYRUM SMITH, SAMUEL H. SMITH.
Trois des huit
témoins moururent en dehors de l'Église, cependant
aucun d'entre eux ne renia jamais son témoignage concernant le
Livre de Mormon [21].
Voilà
donc des preuves de différentes sortes au sujet de la véracité
de ce volume. Le traducteur fait un récit simple et détaillé
de la découverte des anciennes plaques, et affirme que la
traduction fut effectuée par le pouvoir de Dieu ; des
linguistes érudits affirment que les caractères gravés
sont véritables ; en plus du traducteur, onze hommes
honorables font des déclarations solennelles au sujet de
l'apparence des plaques ; et la nature du livre lui-même [22]
supporte l'affirmation qu'il n'est rien d'autre que la traduction
d'anciennes annales [23].
[1] Voir
déclaration de Joseph Smith dans Hist. of the Ch., vol. 3, p.
28.
[2] PGP,
Joseph Smith ; voir aussi Hist. of the Ch., vol. 1, chap. 2.
Voir, en outre, les chapitres 8-11 de Essentials of Church History de
Joseph Fiedling Smith, Historien de l'Église, Salt Lake City,
1922.
[3] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[4] Voir note
1, à la fin du chapitre 15.
[5] Voir 2
Rois 25:7.
[6] Voir Omni
12-19.
[7] Voir 1
Néphi, chap. 9 ; 19:1-5 ; 2 Néphi 5:30 ;
Jacob 1. 1-4 ; Paroles de Mormon 3-7.
[8] 1 Néphi
9:3.
[9] Voir
Paroles de Mormon 11 ; Mormon 1:1-4 ; 4:23.
[10] Voir 3
Néphi 5:8-11.
[11] Voir 3
Néphi 5:14-19.
[12] Paroles
de Mormon 7.
[13] Voir 1
Néphi 9:5.
[14] D&A
sec. 10, aussi Hist. of the Ch., vol. 1, chap. 3.
[15] Voir D&A
10:1 ; 17:1 ; 130:8, 9 ; Mosiah 8:13-19 ; Éther
3:23-28.
[16] Es.
29:11.
[17] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[18] Voir 2
Néphi 11:3 ; 27:12, 13 ; Éther 5:3, 4 ;
voir aussi D&A 5:11-15 ; sec. 17.
[19] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[20] 2 Néphi
11:3 ; aussi note 4, à la fin du chapitre.
[21] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[22] Voir note
5, à la fin du chapitre
[23] Voir
Vitality ot Mormonism, articles « A Messenger from the
Presence of God » et « Scriptures of the
American Continent », p. 128-137.
NOTES DU
CHAPITRE 14
1. Page de
Titre du Livre de Mormon. - « Je désire mentionner
ici que la page de titre du Livre de Mormon est une traduction
littérale, tirée de la toute dernière feuille,
côté gauche de la collection ou livre de plaques, qui
contenait le récit qui a été traduit, le langage
de l'ensemble étant le même que celui de tout récit
hébreu, en général ; et cette page de titre
n'est d'aucune façon une composition moderne, ni de moi ni
d'aucun autre homme qui a vécu ou qui vit dans cette
génération. » Joseph Smith, Hist. of the
Church, vol. 1, p. 71.
2. Théories
concernant l'origine du Livre de Mormon. L'histoire Spaulding. - Le
véritable compte rendu de l'origine du Livre de Mormon fut en
général rejeté par le public, qui assuma la
responsabilité d'expliquer, d'une façon plausible
quelconque, la source du récit. Beaucoup de théories
vagues, basées sur la prétention incroyable que le
livre était l’œuvre d'un seul auteur, furent
avancées ; de celles-ci, la plus fameuse et, en réalité,
la seule qui jouit assez longtemps de la faveur publique pour être
discutée, est la soi-disant « Histoire Spaulding ».
Salomon Spaulding, clergyman d'Amity, en Pennsylvanie, écrivit
un roman auquel aucun autre titre que Histoire Manuscrite ne fut
attribué. Vingt ans après la mort de l'auteur, un M.
Hurlburt, apostat de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours, annonça une ressemblance entre
l'histoire et le Livre de Mormon et exprima sa conviction que l’œuvre
présentée au monde par Joseph Smith n'était
autre que le roman de Spaulding, révisé et amplifié.
Le manuscrit fut perdu pendant un certain temps, et en l'absence de
preuves du contraire, les histoires du parallélisme des deux
ouvrages se multiplièrent. Mais en 1884, le président
James H. Fairchild du collège d'Oberlin, en Ohio, et un ami
littéraire, un certain M. Rice, en examinant une collection
hétérogène de vieux papiers qui avaient été
achetés par ce dernier trouva l'histoire originelle. Ces
messieurs firent une comparaison soigneuse du manuscrit et du Livre
de Mormon ; et, dans le seul désir de favoriser les buts
de la vérité, rendirent leurs résultats publics.
Le président Fairchild publia un article dans le New York
Observer du 5 février 1885, dans lequel il dit : « La
théorie que l'origine du Livre de Mormon se trouve dans le
manuscrit traditionnel de Salomon Spaulding devra probablement être
abandonnée. M. Rice, moi-même et d'autres l'avons
comparé [le manuscrit de Spaulding] avec le Livre de
Mormon et nous n'avons pu découvrir aucune ressemblance entre
les deux. Une autre explication du Livre de Mormon doit être
trouvée si une explication quelconque est nécessaire. »
Le manuscrit
fut déposé dans la bibliothèque du collège
d'Oberlin, en Ohio, où il se trouve actuellement. Cependant,
la théorie du Manuscrit Trouvé, comme on appelle
l'histoire de Spaulding, est occasionnellement mise au service de la
cause du zèle antimormon, par ce que nous voulons,
charitablement, croire ignorants des faits avancés par le
président Fairchlid. Une lettre d'une date plus récente,
écrite par ce gentleman en réponse à un
correspondant qui l'avait interrogé a ce sujet, fut publiée
dans le Millennial Star de Liverpool, le 3 novembre 1898 et dit
ceci :
Oberlin
College, Ohio. Le 17 octobre 1895. J. R. Hindley Esq.,
Monsieur, -
Nous avons, dans la librairie de notre Collège, un manuscrit
original de Salomon Spaulding - indiscutablement authentique. Je l'ai
trouvé en 1884 entre les mains de M. L. L. Rice, de Honolulu,
aux Iles Hawaii. Il fut d'abord imprimeur de l'État à
Columbus, Ohio, et avant cela, éditeur d'un journal à
Painesville, dont l'éditeur précédent avait
rendu visite à Mme Spaulding et avait obtenu d'elle le
manuscrit. Il était resté enfoui parmi ses vieux
papiers pendant plus de quarante ans et n'en sortit que sur la
demande que je lui fis de rechercher parmi ses papiers des documents
contre l'esclavage. Le manuscrit portait la signature de plusieurs
hommes de Conneaut, Ohio, qui l'avaient entendu lire par Spaulding et
savaient qu'il était sien. Personne ne peut le voir et douter
de son authenticité. Le manuscrit a été imprimé
deux fois au moins, une fois par les mormons de Salt Lake City, et
une fois par les mormons Joséphites de l'Iowa. Les mormons de
l'Utah obtinrent la copie de M. Rice à Honolulu, et les
Joséphites la reçurent de moi, après qu'il fut
en ma possession. Ce manuscrit n'est pas l'original du Livre de
Mormon. Bien à vous,
Jas. H.
Fairchild.
Des copies
imprimées du Manuscrit Trouvé peuvent être
obtenues et n'importe qui peut l'examiner lui-même. Pour de
plus amples renseignements voir The Myth of the Manuscript Found, par
George Reynolds, de l'histoire donnée par la Compagnie du
Deseret News, Salt Lake City, 1880, et l'histoire elle-même.
Voir aussi trois articles du président Joseph F. Smith, dans
l'Improvement Era, vol. 3, p. 241, 377, 451. Voir un traité
critique dans The Real Mormonism, chap. 3, par Robert C. Webb,
New-York, 1916.
3. Les trois
témoins.
- Oliver
Cowdery. Né à Wells, Comté de Rutland, État
de Vermont, en octobre 1805, baptisé le 15 mai 1829, mourut à
Richmond, État de Missouri, le 3 mars 1850.
David Whitmer.
Né près de Harrisburg, État de Pennsylvanie, le
7 janvier 1805, baptisé en juin 1 829, excommunié de
l'Église le 13 avril 1838, mourut à Richmond, Missouri,
le 25 janvier 1888.
Martin Harris.
Né à East Town, Comté de Saratoga, État
de New-York, le 19 mai 1783, baptisé en 1830, partit pour
l’Utah en août 1870 et mourut à Clarkston, Comté
de Cache, État d'Utah, le 10 juillet 1875.
4. Les huit
témoins.
- Christian
Whitmer. Né, le 18 janvier 1798, baptisé le 11 avril
1830 ; mourut bon membre de l'Église, dans le Comté
de Clay, État de Missouri, le 27 novembre 1835. Il était
le fils aîné de Peter Whitmer.
Jacob Whitmer.
Second fils de Peter Whitmer ; né dans l'État de
Pennsylvanie, le 27 janvier 1800 ; baptisé le 11 avril
1830 ; mourut le 21 avril 1856, s'étant préalablement
retiré de l'Église.
Peter Whitmer,
fils. Né le 27 septembre 1809, cinquième fils de Peter
Whitmer, baptisé en juin 1829, mourut membre fidèle de
l'Église, à ou près de Liberty, Comté de
Clay, État de Missouri, le 22 septembre 1836.
John Whitmer.
Troisième fils de Peter Whitmer, né le 27 août
1802, baptisé en juin 1829, excommunié de l'Église
le 10 mars 1838, mourut à Far-West, État de Missouri,
le 11 juillet 1878.
Hiram Page. Né
dans l'État de Vermont, en 1800 ; baptisé le Il
avril 1830, quitta l'Église en 1838, mourut dans le Comté
de Ray, État de Missouri, le 12 août 1852.
Joseph Smith
père. Père du prophète Joseph, né à
Topsfield, Comté d'Essex, État de Massachusetts, le 12
juillet 1771 ; baptisé le 6 avril 1830, ordonné
patriarche de l'Église le 18 décembre 1833, mourut bon
membre de l'Église à Nauvoo, État d'Illinois, le
14 septembre 1840.
Hyrum Smith.
Second fils de Joseph Smith père, né à
Tunbridge, État de Vermont, le 9 février 1800 ;
baptisé en juin 1829, nommé membre de la Première
Présidence le 7 novembre 1837, patriarche de l'Église
le 19 janvier 1841, martyrisé avec son frère, le
prophète, à Carthage, État d'Illinois, le 27
juin 1844.
Samuel
Harrison Smith. Né à Tunbridge, État de Vermont,
le 13 mars 1808, quatrième fils de Joseph Smith père,
baptisé le 15 mai 1829, mourut le 30 juillet 1844.
5. La logique
du Livre de Mormon. - « Si les parties historiques du
Livre de Mormon sont comparées avec le peu que l'on connaît
d'autres sources, concernant l'histoire de l'Amérique
ancienne, on trouvera beaucoup d'évidences pour confirmer sa
véracité ; mais on ne peut pas trouver une seule
vérité parmi tout ce qui est glané de
l'antiquité, qui aille à l'encontre des vérités
historiques du Livre de Mormon. Si la partie prophétique de ce
merveilleux livre est comparée avec les déclarations
prophétiques de la Bible, on trouvera beaucoup d'évidences
dans la dernière pour établir la vérité
du premier. Mais quoiqu'il y ait beaucoup de prédictions dans
le Livre de Mormon, ayant rapport aux grands événements
des derniers jours, que la Bible ne mentionne pas, il n'y a cependant
rien dans les prédictions de la Bible qui contredise le moins
du monde les prédictions du Livre de Mormon. Si la partie
doctrinale du Livre de Mormon est comparée avec les principes
doctrinaux de la Bible on trouvera la même harmonie parfaite
que nous trouvons dans la comparaison des parties prophétiques
des deux livres. Quoiqu'il y ait beaucoup de points de la doctrine du
Christ qui soient plus clairs et plus définis dans le Livre de
Mormon que dans la Bible, et beaucoup de choses révélées
relatives à des principes doctrinaux qui jamais n'auraient pu
être appris complètement par la Bible, il n'y a pas de
points de doctrine dans les deux livres sacrés qui se
contredisent l'un l'autre, ou aillent à l'encontre l'un de
l'autre. Si les livres qui entrent dans la collection appelée
le Livre de Mormon, sont soigneusement comparés l'un à
l'autre, on ne trouvera rien de contradictoire en histoire, en
prophétie ou en doctrine... Si nous comparons les parties
historiques, prophétiques ou doctrinales du Livre de Mormon
aux grandes vérités de la science et de la nature, nous
ne trouvons aucune contradiction - aucune absurdité - rien de
déraisonnable. L'harmonie la plus parfaite existe, par
conséquent, entre les grandes vérités révélées
dans le Livre de Mormon et toutes les autres vérités
connues, qu'elles soient religieuses, historiques ou scientifiques. »
- Orson Pratt dans Divine Authenticity of the Book of Mormon, p. 56.
CHAPITRE
15 : LE LIVRE DE MORMON - Suite
ARTICLE 8. -
... Nous croyons aussi que le Livre de Mormon est la parole de Dieu.
SON
AUTHENTICITÉ
L'authenticité
du Livre de Mormon constitue notre examen le plus important de cet
ouvrage. Ce sujet est d'un intérêt vital pour toute
personne qui cherche véritablement la parole de Dieu, pour
chaque chercheur de vérité sincère. Prétendant
être, en ce qui concerne notre époque, une nouvelle
Écriture, présentant des prophéties et des
révélations qui ne sont pas encore reconnues jusqu'à
présent dans la théologie moderne, proclamant au monde
le message d'un peuple disparu, écrit par commandement et par
l'esprit de prophétie et de révélation, ce livre
a droit à l'examen le plus approfondi et le plus impartial.
Non seulement le Livre de Mormon mérite une telle
considération, mais encore il la réclame, l'exige
même ; car nul homme, professant croire au pouvoir et à
l'autorité de Dieu, ne peut recevoir avec indifférence
l'annonce d'une nouvelle révélation professant porter
le sceau de l'autorité divine. La question de l'authenticité
du Livre de Mormon est, par conséquent, une question qui
intéresse le monde entier.
Les saints des
derniers jours fondent leur croyance en l'authenticité du
livre sur les preuves suivantes :
1. L'accord
général entre le Livre de Mormon et la Bible dans
toutes les matières qui leur sont communes.
2.
L'accomplissement d'anciennes prophéties par la parution du
Livre de Mormon.
3. La stricte
harmonie et la logique du Livre de Mormon avec lui-même.
4. La véracité
évidente des prophéties qu'il contient.
À cela,
nous pouvons ajouter certaines preuves externes ou
extra-scripturales, parmi lesquelles :
5. Les
témoignages corroboratifs présentés par
l'archéologie et l’ethnologie.
1. LE LIVRE DE
MORMON ET LA BIBLE
Les Écritures
néphites et juives s'accordent en matière de tradition,
d'histoire, de doctrine et de prophétie dont les deux ouvrages
traitent séparément. Ces deux volumes d'Écritures
furent préparés sur des hémisphères
opposés, dans des conditions tout à fait différentes.
Cependant il y a entre eux une harmonie surprenante, qui confirme
leur inspiration divine à tous deux. Le Livre de Mormon
contient un certain nombre de citations extraites des anciennes
Écritures juives, dont une copie, comprenant ce qui avait été
compilé à l'époque où Léhi
s'enfuit de Jérusalem, fut apportée sur le continent
occidental, dans les annales gravées sur les plaques d'airain
de Laban. Lorsque de tels passages sont cités, il n'y a aucune
différence essentielle entre la version de la Bible et celle
du Livre de Mormon, excepté dans des cas d'erreurs probables
de traduction - que le manque de suite logique ou de clarté du
texte biblique révèle ordinairement. Il existe
cependant de nombreuses variations mineures dans des parties
correspondantes des deux volumes ; et, dans de tels cas, un
examen approfondi démontre généralement la
clarté supérieure des Écritures néphites.
Lorsqu'on
compare soigneusement les prophéties de la Bible avec les
prédictions correspondantes contenues dans le Livre de Mormon,
par exemple, celles qui se rapportent à la naissance, au
ministère terrestre, à la mort sacrificatoire et à
la seconde venue de Jésus-Christ avec d'autres qui se
rapportent à la dispersion et au rassemblement d'Israël ;
et avec celles qui se rapportent à l'établissement de
Sion et à la reconstruction de Jérusalem dans les
derniers jours, on voit que chacun des livres sacrés corrobore
l'autre. Il est vrai que l'un renferme de nombreuses prédictions
qui ne se trouvent pas dans l'autre, mais, dans aucun cas, il n'est
possible de déceler la moindre contradiction ou la moindre
inconséquence. La même harmonie règne
parfaitement entre les parties des deux volumes qui traitent de
doctrine [1].
2. PROPHÉTIES
CONCERNANT LE LIVRE DE MORMON
Les anciennes
prophéties ont été littéralement
accomplies par la parution du Livre de Mormon. Un des premiers
oracles portant directement sur ce sujet fut prononcé par
Énoch, prophète antédiluvien auquel le Seigneur
révéla ses desseins jusqu'à la fin des temps.
Témoin, en vision, de la corruption du genre humain, après
l'ascension du Fils de l'Homme, Énoch invoqua son Dieu :
« Ne reviendras tu plus sur la terre ?... Et le
Seigneur dit à Énoch : Comme je vis, je viendrai
dans les derniers jours... Et le jour viendra où la terre se
reposera, mais, avant ce jour-là, les cieux seront obscurcis
et un voile de ténèbres couvrira la terre ; et les
cieux trembleront et la terre aussi ; et il y aura de grandes
tribulations parmi les enfants des hommes, mais je protégerai
mon peuple. Et je ferai descendre la justice des cieux, et je ferai
monter la vérité de la terre pour rendre témoignage
de mon Fils unique... Et je ferai en sorte que la justice et la
vérité balayent la terre comme un déluge, pour
rassembler mes élus des quatre coins de la terre, en un lieu
que je préparerai » [2]. Les saints des
derniers jours considèrent la parution du Livre de Mormon, et
le rétablissement de la prêtrise par le service direct
de messagers célestes, ensemble, comme l'accomplissement de
cette prophétie, et de prédictions semblables contenues
dans la Bible.
David, qui
chanta ses psaumes plus de mille ans avant le « méridien
des temps », prédit : « La vérité
jaillit de la terre et la justice regarde du haut des cieux » [3].
C'est ce qu'Ésaïe déclara également [4].
Ézéchiel vit en vision [5] le rapprochement du
bois de Juda et du bois de Joseph, qui signifient la Bible et le
Livre de Mormon. Voici quelles sont les paroles d'Ézéchiel :
« La parole de Jéhovah me fut adressée en
ces termes : Et toi, fils de l'homme, prends une pièce de
bois et écris dessus : Pour Juda, et pour les enfants
d'Israël qui lui sont associés. Prends une autre pièce
de bois, et écris dessus : Pour Joseph, bois d'Éphraïm
et de toute la maison d'Israël qui lui est associée.
Rapproche-les l'une de l'autre pour en former une seule pièce,
en sorte qu'elles soient unies dans ta main ».
Lorsque nous
nous rappelons l'ancienne façon de faire des livres qui
consistait à écrire sur de longues bandes de parchemin
qu'on roulait sur des rouleaux de bois, l'emploi du mot « bois »
comme équivalent de « livre », dans le
passage cité, devient apparent [6]. À l'époque
où cet oracle fut rendu, les Israélites étaient
divisés en deux nations connues sous le nom de royaume de Juda
et royaume d'Israël, ou d'Éphraïm. Il est clair que
ce sont les annales séparées de Juda et de Joseph qui
sont mentionnées ici [7]
Or, comme nous
l'avons vu, la nation néphite comprenait les descendants de
Léhi, qui était de Manassé ; ceux d'Ismaël
qui était d'Éphraïm, et ceux de Zoram, dont nous
ignorons la tribu [8]. Les Néphites étaient donc
des tribus de Joseph : et leurs annales ou « bois »,
sont représentées aussi réellement par le Livre
de Mormon que le « bois » de Juda l'est par la
Bible.
Le fait que la
parution des annales de Joseph ou Éphraïm devait être
accomplie par le pouvoir direct de Dieu, apparaît clairement
dans l'explication que le Seigneur donne de' la vision d'Ézéchiel :
« Voici, je prendrai le bois de Joseph... je le joindrai
au bois de Juda » [9]. Cette union des deux annales
devait être une caractéristique des derniers jours ;
la prédiction d'un événement qui devait suivre
immédiatement le rassemblement des tribus de parmi les nations
au milieu desquelles elles avaient été dispersées
l'indique bien [10]. Une comparaison avec les autres prophéties
relatives au rassemblement prouvera d'une manière concluante
qu'il a été prédit que ce grand événement
aurait lieu dans les derniers temps et préparerait la seconde
venue du Christ [11].
Revenant aux
écrits d'Ésaïe, nous trouvons ce prophète
exprimant les menaces du Seigneur contre Ariel ou Jérusalem,
« cité dont David fit sa demeure ».
Ariel devait être dans la détresse, afflige et dans la
douleur. Le prophète parle ensuite d'un peuple autre que Juda
qui occupait Jérusalem, car il fait la comparaison avec cette
dernière, disant : « Et la ville sera pour moi
comme un Ariel ». Au sujet de la malédiction
décrétée contre cet autre peuple, nous lisons :
« Tu seras abaissée, ta parole viendra de terre, et
les sons en seront étouffés par la poussière ;
ta voix sortira de terre comme celle d'un spectre, et c'est de la
poussière que tu murmureras tes discours » [12].
Voici ce qu'un
apôtre des derniers jours a écrit sur l'accomplissement
de ces prophéties et d'autres qui leur sont associées :
« Ces prédictions d'Ésaïe ne pouvaient
pas se rapporter à Ariel ou Jérusalem, parce que leurs
paroles ne sont pas venues « de terre » et ne
sont pas « étouffées de poussière ».
Mais elles se rapportent au reste de Joseph qui fut détruit en
Amérique, il y a plus de quatorze cents ans. Le Livre de
Mormon décrit leur chute et elle fut vraiment grande et
terrible. À la crucifixion du Christ, comme Ésaïe
le prédit, « la multitude des guerriers fut comme
la paille qui s'envole », et cela arriva, comme il le
prédit en outre, « soudainement, en un instant »...
Ce reste de Joseph, par sa détresse et sa destruction, devint
comme un Ariel. De même que les armées romaines
assiégèrent Ariel et le plongèrent dans la
détresse et dans la douleur, de même, les nations en
guerre de l'Amérique ancienne attirèrent l'une sur
l'autre les scènes les plus affreuses de sang et de carnage.
C'est pourquoi le Seigneur pouvait dire à juste titre, à
propos de cet événement : « Et la ville
sera pour moi comme un Ariel » [13].
Cette
prédiction saisissante d'Ésaïe, que la nation
ainsi abaissée parlerait « de terre »
avec une voix « étouffée par la poussière »,
fut littéralement accomplie par la parution du Livre de
Mormon, dont l'original fut tiré de terre ; et la voix de
ces annales est comme la voix de quelqu'un parlant de la poussière.
Nous lisons dans la même prophétie : « Toute
la révélation est pour vous comme les mots d'un livre
cacheté que l'on donne à un homme qui sait lire, en
disant : Lis donc cela ! Et qui répond : Je ne
le puis, car il est cacheté ! Ou comme un livre que l'on
donne à un homme qui ne sait pas lire, en disant : Lis
donc cela ! Et qui répond : Je ne sais pas
lire ! » [14]. Cette prophétie fut
accomplie par la présentation d'une transcription partielle
des plaques - « les mots d'un livre », non pas
le livre lui-même - à un érudit, le professeur
Charles Anthon dont nous avons cité la réponse dans le
chapitre précédent, réponse qui correspond à
la prophétie Presque mot pour mot, et par la remise du livre
lui-même au jeune illettré, Joseph Smith.
3. LA
COHÉRENCE DU LIVRE DE MORMON
La cohérence
interne du Livre de Mormon confirme la croyance en son origine
divine. Les différentes parties témoignent
d'elles-mêmes, de façon évidente, qu'elles ont
été écrites à différentes époques
et dans des conditions très variées. Le style des
livres qui le composent est en harmonie avec l'époque et les
circonstances de leur production. Les portions transcrites des
plaques contenant l'abrégé de Mormon contiennent de
nombreuses interpolations, commentaires et explications de la part du
compilateur. Mais dans les six premiers livres, qui, comme nous
l'avons déjà expliqué, sont le texte même
des petites Plaques de Néphi, on ne trouve aucune
interpolation de et genre. Le livre maintient sa cohérence
d'un bout à l'autre ; on n'y a trouvé ni
contradiction ni désaccord.
La diversité
du style caractérise les différents livres [15].
D'après ce qui a été dit des diverses séries
de plaques qui constituent l'accumulation originale des annales
desquelles le Livre de Mormon a été traduit, il est
évident que le volume contient les écrits compilés
d'une longue lignée d'écrivains inspirés
s'étendant sur une période de mille ans, si on ne
compte pas les années antérieures de l'histoire
jarédite. Dans de telles conditions il ne faut pas s'attendre
à rencontrer de l'unité de style.
4. LE LIVRE DE
MORMON CONFIRMÉ PAR L'ACCOMPLISSEMENT DES PROPHÉTIES
QU'IL CONTIENT
Les
prédictions du Livre de Mormon sont nombreuses et importantes.
Parmi les preuves les plus concluantes de l'authenticité du
Livre, sont celles qui sont fournies par la véracité
démontrée des prophéties qu'il contient et il
n'est point de meilleure preuve de la véracité d'une
prophétie que son accomplissement. Les prédictions
contenues dans le Livre de Mormon peuvent être réparties
en deux classes :1) Les prophéties relatives à la
période couverte par le livre lui-même et dont
l'accomplissement y est rapporté ; 2) les prophéties
relatives à une époque ultérieure à celle
de l'histoire rapportée dans le livre.
Les prophéties
de la première classe citée, dont l'accomplissement est
attesté par le Livre de Mormon lui-même, sont de moindre
valeur comme preuves de l'authenticité de l’œuvre ;
car si le livre était une fiction écrite par des
hommes, ceux-ci auraient mis tous leurs soins et toute leur
ingéniosité à fournir l'accomplissement de
chaque prédiction. Néanmoins, au lecteur studieux et
consciencieux, l'authenticité du livre sera apparente ;
et la réalisation littérale des prédictions
nombreuses et variées au sujet du destin, alors futur, du
peuple dont l'histoire est écrite dans ces annales et aussi
des prophéties concernant les détails sur la naissance
et la mort du Sauveur et sur son apparition à ce peuple dans
son état ressuscité doit, par sa précision et sa
cohérence être une preuve frappante de l'inspiration et
de l'autorité de ces annales.
Les prophéties
de la deuxième classe relatives à une époque qui
était loin dans l'avenir pour les écrivains, sont
nombreuses et explicites. Beaucoup d'entre elles ont spécifiquement
trait aux derniers jours - l'époque actuelle - et de
celles-ci, certaines se sont déjà accomplies
littéralement, d'autres sont actuellement en voie de
réalisation, tandis que d'autres attendent encore le temps de
leur accomplissement, dans des conditions spécifiées
qui semblent maintenant approcher rapidement. Parmi les plus
remarquables des prédictions du Livre de Mormon, relatives à
notre époque, sont celles qui annoncent sa parution et l'effet
de sa publication parmi les hommes. La prophétie d'Ézéchiel,
concernant la réunion des « bois » ou
annales de Juda et d'Éphraïm, a déjà eu
notre attention. Considérez la promesse faite à Joseph
qui fut vendu en Égypte et répétée par
Léhi à son fils Joseph - prédiction qui combine
la prophétie concernant le livre à celle qui concerne
le voyant par l'intermédiaire duquel le miracle devait être
accompli : « Mais je susciterai un voyant du fruit de
tes reins, et je lui donnerai le pouvoir d'apporter ma parole à
la postérité de tes reins - et pas seulement d'apporter
ma parole, dit le Seigneur, mais aussi de les convaincre de ma parole
qui sera déjà allée parmi eux. C'est pourquoi le
fruit de tes reins écrira, et le fruit des reins de Juda
écrira ; et ce qui sera écrit par le fruit de tes
reins et aussi ce qui sera écrit par le fruit des reins de
Juda, sera réuni pour confondre les fausses doctrines, pour
mettre fin aux disputes, pour établir la paix au milieu du
fruit de tes reins et pour l'amener, dans les derniers jours, à
la connaissance de ses pères et aussi à la connaissance
de mes alliances, dit le Seigneur. Et de faible qu'il sera, je le
rendrai fort, au jour où mon oeuvre commencera parmi tout mon
peuple, pour te restaurer, ô maison d'Israël, dit le
Seigneur » [16]. Il est clair que ces oracles se sont
littéralement accomplis dans la parution du Livre de Mormon
par l'intermédiaire de Joseph Smith.
Le Seigneur
montra à Néphi quel serait l'effet de la nouvelle
publication, déclarant que le jour du rassemblement d'Israël
- c'est-à-dire le jour de la plénitude des temps, comme
l'attestent les Écritures juives - les paroles des Néphites
seraient publiées au monde et « retentiraient
jusqu'aux bouts de la terre, comme un étendard »
pour la maison d'Israël ; et qu'alors, les Gentils,
oubliant même leur dette envers les Juifs, desquels ils avaient
reçu la Bible en laquelle ils professent avoir tant foi,
insulteraient et maudiraient cette branche du peuple de l'alliance,
et rejetteraient les nouvelles Écritures, en disant :
« Une Bible, une Bible, nous avons une Bible, et il ne
peut y avoir d'autre Bible » [17]. N'est-ce pas là
la teneur des objections frénétiques élevées
par le monde des Gentils contre le Livre de Mormon - qu'il est
nécessairement inutile parce qu'il ne faut pas s'attendre à
de nouvelles révélations ?
Autrefois,
deux témoins étaient requis pour établir la
véracité d'une allégation, et, dit le Seigneur,
au sujet des deux annales qui rendent témoignage de lui :
« Pourquoi murmurez-vous parce que vous allez recevoir
davantage de ma parole ? Ne savez-vous point que le témoignage
de deux nations vous est donné comme preuve que je suis Dieu,
et que je me souviens d'une nation autant que d'une autre ?
C'est pourquoi ce que je dis à l'une, je le dis à
l'autre. Et quand les deux nations se réuniront, le témoignage
des deux nations se réunira aussi » [18].
Une autre
prophétie est associée à ces prédictions
du témoignage conjoint des Écritures juives et
néphites, dont les fidèles attendent avec espoir et
patience la consommation. Des Écritures supplémentaires
sont promises, à savoir les annales des dix tribus. Notez bien
cette promesse : « C'est pourquoi, parce que vous
avez une Bible, vous ne devez point supposer qu'elle contient toutes
mes paroles ; et vous ne devez point supposer non plus que je
n'en aie point fait écrire davantage... car voici je parlerai
aux Juifs, et ils l'écriront ; et je parlerai aussi aux
Néphites, et ils l'écriront ; je parlerai aussi
aux autres tribus de la maison d'Israël, que j'ai emmenées
au loin, et elles l'écriront ; et je parlerai aussi à
toutes les nations de la terre et elles l'écriront. Et il
arrivera que les Juifs auront les paroles des Néphites, et que
les Néphites auront les paroles des Juifs ; et les
Néphites et les Juifs auront les paroles des tribus perdues
d'Israël ; et les tribus perdues d'Israël auront les
paroles des Néphites et des Juifs » [19].
5. PREUVES
CORROBORATIVES PRÉSENTÉES PAR LES DÉCOUVERTES
MODERNES
L'archéologie
et l'ethnologie du continent américain apportent quelques
preuves corroboratives en faveur du Livre de Mormon. Ces sciences
sont, de leur propre aveu, incapables d'expliquer de façon
décisive l'origine des races américaines natives.
Néanmoins les recherches dans ce domaine ont donné des
résultats qui sont assez définis, et le récit du
Livre de Mormon est en général d'accord avec les
découvertes les plus importantes. Nous ne tenterons pas ici de
traiter la question à fond ; les limites de ce livre ne
le permettraient pas. Pour une étude détaillée
sur le sujet, le lecteur devrait consulter des ouvrages qui y sont
spécifiquement consacrés [20]. Parmi les
découvertes les plus significatives faites au sujet des
aborigènes américains, nous trouvons ce qui suit :
1. L'Amérique
fut peuplée à une époque très ancienne,
probablement peu après la construction de la tour de Babel.
2. Le
continent a été occupé successivement par
différents peuples, au moins par deux groupes, ou prétendues
races, à des époques largement séparées.
3. Les
aborigènes sont venus de l'Est, probablement d'Asie, et les
habitants les plus récents, ceux de la seconde période,
étaient étroitement liés aux Israélites,
sinon identiques à eux.
4. Les races
indigènes existant en Amérique proviennent d'une souche
commune.
Du résumé
déjà donné de la partie historique du Livre de
Mormon, on voit que chacune de ces découvertes est pleinement
confirmée par ces annales. Ainsi nous y trouvons ce qui suit :
1. L'Amérique
fut colonisée par les Jarédites, venus directement des
scènes de Babel.
2. Les
Jarédites occupèrent le pays pendant environ dix-huit
cent cinquante ans et, vers l'époque de leur extinction, aux
environs de 590 av. J.-C., Léhi et son groupe vinrent
s'établir sur le continent où ils se multiplièrent
et devinrent deux nations séparées, les Néphites
et les Lamanites. Les premiers furent anéantis vers 385 ap.
J.-C. environ mille ans après le débarquement de Léhi
- et les derniers survécurent dans un état dégénéré
jusqu'à ce jour et sont représentés par les
tribus indiennes.
3. Léhi,
Ismaël et Zoram, les ancêtres des Néphites et des
Lamanites, étaient indubitablement Israélites, étant
donné que Léhi appartenait à la tribu de
Manassé, qu'Ismaël appartenait à la tribu
d'Éphraïm, et que la colonie vint directement de
Jérusalem, en Asie.
4. Les tribus
indiennes actuelles descendent des émigrants dont l'histoire
se trouve dans le Livre de Mormon, et, par conséquent, ils
proviennent d'ancêtres qui appartenaient à la maison
d'Israël.
Examinons
maintenant quelques preuves présentées, à ce
sujet, par des chercheurs dont la plupart ne connaissaient rien du
Livre de Mormon, et dont aucun ne reconnaissait le livre comme
authentique [21].
1. Concernant
l'ancienne colonisation de l’Amérique. - Une autorité
reconnue sur l'archéologie américaine, présente,
en guise de preuve, la déduction suivante : « Un
des arts connus des bâtisseurs de Babel était la
fabrication des briques. Cet art était aussi connu du peuple
qui bâtit les ouvrages du continent américain. Le cuivre
était connu du peuple des plaines de Shinar ; car Noé
dut le communiquer, étant donné qu'il vécut cent
cinquante [350] ans parmi eux après le déluge. Le
cuivre était connu des antédiluviens. Le cuivre était
également connu de ceux qui édifièrent les
monuments du continent américain. Le fer était connu
des antédiluviens. Il était aussi connu des anciens
habitants du continent américain. Cependant, il est évident
qu'il y avait très peu de fer parmi eux, car on relève
très peu de cas où il a été découvert
dans leurs ouvrages ; et c'est pour cette raison même que
nous tirons la conclusion qu'ils sont venus dans ce pays peu de temps
après la dispersion » [22].
Lowry, dans sa
« Réponse aux questions officielles concernant les
Aborigènes de l'Amérique », conclut au sujet
du peuplement de l'Amérique « que la première
colonisation eut lieu peu de temps après la confusion des
langues lors de la construction de la tour de Babel » [23].
Le professeur
Waterman, de Boston, dit au sujet des ancêtres des Indiens
d'Amérique : « Quand et d'où sont-ils
venus ? Albert Galatin, un des philologues les plus profonds de
notre époque, a conclu que, d'après les quelques
indices fournis par la langue, le moment de leur arrivée ne
dut pas être bien éloigné de la dispersion de la
famille humaine » [24].
Pritchard
écrit des anciens habitants de l'Amérique que « l'ère
de leur existence comme race distincte et isolée doit
probablement remonter aussi loin que l'époque qui sépara
les habitants du vieux monde en nations et qui donna à chaque
branche de la famille humaine sa langue et son individualité
primitives » [25].
Un auteur
indigène du Mexique, Ixtilxochitl, « fixe la date
du premier peuplement de l'Amérique vers l'an 2000 av. J.-C. ;
ce qui s'accorde étroitement avec celle que nous donne le
Livre de Mormon qui déclare positivement que, cet événement
eut lieu à l'époque de la dispersion, lorsque Dieu,
dans sa colère, dispersa le peuple sur la surface de toute la
terre ». « Si l'on s'en réfère
aux textes d'Ixtilxochitl, il est dit que dix-sept cent seize ans
s'écoulèrent depuis la création jusqu'au déluge.
Moïse dit que cette période est de seize cent
cinquante-six ans », ce qui fait une différence de
soixante ans seulement. Ils sont tout à fait d'accord quant au
nombre de coudées, quinze, dont les eaux dépassèrent
les plus hautes montagnes. Une telle coïncidence ne peut mener
qu'à une seule conclusion : les deux récits sont
d'origine identique » [26].
John T. Short,
citant Clavigero, dit : « Les habitants de Chiapas
ont été les premiers colons du Nouveau-Monde, si nous
en croyons leurs traditions. Ils racontent que Votan, le petit-fils
de ce respectable vieillard qui bâtit la grande arche pour se
sauver lui et sa famille du déluge et l'un de ceux qui
entreprirent la construction de cet édifice élevé
qui devait atteindre le ciel, vint peupler ce pays par commandement
exprès du Seigneur. Ils racontent aussi que le premier peuple
vint des régions du nord, et lorsqu'ils furent arrivés
à Soconusco, ils se séparèrent, certains allant
habiter le pays de Nicaragua et les autres restant à
Chiapas » [27].
2. Concernant
l'occupation successive de l'Amérique par différents
peuples dans les anciens temps. - Il a été déclaré
par des spécialistes éminents de l'archéologie
américaine que deux groupes distincts - certains disent deux
races séparées - ont habité ce continent
autrefois. Le professeur F. W. Putnam [28] est encore plus
précis dans son affirmation que l'une de ces races anciennes
se répandit depuis le nord et l'autre depuis le sud. Henry C.
Walsh, dans un article intitulé « Copan, Ville des
Morts 2, (Copan, a City of the Dead) [29] donne de nombreux
détails intéressants sur les fouilles et autres travaux
exécutés par Gordon sous les auspices de l'expédition
Peabody, et ajouta : « Tout cela indique des périodes
successives d'occupation, au sujet desquelles il y a d'autres
preuves » [30].
3. Concernant
la venue de l’Est, probablement d'Asie, d'au moins un groupe
des anciens Américains et leur origine israélite. - On
trouve la preuve confirmant la croyance que les aborigènes
américains proviennent de peuples de l'hémisphère
oriental dans la similitude qui existe entre les récits et les
traditions des deux continents concernant la création, le
déluge et les autres grands événements de
l'histoire. Boturini [31] qui est cité par ceux qui ont
écrit sur l'archéologie américaine, dit :
« Il n'est aucune nation de Gentils qui mentionne les
événements de l'histoire primitive avec autant
d'assurance que les Indiens. Ils nous font le récit de la
création du monde, du déluge [32] de la confusion
des langues à la tour de Babel, de toutes les autres périodes
historiques du monde et des longues pérégrinations de
leur peuple en Asie, en indiquant les années particulières
par leurs traits caractéristiques ; et ils nous racontent
la grande éclipse qui eut lieu, lors de la mort du Christ,
notre Seigneur, l'année des sept Conejos (lapins) ».
On trouve des
preuves semblables de l'existence d'une source commune aux traditions
orientales et occidentales, au sujet des grands événements
des temps primitifs, mentionnées dans les écrits de
Short, déjà cité, et de Baldwin [33],
Clavigero [34], Kingsborough [35], Sahagun [36],
Prescott [37], Schoolcraft [38], Squiers [39] et
d'autres [40].
John T. Short
ajoute son témoignage pour prouver que les aborigènes
américains proviennent de « l'Ancien Monde »,
mais il admet son incapacité de déterminer quand et
d'où ils sont venus sur le continent américain [41].
Waterman, que nous avons déjà mentionné, dit :
« Ce peuple n'aurait pas pu être créé
en Afrique, car les habitants de ce continent ne ressemblent pas du
tout à ceux de l'Amérique ; ni en Europe, où
on ne trouve aucune race correspondant aux races américaines.
C'est en Asie seule que nous pouvons trouver l'origine des
Américains » [42].
Lord
Kingsborough, dans son oeuvre monumentale et classique, mentionne un
manuscrit de Las Casas, l'évêque espagnol de Chiapas,
manuscrit qui est conservé au couvent de Saint-Dominique, au
Mexique. L'évêque y déclare qu'il avait constaté
l'existence d'une connaissance de la Trinité parmi les
indigènes du Yucatan. L'un des émissaires de l'évêque
écrivit : « Il avait rencontré un
notable qui, lorsqu'il fut questionné au sujet de la foi et de
la religion ancienne qui prédominaient en ce pays, lui apprit
qu'ils connaissaient et adoraient Dieu qui résidait dans les
cieux ; et que ce Dieu était le Père, le Fils et
le Saint-Esprit ; et que le Père s'appelait Ycona et
avait créé les hommes et toutes choses ; et que le
Fils s'appelait Bacah et était né d'une vierge appelée
Chibirias, qui était au ciel avec Dieu ; et que le nom de
la mère de Chibirias était Ischel ; et que le
Saint-Esprit s'appelait Echuah. Bacah, le Fils, disaient-ils, fut mis
à mort par Eopuco, qui le flagella, mit sur sa tête une
couronne d'épines, et le plaça, les bras étendus,
sur une poutre de bois, à laquelle, croyaient-ils, il ne fut
pas cloué, mais lié ; qu'il y mourut et resta mort
pendant trois jours ; et que, le troisième jour, il
revint à la vie et monta aux cieux, où il est avec son
Père ; et que, immédiatement après, Echuah,
qui est le Saint-Esprit, vint, et remplit la terre de tout ce dont
elle avait besoin » [43].
Rosalès
affirme qu'il existe une tradition parmi les Chiliens qui raconte que
leurs ancêtres furent visités par un personnage
merveilleux, plein de grâce et de puissance, qui accomplit
beaucoup de miracles parmi eux et les enseigna sur le Créateur
qui demeurait dans les cieux au milieu des multitudes
glorifiées [44]. Prescott mentionne le symbole de la
croix, que les soldats de Cortez découvrirent être
commun parmi les indigènes du Mexique et de l'Amérique
Centrale. En plus de ce signe d'une croyance au Christ, les
envahisseurs furent les témoins étonnés d'une
cérémonie qui suggérait une analogie avec les
sacrements de la communion. Ils virent des prêtres aztèques
préparer un gâteau de farine mélangée de
sang, qu'ils consacrèrent et qu'ils répartirent entre
leurs ouailles ; et les indigènes, en le mangeant,
« montrèrent des signes d'humiliation et de
tristesse, déclarant que c'était la chair de la
Divinité » [45].
Les Mexicains
reconnaissent un Dieu en Quetzalcoatl, dont la vie et la mort, selon
la tradition, sont si semblables à notre histoire du Christ
que, dit le président John Taylor, « nous ne
pouvons arriver à aucune autre conclusion que celle-ci :
Quetzalcoatl et le Christ sont le même être » [46].
Lord Kingsborough parle d'une peinture de Quetzalcoatl, « dans
l'attitude d'une personne crucifiée avec les marques des clous
dans ses mains et ses pieds, mais pas réellement sur la
croix ». La même autorité dit en outre :
« Le cliché soixante-treize du manuscrit Borgia est
le plus remarquable de tous, car Quetzalcoatl n'y est pas seulement
représenté crucifié sur une croix de forme
grecque, mais son ensevelissement et sa descente aux enfers sont
aussi dépeints d'une très curieuse manière ».
Et, plus loin : « Les Mexicains croient que
Quetzalcoatl revêtit la nature humaine, partageant toutes les
infirmités de l'homme, et ne fut pas exempt des peines, des
douleurs ni de la mort, qu'il subit volontairement pour expier les
péchés des hommes » [47].
La source de
cette connaissance du Christ et de la Divinité apparaît
clairement à la personne qui étudie le Livre de Mormon.
Grâce à ces Écritures, nous apprenons que les
ancêtres des races américaines aborigènes
vécurent pendant des siècles avant la naissance de
Jésus-Christ, à la lumière de la révélation
directe, qui, leur parvenant par leurs prophètes autorisés,
montrait les buts de Dieu concernant la rédemption de
l'humanité. Et, de plus, que le Rédempteur ressuscité
les visita en personne, et établit son Église parmi
eux, avec toutes les ordonnances essentielles. Ce peuple est tombé
dans la dégénérescence spirituelle ;
beaucoup de ses traditions sont tristement déformées et
défigurées par le mélange de superstitions et
d'inventions humaines qui s'y est ajouté ; cependant la
source de ses connaissances est clairement authentique.
4. Concernant
l'origine commune des races indigènes américaines. - Le
fait que les nombreuses tribus et nations indiennes proviennent
d'ascendants communs est généralement admis ;
cette conclusion est basée sur le rapport étroit
évident qui existe entre leurs langues, leurs traditions et
leurs coutumes. M. Lewis H. Morgan trouve la preuve que les
aborigènes américains avaient une origine commune dans
ce qu'il appelle leur système de consanguinité et
d'affinité. Il dit : « Les nations indiennes,
de l'Atlantique aux Montagnes Rocheuses, et de l'océan
Arctique au golfe du Mexique, à l'exception des Esquimaux, ont
le même système. Il est minutieux et compliqué
dans sa forme générale et dans ses détails ;
et, bien que des déviations de l'uniformité se
présentent dans les systèmes de diverses tribus, les
traits fondamentaux en restent généralement constants.
Cette identité des caractéristiques essentielles d'un
système si remarquable tend à montrer qu'il a dû
être transmis par le sang à chaque famille, à
partir d'une source originelle commune. Elle est la preuve la plus
forte que nous ayons obtenue jusqu'ici de l'unité d'origine
des nations, indiennes des régions précitées » [48].
Bradford
résume ainsi ses conclusions au sujet de l'origine et des
caractéristiques des anciens Américains : « Ils
sont tous de la même origine, branches d'une même race,
et possèdent des coutumes et des institutions
semblables » [49].
La langue
écrite des anciens Américains. - À ces preuves
séculières ou extra-scripturales de l'authenticité
du Livre de Mormon on peut ajouter l'accord qui existe entre les
annales et les découvertes relatives au langage écrit
de ces peuples anciens. Le prophète Néphi déclare
qu'il grava ses annales sur les plaques « dans la langue
des Égyptiens » [50] et nous apprenons plus
loin que les plaques d'airain de Laban étaient gravées
dans la même langue [51]. Mormon, qui abrégea les
écrits volumineux de ses prédécesseurs et,
prépara les plaques desquelles fut faite la traduction
moderne, employa également des caractères égyptiens.
Son fils Moroni, qui compléta les annales, déclare ce
fait ; mais, admettant une différence entre l'écriture
de son époque et celle des premières plaques, il
attribua le changement aux mutations naturelles du temps et dit que
ses propres annales et celles de son père, Mormon, furent
écrites en « égyptien réformé » [52].
Mais
l'égyptien n'est pas la seule langue orientale que l'on trouve
représentée dans les reliques de l'antiquité
américaine ; l'hébreu y occupe une place tout
aussi importante.
Il est très
naturel que les descendants de Léhi aient employé la
langue hébraïque, étant donné qu'ils
étaient de la maison d'Israël, ayant été
transplantés directement de Jérusalem sur le continent
américain. D'après es e mations de Moroni concernant la
langue employée sur les plaques du Livre de Mormon, il
apparaît clairement que les Néphites continuèrent
à lire et à écrire en cette langue jusqu'à
l'époque de leur extinction. « Et maintenant voici,
nous avons écrit ces annales selon notre connaissance, dans
les caractères qui sont appelés parmi nous « l'égyptien
réformé », qui nous ont été
transmis et ont été altérés par nous,
selon notre manière de nous exprimer. Et si nos plaques
avaient été suffisamment grandes, nous aurions écrit
en hébreu, mais l'hébreu a été altéré
par nous aussi » [53].
Les exemples
suivants sont tirés d'une série instructive de
témoignages compilés par George Reynolds [54].
Plusieurs auteurs espagnols des premiers temps de la colonisation de
l'Amérique affirment qu'on trouva des indigènes, dans
certaines régions du pays, qui parlaient un hébreu
corrompu. « Las Casas l'affirme pour les habitants de
l'île de Haïti. Lafitu écrivit une histoire dans
laquelle il affirme que le langage des Caraïbes est radicalement
hébreu. Isaac Nasci, Juif érudit du Surinam, dit,
concernant le langage des habitants de la Guyane, que tous leurs
substantifs sont hébreux. » Des historiens
espagnols rapportent les premières découvertes de
caractères hébreux sur le continent américain.
« Malvenda dit que les indigènes de Saint-Michel
avaient des pierres tombales, que les Espagnols mirent à jour,
portant plusieurs inscriptions hébraïques anciennes. »
Dans tous ces
écrits, les caractères et la langue appartiennent à
la forme la plus ancienne de l'hébreu et ne montrent aucune
des voyelles ni des désinences qui furent introduites dans
l'hébreu du continent oriental après le retour des
Juifs de la captivité de Babylone. Cela correspond au fait que
Léhi et son peuple quittèrent Jérusalem peu de
temps avant la captivité et, par conséquent, avant
l'introduction des changements dans la langue écrite [55].
Une autre
épreuve. - Que le lecteur du Livre de Mormon ne se contente
pas des preuves que nous venons de citer concernant l'authenticité
de ces Écritures fameuses. Un moyen plus sûr et plus
efficace de savoir avec certitude si le volume est vrai ou faux a été
promis. De même que les autres Écritures, le Livre de
Mormon doit être compris grâce à l'esprit des
Écritures et on ne peut obtenir cet esprit que si Dieu nous le
donne. Mais ce don est promis à tous ceux qui le cherchent.
C'est pourquoi nous recommandons à tous ce conseil du dernier
auteur de cet ouvrage, Moroni, l'écrivain solitaire qui scella
le livre et fut ensuite l'ange qui révéla les annales :
« Et quand vous recevrez ces choses, je vous exhorte à
demander à Dieu, le Père éternel, au nom du
Christ, si ces choses ne sont pas vraies ; et si vous le
demandez avec un cœur sincère et avec une intention
réelle ayant foi au Christ, il vous en manifestera la vérité
par le pouvoir du Saint-Esprit. Et par le pouvoir du Saint-Esprit
vous pouvez connaître la vérité de toutes
choses » [56].
[1] Voir note
5, à la fin du chapitre 14.
[2] PGP, Moïse
7:59-62.
[3] Ps. 85:12,
selon la version du Roi Jacques. La Version Segond dit - « La
fidélité germe de la terre », ndt.
[4] Voir Es.
45:8.
[5] Voir Ez.,
chap. 37, particulièrement versets 15-20.
[6] Voir
emploi correspondant du mot « rouleau » dans
Jérémie 36:1, 2 (version anglaise) et son synonyme
« livre », dans les versets 8, 10, 11 et 13.
[7] Comparez
la prédiction de Léhi à son fils Joseph, 2 Néphi
3:12.
[8] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[9] Ex. 37:19.
[10] Idem,
verset 21.
[11] Voir
chapitre 18 du présent ouvrage.
[12] Es :29:4
- lire versets 1-6.
[13] Orson
Pratt, Divine Authenticity of the Book of Mormon, p. 293, 294 (Utah
éd., 1891). Pour les détails sur l'accomplissement
d'une partie de la prophétie, voir 3 Néphi chaps. 8, 9.
[14] Es.
29:11,12
[15] Voir note
2, à la fin du chapitre Voir particulièrement quatre
articles par J. M. Sjodahl, intitulés, Authenticity of the
Book of Mormon, dans Millennial Star, Liverpool, vol. 77 (1915),
commençant p. 465. 481, 497 et 513.
[16] 2 Néphi
3:11-13.
[17] 2 Néphi
29:3, lire le chapitre.
[18] 2 Néphi
29:8.
[19] 2 Néphi
29:10, 12.
[20] Nous
renvoyons l'étudiant à l'ouvrage exhaustif de B. H.
Roberts, New Witnesses for God, vol. 23, chaps. 24 à 29
inclusivement et vol. 3, chaps. 30 à 34 inclusivement.
[21] Un grand
nombre parmi les citations qui suivent, employées dans le
cadre des preuves extra-scripturales supportant le Livre de Mormon,
ont été recueillies par divers auteurs appartenant à
l'Église, surtout par George Reynolds ; voir aussi une
série d'articles intitulés « American
Antiquities » Millennial Star, Liverpool, vol. 21 ;
une série d'articles sur « The Divine Origin of the
Book of Mormon », dans le Contributor, Salt Lake City,
vol. 2 par Moses Thatcher ; et une brochure, A Prophet of Latter
Days, Liverpool, 1090, par Edwin F. Parry.
[22] Priest,
American Antiquities, 1834, p. 219.
[23]
Ethnological Researches de Schoolcraft, vol. 3, 1853.
[24] Extrait
d'une conférence par le professeur Waterman, à Bristol,
Angleterre, en 1849 ; cité dans la brochure par Edwin
Party A Prophet of Latter Days (Liverpool, 1898) [29] Moses
Thatcher Contributor, vol. 2, p. 227, Salt Lake City, 1881.
[25] Appendice
15:3.
[26] Moses
Thatcher, Contributor, vol. 2, p. 228.
[27] John T.
Short, North American of Antiquity, p. 204 ; Harper New-York, 2e
édition, 1888. Voir aussi Contributor, vol. 2, p. 259.
[28] Voir
Putnam, « Prehistoric Remains in the Ohio Valley »,
Century Magazine, mars 1890.
[29] Voir
Harper's Weekly, NewYork, septembre 1897, p. 879 ; article de
Henry C. Walsh.
[30] Voir note
4, à la fin du chapitre.
[31] Le
Chevalier Boturini ; il consacra plusieurs années à
faire des recherches dans les ruines antiques du Mexique et de
l'Amérique Centrale et rassembla beaucoup d'écrits de
grande valeur dont il fut dépouillé par les Espagnols ;
il publia un ouvrage sur le sujet de ses études en 1746. Sa
mention d'une grande éclipse à l'époque de la
crucifixion a trait « aux ténèbres qui
couvrirent toute la terre » (Matt. 27:45), qui n'auraient
pas pu être dues à une éclipse solaire puisque ce
phénomène n'est possible qu'à la nouvelle lune,
et que la Pâque juive, au moment de la crucifixion, fut
célébrée à la pleine lune.
[32] Note 5, à
la fin du chapitre.
[33] Baldwin,
Ancient America (Harper Bros. New-York, 1871).
[34]
Clavigero, cité par le professeur Short dans North Americans
of Antiquity.
[35] Lord
Kingsborough, Mexican Antiquities (18301837), vol. 6.
[36] Bernardo
de Sahagun, Historia Universal de Nueva Espana.
[37] W. H.
Prescott, Conquest of Mexico.
[38]
Schoolcraft, Ethnological Researches (1851), voir vol. 1.
[39] Squiers,
Antiquities of the State of NewYork, 1851.
[40] Voir
Native Races, etc.... vol. 3 et 5, par Bancroft ; Atlantis, de
Donnelly, p. 391, 1862 ; voir aussi note 7, à la fin du
chapitre.
[41] John T.
Short, North Americans of Antiquity, p 517 (1879).
[42] Extrait
d'une conférence faite par le professeur Waterman à
Bristol, Angleterre, en 1849 ; citée dans une brochure
par Edwin F. Parry, A Prophet of Latter Days, Liverpool, 1898.
[43]
Kingsborough, Antiquities of Mexico, vol. 6, p. 160-161.
[44] RosaIès,
History of Chile ; voir Mediation and Atonement, par le
président Taylor, p. 200-202.
[45] Prescott,
Conquest of Mexico, vol. 2 ; appendice, 1ère partie, p.
389.
[46] Mediation
et Atonement, p. 201.
[47] Lord
Kingsborough, Antiquities of Mexico ; voir citations par le
Prés. Taylor, Mediation et Atonement, p. 202.
[48] Baldwin,
Ancient America, p. 66.
[49] Bradford,
American Antiquities, Conclusions, p. 431, 1841.
[50] 1 Néphi
1:2.
[51] Voir
Mosiah 1:4.
[52] Mormon
9:32.
[53] Mormon
9:32, 33. Voir en particulier les articles intitulés
« Egyptology and the Book of Mormon », par
Robert V. Webb, dans l'Improvement Era, vol. 26, Salt Lake City,
février, mars, avril 1923 ; aussi l'article « The
Book of Mormon Plates », par J. H. Sjodahl dans le numéro
d'avril, même volume ; et note 6, à la fin du
chapitre.
[54] Reynolds,
« The language of the Book of Mormon », dans
The Contributor, Salt Lake City, vol. 17, p. 236.
[55] Voir une
série instructive d'articles dans l'Improvement Era, Salt Lake
City, vol. 17, par Thomas W. Brookbank, intitulée « Hebrew
Idioms and Analogies in the Book of Mormon ».
[56] Moroni
10:4, 5.
NOTES DU
CHAPITRE 15
1. Ismaël,
un Éphraïmite. - « Le prophète Joseph
nous informa que le récit de Léhi était contenu
sur les cent seize pages qui furent traduites premièrement et
ensuite volées, et dont un abrégé nous est donné
dans le premier livre de Néphi, récit individuel de
Néphi, qui est lui-même de la lignée de Manassé ;
mais qu'Ismaël était de la lignée d'Éphraïm,
et que ses fils se marièrent dans la famille de Léhi et
les fils de Léhi épousèrent les filles d'Ismaël
accomplissant ainsi les paroles de Jacob sur Éphraïm et
Manassé dans le 48, chapitre de la Genèse [verset
16], où il est dit : « Qu'ils soient appelés
de mon nom et du nom de mes pères, Abraham et Isaac, et qu'ils
multiplient en abondance au milieu du pays. » * Ainsi ces
descendants de Manassé et d'Éphraïm se
multiplièrent ensemble sur ce continent américain,
avec, dans les veines, un peu de sang de la maison de Juda, provenant
de Mulek, qui quitta Jérusalem onze ans après Léhi
et fonda la colonie connue plus tard comme Zarahemla et trouvée
par Mosiah, faisant ainsi une combinaison, un mélange
d'Éphraim et de Manassé avec les restes de Juda et,
pour autant que nous le sachions, les restes de quelques autres
tribus qui accompagnèrent probablement Mulek. Et ils se sont
multipliés sur le continent américain. » -
De « Discourse by Apostle Erastus Snow », à
Logan, Utah, le 6 mai 1882 voir Journal of Discourses, vol. 23, p.
184, 185. * La version anglaise employée par l'auteur dit :
« Au milieu de la terre », ndt
2. Diversité
de style littéraire dans le Livre de Mormon. - « Il
y a une différence marquée dans le style littéraire
de Néphi et de certains des autres premiers prophètes
et ceux de Mormon et de Moroni. Mormon et son fils sont plus directs
et emploient moins de mots pour exprimer leurs idées que ne le
font les premiers écrivains ; du moins leur façon
d'écrire est, pour la plupart des lecteurs, la plus agréable.
Énos, le fils de Jacob, a également un style qui lui
est particulier. Il y a un autre fait notable, c'est que, quand les
récits ou les discours originaux, tels que le récit de
Limhi, les sermons d'Alma, d'Amulek, etc., les épîtres
d'Hélaman et d'autres sont introduits dans l'abrégé
de Mormon, des mots et des expressions sont employés qui
n'apparaissent nulle part ailleurs dans le Livre de Mormon. Cette
diversité de style, d'expressions et de mots est un témoignage
évident, très agréable, en faveur de la vérité
de la proclamation faite au sujet du Livre de Mormon, que c'est une
collection d’œuvre de nombreux écrivains. »
De Lectures on the Book of Mormon, par George Reynolds.
3. Date
mexicaine du déluge. - À propos de l'époque du
déluge donnée par l'auteur mexicain, Ixtilxochtil,
George Reynolds dit : « Il y a un accord remarquable
entre les dires de cet écrivain et le Livre de la Genèse.
Le temps de la chute au déluge diffère seulement de
soixante ans, peut-être même de cinq, si les paroles
suivantes du Livre des Doctrine et Alliances (107:49), concernant
Énoch, prolongent la chronologie, « Et il vit le
Seigneur, et il marcha avec lui, et fut continuellement devant sa
face ; et il marcha avec Dieu 365 ans, étant âgé
de 430 ans, quand il fut transfiguré. » La même
assertion est faite dans la Perle de grand prix (Moïse 7:68) -
« External Evidences of the Book of Mormon »,
par George Reynolds, dans le Contributor, vol. 17, p. 274.
4. Ancienne
civilisation en Amérique. « Il ne fait aucun doute
qu'une civilisation fleurit autrefois dans ces régions [Amérique
Centrale et Mexique], plus grande que toutes celles que les
conquérants espagnols trouvèrent à leur arrivée.
L’œuvre de beaucoup la plus importante qui ait été
faite parmi les restes de l'ancienne civilisation des Mayas, a été
poursuivie par le musée Peabody, du Collège de Harvard,
par une succession d'expéditions envoyées à la
ville ensevelie, appelée de nos jours Copan, dans le Honduras
espagnol. Dans une magnifique vallée, près de la
frontière du Guatemala, entourée de montagnes escarpées
et arrosée par une rivière sinueuse, la blanche cité
repose, enveloppée dans le sommeil des siècles. Les
ruines de Copan, bien que dans un état de destruction plus
avancé que celles des villes des Mayas du Yucatan, ont une
ressemblance générale avec ces dernières dans
l'architecture des bâtiments et dans les sculptures tandis que
les caractères dans les inscriptions sont essentiellement les
mêmes. Il semblerait par là que Copan fut une ville des
Mayas, mais s'il en est ainsi, elle a dû être un de leurs
plus anciens établissements, tombé en décadence
longtemps avant que les villes du Yucatan n7atteignissent leur
apogée. La civilisation des Mayas fut totalement distincte de
celle des Aztèques ou des Mexicains ; ce fut une
civilisation plus ancienne et aussi beaucoup plus élevée. »
- Henri C. Walsh dans l'article « Copan a City of the
Dead », Harper's Weekly, septembre 1897.
Les
affirmations suivantes sont dérivées des
« Conclusions », p. 431, de Bradford, dans ses
American Antiquities publiés en 1841, concernant les anciens
habitants de l'Amérique :
« Ils
étaient tous de la même origine, des branches de la même
race et possesseurs de coutumes et d'institutions similaires. Ils
étaient nombreux et occupaient une grande étendue de
territoire. Ils étaient arrivés à un degré
considérable de civilisation, étaient rassemblés
en grandes communautés et vivaient dans de grandes villes. Ils
connaissaient l'emploi d'un grand nombre de métaux, comme le
plomb, le cuivre, l'or et l'argent et probablement l'art de les
travailler. Ils sculptaient la pierre et quelquefois employaient
cette matière dans la construction de leurs édifices.
Ils avaient connaissance de l'art de la poterie, produisant des urnes
et des ustensiles formés avec goût et construits selon
les principes de la composition chimique ; et l'art de la
fabrication des briques. Ils employaient les sources d'eau salée
pour obtenir du sel. Ils étaient un peuple agricole, vivant
sous l'influence et la protection de formes régulières
de gouvernement. Ils possédaient un système arrêté
de religion et une mythologie liée à l'astronomie, qui,
avec sa sœur la science de la géométrie, étaient
entre les mains de la prêtrise. Ils étaient
perfectionnés dans l'art de la fortification. L'époque
de leur premier établissement dans les États-Unis
remonte à une haute antiquité ; et les seules
indications de leur origine qui puissent être déduites
de l'emplacement de leurs monuments en ruines, se tournent vers le
Mexique. »
5. Traditions
américaines concernant le déluge. - Don Francisco Munoz
de la Vega, évêque de ce diocèse (Chiapas),
certifie, dans le prologue de ses Diocesan Constitutions, qu'un
ancien manuscrit des Indiens primitifs de cette province, qui avaient
appris l'art de l'écriture, se trouvait dans ses archives, et
conservait la tradition constante que le père et le fondateur
de leur nation s'appelait Teponahuale, ce qui signifie seigneur de la
pièce de bois creuse ; et qu'il était présent
à la construction de la Grande Muraille, car c'était
ainsi qu'ils appelaient la tour de Babel, et entendit de ses propres
oreilles la confusion des langues ; à la suite duquel
événement, Dieu, le Créateur, lui commanda de
venir dans ces régions étendues et de les répartir
entre les hommes. » - Lord Kingsborough, Mexican
Antiquities, vol. 8, p. 25.
« On
trouve dans les histoires des Toltèques que cet âge ou
premier monde, comme ils l'appellent, dura 1716 ans, que les hommes
furent détruits par de terribles pluies et des éclairs
du ciel, et même toute la terre, sans exception de quoi que ce
soit, et les plus hautes montagnes furent couvertes et submergées
d'eau, sur une hauteur de quinze coudées (caxtolmolatli), et,
ici, ils ajoutèrent d'autres fables pour expliquer comment les
hommes purent se multiplier, à partir du petit nombre de ceux
qui échappèrent à cette destruction dans un
« toptlipetlocali » ; ce mot signifie
presque un coffre fermé ; et comment, après que
les hommes eurent multiplié, ils érigèrent une
très haute « zacuali » ce qui est
aujourd'hui une tour de grande hauteur, afin de s'y réfugier
si le second monde (âge) devait être détruit.
Bientôt, leurs langues furent confondues et n'étant pas
capable de se comprendre l'un l'autre, ils se dispersèrent
dans différentes parties de la terre. » - Le même,
vol. 9, p. 321.
Les plus
importantes des traditions américaines sont les mexicaines,
car elles semblent avoir été définitivement
fixées par des peintures symboliques et mnémoniques
avant tout contact avec les Européens. Selon ces documents, le
Noé du cataclysme mexicain était appelé par
certains peuples Téocipactli ou Tezpi. Il se sauva avec sa
femme Xochiquetzal, dans une barque ou, selon d'autres traditions,
sur un radeau fait de cyprès (Cypressus disticha). Des
peintures retraçant le déluge de Coxcox ont été
découvertes parmi les Aztèques, les Mistèques,
les Zapotèques, les Tlascaltèques et les
Méchoacanésiens. La tradition de ces derniers est
conforme, et cela d'une manière encore plus frappante, avec
l'histoire telle que nous l'avons dans la Genèse, et dans les
sources chaldéennes. Elle raconte comment Tezpi s'embarqua
dans un vaisseau spacieux avec sa femme, ses enfants et plusieurs
animaux, et des graines, dont la conservation était
essentielle à la subsistance du genre humain. Quand le grand
dieu Tezcatlipoca décréta que les eaux se retirassent,
Tezpi envoya un vautour de la barque. L'oiseau, se nourrissant des
carcasses qui recouvraient la terre, ne revint pas. Tezpi lâcha
d'autres oiseaux, parmi lesquels seul l'oiseau-mouche revint, avec un
rameau dans son bec. Alors Tezpi, voyant que la terre commençait
à porter des végétaux, quitta sa barque sur la
montagne Colhuacan. » - Atlantis, par Donnelly, p. 99.
La tradition
d'un Déluge « fut la notion reçue, sous une
forme ou une autre, de la plupart des peuples civilisés de
l'Ancien Monde, et des barbares du Nouveau. Les Aztèques
combinèrent avec celle-ci certaines circonstances
particulières d'un caractère plus arbitraire,
ressemblant aux récits de l'Est. Ils croyaient que deux
personnes survécurent au déluge, un homme nommé
Coxcox et sa femme. Leurs têtes sont représentées
sur d'anciennes peintures, avec une barque flottant sur les eaux au
pied d'une montagne. Une colombe est également dessinée,
avec un emblème hiéroglyphique du langage dans son bec,
qu'elle distribue aux enfants de Coxcox qui étaient nés
muets. Le peuple voisin du Michoacan, habitant les mêmes hautes
plaines des Andes, avait une tradition qui allait encore plus loin et
que voici : le bateau, dans lequel Tezpi, leur Noé,
échappa, était rempli de nombreuses variétés
d'animaux et d'oiseaux. Après quelque temps, un vautour fut
lâché, mais ne revint pas, se nourrissant des corps
morts des géants qui étaient restés sur la
terre, lorsque les eaux se retirèrent. Le petit oiseau-mouche,
huitzitzilin, fut alors lâché et revint avec une petite
branche dans son bec. La coïncidence de ces deux récits
avec les narrations hébraïques et chaldéenne est
claire. » - Prescott Conquest of Mexico, appendice, 1ère
partie, p. 386.
6. Survivance
de la langue hébraïque parmi les tribus américaines.
-« On prétend que de telles survivances sont
nombreuses dans les chants et les cérémonies
religieuses de beaucoup de tribus. Un certain nombre d'écrivains,
qui visitèrent les tribus du continent du Nord, ou vécurent
parmi elles, affirment que les mots Yehovah, Yah, Ale et Hallelujah
pouvaient être distinctement entendus dans ces exercices. Laet
et Escarbotus nous assurent qu'ils entendirent souvent les Indiens de
l'Amérique du Sud répéter le mot sacré de
Hallelujah » - George Reynolds dans « The
Language of the Book of Mormon. » Contributor, Salt Lake
City, vol. 17, p. 236.
7. L'Origine
de la civilisation pré-colombienne de l'Amérique ».
-Sous ce titre, un article instructif, écrit par G. Elliot
Smith, apparut dans Science, vol. 44, p. 190-195 (11 août
1916).
Quant à
l'intérêt accordé au sujet, l'auteur dit :
« Dans tout le cours de la discussion ethnologique, nul
thème peut-être n'a suscité des controverses plus
vives ni provoqué un intérêt plus soutenu que les
problèmes compris dans les mystères de la civilisation
merveilleuse qui se révéla aux Espagnols étonnés
à leur première arrivée en Amérique.
Pendant le
dernier siècle, qui peut être considéré
comme couvrant toute la période d'investigation scientifique
dans l'anthropologie, les opinions de ceux qui ont accordé
leur attention à ces recherches ont subi les plus étranges
fluctuations. Si l'on sonde les revues anthropologiques d'il y a
quarante ou quarante-cinq ans, on trouvera qu'elles abondent en
études soignées de la part de beaucoup d'ethnologues
éminents de l'époque, démontrant, apparemment
d'une manière convaincante et indubitable, la propagation de
coutumes ou de croyances curieuses de l'Ancien Monde au Nouveau. »
L'écrivain affirme qu'il est faux de prétendre que les
similitudes de coutumes et de culture de peuples tellement séparés
puissent être expliquées sur une autre base que celle
d'une origine commune, et dit ce qui suit : « Pourquoi
donc, demanderait-on, en face de la masse écrasante de preuves
précises et bien authentifiées, remontant clairement
aux sources de l'Ancien Monde d'où est issue la civilisation
américaine, tant d'ethnologues refusent-ils d'accepter la
signification claire et frappante des faits et recourent-ils à
des subterfuges aussi enfantins que ceux que j'ai mentionnés ?
Mettant de côté l'influence de l’œuvre de
Darwin, dont la mauvaise compréhension, comme Huxley le
remarque, « conduit les personnes frivoles à dire
des bêtises au nom de la science de l'anthropologie »,
le facteur principal qui aveugle tant de chercheurs dans l'estimation
de la signification des données qu'ils ont si laborieusement
recueillies eux-mêmes, résulte d'un défaut
incident à la nature de leurs recherches. Ne pas reconnaître
le fait, démontré récemment de façon si
convaincante par le Docteur Rivers, que les arts utiles sont souvent
perdus est une autre et peut-être la difficulté
principale qui ait fait obstacle à une appréciation
adéquate de l'histoire de la propagation de la civilisation. »
Le Dr. Smith présente un groupe impressionnant de preuves qui
indiquent que l'Ancien Monde et plus particulièrement
l'Égypte, sont la source d'un grand nombre de ces coutumes qui
distinguent les aborigènes américains. L'article est
accompagne d'une carte montrant les routes de voyage probables de
l'Ancien Monde au Nouveau et deux endroits de débarquement sur
la côte ouest, un au Mexique et un autre près de la
frontière commune au Pérou et au Chili d'où les
immigrants se répandirent sur le continent.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Allusions
bibliques au Livre de Mormon
Car de
Jérusalem il sortira un reste, et de la montagne de Sion, des
réchappés. Voilà ce que fera le zèle de
l'Éternel des armées - 2 Rois 19:31.
La vision de
tous est devenue comme les paroles d'un livre qui est scellé ;
qui est donné au lettré et à l'illettré -
Es. 29:11, 12.
Notez qu'à
l'époque prédite de la parution de ce livre, le peuple
sera détourné de la doctrine divine par les préceptes
des hommes - Es. 29:13. Comparez les paroles du Seigneur Jésus-Christ
à Joseph Smith : Ils enseignent comme doctrine des
commandements d'hommes - Perle de grand prix, Joseph Smith.
Les peuples
mentionnés dans le livre devaient être abaissés
et leurs paroles devaient être étouffées par la
poussière - Es. 29:4. Comparez : La vérité
jaillit de la terre et la justice regarde du haut des cieux - Ps.
85:11 (version anglaise).
Le bois ou
annales de Juda et des enfants d'Israël qui lui sont associés ;
le bois de Joseph, appelé aussi le bois d'Éphraïm,
et de tous ceux de la maison d'Israël qui lui sont associés ;
ils ne feront qu'un seul bois dans la main du Seigneur - Ex.
37:16-19.
J'ai encore
d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; elles
entendront ma voix - Jean 10:16. Comparez les paroles du Seigneur
ressuscité aux Néphites, qu'ils étaient les
autres brebis d'une autre bergerie - 3 Néphi 15:17-24.
Témoignage
du Livre de Mormon vis-à-vis de lui-même
Paroles du
Seigneur à Néphi, fils de Léhi, concernant la
parution d'Écritures autres que la sainte Bible : En ce
jour-là, une grande partie de l'Évangile, de sens clair
et de haute importance, doit être donnée aux Gentils ;
les Néphites écriront beaucoup de choses qui, après
la destruction de la nation tout entière seront d'abord
cachées et ensuite révélées aux Gentils ;
ces écrits contiendront le texte de l'Évangile - 1
Néphi 13:34-37.
Néphi,
gardien des annales de son peuple, reçut, du Seigneur, l'ordre
de faire d'autres plaques pour y graver ce qui lui serait commandé
- 2 Néphi 5:29-3 3.
La parole du
Seigneur par Néphi, fils de Léhi, que ceux qui seront
détruits parleront encore de la terre et que leurs discours
sortiront de la poussière ; leur livre paraîtra le
jour où les Gentils auront construit beaucoup d'églises
- 2 Néphi 26:16-22. Comparez Ps. 85:10-13 déjà
cité.
La prière
d'Énos demandant au Seigneur de conserver les annales de son
peuple pour les faire paraître en temps voulu - Énos
13-18.
Mormon, qui
compila et abrégea les anciennes annales, prédit leur
parution - Mormon 5:12-15.
Moroni, fils
de Mormon, complète le livre de son père, et témoigne
qu'il paraîtra - Mormon 8:13-17, 25-32.
Néphi,
fils de Léhi, prédit la parution d'un livre qui
contiendra les paroles c de ceux qui ne sont plus », celui
chargé de le révéler remettra les paroles du
livre, mais pas le livre, à un autre - 2 Néphi 27:6-11.
Le livre
lui-même restera caché pour le monde, mais il sera
montré à trois témoins et ensuite à
quelques autres, selon là volonté de Dieu. La partie
non scellée sera traduite, mais la partie scellée
demeurera telle pour un certain temps encore - 2 Néphi
27:12-25.
Le livre qui
paraîtra parmi les Gentils confirmera la véracité
du premier livre, c'est-à-dire la sainte Bible ; et tous
deux ne formeront qu'un seul livre - 1 Néphi 13:39-42.
Au sujet de
celui qui fut choisi pour révéler le livre dans les
derniers jours - 2 Néphi 3:6-16, 27:9-12, 15, 19 ; Mormon
8:14-16.
Beaucoup de
Gentils rejetteront le livre, disant : Une Bible ! Une
Bible ! Nous avons une Bible et il ne peut y avoir d'autre Bible
- 2 Néphi, chap. 29. Notez que le monde Gentil a, par
dérision, appelé le Livre de Mormon « la
Bible mormone ».
Le Christ
ressuscité commanda aux Néphites d'écrire les
paroles qu'il leur avait données - 3 Néphi 16:4 ;
lire le chapitre en entier.
La
révélation des derniers jours concernant le Livre de
Mormon
Le pouvoir de
traduire les anciennes annales qui constituent le Livre de Mormon fut
donné à Joseph Smith - D&A 1:29 ; voir aussi
20:8-12 et 135:3.
Au sujet de la
perte de certains manuscrits contenant la traduction d'une certaine
partie des écrits de Mormon - D&A sec. 3 ; comparez 2
Néphi 5:30 ; 1 Néphi, chap. 9 ; Paroles de
Mormon 7.
Au sujet du
témoignage des trois témoins du Livre de Mormon D&A
- 5:1-18.
Joseph Smith
appelé et choisi pour faire paraître le Livre de Mormon
- D&A 24:1.
Et avec
Moroni, que je vous ai envoyé pour vous révéler
le Livre de Mormon - D&A 27:5.
Les anciens de
l'Église doivent enseigner les principes de l'Évangile
contenus dans la Bible et dans le Livre de Mormon - D&A 42:12.
Récit
de la révélation reçue par Joseph Smith
concernant l'existence des anciennes annales, et incidents relatifs,
à leur traduction - PGP, Joseph Smith.
Et il a
traduit le livre, cette partie même que je lui ai ordonné
de traduire, et, aussi vrai que votre Seigneur et Dieu est vivant, ce
livre est exact - D&A 17:6 ; lire la section entière,.
qui est à l'intention des trois témoins, avant qu'ils
ne vissent les plaques.
La Bible et le
Livre de Mormon témoignent tous deux de l'existence du Sauveur
- D&A 3:16-20.
CHAPITRE
16 : LA RÉVÉLATION, PASSÉE, PRÉSENTE
ET FUTURE
ARTICLE 9. -
Nous croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce
qu'il révèle maintenant, et nous croyons qu'il révélera
encore beaucoup de choses grandes et importantes concernant le
royaume de Dieu.
La révélation
et l'inspiration. - Dans le sens théologique, le terme
révélation signifie l'acte qui consiste à faire
connaître la vérité divine par une communication
venant des cieux. Le mot grec apokalupsis dont la signification est
très proche de celle de notre mot révélation,
exprime le fait de découvrir ou de divulguer ce qui était
caché, soit entièrement soit partiellement -
l'écartement d'un voile. La forme francisée du terme
grec -Apocalypse - est employée pour désigner la
révélation particulière donnée à
Jean sur l'île de Patmos dont le récit forme le dernier
livre du Nouveau Testament. La révélation divine, telle
qu'elle est illustrée par de nombreux exemples dans les
Écritures, peut consister en divulgations ou déclarations
concernant les attributs de la Divinité ou en l'expression de
la volonté de Dieu concernant les affaires des hommes.
Le mot
inspiration est parfois revêtu d'une signification presque
identique à celle du mot révélation, bien que,
de par son origine et son usage premier, il possède un sens
distinct. Inspirer, c'est littéralement animer de l'esprit ;
un homme est inspiré lorsqu'il est sous l'influence d'un
pouvoir autre que le sien. L'inspiration divine peut être
considérée comme une opération inférieure
ou moins directement intense, de l'influence spirituelle sur l'homme
que celle qui se produit dans la révélation. C'est
pourquoi la différence est plutôt une différence
de degré que d'espèce. Le Seigneur, en employant l'un
ou l'autre de ces procédés de direction, ne prive
cependant pas le sujet humain de son libre-arbitre ni de son
individualité [1] comme le prouvent les particularités,
bien marquées, de style et de méthode qui caractérisent
les divers livres des Écritures. Et pourtant, quand la
révélation est donnée, une influence plus
directe opère sur le sujet humain que dans l'effet moindre de
l'inspiration qui n'en est cependant pas moins divine [2].
La méthode
directe et simple par laquelle Dieu peut communiquer avec l'homme
dépend des conditions de réceptivité de la
personne. Une personne peut être susceptible d'inspiration dans
ses aspects les plus inférieurs seulement ; une autre
peut être tellement réceptive à l'influence de ce
pouvoir qu'elle sera capable de recevoir des révélations
directes. Et cette influence supérieure peut se manifester à
divers degrés, la personnalité divine étant
tantôt plus, tantôt moins voilée. Considérez
les paroles du Seigneur à Aaron et à Marie, qui avaient
manqué de respect envers Moïse, le révélateur :
« L'Éternel descendit dans la colonne de nuée,
et il se tint à l'entrée de la tente. Il appela Aaron
et Marie, qui s'avancèrent tous les deux. Et il dit :
Écoutez bien mes paroles ! Lorsqu'il y aura parmi vous un
prophète, c'est dans une vision que moi, l'Éternel, je
me révélerai à lui, c'est dans un songe que je
lui parlerai. Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il
est fidèle dans toute ma maison. Je lui parle bouche à
bouche, je me révèle à lui sans énigmes,
et il voit une représentation de l'Éternel. » [3]
Nous avons vu
que, parmi les preuves les plus concluantes de l'existence d'un Être
suprême il y a celle qui provient de la révélation
directe de sa part ; et qu'une certaine connaissance des
attributs de la personne divine est essentielle à l'exercice
rationnel de la foi en Dieu. Ce n'est qu'imparfaitement que nous
pouvons respecter une autorité dont l'existence même est
en doute. C'est pourquoi, si nous voulons faire implicitement
confiance en notre Créateur et le révérer
sincèrement, nous devons connaître quelque chose de lui.
Bien que le voile de la mortalité avec son obscurité
épaisse puisse oblitérer la lumière de la
présence divine dans le cœur du pécheur, ce
rideau de séparation peut être tiré et la lumière
céleste peut briller dans l'âme du juste. L'oreille
attentive, réglée sur le diapason de, la musique
céleste, a entendu la voix de Dieu déclarer sa
personnalité et sa volonté ; la main du Seigneur a
été rendue visible à l’œil dégagé
de la poutre et de la paille du péché, sincère
dans sa recherche de la vérité ; la volonté
de Dieu a été révélée dans l'âme
bien purifiée par le dévouement et l'humilité.
Communication
de Dieu à l'homme. - Nous n'avons pas connaissance qu'il y ait
jamais eu un temps au cours duquel un serviteur autorisé du
Christ se trouvait sur la terre, où le Seigneur n'ait fait
connaître à ce serviteur la volonté divine au
sujet de la mission dont il était chargé. Aucun homme
ne peut s'attribuer l'honneur et la dignité du ministère.
Pour devenir ministre autorisé de l'Évangile, « un
homme doit être appelé de Dieu par prophétie et
par l'imposition des mains, par ceux qui détiennent
l'autorité », et ceux qui détiennent
l'autorité doivent avoir été appelés de
la même façon. Lorsqu'il est ainsi revêtu de
l'autorité, il parle de par un pouvoir qui est plus grand que
le sien, quand il prêche l'Évangile et en administre les
ordonnances ; il peut, en vérité, devenir prophète
du peuple. Tout naturellement, le Seigneur a reconnu et honoré
ses serviteurs ainsi appelés. Il a glorifié leur office
en proportion de leur dignité, faisant d'eux les oracles
vivants de la volonté divine. Et cela est vrai de toute époque
de l’œuvre de Dieu.
La sainte
prêtrise a l'avantage de communier avec les cieux et
d'apprendre la volonté immédiate du Seigneur. Cette
communion se réalise au moyen de songes et de visions, par
l'urim et le thummim, par la visitation d'anges, ou par la
bénédiction suprême de communiquer face à
face avec le Seigneur [4]. Les paroles inspirées de ceux
qui parlent par le pouvoir du Saint-Esprit sont Écritures pour
le peuple [5]. En termes clairs et nets, la promesse fut faite
autrefois que le Seigneur reconnaîtrait la prophétie
comme le moyen de révéler sa volonté et ses buts
à l'homme : « Car le Seigneur, l'Éternel,
ne fait rien sans avoir révélé son secret à
ses serviteurs, les prophètes ! » [6]. Ce
ne sont pas tous les hommes qui peuvent obtenir cet honneur de
révélateur : « L'amitié de
l'Éternel est pour ceux qui le craignent, et son alliance leur
donne instruction » [7]. De tels hommes sont des
oracles de vérité, des conseillers privilégiés,
des amis de Dieu [8].
La révélation
dans les temps anciens. - Dieu révéla sa volonté
et donna ses commandements [9] à Adam, le patriarche du
genre humain, à qui furent confiées les clefs de la
première dispensation de l'oeuvre de Dieu. Lorsqu'il vivait
dans un état d'innocence avant la chute, Adam communiquait
directement avec le Seigneur. Ensuite, à cause de sa
transgression, l'homme fut chassé d'Éden mais il
emporta avec lui quelques souvenirs de son premier état béni,
y compris la connaissance personnelle de l'existence et des attributs
de son Créateur. Peinant à la sueur de son front, sous
le châtiment prédit et décrété,
cultivant le sol dans sa lutte pour trouver sa nourriture, il
continuait à invoquer le Seigneur.
Alors qu'Adam
et sa femme, Ève, priaient en travaillant, « ils
entendirent la voix du Seigneur, venant de la direction du jardin
d'Éden, leur parlant et ils ne le virent point ; car ils
étaient exclus de sa présence. Et il leur donna des
commandements » [10].
Les
patriarches qui succédèrent à Adam furent bénis
du don de la révélation, qu'ils reçurent à
divers degrés. Énoch, le septième de la lignée,
fut particulièrement doué. La Genèse nous
apprend qu'Énoch « marcha avec Dieu »,
et que, lorsqu'il eut atteint l'âge de trois cent soixante-cinq
ans, « il ne fut plus parce que Dieu le prit » [11].
Dans le Nouveau Testament nous apprenons quelque chose de plus
concernant son ministère [12] et les Écrits de
Moïse nous donnent un récit encore plus complet des
rapports du Seigneur avec ce voyant richement doué [13].
Le plan de rédemption et l'histoire future du genre humain
jusqu'au méridien des temps et de là jusqu'au millenium
et au jugement final, lui furent révélés. Le
Seigneur révéla à Noé ses intentions au
sujet du déluge imminent ; par cette voix prophétique
le peuple fut averti et exhorté au repentir. Ayant méprisé
et rejeté le message, ils furent détruits dans leur
iniquité. Dieu établit son alliance avec Abraham et lui
révéla le cours des événements de la
création [14] et cette alliance fut confirmée à
Isaac et à Jacob.
C'est par la
révélation que Dieu chargea Moïse de faire sortir
Israël de l'esclavage. Du milieu du buisson ardent sur l'Horeb,
le Seigneur déclara à l'homme ainsi choisi : « Je
suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac
et le Dieu de Jacob » [15]. Dans toutes les scènes
tumultueuses entre Moïse et Pharaon, le Seigneur continua à
communiquer avec son serviteur, qui apparut, dans toute la gloire de
ce don divin, comme un véritable dieu au roi païen [16].
Et pendant le Pénible voyage de quarante ans dans le désert,
le Seigneur ne cessa pas d'honorer son prophète. Ainsi nous
pouvons suivre là lignée des révélateurs
- de ces hommes qui ont été, chacun en son temps,
intermédiaires entre Dieu et le peuple, recevant des
instructions des cieux et les transmettant à la masse -de
Moïse- à Josué, et via les Juges, à David
et Salomon et de là jusqu'à Jean, précurseur
immédiat du Messie.
Le Christ fut
lui-même un révélateur. - En dépit de son
autorité personnelle, quoiqu'il eût été et
qu'il fût Dieu, aussi longtemps que Jésus-Christ vécut
homme parmi les hommes, il déclara que son oeuvre était
celle d'un Être plus grand que lui-même, par lequel il
avait été envoyé et duquel il recevait des
instructions. Notez ses paroles : « Car je n'ai point
parlé de moi-même ; mais le Père, qui m'a
envoyé, m'a prescrit lui-même ce que je dois dire et
annoncer. Et je sais que son commandement est la vie éternelle.
C'est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père
me les a dites » [17]. Et plus loin : « Je
ne puis rien faire de moi-même : selon que j'entends, je
juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma
volonté, mais la volonté de celui qui m'a
envoyé » [18]. Et encore « Les
paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ;
et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les
oeuvres... j'agis selon l'ordre que le Père m'a donné » [19].
Les apôtres
également, chargés du fardeau de l'Église après
le départ du Maître, recherchèrent l'aide du
ciel, espérèrent et reçurent la parole de la
révélation pour les diriger dans leur ministère
exalté. Paul, écrivant aux Corinthiens, dit ceci :
« Dieu nous les a révélées [les
vérités divines] par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout,
même les profondeurs de Dieu. Lequel des hommes, en effet,
connaît les choses de l'homme si ce n'est l'esprit de l'homme
qui est en lui ? De même, personne ne connaît les
choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu. Or nous, nous n'avons
pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu,
afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données
par sa grâce » [20].
Jean affirme
que le livre qui porte le nom particulier d'Apocalypse, ne fut pas
écrit de par sa propre sagesse, mais que c'est la « Révélation
de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à
ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il
a fait connaître, par l'envoi de son ange, à son
serviteur Jean » [21].
La révélation
courante est nécessaire. - Les Écritures prouvent, de
façon concluante, que d'Adam à Jean le Révélateur,
Dieu dirigea les affaires de son peuple par des communications
personnelles par l'intermédiaire de serviteurs choisis.
Croissant avec le temps, la parole écrite - le rapport écrit
des révélations reçues antérieurement fit
force de loi auprès du peuple, mais à aucune période,
cela ne fut considéré comme suffisant. Bien que les
révélations du passé soient indispensables, en
tant que guides pour le peuple, étant donné qu'elles
montrent le plan et le dessein des relations de Dieu avec l'homme
dans des circonstances particulières, elles ne peuvent pas
être universellement et directement applicables aux
circonstances des époques ultérieures. Beaucoup des
lois révélées sont d'application générale
à tous les hommes et à toutes les époques, par
exemple, les commandements - Tu ne tueras point ; Tu ne
déroberas point ; Tu ne porteras point de faux témoignage
- et les autres injonctions concernant les devoirs de l'homme envers
son prochain dont la plupart sont si clairement justes que la
conscience humaine les approuve même sans l'aide de la parole
directe des commandements divins. D'autres lois peuvent être
également générales dans leur application,
cependant elles tirent leur validité d'ordonnances données
par Dieu, du fait qu'elles ont été instituées
comme telles par l'autorité divine. Dans cette catégorie,
nous pouvons ranger les commandements au sujet de la sainteté
du jour du sabbat, la nécessité du baptême comme
moyen d'obtenir la rémission des péchés, les
ordonnances de la confirmation, de la Sainte-Cène et autres.
Nous trouvons encore des révélations d'un autre genre,
celles qui ont été données pour répondre
aux conditions d'une époque particulière, que l'on peut
considérer comme révélations circonstancielles ;
par exemple, les instructions données à Noé au
sujet de la construction de l'arche et de l'avertissement à
donner au peuple ; le commandement donné à Abraham
de quitter son pays natal pour séjourner dans un pays
étranger ; le commandement donné à Moïse
et, par son intermédiaire, à Israël, concernant
l'exode d'Égypte ; les révélations données
à Léhi lui ordonnant de quitter Jérusalem avec
son groupe, de voyager dans le désert et de bâtir un
navire pour traverser les grandes eaux vers un autre hémisphère.
Il est à
la fois déraisonnable et directement opposé à
notre conception de la justice immuable de Dieu, de croire qu'il
bénira l'Église à une époque, de la
présence de la révélation vivante de sa volonté
et que, à une autre époque, il laissera l'Église,
à laquelle il donne son nom, vivre du mieux qu'elle peut selon
les lois d'une époque enfuie. Il est vrai qu'à cause de
l’apostasie l'autorité de la prêtrise a pu être
enlevée de la terre pendant un certain temps, laissant le
peuple dans les ténèbres en lui fermant les écluses
des cieux. Mais, à de telles époques, Dieu n'a reconnu
aucune église terrestre comme sienne, et aucun prophète
da déclaré avec autorité : « Ainsi
dit le Seigneur ».
Pour supporter
la doctrine que la révélation, spécifiquement
adaptée aux conditions existantes, est caractéristique
des rapports de Dieu avec l'homme, nous avons le fait que des lois
ont été décrétées et ensuite
révoquées lorsqu'un stade plus avancé du plan
divin a été atteint. Ainsi, la loi de Moïse [22]
fut strictement obligatoire pour Israël depuis le temps de
l'exode jusqu'au ministère du Christ ; mais sa révocation
fut proclamée par le Sauveur lui-même [23] et une
loi plus haute que celle des commandements charnels qui avaient été
donnés à cause de la transgression, fut instituée
à sa place.
D'après
les Écritures citées et de nombreuses autres
affirmations des écrits sacrés, il est évident
que la révélation de Dieu à l'homme a été
un trait caractéristique vital de l'Église vivante. Il
est clair également que la révélation est
essentielle à l'existence de l'Église dans son état
organisé sur la terre. Si, pour avoir l'autorité de
prêcher l'Évangile et d'en administrer les ordonnances,
un homme doit être appelé de Dieu « par
prophétie » [24] il est évident qu'en
l'absence de révélations directes, l'Église
serait laissée sans officiers autorisés et, par
conséquent, disparaîtrait. Les prophètes et les
patriarches d'autrefois, Ies juges, les prêtres et tous les
serviteurs autorisés depuis Adam jusqu'à Malachie,
furent appelés par révélation directe manifestée
par la parole de la prophétie. Cela fut aussi vrai pour
Jean-Baptiste [25], les apôtres [26] et les officiers
inférieurs de l'Église [27], aussi longtemps
qu'une organisation reconnue par Dieu demeura sur la terre. Sans le
don de la révélation continue il ne peut y avoir de
ministère autorisé sur terre ; et sans officiers
dûment commissionnés il ne peut y avoir d'Église
du Christ.
La révélation
est essentielle à l'Église non seulement pour l'appel
et l'ordination correctes de ses ministres, mais aussi afin que les
officiers ainsi choisis puissent être guidés dans leur
administration - pour enseigner avec autorité la doctrine du
salut, pour exhorter, encourager et, si c'est nécessaire,
réprimander le peuple et lui déclarer, par la
prophétie, les buts et la volonté de Dieu concernant
l’Église, pour le présent et pour l'avenir. La
promesse du salut n'est limitée ni dans le temps, ni dans le
lieu, ni dans les personnes. C'est ce que Pierre enseigna le jour de
Pentecôte, lorsqu'il assura à la multitude qu'elle avait
droit aux bénédictions : « Car la
promesse est pour vous, dit-il, pour vos enfants et pour tous ceux
qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu
les appellera » [28]. Le salut, avec tous les dons de
Dieu, fut, depuis le début, pour le Juif et le Grec
également [29] car tous ont le même Seigneur, qui
est riche pour tous ceux qui l'invoquent, sans aucune
distinction [30].
Prétendues
objections dans les Écritures. - Les adversaires de la
doctrine de la révélation continue citent, en
pervertissant de façon flagrante leur signification - certains
passages scripturaux pour soutenir leur hérésie,
passages parmi lesquels nous trouvons ceux-ci. Voici ce que dit Jean
vers la fin de son livre : « Je le déclare à
quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre :
Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux
décrits dans ce livre ; et si quelqu'un retranche quelque
chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu
retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte,
décrits dans ce livre » [31]. Appliquer cette
déclaration à la Bible telle qu'elle fut compilée
par la suite est totalement injustifié car Jean n'écrivit
pas son livre comme conclusion d'une compilation des Écritures
comme celle que nous possédons maintenant dans notre Bible.
Jean parlait simplement de ses propres prophéties qui, lui
ayant été données par révélation,
étaient sacrées ; et les altérer, par
omission ou addition serait modifier la parole de Dieu. Ce serait un
tout aussi grand péché d'altérer toute autre
partie de la parole révélée. De plus, dans ce
passage fréquemment cité, il n'est pas sous-entendu que
le Seigneur ne peut pas ajouter à la parole qui y est révélée
ou en retrancher ; il y est tout simplement déclaré
qu'aucun homme ne peut changer le texte et échapper au
châtiment. Moïse, plus de quinze siècles avant la
date à laquelle Jean écrivit son livre [32] donna
une injonction semblable interdisant d'altérer le message du
commandement divin et ayant une application limitée
similairement.
Une autre
prétendue objection à la révélation
moderne se trouverait dans les paroles de Paul à Timothée,
au sujet des Écritures « qui peuvent te rendre sage
à salut » [33] et qui sont « utiles
pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans
la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à
toute bonne oeuvre » [34].
Les remarques
de l'apôtre aux anciens d'Ephèse sont citées dans
la même intention : « Vous savez... que je n'ai
rien caché de ce qui vous était utile, et que je n'ai
pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et
dans les maisons... car je vous ai annoncé tout le conseil de
Dieu sans en rien cacher » [35]. On soutient que si
les Écritures connues de Timothée étaient
parfaitement suffisantes pour le rendre « sage à
salut » et pour faire de lui l'homme de Dieu « accompli
et propre à toute bonne oeuvre », ces mêmes
Écritures sont suffisantes pour tous les hommes jusqu'à
la fin des temps ; et que si la doctrine prêchée
aux anciens d'Éphèse représentait « tout
le conseil de Dieu », nous ne devons pas nous attendre à
d'autre conseil. Pour répliquer à cela, il suffit
peut-être de dire que si les adversaires de la révélation
continue qui défendent leur position antiscripturale par
l'interprétation forcée de tels passages, étaient
logiques avec eux-mêmes, ils seraient obligés de rejeter
toutes les révélations données par
l'intermédiaire des apôtres après la date à
laquelle Paul prononça ces paroles, ce qui exclurait même
l'Apocalypse de Jean.
Tout aussi
intenable est l'affirmation que l'exclamation du Christ mourant -
« Tout est consommé ! » signifiait
que la révélation était terminée ;
car nous trouvons ce même Jésus se révélant
dans la suite, comme Seigneur, promettant aux apôtres d'autres
révélations[36] et les assurant qu'il serait avec eux
jusqu'à la fin [37]. De plus, si les paroles du Crucifié
comportaient une telle signification, les apôtres qui
enseignèrent selon qu'ils étaient directement et
expressément guidés par la révélation
aussi longtemps qu'ils vécurent, doivent être rangés
parmi les imposteurs.
Pour justifier
l'anathème avec lequel les adversaires de la révélation
moderne cherchent à persécuter ceux qui croient au flot
continuel de la parole de Dieu à son Église, la
prophétie suivante de Zacharie est citée : « En
ce jour-là, dit l'Éternel des armées,
j'exterminerai du pays les noms des idoles, afin qu'on ne s'en
souvienne plus ; j'ôterai aussi du pays les prophètes
et l'esprit d'impureté. Si quelqu'un prophétise encore,
son père et sa mère qui l'ont engendré, lui
diront : Tu ne vivras pas, car tu dis des mensonges au nom de
l'Éternel ! Et son père et sa mère qui l'on
engendré, le transperceront quand il prophétisera. En
ce jour-là, les prophètes rougiront de leurs visions
quand ils prophétiseront » [38]. Le jour dont
il est question semble encore être futur, car les idoles et les
esprits impurs ont encore de l'influence ; et, de plus, Zacharie
montre que les prophètes susmentionnés sont de faux
prophètes en les associant aux idoles et esprits impurs.
Les tentatives
de réfuter la doctrine de la révélation continue
comme celles qu'on a faites en invoquant l'autorité des
Écritures, que nous venons de citer, sont misérablement
futiles, car elles comportent leur propre réfutation et
laissent intacte la vérité que la croyance en la
révélation courante est tout à fait raisonnable
et strictement scripturale [39].
La révélation
des derniers jours. - À la lumière de nos connaissances
que la continuité de la révélation est une
caractéristique essentielle de l'Église, il est aussi
raisonnable d'attendre de nouvelles révélations de nos
jours que de croire à l'existence de ce don dans les temps
anciens. « Quand il n'y a pas de révélation,
le peuple est sans frein » [40], fut-il dit
autrefois ; et il convient d'ajouter à la révélation
la vision également, puisque ce don se manifeste souvent par
des songes et des visions. Néanmoins, en dépit des
témoignages nombreux et très clairs des Écritures,
les Églises de notre époque s'unissent pratiquement
toutes pour affirmer que la révélation directe cessa
avec les apôtres ou même avant leur époque ;
que d'autres communications des cieux sont inutiles, et qu'en
attendre n'est pas scriptural. En assumant cette position, les
Églises de notre époque ne font que suivre les sentiers
déjà battus par les incroyants dans les temps anciens.
Les Juifs apostats rejetèrent le Sauveur parce qu'il venait à
eux avec une nouvelle révélation. N'avaient-ils pas
Moïse et les prophètes pour les guider ? De quoi
d'autre avaient-ils besoin ? Ils se vantèrent
ouvertement : « Nous, nous sommes disciples de
Moïse » et ajoutèrent : « Nous
savons que Dieu a parlé à Moïse mais celui-ci nous
ne savons d'où il est » [41].
Les Écritures,
loin d'affirmer la cessation de la révélation dans les
derniers temps, proclament expressément le rétablissement
et l'opération de ce don dans les derniers jours. Jean eut la
vision du rétablissement de l'Évangile dans les
derniers jours par le ministère d'anges ; et, ayant eu la
vision de ce qui était alors futur, il prononça sa
prophétie au temps passé, comme si elle s'était
- déjà accomplie : « Je vis un autre
ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile
éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à
toute nation, à toute tribu, à toute langue et à
tout peuple » [42]. Il savait, en outre, que la voix
de Dieu se ferait entendre dans les derniers jours pour rappeler son
peuple de Babylone et le conduire en lieu sûr : « Et
j'entendis du ciel une autre voix qui disait : Sortez du milieu
d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses
péchés, et que vous n'ayez point de part à ses
fléaux » [43].
Le Livre de
Mormon n'est pas moins clair lorsqu'il déclare que la
révélation directe sera une bénédiction
permanente pour l'Église dans les derniers jours. Notez la
prophétie d'Éther le Jarédite ; le contexte
montre que l'époque dont il est parlé est l'époque
actuelle : « Et en ce jour où ils [les
Gentils] prouveront leur foi en moi, dit le Seigneur, comme le fit le
frère de Jared, afin de devenir sanctifiés en moi,
alors je leur manifesterai les choses que le frère de Jared a
vues, leur dévoilant même toutes mes révélations,
dit Jésus-Christ, le Fils de Dieu, le Père des cieux et
de la terre et de toutes les choses qui s'y trouvent... celui qui
croit ces choses que j'ai dites, je le visiterai par les
manifestations de mon Esprit, et il saura et rendra
témoignage » [44].
Léhi,
instruisant ses fils, cita une prophétie de Joseph, le fils de
Jacob, qui n'est pas rapportée dans la Bible ; elle se
rapporte à l’œuvre de Joseph, le prophète
moderne : « Oui, Joseph a dit en vérité :
Ainsi me dit le Seigneur : Je susciterai un voyant de choix du
fruit de tes reins, et il sera en grand honneur parmi le fruit de tes
reins. Je lui donnerai le commandement de faire une oeuvre pour le
fruit de tes reins, ses frères, qui aura une grande valeur
pour eux, car elle les amènera à connaître les
alliances que j'ai faites avec tes pères » [45].
Néphi,
fils de Léhi, parla par prophétie des derniers jours,
lorsque les Gentils recevraient le témoignage du Christ,
accompagné de nombreux signes et de manifestations
mer-veilleuses : « par la puissance du Saint-Esprit,
il se manifeste à tous ceux qui croient en lui ; oui, à
toutes les nations, familles, langues et peuples, faisant, selon leur
foi, des miracles, des signes, et des prodiges puissants parmi les
enfants des hommes. Mais voici, je prophétise devant vous
concernant les derniers jours ; concernant les jours où
le Seigneur Dieu manifestera ces choses aux enfants des
hommes » [46].
Le même
prophète, adressant ses avertissements aux incroyants des
derniers jours, prédit l'apparition d'Écritures
supplémentaires : « Et il arrivera que le
Seigneur Dieu vous fera parvenir les paroles d'un livre ; et ce
seront les paroles de ceux qui se sont assoupis. Et voici, le livre
sera scellé ; et, dans ce livre, il y aura une révélation
de Dieu, depuis le commencement du monde jusqu'à la
fin » [47].
Le Sauveur,
s'adressant aux Néphites, répéta la prédiction
de Malachie concernant la révélation qui serait donnée
par l'intermédiaire d'Élie, avant le jour de la seconde
venue du Seigneur : « Voici, je vous enverrai Élie
le prophète, avant que le jour grand et redoutable de
l'Éternel arrive. Il tournera le cœur des pères
envers les enfants, et le sœur des enfants vers leurs pères ;
de peur que je ne vienne frapper la terre de malédiction » [48].
Par la
révélation moderne, le Seigneur a confirmé et
tenu ses promesses antérieures, et a expressément
réprimandé ceux qui veulent lui fermer la bouche et
détourner son peuple de lui. Sa voix se fait entendre
aujourd'hui « prouvant au monde que les saintes Écritures
sont vraies, et que Dieu inspire les hommes et les appelle à
son oeuvre sacrée à notre époque et dans notre
génération, aussi bien que dans les générations
d'autrefois ; montrant par là qu'il est le même
Dieu, hier, aujourd'hui et à jamais » [49].
La révélation
encore future. - Étant donné le fait démontré
que la révélation de Dieu à l'homme a toujours
été et est toujours une caractéristique de
l'Église de Jésus-Christ, il est raisonnable
d'attendre, avec un espoir confiant, la venue d'autres messages des
cieux, même jusqu'à la fin de l'épreuve terrestre
de l'homme. L'Église est et continuera à être,
aussi solidement fondée sur le roc de la révélation
qu'elle l'était au jour de la bénédiction
prophétique donnée par Jésus-Christ à
Pierre, qui grâce à ce don de Dieu, fut à même
de témoigner de la divinité de son Seigneur [50].
La révélation courante prédit aussi clairement
que celle des jours passés les manifestations encore futures
de Dieu par cette voie choisie [51]. Le canon des Écritures
est encore ouvert ; de nombreuses lignes, de nombreux préceptes
doivent encore être ajoutés ; des révélations
surpassant en importance et en plénitude glorieuse tout ce qui
a été rapporté doivent encore être données
à l'Église et proclamées au monde.
Quelle
justification, quel semblant de logique l'homme peut-il invoquer pour
nier le pouvoir et les desseins de Dieu de se révéler,
lui et sa volonté, en ces jours-ci, comme il l'a fait
autrefois ? Dans tous les domaines des connaissances et des
activités humaines, dans tout ce dont l'homme revendique la
gloire, il est fier des possibilités de se développer
et de faire des progrès. Cependant, dans la science divine de
la théologie, il prétend que le, progrès est
impossible et l'avancement interdit. Contre une telle hérésie,
contre une négation aussi blasphématoire des
prérogatives et des pouvoirs divins, Dieu a proclamé
son édit en paroles qui vont droit au but : « Malheur
à celui qui dira : Nous avons reçu la parole de
Dieu, et nous n'avons plus besoin de recevoir davantage de la parole
de Dieu, car nous en avons assez ! » [52]. « Ne
nie pas l'esprit de révélation, ni l'esprit de
prophétie, car malheur à celui qui nie ces
choses. » [53]
[1] Voir notes
1 et 2, à la fin du chapitre.
[2] Note 3, à
la fin du chapitre.
[3] Nom.
12:5-8 - La « Revised Version » anglaise dit :
« la forme de l'Éternel », ndt
[4] Voir
chapitre 12 du présent ouvrage.
[5] Voir D&A
68:4.
[6] Amos 3:7
voir aussi 1 Néphi 22 ; 2.
[7] Ps. 25:14.
[8] Voir Jean
15:14, 15.
[9] Voir Gen.
2:15-20 ; PGP, Moïse 3:16.
[10] PGP,
Moïse 5:4, 5.
[11] Gen.
5:18-24.
[12] Voir Jude
14.
[13] Voir PGP,
Moïse, chaps. 6, 8.
[14] Voir
Gen., chaps. 17, 18 ; PGP, Abraham, surtout les chaps. 3, 4, 5.
[15] Ex.
3:2-6.
[16] Voir Ex.
7:1, et aussi 4 - 16.
[17] Jean
12:49, 50.
[18] Jean
5:30.
[19] Jean
14:10, 31.
[20] 1 Cor.
2:10-12.
[21] Apo. 1:1.
[22] Voir Ex.
chap. 21 ; Lév., chap. 1 ; Deut., chap. 21.
[23] Voir
Matt. 5:17-48
[24] Voir
chapitre 10 du présent ouvrage.
[25] Voir Luc
1:13-20.
[26] Voir
Jean, chap. 15 ; Actes 1:12-26.
[28] Actes
20:28 ; 1 Tim. 4:14 ; Ti. 1:5.
[29] Actes
2:39.
[30] Voir Rom.
10:12 ; Gal. 3:28 ; Col. 3:11.
[31] Voir Rom.
3:22, Apo. 22:18, 19 ; voir aussi D&A 20:35.
[32] Voir
Deut. 4:2 ; 12:32.
[33] 2 Tim.
3:15.
[34] 2 Tim.
3:.16, 17.
[35] Actes
20:18-27.
[36] Voir Luc
24:29.
[37] Voir
Matt. 28:20 ; voir aussi Marc 16:20.
[38] Zach.
13:2-4.
[39] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[40] Prov.
29:18.
[41] Jean
9:28, 29.
[42] Apo.
14:6.
[43] Apo.
18:4.
[44] Éther
4:7, 11.
[45] 2 Néphi
3:7.
[46] 2 Néphi
26:13, 14.
[47] 2 Néphi
27:6, 7.
[48] 3 Néphi
25:5, 6 ; voir aussi Mal. 4:5, 6 ; et, pour
l'accomplissement, D&A 110:13-16.
[49] D&A
20:11, 12 ; voir aussi 1:11 ; 11:25 ; 20:26-28 ;
35:8 ; 42:61 ; 50:35 ; 59:4 ; 70:3 ; et le
volume entier, comme preuve de la continuation de la révélation
dans l'Église de nos jours.
[50 Voir Matt.
16:16-19 ; Marc 8:27-29 ; Luc 9:18-20 ; Jean 6:69.
[51] Voir D&A
20:35 ; 35:8 ; et les références des D&A
citées en dernier lieu.
[52] 2 Néphi
28:29 ; voir aussi verset 30 ; et 29:6-12.
[53] D&A
11:25 ; voir aussi note 4, à la fin du chapitre.
NOTES DU
CHAPITRE 16
1. La liberté
sous l'inspiration. - Faussett dit ceci sur le libre arbitre de
l'homme sous l'influence de l'inspiration : « L'inspiration
n'enlève pas aux écrivains leurs individualités
respectives de style, de même que les maîtres inspirés
de l'Église primitive n'étaient pas des machines
passives quand ils prophétisaient (1 Cor. 14:32). « Là
où est l'esprit du Seigneur, là est la liberté »
(2 Cor. 3:17). Leur volonté devenait une avec la volonté
de Dieu, son Esprit agissait sur leur esprit de sorte que leur
individualité avait libre champ d'action dans la sphère
de son inspiration. Pour les vérités religieuses, les
Écritures collectivement ont un auteur unique ; pour les
autres points, la diversité des styles correspond
manifestement au nombre d'auteurs. La variété est
humaine, l'unité divine. Si les quatre évangélistes
avaient été de simples machines, narrant les mêmes
événements dans le même ordre et avec les mêmes
mots, ils cesseraient d’être des témoins
indépendants. Leur désaccord même (qui n'est
qu'apparent) réfute la collusion... Les légères
variantes dans le décalogue, entre Ex. 20 et sa répétition
au Deut. 5 ; entre Ps. 18 comparé avec 2 Sam. 22 ;
entre Ps. 14 comparé avec Ps. 53, et dans les citations de
l'Ancien Testament trouvées dans le Nouveau Testament
(quelquefois de la Version des Septante, qui varie de la version
hébraïque, quelquefois d'aucun des deux, mot à
mot), tout prouve l'indépendance d'esprit des écrivains
sacrés qui, sous la conduite et la sanction divines,
présentèrent, en différentes occasions, les
mêmes vérités substantielles sous différents
aspects, l'un complétant l'autre. » - Bible
Cyclopedia, A. R. Faussett, p. 308.
2. La doctrine
qui nie la continuité de la révélation est
nouvelle et fausse. -« L'histoire du peuple de Dieu,
depuis les âges les plus reculés, montre que la
révélation continue fut la seule voie par laquelle il
pouvait apprendre tous ses devoirs, ou la volonté de Dieu à
son égard. Il ne crut pas une seule fois que les révélations
données à des générations précédentes
étaient suffisantes pour le guider dans chaque devoir. Une
doctrine qui rejette de nouvelles révélations est une
nouvelle doctrine, inventée par le diable et ses émissaires
pendant le second siècle après le Christ ; c'est
une doctrine opposée directement à celle que croyaient
et dont jouissaient les saints dans tous les âges. Or,
renverser et abandonner une doctrine vieille de quatre mille ans, et
en introduire une nouvelle à sa place ne peut se faire que par
l'autorité divine... Étant donné que la doctrine
de la révélation continue est une doctrine qui fut
toujours crue par les saints, il n'est requis de personne de prouver
la nécessité de la continuation de cette doctrine. Si
c'était une nouvelle doctrine, jamais introduite auparavant
dans le monde, il deviendrait nécessaire d'établir son
origine divine ; mais vu que ce n'est que la continuation d'une
doctrine ancienne, établie il y a des milliers d'années,
qui n'a jamais cessé d'être crue par les saints, et dont
ils n'ont jamais cessé de jouir, il serait de la plus grande
présomption de la mettre en doute à cette période
tardive et de là il semblerait presque superflu d'entreprendre
de prouver la nécessité de sa continuation. Au lieu
d'être obligée de faire cela, toute personne a le droit
de demander à tous ceux des dix-sept derniers siècles
qui nient les nouvelles révélations, de présenter
leur raisonnement puissant et leurs témoignages pour modifier
l'ordre des cieux établi depuis si longtemps, et introduire
une nouvelle doctrine si entièrement différente de
l'ancienne. S'ils désirent que l'on croie à leur
nouvelle doctrine, qu'ils démontrent qu'elle est d'origine
divine, ou autrement tout homme sera justifié en la rejetant
et en s'attachant à l'ancienne. » - Orson Pratt,
Divine Authenticity of the Book of Mormon, 1 (2) 15, 16.
3.
L'inspiration. - « L'inspiration a été
définie comme étant l'énergie motrice du
Saint-Esprit, à quelque degré ou de quelque façon
qu'elle ait pu être exercée, sous l'impulsion de
laquelle les agents humains choisis par Dieu ont proclamé
officiellement sa volonté de vive voix, et ont écrit
les diverses parties de la Bible ». Par inspiration
plénière, nous voulons dire que cette énergie a
été exercée de façon si entière et
parfaite, qu'elle a fait des enseignements des écrivains
sacrés, dans le sens le plus littéral, les
enseignements de Dieu, exactement comme s'ils étaient issus de
lui, exprimant fidèlement sa pensée et portant la
sanction de son autorité. Par inspiration verbale, nous
voulons dire que cette énergie ne fut pas employée à
suggérer aux écrivains la substance des Écritures,
en leur laissant ensuite le soin de rendre, à leur propre
façon, exclusivement humaine, ce qui avait été
suggéré de façon surnaturelle, mais que ces
hommes furent guidés et assistés dans l'expression des
vérités reçues... Lorsque la doctrine de
l'inspiration plénière et verbale est ainsi débarrassée
des méprises dont elle a été l'objet, elle ne
présente, à aucun point de vue, de raison justifiant
des objections. Elle est en accord avec toutes les conclusions
relatives aux Écritures que l'enseignement moderne est arrivé
à établir ; car les rêves de la « haute
critique » ne sont guère plus que des lubies d'un
caprice arbitraire ; et il est très regrettable qu'ils
aient été honorés d'une déférence
tout à fait imméritée et qu'ils aient été
témérairement rangés côte à côte
avec les résultats précieux de la véritable
critique. Ces résultats indiquent décisivement, à
beaucoup d'égards ; que l'inspiration plénière
- lorsque la doctrine elle-même est correctement comprise -
fournit le seul terrain juste et logique sur lequel l'autorité
des Écritures canoniques puisse être sûrement
établie. » - Cassells Bible Dictionary, p. 559,
561. Observez que la distinction spécifiée ici, entre
inspiration plénière et inspiration verbale exprime
l'élément de différence essentiel entre
inspiration et révélation.
4. Il est
rationnel de croire à la révélation continue.
« Est-il donc déraisonnable, est-il donc contraire
à la philosophie d'espérer de la lumière et des
connaissances supplémentaires ? La religion serait-elle
le seul département de la pensée et de l'effort humain
dans lequel la progression soit impossible ? Que dirions-nous du
chimiste, de l'astronome, du physicien, ou du géologue qui
proclamerait qu'aucune découverte ou aucune révélation
de la vérité scientifique n'est plus possible, ou qui
déclarerait que la seule occupation ouverte aux étudiants
de la science est de revoir les anciens livres et d'appliquer les
principes révélés il y a longtemps, car jamais
aucun autre ne sera découvert ? Le motif principal qui
pousse à la recherche et à l'enquête est la
conviction qu'il n'y a pas de fin à la connaissance et à
la sagesse. Nous affirmons que toute sagesse est de Dieu, que
l'auréole de sa gloire est l'intelligence et que l'homme n'a
pas encore appris tout ce qu'il a à apprendre de lui et de ses
voies. Nous soutenons que la doctrine de la révélation
continue de Dieu n'est pas moins philosophique ni moins scientifique
que scripturale. » - « The Philosophy of
Mormonism, par l'auteur, dans The Story and Philosophy of Mormonism,
p. 116, Salt Lake City, 1914.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
La
communication directe de Dieu à l'homme
Beaucoup de
passages des Écritures se rapportant à ce sujet ont été
cités ; voir les références à la
suite du chap. 12.
Le Seigneur se
révéla à Adam, à la fois avant et après
la chute - Gen., chaps. 2, 3, etc. ; Moise, chap. 4, 5, etc.
Car le
Seigneur, l'Éternel, ne fait rien sans avoir révélé
son secret à ses serviteurs les prophètes - Amos 3:7.
Le Christ
déclara à Pierre que l'Église serait bâtie
sur la révélation - Matt. 16:15-19.
Le Dieu des
cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit - Dan.
2:44.
Le Seigneur
prédit la révélation future à son peuple
- Jér. 3 1:33, 34.
Le Seigneur
prédit qu'il plaiderait avec son peuple face à face -
Ex. 20:35, 36.
Promesse de
révélation par Élie le prophète -
Malachie 4:5, 6 ; comparez PGP, Écrits de Joseph Smith ;
D&A 2:1 27:9 ; 110:14, 15 ; 128:17 ; 110:13.
Promesse que
l'Esprit de vérité montrera les choses à venir -
Jean 16:13.
Afin que Dieu
vous donne un esprit de sagesse et de révélation - Eph.
1:17.
Paul témoigne
avoir reçu des révélations personnelles - Eph.
3:3-5.
Le Seigneur
remercie le Père d'avoir donné des révélations
- Matt. 11:25.
Dieu nous les
a révélées par l'Esprit - 1 Cor. 2 - 10.
Car je ne l'ai
reçu ni appris d'un homme, mais par une révélation
de Jésus-Christ - Gal. 1:12.
Une révélation
divine peut être donnée pour corriger une erreur - Phil.
3:15.
Les saints
gardés par le pouvoir de Dieu par la foi pour le salut prêt
à être révélé dans les derniers
temps - 1 Pi. 1:5 ; voir aussi 4:13.
La révélation
de Jésus-Christ à son serviteur Jean - L'Apocalypse.
Abraham reçut
toutes choses par révélation et commandement - D&A
13 2:29.
Promesse de
révélations de Dieu comme aux temps anciens - 1 Néphi
10:19.
Consultez les
références qui suivent le chapitre 15 :
« Témoignage du Livre de Mormon vis-à-vis de
lui-même. »
Les dons de
l'Esprit, y compris la sagesse, la connaissance et la prophétie,
ne doivent pas cesser, si ce n'est par la transgression du peuple -
Moroni 10:24 ; lire le chapitre entier.
Dieu donnera
sa parole, ligne par ligne, précepte par précepte - 2
Néphi 28:29, 30.
Manifestations
du Père éternel et de son Fils Jésus-Christ à
Joseph Smith en 1820 - PGP, Écrits de Joseph Smith.
Je vous
parlerai et je prophétiserai, comme je l'ai fait pour les
hommes autrefois - D&A 45:15.
Le Seigneur
révélera les choses du royaume depuis les temps anciens
et pendant les âges à venir - D&A 76:7-10.
Ordonné
pour enseigner les révélations reçues et celles
à recevoir - D&A 43:7.
Révélations
de Dieu qui viendront dans la suite - D&A 20:35.
Je daigne
révéler à mon Église des choses qui ont
été tenues cachées dès avant la fondation
du monde - D&A 121:40-42.
Un moment à
venir où rien ne sera caché et où tout sera
manifesté - D&A 121:28-32.
Révélation
donnée, par une vision, à Joseph Smith et à
Sidney Rigdon, en 1832 - D&A sec. 76.
Révélations
et manifestations personnelles à Joseph Smith et à
Oliver Cowdery dans le temple de Kirtland, en Ohio, en 1836 - D&A.
sec. 110.
Les hommes
ordonnés à la prêtrise doivent parler sous
l'inspiration du Saint-Esprit - D&A 68:3-6.
Révélation
relative aux affaires des saints à Sion, comté de
Jackson, Missouri - D&A 97.
Ne nie pas
l'esprit de révélation, ni l'esprit de prophétie,
car malheur à celui qui nie ces choses - D&A 11:25.
CHAPITRE
17 : LA DISPERSION D'ISRAËL
ARTICLE 10. -
Nous croyons au rassemblement littéral d'Israël et au
rétablissement des dix tribus...
Israël. -
Combinaison de nom et de titre, Israël dans le sens originel du
mot, exprimait la pensée de quelqu'un qui avait été
heureux dans ses supplications au Seigneur, « Soldat de
Dieu », « celui qui lutte avec Dieu »,
« prince de Dieu » sont parmi les équivalents
français communs. Le nom paraît pour la première
fois dans l'Écriture sainte comme titre conféré
à Jacob, lorsque ce dernier réussit, par sa
détermination, à s'assurer une bénédiction
de son visiteur céleste dans le désert. Il reçut
cette promesse : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais
tu seras appelé Israël ; car tu as lutté avec
Dieu et avec des hommes et tu as été vainqueur » [1].
Nous lisons plus loin : « Dieu apparut encore à
Jacob, après son retour de Paddan-Aram, et il le bénit.
Dieu lui dit : Ton nom est Jacob, tu ne seras plus appelé
Jacob, mais ton nom sera Israël. Et il lui donna le nom
d'Israël » [2].
Mais le
nom-titre ainsi accordé dans des circonstances solennelles,
prit, dans la suite, un sens plus large et s'appliqua à la
postérité d'Abraham, par Isaac et Jacob [3] avec
chacun desquels le Seigneur avait fait l'alliance que, par sa
postérité, toutes les nations de la terre seraient
bénies [4]. Le nom du patriarche se généralisa
ainsi pour désigner un peuple comprenant les douze tribus qui
portèrent avec fierté le nom d'Israélites ou
enfants d'Israël. C'est de ce nom qu'on les appelait
collectivement au cours des jours sombres de leur captivité en
Égypte [5] pendant les quarante années d'exode et
de voyage vers la terre promise [6] pendant toute leur existence
de peuple puissant sous le gouvernement des Juges et de nation unie
au cours des cent vingt années des règnes successifs de
Saül, David et Salomon [8].
À la
mort de Salomon, probablement vers 975 av. J.-C., le royaume fut
divisé. La tribu de Juda, et une partie de la tribu de
Benjamin reconnurent Roboam, fils et successeur de Salomon, comme
leur roi ; tandis que le reste du peuple, ordinairement appelé
les « dix tribus », se révolta contre
Roboam, rompant ainsi sa fidélité à la maison de
David et choisit Jéroboam comme roi. Les dix tribus, sous
Jéroboam, conservèrent le nom de Royaume d'Israël
bien que ce royaume fût aussi appelé d'Éphraïm [9]
du nom de sa tribu la plus puissante. Roboam et ses sujets prirent le
nom de Royaume de Juda. Pendant deux cent cinquante ans environ, les
deux royaumes maintinrent une existence séparée ;
après quoi, vers 721 av. J.-C., le royaume d'Israël
perdit son indépendance et le peuple fut emmené en
captivité par les Assyriens, sous Salmanazar. Le Royaume de
Juda fut encore reconnu pendant près d'un siècle, puis
Nebucadnetsar y mit fin en inaugurant la captivité de
Babylone. Pendant soixante-dix ans, le peuple demeura assujetti,
selon ce que Jérémie avait prophétisé [10]
alors le Seigneur adoucit le cœur des rois régnants, et
l’œuvre d'émancipation fut commencée par
Cyrus le Perse. Le peuple hébreu reçut la permission de
retourner en Judée et de rebâtir le temple de Jérusalem.
Le peuple
appelé communément, à l'époque, Hébreux
ou Juifs [11] conserva le nom d'Israël comme nom de sa
nation, bien qu'il fût à peine composé de deux
tribus complètes sur les douze. Le nom d'Israël, conservé
ainsi avec une louable fierté par le reste d'une nation
autrefois puissante, fut employé dans un sens figuré
pour désigner le peuple de l'alliance qui constituait l'Église
du Christ [11] et il est encore employé dans ce sens. Les
Israélites, à l'époque où ils
apparaissent pour la première fois dans l'histoire, formaient
un peuple uni. Afin que nous puissions savoir la portée réelle
du rassemblement mentionné dans le dixième Article de
Foi, il est nécessaire que nous considérions tout
d'abord la dispersion qu'a subie le peuple d'Israël. Les
Écritures abondent en prédictions concernant ces
dispersions ; l'Écriture et l'histoire séculière
s'accordent, en général en témoignage de
l'accomplissement de ces prophéties.
La dispersion
d'Israël prédite. - Il a été dit que « si
l'histoire complète de la maison d'Israël était
écrite, elle serait l'histoire des histoires, la clef de
l'histoire du monde pendant les vingt derniers siècles » [12].
Le fait qui justifie une déclaration aussi générale
est que les Israélites ont été si complètement
dispersés parmi les nations, qu'ils représentent un
facteur extrêmement important dans le développement et
la grandeur de presque chaque groupe important de la famille humaine.
Cette oeuvre de dispersion fut réalisée en de nombreux
stades et s'étendit sur des millénaires. Elle fut
prévue par les anciens prophètes ; et les chefs
spirituels de toutes les générations qui précédèrent
l'ère messianique et qui la suivirent immédiatement,
prédirent que la dispersion du peuple serait le résultat
prévu de son iniquité grandissante ou bien lui
rappelèrent les anciennes prophéties sur la dispersion,
déjà accomplies à l'époque et prédirent
une dispersion, plus complète encore, de la nation.
Les prophéties
bibliques. - Au cours de l'exode d'Égypte, où les
Israélites avaient vécu dans l’esclavage, à
la terre de Canaan, la terre de leur héritage promis, le
Seigneur leur donna de nombreuses lois et établit des
ordonnances pour les gouverner dans les affaires temporelles et
spirituelles. Il leur fit contempler des bénédictions
que l'intelligence humaine seule ne peut concevoir, les leur
promettant à condition qu'ils obéissent aux lois de la
justice et lui fussent fidèles, à lui, leur Dieu et
Roi. Par contraste avec cette description de prospérité
bénie, le Seigneur dépeignit, avec une précision
terrible et des détails, saisissants, l'état de misère
abjecte et de souffrances atroces dans lequel ils tomberaient
sûrement s'ils quittaient les sentiers de la droiture et
adoptaient les pratiques pécheresses des peuples païens
avec lesquels ils seraient en contact. Les parties les plus sombres
de ce tableau étaient celles qui décrivaient le
démembrement futur de la nation et la dispersion du peuple
parmi ceux qui ne connaissaient point Dieu. Cependant ces calamités
extrêmes ne devaient s'abattre sur Israël que si des
châtiments moins sévères s'avéraient
inefficaces [13].
Lorsque le
voyage qui suivit l'exode toucha à sa fin et que les
Israélites se préparèrent à traverser le
Jourdain pour prendre possession de la terre promise, lorsque Moïse,
patriarche, législateur et prophète, fut sur le point
d'entreprendre l'ascension du Nébo, d'où il pourrait
voir le beau pays et où il devait être enlevé de
la terre, il répéta l'histoire des bénédictions
et des malédictions inséparablement liées à
l'alliance de Dieu avec son peuple. « L'Éternel te
fera battre par tes ennemis », leur fut-il déclaré
de nouveau, et, de plus : « L'Éternel te fera
marcher, toi et ton roi que tu auras établi sur toi, vers une
nation que tu n'auras point connue, ni toi ni tes pères. Et là
tu serviras d'autres dieux, du bois et de la pierre. Et tu seras un
sujet d'étonnement, de sarcasme et de raillerie parmi tous les
peuples chez qui l'Éternel. te mènera ». Et,
plus loin encore : « L'Éternel fera partir de
loin, des extrémités de la terre, une nation qui fondra
sur toi d'un vol d'aigle, une nation dont tu n'entendras point la
langue, une nation au visage farouche, et qui n'aura ni respect pour
le vieillard, ni pitié pour l'enfant... l'Éternel te
dispersera parmi tous les peuples, d'une extrémité de
la terre à l'autre ; et là, tu serviras d'autres
dieux que n'ont connus ni toi, ni tes pères, du bois et de la
pierre » [14].
Au fur et à
mesure que l'histoire sainte se déroule, il est clair
qu'Israël choisit le mauvais chemin, perdant ainsi tout droit
aux bénédictions et récoltant les malédictions.
Lorsque le fils de Jéroboam pécheur fut malade et
presque mourant, le roi, troublé, envoya sa femme, sous un
déguisement, chez Achija, le prophète aveugle d'Israël,
pour l'interroger au sujet du sort de l'enfant. Le prophète,
voyant au-delà de la cécité physique de son
grand âge, prédit la mort de l'enfant et le renversement
de la maison de Jéroboam, et il déclara en outre :
« L'Éternel frappera Israël, et il en sera de
lui comme du roseau qui est agité dans les eaux ; il
arrachera Israël de ce bon pays qu'il avait donné à
leurs pères, et il les dispersera de l'autre côté
du fleuve, parce qu'ils se sont fait des idoles, irritant
l'Éternel. » [15]
Par Ésaïe,
le Seigneur justifie les châtiments qu'il envoie sur le peuple,
comparant celui-ci à un vignoble sans profit qui, en dépit
de la haie protectrice et des soins les plus attentifs, n'a porté
que des raisins sauvages, et n'est bon qu'à être foulé
aux pieds, « c'est pourquoi », continue-t-il,
« mon peuple sera soudain emmené captif » [16].
Et cependant d'autres tribulations encore devaient suivre, contre
lesquelles le peuple fut mis en garde, de peur qu'il ne se détournât
entièrement du, Dieu de ses pères : « Que
ferez-vous au jour du châtiment et de la ruine, qui, du
lointain fondra sur vous ? Vers qui fuirez-vous pour avoir du
secours ? » [17]. Le prophète attire
l'attention de son peuple plongé dans l'erreur sur le fait que
ses tribulations viennent du Seigneur. « Qui a livré
Jacob au pillage et Israël aux pillards ? N'est-ce pas
l'Éternel ? Nous avons péché contre lui.
Ils n'ont point voulu marcher dans ses voies et ils n'ont point
écouté sa loi. Aussi a-t-il versé sur Israël
l'ardeur de sa colère et la guerre » [18].
Après
la captivité d'Éphraïm ou royaume d'Israël,
comme on l'appelait plus particulièrement, le peuple de Juda
eut néanmoins besoin d'autres avertissements. Le sort de leurs
frères leur fut rappelé par la bouche de Jérémie
ensuite, devant la persistance et l'accroissement de leurs iniquités,
le Seigneur dit : « Je vous rejetterai loin de ma
face, comme j'ai rejeté tous vos frères, toute la
postérité d'Éphraïm » [19].
Leur pays serait dévasté ; toutes les villes de
Juda seraient réduites en désert [20] et le peuple
serait dispersé parmi les royaumes de la terre [21].
D'autres prophètes [22] révélèrent
les paroles de colère et les avertissements sévères
du Seigneur ; et voici le décret divin qui a été
rapporté : « Je secouerai la maison d'Israël
parmi toutes les nations, comme on secoue avec le crible » [23].
Et aussi : « Je les disperserai parmi les peuples, et
au loin ils se souviendront de moi » [24].
Les
prédictions du Livre de Mormon. - Les annales faites par la
partie de la maison d'Israël qui quitta Jérusalem pour
aller s'établir sur le continent américain vers 600 av.
J.-C., contiennent de nombreuses allusions aux dispersions qui
avaient déjà eu lieu et à la continuation de la
dispersion, qui était encore future pour les écrivains
du Livre de Mormon. Au cours du voyage vers la côte, alors
qu'il était campé, avec sa compagnie, dans la vallée
de Lémuel, sur les bords de la mer Rouge, le prophète
Léhi annonça ce qu'il avait appris, par révélation,
sur l'avenir « que les Juifs tomberaient dans
l'incrédulité », qu'ils crucifieraient le
Messie, et qu'ils seraient dispersés « sur toute la
surface de la terre » [25]. Il compara Israël à
un olivier [26] dont les branches devaient être rompues et
dispersées ; et il reconnut en l'exode de sa colonie et
en leur voyage au loin un incident dans le cours général
de la dispersion [27]. Néphi, fils de Léhi,
contempla aussi en vision la dispersion du peuple de l'alliance de
Dieu, et il ajouta, sur ce point, son témoignage à
celui du prophète, son père [28]. Il vit aussi que
la postérité de ses frères, connue dans la suite
sous le nom de Lamanites, serait châtiée pour son
incroyance, assujettie aux Gentils et dispersée devant
ceux-ci [29]. Au cours de cette vision prophétique des
âges à venir, il vit aussi l'apparition d'annales
sacrées, autres que les annales connues alors « pour
convaincre les Gentils et le reste de la postérité de
mes frères [30] ainsi que les Juifs qui étaient
dispersés sur toute la surface de la terre » [31].
Après
leur arrivée sur la terre promise, les colons conduits par
Léhi reçurent de nouveaux détails concernant la
dispersion d'Israël. Le prophète Zénos [32]
cité par Néphi, avait prédit l'incrédulité
de la maison d'Israël, à la suite de quoi le peuple
serait « errant dans la chair, ils périront, et
deviendront un objet de moquerie et de dérision, et seront
parmi toutes les nations » [33]. Les frères de
Néphi, sceptiques vis-à-vis de ces enseignements, lui
demandèrent si les choses dont il parlait devaient se réaliser
dans un sens spirituel ou plus littéralement ; et il leur
fut dit : « la maison d'Israël sera, tôt
ou tard, dispersée sur toute la surface de la terre, parmi
toutes les nations » ; et, plus loin, faisant
allusion aux dispersions déjà accomplies, que « la
plus grande partie de toutes les tribus a été emmenée
et elles sont dispersées çà et là sur les
îles de la mer » [34] ; et puis, prédisant
d'autres divisions, d'autres séparations encore, Néphi
ajoute qu'il sera donné aux Gentils pouvoir sur le peuple
d'Israël, et que par eux « notre postérité
sera dispersée » [35]. Bien qu'un océan
séparât leur pays natal du pays où ils avaient
été miraculeusement conduits, les enfants de Léhi
apprirent par révélation de la bouche de Jacob, le
frère de Néphi, la captivité des Juifs qu'ils
avaient laissés à Jérusalem [36]. Néphi
leur fit connaître ensuite les malheurs qui menaçaient
leur ville natale et la dispersion ultérieure de leur famille,
les Juifs [37].
Les Lamanites,
partie de la postérité de Léhi, devaient aussi
être séparés et dispersés, comme
l'attestent les paroles de Samuel, prophète de ce peuple
plongé dans les ténèbres [38]. Néphi,
le troisième prophète de ce nom et petit-fils
d'Hélaman, souligne la dispersion de son peuple en affirmant
que les emplacements de ses demeures « deviendront
désolés » [39]. Jésus lui-même,
après sa résurrection, alors qu'il visitait cette
partie de son troupeau qui se trouvait dans l'hémisphère
occidental, mentionne solennellement « le reste de leur
postérité, qui sera dispersé sur la surface de
la terre, à cause de son incrédulité » [40].
D'après
ces citations, il est clair que ceux qui suivirent Léhi, ce
qui comprend sa propre famille, Zoram [41] et Ismaël et sa
famille [42], dont sortirent ces peuples puissants, les Néphites
dont la nation fut exterminée à cause de leur
infidélité et les Lamanites qui, connus maintenant sous
le nom d'Indiens d'Amérique, ont continué leur
existence troublée jusqu'à ce jour, tous ceux qui
suivirent Léhi apprirent, par révélation, la
dispersion de leurs anciens compatriotes dans le pays de Palestine et
leur propre condamnation certaine s'ils continuaient à
désobéir aux lois de Dieu. Nous avons dit que le
transfert de Léhi et de sa colonie du Proche-Orient au
continent américain était lui-même une partie de
la dispersion générale. Il faut aussi se rappeler
qu'une autre colonie juive vint s'établir sur le continent
américain, son départ se situant environ onze ans après
le départ de Léhi. Cette deuxième compagnie
était conduite par Mulek, un des fils de Sédécias
qui fut le dernier roi de Juda ; ils quittèrent Jérusalem
immédiatement après la prise de la ville par
Nebucadnetsar, vers 588 av. J-C [43].
L'accomplissement
de ces prophéties. - Les Écritures sacrées aussi
bien que les autres écrits qui ne sont pas considérés
comme relevant de l'inspiration directe, rapportent l'accomplissement
littéral de la prophétie par la ruine de la maison
d'Israël. La division de la nation en deux royaumes séparés,
Juda et Israël, mena à leur chute à tous deux. Au
fur et à mesure que le peuple s'enfonçait plus
profondément dans le mépris des lois de ses pères,
il fut permis à ses ennemis de triompher de lui. Après
quelques revers de moindre importance, le royaume d'Israël subit
une défaite écrasante de la part des Assyriens, en ou
vers 721 av. J.-C. Nous lisons que Salmanasar IV, roi d'Assyrie,
assiégea Samarie, la troisième et dernière
capitale du royaume [44] et que, après trois ans, la
ville fut prise par Sargon, successeur de Salmanasar. Le peuple
d'Israël fut emmené en captivité en Assyrie et
réparti entre les villes des Mèdes [45]. Ainsi fut
accomplie la terrible prédiction d'Achija à la femme de
Jéroboam. Israël fut dispersé au-delà du
fleuve [46] probablement l'Euphrate et, à partir de cette
époque, les dix tribus sont perdues pour l'histoire.
Le triste sort
du royaume d'Israël eut comme effet d'éveiller
partiellement le peuple de Juda au sentiment de son propre destin
imminent. Ézéchias régna pendant vingt-neuf ans
et se révéla une brillante exception dans la lignée
de mauvais rois qui l'avaient précédé. De lui il
est dit : « Il fit ce qui est droit aux yeux de
l’Éternel » [47]. Au cours de son règne,
les Assyriens, sous la conduite de Sennachérib, envahirent le
pays ; mais le Seigneur avait, en partie, rendu sa faveur au
peuple et Ézéchias détermina celui-ci à
mettre sa foi en son Dieu, l'exhortant à prendre courage et à
ne pas craindre le roi assyrien et ses armées, « car »,
dit ce juste prince, « avec nous il y a plus qu'avec lui.
Avec lui est un bras de chair, et avec nous l'Éternel, notre
Dieu, qui nous aidera et qui combattra pour nous » [48].
L'armée assyrienne fut miraculeusement détruite [49].
Mais Ézéchias mourut et Manassé lui succéda
sur le trône ; ce roi fit ce qui est mal aux yeux du
Seigneur [50] et l'iniquité du peuple continua pendant
plus d'un demi-siècle, interrompue seulement par les bonnes
oeuvres d'un seul roi juste, Josias [51].
Alors que
Sédécias se trouvait sur le trône, Nebucadnetsar,
roi de Babylone, mit le siège devant Jérusalem [52]
prit la ville vers 588 av. J.-C. et emmena peu après le peuple
en captivité à Babylone, mettant ainsi virtuellement
fin au royaume de Juda. Le peuple fut dispersé dans les villes
d'Asie et gémit sous les vicissitudes de la captivité
babylonienne pendant près de soixante-dix ans, après
quoi, Cyrus le Perse, qui avait soumis l'empire de Babylone, lui
donna la permission de retourner à Jérusalem. Des
multitudes de Juifs exilés profitèrent de cette
occasion, quoiqu'un grand nombre d'entre eux demeurèrent dans
le pays de leur captivité. Ceux qui retournèrent,
firent tous leurs efforts pour se rétablir à l'échelle
de leur ancienne puissance, mais ils ne furent plus jamais vraiment
indépendants. Ils furent assaillis par la Syrie et par
l'Égypte et devinrent plus tard, tributaires de Rome,
condition dans laquelle ils se trouvaient à l'époque du
ministère personnel de Jésus-Christ parmi eux.
La prophétie
de Jérémie n'était pas encore tout à fait
accomplie, mais le temps prouva que pas un seul mot de cette
prophétie ne devait faillir : « Tout Juda est
emmené captif, il est emmené tout entier captif » [53]
telle était la prédiction. Un mouvement de rébellion
parmi les Juifs donna à leurs maîtres romains un
semblant d'excuse pour les châtier, châtiment dont le
point culminant fut la destruction de Jérusalem, en 71 ap.
J.-C. La ville tomba après un siège de six mois, devant
les armées romaines conduites par Titus, fils de l'empereur
Vespasien. Josèphe, le fameux historien, à qui nous
devons la plus grande partie de ce que nous savons des détails
de cette lutte, résidait lui-même en Galilée et
fut emmené à Rome parmi les captifs. D'après son
récit, nous apprenons que plus d'un million de Juifs perdirent
la vie au cours de la famine qui accompagna le siège ;
beaucoup plus encore furent vendus comme esclaves et innombrables
furent ceux qui durent s'exiler. La ville fut entièrement
détruite et l'emplacement sur lequel se tenait le temple fut
passé à la charrue par les Romains qui essayaient de
découvrir des trésors. C'est ainsi que les paroles du
Christ furent accomplies littéralement : « Je
vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur
pierre qui ne soit renversée » [54].
Depuis la
destruction de Jérusalem et la désintégration
finale de l'autonomie juive, les Juifs ont erré sur toute la
face de la terre, peuple sans pays, nation sans foyer. La prophétie
prononcée autrefois par Amos s'est accomplie littéralement :
Israël a bien été secoué parmi les nations,
« comme le grain est passé au crible » [55].
Qu'on se souvienne cependant que cette terrible prédiction est
accompagnée de la promesse : « Sans qu'il
tombe à terre un seul grain ».
Les tribus
perdues. - Comme il a déjà été dit, lors
de la séparation des Israélites, après la mort
de Salomon, dix tribus s'érigèrent en un royaume
indépendant. Ce royaume, le royaume d'Israël, prit fin,
pour l'histoire, par la captivité assyrienne en 721 av. J.-C.
Le peuple fut emmené en Assyrie, et disparut plus tard si
complètement qu'il a été appelé les
tribus perdues. Il semble qu'elles quittèrent l'Assyrie et
bien que nous soyons sans renseignements précis quant à
leur destination finale et leur situation actuelle, il existe des
preuves abondantes qu'elles se dirigèrent vers le nord [56].
La parole du Seigneur, par Jérémie, promet qu'elles
seront ramenées « du pays du septentrion » [57]
et une promesse semblable a été faite par révélation
divine à notre époque [58].
Dans les
écrits d'Esdras, qui ne sont cependant pas inclus parmi les
livres canoniques de la Bible mais qui sont rangés parmi les
apocryphes, nous trouvons des passages qui ont trait à la
migration des dix tribus vers le nord, qu'elles entreprirent en
suivant un plan pour échapper aux païens en se rendant
« dans un pays très éloigné où
l'homme n'avait jamais habité, afin de pouvoir y garder leurs
statuts, qu'ils n'avaient jamais gardés dans leur propre
pays » [59]. Le même écrivain nous
apprend qu'ils voyagèrent un an et demi dans le pays du nord,
mais il nous donne des preuves que beaucoup demeurèrent -dans
le pays de leur captivité.
Lorsqu'il
visita les Néphites sur le continent américain, le
Christ ressuscité mentionna de façon explicite les
« autres tribus de la maison d'Israël, que le Père
a emmenées hors du pays » [60] et il en parla
également lorsqu'il mentionna « d'autres brebis qui
ne sont pas de ce pays, ni du pays de Jérusalem, ni d'aucun
pays aux alentours, où je suis allé exercer mon
ministère » [61]. Le Christ déclara que
le Père lui avait ordonné de se révéler à
elles. Le séjour actuel des tribus perdues n'a pas été
révélé.
[1] Gen.
32:28.
[2] Gen. 35 9,
10.
[3] 1 Sam.
25:1 ; Es. 48:1 ; Rom. 9:4 ; 11:1.
[4] Gen.
12:1-3 ; 17:1-8 ; 26:3, 4 ; 28:13-15.
[5] Voir Ex.
1:1, 7 ; 9:6, 7 ; 12:3, etc.
[6] Voir Ex.
12:35, 40 ; 13:19 ; 15:1 ; 35:20, 30 ; Lév.
1:2 ; Nom. 20:1, 19, 24, etc.
[7] Voir
passages en grand nombre dans les livres des Juges, 1 et 2 Sam. et 1
et 2 Rois.
[8] Voir ES.
11:13 ; 17:3 ; Ez. 37:16-22 ; Os. 4:17.
[9] Voir Jér.
25:11, 12 ; 29:10.
[10] Voir
notes 1 et 2, à la fin du chapitre.
[11] Voir Rom.
9:6 ; Gal. 6:16.
[12]
Compendium, p. 84 (éd. 1914).
[13] Lire les
prédictions fatidiques dans Lév. 26:14-33.
[14] Deut.
28:25-64.
[15] 1 Rois
14:15.
[16] Es.
5:1-7, 13.
[17] Es. 10:3.
1 Es. 42:24, 25.
[18] Jér.
7:12,15.
[19] Voir Jér.
9:11 10:22.
[20] Voir Jér.
34:17.
[21] Voir Ex.
20:33 ; 22:15 ; 34:6 ; 36:19
[22] Amos
7:17 ; 9:9 ; Mich. 3:12.
[23] 1 Amos
9:1
[24] Zach.
10:9.
[25] 1 Néphi
10:11, 12.
[26] Voir 1
Néphi 15:12, 13 ; Jacob, chaps. 5, 6.
[27] Voir 1
Néphi 10:13.
[28] Voir 1
Néphi 14 .14.
[29] Voir 1
Néphi 13:11-14.
[30] Partie de
la postérité de Léhi, appelée plus tard
Lamanites.
[31] 1 Néphi
13:39.
[32] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[33] 1 Néphi
19:12-14.
[34] 1 Néphi
22:1-4.
[35] 1 Néphi
22:7.
[36] Voir 2
Néphi 6:8.
[37] Voir 2
Néphi 25:14, 15.
[38] Voir
Hélaman 15:12.
[39] 3 Néphi
10:7.
[40] 3 Néphi
16:4.
[41] Voir 1
Néphi 4:20-26, 30-37.
[42] Voir 1
Néphi 7:2-6, 19, 22 ; 16:17.
[43] Voir Omni
14-19 ; Mosiah 25:2-4 ; Alma 22:30-32 ; Hélaman
6:10, 8:21, p. 324.
[44] Sichem
fut la première capitale du royaume d'Israël (1 Rois
12:25) ; plus tard Thirtsa devint la capitale ; elle était
renommée pour sa beauté (1 Rois 14:17 ; 15:33 ;
16:8, 17, 23 ; C. des C. 6:4) ; et enfin Samarie (1 Rois
16:24).
[45] Voir 2
Rois 17:5, 6 ; 18:9-11.
[46] Voir 1
Rois 14 - 15.
[47] 2 Rois
18:1-3 ; 2 Chron. 29:1-11.
[48] 2 Chron.
32:7,8.
[49] Voir 2
Chron. 32 ; 21, 22.
[50] Voir 2
Chron. 33:1-10 ; 2 Rois 21:1-9.
[51] Voir 2
Rois 22:1 ; 2 Chron. 34:1.
[52] Voir 2
Rois 25:1-3 ; 2 Chron. 36:17.
[53] Jér.
13:19.
[54] Matt.
24:1, 2 ; voir aussi Luc 19:44 ; voir Jesus the Christ, p.
563, 586.
[55] Amos 9:9.
[56] Voir Jér.
3:12.
[57] Jér.
16:15 ; 23:8 ; 31:8.
[58] Voir D&A
133:26, 27.
[59] 2 Esdras
13 ; voir note 4, à la fin du chapitre.
[60] 3 Néphi
15:15.
[61] 3 Néphi
16:1.
NOTES DU
CHAPITRE 17
1. Hébreux.
- Sem est appelé « le père de tous les
enfants d'Héber », comme Cham est appelé
père de Canaan. Les Hébreux et les Canaanites étaient
souvent amenés en contact et révélaient les
caractéristiques respectives des Sémites et des
Chamites. Le terme « Hébreux » est
dérivé ainsi d' « Héber »
(Gen. 10:21 ; cp. Nom. 24:24) - Bible Cyclopedia, par Faussett.
L'écrivain
de l'article « Hébreu » dans le
Cassell's Bible Dictionary doute des preuves sur lesquelles la
dérivation du mot « hébreu » d'
« Éber » ou « Héber »
est basée et dit : « Tout ce qui peut être
affirmé avec certitude c’est que le terme est employé
pour désigner Abraham et les descendants de Jacob en général.
L'intérêt qu'on attache au mot, joint à son
origine obscure, suffit pour expliquer les nombreuses spéculations
à son sujet. On peut ajouter que quelques érudits ont
trouvé le mot « Hébreux »
légèrement altéré, sur les monuments
d'Égypte. Si cette interprétation est vérifiée,
elle aura de la valeur, montrant que, si les Égyptiens
appelèrent Joseph un Hébreu, ils employèrent la
désignation qui était acceptée parmi eux. »
2. Juifs. - Le
terme signifie proprement « un homme de Juda ou un
descendant de Juda, mais le mot fut appliqué à tous,
ceux qui étaient encore appelés « Hébreux ».
Il ne semble être entré en usage que longtemps après
la révolte de Jéroboam et des dix tribus, et aussi
longtemps que le royaume exista, il fut employé naturellement
par les citoyens du royaume de Juda (2 Rois 16:6 ; 25:25), mais
on le voit rarement dans ce sens. Après l'exil, il prit la
signification étendue qu'il a de nos jours. Il fut adopté
par le reste de toutes les tribus et fut le seul nom par lequel les
descendants de Jacob furent connus dans l'ancien monde ; il fut
certainement beaucoup plus commun que « Hébreu ».
Il apparaît dans les livres d'Esdras, de Néhémie,
d'Esther, de Daniel, etc., il se trouve dans les Apocryphes et est
commun dans Josèphe et dans le Nouveau Testament ».
Cassell’s Bible Dictionary.
« Sous
la théocratie, on les appelle Hébreux, sous la
monarchie Israélites et pendant la domination étrangère
Juifs. Les représentants modernes de cette souche se donnent
le nom d'Hébreux en race et en langue et Israélites en
religion, mais Juifs dans les deux sens. » - Standard
Dictionarv.
3. Zénos.
- « Prophète hébreu, cité souvent par
les serviteurs Néphites de Dieu. Tout ce que nous savons de
son histoire personnelle est qu'il fut tué parce qu'il
proclama hardiment ce que Dieu lui avait révélé.
La parabole merveilleuse et presque incomparable de la vigne, donnée
en détail par Jacob, montre que ce fut un homme grandement
béni du Seigneur par l'esprit de prophétie (Jacob chap.
5). Ses prophéties sont aussi citées par Néphi
(1 Néphi 10:10 ; 12, 16), Alma (Alma 33:3, 13, 15),
Amulek, Alma (34:7), Samuel le Lamanite (Hélaman 15:11) et
Mormon (3 Néphi 10:16). - Dictionary of the Book of Mormon,
par George Reynolds.
4. Le voyage
des tribus perdues. - Esdras, dont les livres, comme il est dit dans
le texte, sont classés parmi les Apocryphes, décrit une
vision dans laquelle les dix tribus sont citées comme suit :
« Ce sont les tribus qui furent emmenées captives
hors de leur pays au temps d'Osée le roi, que Salmanasar, roi
des Assyriens, fit captives et emmena, au-delà du fleuve ;
ainsi elles furent emmenées dans un autre pays. Mais
décidèrent en commun de quitter la multitude des païens
et d'aller dans un pays lointain où jamais l'homme n'habita,
afin de pouvoir garder leurs statuts qu'elles ne gardèrent
jamais dans leur propre pays. Et elles traversèrent à
l'endroit de l'étroit passage de l'Euphrate. Car le Très-Haut
leur montra alors des signes et arrêta les vagues du flot
jusqu'à ce qu'elles fussent passées. Et elles firent un
grand voyage à travers le pays, un voyage d'un an et demi, et
cette région est appelée Arsareth (ou Ararah). Et elles
y habiteront jusqu'aux derniers temps, et lorsqu'elles reviendront,
le Très-Haut retiendra de nouveau les vagues du fleuve, afin
qu'elles puissent le traverser. » - 2 Esdras 13.
Concernant les
voyages des tribus vers le Nord, George Reynolds, dans son petit
ouvrage Are we of Israël ? dit : « Elles
décidèrent d'aller dans un pays « où
jamais l'homme n’habita » afin qu'elles pussent être
libres de toute influence contaminatrice. Ce pays ne pouvait se
trouver que dans le Nord. Le sud de l'Asie était déjà
le siège d'une civilisation comparativement ancienne ;
l'Égypte fleurissait dans le nord de l'Afrique, et l'Europe du
Sud se peuplait rapidement des futurs dirigeants du monde. C'est
pourquoi elles n'avaient d'autre choix que d'aller vers le Nord. La
première partie de leur voyage ne se fit cependant pas vers le
Nord ; suivant le récit d'Esdras, elles paraissent s'être
dirigées d'abord vers leur ancien foyer, et il est possible
qu'elles commencèrent à l'origine avec l'intention d'y
retourner ; ou probablement afin de tromper les Assyriens, elles
commencèrent comme si elles retournaient à Canaan et
lorsqu'elles eurent traversé l'Euphrate et qu'elles furent
hors de danger des armées Mèdes et Perses, elles
changèrent leur direction vers l'étoile polaire. Esdras
dit qu'elles entrèrent dans l'étroit passage de
l'Euphrate, le Seigneur retenant les vagues du flot jusqu'à ce
qu'elles l'eussent passé. Le point de l'Euphrate où
elles traversèrent devait nécessairement être
dans la partie supérieure car plus bas il eût été
trop au sud pour leur but. Le cours supérieur de l'Euphrate
est traversé de montagnes élevées ; près
du village de Pastash, il plonge dans une gorge formée par des
précipices de plus de trois cent cinquante mètres de
haut et si étroite qu'il y a un pont au sommet ; et peu
après, il entre dans les plaines de la Mésopotamie.
Combien exactement cette partie du fleuve répond à la
description d'Esdras des « passages étroits, que
les Israélites traversèrent. »
« Les
tribus viendront, elles ne sont pas perdues pour le Seigneur elles
seront ramenées comme il a été prédit ;
et je vous dis qu'il y en a qui vivent maintenant - oui, quelques-uns
qui sont présents ici - qui vivront pour lire les annales des
tribus perdues d'Israël, qui seront réunies aux annales
des Juifs, la sainte Bible, et aux annales des Néphites, le
Livre de Mormon, tout comme le Seigneur l'a prédit ; et
ces annales qu'apporteront les tribus perdues pour l'homme, mais qui
seront retrouvées, parleront de la visite du Christ
ressuscité, après sa manifestation aux Néphites
sur ce continent. » D'un discours par l'auteur, le 8
octobre 1916 ; voir Proceedings of 87th Semi-annual Conference
of the Church.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
La
dispersion d'Israël prédite - Prédictions
bibliques
Prédiction
que les descendants de Joseph seraient comme des branches s'élevant
au-dessus de la muraille - Gen. 49:22.
Je vous
disperserai parmi les nations - si le peuple tombe dans l'iniquité
- Lév. 26:33 ; voir aussi Deutéronome 4:27.
Israël
s'enfuira devant ses ennemis, et sera chassé parmi toutes les
nations de la terre - Deut. 28:25. Le peuple deviendra un sujet
d'étonnement, de sarcasme et de raillerie parmi tous les
peuples chez qui l'Éternel le mènera - verset 37.
L'Éternel te dispersera parmi tous les peuples, d'une
extrémité de la terre à l'autre - verset 64.
À cause
de sa méchanceté, le Seigneur frappera Israël, et
l'arrachera du bon pays et le dispersera de l'autre côté
du fleuve - 1 Rois 14:15.
L'Éternel
a chassé Israël loin de sa face, comme il l'avait annoncé
par tous ses serviteurs les prophètes. Et Israël a été
emmené captif loin de son pays, en Assyrie - 2 Rois 17:23.
Au royaume de
Juda, le Seigneur dit : Et je vous rejetterai loin de ma face,
comme j'ai rejeté tous vos frères, toute la postérité
d'Éphraïm - Jér. 7:15. Tout Juda est emmené
captif, il est emmené tout entier captif - 13:19 ; voir
aussi 15:1-4. Juda sera abandonné pour être chassé
parmi tous les royaumes de la terre, pour être un sujet de
malédiction, d'effroi, de moquerie et d'opprobre parmi toutes
les nations où le Seigneur le chassera - 29:16-19.
Je te
disperserai parmi les nations, je te répandrai en divers pays
- Ez. 22:15.
Et je
secouerai la maison d'Israël parmi toutes les nations, comme on
secoue avec le crible, sans qu'il tombe à terre un seul grain
- Amos 9:9.
Je les
disperserai parmi les peuples ; et au loin ils se souviendront
de moi - Zach. 10:9.
Malheurs qui
s'abattront sur le peuple au jour du châtiment, et de la
désolation qui viendra de loin - Jér. 5:15.
Israël
sera emmené captif loin de son pays - Amos 7:17.
Le peuple qui
resta jusqu'à l'époque du Christ sera dispersé
dans la suite : Ils seront emmenés captifs parmi toutes
les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les
nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis
- Luc 21:24.
Prophéties
sur la dispersion dans le Livre de Mormon
Léhi
prédit la captivité de Babylone, et que le peuple
serait dispersé sur toute la surface de la terre, et reconnut
que l'émigration de sa petite colonie sur le continent
américain était une partie de la dispersion décrétée
- 1 Néphi 10:3, 12-14.
Dispersion des
descendants de Léhi montrée à Néphi dans
une vision - 1 Néphi 13:14, 15.
Dispersion des
Juifs, après la crucifixion du Christ, prédite par
Jacob - 2 Néphi 10:5, 6 ; comparer verset 22.
La voix venant
des cieux proclama une dispersion future si le peuple ne se repentait
pas - 2 Néphi 10:7.
Les Gentils
contribueront à la dispersion de la maison d'Israël - 3
Néphi 20:27 ; voir aussi Mormon 5:9, 20.
La
dispersion accomplie par stades successifs
Le royaume
d'Israël disparaît, il ne reste que Juda ; toute la
race d'Israël livrée entre les mains des pillards - 2
Rois 17:20.
Le roi
d’Assyrie emmena Israël captif en Assyrie - 2 Rois
18:9-11.
Le Seigneur a
livré Jacob au pillage, et Israël aux pillards, à
cause des pêchés du peuple - Es. 42:24.
Sion un désert
et Jérusalem une solitude - Es. 64:10, 11.
Dans le
désert, je levai encore ma main vers eux, pour les disperser
parmi les nations et les répandre en divers pays - Ez. 20:23,
24 ; voir aussi 36:19. Comparer 34:5, 6.
Héb.
emmena captifs à Babylone ceux qui échappèrent à
l'épée - 2 Chron. 36:17-20.
Je les ai
dispersés parmi toutes les nations qu'ils ne connaissaient pas
- Zach. 7:13, 14 ; comparer Joël 3:2 ; Jaq. 1:1.
Néphi
annonça qu'une partie de la dispersion avait déjà
été accomplie et prédit encore une dispersion
future - 1 Néphi 22. 3-5, 7, 8.
Le Seigneur
révéla à Jacob que les Juifs avaient été
emmenés en captivité - 2 Néphi 6:8.
Considérez
l'allégorie de l'olivier et de la taille de la vigne - Jacob,
chap. 5, 6.
CHAPITRE
18 : LE RASSEMBLEMENT D'ISRAËL
ARTICLE 10. -
Nous croyons au rassemblement littéral d'Israël et au
rétablissement des dix tribus...
Le
rassemblement prédit. - Aussi terrible qu'ait été
le châtiment décrété contre les Israélites
à cause de leurs égarements qui se soldèrent par
la dissolution de leur nation, aussi affreuse qu'ait été
leur dénonciation par celui qui se plaisait à les
appeler son peuple, néanmoins, au milieu de toutes leurs
souffrances et de toutes leurs privations, tandis qu'ils erraient
comme des proscrits parmi les nations étrangères qui
n'ont jamais cessé de les accabler d'outrages et d'insultes,
alors que leur nom même est devenu un sujet de moquerie et de
mépris sur terre, ils ont été soutenus par la
promesse sûre qu'un jour de glorieuse délivrance et de
rétablissement les attend. Des certitudes de bénédictions
allaient de pair avec les malédictions, sous lesquelles ils se
débattaient et gémissaient. Du coeur du peuple, comme
de l'âme de son roi au jour de son affliction, est sorti un
cantique de joie mêlé de larmes : « Tu
ne livreras pas mon âme au séjour des morts » [1].
Les souffrances d'Israël n'ont été que le
châtiment nécessaire infligé par un Père
peiné mais aimant, dont le dessein était de purifier,
par ce moyen efficace, ses enfants souillés par le péché.
Il leur a déclaré clairement le but qu'il poursuivait
en permettant qu'ils fussent affligés de la sorte ; et
dans ses châtiments ils ont vu son amour : « Car
le Seigneur châtie celui qu'il aime ! » [2]
et « Heureux l'homme que tu châties, ô
Éternel ! » [3]
Quoique foulés
aux pieds par les hommes, une grande partie d'entre eux perdus à
la connaissance du monde, les Israélites ne sont pas perdus
pour leur Dieu. Il sait où ils ont été conduits
ou chassés ; son cœur soupire toujours après
eux avec un amour paternel et il les ramènera certainement, en
temps opportun et par des moyens choisis, à l'état béni
et au prestige qui conviennent au peuple de son alliance. En dépit
de leur péché et nonobstant les tribulations qu'ils se
sont attirées, le Seigneur a dit : « Mais
lorsqu'ils seront dans le pays de leurs ennemis, je ne les rejetterai
pourtant point, et je ne les aurai point en horreur jusqu'à
les exterminer, jusqu'à rompre mon alliance avec eux ;
car je suis l'Éternel leur Dieu » [4]. Le
rassemblement d'Israël sera aussi complet que le fut la
dispersion.
Prophéties
bibliques au sujet du rassemblement. Nous avons examiné
quelques-unes des prédictions bibliques concernant la
dispersion d'Israël ; dans tous les cas, la bénédiction
d'un rétablissement final était associée à
la malédiction. Parmi les anciennes prophéties, nous
entendons le Seigneur déclarer à Israël :
« Si tu reviens à l'Éternel, ton Dieu, et si
tu obéis à sa voix de tout ton cœur et de toute
ton âme, toi et tes enfants, selon tout ce que je te prescris
aujourd'hui, alors l'Éternel, ton Dieu, ramènera tes
captifs et aura compassion de toi, il te rassemblera encore du milieu
de tous les peuples chez lesquels l'Éternel, ton Dieu, t'aura
dispersé. Quand tu serais exilé à l'autre
extrémité du ciel, l'Éternel, ton Dieu, te
rassemblera de là, et c'est là qu'il t'ira chercher.
L'Éternel, ton Dieu, te ramènera dans le pays que
possédaient tes pères, et tu le posséderas ;
il te fera du bien, et te rendra plus nombreux que tes pères » [5].
Néhémie
supplia par le jeûne et la prière, pour que le Seigneur
se rappelât sa promesse de rétablir le peuple si
celui-ci se tournait vers la justice [6]. Ésaïe
parla en termes non équivoques du retour et du rassemblement
assuré d'Israël dispersé, disant : « Dans
ce même temps, le Seigneur étendra une seconde fois sa
main pour racheter le reste de son peuple... Il élèvera
une bannière pour les nations, il rassemblera les exilés
d'Israël, et il recueillera les dispersés de Juda, des
quatre extrémités de la terre » [7].
Le
rétablissement sera complet ; il y aura un peuple uni et
non plus deux royaumes ennemis, car « la jalousie
d'Éphraïm disparaîtra, et ses ennemis en Juda
seront anéantis ; Éphraïm ne sera plus jaloux
de Juda, et Juda ne sera plus hostile à Éphraïm » [8].
Employant les paroles d'un père aimant, le Seigneur parle
ainsi de sa façon de traiter Israël, illuminant leur
affliction par cette promesse : « Quelques instants,
je t'avais abandonnée, mais avec une grande affection je
t'accueillerai ; dans un instant de colère, je t'avais un
moment dérobé ma face, mais avec un amour éternel
j'aurai compassion de toi, dit ton rédempteur,
l'Éternel » [9].
Après
avoir donné une description effrayante des péchés
du peuple et des châtiments qui en résulteraient,
Jérémie prononça ainsi les intentions de Dieu au
sujet de la délivrance qui suivrait : « C'est
pourquoi, voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où
l'on ne dira plus : l'Éternel est vivant, lui qui a fait
monter du pays d'Égypte les enfants d'Israël ! Mais
on dira : l'Éternel est vivant, lui qui a fait monter les
enfants d'Israël du pays du septentrion et de tous les pays où
il les avait chassés ! Je les ramènerai dans leur
pays que j'avais donné à leurs pères. Voici,
j'envoie une multitude de pêcheurs, dit l'Éternel, et
ils les prêcheront ; et après cela j'enverrai une
multitude de chasseurs, et ils les chasseront clé toutes les
montagnes et de toutes les collines et des fentes des rochers » [10].
Et, plus loin : « Voici, je les ramène du pays
du septentrion, je les rassemble des extrémités de la
terre... Nations, écoutez la parole de l'Éternel, et
publiez-la dans les îles lointaines ! Dites : Celui
qui a dispersé Israël le rassemblera comme le berger
garde son troupeau. Car l'Éternel rachète Jacob, il le
délivre de la main d'un plus fort que lui. Ils viendront et
pousseront des cris de joie sur les hauteurs de Sion ; ils
accourront vers les biens de l'Éternel. » [11]
« Infidèle
Israël », « perfide Juda »,
sont les termes de reproche que l’Éternel adresse à
son peuple apostat. Il donne ensuite ce commandement au prophète
« Va, crie ces paroles vers le septentrion et dis :
Reviens, infidèle Israël ! dit l'Éternel. Je
ne jetterai pas sur vous un regard sévère ; car je
suis miséricordieux, dit l'Éternel, je ne garde pas ma
colère à toujours. Reconnais seulement ton iniquité,
reconnais que tu as été infidèle à
l'Éternel ton Dieu, que tu as dirigé çà
et là tes pas vers les dieux étrangers, sous tout arbre
vert, et que tu n'as pas écouté ma voix, dit l'Éternel.
Revenez, enfants rebelles, dit l'Éternel ; car je suis
votre maître. Je vous prendrai un d'une ville, deux d'une
famille, et je vous ramènerai dans Sion. Je vous donnerai des
bergers selon mon cœur, et ils vous paîtront avec
intelligence et avec sagesse. Lorsque vous aurez multiplié et
fructifié dans le pays, en ces jours-là, dit l'Éternel,
on ne parlera plus de l'arche de l'alliance de l'Éternel ;
elle ne viendra plus à la pensée ; on ne se la
rappellera plus, on ne s'apercevra plus de son absence et l'on n'en
fera point une autre. En ce temps-là, on appellera Jérusalem
le trône de l'Éternel ; toutes les nations
s'assembleront à Jérusalem, au nom de l'Éternel,
et elles ne suivront plus les penchants de leur mauvais coeur. En ces
jours, la maison de Juda marchera avec la maison d'Israël ;
elles viendront ensemble du pays du septentrion au pays dont j'ai
donné la possession à vos pères » [12].
Le Seigneur
révéla également à Ézéchiel
le plan du rétablissement d'Israël : « Ainsi
parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, je prendrai les
enfants d'Israël du milieu des nations où ils sont allés,
je les rassemblerai dé toutes parts, et je les ramènerai
dans leur pays. Je ferai d'eux une seule nation dans le pays, dans
les montagnes d'Israël ; ils auront tous un même roi,
ils ne formeront plus deux nations, et ne seront plus divisés
en deux royaumes » [13].
Le fait que ce
rétablissement sera permanent ressort clairement de la
révélation reçue par l'intermédiaire
d'Amos, dans laquelle nous lisons que le Seigneur dit : « Je
ramènerai les captifs de mon peuple Israël ; ils
rebâtiront les villes dévastées et les
habiteront, ils planteront des vignes et en boiront le vin, ils
établiront des jardins et en mangeront les fruits. Je les
planterai dans leur pays, et ils ne seront plus arrachés du
pays que je leur ai donné, dit l'Éternel, ton
Dieu » [14].
En guise de
conclusion à notre sélection de prophéties
bibliques, que l'on médite les paroles de Jésus de
Nazareth, qu'il prononça alors qu'il vivait parmi les hommes :
« Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et
ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une
extrémité des cieux jusqu'à l'autre » [15].
Prophéties
du Livre de Mormon. - Le rassemblement d'Israël retint
l'attention de nombreux prophètes dont les enseignements sont
rapportés dans le Livre de Mormon, et nous trouvons dans les
pages de ce volume, mainte révélation directe à
ce sujet. Nous avons cité le discours de Léhi dans la
vallée de Lémuel, au cours duquel ce prophète et
patriarche compara la maison d'Israël à un olivier, dont
les branches devaient être rompues et dispersées. Nous
pouvons maintenant ajouter le reste de sa prédiction
concernant la greffe des branches qui s'ensuivrait. Il enseigna que
« la maison d'Israël, après sa dispersion,
serait de nouveau rassemblée, c'est-à-dire que, quand
les Gentils auront reçu la plénitude de l'Évangile,
les branches naturelles de l'olivier, ou les restes de la maison
d'Israël, seraient greffées sur l'arbre, ou viendraient à
la connaissance du vrai Messie, leur Seigneur et leur
Rédempteur » [16].
Néphi,
citant les paroles du prophète Zénos [17] souligne
la déclaration que, lorsqu'il sera purifié par la
souffrance, Israël rentrera dans la faveur du Seigneur et sera
alors rassemblé des quatre coins de la terre, et le Seigneur
se souviendra des îles de la mer [18]. Jacob, frère
de Néphi, attesta de la véracité des prophéties
de Zénos et indiqua que le rassemblement serait un signe
caractéristique des derniers jours. Considérez ses
paroles : « Et le jour où il [Dieu]
étendra encore la main pour la seconde fois pour recouvrer son
peuple, est le jour, et ce sera la dernière fois, où
les serviteurs du Seigneur iront, investis de son pouvoir, pour
nourrir et tailler sa vigne ; et après cela, la fin sera
proche » [19].
Parmi les
prédictions les plus complètes concernant le
rétablissement des Juifs, nous trouvons ces paroles de Néphi :
« C'est pourquoi les Juifs seront dispersés parmi
toutes les nations. Et Babylone elle-même sera détruite ;
c'est pourquoi les Juifs seront dispersés par d'autres
nations ; et lorsqu'ils auront été dispersés,
et que le Seigneur se sera servi des autres peuples pour les châtier
pendant de nombreuses générations, et même de
génération en génération, jusqu'à
ce qu'ils soient persuadés de croire au Christ, le Fils de
Dieu, et à l'expiation, qui est infinie, pour tout le genre
humain ; et quand le jour viendra où ils croiront au
Christ et adoreront le Père en son nom, le cœur pur et
les mains propres, et n'attendront plus un autre Messie, en ce
temps-là, le jour sera venu où il sera nécessaire
qu'ils croient ces choses, et le Seigneur étendra une seconde
fois la main afin de relever son peuple de son état perdu et
déchu. C'est pourquoi il commencera à faire une oeuvre
merveilleuse et prodigieuse parmi les enfants des hommes » [20].
Néphi,
commentant les paroles d'Ésaïe au sujet des souffrances
et du triomphe ultime des enfants d'Israël, annonce les
conditions dans lesquelles leur rassemblement aura lieu et dit de
Dieu « qu'il a déclarées [ces
alliances] par la bouche de ses saints prophètes, de
génération en génération, depuis le
commencement des temps jusqu'à ce que le moment vienne où
ils seront rendus à la vraie Église et au vrai troupeau
de Dieu ; lorsqu'ils seront réunis et ramenés dans
les pays de leur héritage, et rétablis dans toutes
leurs terres de promission » [21].
D'après
ces Écritures et beaucoup d'autres, il est clair que le
rétablissement ou la rédemption complète des
Juifs se produira quand ils accepteront le Christ comme leur
Seigneur. Lorsque ce temps viendra, ils seront rassemblés dans
le pays de leurs pères ; et les Gentils sont destinés
à jouer un rôle, grand et honorable, dans cette oeuvre
de rassemblement, comme en témoignent d'autres paroles de
Néphi : « Mais voici, ainsi dit le -Seigneur
Dieu : J'ai fait alliance avec leurs : pères, que le
jour où ils croiront en moi, que je suis le Christ, ils seront
rétablis dans la chair sur la terre dans les pays de leur
héritage.
Et il arrivera
qu'ils seront rassemblés et ramenés de leur longue
dispersion des îles de la mer et des quatre parties de la
terre ; et les nations des Gentils seront grandes à mes
yeux, dit Dieu, en les transportant dans les pays de leur héritage.
Oui, les rois des Gentils leur seront des pères nourriciers,
et leurs reines deviendront des nourrices ; c'est pourquoi les
promesses du Seigneur aux Gentils sont grandes : Car il l'a dit
et qui peut le contredire ? » [22]
L'aide que les
Gentils doivent donner pour préparer les Juifs et le reste de
la maison d'Israël établie sur le continent américain,
est affirmée par plusieurs prophètes du Livre de
Mormon ; et, en outre, les bénédictions que les
Gentils s'attireront ainsi sont décrites en détail [23].
Une seule citation suffira à nos besoins actuels. Il s'agit
d'une déclaration du Sauveur ressuscité, au cours de
son bref ministère parmi les Néphites : « Mais,
s'ils [les Gentils] veulent se repentir, écouter mes
paroles et ne pas s'endurcir le cœur, j'établirai mon
Église parmi eux ; ils entreront dans l'alliance et
seront comptés parmi ce reste de Jacob à qui j'ai donné
cette terre pour son héritage. Et ils aideront mon peuple, le
reste de Jacob, et autant qu'il en viendra de la maison d'Israël,
à bâtir une ville qui sera appelée la Nouvelle
Jérusalem. Et alors ils aideront mon peuple, qui est dispersé
sur toute la surface de ce pays [24] à se rassembler dans
la Nouvelle Jérusalem. Alors la puissance du ciel descendra
parmi eux, et moi-même, je serai aussi au milieu d'eux. Et
alors, l’œuvre du Père commencera, en ce jour même
où cet Évangile sera pêché parmi les
restes de ce peuple. En vérité, je vous le dis, en ce
jour-là, l’œuvre du Père commencera parmi
tous les dispersés de mon peuple ; oui, même parmi
les tribus qui ont été perdues, celles que le Père
a emmenées hors de Jérusalem. Oui, l’œuvre
sera commencée par le Père parmi tous les dispersés
de mon peuple, pour préparer la Voie par laquelle ils pourront
venir à moi pour pouvoir invoquer le Père en mon nom.
Et alors l’œuvre sera commencée par le Père
parmi toutes les nations, pour préparer la voie par laquelle
son peuple pourra être ramené chez lui, dans le pays de
son héritage » [25].
Révélations
des derniers jours au sujet du rassemblement. - Nous avons trouvé
des preuves abondantes de l'accomplissement strictement littéral
des prophéties relatives à la dispersion d'Israël.
Les prédictions relatives au rassemblement n'ont été
que partiellement accomplies car, bien que l’œuvre de
concentration ait déjà été entreprise et
qu'elle soit maintenant en bonne marche, la consommation en est
encore future. Dans ces conditions, il est raisonnable d'examiner les
Écritures modernes, aussi bien que les Écritures
inspirées d'autrefois, pour y trouver des révélations
et des prophéties à ce sujet. Aux anciens de l'Église
à notre époque, le Seigneur proclame son intention de
rassembler son peuple « comme une poule rassemble ses
poussins sous ses ailes » [26] et ajoute :
« Vous êtes appelés à réaliser
le rassemblement de mes élus ; car mes élus
entendent ma voix et ne s'endurcissent pas le cœur ; c'est
pourquoi le Père a décrété qu'ils seront
rassemblés en un seul endroit sur la surface de ce pays, afin
qu'ils se préparent le cœur et soient préparés
en toutes choses en vue du jour où les tribulations. et la
désolation s'abattront sur les méchants » [27].
Écoutez
encore la parole du Seigneur à l'Église, à notre
époque, non seulement prédisant le rassemblement des
saints en Sion, mais annonçant que l'heure du rassemblement
est arrivée : « C'est pourquoi préparez-vous,
préparez-vous, ô mon peuple ; sanctifiez-vous,
rassemblez-vous, ô peuple de mon Église, au pays de
Sion, vous tous qui n'avez pas reçu le commandement de
demeurer... Oui, en vérité, je vous le dis encore :
Le temps est venu où la voix du Seigneur vous dit :
Sortez de Babylone ; rassemblez-vous de parmi les nations, des
quatre vents, d'un bout du ciel à l'autre » [28].
Étendue
et but du rassemblement. - Certaines des prophéties déjà
citées ont trait au rétablissement des dix tribus ;
d'autres concernent le retour du peuple de Juda au pays de son
héritage ; d'autres encore mentionnent seulement la
réhabilitation d'Israël en général, sans
mentionner de divisions tribales ou autres ; tandis que dans les
révélations modernes, de nombreux passages concernent
le rassemblement des saints qui se sont mis du nombre de ceux qui se
sont joints à l'Église du Christ rétablie. Il
est évident que le plan du rassemblement comprend :
1. Le
rassemblement, au pays de Sion, du peuple d'Israël de parmi les
nations de la terre.
2. Le retour
des Juifs à Jérusalem.
3. Le
rétablissement des tribus perdues.
L'ordre dans
lequel ces événements sont présentés ici
n'a d'autre but que la commodité du lecteur, et n'a aucun
rapport avec l'ordre chronologique dans lequel se dérouleront
les divers rassemblements. La première phase citée
constitue une partie importante de l’œuvre en cours de
l'Église, quoique cela comprenne aussi l'aide apportée
au rétablissement des tribus perdues. Une révélation,
reçue dans le temple de Kirtland, nous informe que la charge
et l'autorité nécessaires pour accomplir cette oeuvre
furent solennellement conférés à l'Église.
Et nul ne pouvait mieux conférer cette autorité que
celui qui l'avait reçue par commission divine à une
époque précédente de l'histoire de l'Israël
uni. Moïse, qui était le représentant de Dieu
d'Israël lorsque celui-ci étendit la main la première
fois pour conduire son peuple au pays qu'il lui avait choisi comme
héritage, vint en personne, pour remettre à l'Église
des derniers jours l'autorité d'administrer l’œuvre
maintenant que le Seigneur a « étendu la main une
seconde fois » pour recouvrer son peuple.
Joseph Smith
et Oliver Cowdery, dont chacun avait été dûment
ordonné à l'apostolat, témoignent de ce qui leur
fut manifesté, en ces mots : « Les cieux
s'ouvrirent de nouveau à nous ; Moïse apparut devant
nous et nous remit les clefs pour rassembler Israël des quatre
coins de la terre et pour ramener les dix tribus du pays du
nord. » [29]
L'importance
de l’œuvre ainsi requise de l'Église fut mise en
relief par une révélation ultérieure, dans
laquelle le Seigneur donna ce commandement : « Envoyez
les anciens de mon Église aux nations qui sont au loin, aux
îles de la mer, envoyez-les dans les pays étrangers ;
appelez toutes les nations, d'abord aux Gentils et ensuite aux Juifs
Et tel sera leur cri et la voix du Seigneur à tous les peuples
Allez au pays de Sion... Que ceux qui sont parmi les Gentils fuient
en Sion, et que ceux qui sont de Juda s'enfuient à Jérusalem
à la montagne de la maison du Seigneur. Sortez de parmi les
nations, oui, sortez de Babylone, du milieu de l'iniquité qui
est la Babylone spirituelle » [30].
La dernière
phrase de la citation précédente exprime le but dans
lequel cette oeuvre de rassemblement des saints de parmi les nations
de la terre a été décrétée. Le
Seigneur désire que son peuple s'écarte des péchés
du monde et quitte la Babylone spirituelle, afin d'apprendre à
connaître les voies de Dieu et à le servir plus
complètement. Jean le Révélateur, en exil sur
l’île de Patmos, eut la vision du sort du monde pécheur.
Un ange descendit des cieux, « et il cria d'une voix forte
disant : Elle est tombée, elle est tombée,
Babylone la grande ! Elle est devenue une habitation de démons,
un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et
odieux... Et j'entendis du ciel une autre voix qui disait :
Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez
point à ses fléaux. Car ses péchés se
sont accumulés jusqu'au ciel, et Dieu s'est souvenu de ses
iniquités » [31].
La foi des
saints des derniers jours nous enseigne qu'au jour de la juste colère
du Seigneur, on trouvera la sécurité en Sion.
L'importance attribuée à l’œuvre de
rassemblement et la fidélité avec laquelle ils
s'efforcent de s'acquitter du devoir dont l'autorité divine
les a chargés et qui consiste à mettre le monde en
garde contre les dangers imminents selon ce qui est décrit
dans la vision du Révélateur, sont suffisamment
démontrés par l'ampleur de l’œuvre
missionnaire accomplie à présent par ce peuple [32].
Israël,
le peuple de l'alliance. - Le Seigneur a désigné le
peuple d'Israël pour être sien [33]. Il fit alliance
avec Abraham et dit : « Je ferai de toi une grande
nation, et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et
tu seras une source de bénédiction. Je bénirai
ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront ;
et toutes les familles de la terre seront bénies en
toi » [34]. Cette alliance devait être
éternelle [35]. Elle fut confirmée sur Isaac [36]
et ensuite sur Jacob, qui fut appelé Israël [37].
Les promesses concernant l'immense postérité, parmi
laquelle seraient comptés beaucoup de ceux qui
appartiendraient au rang exalté, a été
littéralement accomplie. La réalisation de la seconde
partie de la prédiction, que par les descendants d'Abraham et
en eux toutes les nations de la terre seraient bénies, n'est
pas moins certaine. Car, dispersés dans le monde entier, les
enfants d'Israël se sont mêlés aux nations ;
et le sang du peuple de l'alliance est répandu parmi les
peuples [38]. Et maintenant, en ce jour de rassemblement, où
le Seigneur réunit son peuple de nouveau pour l'honorer et le
bénir au-delà de tout ce que le monde peut donner,
chaque nation dont les membres ont du sang d'Israël dans les
veines, jouira des bénédictions.
Mais il y a
une autre preuve, bien plus frappante, des bénédictions
dont jouissent toutes les nations grâce à la maison
d'Israël. Le Rédempteur naquit, dans la chair, dans la
lignée d'Abraham ; et les bénédictions de
cette naissance divine sont mises à la portée non
seulement des nations et familles de la terre, collectivement, mais
aussi de tout individu dans la mortalité.
Le
rétablissement des tribus perdues. - Selon les passages
scripturaux déjà considérés il est clair
que, bien que bon nombre de représentants des dix tribus se
soient disséminés parmi les nations, un certain nombre
d'entre eux, suffisant pour justifier la conservation de leur nom
originel, fut emmené en groupe et vit maintenant en un lieu où
le Seigneur l'a caché. C'est parmi eux que le Christ
ressuscité se rendit après sa visite aux Néphites,
comme nous l'avons déjà indiqué. Leur retour
constitue une partie très importante du rassemblement
caractéristique de la dispensation de la plénitude des
temps.
Aux Écritures
déjà mentionnées au sujet de leur retour, il
faut ajouter celle qui suit. Elle concerne une phase de l’œuvre
de Dieu au jour du rétablissement : « Et le
Seigneur se souviendra de ceux qui sont dans les pays du nord ;
et leur prophètes entendront sa voix, et ne se contiendront
plus ; et ils frapperont les rochers et la glace fondra en leur
présence. Et une chaussée sera jetée au milieu
du grand abîme, leurs ennemis deviendront leur proie, et des
sources de vie jailliront dans les déserts arides ; et le
sol brûlé ne sera plus une terre altérée.
Et ils apporteront leurs riches trésors aux enfants d'Éphraïm,
mes serviteurs. Et les bornes des collines éternelles
trembleront à leur présence. Et là ils tomberont
sur leur face et seront couronnés de gloire, même en
Sion, par les mains des serviteurs du Seigneur, même les
enfants d'Éphraïm. Et ils seront remplis de cantiques de
joie éternelle. Voici, c'est là la bénédiction
du Dieu éternel sur les tribus d'Israël, et, plus
abondante encore, sa bénédiction sur la tête
d'Éphraïm et de ses compagnons » [39].
D'après
la déclaration expresse et réitérée,
qu'au cours de leur exode du nord les dix tribus doivent être
conduites en Sion, pour y être honorées par ceux qui
sont d'Éphraïm qui devront nécessairement s'y être
rassemblés au préalable, il est clair que Sion doit
être établie tout d'abord. C'est à
l'établissement de Sion que le prochain chapitre sera
consacré.
[1] Ps. 16:10
Actes 2:27.
[2] Héb 12:6.
[3] Ps.
94:12 ; voir aussi Prov 3:12 ; Jaq. 1:12 ; Apo. 3:19.
[4] Lév.
26:44 ; voir aussi Deut. 4:27-31.
[5] Deut.
30:2-5.
[6] Voir Néh.
1:9.
[7] Es. 11:11,
12.
[8] Es. 11:13
voir aussi Ez. 37:21, 22.
[9] Es. 54:7,
8.
[10] Jér.
16:12-16.
[11] Jér.
31:7, 8, 10-12.
[12] Jér.
3:12-18 ; voir aussi 23:8 ; 25:34 ; 30:3 ; 32:37.
[13] Ex. 37 21
22 ; voir aussi 11:17 ; 20:34-42 ; 28:25 ;
34:11-13.
[14] Amos
9:14, 15.
[15] Matt.
24:3 1.
[16] 1 Néphi
10:14 ; voir aussi Jacob, chap. 5.
[17] Voir note
3, à la fin du chapitre 17.
[18] Voir 1
Néphi 19:16 ; voir aussi 1 Néphi 22:11, 12, 25 ;
2 Néphi 6:8-11.
[19] Jacob
6:2.
[20] 2 Néphi
25:15-17.
[21] 2 Néphi
9. 2 ; voir aussi 1 Néphi 15:19, 20 ; 19:13-16 ;
2 Néphi 25:16, 17, 20 ; 3 Néphi 5:21-26 ;
21:26-29 ; chap. 29 Mormon 5:14.
[22] 2 Néphi
10:7-9 ; voir aussi Es. 49:23 ; 2 Néphi 30:7 ;
3 Néphi 5:26 20 29-33.
[23] 3 Néphi
21:21-27 ; Éther 13:8-10.
[24] Le
continent américain, ndt.
[25] 3 Néphi
21:22-28.
[26]
Révélation donnée en 1830, D&A 29:2 ;
voir aussi 10:65 ; 43:24.
[27] D&A
29:7, 8 ; voir aussi 31:8 ; 33:6 ; 38:31 ;
45:25 ; 77:14 ; 84:2 ; 133:7.
[28] D&A
133:4, 7.
[29] D&A
110:11.
[30] D&A
133:8, 9, 12-14.
[31] Apo.
18:2, 4, 5.
[32] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[33] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[34] Gen.
12:2, 3 ; voir aussi Gal. 3:14, 16.
[35] Voir Gen.
17:6-8.
[36] Voir Gen.
26:3. 4.
[37] Voir Gen.
35:11, 12.
[38] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[39] D&A
133:26-34.
NOTES DU
CHAPITRE 18
1. Les
rassemblements actuellement en cours. - Les saints des derniers jours
« établissent des pieux de Sion dans les vallées
des Montagnes Rocheuses, et de cette façon accomplissent les
prédictions des anciens prophètes. Ésaïe
l'a écrit : « Il arrivera dans la suite des
temps, que la montagne de la maison de l'Éternel sera fondée
sur le sommet des montagnes, qu'elle s'élèvera
par-dessus les collines et que toutes les nations y afflueront. Des
peuples s'y rendront en foule, et diront : venez et montons à
la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob,
afin qu'il nous enseigne ses voies et que nous marchions dans ses
sentiers ; car de Sion sortira la loi et de Jérusalem la
parole de l'Éternel » (Es. 2:2-3). Il est
remarquable de constater avec quelle exactitude les saints des
derniers jours accomplissent les termes de cette prophétie :1°
ils construisent des temples à Dieu au sommet des montagnes,
de sorte que la maison du Seigneur est vraiment là où
Ésaïe vit qu'elle serait ; 2° les saints engagés
dans cette oeuvre proviennent de presque toutes les nations sous les
cieux, de sorte que toutes les nations viennent à la maison du
Seigneur aux sommets des montagnes ; 3° les personnes qui
reçoivent l'Évangile dans les pays étrangers
disent joyeusement à leurs amis, à leurs proches :
Venez et montons à la montagne de l'Éternel, afin qu'il
nous enseigne ses voies et que nous marchions dans ses sentiers ».
- Outlines of Ecclesiastical History, p. 409, par Roberts.
2. Israël,
peuple choisi. - « La promesse à Abram qu'il
deviendrait une grande nation a été accomplie lorsque
sa postérité choisie occupa le pays de Palestine, comme
telle, pendant quinze cents ans. Elle sera de nouveau accomplie quand
ils seront un nation dans ce pays pour toujours. L'histoire de
l'hémisphère oriental, pendant les deux mille ans qui
se sont écoulés entre l'appel d'Abraham et la
destruction de Jérusalem par les Romains, témoigne que
toute nation qui combattait contre Israël, ou l'opprima de
n'importe quelle façon, passa. Le temps montrera le même
résultat général, depuis la destruction de
Jérusalem jusqu'au millenium. Le prophète Ésaïe
dit à propos du temps où le Seigneur favoriserait
Israël : « Voici, ils seront confondus, ils
seront couverts de honte, tous ceux qui sont irrités contre
toi ; ils seront réduits à rien, ils périront
ceux qui disputent contre toi (41:11)., Je ferai manger a tes
oppresseurs leur propre chair ; ils s'enivreront de leur sang
comme du moût (49:26). Je prends de ta main la coupe
d'étourdissement, la coupe de ma colère, tu ne la
boiras plus. Je la mettrai dans la main de tes oppresseurs qui te
disaient : « courbe-toi et nous passerons. »
- A Compendium of the Doctrines of the Gospel, par Franklin D.
Richards et James A. Little, p. 228-229.
3. Israël
parmi les nations. – « Quand nous réfléchissons
que trente-deux siècles se sont écoulés depuis
que les ennemis d'Israël commencèrent à l'opprimer
dans le pays de Canaan, que pendant environ un tiers du temps qu'ils
furent dans ce pays comme peuple, ils furent plus ou moins esclaves
de leurs ennemis ; que sept cents ans avant la venue de
Jésus-Christ, les dix tribus furent dispersées dans
l'ouest de l'Asie, que nous n'avons aucun rapport qu'il y en ait une
qui soit déjà rentrée au pays de son héritage,
que presque six cents ans avant Jésus-Christ, la captivité
babylonienne eut lieu et que, selon le livre d'Esther, une petite
partie seulement des Juifs retournèrent mais furent dispersés
parmi les 127 provinces de l'Empire Perse ; que l’Asie fut
la ruche d'où essaimèrent les tribus nomades qui
atteignirent l'Europe ; qu'à la destruction de Jérusalem
par les Romains, les Juifs furent dispersés dans tout le monde
connu ; nous pouvons bien poser la question - Israël,
aujourd'hui, ne constitue-t-il pas une grande proportion de la
famille humaine ? » -Compendium, par Franklin D.
Richards et James A. Little, p. 891.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Prophéties
bibliques concernant le rassemblement d'Israël
Le Seigneur
promet de ne pas oublier Israël dispersé - Lév.
26:44.
Alors
l'Éternel, ton Dieu, ramènera tes captifs et aura
compassion de toi, il te rassemblera encore du milieu de tous les
peuples chez lesquels l'Éternel, ton Dieu, t'aura dispersé
- Deut. 30:1-5.
Supplication
pour que le Seigneur se souvienne de ses paroles : De là
je vous rassemblerai et je vous ramènerai dans le lieu que
j'ai choisi pour y faire résider mon nom - Néh. 1:8, 9.
Quand
l'Éternel ramènera les captifs de son peuple, Jacob
sera dans l'allégresse, Israël se réjouira - Ps.
14:7 ; voir aussi 107:3.
Il élève
une bannière pour les peuples lointains, et il en siffle un
des extrémités de la terre ; et voici, il arrive
avec promptitude - Es. 5:25, 26.
Dans ce même
temps, le Seigneur étendra une seconde fois sa main, pour
racheter le reste de son peuple - Es. 11:11, 12.
Les rachetés
de l'Éternel retourneront, ils iront à Sion - Es.
35:10.
Le Seigneur
promit d'avoir miséricorde pour Jacob, de choisir Israël
et de les rétablir dans leur propre pays - Es. 14:1 ;
voir aussi 35:4 ; 43:5 ; 54:7 ; 61:4.
Le Seigneur
promit de rétablir la maison de Juda et la maison d'Israël
- Jér. 3:12-18.
Mais après
que je les aurai arrachés, j'aurai de nouveau compassion
d'eux, et je les ramènerai chacun dans son héritage,
chacun dans son pays - Jér. 12:14, 15.
L'Éternel
est vivant, lui qui a fait monter les enfants d'Israël du pays
du septentrion et de tous les pays où il les avait achetés
- Jér. 16:15, 16.
Et je
rassemblerai le reste de mes brebis de tous les pays où je les
ai chassées ; je les ramènerai dans leur pâturage
- Jér. 23:3.
Je ramènerai
les captifs de mon peuple d'Israël et de Juda, dit l'Éternel ;
je les ramènerai dans le pays que j'ai donné à
leurs pères - Jér. 30:3 ; voir aussi 31:7-12 ;
32:37, 38 ; 33:7-11 ; 50:4.
Je vous
rassemblerai du milieu des peuples. Je vous recueillerai des pays où
vous êtes dispersés - Ex. 11:17 ; voir aussi 20:34.
Le Seigneur
promet de grandes bénédictions lorsqu'il aura rassemblé
la maison d'Israël de parmi les peuples où il l'avait
dispersée - Ex. 28:25, 26 ; 34:13 37:21-27 ; Amos
9:14, 15.
En ce temps-là
je vous ramènerai en ce temps-là je vous rassemblerai -
Soph. 3:20.
Et ils seront
comme si je ne les avais pas rejetés - Zach. 10:6.
Des anges pour
rassembler les élus du Seigneur des quatre vents, depuis une
extrémité des cieux jusqu'à l'autre - Matt. 24:3
1.
Sortez du
milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à
ses péchés, et que vous n'ayez point de part à
ses fléaux - Apo. 18:4.
Prophéties
du Livre de Mormon concernant le rassemblement d'Israël
La maison
d'Israël, après sa dispersion, sera de nouveau rassemblée
- 1 Néphi 10:14.
Je
rassemblerai tous les peuples de la maison d'Israël, dit le
Seigneur - 1 Néphi 19:15, 16.
Il les
ramènera de leur captivité, et ils seront rassemblés
sur les terres de leur héritage - 1 Néphi 22:11, 12 ;
voir verset 25.
Lorsque les
Juifs viendront à la connaissance de leur Rédempteur,
ils seront de nouveau rassemblés dans le pays de leur héritage
- 2 Néphi 6:11 ; voir aussi 9:2 ; 10:7.
Dieu étendra
encore, pour la seconde fois, la main pour recouvrer son peuple -
Jacob 6:2.
Ils seront
rassemblés de leur longue dispersion, des îles de la
mer, et des quatre parties de la terre - 2 Néphi 10:8.
Un reste de la
postérité de Joseph sera rassemblé des quatre
coins de la terre - 3 Néphi 5:23-26.
La maison
d'Israël sera établie sur le continent occidental ;
le Seigneur réitère aux Néphites ses anciennes
promesses concernant le rassemblement - 3 Néphi 20:21, 29-33.
Le
rassemblement d’Israël, aux derniers jours, sera le signe
d'autres grands événements - 3 Néphi 21:1-7.
Le but du
Père : le rétablissement des Juifs, ou toute la
maison d'Israël, dans le pays de leur héritage - Mormon
5:14.
Révélations
des derniers jours concernant le rassemblement dIsraël
L'Église
chargée de travailler au rassemblement des élus en un
lieu sur la face de I'Amérique - D&A. 29:7, 8.
Le peuple de
l'alliance sera réuni - D&A 42. 36. Le jour du
rétablissement d'Israël dispersé sera montré
- D&A 45:17 ; voir aussi versets 25, 43, 69.
Le pays de
Missouri choisi et consacré pour le rassemblement des saints -
D&A 57:1, 2.
Et ceux qui
auront été dispersés seront rassemblés -
D&A 101:13.
Moïse
apparut dans le temple de Kirtland, et remit à Joseph Smith et
à Oliver Cowdery les clefs pour rassembler Israël des
quatre coins de la terre - D&A 110:11.
C'est là
Elias qui doit venir pour rassembler les tribus d'Israël et
rétablir toutes choses - D&A 77:9 ; voir aussi verset
14.
Que ceux qui
sont parmi les Gentils se réfugient donc en Sion, et que ceux
qui sont de Juda s'enfuient à Jérusalem - D&A
133:12, 13.
Les tribus
perdues seront rétablies
Elles
viendront ensemble du pays du septentrion - Jér. 3:18 ;
voir aussi 31:8.
D'autres
brebis outre les Juifs et les Néphites - 3 Néphi
16:1-3.
Le Christ
ressuscité annonça qu'il était sur le point de
se montrer aux tribus perdues d'Israël - 3 Néphi 17:4.
L’œuvre
du Père s'accomplira parmi les tribus qui ont été
perdues - 3 Néphi 21:26.
Les Néphites
et les Juifs auront les annales des tribus perdues d'Israël - 2
Néphi 29:13.
État
béni qui suivra le retour des tribus des pays du nord - Éther
13:11.
Moïse
remit à Joseph Smith et à Oliver Cowdery les clefs de
l'autorité pour ramener les dix tribus du pays du nord - D&A
110:11.
Et le Seigneur
se souviendra de ceux qui sont dans les pays du nord - D&A
133:26-34 ; comparez Es. 35:3-10.
CHAPITRE
19 : SION
ARTICLE 10. -
...Nous croyons que Sion (la nouvelle Jérusalem) sera bâtie
sur le continent américain...
Deux lieux de
rassemblement. - Certains passages cités en rapport avec la
dispersion et le rassemblement ultérieur d'Israël,
mentionnent « Jérusalem qui doit être
restaurée et Sion, qui doit être bâtie. Il est
vrai que ce dernier nom est employé dans de nombreux cas,
comme synonyme du premier, dû au fait qu'une certaine colline
de l'ancienne Jérusalem portait ce nom particulier de Sion ou
mont de Sion » et que le nom d'une partie est souvent
employé, au figuré, pour désigner le tout ;
mais dans d'autres passages, la signification séparée
et distincte des termes est claire. Le prophète Michée,
« rempli de force, de l'Esprit de l'Éternel, de
justice et de vigueur » [1] prédit la
destruction de Jérusalem et de Sion, son associée, la
première destinée à devenir « un
monceau de pierres », et la dernière à être
« labourée comme un champ » [2]. Il
annonça ensuite une nouvelle condition qui doit exister dans
les derniers jours, lorsqu'une autre « montagne de la
maison du Seigneur » sera établie, qui sera appelée
Sion [3]. Les deux lieux sont mentionnés séparément
dans la prophétie ; « Car de Sion sortira la
loi et de Jérusalem la parole de l'Éternel » [4].
Joël
ajoute ce témoignage au sujet des deux endroits d'où le
Seigneur régnera sur son peuple : « De Sion
l'Éternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa
voix » [5]. Sophonie, chantant le triomphe d'Israël,
s'adresse aux filles des deux villes : « Pousse des
cris de joie, fille de Sion ! Pousse des cris d'allégresse,
Israël ! Réjouis-toi et triomphe de tout ton cœur
fille de Jérusalem ». Ensuite, le prophète
prédit séparément au sujet de chaque endroit :
« En ce jour-là on dira à Jérusalem :
Ne crains rien ! Sion, que tes mains ne s'affaiblissent
pas ! » [6]. De plus, Zacharie rapporte la
volonté révélée de cette manière :
« L'Éternel consolera encore Sion, il choisira
encore Jérusalem ! » [7]
Lorsque le
peuple de la maison de Jacob sera préparé pour recevoir
le Rédempteur comme son roi légitime, lorsque les
brebis dispersées d'Israël auront été
suffisamment humiliées par la souffrance et la douleur pour
reconnaître et suivre leur Berger, alors il viendra régner
parmi elles. Alors un royaume littéral sera établi,
aussi vaste que le monde, et le Roi des rois en occupera le trône ;
et les deux capitales de ce puissant empire seront Jérusalem,
à l'est, et Sion, à l'ouest. Ésaïe décrit
la gloire du royaume du Christ dans les derniers jours, et attribue
séparément les bénédictions du triomphe à
Sion et à Jérusalem [8] : « Monte
sur une haute montagne, Sion, pour publier la bonne nouvelle ;
élève avec force ta voix, Jérusalem, pour
publier la bonne nouvelle ; élève ta voix, ne
crains point, dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu » [9].
Le nom
« Sion » est employé dans plusieurs sens
distincts. Par dérivation, Sion signifie probablement brillant
ou ensoleillé. Mais cette signification banale s'est perdue
dans la signification plus profonde et plus touchante que ce mot
acquit comme nom et titre. Comme nous l'avons déjà dit,
une certaine colline se trouvant sur le territoire de la ville de
Jérusalem s'appelait Sion. Lorsque David remporta sa victoire
sur les Jébusiens, il prit et occupa « la
forteresse de Sion », et l'appela la « ville de
David » [10]. Sion était donc un nom de lieu
et ce nom a été, appliqué comme suit :
1. À la
colline elle-même, ou mont de Sion et, par extension, à
Jérusalem.
2. À
l'emplacement de la « montagne de la maison du Seigneur »
qui, selon la prédiction de Michée, sera établie
dans les derniers jours, distincte de Jérusalem. À ces
applications nous pouvons en ajouter une autre, que nous connaissons
grâce à la révélation moderne, à
savoir :
3. À la
Ville de Sainteté, fondée par Énoch, septième
patriarche de la lignée d'Adam et appelée par lui
Sion [11].
4. Il faut
encore noter un autre emploi du terme, métaphorique celui-là,
selon lequel l'Église de Dieu est appelée Sion,
comprenant, selon la définition donnée par le Seigneur
lui-même, ceux qui ont le cœur pur [12].
Jérusalem.
- En guise d'introduction appropriée à notre étude
de la nouvelle Sion, qui doit encore être bâtie dans
l'hémisphère occidentale comme nous allons maintenant
le voir, considérons brièvement l'histoire et le destin
de Jérusalem [13], la Sion de l'ancien continent
oriental. On croit généralement que « Jérusalem »
signifie, par dérivation, fondation ou ville de paix. Nous la
rencontrons pour la première fois sous le nom de Salem,
demeure de Melchisédek, grand-prêtre et roi, à
qui Abraham paya la dîme [14]. Nous trouvons une
déclaration directe concernant l'identité de Salem et
de Jérusalem par Josèphe [15]. Comme il a été
dit plus haut, la ville fut arrachée aux Jébusiens par
David [16] vers 1048 av. J.-C. Au cours des règnes de
David et de Salomon, cette ville, devenue capitale du royaume
d'Israël, alors uni, acquit une grande renommée pour ses
richesses, sa beauté et sa puissance, son attrait principal
étant l'imposant temple de Salomon qui ornait le mont
Moriah [17]. Après la division du royaume, Jérusalem
resta la capitale du royaume plus petit de Juda.
Parmi ses
vicissitudes nombreuses et variées consécutives aux
fortunes de la guerre [18] nous pouvons mentionner : la
destruction de la ville et la mise en captivité de ses
habitants par Nebucadnetsar, vers 588-585 av. J.-C. [19] son
rétablissement à la fin de la captivité à
Babylone [20] vers l'an 515 av. J.-C. et sa chute finale lors du
démembrement de la nation juive par les Romains en 70-71 ap.
J.-C. En importance et dans l'affection des Juifs, la ville était
le cœur même de la nation, et les chrétiens
considèrent la ville comme sainte. Elle occupa une place
importante dans l’œuvre terrestre du Rédempteur et
fut la scène de sa mort, de sa résurrection et de son
ascension. La grande estime du Sauveur pour la ville principale de
son peuple, est hors de question. Il interdit à quiconque de
jurer par elle, car, dit-il, « c'est la ville du grand
Roi » [21] et à cause de ses péchés,
il se lamenta à son sujet comme un père se lamente sur
son enfant égaré [22]. Mais aussi glorieux que
soit le passé de Jérusalem, un avenir plus glorieux
encore l'attend. La ville redeviendra un siège royal, son
trône celui de Roi des rois et sa gloire sera permanente.
La Sion des
derniers jours. La nouvelle Jérusalem. - Les déclarations
de la Bible concernant la Sion des derniers jours, séparée
et distincte de l'ancienne Jérusalem comme de la Jérusalem
restaurée de l'est, passent sous silence l'emplacement
géographique de cette seconde capitale des derniers jours du
royaume du Christ. Cependant la Bible nous apprend quelque chose sur
les caractéristiques physiques de la région où
Sion sera bâtie. Ainsi, Michée, après avoir
prédit la désolation du mont de Sion et de Jérusalem
en général, décrit, par contraste, la nouvelle
Sion où la maison du Seigneur sera bâtie dans les
derniers jours. Voici quelles sont ses paroles : « Il
arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de
l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes,
qu'elle s'élèvera par-dessus les collines, et que
toutes les nations y afflueront. Des peuples s'y rendront en foule et
diront : Venez, et montons à la montagne de l'Éternel,
à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses
voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira
la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel » [23].
La prophétie
d'Ésaïe n'est pas moins explicite au sujet de la nature
montagneuse du pays de la Sion moderne [24] et, de plus,
l'auteur nous assure que seul le juste sera à même de
demeurer dans la splendeur éclatante de ce nouveau séjour ;
et voici ce que le prophète dit de ce juste : « Celui-là
habitera dans des lieux élevés ; des rochers
fortifiés seront sa retraite et il ajoute que ce pays sera
très éloigné [25]. Dans un autre passage,
il mentionne un rassemblement « au-delà des fleuves
de l'Ethiopie », et « sur les montagnes, où
le Seigneur doit dresser une bannière pour le monde. » [26]
Les
enseignements du Livre de Mormon et les vérités
révélées à notre époque concernant
la Sion des derniers jours, bien que s'accordant avec la Bible quant
à la description générale de l'emplacement et de
la gloire dont brillera la ville, sont plus explicites au sujet de
cet emplacement. Dans ces Écritures, les noms Sion et Nouvelle
Jérusalem sont employés synonymement, le second nom
étant employé en honneur de la Jérusalem de
l'est. Jean le Révélateur eut la vision qu'une Nouvelle
Jérusalem serait caractéristique des derniers
temps [27]. Éther, écrivant comme prophète
des Jarédites, peuple qui avait habité pendant des
siècles une partie de l'Amérique avant l'arrivée
de Léhi et de sa colonie sur ce continent [28] prédit
l'établissement de la Nouvelle Jérusalem sur le
continent américain et mit en relief la distinction entre
cette ville et la Jérusalem d'autrefois.
Le prophète
néphite, Moroni, dans son sommaire des écrits d'Éther,
dit : « Qu'il était le lieu de la Nouvelle
Jérusalem, qui devait descendre du ciel et du saint sanctuaire
du Seigneur ». Et il ajoute : « Voici,
Éther vit les jours du Christ, et il parla d'une Nouvelle
Jérusalem dans ce pays. Il dit aussi touchant la maison
d'Israël et la Jérusalem d'où Léhi
viendrait - qu'après avoir été détruite,
elle serait bâtie de nouveau, ville sainte dans le Seigneur ;
c'est pourquoi elle ne pourrait pas être une nouvelle
Jérusalem, car elle avait existé dans les temps
passés ; mais elle serait bâtie de nouveau, et
deviendrait une ville sainte du Seigneur et serait bâtie pour
la maison d'Israël. Et qu'une Nouvelle Jérusalem serait
édifiée dans ce pays pour le reste de la postérité
de ce Joseph, ce dont il y a eu un type. Car comme Joseph amena son
père dans le pays d'Égypte, où il mourut, ainsi
le Seigneur amena un reste de la postérité de Joseph
hors du pays de Jérusalem, afin de témoigner sa
miséricorde envers la postérité de Joseph, et
qu'elle ne périt pas, de même qu'il avait été
miséricordieux envers le père de Joseph pour qu'il ne
pérît pas. C'est pourquoi les restes de la maison de
Joseph seront établis dans ce pays, et ce sera la terre de
leur héritage ; et ils bâtiront une ville sainte au
Seigneur, semblable à l'ancienne Jérusalem ; et
ils ne seront plus confondus jusqu'à ce que la fin arrive
quand la terre passera » [29].
Jésus-Christ
visita les Néphites en Amérique, peu après sa
résurrection et, au cours, de ses enseignements, dit :
« Et voici, j'établirai ce peuple dans ce pays, en
accomplissement de l'alliance que j'ai faite avec votre père
Jacob ; et il sera une Nouvelle Jérusalem. Et les
puissances du ciel seront au milieu de ce peuple ; oui, je serai
moi-même au milieu de vous » [30]. Il prédit
en outre comme nous l'avons exposé dans un chapitre
précédent [31] que les Gentils, s'ils voulaient se
repentir de leurs péchés et ne pas endurcir leur cœur,
seraient inclus dans l'alliance et pourraient aider à la
construction d'une ville qui serait appelée la Nouvelle
Jérusalem [32].
Éther,
le Jarédite et Jean le Révélateur, séparés
par plus de six cents ans et prophétisant sur des hémisphères
opposés, virent chacun la Nouvelle Jérusalem descendre
des cieux, « préparée », dit
l'apôtre juif, « comme une épouse qui s'est
parée pour son époux » [33]. Nous avons
déjà parlé de la Sion d'Énoch, dont les
habitants étaient tellement justes qu'ils furent aussi appelés
« Sion », parce qu'« ils étaient
d'un seul cœur et d'un seul esprit » [34]. Avec
leur chef patriarcal, ils furent enlevés de la terre ou, comme
nous le lisons : « Et il arriva que Sion ne fut plus,
car Dieu la prit dans son propre sein ; c'est de là qu'il
a dit : Sion s'est enfuie » [35]. Mais, avant
cet événement, le Seigneur avait révélé
ses buts à Énoch concernant les hommes, jusqu'aux
derniers temps. De grands événements doivent marquer
les derniers jours ; les élus doivent être
rassemblés des quatre coins de la terre en un lieu préparé
pour eux ; le tabernacle du Seigneur doit être établi
à cet endroit-là qui « sera appelé
Sion, une Nouvelle Jérusalem ». Alors Énoch
et son peuple reviendront sur terre pour se joindre aux élus
rassemblés dans le lieu saint.
Nous avons vu
que les noms Sion et Nouvelle Jérusalem sont employés
l'un pour l'autre, et, en outre, que les justes aussi bien que les
endroits sanctifiés sont appelés Sion ; car, selon
la parole du Seigneur, Sion signifie, pour lui, e ceux qui ont le
cœur pur » [36]. L'Église, aujourd’hui
enseigne que la Nouvelle Jérusalem qui descendait du ciel, en
gloire, dans les visions de Jean et du prophète Éther,
signifie le retour d'Énoch et de son peuple juste, dans toute
leur exaltation ; et que le peuple ou Sion d'Énoch et la
Sion moderne, en d'autres termes les saints rassemblés sur le
continent américain, deviendront un seul peuple.
Le Livre de
Mormon prédit l'établissement de Sion sur le continent
occidental ; mais son emplacement précis ne fut révélé
qu'après le rétablissement de la prêtrise à
notre époque. En 1831, le Seigneur donna le commandement
suivant aux anciens de son Église : « Allez
dans les pays de l'ouest, appelez les habitants à la
repentance, et s'ils se repentent, fondez des branches de mon Église
en mon nom. Et d'un seul cœur et d'un même esprit,
rassemblez vos richesses afin que vous puissiez acheter un héritage
qui, plus tard, vous sera remis. Et on l'appellera la Nouvelle
Jérusalem, un pays de paix, une ville de refuge, une place
forte pour les saints du Dieu Très-Haut et la gloire du
Seigneur y sera, et la terreur du Seigneur y sera aussi, de telle
sorte que les méchants n'y viendront pas, et cet endroit
s'appellera Sion » [37].
Des
révélations ultérieures donnèrent l'ordre
aux anciens de l'Église de se rassembler dans l'ouest de
l'État de Missouri [38] et désignèrent ce
lieu comme l'endroit choisi et consacré pour le rassemblement
des saints ; C'est pourquoi ceci est la terre de promission, et
l'emplacement de la ville de Sion ». La ville
d'Independence fut désignée comme en étant le
centre », et l'emplacement du temple fut aussi désigné.
Il fut conseillé aux saints d'y acheter des terres, « afin
qu'ils obtiennent ce pays en héritage éternel » [39].
Le 3 août 1831, l'emplacement du temple ainsi désigné
fut dédié par le prophète Joseph Smith et ses
associés dans la prêtrise [40]. La région
environnante fut également dédiée comme lieu de
rassemblement du peuple de Dieu.
Telle est la
croyance des saints des derniers jours ; tels sont les
enseignements de l'Église. Mais le plan de l'édification
de Sion n'est pas encore consommé. Il ne fut pas permis aux
saints d'entrer en possession immédiate du pays qui leur a été
promis comme héritage éternel. De même que des
années se passèrent entre l'époque à
laquelle le Seigneur fit à l'ancien Israël la promesse
que le pays de Canaan serait leur héritage et l'époque
à laquelle ils entrèrent en possession de ce pays -
années consacrées à la préparation
pénible et douloureuse du peuple pour l'accomplissement de
cette promesse, de même, à notre époque,
l'accomplissement du but divin est tenu en suspens, tandis que le
peuple se sanctifie en vue du grand don qu'il doit recevoir et des
responsabilités qui y sont attachées. Entre-temps, ceux
qui ont le cœur pur se rassemblent dans les vallées des
Montagnes Rocheuses ; et là, au sommet des montagnes,
au-dessus des collines, des temples ont été érigés
et toutes les nations affluent dans ces régions. Mais Sion
doit encore être établie sur l'emplacement choisi ;
elle « ne sera pas déplacée », et
ceux qui ont le cœur pur y retourneront « en
chantant des cantiques de joie éternelle, pour édifier
les endroits déserts de Sion » [41].
Mais Israël
rassemblé ne peut pas être limité au « lieu
central » du rassemblement ni à la région
qui l'entoure immédiatement ; d'autres lieux ont été
et seront désignés, que l'on appelle pieux de
Sion [42]. Beaucoup de pieux ont été établis
dans les régions habitées par les saints des derniers
jours et sont des possessions permanentes et c'est de là
qu'iront ceux qui sont choisis d'entre les justes pour prendre
possession de leur héritage. Sion doit être châtiée,
mais pour un peu de temps seulement [43] ensuite viendra le
temps de sa rédemption.
Ce temps sera
choisi par Dieu ; cependant, il sera déterminé par
la fidélité du peuple. L'iniquité oblige le
Seigneur à retarder, car, dit-il, « en conséquence
des transgressions de mon peuple, il me convient que mes anciens
attendent encore un peu la rédemption de Sion » [44].
Et aussi : « Sion sera rachetée au moment que
je me suis fixé » [45]. Mais le moment que le
Seigneur s'est fixé pour donner des bénédictions
dépend des bénéficiaires envisagés. En
1834 déjà, la parole du Seigneur fut ainsi adressée
à l'Église : « Voici, je vous le dis,
n'étaient les transgressions de mon peuple, et je parle de
l'Église, et non d'individus, il aurait pu être racheté
dès maintenant » [46].
[1] Mich. 3:8.
[2] Mich.
3:12 ; voir aussi chap. 17 du présent ouvrage.
[3] Voir Mich.
4:1.
[4] Mich.
4:2 ; Es. 2:2-3.
[5] Joël
3:16.
[6] Soph.
3:14-16.
[7] Zach,
1:17 ; voir aussi 2:7-12.
[8] Es. 4:3,
4.
[9] Ez. 40:9.
[10] Voir 2
Sam. 5:6, 7, et 1 Rois 2 . 10 et 8:1.
[11] Voir PGP,
Moïse 7:18-21.
[12] Voir D&A
97:21.
[13] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[14] Gen.
14:18-20.
[15] Voir
Antiquities of the Jews, 1, chap. 10.
[16] Voir 2
Sam. 5:6, 7.
[17] Voir 1
Rois, chaps. 5-8 ; 2 Chron., chaps. 2-7.
[18] Voir 1
Rois 14:25 ; 2 Rois 14:13, 14 ; chap. 25 ; 2 Chron.
12:2-5 ; 36:14-21 ; Jér. 39:5-8.
[19]Voir Jér.
52:12-15.
[20] Voir
Esd., chaps. 1-3 ; Néh. chap. 2.
[21]
Matt :35 ; Ps. 48:2 ; 87:3.
[22] Voir
Matt. 23:37 ; Luc13:34.
[23] Mich.
4:1, 2.
[24] Voir Es.
2:2, 3.
[25] Voir Es.
33:15-17.
[26] Voir Es.
18:1-3.
[27] Voir Apo.
21:2.
[28] Voir La
nation jarédite, chap. 14 du présent ouvrage.
[29] Éther
13:3-8.
[30] 3 Néphi
20:22.
[31] Voir
chap. 18 du présent ouvrage.
[32] Voir 3
Néphi 21:22-24.
[33] Apo.
21:2.
[34] PGP,
Moïse 7:18.
[35] P . de G.
P., Moïse 7:69 ; D&A 3 8:4 ; 45:11, 12 ;
84:99, 100.
[36] D&A
97:21 PGP Moïse 7:18 aussi D&A 84:100.
[37] D&A
45:64-67 lire aussi versets 68-71.
[38] Voir D&A
52:2, 3 note 2, à la fin du chapitre.
[39] D&A
57:1-5.
[40] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[41] D&A
101:17 18 ; voir aussi 101:43, 74, 75 ; 103:1, 11, 13, 15 ;
105:1, 2, 9, 13, 16, 34 ; 109:47 ; 136:18.
[42] D&A
101 21 ; voir chap. 11 du présent ouvrage.
[43] D&A
100:13.
[44] D&A
105:9, aussi 136:31.
[45] D&A
136:18.
[46] D&A
105:1, 2.
NOTES DU
CHAPITRE 19
1. Jérusalem.
- « La ville a porté à différents
âges, une variété de noms, et même dans la
Bible elle a plusieurs désignations. Salem, mentionnée
dans la Genèse, 14:18, fut probablement son nom du temps de
Melchisedek, et elle est certainement appelée ainsi dans Ps.
76:2 ; Ésaïe (29:1-7) l'appelle Ariel. Jébus,
ou Jébusi, la ville des Jébusiens, fut son nom aux
jours de Josué et des Juges (Jos. 15:8 ; 18:16, 28 ;
Juges 19:10-11) et ce nom continua à être employé
jusqu'au temps de David (1 Chron. 11:4-5). Quelques-uns ont pensé
que le nom « Jérusalem » est lui-même
une corruption de Jébus-Salem, mais c'est une théorie
qui n'est pas confirmée par les faits. Jérusalem porte
aussi le nom de « ville de David », « ville
de Juda », « ville sainte », « ville
de Dieu » (2 Rois 14:20 ; 2 Chron. 25:28 Néh.
11:18 Ps. 87:3). Aujourd'hui on l'appelle el-Kuds, ou « la
Sainte », dans la plupart des pays de l'Orient. Aucune
ville au monde n'a reçu d'appellation plus honorable notre
Sauveur lui-même l'a appelée « la ville du
Grand Roi ». Cassell's Bible Dictionary, p. 600.
La note
suivante de l’Ancien J. M. Sjodahl adressée à
l'auteur est intéressante : « Dans 1 Rois,
chap. 14, il y a une brève mention d'une expédition
militaire de Schischak, roi d'Égypte en Palestine pendant la
cinquième année du roi Roboam. Les Égyptiens
emportèrent les trésors du palais et du temple,
comprenant, présume-t-on, les 300 boucliers d'or battu, faits
par Salomon, et évalués en monnaie moderne, à
environ 1.054.880 dollars (voir le Commentary de Clarke sur 1 Rois
10:17). Cette expédition fut inscrite en Égypte sur le
mur sud de la cour du temple d'Amon à Karnak. Cent
cinquante-six lieux y sont énumérés comme pillés
par les Égyptiens. Un de ces lieux est appelé Yuteh
Mark (Bible Dictionary de Smith sous Schischak). La traduction
hébraïque de ce nom est Judah Malech que Champollion
traduit « royaume de Juda », mais que le
Docteur Birch, plus correctement, reconnaît comme le nom ou un
nom de la ville de Jérusalem : littéralement « [la
Ville du] Roi de Juda » - Malech étant le nom
pour royauté (comparez un article par le professeur George
Frederick Wright, Oberlin College, dans Fundamentals, vol. 2, p. 11).
On nous dit dans le Livre de Mormon que les fugitifs qui échappèrent
au sort de Sédécias et vinrent dans le monde
occidental, appelèrent leur première colonie Mulek, qui
est un nom identique au mot Mark sur le mur du temple à
Karnak, en Égypte, ou le mot hébreu Malech. La pleine
signification de Mulek est par conséquent, selon le témoignage
de l'érudition « [la ville du] Roi de Juda »,
déjà connue par les inscriptions en Égypte. Le
fait que Marc et Malech et Mulek ne sont que de légères
variantes d'un seul et même mot devrait être noté.
Car le mot se rencontre sous l'une ou l'autre forme dans les langages
aborigènes américains dans les dialectes du centre et
du sud de l'Amérique ; et ils sont tous, selon moi,
dérivés du mot Mulek, du Livre de Mormon. »
2. La
fondation de Sion en Missouri. ... Une compagnie de saints, portant
le nom de branche de Colesville - parce qu'ils avaient habité
Colesville, dans le Comté de Broome, État de NewYork -
arriva en Missouri et, ayant reçu des instructions pour
acheter des terrains dans les régions situées aux
alentours de Sion, se procura une étendue de terrain dans une
prairie fertile à quelque dix ou douze milles à l'ouest
d'Independence, dans la commune de Kaw, non loin de l'emplacement
actuel de Kansas City. Le 2 août [1831] - jour précédant
la dédicace de l'emplacement du temple - dans l'installation
des saints de Colesville, le premier rondin fut posé pour une
maison comme fondation de Sion. Le rondin était porté
par douze hommes en l'honneur des douze tribus d'Israël ;
et Sidney Rigdon consacra et dédia le pays de Sion au
rassemblement des saints. » - Outlines of Ecclesiastical
History, par B. H. Roberts, p. 352.
3.
L'emplacement du temple, à Independence, dans le Comté
de Jackson, en Missouri. - « En prenant la route, qui va
vers l'ouest du Palais de Justice sur près d'un kilomètre,
vous arrivez au sommet d'une colline dont les versants sud et ouest
sont complètement abrupts, mais en pente douce au nord et à
l'est... Là est l'emplacement du temple. Ce fut à cet
endroit que, le 3 août 1831, Joseph Smith, Sidney Rigdon,
Edward Partridge, W. W. Phelps, Oliver Cowdery, Martin Harris, et
Joseph Coe, et une autre personne dont je n'ai pu savoir le nom - ils
étaient huit en tout - des hommes en qui le Seigneur avait
confiance, s'assemblèrent pour dédier cet endroit comme
emplacement du temple de Sion. On lut le Psaume quatre-vingt-sept.
Joseph [le prophète] dédia alors le lieu, où
doit être construit un temple sur lequel la gloire de Dieu
reposera. Oui, le grand Dieu l'a décrété ainsi,
disant : « Car, en vérité, cette
génération ne passera pas entièrement qu'une
maison n'ait été bâtie au Seigneur, et une nuée
reposera sur elle, à savoir la gloire même du Seigneur,
qui remplira la maison - car les fils de Moïse et aussi les fils
d'Aaron, offriront une offrande et un sacrifice acceptables dans la
maison du Seigneur, laquelle maison sera bâtie au Seigneur en
cette génération, au lieu consacré que j'ai
choisi » (D&A 84:5, 31) - B. H. Roberts dans Missouri
Persecutions. Voir The House of the Lord, par James E. Talmage, chap.
5.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Deux lieux
de rassemblement
Notez que les
deux capitales du royaume du monde sur lequel Christ règnera,
sont désignées des noms de « Sion »
et « Jérusalem » ; notez, en outre,
que les noms de ces deux villes sont parfois employés
distinctivement et parfois l'un pour l'autre au sens figuré.
La montagne de
la maison de l'Éternel sera établie et toutes les
nations y afflueront - Es. 2:2, 3.
Celui qui sera
laissé en Sion et celui qui restera à Jérusalem
sera appelé saint - Es. 4:3.
Sion...
Jérusalem, qui annoncent de bonnes nouvelles - Es. 40:9.
Revêts
ta parure, Sion ! Revêts tes habits de fête,
Jérusalem - Es. 52:1.
Le salut sera
sur la montagne de Sion et à Jérusalem - Joël 2:32
De Sion
l'Éternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix
- Joël 3:16, 17.
L'Éternel
consolera encore Sion, il choisira encore Jérusalem - Zach.
1:17 ; 2:7-12.
La Nouvelle
Jérusalem est mentionnée : Mais vous vous êtes
approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu
vivant, la Jérusalem céleste - Héb. 12:22.
Le nom de la
ville de mon Dieu, de la Nouvelle Jérusalem, qui descend du
ciel d'auprès de mon Dieu - Apo. 3 -.12.
Les nouveaux
Cieux et la nouvelle terre, et la ville sainte ou Nouvelle Jérusalem
- Apo. chap. 21.
Esther vit les
jours du Christ et parla d'une nouvelle Jérusalem sur le
continent américain - Éther 13:4, 8.
Le Seigneur
ressuscité confirma des prophéties antérieures
relatives à l'établissement d'une nouvelle Jérusalem
sur le continent américain - 3 Néphi 20:22.
Les Gentils,
s'ils se repentent, auront la permission d'aider la maison d'Israël
à bâtir la ville qui sera appelée la Nouvelle
Jérusalem - 3 Néphi 21:14-24.
Le temps de
l'établissement de la ville de la Nouvelle Jérusalem
sera révélé - D&A 42:9 ; voir aussi
versets 62 et 67.
Des terres
seront achetées pour l'édification de la Nouvelle
Jérusalem - D&A 42:35.
Caractéristiques
de la Nouvelle Jérusalem, qui sera appelée Sion - D&A
45:66-71.
Le Seigneur
hâtera la construction de la ville en temps voulu - D&A
52:43.
Les saints se
tiendront sur le mont de Sion, qui sera la ville de la Nouvelle
Jérusalem - D&A 84:2-5.
Édification
de la Nouvelle Jérusalem différée - D&A
124:51, 52.
Prédiction
qu'en Sion seule on trouvera la sécurité - D&A.
45:68, 69.
Bénis
sont ceux dont les pieds se tiennent sur le pays de Sion - D&A
59:3.
Les rebelles
n'hériteront Pas du pays de Sion - D&A 64:35.
Ceux qui ont
le cœur pur retourneront en Sion avec des chants de joie
éternelle - D&A 101:18.
Pieux de Sion
organisés - D&A 68:26 ; Fondement doit être
posé pour un pieu de Sion - D&A. 94:1.
Pieux ainsi
appelés pour la tente ou la force de Sion - D&A 101:21 ;
Voir aussi 109:59. Sion et ses pieux - 115:6 et 18. Le peuple doit se
rassembler pour fortifier les pieux de Sion 133:9.
La Sion
d'Énoch : Pourquoi le Seigneur a ainsi appelé son
peuple - Moïse 7:18. Enlevée au ciel, verset 23 ;
emportée dans le sein du Seigneur - versets 31 et 69.
CHAPITRE
20 : LE RÈGNE DU CHRIST SUR LA TERRE
ARTICLE 10. -
Nous croyons... que le Christ régnera en personne sur la
terre...
Premier et
second avènements. - Les faits de la naissance de notre
Seigneur dans la chair, des trente-trois années pendant
lesquelles il vécut parmi les mortels, de son ministère,
de ses souffrances et de sa mort, sont reconnus comme histoire
attestée. Non seulement les écrits inspirés et
sacrés considérés par le monde chrétien
rendent témoignage de ces faits, mais l'histoire écrite
par l'homme et appelée, par contraste, séculière,
est en harmonie générale avec le récit biblique.
Même ceux qui rejettent la doctrine de la divinité du
Christ et qui refusent de le reconnaître comme leur Rédempteur,
admettent les faits historiques de sa vie merveilleuse et
reconnaissent les effets incalculables de ses préceptes et de
son exemple sur la famille humaine.
Au « méridien
des temps », le Christ naquit sur terre, au milieu d'un
entourage très humble - en fait, dans l'obscurité pour
tous, sauf pour les quelques fidèles qui attendaient
l'événement promis. Sa venue avait été
annoncée au cours des siècles précédents,
et même dès l'aube de l'existence humaine, les prophètes
de Dieu avaient rendu témoignage des grands événements
qui devaient marquer son avènement. Tout incident important
relatif à sa naissance, à sa vie, à sa mort, à
sa résurrection triomphale et sa gloire ultime en tant que
Roi, Seigneur et Dieu, avait été prédit ;
et même des détails secondaires avaient été
donnés avec précision. Juda, et Israël avaient été
enseignés à se préparer pour la venue de
l'Oint [1] cependant lorsqu'il vint parmi les siens, ils ne le
reçurent point. Persécuté et méprisé,
il suivit le sentier épineux du devoir, « l'homme
de douleur et habitué à la souffrance » et
finalement, condamné par son propre peuple qui réclama
à cor et à cri, d'une puissance étrangère,
le pouvoir d'exécuter la sentence inique qu'il avait rendue
contre son Seigneur, il subit la mort par le supplice de la
crucifixion prévu pour les malfaiteurs.
Il peut avoir
semblé, au jugement humain, que la mission de Jésus-Christ
avait été réduite à néant, que son
oeuvre avait échoué et que les puissances des ténèbres
avaient triomphé. Ils étaient aveugles, sourds et durs
de cœur, ceux qui refusèrent de voir, d'entendre et de
comprendre la portée de la mission du Sauveur. De même,
ils sont plongés dans les ténèbres de
l'ignorance, ceux qui rejettent les preuves prophétiques de sa
seconde venue et qui ne lisent pas les signes des temps qui annoncent
que cet événement, à la fois glorieux et
terrible, est très proche. À la fois avant et après
sa mort, le Christ prophétisa son retour prévu sur la
terre, et aujourd'hui ses disciples fidèles attendent et
guettent les signes de l'accomplissement de cette grande promesse.
Les cieux flamboient de ces signes, et l'on entend de nouveau la
teneur de l'enseignement inspiré : Repentez-vous,
repentez-vous, car le royaume des cieux est proche !
Prédiction
de la seconde venue du Christ, description des signes. Prophéties
bibliques. - Les prophètes de l'Ancien Testament et ceux du
Livre de Mormon qui vécurent et écrivirent avant l'ère
du Christ, n'eurent que très peu à dire au sujet de la
seconde venue du Seigneur, très peu en vérité,
si on compare cela à leurs prédictions nombreuses et
explicites concernant son premier avènement. Comme ils
regardaient dans le ciel de l'avenir, leur vision fut éblouie
Par la clarté du soleil du méridien et virent peu du
glorieux luminaire qui se trouvait au-delà dont les
proportions et l'éclat étaient réduits par la
distance. Quelques-uns d'entre eux le virent et en témoignèrent
comme le montrent les passages suivants. Le Psalmiste chanta :
« Il vient, notre Dieu, il ne reste pas en silence ;
devant lui est un feu dévorant, autour de lui une violente
tempête » [2].
Ces conditions
n'accompagnèrent pas la venue du Bébé de
Bethléem et sont encore futures.
Ésaïe
s'écria : « Dites à ceux qui ont le
cœur troublé prenez courage, ne craignez point ;
voici votre Dieu, la vengeance viendra, la rétribution de
Dieu ; il viendra lui-même, et vous sauvera » [3].
Outre le fait évident que la première venue du Christ
ne fut pas marquée par des actes semblables, le contexte des
paroles du prophète montre qu'il les appliqua aux derniers
jours, à l'époque de la restitution, au jour « des
rachetés de l'Éternel », et du triomphe de
Sion [4]. Et Ésaïe dit encore - « Voici,
le Seigneur, l'Éternel, vient avec puissance, et de son bras
il commande ; voici, le salaire est avec lui, et les
rétributions le précèdent » [5].
Le prophète
Énoch, qui vécut vingt siècles avant le premier
de ceux dont les paroles sont données plus haut, parla avec
vigueur de ce sujet. Ses enseignements ne paraissent pas sous son
propre nom dans la Bible, bien que Jude, un écrivain du
Nouveau Testament, les cite [6]. Dans les écrits de
Moïse, nous apprenons ce qui suit concernant la révélation
donnée à Énoch : « Et le
Seigneur dit à Énoch : Comme je vis, je viendrai
dans les derniers jours, dans les jours d'iniquité et de,
vengeance, pour accomplir le serment que je t'ai fait au sujet des
enfants de Noé » [7].
Jésus
enseigna aux disciples que sa mission dans la chair serait de courte
durée, et qu'il reviendrait sur la terre, car nous les voyons
poser cette question : « Dis-nous, quand cela
arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et, de
la fin du monde ? » [8]. En réponse, le
Seigneur leur expliqua en détail de nombreux signes des
derniers temps, dont il présenta le dernier et le plus grand
de cette manière : « Cette bonne nouvelle du
royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir
de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la
fin » [9]. Jésus parla avec une grande clarté,
de la frivolité dans laquelle les enfants des hommes s'étaient
complus jusqu'à la veille du déluge, et jusqu'au jour
où les Villes des Plaines (Sodome et Gomorrhe, ndt) subirent
la destruction par le feu, et il ajouta : « Il en
sera de même le jour où le Fils de l'Homme
paraîtra » [10].
Voici une
autre prédiction du Seigneur au sujet de sa seconde venue :
« Ils [les disciples] lui demandèrent :
Maître, quand donc cela arrivera-t-il, et à quel signe
connaîtra-t-on que ces choses vont arriver ? Jésus
répondit : Prenez garde que vous ne soyez séduits.
Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C'est moi, et le
temps approche. Ne les suivez pas. Quand vous entendrez parler de
guerres et de soulèvements, ne soyez pas effrayés, car
il faut que ces choses arrivent premièrement. Mais ce ne sera
pas sitôt la fin. Alors il leur dit : Une nation s'élèvera
contre une nation, et un royaume contre un royaume ; il y aura
de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des pestes et
des famines ; il y aura des phénomènes terribles,
et de grands signes dans le ciel. Mais, avant tout cela, on mettra
les mains sur vous, et l'on vous persécutera ; on vous
livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera
devant des rois et devant des gouverneurs, à cause de mon nom.
Cela vous arrivera pour que vous serviez de témoignage.
Mettez-vous donc dans l'esprit de ne pas préméditer
votre défense ; car je vous donnerai une bouche et une
sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister
ou contredire. Vous serez livrés même par vos parents,
par vos frères, par vos proches et par vos amis, et ils feront
mourir plusieurs d'entre vous. Vous serez haïs de tous, à
cause de mon nom... Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune
et dans les étoiles. Et, sur la terre, il y aura de l'angoisse
chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des
flots, les hommes rendant l'âme de terreur dans l'attente de ce
qui surviendra pour la terre, car les puissances des cieux seront
ébranlées. Alors, on verra le Fils de l'homme venant
sur une nuée, avec puissance et une grande gloire. Quand ces
choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos
têtes parce que votre délivrance approche » [11].
Beaucoup de
ces terribles prédictions furent accomplies lors de la
destruction de Jérusalem ; et le chapitre vingt-quatre de
Matthieu, si souvent cité, a, sans aucun doute, une double
application : le jugement déversé sur Israël
dans le renversement total de l'autonomie juive, et dans les
événements qui se déroulent maintenant et qui
précèdent immédiatement la venue du Seigneur,
lorsqu'il prendra la place qui lui revient comme Souverain. À
titre d'avertissement, le Seigneur déclara encore : « Car
quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette
génération adultère et pécheresse, le
Fils de l'Homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la
gloire de son Père, avec les saints anges » [12].
Lors de
l'ascension, alors que les apôtres restaient les yeux levés
vers le firmament où une nuée venait de dérober
le Seigneur ressuscité à leur vue, ils remarquèrent
la présence de deux serviteurs, vêtus de blanc, qui leur
dirent : « Hommes Galiléens, pourquoi vous
arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus,
qui a été enlevé au ciel du milieu de vous,
viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au
ciel » [13]. Paul enseigna aux Églises la
doctrine, du second avènement du Christ, et décrivit la
gloire de sa venue [14]. D'autres apôtres firent de
même [15].
Parmi les
prophéties du Livre de Mormon qui concernent notre sujet
actuel, il suffit ici de considérer les assurances
personnelles du Christ lors de sa visite parmi les Néphites,
dans son état ressuscité. Il expliqua beaucoup de
choses à la multitude. « Depuis le commencement
jusqu'au temps où il viendra dans sa gloire » [16].
En promettant aux trois disciples ce qu'ils avaient désiré
en leur cœur, à savoir qu'ils fussent épargnés
dans la chair pour continuer l’œuvre du ministère,
le Seigneur leur dit : « Vous vivrez pour voir toutes
les oeuvres du Père envers les enfants des hommes, même
jusqu'à ce que toutes choses soient accomplies, selon la
volonté du Père, quand je viendrai dans ma gloire, avec
les puissances du ciel » [17].
La parole de
la révélation moderne n'est pas moins sûre quant
à l'avènement arrêté du Rédempteur.
Des instructions furent données à cet effet à
des serviteurs, spécialement commissionnés :
« C'est pourquoi soyez fidèles, priant toujours,
tenant votre lampe prête et allumée, et faisant
provision d'huile [18] afin d'être prêts pour la
venue de l'Époux. Car voici, en vérité, je vous
dis que je viens vite » [19]. Et, plus loin :
« ... appeler à la repentance une génération
perverse et corrompue, et préparer la voie pour sa seconde
venue. Car voici, en vérité, je te le dis, le temps est
bientôt proche où je viendrai dans une nuée avec
pouvoir et grande gloire » [20].
Dans une
révélation au peuple de l'Église, le 7 mars
1831, le Seigneur parle des signes de sa venue et conseille 1831, le
Seigneur la diligence : « Vous regardez, vous voyez
les figuiers, vous les voyez de vos yeux, et vous dites, lorsqu'ils
commencent à bourgeonner, et que leurs feuilles sont encore
tendres, que l'été est maintenant proche ; il en
sera de même en ce jour-là lorsqu'ils verront toutes ces
choses, ils sauront alors que l'heure est proche. Et il arrivera que
celui qui me craint s'attendra à la venue du grand jour du
Seigneur, aux signes de la venue du Fils de l'Homme. Et ils verront
des signes et des prodiges, car ceux-ci se montreront dans les cieux
en haut, et sur la terre en bas. Et ils verront du sang, du feu et
des vapeurs de fumée. Et avant que le jour du Seigneur
n’arrive, le soleil sera obscurci, et la lune se changera en
sang, et les étoiles tomberont du ciel. Et le reste sera
rassemblé en ce lieu ; ils me chercheront, et voici, je
viendrai ; ils me verront dans les nuées célestes,
revêtu de pouvoir et d'une grande gloire, avec tous les saints
anges ; et celui qui ne veillera pas pour me recevoir sera
retranché » [21].
Un trait
caractéristique des révélations données à
notre époque, concernant la seconde venue de notre Seigneur,
c'est la déclaration positive et souvent répétée
que l'événement est proche [22]. Et cet appel
est : « Préparez-vous, préparez-vous
pour ce qui doit arriver ; car le Seigneur est proche ».
Au lieu du cri d'un seul homme dans le désert de Judée,
la voix de milliers de personnes se fait entendre avertissant avec
autorité les nations et les invitant à se repentir et à
chercher un refuge en Sion. Le figuier bourgeonne rapidement ;
les signes dans les cieux et sur la terre augmentent ; le jour
de l'Éternel, ce jour grand et redoutable, est proche.
Le moment
précis de la venue du Christ n'a pas été révélé
à l'homme. En apprenant à comprendre les signes des
temps, en contemplant le développement de l’œuvre
de Dieu parmi les nations et en notant l'accomplissement rapide de
prophéties importantes, nous pouvons voir s'accumuler les
preuves de l'événement qui s'approche. « Mais
l'heure et le jour nul ne les connaît, ni les anges du ciel, et
ils ne le sauront pas avant qu'il vienne » [23]. Sa
venue sera une surprise pour tous ceux qui auront ignoré ses
avertissements, et qui n'auront pas veillé. « Comme
un voleur dans la nuit » [24], voilà ce que
sera la venue du jour du Seigneur pour les méchants. « Veillez
donc, puisque vous ne savez ni le jour ni l'heure »
auxquels le Fils de l'Homme viendra [25].
Le règne
du Christ. Le royaume. - Nous avons vu que, selon les paroles des
saints prophètes, anciens et modernes, le Christ doit venir,
dans un sens littéral, et se manifester en personne dans les
derniers jours. Il demeurera au milieu de ses saints. « Oui,
je serai moi-même au milieu de vous » [26]
déclara-t-il à son peuple sur le continent américain,
auquel il promit de l'établir dans le pays de la Nouvelle
Jérusalem ; et les prophètes de l'Est proclamèrent
des assurances Semblables [27]. Au cours de ce ministère
en perspective au milieu de ses saints rassemblés,
Jésus-Christ sera à la fois leur Dieu et leur Roi. Son
gouvernement sera celui d'une théocratie parfaite ; les
lois de la justice en seront le code, et tout sera administré
sous une seule autorité, indiscutée parce que
indiscutable.
Les Écritures
abondent en déclarations que le Seigneur régnera parmi
son Peuple. C'est dans ce sens que Moïse chanta ce cantique
devant les multitudes d'Israël, après leur passage
miraculeux à travers la mer Rouge : « L'Éternel
régnera éternellement et à toujours ! » [28]
et le psalmiste y fait écho par le refrain : « L'Éternel
est roi à toujours et à perpétuité » [29].
Jérémie l'appelle « un roi éternel »,
devant la colère duquel la terre tremblera et les nations
plieront [30] et Nebucadnetsar, humilié par les
tribulations, mit sa joie à honorer le Roi des cieux, « dont
la domination est une domination éternelle et dont le règne
subsiste de génération en génération » [31].
Même le
peuple de l'alliance, Israël, n'était pas toujours
disposé à accepter le Seigneur pour son roi.
Rappelez-vous leurs protestations parce que Samuel, qui avait été
oint prophète et juge, était vieux - ce qui était
une pauvre excuse, car le vieillard les administra avec vigueur plus
de trente-cinq ans après cela - et comment ils réclamèrent
à cor et à cri un roi pour les gouverner, afin qu'ils
fussent comme les autres nations [32]. Notez la tristesse avec
laquelle le Seigneur répondit à la prière de
Samuel au sujet de cette requête du peuple : « Écoute
la voix du peuple dans tout ce qu'il te dira ; car ce n'est pas
toi qu'ils rejettent, c'est moi qu'ils rejettent, afin que je ne
règne plus sur eux » [33]. Mais le Seigneur ne
sera pas toujours rejeté par son peuple ; à
l'heure choisie, il viendra avec pouvoir et grande gloire, et prendra
la place et l'autorité qui lui reviennent en tant que Roi de
la terre.
Daniel
interpréta le songe de Nebucadnetsar, et parla des nombreux
royaumes et parties de royaumes qui seraient établis ; il
ajouta ensuite : « Dans le temps de ces rois, le Dieu
des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et
qui ne passera point sous la domination d'un autre peuple ; il
brisera et anéantira tous ces royaumes-là et, lui-même
subsistera éternellement » [34]. Et quant à
l'étendue du grand royaume qui serait établi, le même
prophète déclara : « Le règne,
la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous les
cieux, seront donnés au peuple des saints du Très-Haut.
Son règne est un règne éternel, et tous les
dominateurs le serviront et lui obéiront » [35].
À
propos du rétablissement de Juda et d'Israël dans les
derniers jours, Michée prophétisa : « Et
l'Éternel régnera sur eux à la montagne de Sion,
dès lors et pour toujours. » [36]
Lors de
l'annonciation à la Vierge, l'ange dit au sujet du Christ qui
devait naître : « Il régnera sur la
maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura
point de fin » [37]. Dans sa vision de Patmos,
l'apôtre Jean vit la consommation glorieuse, et le Roi éternel
reconnu par tout l'univers : « Le septième
ange sonna de la trompette. Et il y eut, dans le ciel, de fortes voix
qui disaient : Le royaume du monde est remis à notre
Seigneur et à son Christ, et il régnera aux siècles
des siècles » [38]. La révélation
moderne est riche en preuves de la proximité d'un règne
de justice, avec le Christ comme Roi ; ce qui suit en témoigne :
« Le Seigneur aura pouvoir sur ses saints [et il]
régnera au milieu d'eux » [39]. « Car
au temps que j'ai choisi, je descendrai sur terre pour juger, et mon
peuple sera racheté et régnera avec moi sur
terre. » [40]
Le royaume et
l'Église. - Dans l'évangile selon Matthieu,
l'expression « royaume des cieux » est d'un
emploi fréquent tandis que dans les livres des autres
évangélistes et dans toutes les épîtres,
l'expression équivalente est « royaume de Dieu »,
ou « royaume du Christ », ou tout simplement
« le royaume ». Il est évident que ces
mots peuvent être employés l'un pour l'autre sans faire
violence au sens véritable. Cependant, le terme « royaume »
est employé dans plus d'un sens et une étude soignée
du contexte peut être nécessaire dans chaque cas pour
pouvoir bien comprendre l'intention de l'auteur. Les usages les plus
communs sont au nombre de deux : expression synonyme de
« l'Église », faisant allusion aux
disciples du Christ sans distinction quant à leurs
organisations temporelles ; et terme désignant le royaume
littéral sur lequel Jésus régnera sur la terre
dans les derniers jours.
Lorsque nous
envisageons le royaume dans ce dernier sens, plus général,
nous devons considérer que l'Église en fait partie ;
partie essentielle en effet, car elle est le germe à partir
duquel le royaume se développera et le cœur même
de l'organisation. L'Église a existé et continue à
exister maintenant, sous une forme organisée, sans que le
royaume soit une puissance établie avec autorité
temporelle dans le monde ; mais le royaume ne peut pas être
maintenu sans l'Église.
Dans la
révélation moderne, les expressions « royaume
de Dieu » et « royaume des cieux »
sont parfois employées avec des sens bien distincts - la
première signifiant l'Église, l'autre le royaume
littéral qui doit remplacer et comprendre toutes les divisions
de nation et de race. Dans ce sens le royaume de Dieu a déjà
été établi dans les derniers jours ; son
début dans et pour la dispensation actuelle de l'Évangile
fut l'établissement de l'Église sur ces fondements
permanents des derniers jours. Cela correspond à notre
conception que l'Église est l'organe vital du royaume en
général. Les pouvoirs et l'autorité confiés
à l'Église sont donc les clefs du royaume. Tel est le
sens bien clair de la révélation suivante adressée
à l'Église : « Les clefs du royaume de
Dieu sont remises à l'homme sur la terre, et c'est de là
que l'Évangile se répandra jusqu'aux extrémités
de la terre, comme la pierre qui s'est détachée de la
montagne sans le secours d'aucune main [41] roulera jusqu'à
remplir la terre entière... Invoquez le Seigneur, pour que son
royaume s'étende sur la terre, afin que les habitants de la
terre le reçoivent et soient préparés pour les
jours à venir, où le Fils de l'Homme descendra des
cieux, revêtu de l'éclat de sa gloire, à la
rencontre du royaume de Dieu qui est établi sur terre. C'est
pourquoi, que le royaume de Dieu aille de l'avant, afin que le
royaume des cieux puisse venir, afin que toi, ô Dieu, tu sois
glorifié sur terre comme aux cieux, afin que tes ennemis
soient soumis car c'est à toi qu'appartiennent l'honneur, la
puissance et la gloire, pour toujours et à jamais » [42].
À
l'époque de son glorieux avènement, le Christ sera
accompagné de la multitude des justes qui ont déjà
quitté cette terre ; et les saints qui seront encore
vivants sur la terre seront vivifiés et enlevés au ciel
à sa rencontre et descendront ensuite avec lui pour partager
sa gloire [43]. Avec lui viendront aussi Énoch et son
peuple au cœur pur ; et ils se joindront au royaume de
Dieu, ou à cette partie du royaume des cieux déjà
établie sur terre sous le nom d'Église de
Jésus-Christ ; et le royaume sur terre ne fera plus qu'un
avec celui des cieux. Alors sera réalisée la prière
du Seigneur lui-même, donnée comme modèle à
tous ceux qui prient : « Que ton règne vienne.
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » [44].
La question
discutée - Le royaume est-il déjà établi
sur terre ou devons-nous attendre son établissement jusqu'à
l'époque future de l'avènement du Christ, le Roi ?
- peut recevoir, à juste titre, une réponse affirmative
ou négative, selon le sens qu'on prête au terme
« royaume ». Le royaume de Dieu dans le sens
de : l'Église du Christ, a été établi ;
son histoire est celle de l'Église à notre époque ;
ses officiers ont reçu leur commission divine, leur pouvoir
est celui de la sainte prêtrise. Ils affirment jouir d'une
autorité qui est spirituelle, mais temporelle aussi dans les
rapports avec les membres de l'organisation - Église ou
royaume, comme on voudra l'appeler - cependant ils ne font aucune
tentative pour s'attaquer aux gouvernements qui existent, pour les
modifier ou pour s'y immiscer, et encore moins pour soumettre les
nations ou instaurer des systèmes de contrôle rivaux, et
ils ne prétendent pas en avoir le droit. Le royaume des cieux,
y compris l'Église, englobant toutes les nations, sera établi
avec pouvoir et grande gloire lorsque le Roi triomphant viendra avec
ses armées célestes pour gouverner la terre qu'il a
rachetée par le sacrifice de sa propre vie et y régner
en personne.
Comme on l'a
vu, le royaume des cieux comprendra plus que l'Église. Les
gens honnêtes et honorables recevront la protection et les
bienfaits de la citoyenneté sous le système parfait de
gouvernement que le Christ administrera ; et ce sera là
leur sort, qu'ils soient membres de l'Église ou non. Les
transgresseurs de la loi et ceux qui ont le cœur impur subiront
les châtiments correspondant à leurs péchés ;
mais ceux qui vivent selon la vérité, telle qu'ils
auront été capables de l'accepter et de la comprendre,
jouiront de la liberté la plus complète sous
l'influence bénie d'une administration parfaite. Les avantages
particuliers et les bénédictions de l'Église, le
droit de détenir et d'exercer la prêtrise, avec ses
possibilités illimitées et ses pouvoirs éternels,
seront, comme ils le sont maintenant, pour ceux-là seulement
qui contracteront l'alliance et feront partie de l'Église de
Jésus-Christ.
Le millenium.
- Lorsque le règne du Christ est mentionné dans les
Écritures, une durée de mille ans est souvent
spécifiée. Bien que nous ne puissions considérer
cela comme une limite chronologique imposée à
l'existence du royaume, ou comme l'indication de la durée de
l'administration du Sauveur, nous sommes justifiés lorsque
nous croyons que les mille ans qui suivront immédiatement
l'établissement du royaume seront d'un caractère très
particulier, et différents des temps qui les auront précédés
et qui les suivront. Le rassemblement d'Israël et
l'établissement d'une Sion terrestre auront lieu afin de
préparer sa venue. Son avènement sera marqué par
la destruction des méchants et par l'inauguration d'une ère
de paix. Le Révélateur vit les âmes des martyrs
et des autres justes, revêtus de pouvoir, vivant et régnant
avec le Christ pendant mille ans [45]. Au commencement de cette
période, Satan sera lié, « afin qu'il ne
séduise plus les nations jusqu'à ce que les mille ans
soient accomplis » [46]. Un certain nombre de ceux
qui sont morts ne reviendront pas à la vie avant que les mille
ans soient écoulés [47] tandis que les justes
seront « sacrificateurs de Dieu et du Christ et régneront
avec lui pendant mille ans » [48]. Parmi les plus
anciennes révélations au sujet du millenium, nous
trouvons celle d'Énoch : « Et il arriva
qu'Énoch vit le jour de la venue du Fils de l'Homme, dans les
derniers jours, pour demeurer sur la terre, en justice, pendant
l'espace de mille ans » [49].
Il est évident
alors que, lorsque nous parlons du millenium, nous devons considérer
une période bien définie, dont la fin et le
commencement seront marqués par des événements
importants, et qui se déroulera dans un état de
félicité extraordinaire. Ce sera une ère de
sabbat [50], mille ans de paix. L'inimitié entre l'homme
et la bête cessera ; la férocité et le venin
de la création brute disparaîtront [51] et l'amour
régnera [52]. Un nouvel état de choses prévaudra
plus tard, comme le proclame la parole du Seigneur à Ésaïe :
« Car je vais créer de nouveaux cieux et une
nouvelle terre ; on ne se rappellera plus les choses
passées » [53].
Quant à
l'état de paix, de prospérité et au sujet de la
durée de la vie humaine qui caractériseront cette
période, nous lisons : « Il n'y aura plus ni
enfants, ni vieillards qui n'accomplissent leurs jours ; car
celui qui mourra à cent ans sera jeune, et le pécheur
âgé de cent ans sera maudit. Ils bâtiront des
maisons et les habiteront ; ils planteront des vignes et en
mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu'un
autre les habite, ils ne planteront pas des vignes pour qu'un autre
en mange le fruit ; car les jours de mon peuple seront comme les
jours des arbres, et mes élus jouiront de l’œuvre
de leurs mains. Ils ne travailleront pas en vain, et ils n'auront pas
des enfants pour les voir périr ; car ils formeront une
race bénie de l'Éternel, et leurs enfants seront avec
eux ; avant qu'ils m'invoquent, je répondrai ; avant
qu'ils aient cessé de parler, j'exaucerai. Le loup et l'agneau
paîtront ensemble ; le lion, comme le bœuf, mangera
de la paille, et le serpent aura la poussière pour nourriture.
Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, dit
l'Éternel » [54].
La voix du
Seigneur se fait entendre aujourd'hui, déclarant les mêmes
vérités prophétiques, comme le montrent les
révélations concernant le millénium données
à notre époque [55]. En 1831, il s'adressa de la
sorte aux anciens de son Église : « Car le
grand millenium, dont j'ai parlé par la bouche de mes
serviteurs, viendra. Car Satan sera lié, et lorsqu'il sera de
nouveau délié il ne régnera que pour un peu de
temps, et alors viendra la fin de la terre » [56]. À
une autre occasion, il prononça ces paroles : « Car
je me révélerai des cieux avec pouvoir et grande
gloire, avec toutes les armées célestes et je
demeurerai dans la justice avec les hommes, sur la terre, pendant
mille ans, et les méchants ne seront plus... De plus, en
vérité, en vérité, je vous dis que
lorsque les mille ans seront terminés, et que les hommes
recommenceront à renier leur Dieu, alors je n'épargnerai
plus la terre que pour un peu de temps. Et la fin viendra, et le ciel
et la terre seront consumés et passeront, et il y aura un
nouveau ciel et une nouvelle terre » [57].
Au cours de la
période millénaire, les conditions seront propices à
la justice ; le pouvoir de Satan sera contenu ; et les
hommes, débarrassés, jusqu'à un certain point,
des tentations, emploieront leur zèle au service de leur
Seigneur régnant. Néanmoins, le péché ne
sera pas totalement aboli, ni la mort bannie, quoique les enfants
vivront jusqu'à l'âge mûr dans la chair, et
passeront ensuite à l'immortalité « en un
clin d’œil » [58]. La terre sera occupée
par des êtres mortels et des êtres immortels à la
fois, et la communion avec les puissances célestes sera chose
commune. Les saints des derniers jours croient que, pendant l'ère
millénaire, ils auront la bénédiction de
continuer l’œuvre vicariale pour les morts, oeuvre qui
constitue une partie si importante et si caractéristique de
leurs devoirs [59] et que les communications directes faciles
avec les cieux leur permettront de mener à bien cette oeuvre
d'amour sans aucun obstacle. Lorsque les mille ans seront écoulés,
la permission sera de nouveau donnée à Satan d'exercer
son pouvoir, et ceux qui ne seront pas alors comptés parmi les
cœurs purs céderont à son influence. Mais la
liberté ainsi retrouvée par « le prince de
la puissance de l'air » [60] sera de courte durée ;
sa ruine finale suivra rapidement, et, avec lui, iront au châtiment
éternel tous ceux qui lui appartiennent. Alors la terre
passera à son état céleste et deviendra la digne
demeure des fils et des filles glorifiés de notre Dieu [61].
[1] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[2] Ps. 50:1,
3.
[3] Es. 35:4.
[4] Es.
35:5-10.
[5] Es. 40:10.
[6] Voir Jude
14, 15.
[7] PGP, Moise
7:60.
[8] Matt.
24:3 ; voir Jesus the Christ, chap. 32.
[9] Matt.
24:14.
[10] Luc
17:26-30 ; voir Jesus the Christ, p. 142, pour l'exposé
sur « The Son of Man » ; voir aussi chap.
32.
[11] Luc
21:7-28 ; voir aussi Marc 13:14-26 ; Apo. 6 - 12-17 ;
PGP : Joseph Smith 1 voir aussi Jesus the Christ, chap. 32, pour
un traitement plus détaillé.
[12] Marc
8:38.
[13] Actes
1:11. Voir Jesus the Christ, p. 695.
[14] Voir 1
Thess. 4:16 ; 2 Thess. 1:7, 8 ; Héb. 9:28.
[15] Voir 1
Pi. 4:13 ; 1 Jean 2:28 ; 3:2.
[16] 3 Néphi
26:3 25:5.
[17] 3 Néphi
28:7 ; voir aussi verset 8 ; voir Jesus the Christ, chap
39.
[18] Allusion
à la parabole des dix vierges ; voir Matt. 25:1-13.
[19] D&A
33:17.
[20] D&A
34, 6 7.
[21] D&A
45:37-44 ; voir aussi versets 74, 75.
[22] Voir les
nombreuses références rel atives à D&A
1:12 ; voir Jesus the Christ, chap. 42.
[23] D&A
49:7.
[24] 2 Pi.
3:10 1 Thess. 5:2.
[25] Matt.
25:13 , voir aussi 24:42, 44 ; Marc 13:33, 35 Luc 12:40 voir
Jesus the Christ, chap. 42.
[26] 3 Néphi
20:22 ; voir aussi 21:25.
[27] Voir Ez.
37:26, 27 ; Zach. 2:10, 11 ; 8:3 ; 2 Cor. 6:16.
[28] Ex.
15:18.
[29] Ps.
10:16, voir aussi 29:10 ; 145 13 146:10.
[30] Voir Jér.
10:10.
[31] Dan.
4:34-37.
[32] Voir 1
Sam. 8 5.
[33] 1 Sam.
8:7 ; voir aussi 10:19 ; Os. 13:10, 11.
[34] Dan.
2:44.
[35] Dan.
7:27.
[36] Mich. 4:7
voir aussi Ésaïe 24:23.
[37] Luc 1:33.
[38] Apo.
11:15.
[39] D&A 1
36.
[40] D&A
43:29 ; voir aussi 84:119.
[41] Allusion
à l'interprétation de Daniel du songe de Nebucadnetsar
, voir Dan. 2:34, 44.
[42] D&A
65:2, 5, 6.
[43] Voir D&A
88:91-98.
[44] Matt.
6:10 ; Luc 11:2.
[45] Voir Apo.
20:4 ; voir aussi verset 6.
[46] Apo.
20:2, 3.
[47] Apo.
20:5.
[48] Apo.
20:6.
[49] PGP,
Moïse 7:65.
[50] Voir D&A
77:12.
[51] Voir Es.
11:6-9 ; 65:25.
[52] Voir
notes 2 et 3, à la fin du chapitre.
[53] Es.
65:17.
[54] Es.
65:.20-25.
[55] D&A
63:49-51.
[56] D&A
43:30, 31.
[57] D&A
29:11, 22, 23.
[58] D&A
63:50-51.
[59] Voir « Le
baptême pour les morts », chapitre 7 du présent
ouvrage.
[60] Eph. 2:2.
[61] Voir
Jesus the Christ, dernière partie du chapitre 42.
NOTES DU
CHAPITRE 20
1. « L'Oint ».
- « Christ, le nom officiel du Rédempteur de
l'humanité, Jésus, ou en hébreu, Joshua,
« Sauveur » étant son nom naturel.
Christ signifie « oint », de chrio, oindre. À
l'époque de l'Ancien Testament, on nommait les grands-prêtres,
les rois et les prophètes à leur office en répandant
l'huile sacrée sur leur tête. Le rite était
accompli par l'officier reconnu de Jéhovah et était un
témoignage extérieur que leur nomination venait
directement de Dieu lui-même, source de toute autorité,
et, sous l'ancienne alliance, de façon particulière, le
gouverneur de son peuple. L'huile employée dans la
consécration des prêtres et dans l'onction du tabernacle
et des vases sacrés, était une préparation de
myrrhe, de cinname aromatique, de canne aromatique et de casse, et
d'huile d'olive (Ex. 20:23-25), qu'il était interdit aux Juifs
d'employer pour le corps, ou de copier sous peine de mort. C'était
sans aucun doute pour symboliser les dons et les grâces du
Saint-Esprit. » - Cassell's Bible Dictionary, p. 257.
2. La paix
millénaire. - « Le loup habitera avec l'agneau. et
la panthère se couchera avec le chevreau ; le veau, le
lionceau et le bétail qu'on engraisse seront ensemble, et un
petit enfant les conduira. La vache et l'ourse auront un même
pâturage, leurs petits un même gîte : et le
lion, comme le bœuf, mangera de la paille, le nourrisson
s'ébattra sur l'antre de la vipère et l'enfant sevré
mettra sa main dans la caverne du basilic. Il ne se fera ni tort ni
dommage sur toute ma montagne sainte ; car la terre sera remplie
de la connaissance de l'Éternel, comme le fond de la mer par
les eaux qui le couvrent. » - Es. 11:6-9 ; voir aussi
65:25.
« Au
milieu des ténèbres lugubres de fumée et de feu
dont les nations ont été enveloppées et de la
terrible puanteur de sang qui a rendu le monde malade, l'humanité
a eu raison de se réjouir des rayons lumineux d'une assurance
consolatrice qu'une ère de paix doit être établie.
Et ce sera une paix qui ne pourra être rompue, car la justice
régnera, le droit de l'homme à la liberté sera
inviolé. Nécessairement, cet état béni ne
sera atteint qu'après une préparation convenable ;
car dans l'économie de Dieu ce serait aussi incongru de forcer
l'humanité à accepter un bienfait inapprécié
et non désiré que de l'affliger arbitrairement d'une
malédiction imméritée. » - Vitality
of Mormonism, p. 176.
3. La Terre
avant, pendant et après le millenium. - « On parle
de trois conditions de la terre dans les écrits inspirés :
la condition actuelle, dans laquelle tout ce qui s'y rapporte doit
passer par un changement que nous appelons la mort ; la
condition millénaire dans laquelle elle sera sanctifiée
pour devenir la résidence d'intelligences plus pures, les unes
mortelles, les autres immortelles ; et la condition céleste,
dont il est parlé dans les vingt et unième et
vingt-deuxième chapitres de l'Apocalypse, qui sera un état
d'immortalité de vie éternelle. » -
Compendium, par F. D. Richards et James A. Little, p. 186.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Prophéties
concernant l'avènement du Seigneur et conditions qui
l'accompagneront
Le Seigneur
dit à Énoch : Aussi vrai que je vis, je viendrai
dans les derniers jours - Moïse 7:60.
Énoch
vit le jour de la venue du Fils de l'homme dans les derniers jours,
pour demeurer sur la terre pendant mille ans - Moïse7:65.
Énoch
prophétise, disant : Voici, le Seigneur est venu avec ses
saintes myriades - Jude 14, 15.
Mais je sais
que mon rédempteur est vivant, et qu'il se lèvera le
dernier sur la terre - Job 19:25.
Il vient,
notre Dieu, il ne reste pas en silence - Ps. 50:3. Notez que les
versets 4 et 5 décrivent les conditions qui accompagneront
l'avènement futur du Sauveur.
Il tonnera
d'une mer à l'autre, et du fleuve aux extrémités
de la terre - Ps. 72:8, voir aussi verset 17 ; 82:8.
Oui, l'Éternel
rebâtira Sion, il se montrera dans sa gloire - Ps.102:16.
Car l'Éternel
des armées régnera sur la montagne de Sion, et à
Jérusalem - Es. 24:23.
Voici, le
Seigneur, l'Éternel vient avec puissance - Es. 40:10.
Et l'Éternel
régnera sur eux à la montagne de Sion, dès lors
et pour toujours - Mich. 4:7 ; voir aussi Zach. 14:9, 20, 21.
Le Seigneur
viendra soudainement, mais qui pourra soutenir le jour de sa venue ?
- Mal. 3:1-4.
Élie le
prophète sera envoyé avant le jour de l'Éternel,
ce jour grand et redoutable - Mal. 4:5. 6.
Le Fils de
l'Homme doit venir dans la gloire de son Père - Matt. 16:27.
Le Fils de
l'Homme doit venir en gloire et juger les nations - Matt. 25:31-46.
Alors le signe
du Fils de l'Homme paraîtra dans le ciel - Matt. 24:30.
Pour ce qui
est du jour et de l'heure personne ne le sait - Matt. 24:36.
Alors on verra
le Fils de l'Homme venant sur les, nuées avec une grande
puissance et avec une grande gloire - Marc 13:26 voir aussi versets
32, 33, 37.
Le Fils de
l'Homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de
son Père, avec les saints anges - Marc 8:38.
Après
beaucoup de tribulations, on verra le Fils de l'Homme venant sur une
nuée avec puissance et une grande gloire - Luc 21:27 ;
lire verset 10 et les versets suivants ; aussi 17:26-30.
Vous aussi,
tenez-vous prêt, car le Fils de l'Homme viendra à
l'heure où vous n'y pensez pas - Luc 12:40.
Le jour du
Seigneur viendra comme un voleur - 2 Pi. 3:10 ; voir aussi
1 Thess. 5:2.
Ce Jésus
qui a été enlevé au ciel du milieu de vous,
viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au
ciel - Actes 1:11.
Et qu'il
envoie celui qui vous a été destiné,
Jésus-Christ - Actes 3:20.
C'est pourquoi
ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le
Seigneur - 1 Cor. 4:5 ; comparez 11:26.
D'où
nous attendons aussi comme Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ -
Phil. 3:20.
Lors de
l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ avec tous
ses saints - 1 Thess. 3:13 ; voir aussi 2:19.
Car le
Seigneur lui-même, à un signal donné, à la
voix d'un archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du
ciel - 1 Thess. 4:16.
Lorsque le
Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa
puissance - 2 Thess. 1:7 ; voir aussi 2:1 ; 1 Tim. 6:14 ;
Ti. 2:13 ; Héb. 9:28.
Affermissez
vos cœurs, car l'avènement du Seigneur est proche - Jaq.
5:8.
Afin que,
lorsqu'il paraîtra, nous ayons de l'assurance, et qu'à
son avènement nous ne soyons pas confus et éloignés
de lui - 1 Jean 2:28 ; voir aussi 3:2.
Voici, il
vient avec les nuées. Et tout oeil le verra, et ceux qui l'ont
percé - Apo. 1:7 ; voir aussi 6:12-17.
Le Très
Saint d'Israël régnera et exercera sa domination avec
pouvoir et grande gloire - 1 Néphi 22:24 ; voir aussi
verset 26.
Les liens de
la mort seront rompus et le Fils régnera - Mosiah 15:20.
Élie
viendra avant le jour grand et terrible de l'Éternel - 3 Néphi
25:5.
Le Christ
expliqua aux Néphites les choses qui arriveraient jusqu'à
ce qu'il vînt dans sa gloire - 3 Néphi 26:3.
La puissance
du ciel descendra avec le Christ en son milieu - 3 Néphi
21:25 ; comparez 20:22 ; voir aussi 24:1-3.
Les trois
Néphites resteront dans la chair jusqu'à ce que le
Seigneur vienne dans sa gloire avec les puissances du ciel - 3 Néphi
28:7.
Vous n'aurez
pas besoin de dire que le Seigneur tarde à venir - 3 Néphi
29:2.
Le Christ se
révélera des cieux avec pouvoir et grande gloire, avec
toutes ses armées - D&A 29:11 ; voir aussi 45:44 ;
65:5.
Le temps est
proche où je viendrai dans la nuée avec pouvoir et
grande gloire - D&A 34:7, 8, 12.
Lorsqu'il
viendra dans les nuées du ciel pour régner sur terre
sur son peuple - D&A 76:63.
Le Seigneur
sera au milieu des saints, et sa gloire sera sur eux, et il sera leur
roi et leur législateur - D&A 45:59 ; voir aussi
1:36.
Le Fils de
l’Homme règne maintenant dans les cieux et il régnera
sur la terre - D&A 49:6.
Le Seigneur
descendra de la présence du Père Pour juger les
méchants - D&A 63:34.
Préparant
la voie pour la seconde venue du Seigneur - D&A 34:6 ; voir
aussi 39:20 ; 77:12.
Le Fils de
l'Homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas -
D&A 61:38.
Le temps de la
venue du Seigneur est proche - D&A 35:15 43:17 ; 133:17.
Nul ne connaît
l'heure ni le jour de la venue du Seigneur, pas même les anges
- D&A 49:7 ; 39:21 ; 133:11.
Les pauvres et
les humbles attendront le temps de la venue du Seigneur - D&A
35:15.
Celui qui
craint le Seigneur attendra sa venue - D&A 45:39 ; voir
aussi verset 40-56, 74, 75.
À
certains il sera donné de connaître les signes de la
venue du Fils de l'Homme - D&A 68:11.
Je viens
bientôt - D&A 34:12 ; 35:27 ; 39:24 - 41:4 ;
49:28, 51:20 ; 54:10 ; 68:35 ; 87:8 ; 99:5 ;
112:34.
Le
millenium
Conditions qui
régneront pendant le millenium - Es. 11:6-9 voir aussi 65:25.
Satan sera lié
pendant ces mille ans - Apo. 20:1-7.
Ils revinrent
à la vie et ils régnèrent avec le Christ pendant
mille ans - Apo. 20:4.
Les autres
morts ne revinrent point à la vie jusqu'à ce que les
mille ans fussent accomplis - Apo. 20:5.
Tu as fait
d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils
régneront sur la terre - Apo. 5:10.
Pendant la
durée de mille ans, la terre se reposera - Moïse 7:64.
Énoch
vit le jour de la venue du Fils de l'Homme pour habiter sur la terre
pendant mille ans - Moïse 7:65.
Le Seigneur
demeurera, sur terre, parmi les hommes, pendant mille ans - D&A
29:11.
Car le grand
millenium, dont j'ai parlé, viendra - D&A 43:30 lire aussi
versets 31-35. Conditions lorsque les mille ans seront finis - D&A
29:22, 23.
Satan sera lié
pendant mille ans, puis il sera délié et il rassemblera
ses armées - D&A 88:110-116.
CHAPITRE
21 : LA RÉGÉNÉRATION ET LA RÉSURRECTION
ARTICLE 10. -
Nous croyons... que la terre sera renouvelée et recevra sa
gloire paradisiaque.
LE
RENOUVELLEMENT DE LA TERRE
La terre sous
la malédiction. - Les conditions bénies dans lesquelles
la terre existera et dans lesquelles l'homme vivra au cours de l'ère
millénaire sont presque au-delà des capacités de
la compréhension humaine, tant elles sont différentes
de tout ce que l'histoire atteste et de tout ce que l'expérience
confirme. Le règne de la justice sur toute la terre n'a encore
jamais été connu de la race déchue de l'homme.
La malédiction universelle a été si marquée,
le pouvoir du tentateur si grand, la lutte égoïste entre
l'homme et l'homme et entre nation et nation si acharnée ;
l'inimitié de la création animale si générale,
entre ses propres membres et envers l'être qui, bien que dans
un état déchu, détient la charge divine de
l'autorité de dominer ; le sol si prolifique en ronces,
en épines, et en plantes nuisibles - que la description d'Éden
est pour nous comme l'histoire d'un autre monde, d'un globe
appartenant à un ordre d'existence plus élevé,
tout à fait différent de cette triste sphère.
Cependant nous apprenons qu'Éden était, en réalité,
un trait de notre planète, et que la terre est destinée
à devenir un corps céleste, propre à être
la demeure des intelligences les plus exaltées. Le millenium,
dans toute sa splendeur, n'est qu'un stade plus avancé de
préparation, par lequel la terre et ses habitants approcheront
de la perfection pré-ordonnée.
Régénération
de la terre. - Le terme « régénération »,
traduit du grec palingenesia, et signifiant une nouvelle naissance,
ou plus littéralement, quelqu'un qui est né de nouveau,
est employé deux fois [1] dans le Nouveau Testament ;
tandis qu'on trouve plusieurs autres expressions de même
signification. Cependant, les termes sont ordinairement appliqués
à la rénovation de l'âme de l'homme par la
naissance spirituelle, grâce à laquelle le salut peut
s'obtenir ; bien que l'emploi que le Seigneur fait du terme,
lorsqu'il promet à ses apôtres qu'ils jouiront un jour
de la gloire, se, rapporte probablement à la régénération
de la terre, de ses habitants et de leurs institutions, au moment de
l'ère millénaire : « Je vous le dis en
vérité, quand le Fils de l'Homme, au renouvellement de
toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui
m'avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes
et vous jugerez les douze tribus d'Israël. » [2]
Un temps de
restitution est prédit. Considérez les paroles de
Pierre aux personnes rassemblées sous le portique de Salomon,
qui s'émerveillaient devant la guérison miraculeuse du
mendiant boiteux à la Belle Porte : « Repentez-vous
donc et convertissez-vous pour que vos péchés soient
effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent
de la part du Seigneur et qu'il envoie celui qui vous a été
destiné, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir
jusqu'au temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a
parlé anciennement par la bouche de ses saints
prophètes. » [3]
Il ressort des
enseignements de Paul consignés dans son épître
aux Romains, que le changement à un état plus proche de
la perfection affectera à la fois la nature et l'homme :
Car la création a été soumise à la vanité
de son gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise, -
avec l'espérance qu'elle aussi sera affranchie de la servitude
de la corruption, pour avoir part à la liberté de la
gloire des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu'à ce
jour, la création tout entière soupire et souffre les
douleurs de l'enfantement. Et ce n'est pas elle seulement, mais nous
aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous soupirons en
nous-mêmes, en attendant l'adoption, la rédemption de
notre corps. » [4]
Le processus
de régénération continuera pendant tout le
millenium. La société sera purifiée, les nations
existeront en paix, les guerres cesseront, la férocité
des animaux sera domptée, la terre, débarrassée
dans une grande mesure de la malédiction de la chute, rendra
ses produits en abondance au cultivateur, et la planète sera
rachetée.
Le stade final
de cette régénération de la nature ne sera pas
atteint avant que le millenium ait terminé sa course bénie.
Décrivant les événements qui auront lieu après
l'accomplissement des mille ans, Jean le Révélateur
écrivit : « Puis, je vis un nouveau ciel et
une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première
terre avaient disparu, et la mer n'était plus... Et j'entendis
du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle
de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront
son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute
larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni
deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont
disparu » [5]. Une prédiction semblable fut
faite par Éther le Jarédite : « Et il y
aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre et ils seront semblables
aux anciens, si ce n'est que les anciens sont passés, et que
toutes choses sont devenues nouvelles » [6]. Cet
événement suivra les scènes du millenium, comme
le contexte le montre clairement.
En l'an 1830
de notre ère, le Seigneur déclara : « Lorsque
les mille ans seront terminés, et que les hommes
recommenceront à renier leur Dieu, alors je n'épargnerai
plus la terre que pour peu de temps. Et la fin viendra, et le ciel et
la terre seront consumés et passeront, et il y aura un nouveau
ciel et une nouvelle terre. Car tout ce qui est ancien passera et
tout deviendra neuf, le ciel et la terre, et tout ce qu'ils
renferment, les hommes et les bêtes, les oiseaux de l'air et
les poissons de la mer. Et ni un cheveu, ni une paille ne seront
perdus, car c'est l’œuvre de mes mains » [7].
Selon les
Écritures, la terre doit subir un changement analogue à
la mort, et être régénérée d'une
façon comparable à la résurrection. Les
allusions aux éléments fondus par la chaleur, et à
la terre consumée et disparue, que nous trouvons dans maintes
Écritures déjà citées, suggèrent
la mort ; et la nouvelle terre, en réalité la
planète rénovée et régénérée,
peut être comparée à un corps ressuscité.
Ce changement a été appelé transfiguration [8].
Chaque chose créée qui remplit la mesure de sa
création, avancera sur l'échelle de la progression, que
ce soit un atome ou un monde, un animalcule ou l'homme descendant
direct et littéral de la Divinité. À propos des
degrés de gloire prévus pour ses créations et
les lois de régénération et de sanctification,
le Seigneur, dans une révélation donnée en 1832,
parle clairement de la mort proche et de la résurrection
subséquente de la terre : « Et de plus, en
vérité, je vous dis : la terre se conforme à
la loi d'un royaume céleste, car elle remplit la mesure de sa
création et ne transgresse pas la loi. C'est pourquoi elle
sera sanctifiée ; oui, bien qu'elle doive mourir, elle
sera vivifiée, et sera soutenue par le pouvoir qui l'aura
vivifiée, et les justes en hériteront. » [9]
Pendant le
millenium, la terre sera habitée à la fois par des
êtres mortels et immortels ; mais lorsque la régénération
sera complète, la mort ne sera plus connue parmi les habitants
de la terre. Alors le Rédempteur de cette terre « remettra
le royaume et le présentera sans tache au Père,
disant : J'ai vaincu » [10]. Mais pour que la
victoire soit complète et le triomphe sans mélange, les
ennemis de la justice doivent être soumis ; et le dernier
adversaire qui sera vaincu est la mort : « Ensuite
viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est
Dieu et Père, après avoir détruit toute
domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut
qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis
sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la
mort. Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dit
que tout a été soumis, il est évident que celui
qui lui a soumis toutes choses est excepté. Et lorsque toutes
choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même
sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que
Dieu soit tout en tous » [11].
La description
partielle suivante de la terre dans son état régénéré
nous a été donnée par le prophète Joseph
Smith : « Cette terre, dans son état sanctifié
et immortel, sera rendue semblable à un cristal et sera, pour
ceux qui y habiteront, un urim et thummim, grâce auquel tout ce
qui a rapport à un royaume inférieur, ou à tous
les royaumes d'un ordre inférieur, sera révélé
à ceux qui habiteront sur cette terre, et celle-ci
appartiendra au Christ » [12].
On a tenté
de démontrer que les enseignements de la science concernant la
destinée de la terre s'accordent avec les prédictions
scripturales sur la régénération prévue
de notre planète, par laquelle celle-ci deviendra la demeure
qui convient à des âmes immortalisées. Sans
examiner de près les preuves que l'on cite pour montrer que la
science et la parole révélée se soutiennent
mutuellement dans ce domaine, qu'il suffise de dire que les
prétendues preuves ne sont pas satisfaisantes, et que la
science est pratiquement muette à ce sujet. Le géologue
considère la terre comme un corps soumis à un
changement continuel, et sa surface comme une masse hétérogène
de fragments de matière ; il lit sur ses pages de pierre,
l'histoire des développements passés par de nombreuses
phases successives de progrès, chacune contribuant à
rendre le globe plus habitable pour l'homme ; il contemple
l’œuvre des agents de construction et de destruction qui
opèrent actuellement, les masses de terre cédant à
l'action érosive des vents et de l'eau et fournissant par leur
destruction des matériaux pour d'autres formations maintenant
en cours de construction - l'effet général de tout cela
étant de niveler la surface en rabotant les collines et en
élevant les vallées. D'un autre côté, il
observe des agents volcaniques et autres, qui contribuent à
accroître l'inégalité de niveau par des éruptions
violentes et par des soulèvements ou des effondrements de la
croûte terrestre. Il confesse son incapacité de prédire
un avenir même probable de par ses observations du présent
et ses déductions concernant le passé de la terre.
Cette déclaration mémorable d'un maître reconnu
de la science est bien à propos : La géologie ne
fournit « aucune trace d'un commencement, aucune
perspective d'une fin » [13].
L'astronome
qui étudie les conditions diverses des autres mondes, peut
chercher à connaître, par analogie, le sort probable du
nôtre. Scrutant l'espace au moyen d'appareils qui amplifient
considérablement sa vision, il voit, dans le système
même auquel la terre appartient, des sphères qui
présentent une grande diversité de développement
certaines sont dans leur stade de formation et impropres à
l'habitat d'êtres constitués comme nous le sommes ;
d'autres sont dans un état qui ressemble davantage à
celui de notre terre ; et d'autres encore qui paraissent
vieilles et sans vie. Quant aux vastes systèmes bien au-delà
de ce petit groupe de planètes que contrôle notre
soleil, il n'en sait presque rien, à part qu'ils existent.
Mais il n'a découvert nulle part un monde célestialisé ;
et l’œil mortel serait incapable de distinguer un tel
monde, même si, en ce qui concerne la distance seulement, il se
trouvait dans les limites de la vision à l’œil nu
à l'aide du télescope. Nous croyons volontiers à
l'existence de mondes autres que ceux dont la structure est assez
grossière pour être visible à nos yeux myopes.
Quant à la parole révélée concernant la
régénération de la terre, et l'acquisition d'une
gloire céleste par notre planète, la science n'a rien à
offrir que ce soit à titre de preuve ou de contradiction. Ne
méprisons pas la science à cause de cela et ne décrions
pas non plus les travaux de ses adorateurs. Personne ne se rend
compte plus complètement de tout ce que nous ne connaissons
pas que l'esprit entraîné aux méthodes
scientifiques.
LA
RÉSURRECTION DU CORPS
La
résurrection des morts. - Étroitement liée et
analogue à la régénération fixée
de la terre, par laquelle notre planète passera de son état
actuel, triste et déchu, à un état de perfection
glorifiée, il y a aussi la résurrection des corps de
tous les êtres qui y auront passé leur existence.
L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
enseigne la doctrine de la résurrection littérale,
véritable réunion des esprits des morts et des
tabernacles dont ils étaient revêtus au cours de leur
épreuve mortelle, et transition de l'état mortel à
l'état immortel dans le cas de certains qui vivront dans la
chair à l'époque de l'avènement du Seigneur, et
qui, à cause de leur droiture individuelle, se verront
épargner le sommeil du tombeau. La Bible regorge de
témoignages sur la résurrection des morts. Les
connaissances humaines au sujet de la résurrection reposent
totalement sur la révélation. Les peuples païens
n'ont que peu ou point d'idées au sujet d'un réel
retour des morts à la vie [14].
Lorsque nous
acceptons la doctrine d'une résurrection, nous devons nous
laisser guider par la foi, qui est, cependant, supportée par
une révélation abondante donnée d'une manière
sans équivoque et sûre. La science, fruit des recherches
humaines, est incapable de nous fournir une indication quelconque sur
un tel événement dans l'histoire des choses vivantes,
et les hommes ont essayé, en vain, d'en trouver une analogie
exacte dans la nature qui nous entoure. Des comparaisons ont été
faites, il est vrai, des métaphores ont été
employées pour montrer, dans la nature, une certaine
contrepartie ou similitude de ce changement immortalisant que l'âme
chrétienne espère avec une confiance inébranlable ;
mais toutes ces comparaisons sont défectueuses dans leur
application et fausses dans leurs prétendues analogies.
Le retour du
printemps après le sommeil de mort l'hiver, le passage de la
chenille rampante à la chrysalide cadavéreuse et,
ensuite, l'apparition du papillon ailé, la sortie d'un oiseau
vivant de la niche sépulcrale de l’œuf - tout cela
et d'autres procédés naturels de développement
ont été employés pour illustrer la résurrection.
Toutes ces comparaisons sont insuffisantes, car, dans aucun cas d'un
tel éveil, il n'y a eu mort réelle. Si un arbre meurt,
il ne retrouvera pas son feuillage au retour du soleil ; si la
nymphe, dans la chrysalide, ou le germe de vie à l'intérieur
de l’œuf sont tués, ni papillon ni oisillon n'en
sortira. Lorsque nous employons de telles illustrations sans
discrimination, nous sommes tentés de concevoir la pensée
que le corps destiné à ressusciter n'est pas vraiment
mort, et que, par conséquent, la vivification qui suivra n'est
pas ce que la parole révélée l'a proclamée.
L'observation prouve que la séparation de l'esprit du corps
laisse celui-ci tout à fait inanimé, dorénavant
incapable de résister au processus naturel de dissolution
physique et chimique. Le corps, abandonné par son occupant
immortel, est littéralement mort ; il se résout en
ses composants naturels, et sa substance retourne dans le cycle
universel de la matière. Cependant la résurrection des
morts est assurée ; la foi de ceux qui mettent leur
confiance en la parole révélée sera justifiée,
et le décret divin sera exécuté en entier.
Prédiction
concernant la résurrection. - Les prophètes des temps
anciens ont prévu et prédit la victoire finale sur la
mort. Certains d'entre eux témoignèrent
particulièrement de la victoire du Christ sur le tombeau ;
d'autres se sont étendus sur la résurrection de façon
générale. Job, l'homme de la patience dans les
tribulations, chanta avec foi, même au milieu de ses
souffrances : « Car je sais que mon Rédempteur
est vivant, et qu'il se tiendra sur la terre au dernier jour. Et même
si les vers de ma peau détruisent ce corps, cependant, dans ma
chair je verrai Dieu » [15]. Énoch, à
qui le Seigneur révéla son plan de rédemption
des hommes, eut la vision de la résurrection du Christ, des
justes qui étaient morts et qui se levèrent avec lui et
de la résurrection finale de tous les hommes [16].
Néphi
témoigna à ses frères que la mort du Rédempteur
était une nécessité prévue afin que la
résurrection d'entre les morts pût être donnée
à l'homme. Voici ses paroles : « De même
que la mort a passé sur tous les hommes pour accomplir le
dessein miséricordieux du grand Créateur, il est
nécessaire qu'il y ait un pouvoir de résurrection ;
et la résurrection doit venir aux hommes par suite de la
chute ; et la chute est venue de la transgression, et parce que
l'homme est tombé, il a été retranché de
la présence du Seigneur... Et cette mort dont j'ai parlé,
qui est la mort spirituelle, rendra ses morts ; et cette mort
spirituelle est l'enfer. Ainsi, la mort et l'enfer doivent rendre
leurs morts ; l'enfer doit rendre ses esprits captifs, et le
tombeau doit rendre ses corps captifs ; et les corps et les
esprits des hommes seront rendus l'un à l'autre ; et cela
se fera par le pouvoir de la résurrection du Très-Saint
d'Israël. O, que le plan de notre Dieu est grand ! Car,
d'un autre côté, le paradis de Dieu doit rendre les
esprits des justes, et le tombeau les corps des justes ; et
l'esprit et le corps sont rendus l'un à l'autre ; et tous
les hommes deviennent incorruptibles et immortels, et ils sont des
âmes vivantes, ayant une connaissance parfaite comme nous dans
la chair, seulement avec cette différence que notre
connaissance sera parfaite » [17].
Samuel, le
prophète lamanite, prédit la naissance du Sauveur, son
ministère, sa mort, sa résurrection, et expliqua la
résurrection des hommes qui s'ensuivrait : « Car
il doit sûrement mourir pour que le salut arrive ; oui, il
lui convient et il est expédient qu'il meure, pour réaliser
la résurrection des morts, afin que, par là, les hommes
puissent être amenés dans la présence du
Seigneur. Oui, voici, cette mort réalise la résurrection
et rachète toute l'humanité de la première mort
- de cette mort spirituelle ; car toute l'humanité étant
retranchée de la présence du Seigneur par la chute
d'Adam, est considérée comme morte, tant aux choses
temporelles qu'aux choses spirituelles. Mais voici, la résurrection
du Christ rachète l'humanité, oui, même toute
l'humanité et la ramène dans la présence du
Seigneur » [18].
Le Nouveau
Testament montre que la doctrine de la résurrection était
comprise à l'époque de la mission terrestre du Christ,
et de l'ère apostolique qui suivit [19]. Le Maître
lui-même proclama ces enseignements. En réponse aux
Sadducéens hypercritiques [20] il dit : « Pour
ce qui est de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce
que Dieu vous a dit : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac
et le Dieu de Jacob ? Dieu West pas le Dieu des morts, mais des
vivants » [21]. Il parla en ces termes aux Juifs qui
cherchaient à lui ôter la vie à cause de ses
actions et de sa doctrine : « En vérité,
en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma
parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie
éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé
de la mort à la vie. En vérité, en vérité,
je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue,
où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux
qui l'auront entendue vivront » [22].
Les propres
paroles que le Christ prononça alors qu'il était encore
dans la chair prouvent qu'il comprenait parfaitement le but de son
martyre proche et de la résurrection qui devait suivre. Il dit
à Nicodème : « Et comme Moïse
éleva le serpent dans le désert, il faut de même
que le Fils de l'Homme soit élevé, afin que quiconque
croit en lui ait la vie éternelle » [23]. Et
il déclara à Marthe qui se lamentait au sujet de la
mort de son frère Lazare : « Je suis la
résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand
même il serait mort » [24]. Il prophétisa
souvent sur sa propre résurrection, spécifiant même
le temps que son corps resterait dans le tombeau [25].
Deux
résurrections générales sont mentionnées
dans les Écritures, que l'on peut appeler la première
résurrection et la résurrection finale, ou bien la
résurrection des justes et la résurrection des
injustes. La première fut inaugurée par la résurrection
de Jésus-Christ ; immédiatement après
celle-ci, un grand nombre de saints sortirent de leur tombeau. La
résurrection des justes a continué à s'effectuer
depuis ce temps-là [26] et sera beaucoup étendue
ou réalisée d'une manière générale
lors de la venue du Christ en gloire. La résurrection finale
sera différée jusqu'à la fin des mille ans de
paix, et se produira lors du jugement dernier.
La première
résurrection. La résurrection du Christ et celle qui
suivit immédiatement. - Les faits de la résurrection du
Christ d'entre les morts sont attestés par un tel déploiement
de preuves scripturales qu'il n'y a aucune place pour le doute, dans
l'esprit de toute personne qui croit aux livres sacrés, en ce
qui concerne la réalité de cet événement.
L'ange, qui avait roulé la pierre qui fermait le sépulcre,
dit aux femmes qui se rendirent de bon matin au tombeau : « Il
n'est point ici, il est ressuscité comme il l'avait
dit » [27]. Dans la suite, le Seigneur ressuscité
se montra à beaucoup de personnes [28] au cours de
l'intervalle de quarante jours qui s'écoula entre sa mort et
son ascension [29]. Après son ascension, il se manifesta
aux Néphites sur le continent américain, comme nous
l'avons déjà dit à une autre occasion [30].
Les apôtres, comme nous le verrons, ne cessèrent jamais
de témoigner de la véracité de la résurrection
de leur Seigneur ni de proclamer les résurrections de
l'avenir.
Le Christ,
« les prémices de ceux qui sont morts » [31]
et « le premier-né d'entre les morts »
fut le premier des hommes à sortir du tombeau, revêtu
d'un corps immortalisé ; mais, peu après sa
résurrection, un nombre important de saints sortirent de leur
tombeau : « Les sépulcres s'ouvrirent et
plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent.
Étant sortis des sépulcres, après la
résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la
ville sainte, et apparurent à un grand nombre de
personnes » [32].
Alma, le
prophète néphite, dont les écrits précédèrent
de nombreuses décades la naissance du Christ, comprit
clairement qu'il n'y aurait pas de résurrection avant celle du
Rédempteur, car il dit : « Voici, je vous dis
qu'il n'y a point de résurrection - ou, en d'autres termes,
que ce mortel ne revêt l'immortalité, que cette
corruption ne revêt l'incorruptibilité, qu'après
la venue du Christ ». De plus, Alma prévit une
résurrection générale aussitôt que le
Christ serait ressuscité d'entre les morts, comme le contexte
de la citation précédente le montre clairement [33].
Des hommes inspirés de parmi les Néphites parlèrent
de la mort et de la résurrection du Christ [34] même
pendant le temps de son ministère dans la chair ; et
leurs enseignements furent rapidement confirmés par
l'apparition du Seigneur ressuscité parmi eux [35] comme
il avait été prédit par des prophètes
antérieurs [36].
Dans les
derniers jours, le Seigneur s'est de nouveau manifesté,
proclamant les faits de sa mort et de sa résurrection :
« Car voici, le Seigneur, votre Rédempteur, a
souffert la mort dans la chair, et il a éprouvé les
souffrances de tous les hommes, afin que tous les hommes puissent se
repentir et venir à lui. Et il est ressuscité des morts
afin d'amener tous les hommes à lui, à condition qu'ils
se repentent » [37].
La
résurrection à l'époque de la seconde venue du
Christ. - Peu après le départ corporel du Christ de la
terre, les apôtres, sur lesquels reposait maintenant la charge
directe de l'Église, prêchèrent la doctrine d'une
résurrection future et universelle. Cet enseignement fut,
selon toute apparence, un point très important de leurs
instructions ; car ce fut là un sujet de plainte de la
part des Sadducéens, qui s'attaquèrent aux apôtres,
même dans l'enceinte sacrée du temple, « mécontents
de ce qu'ils [les apôtres] enseignaient le peuple, et
annonçaient, en la personne de Jésus, la résurrection
des morts » [38]. Paul offensa par le zèle
avec lequel il prêchait la résurrection, comme en
témoigne sa discussion avec certains philosophes épicuriens
et stoïciens, discussion au cours de laquelle quelqu'un dit :
« Que veut dire ce discoureur ? D'autres, l'entendant
annoncer Jésus et la résurrection, disaient : Il
semble qu'il annonce des divinités étrangères » [39].
La discussion continua sur l'Aréopage où Paul prêcha
l'Évangile du Dieu vrai et vivant, y compris la doctrine de la
résurrection : « Lorsqu'ils entendirent parler
de résurrection des morts, les uns se moquèrent et les
autres dirent : Nous t'entendrons là-dessus une autre
fois » [40]. Il déclara la même vérité
à Félix, gouverneur de Judée [41] et
lorsqu'il fut amené, enchaîné, devant le roi
Agrippa, il demanda, comme s'il s'agissait d'un des sujets principaux
d'accusation contre lui : « Quoi ! Vous
semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts ? » [42]
La
résurrection était un thème favori de Paul ;
dans ses épîtres aux saints, il lui accordait
fréquemment une place prééminente [43].
C'est de lui aussi que nous apprenons qu'un ordre de préséance
sera observé dans la résurrection : « Mais
maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les
prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est
venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la
résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même
aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang, Christ comme
prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de
son avènement » [44]. Il est expressément
affirmé que beaucoup de tombeaux rendront leurs morts à
l'époque de l'avènement en gloire du Christ, et les
justes qui auront dormi, avec beaucoup de ceux qui ne sont pas morts,
seront enlevés au ciel à la rencontre du Seigneur.
C'est ce que Paul écrivit aux saints de Thessalonique :
« Croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus
et avec lui ceux qui sont morts... Car le Seigneur lui-même, à
un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de
la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ
ressusciteront premièrement. Ensuite, nous, les vivants, qui
serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec
eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les
airs » [45].
Le Christ
promit aux trois disciples néphites, qui lui avaient demandé
la bénédiction accordée à Jean, l'apôtre
bien-aimé : « Et vous ne subirez jamais les
angoisses de la mort ; mais quand je viendrai dans ma gloire,
vous serez changés, en un clin d’œil, de la
mortalité à l'immortalité » [46].
Par
révélation, le Seigneur a déclaré, à
notre époque : « Et ils me chercheront, et
voici, je viendrai ; et ils me verront dans les nuées
célestes, revêtu de pouvoir et d'une grande gloire, avec
tous les saints anges ; et celui qui ne veillera pas pour me
recevoir sera retranché. Mais avant que le bras du Seigneur ne
s'abatte, un ange sonnera de la trompette, et les saints qui ont
dormi se lèveront pour venir à ma rencontre dans la
nuée » [47]. Quant aux nombreux signes et aux
nombreux prodiges qui accompagneront la glorieuse venue du Seigneur,
nous avons cette description partielle : « Et la face
du Seigneur sera dévoilée ; et les saints qui sont
sur terre, qui sont vivants, seront animés et enlevés à
sa rencontre. Et ceux qui auront dormi dans leurs tombeaux sortiront,
car leurs tombeaux seront ouverts ; et ils seront eux aussi
enlevés à sa rencontre au milieu de la colonne du ciel
- Ils sont au Christ, les prémices, ceux qui descendront avec
lui les premiers, et ceux qui, sur terre et dans leurs tombeaux,
seront les premiers enlevés à sa rencontre » [48].
Telles sont
quelques-unes des gloires qui accompagneront la résurrection
des justes. Et la compagnie des justes comprendra tous ceux qui
auront vécu fidèlement selon les lois de Dieu telles
que celles-ci leur auront été révélées,
les enfants qui seront morts dans leur innocence, et même les
justes parmi les nations païennes, qui ont vécu dans des
ténèbres relatives tandis qu'ils cherchaient la vérité
à tâtons, et qui sont morts dans l'ignorance. Cette
doctrine est expliquée clairement par la révélation
moderne : « Et alors les nations païennes seront
rachetées, et ceux qui n'ont pas connu de loi auront part à
la première résurrection » [49]. Le
millenium doit alors être inauguré par une délivrance
glorieuse des justes du pouvoir de la mort ; et c'est de cette
compagnie de rachetés qu'il a été écrit :
« Heureux et saints ceux qui ont part à la première
résurrection ! La seconde mort n'a point de pouvoir sur
eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et
ils régneront avec lui pendant mille ans » [50].
La
résurrection finale. - « Les autres morts ne
revinrent point à la vie jusqu'à ce que les mille ans
fussent accomplis » [51]. C'est ce qu'atteste le
Révélateur après avoir décrit les
glorieuses bénédictions des justes, qui auront part à
la première résurrection. Les indignes seront appelés
au jugement qui les châtiera, lorsque le monde régénéré
sera prêt à être présenté au
Père [52].
Le contraste
entre ceux dont la participation à la première
résurrection est assurée, et ceux dont la condamnation
est d'attendre jusqu'au temps du jugement final est très
grand, et, en aucun cas, les Écritures ne le réduisent.
Il nous est enseigné qu'il est juste que nous pleurions les
êtres chers que la mort nous ravit, et « plus
particulièrement ceux qui n'ont pas l'espoir d’une
glorieuse résurrection » [53]. À notre
époque, la voix de Jésus-Christ se fait entendre pour
donner un avertissement solennel : « Prêtez
l'oreille, car voici, le grand jour du Seigneur est tout proche. Car
le jour vient où le Seigneur fera retentir sa voix du haut des
cieux ; les cieux seront ébranlés et la terre
tremblera, et la trompette de Dieu sonnera fort et longtemps, et dira
aux nations endormies : « Saints, levez-vous et
vivez ; pécheurs, demeurez et dormez jusqu'à ce
que j'appelle à nouveau » [54].
La vision de
la scène finale est ainsi décrite par Jean : « Et
je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le
trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert,
celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon
leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans
ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la
mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient
en eux ; et chacun fut jugé selon ses oeuvres » [55].
Comme les Écritures le prouvent de façon concluante, la
résurrection sera universelle. Bien qu'il soit vrai que les
morts ressusciteront dans un ordre déterminé, chacun
selon qu'il sera préparé pour le premier ou le dernier
stade, cependant quiconque aura revêtu un corps de chair et
d'os reprendra de nouveau son corps ; et, lorsque son corps et
son esprit seront réunis, il sera jugé.
Le Livre de
Mormon décrit nettement la résurrection littérale
et universelle : « Maintenant il y a une mort qui est
appelée mort temporelle ; et la mort du Christ dénouera
les liens de cette mort temporelle, pour que tous soient ressuscités
de cette mort temporelle ; l'esprit et le corps seront réunis
de nouveau dans leurs formes parfaites ; membres et jointures
seront restaurés à leurs formes propres, exactement
comme nous le sommes en ce moment ; et nous serons conduits
devant Dieu, connaissant comme nous connaissons en ce moment et nous
aurons un souvenir vif de toute notre culpabilité. Cette
restauration sera pour tous les hommes, jeunes et vieux, esclaves et
libres, hommes et femmes, méchants et justes ; et pas
même un seul cheveu de leur tête ne sera perdu, mais
toutes choses seront rendues à leurs formes parfaites, comme
elles 'le sont maintenant, dans le corps ; et ils seront cités
et amenés à la barre du Christ le Fils, de Dieu le Père
et du Saint-Esprit, qui sont un seul Dieu éternel, pour être
jugés selon leurs oeuvres, bonnes ou mauvaises. Maintenant,
voici, je vous ai parlé touchant la mort du corps mortel, et
aussi touchant la résurrection du corps mortel. Je vous dis
que ce corps mortel est ressuscité en un corps immortel,
c'est-à-dire de la mort, même de la première
mort, à la vie » [56].
Considérez
aussi ce qui suit : « La mort du Christ réalise
la résurrection, qui réalise la rédemption du
sommeil sans fin ; duquel sommeil tous les hommes seront
éveillés par la puissance de Dieu, quand là
trompette sonnera ; et ils sortiront, petits et grands, et se
tiendront devant sa barre, étant rachetés et déliés
de cette chaîne éternelle de la mort ; laquelle
mort est une mort temporelle. Et alors vient le jugement du
Très-Saint sur eux ; et c'est alors que vient le temps où
celui qui est impur restera impur, que celui qui est juste restera
juste ; celui qui est heureux restera heureux, et celui qui est
malheureux restera malheureux » [57].
C'est jusqu'à
ce point que la parole révélée a étendu
nos connaissances au sujet du destin du genre humain. Au-delà
de la régénération de la terre et du jugement
final des justes et des méchants, nous ne connaissons que peu
de choses, sinon qu'un plan de progression éternelle a été
pourvu.
[1] Voir Matt.
19:28 ; Ti. 3:5. Ceci n'est vrai que dans la version anglaise.
Dans la version Segond, ce terme ne se trouve que dans Ti. 3:5, ndt
[2] Matt.
19:28.
[3] Actes
3:19-21.
[4] Rom.
8:21-23 ; voir note 1, à la fin du chapitre.
[5] Apo. 21:1,
3-4
[6] Éther
13 9.
[7] D&A
29:22-25.
[8] Voir D&A
63:20, 21.
[9] D&A
88:25, 26.
[10] D&A
76:107.
[11] 1 Cor.
15:24-28.
[12] D&A
130, 9.
[13] James
Hutton.
[14] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[15] Job
19:25, 26 ; voir aussi Es. 26:19 ; Ez. 37:11-14 ; Os.
13:14. Ce verset a été traduit directement de la
version anglaise employée par l'auteur. La version française
de Segond, employée ailleurs pour la traduction, donne un sens
diamétralement opposé : « Mais je sais
que mon rédempteur est vivant, et qu'il se lèvera le
dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se
lèvera ; quand je n'aurai plus de chair, je verrai
Dieu. » Toutefois, les versions françaises de
Crampon et de Lemaistre de Sacy rendent le passage comme la version
anglaise, ndt
[16] Voir PGP,
Moïse 7:56, 57.
[17] 2 Néphi
9:6, 12, 13.
[18] Hélaman
14:15-17 voir aussi Mosiah 15:20-24 et Alma 40:2-6, 16-24.
[19] Voir
Matt. 14:1, 2 Jean 11:24.
[20] Voir note
3, à la fin du chapitre.
[21] Matt.
22:31, 32 ; voir aussi Luc 14:14.
[22] Jean
5:24, 25 ; voir aussi verset 21 et 11:23-25.
[23] Jean
3:14, 15.
[24] Jean
11:25.
[25] Voir
Matt. 12:40 ; 16:21 ; 17:23 ; 20-19.
[26] Notez que
Moroni, le dernier prophète néphite, qui mourut au
début du cinquième siècle après
Jésus-Christ, apparut, ressuscité, à Joseph
Smith en 1823.
[27] Matt.
28:6 ; voir Jesus the Christ, chap. 37.
[28] Voir
Matt. 28:9, 16 ; Marc 16:14 ; Luc 24:13-31, 34 ; Jean
20:14-17, 19, 26 ; 21:1-4 ; 1 Cor.15:5-8.
[29] Voir Luc
24:49-51 ; Actes 1:1-11.
[30] Voir 3
Néphi, chaps. 11-26 Éther, chap. 3.
[31] 1 Cor.
15:20, 23 ; voir aussi Actes 26:23 ; Col. 1:18 Apo. 1:5 ;
voir Vitality of Mormonism, p. 288-294.
[32] Marc
27:52-53.
[33] Alma
40:2-16.
[34] Voir 3
Néphi 6:20.
[35] Voir 3
Néphi, chap. 11.
[36] Voir 1
Néphi 12:6 ; 2 Néphi 26:1, 9 ; Alma 16:20 ;
3 Néphi 11:12
[37] D&A
18:11, 12.
[38] Actes
4:2 ; Voir aussi Matt. 22:23, 31, 32, et Actes 23:8.
[39] Actes
17:18.
[40] Actes
17:3 2.
[41] Voir
Actes 24:15.
[42] Actes
26:8.
[43] Voir Rom.
6:5 ; 8:11 ; 1 Cor. chap. 15 ; 2 Cor. 4:14 ;
Phil. 3:21 ; Col. 3:4 ; 1 Thess. 4:14 ; Héb.
6:2.
[44] 1 Cor.
15:20-23 ; étudier le chapitre entier.
[45] 1 Thess.
4:14-17.
[46] 3 Néphi
28:8.
[47] D&A
45:44, 45.
[48] D&A
88:95-98.
[49] D&A
45:54 ; voir Ez. 36:23, 24 ; 37:28 ; 39:7, 21, 23 ;
voir note 4 à la fin du chapitre.
[50] Apo.
20:6.
[51] Apo.
20:5.
[52] Voir note
5, à la fin du chapitre.
[53] D&A
42:45.
[54] D&A
43:17, 18.
[55] Apo.
20:12, 13.
[56] Alma
11:42-45.
[57] Mormon
9:13, 14.
NOTES DU
CHAPITRE 21
1. Phénomènes
naturels rapportés à la liberté humaine. Comme
l'auteur l'a écrit ailleurs : Nous apprenons par
l'Écriture que la transgression d'Adam amena une condition de
chute, non de l'humanité seule, mais également de la
terre elle-même. En ceci, et dans beaucoup d'autres événements
mémorables où l’intervention directe de l'action
divine est affirmée, on voit la nature en relation intime avec
l'homme.
Les péchés
de l'humanité peuvent ainsi produire des calamités sous
forme de phénomènes destructifs que nous pouvons
proprement appeler naturels parce qu'ils sont mérités ;
et la justice humaine peut invoquer une coopération paisible
et bienfaisante des éléments.
« Le
sol sera maudit à cause de toi » fut le divin
décret à l'intention du premier homme. En contraste,
notez l'assurance donnée à Israël, que par sa
fidélité, les saisons deviendraient propices, les
pluies nourrissantes viendraient, donnant de telles moissons que le
peuple manquerait de place pour emmagasiner ses produits (voir Mal.
3:8-12).
L'apostasie
abjecte des lois de Dieu au temps de Noé, amena le déluge
dans lequel « toutes les sources du grand abîme
jaillirent et les écluses des cieux s'ouvrirent ».
Énoch,
qui vécu avant Noé, fut envoyé pour proclamer la
repentance à la race dégénérée ;
si grands étaient le pouvoir et l'autorité dont il
était investi, « qu'il prononçait les
paroles du Seigneur et la terre tremblait et les montagnes fuyaient
même selon son commandement : et les rivières d'eau
étaient détournées de leurs cours ».
Il prévit la venue du déluge et les événements
de l'histoire, y compris le ministère du Sauveur, jusqu'au
jour du second avènement du Seigneur,, quand « les
cieux seront obscurcis et un voile de ténèbres couvrira
la terre ; et les cieux seront secoués ainsi que la
terre » (PGP, Moïse 7:61).
Comme ambiance
convenant à la tragédie du Calvaire, un manteau de
ténèbres tomba sur le lieu et lorsque le Seigneur
crucifié expira, « la terre trembla, les rochers se
fendirent » (Matt. 27:51).
Sur le
continent américain, une vaste dislocation signala la mort du
Sauveur ; et la destruction s'abattit sur les méchants
qui s'étaient moqués des avertissements prophétiques
et des exhortations inspirées à la repentance. Beaucoup
de Néphites avaient oublié les signes et les prodiges
qui avaient annoncé la naissance du Seigneur et étaient
tombés dans une iniquité abominable. Alors, au temps de
la crucifixion, de grandes et terribles tempêtes éclatèrent
sur le pays, avec des coups de tonnerre, des éclairs et des
élévations ainsi que des dépressions de la
croûte terrestre, de sorte que les montagnes furent fendues et
beaucoup de villes furent détruites par des tremblements de
terre, par le feu, et par des raz-de-marée. Pendant trois
heures, l'holocauste sans précédent continua ; et
alors des ténèbres épaisses tombèrent
dans lesquelles il fut impossible d'allumer un feu. La terrible
obscurité était semblable aux ténèbres de
l'Égypte en ce que ses gluantes vapeurs pouvaient être
senties. Cette condition dura jusqu'au troisième jour, de
sorte qu'une nuit, un jour et une autre nuit furent comme une nuit
ininterrompue et l'obscurité impénétrable fut
rendue plus terrible par les lamentations du peuple dont le refrain
poignant était partout le même : « Oh !
si nous nous étions repentis avant ce grand et terrible
jour ! » Alors, perçant l'obscurité,
une voix se fit entendre, proclamant que la destruction s'était
abattue sur le peuple à cause de la méchanceté
et que ceux qui avaient vécu pour entendre, étaient les
habitants les plus justes, a qui l'espoir était offert à
condition d'une repentance et d'une réforme plus entière
(3 Néphi, chap. 8-10).
Des phénomènes
calamiteux, devant lesquels les méchants tomberont, sont
clairement prédits comme accompagnement du second avènement
de notre Seigneur. C'est là une prédiction faite par
l'intermédiaire du prophète Joseph Smith en ces jours ;
et l'accomplissement est proche : « Car dans peu de
jours, la terre tremblera et chancellera comme un homme ivre, le
soleil se cachera la face et refusera de donner de la lumière,
la lune sera baignée de sang ; et les étoiles
deviendront extrêmement irritées et se jetteront en bas,
comme une figue qui tombe d'un figuier. Et, après votre
témoignage, viennent la colère et l'indignation sur le
peuple. Car après voire témoignage vient le témoignage
des tremblements de terre qui causeront des lamentations en son sein,
et les hommes tomberont sur le sol et ne seront pas capables de
rester debout. Le témoignage de la voix des tonnerres viendra
aussi, ainsi que la voix des éclairs des tempêtes et des
vagues de la mer s'élevant au-delà de leurs limites.
Tout sera en commotion, et certainement le cœur des hommes leur
manquera, car la crainte envahira tous les peuples. » (D&A
88:87-91)
On pourra
prétendre que les orages, les tremblements de terre et autres
forces destructrices citées plus haut ne sont pas des
phénomènes naturels, mais surnaturels, infligés
par intention divine. Dites plutôt que ces événements
sont divinement dirigés, suivant naturellement et
inévitablement les péchés de l'humanité
et l'état dégénéré du genre
humain.
« Le
pays était profané par ses habitants ; car ils
transgressaient les lois, violaient les ordonnances, ils rompaient
l'alliance éternelle. » (Es. 24:5)
2. L'ignorance
païenne concernant la résurrection. - À propos de
l'assertion que la connaissance humaine de la résurrection est
basée sur la révélation, ce qui suit est
intéressant : « Quoi que les philosophes
païens puissent avoir deviné concernant l'immortalité
de l'âme, en admettant même que cela soit réellement
le résultat de leurs propres spéculations et pas du
tout dû aux reliques de la tradition, il est certain qu'ils
n'allèrent jamais jusqu'à la doctrine de la
résurrection du corps. Pline, en énumérant les
choses qu'il n'était même pas possible à Dieu de
faire, spécifia ces deux-ci : le revêtement par les
mortels d'une existence éternelle et le rappel des disparus du
tombeau (2, 100, 7). Une opinion semblable est énoncée
par Eschyle dans les « Euménides »
(647-648). Le plus loin qu'ils allèrent dans leurs
spéculations éthiques, fut une conception de la
continuation possible de la vie sous une forme et une condition
nouvelles, au-delà du tombeau ; mais ce fut là
tout. Une résurrection, dans le sens des Écritures, ils
ne l'imaginèrent jamais. » - Cassell's Bible
Dictionary, p. 936
3. Les
Sadducéens, lorsqu'ils sont mentionnés dans le Nouveau
Testament, sont habituellement représentés comme
opposés aux Pharisiens, les deux classes constituant les
mouvements religieux les plus influents existant chez les Juifs au
temps du Christ. Les deux différaient sur de nombreux points
fondamentaux de croyance et de pratique, y compris la préexistence
des esprits, la réalité du châtiment spirituel et
la rétribution future pour le péché, la
nécessité de l'abnégation dans la vie
individuelle, l'immortalité de l'âme et la résurrection
des morts ; ce en quoi les Pharisiens étaient
affirmatifs, tandis que les Sadducéens le niaient. Josèphe
dit : « La doctrine des Sadducéens est que
l'âme et le corps périssent ensemble, la loi est tout ce
qu'ils doivent observer » (Ant. 18:1-4). Le mouvement
religieux consistait surtout en membres de l'aristocratie. Nous
mentionnons ici les Sadducéens à cause de leur
opposition déterminée à la doctrine de la
résurrection qu'ils cherchèrent à attaquer par
une présomption arrogante ou à amoindrir par le
ridicule.
4. Les Païens
dans la première résurrection. - L'affirmation que les
morts païens auront place dans la première résurrection
est soutenue par la parole des Écritures et par une
considération des principes de véritable justice selon
lesquels l'humanité doit être jugée. L'homme sera
considéré innocent ou coupable, suivant ses actes
interprétés à la lumière de la loi sous
laquelle il doit vivre. Il est inconséquent avec notre
conception d'un Dieu juste de le croire capable d'infliger une
condamnation à quelqu'un pour ne pas avoir observé une
loi dont il n'avait pas connaissance. Cependant, les lois de l'Église
ne seront pas suspendues, même dans le cas de ceux qui ont
péché dans les ténèbres et l'ignorance ;
mais il est raisonnable de croire que le plan de la rédemption
offrira à ces âmes plongées dans les ténèbres
une occasion d’apprendre les lois de Dieu ; et
certainement, aussi vite qu’ils les apprendront, on leur
demandera l’obéissance sous peine de châtiment.
Notez les passages suivants, en plus des citations dans le texte :
« Et s’il n’y avait point de loi donnée,
si les hommes péchaient, que pourraient faire la justice et la
miséricorde, car elles ne pourraient exercer leurs droits sur
la créature ? » (Alma 42:21)
« C’est
pourquoi il a donné une loi ; et là où il
n’y a pas de loi, il n'y a pas de châtiment ; et là
où il n'y a pas de châtiment, il n'y a pas de
condamnation ; et là où il n'y a pas de
condamnation, les miséricordes du Très Saint d'Israël
s'étendent sur eux à cause de l'expiation ; car
ils sont délivrés par son pouvoir. » (2
Néphi 9:25)
« Et
de plus, je vous déclare que le temps viendra où la
connaissance d'un Sauveur se répandra parmi toutes les
nations, familles, langues et peuples, et voici, quand ce temps sera
venu, nul ne sera sans tache devant Dieu, si ce n'est les petits
enfants, que par le repentir et la foi dans le nom du Seigneur Dieu
Tout-Puissant. » (Mosiah 3:20-21. Voir aussi Hélaman
15:14-15)
5. L'état
intermédiaire de l'âme ; le paradis. - La condition
des esprits des hommes entre la mort et la résurrection est un
sujet de grand intérêt, à propos duquel beaucoup
de discussions se sont élevées. Les Écritures
prouvent qu'au temps du jugement final de l'homme, il se tiendra
devant la barre de Dieu, revêtu de son corps ressuscité,
et ceci, sans égard à sa condition de pureté ou
de culpabilité. Pendant qu'ils attendent le moment où
ils ressusciteront, les esprits désincarnés existent
dans un état intermédiaire de bonheur et de repos, ou
de souffrances et de suspens, suivant leurs oeuvres dans la
mortalité. Le prophète Alma dit : « Et
en ce qui regarde l'état de l'âme dans l'intervalle de
la mort à la résurrection, voici, il m'a été
appris par un ange que les esprits de tous les hommes, dès
qu'ils ont quitté ce corps mortel, oui, les esprits de tous
les hommes, qu'ils soient bons ou mauvais, retournent à ce
Dieu qui leur a donné la vie. Alors, il arrivera que les
esprits des justes seront reçus dans un état de
félicité, appelé paradis, un état de
repos, un état de paix où ils se reposeront de leurs
troubles, de leurs soucis et de leurs peines. Et il arrivera que les
esprits des méchants ou des pécheurs - car ils n'ont ni
part ni portion dans l'Esprit du Seigneur ; car voici, ils ont
choisi les oeuvres du mal à celles du bien ; c'est
pourquoi l'esprit de Satan est entré en eux et a pris
possession de leur maison - et ceux-ci seront rejetés dans les
ténèbres du dehors ; il y aura là des
pleurs, des gémissements et des grincements de dents ; et
cela à cause de leurs iniquités, étant emmenés
captifs à la volonté du diable. C'est là l'état
des âmes des méchants ; dans les ténèbres
et dans un état d'attente terrible et épouvantable de
l'indignation ardente de la colère de Dieu contre eux, ils
demeurent ainsi dans cet état, comme les justes dans le
paradis, jusqu'au jour de leur résurrection. »
(Alma 40:11-14)
Une allusion
que le Paradis est le lieu préparé pour les esprits des
justes pendant qu'ils attendent la résurrection, est faite
aussi par le premier Néphi (2 Néphi 9:13), ensuite par
un prophète du même nom (4 Néphi 14), et par
Moroni (Moroni 10:34). La mention du Nouveau Testament soutient la
même chose (Luc 23:43 ; 2 Cor. 12:4 ; Apo. 2:7).
Le paradis
n'est donc pas le lieu de la gloire finale ; car certainement le
brigand qui mourut avec le Christ n'était pas préparé
pour cette gloire ; cependant, nous ne pouvons pas douter de
l'accomplissement de la promesse de notre Seigneur que le malfaiteur
pénitent devait ce jour-là être avec lui dans le
paradis ; et, en outre, la déclaration du Sauveur
ressuscité à Marie-Madeleine, trois jours plus tard,
qu'à ce moment-là, il n'était pas encore monté
vers son Père, est une preuve de ce qu'il a passe dans le
paradis. Le mot « paradis » par sa dérivation
du perse, en passant par le grec, signifie un lieu de plaisir.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
La terre
régénérée
Je vais créer
de nouveaux cieux et une nouvelle terre - Es. 65:17 voir aussi 51:16
et 66:22 ; 2 Pi. 3:13 ; lire versets 4-13.
Puis je vis un
nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la
première terre avaient disparu - Apo. 21:1 ; voir aussi
Éther 13:9.
La terre se
conforme à la loi d'un royaume céleste et sera vivifiée
- D&A 98:25, 26.
La terre sera
donnée aux justes en héritage - D&A 45:58 ;
voir aussi 56:20.
Car tout ce
qui est ancien passera et tout deviendra nouveau, même les
cieux et la terre - D&A 29:24 ; voir aussi 101:24.
La terre dans
son état sanctifié, immortel et éternel - D&A
77:1. Cette terre, dans son état sanctifié sera comme
du cristal et sera un urim et thummim - D&A 130:9.
État
béni des habitants de la terre sanctifiée - D&A
101:26-31 ; comparez Es. 65:20-25.
Celui qui a le
droit de régner régnera - D&A 58:22.
Et l'Éternel
montra toutes choses à Énoch, même jusqu'à
la fin du monde y compris la rédemption des justes - PGP,
Moïse 7:67.
Résurrection
des morts
De ma chair je
verrai Dieu - Job 19:26 (version Crampon) (Je verrai Dieu dans ma
chair : version Lemaistre de Sacy) voir aussi versets 25 et 27,
et 14:13, 14.
Mais Dieu
sauvera mon âme du séjour des morts - Ps. 49:15.
Que tes morts
revivent ! Que mes cadavres se relèvent ! - Es.
26:19 ; voir aussi 25:8.
Vision
d'Ézéchiel d'une vallée remplie d'ossements
desséchés et de la résurrection qui suivra - Ez.
37:1-14.
Certains se
réveilleront pour la vie éternelle, et d'autres pour
l'opprobre et la honte éternelle - Dan. 12:2.
Je les
rachèterai de la puissance du séjour des morts, je les
délivrerai de la mort -Os. 13:14.
Dieu n'est pas
le Dieu des morts, mais des vivants - Matt. 22:32 lire versets 23-32.
Car elle te
sera rendue à la résurrection des justes - Luc 14:14.
Car comme le
Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne
la vie à qui il veut - ainsi il a donné au Fils d'avoir
la vie en lui-même - tous ceux qui sont dans les sépulcres
entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien
ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal
ressusciteront pour le jugement - Jean 5:21-29.
Promesse du
Seigneur concernant la résurrection des justes - Jean 6.35-54.
Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi
vivra, quand même il serait mort - Jean 11:23.
Le Christ
prédit sa propre mort et sa résurrection : Il
apprit aux disciples qu'il devait être mis à mort et
ressusciter le troisième jour - Matt. 16:21 ; voir aussi
17:22, 23 ; 20:17-19 ; Marc 8:31 ; 9:9 ; Luc
18:31-34 ; Jean 2:19-22 ; 12:23-33.
Autres
prédictions au sujet de la résurrection du Christ :
Et il supporte cela afin que tous les hommes puissent obtenir la
résurrection - 2 Néphi 9:22. Car voici, la résurrection
du Christ rachète l'humanité - Hélaman 14:15. Le
Christ opère la résurrection des morts - Mosiah 15:20.
Il donne sa vie et la reprend pour amener la résurrection du
Seigneur révélée à Énoch - Moïse
7:47.
Réalité
de la résurrection du Christ
L'ange, au
sépulcre, dit : Il n'est point ici ; il est
ressuscité comme il l'avait dit - Matt. 28:6 ; lire
versets 5-18.
Vous cherchez
Jésus de Nazareth qui a été crucifié ;
il est ressuscité il n'est point ici - Marc 16:6 ; lire
versets 1-14.
Le Seigneur
est réellement ressuscité et il est apparu à
Simon - Luc 24:34 ; lire versets 30-46.
Le Seigneur
ressuscité apparut aux disciples à Jérusalem et
leur montra ses mains percées et son coté - Jean 20 -
19, 20 lire versets 15-29.
J'étais
mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles
- Apo. 1:18.
Le Seigneur
ressuscité apparut aux Néphites et fut présenté
par le Père - 3 Néphi 11:7. Il montra au peuple les
plaies infligées par ses bourreaux - Versets 14-16 ; voir
aussi verset 11.
Un homme
associé aux apôtres comme témoin de la
résurrection du Christ - Actes 1:22.
Dieu l'a
ressuscité en le délivrant des liens de la mort - Actes
2-24 ; lire versets 22-32.
Il y aura une
résurrection des justes et des injustes - Actes 24:15.
Quoi !
vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts ? -
Actes 26:8 ; voir aussi verset 23.
Christ est
mort, bien plus, il est ressuscité - Romains 8:34 ; voir
aussi 14:9 ; 1 Cor. 6:14.
Paul témoigne
que le Christ mourut, fut enseveli et ressuscita - 1 Cor. 15:3-8 ;
lire versets 3-55 ; voir en outre 2 Cor. 4:14.
Christ, le
premier-né d'entre les morts - Col. 1:18 ; voir aussi
Actes 26:23. Les prémices de ceux qui sont morts - 1 Cor.
15:20. Le premier-né des morts - Apo. 1:5.
Et il est
ressuscité des morts - D&A 18:12 ; voir aussi 20:23.
Résurrections
passées et futures dans l'ordre établi
Les sépulcres
s'ouvrirent et plusieurs corps des saints qui étaient morts
ressuscitèrent - Matt. 27:52, 53 ; comparer Hélaman
14:25 ; 3 Néphi 23 -. 9.
Résurrections
parmi les Néphites, suivant immédiatement la
résurrection du Christ - 3 Néphi 23:10 ; lire
versets 9-13.
Résurrection
des justes et des injustes - Dan. 12:2 ; Jean 5:29 ; Actes
24.15 ; Alma 33:22 ; Hélaman 14:18 ; Mormon
7:6-7 ; D&A 76:15-17, 39, 50, 65, 85 ; 43:18.
Et ceux qui
ont dormi dans leurs tombeaux se lèveront - D&A. 88:97 ;
113:56.
Le reste des
morts ne ressuscitera pas avant que les mille ans soient écoulés
- D&A88:101.
Quel que soit
le degré d’intelligence que nous acquérions dans
cette vie, il restera avec nous à la résurrection -
D&A.130:18.
Seuls les
contrats et alliances scellés pour l'éternité
seront valides après la résurrection - D&A 132:7.
Tous revivront
mais chacun en son rang - 1 Cor. 15:22, 23, lire versets 22-44.
Condition de
l'âme entre la mort et la résurrection - Alma, chap 40.
CHAPITRE
22 : LA LIBERTÉ RELIGIEUSE ET LA TOLÉRANCE
ARTICLE 11. -
Nous affirmons avoir le droit d'adorer le Dieu Tout-Puissant selon
les inspirations de notre conscience et reconnaissons le même
droit à tous les hommes : qu'ils adorent comme ils
veulent, où ils veulent ou ce qu'ils veulent.
Le droit de
l'homme à la liberté du culte. - Les saints des
derniers jours proclament leur fidélité sans réserve
aux principes de liberté religieuse et de tolérance. La
liberté d'adorer le Dieu Tout-Puissant selon l'inspiration de
la conscience est, affirment-ils, un des droits inhérents et
inaliénables de l'homme. Les auteurs inspirés de notre
charte d'indépendance nationale ont proclamé au monde
cet axiome que le droit ' de naissance commun de l'humanité
donne à chaque homme titre à la vie, à la
liberté, et à la poursuite du bonheur. Le bonheur est
étranger, la liberté n'est qu'un mot, la vie n'est que
désappointement pour celui qu'on prive de la liberté
d'adorer selon ses désirs.
Quelqu'un qui
révère la Divinité ne peut pas être
heureux s'il est victime de restrictions dans l'accomplissement du
devoir le plus élevé de son existence. Pourrait-on être
heureux, même si on était logé dans un palais,
entouré de tout le confort matériel possible et
jouissant de toutes les facilités pour le plaisir de
l'intellect, si on était séparé de la communion
avec l'être qu'on aime le plus ?
Qu'est-ce que
le culte ? - La racine du mot même nous suggère la
réponse. Culte provient du participe passé « cultus »,
du verbe latin « colere » : honorer. Le
culte est donc l'honneur qu'on rend à la Divinité,
l'expression d'une vénération profonde. L'expression de
cet honneur ou de cette vénération dépend de la
compréhension qu'a l'adorateur des attributs de l'objet de son
culte ou de sa révérence. L'homme adore Dieu dans la
mesure où il le comprend. Plus la connaissance de l'adorateur
est complète, plus sa communion avec la Divinité est
étroite, plus son hommage sera vrai et sincère. Lorsque
nous disons que quelqu'un a le culte du bon, du beau, du vrai, nous
voulons dire qu'il possède une conception plus profonde de la
valeur de l'objet de son adoration, qu'un autre dont la perception ne
l'amène pas à révérer ces qualités
ennoblissantes.
L'homme
adorera donc selon sa conception des attributs et des pouvoirs
divins, et cette conception est d'autant plus proche de la vérité
qu'il aura reçu de lumière spirituelle. Le véritable
culte ne peut pas exister là où il n'y a ni amour ni
révérence pour l'être qui en est l'objet. Cette
révérence peut être mal fondée ;
l'adoration peut être une sorte d'idolâtrie ; en
fait l'objet de ce culte peut en être indigne ; cependant
on doit dire de l'adorateur qu'il rend un culte véritable si
sa conscience revêt son idole des attributs qui méritent
son adoration. Nous avons parlé du « culte
véritable » ; cette expression est un
pléonasme. Comme il a été affirmé, le
culte est l'adoration qui vient du cœur, qui résulte
d'une conception sincère des mérites de l'objet de ce
culte. Toute manifestation de révérence qui repose sur
une conviction inférieure à cela West qu'une
contrefaçon de culte. Appelez cela « faux culte »
si vous voulez, mais rappelez-vous que le culte est nécessairement
véritable, et que ce mot n'a pas besoin d'adjectif pour en
amplifier le sens ou pour en attester la véracité. Le
culte n'est pas une affaire de forme, pas plus que la prière.
Il ne consiste ni en postures, ni en gestes, ni en rituels, ni en
credo. Le culte le plus sincère peut être rendu sans
l'aide des accessoires artificiels des services rituels, la pierre du
désert peut servir d'autel, les sommets des collines
éternelles peuvent remplacer les tours des temples et la voûte
des cieux est le plus grandiose de tous les dômes de
cathédrales.
Au fond de
lui-même, l'homme est, en partie, l'expression de ce qu'il
adore. Le sauvage qui ne connaît pas de plus grand triomphe que
celui d'une victoire sanglante sur ses ennemis, qui considère
les prouesses et la force physique comme les qualités les plus
désirables de sa race et la vengeance et la haine comme les
joies de la vie, revêt son dieu d'attributs semblables et
témoigne son plus profond respect par des sacrifices
sanglants. Les pratiques révoltantes de l'idolâtrie
remontent à des conceptions perverties de l'excellence
humaine, et celles-ci se reflètent dans les créations
hideuses de divinités faites de main d'homme et inspirées
par le diable. D'un autre côté, l'homme dont l'âme
éclairée a été imprégnée
d'amour pur et entier, attribuera à son Dieu les attributs de
bonté et d'affection et dira en son cœur : « Dieu
est amour ». C'est pourquoi la connaissance est
essentielle au culte ; l'homme ne peut pas servir Dieu
adéquatement dans l'ignorance ; et plus sa connaissance
de la personnalité divine est grande plus son culte sera
sincère et complet. Il peut apprendre à connaître
le Père et le Fils qui fut envoyé, et une telle
connaissance est la garantie pour l'homme d'une vie éternelle.
Le culte est
l'hommage volontaire de l'âme. Sous la contrainte, ou pour
faire étalage, quelqu'un peut accomplir, sans sincérité
aucune, toutes les cérémonies extérieures d'un
style établi d'adoration ; il peut prononcer les paroles
de prières prescrites ; ses lèvres peuvent
professer un credo ; cependant son effort n'est qu'une moquerie
d'adoration et constitue un péché. Dieu ne réclame
pas d'hommage forcé, ni de louange prononcée à
contrecœur. Les formes du culte ne sont acceptables que si
elles sont accompagnées d'une dévotion intelligente, et
elles ne sont authentiques que dans la mesure où elles
contribuent à la dévotion spirituelle qui mène à
la communion avec la Divinité. La prière prononcée
n'est qu'un son creux si elle n'indique pas l'intensité du
juste désir de l'âme. Les communications adressées
au Trône de Grâce doivent porter le sceau de la sincérité
si elles veulent atteindre leur destination élevée. La
forme de culte la plus acceptable est celle qui repose sur
l'obéissance sans réserve aux lois de Dieu, telles que
l'adorateur a appris à les connaître.
L'intolérance
religieuse. - L'Église considère que le droit d'adorer
selon l'inspiration de la conscience a été conféré
à l'homme par une autorité supérieure à
n'importe quelle autorité terrestre, et que, par conséquent,
aucun pouvoir terrestre ne peut, à juste titre, intervenir
dans l'exercice de ce droit. Les saints des derniers jours
reconnaissent comme inspirée cette disposition de la
Constitution qui garantit ouvertement la liberté religieuse
dans notre propre nation et qui stipule qu'aucune loi ne sera jamais
passée « concernant l'établissement d'une
religion, ou en interdisant la libre pratique » [1]
et ils croient, avec confiance, qu'avec la propagation de la lumière
dans le monde, une garantie semblable sera obtenue par chaque nation.
À toute époque, l'intolérance a été
le plus grand obstacle au progrès ; cependant, sous le
manteau d'hermine du zèle religieux perverti, des nations,
tout en se vantant de leur civilisation, et des soi-disant ministres
de l'Évangile de Jésus-Christ, ont souillé les
pages de l'histoire du monde du récit d'actes de persécutions
impies au point d'en faire pleurer les cieux. À ce sujet, le
soi-disant christianisme peut bien baisser la tête avec honte
devant la tolérance païenne. Rome, bien que posant avec
arrogance, et avec pas moins d'efficacité comme maîtresse
du monde, accordait à ses sujets vaincus tous les droits de la
liberté dans le culte, n'exigeant d'eux que de s'abstenir de
molester les autres ou l'un l'autre dans l'exercice d'une telle
liberté.
Le peuple
d'Israël, alors qu'il adorait toujours Jéhovah, devint
très prospère, mais versa bientôt dans
l'intolérance, s'estimant sûr d'un destin exalté
et considérant indignes tous ceux qui n'appartenaient pas à
la race de l'alliance. Le Christ, au cours de son ministère
parmi les Israélites, vit, avec chagrin et compassion,
l'esclavage spirituel et intellectuel des temps, et leur proclama
cette parole de salut : « La vérité
vous affranchira ». À ceci, certains agresseurs
pharisaïques se mirent en colère et répondirent
présomptueusement : « Nous sommes la postérité
d'Abraham, et nous ne fûmes jamais esclaves de personne ;
comment dis-tu : Vous deviendrez libres ? ».
Alors le Maître leur reprocha leur bigoterie : « Je
sais que vous êtes la postérité d'Abraham ;
mais vous cherchez à me faire mourir parce que ma parole
n'entre pas en vous » [2].
Il y a peu de
raison de s'étonner du fait que les premiers chrétiens,
brûlant d'un zèle ardent pour la nouvelle foi dans
laquelle ils avaient été baptisés et
nouvellement convertis de l'idolâtrie et des superstitions
païennes, se considéraient supérieurs au reste de
l'humanité toujours plongée dans les ténèbres
et l'ignorance. Même Jean, connu traditionnellement comme
l'apôtre de l'amour, mais surnommé par le Christ, avec
son frère Jacques, Boanergès, ou Fils du Tonnerre [3]
était intolérant et vindicatif envers ceux qui ne
suivaient pas ses voies ; et son maître dut le réprimander
plus d'une fois. Notez l'incident suivant : « Jean
lui dit : Maître, nous avons vu un homme qui chasse les
démons en ton nom, et nous l'en avons empêché,
parce qu'il ne nous suit pas. Ne l'en empêchez pas, répondit
Jésus, car il n'est personne qui, faisant un miracle en mon
nom, puisse aussitôt après parler mal de moi. Qui n'est
pas contre nous est pour nous. Et quiconque vous donnera à
boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous appartenez au Christ,
je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa
récompense » [4]. Et, de nouveau, alors qu'ils
parcouraient la Samarie avec leur Seigneur, les apôtres Jacques
et Jean furent transportés de fureur devant le manque de
respect dont les Samaritains faisaient preuve envers leur Maître,
et ils sollicitèrent la permission d'appeler le feu du ciel
pour consumer les incroyants ; mais leur désir de
vengeance fut à l'instant même l'objet d'une réprimande
de la part du Seigneur, qui leur dit : « Vous ne
savez de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de
l'Homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais
pour les sauver » [5].
L'intolérance
est contraire aux Écritures. - Les enseignements de notre
Sauveur respirent l'esprit de patience, et d'amour, même envers
ses ennemis. Il tolérait, bien qu'il ne pût les
approuver, les pratiques idolâtres des païens, les
Samaritains et leur culte dégénéré, les
Sadducéens amateurs de luxe et les Pharisiens à cheval
sur les lois. La haine ne fut jamais encouragée même
envers les ennemis. Ses instructions furent : « Aimez
vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien
à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous
maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils
de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever
son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait
pleuvoir sur les justes et sur les injustes » [6]. Il
fut commandé aux Douze de bénir toute maison où
ils demanderaient l'hospitalité. Il est vrai que si les gens
les rejetaient, eux et leur message, le châtiment devait
suivre ; mais l'exécution du châtiment était
uniquement une prérogative divine. Dans la parabole de
l'ivraie, le Christ enseigna cette même leçon de
tolérance ; les serviteurs impatients voulaient arracher
l'ivraie immédiatement, mais cela leur fut interdit, de peur
qu'ils ne déracinent le bon grain en même temps ;
ils reçurent l'assurance qu'une séparation serait faite
à l'époque de la moisson [7].
En dépit
de l'esprit de tolérance et d'amour qui dominait et imprégnait
les enseignements du Sauveur et des apôtres, on a essayé
de trouver, dans les Écritures, la justification de
l'intolérance et de la persécution [8]. Les mots
cinglants que Paul adressa aux Galates ont reçu une
signification tout à fait étrangère à
l'esprit qui les inspira. Mettant en garde les saints contre les faux
docteurs, il dit : « Nous l'avons dit précédemment
et je le répète à cette heure : si
quelqu'un vous annonce un autre évangile que celui que nous
vous avons prêché, qu'il soit anathème ».
En vertu de cette forte admonition doublée d'une dénonciation,
certains ont essayé de justifier les persécutions dues
aux différences de religion ; mais une déformation
de sens aussi flagrante doit être imputée à une
lecture creuse et aux mauvais préjugés. N'était-il
pas - n'est-il pas rationnel de dire que tout homme ou groupe
d'hommes, tout parti, religion ou Église qui prêcherait
ses propres conceptions comme étant le véritable
Évangile de Jésus-Christ, serait coupable de blasphème
et mériterait la malédiction de Dieu ? Paul ne
nous laisse aucun doute quant à la nature de l'Évangile
qu'il a ainsi défendu avec tant de force, comme le montrent
ses paroles ultérieures : « Je vous déclare,
frères, que l'évangile qui a été annoncé
par moi n'est pas de l'homme ; car je ne l'ai ni reçu ni
appris d'un homme, mais par une révélation de
Jésus-Christ » [9].
Qu'on se
souvienne que la vengeance et la récompense appartiennent au
Seigneur [10].
L'intention
des paroles de conseil adressées par Jean à l'élue
ont été perverties, et on a fait de ses enseignements
un manteau pour les persécuteurs et les bigots. La mettant en
garde contre les serviteurs de l'Antéchrist qui disséminaient
diligemment leurs hérésies, l'apôtre écrivit :
« Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette
doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas :
Salut ! car celui qui lui dit : Salut ! participe à
ses mauvaises oeuvres » [11]. Aucune interprétation
correcte de ces paroles ne peut servir à sanctionner
l'intolérance, la persécution et la haine.
Ce que
l'apôtre voulait vraiment dire a été expliqué
avec clarté et force par un auteur chrétien moderne de
grand renom, qui, après avoir déploré
« L'intolérance étroite d'un dogmatisme
ignorant », déclare : « L'apôtre
de l'amour aurait démenti tout ce qu'il y a de mieux dans ses
propres enseignements, s'il avait consciemment donné
l'absolution, que dis-je, un encouragement à l'intolérance
furieuse... Entre-temps cette expression fortuite de la brève
épître de Saint Jean ne se prête pas à ces
perversions grossières. Ce que Saint Jean dit et veut dire en
réalité est quelque chose de tout à fait
différent. Il y avait un grand nombre de faux prédicateurs,
qui, professant être chrétiens, dépouillaient la
nature du Christ de tout ce qui donnait son efficacité à
l'Expiation, et sa signification à l'incarnation. Ces
prédicateurs, comme les autres missionnaires chrétiens,
voyageaient de ville en ville, et, en l'absence d'hôtelleries
publiques, étaient reçus dans les maisons des convertis
chrétiens. La chrétienne, à laquelle Saint Jean
écrit, est avertie que si elle offrait son hospitalité
à ces dangereux émissaires, qui déformaient les
vérités fondamentales du christianisme, elle
exprimerait ainsi publiquement qu'elle les approuvait ; et, en
faisant cela, et en leur offrant ses meilleurs souhaits, elle
prendrait une part directe au mal qu'ils causaient. C'est là
le sens commun, et il n'y a rien de contraire à la charité
en cela. Nul n'est dans l'obligation de contribuer à la
propagation d'enseignements qu'il considère comme erronés
et opposés aux principes doctrinaux les plus essentiels de sa
propre foi. Il eût été encore moins juste de
faire cela à l'époque où les communautés
chrétiennes étaient encore si petites et si faibles.
Mais interpréter cela comme on l'a fait pratiquement à
tous les âges - pervertir ce passage en une sorte de
commandement d'exagérer les variations mineures entre les
différentes opinions religieuses et de persécuter ceux
dont les vues diffèrent des nôtres - faire de nos
opinions personnelles l'épreuve concluante de l'hérésie,
et dire, avec Comelius-a-Lapide, que ce verset réprouve
« toutes conversations, toutes relations, tous contacts
avec les hérétiques » - c'est interpréter
les Écritures avec le regard féroce du parti-pris et de
la fatuité spirituelle, et non pas les lire à la
lumière de l'amour sacré » [12].
Tolérer
n'est pas accepter. - La faiblesse humaine qui consiste à
courir d'un extrême à l'autre, dans la pensée et
dans l'action, ne trouve pas d'exemples plus manifestes que ceux que
présentent les rapports de l'homme avec ses semblables dans
les questions religieuses. D'un côté, il est enclin à
considérer la foi des autres non seulement inférieure à
la sienne, mais d'un autre côté, il se plaît à
croire que toutes les religions sont également justifiées
dans leurs professions de foi et dans leurs pratiques, et que, par
conséquent, il n'y a pas de véritable ordre distinct
dans la religion. Il n'est pas du tout illogique que les saints des
derniers jours proclament hardiment la conviction que leur Église
est l'Église reconnue, la seule qui ait droit au titre
d'Église de Jésus-Christ, la seule dépositaire
terrestre de la prêtrise éternelle à notre
époque, et, en même temps, d'être disposés
à traiter avec bonté, en reconnaissant la sincérité
de ses intentions, toute âme ou toute Église professant
honnêtement le Christ, ou tout simplement respectant la vérité
et manifestant le désir sincère de marcher dans la
lumière reçue. Ma fidélité à
l'Église de mon choix repose sur la conviction que j'ai de la
validité et de l'authenticité de ce droit qu'elle
revendique - être la seule Église possédant une
charte d'autorité donnée par Dieu - Néanmoins,
je considère les Églises comme sincères, du
moins jusqu'à ce qu'elles montrent qu'elles ne le sont pas, et
je suis prêt à prendre la défense de leurs
droits.
Joseph Smith,
le premier prophète de notre époque, alors qu'il
adressait des reproches à certains de ses frères à
cause de leur intolérance envers les croyances chères
aux autres hommes, enseigna que même les idolâtres
devraient être protégés dans leur culte ;
que bien que ce fût le devoir de tout chrétien de faire
tous ses efforts pour apporter la lumière à ces esprits
enténébrés, il ne serait pas justifié
s'il privait, par la force, même les païens de leur
liberté de culte. Aux yeux de Dieu, l'idolâtrie est
haïssable ; cependant il est tolérant envers ceux
qui, ne le connaissant pas, cèdent à leur instinct inné
de l'adoration en rendant hommage même à du bois ou à
de la pierre. Aussi mortel que soit le péché
d'idolâtrie de la part de celui qui a reçu la lumière,
il peut cependant représenter chez le sauvage l'adoration la
plus sincère dont il est capable. La voix du Seigneur a
déclaré que les païens qui n'ont connu aucune loi
prendront part à la première résurrection [13].
L'homme est
responsable de ses actes. - La libéralité et la
tolérance sans bornes avec lesquelles l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours considère
les confessions religieuses et les enseignements de l'Église
concernant l'assurance de la rédemption finale pour tous les
hommes à l'exception de quelques-uns qui sont tombés si
bas qu'ils ont commis le péché impardonnable qui fait
d'eux des fils de perdition, peuvent suggérer la conclusion
erronée que nous croyons que tous ceux qui seront ainsi
rachetés recevront des gloires, des pouvoirs et des droits
égaux dans le royaume des cieux. Bien au contraire, l'Église
proclame la doctrine de l'existence de degrés, nombreux et
variés, de gloire, dont les rachetés hériteront
selon leurs propres mérites. Nous ne croyons pas en
l'existence d'un plan général de pardon ou de
récompense universelle, qui exempterait les grands et petits
pécheurs des effets de leurs actions, tandis que les justes
seraient envoyés tous dans le même endroit du ciel, où
ils seraient tous glorifiés dans la même mesure. Comme
nous l'avons déjà dit, les païens, dont les péchés
sont dus à leur ignorance, se lèveront avec les justes
lors de la première résurrection ; mais cela
n'implique pas que ces enfants des races inférieures
hériteront de la gloire prévue pour ceux qui sont
capables vaillants et fidèles dans la cause de Dieu sur la
terre.
Notre
condition dans le monde à venir sera strictement le résultat
de la vie que nous menons dans cette épreuve, de même
que, à la lumière des vérités révélées
au sujet de notre état préexistant, nous savons que
notre condition présente a été déterminée,
par la fidélité avec laquelle nous avons gardé
notre premier état [14]. Les Écritures déclarent
que l'homme récoltera les fruits naturels de ses oeuvres dans
cette vie, qu'ils soient bons ou mauvais. Pour employer le langage
efficace dont le Père se sert pour encourager et mettre en
garde ses frêles enfants, chacun sera récompensé
ou puni selon ses oeuvres [15]. Dans l'éternité,
l'homme se réjouira ou se lamentera « des fruits de
ses actes ».
Gloires
graduées. - Il est indiqué dans les enseignements du
Christ que les bénédictions et les gloires des cieux
sont gradués pour correspondre aux capacités diverses
des bénis. Voici ce qu'il dit aux apôtres : « Il
y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela
n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer
une place. Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous
aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous
prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez
aussi » [16].
Cette
déclaration est détaillée par celle de Paul, qui
parle comme suit des gradations lors de la résurrection :
« Il y a aussi des corps célestes et des corps
terrestres ; mais autre est l'éclat des corps célestes,
autre celui des corps terrestres. Autre est l'éclat du soleil,
autre est l'éclat de la lune, et autre l'éclat des
étoiles ; même une étoile diffère en
éclat d'une autre étoile. Ainsi en est-il de la
résurrection des morts » [17].
Une
connaissance plus complète de ce sujet nous a été
accordée à notre époque. Dans une révélation
donnée en 1832 [18] nous apprenons que trois grands
royaumes, ou degrés de gloire, sont prévus, portant le
nom de céleste, terrestre et téleste. Bien au-dessous
du moindre et du dernier de tous, se trouve l'état de punition
éternelle réservé aux fils de perdition.
La gloire
céleste est prévue pour ceux qui méritent les
plus hauts honneurs des cieux. Nous lisons, dans la révélation
en question : « Ce sont ceux qui ont reçu le
témoignage de Jésus, ont cru en mon nom et ont été
baptisés à la manière de sa sépulture,
ayant été ensevelis dans l'eau en son nom, selon le
commandement qu'il a donné – afin qu'en gardant les
commandements Us puissent être lavés et purifiés
de tous leurs péchés, et recevoir le Saint-Esprit par
l'imposition des mains de celui qui est ordonné et scellé
à ce pouvoir ; qui vainquent par la foi et sont scellés
par le Saint-Esprit de promesse, que le Père répand sur
tous ceux qui sont justes et fidèles. Ce sont ceux qui sont
l'Église du Premier-Né. Ce sont ceux entre les mains
desquels le Père a remis toutes choses - ce sont ceux qui sont
prêtres et rois, qui ont reçu de sa plénitude et
de sa gloire et sont prêtres du Très-Haut, selon l'ordre
de Melchisédek, qui était selon l'ordre d'Énoch,
qui était selon l'ordre du Fils unique. C'est pourquoi, comme
il est écrit, ils sont dieux, oui, les fils de Dieu - c'est
pourquoi tout est à eux, que ce soit la vie ou la mort, le
présent ou l'avenir, tout est à eux, et ils sont au
Christ, et le Christ est à Dieu... Ceux-là demeureront
dans la présence de Dieu et de son Christ pour toujours et à
jamais. Ce sont ceux qu'il amènera avec lui, lorsqu'il viendra
dans les nuées du ciel pour régner sur la terre, sur
son peuple. Ce sont ceux qui auront part à la première
résurrection. Ce sont ceux qui se lèveront lors de la
résurrection des justes... Ce sont les justes rendus parfaits
par l'intermédiaire de Jésus, le médiateur de la
nouvelle alliance, qui accomplit cette expiation parfaite par
l'effusion de son propre sang. Ce sont ceux dont les corps sont
célestes, dont la gloire est celle du soleil, même la
gloire de Dieu, la plus haute de toutes, gloire dont il est écrit
que le soleil du firmament en est le type ».
La gloire
terrestre. - Le degré suivant, immédiatement inférieur,
sera atteint par beaucoup de gens dont les oeuvres ne méritent
pas la plus haute récompense. Nous lisons à leur
sujet : « Ce sont ceux qui sont du terrestre, dont la
gloire diffère de celle de l'Église du Premier-Né
qui a reçu de la plénitude du Père, de même
que la gloire de la lune diffère de celle du soleil dans le
firmament. Voici, ce sont ceux qui sont morts sans loi ; et
aussi ceux qui sont les esprits des hommes gardés en prison,
que le Fils visita et à qui il prêcha l'Évangile,
afin qu'ils pussent être jugés selon les hommes dans la
chair qui n'ont pas accepté le témoignage de Jésus
dans la chair, mais qui l'ont accepté ensuite. Ce sont les
hommes honorables de la terre qui ont été aveuglés
par les supercheries des hommes. Ce sont ceux qui reçoivent de
sa gloire, mais pas de sa plénitude. Ce sont ceux qui
reçoivent de la présence du Fils, mais pas de la
plénitude du Père. C'est pourquoi ils sont des corps
terrestres et non des corps célestes, et ils diffèrent
en gloire comme la lune diffère du soleil. Ce sont ceux qui ne
sont pas vaillants dans le témoignage de Jésus ;
c'est pourquoi ils n'obtiennent pas la couronne du royaume de notre
Dieu ».
La gloire
téleste. - Et la révélation continue ainsi :
« Et ensuite nous vîmes la gloire des télestes [19]
qui est la moindre, de même que la gloire des étoiles
diffère de la gloire de la lune dans le firmament. Ce sont
ceux qui n'ont pas accepté l'Évangile du Christ, ni le
témoignage de Jésus. Ce sont ceux qui ne renient pas le
Saint-Esprit. Ce sont ceux qui sont précipités dans
l'enfer. Ce sont ceux qui ne seront délivrés des mains
du diable qu'à la dernière résurrection, que
quand le Seigneur, c'est-à-dire le Christ, l'Agneau, aura
terminé son oeuvre ». Nous apprenons plus loin que
les habitants de ce royaume seront répartis en divers degrés,
étant donné qu'ils comprennent ceux qui ne sont pas
éclairés, appartenant aux diverses confessions
religieuses ou divisions des hommes qui s'opposent les unes aux
autres, et de nombreux genres de pécheurs, dont les offenses
ne les condamnent pas à la perdition totale : « Car
comme une étoile diffère en gloire d'une autre étoile,
ainsi, dans le monde téleste, l'un diffère en gloire de
l'autre. Car ce sont ceux qui sont de Paul, d'Apollos et de Céphas.
Ce sont ceux qui se disent de celui-ci ou de celui-là - les
uns du Christ, les autres de Jean, d'autres de Moïse, d'autres
d'Élie, d'autres d'Ésaïas, d'autres d'Ésaïe
et d'autres d'Énoch ; mais qui n'ont pas accepté
l'Évangile ni le témoignage de Jésus, ni les
prophètes, ni l'alliance éternelle » [20].
Selon toute évidence, une grande partie de la famille humaine
n'ira pas plus loin que la gloire téleste, car nous lisons :
« Mais, voici, nous vîmes la gloire et les habitants
du monde téleste, et ils étaient aussi innombrables que
les étoiles du firmament, ou que le sable sur les bords de la
mer :b. Ainsi ils ne sont pas entièrement rejetés ;
leurs mérites seront respectés. « Car ils
seront jugés selon leurs oeuvres, et chacun recevra, selon ses
propres oeuvres, sa propre domination, dans les demeures qui sont
préparées ; et ils seront serviteurs du
Très-Haut ; mais ils ne peuvent aller là où
Dieu et le Christ demeurent, aux siècles des siècles. »
Le fait que
chaque âme trouvera sa place dans l'au-delà, qu'elle
sera jugée selon ce qu'elle est, n'est pas moins scriptural
que raisonnable. Elle héritera selon sa capacité de
recevoir, de jouir et d'utiliser. Tout cela est rendu sublimement
clair par une révélation donnée en 1832, dans
laquelle nous lisons : « Car celui qui n'est pas
capable de se conformer à la loi d'un royaume céleste
ne peut supporter une gloire céleste. Et celui qui n'est pas
capable de se conformer à la loi d'un royaume terrestre ne
peut supporter une gloire terrestre. Et celui qui n'est pas capable
de se conformer à la loi d'un royaume téleste ne peut
supporter une gloire téleste, c'est pourquoi il ne convient
pas pour un royaume de gloire. C'est pourquoi il doit demeurer dans
un royaume qui n'est pas un royaume de gloire » [21].
Les Royaumes,
les uns par rapport aux autres. Les trois royaumes, dont les gloires
diffèrent énormément, sont organisés
respectivement selon un plan de gradation. Le royaume téleste
comprend des subdivisions on nous dit que c'est aussi le cas pour le
royaume Céleste [22] et, par analogie, nous en concluons
que les mêmes conditions règnent dans le royaume
Terrestre. Ainsi, il est prévu, pour les innombrables degrés
de mérite parmi les hommes, un nombre infini de gloires
graduées. Le royaume Céleste jouit de l'honneur suprême
de l'administration personnelle du Père et du Fils. Le royaume
Terrestre sera administré par le royaume supérieur, et
n'aura pas de plénitude de gloire. Le téleste est
gouverné par l'intermédiaire du terrestre, « par
les anges qui sont désignés pour être les esprits
qui les servent » [23].
Il est
raisonnable de croire, en l'absence de révélation
directe, par laquelle seule nous pourrions recevoir une connaissance
absolue à ce sujet, que, selon le plan de progression
éternelle de Dieu, il y aura possibilité d'avancement à
l'intérieur de chacun des trois royaumes spécifiés.
Quant à la possibilité de progression d'une gloire à
une autre, les Écritures n'apportent rien de positif. Un
avancement éternel sur des courses différentes est
concevable. Nous pouvons conclure que degrés et gradations
caractériseront toujours les royaumes de notre Dieu.
I2éternité est un état de progrès ;
la perfection est relative ; le trait essentiel du but vivant de
Dieu c'est le pouvoir d'accroissement éternel qui lui est
associé.
Les fils de
perdition. - Nous apprenons qu'il existe une autre classe d'âmes,
dont les péchés sont tels qu'ils les mettent
actuellement dans l'impossibilité de se repentir et d'être
sauvés. On les appelle fils de perdition, enfants de l'ange
déchu qui fut autrefois un Fils du Matin, Lucifer, et qui est
maintenant Satan ou Perdition [24]. Ce sont ceux qui, en pleine
connaissance, ont violé la vérité ; qui,
ayant reçu le témoignage du Christ et le don du
Saint-Esprit, les renient ensuite et défient le pouvoir de
Dieu, crucifiant de nouveau le Seigneur et lui faisant ouvertement
affront. e péché impardonnable ne peut être
commis que par ceux-là seulement qui ont reçu la
connaissance et la conviction de la vérité, contre
laquelle, ils se rebellent ensuite. Leur péché est
comparable à la trahison de Lucifer qui essaya d'usurper le
pouvoir et la gloire de son Dieu. Voici ce que le Seigneur a dit à
leur sujet et concernant leur sort terrible : « Ce
sont ceux qui sont les fils de perdition, de qui je déclare
qu'il aurait mieux valu pour eux qu'ils ne fussent jamais nés ;
car ils sont des vases de colère, condamnés à
subir la colère de Dieu, avec le diable et ses anges pour
l'éternité, à propos desquels j'ai dit qu'il n'y
a pas de pardon dans ce monde, ni dans le monde à venir... les
seuls sur qui la seconde mort aura un pouvoir quelconque... ils s'en
iront au châtiment perpétuel, qui est le châtiment
sans fin, qui est le châtiment éternel, pour régner
avec le diable et ses anges pendant l'éternité, là
où leur ver ne meurt pas, là où le feu ne
s'éteint pas, ce qui est leur tourment - et nul n'en connaît
la fin ni le lieu, ni leur tourment ; et cela n'a pas été
révélé à l'homme, ne l'est pas et ne le
sera jamais, si ce n'est à ceux qui y sont condamnés.
Néanmoins, moi, le Seigneur, je le montre en vision à
beaucoup, mais' je la referme immédiatement ; c'est
pourquoi ils n'en comprennent pas la fin, la largeur, la hauteur, la
profondeur, et la misère, ni personne, si ce n'est ceux qui
sont destinés à cette condamnation » [25].
Les principes
doctrinaux de l'Église définissent clairement le
rapport entre l'épreuve mortelle et l'état futur, et
enseignent explicitement la responsabilité individuelle et le
libre-arbitre de l'homme. L'Église affirme que, étant
donné la responsabilité qui repose sur chaque individu,
en tant que capitaine de son propre voyage, il doit être et est
libre de choisir en toutes choses, entre la vie qui mène à
la demeure céleste et la carrière qui n'est que le
prélude aux misères de la perdition. La liberté
du culte, d'adorer ou de ne pas adorer, est un droit divin, et chaque
âme doit supporter les conséquences de son choix [26].
[1]
Constitution des États-Unis, Premier Amendement.
[2] Jean
8:32-45 ; voir aussi Matt. 3:9 ; voir Jesus the Christ, p.
408.
[3] Voir Marc
3:17.
[4] Marc
9:38-41 ; voir aussi Luc 9:49, 50 et comparer Nom. 11:27-29.
[5] Luc
9:51-56 ; voir aussi Jean 3:17 et 12 47 ; voir note 1, à
la fin du chapitre.
[6] Matt.
5:44, 45.
[7] Voir Matt.
13:24-30.
[8] Voir note
1, à la fin du chapitre.
[9] Gal.
1:8-12 ; voir Vitality of Mormonism, p. 182.
[10] Voir
Deut. 32:35 ; voir aussi Ps. 94:1 ; Rom. 12:19 ; Héb.
10:30.
[11] 2 Jean
10, 11.
[12] Le
chanoine Farrar, The Early Days of Christianity, p. 587, 588.
[13] Voir
chap. 3 du présent ouvrage, sous « Le péché ».
[14] PGP,
Abraham 3:22-26 ; voir aussi « La responsabilité
de l'homme », chap. 3 et « Le salut et
l'exaltation », chap. 4.
[15] Voir Job
34:11 ; Ps. 62:12 ; Jér. 17:10 ; 32:19 ;
Rom. 2:6-12 ; 14:12 ; 1 Cor. 3:8 ; 2 Cor. 5:10 ;
Apo. 2:23 ; 20:12 ; 22:12.
[16] Jean
14:1-3.
[17] 1 Cor.
15:40-42.
[18] Voir D&A
Sec. 76.
[19] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[20] D&A,
sec. 76.
[21] D&A
88:22-24.
[22] Voir D&A
131:1 ; voir aussi 2 Cor. 12:1-4.
[23] Voir D&A
76:86-88.
[24] Voir D&A
76:25-27.
[25] D&A
76:31-48 ; voir aussi Héb. 6:4-6 ; Alma 39:6. Pour
détails sur la « seconde mort », voir
Vitality of Mormonism, p. 301, de l'auteur.
[26] Voir note
3, à la fin du chapitre.
NOTES DU
CHAPITRE 22
1. Intolérance
parmi les Églises chrétiennes. - « Il faut
dire - quoique je le fasse avec la plus profonde tristesse - que la
froide exclusivité du Pharisien, l'amère ignorance du
prétendu théologien, l'infaillibilité usurpée
du zélateur religieux à moitié éduqué,
ont toujours été la malédiction du
christianisme. Ils ont imposé « les sens de l'homme
aux paroles de Dieu, les sens des hommes aux paroles générales
de Dieu » ; et ont essayé de les faire
prévaloir dans toutes les consciences avec toutes sortes de
malédictions et d'anathèmes sous des menaces égales
de mort et de damnation. Et ainsi, ils encoururent la terrible
responsabilité de présenter la religion à
l'humanité sous des dehors faux et répulsifs. La haine
théologique doit-elle être encore en proverbe au juste
mépris du monde ? Cette haine-là, haine sous sa
forme la plus violente et la plus impitoyable – doit-elle être
regardée comme le fruit normal et légitime de la
religion d'amour ? L’esprit de paix n'arrivera-t-il jamais
à influencer les opinions religieuses ? Ces questions
doivent-elles toujours exciter l'animosité la plus intense et
les plus terribles divisions ?
Le monde
doit-il à jamais être confirmé dans son opinion
que les partisans théologiques sont moins vrais, moins droits,
moins élevés, moins honorables même que les
partisans des causes politiques et sociales, qui ne font aucune
profession du devoir d'amour ? Les soi-disant champions
« religieux » doivent-ils à jamais être
ce qu'ils sont à présent, les plus malhonnêtement
amers, les plus visiblement déloyaux. Hélas ! ils
pourraient l'être avec beaucoup moins de danger pour la cause
de la religion s'ils voulaient renoncer au luxe de « citer
les Écritures pour leurs desseins ». » -
Le chanoine Farrar, The Early Days of Christianity, p. 584-585.
2.
« Téleste ». - L'adjectif « téleste »
n'est pas d'un emploi courant dans le langage ; son emploi est
limité à la théologie de l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours. Il est appliqué
comme terme distinctif au moindre des trois royaumes de gloire
préparés pour les rachetés. Le seul mot anglais
se rapprochant de sa forme est l'adjectif « telestic »
qui est défini ainsi « tendant vers la fin ou
l'accomplissement final ; tendant à accomplir un but ».
Sous ce
rapport, la note suivante de J. M. Sjodahl à l'auteur, peut
être étudiée avec profit : « Paul,
à propos des différentes époques de résurrection
(1 Cor. 15:22-25) dit de la dernière : « Ensuite
viendra la fin quand il remettra le royaume à »
celui qui est Dieu le Père, etc. » Le mot traduit
par fin est telos et la gloire de ceux qui sont ressuscités en
dernier lieu peut correctement être appelée téleste,
comme se rapportant à telos. Leur résurrection est la
fin, la conclusion de la série des résurrections.
3. La
tolérance. - « Le mormonisme n'offre aucune
modification ou condition à la nécessité, pour
tout habitant indépendant de la terre à qui le salut
doit venir, de se conformer aux lois et aux ordonnances de
l'Évangile. Il ne fait aucune distinction entre les nations
païennes et les nations éclairées, ni entre les
hommes de haute ou de faible intelligence, ni entre les vivants ou
les morts. Aucun être humain qui a atteint l'âge de
responsabilité dans la chair, ne peut espérer le salut
dans le royaume de Dieu à moins qu'il n'ait rendu obéissance
aux commandements du Christ, le Rédempteur du monde. Mais
quoiqu'il soit formel à ce sujet, le mormonisme n'est pas
exclusif. Il ne prétend pas que tous ceux qui n'ont pas
accepté l'Évangile de la vie éternelle et n'y
ont pas obéi seront éternellement et à jamais
damnés. Quoique proclamant hardiment que l'Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours est le seul
dépositaire de la sainte prêtrise maintenant rétablie
sur la terre, il enseigne et réclame la plus entière
tolérance pour tous les individus et organisations d'individus
qui professent la justice ; et prétend que chacun sera
récompensé pour le bien qu'il aura fait, récompense
adjugée selon la connaissance spirituelle qu'il a gagnée.
Et, pour ces hautes proclamations combinées avec ces
professions de tolérance, l'Église a été
accusée d'inconséquence. Qu'on n'oublie cependant pas
que tolérance n'est acceptation... Les seules limites à
la liberté d'un individu sont celles qui marquent la liberté
d'un autre, ou les droits de la communauté. Dieu lui-même
considère comme sacrée et, par conséquent, comme
inviolable la liberté de l'âme humaine... Le mormonisme
prétend qu'aucun homme, aucune nation ne possède le
droit de priver de force même le païen de son droit
d'adorer son Dieu. Quoique l'idolâtrie ait été
marquée depuis les premiers âges par le sceau de la
disgrâce divine, elle peut représenter, pour le cerveau
enténébré, la plus sincère vénération
dont cette personne est capable. Elle devrait être mieux
enseignée mais jamais forcée. Il n'y a aucune
proclamation de pardon universel ; aucune glorification
injustifiée de la Miséricorde au point de dégrader
ou de négliger la Justice ; aucune pensée qu'un
simple péché d'omission ou de commission ne laissera
pas sa plaie ou sa cicatrice. Dans le grand avenir, on trouvera une
place pour chaque âme, quel que soit son degré
d'intelligence spirituelle. » - L'auteur, dans The Story
and Philosophy of Mormonism, Salt Lake City 1914.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Le culte du
Dieu vrai et vivant est requis
Pour les
Écritures relatives à la liberté de culte de
l’homme, à la faculté d'obéir ou de
désobéir aux commandements divins, avec l'assurance
qu'il doit supporter les conséquences de son choix, voir les
références suivant le chapitre 3, sous Libre Arbitre.
Tu n'auras pas
d'autres dieux devant ma face - Ex. 20:3 ; lire versets 1-6 ;
voir aussi 34:14.
Le Seigneur
commanda à Moïse et à d'autres de monter l'adorer
- Ex. 24:1.
Si les
Israélites servaient d'autres dieux, ils périraient
sûrement - Deut. 8:19.
Tu les
déposeras devant l'Éternel, ton Dieu, et tu te
prosterneras devant l'Éternel, ton Dieu - Deut. 26:10.
Vous craindrez
l'Éternel, c'est devant lui que vous vous prosternerez, et
c'est à lui que vous offrirez des sacrifices - 2 Rois 17:36.
Rendez à
l'Éternel gloire pour son nom ; prosternez-vous devant
l'Éternel avec des saints ornements - 1 Chron. 16:29 ;
voir aussi Ps. 45:11.
Qu'il n'y ait
au milieu de toi point de dieux étrangers. Ne te prosterne pas
devant des dieux étrangers - Ps. 81 - 9.
Exaltez
l'Éternel, notre Dieu, et prosternez-vous devant son
marchepied ! Il est saint ! - Ps. 99:5 ; voir aussi
verset 9.
Toute chair
viendra se prosterner devant moi, dit l'Éternel - Es. 66:23.
Christ dit à
Satan : Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur
ton Dieu, et tu le serviras lui seul - Matt.4:10.
Je t’avoue
bien que je sers le Dieu de mes pères - Actes 24:14.
Il faut que
ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité -
Jean 4:25.
Jean le
Révélateur vit en vision des vieillards devant le
trône, qui adoraient celui qui vit aux siècles des
siècles - Apo. 4:10 comparez 5:14 ; 7:11 ; 11:16 ;
19:4.
Adore Dieu ;
car le témoignage de Jésus est l'esprit de prophétie
- Apo. 19:10.
Alma apprit
aux pauvres à qui les synagogues étaient interdites,
que leur adoration serait acceptable n'importe où elle serait
offerte, si elle était véritable - Alma, chap. 3 2 ;
3 3:2 ; 3 4:3 8.
Les Néphites
faisaient des sacrifices pour pouvoir adorer Dieu selon leurs désirs
- Alma 43:9-11.
Les Néphites
et les Lamanites convertis combattirent pour maintenir leurs droits
et les privilèges de leur Église, de leur culte, et
leur liberté - 3 Néphi 2:12.
La multitude
néphite adora le Christ ressuscité - 3 Néphi
17:10 voir aussi 11:17.
Les saints
prophètes adorèrent le Père au nom du Fils,
comme le faisaient aussi les Néphites - Jacob 4:4, 5.
Et vous vous
agenouillerez et adorerez le Père en mon nom - D&A 18:40.
Tous les
hommes doivent adorer le Père au nom du Fils - D&A 20:29.
Je vous dis
ceci afin que vous puissiez comprendre, et savoir comment adorer, et
savoir ce que vous adorez, afin que vous puissiez venir au Père
en mon nom - D&A 93:19.
Et adorez
celui qui a fait les cieux, la terre, la mer et les sources d'eau -
D&A 133:39 ; Apo. 14:7.
Moïse
refusa d'adorer Satan et lui déclara que Dieu lui avait dit :
Adore Dieu, car tu le serviras lui seul - Moïse 1:15 ; lire
versets 12-20.
Abraham adora
le Dieu vivant, quoique ses proches se fussent tournés vers
les idoles - Abraham 1:5.
Pour les
Écritures se rapportant à l'adoration des idoles, voir
les références à la suite du chapitre 2 du
présent ouvrage, sous le titre Idolâtrie.
Pour les
degrés de gloire dans l'au-delà, voir les références
à la suite du chapitre 4 du présent ouvrage, sous le
titre Le salut.
CHAPITRE
23 : LA SOUMISSION À L'AUTORITÉ SÉCULIÈRE
ARTICLE 12. -
Nous croyons que nous devons nous soumettre aux rois, aux présidents,
aux gouverneurs et aux magistrats, et que nous devons respecter,
honorer et défendre la loi.
Introduction.
- Il n'est que raisonnable d'attendre d'un peuple qui professe
l'Évangile de Jésus-Christ et se proclame membre de la
seule Église acceptée et divinement autorisée,
qu'il pratique les vertus que ses préceptes inculquent. Il est
vrai que c'est en vain que nous cherchons la perfection même
chez ceux qui prétendent, au plus juste titre, vivre
religieusement ; mais nous avons le droit de nous attendre à
trouver dans leur credo bon nombre de règles concernant le
genre de conduite le plus approuvé, et, dans leur vie, un
effort sérieux et sincère vers la réalisation
pratique de leur profession de foi. La religion, pour être
utile et digne d'être acceptée, doit exercer une
influence saine sur la vie individuelle et les affaires temporelles
de ses adeptes. Parmi bon nombre d'autres vertus, l'Église,
dans ses enseignements, devrait porter l'accent sur le devoir de
vivre dans le respect des lois ; et les gens devraient montrer
l'effet de tels préceptes dans leur probité en tant que
citoyens de la nation et de la communauté dont ils font
partie.
L'Église
de Jésus-Christ des saints des derniers jours proclame bien
haut ses croyances et ses préceptes concernant le devoir de
ses membres envers les lois du pays, et soutient cette position, en
vertu de révélations expresses, dans les temps anciens
comme dans les temps actuels. De plus, les membres de cette Église
ont l'assurance que, le jour où la véritable histoire
des débuts et des progrès de leur corps religieux
constitué sera pleinement connue, la loyauté de
l'Église et le dévouement patriotique de ses membres
seront reconnus et loués par le monde en général,
comme ils le sont maintenant par les quelques investigateurs sans
préjugés qui ont étudié d'un cœur
honnête, l'histoire de cette organisation remarquable.
L'obéissance
à l'autorité imposée par les Écritures. -
Au cours de l'époque patriarcale, lorsque le chef de famille
possédait virtuellement le pouvoir de juge et de roi sur sa
maison, l'autorité du chef et les droits de la famille étaient
respectés. Considérez le cas d'Agar, femme « plurale »
d'Abraham et servante de Sara. La jalousie et l'antipathie s'étaient
élevées entre Agar et sa maîtresse, qui était
la première femme du patriarche. Abraham écouta les
doléances de Sara, et, reconnaissant l'autorité de
celle-ci sur Agar, qui, bien qu'étant sa femme, était
toujours la servante de Sara, dit : « Voici, ta
servante est en ton pouvoir ; agis à son égard
comme tu le trouveras bon ». Alors, lorsque la maîtresse
traita durement sa servante, Agar s'enfuit dans le désert,
c'est là qu'elle reçut la visite d'un ange du Seigneur,
qui s'adressa à elle en ces termes : « Agar,
servante d'e Saraï, d'où viens-tu, et où vas-tu ?
Elle répondit : Je fuis loin de Saraï, ma maîtresse.
L'ange de l'Éternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse,
humilie-toi sous sa main » [1]. Observez que le
messager céleste reconnut l'autorité de la maîtresse
sur la servante, en dépit du fait que cette dernière
avait reçu le rang d'épouse dans la famille.
La soumission
filiale d'Isaac à la volonté de son père, même
jusqu'au point d'être prêt à donner sa vie [2]
sur l'autel du sacrifice, est une preuve du caractère sacré
attribué à l'autorité du chef de la famille. Il
pourrait sembler, comme on l'a déjà prétendu,
que ce que le Seigneur exigea d'Abraham pour éprouver sa foi,
le sacrifice de la vie de son fils, était une violation de la
loi et, par conséquent, contraire à tout bon
gouvernement. Cette objection est de peu de valeur étant donné
que le chef patriarcal jouissait d'une autorité absolue sur
les membres de sa famille, même le pouvoir de vie et de
mort [3].
Aux jours de
l'exode, alors que le peuple d'Israël était gouverné
par une théocratie, le Seigneur donna divers commandements et
lois pour le gouvernement de la nation, parmi lesquels nous lisons :
« Tu ne maudiras point Dieu et tu ne maudiras point le
prince de ton peuple » [4]. Des juges furent nommés
sous la direction divine. Moïse, répétant les
commandements du Seigneur, donna les instructions suivantes au
peuple : « Tu établiras des juges et des
magistrats dans toutes les villes que l'Éternel, ton Dieu, te
donne, selon tes tribus ; et ils jugeront le peuple avec
justice » [5]. Il est significatif que les juges
étaient tellement honorés qu'ils étaient appelés
dieux, ce à quoi Jésus fit allusion alors qu'on
menaçait de le lapider parce qu'il avait déclaré
qu'il était le Fils de Dieu.
Lorsque le
peuple fut lassé de l'administration directe de Dieu et
réclama un roi à cor et à cri, Jéhovah
céda à leur désir et conféra l'autorité
au nouveau chef par une onction sacrée [6]. David, bien
qu'il eût été oint comme successeur du roi Saül,
reconnut la sainteté de la personne royale, et s'adressa
d'amers reproches parce que, une fois, il avait découpé
un lambeau du manteau du monarque. Saül, à cette époque,
essayait de faire mourir David, et celui-ci n'avait d'autre intention
que de montrer qu'il n'en voulait pas à la vie de son royal
ennemi ; cependant nous lisons :« Le cœur
lui battit, parce qu'il avait coupé le pan du manteau de Saül.
Et il dit à ses gens : Que l'Éternel me garde de
commettre contre mon Seigneur, l'oint de l'Éternel, une action
telle que de porter ma main sur lui ! car il est l'oint de
l'Éternel » [7].
Notez, en
outre, les adjurations scripturales suivantes, qui se trouvent dans
l'Ancien Testament : « Mon fils, crains l'Éternel
et le roi ! » [8]. « Je te dis,
observe les ordres du roi, et cela à cause du serment fait à
Dieu » [9]. « Ne maudis pas le roi, même
dans ta pensée. » [10]
Exemples
montrés par le Christ et ses apôtres. L’œuvre
de notre Sauveur sur la terre fut marquée, d'un bout à
l'autre, par le fait qu'il reconnut les pouvoirs existant dans le
pays, tant juifs que romains, bien que le gouvernement romain eût
été établi à la suite d'une conquête
cruelle et fût exercé injustement. Lorsque le percepteur
d'impôts réclama le tribut imposé par la
hiérarchie, le Christ, bien que n'admettant pas la justice de
cette exigence, ordonna que la taxe fût payée, et
fournit l'argent de façon miraculeuse. Il demanda à
Pierre : « Que t'en semble, Simon ? Les rois de
la terre, de qui perçoivent-ils des tributs ou des impôts ?
de leurs fils, ou des étrangers ? Il lui dit : Des
étrangers. Et Jésus lui répondit : Les fils
en sont donc exempts. Mais, pour ne pas les scandaliser, va à
la mer, jette l'hameçon, et tire le premier poisson qui
viendra ouvre-lui la bouche et tu trouveras un statère.
Prends-le et donne-le leur pour moi et pour toi » [11].
À
l'instigation de certains méchants Pharisiens, un complot fut
tramé dans l'intention de faire passer le Christ pour un
offenseur vis-à-vis des pouvoirs régnants. Ils
essayèrent de l'attraper en lui posant cette question
subtile : « Dis-nous ce qu'il t'en semble :
est-il permis ou non de payer le tribut à César ? »
Sa réponse fut une approbation sans équivoque de la
soumission aux lois : « Montrez-moi la monnaie avec
laquelle on paie le tribut », dit-il. Et ils lui
présentèrent un denier. Il leur demanda : « De
qui sont cette effigie et cette inscription ? » « De
César », lui répondirent-ils. Alors, il leur
dit : « Rendez donc à César ce qui est
à César, et à Dieu ce qui est à
Dieu » [12].
Au cours des
circonstances tragiques de son procès et de sa condamnation,
le Christ conserva une attitude soumise, même envers les
principaux sacrificateurs et le conseil qui complotaient sa mort. Ces
officiers, quoique indignes de leur pouvoir sacerdotal, avaient
néanmoins l'autorité et possédaient une certaine
mesure de juridiction sur les affaires séculières comme
sur les affaires ecclésiastiques. Quand il se tint devant
Caïphe, chargé d'insultes et accusé par de faux
témoins, il garda un silence plein de dignité. À
la question du grand-prêtre, « Ne réponds-tu
rien ? » et « Qu'est-ce que ces hommes
déposent contre toi ? » il ne daigna pas
répondre. Alors le souverain sacrificateur ajouta : « Je
t'adjure par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Fils de Dieu ».
À cette adjuration solennelle, prononcée avec
l'autorité officielle, le Seigneur fit une réponse
immédiate, reconnaissant ainsi l'office du souverain
sacrificateur, aussi indigne que fût l'homme qui
l'occupait [13].
Paul,
lorsqu'il était prisonnier, traduit devant le tribunal
ecclésiastique, fit preuve d'une marque de respect analogue
envers l'office du souverain sacrificateur. Ses remarques déplurent
au souverain sacrificateur, qui ordonna immédiatement à
ceux qui se trouvaient près de Paul de le frapper sur la
bouche [14]. Cela mit l'apôtre en colère, et il
s'écria : « Dieu te frappera, muraille
blanchie Tu es assis pour me juger selon la loi, et tu violes la loi
en ordonnant qu'on me frappe ! Ceux qui étaient près
de lui dirent : « Tu insultes le souverain
sacrificateur de Dieu ! » Et Paul dit : « Je
ne savais pas, frères, que ce fût le souverain
sacrificateur ; car il est écrit : Tu ne parleras
pas mal du chef de ton peuple » [15].
Enseignements
des apôtres. - Paul, écrivant à Tite, qui avait
été laissé à la tête de l'Église
parmi les Crétois, l'avertit des faiblesses de son troupeau,
et l'invita à lui enseigner à respecter l'ordre et la
loi : « Rappelle-leur d'être soumis aux
autorités, d'obéir, d'être prêts à
toute bonne oeuvre » [16]. À un autre endroit,
Paul insiste sur les devoirs des saints envers l'autorité
civile, cette autorité étant ordonnée de Dieu.
Il démontre la nécessité d'un gouvernement
séculier, et le besoin d'officiers revêtus d'autorité,
dont le pouvoir est à craindre de ceux qui font le mal
seulement. Il appelle les autorités civiles serviteurs de
Dieu ; et justifie la taxation par l'État, en exhortant
les saints à ne pas faillir à leurs devoirs.
Voici les
paroles qu'il adressa à l'Église de Rome : « Que
toute personne soit soumise aux autorités supérieures ;
car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les
autorités qui existent ont été instituées
de Dieu. C'est pourquoi, celui qui s'oppose à l'autorité
résiste à l'ordre que Dieu a établi, et ceux qui
résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. Ce
n'est pas pour une bonne action, c'est pour une mauvaise, que les
magistrats sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre
l'autorité ? Fais le bien, et tu auras son approbation.
Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le
mal, crains ; car ce n'est pas en vain qu'il porte l'épée,
étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir
celui qui fait le mal. Il est donc nécessaire d'être
soumis, non seulement par crainte de la punition, mais encore par
motif de conscience. C'est aussi pour cela que vous payez les impôts.
Car les magistrats sont des ministres de Dieu entièrement
appliqués à cette fonction. Rendez à tous ce qui
leur est dû ; l'impôt à qui vous devez
l'impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la
crainte à qui vous devez la crainte, l'honneur à qui
vous devez l'honneur » [17].
Dans une
lettre à Timothée, Paul enseigne que dans les prières
des saints, les rois et toutes les autorités devraient être
mentionnés, ajoutant que cela est agréable aux yeux du
Seigneur : « J'exhorte donc avant toutes choses, à
faire des prières, des supplications, des requêtes, des
actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour
tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que
nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété
et honnêteté. Cela est bon et agréable devant
Dieu notre Sauveur » [18].
Nous trouvons
une exposition détaillée du devoir de se soumettre
volontairement à l'autorité, dans les épîtres
aux Éphésiens et aux Colossiens, avec des illustrations
pratiques se rapportant à la vie sociale et domestique. Il y
est enseigné aux femmes de se soumettre à leurs maris :
« Car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le
chef de l'Église ». Mais ce devoir dans la famille
est réciproque, et c'est pourquoi les maris reçoivent
des instructions sur la façon dont l'autorité doit être
exercée. Les enfants doivent obéir à leurs
parents ; cependant les parents sont mis en garde contre le
danger de provoquer ou d'offenser injustement, de quelque manière
que ce soit leurs petits enfants. Il est dit aux serviteurs de servir
leurs maîtres avec zèle et empressement, reconnaissant
en toutes choses l'autorité supérieure ; et les
maîtres sont instruits de leurs devoirs envers leurs
serviteurs, recevant le conseil d'éviter de les menacer et de
les traiter durement, leur rappelant qu'eux aussi auront à
répondre de leurs actes devant un Maître plus grand
qu'eux-mêmes. » [19]
Pierre ne
soulignait pas moins, dans son enseignement, que l'on doit considérer
le pouvoir civil comme saint [20]. Voici comment il exhorta les
saints : « Soyez soumis, à cause du Seigneur,
à toute autorité établie parmi les hommes, soit
au roi comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par
lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien.
Car c'est la volonté de Dieu qu'en pratiquant le bien, vous
réduisiez au silence les hommes ignorants et insensés,
étant libres, sans faire de la liberté un voile qui
couvre la méchanceté, mais agissant comme des
serviteurs de Dieu. Honorez tout le monde aimez les frères,
craignez Dieu ; honorez le roi » [21].
De même
que Paul, il appliqua ces règles relatives à la
soumission à l'autorité, aux conditions de la vie
domestique. Les serviteurs doivent être obéissants, même
si leurs maîtres sont durs et sévères :
« Car c'est une grâce que de supporter des
afflictions par motif de conscience envers Dieu, quand on souffre
injustement. En effet, quelle gloire y a-t-il à supporter de
mauvais traitements pour avoir commis des fautes ? Mais si vous
supportez la souffrance, lorsque vous faites ce qui est bien, c'est
une grâce devant Dieu » [22]. Les épouses
aussi, même si leurs maris ne sont pas de leur foi, ne doivent
pas se glorifier et défier l'autorité, mais doivent se
montrer soumises et compter sur des moyens plus doux et plus
efficaces pour influencer ceux dont elles portent le nom [23].
Il confirme le jugement qui condamnera ceux qui font le mal, et
spécifie comme sujets propres à la condamnation :
« Ceux surtout qui vont après la chair dans un
désir d'impureté et qui méprisent l'autorité.
Audacieux et arrogants, ils ne craignent pas d'injurier les
gloires » [24].
Sans doute, il
existait d'excellentes raisons pour justifier ces conseils explicites
et souvent répétés, par lesquels les apôtres
d'autrefois essayaient de guider et de fortifier l'Église
contre l'esprit de révolte. Les saints se réjouissaient
dans leur témoignage de la vérité qui avait
trouvé place en leur cœur - cette vérité
qui devait les affranchir - et il aurait été facile
pour eux de considérer les autres hommes comme inférieurs
à eux, et de se rebeller contre toute autorité humaine
à cause de leur fidélité à un pouvoir
supérieur.
Il y avait le
danger constant que leur zèle ne les entraînât à
commettre des actes d'indiscrétion, et à fournir ainsi
une excuse, sinon une raison, aux attaques des persécuteurs,
qui les auraient accusés de violer la loi et de fomenter des
séditions. Même une soumission à contrecœur
aux autorités civiles aurait été, pour le moins,
peu sage, étant donné le peu de faveur avec laquelle
les membres de l’Église étaient considérés
à cette époque par leurs contemporains païens.
C'est pourquoi les chefs inspirés de l'Église firent
entendre des conseils opportuns d'humilité et de soumission.
Mais il y
avait alors, comme il y a toujours eu, des raisons plus puissantes
que celles qui reposent sur des motifs politiques réclamant la
soumission à l'autorité constituée. Ce n~est pas
moins là la loi de Dieu que la loi de l'homme. Les
gouvernements sont essentiels à l'existence de l'homme ;
ils sont reconnus et même donnés par le Seigneur ;
et son peuple est tenu de les soutenir.
Les
enseignements du Livre de Mormon concernant le devoir du peuple
envers les lois du pays abondent dans tout le volume. Cependant,
étant donné que l'autorité ecclésiastique
et l'autorité civile ne faisaient souvent qu'une, le roi ou le
premier juge étant généralement aussi le
grand-prêtre, il y a relativement peu d'exhortations à
la fidélité à l'autorité civile distincte
de celle de la prêtrise. Depuis le temps de Néphi, fils
de Léhi, jusqu'à la mort de Mosiah, ce qui équivaut
à une période de près de cinq cents ans, les
Néphites furent gouvernés par une succession de rois ;
pendant le reste de leur histoire, telle qu'elle est rapportée,
pendant plus de cinq cents ans, ils furent gouvernés par des
juges de leur propre choix. Sous chacune de ces formes de
gouvernement, les lois séculières furent strictement
appliquées, le pouvoir de l'État suppléé
et renforcé par celui de l'Église. Le respect témoigné
envers les lois est illustré par le jugement qu'Alma rendit
contre Néhor, assassin et fomenteur de sédition et
d'intrigues de prêtre. « C'est pourquoi tu es
condamné à mourir, dit le juge, suivant la loi qui nous
a été donnée par Mosiah, notre dernier roi ;
et elle a été reconnue par ce peuple ; c'est
pourquoi ce peuple doit respecter la loi. » [25]
La révélation
des derniers jours requiert des saints de notre époque une
stricte fidélité aux lois civiles. Dans une
communication datée du 1er août 1831, le Seigneur dit à
l'Église : « Que personne n'enfreigne les lois
du pays, car celui qui observe les lois de Dieu ne doit pas
enfreindre les lois du pays. C'est pourquoi soumettez-vous aux
pouvoirs qui existent, jusqu'à ce que règne celui dont
c'est le droit de régner, et qui met tous ses ennemis sous ses
pieds » [26]. Deux ans plus tard, le 6 août
1833, la voix du Seigneur se fit entendre encore à ce sujet,
disant : « Et maintenant, en vérité, je
vous dis ceci au sujet des lois du pays : Il est de ma volonté
que mon peuple veille à observer tous les commandements que je
lui donne. Et cette loi du pays, qui est constitutionnelle, et qui
soutient le principe de la liberté en garantissant des droits
et privilèges, appartient à toute l'humanité et
se justifie devant moi. C'est pourquoi, moi, le Seigneur, je vous
justifie, vous et vos frères de mon Église, lorsque
vous favorisez cette loi qui est la loi constitutionnelle du
pays » [27].
Cette question
a été maintes fois posée à l'Église
et à ses membres individuellement : En cas de conflit
entre les commandements issus de la parole révélée
de Dieu et ceux imposés par la loi séculière, à
laquelle de ces autorités les membres de l'Église
seraient-ils tenus d'obéir ? Pour répondre à
cela, nous pouvons appliquer les paroles du Christ : le devoir
du peuple est de rendre à César ce qui est à
César et à Dieu ce qui est à Dieu. Jusqu'à
présent, le royaume des cieux, en tant que puissance
terrestre, avec un Roi régnant et exerçant, directement
et personnellement, le pouvoir dans les choses temporelles, n'a pas
encore été établi sur cette terre. Les branches
de l'Église, comme telles, et les membres qui les composent,
sont soumis aux gouvernements respectifs des divers royaumes où
ces organisations de l'Église existent. En ces jours de
liberté, et de lumières relatives, il y a peu de
raisons de s'attendre à une ingérence directe
quelconque dans les droits du culte privé et de la dévotion
individuelle. Dans toutes les nations civilisées, le peuple a
reçu le droit de prier, et ce droit est assuré par ce
qui peut être appelé à juste titre une loi
commune de l'humanité. Aucune âme sincère n'est
empêchée de communier avec son Dieu ; et, grâce
à cette voie de communication toujours ouverte, on peut avoir
recours à la puissance qui contrôle les nations pour
obtenir un allégement des lois trop lourdes à porter et
le redressement des torts.
En attendant
la décision suprême de la Providence en faveur de la
liberté religieuse, il est du devoir des saints de se
soumettre aux lois de leur pays. Néanmoins, ils doivent
employer toute méthode convenable, en tant que citoyens ou
sujets de leurs gouvernements respectifs, pour s'assurer, à
eux et à tous les hommes, l'avantage de la liberté du
culte. Il ne leur est pas demandé de subir, sans protester,
l'oppression de persécuteurs sans loi, ou par l'application de
lois injustes ; mais leurs protestations doivent se faire
légalement et dans l'ordre. Les saints ont prouvé, par
la pratique, qu'ils sont partisans de cette doctrine qu'il est
préférable de subir le mal que de le commettre en
s'opposant, par des moyens purement humains, à l'autorité
injuste. Et si, en se soumettant ainsi aux lois du pays, dans le cas
où ces lois sont injustes et opposées à la
liberté de nomme, le peuple se trouve dans l'impossibilité
d'accomplir l’œuvre réclamée de lui par
Dieu, il ne sera pas tenu responsable de n'avoir pas observé
la loi supérieure. La parole du Seigneur a bien défini
la position et le devoir du peuple dans une telle éventualité :
« En vérité, en vérité, je
vous dis que lorsque je donne le commandement à n'importe
lesquels des fils des hommes de faire une oeuvre en mon nom, et que
ces fils des hommes mettent toutes leurs forces et tout ce qu'ils ont
à accomplir cette oeuvre, et ne cessent d'être
diligents, si leurs ennemis les assaillent et les empêchent
d'accomplir cette oeuvre, voici, il me convient de ne plus requérir
cette oeuvre des mains de ces fils des hommes mais d'accepter leurs
offrandes ; et quant à l'iniquité et à la
transgression de mes saintes lois et de mes saints commandements, je
m'en vengerai sur la tête de ceux qui ont empêché
mon oeuvre, jusqu'à la troisième et la quatrième
génération, aussi longtemps qu'ils ne se repentent pas
et me haïssent, dit le Seigneur Dieu » [28].
Une
illustration d'une telle suspension de la loi divine se trouve dans
l'action de l'Église en matière de mariage plural.
Cette pratique fut établie à la suite d'une révélation
directe [29] et un grand nombre de ceux qui s'y conformèrent
sentirent qu'il leur était divinement commandé de le
faire. Pendant près de dix ans, à partir de la date à
laquelle le mariage plural avait été introduit en Utah
comme pratique religieuse, aucune loi ne fut passée pour
s'opposer à cette pratique. Cependant, à partir de
1862, des statuts fédéraux furent élaborés,
qui déclarèrent cette pratique illégale et
prévoyant des châtiments. L'Église protesta,
déclarant que ces décrets étaient
anticonstitutionnels, et, par conséquent, nuls et non avenus,
étant donné qu'ils constituaient une violation de cette
disposition de la Constitution nationale qui interdisait au
Gouvernement de créer des lois relatives à
l'établissement d'une religion ou en interdisant le libre
exercice [30]. De nombreux appels furent introduits devant la
Cour suprême, et, finalement, un arrêt fut rendu
proclamant les lois en question constitutionnelles et, par
conséquent, obligatoires. L’Église, par
l'intermédiaire de son président, mit alors fin à
la pratique du mariage plural, et annonça son action au monde,
plaçant ainsi solennellement la responsabilité de ce
changement sur la nation dont les lois avaient forcé la
renonciation. Cette action fut approuvée et confirmée
par le vote officiel de l'Église réunie en
conférence [31].
Enseignements
de l'Église. - Il n’est peut-être pas possible de
présenter ici un meilleur sommaire des enseignements de
l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers
jours concernant sa position vis-à-vis des pouvoirs civils et
le respect dû aux lois du pays, que la déclaration
officielle, publiée par le prophète Joseph Smith, qui a
été incorporée dans les Doctrine et Alliances -
l'un des ouvrages canoniques de l'Église, adopté par le
vote de l'Église comme l'un des guides reconnus, en foi, en
doctrine, et en pratique [32]. Voici ce qu'elle dit :
DÉCLARATION
DE FOI RELATIVE AUX GOUVERNEMENTS ET AUX LOIS EN GÉNÉRAL
1 Nous
croyons que les gouvernements ont été institués
par Dieu pour le bénéfice de l'homme et qu'il tient les
hommes pour responsables de leurs actes vis-à-vis d'eux, tant
pour la promulgation de lois que pour leur application pour le bien
et la sécurité de la société.
2 Nous
croyons qu'aucun gouvernement ne peut vivre en paix si ne sont
arrêtées et ne demeurent inviolées des lois qui
garantissent à chacun la liberté de conscience, le
droit à la propriété et la protection de la vie.
3 Nous
croyons que tout gouvernement a nécessairement besoin
d'officiers civils et de magistrats pour faire appliquer ses lois, et
que des hommes susceptibles d'administrer les lois avec équité
et justice doivent être recherchés et soutenus par la
voix du peuple, dans une république, ou par la volonté
du souverain.
4 Nous
croyons que la religion est instituée par Dieu, et que les
hommes sont responsables devant lui, et devant lui seul, de
l'exercice de leur religion, à moins que leurs opinions
religieuses ne les portent à empiéter sur les droits et
les libertés d'autrui; mais nous ne croyons pas que les lois
humaines ont le droit de s'immiscer en prescrivant des règles
de culte pour enchaîner la conscience des hommes, ni de dicter
des formes de dévotion publique ou privée. Nous croyons
que les magistrats civils doivent réprimer le crime, mais ne
doivent jamais contraindre la conscience; punir les délits,
mais ne jamais supprimer la liberté de l'âme.
5 Nous
croyons que tous les hommes sont tenus de soutenir et de défendre
les gouvernements respectifs des pays où ils résident,
aussi longtemps qu'ils sont protégés dans leurs droits
inhérents et inaliénables, par les lois de ces
gouvernements, et que la sédition et la rébellion sont
indignes de tout citoyen ainsi protégé et doivent être
punies en conséquence; et que tous les gouvernements ont le
droit de décréter les lois qui, selon leur jugement,
sont le plus susceptibles de garantir l'intérêt public
tout en tenant pour sacrée la liberté de conscience.
6 Nous
croyons que chaque homme doit être honoré dans sa
position, les gouvernants et les magistrats comme tels, ceux-ci étant
mis là pour protéger les innocents et punir les
coupables, et que tous les hommes sont tenus de faire preuve de
respect et de déférence à l'égard des
lois, car sans elles la paix et l'entente seraient supplantées
par l'anarchie et la terreur, les lois humaines étant
instituées dans le but exprès de régler nos
intérêts individuels et nationaux d'homme à
homme; tandis que les lois divines ont été données
du ciel pour prescrire les règles relatives aux affaires
spirituelles, pour la foi et le culte, deux choses dont l'homme devra
rendre compte à son Créateur.
7 Nous
croyons que les gouvernants, les États et les gouvernements
ont le droit et le devoir de promulguer des lois pour la protection
de tous les citoyens dans le libre exercice de leurs croyances
religieuses ; mais nous ne croyons pas qu'ils aient, en toute
justice, le droit de priver les citoyens de ce droit sacré ou
de les proscrire pour leurs opinions, tant qu'ils font preuve de
considération et de respect pour les lois et que ces opinions
religieuses ne justifient pas la sédition ou la conspiration.
8 Nous
croyons que la perpétration d'un crime doit être punie
selon la nature du délit; que le meurtre, la trahison, le vol,
le larcin, les attentats à l'ordre public, sous quelque forme
que ce soit, doivent être punis selon leur gravité et
leur tendance à favoriser le mal parmi les hommes, par les
lois du gouvernement du pays où le délit a été
commis ;
et dans
l'intérêt de la paix et de la tranquillité
publiques, tous les hommes doivent s'impliquer et utiliser leurs
capacités pour que ceux qui ont violé de bonnes lois
soient punis.
9 Nous
ne croyons pas qu'il soit juste de mêler l'influence religieuse
au gouvernement civil, de sorte qu'une organisation religieuse est
favorisée et qu'une autre se voit entravée dans ses
droits spirituels et que ses membres se voient dénier
personnellement leurs droits de citoyens.
10 Nous
croyons que toutes les organisations religieuses ont le droit de
prendre des mesures à l'égard de leurs membres pour
mauvaise conduite, selon les règles et les statuts desdites
organisations, pourvu que de telles mesures ne s'étendent qu'à
leurs droits de membres et à l'honorabilité de leur
rang; mais nous ne croyons pas qu'une organisation religieuse ait
autorité pour juger les hommes quant au droit de propriété
ou au droit à la vie, ou de leur ôter les biens de ce
monde, ou de mettre leur vie ou leur intégrité physique
en péril, ou de leur infliger un châtiment corporel
quelconque. Elles ne peuvent que les excommunier de leur sein ou leur
enlever leurs droits de membres.
11 Nous
croyons que les hommes doivent faire appel aux lois civiles pour la
réparation de tous les torts et injustices ayant causé
des dommages à leur personne ou des atteintes à leur
propriété ou à leur réputation, lorsqu'il
existe des lois pour les protéger; mais nous croyons que tous
les hommes sont justifiés quand ils se défendent, eux,
leurs amis, leurs biens et le gouvernement contre les agressions et
empiétement illégalement perpétrés par
quiconque, dans les cas d'urgence et quand on ne peut faire
immédiatement appel aux lois pour obtenir du secours.
12 Nous
croyons qu'il est juste de prêcher l'Évangile aux
nations de la terre et d'avertir les justes de se sauver de la
corruption du monde ; mais nous ne croyons pas qu'il soit
correct de s'ingérer dans la question des esclaves,
d'évangéliser ou de baptiser ceux-ci contre la volonté
de leurs maîtres, ou de se mêler d'eux ou de les
influencer si peu que ce soit pour les amener à être
mécontents de leur situation dans cette vie, mettant ainsi des
vies en danger. Nous croyons que de telles ingérences sont
illégales et injustes, et dangereuses pour la paix de tout
gouvernement qui permet que des êtres humains soient tenus en
esclavage.
[1] Gen.
16:1-9 ; voir Jesus the Christ, p. 397, note 6.
[2] Voir Gen.
22:1-10.
[3] Voir
Genèse 38:24.
[4] Exode
22:28. La version du Roi Jacques, que l'auteur emploie, dans le texte
anglais du présent ouvrage, rend le mot « Dieu »,
de la version française par « dieux » et
une note marginale fait remarquer que certains traducteurs le rendent
par « juges » - D'où la remarque de la
dernière phrase de ce paragraphe, ndt.
[5] Deut.
16:18 ; voir aussi 1:16 ; 1 Chron. 23:4 ; 26:29 ;
voir en outre Ps. 82:1, 6 ; Jean 10 . 34-36 ; et Jesus the
Christ, p. 489, 501.
[6] Voir 1
Sam. 8:6, 7, 22 ; 9:15, 16 ; 10:1.
[7] 1 Sam.
24:5, 6, 10 ; voir aussi 26:9-12, 16.
[8] Prov.
24:21.
[9] Ecc. 8:2.
[10] Ecc.
10:20 ; voir note 3, à la fin du chapitre.
[11] Matt.
17:24-27. Il se peut que le paiement réclamé dans ce
cas ait été la taxe du temple ou « argent de
l'Expiation » ; voir Jesus the Christ, p. 382.
[12] Matt.
22:15-21 ; Voir aussi Marc 12:13-17 ; Luc 20:20-25.
[13] Matt.
26:57-64 ; Marc 14:55-62 ; voir Jesus the Christ, p. 625.
[14] Note 1, à
la fin du chapitre.
[15] Actes
23:1-5.
[16] Ti. 3:1.
[17] Rom.
13:1-7.
[18] 1 Tim.
2:1-3.
[19] Voir Eph.
5:22, 23 ; 6:1-9 ; Col. 5:18-22 ; 4:1.
[20] Voir note
2, à la fin du chapitre.
[21] 1 Pi.
2:13-17.
[22] 1 Pi.
2:19, 20.
[23] Voir 1
Pi. 3:1-7.
[24] 2 Pi.
2:10.
[25] Alma
1:14.
[26] D&A
58:21, 22.
[27] D&A
98:4-6.
[28] D&A
124:49, 50 ; voir note 3, à la fin du chapitre.
[29] Voir D&A
132.
[30] Voir
article 1 des Amendements à la Constitution des États-Unis.
[31] Voir note
5, à la fin du chapitre.
[32] Voir D&A,
sec. 134.
NOTES DU
CHAPITRE 23
1. Insultes à
Paul et au Christ. - Voir Actes 23:1-5. « À peine
l'apôtre avait-il prononcé la première phrase de
sa défense que, avec un mépris honteux de la loi,
Ananias ordonna aux officiers de la cour de le frapper sur la bouche.
Irrité par une insulte aussi flagrante, un outrage si
immérité, le tempérament naturellement colérique
de Paul alluma en lui cette colère soudaine qui devrait être
maîtrisée, mais qui peut difficilement manquer dans un
caractère véritablement noble. Aucun caractère
ne peut être parfait, qui ne chérit pas en lui-même,
quoique parfaitement généreux et clément, une
profonde indignation contre le mal intolérable. Souffrant
cruellement sous le coup, il s'exclama : « Dieu te
frappera, muraille blanchie ! Tu es assis pour me juger selon la
loi, et tu violes la loi en ordonnant qu'on me frappe. »
Le langage a été considéré comme
inconvenant par sa violence et a été défavorablement
comparé à l'humilité du Christ devant le
tribunal de ses ennemis [Voir Jean 18 -.19-23.1 « Où,
demande Jérôme, est cette patience du Sauveur qui -
comme un agneau conduit à la boucherie, n'ouvre pas la bouche
- demande si doucement à celui qui le frappe : « Si
j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal, et si j'ai
bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Nous ne
diminuons pas l'apôtre mais proclamons la gloire de Dieu, qui,
souffrant dans la chair, domine le mal et la fragilité de la
chair. »
Et cependant
nous n'avons pas besoin de rappeler au lecteur que ce n'est pas
seulement une ou deux fois que le Christ lâcha les rênes
à la juste colère et flétrit l'hypocrisie et
l'insolence par l'éclat d'une sainte colère. Les
spectateurs semblent avoir été alarmés par la
hardiesse de la réponse de Saint Paul, car ils lui dire :
« Tu insultes » le souverain sacrificateur de
Dieu ! » La colère de l'apôtre s'était
dépensée dans cette explosion et, immédiatement,
il s'excusa avec une urbanité exquise et un grand empire sur
lui-même : « Je ne savais pas, frères,
dit-il, que ce fût le souverain sacrificateur »
ajoutant que, l'eût-il su, il ne lui aurait pas adressé
le nom injurieux de « muraille blanchie », car
il révérait et agissait d'après les règles
des Écritures : « Tu ne parleras pas mal du
chef de ton peuple ». » Farrar, The Life and
Work of St. Paul, p. 539-540.
2.
Enseignements de Pierre concernant la soumission à la loi. -
Un devoir particulier des chrétiens en ces jours-là
était le respect dû, dans toute affaire légale,
au gouvernement civil... il y a des occasions - et nul ne le savait
mieux qu'un apôtre qui avait posé lui-même un
exemple de désobéissance splendide aux commandements
non autorisés [Actes 4:18, 31 ; 5:28-32 ;
40:42], où « nous devons obéir à Dieu
plutôt qu'aux hommes ». Mais ces occasions sont
exceptionnelles à la règle commune de la vie.
Normalement, et dans l'ensemble, la loi humain va de pair avec
l'ordre divin et quelle que soit la personne qui l'administre, elle a
un juste droit au respect et à l'obéissance.
C'était
une leçon dont les chrétiens de l'époque avaient
tellement besoin qu'elle est enseignée aussi fortement par
Saint Jean et par Saint Pierre que par Saint Paul lui-même.
Plus que
jamais, on en avait besoin, à une époque où les
dangereuses révoltes gagnaient de la force en Judée ;
où les cœurs des Juifs dans le monde brûlaient
d'une haine farouche contre les abominations d'une tyrannie
idolâtre ; où les chrétiens étaient
accusés de « bouleverser le monde » [Actes
17:6] ; où un pauvre esclave chrétien, conduit au
martyre ou mis à la torture, pouvait facilement adoucir la
tension de son âme en éclatant en dénonciations
apocalyptiques d'une condamnation soudaine contre les crimes de la
Babylone mystique ; où les païens, dans leur mépris
intolérant pouvaient interpréter à dessein une
prophétie au sujet de la conflagration finale comme si c'était
une menace révolutionnaire et incendiaire ; et où
les chrétiens à Rome, à cause de ceci,
souffraient déjà l'agonie de la persécution
néronienne. La soumission était donc, à cette
époque, un devoir primordial de tous ceux qui souhaitaient
l'emporter sur les païens et sauver l'Église de
l'écrasement par quelque explosion d'indignation, qui aurait
été considérée, même par les païens
raisonnables et tolérants, comme une nécessité
politique... « Soyez soumis, dit l'apôtre, à
cause du Seigneur, à toute autorité établie
parmi les hommes, soit au roi comme souverain [le mot « roi »
était le terme généralement employé pour
désigner l'empereur dans les provinces], soit aux gouverneurs
comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et approuver
les gens de bien. Car c'est la volonté de Dieu qu'en
pratiquant le bien vous réduisiez au silence les hommes
ignorants et insensés, étant libres, sans faire de la
liberté un voile qui couvre la méchanceté, mais
agissant comme des serviteurs de Dieu. Honorez tout le monde, aimez
les frères ; craignez Dieu ; honorez le roi » [Voir
1 Pi. 2:13-17] - Farrar, Early Days of Christianity, p.89-90.
3. Obéissance
aux lois séculières. - « La religion est
essentiellement une question de vie quotidienne. Elle concerne autant
l'ajustement de l'individu aux circonstances matérielles qui
l'environnent que la croyance abstraite dans les choses spirituelles.
La religion d'un homme doit être une démonstration
concrète de ses conceptions concernant Dieu et les buts divins
à son égard et à l'égard de ses
semblables. Toute autre chose moindre que cela est dépourvue à
la fois de la forme et de la puissance de la piété. Le
Maître associait l'amour de Dieu avec l'amour du prochain et il
est sûr que l'amour comprend le devoir, et le devoir signifie
l'effort et l'action (voir Matt. 22:35-40). Une très grande
partie de l'enseignement qui se donne dans l'école de la
mortalité est le résultat de notre contact avec nos
semblables et l'observation juste du devoir dans la vie de
communauté. Nous ne sommes pas ici pour vivre en reclus ni à
l'écart du service public, mais pour vivre dans un état
d'aide mutuelle et de coopération effective.
C'est une
nécessité fondamentale que des lois soient établies
parmi les hommes. pour le gouvernement général ;
et l'obéissance a la loi est le devoir évident de
chaque membre d'une société organisée, la
violation de la loi n'est donc pas seulement une offense séculière,
mais une transgression des principes de la vraie religion. Ce monde
serait un monde plus heureux si les hommes apportaient plus de
religion dans leurs préoccupations journalières - dans
les affaires, la politique et la science du gouvernement. Remarquez
que je dis religion et non Église. Dans les conditions
actuelles, il est impérieux que l'État et l'Église
restent séparés ; et cette séparation doit
être maintenue jusqu'à l'inauguration du règne
personnel du Christ.
La citoyenneté
loyale est à la fois une caractéristique et une preuve
de la religion d'un homme ; et quant aux devoirs obligatoires du
citoyen, la voix du peuple, exprimée par les voies établies
de gouvernement, doit les déterminer. » - L'auteur,
dans Vitality of Mormonism, p. 186.
4. Cessation
du mariage plural. - L'acte officiel qui termine la pratique du
mariage plural parmi les saints des derniers jours fut l’adoption
par l'Église assemblée en conférence d'un
manifeste proclamé par le président de l'Église.
Le langage du document illustre le caractère du peuple et de
l'Église, comme il est montré par l'article suivant :
« Attendu que des lois ont été passées
par le Congrès, interdisant les mariages pluraux, lois qui ont
été déclarées constitutionnelles par la
Cour suprême, je [le président Wilford Woodruff ]
déclare, par la présente, mon intention de me soumettre
à ces lois et d'user de mon influence des membres de l'Église,
dont je suis le président, pour qu'il fassent de même. »
Au cours d'un sermon qui suivit immédiatement la proclamation
du manifeste, le président Woodruff dit, concernant la
décision prise : « J'ai fait mon devoir, et la
nation dont nous faisons partie doit être responsable pour ce
qui a été fait concernant ce principe »
(c'est-à-dire le mariage plural). Voir D&A, Déclaration
Officielle à la fin du livre.
5. Un exemple
frappant de soumission à l'autorité séculière.
- « Les gouvernements sont institués par Dieu
quelquefois par son interposition directe, quelquefois par sa
permission. Lorsque les Juifs eurent été menés
en captivité par Nebucadnetsar, roi de Babylone, le Seigneur
commanda par le prophète Jérémie (27:4-8) que le
peuple rendit obéissance à son conquérant, qu'il
appela son serviteur ; car, en vérité, le Seigneur
s'était servi du roi païen pour châtier les enfants
apostats et infidèles de l'alliance. L'obéissance ainsi
enjointe comprenait le paiement des taxes et s'étendait
jusqu'à la soumission complète. » - Voir
Jesus the Christ, p. 564, note 2.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
Le
gouvernement séculier est nécessaire ; il est
reconnu de Dieu
Dieu fit
connaître à Pharaon ce qu'il allait faire - Gen.
41:25-57.
Des écoles
furent établies sous la direction de Nebucadnetsar, le roi -
Dan. 1:3-5.
L'instruction
publique favorisée sous le règne des rois - 2 Chron.
17:7-9.
Moïse
prévit que les Israélites établiraient des rois
pour régner sur eux, et donna des instructions pour qu'une
copie des annales, connues sous le nom de Loi de Moïse, fût
donnée aux rois -pour les guider - Deut. 17:14-20. Lorsque
David fut couronné roi d'Israël, il fit une alliance, ce
qui équivaut à peu près à une garantie
constitutionnelle - 2 Sam. 5:3. Sédécias, roi de Juda
fit alliance avec le peuple, lui garantissant la liberté -
Jér. 34:8 ; lire versets 8-11. - Voir où il fait
mention de la loi des Perses et des Mèdes « qui est
immuable ». -Dan. 6:8, 12 ; Esther 1:19.
Le Christ
reconnut et observa le paiement des taxes - Matt. 22:17-22.
Paul enseigna
l'obéissance aux pouvoirs séculiers et exigea des
membres de l'Église qu'ils payassent leurs tributs et leurs
dus - Rom. 13:1-7.
Le Seigneur
exige de son peuple, à notre époque, que si quelqu'un
viole la loi séculière, il soit traité selon les
lois du pays - D&A 42:79, 85, 86.
L'organisation
de l'Église sera formée suivant ce qui est prescrit par
les lois des hommes - D&A 44:4.
Et ainsi tout
sera garanti par les lois du pays - D&A 51:6.
Que personne
ne viole les lois du pays - D&A 58:21. Notez que dans le verset
23, le Seigneur dit : Voici, les lois que vous avez reçues
de mes mains sont les lois de l'Église, et c'est ainsi que
vous les considérerez.
La loi
constitutionnelle qui supporte le principe de la liberté en
maintenant les droits, est justifiée devant le Seigneur - D&A
98:5.
Selon les lois
et la constitution du peuple, dont j'ai permis l'établissement
- D&A 101:77.
Profession de
foi au sujet des gouvernements et des lois en général -
D&A sec. 134.
CHAPITRE
24 : UNE RELIGION PRAGMATIQUE
ARTICLE 13.
Nous croyons que nous devons être honnêtes, fidèles,
chastes, bienveillants et vertueux, et que nous devons faire du bien
à tous les hommes, en effet, nous pouvons dire que nous
suivons l'exhortation de Paul : Nous croyons tout, nous espérons
tout, nous avons enduré beaucoup de choses et nous espérons
être capables d'endurer toutes choses. Nous aspirons à
tout ce qui est vertueux, aimable, de bonne réputation ou
digne de louanges.
La religion de
la vie journalière. - Dans cet article de leur foi, les saints
des derniers jours déclarent accepter une religion
pragmatique ; une religion qui consistera non seulement en
professions en matière spirituelle, et en croyances concernant
les conditions de l'au-delà, la doctrine du péché
originel, et la réalité d'un ciel et d'un enfer futurs,
mais aussi, et plus particulièrement, en devoirs actuels et
quotidiens, dont le respect de soi-même, l'amour du prochain et
la dévotion à Dieu sont les principes directeurs. La
religion sans moralité, les professions de piété
sans charité, les affiliations religieuses sans responsabilité
adéquate quant à la conduite individuelle dans la vie
quotidienne ne sont qu'airain qui résonne et que cymbales qui
retentissent - un bruit sans musique, des paroles sans esprit de
prière. « La religion pure et sans tache, devant
Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et
les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver
des souillures du monde » [1]. Les intentions
honnêtes, l'intégrité de l'âme, la pureté
individuelle, la liberté de conscience, le désir de
faire du bien à tous les hommes, même à nos
ennemis, la bienveillance pure - ce sont là quelques-uns des
fruits, par lesquels on peut reconnaître la religion du Christ,
et qui excèdent, en importance et en valeur, la promulgation
de dogmes et l'énonciation de théories. Cependant une
connaissance des choses au-dessus du temporel, des principes
doctrinaux relatifs aux questions spirituelles, fondée sur la
révélation et non pas sur le sable des frêles
hypothèses de l'homme, est également caractéristique
de la véritable Église.
L'universalité
de notre foi doit séduire toute personne qui examine
sérieusement les principes enseignés par l'Église,
et plus encore l'observateur objectif des résultats qui se
manifestent dans la vie typique des saints des derniers jours. Dans
le sein de l'Église il y a place pour toute vérité,
pour tout ce qui est digne de louange, vertueux, aimable et de bonne
réputation. La libéralité dont l'Église
fait preuve envers les autres confessions religieuses, la conviction
avec laquelle elle enseigne que Dieu ne fait pas acception de
personnes, mais qu'il jugera tous les hommes selon leurs actions,
l'amplitude et la profondeur de ses préceptes concernant
l'immortalité, et les degrés de gloire éternelle
qui attendent tous ceux dont le cœur est honnête parmi
toutes nations, toutes familles, toutes Églises, parmi les
civilisés et les païens, les éduqués et les
ignorants, tout cela a déjà été exposé.
Nous avons vu, en outre, que les croyances de ce peuple le conduisent
plus loin, même au-delà des limites des connaissances
révélées jusqu'ici, et lui enseignent à
attendre, avec une confiance inébranlable, de nouvelles
révélations, des vérités à
ajouter, des gloires plus grandes que celles qui sont déjà
révélées, des éternités de
puissance, de domination et de progrès, au-delà de ce
que l'esprit de l'homme peut concevoir et son âme contenir.
Nous croyons en un Dieu qui est lui-même un Dieu de progrès,
dont la majesté est l'intelligence dont la perfection consiste
en avancement éternel [2], un Être qui a atteint
son état exalté en suivant une voie qu'il est permis à
ses enfants de suivre maintenant, et dont la gloire est leur
héritage. En dépit de l'opposition des Églises,
en face des accusations directes de blasphème, l'Église
proclame cette vérité éternelle : « Ce
que l'homme est, Dieu le fut ; ce que Dieu est, l'homme peut le
devenir ». Devant un tel avenir, l'homme ne peut qu'ouvrir
son cœur au flot de la révélation passée,
présente et future. Et, en vérité, nous devrions
pouvoir dire de chaque enfant éclairé de Dieu, qu'il
« croit tout, supporte tout, espère tout, endure
tout » [3]. La profession de foi incorporée
dans cet article suggère de nombreux points relatifs à
l'organisation, aux préceptes et aux pratiques de l'Église.
Parmi ceux-ci les suivants peuvent retenir l'attention.
La
bienveillance. - La bienveillance repose sur l'amour de nos
semblables ; elle embrasse, bien qu'elle la dépasse de
loin, la charité, dans le sens ordinaire dans lequel ce
dernier mot est employé. Le Christ la plaça
immédiatement après l’amour pour Dieu. Un jour,
certains Pharisiens vinrent trouver le Christ, pour le tenter dans
des questions de doctrine dans l'espoir de le prendre au piège
et faire ainsi de lui un transgresseur de la loi. Leur porte parole
était un docteur de la loi. Notez bien sa question et la
réponse du Maître : « Maître, quel
est le plus grand commandement de la loi ? [4] Jésus
lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout
ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.
C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second
qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépendent toute la loi et les
prophètes ». Les deux commandements mentionnés
ici comme premier et second sont si étroitement liés
qu'ils n'en forment virtuellement qu'un, et c'est « tu
aimeras ». Celui qui obéit à l'un de ces
commandements obéit aux deux, car, sans aimer nos semblables,
il nous est impossible d'être agréables à Dieu.
C'est pourquoi Jean, l'apôtre de l'amour, écrivit -.
« Bien-aimés ' aimons-nous les uns les autres ;
car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et
connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu
est amour... Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse
son frère, c'est un menteur ; car celui qui n'aime pas
son frère, qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne
voit pas ? Et nous avons de lui ce commandement : que celui
qui aime Dieu aime aussi son frère » [5].
Mais la plus
grande et la plus sublime peut-être des déclarations
apostoliques concernant l'amour qui sauve, se trouve dans l'épître
de Paul aux saints de Corinthe [6]. Dans notre version française
courante de la Bible, la vertu que l'apôtre déclare être
supérieure à tous les dons miraculeux, et qui
continuera après que tout aura passé, est appelée
charité ; mais le mot originel signifiait amour ; et
Paul avait à l'esprit quelque chose de plus que le simple fait
de donner des aumônes, puisqu'il dit : « Quand
je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres ... si
je n'ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien ».
Un homme peut parler la langue des anges, posséder le don de
prophétie, qui est le plus grand de tous les dons ordinaires,
avoir toute la connaissance et comprendre tous les mystères,
avoir assez de foi pour déplacer les montagnes donner tout ce
qu'il a, y compris sa vie - sans l'amour il n'est rien. La charité,
ou aumône, bien qu'associée au plus sincère des
motifs et dénuée de tout désir de louange ou
d'espoir de retour, n'est qu'une faible manifestation de l'amour qui
doit nous rendre notre prochain aussi cher que notre personne même,
de cet amour qui est patient, qui n'envie pas les autres, qui ne se
vante pas, qui ne connaît pas l'orgueil, qui domine l'égoïsme,
qui se réjouit dans la vérité. Lorsque « ce
qui est parfait » sera venu, les dons, accordés
jusqu'alors partiellement, seront supplantés. « La
perfection absorbera alors l'imperfection ; il n'y aura plus de
pouvoir de guérison, car il n'y aura plus de maladie ;
les langues et les interprétations cesseront alors car une
seule langue pure sera parlée, il n'y aura plus besoin du
pouvoir de chasser les démons et de neutraliser les poisons
mortels, car, dans le ciel, les circonstances le rendront inutile.
Mais la charité, qui est l'amour pur de Dieu, ne cesse
jamais ; elle siégera sur un trône, au milieu de la
multitude glorifiée, revêtue de toute la gloire et de
toute la splendeur de son ciel natal » [7]. Si
l'homme veut obtenir la vie éternelle, il ne peut pas se
permettre de négliger son devoir d'aimer ses semblables, car
« l'amour est l'accomplissement de la loi » [8].
Oeuvres
bienfaisantes de l'Église. - L'Église actuelle peut
faire montré d'une oeuvre de bienfaisance prodigieuse, déjà
accomplie et toujours en cours. On peut voir l'un des monuments les
plus glorieux de son oeuvre dans l’œuvre missionnaire qui
a toujours été un trait caractéristique de ses
activités. Poussée par nul autre motif qu'un amour pur
envers l'humanité et le désir d'accomplir les
commandements de Dieu concernant l'humanité, l'Église
envoie, chaque année, des centaines de missionnaires proclamer
l'Évangile de vie éternelle au monde, et ce, sans
salaire. Des multitudes de ces serviteurs dévoués ont
subi des mauvais traitements et des outrages de ceux à qui ils
essayaient de faire du bien, et pas mal d'entre eux ont donné
leur vie, apposant ainsi le sceau du martyre à leur témoignage
et leur oeuvre.
La charité
qui se manifeste par les dons matériels n'est pas négligée
dans l'Église ; en vérité, il est enseigné
que cette forme de bienfaisance est le devoir sacré de chaque
saint des derniers jours. Bien que chacun soit exhorté à
donner individuellement de ce qu'il possède aux nécessiteux,
un système de bienfaisance bien efficace et ordonné, a
été établi dans l'Église. Quelques
caractéristiques de ce système sont dignes de notre
considération.
Les offrandes
volontaires. - Une des caractéristiques de l'Église et
du peuple de Dieu a toujours été de prendre soin des
pauvres, s'il en existe parmi eux. Pour servir ce but, et aussi pour
favoriser un esprit de libéralité, de bonté et
de bienfaisance, des dons et offrandes volontaires ont été
requis de ceux qui professent vivre selon la loi de Dieu.
Aujourd'hui, dans l'Église, un plan systématique de
distribution aux pauvres est en opération. C'est ainsi que,
dans presque chaque branche ou paroisse, fonctionne une organisation
de femmes appelée la Société de secours. Son
but, du moins partiel, est de recueillir parmi la Société,
et les membres de l'Église en général, des
contributions en argent et en nature, en particulier les nécessités
de la vie, et de les distribuer aux membres dignes nécessiteux
sous la direction des officiers locaux de la prêtrise. Mais la
Société de secours visite aussi, de façon
systématique, les maisons des affligés, prenant soin
des malades, apportant la consolation aux éprouvés, et
essayant, de toutes les façons possibles, de soulager la
détresse. Les bonnes oeuvres de cette organisation ont gagné
l'admiration de nombreuses personnes qui professent n'avoir aucun
rapport avec l'Église. Ses méthodes ont été
imitées par d'autres associations de bienfaisance, et la
société occupe un rang national aux États-Unis.
Les offrandes
de jeûne représentent un système encore plus
général de donation. L'Église enseigne que la
prière continuelle et le jeûne périodique sont
des moyens de parvenir à cette humilité qui attire la
faveur divine ; et un jour de jeûne mensuel a été
désigné pour être observé dans tout,
l'Église ; il a lieu le premier dimanche de chaque mois.
Il est requis des saints qu'ils manifestent la sincérité
de leur jeûne en faisant ce jour-là une offrande à
l'intention des Pauvres ; et, de commun accord, cette offrande
doit être au moins égale au prix des repas omis au cours
du jeûne de la famille. Ces offrandes peuvent être faites
en argent, en nourriture ou en autres marchandises utilisables ;
elles sont reçues par l'épiscopat et distribuées
par la même autorité aux pauvres de la paroisse ou de la
branche qui en sont dignes. Des jeûnes spéciaux sont
décrétés par les autorités présidentes,
quand l'occasion le demande, comme aux époques de maladie
répandue, en temps de guerre ou en d'autres situations
critiques qui justifient ces époques de supplication. De cette
façon, et de beaucoup d'autres encore, les saints des derniers
jours donnent de leur subsistance aux nécessiteux ; car
ils se rendent compte que les nécessiteux parmi eux peuvent
être « les pauvres du Seigneur » ;
et que, indépendamment de la dignité de la personne qui
reçoit, le besoin et la détresse doivent être
soulagés. Le peuple croit que l'harmonie de ses prières
sera changée en discorde si les cris des pauvres accompagnent
ses supplications au trône de Grâce.
La dîme.
- L'Église actuelle suit la doctrine du payement de la dîme,
semblable, en toutes ses dispositions générales, à
celle qui fut enseignée et pratiquée autrefois. Avant
de considérer la pratique autorisée actuelle en la
matière, il peut être instructif d'étudier
l'ancienne pratique du paiement de la dîme. Au sens étroit,
la dîme est un dixième, et cette proportion des biens
individuels semble avoir été considérée
autrefois comme revenant au Seigneur [9]. L'institution de la
dîme précède même l'époque mosaïque,
car nous trouvons que les patriarches Abraham et Jacob payèrent
la dîme. Abraham, revenant d'une bataille victorieuse,
rencontra Melchisédek, roi de Salem, et « sacrificateur
du Dieu Très-Haut », et reconnaissant son autorité
sacerdotale, « lui donna la dîme de tout » [10].
Jacob, de son plein gré, fit le vœu de donner au
Seigneur un dixième de tout ce qu'il posséderait [11].
Les statuts
mosaïques étaient explicites en requérant la
dîme : « Toute dîme de la terre, soit des
récoltes de la terre, soit du fruit des arbres, appartient à
l'Éternel ; c'est une chose consacrée à
l'Éternel... Toute dîme de gros et de menu bétail,
de tout ce qui passe sous la houlette, sera une dîme consacrée
à l'Éternel » [12]. La dîme
devait être payée comme elle se présentait, sans
chercher ce qui était bon ou ce qui était mauvais.
Cependant, dans certaines conditions, un homme pouvait racheter la
dîme en payant sa valeur d'une autre façon, mais dans ce
cas, il devait ajouter un cinquième de la dîme. Le
dixième de tous les biens en Israël devait être
payé aux Lévites, comme héritage accordé
en signe de reconnaissance pour leurs services ; et les Lévites,
à leur tour, devaient payer la dîme de ce qu'ils
recevaient, et cette dîme de la dîme revenait aux
prêtres [13]. Une seconde dîme était réclamée
d'Israël, qui servait pour les fêtes fixes ; et une
troisième dîme, payable tous les trois ans, était
consacrée à la nourriture et au logement des
nécessiteux, des veuves, des orphelins et des Lévites [14].
Il est évident
que, bien qu'aucun châtiment particulier ne soit rapporté
pour la négligence de la loi de la dîme, l'observation
correcte de cette loi était considérée comme un
devoir sacré. Au cours de la réforme opérée
par Ezéchias, le peuple manifesta sa repentance en payant
immédiatement la dîme [15] et il donna si
libéralement qu'un surplus considérable fut accumulé,
ce que voyant, Ezéchias demanda quelle était la source
d'une telle abondance. Alors le souverain sacrificateur Azaria, de la
maison de Tsadok, lui répondit : « Depuis
qu'on a commencé d'apporter les offrandes dans la maison de
l'Éternel, nous avons mangé, nous nous sommes
rassasiés, et nous en avons beaucoup laissé, car
l'Éternel a béni son peuple ; et voici la grande
quantité qu'il y a de reste ». Néhémie
veilla à régler la façon de payer la dîme [16]
et Amos [17] et Malachie [18] réprimandèrent
tous deux le peuple parce que celui-ci avait négligé ce
devoir. Par la bouche du dernier prophète cité, le
Seigneur accusa le peuple de l'avoir trompé ; mais il lui
promit des bénédictions au-delà de ses capacités
d'en recevoir, s'il retournait à sa fidélité :
« Un homme trompe-t-il Dieu ? Car vous me trompez, et
vous dites : En quoi t'avons-nous trompé ? Dans les
dîmes et les offrandes. Vous êtes frappés par la
malédiction et vous me trompez, la nation tout entière.
Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes,
afin qu'il y ait de la nourriture dans ma maison ; mettez-moi de
la sorte à l'épreuve, dit l'Éternel des armées
et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des
cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction
en abondance » [19]. En visitant les Néphites,
après sa résurrection, le Sauveur leur parla de ces
paroles de Malachie, et leur répéta les mots du
prophète juif [20]. Les Pharisiens, à l'époque
du ministère du Christ, se montraient particulièrement
scrupuleux dans le paiement de la dîme, au point de négliger
« les choses plus importantes de la loi », et
pour ce manque de logique, ils se firent réprimander par le
Maître [21].
À notre
époque, la loi de la dîme a reçu une place de
grande importance, et des bénédictions particulières
ont été promises à ceux qui l'observent
fidèlement. Ce jour a été appelé par le
Seigneur « un jour de sacrifice, et un jour où la
dîme est levée sur mon peuple ; car celui qui est
dîmé ne sera pas brûlé » [22].
Dans une révélation donnée par l'intermédiaire
du prophète Joseph Smith, le 8 juillet 1838, le Seigneur a
montré explicitement ce qu'il requérait du peuple à
ce sujet [23].
La
consécration et l'intendance. - La loi de la dîme
observée aujourd'hui par l'Église, n'est, après
tout, qu'une loi inférieure, donnée par le Seigneur aux
hommes à cause de leur faiblesse, de leur égoïsme,
de leur envie et de leur cupidité, défauts qui
empêchèrent les saints d'accepter les principes
supérieurs selon lesquels le Seigneur désirait qu'ils
vécussent. Des exigences bien nettes concernant le paiement de
la dîme furent révélées en 1838 ;
mais, sept ans auparavant, la voix du Seigneur s'était fait
entendre au sujet de la consécration [24] de tous les
biens, du temps et des talents de chaque individu au service de Dieu,
pour être employés selon les besoins. Cela non plus
n'est pas nouveau ; la loi de consécration est donnée
comme un rétablissement à notre époque ;
elle avait été reconnue et observée avec profit
autrefois [25]. Même au cours de la période
apostolique, la doctrine de la consécration des biens et de la
propriété en commun était ancienne, car
trente-quatre siècles auparavant, le même principe avait
été pratiqué par le patriarche Énoch et
son peuple, et avec un tel succès que « le Seigneur
vint demeurer avec son peuple... Et le Seigneur appela son peuple
Sion, parce qu'ils étaient d'un seul cœur et d'un seul
esprit et qu'ils demeuraient dans la justice ; et il n'y avait
pas de pauvres parmi eux » [26]. Dans chacun des cas
cités - celui du peuple d'Énoch et celui des saints au
début de l'ère chrétienne - nous voyons qu'ils
étaient unis en pensées et que les gens qui vivaient
selon cet ordre social en tiraient une grande puissance ; ils
étaient « d'un seul cœur et d'un seul
esprit ». Grâce à la force spirituelle ainsi
acquise, les apôtres furent à même d'accomplir de
nombreuses oeuvres puissantes [27] et quant à Énoch
et son peuple, nous lisons que le Seigneur les prit dans son sein.
Le peuple dont
le Livre de Mormon nous donne l'histoire parvint aussi à
l’état béni d'égalité avec tous les
résultats qui en découlent. Les disciples que le Christ
avait personnellement commissionnés, enseignèrent avec
pouvoir, « et toutes choses étaient en commun parmi
eux, et ils pratiquaient tous la justice les uns envers les
autres » [28]. Plus loin nous lisons qu'il y eut
conversion générale du peuple, qui parvint ainsi à
un état idéal de paix : « il n'y avait
ni querelles ni disputes parmi eux.. Et ils avaient tout en commun ;
c'est pourquoi il n'y avait ni riches ni pauvres, ni esclave ni
libres, mais ils étaient tous affranchis et bénéficiaires
du don céleste » [29]. Ils étaient
tellement bénis que le prophète dit à leur
sujet : « Assurément, il ne pouvait exister de
peuple plus heureux parmi tous les peuples qui avaient été
créés par la main de Dieu » [30]. Mais
après environ deux siècles de cette condition bénie,
le peuple s'abandonna à l'orgueil ; certains cédèrent
à la passion des vêtements luxueux ; ils refusèrent
désormais d'avoir tout en commun, et, immédiatement, un
grand nombre de classes surgirent ; des Églises
dissidentes furent fondées ; et alors commença une
désintégration rapide qui aboutit à l'extinction
de la nation néphite [31].
L'intendance
dans l'Église. - Un système d'unité dans les
affaires temporelles a été révélé
à l'Église à notre époque ; dans le
langage courant on l'appelle l'Ordre d'Énoch [32] ou
l'Ordre uni [33] et il est fondé sur la loi de la
consécration. Comme il a déjà été
dit, au cours des premières années de l'Église
des derniers jours, les membres montrèrent qu'ils étaient
incapables de se conformer à cette loi dans sa plénitude
et, par conséquent, la loi inférieure de la dîme
fut donnée. Mais les saints attendent, avec confiance, le jour
où ils ne consacreront pas seulement la dîme de leurs
biens, mais tout ce qu'ils ont et tout ce qu'ils sont au service de
leur Dieu, ce jour où les hommes ne parleront plus du « mien »
et du « tien », mais où toutes choses
appartiendront au Seigneur et à eux.
Dans cette
attente, ils n'encouragent aucun vague rêve de communisme,
susceptible de faire disparaître la responsabilité
individuelle et de donner à l'oisif une excuse d'espérer
vivre aux dépens du travailleur ; mais, avec calme, ils
ont foi que dans l'ordre social promis, digne de l'approbation de
Dieu, chaque homme sera un intendant, jouissant de la liberté
totale de faire ce qu'il veut avec les talents commis à ses
soins, mais sachant, avec certitude, que des comptes de son
intendance seront requis de lui.
Tel que le
plan de cette organisation future a été révélé,
il prévoit que la personne qui entre dans cet ordre consacrera
au Seigneur tout ce qu'elle possède, que ce soit peu ou
beaucoup, donnant à l'Église le titre de sa propriété,
scellée d'une alliance qui ne peut pas être brisée [34].
La personne ayant ainsi donné tout ce qu'elle possède
reçoit une partie de la propriété de l'Église
qu'elle est chargée de gérer, selon ses capacités.
Les différents
genres d'occupation existeront toujours ; il y aura des
manœuvres, dont les aptitudes les adaptent mieux aux ouvrages
non spécialisés ; et des gérants qui ont
montré leurs capacités de conduire et de diriger ;
il y en aura qui peuvent servir au mieux la cause de Dieu avec la
plume et d'autres avec la charrue ; il y aura des ingénieurs
et des mécaniciens, des artisans et des artistes, des fermiers
et des savants, des instituteurs, des professeurs et des écrivains
- chacun travaillant, autant que possible, dans le domaine de son
choix, mais chacun étant requis de travailler, et de
travailler là où ' il pourra rendre les plus grands
services, de la meilleure façon. Sa gérance lui sera
assurée par un titre écrit, et aussi longtemps qu'il
sera fidèle à ses devoirs, nul ne pourra la lui
enlever [35]. Chacun pourra user des fruits de son labeur selon
ses besoins, pour assurer sa subsistance et celle de sa famille ;
le surplus doit être remis à l'Église pour ses
oeuvres publiques et générales et pour aider ceux dont
l'incapacité se justifie [36]. Pour illustrer davantage
les usages auxquels le surplus doit être consacré, nous
lisons ceci : « Tous enfants ont droit au soutien de
leurs parents jusqu'à leur majorité. Et après
cela, ils ont droit au soutien de l’Église, ou, en
d'autres termes, au bénéfice du magasin du Seigneur, si
leurs parents ne sont pas à même de leur donner un
héritage. Et le magasin sera entretenu par les consécrations
de l'Église ; et il sera pourvu aux besoins des veuves,
des orphelins, aussi bien que des pauvres. » [37].
Tout intendant ou gérant fidèle, réclamant un
capital supplémentaire pour le développement de son
entreprise, a le droit d'introduire sa demande auprès des
préposés aux fonds généraux, ceux-ci
étant à leur tour responsables de leur gérance,
qui constitue leur intendance [38].
Des droits
égaux seront assurés à tous. Le Seigneur a dit :
« Et vous devez être égaux, ou, en d'autres
termes, vous devez avoir des droits égaux sur les propriétés,
afin de pouvoir bien gérer ce qui vous a été
confié, chacun selon ses désirs et ses besoins, dans la
mesure où ses besoins sont justes - et tout cela pour le
bénéfice de l'Église du Dieu vivant, afin que
chacun fasse fructifier son talent, afin que chacun acquière
d'autres talents, oui, même cent fois plus, à placer
dans le magasin du Seigneur, pour devenir la propriété
commune de l'Église entière » [39].
Pleine liberté
d'action est assurée à chaque individu celui qui ne se
montre pas fidèle sera traité selon les règles
prescrites par la discipline de l'Église. Les différents
pieux ou autres divisions administratives de l'Église jouiront
d'un pouvoir autonome correspondant, chacune exerçant une
juridiction indépendante sur ses propres magasins et ses
affaires administratives [40] toutes ces unités
administratives étant soumises aux Autorités Générales
de l'Église. Seul l'oisif souffrirait dans un ordre tel que
celui que nous venons d'esquisser. L'édit du Tout-Puissant a
été décrété contre lui ; « Tu
ne seras pas paresseux, car le paresseux ne mangera pas le pain et ne
portera pas les vêtements du travailleur » [41].
« Le paresseux n'aura pas de place dans l'Église, à
moins qu'il ne se repente et ne s'amende » [42]. « Et
les habitants de Sion se souviendront aussi de leurs labeurs, en
toute fidélité, dans la mesure où ils sont
appelés à l’œuvre ; car le paresseux
sera tenu en mémoire devant le Seigneur » [43].
L'ordre social
des saints. - Devant les troubles sociaux qui règnent, et
l'indignation contre les systèmes existants, par lesquels la
répartition des richesses devient de plus en plus inégale
- les riches s'enrichissent de la pauvreté croissante des
pauvres, la main de l'oppression pesant de plus en plus lourdement,
sur les masses, le mécontentement contre les gouvernements qui
en résulte et les feux à moitié étouffés
de l'anarchie que l'on peut discerner chez presque toutes les nations
- ne trouvons-nous pas du réconfort dans la promesse d'un plan
meilleur, d'un plan qui, sans l'emploi de la force ou de la violence,
essaye d'établir une égalité stable, d'aider les
-humbles et les pauvres [44] et de donner à chaque homme
l'occasion de vivre et de travailler dans la sphère à
laquelle il est adapté ? La vérité
affranchira les hommes de la tyrannie des richesses mal employées,
comme de toute autre forme d'oppression. Pour jouir d'une telle
liberté, l'humanité doit vaincre l'égoïsme,
qui est l'un des ennemis les plus puissants de la piété.
L'Église
enseigne la nécessité d'une organisation sociale juste,
en harmonie avec les lois du pays ; le caractère sacré
de l'institution et de l'alliance du mariage, essentiel à la
stabilité de la société ; l'accomplissement
de la loi divine concernant la perpétuation de la famille
humaine ; et l'importance d'une pureté personnelle
stricte.
Le mariage. -
Les enseignements des Écritures concernant la nécessité
du mariage sont nombreux et explicites. « Le Seigneur Dieu
dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul » [45].
Cette déclaration générale fut faite au sujet
d'Adam immédiatement après son établissement en
Éden. Ève lui fut donnée, et l'homme reconnut la
nécessité d'une association permanente des sexes dans
le mariage, et dit : « C'est pourquoi l'homme
quittera son père et sa mère, et s'attachera à
sa femme, et ils deviendront une seule chair » [46].
En tant que contre-partie de la Divinité, aucun des sexes
n'est complet en lui-même. On nous dit expressément que
Dieu est le Père des esprits [47] et pour bien saisir le
sens littéral de cette vérité solennelle, nous
devons savoir qu'il existe une mère des esprits [48].
Nous lisons au sujet de la création des hommes : « Dieu
créa l'homme à son image ; il créa l'homme
à l'image de Dieu : il créa l'homme et la
femme » [49].
Le but de
cette double création est indiqué dans le verset
suivant du récit sacré. « Dieu les bénit,
et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez
la terre » [50]. Un tel commandement aurait été
nul et non avenu s'il avait été adressé
uniquement à l'un ou à l'autre des sexes ; et sans
la faculté de perpétuer son espèce, la gloire et
la majesté de l'homme n'auraient pas de sens ; car les
oeuvres d'un individu quelconque dans cette vie mortelle représentent
bien peu de chose, en vérité.
Aussi
grandioses que puissent paraître les exploits d'un homme qui
est vraiment grand, le point culminant de sa glorieuse carrière
consiste à laisser une postérité pour continuer
son oeuvre et rehausser les triomphes de l'ancêtre. Et si cela
est vrai des mortels en ce qui concerne les choses de cette terre,
combien plus grand est le pouvoir de la multiplication éternelle,
lorsqu'on la considère à la lumière de la vérité
révélée sur la progression infinie dans l'état
futur. En vérité, l’apôtre était
sage lorsqu'il dit : « Toutefois, dans le Seigneur,
la femme n'est point sans l'homme ni l'homme sans la femme » [51].
Les saints des
derniers jours acceptent la doctrine que le mariage est
honorable [52] et qu'il est requis de tous ceux ne sont pas
empêchés, par une incapacité physique ou autre,
d'assumer les responsabilités sacrées de l'état
conjugal. Ils considèrent que chaque homme digne possède,
de naissance, le devoir et la bénédiction de devenir
chef de famille et père d'une postérité qui, par
la grâce de Dieu, peut ne jamais s'éteindre ; et le
droit de chaque femme digne d'être épouse et mère
dans la famille humaine est tout aussi grand. En dépit du
caractère simple, raisonnable et naturel de ces enseignements,
de faux docteurs se sont élevés parmi les hommes,
proclamant cette doctrine pernicieuse que l'état de mariage
n'est qu'une nécessité de la chair, héritée
par l'homme, conséquence de sa dégradation, et que le
célibat est la marque d'un état élevé,
plus acceptable aux yeux de Dieu. Voici ce que le Seigneur a dit de
nos jours, au sujet de tels hommes : « En vérité,
je vous dis que quiconque interdit le mariage n'est pas ordonné
de Dieu, car le mariage est un commandement de Dieu à
l'homme... afin que la terre puisse répondre au but de sa
création ; et qu'elle soit remplie de sa mesure d'hommes,
selon leur création avant que le monde ne fût
fait » [53].
Le mariage
céleste. - Le mariage tel qu'il est considéré
par les saints des derniers jours est honoré par Dieu et est
destiné à être une relation éternelle des
sexes. Ce peuple ne le considère pas simplement comme un
contrat temporel valide sur terre autant que dure la vie mortelle des
parties intéressées, mais comme une alliance solennelle
qui se prolonge au-delà du tombeau. Dans l'ordonnance complète
du mariage, l'homme et la femme sont placés sous une alliance
de fidélité mutuelle, non pas « jusqu'à
ce que la mort vous sépare », mais « pour
le temps et pour toute éternité ». Un
contrat d'une portée aussi grande que celui-ci, s'étendant
non seulement à travers le temps tout entier mais aussi dans
le domaine de l'au-delà, requiert, pour être validé,
une autorité supérieure à celle de la terre ;
et nous trouvons cette autorité dans la sainte prêtrise,
qui, venant de Dieu, est éternelle. Tout pouvoir moindre que
celui-ci, bien que valide dans cette vie, est nul quant à la
condition de l'âme humaine au-delà du tombeau.
Le Seigneur a
dit : « Tous contrats, alliances, liens, obligations,
serments, vœux, actes, unions, associations ou promesses qui ne
se font pas et qui ne sont pas scellés par le Saint-Esprit de
promesse, de la main de celui qui est oint, à la fois pour le
temps et pour toute l'éternité, de la façon la
plus sacrée, par révélation et par commandement,
par l'intermédiaire de celui que j'ai oint et que j'ai choisi
sur terre pour détenir ce pouvoir…n'ont aucune
validité, vertu ou force dans et après la résurrection
des morts ; car tous les contrats qui ne sont pas faits de la
sorte prennent fin quand les hommes sont morts » [54].
Quant à
l'application du principe de l'autorité terrestre pour les
choses de cette terre, et de l'autorité éternelle pour
les choses au-delà du tombeau, au contrat sacré du
mariage, la révélation ajoute ceci : « C'est
pourquoi, si un homme épouse une femme en ce monde, mais ne
l'épouse pas par moi ni par ma parole, et fait alliance avec
elle aussi longtemps qu'il est dans le monde et elle avec lui, leur
alliance et mariage ne sont pas valides lorsqu'ils sont morts et hors
du monde ; ils ne sont donc liés par aucune loi
lorsqu'ils sont hors du monde. C'est pourquoi, lorsqu'ils sont hors
du monde, ils ne peuvent se marier ni être donnés en
mariage, mais ils deviennent des anges dans les cieux ; lesquels
anges sont des serviteurs au service de ceux qui sont dignes d'un
poids de gloire beaucoup plus grand, extrême et éternel.
Car ces anges ne se sont pas conformés à ma loi ;
c'est pourquoi ils ne peuvent s'accroître, mais restent séparés
et célibataires, sans exaltation, dans leur état sauvé,
à toute éternité ; et, par conséquent,
ils ne sont pas dieux, mais anges de Dieu, pour toujours et à
jamais » [55].
Ce système
de mariage sacré, comprenant des alliances portant sur cette
vie et sur toute éternité, porte le nom distinctif de
mariage céleste - l'ordre de mariage qui existe dans les
mondes célestes. L'ordonnance du mariage céleste est
permise seulement à ces membres de l'Église qui sont
jugés dignes de participer aux bénédictions de
la Maison du Seigneur ; car cette ordonnance, avec d'autres
ordonnances valables éternellement, doit être
administrée dans les temples élevés et dédiés
à ces services sacrés [56].
Les enfants
qui sont nés de parents ainsi mariés sont héritiers
naturels de la prêtrise ; on les appelle « enfants
de l'alliance ». Point n'est besoin de rite d'adoption ou
de scellement pour leur assurer une place dans la postérité
de la promesse. Mais l'Église sanctionne les mariages pour
cette vie seulement, et y appose le sceau de la prêtrise, parmi
ceux qui ne sont pas admis dans les temples du Seigneur, ou qui,
volontairement, préfèrent l'ordre temporel inférieur
du mariage. Aucune personne vivante ne peut être mariée
selon les ordonnances de l'Église de Jésus-Christ des
saints des derniers jours à moins de s'être conformée
à tout ce qui est requis par les lois séculières
afférentes au mariage.
L'association
illégale des sexes a été rangée par le
Seigneur parmi les péchés les plus haïssables ;
et l'Église, de nos jours, considère la pureté
individuelle dans les relations sexuelles comme une condition
indispensable à la qualité de membre de l'Église.
Les enseignements du prophète néphite Alma, au sujet de
l'énormité des offenses à la vertu et à
la chasteté, sont acceptés par les saints des derniers
jours sans aucune modification. Leur conclusion est que « ces
choses sont une abomination aux yeux du Seigneur ; oui, le plus
abominable des péchés, après celui de verser le
sang innocent, ou celui de nier le Saint-Esprit » [57].
Le commandement « Tu ne commettras point d'adultère »,
écrit jadis par le doigt du Seigneur, au milieu des tonnerres
et des éclairs du Sinaï, a été renouvelé
comme injonction explicite à notre époque ; et la
peine d'excommunication a été prévue pour celui
qui commet l'offense [58]. De plus, le Seigneur considère
toute approche au péché sexuel incompatible à la
profession de foi de ceux qui ont reçu le Saint-Esprit, car il
a déclaré que « celui qui regarde une femme
pour la convoiter, ou commet l'adultère dans son cœur,
n'aura pas l'Esprit, mais reniera la foi » [59].
La sainteté
du corps. - L'Église enseigne que chacun doit considérer
son corps comme « le temple de Dieu » [60]
et, comme tel, maintenir sa pureté et sa sainteté. Il
lui est enseigné que l'Esprit du Seigneur ne demeure pas dans
les tabernacles impurs, et que, par conséquent, il est requis
de lui qu'il vive conformément aux lois de santé, qui
constituent une partie de la loi de Dieu. À l'usage de ses
saints [61] le Seigneur a révélé ce qui
suit :
« Parole
de sagesse au profit du conseil des grands prêtres assemblés
à Kirtland, de l'Église et aussi des saints de Sion -
pour être envoyée avec salutations ; non par
commandement ou par contrainte, mais par révélation et
parole de sagesse, montrant l'ordre et la volonté de Dieu dans
le salut temporel de tous les saints dans les derniers jours ;
donnée comme principe accompagné d'une promesse,
adaptée à la capacité des faibles et des plus
faibles de tous les saints, qui sont ou peuvent être appelés
saints. Voici, en vérité, ainsi vous dit le Seigneur :
En conséquence des mauvaises intentions et des desseins qui
existent et existeront dans les derniers jours dans le cœur des
conspirateurs, je vous ai avertis et je vous préviens en vous
donnant par révélation cette parole de sagesse :
Lorsque quelqu'un parmi vous boit du vin ou des boissons fortes,
voici, ce n'est pas bien ni convenable aux yeux de votre Père,
excepté lorsque vous vous assemblez pour offrir vos sacrements
devant lui. Et voici, ce doit être du vin, oui, du vin pur des
raisins de la vigne, fabriqué par vous-mêmes. Et de
plus, les boissons fortes ne sont pas pour le ventre, mais pour vous
laver le corps. Et de plus, le tabac n'est ni pour le corps, ni pour
le ventre, et n'est pas bon pour l'homme, mais c'est une herbe pour
les contusions et le bétail malade, dont il faut user avec
sagesse et savoir-faire. Et de plus, les boissons brûlantes ne
sont ni pour le corps, ni pour le ventre. Et de plus, en vérité,
je vous le dis, toutes les herbes salutaires ont été
prévues par Dieu pour la constitution, la nature et l'usage de
l'homme, chaque herbe en sa saison et chaque fruit en sa saison ;
tous ceux-ci doivent être utilisés avec prudence et
actions de grâces. Oui, moi, le Seigneur, j'ai aussi prévu
la chair des bêtes et des oiseaux du ciel pour l'usage de
l'homme avec actions de grâces ; toutefois, il faut en
user avec économie. Et il m'est agréable que l'on n'en
use qu'en période d'hiver, ou de froid, ou de famine. Tout
grain est prévu pour l'usage de l'homme et des bêtes,
pour être le soutien de la vie, non seulement pour l'homme,
mais pour les bêtes des champs, les oiseaux du ciel, et tous
les animaux sauvages qui courent ou rampent sur la terre ; et
Dieu a fait ceux-ci pour l'usage de l'homme, seulement en temps de
famine et de faim excessive. Tout grain est bon pour la nourriture de
l'homme, de même que le fruit de la vigne ; ce qui donne
des fruits, soit dans le sol, soit au-dessus du sol ; néanmoins,
le blé pour l'homme, le maïs pour le bœuf, l'avoine
pour le cheval, le seigle pour la volaille et les pourceaux et pour
toutes les bêtes des champs, et l'orge pour tous les animaux
utiles, et pour des boissons légères, de même que
d'autres grains. Et tous les saints qui se souviennent de garder et
de pratiquer ces paroles, marchant dans l'obéissance aux
commandements, recevront la santé en leur nombril et de la
moelle pour leurs os. Et ils trouveront de la sagesse et de grands
trésors de connaissance, oui, des trésors cachés ;
et ils courront et ne se fatigueront pas, et ils marcheront et ne
faibliront pas. Et moi, le Seigneur, je leur fais la promesse que
l'ange destructeur passera à côté d'eux, comme
pour les enfants d'Israël, et ne les frappera pas. Amen. » [62]
Le jour du
sabbat [63] - L'Église accepte le dimanche comme le
sabbat chrétien et proclame la sainteté de ce jour.
Nous admettons sans discussion que, sous la loi de Moïse, le
septième jour de la semaine, le samedi, était désigné
et observé comme étant le jour saint, et que ce
changement du samedi au dimanche eut lieu sous l'administration
apostolique qui suivit le ministère personnel de Jésus-Christ.
La réalité du sabbat hebdomadaire qui doit être
observé comme un jour de dévotion particulière
au service du Seigneur, est plus importante que la question de ce
jour-ci plutôt que celui-la de la semaine.
Le sabbat fut
figuré d'avance, sinon spécifié de façon
définie, dans le récit de la création, où
nous lisons, après le rapport des six jours ou périodes
d'efforts créateurs : « Dieu bénit le
septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se
reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la
faisant » [64].
Au cours des
premières étapes de l'exode, les Israélites
reçurent le commandement de ramasser une portion double de
manne le sixième jour, car le septième jour était
consacré au repos ; cela fut confirmé par le fait
que le Seigneur n'envoya pas de manne le jour du sabbat [65]. Il
n'y a pas de preuve que l'observance du jour du sabbat par Israël
à cette époque était une innovation ; et il
est raisonnable de considérer cette remise en vigueur à
notre époque plutôt comme reconnaissance d'un ordre déjà
établi auparavant. Plus tard, lorsque le Décalogue fut
codifié et promulgué du haut du Sinaï, la loi du
sabbat fut exposée de façon particulièrement
explicite, et il fut dit que le repos du Seigneur en était la
fondation : « Souviens-toi du jour du repos pour le
sanctifier. Tu travailleras six jours et tu feras tout ton ouvrage.
Mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel
ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta
fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni
l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours
l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui
y est contenu, et il s'est reposé le septième jour :
c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour de repos et l'a
sanctifié » [66]. Cette sanctification du
sabbat comme jour de repos du labeur et de dévotion
particulière devint une caractéristique nationale des
Israélites, qui les distingua des nations païennes ;
et ce à juste titre, car il fut spécifié que
l’observance de ce jour saint serait le signe de l'alliance
entre Jéhovah et son peuple [67].
Au cours de
l'histoire israélite, des prophètes successifs
avertirent et réprimandèrent le peuple parce qu'il
avait négligé ou profané le jour du sabbat.
Néhémie attribua l'affliction de la nation à la
perte de la protection divine par la violation du sabbat [68] et
par la bouche d'Ézéchiel, le Seigneur réaffirma
que le jour du sabbat signifiait le signe de son alliance avec Israël
et adressa des reproches sévères à ceux qui
n'observaient pas ce jour sacré [69]. Pour la branche
détachée d'Israël, qui comme le Livre de Mormon
l'affirme, fut transplantée sur le sol américain,
l'observance du jour du sabbat était un commandement non moins
impératif [70].
Longtemps
avant la naissance du Christ, le but original du sabbat et l'esprit
de ses services avaient été généralement
perdus de vue parmi les Juifs ; et les règles rabbiniques
avaient introduit de nombreux détails techniques, qui
faisaient de ce jour un jour désagréable et sévère.
Cette condition fut dénoncée avec force par notre
Seigneur en réponse aux nombreuses critiques dont il était
l'objet à cause des guérisons et autres bonnes oeuvres
qu'il accomplissait le jour du sabbat. « Le sabbat a été
fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat »,
déclara-t-il, et il ajouta cette affirmation profonde :
« Le Fils de l'homme est maître même du
sabbat » [71].
Le Christ
vint, non pas pour abolir la loi de Moïse, mais pour
l'accomplir ; et, par lui, la loi fut remplacée par
l'Évangile. Le Sauveur se leva du tombeau le premier jour de
la semaine ; et ce dimanche-là, ainsi que le suivant, fut
rendu à jamais mémorable par la visitation corporelle
du Seigneur ressuscité aux apôtres et à d'autres
qui étaient assemblés. Pour ceux qui croyaient dans le
Sauveur crucifié et ressuscité, le dimanche devint le
jour du Seigneur [72] et, dans la suite, prit la place du samedi
comme sabbat hebdomadaire dans les Églises chrétiennes.
L'Église
de Jésus-Christ enseigne que le dimanche est le jour reconnu
pour observer le sabbat, se basant sur une révélation
directe qui spécifie comme tel le jour du Seigneur. À
notre époque la loi du sabbat a été réaffirmée
à l'Église. Il faut noter que la révélation,
dont un extrait figure ci-après fut donnée à
l'Église un dimanche, le 7 août 1831 :
« Et
afin que tu puisses te préserver plus complètement des
souillures du monde, tu iras à la maison de prière en
mon saint jour et tu y offriras tes sacrements ; car, en vérité,
c'est un jour qui t'a été désigné pour
que tu te reposes de tes labeurs, et pour que tu présentes tes
dévotions au Très-Haut ; néanmoins tu
offriras tes vœux en justice, tous les jours et en tout temps ;
mais souviens-toi qu'en ce jour, le jour du Seigneur, tu offriras tes
oblations et tes sacrements au Très-Haut, confessant tes
péchés à tes frères et devant le
Seigneur. Et en ce jour-là tu ne feras rien d'autre que
préparer ta nourriture en toute simplicité de cœur
afin que ton jeûne soit parfait, ou, en d'autres termes, que ta
joie soit complète » [73].
Nous croyons
qu'un jour hebdomadaire de repos n'est pas moins nécessaire au
bien-être physique de l'homme qu'à son développement
spirituel ; mais, fondamentalement et essentiellement, nous
considérons le jour du sabbat comme d'origine divine, et sa
sanctification un commandement de celui qui était, qui est, et
qui sera toujours Seigneur du sabbat.
[1] Jaq. 1:27.
[2] « La
gloire de Dieu, c'est l'intelligence », voir D&A
93:36.
[3] 1Cor.
13:7.
[4] Matt.
22:36-40 ; voir aussi Luc 10:25-27.
[5] 1 Jean
4:7, 8, 20, 21.
[6] Voir 1
Cor. chap. 13 ; voir aussi Alma 34:28, 29 ; Mosiah
4:16-24 ; aussi notes 1 et 2, à la fin du chapitre.
[7] Orson
Pratt, Divine Authenticity of the Book of Mormon 1:15, 16
[8] Rom.
13:10 ; voir aussi Gal. 5:14 ; 1 Pi. 4:8.
[9] Voir The
Law of the Tithe du même auteur, Deseret News, 31 janvier 1914
republié sous forme de brochure par l'épiscopat
président, Salt Lake City ; aussi une version ultérieure
intitulée The Lord's Tenth.
[10] Voir Gen.
14:18-20 ; Héb. 7:1-3, 5 et Alma 13:13-16
[11] Voir Gen.
28 22.
[12] Lév.
27:30-34.
[13] Voir Nom.
18:21-28.
[14] Voir
Deut. 12:5-17 ; 14:22, 23.
[15] Voir 2
Chron. 31 5, 6.
[16] Voir Néh.
10:37 ; 12:44.
[17] Voir Am.
4:4.
[18] Voir Mal.
3:7-10.
[19] Mal.
3:7-10 ; voir aussi 3 Néphi 24:7-12.
[20] Voir 3
Néphi 24. 7-10.
[21] Voir
Matt. 23:23 ; Luc 11:42 ; voir Jesus the Christ, p. 556.
[22] D&A
64:23, 24 ; voir aussi 85:3.
[23] D&A,
sec. 119 ; voir aussi note 3, à la fin du chapitre.
[24] Voir D&A
42:71.
[25] Voir
Actes 4:32, 34, 35 ; voir aussi 2:44-46.
[26] PGP,
Moïse 7:16-18.
[27] Voir
Actes 2:43
[28] 3 Néphi
26:19.
[29] 4 Néphi
2, 3.
[30] 4 Néphi
16.
[31] Voir 4
Néphi 24, etc. ; voir Jesus the Christ, page 741.
[32] Voir D&A,
sec. 78.
[33] Voir D&A
104:48.
[34] Voir D&A
42:30.
[35] Voir D&A
51:4, 5.
[36] Voir D&A
42:32-35.
[37] D&A
83:4-6.
[38] Voir D&A
104. 70-77.
[39] D&A
82:17,18.
[40] Voir D&A
51:10-13, 18.
[41] D&A
42:4 ; voir aussi 60:13 ; 75:3.
[42] D&A
75:29.
[43] D&A
68:30 ; voir aussi 88:124.
[44] Voir D&A
42:39.
[45] Gen.
2:18.
[46] Gen.
2:24.
[47] Voir Nom.
22 ; voir aussi Héb. 12:9.
[48] Voir note
11, à la fin du chapitre 2, « Le Père et le
Fils », dernier paragraphe, et note 4, à la fin du
chapitre.
[49] Gen.
1:27 ; 5:2.
[50] Gen.
1:28 ; 1, 7 ; Lév. 26:9.
[51] 1 Cor.
11:11.
[52] Voir Héb.
13:4.
[53] D&A
49:15-17.
[54] D&A
132:7
[55] D&A
132:15-17 ; Voir The House of the Lord, p. 101.
[56] Voir D&A
124:30-40.
[57] Alma
39:5.
[58] Voir D&A
42:24, 80-83 ; 63:16, 17.
[59] D&A
63:16 ; aussi 42:23 ; Matt. 5:28.
[60] 1 Cor.
3:16 ; voir aussi 6:19 ; 2 Cor. 6:16 ; D&A 93:35.
[61] D&A,
sec. 89.
[62] Voir Ex.
12:33.
[63] Ce sujet
est traité dans Vitality of Mormonism, de l'auteur, p.
330-333 ; Voir aussi Jesus the Christ, chap. 15 et 690. Voir en
outre une brochure, The Lord's Day, par Brigham H. Roberts, du
premier conseil des soixante-dix, Salt Lake City.
[64] Gen. 2:3.
[65] Voir Ex.
16:23-30.
[66] Ex.
20:8-11.
[67] Voir Ex.
31:13.
[68] Voir Néh.
13:15-22.
[69] Voir Ez.
20:12-24.
[70] Voir
Jarom 5 ; voir aussi Mosiah 13:16-19 ; 18:23.
[71] Marc
2:27, 28.
[72] Voir Apo.
1:10.
[73] D&A
59:9-13
NOTES DU
CHAPITRE 24
1. L'amour,
accomplissement de la loi. - « Pierre dit : « Avant
tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité » [amour] [1
Pi. 4:8] ; Avant tout. Et Jean va plus loin : « Dieu
est amour » [1 Jean 4:8]. Et vous vous rappellerez la
remarque profonde que Paul fait autre part : « L'amour
est donc l'accomplissement de la loi. » [Rom. 13:10 ;
Gal. 5:15]. Avez-vous jamais réfléchi à ce qu'il
voulait dire par là ? En ce temps-là, les hommes
cherchaient leur entrée aux cieux, en gardant les dix
commandements et les cent et dix autres commandements qu'ils en
avaient tirés. Le Christ dit : je vais vous montrer un
chemin plus simple. Si vous faites une chose vous ferez ces cent et
dix choses sans jamais y penser. Si vous aimez, vous accomplirez
inconsciemment toute la loi... Prenez n'importe quel commandement.
« Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face. »
Si quelqu'un aime Dieu, il est évident qu'il sera inutile de
lui dire cela. Donc, l'amour accomplira nécessairement cette
loi. « Tu ne prendras pas le nom de l'Éternel ton
Dieu en vain. » Si un homme aime Dieu, songera-t-il jamais
à prendre son nom en vain ? « Souviens-toi du
jour du repos pour le sanctifier. » Celui qui aime Dieu ne
sera-t-il pas heureux d'avoir un jour sur sept à dédier,
d'une manière plus exclusive, à l'objet de son
affection ? L'amour respecterait toutes ces lois qui concernent
Dieu. Et s'il aime l'homme, vous ne penserez jamais à lui
dire : honore ton père et ta mère. Il ne pourrait
jamais faire autrement. Il serait absurde de lui dire de ne pas tuer.
Vous ne feriez que l'insulter si vous lui suggériez qu'il ne
doit pas voler ; comment pourrait-il voler ceux qu'il aime ?
Il serait superflu de le prier de ne pas rendre de faux témoignage
contre son prochain. S'il l'aimait ce serait la dernière chose
qu'il ferait. Et vous ne penseriez jamais à l'exhorter à
ne pas convoiter ce que possède son voisin. Il aimerait plutôt
que ce soit son voisin qui ait, que lui. De cette façon,
« l'amour est l'accomplissement de la loi ». »
- Drummond, The Greatest Thing in the World.
2. La charité
et l'amour. - « Suivant l'étymologie et l'usage
originel, la bienfaisance est l'action de bien faire, là
bienveillance, désirer ou vouloir le bien des autres, mais
bienveillance en est venu à inclure bienfaisance et à
la remplacer... la charité qui signifiait originellement
l'amour le plus pur pour Dieu et pour l'homme (comme dans 1 Cor.
chap. 13), est maintenant presque universellement appliqué à
une forme de don d'aumônes et est beaucoup plus limité
dans sa signification que bienveillance. » - Standard
Dictionary.
Charité
signifie « au sens propre : amour, et par conséquent,
actes de bonté. Le mot n'apparaît jamais dans l’Ancien
Testament ; dans le Nouveau Testament, il est toujours, avec une
exception, synonyme d'amour, et dans chaque cas, l'amour de l'homme
envers son semblable et envers ce qui est bon (voir surtout 1 Cor.
chap. 13). Les agapes, dans Jude 12, sont des « fêtes
de l’amour », qui furent courantes dans les
premières années de l’Église et
consistaient en une simple réunion fraternelle pour le culte
et un repas collectif également simple. » -
Cassell’s Bible Dictionary.
3. La dîme
du Seigneur. - Aujourd'hui, comme autrefois, la dîme est au
Seigneur et pour cette raison est sainte. Les fonds de la dîme
ou les biens de tout genre payés comme dîme ne doivent
pas être administrés par des mains inautorisées.
Les prêtres de l'ancien Israël étaient chargés
de ce devoir sacré ; et à notre époque le
même ordre prévaut. La responsabilité du
maniement des dîmes repose aujourd'hui sur les évêques,
et eux, en officiant ainsi, agissent en leur qualité
d'officiers présidents de la Prêtrise d'Aaron. En outre,
aujourd'hui comme dans l'ancien temps, les dîmes doivent être
payées aux endroits désignés et aux receveurs
dûment ordonnés et commissionnés. Aujourd'hui,
l'évêque de l'Église qui porte le nom d'évêque
président, est aidé par un grand nombre d'évêques
de paroisse, et c'est à ceux-ci, représentants ou
assistants de l'évêque président, que la dîme
doit être payée et doit être transmise, par eux,
au bureau de l'évêque président. L'ordre de
l'Église, tel qu'il est constitué à présent,
prévoit que les différents évêques peuvent
convertir en argent la dîme payée en nature, et en
donner le produit à l'évêque président.
C'est un fait
intéressant que, pendant les années récentes,
particulièrement au cours des vingt dernières années,
des essais ont été faits par beaucoup d'Églises
et de dénominations pour faire revivre cette ancienne pratique
de la dîme. Les Églises organisent chez leurs membres
des sociétés ou des clubs de « dîmeurs »
qui s'engagent volontairement à payer à leur Église
respective un dixième de leurs revenus individuels. Parmi
quelques-unes de ces sociétés, il est permis aux
dîmeurs d'indiquer le but auquel leurs contributions seront
appliquées. La grande difficulté que nos amis
affrontent en rétablissant cette pratique de la dîme
dans leurs nombreuses Églises est - et ils s'en rendent compte
en partie - qu'ils n'ont parmi eux ni prêtres ni Lévites
autorisés pour recevoir la dîme et l'administrer
strictement en accord avec le commandement divin. L'autorité
de la sainte prêtrise est essentielle pour régler le
système de la dîme du Seigneur. La dîme, c'est le
système de revenus du Seigneur, et il l'exige du peuple, non
parce qu'il manque d'or ou d'argent, mais parce que le peuple a
besoin de la payer.
La dîme
doit être un sacrifice volontaire et libre, non exigé
par le pouvoir séculier, ni imposé par l'infliction
d'amendes ou d'autres pénalités matérielles.
Bien que dans un sens, l'obligation soit assumée par
l'individu lui-même, c'est néanmoins une obligation qui
doit être observée de tout cœur par celui qui
professe tenir un rang honorable dans Église et se conformer à
la parole révélée pour le développement
spirituel de ses membres.
Il est
essentiel que les hommes apprennent à donner. Si cette
éducation n'était pas prévue, le programme de
l'école de la vie mortelle serait gravement défectueux.
La sagesse humaine n'a pas pu imaginer un moyen plus équitable
de contribuer individuellement aux besoins de la communauté
que le plan si simple de la dîme. Chacun doit donner un montant
proportionné à ses revenus et donner ainsi
régulièrement et systématiquement. L'esprit du
don rend la dîme sainte ; et c'est par des moyens ainsi
sanctifiés que les activités matérielles de
l'Église sont gérées. Des bénédictions
particulières et de choix sont placées à la
portée de tous. Dans l’œuvre du Seigneur, l'obole
de la veuve est aussi acceptable que la pièce d'or du
millionnaire.
Les saints des
derniers jours croient que le système de la dîme a été
divinement établi pour être observé par eux ;
et ils s'estiment bénis en ce qu'il leur est permis de prendre
part à l'avancement des buts de Dieu. Dans ce système
les personnes ont prospéré individuellement et en tant
que corps organisé. C'est le revenu, simple et efficace, de
l'Église, et son fonctionnement a été un succès
depuis le moment de son établissement. Parmi nous, elle obvie
à la nécessité de faire des collectes dans les
assemblées religieuses et rend possible la promulgation du
message de l'Église par la parole imprimée et parlée,
la construction et l'entretien de temples pour le bénéfice
des vivants et des morts, et toute une gamme de services rendus à
l'humanité et trop nombreux pour être mentionnés.
Il y a une distinction importante entre les dîmes et les autres
offrandes. Quoique l'observance de la loi de la dîme doive être
volontaire et de plein gré, le paiement de la dîme est
néanmoins requis, exigé en fait par le Seigneur, de
ceux qui, par leur libre volonté, sont devenus ses enfants de
l'alliance, par le baptême.
Une grande
erreur, trop commune, c'est que nous considérons le paiement
des dîmes comme l'offrande d'un don au Seigneur. Ceci n'exprime
pas toute la vérité. Des offrandes libres sont prévues
que tout homme peut décider de donner ; et s'il offre
d'un cœur pur et sincère et est lui-même un
donateur approuvé, son don sera accepté et lui sera
imputé à justice ; mais cela n'est pas la dîme ;
la dîme est plutôt une dette qu'un don.
Comme je vois
la chose, c'est comme s'il y avait eu un contrat entre le Seigneur et
moi et que, réellement, il m'aurait dit - « Vous
avez besoin de beaucoup de choses dans ce monde - de la nourriture,
des vêtements, d'un toit pour votre famille et pour vous-même,
des conforts communs de la vie et de toutes choses qui sont propices
au raffinement, au développement et au bonheur légitime.
Vous désirez des biens matériels pour venir en aide à
vos semblables, et par là gagner de plus grandes bénédictions
pour vous-mêmes et les vôtres. Eh bien, vous aurez les
moyens d'acquérir ces choses ; mais rappelez-vous
qu'elles sont miennes, et je requiers de vous le paiement d'un loyer
de ce que je vous donne dans vos mains. Néanmoins, votre vie
ne sera pas une vie d'accroissement uniforme en biens et
possessions ; vous aurez vos pertes, aussi bien que vos gains ;
vous aurez vos périodes d'ennuis aussi bien que vos temps de
paix. Certaines années seront pour vous des années
d'abondance et d'autres seront des années de disette. Et
maintenant, au lieu de faire comme les propriétaires mortels
font - ils exigent que vous contractiez avec eux de payer à
l'avance, quelles que puissent être votre fortune ou vos
espérances, - vous ne me paierez pas à l'avance, mais
lorsque vous aurez reçu ; et vous me paierez en rapport
avec ce que vous aurez reçu. S'il se fait qu'une année
vos rentrées soient abondantes, alors vous serez en état
de me payer un peu plus ; et s'il se fait que l'année
suivante soit une année de détresse et que vos rentrées
ne soient pas ce qu'elles étaient, alors vous me payerez
moins ; et s'il arrive que vous soyez réduits à la
plus grande pénurie, de sorte que vous n'ayez aucun revenu,
vous ne me payerez rien. »
Avez-vous
jamais trouvé un propriétaire de cette terre qui
veuille bien conclure ce genre de contrat avec vous ? Quand je
considère toute la libéralité, et la
considération que mon Seigneur a eue pour moi, je sens en mon
cœur, que je pourrais à peine lever la face vers son
ciel là-haut, si j'essayais de le tromper sur ce juste loyer.
Considérez
en outre comment, par cette libéralité, il a permis que
même le plus humble puisse recevoir abondamment des
bénédictions de sa maison. La richesse du ciel n'est
pas réservée aux riches de la terre ; même
le plus pauvre peut être un détenteur de fonds dans la
grande corporation de notre Dieu, organisée pour l'exécution
de ses buts, en répandant l'Évangile, en construisant
des temples et d'autres maisons de culte à son nom et en
faisant du bien à toute l'humanité...
Après
tout, le grand but principal de l'établissement de la loi de
la dîme est le développement de l'âme de celui qui
paie la dîme, plutôt que la création de revenus.
Cette dernière est un but d'importance capitale, car étant
donné que l'argent est nécessaire à la poursuite
de l’œuvre de l'Église, le Seigneur exige de
l'argent qui soit sanctifié par la foi du donateur ; mais
des bénédictions inestimables, évaluées
en monnaie du royaume, sont assurées à celui qui se
conforme strictement à la loi de la dîme parce que le
Seigneur l'a commandé ainsi. - De The Lord's Tenth, par
l'auteur, publié par l'épiscopat président, à
Salt Lake City, 1923.
4. Rapports
entre l'homme et Dieu. - « Le mormonisme proclame un
rapport réel et littéral de parent à enfant
entre le Créateur et l'homme - non pas au sens figuré
dans lequel la machine peut être appelée l'enfant de son
constructeur ; non la relation d'une chose manufacturée
envers son fabricant, mais la relation entre père et rejeton.
Bref, il a la hardiesse de déclarer que l'esprit de l'homme
étant le rejeton de la divinité et le corps de l'homme,
bien que composé d'éléments terrestres, étant
à l'image et à la ressemblance même de Dieu,
l'homme, même dans sa condition dégradée ou
déchue actuelle, possède cependant, même si ce
n'est qu'à l'état latent, des traits, des tendances et
des pouvoirs hérités, qui parlent de sa descendance
plus que royale, et ceux-ci peuvent être développés
jusqu'à le rendre, alors même qu'il est mortel, dans une
certaine mesure, semblable à Dieu.
Mais le
mormonisme est plus hardi encore. Il affirme qu'en accord avec la loi
inviolable de la nature organique - selon laquelle une espèce
produit la même espèce et la multiplication des nombres
et la perpétuation des espèces sont conformes à
la condition « chacun selon son espèce »
- l'enfant peut devenir tel que ses parents étaient, et que
dans sa condition mortelle, l'homme est un Dieu en embryon. Aussi
loin que cela puisse être dans l'avenir, quel que soit le
nombre d'âges qui puissent s'écouler, quelque longue que
soit l'éternité qui peut passer avant qu'un individu,
actuellement être mortel, puisse atteindre le rang et la
sainteté de la Divinité, l'homme porte cependant en son
âme les possibilités d'y parvenir ; de même
que la chenille rampante ou la chrysalide cadavéreuse, détient
la possibilité latente, non, la certitude même, à
moins qu'elle ne soit détruite à un stade antérieur,
de devenir l'insecte ailé dans toute la gloire de sa maturité.
Le mormonisme
proclame que toute la nature, aussi bien sur la terre que dans les
cieux, fonctionne selon un plan d'avancement ; que le Père
éternel même est un Être progressif ; que sa
perfection, si complète qu’elle ne peut être
comprise par l’homme, possède cette qualité
essentielle de la perfection véritable- la capacité de
croître éternellement. Que, pour cette raison, dans un
lointain avenir, au-delà de l’horizon des éternités
peut-être, l’homme peut atteindre la stature d’un
Dieu. Cependant, cela ne signifie pas qu’il sera alors l’égal
de la Divinité que nous adorons, ni qu’il rattrapera
jamais ces intelligences qui le dépassent déjà
en avancement ; car certifier une telle chose serait prétendre
qu’il n’y a aucune progression en dehors d’un
certain état d’accomplissement, et que l’avancement
est une caractéristique d’une organisation moindre et
d’un but inférieur seulement. Nous croyons qu’il y
avait plus que la résonance de l'airain ou le retentissement
de cymbales verbeuses dans la fervente exhortation du Christ à
ses disciples : « Soyez donc parfaits comme votre
Père céleste est parfait ». » -
The Philosophy of Mormonism, p. 108-110 ; l'auteur dans The
Story and Philosophy of Mormonism, Salt Lake City, 1920.
RÉFÉRENCES
SCRIPTURAIRES
La religion
est une affaire personnelle
Si quelqu'un
croit être religieux sans tenir sa langue en bride, etc... la
religion de cet homme est vaine - Jaq. 1:26 ; lire verset 27.
En guise de
sommaire des devoirs religieux et de la nature de la religion
pragmatique ou véritable, lire l'épître générale
de Jacques. Paul au roi Agrippa : J'ai vécu Pharisien,
selon la secte la plus rigide de notre religion - Actes 26:5.
Les Néphites
se défendaient eux-mêmes et défendaient leurs
familles, leurs terres, leur patrie, leurs droits et leur religion -
Alma 43:47.
Les
bénédictions du Seigneur attribuées à une
pratique dévote de la religion - Alma 44:3 ; lire aussi
versets 4 et 5.
L'Étendard
de la liberté : À la mémoire de notre Dieu,
de notre religion, de la liberté, etc. - Alma 46:12, 13.
Les hommes
libres firent alliance de maintenir leurs droits et les privilèges
de leur religion par un gouvernement libre - Alma 51:6.
Considérez
les caractéristiques de la vraie religion, données dans
le sermon du Seigneur sur la montagne - Matt. 5, 6, 7.
Nous croyons
que la religion est instituée par Dieu - D&A 134:4 ;
voir aussi versets 9 et 10.
La foi,
l'espérance, la charité et l'amour, avec le seul souci
de la gloire de Dieu, qualifient les hommes pour le ministère
- D&A 4:5.
Et personne ne
peut participer à cette oeuvre s'il n'est humble et rempli
d'amour, s'il n'a la foi, l'espérance et la charité,
etc. - D&A 12:8.
Et si vous
n'avez pas la foi, l'espérance et la charité, vous ne
pourrez rien faire - D&A 18:19.
Et, par-dessus
tout, revêtez-vous de la charité, comme d'un manteau -
D&A 88:125.
Que tes
entrailles soient aussi remplies de charité et d'amour envers
tous les hommes, et envers les frères en la foi, et que la
vertu orne tes pensées incessamment - D&A 121:45.
Ce que vous
faites aux pauvres, vous le faites au Seigneur - D&A 42:38 ;
lire aussi verset 29 ; 44:6 ; 52:40. Malheur à vous,
riches, qui ne voulez pas donner de vos biens aux pauvres - D&A
56:16. Malheur à vous, pauvres, dont le cœur n'est pas
brisé, etc. - Verset 17.
Il faut
rechercher les pauvres afin de subvenir à leurs besoins - D&A
84:112.
L'ordre de
l'Église pour le bénéfice des pauvres - D&A
section 104.
Si un homme ne
donne pas de sa part aux pauvres et aux nécessiteux, il lèvera
les yeux en enfer - D&A 104:18.
Mécontentement
du Seigneur envers ceux qui ne partagent pas leurs biens avec les
pauvres et les affligés - D&A 105:3.
Dîmes
et offrandes
Abraham paya
la dîme à Melchisédek - Gen. 14:20.
Jacob fit le
vœu de payer la dîme au Seigneur - Gen. 28:22.
Toute la dîme
du pays était sainte au Seigneur - Lév. 27:30 voir
aussi verset 32.
Disposition
des dîmes des enfants d'Israël - Nom. 18:24.
C'est là
que vous présenterez vos holocaustes, vos dîmes - Deut.
12:6.
Tu lèveras
la dîme de tout ce que produira la semence - Deut. 14:22, 23.
Hommes
commissionnés pour prendre soin des dîmes - Néh.
13:11-13.
Du temps de
Malachie, le peuple avait trompé Dieu dans les dîmes et
les offrandes - Mal. 3:8 ; voir aussi versets 9-12.
La mention
fréquente des offrandes, distinctes des dîmes dans
l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.
Voir mention
des dîmes dans le Livre de Mormon : Alma 13:15 ; 3
Néphi 24:8-10. Pour la mention d'offrandes, voir 1 Néphi
5:9 ; 7:22 ; 2:7.
La dîme
requise à notre époque - D&A sec. 119.
En vérité
ce jour est un jour de sacrifice, et un jour où la dîme
est levée sur mon peuple - D&A 64:23.
La maison du
Seigneur sera érigée grâce à la dîme
du peuple - D&A 97:11, 12.
Notez que les
Néphites observaient strictement la loi de Moïse jusqu'au
moment où celle-ci fut remplacée par ordre du Seigneur
ressuscité, Jésus-Christ, qui les visita et les
enseigna en personne et déclara que c'était lui qui
avait donné la loi. Comme les références
bibliques ci-dessus le montrent, les dîmes et les offrandes
figurent visiblement dans les commandements de la loi de Moïse.
Comme preuves que les Néphites observaient les commandements
de la loi de Moïse, voir les versets suivants : Mosiah
3:14, 15 ; 12:28-37 ; 13:27-33 ; Hélaman 15:5 ;
3 Néphi 15:2-10.
Le sabbat
Demain est le
jour du repos, le sabbat consacré à l'Éternel -
Ex. 16:23.
Souviens-toi
du jour du repos pour le sanctifier - Ex. 20 - 8-11. Notez, dans le
verset 11, que l'institution du sabbat fut préfigurée
dans les événements de la création : Dieu
bénit le septième jour et le sanctifia - Gen. 2:2, 3 ;
aussi Moïse 3:2 ; Abraham 5:1-3.
Six jours pour
faire tout le travail et le septième pendant lequel l'homme et
les animaux doivent se reposer - Ex. 23:12.
L'observance
du sabbat devint un signe d'alliance entre Jéhovah et son
peuple Israël - Ex. 31:13-17 ; Ez. 20:12.
Le septième
jour doit être un jour de repos même au temps du
labourage et de la moisson - Ex. 34:21 ; voir aussi 35:2 ;
Lév. 23:3.
Offrandes à
faire le jour du sabbat - Nom. 28:9, 10.
Les
Israélites, dans le désert, reçurent l'ordre de
ramasser une portion supplémentaire de manne le sixième
jour, car il n'y en aurait pas le septième - Ex. 16:16-31 ;
voir aussi versets 4 et 5.
Bénédictions
sur l'homme qui observa le sabbat - Ésaie 56:2 voir aussi
58:13, 14.
Sous la loi de
M6ise, le châtiment pour la violation du jour du sabbat était
la mort - Ex. 3 5:2 ; Nom. 15:3 2-3 6 ; comparez Jér.
17:27.
Les
enseignements du Christ concernant le sabbat, ses actions à ce
sujet, et les accusations portées contre lui pour avoir
prétendument violé le sabbat - Matt. 12:1-8 ;
aussi versets 10-14 ; comparez Luc 6:1-11 ; Marc 2:23-28.
Voir le cas de la femme qui fut guérie le jour du sabbat - Luc
13:11-17. Un homme souffrant d'hydropisie fut guéri le jour du
sabbat - Luc 14:1-6. Voir d'autres cas dans Jean 5:5-18 et 7:21-24.
De sorte que
le Fils de l'Homme est maître même du sabbat - Marc
2:28 ; voir aussi Matt. 12:8.
Le sabbat a
été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat -
Marc 2:27.
Paul
discourait dans la synagogue chaque sabbat - Actes 18:4 voir aussi
17:2. Notez qu'il est dit que c'est le premier jour de la semaine, et
non le septième que les disciples se rassemblèrent pour
rompre le pain - Actes 20:7.
Le dimanche,
le premier jour de la semaine, fut le jour de la résurrection
du Christ - Matt. 28:1 ; Marc 16:9.
Le premier
jour de la semaine remplaça le septième en tant que
jour du sabbat - 1 Cor. 16:2. Je fus ravi en Esprit le jour du
Seigneur - Apo. 1:10.
Que personne
donc ne vous juge au sujet des sabbats - Col. 2:16.
Les Néphites
sanctifiaient le jour du sabbat consacré au Seigneur - Jarom
5 ; voir aussi Mosiah 13:16-19.
Alma commanda
au peuple d'observer le jour du sabbat et de le sanctifier - Mosiah
18:23.
Notez que
l'observance du sabbat était un commandement important de la
loi de Moïse, et, de plus, que les Néphites observèrent
strictement la loi de Moïse jusqu'à ce que celle-ci fût
remplacée par l'Évangile que leur laissa Jésus-Christ
ressuscité, qui était celui qui avait donné la
loi - 2 Néphi 5:10 ; 25:24-30 ; Jarom 5 ;
Mosiah 2:3 ; Alma 30:3 ; 3 Néphi 1:24.
Tu iras à
la maison de prière en mon saint jour et tu y offriras tes
sacrements - D&A 59:9, 10.
Souviens-toi
qu'en ce jour, le jour du Seigneur, tu offriras tes oblations et tes
sacrements au Très-Haut - D&A 59:12-14.
Et les
habitants de Sion observeront aussi le jour du sabbat pour le
sanctifier - D&A 68:29.