Le pouvoir des conseils



Comment délibérer en conseil
pour le bien de l’Église et de la famille




M. Russell Ballard


Titre de l'édition d'origine : Counseling with our Councils

©1997 M. Russell Ballard




Préface
Remerciements
Introduction : La synergie spirituelle
1. Le grand conseil dans les cieux
2. Les conseils généraux de l'Église
3. Les conseils locaux de présidence
4. Les conseils de pieu et de district
5. Les conseils de paroisse et de branche
6. Les présidences et les autres conseils restreints
7. Les conseils disciplinaires
8. Le conseil de famille
9. « Venez et plaidons ! »



PRÉFACE

De nombreux aspects du monde actuel sont en opposition directe avec les enseignements du Seigneur Jésus-Christ. La forte influence de Satan est visible tout autour de nous. La famille est attaquée et nos jeunes sont constamment soumis à des influences néfastes. Au cours des dernières décennies, nous avons bénéficié de progrès technologiques extraordinaires de toute sorte, mais dans le même temps, nous avons assisté à une augmentation spectaculaire de l’immoralité, de l’avortement, des divorces, des sévices aux enfants, du ravage de la drogue, des crimes violents et de nombreux autres maux de la société.

On peut se soucier tout particulièrement des effets de ces maux sur la famille. Un journaliste a écrit que « non seulement le taux des naissances illégitimes actuel est sans précédent sur les deux derniers siècles, mais que, pour autant que nous le sachions, il est également inégalé dans l’histoire de l’Amérique en remontant jusqu’à l’époque des colonies et dans l’histoire de l’Angleterre depuis le règne des Tudor » (Himmelfarb, De-moralization of Society, p. 23). Lawrence Stone, éminent historien en sociologie, professeur à l’université de Princeton, a dit : « Depuis 1960, le nombre de divorces en occident n’a pas de précédent historique que je connaisse et semble unique... Il n’y a rien eu de semblable au cours des 2000 dernières années et probablement depuis plus longtemps. » (cité dans Popenoe, « World without Fathers », p. 13)

Les circonstances sont tellement différentes aujourd’hui de l’époque où j’étais adolescent, de celle où j’étais jeune évêque et même de celle où j’ai été évêque pour la deuxième fois. Comme le président Ezra Taft Benson l’a déclaré : « La méchanceté se répand rapidement dans tous les secteurs de notre société. ... Elle est plus organisée, plus habilement déguisée et promue avec plus de moyens que jamais. » (« Je témoigne », L’Étoile, janvier 1989, p. 75)

Face à cette situation, je suis préoccupé depuis plusieurs années par la question suivante : comment l’Église peut-elle préparer au mieux tous ses membres à faire face aux défis de notre époque et à un environnement en perpétuel changement ?

Il n’est plus possible, pour un dirigeant, homme ou femme - ou même pour un parent - d’apporter à lui seul ce qui manque si désespérément dans la vie des familles et des membres de l’Église. Si nous voulons parvenir à conduire les enfants de notre Père céleste vers la vie éternelle, nous devons tenir conseil ensemble et nous soutenir les uns les autres.

Mes pensées se tournent régulièrement vers le système inspiré des réunions de conseil qui existe dans l’Église. Pour moi, il est évident que le Seigneur a mis à notre disposition cet outil solide pour nous aider à servir plus efficacement notre peuple et à résoudre les problèmes auxquels doivent faire face les personnes et les familles.

Nous avons tous la responsabilité première de répondre à nos besoins temporels et spirituels, et la plupart d’entre nous peuvent se tourner vers la famille proche ou élargie pour trouver de l’aide, des conseils et de l’encouragement. Mais le Seigneur a aussi établi, à la fois dans l’Église et dans nos foyers, un système de conseils pour fortifier et élever chaque saint des derniers jours. Du conseil de la Première Présidence et du Collège des douze apôtres jusqu’au conseil de famille, chaque conseil joue un rôle essentiel dans la bénédiction et le salut des âmes. À l’intérieur de l’Église, une grande partie de cette œuvre sacrée est accomplie par les paroisses et les pieux (dans ce livre, les termes pieux et paroisses s’appliqueront aussi aux districts et aux branches).

Beaucoup de nos évêques et de nos présidents de pieu sont accablés par les problèmes personnels des membres de leur unité. Tous les moyens doivent être utilisés pour gagner la bataille pour l’âme des enfants de notre Père. Je ressens fortement que la meilleure façon de soulager le fardeau des dirigeants est d’inviter les membres des conseils tenus dans les pieux et les paroisses à participer à la recherche et à la mise en œuvre des solutions que contient l’Évangile de Jésus-Christ. Les pages vierges de la fin de ce livre peuvent vous servir à noter les idées qui vous viendront, les réponses que vous aurez trouvées et les actions que vous aurez décidé de mettre en œuvre.

Dans des circonstances appropriées, il serait bon de faire participer les dirigeants des organisations auxiliaires aux discussions menées pour trouver des solutions aux problèmes rencontrés. Les sœurs dirigeantes sont membres des conseils de pieu et de paroisse tout comme des comités d’entraide de pieu et de paroisse. Les dirigeants de la prêtrise ne peuvent pas se permettre d’ignorer l’expérience, la sagesse, la sensibilité et l’intuition que les femmes apportent à de telles délibérations. Un de mes objectifs en écrivant ce livre est d’encourager les dirigeants de la prêtrise à inviter les sœurs à participer plus pleinement à l’élaboration de solutions qui répondent aux difficultés auxquelles doivent faire face les membres de l’Église.

La clarté des déclarations de nos dirigeants nous permet de mieux comprendre l’aide essentielle que les sœurs peuvent apporter. Le président Howard W. Hunter a écrit : « Il me semble qu’il y a un grand besoin de battre le rappel des femmes de l’Église pour qu’elles fassent front avec les Autorités générales, pour endiguer le déferlement du mal qui nous entoure et faire avancer l’œuvre de notre Sauveur... Si nous obéissons au Christ, nous constituons une majorité. Mais ce n’est qu’ensemble que nous pouvons accomplir l’œuvre qu’il nous a confiée et être préparés le jour où nous le verrons. » (« Aux femmes de l’Église », L’Étoile, juillet 1995, p. 120)

Mon souhait est que ce livre aidera tous ceux qui ont été appelés à diriger et à servir dans l’Église à entrevoir le potentiel des conseils mis en place dans l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.



REMERCIEMENTS

Je remercie les nombreuses personnes qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage. Ma secrétaire, Carolyn Hyde, a été une aide précieuse grâce à ses recherches et à sa préparation et sa révision du manuscrit. Plusieurs amis et collègues ont lu les brouillons de cet ouvrage et ont fait des recommandations inspirées pour son amélioration. Mes échanges avec Joseph Walker et Andrew Wilson m’ont aidé à faire avancer le projet. Ron Millett et Sheri Dew, de Deseret Book, ont encouragé ce projet dès ses débuts et d’autres membres de l’équipe de Deseret Book, y compris Kent Ware, Suzanne Brady, Richard Erickson et Tonya Facemyer, m’ont aidé à finaliser le manuscrit et à donner à l’ouvrage sa forme définitive. Comme toujours, j’exprime mon amour et mon appréciation à ma femme, Barbara, pour sa patience et ses encouragements constants. Malgré les excellentes contributions et suggestions de toutes ces personnes et de beaucoup d’autres, je porte seul la responsabilité du contenu de ce livre.


INTRODUCTION : LA SYNERGIE SPIRITUELLE

Dans mon introduction au livre « Our Search for Happiness », je demandais au lecteur de méditer un moment sur le mot compréhension. J’écrivais : « Voici un mot tout simple que la plupart d’entre nous prononcent quotidiennement. Pourtant, sa portée est remarquable. Grâce à la compréhension, nous pouvons améliorer des relations, renforcer un bon voisinage, unifier des nations et même instaurer la paix dans notre monde troublé. Sans elle prennent place souvent le chaos, l’intolérance, la haine et la guerre. En un mot : l’incompréhension. » (Ballard, Our Search for Happiness, p. 1)

Tout comme pour l’ouvrage cité, mon principal objectif, en écrivant ce livre, est de faciliter la compréhension. J’écris en priorité pour les membres de l’Église qui ont été appelés à servir dans un des nombreux conseils tenus dans l’Église, comme une présidence de pieu, un épiscopat, un conseil de pieu ou de paroisse, ou la présidence d’une organisation auxiliaire. De plus, de nombreux membres de l’Église tiennent des conseils de famille. Mon espoir sincère est que ceux qui liront ces pages auront une meilleure notion de ce qu’est un conseil de l’Église, de la manière dont il fonctionne et de la manière dont les membres de l’Église peuvent apporter une meilleure contribution aux débats tenus au sein de ces conseils. En un mot : la compréhension.

Il y a plusieurs années, j’ai reçu la tâche d’assister à une conférence de pieu en Europe. Quand je suis arrivé au centre de pieu, j’ai rencontré la présidente de la Société de secours du pieu qui était occupée à préparer une collation pour la présidence de pieu et moi-même. J’en ai profité pour parler avec elle en privé et la remercier pour son service fidèle. Au cours de notre conversation, je l’ai questionnée sur ses sentiments à propos de son service dans l’Église.

Avec une pointe d’exaspération, elle m’a dit : « Frère Ballard, les frères dans l’Église comprendront-ils un jour que les sœurs veulent apporter une contribution aux problèmes réels posés à l’Église et à ses membres ? »

Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai été quelque peu surpris par sa réponse et la frustration dont elle témoignait. Je lui ai alors demandé des précisions.

« Quelquefois, j’ai le sentiment d’être une figurante à la table du conseil. Je suis là pour servir mais pas pour donner mon avis. Quand ils parlent des moyens d’accomplir la mission de l’Église, ils ne me demandent jamais mon avis et quand ils s’adressent aux dirigeants de pieu pour des décisions, ils ne me considèrent jamais comme une dirigeante capable d’apporter sa contribution à la progression spirituelle du pieu. Parfois, ils parlent même en ma présence des moyens de répondre aux besoins des sœurs du pieu sans m’inviter à participer. J’ai des tâches à accomplir et je fais ce qu’on me demande. Mais je n’ai jamais le sentiment qu’on me demande mon avis. Est-ce de cette façon que les choses sont censées fonctionner ? »

Ma première pensée a été : « Comment est-ce possible ? Elle fait partie du conseil de pieu et elle dirige la Société de secours dans son pieu. Comment se fait-il qu’elle ne se sente pas partie prenante ? » Je lui ai assuré qu’il n’entrait pas dans le plan du Seigneur d’ignorer les capacités spirituelles de celles qui sont appelées par inspiration à présider les organisations de la Société de secours, des Jeunes Filles et de la Primaire dans les pieux et les paroisses. Dieu a inspiré la création d’un système de conseils qui a pour but de réunir la vision et l’expérience de tous ceux qui ont été appelés à servir à des postes-clés dans les pieux et les paroisses.

Cette conversation avec cette charmante sœur m’a fait réfléchir. Combien de nos présidentes de Société de secours ont le même sentiment ? Combien de présidentes de Primaire ? Combien de présidentes des Jeunes Filles ? Combien de nos présidents de collèges d’anciens, de nos chefs de groupes de grands prêtres, de nos membres de grands conseils et d’autres dirigeants d’organisations se sentent non représentés autour de la table du conseil ou à l’intérieur de la communauté du pieu ou de la paroisse où ils servent ? Comprenons-nous bien le système des conseils ? Sommes-nous conscients du pouvoir, de la dynamique et de la force que peuvent apporter les conseils à notre époque dans nos responsabilités respectives au service des enfants de Dieu ?

Cette expérience et d’autres m’ont incité à évoquer ce sujet au cours d’une conférence générale. En fait, lors de deux conférences successives, j’ai parlé au pupitre du Tabernacle de Salt Lake City de l’importance du système des conseils dans l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. J’ai essayé de montrer le pouvoir spirituel et la direction inspirée qui découlent des réunions de conseil tenues dans les pieux, les paroisses et les familles lorsqu’elles sont dirigées correctement. J’ai promis aux parents que leur famille sera grandement bénie s’ils prennent conseil l’un de l’autre. J’ai aussi promis aux dirigeants de pieu et de paroisse que leur service sera plus efficace s’ils apprennent à profiter de la sagesse, de l’expérience, de la foi et du témoignage de tous les membres des conseils dans l’Église.

Après mon premier discours à ce sujet, j’étais impatient de savoir si mes propos avaient été compris, particulièrement par nos évêques. Peut-être est-ce dû à mon passé professionnel mais je suis toujours impatient de voir des résultats. Ainsi, pendant les sessions de formation que j’ai animées en divers endroits à travers le monde, j’ai mis l’accent sur le conseil de paroisse. Pendant la formation, je demandais à quelques participants de simuler une réunion de conseil de paroisse. Un évêque dans l’assistance était désigné pour diriger cette réunion et je lui donnais un cas pratique impliquant une famille moins-pratiquante. Je demandais ensuite à l’évêque d’utiliser le conseil de paroisse pour établir un plan pour remotiver cette famille.

À chaque fois, l’évêque se saisissait du problème et disait : « Voici la situation et voici ce que je pense que nous devrions faire. » Ensuite, il distribuait des tâches aux membres du conseil de paroisse. C’était peut-être un bon exercice de délégation mais l’expérience et la sagesse des membres du conseil n’étaient pas utilisées. Au bout d’un moment, je suggérais à l’évêque d’essayer de nouveau, mais cette fois, en demandant des idées et des recommandations aux membres de son conseil avant de prendre des décisions. Je l’encourageais tout particulièrement à demander des idées aux sœurs. J’essayais d’enseigner le concept que, bien que les hommes et les femmes ont des responsabilités différentes, ils apportent à leur responsabilité dans l’Église leur passé, leurs talents, leur expérience et leur point de vue. Ce n’est pas un secret de dire que les hommes et les femmes ont tendance à voir les choses selon une perspective qui leur est propre aux uns et aux autres (perspectives aussi valables, utiles et nécessaires les unes que les autres dans le travail des conseils). Évidemment, quand l’évêque ouvrait la réunion en invitant les membres du conseil à discuter ensemble, c’était comme si les écluses des cieux s’ouvraient : un réservoir de visions et d’inspiration se déversait soudainement parmi les membres du conseil alors qu’ils planifiaient le soutien à apporter à une famille moins-pratiquante.

En observant le même scénario se reproduire à chaque fois, j’ai décidé qu’il serait utile d’écrire plus en détail sur l’importance des conseils parce que les dirigeants, en particulier les présidents de pieu, les évêques et les parents ont grand besoin de comprendre et d’obtenir le pouvoir spirituel qui réside dans les conseils. Il n’existe aucun problème dans une famille, une paroisse ou un pieu qui ne puisse être résolu si nous recherchons la solution à la manière du Seigneur en tenant conseil les uns avec les autres.

À ce stade, il serait utile de s’arrêter un instant sur la définition du mot conseil, afin de s’assurer que nous abordons le sujet sous le même angle. Si nous faisons une recherche dans le dictionnaire, nous trouvons plusieurs définitions. Pour servir mon objectif, je voudrais mentionner la définition succincte des conseils de l’Église que donne l’Encyclopedia of Mormonism :

Le concept du conseil dans l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours renferme des principes d’ordre administratif et organisationnel. Il existe des conseils permanents, tels que le Conseil des douze apôtres,... les grands conseils de pieu et les conseils formés de dirigeants de collèges de la prêtrise et d’officiers d’organisations auxiliaires qui travaillent ensemble. Quelquefois, des représentants directement concernés sont invités (activités sportives, jeunes adultes...) Les conseils de l’Église prévoient et coordonnent les activités, rassemblent des informations, planifient des programmes ou des évènements, prennent des décisions et résolvent les problèmes de leur unité...

La philosophie d’un conseil est ce que le sociologue Thomas O’Dea a appelé une « démocratie participative » dans la culture mormone (The Mormons, Chicago, 1964, p. 165). Au cours des réunions périodiques des conseils, les besoins individuels et organisationnels sont pris en compte. Reconnaissant les conditions uniques entourant une unité particulière, une zone géographique ou un groupe de personnes, les conseils identifient les programmes et les activités qui doivent être planifiés et organisés (le conseil n’a pas pouvoir de décision finale ; ce pouvoir revient au dirigeant de l’unité, comme le président de pieu ou l’évêque).

Les conseils sont plus que des mécanismes de coordination. Ils servent aussi de vecteur d’enseignement et de développement pour la famille, la paroisse, le pieu, la région, ou l’Église. En participant aux conseils, les membres de l’Église sont mis face à des défis organisationnels plus larges. Ils voient les dirigeants en action, apprennent à planifier, à analyser des problèmes, à prendre des décisions et à s’organiser au-delà des limites de leur propre sphère de responsabilité. La participation des membres de l’Église aux conseils contribue à les préparer à leurs futures responsabilités de dirigeants. (« Priesthood Councils », Ludlow, Encyclopedia of Mormonism, vol. 3, p. 1141-1142)

Je crois que le jour est venu où on ne peut pas espérer édifier l’Église et amener le cœur et l’âme de ses membres au Christ sans utiliser chaque ressource que le Seigneur met à notre disposition. Dans toute l’Église, les dirigeants sont soucieux de la spiritualité des membres. Nous nous soucions du manque d’assiduité des nouveaux convertis. Je crois que la réponse à ces soucis se trouve dans la compréhension et l’usage correct de nos conseils, en particulier du conseil de paroisse. Est-il vain de croire que les évêques et les présidents de branche de l’Église peuvent exploiter les ressources collectives dont ils disposent pour stopper cette perte inutile de tant d’enfants de notre Père céleste ?

Si le dirigeant de mission de paroisse comprenait que les organisations auxiliaires sont une ressource pour l’aider dans l’œuvre missionnaire, il pourrait suggérer à la présidence de la Société de secours de rendre visite à une famille d’amis de l’Église enseignés par les missionnaires pour inviter la mère à assister à une activité ou à une réunion de la Société de secours. Pour ce faire, il n’y a la nécessité d’aucune réunion particulière, seulement d’un dirigeant de mission de paroisse qui cherche à engager le conseil de paroisse dans une action avec les missionnaires pour accueillir une famille dans l’Église. Les dirigeants des Jeunes Gens, des Jeunes Filles et de la Primaire peuvent s’impliquer de même pour le bien des membres des familles qui relèvent de leur responsabilité. Ne pensez-vous pas qu’il serait facile et approprié d’élaborer un plan d’intégration qui contribuerait à la conversion et à la rétention de chaque homme, femme, adolescent ou enfant qui s’intéresse à l’Église ? Si dans les conseils de l’Église chaque participant est soucieux de soutenir les missionnaires, je crois que bien plus de convertis seront mieux intégrés dans l’Église.

Le même concept s’applique à presque tous les problèmes qui se posent à une branche, à une paroisse, à un pieu ou à une famille. Par exemple, nous nous inquiétons des membres moins-pratiquants de l’Église. Nous passons des heures dans diverses réunions à parler d’eux et à planifier les moyens d’apporter des bénédictions dans leur vie. Percevez-vous le potentiel de la prêtrise et des organisations auxiliaires qui travaillent ensemble pour tendre la main à toutes ces familles et à toutes ces personnes ? Je crois que nous pouvons trouver les réponses aux problèmes de la pratique religieuse auxquels ont à faire face nos paroisses et nos pieux grâce à la prêtrise et aux organisations auxiliaires. Je crois aussi que l’adversaire ne veut pas que nous sachions utiliser les conseils de la bonne façon.

Les Frères se sont inquiétés depuis des années de la lourde charge qui pèse sur nos évêques et nos présidents de branche. Pour moi, le meilleur moyen de soulager leur fardeau est qu’ils tiennent conseil dans leurs réunions.

Pendant de nombreuses années avant d’être appelé à servir en tant qu’Autorité générale de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, j’ai travaillé dans la vente d’automobiles, tout comme mon père avant moi. Au cours de ces années, j’ai appris à reconnaître le bruit et la performance d’un moteur bien réglé. Pour moi, c’est de la musique. Cela va du gentil ronronnement d’un moteur au ralenti au rugissement d’un accélérateur enfoncé à fond. Le plus excitant est la puissance du moteur que reflète son bruit. Il n’y a rien de tel que de se trouver au volant d’une belle voiture dont le moteur tourne parfaitement et dont chaque pièce remplit sa fonction correctement.

D’un autre côté, il n’y a rien de plus exaspérant qu’une voiture en mauvais état de fonctionnement. Peu importe que la peinture soit belle ou que la sellerie soit confortable, une voiture dont le moteur est défaillant n’est qu’une coquille vide et en-deçà de son potentiel. Même s’il est possible qu’une voiture fonctionne sur quelques cylindres seulement, elle n’ira jamais aussi vite ni aussi loin ni ne sera aussi souple et agréable qu’un véhicule correctement réglé. La perte de plusieurs cylindres réduit radicalement la performance du moteur.

Malheureusement, dans l’Église, il existe trop de pieux, de paroisses et de familles qui ne fonctionnent que sur quelques cylindres ou même qui essaient de s’en sortir avec un seul. La paroisse à un cylindre est celle où l’évêque s’occupe de tous les problèmes, prend toutes les décisions, assure le suivi de toutes les tâches et fait face à tous les défis. Comme tout cylindre surcompressé, il commence bientôt à crachoter et à se comporter bizarrement et finit par casser.

Je me souviens d’une conversation avec un jeune évêque. Alors qu’il parlait de son ministère avec passion, il m’a fait part d’une angoisse écrasante. Il m’a dit : « La plus grande frustration est qu’il n’y a jamais assez de temps dans la journée pour faire tout ce qui doit être fait. »

Comme je me souviens bien moi-même d’avoir eu ce sentiment lorsque j’étais évêque ! En essayant de ne pas montrer que je plaisantais, je lui ai dit : « Vous êtes sûrement le premier évêque dans toute l’histoire de l’Église à ressentir cela ! »

Certes, les exigences qui pèsent sur nos évêques sont grandes. Il y a des clés de la prêtrise qu’eux, et eux seuls, détiennent, et des rôles dans la paroisse qu’eux seuls peuvent remplir. Mais il n’est pas prévu qu’ils fassent plaisir à tout le monde. Ils sont appelés à présider et à diriger pour apporter l’amour de Dieu à ses enfants. Mais personne, et surtout pas notre Père céleste, n’attend d’eux qu’ils fassent tout, tout seuls.

On peut en dire de même de nos présidents de pieu, de nos présidents de collège, des présidents des organisations auxiliaires et des mères et pères de famille. Tous font face à des responsabilités qui nécessitent beaucoup de temps, de talents et d’énergie. Mais aucun n’est laissé seul pour le faire. Dieu, le Maître Organisateur, a inspiré la création d’un système de comités et de conseils. S’il est bien compris, soigneusement mis en œuvre et utilisé, ce système allégera le fardeau de tout dirigeant individuellement et étendra la portée et l’impact de son ministère en réunissant le jugement, les talents et la sagesse de nombreux dirigeants qui ont droit à la direction et à l’inspiration du Saint-Esprit. Le système des conseils agit également comme un garde-fou pour l’Église en apportant soutien et force là où des dirigeants pourraient être individuellement faibles.

En tant que membre du Collège des douze apôtres, je participe à un certain nombre de conseils et de comités généraux de l’Église. C’est une grande bénédiction pour moi que de travailler et de servir avec des hommes et des femmes dévoués dont le plus grand désir est de faire la volonté de leur Père céleste. Nous avons vécu de merveilleuses expériences au cours de réunions de conseil qui duraient quelquefois des heures durant lesquelles nous élaborions des plans, des programmes et des directives pour bénir et fortifier tous les membres de l’Église et les aider à faire face aux défis et aux épreuves de ces temps difficiles.

Bien que je considère cette implication comme une occasion rare et édifiante, je ne crains pas de dire que notre tâche n’est pas toujours aussi facile qu’il n’y paraît. La riche diversité de langues, de cultures et d’environnements qui existe actuellement dans l’Église exige que tous les plans que nous élaborons et toutes les mesures que nous prenons au niveau mondial soient à la fois généraux et ciblés : suffisamment généraux pour répondre aux besoins de millions de membres de l’Église dans des dizaines de nations différentes et suffisamment ciblés pour atteindre l’individu. C’est pourquoi les dirigeants de la prêtrise et des organisations auxiliaires se tournent régulièrement vers le Seigneur, à genoux, et implorent sa direction et son aide. C’est ainsi que nous avons été édifiés par l’esprit d’inspiration et de révélation quand il s’est manifesté.

À bien des égards, nos conseils généraux de l’Église fonctionnent comme les conseils locaux ou de famille devraient fonctionner. Sous la direction de la prêtrise et l’influence du Saint-Esprit, ces conseils devraient permettre une discussion ouverte et libre et une communication aisée et concise. Les buts que nous recherchons ensemble devraient toujours être clairs pour tous. Tout ce que nous faisons, tout ce que nous enseignons, chaque plan que nous élaborons devrait contribuer à aider les enfants de Dieu à jouir de toutes les bénédictions de l’Évangile. Ce faisant, les conseils devraient soutenir les familles et veiller à ne jamais entrer en dualité avec elles.

En effet, nos réunions de conseil ont pour objet le devoir et la responsabilité, pas la concurrence. Elles donnent une occasion à la prêtrise et aux organisations auxiliaires de l’Église de se retrouver dans un esprit d’amour et de coopération pour aider notre Père céleste à accomplir son œuvre et sa gloire qui sont de « réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme » (Moïse 1:39). Il en est de même dans nos conseils de famille, sauf que dans ce cas, il s’agit de parents et d’enfants qui coopèrent de façon énergique et dynamique pour s’assurer qu’il n’y aura pas de place vide à la table de la famille éternelle.

S’il y a une époque où un tel effort coopératif entre les membres de la famille et les dirigeants de l’Église en faveur des enfants de notre Père céleste est nécessaire, c’est bien aujourd’hui. Notre époque est périlleuse et nécessite une vigilance absolue de la part de ceux auxquels a été confié le soin de veiller sur le royaume. Nos responsabilités individuelles sont grandes, mais la responsabilité que nous partageons avec d’autres, dans notre foyer et dans l’Église, de travailler ensemble pour apporter des bénédictions dans la vie des membres de notre famille et de tous nos frères et sœurs éternels est tout aussi importante.


LA SYNERGIE SPIRITUELLE

Les scientifiques appellent ce processus synergie que l’on définit comme « un phénomène par lequel plusieurs facteurs ou influences agissant ensemble créent un effet plus grand que la somme des effets de chacun s’ils avaient opéré indépendamment » (Thorndike-Barnhardt Dictionary, « synergism »). Le moraliste et fabuliste grec de l’antiquité, Esope, avait l’habitude d’illustrer ce concept en montrant un bâton et en demandant à un volontaire qui s’en croyait capable, parmi son auditoire, de le briser. Bien sûr, le volontaire pouvait facilement briser le bâton. Ensuite, Esope assemblait deux bâtons de même taille et demandait au même volontaire de briser les deux bâtons ensemble. C’était plus difficile mais habituellement, cela se faisait sans trop de peine. Le processus était répété, un bâton étant ajouté à chaque fois jusqu’à ce que le volontaire ne puisse plus briser le jeu de bâtons. La morale de la démonstration d’Esope était simple : individuellement, nous sommes faibles mais ensemble nous sommes forts.

Il n’a jamais été dans l’intention de Dieu de laisser ses enfants seuls face à des décisions importantes ou face à leurs responsabilités. Pendant notre existence prémortelle, il a lui-même organisé un grand conseil pour présenter son plan en vue de notre bien-être éternel. Son Église est organisée en conseils à tous les niveaux, du conseil de la Première Présidence et du Collège des douze apôtres aux conseils de pieu, de paroisse et de famille. L’apôtre Paul a enseigné que l’organisation complète de l’Église, avec des apôtres, des prophètes et d’autres officiers et instructeurs, a été instaurée par le Sauveur « pour le perfectionnement des saints en vue de l’édification du ministère et de l’édification du corps du Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi. » (Éphésiens 4:11-13)

Dans sa première lettre aux saints Corinthiens, Paul a comparé les membres de l’Église et leurs diverses responsabilités au fonctionnement de notre corps :

« Ainsi, le corps n’est pas un seul membre mais il est formé de plusieurs membres...

« Maintenant Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il l’a voulu.

« Si tous étaient un seul membre, où serait le corps ?

« Maintenant donc, il y a plusieurs membres, et un seul corps.

« L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous...

« Afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres.

« Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui. » (1 Corinthiens 12:14, 18-21, 25-26)

Les Écritures précisent que, bien que nos rôles respectifs peuvent être différents et changer de temps en temps, tous ont une importance égale dans le fonctionnement de l’Église. Nous avons besoin que les collèges de la prêtrise affirment leur autorité et remplissent les responsabilités divinement placées sur eux, tout comme nous avons besoin que la Société de secours, la Primaire, les Jeunes Filles, l’École du Dimanche et les comités d’activités remplissent leur fonction. Nous avons besoin aussi que toutes ces organisations travaillent ensemble en conseil, en s’aidant les unes les autres quand cela est nécessaire, pour le bien des personnes et des familles.

Il y a seulement quelques années, Sherry, mère célibataire de deux jolies filles, a emménagé dans une nouvelle paroisse. Elle n’était plus pratiquante depuis longtemps dans l’Église mais, les derniers temps, elle ressentait un manque dans le domaine spirituel. Aussi a-t-elle été heureuse quand les membres de la présidence du collège des anciens l’ont aidée à emménager et elle a accepté leur invitation à une activité sociale du collège prévue plus tard dans la semaine.

Le lendemain soir, la présidence de la Société de secours lui a rendu visite, puis la consultante des Jeunes Filles pour une de ses filles et l’instructrice de la Primaire pour l’autre. Lorsque l’épiscopat est arrivé plus tard dans la soirée, Sherry avait le sentiment de connaître déjà toute la paroisse. Chaque rencontre avait été chaleureuse et amicale et avant que le dimanche arrive, Sherry et ses filles étaient désireuses d’assister aux réunions de l’Église.

Sherry a dit plus tard : « Aucune de ces personnes ne me connaissait et pourtant, elles m’ont donné le sentiment que j’étais chez moi. »

En réalité, c’était le cas. Les marques d’affection et d’intérêt qu’elle a reçues lui ont donné le courage dont elle avait besoin pour apporter des changements significatifs à sa vie. Dans la semaine, elle recevait un appel à servir dans la paroisse et ses filles étaient intégrées dans les activités et les projets de leurs classes respectives.

Alors que Sherry s’engageait dans sa nouvelle paroisse où elle était accueillie et acceptée, elle est devenue réceptive à l’Esprit du Seigneur. Son témoignage a été consolidé et sa foi ranimée. Un peu plus d’un an après son arrivée dans la paroisse, beaucoup de ses nouveaux amis et voisins l’accompagnaient au temple où elle contractait des alliances sacrées qu’elle garde fidèlement depuis.

Il n’y a pas très longtemps, j’ai eu l’occasion de parler de cette expérience avec l’évêque de Sherry. Il m’a dit : « J’aimerais pouvoir vous dire que les choses se passent toujours aussi bien. Cependant, quand le programme complet de l’Église est appliqué au cours d’une réunion de conseil qui se concentre sur les besoins spécifiques d’une famille ou d’une personne, des miracles peuvent se produire et ils se produisent. »

Je témoigne que de tels miracles ne peuvent arriver que dans la mesure où nous sommes préparés à travailler ensemble - hommes et femmes qui servent dans les collèges et les organisations auxiliaires de l’Église - pour qu’il en soit ainsi. L’œuvre dans laquelle nous sommes engagés n’est pas celle des hommes et des femmes qui y participent. Tout est l’œuvre de Dieu. Nous sommes en mission pour lui et nous servons selon sa volonté.

Le président Ezra Taft Benson a dit un jour :

« Il y a un principe cité dans les Doctrine et Alliances qui, bien qu’il concerne spécifiquement les collèges dirigeants de l’Église, s’applique à tous les conseils dans le gouvernement de l’Église. Je cite la section 107 : ‘Les décisions de ces collèges [ou conseils]... doivent être prises en toute justice, en sainteté, avec humilité de cœur, douceur et longanimité, avec foi, vertu, connaissance, tempérance, patience, divinité, amour fraternel et charité.’ [D&A 107:30]... Pour moi, cela est le modèle selon lequel le Seigneur voudrait que nous travaillions dans les conseils de la prêtrise à tous les niveaux du gouvernement de l’Église. Nous devons être un dans tous les aspects de cette œuvre... car tout est spirituel pour celui que nous reconnaissons comme notre Maître. » (« Church Government through Councils », p. 88-89)

Mon expérience m’a appris que là où les dirigeants font un usage sage des comités et des conseils, des gens sont bénis. Tout comme une voiture qui est bien conçue et qui fonctionne au maximum de sa performance, de telles organisations de l’Église font avancer l’œuvre du Seigneur plus vite et plus loin. Ces dirigeants sont unis, et, ensemble, ils font l’expérience d’un voyage beaucoup plus agréable sur la route du service dans l’Église.

Un des meilleurs moyens d’augmenter l’unité et l’efficacité de nos conseils de paroisse et de pieu est de nous souvenir que tous les membres du conseil ont une double responsabilité : ils représentent non seulement les besoins et les vues de l’organisation qu’ils sont appelés à diriger mais chacun d’eux sert en tant que membre du conseil et, à ce titre, partage avec les autres un sentiment d’intendance pour le succès de l’œuvre du Seigneur dans leur région. Ainsi, quand un sujet qui concerne tous les membres de la paroisse et du pieu est abordé, on doit porter son attention sur le point de vue personnel et les recommandations de chaque membre du conseil, frère ou sœur. D’une telle approche résulteront des décisions plus sages et un plus grand engagement dans leur mise en œuvre.

Quand les dirigeants de l’Église permettent à ceux qui ont été appelés à servir avec eux par le Seigneur de faire partie de l’équipe chargée de résoudre les problèmes, des choses merveilleuses se produisent. Nous élargissons notre base d’expériences et de compréhension, ce qui nous amène à être meilleurs et plus perspicaces pour trouver des solutions. Nous stimulons les personnes en leur donnant une chance de collaborer et d’être entendues. Nous préparons les futurs dirigeants en leur permettant de participer et d’apprendre. Quand davantage de personnes se sentent responsables d’un problème, davantage de personnes sont disposées à travailler à la solution, ce qui augmente grandement la probabilité de succès.

Une fois que les conseils appropriés sont mis en place et amorcés, les dirigeants peuvent commencer à regarder au-delà de leur intendance et de la réponse aux besoins des gens pour trouver le moyen de faire de ce monde un meilleur endroit où vivre. Il n’y a aucune raison pour que les ordres du jour des conseils de paroisse ne comportent pas des sujets tels que la violence des gangs, le délabrement urbain, le chômage et les sévices de toute sorte. Les évêques pourraient demander aux conseils de paroisse : « Comment pouvons-nous changer quelque chose dans notre collectivité et dans nos familles dans ces domaines importants ? » Une telle ouverture d’esprit et un tel engagement au sein de nos collectivités seraient non seulement stimulants et épanouissants, mais ils constituent le comportement que nous devrions adopter en tant que saints des derniers jours et chrétiens.

En d’autres termes, une des grandes forces du système des conseils est la flexibilité qu’il permet dans l’élaboration et la mise en œuvre de solutions locales pour des problèmes locaux. Au fur et à mesure que les besoins et les situations des personnes, des familles et des collectivités évoluent avec le temps, les conseils de paroisse et de pieu, sous la direction de la prêtrise et des instructions établies par l’Église, peuvent orienter leur sagesse collective et l’inspiration des cieux sur ces besoins, pour le bien et l’édification de toutes les personnes qui se trouvent sous leur influence.


LE POUVOIR DES CONSEILS

Au cours de mes années de service dans l’Église, j’ai vu des exemples extraordinaires du pouvoir de la délibération dans nos conseils. Il y a des années, alors que je servais en tant qu’évêque, une grande famille de notre paroisse a dû faire face à une situation difficile quand le père a perdu son emploi. J’ai été particulièrement soucieux de leur bien-être pendant cette période délicate. J’ai rendu visite à ce foyer pour leur donner des conseils et pour leur offrir l’aide et le soutien de l’Église. Curieusement, ils hésitaient à répondre à mon offre d’aide temporaire. J’ai alors présenté le sujet au comité d’entraide et au conseil de paroisse. Dans un esprit de confidentialité aimante, j’ai partagé avec eux mon inquiétude pour cette famille et leur ai demandé leur opinion pour savoir comment apporter des bénédictions dans la vie des frères et sœurs qui vivaient dans ce foyer. Notre présidente de la Société de secours s’est portée volontaire pour rendre visite à la mère afin d’évaluer leurs besoins temporels et de les aider à obtenir tout ce dont ils avaient besoin (ceci étant, bien sûr, de sa responsabilité selon le programme de l’Église). En deux jours, elle a été capable d’accomplir ce que je n’avais pas pu faire et la famille a accepté humblement et avec reconnaissance l’entraide proposée. Le président du collège des anciens s’est entretenu avec le père (ce qui, bien sûr, était son droit et son devoir) et a travaillé avec lui sur le moyen d’améliorer sa situation professionnelle. Notre président des Jeunes Gens avait remarqué que la maison avait absolument besoin d’un coup de peinture et il s’est organisé pour que les prêtres repeignent la maison avec les grands-prêtres.

Au cours de mes conversations avec les parents, j’ai découvert qu’ils étaient lourdement endettés et en retard dans les remboursements de leur prêt immobilier. En accord avec les directives approuvées du programme d’entraide, je me suis renseigné sur la capacité de la famille élargie à les aider en ces temps difficiles mais je n’ai obtenu que peu d’informations. Néanmoins, notre présidente de la Société de secours a appris que la mère avait un frère qui était aisé.

La mère a dit : « Il n’y a pas de raison de le contacter. Nous ne nous parlons pas depuis des années. Je ne peux pas l’appeler et lui dire : ‘Bonjour ! Tu te souviens ? Je suis ta sœur. Peux-tu me prêter de l’argent ?’ »

J’ai compris son dilemme et, néanmoins, je sentais qu’il était important de suivre l’ordre établi par l’Église. J’ai alors parlé avec elle et j’ai finalement reçu sa permission de contacter son frère qui vivait dans une ville éloignée. Je l’ai appelé et lui ai expliqué la situation difficile dans laquelle sa jeune sœur se trouvait. En moins de trois jours, il était à Salt Lake City et aidait sa sœur à mettre de l’ordre dans ses comptes. Pendant ce temps, notre président du collège des anciens aidait le père à trouver un emploi stable et correctement rémunéré. Immédiatement, la famille a été plus en sécurité qu’elle ne l’avait jamais été.

Cependant, le plus important était qu’ils formaient une famille plus unie. Je pense que je ne pourrai pas oublier la tendresse des retrouvailles entre le frère et la sœur après des années de brouille. Bien que son frère ait été exclu de l’Église, il se créa immédiatement un lien d’esprit à esprit qui ne peut être compris que dans le contexte de l’Évangile. Je ne vous surprendrai probablement pas en vous disant que le résultat de cette expérience a été finalement le retour du frère à l’activité dans l’Église et le rétablissement de sa relation avec tous les membres de sa famille. Tout cela s’est produit grâce au travail inspiré d’un conseil de paroisse fidèle qui fonctionnait conformément au programme mis en place par Dieu pour ses enfants par l’intermédiaire de ses serviteurs.

À la lumière de telles expériences accumulées au fil des années, j’en suis venu à croire de tout mon cœur que le système des conseils de l’Église a été divinement conçu pour être une source de bienfaits dans la vie des enfants de notre Père céleste. Pour être parfaitement honnête, je confesse avoir parfois du mal à comprendre pourquoi tant de nos dirigeants ne voient pas que travailler en conseil augmente leur capacité d’accomplir tout ce que le Seigneur attend d’eux dans leur intendance.

Par exemple, un grand défi auquel l’Église fait face aujourd’hui est le besoin de fraternité et de maintien dans l’Église d’un nombre toujours croissant de convertis. Dans quelques endroits du monde où l’équivalent de l’effectif d’une paroisse est baptisé chaque année, c’est une tâche vraiment impressionnante. Ce serait difficile, voire impossible, pour un évêque ou un président de branche d’envisager même de remplir cette lourde responsabilité sans l’action continuelle de conseils avisés dont les membres sont unis pour le bien de tous les enfants de Dieu dans leur paroisse ou branche.

De même, les conseils de paroisse qui délibèrent régulièrement sur la manière dont les collèges et les organisations auxiliaires peuvent apporter des occasions d’intégrer ceux qui s’intéressent à l’Église et étudient avec les missionnaires, feront beaucoup pour cultiver un esprit d’accueil dans toute la paroisse. Par exemple, si les sœurs de la Primaire invitaient les enfants des membres potentiels de l’Église à assister à la Primaire, ces enfants rencontreraient de nouveaux amis et sentiraient que l’Église se soucie vraiment d’eux. Cela aiderait sûrement les missionnaires dans la conversion de ces familles. Tous les membres du conseil devraient favoriser les occasions de donner une chance aux amis de l’Église de se lier avec un membre de l’Église autre que les missionnaires. Le dirigeant de mission de paroisse peut coordonner cela grâce au comité exécutif de la prêtrise et directement avec les dirigeants des organisations auxiliaires. Souvenez-vous, le dirigeant de mission de paroisse rencontre chaque semaine les missionnaires à plein-temps pour parler des familles qu’ils enseignent et pour coordonner leur travail.

Dans une grande mesure, le conseil de paroisse est « l’outil d’accueil » de l’Église. Quand les conseils de paroisse fonctionneront comme il se doit, chaque converti sera bien accueilli, aura des instructeurs au foyer et des instructrices visiteuses et recevra un appel à servir dans l’Église dans les jours qui suivront son baptême. Les moins-pratiquants aussi recevront un appel à servir, preuve qu’on a besoin d’eux et qu’ils comptent parmi les membres de la paroisse.

Depuis 1985, je sers dans un conseil composé de douze hommes. Nous venons d’horizons différents et apportons au Collège des douze apôtres une diversité d’expériences vécues dans l’Église et dans le monde. Assurément, nous n’attendons pas passivement, lorsque nous sommes réunis, que le président du collège nous dise ce que nous devons faire. Nous délibérons et nous nous écoutons les uns les autres en ayant un profond respect pour les diverses compétences que nos Frères apportent au collège. Nous débattons d’une large variété de sujets qui vont de l’administration de l’Église aux événements mondiaux et nous le faisons ouvertement et franchement. Quelquefois des sujets sont traités pendant des semaines, voire des mois et, occasionnellement, même des années, avant qu’une décision ne soit prise. Nous ne sommes pas toujours d’accord au début de nos discussions. Cependant, une fois la décision prise, nous sommes toujours unis.

Bien sûr, même dans le Collège des douze apôtres, nous n’oublions jamais le principe important de la révélation qui nous guide par l’intermédiaire de ceux qui détiennent les clés de la direction et de l’autorité de la prêtrise. Bien que la délibération en conseil soit essentielle à la bonne administration de l’Église, ceux qui servent dans les conseils doivent être prudents et ne pas se méprendre sur le rôle des conseils dans ce processus. Le conseil n’est pas un forum démocratique. Ni veto, ni règle de la majorité ne s’y appliquent. Aussi nécessaire que soient les apports du conseil dans le fonctionnement de toutes les unités de l’Église, ils ne supplantent jamais la direction du Saint-Esprit quand il se manifeste par la révélation à ceux qui détiennent les clés de la prêtrise.

Le président David O. McKay a évoqué une réunion du Collège des douze apôtres de l’époque où il en était membre, au cours de laquelle une question de grande importance a été posée. Lui-même et les autres apôtres ressentaient fortement que certaines dispositions devaient être prises et ils étaient prêts à partager leurs sentiments au cours de la réunion avec la Première Présidence plus tard ce matin-là. Mais, à leur grande surprise, le président Joseph F. Smith ne leur a pas demandé leur avis à ce sujet contrairement à son habitude. Au lieu de cela, il s’est levé et a dit : « Voici ce que le Seigneur veut. »

« Bien que ce n’était pas totalement en accord avec ce que [nous] avions décidé », a écrit le président McKay, « le président Francis M. Lyman, président des Douze, a été le premier debout pour dire : ‘Frères, je propose que cela devienne l’opinion et le jugement de ce Conseil’.

« ’J’appuie la décision’ a dit un autre et ce fut unanime. Six mois ne s’étaient pas écoulés que la sagesse de ce dirigeant était démontrée. » (Gospel Ideas, p. 264)

Je remercie le Seigneur pour le principe de la révélation dans l’Église. Mais nous ne devons pas sous-estimer la valeur de l’apport des membres du conseil dans le processus de délibération. Cela fait partie du miracle des conseils de l’Église. En s’écoutant les uns les autres et en écoutant l’Esprit, les membres du conseil peuvent faire avancer l’œuvre du Seigneur de manière significative. Quand nous nous soutenons les uns les autres et que nous participons aux conseils dans l’Église, nous commençons à comprendre comment Dieu peut prendre des hommes et des femmes ordinaires et en faire des dirigeants extraordinaires. Les meilleurs dirigeants ne sont pas ceux qui se tuent à la tâche en essayant de tout faire tout seuls. Les meilleurs dirigeants sont ceux qui appliquent le plan de Dieu en se réunissant pour travailler en conseils.

Par l’intermédiaire du prophète Ésaïe, le Seigneur a dit : « Venez et plaidons » (Ésaïe 1:18). Dans notre dispensation, il a répété cette invitation : « Raisonnons ensemble, afin que vous compreniez » (D&A 50:10). Ce livre tentera de décrire en détail le plan du Seigneur du « raisonner ensemble » par les conseils de famille, de paroisse et de pieu. Nous explorerons le fondement doctrinal du système des conseils, nous débattrons des fonctions et des buts d’une grande variété de conseils et nous ferons des suggestions pratiques aux membres et dirigeants des conseils. Le monde actuel exige des membres et des dirigeants de l’Église le meilleur raisonnement et l’usage le plus sage de chaque ressource que notre Père céleste a mis à notre disposition pour édifier et protéger ses enfants et son Église.

Toutes les expériences et tous les exemples qui seront cités sont véridiques mais j’ai choisi de ne dévoiler aucun nom ni aucun lieu pour protéger la vie privée de ceux qui ont partagé leur histoire avec moi. Un grand nombre de ces expériences m’a été soumis par des courriers de présidents de pieu, d’officiers de pieu ou de paroisse, d’évêques ou d’autres qui sont témoins oculaires du pouvoir merveilleux et positif de la délibération en conseil.

Avant d’en arriver à ces expériences, nous allons jeter un regard sur l’histoire spirituelle des conseils en commençant par le rassemblement important (dont aucun d’entre nous ne peut se souvenir) que fut le grand conseil de la vie prémortelle.


CHAPITRE 1 : LE GRAND CONSEIL DES CIEUX

Mon grand-père maternel, Hyrum Mack Smith, était le fils aîné du président Joseph F. Smith, sixième président de l’Église. Quand mon grand-père est mort subitement en 1918, juste deux mois avant son quarante-sixième anniversaire, tous ceux qui l’avaient connu et aimé se trouvaient dans une grande tristesse, y compris son père, le prophète. Comme tout parent éprouverait un sentiment d’angoisse à la mort d’un enfant bien-aimé, le président Smith a passé de longs moments en prière fervente et en contemplation spirituelle, en cherchant à être réconforté dans les jours qui suivirent la mort de son fils. Il méditait tout particulièrement sur le plan de salut de Dieu et sur ses implications pour chacun d’entre nous dans cette vie et la suivante.

Le 3 octobre 1918, juste quelques mois après la mort d’Hyrum, le président Smith était assis dans sa chambre, occupé « à méditer sur les Écritures » (D&A 138:1) quand une vision merveilleuse s’est ouverte devant lui. Le président Smith a eu l’occasion unique de regarder au-delà du voile et de voir une partie de ce qui s’était produit dans le monde des esprits avant cette vie et ce qui nous attend dans l’éternité.

Ce qu’il a appris au cours de cette expérience est extraordinaire. Il lui a été donné de comprendre, par exemple, le concept significatif suivant à propos de dirigeants de l’Église comme son père et son oncle, Hyrum et Joseph Smith, ainsi que Brigham Young, John Taylor, Wilford Woodruff et d’autres : « Avant même de naître, ils avaient reçu, avec bien d’autres, leurs premières leçons dans le monde des esprits et avaient été préparés pour paraître au temps fixé du Seigneur pour travailler dans sa vigne au salut de l’âme des hommes. » (D&A 138:56)

Une des leçons-clés que notre Père céleste nous a enseignée dans le « monde des esprits » est le rôle important des conseils et de la délibération dans l’art de gouverner selon l’Évangile. Depuis le tout début, Dieu a accompli son œuvre grâce à un système de conseils.

Le premier conseil dont nous avons connaissance s’est tenu avant que le monde dans lequel nous vivons ne soit créé. Dieu, notre Père céleste, était l’autorité présidente de ce rassemblement des plus importants. À ses côtés se tenait son Premier-né, Jéhovah, que nous connaissons sous le nom de Jésus-Christ. Nous ne connaissons pas exactement le déroulement ou la procédure qui a été suivie. Bien que nous parlions du conseil tenu dans les cieux comme d’un seul conseil, il se peut qu’il y ait eu plusieurs réunions de conseil où l’Évangile a été prêché, où les prophètes et d’autres ont été préordonnés et où des tâches ont été confiées. Le président Joseph Fielding Smith a fait la déclaration suivante à propos des conseils tenus dans la vie prémortelle : « Lorsqu’arriva pour nous le moment d’être promus dans la gradation de notre existence en passant par cette épreuve mortelle, des conseils furent tenus et les enfants d’esprit furent instruits de ce qui concernait les conditions d’existence dans la vie mortelle et la raison de cette existence. » (Doctrine du Salut, vol. 1, p. 62)

Nous savons qu’à un moment, au cours de ces évènements, le plan de notre Père céleste pour notre progression et notre joie éternelles a été annoncé à ses filles et à ses fils d’esprit. En tant que participants à ce conseil, nous avons eu la possibilité d’accepter ou de rejeter le plan tel qu’il nous était proposé et je suis certain que nous avons suivi avec attention les discussions sur la création du monde, la chute d’Adam et Ève, l’Expiation, la résurrection et le jugement final (voir « Council in Heaven », dans Ludlow, Encyclopedia of Mormonism, vol. 1, p. 328-329). Nous avons poussé « des cris de joie » (Job 38:7) à la perspective de la vie terrestre, de sa promesse et de son potentiel, bien que nous ayons ressenti quelque inquiétude à propos de la possibilité d’échouer.

Nous savons que Satan a cherché à amender le plan afin de s’exalter au-dessus de Dieu (voir Moïse 4:1 ; Ésaïe 14:12-14). Parce que la question du libre arbitre était cruciale dans le plan de notre Père (voir D&A 29:35 ; Moïse 4:1,3) et parce qu’il a choisi son Fils bien-aimé qui s’était proposé pour être le Rédempteur (Moïse 4:2), Lucifer s’est rebellé, est devenu Satan et a persuadé un tiers des armées célestes de le suivre. Il est arrivé ensuite ce qui est appelé la guerre dans les cieux, qui a eu pour conséquence l’expulsion des esprits rebelles (Moïse 4:3-4 ; Abraham 3:28).

Bien sûr, nous ne savons pas tout ce qui s’est passé au cours de ce conseil dans la vie prémortelle. Mais sur la base de ce que nous savons, la façon dont notre Père céleste a mené ce grand conseil illustre parfaitement plusieurs principes-clés de la prise de décision au sein des conseils.


LE DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI A UNE VISION GLOBALE

En tant que dirigeant du grand conseil des cieux, Dieu avait conçu un plan. Ici-bas, si les dirigeants des conseils peuvent utiliser leur conseil pour concevoir des plans, ils doivent cependant arriver à leur réunion de conseil en ayant une vision globale des choses. Cette vision ne doit pas nécessairement inclure chaque détail de ce qui est à faire. Mais, si le conseil doit prendre des décisions significatives, le dirigeant doit savoir où aller et à quoi parvenir. Sans cette direction et cette vision, comment le conseil saurait-il qu’une décision prise est appropriée ?

Dans l’Église, quand un dirigeant inspire les membres du conseil par sa vision, il les aide à se concentrer sur leur vraie mission qui est d’être au service des gens plutôt qu’administrer simplement des programmes. En même temps, cette concentration renforce l’esprit d’équipe, ce qui améliore les relations de travail parmi les membres du conseil.

Dans la vie, la vision fait toute la différence. Pourquoi la réaction de Néphi à la volonté de son père Léhi de suivre les conseils du Seigneur et de guider sa famille dans le désert a-t-elle été si différente de celle de ses frères aînés, Laman et Lémuel ? Probablement parce que Néphi s’était tourné vers le Seigneur en privé et avait souhaité recevoir son propre témoignage ou sa propre vision de la directive donnée à son père par le Seigneur. « Et il arriva que moi, Néphi, étant extrêmement jeune, étant néanmoins d’une haute stature, et ayant aussi le grand désir de connaître les mystères de Dieu, c’est pourquoi, j’invoquai le Seigneur ; et voici, il me visita et adoucit mon cœur, de sorte que je crus toutes les paroles qui avaient été dites par mon père ; c’est pourquoi je ne me rebellai pas contre lui comme mes frères » (1 Néphi 2:16). Néphi a cherché sa propre vision et son cœur a été adouci. Il a eu une meilleure vision de la destination de sa famille et il a été capable de s’engager à suivre le Seigneur. Comme Salomon l’a expliqué : « Quand il n’y a pas de vision, le peuple périt. » (Proverbes 29:18, traduction littérale de la King James Version, ndt)

Presque universellement, les gens sont motivés quand ils sentent qu’il y a un objectif et qu’ils servent une grande cause. C’est le droit et la responsabilité des dirigeants de donner à ceux qu’ils dirigent une vision claire et prédominante.


LE DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI ENCOURAGE LA LIBRE EXPRESSION

Deuxièmement, le grand conseil des cieux a permis que des plans différents soient présentés. Ce que Satan a proposé à l’assemblée était très différent du plan du Père. Evidemment, les arguments de Satan étaient persuasifs puisque beaucoup de nos frères et sœurs d’esprit ont choisi de le suivre. De la même manière, nos conseils devraient laisser du temps pour discuter et prendre en compte les différences de point de vue. Nous ne serons pas toujours d’accord avec tout ce que les autres disent mais nous progresserons tous en ayant l’occasion de nous exprimer et de prendre en considération les opinions ou les façons d’aborder un problème qui sont parfois très différentes des nôtres.

De telles expériences soulignent le besoin qu’ont les dirigeants d’être préparés, mentalement, émotionnellement et spirituellement et d’avoir soigneusement étudié le sujet à l’avance pour qu’ils puissent présenter la vision qu’ils en ont, comme mentionné précédemment. Un aspect significatif du « manteau de la direction », qui s’applique tout particulièrement à l’autorité présidente, est le droit et la responsabilité de tracer la route pour le groupe et d’indiquer clairement vers où le conseil doit se diriger.


LE DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI RESPECTE LE LIBRE ARBITRE

Un autre principe important que nous observons dans le grand conseil des cieux est que tous ses membres jouissaient du don précieux du libre arbitre. Ce n’était pas un exercice sous contrainte ou sous domination, même si on peut considérer que c’était vraiment là un conseil administré par un dirigeant digne d’exercer une autorité absolue. Mais c’était plutôt un exercice de libre arbitre. En prenant la plus significative de toutes les décisions éternelles au cours d’un conseil, notre Père céleste a offert l’illustration suprême de la manière dont l’expression libre et ouverte, associée à une direction visionnaire, encourage généralement la prise de bonnes décisions. Bien que la liberté comporte toujours certains risques, défis et responsabilités, elle apporte aussi un pouvoir réel à ceux qui choisissent de l’utiliser avec sagesse. Cela donne à tous ceux qui sont ainsi dotés, le sentiment que les décisions du conseil leur appartiennent. Il est démontré qu’une telle expérience est un élément clé dans la réussite du fonctionnement du conseil. De plus, personne ne peut prétendre n’avoir pas compris ou n’avoir pas eu l’occasion de s’exprimer.

Si le grand conseil tenu dans les cieux nous donne une excellente illustration du gouvernement dans l’Évangile au moyen de conseils à grand effectif (tels que les conseils de paroisse ou de pieu), un autre conseil tenu dans la vie prémortelle nous apprend d’importantes leçons sur le travail de groupes plus petits, plus intimes (tels que les présidences et les épiscopats). Dans La Perle de Grand Prix nous apprenons qu’un conseil des Dieux, sous la direction de Dieu, notre Père céleste, a travaillé pour créer physiquement le monde dans lequel nous vivons : « Alors le Seigneur dit : Descendons. Et ils descendirent au commencement, et ils, c’est-à-dire les Dieux, organisèrent et formèrent les cieux et la terre. » (Abraham 4:1)

Pendant toute la durée de la Création, ce conseil a travaillé très étroitement : il a reçu des instructions spécifiques de Dieu, a exécuté attentivement ces instructions et, ensuite, est revenu pour faire rapport des progrès dans l’attente de nouvelles directives. Abraham nous dit que quand est venu le temps de créer l’homme, « les Dieux tinrent conseil entre eux » pour savoir comment cela se ferait. Ils ont décidé de descendre et de former l’homme à leur image, selon leur ressemblance, et de lui donner « domination sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » (Abraham 4:26)

Au chapitre 6, vous trouverez la plus grande partie de notre exposé sur les conseils de présidence ou d’épiscopat et sur les autres conseils restreints. Dans ce chapitre-ci nous prendrons en considération plusieurs principes illustrés par le conseil de la Création, principes qui s’appliquent aux dirigeants et aux conseils de l’Église à tous les niveaux.


LE DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI DONNE DES INSTRUCTIONS CLAIRES ET PRÉCISES

L’histoire de la Création enseigne d’importantes leçons à ceux qui servent dans un épiscopat ou un autre conseil de présidence. Pour les officiers présidents tels que les présidents et les évêques, la Création illustre trois grands principes de direction applicables dans les travaux réalisés par un conseil. Premièrement, nous remarquons que notre Père céleste a donné des instructions claires et précises. Il a envoyé ses représentants en leur disant clairement ce qu’il attendait d’eux, et, ensuite, les a laissés décider de la façon de réaliser les détails.

Un président de pieu que je connais a appris un jour à ses dépens l’importance de donner des instructions précises. Pendant une réunion de présidence de pieu, il a dit à son second conseiller qu’il pensait que le moment était venu de réorganiser la présidence de la Primaire de pieu. Le conseiller était d’accord et a attendu une discussion ou des instructions plus approfondies. Ne voyant rien venir, il a supposé que le président voulait qu’il agisse. Lors de la réunion de présidence de pieu suivante, le conseiller a déclaré qu’une nouvelle présidente de la Primaire de pieu avait été appelée et qu’il réfléchissait au choix de ses conseillères.

Le président de pieu était stupéfait. « Je ne voulais pas que la présidente de la Primaire soit relevée », a-t-il dit. « J’avais juste le sentiment qu’il était temps de changer ses conseillères et peut-être quelques membres de son organisation ! »

S’il avait seulement pris le temps de parler clairement avec son conseiller, ce bon président de pieu aurait évité une situation particulièrement délicate. De plus, le second conseiller aurait dû se faire préciser sa tâche par son dirigeant au lieu d’agir sur une supposition. Dans ce cas précis, le modèle de communication au sein de cette présidence laissait quelque peu à désirer.


LE DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI TRAVAILLE PAR ÉTAPES

La deuxième leçon sur l’art de diriger que nous apprend le conseil de la Création, a trait à l’étendue et à la cadence des instructions que Dieu a données et concerne les présidents, les évêques, les dirigeants de groupe et les parents. Il n’a pas dit aux membres de son conseil : « Allez et créez un monde. » Bien qu’ayant la vision complète de ce qu’il voulait faire réaliser, il a guidé son conseil étape par étape, en lui donnant, en cours de route, de nombreuses occasions de rendre compte, de délibérer et de faire le suivi.

Un évêque que je connais a compris immédiatement après son appel à l’épiscopat que son plus grand défi serait le programme de la Prêtrise d’Aaron de la paroisse. De par son caractère divin, cette responsabilité n’était pas seulement la plus écrasante ; c’était la plus contrariante dans cette paroisse où la Prêtrise d’Aaron devait faire face à des défis inhabituels. Alors que l’évêque siégeait avec ses conseillers pour leur première réunion d’épiscopat, une certaine anxiété fut exprimée à propos de cette situation.

L’un des conseillers a déclaré : « Je crains que nous n’ayons déjà perdu certains de ces garçons. »

L’autre conseiller a ajouté : « Et ceux qui vont à l’église accepteraient probablement difficilement que nous essayions de leur faire faire davantage que ce qu’ils font lors des activités du soir. »

L’évêque avait pris en considération, dans un esprit de prière, cette responsabilité très importante depuis son appel à l’épiscopat et il avait une vision assez claire de ce qui devait être fait. Mais il comprenait aussi que cela n’arriverait pas d’un coup. Le nouvel épiscopat s’est alors engagé dans un processus par étapes.

L’évêque a demandé : « Qui est le dirigeant de la paroisse le plus qualifié pour travailler avec les jeunes ? »

Les deux conseillers ont immédiatement donné le nom d’un homme qui servait alors dans un office de pieu. L’évêque a réfléchi un instant à cet homme et a ressenti que c’était la bonne personne.

Il a alors demandé : « Ne pensez-vous pas qu’il serait un consultant exceptionnel pour le collège des diacres ? »

Son premier conseiller a dit : « Il serait exceptionnel dans n’importe quel poste auquel vous pourriez l’appeler. Mais, même si nous pouvons le récupérer du pieu, ne pensez-vous pas qu’il serait mieux de faire de lui le président des Jeunes Gens pour qu’il puisse contrôler le programme dans son ensemble ? »

L’évêque a dit : « Frères, nous sommes la présidence de la Prêtrise d’Aaron de cette paroisse. Et si quelqu’un doit ‘contrôler’ le programme, ce sera nous. Mais si nous devons reconstruire le programme, nous avons besoin de commencer par les fondations. Et il me semble que cela signifie de commencer par le collège de diacres le plus fort que nous puissions créer. »

Les conseillers ont ressenti la sagesse de ce que leur évêque disait. Le président de pieu a accepté de relever le frère pour qu’il serve dans la paroisse et en peu de temps, la paroisse avait un excellent collège des diacres. Son succès s’est finalement transmis aux collèges des instructeurs et des prêtres. Au moment où l’évêque a été relevé, chaque détenteur de la Prêtrise d’Aaron était prêt à faire une mission et la paroisse avait le meilleur programme de la Prêtrise d’Aaron de tout le pieu, voire de toute l’Église. Ceci arriva en premier lieu parce que l’évêque avait compris le processus du travail par étapes au sein des conseils. Il est intéressant de noter que le programme de la Prêtrise d’Aaron du pieu tout entier a été amélioré grâce à l’exemple de ce collège de diacres.


LE DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI DÉLÈGUE

La troisième leçon que les présidents, les évêques, les dirigeants de groupe et les parents peuvent apprendre du conseil de la Création est que notre Père céleste n’a pas fait tout le travail tout seul, même s’il en était assurément capable. Étant Dieu, il avait toute l’autorité et le pouvoir nécessaires pour créer le monde et, bien sûr, lui seul avait la vision complète du projet. Néanmoins, il a choisi de déléguer les responsabilités en demandant toujours un rapport de suivi pour s’assurer que le travail avait été accompli correctement.

Pourquoi aurait-il agi ainsi, alors que probablement, cela aurait été accompli plus vite et plus efficacement s’il avait tout fait lui-même ? À mon avis, une raison pour laquelle il a agi de cette manière était de nous donner un modèle à suivre. En déléguant un travail aussi important que la création de la terre, il nous a appris à ne pas être réticents à déléguer dans le cadre de nos tâches et de nos offices dans l’Église en nous justifiant par notre sentiment de suffisance.

J’ai récemment entendu parler d’une nouvelle présidente de Société de secours de paroisse qui a décidé qu’elle devrait visiter personnellement les sœurs de la paroisse le jour de leur anniversaire. Ensuite, elle a décidé d’apporter une carte d’anniversaire, alors elle écrivait rapidement une carte à chaque sœur et la lui donnait en lui rendant visite. Ensuite, elle a décidé que la carte serait jointe à un pain frais qu’elle faisait elle-même à la maison. Ensuite, elle a décidé que le pain et la carte devaient être emballés dans un tissu de lin, tissu qu’elle coudrait rapidement elle-même. Ensuite, elle a décidé que le paquet devait être associé à un pot de ses conserves familiales préparées par ses soins.

Après avoir fait ses livraisons d’anniversaire pendant quelques mois, cette sœur s’est traînée jusqu’au bureau de l’évêque et a demandé à être relevée.

« C’est trop de travail », a-t-elle dit. « Je n’y arrive pas. »

L’évêque n’a pas mis longtemps pour découvrir le cœur du problème. Il a dit : « Les cartes d’anniversaire sont une bonne idée mais vous avez peut-être besoin d’un peu d’aide. » L’évêque a expliqué qu’il y avait des tâches dont elle seule devait s’occuper et que toutes les autres pouvaient être déléguées. En discutant, ils ont trouvé comment donner à plusieurs sœurs la chance de participer à une forme allégée du projet d’anniversaire, ce qui procurerait à quelques femmes qui avaient particulièrement besoin de s’investir des occasions de lier des amitiés et de rendre service. En déléguant, le projet de la présidente a été accompli sans épuiser complètement son temps et son énergie.

Les présidents et les évêques devraient donner la priorité aux domaines dans lesquels eux seuls ont l’autorité d’agir et y apporter toute leur attention et laisser aux autres - les conseillers et les membres du conseil - les tâches qui peuvent raisonnablement être accomplies par quelqu’un d’autre. Tout dirigeant qui s’enlise dans une suite sans fin de détails court le risque d’ébranler l’efficacité de son ministère.

Une autre raison de déléguer est que cela confère du pouvoir à de futurs dirigeants et les prépare pour leur service à venir. L’un des signes les plus importants d’une direction efficace est le nombre de frères et de sœurs en exercice qui sont prêts à poursuivre l’œuvre.

Jéthro, le patriarche biblique, a donné un conseil sage à son gendre Moïse. Quand le vieil homme a rendu visite à la famille de sa fille et qu’il a vu les demandes constantes faites au prophète par le peuple, il a dit à Moïse : « Ce que tu fais n’est pas bien. Tu t’épuiseras toi-même, et tu épuiseras ce peuple qui est avec toi ; car la chose est au-dessus de tes forces, tu ne pourras pas y suffire seul. » (Exode 18:17-18)

Avec tact, Jéthro a continué à enseigner à son gendre comment déléguer une partie de ses responsabilités. Il lui a dit que non seulement cela lui rendrait les choses plus faciles mais que ce serait aussi une bénédiction pour ceux qui servaient avec lui car ils porteraient la charge avec lui (Exode 18:22). En effet, ceux qui sont chargés personnellement de résoudre un problème se sentent davantage concernés et passionnés. À l’inverse, il est difficile de se soucier de problèmes pour lesquels on ne se sent pas particulièrement impliqué. Ainsi, le conseil de Jéthro à Moïse est aussi une excellente recommandation pour les dirigeants d’aujourd’hui.


LE DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI DONNE UN EXEMPLE DE TRAVAIL ASSIDU

Le conseil de la Création apporte aussi des enseignements à ceux qui servent en tant que conseillers. Ces enseignements portent sur l’importance d’écouter, de suivre attentivement les instructions et de revenir faire rapport. Parmi ces principes, le plus fondamental qui soit illustré par ceux qui ont mis en œuvre les instructions de notre Père céleste lors de la Création est probablement le principe du « Allons et faisons ».

Quand Jéhovah a été désigné par Dieu pour accomplir certaines tâches de la Création, il n’a pas répondu : « Nous verrons », ou : « Nous essaierons », ou : « Cherchons un moment dans notre emploi du temps ». Au contraire, il a répondu avec détermination : « Descendons... » (Abraham 4:1). Son attitude indique qu’il était désireux de faire la volonté de son Père et non de rester passif et de se contenter d’en parler. « Je ne puis rien faire de moi-même », a dit le Sauveur « …parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » (Jean 5:30)

Le Sauveur a personnifié cette attitude tout au long de sa vie terrestre. Même quand il était enfant, il comprenait l’importance d’« aller » et de « faire ». Quand il a disparu de son entourage familial pendant un voyage de Jérusalem à Nazareth, ses parents l’ont finalement retrouvé dans le temple, « assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.

« Tous ceux qui l’entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses.

« Quand ses parents le virent, ils furent saisis d’étonnement, et sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse.

« Il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » (Luc 2:46-49)

Tout au long de son ministère, Jésus a enseigné à ses disciples l’importance de faire. Après avoir raconté la parabole du bon Samaritain, dans laquelle l’accent est mis sur la valeur de faire plutôt que sur les croyances et les promesses pieuses, le Sauveur a demandé à son auditeur : « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ?

« C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même. » (Luc 10:36-37)

A une autre occasion, il a rappelé à ses disciples : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 7:21) Même quand il réfléchissait à la pénible fin de son séjour dans la condition mortelle, il renforça son message d’engagement à faire la volonté de Dieu par cette humble déclaration d’obéissance : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. » (Luc 22:42)

A notre époque, nos prophètes sont bien connus pour des phrases telles que « Vas-y », « Fais-le », « Fais-le maintenant ». J’ai entendu le président Gordon B. Hinckley dire que le seul moyen qu’il connaît de faire les choses est premièrement de se mettre à genoux et de prier, puis de se lever et d’agir. Ce désir d’« aller » et de « faire » la volonté du Seigneur a été la marque de nos présidents-prophètes tout au long de leur vie.

Bien sûr, « aller et faire » n’est pas toujours facile ou agréable. De temps en temps, cela nécessite des sacrifices de notre part, en termes de temps, d’énergie ou de volonté personnelle. Mais cela en vaut généralement la peine, quel que soit l’effort qui nous est demandé, en particulier quand il s’agit de suivre les instructions de dirigeants de conseils qui sont inspirés et qui cherchent à amener des âmes au Christ.


LE DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI ENSEIGNE PAR LE PRÉCEPTE ET PAR L’EXEMPLE

On ne peut pas remettre en cause le fait que Jésus était engagé dans le processus des conseils. Dans les temps anciens, il a personnellement organisé deux fois son Église sur la terre et, à chaque fois, il a établi des conseils pour la gouverner. À la fois en Terre sainte du Nouveau Testament et en terre promise du Livre de Mormon, il a passé un temps considérable à enseigner, à instruire et à former des conseils et des dirigeants et les a laissés, ensuite, faire part à d’autres de ce qu’ils avaient appris. Bien que les circonstances qui entourent les deux expériences soient différentes, elles ont en commun au moins deux points qui illustrent l’administration exemplaire des conseils par le Sauveur.

Premièrement, il a instruit avec minutie par le précepte et par l’exemple les participants des conseils des temps anciens. Il leur a appris comment prier et, ensuite, il a prié avec eux et pour eux. Il leur a enseigné comment diriger l’ordonnance sacrée de la Cène du Seigneur et, ensuite, il a béni le pain et le vin et les leur a offerts. Il leur a dit comment utiliser l’autorité de leur prêtrise pour être une source de bienfaits dans la vie des autres et, ensuite, il a utilisé l’autorité de la prêtrise pour accomplir des miracles parmi eux.

Vers la fin de son ministère terrestre, Jésus a célébré la fête de la Pâque avec ses disciples bien-aimés. Bien qu’il allait affronter les moments cruciaux de la fin de sa vie, et toutes les souffrances et les peines qui les accompagneraient, son attention était concentrée sur ceux qui le suivaient. Une fois que la fête fût terminée,

« Il se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit.

« Ensuite il versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.

« Il vint donc à Simon Pierre ; et Pierre lui dit : Toi, Seigneur, tu me laves les pieds !

« Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt.

« Pierre lui dit : Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit : Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi.

« Simon Pierre lui dit : Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête...

« Après qu’il leur eut lavé les pieds, et qu’il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit : Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?

« Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis.

« Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ;

« car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.

« En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé.

« Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez. » (Jean 13:4-9, 12-17)

Oh, si tous les dirigeants des conseils pouvaient comprendre la valeur du service les uns aux autres tel qu’il fut enseigné avec tant de puissance par le Sauveur !


LE DIRIGEANT EFFICACE EST QUELQU’UN QUI SERT AVEC AMOUR

Deuxièmement, le Sauveur aimait ceux avec qui il servait en conseil. « Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés », a-t-il dit à ses apôtres (Jean 15:9). Ensuite, il a ajouté : « C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » (Jean 15:12)

« Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.

« À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13:34-35)

Combien il est fondamental que ceux qui servent ensemble dans le royaume de Dieu le fassent en étant fondés sur l’amour : l’amour pour le Seigneur, l’amour pour son œuvre et l’amour les uns pour les autres. Si nous ne nous aimons pas vraiment les uns les autres, nous ne pouvons raisonnablement pas espérer transmettre le plein pouvoir de l’Évangile d’amour, même si nous multiplions les actions et que nous appliquons à la lettre les instructions des manuels et les directives. Je ne peux m’empêcher de penser que lorsque les dirigeants de l’Église rayonnent un sentiment d’amour sincère, les membres n’hésitent pas à leur demander conseil. Manifestement, les miracles suivent les dirigeants de l’Église qui sont motivés par un sentiment fervent de dévotion aimante pour ceux qu’ils président.

En voyageant dans nos églises, j’ai noté que les assemblées des pieux avaient tendance à refléter l’attitude des dirigeants et leurs relations entre eux. Toutes les fois que je ressens un esprit de fraternité aimante et de coopération parmi les membres de la présidence d’un pieu, je retrouve inévitablement ce même esprit à chacune des réunions de ce pieu auxquelles j’assiste. Malheureusement, l’inverse se vérifie aussi.

« Bien-aimés », a écrit l’apôtre Paul, « aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu.

« Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour.

« L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui.

« Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.

« Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. » (1 Jean 4:7-11)

Une paroisse que je connais bien a fait l’expérience de l’accroissement spectaculaire de l’assistance des moins-pratiquants parce que le nouvel évêque a pris dix minutes à chaque réunion de conseil de paroisse pour parler des moyens grâce auxquels les membres du conseil pourraient se tourner vers ceux qui étaient dans le besoin, spirituellement et temporellement. Sous la direction de cet évêque compatissant, des personnes ayant les mêmes pôles d’intérêt que ceux qui étaient dans le besoin furent désignées pour créer des liens avec eux. Sur une période de trois ans, pendant laquelle les membres des conseils ont montré de l’amour et de la considération pour ceux dont ils prenaient soin, près d’une douzaine de familles ont été remotivées.


FAIRE UNE DIFFÉRENCE

Ainsi, depuis le tout début, « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16). C’est de ces conseils tenus dans la vie prémortelle qu’est née l’occasion qui nous est offerte de venir sur terre pour travailler à notre salut par la grâce et l’amour du Seigneur Jésus-Christ.

Par le rayonnement de l’amour du Christ qui émane des conseils de l’Église pour le bien des membres d’un collège, d’une organisation auxiliaire, d’une paroisse ou d’un pieu, une différence significative peut se produire dans notre vie, dans la vie des membres de notre famille et dans la vie de tous les enfants de notre Père céleste. Faire une différence dans la vie des gens est, après tout, la grande mission des conseils de l’Église qui ont leur origine dans les conseils célestes que nous avons vécus dans l’existence prémortelle.



CHAPITRE 2 : LES CONSEILS GÉNÉRAUX DE L’ÉGLISE

Vers la fin du mois de juin 1829, une transition importante s’est produite dans le rétablissement de l’Évangile de Jésus-Christ. Une fois la traduction du Livre de Mormon terminée, Joseph Smith a invité sa famille à le rejoindre dans la maison de Peter Whitmer à Fayette, dans l’Etat de New York, où ils auraient la permission de lire pour la première fois l’œuvre qui avait fait l’objet d’une attention soutenue pendant de nombreux mois.

Dès leur arrivée à Fayette, un petit groupe composé de Joseph, ses parents, Martin Harris, Oliver Cowdery et David Whitmer, commença la lecture du manuscrit. « Nous nous réjouissions extrêmement », écrivit Lucy Mack Smith, la mère de Joseph. « Il apparut alors à ceux d’entre nous qui ne mesuraient pas la grandeur de l’œuvre que la plus grande difficulté venait d’être surmontée. » (Smith, History of Joseph Smith by His Mother, p. 151)

Bien que Joseph n’en était qu’au début du processus long et ardu du rétablissement et qu’il était prêt à recevoir de l’aide, nul n’avait été appelé à partager le fardeau de l’intendance importante qui lui avait été confiée. De nombreuses personnes croyaient en lui et soutenaient son œuvre, quelquefois en prenant des risques personnels et des mesures financières importantes. Cependant, au cours des neuf années précédant la rencontre qui eut lieu à Fayette, il avait été quasiment seul dans sa mission et dans son témoignage.

C’est avec sûrement de l’empressement que, le lendemain de son arrivée à Fayette, Joseph s’est approché de Martin pendant les services religieux du groupe ce matin-là et lui a dit : « Martin Harris, vous devez vous humilier devant le Seigneur aujourd’hui, afin d’obtenir le pardon de vos péchés. Si vous le faites, ce sera la volonté du Seigneur que vous puissiez regarder les plaques en compagnie d’Oliver Cowdery et de David Whitmer. »

Lucy Mack Smith, qui était présente ce matin-là, a dit que ces paroles étaient empreintes d’« une telle solennité que j’en frissonne encore aujourd’hui quand j’y repense. » (op. cit. p. 152)

Selon la révélation, le Seigneur demanda à Joseph d’appeler Martin Harris, Oliver Cowdery et David Whitmer à être des témoins du Livre de Mormon

« pour que mon serviteur, Joseph Smith, fils, ne soit pas détruit, pour que je réalise mes justes desseins envers les enfants des hommes dans cette œuvre.

« Et vous témoignerez que vous les avez vus, tout comme mon serviteur Joseph Smith, fils, les a vus ; car c’est par ma puissance qu’il les a vus, et c’est parce qu’il avait la foi.

« Il a traduit le livre, c’est-à-dire cette partie que je lui ai commandé de traduire, et, aussi sûrement que votre Seigneur et votre Dieu est vivant, il est vrai.

« C’est pourquoi, vous avez reçu le même pouvoir, la même foi et le même don que lui.
Et si vous exécutez ces derniers commandements que je vous ai donnés, les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre vous, car ma grâce vous suffit, et vous serez exaltés au dernier jour.

« Et moi, Jésus-Christ, votre Seigneur et votre Dieu, je vous l’ai dit afin de réaliser mes justes desseins envers les enfants des hommes. Amen. » (D&A 17:4-9)

Peu après que l’appel à témoigner leur fût présenté, les quatre hommes se sont retirés dans un bosquet proche pour recevoir la révélation promise. Plus tard, dans l’après-midi, ils sont revenus à la maison des Whitmer et Joseph s’est exclamé : « Mon père ! Ma mère ! Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis heureux. Le Seigneur a dévoilé les plaques à trois autres que moi. Ils ont vu un ange qui leur a rendu témoignage et ils devront témoigner de la véracité de ce que j’ai dit, car maintenant ils savent personnellement que je ne trompe pas les gens, et je suis soulagé d’un fardeau terrible qui était presque trop lourd pour moi. Ils devront maintenant en porter une part et cela réjouit mon âme de ne plus être entièrement seul au monde » (Smith, History of Joseph Smith by His Mother, p. 152). Moins d’un an plus tard, l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours était organisée officiellement avec Joseph Smith comme « premier ancien de l’Église » et Oliver Cowdery comme « deuxième ancien de l’Église » (D&A 20:2, 3). À la même époque, le Seigneur a révélé ses instructions aux apôtres, aux anciens, aux prêtres, aux instructeurs, aux diacres et aux membres de l’Église sur les responsabilités et les devoirs spécifiques de chacun de ceux qui acceptaient leur part de l’intendance dans le ministère de Joseph. Finalement, l’Église fut organisée en collèges et en conseils, avec des présidences diverses « pour administrer les choses spirituelles. » (D&A 107:8)

Selon la révélation : « Les décisions de ces collèges, ou de l’un ou l’autre d’entre eux, doivent être prises en toute justice, en sainteté, avec humilité de cœur, douceur et longanimité, avec foi, vertu, connaissance, tempérance, patience, divinité, amour fraternel et charité. Car il est promis que si ces choses abondent en eux, ils ne seront pas stériles pour la connaissance du Seigneur. » (D&A 107:30-31)

« C’est pourquoi », poursuit le Seigneur, « que chaque homme s’instruise de son devoir et apprenne à remplir l’office auquel il est désigné, et ce, en toute diligence. Le paresseux ne sera pas considéré comme digne de demeurer, et celui qui ne s’instruit pas de son devoir et se montre déméritant ne sera pas considéré comme digne de demeurer. » (D&A 107:99-100)

Ayant fait l’expérience de la solitude spirituelle dans les débuts de son ministère et ayant ensuite été enseigné par le Seigneur, Joseph Smith appréciait toute la valeur du travail des conseils dans l’Église de Jésus-Christ. Peu après l’organisation du premier grand conseil, le prophète posa ses mains sur douze conseillers, et demanda qu’une bénédiction reposa sur eux, qu’ils puissent avoir la sagesse et le pouvoir de tenir conseil en justice, sur tous les sujets qui pourraient leur être présentés.

« J’ai aussi prié pour qu’ils puissent être délivrés des maux auxquels ils pourraient être exposés, que leur vie soit prolongée sur la terre...

« Ensuite, j’ai donné aux assistants présidents la charge solennelle d’accomplir leur devoir en justice, et dans la crainte de Dieu ; j’ai aussi donné de la même manière une charge aux douze conseillers, le tout au nom de Jésus-Christ.

« Nous avons tous levé la main aux cieux en signe de l’alliance éternelle et le Seigneur nous a bénis par son Esprit. Ensuite, j’ai déclaré que le conseil était organisé selon l’ordre ancien, et aussi selon la volonté du Seigneur. » (History of the Church, vol. 2, p. 32-33)

Bien que très engagés dans le service du Seigneur, les disciples de Joseph Smith ont occasionnellement eu des difficultés avec le concept des conseils. Le prophète a écrit :

« J’ai fait la remarque, lors d’un conseil des grands-prêtres et des anciens... réunis le soir du 12 février [1834], chez moi à Kirtland, que je devrais m’efforcer de me présenter devant le conseil avec toute la dignité qui sied à l’office qui m’avait été conféré par le ministère de l’ange de Dieu, par sa propre voix et par la voix de cette Église ; que je n’avais jamais tenu aucun conseil selon l’ordre dans lequel il devrait être dirigé, ce qui a pu priver les conseils de certaines bénédictions, voire de nombreuses bénédictions.

« Et j’ai continué en disant que nul n’est capable de juger d’une question en conseil si son propre cœur n’est pas pur ; et que souvent nous sommes tellement remplis de préjugés, ou avons une poutre dans notre propre œil, que nous ne sommes pas capables de prendre des décisions justes.

« Mais pour en revenir au sujet de l’ordre : dans les temps anciens, les conseils étaient dirigés par une discipline tellement stricte qu’il n’était permis à personne de chuchoter, d’être las, de quitter la salle ou de s’agiter si peu que ce soit jusqu’à ce que la voix du Seigneur, par révélation, ou la voix du conseil par l’Esprit, était obtenue, ce qui n’a pas été observé jusqu’à présent dans notre Église. Il était bien compris dans les temps anciens que si un homme pouvait rester en conseil, un autre le pouvait aussi ; et si le président pouvait y consacrer son temps, les autres le pouvaient aussi ; mais, d’une manière générale dans nos conseils l’un est mal à l’aise, un autre dort, l’un prie, un autre pas, l’un pense aux affaires du conseil et un autre pense à autre chose.

« Nos actes sont enregistrés et ils nous seront un jour mis sous les yeux, et s’il nous arrive de ne pas juger correctement et de faire du tort à nos semblables, ils seront sans doute là pour nous condamner ; ici nos actes sont d’une grande importance, et pour moi la conséquence paraît en être d’une gravité au-delà de tout ce que je pourrais exprimer. Demandez-vous, frères, à quel point vous vous êtes livrés à la prière depuis que vous avez entendu parler de cette recommandation ; et si vous êtes maintenant prêts à siéger en conseil pour juger de l’âme de votre frère. » (History of the Church, vol. 2, p. 25-26)

Un an plus tard, quasiment jour pour jour, le Seigneur a donné par révélation à Joseph Smith des informations complémentaires pour gouverner par le conseil afin de soulager partiellement la pression qu’il ressentait en tant que dirigeant de l’Église :

« Le huitième jour de février, dans l’année du Seigneur 1835, Joseph Smith, le prophète, a appelé les anciens Brigham et Joseph Young à le rejoindre dans la chambre de sa résidence, à Kirtland en Ohio, ce jour étant le jour de sabbat. Après s’être assis et avoir prononcé quelques paroles préliminaires, il a commencé à relater à ces frères une vision sur l’état et la condition des hommes qui étaient morts dans le camp de Sion dans le Missouri.

« Il dit : « Frères, j’ai vu ces hommes qui sont morts du choléra dans notre camp ; et le Seigneur sait que si j’obtiens une demeure aussi brillante que la leur, je ne demande rien de plus. » Suite à cette déclaration, il pleura et ne put plus parler pendant un moment. Quand il se rétablit de ses émotions, il reprit la conversation en décrivant la vision et s’adressa à Brigham Young. Il lui dit : « Je souhaite que vous informiez tous les frères vivant dans les branches à une distance raisonnable d’ici de se réunir en conférence générale samedi prochain. Je désignerai sur le champ douze témoins spéciaux pour ouvrir la porte de l’Évangile aux nations étrangères, et vous », dit-il en s’adressant à Brigham Young, « serez l’un d’eux ».

« Il a ensuite continué à expliquer les devoirs relevant de leur office. L’intérêt manifesté à l’occasion de cette annonce produisit une grande émotivité et de nombreuses réflexions dans l’esprit des deux anciens présents ; ayant précédemment notifié à Frère Brigham Young qu’il serait l’un de ces témoins, il ne dit rien à Joseph (Young) qu’après avoir pris un certain temps à formuler l’ensemble de ses sentiments à propos des Douze. Puis, avec la sincérité de quelqu’un dont la vision spirituelle était encore plus ample, il se tourna vers frère Joseph Young, et lui dit : « Frère Joseph, le Seigneur vous a nommé président des soixante-dix. »

« Ils avaient entendu parler de Moïse et des soixante-dix anciens d’Israël et de Jésus nommant « d’autres soixante-dix » mais ils n’avaient jamais entendu parler de douze apôtres et de soixante-dix appelés dans cette Église. La phrase « le Seigneur vous a nommé président des soixante-dix » était étrange, comme si cela avait déjà eu lieu, et laissa ces frères émerveillés. Le prophète ne dit pas que d’autres frères seraient appelés à porter ce message à l’étranger, mais par déduction il semblait certain qu’il en serait ainsi. Selon la requête exprimée à Brigham Young, les branches furent averties et une réunion des frères en conférence générale se tint à Kirtland, dans la nouvelle école sous l’imprimerie le samedi suivant 14 février, pendant laquelle les Douze furent nommés et ordonnés, puis la conférence fut ajournée pendant deux semaines. » (Joseph Young, père, « History of the Organization of the Seventies », 1878, p. 1-2 ; cité dans History of the Church, vol. 2, p. 181)


LES CONSEILS GÉNÉRAUX DE L’ÉGLISE

Au cours des années, les formes et les structures d’organisation pour administrer et gouverner l’Église ont été adaptées pour répondre à des temps et des à besoins changeants. Mais elles ont toujours été caractérisées par leur dépendance des conseils, pour une solidarité et une force continues. En 1953, le président Stephen L. Richards a dit :

« Je ne sais pas s’il est possible à une quelconque organisation de pouvoir réussir dans l’Église... sans adopter le génie du gouvernement de notre Église. Quel est-il ? À mon avis, le génie du gouvernement de notre Église est le gouvernement par les conseils : le Conseil de la Présidence, le Conseil des douze, le Conseil de la présidence de pieu, ou du collège, si nous choisissons d’utiliser ce terme, le conseil de l’épiscopat, et le conseil de la présidence du collège. J’ai vécu suffisamment d’expériences pour connaître la valeur des conseils. Il ne se passe quasiment pas de jour où je ne vois la sagesse de Dieu dans les conseils qu’il a créés... pour gouverner son royaume. Dans l’esprit dans lequel nous travaillons, les hommes peuvent se rassembler en ayant des points de vue divergents et des parcours très différents et, sous l’influence de l’Esprit, délibérer ensemble et parvenir à un accord ; et cet accord... représente la sagesse du conseil qui agit par l’Esprit. » (Conference Report, octobre 1953, p. 86)

Tout comme au temps de Joseph Smith, le conseil président de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours est aujourd’hui la Première Présidence. Elle est constituée du président de l’Église et de ses deux conseillers. Selon les Écritures : « les clefs du royaume... appartiennent toujours à la présidence de la Haute Prêtrise » (D&A 81:2). Les membres de ce conseil sont soutenus pas le corps entier de l’Église comme « prophètes, voyants et révélateurs » ; ils sont ceux à qui il est donné de « recevoir les oracles pour l’Église entière » (D&A 124:126) ; et ils ont « le droit d’officier dans tous les offices de l’Église » (D&A 107:9).

Au cours de mon service au Collège des douze apôtres, j’ai eu l’occasion d’observer le comportement de la Première Présidence dans de nombreuses situations et circonstances. Alors que j’ai toujours été impressionné par la force et la capacité de chacun des hommes qui composent la Première Présidence, j’ai aussi été inspiré, voire subjugué par la manière puissante dont ils travaillent en conseil et continuent de le faire même quand une partie des membres du conseil n’est pas opérationnelle.

En autorité, le Collège des douze apôtres vient aussitôt après la Première Présidence. C’est le conseil auquel j’appartiens. Selon les Écritures, les apôtres sont appelés en tant que « témoins spéciaux » du nom du Christ (D&A 27:12) avec la mission spécifique d’« annoncer mon Évangile, tant au Gentil qu’au Juif » (D&A 18:26). En tant que conseil, ils « forment un collège égal, en autorité et en pouvoir » à la Première Présidence (D&A 107:24). Comme le président Joseph Fielding Smith l’a expliqué, cela signifie que les Douze « ont le pouvoir de prendre la direction des affaires de l’Église lorsque la Présidence est dissoute par la mort du président. » (Doctrine du Salut, vol. 1, p. 244 de l’édition de 1982, p. 238 de la réimpression de 1993)

En effet, quand le président de l’Église meurt, la Première Présidence est immédiatement suspendue, les conseillers du président regagnent leur place respective dans le Collège des douze apôtres et ce Collège préside l’Église jusqu’à ce qu’un nouveau président soit nommé. Au cours de mes douze années de service dans le Collège des douze apôtres, j’ai participé trois fois à ce processus en étant témoin de la formation d’une nouvelle Première Présidence sous chacun des trois prophètes suivants de notre dispensation : les présidents Ezra Taft Benson, Howard W. Hunter et Gordon B. Hinckley. Hormis de brèves périodes d’intérim après la mort d’un président de l’Église, le Collège des douze apôtres fonctionne dans le cadre de son intendance pour « enseigner, expliquer, exhorter, baptiser et veiller sur l’Église. » (D&A 20:42)

L’élaboration de « La famille, Déclaration au monde » est un bon exemple de la manière dont le processus des conseils fonctionne. Au cours de nos réunions régulières, l’idée de la déclaration a été acceptée par la Première Présidence et le Collège des douze apôtres en raison du besoin évident qui existe, dans l’Église tout comme dans le monde entier, de comprendre le rôle divinement ordonné du foyer et de la famille. Le Collège des douze apôtres est un groupe composé d’hommes d’origines diverses qui possèdent des capacités spirituelles extraordinaires et nous nous sommes appuyés sur cette diversité pour élaborer le document. Cela a nécessité de nombreuses révisions et modifications traitées lors de nos réunions en conseil, avant que la Première Présidence n’approuvât son envoi dans le monde entier. Chaque membre de l’Église devrait lire et comprendre cette déclaration si importante.

Nous reconnaissons que ce n’est pas une mince affaire que le monde reçoive une telle déclaration et un avertissement de la part de la Première Présidence et du Collège des douze apôtres. Notre tâche a été accomplie en s’appuyant sur la diversité des expériences, des compétences et des dons spirituels des membres du Collège et au moyen du programme inspiré par le Seigneur qu’est la délibération en conseil.

A propos à la fois de la Première Présidence et du Collège des douze apôtres, le Seigneur a dit que « les décisions de ces collèges, ou de l’un ou l’autre d’entre eux, doivent être prises en toute justice, en sainteté, avec humilité de cœur, douceur et longanimité, avec foi, vertu, connaissance, tempérance, patience, divinité, amour fraternel et charité. Car il est promis que si ces choses abondent en eux, ils ne seront pas stériles pour la connaissance du Seigneur. » (D&A 107:30-31)

Cette promesse est d’une importance vitale pour tous ceux qui servent dans les conseils importants de l’Église.

Rulon G. Craven, qui a été membre du deuxième Collège des soixante-dix, a décrit le processus de prise de décision qui est mis en œuvre dans les réunions du Collège des douze apôtres :

« J’ai eu l’honneur de siéger en tant que secrétaire exécutif du Collège des douze apôtres dans quelques-uns des conseils supérieurs de l’Église et d’être le témoin des processus de communication qui sont en place dans la conduite des affaires de l’Église. Au cours de ces expériences, j’ai observé que les affaires de l’Église sont menées sous l’influence de l’Esprit. Je sais que la droiture des personnes qui siègent dans ces conseils contribue pour beaucoup à l’inspiration et à l’efficacité des réunions de conseil.

« J’ai apprécié de voir les Frères travailler à partir d’un ordre du jour qui contient de nombreux points et de les voir aborder chaque point efficacement. J’ai noté que chacun des Frères n’est pas tant soucieux d’exprimer son point de vue que d’écouter celui des autres et de faire de son mieux pour créer un bon climat dans les réunions du Conseil. Ils sont sensibles aux pensées des autres et s’interrompent rarement. Pendant la discussion, ils ne mettent pas leurs idées en avant mais se soucient de trouver ce qui sera le mieux pour le royaume.

« Laissez-moi vous faire part d’une expérience vécue lors d’une réunion représentative du Collège des Douze. Ils travaillent toujours à partir d’un ordre du jour. L’ordre du jour est distribué à chaque membre du Collège des Douze le soir précédant la réunion pour qu’il puisse lire, méditer et prendre en considération chaque point pour se préparer à cette réunion. Quand ils se retrouvent, ils expriment généralement leur amour et leur sollicitude les uns pour les autres. Après une prière d’ouverture, dans laquelle on demande que l’Esprit du Seigneur soit présent au cours de la réunion, le président des Douze présente chaque point de l’ordre du jour un par un. Il peut faire un court commentaire d’introduction sur chaque sujet lorsqu’il le juge opportun, puis il le développe lui-même ou demande à l’un des Douze de le présenter pour en débattre.

« Les Frères expriment alors leurs pensées et leurs sentiments. Ce sont des hommes d’une forte personnalité et de formations différentes. Ils ne sont certainement pas des « bénis oui-oui ». Ils s’expriment selon l’Esprit. Ils s’efforcent de ressentir l’influence de l’Esprit lorsqu’ils abordent un point de l’ordre du jour, ce qui peut les amener à changer leur point de vue pour être en accord avec tous les membres du Conseil. Quand le président des Douze estime que l’unanimité est acquise sur l’un des points de l’ordre du jour, il peut soumettre une proposition en vue d’une décision ou demander à l’un des Douze de le faire. Cette proposition résume parfaitement les sentiments de l’ensemble du Conseil.

« Le président déclare ensuite : « Nous vous soumettons une proposition. Avons-nous besoin d’en parler davantage ? » Chaque membre du Collège des Douze a de nouveau l’occasion de s’exprimer. Ils ne répètent pas ce qui a déjà été dit mais sont très brefs dans leurs propos en vue de ratifier le point de vue du Conseil. Après que tous ceux qui ont désiré prendre la parole se sont exprimés, la proposition peut être modifiée. Ensuite, elle est présentée sous forme de motion par un membre du Collège des Douze et est appuyée par un autre. Le président des Douze demande alors le vote du Collège ; ainsi, les Douze prennent dans l’unité et la foi des décisions en harmonie avec le point de vue de chacun des membres du conseil et en harmonie avec l’Esprit. » (Called to the Work, p. 111-113)

Comme le président Gordon B. Hinckley l’a expliqué, c’est grâce aux réunions de conseil de la Première Présidence et du Collège des douze apôtres, tenues chaque semaine dans le temple de Salt Lake City, que l’Église est gouvernée par révélation :

Toutes questions importantes concernant les règles, les modalités, les programmes ou la doctrine font l’objet d’un libre débat, dans un esprit de prière, entre la Première Présidence et les Douze. Ces deux collèges, le Collège de la Première Présidence et le Collège des douze apôtres, réunis, étudient toute question importante, chacun ayant la totale liberté de s’exprimer.

Maintenant, je cite... les paroles du Seigneur : « Toute décision prise par l’un ou l’autre de ces collèges doit l’être à l’unanimité des voix qui le composent ; c’est-à-dire que chaque membre de chaque collège doit être d’accord avec ses décisions pour que les décisions prises aient le même pouvoir ou la même validité dans l’un que dans l’autre. » (D&A 107:27)

Aucune décision n’émane des délibérations de la Première Présidence et des Douze tant qu’il n’y a pas une totale unanimité. Au départ, il peut y avoir des différences d’opinion dans les questions soulevées. On peut s’attendre à cela. Ces hommes ont des parcours personnels différents. Ils se forgent des opinions personnelles. Mais avant qu’une décision finale ne soit prise, il y a une unanimité d’esprit et d’expression...

J’ajoute en témoignage personnel qu’au cours des 20 ans où j’ai servi en tant que membre du Conseil des Douze et pendant les presque treize années où j’ai servi dans la Première Présidence, il n’y a jamais de décision essentielle prise sans que cette procédure ne soit observée. J’ai vu des différences d’opinions présentées au cours de ces délibérations. Grâce à ce système où chacun peut exprimer ses pensées, on passe au crible et on examine soigneusement les idées et les concepts. Mais je n’ai jamais observé de différends sérieux ou d’inimitié personnelle parmi mes Frères. Au contraire, j’ai observé quelque chose de beau et de remarquable - le rapprochement, sous l’influence du Saint-Esprit et par la force de la révélation de vues divergentes jusqu’à ce qu’elles soient en accord total et en parfaite harmonie. Seulement alors, la mise en pratique est faite. Cela, j’en témoigne, représente l’esprit de révélation manifesté continuellement dans la direction de l’œuvre du Seigneur. (« Dieu est à la barre », L’Étoile, Juillet 1994, p. 62)

Il existe d’autres collèges et conseils dont l’autorité s’étend à l’Église entière : la Présidence des soixante-dix, les Collèges des soixante-dix, l’épiscopat président et les présidences générales des organisations auxiliaires (Société de secours, Jeunes Filles, Jeunes Gens, École du dimanche et Primaire) ainsi que leurs conseils respectifs. Il existe aussi toute une variété de comités qui fonctionnent en tant que conseils sous la direction des Autorités générales pour gérer des domaines de responsabilité spécifiques. Bien que les tâches et les domaines spécifiques de ces comités puissent changer de temps en temps, l’application du concept des conseils est absolument essentielle à leur efficacité dans le plan global de l’Évangile.

Des conseils semblables opèrent à travers le monde dans diverses interrégions, pieux, missions, districts, paroisses et branches de l’Église. Nous examinerons ces conseils plus en détail dans les chapitres suivants. Mais il y a un sujet que nous devons explorer dès maintenant parce que son application est d’importance dans beaucoup de conseils de l’Église.


LE RÔLE DES FEMMES DANS LES CONSEILS DE L’ÉGLISE

En examinant les nombreux conseils et comités qui existent dans toute l’organisation de l’Église, vous noterez qu’ils sont dirigés par la prêtrise. Il existe une bonne raison à cela. Comme le président John Taylor l’a dit, la prêtrise est « le gouvernement de Dieu, sur la terre comme au ciel, car c’est par ce pouvoir que toute chose est soutenue. Il gouverne toute chose, dirige toute chose, soutient toute chose et concerne toute chose qui a trait à Dieu et à la vérité. » (Millenial Star, 1er nov. 1847, p. 321 ; cité dans Taylor, Gospel Kingdom, p. 129)

En même temps, il doit être rappelé à ceux qui détiennent l’autorité de la prêtrise que « les droits de la prêtrise sont inséparablement liés aux pouvoirs du ciel et que les pouvoirs du ciel ne peuvent être maîtrisés ou utilisés que selon les principes de la justice. » (D&A 121:36)

Quels sont ces « principes de la justice » à travers lesquels on peut maîtriser (ou du moins attirer) « les pouvoirs du ciel » ? Le Seigneur a enseigné à Joseph Smith que le pouvoir ou l’influence de la prêtrise sont maintenus par des vertus telles que « la persuasion... la longanimité... la gentillesse... la douceur... l’amour sincère... la bonté et la connaissance pure qui épanouiront considérablement l’âme sans hypocrisie et sans fausseté » (D&A 121:41-42). En examinant les vertus grâce auxquelles le peuple de Dieu reçoit du pouvoir de sa part, je les trouve en accord avec la sensibilité qui fait partie de la riche tradition de spiritualité, de gentillesse, de douceur et d’amour de nombreuses femmes de l’Église. J’observe beaucoup de persuasion, de longanimité et de connaissance pure et peu d’hypocrisie et de fausseté parmi les femmes qui servent dans les conseils de l’Église, que ce soit au niveau général ou local.

En s’adressant aux représentants régionaux en 1989, Marvin J. Ashton, du Collège des douze apôtres, a dit :

« Nous... reconnaissons l’importance et les vertus du travail de soutien puissant des organisations auxiliaires et particulièrement celles dirigées par nos femmes (la Primaire, les Jeunes Filles et la Société de secours). Quand, à la fois les organisations auxiliaires et les collèges sont fortifiés et commencent à assumer leurs responsabilités dans l’accomplissement de la mission de l’Église, le lourd fardeau habituellement porté par les évêques dans de nombreux domaines commence à s’alléger... Nous sommes attentifs aux femmes de l’Église. Le travail de ces femmes merveilleuses est vital... Il est extrêmement important pour les conseils et les comités de pieu et de paroisse de constamment se soucier des questions qui affectent les familles, les femmes, la jeunesse et les enfants. Ces questions doivent régulièrement être inclues à l’ordre du jour de ces réunions et nos dirigeantes doivent prendre part aux discussions. Nos femmes sont des dirigeants à part entière pour aider chacun à recevoir les bénédictions de l’Église et à recevoir l’attention, le développement et la protection que l’Église procure. S’il vous plaît, ne négligez pas la grande force qui peut venir et qui vient de nos femmes. » (Séminaire des représentants régionaux, 31 mars 1989, p. 2)

Notez aussi la déclaration du président Gordon B. Hinckley :

« Comme les femmes de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours sont précieuses ! Vous aimez l’Église, vous acceptez sa doctrine, vous honorez votre rôle dans son organisation, vous apportez rayonnement, force et beauté à ses assemblées. Comme nous vous sommes reconnaissants ! Comme vous êtes aimées, respectées et honorées...

« Vous apportez une part de plénitude. Vous avez une grande force. Avec dignité et une grande compétence, vous faites progresser les programmes remarquables de la Société de secours, des Jeunes Filles et de la Primaire. Vous enseignez à l’École du dimanche. Nous marchons à vos côtés en tant qu’associés et frères ; nous vous respectons, nous vous aimons, nous vous honorons et nous vous admirons. C’est le Seigneur qui a décidé que les hommes de son Église doivent détenir la prêtrise. C’est lui qui vous a donné la capacité de parfaire cette organisation grande et remarquable qui est l’Église et le royaume de Dieu. Devant le monde entier, je témoigne de votre valeur, de votre grâce, de votre bonté, de vos capacités remarquables et de vos contributions énormes. » (« Les femmes de l’Église », L’Étoile, janvier 1997, p. 79-80)

Ce sage conseil du président de l’Église exprime le potentiel du rôle des femmes quand elles participent aux conseils de pieu et de paroisse dans l’Église. Nous avons besoin de témoignages plus forts et d’un engagement plus profond et les dirigeantes peuvent aider la prêtrise à trouver des solutions et à enseigner, à fortifier et à préparer les mères, les jeunes filles et les enfants à avoir un plus grand amour et un plus grand dévouement pour le Seigneur Jésus-Christ et son Église.

En conséquence, je voudrais encourager vivement les frères de la prêtrise qui président les conseils de pieu et de paroisse à s’appuyer sur le grand potentiel, la sagesse et la vision que les femmes peuvent apporter dans ces conseils. Nos sœurs peuvent contribuer au pouvoir de la foi grâce auquel « le monde a été formé par la parole de Dieu » (Hébreux 11:3). Elles peuvent apporter le pouvoir de la pureté, grâce auquel nous pouvons être purifiés comme le Seigneur est pur (voir Moroni 7:48). Elles possèdent généralement le pouvoir de l’amour, que l’apôtre Paul appelle la charité, la plus grande de toutes les vertus divines (voir 1 Corinthiens 13:13). Un dirigeant de la prêtrise qui ne voit pas l’intérêt de faire participer les soeurs pour bénéficier de la compréhension et de l’inspiration qu’elles possèdent, est un dirigeant imprévoyant.

La dirigeante générale d’une organisation auxiliaire de l’Église m’a parlé de la merveilleuse expérience qu’elle a vécue dans le travail avec son évêque alors qu’elle servait en tant que présidente de la Société de secours de sa paroisse. « Je servais seulement depuis peu de temps quand cet évêque a été appelé », a-t-elle dit. « Une des première choses qu’il a faite après avoir été ordonné et mis à part en tant qu’évêque a été de me demander de le rencontrer dans son bureau. Il a dit : ‘Je veux que vous sachiez qu’il m’est impossible de remplir mon ministère dans l’Église et d’assumer mes responsabilités envers le Seigneur sans votre aide. Je veux que vous me fassiez connaître les besoins des sœurs et je veux que vous sachiez que peu importe ce que vous aurez à nous dire en conseil de paroisse, nous vous écouterons’. Cela a placé ma considération pour mon office sur un plan totalement différent parce que je sentais qu’on avait besoin de moi. »

Nous avons besoin des sœurs de l’Église. Que vous ayez dix-huit ou quatre-vingts ans, que vous soyez mariée ou célibataire, que vous parliez anglais ou portugais, que vous viviez sur une île ou en montagne, que vous ayez des enfants ou simplement de l’amour pour les enfants, que vous ayez un diplôme élevé ou très peu d’éducation, que vous ayez un mari moins-pratiquant ou que vous soyez mariée à un président de pieu, vous êtes la bienvenue ! L’Église a instamment besoin de vous, de vos talents, de votre force et de votre vision. Comme Eliza R. Snow, la deuxième présidente générale de la Société de secours, l’a dit : « Aucune sœur n’est à ce point isolée, ni sa sphère si réduite, qu’elle ne puisse faire quelque chose pour l’établissement du royaume de Dieu sur la terre. » (discours donné lors d’une réunion de la Société de secours, le 14 août 1873 ; cité dans Woman’s Exponent, 15 septembre 1873, p. 62)

Notre Père céleste aime tous ses enfants de la même manière, parfaitement et infiniment. Son amour pour ses filles n’est pas différent de son amour pour ses fils. Notre Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, aime lui aussi les hommes et les femmes de la même manière. Son expiation et son Évangile sont pour tous les enfants de Dieu. Pendant son ministère terrestre, Jésus a été au service des hommes aussi bien que des femmes. Il a guéri les hommes et les femmes et il a enseigné les hommes et les femmes.

L’Évangile de Jésus-Christ sanctifie les hommes et les femmes de la même manière et selon les mêmes principes. Par exemple, les principes de la foi et du repentir, les ordonnances du baptême et du don du Saint-Esprit s’appliquent de la même manière aux enfants de Dieu, quel que soit leur sexe. Il en est de même à propos des alliances et des bénédictions du temple : l’homme et la femme doivent recevoir de la même façon toutes les ordonnances du salut. L’œuvre et la gloire de notre Père sont de réaliser l’immortalité et la vie éternelle de ses enfants. Il nous aime tous de la même manière, et son plus grand don, le don de la vie éternelle, est accessible à tous.

Même si l’homme et la femme sont égaux devant Dieu dans leur potentiel éternel, ils ont des devoirs distincts dans son plan éternel, et pourtant ces rôles et devoirs sont d’une importance égale aux yeux de Dieu. Nous devons comprendre que Dieu, dans son infinie sagesse, considère tous ses enfants avec équité. Il est en son pouvoir de nous donner des occasions identiques de croissance et de développement tout en tenant compte de nos différences et même en les encourageant.

Alors que nous vivions encore avec lui en tant que filles et fils d’esprit, notre Père céleste a attribué à l’homme et à la femme des responsabilités spécifiques pour leur séjour dans la condition mortelle. Il a donné à ses fils la prêtrise et les responsabilités de la paternité et, à ses filles, les responsabilités de la maternité, chaque responsabilité étant associée à certaines fonctions. La création du monde, l’expiation de Jésus-Christ et le rétablissement de l’Évangile à notre époque par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, ont tous un but unique : permettre à tous les enfants d’esprit de notre Père céleste d’obtenir un corps physique et, grâce au don du libre arbitre, de suivre le plan de la rédemption rendu possible par l’expiation du Sauveur. Dieu a préparé tout cela afin que nous puissions revenir dans notre foyer céleste, revêtus d’immortalité et de vie éternelle pour vivre avec lui en famille.

Une famille ne peut vivre avec lui que si l’homme et la femme sont scellés pour l’éternité par le pouvoir de la sainte prêtrise. Nous reconnaissons que beaucoup dans l’Église désirent cette grande bénédiction mais ont peu d’espoir de la voir se réaliser dans cette vie. Néanmoins, la promesse de l’exaltation reste un but réaliste pour chacun d’entre nous. Les prophètes ont clairement déclaré qu’aucune bénédiction ne sera refusée aux fils et aux filles de Dieu s’ils l’aiment, ont foi en lui, gardent ses commandements et persévèrent fidèlement jusqu’à la fin.

La plus grande partie de ce que l’homme et la femme doivent faire pour se qualifier pour l’exaltation en famille repose sur des objectifs et des responsabilités partagés. De nombreuses exigences sont les mêmes pour l’homme et la femme. Par exemple, l’obéissance aux lois de Dieu est requise à la fois de l’un et de l’autre. Les exigences pour entrer dans le temple sont les mêmes pour les deux et tous ceux qui entrent dans cet édifice sacré ont le droit d’être revêtus de pouvoir et d’y trouver une maison de connaissance, une maison de gloire, une maison de Dieu. L’homme et la femme ont le même devoir de prier. Tous deux ont le même droit de recevoir des réponses à leurs prières et, ainsi, d’obtenir une révélation personnelle pour leur bien-être spirituel.

L’homme et la femme doivent l’un comme l’autre être au service de leur famille et d’autrui mais la façon de le faire diffère de temps en temps de l’un à l’autre. Par exemple, Dieu a révélé par ses prophètes que tous les hommes doivent être ordonnés à la prêtrise, devenir pères, et avec gentillesse et amour - un amour pur et sincère - diriger et élever leur famille en toute justice, en prenant pour modèle la manière dont le Sauveur dirige l’Église. Les hommes ont aussi pour première obligation de répondre aux besoins temporels et physiques de leur famille. Les femmes ont la capacité de faire venir au monde des enfants et ont reçu comme intendance et rôle principal de diriger, de nourrir et d’enseigner leurs enfants dans un environnement d’amour, serein et spirituel. Dans ce partenariat divinement arrêté, maris et femmes travaillent ensemble, chacun apportant sa contribution unique à la famille. De tels couples donnent aux enfants nés de leur union un foyer où ils seront pleinement accompagnés par une mère et un père. En donnant des responsabilités différentes à l’homme et à la femme, notre Père céleste offre la meilleure possibilité d’accroissement, de service et de progrès.

La raison pour laquelle ce modèle est celui qui a été arrêté par le Seigneur n’est pas complètement explicite. Le Seigneur a choisi de ne révéler que sa volonté à ce sujet, pas les raisons sous-jacentes. En réalité, en ce qui nous concerne, les raisons sont sans importance parce que le sujet n’est pas ouvert au débat. Le consensus et l’opinion publique sont sans rapport avec quelque tergiversation que ce soit sur la doctrine de Dieu parce qu’elle est reçue par révélation et non par la législation ou la négociation. La seule chose qui nous importe est de savoir si nous choisissons d’accepter ou non la doctrine de la prêtrise et de vivre selon ses préceptes. C’est une question de foi, ni plus, ni moins.

Bien sûr, notre foi est parfois éprouvée. Il est facile de comprendre pourquoi beaucoup de femmes sont frustrées quand elles siègent en conseil avec les dirigeants de la prêtrise et ne sont pas invitées à y apporter de contribution significative. Elles sont en mesure d’apporter beaucoup dans la solution des problèmes qui se présentent aux dirigeants de la prêtrise. Le Seigneur avait peut-être à l’esprit l’image d’un dirigeant arrogant qui ignorerait ou écarterait la sagesse des membres de son conseil quand il a donné cet avertissement à Joseph Smith, le prophète : « ...lorsque nous entreprenons de couvrir nos péchés ou d’assouvir notre orgueil, notre vaine ambition, ou d’exercer, avec quelque degré d’injustice que ce soit, une emprise, une domination ou une contrainte sur l’âme des enfants des hommes, voici, les cieux se retirent; l’Esprit du Seigneur est attristé, et lorsqu’il est retiré, c’est la fin de la prêtrise ou de l’autorité de cet homme. » (D&A 121:37)

En d’autres termes, celui qui revendique un privilège particulier en raison de sa prêtrise ne comprend pas la nature de son autorité. La prêtrise c’est le service, pas la servitude ; la compassion, pas la force ; le souci, pas le contrôle. Ceux qui pensent autrement œuvrent en-dehors des paramètres de leur autorité et sont grandement dans l’erreur.

Ceci ayant été dit, nous sommes maintenant prêts à aborder le sujet des conseils locaux de l’Église. Pour ce faire, évoquons le défi lancé par le président Joseph F. Smith qui anticipait le jour « où chaque conseil de la prêtrise dans l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours comprendra son devoir, assumera ses responsabilités, magnifiera son appel et tiendra sa place dans l’Église, en faisant tout son possible, selon l’intelligence et la capacité qu’il possède... Quand ils seront parfaitement conscients des exigences qui leur sont fixées, ils accompliront leur devoir plus fidèlement et l’œuvre du Seigneur sera plus forte, plus puissante et plus influente dans le monde. » (Conference Report, avril 1906, p. 3)


CHAPITRE 3 : LES CONSEILS LOCAUX DE PRÉSIDENCE

Étant donné la rapidité de la croissance de l’Église et la dégradation accélérée de la moralité de la société et de la vie spirituelle en général, il est encore plus impératif de donner du pouvoir aux dirigeants des pieux, des paroisses et des foyers pour faire tout ce qui est nécessaire, en harmonie avec les principes de l’Évangile, pour amener les gens au Christ. Dans un sens, chaque personne et chaque situation est unique. Bien que les principes soient applicables universellement, les pratiques ne le sont pas. Tout comme les parents qui ont essayé d’éduquer leur deuxième enfant exactement comme le premier, ce qui fonctionne dans une situation peut échouer dans une autre.

L’activité primordiale des dirigeants est l’enseignement (par l’exemple, puis par le précepte). Ensuite, les dirigeants deviennent une source d’aide auprès de ceux qui, ayant reçu une intendance, assument leur responsabilité et font preuve d’initiative pour effectuer tout ce qui est nécessaire, en accord avec les principes enseignés, pour remplir la mission qui leur a été confiée.

La philosophie de direction la plus avancée, la plus universelle et la plus pratique jamais présentée a été donnée dans cette simple déclaration de Joseph Smith, le prophète : « Je leur enseigne de bons principes et ils se gouvernent eux-mêmes » (cité par John Taylor, dans Journal of Discourses, vol. 10, p. 57-58). Les présidences d’interrégion doivent enseigner aux présidences de pieux la vision, la direction, le but et les principes corrects de l’Église et les laisser ensuite gouverner ou gérer leur pieu. Le même modèle s’applique aux évêques et à leur paroisse ainsi qu’aux parents et à leur famille. « C’est pourquoi, que chaque homme s’instruise de son devoir et apprenne à remplir l’office auquel il est désigné, et ce, en toute diligence. » (D&A 107:99)

Ce processus de transfert de pouvoir nécessite une grande patience de la part des dirigeants tandis qu’ils font montre d’une attitude chrétienne, établissent des relations de confiance et chaleureuses avec les gens, leur attribuent des responsabilités claires et des objectifs précis, leur indiquent les sources d’aide disponibles et exigent d’eux d’être responsables et de rendre compte. Généralement, les dirigeants de l’Église enseignent les principes, pas les pratiques. Les membres inspirés des conseils de pieu, de paroisse ou de famille apprennent à appliquer les principes dans des actions appropriées grâce aux murmures du Saint-Esprit. Par exemple, après avoir enseigné le principe de la prière familiale quotidienne, un père peut demander : « Comment et quand devrions-nous prier en famille ? » La famille peut décider de faire la prière familiale juste avant le départ des enfants pour l’école. Cela peut devenir une pratique pendant de nombreuses années. Plus tard, la famille pourra trouver qu’il est plus pratique de faire la prière familiale au moment du dîner ou du coucher. Les pratiques peuvent changer mais les principes et les buts fondamentaux ne changent pas.

Alors que les dirigeants travaillent dans leur conseil, une grande attention doit être portée sur l’admonition suivante du Seigneur : « Car voici, il n’est pas convenable que je commande en tout, car celui qu’il faut contraindre en tout est un serviteur paresseux et sans sagesse ; c’est pourquoi il ne reçoit pas de récompense. En vérité, je le dis, les hommes doivent œuvrer avec zèle à une bonne cause, faire beaucoup de choses de leur plein gré et produire beaucoup de justice. Car ils ont en eux le pouvoir d’agir par eux-mêmes. Et si les hommes font le bien, ils ne perdront en aucune façon leur récompense » (D&A 58:26-28). Quand ils sont dotés de ce pouvoir, les membres du conseil deviennent singulièrement créatifs et veulent prendre l’initiative de faire tout ce qui est nécessaire pour atteindre des objectifs louables inscrits dans la bonne compréhension des principes et des directives.

En plus des principes et des buts de l’enseignement, il est important que les dirigeants enseignent explicitement ce qu’il ne faut pas faire, tout comme le Seigneur l’a formulé dans plusieurs des dix commandements. Ceci laisse ouverts tous les chemins appropriés de la créativité du conseil pour que ses membres se sentent responsables et obtiennent des résultats plutôt que de penser quelque chose du genre : « Bien, nous avons fait ce qui nous a été demandé de faire et cela ne marche pas. Maintenant, que veulent-ils que nous fassions ? »


L’UNANIMITÉ DANS LE CONSEIL

Le principe de l’unanimité est un des principes importants qui gouvernent les conseils de direction dans l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. En règle générale, les problèmes examinés par les conseils de présidence devraient être débattus et évalués jusqu’à ce qu’un plan d’action soit unanimement approuvé. Dans le Collège des douze apôtres, par exemple, les décisions pour lesquelles il n’y a pas d’unanimité sont ajournées pour y accorder plus de temps de réflexion, de prière et de discussion. Même si nous avons un président que nous respectons et que nous révérons, et que nous sommes organisés selon une ligne d’autorité, nous recherchons le consensus dans tout ce que nous faisons. Par exemple, il est arrivé qu’un sujet soit examiné sur une longue période de temps pendant laquelle notre décision était débattue et peaufinée. Finalement, lorsque le consensus est atteint, notre délibération aboutit sur une décision mieux pensée et plus mûrie.

Bien sûr, il n’est pas toujours possible pour les épiscopats et les présidences d’accorder tout ce temps aux décisions à prendre. Lorsque des problèmes nécessitent une prise en charge rapide et que, même après une discussion ouverte au cours de laquelle toutes les idées et perspectives ont été abordées, des points de vue disparates et divergents demeurent, il est de la responsabilité du président ou de l’évêque de prendre une décision finale qui s’appuie sur les sentiments et les impressions qui lui sont perceptibles grâce aux clés de la prêtrise et aux attributions de son intendance. Il est alors de la responsabilité de tous les membres du conseil de soutenir la décision du dirigeant du conseil comme si c’était une décision prise unanimement.

Il y a plusieurs années, lors d’une session de la prêtrise d’une conférence générale, le président James E. Faust a mis l’accent sur l’importance vitale de ce principe :

L’unité doit régner constamment au sein de la prêtrise. Nous devons être loyaux aux dirigeants qui ont été appelés à présider et à détenir les clefs de la prêtrise. Nous nous souvenons encore des paroles de J. Reuben Clark, fils : « Mes frères, soyons unis. » Il a expliqué :

« Un élément essentiel de l’unité est la loyauté. La loyauté est une qualité très difficile à acquérir. Elle suppose la faculté de renoncer à l’égoïsme, à la convoitise, à l’ambition et à tous les traits indignes de l’âme humaine. Nous ne pouvons être loyaux que si nous sommes disposés à l’abnégation... Nous devons renoncer à nos préférences et à nos désirs personnels, et ne voir que le grand dessein à réaliser. » (Immorality and Eternal Life, Melchisedek Priesthood Course of Study, 1968-69, p. 158-163)

Dans certaines assemblées législatives du monde, il y a des groupes dits « d’opposition loyale ». Je ne trouve pas un tel principe dans l’Évangile de Jésus-Christ. Le Sauveur nous a adressé cette mise en garde solennelle : « Soyez un ; et si vous n’êtes pas un, vous n’êtes pas de moi » (D&A 38:27). Le Seigneur a indiqué clairement que dans chacun des collèges présidents toute décision prise « doit l’être à l’unanimité des voix qui le composent ; c’est-à-dire que chaque membre de chaque collège doit être d’accord avec les décisions de celui-ci » (D&A 107:27). Cela signifie qu’après une discussion franche et libre, les décisions sont prises en conseil sous la direction de l’officier président qui a l’autorité de décider en dernier ressort. Cette décision est alors soutenue parce que notre unité provient du plein accord avec les principes justes et de la réponse générale à l’opération de l’Esprit de Dieu (voir « Respecter les alliances et honorer la prêtrise », L’Étoile, janvier 1994, p. 41-42).

Peu après avoir été appelé à servir en tant qu’évêque, tous les évêques du pieu se sont réunis avec la présidence de pieu pour ce qui était alors appelé le conseil des évêques de pieu. À cette époque, il était demandé aux évêques d’établir des budgets annuels d’entraide de pieu et, au cours de plusieurs réunions, nous avons donné notre avis et exprimé nos recommandations. Lorsque la présidence nous a soumis la proposition finale du budget pour un vote de soutien, j’ai été surpris quand deux évêques ont voté négativement en raison de leur désaccord sur quelques éléments du budget.

« Frères, pourquoi ne prendriez-vous pas le temps de réfléchir et de prier à ce propos », a gentiment suggéré notre président de pieu. « Nous demanderons un nouveau vote lors de notre prochaine réunion. »

Lors du conseil des évêques de pieu suivant, on a de nouveau soumis au vote le soutien du budget d’entraide de pieu. De nouveau, les deux évêques ont voté par la négative. Cette fois-ci, notre président de pieu n’a pas été aussi conciliant.

« Frères, en tant que présidence de pieu, c’est ce budget d’entraide qui nous semble satisfaisant », a-t-il dit fermement mais gentiment. « Nous avons écouté vos recommandations et avons fait de notre mieux pour mettre en application vos suggestions. Et maintenant nous avons pris une décision, que nous ressentons validée par l’Esprit. »

« Tel que je perçois les choses », a poursuivi le président, « soit Dieu travaille à travers nous, soit nous sommes des dirigeants déchus. Cela signifie que votre choix est simple : soutenez-nous ainsi que ce budget ou écrivez une lettre à la Première Présidence pour demander que nous soyons relevés. Maintenant, que ceux qui sont en faveur du budget d’entraide proposé se manifestent, s’il vous plaît, par le signe habituel. »

Cette fois-ci, tous les évêques du conseil ont levé la main en signe d’approbation. Quelques mois plus tard, chaque évêque pouvait constater la sagesse et l’inspiration qui avaient guidé le choix du budget recommandé par la présidence de pieu.

Le même principe est vrai pour des conseils plus petits, y compris les épiscopats et les présidences d’organisations auxiliaires de pieu et de paroisse. L’unanimité doit toujours être recherchée par une discussion ouverte et libre. Quand il existe une différence de point de vue et que la décision n’a pas besoin d’être immédiate, il est quelquefois utile de laisser du temps aux membres du conseil pour qu’ils aient la possibilité de réfléchir à la décision et peut-être l’unanimité se fera-t-elle naturellement. Mais, quand le temps est venu de prendre une décision et qu’il existe toujours une divergence d’opinions, le dirigeant du conseil doit s’appuyer sur l’Esprit et prendre la décision qu’il ou elle considère comme la meilleure. Dans de tels moments, il est particulièrement important que les membres du conseil soutiennent la décision du dirigeant du conseil - même s’ils ne sont pas personnellement d’accord avec cette décision - et aient foi dans l’esprit de révélation qui agit sur l’évêque ou le président. Si nous ne pouvons pas trouver d’unanimité pour une décision spécifique, nous pouvons au moins trouver une unanimité dans le soutien de notre dirigeant et dans notre désir de voir l’œuvre du Seigneur avancer d’une manière coopérative et positive. Bien que nous ayons des opinions et des points de vue différents, quand nous sortons d’une délibération en conseil, nous sommes un et nous soutenons la décision finale du conseil comme si elle était notre décision personnelle.

« Ayez un même sentiment », a vivement conseillé l’apôtre Paul aux premiers dirigeants des saints de Corinthe (2 Corinthiens 13:11). Aux saints de Philippe, il a écrit : « Seulement, conduisez-vous d’une manière digne de l’Évangile de Christ... demeurez fermes dans un même esprit, combattant d’une même âme pour la foi de l’Évangile » (Philippiens 1:27). À notre époque, par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, le Seigneur a conseillé à ses disciples d’être un, « et si vous n’êtes pas un, vous n’êtes pas de moi » (D&A 38:27). Ce conseil divin est important pour chaque conseil de l’Église, et en particulier pour les pieux et les paroisses. Si nous sommes un en objectif, en esprit, en principe et en foi alors, peu importe que nous ne soyons pas toujours du même avis. Les avis changent et peuvent facilement évoluer avec le temps, les expériences et les circonstances. Mais les principes, les buts, la spiritualité et la foi sont des valeurs immuables qui peuvent nous lier et nous unir malgré des désaccords.


LA CONFIDENTIALITÉ DANS LE CONSEIL

Le principe de confidentialité est un autre principe important de gouvernement dans les conseils de présidence de l’Église. On ne peut qu’insister catégoriquement sur l’importance de garder confidentiels les débats des conseils. Joseph Smith, le prophète, a dit un jour : « La raison pour laquelle les secrets du Seigneur ne nous sont pas révélés, c’est parce que nous ne les gardons pas et les révélons ; nous ne gardons pas nos propres secrets, mais révélons nos difficultés au monde, même à nos ennemis, alors comment garderions-nous les secrets du Seigneur ? Je peux garder un secret jusqu’au jugement dernier. » (History of the Church, vol. 4, p. 479 ; Enseignements du prophète Joseph Smith, p. 156-157)

Un évêque a appris personnellement comme cela peut être destructeur quand les membres du conseil n’ont pas la prudence de protéger les choses qui sont abordées dans les réunions. Un membre du conseil laissa par inadvertance un exemplaire de l’ordre du jour du conseil sur un banc. Dans l’ordre du jour, il y avait des annotations sur une famille qui faisait l’objet d’une attention particulière du conseil. L’ordre du jour fut trouvé par un adolescent, membre de cette famille.

Imaginez l’effet d’une telle négligence sur les membres de cette famille. Offensés par le fait qu’ils avaient été le sujet de discussions par les dirigeants de la paroisse, les parents étaient offusqués. Bien que l’évêque et les membres du conseil n’avaient que le souci d’aider, les blessures engendrées par cette négligence rendirent difficile d’apaiser le ressentiment et l’embarras de la famille.

Chaque membre du conseil a l’obligation de garder confidentiels les sujets dont il ou elle parle et qu’il ou elle entend. Les membres des présidences ou des épiscopats se voient souvent confier des sujets sensibles et ils compromettent leur position de confiance quand ils partagent des informations de manière inappropriée. De telles brèches peuvent avoir des répercussions très destructrices. Un président de pieu avait établi comme règle que les membres du grand conseil ne devaient pas parler des affaires du conseil en-dehors de la réunion du conseil, même entre eux. Il n’y a aucune raison pour que les membres d’un conseil partagent avec d’autres (y compris leur conjoint) des détails sur les affaires du conseil, en particulier quand cela concerne des besoins individuels ou des différences de point de vue. Si nous devons être une source de bienfaits dans la vie des gens et éviter de les blesser, nous devons simplement apprendre à garder confidentiel ce qui est confidentiel.


LA VALEUR DE L’ÉCOUTE DANS LE CONSEIL

Les présidents et les évêques qui utilisent le plus efficacement les conseils sont ceux qui écoutent beaucoup au cours des réunions de conseil. Si vous êtes l’officier président, cela ne signifie pas que vous soyez sagement assis. Cela signifie que vous soyez vraiment à l’écoute de ce que vos conseillers et d’autres personnes du conseil disent et ressentent et que vous posiez des questions pertinentes et profondes quand vous ne comprenez pas leur point de vue. Bien qu’il soit vrai que les décisions et directions finales reposent sur la personne qui a été appelée à présider, il n’est pas très utile d’avoir des membres du conseil qui ont des points de vue, des expériences et des capacités diverses si vous ne prêtez pas attention à ce qu’ils ont à dire. Faites savoir aux membres de votre conseil que leur apport a de la valeur et que vous attendez d’eux qu’ils s’expriment. Puisque l’officier président donne le ton de chaque réunion, il vous appartient de vous assurer que ceux qui servent sous votre direction sentent que leur participation est la bienvenue. Habituellement, il est préférable d’écouter les avis des autres avant de donner le vôtre. Trop souvent, les discussions se terminent prématurément quand le dirigeant exprime son avis en premier.

« Désignez parmi vous un instructeur », a dit le Seigneur, « et que tous ne soient pas porte-parole en même temps mais qu’une personne parle à la fois, et que tous écoutent ce qu’elle dit, afin que lorsque tous ont parlé, tous soient édifiés par tous, et que chacun ait un droit égal. » (D&A 88:122)

En même temps, celui qui est appelé à faire partie d’un conseil de l’Église doit se souvenir que participer au conseil est un honneur. Et que cet honneur est accompagné d’une responsabilité, celle de travailler dans les limites de l’organisation, d’être préparé, de partager et défendre fermement la position qu’il ou elle croit être juste, mais aussi de soutenir la décision finale du dirigeant du conseil, ce qui est tout aussi important.

De plus, chaque membre du conseil a la responsabilité d’être en harmonie avec l’Esprit quand il prend part aux réunions du conseil pour qu’il ou elle puisse apporter une contribution à la recherche de solutions aux problèmes évoqués. Par exemple, Joseph Smith, le prophète, a enseigné que « chaque homme, avant de faire une objection sur un sujet qui est présenté devant le conseil devrait être sûr qu’il peut faire la lumière sur un point plutôt que d’apporter de la confusion, et que son objection est fondée sur la droiture, ce qui est possible quand les hommes s’appliquent minutieusement à étudier la volonté du Seigneur, dont l’Esprit manifeste toujours la vérité à l’entendement de toute personne dotée de l’Esprit » (History of the Church, vol. 2, p. 370). Si nous faisons cela, nos conseils seront dirigés dans un esprit d’amour et de compassion et suivront l’exemple du Seigneur qui conseille « avec sagesse, et avec justice, et avec une grande miséricorde » (Jacob 4:10).

En étant à l’écoute des membres du conseil, les présidents et les évêques peuvent partager avec les autres dirigeants le fardeau qu’ils ont été appelés à porter. Nous avons déjà évoqué le conseil d’un père en Israël bon et juste appelé Jéthro à son gendre Moïse. Quand Jéthro a rendu visite à Moïse, il a observé ce qui suit :

« Moïse s’assit pour juger le peuple, et le peuple se tint devant lui depuis le matin jusqu’au soir.

« Le beau-père de Moïse vit tout ce qu’il faisait pour le peuple, et il dit : Que fais-tu là avec ce peuple ? Pourquoi sièges-tu seul, et tout le peuple se tient-il devant toi, depuis le matin jusqu’au soir ?

« Moïse répondit à son beau-père : C’est que le peuple vient à moi pour consulter Dieu.

« Quand ils ont quelque affaire, ils viennent à moi ; je prononce entre eux, et je fais connaître les ordonnances de Dieu et ses lois.

« Le beau-père de Moïse lui dit : Ce que tu fais n’est pas bien.

« Tu t’épuiseras toi-même, et tu épuiseras ce peuple qui est avec toi ; car la chose est au-dessus de tes forces, tu ne pourras pas y suffire seul.

« Maintenant écoute ma voix ; je vais te donner un conseil, et que Dieu soit avec toi ! Sois l’interprète du peuple auprès de Dieu, et porte les affaires devant Dieu.

« Enseigne-leur les ordonnances et les lois ; et fais-leur connaître le chemin qu’ils doivent suivre, et ce qu’ils doivent faire.

« Choisis parmi tout le peuple des hommes capables, craignant Dieu, des hommes intègres, ennemis de la cupidité ; établis-les sur eux comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix.

« Qu’ils jugent le peuple en tout temps ; qu’ils portent devant toi toutes les affaires importantes, et qu’ils prononcent eux-mêmes sur les petites causes. Allège ta charge, et qu’ils la portent avec toi.

« Si tu fais cela, et que Dieu te donne des ordres, tu pourras y suffire, et tout ce peuple parviendra heureusement à sa destination. » (Exode 18:13-23)

Cet exemple est non seulement une grande leçon pour nous tous sur l’importance de déléguer l’autorité de la prêtrise mais il illustre aussi le besoin qu’ont les présidents et les évêques de permettre à leurs conseillers, aux dirigeants des organisations auxiliaires et à leurs autres associés de porter la charge avec eux. Présidents et évêques, souvenez-vous que l’appel de vos associés à leur poste est tout aussi divinement inspiré que le vôtre, et, par voie de conséquence, qu’ils ont droit à l’inspiration dans leur responsabilité spécifique. Appuyez-vous sur eux. Apprenez d’eux. Aimez-les. Écoutez-les.


LA DIRECTION DU CONSEIL

Je voudrais aussi faire cette suggestion aux présidents et aux évêques : n’oubliez jamais qu’en tant que dirigeant du conseil vous êtes le premier responsable de toutes les décisions. Cela peut sembler contradictoire avec ce qui précède sur l’importance d’écouter les suggestions des autres membres du conseil, mais ce n’est pas le cas. Il s’agit plutôt de l’aboutissement naturel de la direction des conseils dans l’Église. Le modèle idéal est simple et direct : appelez de bonnes personnes à servir à vos côtés, écoutez attentivement leurs conseils et prenez en compte leur contribution, et ensuite écoutez les chuchotements du Saint-Esprit qui vous guide pour prendre de bonnes décisions. Le bon fonctionnement d’un conseil ne signifie pas de prendre des décisions de groupe. Cela signifie simplement que le dirigeant du conseil s’appuie sur les diverses capacités, points de vue, expériences et inspirations des membres du conseil qui l’aident à prendre de bonnes décisions sous l’influence de l’Esprit. Bien que nous recherchions l’unanimité, la décision finale est toujours du ressort du dirigeant du conseil.

Un évêque m’a parlé d’une expérience où, peu après son appel à l’épiscopat, la paroisse a eu besoin d’une nouvelle présidente des Jeunes Filles. « J’avais une impression spirituelle certaine à propos de la personne qui devait être la nouvelle présidente », a dit l’évêque. « Mais quand j’ai parlé de l’attribution de ce poste avec mes conseillers, ils avaient un autre nom à l’esprit et ils ont présenté des arguments indiscutables et justes pour qu’une autre personne serve dans ce poste important.

« J’étais tout nouveau dans l’office d’évêque et j’avais un grand respect pour ces deux hommes bons qui étaient mes conseillers », a-t-il poursuivi. « Je pense que j’avais plus confiance en eux qu’en ma propre sensibilité spirituelle car j’ai choisi d’ignorer ce que je ressentais et d’accepter leur recommandation comme étant la décision du conseil. »

L’évêque ne fût pas en mesure de procéder à l’appel de la personne avant son départ pour un long voyage d’affaires. Il a alors demandé à son premier conseiller de présenter à la sœur désignée son nouvel appel. Deux jours plus tard, quand il a appelé son conseiller pour lui demander comment cela s’était passé, celui-ci lui a dit qu’il y avait eu un problème. La femme, une jeune sœur fidèle et dévouée, n’était pas à l’aise à l’idée de cette attribution et demandait un jour ou deux de réflexion.

« Cela ne semble pas correct », a-t-elle dit après deux jours passés dans un esprit de prière. « De toute ma vie, je n’ai jamais refusé d’appel à servir et je ne refuserai pas celui-ci. Mais je ressens que je dois vous demander de demander à l’évêque s’il est vraiment sûr que c’est la volonté du Seigneur pour les jeunes filles de la paroisse aujourd’hui. Si c’est le cas, alors je suppose que le problème vient de moi et j’accepterai volontiers la tâche. »

« Bien sûr qu’elle est mal à l’aise », a dit l’évêque quand son conseiller lui a expliqué la situation. « Ce n’est pas ce que le Seigneur veut. Il m’a fait savoir qui doit être la nouvelle présidente des Jeunes Filles et je l’ai ignoré. »

L’évêque a alors donné pour instruction à son conseiller de faire savoir à la sœur qu’elle n’avait pas de problème avec sa faculté de ressentir l’Esprit. Le conseiller était ensuite chargé de présenter l’appel à la sœur que l’évêque avait initialement été inspiré à appeler.

La réponse que fit cette autre sœur prouva le bien-fondé de l’appel : « Depuis deux semaines j’avais l’impression que j’allais recevoir cet appel à servir. »

L’évêque a dit : « Cette expérience ne m’a pas enseigné à ignorer mes conseillers. Leur apport était important : la sœur qu’ils ont proposée a été appelée à servir en tant que consultante des Jeunes Filles et elle a fait un excellent travail. Mais j’ai appris que de toutes les voix que je dois écouter en tant qu’évêque, la plus importante est la voix de l’Esprit quand il guide mes pensées, mes paroles et mes actions. »

Il est important que les membres du conseil comprennent le rôle très distinct et significatif du dirigeant du conseil et qu’ils apprennent à ne pas être offensés quand sa décision est différente de ce qu’ils auraient choisi. La prise de décisions n’est pas la responsabilité première des conseillers. Les conseillers sont appelés pour donner des conseils, aider, fortifier et soutenir. Leur rôle est de participer - activement et sincèrement - au processus de prise de décisions, de soutenir toutes les décisions du conseil et de les faire appliquer dans leurs organisations respectives.


UTILISER LES CONSEILS POUR ACCOMPLIR LA MISSION DE L’ÉGLISE

Le principe directeur fondamental de chaque conseil de l’Église est, bien évidemment, d’accomplir la mission de l’Église. Tout débat, tout plan et toute activité organisée devraient avoir pour objectif central d’amener des âmes au Christ, que ce soit par la proclamation de l’Évangile, le perfectionnement des saints ou le rachat des morts - ou en combinant plusieurs de ces objectifs. Si un point de l’ordre du jour ne s’inscrit pas logiquement et naturellement dans le cadre de l’un de ces objectifs éternels (sans distorsion pour l’inclure de force dans ce cadre), c’est qu’il ne doit peut-être pas y figurer.

De temps en temps, la Première Présidence et le Collège des douze apôtres mettent un accent particulier sur les principes fondamentaux de l’Évangile pour aider à former les dirigeants dans l’accomplissement de la mission de l’Église. Tous les conseils de l’Église doivent être attentifs et prêts à soutenir toute nouvelle directive mise en valeur par la Première Présidence et le Collège des Douze. Je suppose que de nombreux dirigeants et membres de conseils seront surpris de découvrir combien leur travail sera bien mieux ciblé s’ils l’abordent en ayant en vue le salut des âmes à travers la mission de l’Église.

Un président de pieu a enseigné ce concept important à un jeune évêque que je connais. « Je servais en tant qu’évêque depuis environ un an », m’a-t-il dit. « J’avais d’excellents conseillers et nous travaillions tous dur et dépensions beaucoup de temps et d’énergie à accomplir notre tâche. Nous avions beaucoup d’activités réussies et nos réunions étaient toujours bien planifiées et dirigées. Nous faisions toutes les choses que nous pensions être de notre intendance mais il nous semblait que nous n’accomplissions pas ce qui avait une portée réelle et durable dans la vie des membres de notre paroisse. Nous étions tellement occupés à être efficaces que nous n’avions plus de temps pour ce qui avait vraiment de l’importance. Nous ne suivions que peu les moins-pratiquants, aucun ancien potentiel n’était avancé dans la prêtrise de Melchisédek, nos jeunes gens ne partaient pas en mission et personne ne pouvait se souvenir à quand remontait le dernier baptême de converti de la paroisse. »

Cette description ne vous semble-t-elle pas familière ? La plupart d’entre nous l’ont vécue. Le service dans l’Église est exigeant, en particulier si nous servons dans une présidence ou un épiscopat. Il y a beaucoup à faire et il y a beaucoup de détails à régler. Quelquefois, nous nous soucions tellement de voir les gens aller à l’église que nous oublions que nous sommes censés les amener au Christ. Trop souvent, nos réunions de conseil reflètent ce manque d’attention. Nous nous retrouvons pendant les réunions à passer tout notre temps précieux à coordonner des évènements ou à coordonner des calendriers. Au lieu de nous occuper des affaires du Seigneur - ce qui, en général, signifie d’apporter des bénédictions dans la vie des personnes et des familles - nous nous enlisons dans des affaires administratives. Nous considérons qu’une réunion est réussie quand les rapports sont présentés et que des tâches sont distribuées, même si aucun débat sérieux n’a été mené sur la manière de faire avancer l’organisation dans la proclamation de l’Évangile, le perfectionnement des saints et le rachat des défunts, alors que chacune de ces missions nécessite de toucher et d’influencer les gens.

Il n’est donc pas étonnant que de nombreux présidents et évêques à la tête de telles organisations se sentent dépassés et insatisfaits, tout comme l’était mon jeune ami. Vous pouvez être découragé si votre service est devenu simplement une longue liste de choses à faire (des activités à planifier, des leçons à préparer, des tâches à accomplir, des réunions à tenir). C’est seulement lorsque nous dépassons les aspects administratifs de notre ministère et que nous nous concentrons sur les principes du service aux enfants de Dieu, ce qui apporte les bénédictions de l’Évangile dans leur vie, que notre appel à servir dans l’Église prend toute sa signification et que nous faisons l’expérience de la satisfaction et de la joie qui enrichissent notre service dans le royaume.

Par exemple, une réunion de Sainte-Cène attentivement planifiée devrait être une fête spirituelle pendant laquelle nous adorons notre Père céleste et son Fils bien-aimé, notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ et sommes enseignés à leur propos. Sans aucun doute, les membres de nos paroisses devraient discerner le pouvoir de l’Esprit dans leur vie au moins une fois par semaine. La réunion de Sainte-Cène devrait leur fournir cette occasion. Les évêques qui sont enlisés dans les détails se retrouvent souvent à passer plus de temps à des choses insignifiantes et moins de temps à s’assurer que les réunions de Sainte-Cène sont un festin spirituel. C’est alors qu’il peut être sage d’inviter les membres du conseil de paroisse et les conseillers à émettre des suggestions sur la façon de faire de chaque réunion de Sainte-Cène une expérience plus spirituelle. Les conseils doivent aussi enseigner aux membres que l’église est un endroit particulier où nous allons dans un esprit de respect pour Dieu et de révérence pour son saint Fils. Je suis sûr qu’à la demande de l’évêque, les présidents des organisations auxiliaires pourraient enseigner au cours de leurs réunions la nécessité d’améliorer le niveau de révérence pendant nos réunions de Sainte-Cène. Les sœurs peuvent s’enseigner les unes aux autres et à leur famille que la salle de culte est un lieu à part, le seul lieu où nous pouvons adorer et honorer le Seigneur Jésus-Christ en prenant la Sainte-Cène et en renouvelant nos alliances avec lui. Tous les dirigeants peuvent aider à ce que le Saint-Esprit soit présent dans nos réunions par ses chuchotements paisibles, de sorte que la lumière et l’édification spirituelles entrent dans notre vie. Quand nous porterons notre attention sur de tels aspects qui proviennent directement de notre prise de conscience de la mission de l’Église, les conseils de présidence changeront leur angle d’action pour passer de l’administration au service et les membres du conseil feront l’expérience de la joie d’être à l’origine du changement significatif qui se produit alors dans la vie des gens.

Heureusement, l’évêque bien intentionné mais frustré et légèrement harcelé que nous avons mentionné plus haut avait un président de pieu perspicace qui comprenait ce principe.

« Avez-vous un exemplaire de l’ordre du jour d’une de vos réunions d’épiscopat ? » a demandé le président de pieu lors d’un de leurs entretiens de prêtrise habituels. Le président a étudié pendant un moment l’ordre du jour qui lui avait été présenté puis l’a posé sur son bureau et a demandé : « Quand parlez-vous des besoins spirituels des gens ? »

Mon ami a été surpris par la question. « Eh bien », a-t-il dit, « nous en parlons tout le temps. »

Le président de pieu a jeté un coup d’œil à l’ordre du jour. « Je ne le vois pas ici », a-t-il observé.

« Ce n’est peut-être pas un point de l’ordre du jour, mais nous en parlons », a dit l’évêque.

« Donnez-moi un exemple », a insisté le président de pieu.

C’était maintenant au tour de mon ami d’étudier l’ordre du jour. « Juste là », a-t-il finalement répondu, en montrant du doigt un point de l’ordre du jour intitulé Postes à pourvoir. « Nous avons parlé d’appeler de nouveaux instructeurs pour la Primaire et la Société de secours. » L’évêque, mal à l’aise, a fait une pause puis a ajouté : « Je me souviens que nous avons dit qu’il était important d’appeler de bons instructeurs. »

« Bon, d’accord », a dit le président de pieu. « Mais je suis toujours curieux de savoir pourquoi vous ne parlez pas spécifiquement des besoins spirituels des gens. Souvenez-vous, frère : proclamer l’Évangile, perfectionner les saints et racheter les morts sont les directives qui nous aident à édifier spirituellement notre peuple et, ce faisant, à fortifier l’Église. »

« Oui, président, je sais », a dit l’évêque. « Et nous en parlons. Simplement, ce n’est pas porté à l’ordre du jour. »

« Je vois cela », a répondu le président, « et je me demande pourquoi. Je vois dans votre ordre du jour beaucoup de tâches organisationnelles : postes à pourvoir, annonces de pieu, entretiens, rapports d’activités, calendrier. Avec tout ce que vous avez à faire là, toute discussion sur la façon de répondre aux besoins spirituels serait purement accessoire ou n’arriverait que tardivement dans votre réunion et il n’y aurait plus de temps pour étudier avec sérieux ces sujets. »

L’évêque a regardé de nouveau son ordre du jour. Il a remarqué le dernier point de l’ordre du jour (remotivation) et s’est souvenu que, souvent, ils n’avaient pas le temps d’aborder ce sujet important. « Je pense que je saisis votre pensée, président », a-t-il dit. « Mais je ne suis pas tout à fait sûr de ce que je dois faire à ce sujet. Je pense que les tâches organisationnelles doivent être traitées. »

« Bien sûr », a dit le président. « Mais elles ne doivent pas être le point central de vos réunions d’épiscopat. » Après une pause, le président a sorti un document de son bureau. « Voici l’ordre du jour de notre dernière réunion de présidence de pieu. » L’évêque a vu qu’après la prière d’ouverture et la pensée spirituelle, les procès-verbaux et les rapports sur les tâches, l’ordre du jour était divisé en trois sections (Proclamer l’Évangile, Perfectionner les saints, Racheter les morts) avec des points spécifiques à aborder sous chaque titre. En regardant de plus près, il a remarqué sur l’ordre du jour un certain nombre de noms et peu de détails de gestion.

« Comment faites-vous cela ? » a-t-il demandé. « Le pieu semble avancer en douceur et efficacement. Comment pouvez-vous faire avancer les choses sans passer du temps à élaborer des détails et des plans ? »

« Nous le faisons », a répondu le président. « Mais nous nous occupons de ces problèmes rapidement pendant une période de rapports au début de la réunion. Nous nous occupons beaucoup de la gestion en-dehors de la réunion de présidence. Notre objectif est de passer autant de temps que possible sur ce qui est vraiment important. Et ce qui est vraiment important concerne toujours les gens : leurs besoins, leurs soucis, leur foi et leur situation par rapport à la force spirituelle de l’Église et la façon dont ils en bénéficient. »

Mon jeune ami a tiré la leçon du sage conseil de son président de pieu et a commencé à modifier l’ordre du jour de la réunion d’épiscopat en fonction des besoins spirituels et temporels des membres de la paroisse. « Au début », a-t-il dit, « cela nous a semblé bizarre de passer autant de temps à parler des besoins des gens et d’autres problèmes importants et nous étions un peu désorganisés. Mais maintenant, nous savons résoudre les affaires de la paroisse sans passer tout notre temps de la réunion d’épiscopat à en parler. Et nous trouvons qu’en appliquant les principes fondamentaux de l’Évangile, nous sommes beaucoup plus impliqués dans les besoins de nos paroissiens et plus aptes à faire une différence dans leur vie pour les aider à s’élever spirituellement. »

Ce que l’évêque a appris grâce à cette expérience s’applique à chaque épiscopat, à chaque présidence et à chaque conseil de l’Église. Une des choses les plus importantes qu’un évêque ou qu’un président puisse faire est de maintenir une attention soutenue sur les besoins des gens au cours de ses réunions et dans son administration. En qualité d’autorité qui préside le conseil, il ou elle donne le ton à tous les autres membres de son organisation. La réunion de présidence ou d’épiscopat est l’endroit idéal pour faire une mise au point précise inspirée par le principe qui doit compter le plus dans les conseils de toute l’Église : amener des âmes au Christ et les stabiliser grâce à un témoignage spirituel.

Chaque conseil doit choisir entre ce qui compte le plus et le reste. Il est de la responsabilité des conseillers et des membres du conseil d’aider le président ou l’évêque ou le dirigeant de l’organisation auxiliaire à rester concentré sur ce qui est important, à savoir la progression spirituelle de chaque personne vivant dans l’unité qu’ils dirigent. Si nous passons tout notre temps à parler de futilités, notre travail sera futile. Cependant, c’est l’œuvre de Dieu et elle est tout sauf futile. Si nous gardons nos objectifs à l’esprit et nous concentrons dessus, nous pouvons travailler grâce à nos conseils pour faire avancer la mission de l’Église dans nos pieux, dans nos paroisses, dans nos collèges et dans nos organisations auxiliaires.


ORIENTATION DE LA FORMATION DES DIRIGEANTS

Pour aider les dirigeants de la prêtrise et des organisations auxiliaires à concentrer leur travail sur l’accomplissement de la mission de l’Église, la Première Présidence et le Collège des douze apôtres ont édité un document intitulé « Orientation de la formation des dirigeants » qui contient les instructions suivantes :

Familles : Enseigner l’importance du foyer et de la famille comme cellule de base de l’Église. Encourager tous les membres de la famille, parents et enfants, à étudier les Écritures, à prier régulièrement et à suivre l’exemple du Sauveur en tout.

Adultes : Encourager chaque adulte à être digne de recevoir les ordonnances du temple. Enseigner à tous les adultes à identifier leurs ancêtres et à accomplir les ordonnances sacrées du temple pour eux.

Jeunes : Aider à préparer chaque jeune homme à recevoir la Prêtrise de Melchisédek, à recevoir les ordonnances du temple et à être digne de faire une mission à plein temps. Aider à préparer chaque jeune fille à être digne de contracter et de respecter des alliances sacrées, et à recevoir les ordonnances du temple.

Tous les membres : Dirigeants, membres et missionnaires de pieu et à plein temps œuvrent de façon coordonnée en un effort concerté pour aider à convertir, garder dans l’Église et ramener à l’Église les enfants de notre Père céleste. Enseigner aux membres à subvenir à leurs propres besoins, à ceux de leur famille et à ceux des pauvres et des nécessiteux à la façon du Seigneur. (« Orientation de la formation des dirigeants », 20 septembre 1995)

Voilà les choses qui comptent. Ce sont ces choses qui feront une différence positive dans la vie des gens. Ce sont elles qui doivent être l’objectif de chaque conseil de présidence dans l’Église tandis que nous cherchons à nous unir au Seigneur dans son œuvre et sa gloire qui sont de « réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme » (Moïse 1:39).


CHAPITRE 4 : LES CONSEILS DE PIEU ET DE DISTRICT

Un ami, que j’appellerai Brent, était quelque peu découragé par son nouvel office dans l’Église. Pendant une plus grande partie de l’année précédente, il avait détenu ce qu’il appelait « le meilleur appel » : instructeur de l’École du dimanche d’un groupe de jeunes de seize et dix-sept ans, bien élevés, enthousiastes et curieux. Ils avaient vécu de merveilleux moments ensemble, quelques expériences spirituelles exceptionnelles, avaient beaucoup ri et occasionnellement pleuré. Le groupe était très lié et, lorsque le président de l’École du dimanche avait dit à Brent que lui et ses conseillers ne voulaient pas entraver l’élan spirituel qui était donné à la classe et qu’ils avaient prévu qu’il reste avec ce groupe l’année suivante, il fut transporté de joie.

C’est pour cela que Brent ne s’est pas inquiété quand le nouvel évêque de sa paroisse a sollicité un entretien avec lui et son épouse. Comme sa femme servait déjà en tant que présidente de la Société de secours, ils supposaient que l’entretien n’était pas prévu pour qu’elle reçoive un appel. Comme Brent s’en doutait, l’appel fait par l’évêque était pour lui. Il était appelé à servir comme président des Jeunes Gens.

« Au début, j’étais déçu », a admis Brent. « Je ne voulais pas quitter cette classe. Mais comme le président des Jeunes Gens est aussi le consultant du collège des prêtres, je serais toujours avec les jeunes gens qui étaient dans la classe de l’École du dimanche et je pourrais croiser les jeunes filles lors des activités communes, il ne m’a donc pas fallu trop de temps pour me faire à cette idée. En fait, j’étais assez enthousiaste à ce sujet lorsque la conférence de pieu arriva la semaine suivante. »

Ah, oui, la conférence de pieu ! Ce fut une conférence de pieu particulière au cours de laquelle le pieu dont Brent était membre fut divisé et une grande réorganisation eût lieu. À la fin de la conférence, le travail de Brent en tant que président des Jeunes Gens pendant une semaine avait pris fin et il était devenu membre du grand conseil du nouveau pieu. C’est là que le découragement s’est installé.

« Le changement rapide ne me dérangeait pas. Je comprends que des choses comme cela arrivent dans une Église dynamique et en pleine croissance », m’a dit Brent. « C’est juste que, vous savez, être officier de pieu… »

Je comprenais ce qu’il essayait de dire. Nous en avions parlé auparavant quand il avait déjà servi en tant que membre d’un autre grand conseil. La première fois que j’ai rencontré Brent, il était évêque et il aimait officier au niveau de la paroisse à cause de la proximité avec les paroissiens et de l’occasion que cela lui donnait d’être impliqué d’une manière significative dans leur vie.

« Quand vous êtes officier de paroisse, vous pouvez vraiment être au service des gens : vous pouvez faire une différence dans leur vie », a-t-il dit. « Les offices de pieu sont juste... administratifs. Vous brassez du papier. Vous vous occupez des détails. Vous allez à des réunions, beaucoup de réunions. Mais, en réalité, vous ne faites rien. Ce que je veux dire c’est : quand avez-vous entendu quelqu’un dire, pour la dernière fois, que sa vie a été changée par un orateur du grand conseil ? »

Beaucoup de ceux qui ont servi comme officiers de pieu peuvent probablement comprendre ce que mon ami Brent disait. L’impact d’un service efficace a tendance à être plus immédiat, plus perceptible et ressenti plus personnellement quand on est officier de paroisse que lorsqu’on est officier de pieu. Quand on est officier de paroisse, on est au service des gens ; quand on est officier de pieu, on enseigne et on est au service de ceux qui sont au service des gens. Mais le ministère peut être tout aussi important (et, à long terme, tout aussi profond) si on prend au sérieux son rôle d’officier de pieu et qu’on y apporte la même détermination et le même dévouement qu’on apporterait à son rôle d’officier de paroisse. La dirigeante des Jeunes Filles de pieu qui peut aider son homologue de paroisse à mieux comprendre le programme et à être plus efficace dans son service et qui peut lui donner une vision de l’impact de son service, apporte des bénédictions dans la vie des jeunes filles aussi sûrement que le fait la dirigeante de paroisse ; simplement elle le fait indirectement. Aider un instructeur ou un consultant à être plus efficace pour toucher la jeunesse de la paroisse est vraiment un grand service. De la même manière, le membre du grand conseil qui consacre du temps à dispenser une formation et une instruction excellentes lors des réunions de formation de pieu rend un service de valeur à ceux dont la vie est enrichie suite à cette formation. Bien qu’il soit souvent plus difficile de voir l’impact à long terme du rôle d’un office de pieu, son rôle peut être tout aussi satisfaisant et épanouissant pour ceux qui comprennent la nécessité d’être au service de ceux qui sont au service des gens.

Les objectifs des conseils tenus au niveau du pieu sont légèrement différents de ceux des conseils équivalents tenus au niveau des paroisses (quand une équivalence existe), mais les principes qui doivent gouverner ces conseils sont identiques. Que ce soit dans les réunions de pieu ou de paroisse, il est tout aussi important de porter son attention sur les fondements de l’Évangile et sur les gens (plutôt que sur les programmes) et il est tout aussi important que ceux qui participent aux conseils puissent le faire dans un esprit de délibération ouverte et libre. Les principes du débat dans nos conseils sont vrais, qu’il s’agisse d’un conseil de pieu ou d’un conseil de paroisse, et les résultats obtenus lorsqu’ils sont mis en œuvre efficacement peuvent être tout aussi importants dans la vie des personnes et des familles.

Alors que peuvent exister des comités et des conseils de pieu ad hoc, nous porterons ici notre attention sur trois conseils permanents du pieu.

Le comité exécutif de prêtrise de pieu est formé par la présidence de pieu et le grand conseil. Le comité exécutif de prêtrise de pieu, souvent appelé « réunion du grand conseil » se tient au moins deux fois par mois (quand c’est faisable) pour traiter des affaires des organisations auxiliaires et de la prêtrise du pieu. Le président de pieu préside et dirige cette réunion. Le secrétaire exécutif de pieu et le greffier de pieu y assistent. Le comité de la Prêtrise de Melchisédek de pieu et le comité de la Prêtrise d’Aaron de pieu sont des sous-comités du comité exécutif de prêtrise de pieu.

Le comité d’entraide de pieu est formé en ajoutant, au comité exécutif de prêtrise de pieu, la présidence de la Société de secours de pieu et le président du conseil d’entraide des évêques. Le comité se réunit au moins trimestriellement pour coordonner les activités et les services d’entraide du pieu.

Le conseil de pieu comprend les membres du comité exécutif de prêtrise de pieu, le président de mission de pieu (poste aujourd’hui soustrait de l’organisation de l’Église, ndt) et les présidents des organisations auxiliaires du pieu. Le président de pieu peut aussi inviter d’autres personnes, si nécessaire. Bien que quelques pieux continuent d’appeler cet ensemble « conseil de coordination de pieu », il est plus correct de l’appeler conseil de pieu car sa portée et sa vision devraient aller bien au-delà d’une simple coordination d’activités. Bien que la planification et la coordination soient des activités clés des membres du conseil de pieu, ce groupe devrait aussi prendre en considération les questions importantes, les besoins et les soucis auxquels sont soumises les personnes qui vivent dans la circonscription du pieu.


APPORTER DES BÉNÉDICTIONS DANS LA VIE DES GENS GRÂCE AUX CONSEILS DE PIEU

La fréquentation du temple par les membres du pieu était l’une des préoccupations des dirigeants d’un pieu. Ils s’en préoccupaient car ils pensaient que les membres du pieu ne profitaient pas pleinement de l’occasion de recevoir les bénédictions qui découlent de la fréquentation du temple. La présidence de pieu a discuté longuement de cette question et a essayé de l’évoquer lors des conférences et des réunions. Mais ils n’avaient pas fait part de leur préoccupation au conseil de pieu.

« Nos réunions de conseil de pieu ne nous avaient jamais paru très utiles », a admis le président de pieu. « C’était plus des réunions de mise en commun des calendriers qu’autre chose. Nous planifiions deux réunions du conseil de pieu chaque année, principalement parce que le manuel disait que nous devions avoir des réunions régulières du conseil. Deux réunions nous semblaient largement suffisantes. »

Mais, après avoir regardé une vidéocassette de formation sur les conseils de pieu et de paroisse et avoir entendu les recommandations données par les dirigeants généraux de l’Église, la présidence de pieu a décidé d’adopter une approche différente du conseil de pieu. « Lors de la réunion suivante du conseil, nous avons montré une partie de la vidéocassette de formation et nous avons parlé de la raison d’organiser cette réunion particulière », a dit le président de pieu. « Nous avons dit que ce n’était pas une réunion de gestion du calendrier mais une réunion qui aiderait notre pieu à avancer dans l’accomplissement de la mission de l’Église qui est de proclamer l’Évangile, perfectionner les saints et racheter les morts. »

Ensuite, le président de pieu a présenté aux membres du conseil de pieu la question de la fréquentation du temple et leur a demandé leurs commentaires et leurs suggestions. « L’Esprit nous accompagnait et les idées affluaient », a dit le président de pieu. « Les sœurs présentes apportaient leur aide en faisant des suggestions pour faciliter la fréquentation du temple des femmes qui travaillaient et des mères qui avaient de petits enfants à la maison. »

« Cela a été un moment positif pour chaque personne qui y a assisté », a-t-il continué. « Tout le monde participait parce que tous les membres du conseil se sentaient écoutés et voyaient que leurs suggestions étaient prises en compte. »

La réunion du conseil a débouché sur une longue liste d’idées dont quelques-unes ont structuré finalement le plan du pieu pour encourager la fréquentation du temple. « Mais le plus exceptionnel a été que tous ont dit qu’il faudrait organiser des réunions du conseil de pieu plus souvent », a dit le président de pieu. « Maintenant que nous avons trouvé comment tirer parti de notre conseil de pieu, nous planifions des réunions de conseil de pieu trimestriellement, avec la possibilité de nous réunir plus souvent, si nécessaire. Maintenant que nous savons comment utiliser le conseil de pieu, nous avons besoin de ce qu’il peut nous apporter. »

Un autre pieu a vécu une expérience similaire. Les conseils de pieu avaient été suspendus et étaient remplacés par des réunions individuelles régulières entre la présidence de pieu et les présidences des organisations auxiliaires du pieu. Suite aux conseils de dirigeants de l’Église, le président de pieu et ses conseillers ont décidé de rétablir le conseil de pieu.

« Lors de la première de ces réunions, nous avons parlé entre autres sujets des grandes lignes des conférences de paroisse et de la conférence de pieu », a dit le président de pieu. « Les commentaires et les suggestions des membres du conseil de pieu étaient essentiels pour établir l’ordre du jour des conférences de paroisse et de pieu. En l’occurrence, nos conférences de paroisse et de pieu ont été extrêmement positives et, dans les deux cas, l’assistance avait augmenté. »

« Nous avons aussi constaté qu’en remaniant la forme de nos conférences de paroisse, nous étions plus précis dans la réponse apportée aux besoins des dirigeants et des membres individuellement », a poursuivi le président de pieu. « De plus, nous avons renforcé la participation des sœurs aux conférences de paroisse et cela a été très positif. »

Un autre président de pieu a appris lors d’une réunion interrégionale de formation des dirigeants de la prêtrise ce que la Première Présidence et le Collège des douze apôtres ressentaient sur l’importance de faire part de son témoignage et d’enseigner la doctrine pure dans toutes les réunions de l’Église pour édifier la spiritualité des saints. La présidence de l’interrégion a présenté le document « Orientation de la formation des dirigeants » (voir chapitre 3) et a demandé aux présidents de pieu de mettre l’accent sur la préparation des membres de leur pieu à recevoir les bénédictions du temple. Le président de pieu a rejoint ses unités, déterminé à trouver un moyen de mettre l’accent sur ce message dans chacune de ses paroisses. D’abord, il a tenu conseil avec ses conseillers, et, ensemble, ils ont choisi les principes enseignés dans le document « Orientation de la formation des dirigeants » qui devaient être compris et enseignés dans le pieu. Ensuite, ils ont organisé une réunion élargie du conseil de pieu qui incluait les évêques à laquelle, avec ses conseillers, ils ont présenté le message. Lors de cette réunion, les membres du conseil ont parlé des moyens de mettre en œuvre l’instruction des dirigeants dans tout le pieu.

Chaque évêque a parlé avec son conseil de paroisse pour déterminer quelles actions entreprendre dans le cadre du message de la présidence de pieu.

Les présidents des organisations auxiliaires du pieu ont aussi tenu conseil avec leurs organisations respectives. Par exemple, la présidence de la Société de secours de pieu a proposé un plan qui comprenait l’enseignement de ces principes aux présidentes des Sociétés de Secours de paroisse lors des réunions de formation dispensées par le pieu. Ce thème serait aussi repris lors de la conférence annuelle des femmes. Ainsi, les instructrices de la Société de secours seraient encouragées à enseigner plus efficacement la doctrine et à faire part de leur témoignage ; une formation personnalisée plus pointue serait donnée aux présidentes et il serait suggéré aussi de répercuter le message de la meilleure façon dans les réunions d’édification.

« Pour la première fois, nous avons ressenti que nous faisions partie de l’équipe dirigeante du pieu », a souligné la présidente de la Société de secours de pieu. « Nous nous sommes réjouies d’être considérées comme des dirigeantes à part entière, capables de contribuer à la spiritualité de notre pieu. »


FAIRE FONCTIONNER LES CONSEILS DE PIEU

Percevez-vous le modèle proposé par ces exemples de conseils de pieu efficaces ? Il semble que trois clés permettent de réussir à animer les conseils de pieu conformément à leur vocation. Premièrement, les membres de la présidence de pieu doivent être convaincus du concept des conseils et faire tout leur possible pour s’assurer que les conseils sont composés et dirigés comme ils le devraient. Deuxièmement, ils doivent donner du pouvoir aux conseils ; c’est-à-dire, donner aux membres du conseil un travail spécifique à réaliser. Troisièmement, ils doivent les laisser travailler et permettre au conseil de pieu de fonctionner.

Un président de pieu évoque de la façon suivante une discussion avec son comité exécutif de prêtrise de pieu à propos d’un projet de séminaire de préparation au temple : « En tant que présidence de pieu, nous arrivions aux réunions et nous disions au frères comment le séminaire devait être organisé. Ils nous écoutaient sagement, sans aucune expression de soutien ou d’enthousiasme. »

Ceci a fait réfléchir les membres de la présidence de pieu, et lors de la réunion de présidence suivante, ils ont délibéré ensemble sur la manière d’améliorer le comité exécutif de prêtrise de pieu. « Nous avons réalisé que nous avions l’habitude de dire au grand conseil comment nous allions faire les choses au lieu de tenir conseil avec eux et de recevoir leurs commentaires et leur idées », a dit le président de pieu. « Lors de la réunion suivante du comité exécutif de prêtrise, nous avons abordé le séminaire de préparation au temple d’une manière différente. Nous leur avons demandé leurs suggestions et leurs recommandations et avons attendu leurs réponses. Au début, ils étaient hésitants - c’était une nouvelle manière de procéder. Mais l’élan a été donné et des idées ont commencé à affluer. Dans un bon esprit, quelques très bonnes idées ont été proposées qui ont amélioré notre planification du séminaire de préparation au temple.

« Après la réunion, un des frères est venu me voir et m’a dit : ‘C’est une des réunions les plus productives auxquelles j’ai jamais assisté. Je me suis bien senti ici. Merci’. »

Trop souvent dans l’Église, nous appelons des dirigeants de la prêtrise avisés à œuvrer au sein du grand conseil où ils perçoivent que leur rôle est d’entériner sans discussion les plans et les programmes de la présidence de pieu et de remplir des missions ecclésiastiques pour les frères de la présidence. Dans de telles conditions, les membres du grand conseil deviennent des conseillers « stériles ». Sans la nourriture spirituelle du service constructif, ils perdent de leur enthousiasme, de leur énergie et de leur engagement dans l’œuvre. De la même manière, des femmes douées spirituellement et talentueuses appelées en tant que dirigeantes des organisations auxiliaires sont trop souvent traitées par les dirigeants de la prêtrise comme si leur seul rôle était de s’occuper des casseroles et d’organiser les activités de pieu et de paroisse. Le fait est qu’elles sont des dirigeantes spirituelles qui doivent être encouragées à participer activement, sous la direction de la prêtrise, à la direction spirituelle de la paroisse, du pieu ou du foyer. Quand les présidences de pieu permettent aux conseils de se sentir responsables du programme, il y a plus de chances pour que les membres des conseils prennent une part dynamique à la solution des défis rencontrés par les pieux.


L’INSPIRATION D’UN MEMBRE DU GRAND CONSEIL

Il y a quelque temps, j’ai vécu une expérience en Idaho alors que j’assistais à une conférence de pieu. Le président de pieu m’a annoncé qu’il avait une surprise pour moi et m’a demandé : « Vous me ferez confiance ? » J’ai répondu : « Eh bien, nous faisons confiance à tous les présidents de pieu ; je vous fais confiance si vous avez raison. » Il a dit : « Eh bien, je pense que vous apprécierez ce qui va se passer demain lors de la session générale de la conférence. »

Voici ce qui s’est passé. Pendant la session du dimanche matin, il a demandé à une petite fille d’environ dix ans de faire part de son témoignage de « missionnaire de la Primaire ». Le président de pieu avait autorisé le membre du grand conseil consultant auprès de la Primaire à mettre en application l’idée que les enfants peuvent aussi être des missionnaires. Ce membre du grand conseil est allé dans les paroisses enseigner aux petits enfants qu’ils étaient aussi des missionnaires. Cette gentille petite fille, que nous appellerons Katie, a appris du membre du grand conseil qu’elle pouvait être une missionnaire. Elle est allée voir son père, qui était l’évêque d’une des paroisses et lui a dit : « Papa, je suis une missionnaire de la Primaire et je veux partager l’Évangile avec quelqu’un. » L’évêque a dit : « Bien, ma chérie, c’est une chose merveilleuse mais dans le secteur géographique de la paroisse il n’y a qu’une ou deux familles qui ne sont pas membres de l’Église, alors cela peut être un peu difficile. » Mais la petite fille a demandé : « Comment s’appellent-ils ? » L’évêque lui a donné le nom des familles qui n’étaient pas membres de l’Église et sa fille a rapidement répondu : « Allons les voir et invitons-les à venir à la maison pour la Soirée familiale. »

Ceux d’entre vous qui sont pères de petites filles savent combien il est facile de succomber quand une gentille petite fille vous regarde avec des yeux innocents et confiants. C’est ce qui s’est passé pour l’évêque. Alors, avec Katie, ils sont allés frapper à la porte d’une des familles. Quand la mère a ouvert, la petite Katie a dit : « Je suis une missionnaire de la Primaire et nous voulons vous inviter chez nous pour la Soirée familiale. » Cette mère a eu le même problème devant ces grands yeux innocents et a accepté d’amener sa famille à la Soirée familiale. Ils y sont allés. Ils ont passé une bonne soirée. Ils n’ont pas été convertis.

À peu près deux semaines plus tard, Katie est arrivée à la maison au moment où sa mère sortait du four des gâteaux à la banane. Katie a demandé : « Est-ce que je peux avoir un de ces gâteaux ? » Sa mère a dit : « Oui chérie, mais qu’est-ce que tu vas en faire ? »

« Je vais l’apporter à Mme Johnson », a-t-elle répondu.

Quand Mme Johnson a ouvert la porte, Katie a dit : « J’ai quelque chose à vous donner mais je ne vous le donnerai qu’à une condition. » Quand Mme Johnson a demandé quelle était la condition, Katie a répondu : « Que vous laissiez les missionnaires vous enseigner l’Évangile. » Mme Johnson a souri et a dit : « Si c’est la seule condition pour que nous ayons du gâteau à la banane, alors je suis d’accord pour que nous laissions les missionnaires nous enseigner l’Évangile. »

Les missionnaires ont enseigné l’Évangile aux membres de la famille Johnson et ils se sont fait baptiser.

Après que Katie eût partagé son témoignage lors de la conférence, sœur Johnson a pris la parole. Je n’oublierai jamais ce que j’ai ressenti quand elle a remercié la petite missionnaire de la Primaire âgée de dix ans qui avait eu le courage d’inviter sa famille à écouter l’Évangile.

Quand mon tour est venu de prendre la parole, j’ai invité l’évêque et sa famille, y compris Katie, à venir vers moi et j’ai ensuite invité la famille Johnson (les parents et leurs trois enfants) à venir. Je leur ai dit : « Vous avez vécu une expérience formidable. Frère, Katie et vous avez partagé avec votre prochain la chose la plus précieuse de votre vie : l’Évangile de Jésus-Christ. Mais je veux vous dire que si vous pensez que votre cœur est rempli de joie aujourd’hui, attendez d’ici un an le jour où la famille Johnson s’agenouillera à l’autel du temple d’Idaho Falls pour être scellée pour le temps et toute l’éternité. Ce sera un moment de votre vie terrestre que vous n’oublierez jamais. »

Un an plus tard, j’ai accompli leur scellement. Quand je suis arrivé au temple, Katie était dans la salle d’attente. Alors âgée de onze ans, la missionnaire de la Primaire ne pouvait pas aller dans la salle de scellement car elle était trop jeune mais elle était là en attendant que sa famille de convertis soit scellée. La salle de scellement était remplie par les membres de la paroisse. Quand les trois enfants Johnson se sont agenouillés autour de l’autel et que je les ai scellés à leurs parents, nous avions l’impression d’être au ciel. Tout cela a été possible grâce à une petite fille qui avait pris au sérieux la tâche donnée par un membre du grand conseil inspiré et motivé qui avait eut l’idée que les enfants pouvaient aussi être des missionnaires et qui avait enseigné à la petite Katie qu’elle pouvait faire part de l’Évangile aux autres.


LES COMITÉS TEMPORAIRES

Les comités temporaires créés pour répondre à des questions et préoccupations spécifiques accomplissent un travail en conseil des plus intéressants dans les pieux et les paroisses. Par exemple, une présidence de pieu était face à un dilemme : sur la soixantaine de jeunes adultes seuls du pieu, seuls une quarantaine voulaient faire partie de la branche des jeunes adultes seuls du pieu. Quelques-uns allaient de paroisse en paroisse sans avoir de responsabilité nulle part. Les autres assistaient aux réunions d’autres unités d’une grande zone urbaine.

« Pour quelques-uns d’entre eux, nous n’étions même pas sûrs qu’ils assistaient aux réunions », a dit le président de pieu. « C’était là le problème. Nous voulions être sûrs de ne perdre personne et nous voulions avoir un programme significatif destiné à ceux qui ne voulaient pas aller aux réunions dans leur branche. »

Sous la direction du conseil de pieu, un comité temporaire a été formé. Il était composé des présidents des Jeunes Gens et des présidentes des Jeunes Filles et de la Société de secours de pieu ; de quatre membres du grand conseil (dont les responsabilités respectives comprenaient les organisations des Jeunes Gens, des Jeunes Filles, des membres seuls et de la Société de secours de pieu), du président de branche, du président du collège des anciens et de la présidente de la Société de secours de la branche des jeunes adultes seuls, ainsi que de la présidence de pieu. Lors de la première réunion, on a exposé le problème et il a été demandé à tous les membres du comité de faire part de leurs impressions, pensées et observations à propos de la branche. Le groupe a évoqué aussi l’enrôlement réel de la branche, l’enrôlement potentiel et le nom des jeunes susceptibles de se joindre à la branche au cours des quatre années à venir.

« J’ai été impressionné par le fait que l’information qui circulait dans le groupe n’avait jamais été présentée auparavant », a dit le président de pieu. « Les membres du comité, et particulièrement les sœurs, ont parlé de points et de situations qu’ils n’avaient jamais eu l’occasion d’exprimer. Nous savions que nous avions un problème mais nous n’avions aucune idée de sa forme ni de son ampleur jusqu’à ce que nous convoquions ce comité temporaire. Immédiatement, il nous est apparu que les Sociétés de Secours de nos paroisses ne savaient pas comment s’occuper des sœurs de dix-huit ans qui quittaient le lycée mais étaient trop jeunes pour aller aux réunions de la branche pour célibataires. Des parents étaient frustrés parce qu’ils voyaient leurs jeunes adultes perdre de l’intérêt pour l’Église et qu’ils étaient impuissants à inverser cette tendance. Des évêques chassaient des jeunes adultes de leur paroisse d’origine, qu’ils veuillent assister ou non aux réunions de la branche pour célibataires. Et certains jeunes ne s’intéressaient pas à la branche pour célibataires et voulaient vraiment assister aux réunions dans leur paroisse d’origine mais sentaient que rien n’était fait pour eux. »

Suite à cette discussion, des tâches ont été données pour commencer à répondre à quelques-uns des besoins urgents du pieu. Premièrement, il a été demandé à tous les membres du comité temporaire de relire le programme officiel de l’Église pour les adultes seuls pour déterminer si le pieu était en accord avec les directives de l’Église. Une enquête a été réalisée auprès de tous les évêques et de toutes les présidentes de Société de secours de paroisse pour savoir ce qu’ils faisaient dans leur paroisse respective à l’égard des jeunes adultes seuls. L’information recueillie par le comité temporaire a été présentée au conseil de pieu où un dialogue franc et ouvert a débouché sur la formation d’un plan parfaitement aligné sur le programme de l’Église pour les célibataires.

« En revenant au programme de l’Église, nous avons changé quelques-unes de nos habitudes bien enracinées et cela a été douloureux à certains égards », a dit le président de pieu. « J’ai rencontré à nouveau le président de la branche pour célibataires et j’ai revu avec lui ce que nous ressentions que le Seigneur voulait que nous fassions. J’ai répondu à ses objections et nous nous sommes agenouillés en prière. En quelques jours nous avions tout son soutien. »

Le plan proposé a été présenté ensuite au conseil des évêques du pieu pour un vote de soutien. On a répondu aux questions et aux réserves émises et les évêques ont soutenu le plan de la présidence de pieu et commencé à mettre en œuvre le programme approuvé.

Le président de pieu a dit : « Dans notre cas, le comité et le conseil de pieu ont recommandé que les jeunes adultes assistent aux réunions du dimanche dans leur paroisse d’origine. Les évêques de ces paroisses se sont engagés à trouver pour chaque jeune adulte une responsabilité valorisante. Le pieu augmenterait le rythme des activités des jeunes adultes et encouragerait quelques activités multipieux. Tous les jeunes adultes seuls du pieu étaient aussi encouragés à assister aux classes de l’Institut de religion. Chaque membre du comité temporaire et du conseil de pieu qui a participé à ce processus est maintenant personnellement engagé dans le programme pour les célibataires et est désireux de le voir réussir. Nous ne le faisons pas parce que le président de pieu en a décidé ainsi ; nous le faisons parce que tous ceux qui ont œuvré face à ce défi ont reçu leur propre témoignage que c’était ce que Dieu voulait que nous fassions dans ce pieu. »


RÉPONDRE AUX BESOINS DU PIEU EN UTILISANT LES CONSEILS

Pour autant que je sache, il n’y a pas de problème ou de souci auquel un pieu de Sion ait à faire face qui ne puisse être traité grâce à la délibération en conseil. Quand la présidence d’un pieu a décidé qu’il était nécessaire que les membres du pieu montrent plus de respect pour les bâtiments de l’Église et plus de révérence au cours des réunions, le président de pieu et ses conseillers ont présenté le problème au conseil de pieu. « La réunion est devenue une réunion de ‘remue-méninges’ et les idées ont abondé », a dit le président de pieu. Les suggestions suivantes faisaient partie des idées émises lors de cette première réunion : un thème, « Le respect de nos bâtiments » ; des discours à ce sujet par les membres du grand conseil lors des réunions de Sainte-Cène ; des recommandations spécifiques aux parents de jeunes enfants pour les encourager vivement à bien choisir les aliments qu’ils amènent dans les bâtiments de l’Église et leur demander d’enseigner à leurs enfants les concepts de la révérence et du respect ; des messages à diffuser dans le bulletin de paroisse ; et des instructions aux évêques pour mettre l’accent sur le respect et la révérence par tout autre moyen.

Des tâches ont été confiées et les membres du conseil de pieu se sont mis au travail. Les membres du grand conseil ont préparé leur message. Le secrétaire exécutif de pieu a informé les évêques du rôle important qu’ils joueraient en mettant l’accent sur la révérence et le respect dans leur paroisse respective. Un membre du grand conseil a contacté le rédacteur du bulletin de chaque paroisse pour y insérer des rappels sur l’importance de la révérence et du respect. Le président des Jeunes Gens de pieu s’est rapproché des consultants de la Prêtrise d’Aaron et leur a demandé d’encourager les Jeunes Gens à accepter la responsabilité de laisser les bâtiments propres le dimanche. La présidente de la Primaire de pieu a encouragé les dirigeantes des Primaires de paroisse à enseigner la révérence et le respect pendant les périodes d’échange de la Primaire. Les présidences des Jeunes Filles et de la Société de secours ont aussi proposé de travailler auprès des sœurs pour les aider à mieux saisir la notion de révérence.

« Les résultats du travail du conseil de pieu ont été très satisfaisants », a dit le président de pieu. « Le niveau de révérence s’est amélioré. Le respect pour nos bâtiments est très visible. Les membres du pieu, à la fois les adultes et les enfants, ont répondu aux efforts du conseil pour enseigner la révérence et le respect. »

Dans un autre pieu, le comité de la prêtrise de Melchisédek a joué un rôle capital en mettant à jour le plan d’urgence du pieu et en élargissant son action à la collectivité locale pour encourager l’engagement de ceux qui ne sont pas de notre foi. Les membres du comité ont dirigé des sessions de formation, ont coordonné la certification de volontaires pour les urgences locales grâce à l’équipe des sapeurs pompiers et ont créé des contacts avec les autres Églises et organisations pour solliciter leur engagement et leur soutien.

« Les idées, la direction et l’énergie qui sous-tendaient ces actions ont été le résultat de l’inspiration et de la synergie de groupe survenues pendant les réunions de notre comité de la prêtrise de Melchisédek », a dit le président de pieu. « Pour nous, cela a été un outil très efficace pour atteindre un certain nombre d’objectifs dans notre pieu. »

C’est exactement cela que chaque conseil de pieu pourrait être et devrait être : un outil efficace dans les mains de « ceux qui sont au service de ceux qui servent » pour atteindre les objectifs du pieu et accomplir la mission de l’Église.


INCLURE TOUS LES MEMBRES DU CONSEIL, HOMMES ET FEMMES

Un président de pieu ou un évêque avisé considère les présidents des organisations auxiliaires comme des dirigeants spirituels plutôt que comme des organisateurs de fêtes. Beaucoup trop de nos dirigeantes sont sous-utilisées et mal appréciées, souvent parce que les dirigeants de la prêtrise n’ont pas une compréhension correcte et une vision juste de la contribution significative que les sœurs peuvent apporter. Elles aussi portent le manteau de présidence et elles ont été mises à part et bénies pour aider la prêtrise à amener les sœurs et leurs familles au Christ. De plus, les femmes dévouées et fidèles sont d’habitude très réceptives à l’Esprit et peuvent jouer un rôle inégalé en aidant à promouvoir la spiritualité parmi les femmes, les enfants et les jeunes qu’elles dirigent.
Il y a des années, Boyd K. Packer, alors simple membre du Collège des douze apôtres, lors d’une conférence générale, a souligné la nécessité que soit ressentie dans l’Église l’influence des femmes inspirées et fidèles :

« Nous avons besoin de femmes qui soutiennent la décence et la qualité en toute chose, de la mode des vêtements jusqu’aux problèmes sociaux d’importance cruciale. Nous avons besoin de femmes qui sont organisées et qui savent organiser. Nous avons besoin de femmes qui ont des dons de dirigeants et qui peuvent organiser, diriger et administrer ; des femmes qui peuvent enseigner, des femmes qui peuvent s’exprimer sans hésitation. Nous avons grand besoin de femmes qui peuvent recevoir l’inspiration pour les guider personnellement dans leurs enseignements et dans leurs responsabilités de direction. Nous avons besoin de femmes douées de la faculté de discernement, qui peuvent voir les tendances du monde, détecter celles qui, bien que populaires, sont creuses et dangereuses. Nous avons besoin de femmes qui peuvent discerner les positions qui risquent de ne pas être populaires du tout, mais qui sont justes. » (« La Société de secours », L’Étoile, avril 1979, p. 12-13)

Frères, souvenez-vous que l’intérêt d’avoir des femmes impliquées dans nos conseils est de bénéficier de leur contribution dans les affaires importantes de l’Église. Souvenez-vous qu’elles sont désireuses de vous soutenir et de vous aider à accomplir l’œuvre de Dieu. Je crois que leurs sentiments sont bien exprimés dans ce commentaire d’une ancienne présidente de Société de secours de pieu : « Quand les dirigeantes des organisations auxiliaires sentent qu’elles sont écoutées et légitimement considérées comme des dirigeantes spirituelles, elles remuent ciel et terre pour les dirigeants de la prêtrise sous la direction desquels elles servent. »

Il y a quelques années, alors que j’assistais à une réunion de conseil général de l’Église avec les présidences des organisations auxiliaires des femmes, les sœurs m’ont dit que peu de femmes de l’Église exprimaient de l’intérêt à détenir la prêtrise. Mais elles voulaient être écoutées et valorisées et elles voulaient apporter une contribution constructive aux pieux et aux paroisses où elles vivent. Elles voulaient être au service des gens et du Seigneur et participer à accomplir la mission de l’Église.

Un exemple de l’importance de bénéficier de la perception d’une femme a été mis en évidence lors d’une réunion où nous parlions de la dignité des jeunes pour accomplir une mission. La présidente Elaine Jack, qui servait alors en tant que présidente générale de la Société de secours, a dit : « Vous savez, frère Ballard, les sœurs de l’Église pourraient apporter des suggestions valables sur la manière de préparer les jeunes à la mission si seulement on le leur demandait. Après tout, vous savez, nous sommes leurs mères ! » Les suggestions des sœurs peuvent également aider les dirigeants de la prêtrise quand ils sont aux prises avec la question de la fréquentation du temple ou avec de nombreuses autres préoccupations.

À nouveau, frères, s’il vous plaît, assurez-vous que vous cherchez à recevoir l’apport vital des sœurs lors de vos réunions de conseil. Encouragez tous les membres du conseil à faire part de leurs suggestions et de leurs idées sur la manière dont le pieu ou la paroisse peuvent être plus efficaces à proclamer l’Évangile, à perfectionner les saints et à racheter les morts.

Pour être le plus efficace, les femmes doivent apprendre à travailler activement avec et sous la direction de la prêtrise. Sœurs, soyez préparées mentalement et spirituellement à parler des besoins des personnes qui se trouvent dans la sphère de votre intendance. Ayez de l’assurance. Soyez déterminées. Soyez confiantes lorsque vous soulevez des sujets et des soucis importants. Vous avez autant le droit d’apporter votre contribution et de l’inspiration que n’importe quel autre membre du conseil. Le dirigeant de la prêtrise à qui vous faites rapport sera plus fort que vous ne l’imaginez s’il écoute ce que vous avez à dire. Dans de nombreux cas, vous verrez les besoins et les soucis des femmes, de la jeunesse, des enfants et des familles avec plus d’empathie et de compréhension que ne le feront vos dirigeants de la prêtrise. Ensuite, avec les autres dirigeants, suivez ceux qui détiennent les clés de l’administration de la prêtrise dans votre région et soutenez volontiers leurs décisions. À tous les niveaux du gouvernement de l’Église, tout le monde prospère en suivant et en soutenant ceux qui détiennent les clés. Les frères et les sœurs doivent comprendre les problèmes, exercer un bon jugement et trouver des solutions équilibrées en délibérant en conseil.

Le président Howard W. Hunter a souvent parlé de la force et du pouvoir qui se manifeste quand les femmes et les hommes unissent leurs forces, leur foi et leur témoignage et quand ils travaillent ensemble pour le bien de ceux au service desquels ils sont placés. Il a dit : « Nous, ses serviteurs, dans toute l’Église, nous avons besoin de vous, femmes de l’Église, pour faire front avec nous et endiguer le déferlement du mal qui menace de nous emporter » (« Aux femmes de l’Église », L’Étoile, janvier 1993, p. 120).

Peut-être pourrions-nous envisager les contributions respectives des hommes et des femmes de la façon suivante : nous avons certainement déjà rencontré un ophtalmologiste pour un examen oculaire. Pour déterminer l’acuité visuelle du patient, le médecin va habituellement la tester en lui demandant de regarder dans un appareil une série de cadres dont quelques-uns sont flous. Il n’est pas rare que le docteur détecte que le patient a un œil plus faible que l’autre. C’est seulement quand il détermine la prescription exacte pour les deux yeux que la vue du patient peut être corrigée avec précision.

D’une manière tout à fait semblable, les hommes et les femmes s’expriment différemment et ont tendance à avoir des compétences, des talents et des points de vue différents. Quand un point de vue est pris isolément, l’image qui en résulte peut être floue, subjective ou déformée d’une façon ou d’une autre. L’image n’est équilibrée et complète que quand les deux perspectives s’assemblent. Les hommes et les femmes ont la même valeur dans l’œuvre ininterrompue de l’Évangile.


CHAPITRE 5 : LES CONSEILS DE PAROISSE ET DE BRANCHE

Il y a quelques années, Fawn et sa mère ont emménagé dans une paroisse. Fawn était une femme aimante et pieuse qui avait élevé une famille juste, tout en étant mère célibataire. À présent, elle menait une lutte difficile contre un ennemi qu’elle ne pourrait peut-être pas vaincre : le cancer. Au moment où elle a emménagé, elle ne pouvait quasiment plus rien faire par elle-même. Sa mère essayait de s’occuper d’elle, mais son âge et sa santé l’empêchaient de faire tout ce qui était nécessaire. Elles avaient besoin d’aide mais leurs ressources financières étaient limitées. Alors que la santé de Fawn déclinait, la situation de la famille est devenue critique.

Au moment où Fawn et sa mère ont emménagé, les membres du conseil de paroisse de sa nouvelle unité réévaluaient l’efficacité du travail de leur conseil. « Nous nous étions rendus compte que nous avions passé la plus grande partie de notre temps à coordonner des activités, à gérer les calendriers et à recevoir les rapports de l’instruction au foyer et des visites d’instruction », a dit l’évêque. « Nous réalisions que nous avions besoin de passer plus de temps à parler de la manière dont nous pouvions amener les bénédictions de l’Évangile dans la vie des membres de la paroisse. »

Quand le conseil de paroisse a reçu des informations sur la situation de Fawn et sur les problèmes qu’elle affrontait, l’Esprit a agi sur les membres du conseil collectivement et individuellement. « Il nous semblait que c’était l’occasion idéale de mettre en pratique ce que nous avions appris sur le service grâce aux conseils », a dit l’évêque. « Au lieu de simplement mentionner son nom en passant, la situation de Fawn est devenue le sujet principal des discussions du conseil. Nous sentions que notre conseil de paroisse pouvait lui apporter l’assistance nécessaire qui l’aiderait alors qu’elle faisait face aux défis quotidiens de la vie malgré son cancer. »

Pendant leurs réunions, les membres du conseil se sont référés plusieurs fois aux enseignements du Sauveur rapportés dans le vingt-cinquième chapitre de Matthieu :

« Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire.

« Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ;

« et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche.

« Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde.

« Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ;

« j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi.

« Les justes lui répondront : Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger ; ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire ?

« Quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli ; ou nu, et t’avons-nous vêtu ?

« Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi ?

« Et le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » (Matthieu 25:31-40)

Après avoir délibéré entre eux, les membres du conseil de paroisse ont décidé que la paroisse devait apporter une aide sérieuse à Fawn et à sa mère. La Société de secours a apporté régulièrement des repas aux deux femmes. Les Jeunes Filles leur ont écrit des cartes et des lettres ; elles nettoyaient de temps en temps la maison et apportaient des fleurs. Les Jeunes Gens prenaient soin du jardin. Les collèges de la prêtrise, de concert avec les instructeurs au foyer de Fawn, apportaient leur aide en arrangeant les choses autour de la maison, en bénissant la Sainte-Cène et en donnant des bénédictions.

« Cela a duré quelques mois, et pendant cette période, beaucoup de membres de la paroisse sont venus me voir et ont exprimé leur gratitude pour la bénédiction d’aider ses deux gentilles sœurs », a dit l’évêque. « Grâce à elles, nous ressentions tous la joie que l’on éprouve quand on rend des services compatissants dans le royaume de Dieu. »

Lors du décès de Fawn, sa mère a exprimé avec émotion son appréciation pour le service généreux et la gentillesse des dirigeants et des membres de la paroisse. Parmi les dernières pensées exprimées à l’évêque, Fawn a dit qu’elle n’avait jamais vécu dans une paroisse qui l’avait aimée de cette façon : à la façon du Seigneur.

Plus tard, l’évêque a dit : « En tant que membres du conseil, nous avons tous été impressionnés par la manière merveilleuse dont le plan de service du Seigneur pourvoit aux besoins de ses enfants. Sous la direction de l’Esprit, le conseil a émis des recommandations sur les étapes qui pourraient être mises en œuvre pour fournir à Fawn un service aimant. Après avoir fait l’expérience de la satisfaction joyeuse qui découle de la délibération constructive, je ne pense pas qu’un seul de ceux qui siégeaient dans ce conseil pourrait jamais revenir aux réunions de gestion du calendrier et de coordination auxquelles nous nous étions habitués. »

Au cours des dernières années, j’ai appris que ce même scénario s’est répété maintes et maintes fois quand les évêques et les membres des conseils de paroisse ont acquis la compréhension de la délibération en conseil. Il n’existe littéralement aucun problème dans la famille, la paroisse ou le pieu qui ne puisse être mieux compris et résolu que par des dirigeants de l’Église qui cherchent des solutions à la manière du Seigneur. Des personnes sont bénies quand nous faisons un usage sage des comités et des conseils. C’est particulièrement vrai au niveau des paroisses et des branches où les dirigeants sont à même d’apporter une influence quotidienne immédiate dans le bien-être éternel des personnes et des familles. Les organisations auxiliaires sont des géants endormis dans la grande tâche du perfectionnement des saints, en particulier quand il s’agit de fortifier le foyer. Bien que les parents aient la responsabilité principale de diriger leur famille et ne peuvent être remplacés dans ce rôle, les programmes et les organisations auxiliaires devraient faire davantage pour soutenir et fortifier les familles.

Comme je l’ai mentionné plus tôt, j’ai servi deux fois en tant qu’évêque. En écrivant ce livre, j’ai souvent repensé à cette époque. Les membres de mon conseil de paroisse étaient une vraie source d’aide pour moi. Les sœurs qui dirigeaient la Société de secours, les Jeunes Filles et la Primaire ont eu un impact durable dans la vie des femmes, des jeunes filles et des garçons et des filles de la paroisse à cause de leur force spirituelle et de leur amour profond pour l’Évangile.

Il m’est impossible d’énumérer les nombreux actes discrets de service de ces chères sœurs envers les membres de la paroisse. Il n’était pas inhabituel que mes conseillers et moi, en rendant visite à un membre de la paroisse qui était malade, apprenions que la Société de secours venait de passer pour apporter le repas du soir à la famille. Au-delà des milliers de repas livrés, il m’est impossible de dire combien de familles ont bénéficié des sages conseils et du soutien spirituel de sœurs qui voulaient simplement aider. Le travail merveilleux des femmes de l’Église est vital. Des milliers de jeunes ont vu leur témoignage et leur courage fortifiés par des dirigeantes fidèles. Je suppose que beaucoup d’entre nous peuvent se souvenir d’une dirigeante ou d’une instructrice de la Primaire qui nous a aidés à mémoriser les Articles de foi. Nous devons apprécier et ne jamais ignorer la contribution importante qu’apportent les sœurs de l’Église tout comme nous devrions toujours travailler à soutenir les dirigeants de la prêtrise dans nos paroisses et nos pieux.

Dans ce contexte, je vais maintenant présenter brièvement quelques-uns des comités et des conseils qui devraient être mis en place au niveau de la paroisse.

Le comité exécutif de prêtrise de paroisse, communément appelé « C.E.P. » est formé de l’épiscopat, du chef de groupe des grands prêtres, du président du collège des anciens, du dirigeant de mission de paroisse et du président des Jeunes Gens. L’évêque préside et dirige le comité et le secrétaire exécutif et le greffier de paroisse y assistent. Notez, s’il vous plaît, que la présidente de la Société de secours et d’autres sœurs sont absentes de cette liste. Bien que de nombreux évêques ont été enclins à inviter la présidente de la Société de secours de paroisse à assister aux réunions de C.E.P. parce qu’elle est la dirigeante la mieux informée de ce qui se passe dans la vie des membres de la paroisse, ce n’est pas approprié. Le comité exécutif de prêtrise de paroisse est tout simplement un conseil composé de dirigeants de la prêtrise.

Quand le programme de coordination de l’Église a été présenté en 1963, Harold B. Lee, alors membre du Collège des Douze, a expliqué lors d’une conférence générale que l’accent devait être mis sur « la responsabilité de l’ensemble de la prêtrise de ‘veiller sur l’Église’ comme cela est commandé dans la révélation moderne, de se soucier de toute la famille en tant que groupe et en tant que personnes. » Il a aussi annoncé qu’un « comité de l’instruction au foyer de paroisse » devait être instauré dans chaque paroisse de l’Église et que ses membres devraient « constituer le noyau de ceux qui dorénavant devaient ‘veiller sur l’Église’ » (« The Correlation Program » p. 504-505). Par la suite, ce comité a pris le nom de « comité exécutif de prêtrise de paroisse » (Priesthood Home Teaching Handbook, p. 7).

Étant donné que les dirigeants de la prêtrise sont mandatés par le Seigneur pour veiller sur tous les enfants de notre Père placés sous leur juridiction, il est nécessaire qu’ils se rencontrent régulièrement pour remplir leur devoir. Ils doivent aussi faire leur part pour être autant informés que les sœurs de la Société de secours des situations personnelles difficiles qui affectent les membres des collèges et de la paroisse. Le C.E.P. se réunit chaque semaine sous la direction de l’évêque pour étudier les besoins spirituels de ceux qui résident dans la circonscription de la paroisse. Fréquemment, les sujets présentés sont délicats et réclament la confidentialité. Comme pour tous les conseils, les membres du C.E.P. devraient faire tout ce qu’ils peuvent pour protéger la vie privée quand ils font rapport et donnent des tâches.

Le comité d’entraide de paroisse comprend tous les membres du comité exécutif de prêtrise et la présidence de la Société de secours. La participation de la présidente de la Société de secours dans ce comité est particulièrement importante car elle porte la lourde responsabilité de visiter les personnes, d’évaluer leurs besoins et de trouver le moyen de répondre à ces besoins selon les directives de l’évêque.

Ce comité se réunit au moins tous les mois sous la direction de l’évêque pour étudier les besoins temporels des membres de la paroisse. Bien que l’évêque soit seul responsable de l’utilisation du fonds d’entraide, le comité joue un rôle important dans le secours porté aux démunis. Le comité planifie et coordonne l’utilisation des autres ressources de la paroisse comme les talents, le temps, le matériel et les services compatissants. Grâce aux collèges de la prêtrise et à la Société de secours, le comité d’entraide de paroisse édifie la foi des membres de la paroisse et leur enseigne à vivre d’une manière prévoyante pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille et pour aider les autres. Les membres du comité devraient aider l’évêque à gérer l’entraide et à s’assurer que les familles comprennent les principes de l’entraide et sont capables de les appliquer. Ils devraient aussi trouver des solutions à long terme aux besoins d’entraide.

Le comité épiscopal des jeunes se réunit une fois par mois. Il est constitué de l’épiscopat, d’un assistant du collège des prêtres, des présidents du collège des diacres et du collège des instructeurs, des présidentes des classes des Jeunes Filles, des présidents des Jeunes Gens et des Jeunes Filles et du président du comité d’activités de paroisse. Bien que le but principal de ce comité soit de planifier et de coordonner les programmes de la jeunesse, l’accent devrait être constamment mis sur la motivation et les occasions pour la jeunesse de faire l’expérience du service et de la croissance spirituelle.

Le conseil de paroisse est constitué du comité exécutif de la prêtrise, des présidents de l’École du dimanche, des Jeunes Gens, de la Société de secours, des Jeunes Filles et de la Primaire, et du président du comité d’activités. L’évêque peut aussi inviter d’autres personnes, selon les besoins. Le conseil de paroisse se réunit habituellement tous les mois mais peut aussi se retrouver plus souvent s’il y a des besoins particuliers, pour passer en revue les progrès de la paroisse dans les divers domaines qui ont un impact sur la vie des personnes et sur la communauté. Toutes les autres réunions ne devraient pas supplanter les réunions de l’épiscopat ou du comité exécutif de la prêtrise.

À mon avis, la réunion du conseil de paroisse est l’une des réunions les plus importantes de l’Église pour la bonne raison que les dirigeants des collèges de prêtrise et des organisations auxiliaires peuvent parler avec l’épiscopat du travail à accomplir dans le mois à venir et le planifier. Les dirigeants peuvent ensuite se rencontrer entre eux aussi souvent que nécessaire pour aider à atteindre les objectifs du conseil. Parmi tous les comités et conseils de l’Église, je suis convaincu que le conseil de paroisse est celui qui peut avoir le plus grand impact pour aider les enfants de notre Père. Si ce livre peut aider les évêques et les présidents de branche à comprendre le pouvoir du conseil de paroisse ou de branche et à utiliser correctement les conseils pour accomplir l’œuvre du Seigneur, mes efforts pour l’écrire n’auront pas été vains.


LES RESPONSABILITÉS DES MEMBRES DU CONSEIL DE PAROISSE

Le caractère essentiel du conseil de paroisse dans le succès de l’accomplissement de la mission de l’Église n’est pas surfait. Observez autour de la table du conseil : deux dirigeants détiennent les clés de la prêtrise (l’évêque et le président du collège des anciens) et d’autres sont appelés à diriger en vertu de leur autorité de présidence dans leur organisation respective. Quand vous considérez les buts de ces organisations, vous commencez à avoir un aperçu du potentiel du conseil de paroisse.

Par exemple, la présidente de la Primaire apporte une perspective très spécifique à la table du conseil. Pour autant que son service dans l’Église est concerné, chacune de ses pensées et de ses prières est orientée en faveur des enfants de la paroisse. La présidente générale de la Primaire de l’Église a déclaré : « La Primaire a pour but d’enseigner l’Évangile de Jésus-Christ aux enfants et de les aider à vivre en accord avec ses principes. Les objectifs de la Primaire sont les suivants : enseigner aux enfants qu’ils sont enfants de Dieu et que notre Père céleste et Jésus-Christ les aiment ; aider les enfants à aimer notre Père céleste et Jésus-Christ ; aider les enfants à se préparer au baptême, à recevoir le Saint-Esprit et à respecter les alliances du baptême ; aider les enfants à mieux comprendre le plan de l’Évangile et leur offrir des occasions de vivre selon les principes de l’Évangile ; aider les garçons à se préparer à recevoir la prêtrise et à être dignes d’utiliser ce pouvoir pour bénir et servir les autres ; aider les fillettes à se préparer à être des jeunes filles justes, à comprendre les bénédictions de la prêtrise et du temple, et à servir les autres » (Instructions pour les dirigeants de la prêtrise et des auxiliaires à propos de la Primaire, p. 1, document refondu dans l’actuel Manuel 2 : Administration de l'Église, ndt). Il est facile de voir comment cette perspective peut être bénéfique au conseil de paroisse quand on demande à ses membres de prendre en considération un sujet qui aurait un impact sur les enfants de la paroisse, ou même de prendre en considération un enfant en particulier ou une famille vivant dans le secteur géographique de la paroisse, qu’ils soient membres de l’Église ou non.

Autour de la table, les autres membres du conseil ont des perspectives tout aussi ciblées. La présidente de la Société de secours connaît bien chaque femme de plus de dix-huit ans de la paroisse. Selon la présidence générale de la Société de secours, le but de l’organisation qu’elle dirige est « d’aider les femmes et les familles à aller au Christ et de soutenir les collèges de la prêtrise dans l’accomplissement de la mission de l’Église. » En travaillant à apporter des bénédictions dans la vie des sœurs de la paroisse individuellement et à les édifier, la présidente de la Société de secours de paroisse fait tout son possible pour aider les sœurs, grâce à la formation et à la révélation personnelle, à bâtir leur témoignage personnel, à développer et à exprimer leur charité, à fortifier la fraternité et l’unité de la famille et à participer pleinement aux bénédictions du temple.

La présidente des Jeunes Filles de la paroisse concentre son attention, dans un esprit de prière, sur les jeunes filles âgées de douze à dix-huit ans. Selon la présidence générale des Jeunes Filles, il est de sa responsabilité d’« aider chaque jeune fille à se préparer à faire et à garder des alliances sacrées et à recevoir les ordonnances du temple. » Les termes puissants et inspirants du thème des Jeunes Filles donnent un excellent aperçu de la perspective que la présidente des Jeunes Filles apporte à la table du conseil : « Nous sommes les filles de notre Père céleste qui nous aime et que nous aimons. Nous serons ‘les témoins de Dieu, en tout temps, et en toutes choses, et en tous les lieux...’ en nous efforçant d’atteindre l’idéal des Vertus pour les jeunes filles : la foi, la nature divine, la valeur personnelle, la connaissance, le choix, la responsabilité, le dévouement et l’intégrité. Nous croyons qu’en acceptant ces vertus et en les pratiquant, nous nous préparerons à faire et à garder des alliances sacrées et à recevoir les ordonnances du temple et les bénédictions de l’exaltation. » (Manuel de la Dirigeante des Jeunes Filles, p. 4, manuel refondu dans l’actuel Manuel 2 : Administration de l'Église, ndt)

De l’autre côté de la table du conseil se trouve le président des Jeunes Gens dont l’attention, de par son service dans l’Église, est concentrée sur les jeunes gens de la paroisse âgés de douze à dix-huit ans. Lui et ses conseillers aident la présidence de la Prêtrise d’Aaron de la paroisse (c’est-à-dire, l’épiscopat) à gérer le programme de la Prêtrise d’Aaron de la paroisse. Ils dirigent aussi le programme du scoutisme. La mission de la prêtrise d’Aaron est « d’aider chaque jeune homme à se convertir à l’Évangile de Jésus-Christ et à vivre selon ses enseignements, à honorer ses appels dans la prêtrise, à rendre service, à se préparer à recevoir la Prêtrise de Melchisédek, à s’engager à faire une mission honorable à plein temps, à s’y préparer dignement et à la faire, à être digne de recevoir les alliances du temple, et à se préparer à devenir un époux et un père digne. » (Manuel du Dirigeant de la Prêtrise d’Aaron, p. 6, manuel refondu dans l’actuel Manuel 2 : Administration de l'Église, ndt)

Les dirigeants de la Prêtrise de Melchisédek qui appartiennent au conseil de paroisse (le chef de groupe des grands prêtres et le président du collège des anciens) sont responsables du bien-être temporel et spirituel des hommes sur lesquels ils président. Une grande partie du travail qui est actuellement fait par les évêques dans les familles pourrait tout à fait être accompli par les dirigeants de collège et de groupe qui sont chargés de « suivre l’exemple de bon dirigeant qu’a donné le Sauveur... En dirigeant comme le Sauveur l’a fait, les dirigeants de la prêtrise devraient aider les membres à ressentir plus d’amour pour Dieu le Père et son Fils, éprouver plus d’amour pour les autres, faire connaître l’Évangile, faire l’œuvre du temple, faire de la généalogie, servir sans penser à en tirer de récompense, aider les pauvres et les nécessiteux et servir les personnes souffrant de solitude celles qui sont affligées, recevoir les ordonnances et contracter avec le Seigneur les alliances qui les mèneront à la vie éternelle, obéir aux commandements, devenir plus humbles, plus repentants et plus miséricordieux, prier et étudier les Écritures chaque jour, assister régulièrement aux réunions de l’Église et prendre dignement la Sainte-Cène, parvenir à l’autonomie spirituelle, émotionnelle et matérielle, [et] aller régulièrement au temple. » (Manuel du Dirigeant de la Prêtrise de Melchisédek, p. 1-2, manuel refondu dans les actuels Manuels 1 et 2, ndt)

Le dirigeant de mission de paroisse siège aussi à la table du conseil. Il est attentif aux personnes qui ne sont pas membres de l’Église et vivent dans la circonscription de la paroisse et il a le devoir sacré d’aider les membres de la paroisse à remplir leur responsabilité missionnaire. Il coordonne l’œuvre missionnaire avec les missionnaires à plein-temps et veille sur l’accueil des nouveaux convertis. Deux autres membres du conseil sont le président de l’École du dimanche qui est responsable de toute l’instruction de l’Évangile dispensée pendant le temps de l’École du dimanche du programme des horaires groupés du dimanche et le président du comité d’activités de la paroisse, chargé de la planification d’activités sociales et édifiantes dans le but de fortifier la foi et l’amitié parmi les membres de la paroisse.

Ensemble, avec l’épiscopat, ces dirigeants membres du conseil de paroisse constituent un groupe d’hommes et de femmes chargés par le Seigneur d’apporter des bénédictions dans la vie de chaque personne - homme ou femme, parent ou enfant, membre de l’Église ou non - qui vit dans la circonscription de la paroisse. En conséquence de leur appel, ils ont chacun droit à la direction divine dans leur domaine de responsabilité respectif. En tant que pères et mères, voisins et amis, ils comprennent parfaitement les besoins particuliers de la paroisse et de ses membres.


UTILISER LES CONSEILS DE LA PAROISSE POUR APPORTER DES BÉNÉDICTIONS DANS LA VIE DES PERSONNES ET DES FAMILLES

Des miracles arrivent dans la vie des personnes et des familles quand les dirigeants des paroisses utilisent le système inspiré des conseils et fédèrent les actions des collèges et des organisations auxiliaires pour améliorer le bien-être temporel et spirituel des membres de la paroisse. Mais ces miracles n’arrivent que dans la mesure où nous - les hommes et les femmes qui servons dans les collèges et les organisations auxiliaires de l’Église - sommes préparés à travailler ensemble pour que cela se produise. Nous sommes en mission pour le Seigneur quand nous sommes au service de ses enfants. À cette fin, voici trois suggestions spécifiques qui, si elles sont suivies, peuvent nous aider tous à travailler plus efficacement en tant que membres des conseils de l’Église, à la fois au niveau du pieu et de la paroisse.

Premièrement, concentrez-vous sur les fondamentaux. Assurez-vous que la doctrine est pure. Restez fidèles au programme approuvé. Suivez les manuels prescrits, et étudiez et méditez les Écritures individuellement et en famille. Dans un monde plein de confusion et rempli de conflits, on trouve la paix et la sécurité dans la vérité révélée. Une présidence de pieu dont j’ai connaissance était réputée pour enseigner à tous les dirigeants de leur pieu à utiliser les Écritures comme texte de base de l’Évangile. Ils mettaient en pratique ce qu’ils enseignaient. Une année, alors qu’ils se préparaient pour les conférences de paroisse, ils ont invité les membres adultes de chaque paroisse à soumettre à l’avance leurs questions sur l’Évangile. Au cours de la classe de Doctrine de l’Évangile qui se tenait pendant le temps de l’École du dimanche de chaque conférence de paroisse, ils ont guidé les membres de la classe dans un exercice de recherche des passages scripturaires qui répondaient à chaque question, démontrant ainsi la possibilité de trouver des réponses aux problèmes personnels dans la parole révélée de Dieu.

Un évêque que je connais était soucieux du manque croissant de révérence dans sa paroisse, en particulier juste avant la réunion de Sainte-Cène. Quand, lors de la conférence générale, un orateur a dit que la révérence pouvait être un sujet approprié à prendre en considération au cours d’un conseil de paroisse, l’évêque a été surpris et éclairé.

« Je ne sais pas pourquoi, mais il ne m’était jamais venu à l’esprit de présenter ce genre de problème au conseil de ma paroisse », a dit l’évêque. « Entendre cette suggestion a, en quelque sorte, allumé une lumière dans mon esprit. »

L’évêque a lu, dans son exemplaire du Manuel d’Instructions Générales [devenu l’actuel Manuel 1 : Présidents de pieu et évêques, ndt] que « la réunion de Sainte-Cène est organisée pour que les membres prennent la Sainte-Cène, adorent dans un esprit de recueillement et soient instruits de l’Évangile » et que « l’épiscopat organise toutes les réunions de Sainte-Cène et les dirige d’une manière respectueuse et digne ». Le manuel indiquait aussi que le conseil de paroisse devait « examiner les progrès réalisés » et traiter « de tous les programmes et de toutes les activités de paroisse ». Concernant la qualité des réunions de Sainte-Cène de sa paroisse, il était évident pour lui que le manque de révérence à l’église était un problème et que tout plan d’amélioration dans ce domaine devrait inclure « tous les programmes et de toutes les activités de paroisse ». Alors, sur l’ordre du jour du conseil de paroisse suivant, la révérence était un sujet placé en évidence pour en débattre.

L’évêque a dit : « J’ai rapidement découvert que les autres membres du conseil partageaient mon souci et ils proposaient d’excellentes suggestions d’amélioration . » Plusieurs de ces suggestions ont été retenues dans le plan d’action de la paroisse pour atteindre un plus haut niveau de révérence. Il était proposé par exemple qu’un prélude musical soit joué doucement par divers membres talentueux de la paroisse (y compris des jeunes) dix minutes avant le début de la réunion de Sainte-Cène ; que l’épiscopat au complet soit assis sur l’estrade plusieurs minutes avant le début de la réunion ; et que des huissiers soient désignés et placés aux portes pour que les gens soient incités à être révérencieux quand ils entrent dans la salle de culte.

« Je suis heureux de faire rapport d’une grande amélioration de notre niveau de révérence », a dit l’évêque. « Nous avons fait une différence dans notre paroisse en suivant le conseil inspiré des dirigeants de l’Église et en mettant en œuvre les procédures du manuel d’instructions. »

Un autre évêque a demandé aux membres de son conseil de paroisse leurs suggestions pour améliorer le niveau de révérence pendant les réunions de la paroisse. Hésitante, la présidente de la Primaire a levé la main. « Eh bien », a-t-elle dit, « une personne fait systématiquement des salutations enthousiastes dans la salle de culte juste avant et juste après la réunion de Sainte-Cène. Ceci peut être très dérangeant. »

L’évêque n’avait pas remarqué quelqu’un de particulièrement bruyant dans la salle de culte mais il a dit qu’il parlerait avec la personne en cause. Il a demandé à la sœur de qui il s’agissait.

Après avoir pris son élan, elle a dit : « C’est vous, frère. Je sais que vous vous souciez des gens et nous apprécions votre désir de saluer tous ceux qui assistent à la réunion. Mais quand d’autres vous voient vous déplacer dans la salle de culte en parlant aux gens pendant le prélude musical, ils pensent qu’il est normal qu’ils en fassent autant. »

Quand d’autres membres du conseil ont acquiescé de la tête, l’évêque l’a remerciée et a demandé des recommandations. Le conseil a bientôt décidé que l’épiscopat, y compris l’évêque, serait en place sur l’estrade cinq minutes avant la réunion de Sainte-Cène et donnerait un exemple de révérence dans la salle de culte. Lors d’une discussion d’évaluation, les membres du conseil ont indiqué unanimement que le plan simple avait fonctionné et que le niveau de révérence lors des réunions de Sainte-Cène s’était amélioré de façon sensible.

Dans une autre paroisse, l’épiscopat était préoccupé par la soudaine recrudescence des activités criminelles des bandes urbaines. Quelques jeunes de la paroisse avaient été approchés par des chefs de bandes persuasifs. Les parents et les dirigeants s’inquiétaient d’un problème social qui, jusqu’alors, était quelque chose dont ils avaient seulement entendu parler au journal télévisé du soir. Quand le sujet a été porté devant le conseil de paroisse, une discussion saine et énergique s’en est suivie. Pendant plusieurs semaines – durant lesquelles les dirigeants des Jeunes Gens et des Jeunes Filles ont accompli leur tâche d’en apprendre davantage sur le sujet – le conseil a conçu un plan d’action qui prévoyait des veillées pour la jeunesse, une formation aux parents, des entretiens avec la jeunesse et une action de toute la paroisse pour mieux préparer les jeunes à faire face à la pression des bandes. Bien que le problème ait été long à résoudre, avec le temps, tous les jeunes qui étaient presque entrés dans une bande sont revenus à l’activité dans la paroisse.

Deuxièmement, portez votre attention sur les gens, pas sur les programmes. Bien qu’il y ait un temps et un lieu pour coordonner les programmes et les calendriers, trop de réunions de conseils ne vont pas au-delà. Plutôt que d’écouter une litanie de plans et de rapports d’organisation, le conseil devrait passer la plus grande partie de son temps à s’occuper de points de l’ordre du jour tels que l’intégration des nouveaux membres de l’Église, la remotivation des moins-pratiquants, les soucis de la jeunesse, la détresse économique de certains membres de la paroisse et les besoins des mères célibataires et des veuves. Quand les rapports des organisations sont présentés, ils devraient être évalués en terme de réponse à ces buts liés aux personnes.

Un évêque m’a rapporté : « les gens sont l’attention première de la réunion de notre conseil de paroisse. À tout moment, nous nous concentrons sur quelques familles qui pourraient bénéficier d’une petite attention supplémentaire, et chaque organisation participe à l’effort. »

Une famille qui a fait l’objet de cet effort était constituée des parents, de trois adolescents (deux filles et un garçon), et de deux enfants en âge de la Primaire. Les parents étaient membres de l’Église mais la famille entière était moins-pratiquante depuis son arrivée dans la région, sept ans auparavant. Suite à l’attention portée sur cette famille par le conseil, des initiatives spécifiques ont été mises en œuvre par la Primaire, les Jeunes Filles, les Jeunes Gens, la Société de secours, le collège des anciens et l’épiscopat, comme des visites, des coups de téléphone, des invitations aux activités et une activité commune des Jeunes Gens et des Jeunes Filles qui avait été spécifiquement planifiée autour des intérêts des deux jeunes filles de la famille et de leur mère.

« Ce processus a duré environ sept mois avant que la famille ne déménage », m’a dit l’évêque. « Au moment de leur déménagement, le père avait davantage d’intérêt pour l’Église et se préparait à baptiser lui-même ses plus jeunes enfants. Les deux jeunes filles étaient pratiquantes et l’une d’elles servait dans la présidence de la classe des Abeilles. La fréquentation de l’Église par les membres de cette famille avait nettement augmenté et j’ai éprouvé un réel plaisir à informer leur nouvel évêque des progrès qu’ils avaient accomplis. »

Suite à ce genre d’expérience, l’évêque a dit : « Le conseil de paroisse est tout le temps concentré sur l’aide aux personnes. La réunion du conseil elle-même devient une vraie réunion de service, tout le contraire d’une réunion administrative. Tous les dirigeants de la paroisse voient leur office et leurs relations entre eux sous un jour différent. Ils réalisent qu’ils sont les serviteurs du Seigneur et que leur ministère est quelque chose qu’ils partagent et coordonnent avec les autres membres du conseil. »

Un autre évêque a fait part de l’expérience suivante qui illustre admirablement l’importance de porter l’attention du conseil sur les gens :

Il n’y a pas très longtemps, notre président de pieu nous a demandé, en tant que conseil de paroisse, de nous concentrer sur au moins trois familles. Nous devions porter une plus grande attention sur ces familles et nous souvenir d’elles dans nos prières. Moins d’un mois après que nous ayons commencé à prier pour les familles que nous avions sélectionnées, la mère d’une de ces familles m’a appelé et a demandé un rendez-vous pour me parler.

Le soir même, elle s’est rendue au bureau de l’évêque dans le bâtiment de la paroisse. Elle était très nerveuse et a commencé à expliquer qu’environ trois semaines auparavant elle avait ressenti qu’elle devait relire le Livre de Mormon. Elle s’était jointe à l’Église à l’âge de dix-neuf ans et, avec son mari, ils étaient rapidement devenus moins pratiquants. Pour elle, lire le Livre de Mormon après tant d’années était un événement en soi. Elle n’était pas très bavarde. Je lui ai demandé si elle savait pourquoi elle était venue à mon bureau.

« Je ne sais pas », a-t-elle répondu.

J’ai expliqué que c’était parce que, le mois écoulé, notre conseil de paroisse avait prié de façon continue pour sa famille.

« Je l’ai ressenti », a-t-elle dit doucement.

Nous avons parlé de son mari, qui n’était pas bien disposé envers l’Église, et nous avons envisagé plusieurs choses que nous pourrions faire pour l’aider. L’Esprit nous a rendu témoignage à tous les deux que la main du Seigneur était présente dans tout cela.

Les choses ont commencé à bouger après cet entretien. La famille comptait deux enfants, une fille de onze ans et un fils de quatorze ans et aucun d’eux n’avait été baptisé. Nous nous sommes réunis en conseil et nous avons parlé de ce que la prêtrise et les organisations auxiliaires pourraient faire pour aider cette famille à redevenir pratiquante. Le dirigeant de mission de paroisse a rendu visite aux membres de la famille et les a invités à recevoir les leçons missionnaires, ce qu’ils ont fait. La présidence de la Primaire a rendu visite à la fille et l’a invitée à la Primaire et la présidence des Jeunes Gens a invité le garçon à assister aux activités et aux leçons des Jeunes Gens. La Société de secours, la présidence du collège des anciens et l’épiscopat ont tous rendu visite à la famille et l’ont invitée à participer, tout comme l’ont fait leurs nouveaux instructeurs au foyer et les nouvelles instructrices visiteuses. Les parents ont aussi rencontré la présidence de pieu. Grâce à toutes ces actions coordonnées, la famille a vécu une série d’expériences spirituelles qui l’a ramenée à la pratique dans l’Église.

Le point culminant de ce que nous avons vécu avec les membres de cette famille a eu lieu dans le temple d’Arizona, où ils ont été scellés pour devenir une famille éternelle. Beaucoup de membres de notre conseil de paroisse étaient présents à cet événement sacré et ont versé des larmes d’humble appréciation. Ils ont alors appris personnellement ce qui peut arriver dans la vie des gens quand on suit le programme du Seigneur.

L’évêque a conclu : « l’attention portée par le conseil de paroisse sur les besoins des membres de cette famille a, selon moi, permis deux choses : cela a ouvert leur cœur pour recevoir de nouveau l’Évangile dans leur vie, et cela a aussi ouvert nos cœurs pour les recevoir. Quand ils ont commencé à revenir à l’Église, les membres du conseil de paroisse ont apporté un soin particulier à les accueillir parce qu’ils sentaient que leurs prières avaient joué un rôle dans leur retour. »

Troisièmement, les conseils sont mis en place pour délibérer et échanger des idées, pas simplement pour recevoir des rapports et donner des cours magistraux. Une discussion ouverte et libre est essentielle si nous voulons tirer profit des expériences, du discernement et de l’inspiration de chaque membre du conseil. Les dirigeants devraient travailler à établir un climat qui conduit à une telle ouverture d’esprit et dans lequel chaque personne ou groupe est important et où chaque opinion est valorisée. N’oubliez pas : lors de nos réunions de conseil, les officiers présidents devraient écouter au moins autant qu’ils ne parlent et quelquefois davantage.

Quand une mère célibataire s’est tournée vers son évêque à propos de la possibilité de trouver un « grand frère » pour son fils de sept ans, l’évêque a porté la demande devant le conseil de paroisse.

« Le garçon est débordant d’énergie », a expliqué l’évêque au conseil de paroisse. « Il représente un défi pour ses instructeurs à la Primaire et pour sa maîtresse à l’école. Sa mère pense que ce serait bien pour lui d’avoir un frère adulte qui pourrait passer du temps avec lui pour faire des choses de ‘garçon’ et bénéficier de l’influence positive d’un homme. »

Après avoir présenté le problème au conseil pour débat, l’évêque a écouté les commentaires sans intervenir. Quelques bonnes idées ont été données mais la réunion a pris une tout autre tournure lorsqu’un conseiller du président du collège des anciens qui remplaçait à cette réunion son président qui était retenu, a levé la main pour demander la parole.

« J’ai été dans la même situation que ce garçon aujourd’hui », a dit le conseiller. « Ma mère était célibataire quand j’étais jeune et elle voulait que j’aie un ‘grand frère’. » Il a ensuite expliqué que ses meilleures expériences se sont produites quand un « grand frère » a amené avec lui un jeune fils ou un autre garçon de son âge et il a vivement encouragé le conseil à trouver dans la paroisse, pour le jeune homme, un « grand frère » qui amène aussi un « petit frère ».

« La vision et la compréhension de cet homme juste ont été une bénédiction pour notre conseil », a dit l’évêque. « Nous avons conclu cette partie de notre conseil en donnant des tâches inspirées des recommandations de ce frère. On a trouvé une combinaison appropriée grand frère - petit frère. Comme je suis reconnaissant que notre conseil de paroisse ait fonctionné de la manière dont nous avions été encouragés à le faire, par une discussion ouverte et libre sur tous les problèmes soumis, entre toutes les personnes présentes. »

Une lettre que le président Gordon B. Hinckley a reçue d’une mère célibataire et dont il a fait part lors de la conférence générale d’octobre 1996 reflète les effets positifs du travail concerté des dirigeants de la prêtrise dans le souci des personnes et des familles :

J’élève seule nos quatre garçons,... mais je ne me sens pas seule. J’ai une merveilleuse famille, la paroisse qui m’entoure...

La présidente de la Société de secours est disponible pour m’aider dans mes plus grandes difficultés en m’encourageant à développer ma spiritualité, à prier seule et à aller au temple.

Notre évêque nous prodigue la nourriture et les vêtements nécessaires et il a aidé à envoyer deux des garçons en camp. Il a eu des entretiens avec nous tous et nous a donné des bénédictions et les encouragements dont nous avions besoin. Il m’a aidée à faire un budget et à faire mon possible pour aider mes enfants.

Nos instructeurs au foyer sont venus régulièrement et ont même donné des bénédictions aux garçons qui commençaient une nouvelle année scolaire.

Notre président de pieu et ses conseillers ont veillé régulièrement sur nous en prenant le temps de parler avec nous à l’Église, au téléphone ou en passant chez nous.

Cette Église est vraie et mes garçons et moi sommes une preuve vivante que Dieu nous aime et que la ‘famille de la paroisse’ peut faire toute la différence.

Nos dirigeants de la prêtrise ont beaucoup contribué à ce que les garçons restent pratiquants dans l’Église et dans le programme scout. L’un d’eux est aigle scout et reçoit sa quatrième palme cette semaine. [Un autre] est aigle scout avec trois palmes. [Le troisième] vient de faire cette semaine sa demande pour la distinction d’aigle. Le quatrième est louveteau.

On nous salue toujours chaleureusement. L’attitude chrétienne du pieu et de notre paroisse nous a aidés à traverser les épreuves que nous n’aurions jamais cru pouvoir surmonter.

La vie a été dure... mais nous nous sommes revêtus des armes de Dieu en nous agenouillant chaque jour en famille pour demander l’aide et la direction et pour remercier Dieu des bénédictions reçues. Je prie chaque jour afin d’avoir la compagnie du Saint-Esprit pour apprendre à bien élever ces garçons afin qu’ils deviennent missionnaires, et pour les encourager à rester fidèles à l’Évangile et à la prêtrise qu’ils détiennent.

Je suis fière de dire que je suis membre de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Je sais que cette Église est vraie et je soutiens mes dirigeants de l’Église. Nous allons bien et je remercie chacun de son amour, de ses prières et de son accueil.

Le président Hinckley a continué en disant : « Quelle belle lettre ! Comme elle parle bien du fonctionnement de cette Église et du fonctionnement qu’elle devrait avoir dans le monde entier. J’espère que chaque femme qui se trouve dans le même genre de situation a la bénédiction d’avoir un évêque aussi compréhensif et secourable, une présidente de la Société de secours qui sache aussi bien l’aider, des instructeurs au foyer qui connaissent autant leur devoir et la manière de l’assumer, et une foule de membres de la paroisse qui sont aussi serviables sans devenir importuns. » (« Les femmes de l’Église », L’Étoile, janvier 1997, p. 79)

Bien sûr, la fonction des conseils de l’Église ne doit pas être limitée dans le temps et l’espace. Quelquefois, le service le plus efficace est donné en-dehors du bureau et à d’autres moments que les réunions régulièrement organisées. Dans une paroisse, le comité d’entraide de paroisse a ressenti le besoin d’enseigner la préparation personnelle parmi les membres de la paroisse. Le conseil a planifié et mis en œuvre un « colloque de la préparation » très organisé qui comprenait toute une variété de présentations et d’ateliers et qui était suivi d’une formation mensuelle. Les membres d’un autre comité d’entraide de paroisse ont mis en commun leurs compétences individuelles pour aider une famille à traverser une crise financière. Ils ont pris des renseignements, ont étudié les détails de la situation de la famille, lui ont enseigné les principes de l’autonomie et ont fait une série de suggestions qui pourraient finalement libérer la famille de l’esclavage financier. Dans les deux cas, les membres du conseil sont allés au-delà de leurs réunions organisées pour apporter des bénédictions aux gens.

Comme je l’ai mentionné plus tôt, les dirigeantes peuvent apporter aux conseils de paroisse des perspectives et des impressions spécifiques qui aideront à résoudre beaucoup des défis auxquels font face l’évêque et les membres de la paroisse. Les réunions et les programmes de la Société de secours, des Jeunes Filles et de la Primaire seront souvent l’endroit le plus efficace pour commencer le processus d’accueil des membres de la paroisse.

La plupart des dirigeants des pieux et des paroisses feraient volontiers les efforts requis de leur rôle de membre du conseil, si seulement ils connaissaient et comprenaient ces concepts importants. C’est pourquoi ces concepts doivent être enseignés et cet enseignement doit être constant. L’application de ces principes doit être mise en exergue sans cesse, adaptée constamment et suivie de près. Ce n’est que lorsque ces principes seront assimilés par les membres des comités et des conseils de l’Église que nous commencerons à exploiter le pouvoir exceptionnel que le Seigneur a promis à ceux qui servent ensemble, à sa façon, pour accomplir son œuvre.


CHAPITRE 6 : LES PRÉSIDENCES ET LES AUTRES CONSEILS RESTREINTS

Quand Ronald Black a été appelé à servir en tant qu’évêque, il a immédiatement ressenti la bénédiction du Seigneur de deux façons. Alors qu’il rentrait chez lui en voiture du bureau du président de pieu, où il avait reçu l’appel, il a éprouvé un profond amour pour les gens au service desquels il était appelé.

« C’est incroyable », a dit l’évêque Black. « Aussitôt que je suis entré dans le secteur géographique de la paroisse, j’ai ressenti un débordement irrésistible d’amour pour chaque personne de ce lieu, même pour celles que je ne connaissais pas. Je pense que Dieu me donnait un aperçu de l’étendue et du pouvoir de son amour pour ces personnes et c’était un sentiment remarquable. Mieux : ce sentiment ne m’a pas quitté pendant tout mon ministère. Je me suis trouvé poussé à faire des choses que je devais faire en tant qu’évêque parce que j’aime les gens que je sers et je reconnais la main de Dieu qui m’a béni par cette révélation. »

Selon l’évêque Black, la seconde grande bénédiction reçue du Seigneur a été l’inspiration qui l’a guidé dans le choix de ses conseillers :

« Je n’avais aucune idée de l’importance qu’auraient pour moi ces deux hommes, bien que j’aie été l’un des conseillers de l’évêque précédent », a-t-il dit. « Je dépends non seulement de leur avis et de leur soutien mais j’ai appris qu’il m’est difficile d’y arriver sans eux. Bien que je détienne les clés spirituelles de l’organisation de notre paroisse, il est manifeste que la paroisse va mieux quand les membres de l’épiscopat sont unis, avancent ensemble, travaillent en équipe. Chaque fois que j’essaie de faire les choses seul, l’œuvre en souffre. »


QUAND LES DIRIGEANTS TRAVAILLENT EN ÉQUIPE

Je partage le point de vue de l’évêque Black. Quand j’ai été appelé à servir en tant qu’évêque pour la première fois, j’avais seulement vingt-neuf ans. J’avais été conseiller de l’évêque précédent et nous avions vécu des expériences extraordinaires. Mais j’étais encore très jeune et j’avais des choses à apprendre. Je suis reconnaissant au Seigneur de m’avoir entouré de deux conseillers qui avaient beaucoup à m’apprendre. Ils étaient tous deux beaucoup plus vieux que moi et avaient beaucoup plus d’expérience de la vie. Je ne puis dire combien j’ai appris de ces deux grands hommes alors que nous délibérions ensemble pendant la durée du ministère que nous avons partagé dans l’épiscopat.

C’est exactement ainsi que les choses doivent être. Un appel à servir comme membre d’un épiscopat ou d’une présidence est un appel à servir dans l’un des conseils les plus importants de l’Église. C’est là qu’on donne le ton pour toute l’organisation sur laquelle le conseil préside. Quand, dans un épiscopat ou une présidence, l’amour chrétien est manifeste, il a un effet captivant, engageant, et salutaire sur toute l’organisation. Quasiment sans aucune exception, les membres des épiscopats, des présidences de pieu et des présidences des organisations auxiliaires qui s’aiment et se respectent les uns les autres ont un effet irrésistible sur les personnes placées dans leur sphère d’influence. L’amour est contagieux ; l’acceptation est un baume pour l’âme. Quand la chaleur et la camaraderie sont évidentes parmi les membres d’une présidence, des sentiments comparables se répercutent dans la congrégation tout entière. De la même façon, quand les épiscopats et les présidences se concentrent sur la mission de l’Église, les autres conseils tenus dans les diverses organisations de l’Église suivent leur initiative et travaillent à proclamer l’Évangile, à perfectionner les saints et à racheter les morts.

De grandes choses peuvent arriver quand les membres des épiscopats et des présidences travaillent ensemble d’une manière constructive. Il n’y a pas très longtemps, j’ai entendu parler des membres de la présidence d’une classe des Abeilles dans une petite ville du Middle West qui étaient découragées et soucieuses parce que beaucoup des filles de leur âge avaient déménagé. Avec l’aide de leur consultante et les encouragements du second conseiller de l’épiscopat, elles ont décidé de faire quelque chose. Elles ont invité leur classe à consacrer leur jeûne du dimanche de jeûne suivant à demander au Seigneur d’envoyer dans leur paroisse de nouvelles familles comptant des filles de l’âge des Abeilles.

Dans la classe, tout le monde a participé. Tout juste deux semaines plus tard, une fille qui allait bientôt avoir douze ans a emménagé dans la paroisse. Elle s’inquiétait de trouver de nouvelles amies dans la paroisse et a été grandement rassurée de rencontrer un groupe de filles qui étaient prêtes à l’accueillir à bras ouverts parce qu’elles voyaient dans son arrivée une réponse à leurs prières. Quelques semaines plus tard, une autre fille de l’âge des Abeilles a emménagé et une troisième le mois suivant. Très tôt dans leur vie, ces jeunes filles ont fait l’expérience du pouvoir qui se manifeste quand les dirigeants et les membres d’une organisation de l’Église dirigent leur foi et leurs prières vers un but commun. Et comme cette histoire le démontre, c’est la présidence de l’organisation qui donne la vision à laquelle les autres adhéreront.

Il peut sembler inhabituel, voire même incorrect de donner le nom de conseil à une présidence ou à un épiscopat. Mais c’est réellement de cela qu’il s’agit, ou du moins, ce que cela devrait être. Bien que le président de pieu, le président du collège des anciens ou l’évêque détienne les clés de la prêtrise et soit connu comme étant la personne qui prend les décisions finales dans tous les domaines, cela ne signifie pas qu’il doive avoir toutes les idées. Ceci est également vrai pour les présidents des organisations auxiliaires qui ne détiennent pas de clé de la prêtrise mais assument des responsabilités de direction similaires au sein de leur organisation respective. Les présidents et les évêques avisés inviteront leurs conseillers à participer et à parler librement. Les conseillers avisés comprendront qu’il y a un temps pour parler et un temps où ils doivent soutenir « le manteau » de la présidence qui est distinct de tout autre. Sous la direction de l’évêque ou du président, les réunions de l’épiscopat ou de la présidence (ou dans le cas des groupes des grands prêtres, les réunions de direction du groupe) devraient être caractérisées par une discussion ouverte et libre sur les problèmes importants auxquels l’organisation doit faire face. L’apport des conseillers doit aussi être sollicité et doit être pris en considération attentivement et dans un esprit de prière avant qu’une décision finale ne soit prise.


APPELER DES CONSEILLERS FORTS

Je voudrais suggérer ce qui suit aux évêques et aux présidents qui ont le désir sincère de diriger leur organisation pour atteindre les buts spirituels et temporels du Seigneur : quand, dans un esprit de prière, vous réfléchissez pour choisir et appeler un nouveau conseiller, assurez-vous que vous cherchez une personne qui est forte là où vous sentez que vous avez des lacunes. Cela signifie que vous devez avoir une vision juste de vos propres aptitudes et faiblesses, tout comme vous devez avoir une vision juste des capacités - et des lacunes - de ceux qui serviront à vos côtés. Un président qui est porteur de projets motivants mais qui est un piètre administrateur devrait chercher des conseillers qui ont de bonnes compétences administratives. De la même manière, un évêque qui est excellent dans ses relations avec les enfants de la Primaire peut avoir besoin de l’aide de conseillers qui sont plus efficaces que lui pour travailler avec les collèges de la Prêtrise d’Aaron et les Jeunes Filles ou pour s’occuper de détails d’ordre organisationnel. L’apôtre Paul a enseigné aux saints de Corinthe :

« Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ;

« diversité de ministères, mais le même Seigneur ;

« diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous.

« Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune.

« En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ;

« à un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons, par le même Esprit ;

« à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues.

« Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. » (1 Corinthiens 12:4-11)

Les évêques et les présidents raisonnables reconnaîtront et apprécieront une telle diversité de dons. Ils chercheront à accroître les compétences de leur présidence, de leur épiscopat et des autres conseils en incluant ceux qui apportent de nouveaux dons et aptitudes. Paul a continué en comparant l’organisation de l’Église - ou, dans notre contexte, le conseil de l’Église - aux parties de notre corps et a insisté sur l’importance de chaque partie pour un bon fonctionnement de l’ensemble :

« Maintenant Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il a voulu...

« L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous.

« Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires...

« Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.

« Et Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues.

« Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils le don des miracles ?

« Tous ont-ils le don des guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ?

« Aspirez aux dons les meilleurs. » (1 Corinthiens 12:18, 21-22, 27-31)

Les évêques et les présidents feraient bien d’« aspirer aux dons les meilleurs » quand ils appellent ceux qui serviront à leurs côtés. Ne soyez pas intimidés par ceux dont les compétences et les talents innés sont plus visibles - et peuvent sembler de plus grande valeur - que les vôtres. Chaque personne peut apporter une contribution particulière. Je dis bien : chaque personne.

Quand j’ai été appelé à servir en tant que président de la mission canadienne de Toronto, je me suis senti dépassé par le défi passionnant qui m’attendait. Néanmoins, j’étais absolument confiant que Dieu me qualifierait pour la tâche, sauf dans un domaine : quand je suis arrivé au Canada, je ne connaissais rien de Toronto et j’en connaissais encore moins sur l’Église dans l’Ontario. Je ne savais pas où se trouvaient les choses, je ne savais pas où l’Église était forte ou faible, et je n’avais aucune idée des personnes qui pourraient m’aider au mieux dans ce ministère. Je suis reconnaissant que le Seigneur m’ait inspiré à appeler deux hommes extraordinaires comme conseillers. C’étaient des dirigeants de la prêtrise expérimentés, dotés d’une connaissance des gens et de l’histoire locale de l’Église qui était si importante pour les saints des derniers jours dans la région de Toronto. Ces deux conseillers, par leur vision et leur savoir, étaient inestimables à mes yeux et pour l’œuvre que nous accomplissions au Canada. Ils avaient une connaissance que je n’aurais jamais pu avoir et j’appréciais de plus en plus au fil des années leur façon de m’aider parce qu’ils apportaient dans notre présidence un vécu et une expérience que je n’avais pas. En conséquence, notre présidence – et, pas tout à fait par hasard, ma présidence en tant que président de mission – a été améliorée, mieux remplie et plus efficace.

Mon expérience en tant qu’évêque et en tant que président de mission m’a enseigné le caractère vital du rôle des conseillers pour le succès de toute présidence ou épiscopat. Une fois encore, la vie de Moïse illustre le principe que nous évoquons. Pendant une grande bataille entre le peuple d’Amalek et les enfants d’Israël, Moïse se tenait sur une colline, la verge de Dieu dans la main. « Lorsque Moïse élevait sa main, Israël était le plus fort ; et lorsqu’il baissait sa main, Amalek était le plus fort. Les mains de Moïse étant fatiguées, ils prirent une pierre qu’ils placèrent sous lui, et il s’assit dessus. Aaron et Hur soutenaient ses mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre ; et ses mains restèrent fermes jusqu’au coucher du soleil. » (Exode 17:11-12)

Dans un sens très réel, les conseillers des dirigeants de la prêtrise et des organisations auxiliaires ont le même rôle qu’Aaron et Hur pour Moïse : ils soutiennent et gardent fermement les choses.


TENIR DES RÉUNIONS DE PRÉSIDENCE ET D’ÉPISCOPAT EFFICACES

J’aimerais faire plusieurs suggestions pour aider les épiscopats et les présidences à accomplir la mission de l’Église au cours de leurs réunions de présidence. Premièrement, comme nous l’avons indiqué au chapitre 3, restez concentrés sur les choses qui ont le plus d’importance. On peut facilement se fourvoyer dans des détails administratifs. Les dirigeants de l’Église seront plus efficaces si leur intérêt premier se porte sur la réponse aux besoins des personnes et des familles. Les présidences et les épiscopats devraient se concentrer sur l’objectif d’amener des âmes au Christ grâce aux ordonnances et aux alliances de l’Évangile. Le président Boyd K. Packer a dit :

« Nous vous encourageons vivement à vous concentrer maintenant sur la mission de l’Église plutôt que simplement gérer des organisations et des programmes...

« Vous vous demandez peut-être comment mettre en œuvre la mission de l’Église dans la vie des gens. Où devez-vous concentrer votre attention et votre énergie ?...

« Nous devons réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme en nous concentrant sur les ordonnances et les alliances qui y sont associées...

« Si nous mettons dans notre esprit les mots ordonnances et alliances et que nous levons les yeux, la lumière passera. Ensuite, vous saurez comment vous positionner et tracer votre route...

« Un test utile à appliquer pour chaque décision importante prise par un dirigeant dans l’Église est de savoir si la direction choisie mène vers les alliances ou en éloigne...

« Nous ferions bien de nous assurer que dans l’administration des organisations de l’Église, toutes les routes mènent au temple. Car c’est là que nous sommes préparés en tout à nous qualifier pour entrer en la présence du Seigneur. » (Séminaire des représentants régionaux, 3 avril 1987, p. 3-5)

Pour accomplir cela, vous devriez vous assurer que l’ordre du jour écrit de chaque réunion de présidence, particulièrement au sein de la paroisse et du collège, se concentre prioritairement sur les gens plutôt que sur les programmes et ensuite vous assurer que vous suivez cet ordre du jour. Chaque réunion devrait viser un but et commencer et finir à l’heure. Si vous êtes l’officier président, laissez suffisamment de temps pour discuter des besoins des gens. Prenez en considération chaque nom mentionné sur l’ordre du jour en invitant vos conseillers à donner des idées et des recommandations pour aider la personne dont il est question à progresser grâce aux ordonnances et aux alliances de l’Évangile. Après une écoute sincère et attentive de ces recommandations, prenez une décision ou donnez une tâche qui aura pour résultat une action spécifique et mesurable. Il est important de prendre de telles décisions dans un esprit de prière et il est important aussi que vous et vos conseillers soyez d’accord sur l’action à entreprendre.

Bien sûr, il n’est généralement pas suffisant de parler de ce qui devrait être fait. Nous devons aussi le faire. Toutes les décisions et tâches doivent être enregistrées et communiquées à ceux qui sont chargés de les mener à bien. Chaque tâche devrait faire l’objet d’un suivi par un membre de l’épiscopat ou de la présidence à qui on devrait demander de « revenir et faire rapport » à une date précise (une liste des tâches en cours, mise à jour par votre secrétaire ou secrétaire exécutif, vous permettra de demander un compte-rendu bref sur toutes les tâches lorsque la date est atteinte). Aussi, quand une tâche est déléguée, elle devrait normalement être donnée en terme de « quoi » plutôt que de « comment » ; c’est-à-dire que la personne qui la reçoit doit être responsable d’un résultat à atteindre plutôt que d’être chargée d’appliquer une méthode précise. Ceci lui permet de rechercher l’inspiration et d’exercer sa créativité, en accord avec les règles et les procédures établies de l’Église, pour accomplir la tâche qui lui a été confiée.


LES AUTRES CONSEILS DE L’ÉGLISE

La structure de l’Église comprend d’autres conseils importants. Comme les épiscopats et les présidences, ces conseils sont généralement plus petits que les conseils de pieu et de paroisse mais sont aussi chargés d’accomplir l’œuvre du Seigneur. Parmi ceux-ci on trouve les comités des organisations auxiliaires, les comités des groupes et des collèges, les entretiens personnels de prêtrise et les entretiens d’instruction au foyer. Les principes et les suggestions dont nous avons parlé à propos des épiscopats et des présidences s’appliquent aussi de nombreuses façons à ces autres conseils.

Par exemple, l’évêque a un entretien au moins tous les trimestres avec le président du collège des anciens et le chef du groupe des grands prêtres pour parler avec eux des « progrès des personnes et des familles de la paroisse ». En tenant conseil lors de ces entretiens, l’évêque « met les moyens de la paroisse à la disposition des dirigeants de la prêtrise pour accomplir leur responsabilité d’instruire et de fortifier les pères, les familles et les membres seuls et de veiller sur eux. Les dirigeants, quant à eux, mettent les moyens du collège ou du groupe à la disposition des membres de l’épiscopat dans le cadre de leurs responsabilités. » (Manuel du Dirigeant de la Prêtrise de Melchisédek, p. 22, manuel refondu dans les actuels Manuels 1 et 2, ndt)

De même, les comités de groupe et de collège sont formés pour mener à bien les trois missions de l’Église. Il est demandé aux dirigeants de la Prêtrise de Melchisédek « d’organiser trois comités pour aider leurs membres à proclamer l’Évangile, à perfectionner les saints et racheter les morts. Bien utilisés, ces comités peuvent réduire la charge de travail des dirigeants de la prêtrise et donner aux membres de bonnes occasions de participation… Un membre de la présidence du collège ou l’un des dirigeants du groupe est responsable d’un comité. ».

À propos de l’organisation des collèges de la Prêtrise de Melchisédek, le président Stephen L. Richards a dit un jour :

« Maintenant, mes frères des présidences des collèges de la prêtrise : Vous avez besoin de ces conseils et je n’hésite pas à vous donner l’assurance, si vous voulez conférer en conseil tel que cela est attendu de vous, que Dieu vous donnera les solutions aux problèmes que vous rencontrez qui concernent vos collèges. Et il vous permettra de trouver le moyen et la façon de vous approcher des hommes que vous souhaiteriez toucher pour les amener à être en accord avec votre collège et de les voir profiter de son esprit... Peu importe combien de comités vous organisez, la présidence du collège est responsable de chaque homme du collège ; et je suis sûr que vous ne pouvez pas être déchargé de cette responsabilité, quoi que vous voudrez avoir l’assistance de tous ceux qui veulent vous aider. » (Conference Report, octobre 1953, p. 86)


« VOUS METTRE D’ACCORD SUR MA PAROLE »

Je crois que nous négligeons parfois le pouvoir immense d’un autre type de conseil de la prêtrise pour amener les familles et les personnes au Christ : l’entretien d’instruction au foyer. C’est essentiellement grâce à cet entretien que les dirigeants de collège et de groupe peuvent apporter la vision et la direction nécessaires au programme d’instruction au foyer de la prêtrise, qui est « la façon du Seigneur de veiller sur les saints. Par l’enseignement au foyer, les frères de la prêtrise sont associés au Seigneur dans l’accomplissement de ses desseins. » (Manuel du Dirigeant de la Prêtrise de Melchisédek, p. 5, manuel refondu dans les actuels Manuels 1 et 2, ndt)

Je fais référence à l’entretien d’instruction au foyer en tant que conseil de la prêtrise en raison de son objectif sacré et parce que le Seigneur a promis que « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom... voici, je serai là au milieu d’eux. » Quand nous lisons cette promesse dans un contexte scripturaire, nous pouvons voir que cela s’applique spécifiquement à ceux qui se rencontrent dans le but d’apprendre ce que le Seigneur voudrait qu’ils fassent : « Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18:19-20). Il a fait la même promesse à ses serviteurs à notre époque : « En vérité, en vérité, je vous le dis, comme je l’ai dit à mes disciples — là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, pour quoi que ce soit, voici, je serai là au milieu d’eux — de même, je suis au milieu de vous. » (D&A 6:32)

Tenir conseil ensemble pour s’accorder sur la volonté du Seigneur semble être un des thèmes importants des Écritures. Considérez cette révélation donnée par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète : « Car en vérité, je le dis, puisque vous vous êtes assemblés selon le commandement que je vous avais donné, que vous êtes d’accord en ce qui concerne ce sujet particulier et que vous avez interrogé le Père en mon nom, ainsi donc, vous allez recevoir » (D&A 42:3). Et à nouveau : « Ecoutez, ô anciens de mon Église que j’ai appelés, voici, je vous donne le commandement de vous assembler pour vous mettre d’accord sur ma parole ; et vous recevrez ma loi, par la prière de votre foi, afin de savoir comment gouverner mon Église et avoir tout en ordre devant moi. » (D&A 41:2-3)

Ceci décrit exactement le but des entretiens d’instruction au foyer. Leur seule fonction est de permettre au dirigeant de la prêtrise et à l’instructeur au foyer de tenir conseil ensemble dans un esprit de prière et de s’accorder sur une série d’actions qui aideront les membres du collège et leur famille à aller au Christ et à être rendus parfaits en lui (voir Moroni 10:32). Le président Ezra Taft Benson a dit : « Nous demandons aux dirigeants de collège de procéder tous les mois à des entretiens d’enseignement au foyer spirituels. Au cours de ces entretiens, ils entendront un rapport des activités, des instructeurs au foyer, évalueront les besoins actuels, leur confieront des tâches pour le mois suivant et les instruiront, les édifieront et leur apporteront de l’inspiration pour leur appel sacré. Dans le cadre de ces entretiens, les dirigeants ont l’occasion de mesurer les progrès et de mieux servir les membres qui leur ont été confiés. » (« Aux instructeurs au foyer de l’Église », L’Étoile, juillet 1987, p. 50)

Cette tâche exige une vision et un engagement certains de la part des dirigeants de la Prêtrise de Melchisédek, mais elle peut être remplie. Un jeune président d’un collège d’anciens a rappelé quelques-uns des évènements qui l’ont aidé à découvrir la valeur des entretiens d’instruction au foyer :

« Quand j’ai été appelé à servir en tant que président de collège, je ne pense pas que j’avais réellement un témoignage des entretiens d’instruction au foyer, et j’imagine que mon attitude a déteint sur mes conseillers et les membres du collège. Je ne planifiais pas les entretiens aussi souvent que je le devais et quand j’essayais de les planifier, la plupart des instructeurs au foyer n’étaient pas très enthousiastes pour y venir. L’un d’eux m’a même demandé : « Pourquoi devons-nous nous rencontrer pour ce qui ne prendrait que deux minutes au téléphone ? »

« Au cours de l’un de mes entretiens trimestriels avec le président de pieu, j’ai mentionné ce problème que nous avions. Nous en avons parlé un moment et il m’a aidé à comprendre pourquoi nous avions du mal à faire venir les frères aux entretiens d’instruction au foyer. Il m’a lu un verset des Doctrine et Alliances qui dit que le devoir du dirigeant de la prêtrise est de « siéger en conseil » avec les membres de son collège et « de les instruire conformément aux alliances » (D&A 107:89). Il a ensuite expliqué que le contenu concret d’un entretien d’instruction au foyer est d’examiner ensemble la façon d’aider chaque membre du collège à aller au Christ.

« Il a dit que notre présidence aurait plus de succès si nous concentrions chaque entretien sur la question : « Qu’est-ce que le Seigneur veut que nous fassions pendant les trente prochains jours pour aider chaque frère et sa famille à se rapprocher des ordonnances et des alliances du temple ? » Il a aussi suggéré quelques moyens d’assurer le suivi des décisions et des tâches qui seraient discutées pendant les entretiens.

« Lors de notre réunion de présidence suivante, j’ai parlé avec mes conseillers de ma discussion avec le président de pieu. Nous nous sommes mis d’accord pour avoir des entretiens plus réguliers et essayer une approche différente. Je me souviens que nous avons organisé trois ou quatre équipes d’instruction au foyer ce soir-là et que nous étions beaucoup plus attentifs que d’habitude. Quand nous avons prié à la fin de la réunion, nous avons tous eu un bon sentiment à propos de nos décisions. Je pense que les choses ont vraiment commencé à changer dans notre collège à partir de cette réunion.

« Ce dimanche-là, au lieu de simplement distribuer les nouvelles affectations d’instruction au foyer comme nous le faisions d’habitude, nous avons eu un entretien avec chaque instructeur au foyer qui avait une nouvelle affectation et avons expliqué ce que nous attendions de lui. Certains étaient plus enthousiastes que d’autres mais je me souviens tout particulièrement de l’entretien que j’ai eu avec Gary Martinez. Gary était l’un de ceux qui pensaient que nous devions avoir nos entretiens au téléphone. J’étais un petit peu nerveux à l’idée de lui demander de me rencontrer mais cela n’a pas semblé le gêner.

« Après que nous nous soyons agenouillés et que nous ayons prié, j’ai passé quelques minutes à parler à Gary de ses nouvelles familles. Ed Barker était l’un des hommes sur la liste. Il avait emménagé dans la paroisse quelques semaines auparavant. J’ai dit à Gary que nous l’appelions « en mission » pour aider Ed à recevoir la prêtrise de Melchisédek et à amener sa famille au temple. Je lui ai dit que mes conseillers et moi avions prié à ce sujet et que nous ressentions qu’il était l’homme que le Seigneur voulait comme instructeur au foyer de cette famille. Gary a dit qu’il ferait de son mieux et il semblait sérieux à ce sujet. Je lui ai demandé s’il voulait venir à un entretien d’instruction au foyer chaque mois pour que nous puissions parler des moyens d’atteindre le but que nous nous étions fixé à propos d’Ed. Il a souri quand j’ai dit cela mais il a été d’accord pour venir.

Une des raisons pour lesquelles nous avions désigné Gary comme instructeur au foyer d’Ed était qu’ils aimaient tous les deux bricoler des voitures et qu’il serait facile pour Gary de passer du temps chez Ed. Lors de nos entretiens, Gary et moi parlions de l’étape suivante pour aider la famille Barker à aller au temple et j’ai pu voir qu’il prenait son « appel en mission » très au sérieux. Notre première étape, avec l’aide de la présidence de la Primaire, a été d’intégrer le fils d’Ed qui avait neuf ans dans le programme des louveteaux. Après cela, Gary a réussi à faire venir Ed et sa femme, Julie, à l’église une ou deux fois. Un mois, il a pu faire faire une prière à Ed et quelques semaines plus tard, la famille Barker allait chez lui pour la Soirée familiale. J’écrivais toujours les buts sur lesquels nous nous accordions et lors de l’entretien suivant Gary me disait s’il avait été en mesure de les accomplir. La plupart du temps il réussissait, mais pas toujours.

« Au bout de sept ou huit mois après que Gary a commencé, et après une discussion que j’avais eue avec l’évêque, j’ai ressenti que le moment était venu d’inviter Ed à se préparer ainsi que sa famille à aller au temple. Je me souviens de l’entretien quand Gary et moi en avons parlé. Il avait l’air vraiment sérieux et semblait un peu inquiet mais il a dit qu’il le ferait. Nous nous sommes agenouillés et avons prié à ce propos et l’Esprit était vraiment présent. Je lui ai dit que tout le conseil de paroisse prierait pour lui et la famille Barker ce mois-là, ce que nous avons fait.

Ed et Julie ont été d’accord pour assister au séminaire de préparation au temple et Ed a été ordonné ancien lors de la conférence de pieu suivante. Il a même demandé à Gary de l’ordonner. Mais le jour qui a compté le plus pour nous tous a été le samedi quand Ed et Julie et leur fils ont été scellés dans le temple pour le temps et toute l’éternité. Ed et Gary sont tous deux des hommes grands et costauds mais ils ont versé des larmes quand ils se sont étreints dans la salle de scellement ce jour-là.

Lors de notre entretien suivant, Gary et moi avons simplement parlé de ce qui était arrivé au cours de l’année précédente et de ce que cela signifiait pour nous. Il m’a dit : « Quand tu m’as demandé de demander à Ed d’amener sa famille au temple, j’ai été quelque peu effrayé. Quand nous avons prié à ce propos, j’ai su que c’était juste mais j’ai su aussi que je ne pourrais pas y parvenir seul. J’avais vraiment besoin de l’aide du Seigneur. Et je pense qu’il m’a aidé. Alors que je me trouvais dans la salle de scellement avec la famille Barker, j’ai soudain réalisé que j’avais été un instrument dans les mains du Sauveur pour aider à les amener à lui et dans le temple. Cela s’est passé exactement comme lorsque nous en parlions lors de nos entretiens. Cela a été une des plus belles expériences de ma vie. »

« Depuis, je n’ai plus jamais eu de difficulté à faire venir Gary à un entretien d’instruction au foyer. En fait, il est un des plus fidèles instructeurs au foyer dans notre collège, tout comme Ed. »

Le président James E. Faust a dit : « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer qu’aucun membre de l’Église ne quitte cette terre sans avoir reçu les ordonnances et les alliances du temple nécessaires... En gardant les alliances du temple, nous plaçons le Sauveur au centre de notre vie, développons un plus grand amour pour les autres, recevons la protection contre les influences du mal et obtenons la force spirituelle, le bonheur, la paix de l’esprit et la vie éternelle. » (discours donné lors d’un séminaire des représentants régionaux, le 1er avril 1988 ; cité dans Church News, 9 avril 1988, p. 5)

Tout type de conseil dans l’Église, qu’il soit grand ou petit, est vraiment essentiel à l’œuvre sacrée d’amener des âmes au Seigneur. Puisse le Seigneur bénir chacun d’entre nous tandis que nous nous acquittons de notre intendance dans son royaume, agissons sous la direction de son Esprit et suivons le modèle divin qu’il a révélé par l’intermédiaire de ses prophètes.


CHAPITRE 7 : LES CONSEILS DISCIPLINAIRES

Plus j’avance en âge, plus je suis reconnaissant au Seigneur de nous avoir donné un plan pour nous aider à croître et à progresser. Dans le cadre de ce plan, il nous a enseigné la manière de surmonter les erreurs graves et le péché. Son désir est que tous ses enfants reviennent à lui, qu’ils partagent tous le fruit précieux de la vie éternelle (voir Ézéchiel 18:21-23).

Grâce à la miséricorde de Dieu pour ses enfants, son plan donne à celui qui tombe en transgression l’occasion de trouver le pardon. Le processus du repentir n’est pas toujours facile ; dans nombre de cas, il ne peut être accompli que par la discipline officielle de l’Église. Ainsi, Dieu a inspiré la mise en place d’un autre conseil important de l’Église : le conseil disciplinaire. Dans les pages suivantes, je vais parler de ce remarquable outil inspiré par l’amour. Ce ne sera pas une revue complète des conseils disciplinaires mais plutôt un ensemble de sentiments, d’impressions et de conseils sur ce sujet sacré. Les dirigeants de la prêtrise doivent se référer au Manuel d’Instructions Générales [devenu Manuel d'Instructions de l'Église, puis Manuel 1 : Présidents de pieu et évêques, ndt] pour un exposé approfondi de la procédure et des principes en matière de discipline.

Le Seigneur et ceux qui le représentent dans son Église se tiennent prêts à accueillir à bras ouverts tous ceux qui s’égarent. La Première Présidence a fait cette invitation :

En toute sincérité, nous exprimons notre amour et notre gratitude pour les frères et les sœurs de partout. Nous sommes soucieux de ceux qui sont moins pratiquants, d’autres qui sont devenus critiques et sont enclins à trouver des fautes et de ceux qui ont été disqualifiés ou excommuniés à cause de transgressions graves. Nous tendons la main à tous avec amour. Nous sommes désireux de pardonner... Nous encourageons les membres de l’Église à pardonner à ceux qui ont pu leur faire du tort. À ceux qui ont cessé toute activité dans l’Église et à ceux qui sont devenus critiques, nous disons : « Revenez. Revenez et faites-vous un festin à la table du Seigneur et goûtez de nouveau aux fruits délicieux et satisfaisants de la communion avec les saints. » (« An Invitation to Come Back », p. 3)

Quand des membres de l’Église doivent se voir retirer certaines bénédictions, l’objectif du Seigneur est de les enseigner aussi bien que de les sanctionner. Les conseils disciplinaires de paroisse et de pieu tenus pour appliquer les mesures disciplinaires de l’Église ne sont pas complets tant qu’ils ne sont pas suivis d’un conseil de réadmission et de retour dans l’Église. Bien que l’œuvre de ces conseils soit moins publique et généralement moins visible que les autres conseils de paroisse et de pieu, elle a néanmoins des répercussions dans la vie d’un certain nombre de personnes et de familles dans l’Église et elle mérite qu’on s’y attarde.

Je me souviens qu’étant enfant, il m’arrivait de me présenter à la table du dîner dans une tenue négligée. Sagement, ma mère m’envoyait dans une autre pièce pour que je m’apprête et revienne ensuite. Mes parents auraient été peinés si je m’étais offensé et si je m’étais enfui (ce qui aurait d’ailleurs été stupide). De la même manière, il arrive que les serviteurs du Seigneur sentent qu’ils doivent, dans un souci d’amour, envoyer quelques-uns des enfants de Père céleste dans une autre pièce pour qu’ils puissent en revenir à nouveau propres. Le Seigneur ne veut pas que nous « manquions le repas ». Au contraire, il a préparé un festin pour ceux qui reviennent de l’autre pièce propres et purs. En réalité, il est terriblement attristé quand quelqu’un décide d’être impur et de sauter le repas, ou trouve une excuse pour être offensé ou s’éloigner. Son désir est de donner à chacun la chance de tout recommencer.

J’ai connu quelques personnes rebelles qui n’ont pas tenu compte des commandements et ont transgressé les lois de Dieu. J’ai vu la détresse et la peine qui en découlaient. J’ai aussi vu leur joie quand, redevenues humbles et pleinement repentantes, elles sont revenues à l’Église et ont reçu la restitution de leur prêtrise et de toutes les bénédictions du temple.

Il y a quelque temps, la Première Présidence m’a demandé de rendre visite à un homme au cours d’un voyage pour me rendre à une conférence de pieu. Cet homme avait été excommunié de l’Église, s’était totalement repenti et avait été trouvé digne d’être réadmis dans l’Église par le baptême. Mais le baptême ne lui avait pas rendu sa prêtrise et ses bénédictions du temple. J’étais chargé de procéder à cela au nom du Seigneur et sous la direction du président de l’Église.

Le président de pieu, le représentant régional et moi-même avons trouvé l’homme sur un lit d’hôpital. Il souffrait d’une maladie qui le rendait incapable de bouger ou de parler. En le voyant, j’ai réalisé qu’il serait impossible de faire l’entretien habituel. Au lieu de cela, j’ai ressenti que je devais avoir un entretien avec sa femme qui était présente. Nous avons trouvé une chambre vide et j’ai eu un merveilleux entretien avec cette femme, mère de huit enfants. Elle était restée aux côtés de son mari, fidèle dans tous ses combats et difficultés. Maintenant, tout comme son mari, elle désirait ardemment qu’il retrouve ses bénédictions.

Quand nous sommes revenus dans la chambre du mari, j’ai demandé à sa femme de m’aider à communiquer avec lui. Pendant les deux années où son corps s’était détérioré, il avait mis au point un moyen de communiquer par les yeux. Je me suis penché au-dessus du lit et j’ai dit : « Je m’appelle frère Ballard. J’ai été envoyé ici par le président de l’Église. J’ai l’autorisation de vous rendre vos bénédictions. Le souhaitez-vous ? » J’ai rapidement vu que je n’aurais pas besoin de l’aide de sa femme. Des larmes emplissaient ses yeux et coulaient le long de ses joues en réponse affirmative.

J’ai placé mes mains sur sa tête et, en prononçant les paroles appropriées dans ce cas, lui ai rendu la Prêtrise de Melchisédek. Il sanglotait. C’était peut-être les premiers sons qu’il exprimait depuis un certain temps. Je lui ai rendu son office dans la prêtrise. Ensuite, par le pouvoir de la prêtrise, je lui ai restitué la sainte dotation qu’il avait reçue quand il était allé au temple la première fois. Finalement, je lui ai rendu ce qui avait peut-être le plus de valeur à ses yeux : son scellement à sa femme et à ses enfants.

  À la fin de la bénédiction, nous étions tous très émus. J’ai regardé sa femme et j’ai eu l’impression que je devais la bénir aussi. J’ai dit : « Sœur, aimeriez-vous que je vous donne une bénédiction ? »

« Oh, j’aimerais beaucoup avoir une bénédiction, frère Ballard », a-t-elle répondu. « Je n’ai pas eu de bénédiction depuis longtemps. »

Je lui ai demandé de s’asseoir. Ensuite, les autres dirigeants de la prêtrise se sont joints à moi en plaçant leurs mains sur sa tête. Mais les mots ne sont pas venus quand j’ai essayé de la bénir. J’ai soudain compris ce qui faisait obstacle à l’Esprit. Nous avons ôté nos mains de sa tête et j’ai dit : « Frères, approchons la chaise du lit . » Nous avons poussé la chaise assez près du lit pour que je puisse lever la main du mari et la placer sur la tête de sa femme. Quand nous avons recommencé la bénédiction, les mots ont afflué. Des bénédictions ont été données et la conviction et le réconfort ont suivi.

Depuis, j’ai pensé à la merveilleuse leçon que cette expérience nous enseigne. Cet homme avait péché et il avait été requis par son Père céleste aimant qu’il se repente pour qu’il puisse être digne d’être à nouveau compté parmi les saints. Par la suite, il avait fait la volonté de notre Père céleste. Il avait changé sa vie, il s’était repenti. Maintenant, de retour dans l’Église et en voie de progression, il était digne de retrouver ses plus grandes bénédictions. Il était capable d’utiliser immédiatement la prêtrise qui lui avait été rendue et d’aider à donner à sa femme une bénédiction de la prêtrise.


LES OPTIONS DISCIPLINAIRES

Quand un évêque (ou, dans quelques cas, un président de pieu) est avisé d’une transgression, habituellement par la confession de la personne concernée, il tient premièrement conseil avec elle. Si le péché n’est pas grave, l’évêque peut juger par inspiration qu’une action disciplinaire n’est pas nécessaire. Il peut continuer à donner des conseils et des avertissements à la personne pour l’aider à résister à la tentation et à éviter une transgression plus grave.

Une autre possibilité qu’a l’évêque est de placer la personne en mise à l’épreuve non officielle, ce qui restreint temporairement ses droits de membre de l’Église comme le droit de prendre la Sainte-Cène, d’avoir un poste dans l’Église ou d’entrer dans le temple. De plus, il peut demander à la personne de faire des changements positifs spécifiques dans son attitude, de lire des Écritures ou de la littérature de l’Église choisies et d’assister aux réunions de l’Église. Aucun enregistrement officiel d’une mise à l’épreuve non officielle n’est fait, ni conservé. L’évêque garde un contact étroit avec la personne et peut interrompre la période de mise à l’épreuve quand il sent que c’est le moment de le faire.

Dans les cas énoncés, la discipline non officielle peut annuler la nécessité d’une action disciplinaire officielle et par conséquent la réunion d’un conseil. Puisque le repentir et un retour à une conduite meilleure sont les objectifs premiers de la plupart des actions disciplinaires de l’Église, l’évêque ou le président de pieu peut ressentir que la personne a fait ou est en train de faire tout ce qui est nécessaire pour se repentir et qu’un conseil disciplinaire serait inutile.

D’un autre côté, l’esprit d’inspiration ou la gravité de la transgression peuvent nécessiter que le dirigeant de l’Église réunisse un conseil disciplinaire. Un conseil disciplinaire est obligatoire pour certaines offenses sérieuses et spécifiques telles que le meurtre et l’inceste ainsi que pour des transgressions graves commises par une personne détenant un poste en vue dans l’Église. Dans ce contexte, une transgression grave signifie une atteinte importante à la morale, comme la tentative de meurtre, le viol, les sévices sexuels, le fait d’infliger intentionnellement des blessures graves à d’autres, l’adultère, la fornication, les relations homosexuelles, les sévices aux enfants (sexuels ou physiques), les sévices à son conjoint, l’abandon délibéré des responsabilités familiales, le vol, le cambriolage, le détournement de fonds, la vente de drogue, la fraude, le faux témoignage, ou le parjure.

Dans les Écritures, le Seigneur a donné des directives au sujet des conseils disciplinaires de l’Église (voir D&A 102). Le conseil y est présenté comme une procédure d’aide, une procédure d’amour et de prévenance qui témoigne de la plus grande considération pour le salut et la bénédiction du transgresseur.


LE BUT DES CONSEILS DISCIPLINAIRES

Les membres de l’Église demandent parfois pourquoi l’Église tient des conseils disciplinaires. La réponse consiste en trois points : (1) sauver l’âme du transgresseur ; (2) protéger les innocents ; (3) sauvegarder la pureté, l’intégrité et la bonne image de l’Église.

La Première Présidence a donné l’instruction qu’un conseil disciplinaire doit être tenu en cas de meurtre, d’inceste, d’apostasie, ou de propagation ou enseignement de doctrines apostâtes ou opposées à l’Église. En plus de ces cas et de ceux qui concernent un dirigeant en vue dans l’Église, un conseil disciplinaire doit être tenu quand le transgresseur est un prédateur qui représente une menace pour les autres, quand la personne montre une série de récidives de transgressions graves ou quand une transgression grave est de notoriété publique.

Bien qu’il ne soit pas obligatoire de tenir un conseil pour une personne qui n’a pas un poste en vue dans l’Église, un tel conseil devrait être envisagé lorsqu’un membre de l’Église commet une transgression grave telle que celles déjà mentionnées.

Les conseils disciplinaires ne sont pas appelés à traiter des affaires civiles ou criminelles. En fait, les inculpations peuvent nécessiter ou non la discipline de l’Église. La décision d’un tribunal civil peut aider à décider si un conseil disciplinaire de l’Église devrait être réuni. Cependant, la décision d’un tribunal civil ne dicte pas la décision d’un conseil disciplinaire.

On ne tient pas de conseil disciplinaire pour des choses telles que ne pas payer la dîme, ne pas obéir à la Parole de Sagesse, ne pas assister aux réunions de l’Église ou ne pas recevoir les instructeurs au foyer. On n’en tient pas dans les cas de faillite ou du non-paiement de dettes. Ils ne sont pas prévus pour régler les disputes entre membres de l’Église. On n’en tient pas non plus pour les personnes qui demandent à ce que leur nom soit rayé des registres de l’Église, sauf quand une personne qui a commis une transgression grave demande que son nom soit rayé pour échapper à une excommunication ou à une disqualification. Le retrait du nom d’une personne des registres de l’Église est un acte très grave mais est traité par une action administrative.

L’épiscopat, après consultation du président de pieu, a la responsabilité et l’autorité de tenir des conseils disciplinaires pour les membres de la paroisse. Néanmoins, si un détenteur de la Prêtrise de Melchisédek est susceptible d’être excommunié, le problème est transmis à la présidence de pieu, qui, avec l’aide du grand conseil, peut réunir un conseil disciplinaire de pieu pour ce détenteur de la Prêtrise de Melchisédek.

Si une personne estime qu’elle a été traitée injustement par un conseil disciplinaire de l’Église, elle peut faire appel. L’appel d’une décision du conseil disciplinaire de paroisse remonte à la présidence de pieu et au grand conseil. Au-delà, tout appel va à la Première Présidence pour être pris en considération.

Les missions, les districts et les branches ont des juridictions semblables à celles des pieux et des paroisses, les présidents de mission ayant juridiction sur les missionnaires et les membres des branches dans les districts des missions.


COMMENT FONCTIONNENT LES CONSEILS DISCIPLINAIRES ?

Après convocation et confirmation du rendez-vous, le conseil disciplinaire se réunit. Il commence par une prière d’ouverture, suivie d’une déclaration de l’officier président ou de son représentant désigné sur l’inconduite signalée. Si la personne nie l’inconduite signalée, on présente la preuve de l’inconduite. La personne peut présenter ensuite ses témoins et ses preuves et peut ajouter tout commentaire ou déclaration sur ses sentiments et les étapes du repentir qu’il a engagées, si c’est le cas. Après avoir répondu aux questions de clarification posées par le conseil, la personne se retire, et les dirigeants délibèrent et prient ensemble. Finalement, la décision repose sur l’officier président qui se prononce sous l’inspiration. On demande aux autres dirigeants de la prêtrise concernés de soutenir la décision et on résout les différences de point de vue.

Le conseil prend en considération plusieurs facteurs tels que : la rupture des alliances du mariage ou du temple ; l’abus d’une position d’autorité ou de confiance ; la répétition, la gravité et l’ampleur de la transgression ; l’âge, la maturité et l’expérience du transgresseur ; l’intérêt des victimes innocentes et des membres innocents de la famille ; le caractère volontaire ou non de la confession ; la preuve du repentir.

Ceux qui siègent en conseil doivent garder le sujet strictement confidentiel et le traiter dans un esprit d’amour. Cela implique une attitude respectueuse et empreinte de dignité tout au long du processus disciplinaire. Imaginez comment vous vous sentiriez si vous étiez la personne repentante et qu’en attendant la décision finale du président de pieu à votre sujet vous entendiez des éclats de voix et des rires venant de la salle du grand conseil ! Que cette conversation ou ces rires aient à voir ou non avec la situation, ils seraient inappropriés et inconvenants. Souvenez-vous, l’objectif du conseil n’est pas la sanction ; mais d’aider la personne à faire les changements nécessaires pour se tenir de nouveau pur devant Dieu. Ceux qui se présentent devant un conseil disciplinaire de l’Église ont droit à être traités avec respect et courtoisie.

Quand un membre de l’Église accusé de méfaits se présente devant un conseil disciplinaire, le conseil peut prendre une des quatre décisions suivantes : (1) aucune action, (2) la mise à l’épreuve officielle, (3) la disqualification, (4) l’excommunication.

Même si une transgression a été commise, le conseil peut décider de n’entreprendre aucune action à ce stade (la personne sera encouragée à recevoir davantage de conseils de son évêque).

La mise à l’épreuve officielle est une sanction temporaire imposée comme moyen d’aider la personne à se repentir pleinement. L’officier président du conseil précise les conditions sous lesquelles la mise à l’épreuve prendra fin. Pendant la mise à l’épreuve, l’évêque ou le président de pieu gardera un contact étroit avec la personne pour l’aider à progresser.

Comme la mise à l’épreuve officielle, la disqualification est habituellement une forme de sanction temporaire pour aider au processus du repentir. Les personnes disqualifiées restent membres de l’Église. On les encourage à assister aux réunions publiques de l’Église mais elles ne sont pas autorisées à faire des prières publiques ou à prononcer des discours. Elles ne peuvent pas détenir de poste dans l’Église, prendre la Sainte-Cène, voter lors du soutien des officiers de l’Église, détenir une recommandation à l’usage du temple ou exercer leur prêtrise. Néanmoins, elles peuvent payer leur dîme et leurs offrandes et continuer à porter le sous-vêtement du temple si elles sont dotées.

L’excommunication est le jugement le plus grave qu’un conseil disciplinaire puisse imposer. Les personnes excommuniées ne sont plus membres de l’Église. En conséquence, les droits des membres de l’Église leur sont refusés, y compris le port du sous-vêtement du temple et le paiement de la dîme et des offrandes. Elles peuvent assister aux réunions publiques de l’Église mais, comme les personnes disqualifiées, elles ne peuvent pas participer. On encourage les personnes excommuniées à se repentir et à vivre d’une manière telle que, finalement, elles pourront se qualifier pour devenir à nouveau membres de l’Église par le baptême.

On fait très attention à la confidentialité des décisions d’un conseil disciplinaire de l’Église. Aucune annonce n’est faite quand une personne est en mise à l’épreuve officielle. Les décisions de disqualification et d’excommunication ne sont généralement pas annoncées publiquement, sauf si la transgression est largement connue ou si le comportement du transgresseur constitue une menace pour l’Église ou la société. Une annonce peut aussi être nécessaire pour dissiper des rumeurs. Même quand une annonce est faite, on se limite à une déclaration générale sur la décision.


FACILITER LE CHANGEMENT GRÂCE AUX CONSEILS

Il n’est pas prévu que l’action disciplinaire de l’Église soit la fin du processus - au contraire, elle est destinée à être le début d’un cheminement qui ramènera le pécheur à l’activité dans l’Église et à toutes les bénédictions de l’Église. Les dirigeants de la prêtrise font tout ce qu’ils peuvent pour répondre au besoin de compréhension, d’encouragement, de conseil et d’aide de la personne excommuniée. Ils travaillent pour s’assurer qu’elle a des entretiens réguliers avec son évêque, que des instructeurs au foyer mûrs et compréhensifs lui sont attribués ainsi que d’autres personnes pour l’aider, et que les membres de son foyer reçoivent l’attention, le conseil et l’amitié dont ils ont besoin dans la période difficile au cours de laquelle la sanction est imposée.

Le résultat attendu est que la personne fasse tous les changements nécessaires pour revenir pleinement et complètement à l’Église et pour être capable d’en recevoir les bénédictions. Quand une personne a progressé jusqu’à ce point, l’évêque ou le président de pieu en exercice (qui peut avoir changé suite au déménagement de la personne dans une autre paroisse ou un autre pieu ou suite à un changement d’épiscopat ou de présidence de pieu) a l’autorité de réunir un nouveau conseil disciplinaire pour envisager de suspendre la sanction.

Après qu’une personne excommuniée a été rebaptisée, son certificat de membre indique les dates originelles de baptême et d’ordonnances sans aucune référence à l’excommunication. Dans le cas de certaines fautes, l’approbation de la Première Présidence est requise avant qu’une personne ne soit réadmise dans l’Église. Un homme qui détenait précédemment la prêtrise mais n’était pas doté devrait, généralement, être ordonné à l’office qu’il détenait précédemment dans la prêtrise. À nouveau, son certificat de membre indiquera la date originelle de son ordination et ne portera aucune référence à l’excommunication.

Une personne qui a été dotée dans le temple et qui est excommuniée ne peut retrouver la prêtrise ou les bénédictions du temple que par l’ordonnance de la restitution des bénédictions. C’est une ordonnance accomplie par une Autorité générale mandatée par la Première Présidence. Un nouveau certificat de membre est ensuite établi, qui indique les dates originelles de baptême, de dotation, de scellement et d’ordination à la prêtrise. Dans les cas mentionnés ci-dessus, aucune référence à l’excommunication ne se trouve sur le certificat de nouveau créé.

Quand ses fils et ses filles ont fait preuve d’un repentir sincère et complet, notre Père céleste est heureux de voir que leurs bénédictions antérieures leur sont restituées.


AIDER LE PÉNITENT

Le traumatisme causé par une disqualification ou une excommunication de l’Église ne sera probablement jamais pleinement compris par ceux qui ne l’ont pas vécu.

« Le choc que j’ai ressenti a été terrible », a dit un homme. « Mais je savais que c’était la volonté du Seigneur. J’ai pu ressentir la préoccupation qu’avaient pour moi les frères présents quand on m’a annoncé la décision du conseil. Je n’ai ressenti qu’amour et compassion. »

Néanmoins, la douleur était dure à supporter. « Laissé seul pour faire face à l’angoisse et au chagrin qui m’habitaient », a-t-il dit, « j’ai pleuré, j’ai prié, je n’ai pas dormi de la nuit, effrayé à l’idée de perdre ma femme et mes enfants à jamais. Bien que j’aie continué à rencontrer mon évêque, je me sentais seul, nourrissais très souvent des sentiments de rébellion dans mon cœur et en ressentais ensuite de la culpabilité.

« Quand j’y repense, travailler à chaque défi personnel a été terriblement difficile mais nécessaire, et finalement tout ce processus a été une grande bénédiction. Le repentir est quelque chose que chacun doit trouver pour lui-même au cours du temps. »

Une autre personne qui a été excommuniée décrit ses sentiments en ces termes : « La progression éternelle est une grande bénédiction. C’est comme nager dans une rivière pour atteindre sa source pure. Une chose importante à propos de la progression n’est pas de savoir à quel point de la rivière vous vous situez ; c’est plutôt que vous soyez en train de nager en remontant le courant. Après avoir été emporté loin en aval à cause du péché, on se sent bien quand on est délivré du poids de la faute et quand on est capable de commencer à nager à nouveau vers les sources spirituelles. »

Les amis et la famille sont d’une importance vitale pour quelqu’un qui lutte pour revenir sur le sentier de l’Évangile. Les personnes de son entourage doivent s’abstenir de juger. Ils doivent faire tout ce qu’ils peuvent pour faire preuve d’amour. Le Seigneur a commandé : « C’est pourquoi je vous dis que vous devez vous pardonner les uns aux autres ; car celui qui ne pardonne pas à son frère ses offenses est condamné devant le Seigneur, car c’est en lui que reste le plus grand péché. Moi, le Seigneur, je pardonne à qui je veux pardonner, mais de vous il est requis de pardonner à tous les hommes. » (D&A 64:9-10)

Une femme qui avait été présidente de la Société de secours parle de l’amour et du soutien qu’elle a reçus pendant une période douloureuse de disqualification : « Quand les frères de l’épiscopat m’ont écoutée, j’ai pu ressentir un amour comme je n’en avais jamais ressenti auparavant. Ils ont tous pleuré avec moi. »

Bien qu’elle ait ressenti au départ que son cœur allait « se briser en un million de morceaux », le jour suivant, elle a senti à nouveau du réconfort spirituel et a réalisé qu’elle ne serait pas abandonnée.

Aller à l’église le dimanche suivant a été, pour elle, une des choses les plus difficiles, même si cela a été beaucoup plus facile qu’elle ne l’avait imaginé. L’évêque a mis un point d’honneur à l’accueillir. Par la parole et les actes, les membres de l’épiscopat qui avaient participé au conseil ont exprimé leur préoccupation et leur amour. Personne d’autre n’était au courant. « Il n’y a eu aucun signe de manque de respect », a-t-elle dit.

Au cours des semaines et des mois suivants, elle a découvert que sa douleur et sa souffrance favorisaient, en fait, le processus de guérison et de purification qu’elle vivait. La douleur que traversaient les membres de sa famille a été soulagée en partie par l’attention aimante et prévenante que d’autres leur témoignaient.

Elle reconnaît avec angoisse : « Chaque membre de l’Église doit réaliser qu’il ou elle est capable de pécher. Comme j’ai payé pour m’être trompée sur ce que je faisais ! »


SE PROTÉGER DU PÉCHÉ

Nous devons veiller constamment à nos pensées. Le péché grave commence toujours par des pensées indignes. Il y a quelques années, à la demande de la Première Présidence, j’ai eu un entretien avec un homme pour lui restituer la prêtrise et les bénédictions du temple. Ce frère avait été excommunié alors qu’il occupait un poste important dans sa paroisse. Au cours d’une discussion, je lui ai demandé : « Comment tout cela est-il arrivé ? »

En termes simples, il a dit : « Tout a commencé quand j’ai ramassé un magazine pornographique et que je l’ai lu. À partir de cette amorce subtile, j’ai été conduit à regarder de plus en plus de choses érotiques, y compris des films et des vidéos interdits au moins de seize ou dix-huit ans, jusqu’à ce que je commette l’adultère avec une prostituée. »

Il a continué : « En y repensant, j’ai du mal à croire que j’ai commis des choses aussi affreuses. Mais je les ai commises et tout a commencé en lisant un magazine pornographique. Frère Ballard, dites aux membres de l’Église d’être prudents dans ce qu’ils lisent et ce qu’ils regardent à la télévision, dans les films et les vidéos. »

Un autre jeune homme qui s’est retrouvé à peu près dans la même situation a plus tard attribué son retour à l’Église à la bienveillance de plusieurs amis et membres de la paroisse qui l’ont pris sous leur aile et l’ont aidé à sentir qu’il était une âme de valeur. En particulier, le président du collège des anciens avec toute sa famille s’est lié d’amitié avec cet homme et sa femme. Ils ont fait en sorte que ce couple en détresse se sente aimé, utile et valorisé et ont aidé l’homme à se sentir le bienvenu dans l’Église.

Une sœur qui a été sanctionnée après des années de service fidèle et de dévouement dans l’Église a dit : « Je n’imaginais pas que j’étais capable de commettre une transgression grave. J’avais supposé que si je savais qu’une chose était mauvaise, je ne la ferais pas. Je ne comprenais pas bien la dynamique parfois étrange du comportement humain ou ce dont j’étais capable. »

N’oubliez jamais cela. Satan est bien réel et il a le pouvoir de saisir les mortels « de ses chaînes éternelles... et les entraîne soigneusement sur la pente de l’enfer » (2 Néphi 28:19, 21). Les conseils disciplinaires de paroisse et de pieu sont une partie importante du plan de Dieu pour racheter ses enfants des chaînes du péché. Tous ceux qui servent dans ces conseils ou qui travaillent avec des êtres chers qui ont été sanctionnés doivent se rappeler d’aimer sans juger, d’être sensibles et attentionnés sans curiosité, d’être chaleureux et compréhensifs sans être condescendants, de pardonner et d’oublier. Par-dessus tout, nous devons nous souvenir que le Seigneur a dit : « Voici, celui qui s’est repenti de ses péchés est pardonné, et moi, le Seigneur, je ne m’en souviens plus. » (D&A 58:42)

Pouvons-nous être justifiés en faisant moins que cela alors que nous sommes tous devenus spirituellement impurs à un degré ou à un autre à cause du péché, et qu’ainsi nous avons besoin du sacrifice expiatoire du Seigneur Jésus-Christ ?


CHAPITRE 8 : LE CONSEIL DE FAMILLE

Quand l’un de mes amis est devenu président d’université, il a emménagé avec sa femme et leurs trois enfants dans la maison allouée au président, située près du campus universitaire. Comme ils n’avaient pas de prêt immobilier à rembourser, il a décidé qu’ils pouvaient se permettre d’acheter une nouvelle voiture. Mais au lieu de décider seul d’essayer les voitures, de négocier avec les concessionnaires et de faire l’achat, il a décidé de réunir un conseil de famille pour prendre la décision.

« Il a présenté l’idée à la famille au cours d’une soirée familiale », se rappelle un de ses fils. « Il a demandé notre avis, nos recommandations, nos préférences et nos idées à nous, les trois enfants qui étions tous à l’école élémentaire, et à notre mère. Nous en sommes venus à la conclusion que nous n’avions pas assez de renseignements pour prendre une décision, et nous avons commencé à réunir de la documentation pour l’examiner tous ensemble. »

Mon ami a apporté à la maison des brochures, des photographies et même des diapositives de nouveaux modèles de voitures. Les enfants sont allés à la bibliothèque, ont passé au peigne fin la publicité des magazines et des journaux, et ont parlé avec leurs amis de leurs préférences en matière d’automobiles. Lors d’une autre soirée familiale, la famille a examiné les informations glanées et a commencé à se fixer sur un modèle. Ensuite, ils ont fait plusieurs déplacements chez des concessionnaires pour essayer différents véhicules.

Finalement, les membres de la famille se sont décidés pour une marque et un modèle. Mais ils n’en étaient qu’au début du processus de prise de décision. Ils devaient encore choisir la couleur et les options. Chaque membre de la famille a alors exprimé ses préférences, avant de passer au vote.

« En fin de compte », a expliqué l’un des fils, « l’opinion de la majorité s’est accordé sur une voiture rose métallisée à l’intérieur bleu pastel. Maman a choisi le tissu des sièges mais je pense qu’elle n’a pas obtenu la majorité des voix sur les coloris. »

Étant donné que peu de concessionnaires disposent de voitures de couleur rose à l’extérieur et bleu pastel à l’intérieur, une commande a été faite au constructeur à Detroit. En attendant l’arrivée de sa nouvelle voiture, la famille a continué à tenir conseil pour planifier les vacances qui lui permettraient de faire un accueil au nouveau membre rose et bleu de la famille. En suivant le principe qui consiste à rassembler des renseignements, à exprimer des préférences et à délibérer en conseil de famille, ils se sont décidés pour un voyage jusqu’à Yellowstone Park et Grand Tetons.

Un des enfants a déclaré : « On a fait un super voyage dans une super voiture ! On ne l’oubliera pas de sitôt, ni la façon dont c’est arrivé ! »

Le fait que ces évènements se soient passés en 1957 et qu’on s’en souvienne toujours avec tendresse atteste du pouvoir du conseil de famille pour fortifier les liens familiaux, construire l’unité familiale et créer de bons souvenirs.

L. Tom Perry, du Collège des douze apôtres, a expliqué que le conseil de famille est un cadre idéal pour enseigner aux enfants « à se préparer à leur rôle de membres de la famille et de futurs parents. » Il a dit qu’au cours des conseils de famille, les mères et les pères peuvent enseigner par exemple « la préparation pour le temple, la préparation missionnaire, la gestion du foyer, les finances familiales, la formation professionnelle, l’instruction, la participation dans les affaires civiques, la formation culturelle, l’acquisition et l’entretien des biens fonciers et personnels, le calendrier des activités familiales, l’utilisation des loisirs et la répartition du travail. » Avant de se réunir pour discuter de ces sujets en conseil, il a aussi suggéré que les parents pourraient en profiter pour tenir une « réunion de comité exécutif de famille afin de planifier [les] activités. Le comité exécutif, formé des conjoints, se réunirait pour communiquer, discuter, planifier et faire à fond les préparatifs nécessaires pour remplir son rôle de directeur dans l’organisation familiale. » (« Ce qu’un homme a semé, il le moissonnera aussi », L’Étoile, avril 1981, p. 14-15)

Comme tous les autres conseils, le conseil de famille peut être une force positive dans la vie des membres de l’Église. Il peut aider à ramener de l’ordre dans un foyer ; il peut offrir un cadre de discussion pour apaiser des sentiments blessés ; il peut être pour les parents un outil important pour combattre les influences extérieures ; il peut donner l’occasion d’enseigner des vérités profondes de l’Évangile. Mais, comme tous les autres conseils, le conseil de famille ne sera efficace que dans la mesure où il est correctement réuni et mené. En effet, les principes qui gouvernent les conseils de famille sont fondamentalement les mêmes que ceux qui gouvernent les conseils de l’Église. L’objectif général est identique. Nous voulons pour notre famille la même chose que notre Père céleste désire pour sa famille : « l’immortalité et la vie éternelle » (Moïse 1:39). Nous voulons développer des relations d’amour qui iront au-delà de cette vie.

Il y a quelque temps, contre toute attente, je me suis retrouvé dans un état d’essoufflement anormal après avoir gravi une petite colline. Inquiet, je suis allé voir mon médecin et, avant que je ne le réalise, je me suis retrouvé alité à l’hôpital de l’Église à Salt Lake City. Mon médecin m’a informé que je devais subir une opération à cœur ouvert. Le chirurgien est venu à onze heures du matin et m’a expliqué en quoi cela consisterait. En quittant ma chambre, il a dit : « Rassemblez votre famille autour de vous avant l’opération. »

Je n’ai pas prêté attention à cette instruction comme je l’aurais dû. Quand il est revenu à deux heures de l’après-midi pour me rendre visite, il m’a demandé : « Vous êtes-vous organisé pour réunir votre famille ici ? »

« Eh bien, non », ai-je dit, « je ne l’ai pas fait. »

Il m’a regardé comme seul un chirurgien qui comprenait ce que j’allais subir pouvait le faire et m’a répété son conseil : « Rassemblez votre famille autour de vous. »

Ce n’est qu’à cet instant que j’ai commencé à comprendre que l’opération serait un petit peu plus complexe que je ne l’imaginais. J’ai alors demandé à ma famille de venir pour un conseil de famille au cours duquel s’est produit quelque chose de très intéressant. Quand ils furent tous autour de mon lit d’hôpital, j’ai ressenti fortement le désir de donner des instructions aux enfants au cas où quelque chose m’arriverait. La première idée qui m’est venue à l’esprit était qu’ils devaient s’occuper de leur mère ; la seconde était qu’ils devaient se soucier les uns des autres. Personne n’est plus important ici-bas que nos proches et nous devons chercher et saisir les occasions de tenir conseil ensemble. Grâce au sage conseil de mon chirurgien et ami, nous avons passé en famille un moment qui restera à tout jamais un souvenir précieux pour chacun de nous. Peu importe la difficulté de certains défis, pourvu que nous les relevions ensemble.

Dans la révélation, nous lisons : « Voici, ma maison est une maison d’ordre, dit le Seigneur Dieu, et pas une maison de confusion » (D&A 132:8). De plus, le Seigneur a donné comme instruction à ses disciples du dix-neuvième siècle : « Organisez-vous, préparez tout ce qui est nécessaire et établissez une maison qui sera une maison de prière, une maison de jeûne, une maison de foi, une maison de connaissance, une maison de gloire, une maison d’ordre, une maison de Dieu » (D&A 88:119). Bien que ces versets soient directement liés aux saints temples de Dieu, les mêmes principes peuvent et doivent être appliqués à l’intérieur des murs de notre foyer. Les conseils de famille, dirigés par des parents aimants et justes qui font de leur mieux pour enseigner à leurs enfants à s’aimer et à se respecter les uns les autres, peuvent faire une différence dans le foyer en suscitant le sens de la discipline, de l’ordre et de la coopération.


LA DÉCLARATION SUR LA FAMILLE

En 1995, la Première Présidence et le Collège des douze apôtres ont présenté un document important appelé « La famille : Déclaration au monde ». Dans l’histoire de l’Église, il n’y a eu que cinq fois où la Première Présidence et le Collège des douze apôtres ont ressenti la nécessité de faire une déclaration au monde. Vous pouvez être certains que l’organisation éternelle que nous appelons la famille est d’une importance extraordinaire dans le royaume de notre Père céleste. Lisez les termes de cette déclaration qui concerne directement les conseils de l’Église et les conseils de famille :

Nous, Première Présidence et Conseil des douze apôtres de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, déclarons solennellement que le mariage de l’homme et de la femme est ordonné de Dieu et que la famille est essentielle au plan du Créateur pour la destinée éternelle de ses enfants.

Tous les êtres humains, hommes et femmes, sont créés à l’image de Dieu. Chacun est un fils ou une fille d’esprit aimé de parents célestes, et, à ce titre, chacun a une nature et une destinée divines. Le genre masculin ou féminin est une caractéristique essentielle de l’identité et de la raison d’être individuelle prémortelle, mortelle et éternelle.

Dans la condition prémortelle, les fils et les filles d’esprit connaissaient et adoraient Dieu, leur Père éternel. Ils acceptèrent son plan selon lequel ses enfants pourraient obtenir un corps physique et acquérir de l’expérience sur la terre de manière à progresser vers la perfection, et réaliser en fin de compte leur destinée divine en héritant la vie éternelle. Le plan divin du bonheur permet aux relations familiales de perdurer au-delà de la mort. Les ordonnances et les alliances sacrées que l’on peut accomplir dans les saints temples permettent aux personnes de retourner dans la présence de Dieu, et aux familles d’être unies éternellement.

Le premier commandement que Dieu a donné à Adam et Ève concernait leur potentiel de parents, en tant que mari et femme. Nous déclarons que le commandement que Dieu a donné à ses enfants de multiplier et de remplir la terre reste en vigueur. Nous déclarons également que Dieu a ordonné que les pouvoirs sacrés de procréation ne doivent être employés qu’entre l’homme et la femme, légitimement mariés.

Nous déclarons que la manière dont la vie dans la condition mortelle est créée a été ordonnée par Dieu. Nous affirmons le caractère sacré de la vie et son importance dans le plan éternel de Dieu.

Le mari et la femme ont la responsabilité solennelle de s’aimer et de se chérir et d’aimer et de chérir leurs enfants. « Les enfants sont un héritage de l’Eternel » (Psaumes 127:3 ; traduction littérale de la King James Version). Les parents ont le devoir sacré d’élever leurs enfants dans l’amour et la droiture, de subvenir à leurs besoins physiques et spirituels, de leur apprendre à s’aimer et à se servir les uns les autres, à observer les commandements de Dieu et à être des citoyens respectueux des lois, où qu’ils vivent. Les maris et les femmes (les mères et les pères) seront responsables devant Dieu de la manière dont ils se seront acquittés de ces obligations.

La famille est ordonnée de Dieu. Le mariage entre l’homme et la femme est essentiel à son plan éternel. Les enfants ont le droit de naître dans les liens du mariage et d’être élevés par un père et une mère qui honorent leurs vœux de mariage dans la fidélité totale. On a le plus de chances d’atteindre le bonheur en famille lorsque celle-ci est fondée sur les enseignements du Seigneur Jésus-Christ. La réussite conjugale et familiale repose, dès le départ et constamment, sur la foi, la prière, le repentir, le pardon, le respect, l’amour, la compassion, le travail et les divertissements sains. Par décret divin, le père doit présider sa famille dans l’amour et la droiture, et a la responsabilité de pourvoir aux besoins vitaux et à la protection de sa famille. La mère a pour première responsabilité d’élever ses enfants. Dans ces responsabilités sacrées, le père et la mère ont l’obligation de s’aider en qualité de partenaires égaux. Un handicap, la mort ou d’autres circonstances peuvent nécessiter une adaptation particulière. La famille élargie doit apporter son soutien quand cela est nécessaire.

Nous lançons une mise en garde : les personnes qui enfreignent les alliances de la chasteté, qui font subir des sévices à leur conjoint ou à leurs enfants, ou qui ne s’acquittent pas de leurs responsabilités familiales devront un jour en répondre devant Dieu. Nous faisons également cette mise en garde : la désagrégation de la famille attirera sur les gens, les collectivités et les nations les calamités prédites par les prophètes d’autrefois et d’aujourd’hui.

Nous appelons les citoyens responsables et les dirigeants des gouvernements de partout à promouvoir des mesures destinées à sauvegarder et à fortifier la famille dans son rôle de cellule de base de la société.

Qui peut lire et méditer cela sans ressentir l’importance incomparable du foyer et de la famille dans l’accomplissement de la volonté de Dieu pour tous ses enfants ? Jamais dans l’histoire de l’humanité, le monde n’a eu davantage besoin de force et de sécurité qui proviennent des sillons profonds et fertiles de l’amour familial. Il n’y a jamais eu d’époque où la famille a été autant attaquée par ceux qui cherchent à éteindre à tout prix sa source puissante de lumière et à y opposer les ténèbres de l’adversaire. En ces temps périlleux, certains outils sont nécessaires pour édifier des familles réussies. L’un des plus efficaces de ces outils est le conseil de famille, autant quand il est organisé régulièrement que lorsqu’il est tenu pour répondre à un besoin particulier. Dans un conseil de famille, on planifie les activités familiales, on partage les joies et les fardeaux les uns des autres et on tient conseil ensemble pour garder chaque membre du foyer dans le bon chemin.


PARTAGER LES FARDEAUX ET LES JOIES DANS LE CONSEIL DE FAMILLE

Lorsque les querelles ont commencé à augmenter dans leur foyer, les membres de la famille concernée ont réuni un conseil de famille pour en parler. « J’ai commencé à expliquer ce que j’avais observé et ce que je ressentais », a dit le père. « Ma femme a fait de même. Ensuite, chacun de nos enfants, du plus âgé au plus jeune, a eu l’occasion d’exprimer ses sentiments. »

En écoutant leurs enfants, les parents ont appris que, depuis le départ du foyer des deux aînés, l’un pour se marier et l’autre pour aller à l’université, un fardeau injuste de responsabilités avait été involontairement reporté sur les deux enfants les plus âgés restant à la maison. Le conseil de famille a été suivi d’une distribution plus équitable des responsabilités parmi les enfants, ce qui a réduit de façon significative la tension dans la famille.

Une chose semblable est arrivée dans une autre famille de sept enfants. « Comme vous pouvez vous y attendre, avec sept enfants je me retrouvais souvent frustrée par les problèmes de la vie quotidienne », a dit la mère. « Quelquefois, je me sentais dépassée et découragée. Ces sentiments finissaient toujours par passer mais je me demandais si nous saurions faire quelque progrès réel pour devenir le genre de famille que nous savions devoir être. »

Ensuite, les parents ont entendu un des Frères enseigner que le conseil de base de l’Église est le conseil de famille.

« Cela m’a particulièrement interpellée », a dit la mère. « Après en avoir discuté avec mon mari, nous avons décidé de tenir des conseils de famille dans notre foyer. Nous l’avons expliqué aux enfants et avons commencé à tenir un conseil de famille chaque dimanche soir.

« J’ai été stupéfaite et ravie des résultats », a-t-elle poursuivi. « Nous nous sommes attaqués un à un aux problèmes de notre famille. Sous de nombreux aspects, nous ne sommes pas une famille parfaite mais, pour la première fois, je vois que nous commençons à faire de réels progrès. Quand un problème m’apparaît, je le note sur un papier. Chaque membre de la famille fait de même, et nous apportons nos notes au conseil de famille suivant. Les problèmes sont traités et réglés sur-le-champ. »

Trop souvent, on tient des conseils de famille uniquement quand les parents sentent qu’il y a un problème et qu’ils pensent en avoir la réponse. Tout comme les présidents ou les évêques dans les conseils de l’Église, ils commettent l’erreur de croire que leur responsabilité est d’arriver avec les réponses aux problèmes et aux soucis auxquels font face leur organisation respective. Les parents se privent d’une intuition et d’une inspiration de valeur s’ils choisissent de ne pas porter attention aux idées que leurs enfants apportent au conseil de famille. Rappelez-vous que bien que les enfants n’ont pas à être irrespectueux envers leurs parents, ils ont le droit d’être entendus. Ils ont besoin d’un cadre serein où l’on peut discuter des règles et principes qu’ils ne comprennent pas et où ils seront écoutés. Les conseils de famille sont des forums idéaux pour installer une communication efficace. Les procédures et les règles familiales auront plus de chances d’être acceptées et suivies si tous les membres de la famille ont eu l’occasion de participer à leur définition et de s’accorder à leur propos.

Un couple était préoccupé quand l’une de leurs filles adolescente a semblé sortir du bon chemin pour choisir des amis dont les valeurs et les principes moraux étaient différents de ceux de leur famille et de l’Église. Ils étaient particulièrement peinés de voir une relation amoureuse se développer entre leur fille et un jeune homme qui avait mauvaise réputation. Ils ont essayé de combattre l’influence mauvaise qui entrait dans la vie de leur fille en imposant une série de nouvelles règles familiales, de menaces et de mesures disciplinaires. Mais cela n’a servi qu’à augmenter la tension et les querelles dans le foyer.

Finalement, les parents ont décidé de tenir un conseil de famille entre eux et leur fille aînée qui avait un an de plus que la jeune fille en difficulté. « Chacun d’entre nous a versé des larmes en faisant part de notre amour les uns pour les autres et de nos craintes sur la direction prise par notre seconde fille », a dit le père. « Notre fille aînée a gentiment suggéré que nous cessions de critiquer les amis de sa sœur, ce qui éloignait sa sœur de notre foyer en même temps que ses amis. Elle nous a recommandé de créer dans notre foyer un environnement amical qui encouragerait notre fille à amener ses amis chez nous, où nous aurions peut-être une influence positive sur eux. »

Après avoir réfléchi, jeûné et prié, les membres de ce conseil de famille restreint ont décidé d’un plan d’action : chacun essaierait d’être aussi positif que possible et s’efforcerait de voir le bien chez les amis de la jeune fille. « Nous voulions devenir amis avec ses amis pour qu’ils ne soient pas enclins à encourager notre fille à nous résister », a dit le père. « Nous l’avons aussi encouragée à inviter ses amis à venir souvent à la maison, ce qui nous permettrait de veiller sur la situation tout en satisfaisant son besoin de les fréquenter. »

Lors de ce conseil il a aussi été décidé d’inviter plus souvent les missionnaires à plein-temps à dîner. « Au moment où notre fille a commencé à faire connaissance avec les missionnaires et à leur faire confiance, nous lui avons suggéré naturellement et logiquement d’inviter ses amis à écouter les leçons missionnaires », a dit le père. « Nous l’avons félicitée en lui disant qu’elle était le seul missionnaire actif de la famille parce qu’elle était la seule à avoir des amis non-membres à qui elle pouvait présenter l’Évangile. »

Le résultat de cette expérience missionnaire a été mitigé. La première fois que les missionnaires ont enseigné le meilleur ami de la fille de ce couple, ils ont dit que c’était une des leçons les plus spirituelles qu’ils aient jamais donnée. Cependant, quand les missionnaires ont continué à enseigner les leçons au jeune homme, il ne les a pas bien reçues. Mais cette famille allait trouver qu’à tout malheur bonheur est bon. « Nous avons remarqué qu’après deux ou trois semaines, le jeune homme avait cessé de venir chez nous et d’appeler au téléphone », a dit le père. « Plus tard, nous avons appris qu’il disait aux gens que notre famille était trop ‘mormone’ pour lui. »

Ces parents attribuent le mérite d’avoir gardé leur famille unie, au conseil de leur fille aînée donné lors du conseil de famille restreint. « Pour je ne sais quelle raison, son apport a fait toute la différence », a dit le père. « Comme nous sommes reconnaissants que l’Esprit du Seigneur ait été capable de travailler en elle pour le bien de notre famille ! »

Combien ces parents ont été sages de porter attention aux idées et aux sentiments exprimés par leur fille pendant ce conseil de famille particulier !


DES FAMILLES DIFFÉRENTES, DES CONSEILS DIFFÉRENTS

Il y a autant de conseils de famille qu’il y a de familles. Les conseils de famille peuvent être constitués d’un parent et d’un enfant, d’un parent et de plusieurs enfants, des parents et d’un enfant, des parents et de plusieurs enfants ou simplement des parents. Peu importe la taille et la composition du conseil de famille, le plus important est d’avoir des motivations inspirées par l’amour, une atmosphère qui encourage une discussion ouverte et libre et la volonté de prendre en considération l’apport honnête de tous les membres du conseil et d’écouter les chuchotements du Saint-Esprit quand il confirme la vérité et les décisions.

Un jour, un couple d’âge mûr a profité d’un rare moment de disponibilité du mari pour passer deux heures ensemble sous leur véranda à étudier les Écritures. Le mari, qui servait alors en tant que président de pieu, a interrompu leur discussion sur le livre de Matthieu pour demander conseil à sa femme sur un problème du pieu.

« Je ne parle jamais des situations personnelles avec elle mais je ressentais que je devais lui faire part du souci que représentait pour le pieu la situation des familles qui étaient matériellement en situation d’échec », a-t-il dit. « J’étais inquiet de notre inefficacité évidente à utiliser le pouvoir de la prêtrise pour freiner cette tendance. Nous avions essayé d’envoyer les dirigeants de la prêtrise dans les foyers des saints pour qu’ils aient une connaissance réelle de ce qui se passait dans la vie des familles plutôt que de rester dans leur bureau, mais nous n’avions pas eu beaucoup de succès. J’ai alors demandé à ma femme, qui servait en tant que présidente de la Société de secours de notre paroisse, de me donner son point de vue. »

Elle avait une vision remarquable des choses. Comme la plupart des présidentes de la Société de secours, elle avait passé un temps considérable au service des sœurs de la paroisse et en visite chez elles. Elle a indiqué que sa plus grande frustration était de ne pas avoir le temps de faire part aux dirigeants de la prêtrise des résultats de ses contacts personnels, des visites d’instruction et des rapports de services compatissants qu’elle recevait.

« Le comité d’entraide mensuel n’y suffit pas », a-t-elle dit. « Bien que je parle fréquemment avec l’évêque, nos échanges portent habituellement sur des problèmes d’entraide spécifiques et urgents. »

En l’écoutant, son mari a commencé à sentir le pouvoir de la Société de secours et des sœurs dans l’Église et il éprouvait encore plus de gratitude pour la bénédiction que représentait son épouse.

« Ce conseil de famille entre mari et femme nous a donné l’occasion de tenir conseil ensemble de façon constructive », a dit le président. « L’Esprit du Seigneur était présent et en conséquence de notre discussion libre et ouverte, nous nous sommes rapprochés du Seigneur et l’un de l’autre et avons été plus à même d’œuvrer dans nos responsabilités respectives dans l’Église. »

Les conseils de famille peuvent être une bénédiction dans la vie des familles ou des membres de la famille, dans cette vie et dans toute l’éternité. Grâce à eux, nous pouvons nous rapprocher de notre famille et de Dieu. Ils sont aussi une occasion unique pour les pères et les mères de montrer leur influence aimante d’une manière significative. Un autre père raconte :

Récemment, ma mère a eu une attaque cérébrale, qui a paralysé son côté gauche et l’a laissée incapable d’avaler. Il semblait qu’elle décéderait paisiblement le soir même. Bien qu’elle nous ait demandé à l’avance que dans une telle situation aucun appareillage ne soit utilisé pour la maintenir en vie, le médecin a parlé avec mon père et a décidé de rendre ses dernières heures plus paisibles en la mettant sous oxygène et sous perfusion.

Soudain, pendant cette longue nuit, notre mère a été consciente un bref instant et a levé trois doigts comme si elle indiquait qu’elle savait que son quatrième enfant n’était pas à son chevet. Ensuite elle a fixé l’espace au-dessus de son lit, a levé les bras et a souri. Nous avions l’impression qu’elle voyait quelque chose que nous ne pouvions pas voir.

Lorsque le jour s’est levé, elle était en vie mais dans le coma. Elle est restée dans cet état toute la journée et, en début de soirée, mon beau-frère a suggéré que nous tenions un conseil de famille. Tout en tenant compte de l’autorité de chef de famille de mon père, il a gentiment suggéré que nous fassions une prière autour du lit de notre mère. Nous l’avons faite et notre mère s’est réveillée immédiatement. Elle a fait signe à chaque membre de la famille, maintenant que tous étaient rassemblés dans la chambre, y compris son quatrième enfant. Un par un, de sa main valide, elle leur a pris le bras et a étreint chacun respectueusement. Ensuite elle s’est détendue et a sombré dans le coma. Nous lui avons donné une bénédiction de la prêtrise pour qu’elle ne se fasse pas de souci pour nous et reparte vers son Père céleste.

Le lendemain matin, elle était toujours de ce monde. Les deux jours suivants, les médecins ont fait des examens pour déterminer s’il y avait une possibilité qu’elle récupère. Ils nous ont finalement informés que sa situation était irréversible et que seul le traitement par intraveineuse la gardait en vie. Les médecins ont dit que c’était à nous de déterminer le moment approprié de cesser le traitement.

Mon père a réuni un autre conseil de famille. Tous les enfants, leurs conjoints et ma tante et mon oncle étaient là. Une fois tout le monde assis, mon père âgé de quatre-vingt-six ans s’est levé et, après la prière d’ouverture, a demandé gentiment l’avis de chaque personne présente. Je regardais mon père prendre la responsabilité et la direction du conseil comme je l’avais souvent vu faire auparavant. Il semblait devenir plus fort tandis qu’il dirigeait le conseil avec dignité, respect et par le pouvoir de la prêtrise. Finalement, nous avons décidé d’attendre deux jours avant de permettre aux médecins de cesser le traitement par intraveineuse. Après que mon père eût exprimé son amour pour notre mère et pour nous, le conseil s’est conclu par une prière, et l’influence du Consolateur a persisté longtemps dans les heures qui ont suivi.

Notre mère est morte paisiblement plusieurs jours plus tard, après s’être réveillée une fois pour reconnaître sa sœur et une autre fois alors que mon père lui donnait une bénédiction. On aurait dit qu’elle s’attardait jusqu’à ce qu’en tant que famille, nous soyons fermes dans nos pensées et unis dans notre choix. Cette unité et cette paix sont effectivement venues, ceci grâce au conseil de la prêtrise, ce processus ordonné de Dieu.

Quand les membres de la famille vivent des moments comme ceux-ci, délibèrent ensemble en ayant la vision que donne l’Évangile et la compréhension que nous sommes membres de la famille de Dieu, nous savons que Dieu nous aime. Nous sommes précieux à ses yeux. Il est attentif. Il veut nous aider. Il veut nous donner le soutien et l’aide dont nous avons besoin en temps de crise. Une grande partie de ce soutien et de cette force vient en tenant conseil les uns avec les autres.


CHAPITRE 9 : « VENEZ ET PLAIDONS ! »

Un mercredi soir, l’évêque d’une paroisse avait quelques minutes entre deux entretiens et a décidé d’assister aux exercices d’ouverture de l’activité commune des Jeunes Gens et des Jeunes Filles pour juste voir comment cela se déroulait. Ce qu’il a observé l’a choqué et troublé.

« Je ne pouvais pas le croire », a dit l’évêque en secouant tristement la tête. « Trois de mes jeunes prêtres était assis sur la table de la Sainte-Cène et riaient aux éclats, pendant que la présidente des Lauréoles essayait de commencer la réunion. Plusieurs Eglantines étaient étendues sur les bancs d’un côté de la salle de culte et parlaient fort, pendant que deux scouts faisaient un bras de fer sur un banc de l’autre côté.

« J’ai regardé autour de moi pour voir ce que les consultants faisaient pour reprendre le contrôle de la situation et je n’ai pu voir que les consultantes des Jeunes Filles en train de discuter au fond de la salle, apparemment indifférentes à ce qui se passait. Ni le président des Jeunes Gens, ni la présidente des Jeunes Filles n’étaient dans la salle. C’était le chaos. »

L’évêque s’est déplacé jusqu’à l’avant de la salle de culte et a rétabli l’ordre. Mais, pendant toute la semaine, l’image de ces adolescents agissant d’une manière si irrespectueuse dans la salle de culte n’a cessé de lui revenir. Le dimanche suivant, lors de la réunion d’épiscopat, il a raconté son expérience à ses conseillers et leur a demandé leur avis sur les mesures à prendre. Ils ont parlé du problème pendant quelques minutes et ont décidé que ce serait un bon sujet à présenter au conseil de paroisse. La semaine suivante, l’évêque a présenté le problème au conseil de paroisse. « Tel que je vois les choses », a-t-il dit, « le problème réside dans la façon dont les jeunes considèrent l’endroit particulier qu’est la salle de culte et leur manque de respect pour cette pièce importante où, chaque dimanche, une ordonnance sacrée est accomplie. Enseignons-nous cela avec éloquence à nos jeunes ? »

Un silence de plomb régnait dans le bureau de l’évêque. Les membres du conseil regardaient l’évêque en attendant qu’il poursuive. Finalement, le chef du groupe des grands prêtres a pris la parole : « Frère, que voulez-vous que nous fassions ? » « Je ne sais pas », a dit l’évêque. « Honnêtement, je n’ai aucune réponse à ce sujet. J’ai quelques idées mais je suis curieux d’entendre ce que vous, mes amis, avez à dire. Vous êtes les parents de ces jeunes. Vous êtes leurs dirigeants et leurs instructeurs. Vous les connaissez et vous les aimez, tout comme moi. Je veux vraiment savoir ce que vous pensez. Comment les touchons-nous ? Comment les enseignons-nous ? »

« Eh bien », s’est hasardée la présidente de la Société de secours, « si vous voulez connaître la vérité à ce sujet, il n’y a pas que les jeunes qui ont un problème avec ce principe. Nous avons aussi des adultes qui ne savent pas se comporter de façon révérencieuse dans la salle de culte. »

« C’est encore pire dans la salle culturelle », a répondu le président du collège des anciens. « Avez-vous vu le comportement qui prévaut pendant les matchs de basket-ball des équipes masculines ? Quelquefois, j’ai besoin de me rappeler que la plupart des frères avec qui je joue sont d’anciens missionnaires et que nous jouons dans un lieu de réunions consacré au Seigneur. On pourrait penser que ce seul fait nous inciterait à élever juste un petit peu le niveau de notre comportement. »

« Vous devriez essayer d’obtenir l’attention de tous au début de la réunion de Sainte-Cène », a dit un des conseillers de l’évêque. « La semaine dernière, quand j’ai commencé à lire les annonces, ma femme m’a dit qu’elle pouvait à peine m’entendre dans le brouhaha. »

« On est d’accord pour dire que nous avons un problème », a déclaré l’évêque. « Que pouvons-nous faire ? »

« Il y a un chant que les enfants chantent à la Primaire qui ne cesse de me revenir à l’esprit », a dit la présidente de la Primaire. « Il dit, ‘Le respect, c’est plus qu’être assis sagement : C’est penser au Père toujours. Sachant qu’il me bénit ; je suis reconnaissant : Le recueillement, c’est l’amour. Quand je suis recueilli, j’agis et parle bien, je vois clairement mon chemin. Dans mon cœur, je sens Jésus tout près de moi, et je sais que mon Père me voit’. » (« Le recueillement, c’est l’amour », Chants pour les enfants, p. 12)

La présidente de la Primaire a poursuivi : « Je pense que c’est ce que nous devons enseigner à nos enfants, à nos jeunes et aux adultes. Ce n’est pas simplement se tenir tranquille pendant la réunion de Sainte-Cène. Notre amour et notre respect pour notre Père céleste et Jésus-Christ sont au cœur du problème. Tout ce que nous pouvons faire qui n’est pas en relation avec cela ne nous aidera pas. »

« En d’autres termes », a dit le président des Jeunes Gens, « agir avec un tel manque de respect dans la salle de culte est une manifestation extérieure d’un problème plus profond qui semble exister dans toute la paroisse. Le problème est le témoignage personnel. Si nous pouvons fortifier le témoignage des membres de la paroisse, ils vont naturellement être plus révérencieux. »

« Mais nous devons aussi enseigner ce qui est une attitude correcte et ce qui ne l’est pas », a dit la présidente des Jeunes Filles. « Nous ne devons pas simplement supposer que parce qu’ils ont un témoignage fort, les gens savent naturellement comment se comporter dans la salle de culte. Je pense que les jeunes qui ont eu une attitude inappropriée l’autre soir ont un témoignage assez fort ; ils ne savent tout simplement pas ce qui ne convient pas dans la salle de culte. Personne ne le leur a enseigné une autre façon d’agir et ils font simplement ce qu’ils voient les autres faire. »

« Je suis d’accord avec ces deux idées », a dit l’évêque. « Nous avons besoin de faire un meilleur travail en fortifiant le témoignage et en enseignant une meilleure attitude. Comment y parviendrons-nous ? Commençons par l’idée d’enseigner la révérence, le respect et l’amour pour notre Père céleste et sa maison. Comment pourrions-nous aider chacun à faire preuve de plus de dévotion et de sensibilité ? »

« Je trouve que les grands prêtres les plus spirituels sont ceux qui vont au temple régulièrement », a dit le dirigeant du groupe des grands prêtres. « Être dans le temple augmente notre sensibilité aux lieux saints. Je suggère que la solution inclue un effort important pour aider les adultes à être dignes de détenir une recommandation à l’usage du temple et à fréquenter le temple régulièrement. »

« C’est une excellente idée », a dit la présidente de la Société de secours. « Mais ne limitons pas l’influence de la fréquentation du temple aux seuls adultes. Je ne me souviens pas de la dernière fois où nos jeunes sont allés au temple pour accomplir des baptêmes pour les morts. Si nous essayons d’enseigner la révérence et le respect pour le Seigneur, il n’y a pas de meilleur endroit que le temple pour qu’ils fassent l’expérience de ce sentiment. »

« C’est une excellente suggestion », a dit l’évêque. « Notre plan devrait inclure une composante sur la dignité pour le temple et sur la fréquentation du temple. D’autres suggestions ? »

« Peut-être pourrions-nous déplacer les exercices d’ouverture des activités communes des jeunes dans la salle de la Primaire pendant un temps, au moins jusqu’à ce que nous puissions contrôler les choses », a suggéré le président des Jeunes Gens. « De cette manière nous pourrions faire passer aux jeunes l’idée que l’attitude de la semaine dernière dans la salle de culte est inacceptable et ne peut être tolérée. »

La présidente des Jeunes Filles a dit : « Peut-être pourrions-nous faire un meilleur travail en leur enseignant comment se comporter dans la salle de culte. Comme l’évêque l’a dit, il n’y avait que deux consultantes présentes pendant les exercices d’ouverture et elles ne faisaient rien pour contrôler la situation. Peut-être que si nous passions du temps en classe pour mettre l’accent sur ce que signifie montrer de l’amour et du respect pour le Seigneur et qu’ensuite les consultants s’engagent à être présents pour s’assurer que les jeunes se souviennent à qui appartient la maison où ils se trouvent, nous pourrions les aider à apprendre sur le terrain ce que signifie se comporter de façon paisible et révérencieuse dans la salle de culte et ce qu’on ressent alors. »

« C’est excellent, mais, une fois encore, nous parlons d’un problème qui a une application plus large que notre jeunesse », a dit le dirigeant de mission de paroisse. « Vous vous souvenez de la famille que j’ai amenée à la réunion de Sainte-Cène il y a deux mois ? Deux choses les ont vraiment gênés pendant la réunion : les bébés qui pleuraient et le bruit des conversations entre adultes avant le début de la réunion. Ne pensez pas que les adultes n’ont pas besoin d’être instruits sur la manière de se comporter dans la salle de culte. »

« D’accord, alors comment faire ? » a demandé l’évêque.

Le silence régnait de nouveau pendant que les membres du conseil réfléchissaient.

La présidente des Jeunes Filles a suggéré : « Peut-être devrions-nous nous demander ce que nous voulons voir arriver plutôt que ce que nous voulons faire. Pouvons-nous définir le résultat que nous attendons et ensuite déterminer comment nous y arriverons ? »

Le groupe a réfléchi à la question un moment. « La chose que je voudrais voir arriver », a dit l’un des conseillers de l’évêque, « est que les gens puissent entrer à tout moment dans la salle de culte et s’y sentir en paix, sereins et révérencieux. »

« Je pense que nous voulons que nos réunions soient du genre de celles qui peuvent faire une différence dans la vie des gens », a dit le président de l’Ecole du dimanche.
« Cela revient à dire », a dit le président du collège des anciens, « que nous voulons que les gens ressentent l’Esprit quand ils sont à l’église. »

« Plus que cela, nous voulons que chacun apprenne à être réceptif à l’Esprit », a ajouté la présidente de la Primaire.

« Nous voulons que les gens fassent l’expérience du sentiment de marcher humblement devant Dieu, à la fois à l’église et dans leur vie quotidienne », a dit la présidente de la Société de secours.

L’évêque a réfléchi à ces suggestions et a fait un signe d’approbation. « Nous voulons que tout cela arrive », a-t-il dit, « et nous avons deux bonnes idées pour y parvenir. Avez-vous d’autres idées pour résoudre ce problème ? »

Le dirigeant de mission de paroisse a levé la main d’un air gêné et a dit : « J’hésite à le dire mais il me semble que tout ce que nous allons faire commence et finit en quelque sorte avec le groupe que nous formons ici. Si nous nous donnons des tapes amicales dans le dos et parlons fort dans la salle de culte ou si nous discutons entre nous quand nous sommes sur l’estrade, ou si nous faisons des choses contraires à une atmosphère de respect et de révérence dans la salle de culte, ce que nous dirons ou ferons par ailleurs aura peu d’influence. Nous devons être des dirigeants. Nous devons être ceux qui font preuve de respect et de révérence, en particulier dans la salle de culte, et chacun de nous doit aider sa famille à suivre son exemple.

« Autour de cette table », a-t-il continué, « il y a onze familles représentées. Additionnées, elles totalisent environ cinquante à soixante personnes. Nos conjoints travaillent dans les diverses organisations de la paroisse. Nos enfants font partie des Jeunes Gens, des Jeunes Filles et de la Primaire. Si nous enseignons le principe de la révérence dans nos propres familles, ce sera un bon départ donné à notre programme. Et si nous étendons cela à toutes les familles de ceux qui servent avec nous (nos conseillers, les consultants, et les membres des organisations), nous avons là l’occasion de faire une différence significative dans la vie des membres de cette paroisse. »

Faisons un aparté pour dire que, trop souvent, on manque de respect pour les instructeurs et les dirigeants. Trop souvent, des conversations privées ont lieu pendant les classes de l’École du dimanche et pendant les réunions de la Société de secours et de la prêtrise. Dans nos salles de culte, le bruit et la confusion qui précèdent les réunions de Sainte-Cène indiquent que nous ne comprenons pas bien ce qu’est la révérence. La révérence se définit comme un profond respect mêlé d’amour et de crainte. Pour compléter notre compréhension de la révérence, on peut y associer d’autres notions comme la gratitude, l’honneur, la vénération et l’admiration. La racine du mot révérer implique aussi une notion de crainte. Ainsi, la révérence peut être comprise comme une attitude de profond respect et d’amour et un désir d’honorer Dieu et de lui montrer de la reconnaissance en même temps que la crainte de l’offenser. Comme ce serait merveilleux si, en entrant dans la salle de culte, nous pouvions, pour nous préparer à la réunion de Sainte-Cène, méditer paisiblement pendant quelques minutes sur nos bénédictions que sont la paix, le pardon, l’amour, la miséricorde, la compréhension et le plus grand de tous les dons : la vie éternelle rendue possible grâce à la vie et au sacrifice de Jésus-Christ. Vous n’avez pas idée des découvertes que nous pouvons faire, des leçons que nous pouvons apprendre, si nous prenons cinq ou dix minutes avant chaque réunion de Sainte-Cène pour écouter le prélude musical joué doucement et pour méditer sur notre vie et sur celui que nous sommes venus adorer.

Revenons à notre conseil de paroisse. L’évêque, en observant les hommes et les femmes assis autour de lui, a fait une pause pour repasser dans son esprit les recommandations du conseil de paroisse. Finalement, il a souri et a déclaré : « Merci, frères et sœurs. Vous avez partagé d’excellentes idées sur ce que nous voulons voir arriver et sur ce que nous devons faire pour y arriver. Je trouve très bien notre programme de dignité pour le temple et de fréquentation du temple. Je suis certain c’est exactement ce que le Seigneur veut que nous fassions. J’aime bien aussi l’idée d’enseigner la révérence et le respect par le précepte et par l’exemple et je suis tout à fait d’accord avec l’idée que nous et nos familles pouvons être des éléments clé du succès de ce programme. C’est la direction dans laquelle nous devons aller. À présent, prenons des mesures spécifiques... »

Cet exemple de conseil de paroisse vous semble-t-il familier ? Je l’espère, car c’est de cette façon qu’un conseil local de l’Église fonctionne quand un dirigeant visionnaire favorise la libre participation de tous ceux qui y assistent. Pour résumer, vous aurez observé que

le problème est présenté et formulé succinctement, mais le conseil ne s’attarde pas sur les points négatifs.

le dirigeant du conseil canalise la discussion sans la dominer. Il pose des questions, demande l’avis des participants et écoute.

les membres du conseil donnent leur avis de membre de la paroisse, pas seulement de représentant de leur organisation respective (par exemple, dans la réunion relatée, la présidente de la Société de secours a demandé instamment que les adolescents participent aux baptêmes pour les morts).

l’attention est portée sur « ce à quoi parvenir » plutôt que sur « ce qui est à faire ».

au cours des délibérations, le conseil ne s’éloigne jamais de la mission de l’Église, à savoir : amener des âmes au Christ par la proclamation de l’Évangile, le perfectionnement des saints et le rachat des morts.

les membres du conseil n’oublient pas l’importance de leur influence et de leur exemple personnels.

on demande l’avis de chacun mais la décision finale appartient au dirigeant du conseil ; celui-ci s’appuie sur l’inspiration plus que sur son avis personnel pour guider les décisions du conseil.



LA DÉLIBÉRATION EN CONSEIL

Délibérer en conseil de la façon que nous avons décrite peut s’appliquer non seulement aux présidences de pieu, aux épiscopats et aux conseils de pieu et de paroisse, mais peut également aider les familles, les dirigeants des collèges de la prêtrise et des organisations auxiliaires à accomplir leur mission et à atteindre leurs buts respectifs. Le système des conseils peut aussi aider la direction de groupe des grands prêtres, la présidence de collège des anciens et les comités de groupe et de collège à remplir leurs responsabilités importantes. Les dirigeants des Jeunes Gens constaterons que les conseils - tels que les présidences des Jeunes Gens de paroisse et de pieu, les comités de la Prêtrise d’Aaron, les comités Jeunes Gens - Jeunes Filles, les comités épiscopaux des jeunes et les comités et les présidences des collèges - les aident à accomplir la mission de la Prêtrise d’Aaron. Les conseils de bureau et de présidence peuvent être importants pour aider les dirigeantes de la Société de secours de paroisse et de pieu à atteindre les buts de la Société de secours. Les présidences des Jeunes Filles de pieu et de paroisse, les comités Jeunes Gens - Jeunes Filles, les comités épiscopaux des jeunes et les présidences des classes des Jeunes Filles devraient tenir conseil pour aider les jeunes filles à mener une vie qui reflète la philosophie du thème des Jeunes Filles. Les présidences et les conseils de bureau de la Primaire peuvent mettre en œuvre le système des conseils pour « enseigner l’Évangile de Jésus-Christ aux enfants et les aider à vivre en accord avec ses principes ». Les conseils de famille peuvent donner l’occasion d’une communication ouverte et neutre qui permet aux parents et aux enfants de s’enseigner et de se fortifier les uns les autres.

Ce sont là des buts suprêmes qui correspondent au caractère élevé et éternel de l’œuvre du royaume de Dieu à notre époque. Nous travaillons pour aider nos frères et sœurs à recevoir tout ce que notre Père céleste a à donner à ses enfants fidèles, y compris les bénédictions du royaume céleste. Rien de plus, rien de moins. En nous appelant à des postes d’autorité dans son Église, Dieu a fait preuve d’une confiance sacrée à notre égard. Le Seigneur a inspiré aux dirigeants de l’Église de mettre en œuvre des conseils dans toutes les organisations de l’Église. En utilisant la pratique des conseils, nous pouvons remplir notre responsabilité plus efficacement. Le gouvernement par les conseils est plus qu’une bonne idée ; c’est le plan de Dieu. C’est de cette façon que nous partageons le fardeau des responsabilités de l’Évangile. C’est la manière dont nous accomplissons la mission de l’Église. Et c’est de cette manière que Dieu reçoit toute sa gloire en réalisant « l’immortalité et la vie éternelle de l’homme ». Comme le Seigneur l’a dit par l’intermédiaire du prophète Ésaïe : « Venez et plaidons ! » (Ésaïe 1:18).

Je prie sincèrement pour que nous sachions tous trouver le moyen d’utiliser plus efficacement le merveilleux pouvoir qui découle de la délibération en conseil. Je témoigne que ce n’est que de cette façon que nous pourrons apporter la pleine force du plan révélé de Dieu dans nos responsabilités respectives, à la fois dans la famille et dans l’Église.