Neuf conseils pour la jeunesse


Recueil de vertus pour les adolescents et leurs parents

ou

Comment être heureux et s'accomplir dans la vie


Gordon B. Hinckley


Titre de l'édition d'origine : Way to Be


©2002



À la génération montante qui devra relever les défis de l’avenir


Préface

Introduction

1. Soyez reconnaissants

2. Soyez intelligents

3. Soyez engagés

4. Soyez purs

5. Soyez loyaux

6. Soyez positifs

7. Soyez humbles

8. Soyez posés

9. Soyez adonnés à la prière

Conclusion





PRÉFACE de Steve Young

Pour moi, ancien champion de football américain, la vie ressemble beaucoup à un match de football. Je peux vous assurer que voir une de ses passes interceptée lors du Monday Night Football devant 80.000 supporters qui vous sifflent et des millions de téléspectateurs est très embarrassant et déprimant. Les huées de la foule résonnent à vos oreilles. Vos coéquipiers vous fusillent du regard. Dans ces moments-là, vous voudriez pouvoir vous cacher dans un trou de souris.

Je dois avouer m’être trouvé dans cette situation un bon nombre de fois. Il y a une raison à cela. Les gars baraqués qui vous chargent vous empêchent quasiment de voir ce qui se passe sur le terrain. Si vous voulez être un bon arrière, vous devez pouvoir lancer le ballon à l’aveugle. Si vous attendez de voir le receveur avant de lancer, il est quasiment toujours trop tard, vous risquez de vous retrouver au tapis à voir trente-six chandelles et de subir les moqueries de la foule.

Pour pouvoir faire des passes à l’aveugle il fallait que j’aie la foi que toutes les heures d’entraînement, toute l’expérience accumulée au cours des matchs et tous les conseils de mes entraîneurs me permettraient de savoir quand et où envoyer le ballon. Je devais croire que, si j’appliquais les fondamentaux enseignés par mes entraîneurs pour être un bon arrière, le ballon irait en principe là où je voulais qu’il aille.

Si nous voulons participer au match de la vie, nous devons savoir que nos passes seront susceptibles d’être interceptées et que l’erreur est possible. Nous nous trouvons souvent dans des situations où nous avons le sentiment de lancer à l’aveugle. Nous devons prendre des décisions sans en connaître exactement les conséquences. Si nous avons de bons entraîneurs pour nous conseiller et nous enseigner les fondamentaux et de bons amis pour nous aider à nous souvenir de ce que nous avons appris, nous sommes dans la meilleure position pour faire de bons choix.

Ce livre est plus important que n’importe quel manuel de tactiques édité par la Ligue Nationale de Football Américain, parce qu’il vous aidera à éviter les passes ratées et les interceptions de l’adversaire de tous les jours . Tout cela parce que cet ouvrage contient les conseils d’un homme plein de sagesse, dont le souci est votre bonheur. L’auteur est comme un entraîneur qui demande l’application d’une tactique de jeu parce qu’il sait quelle tactique convient quand le jeu se durcit et que le score est incertain.

Gordon B. Hinckley n’est pas seulement un homme juste et sage, bien que ce soit le cas. C’est un dirigeant spirituel respecté dans le monde entier et mon plus grand entraîneur sur terre. Ses conseils, qui donnent une place importante aux fondamentaux, vous aideront tous à gagner le match de la vie.

Steve Young


INTRODUCTION

Je crois qu’il n’y a jamais eu une époque comme la nôtre. Quelle chance de vivre dans cette phase de l’histoire de l’humanité !

Jamais auparavant notre société n’a connu une génération de jeunes comme celle d’aujourd’hui !

Les problèmes existent, c’est une évidence, et ils sont nombreux. Il y a des jeunes qui abandonnent leurs études, ceux qui sont peu courageux à la tâche, ceux qui sont nonchalants et ceux qui échouent. Pourtant, il est possible de les sortir de l’ornière. Mais, bien plus important, il y a un grand nombre de jeunes gens et de jeunes filles brillants et capables qui souhaitent faire quelque chose de leur vie.

Vous êtes vraiment une « génération choisie. » Vous êtes mieux instruits. Vous désirez faire des choses justes. Beaucoup parmi vous essaient de rester loin des souillures du monde. Vous êtes remarquables à de nombreux égards ! Vous êtes exceptionnels ! Je crois que vous êtes le groupe le plus merveilleux qui ait jamais vécu sur terre.

Il est important que vous compreniez que vous faites partie d’une génération choisie. Votre potentiel est sans limite. Votre avenir est magnifique dans la mesure où vous en prenez le contrôle et décidez maintenant que vous ne laisserez pas votre vie dériver d’une manière infructueuse et vaine.

Je suis maintenant âgé, j’ai plus de 90 ans. J’ai eu une longue vie et j’ai toujours eu beaucoup d’amour pour les jeunes gens et les jeunes filles de ce monde. Vous êtes véritablement un groupe merveilleux. Vous parlez diverses langues. Vous faites tous partie d’une grande famille. Mais vous êtes aussi des individus, chacun avec ses problèmes, chacun souhaitant des réponses aux questions qui le rendent perplexe ou qui le préoccupent. Je vous aime profondément et prie constamment pour savoir comment vous aider. Votre vie est remplie de décisions difficiles à prendre, ainsi que de rêves, d’attentes et d’espoirs de trouver ce qui vous apportera la paix et le bonheur.

Il y a longtemps, bien longtemps, j’ai eu votre âge. Je n’avais pas de problème avec la drogue ou la pornographie parce qu’on n’y avait pas accès à l’époque. Je me faisais du souci pour mes études et ce qu’elles m’apporteraient. C’était au moment de la terrible dépression économique. Je me demandais comment je pourrais gagner ma vie. Après avoir fini mes études universitaires, je suis allé en Angleterre. Nous avons pris le train jusqu’à Chicago où nous avons traversé la ville en bus, puis nous avons continué jusqu’à New-York où nous avons pris un bateau à vapeur jusqu’aux îles Britanniques. Alors que nous étions dans le bus à Chicago, une femme a demandé au chauffeur : « Quel est ce bâtiment devant nous ? » Il a répondu : « Madame, c’est le siège de la Chambre de Commerce de Chicago. Chaque semaine il y a un homme ruiné qui se jette d’une de ces fenêtres. Il n’a plus de raison de vivre. »

C’était l’esprit de l’époque. Des temps durs et affreux. Celui qui ne les a pas vécus ne pourra jamais les comprendre pleinement. J’espère de tout mon cœur que nous ne reverrons jamais rien de semblable. Je mentionne cela seulement pour expliquer que j’ai vécu des périodes difficiles dans ma vie. Je sais ce que cela veut dire que de se faire du souci pour son avenir et se demander ce qu’il vous réserve.

Aujourd’hui, vous êtes au seuil de la vie adulte. Vous vous faites du souci à propos de vos études. Vous vous faites du souci à propos du mariage. Vous vous faites du souci à propos de la violence qui semble être partout autour de nous. Vous vous inquiétez de la manière dont vous gagnerez votre vie. Vous vous inquiétez d’être distancé dans la course vers la prospérité. Vous vous faites du souci à propos de nombreuses autres choses.

Nous sommes à une époque de grandes possibilités. Vous avez beaucoup de chance de la vivre. Jamais dans l’histoire de l’humanité, la vie n’a offert tant de possibilités et de difficultés. Lorsque je suis né en 1910, la durée de vie moyenne d’un homme ou d’une femme aux États-Unis et dans d’autres pays occidentaux était de cinquante ans. Maintenant, elle est de plus de soixante-quinze ans. Imaginez-vous cela ? En moyenne, vous pouvez espérer vivre vingt-cinq ans de plus que quelqu’un qui vivait en 1910.

Nous sommes à une époque d’explosion des connaissances. Par exemple, lorsque j’avais votre âge, il n’y avait pas d’antibiotiques. Tous ces merveilleux médicaments ont été découverts et mis au point par la suite. Certains des fléaux de la terre ont disparu. La variole décimait des populations entières. Elle a complètement disparu. C’est un miracle. La polio était la terreur de toutes les mères. Je me souviens avoir rendu visite à un homme atteint de polio à l’hôpital du comté. Il était dans un grand poumon d’acier qui actionnait ses poumons en pompant de l’air. Il n‘avait pas d’espoir de survie. Il ne pouvait pas respirer de manière autonome. Il est mort, laissant sa femme et ses enfants. Cette maladie terrible a quasiment disparu. C’est aussi un miracle. Le cancer fait actuellement l’objet d’études dans de nombreux centres de recherches. On en guérira certainement dans un proche avenir.

Bien sûr, vous rencontrez des difficultés. Toutes les générations qui ont vécu sur la terre ont rencontré des difficultés. Mais, comparées à toutes les difficultés du passé, celles que nous avons aujourd’hui sont, je pense, plus faciles à résoudre. Vous pouvez être surpris que je dise cela alors que tant de commentateurs et d’objecteurs que nous voyons régulièrement à la télévision dénoncent les problèmes de notre société comme les pires de l’humanité. Je ne le crois pas. On peut surmonter les difficultés d’aujourd’hui. Elles concernent en grande partie des décisions personnelles de mode de conduite, des décisions que l’on peut prendre et respecter. Et lorsqu’on le fait, la difficulté est surmontée.

C’est une des raisons pour lesquelles je dis que vous, qui faites partie de cette génération choisie, ne pouvez pas rester là à ne rien faire et laisser le monde dériver vers un chemin sans but. Il a besoin de votre force, de votre courage, de votre voix pour défendre les valeurs qui peuvent le sauver et le rendre meilleur.

Personne n’a une chance et une responsabilité plus stimulantes que celles que vous avez ; car l’avenir (de la famille que vous aurez, de la collectivité et même de la nation dans laquelle vous vivrez) est entre vos mains. Vous êtes jeunes. Vous avez de l’énergie. Vous avez des convictions dans le cœur.

Vous avez des années devant vous. Vous avez des associés et des amis avec qui vous pouvez travailler.

Vous êtes bons. Mais être bon ne suffit pas. Vous devez être bons à quelque chose. Vous devez contribuer au bien de ce monde. Le monde doit devenir meilleur grâce à votre présence. Vous devez transmettre aux autres le bon en vous.

Je ne pense pas qu’on se rappellera d’un seul d’entre nous dans mille ans. Je ne pense pas qu’on se rappellera d’un seul d’entre nous dans cent ans. Mais, dans ce monde rempli de difficultés, menacé constamment par des défis sombres et malfaisants, vous pouvez et devez vous élever au-dessus de la médiocrité, au-dessus de l’indifférence. Vous pouvez vous engager et parler d’une voix forte en faveur de ce qui est juste.

Il n’y a pas très longtemps quelqu’un m’a donné un exemplaire du vieil album de promotion de mon lycée. J’ai passé une heure à le feuilleter, en regardant les photos de mes amis qui composaient ma classe du baccalauréat en1928. Je regardais les visages des garçons avec qui j’étais ami. Ils étaient alors jeunes, vifs et énergiques. Aujourd’hui, ceux qui sont encore en vie sont ridés et marchent lentement. J’ai regardé les visages des filles que je connaissais. Beaucoup d’entre elles, qui étaient alors si belles, sont décédées et les autres sont au crépuscule de leur vie. 1928 a eu ses périodes d’espoirs élevés et de rêves splendides.

Dans les moments plus calmes, nous rêvions tous. Les garçons rêvaient de montagnes à gravir, de carrières à bâtir, de fortunes à faire et de familles à élever. Les filles rêvaient de devenir des mères, d’accomplir quelque chose de bien dans leur petit monde et de devenir le genre de femme que la plupart d’entre elles avaient vu chez leur mère.

Je suis sûr que c’est la même chose pour chacun d’entre nous, pour vous qui vous trouvez aujourd’hui là où mes amis et moi étions il y a plus de soixante-dix ans.

Alors, comment pouvez-vous devenir le genre d’homme ou de femme que vous rêvez de devenir ?

J’espère que vous étudiez avec diligence et que votre grande ambition est d’avoir les meilleures notes dans vos différents cours. J’espère que vos professeurs seront généreux envers vous, que vous aurez les meilleurs résultats et ferez d’excellentes études. Je ne pourrais rien vous souhaiter de mieux pour votre travail scolaire.

Je vais laisser vos professeurs vous donner les bonnes notes que j’espère que vous méritez. Quant à moi, j’aimerais vous donner quelques conseils, et plus précisément, vous conseiller des manières d’être. Continuez à travailler pour obtenir des bonnes notes et laissez-moi vous donner des recommandations au fil de ces pages. Il y a des manières d’être qui, je crois, rendront votre vie meilleure, plus riche et plus satisfaisante. Au cours des années, j’en suis venu à croire qu’il y a des manières d’être qui sont un modèle type pour le succès de chacun. Voici neuf manières d’être, neuf suggestions glanées au cours de plus de neuf décennies de ma vie, qui vous aideront à atteindre le bonheur et le succès :

Premièrement, soyez reconnaissants

Deuxièmement, soyez intelligents

Troisièmement, soyez actifs

Quatrièmement, soyez purs

Cinquièmement, soyez loyaux

Sixièmement, soyez positifs

Septièmement, soyez humbles

Huitièmement, soyez posés

Et neuvièmement, soyez adonnés à la prière


1. SOYEZ RECONNAISSANTS

Il y a un petit mot qui signifie peut-être plus que tous les autres. C’est « Merci ». Il y a un mot comparable dans toutes les langues : gracias, danke, obrigado, domo, etc.

Dans mon enfance, mes parents consacraient une soirée particulière chaque semaine pour passer du temps en famille. Pendant notre soirée familiale, nous faisions beaucoup de choses, y compris interpréter des rôles les uns pour les autres. Nous étions de piètres artistes. Demander à l’un des enfants de chanter en solo pouvait s’apparenter à demander à une glace de ne pas fondre dans le four. Nous riions et faisions des remarques malines et comiques (ou que nous croyions telles) sur les interprétations des autres. Nos parents ont persisté. Ils étaient résolus à ce que notre famille passe du temps ensemble, même si nos capacités musicales laissaient grandement à désirer. Nous chantions donc ensemble. Nous priions ensemble. Nous écoutions sagement pendant que maman nous lisait des histoires. Et nous aimions les récits que papa nous racontait en piochant dans ses souvenirs. Notre père racontait très bien et je me souviens encore de quelques contes qu’il nous a narrés. Une de ces histoires ressemblait à peu près à cela :

Un garçon et son jeune compagnon marchaient le long d’un chemin qui menait à un champ. Ils virent un vieux manteau et une paire de chaussures d’homme très usées au bord de la route et aperçurent plus loin leur propriétaire travaillant dans les champs.

Le plus jeune garçon suggéra de cacher les chaussures, et de se dissimuler ensuite pour observer la perplexité sur le visage du propriétaire quand il reviendrait.

Le plus âgé des garçons pensa que ce ne serait pas très charitable. Il dit que le propriétaire devait être un homme très pauvre. Alors, après avoir discuté, sur sa suggestion, ils décidèrent de tenter une autre expérience. Au lieu de cacher les chaussures, ils décidèrent de mettre un dollar en argent [une pièce utilisée couramment à l’époque] dans chaque chaussure et de voir ce que le propriétaire ferait quand il découvrirait l’argent. L’homme revint bientôt des champs, mit son manteau, glissa son pied dans une chaussure, sentit quelque chose de dur, enleva sa chaussure et trouva le dollar en argent. L’étonnement et la surprise se lisaient sur son visage. Il regarda le dollar encore et encore, regarda autour de lui et ne vit personne puis mit l’autre chaussure. Quand, à sa grande surprise, il trouva un autre dollar, l’émotion l’envahit. Il s’agenouilla et offrit une prière d’actions de grâce à haute voix dans laquelle il parla de sa femme malade, démunie et de ses enfants affamés. Il remercia avec ferveur le Seigneur pour cette bonté issue de mains inconnues et implora les bénédictions des cieux sur ceux qui lui avaient apporté cette aide précieuse.

Les garçons restèrent cachés jusqu’à ce qu’il fût parti. Ils avaient été émus par sa prière et son expression sincère de gratitude. En reprenant le chemin, l’un dit à l’autre : « N’éprouves-tu pas un bon sentiment ? » (adapté de Bryant S. Hinckley, Not by Bread Alone, Bookcraft, 1955, p.95)
 
La gratitude engendre le plus merveilleux des sentiments. Elle peut résoudre les disputes. Elle peut fortifier l’amitié. Elle rend les hommes et les femmes meilleurs.

L’habitude de dire merci est une marque de bonne éducation. Qui déplaît le plus au Seigneur ? Ceux qui ne confessent pas sa main en toutes choses. C’est-à-dire, ceux qui ne sont pas reconnaissants de tout ce qu’ils ont, ni de tout ce qu’ils sont. Alors, mes chers jeunes amis, ma première suggestion est que vous marchiez avec de la gratitude dans le cœur. Soyez reconnaissants pour les merveilleuses bénédictions qui sont les vôtres. Soyez reconnaissants pour les chances immenses que vous avez. Soyez reconnaissants pour vos parents, qui se soucient tant de vous et qui ont travaillé si dur pour vous mettre à l’abri du besoin. Dites merci à votre mère et à votre père qui vous aiment et qui vous donnent la possibilité de faire tant de choses. Dans la plupart des cas, il n’existe pas deux personnes qui se soucient davantage de vous que vos parents. Dites merci à vos grands-parents, vos oncles et vos tantes qui souvent se dévouent pour vous rendre la vie meilleure.

Dites merci à vos amis. Dites merci au voisin qui est compréhensif quand vous jouez au basket tard le soir ou quand vous piétinez accidentellement ses parterres de fleurs. Exprimez de l’appréciation pour chaque personne qui vous fait une faveur ou vous aide d’une manière ou d’une autre. Vous serez surpris du nombre de fois où vous direz simplement « merci ».

Remerciez le Seigneur de sa bonté à votre égard. Shakespeare a dit : « O Seigneur, qui me prête la vie, prête-moi un cœur rempli de gratitude. » (Henri VI, 2e partie, Acte I, scène 1 vers 19-20) Remerciez-le de son grand exemple, de ses enseignements merveilleux, de la main qu’il nous tend. Enrichissez-vous de connaissances à son sujet et lisez ses paroles. Lisez-les tranquillement pour vous-mêmes et méditez-les ensuite. Épanchez votre cœur à votre Père céleste avec gratitude pour le don de son Fils bien-aimé.

Remerciez-le pour vos amis et vos êtres chers, pour vos parents et vos frères et sœurs, pour votre famille. Remerciez-le d’avoir un corps solide, un esprit sain, des instructeurs qui vous guident et des mentors qui se soucient tout particulièrement de vous. Remerciez-le pour ceux qui sont prêts à vous former et à vous préparer à développer de nouveaux talents ou à devenir meilleurs dans un domaine que vous aimez.

Remerciez-le de vivre dans un pays de liberté où vous pouvez aller et venir à votre guise et faire des choix qui sont les vôtres. Remerciez-le de vivre à une époque de relative prospérité. Remerciez-le pour les avancées de la communication qui vous permettent de rester proches de ceux que vous aimez et de dialoguer quasi instantanément avec des gens à l’autre bout du monde. Remerciez-le pour la facilité de voyager et la chance d’acquérir de l’instruction. Mais remerciez-le aussi pour les luttes que vous avez à mener car elles vous rendront plus forts si vous le leur permettez. Vous constaterez alors que les gens adoptent une attitude différente envers vous. Et chose surprenante, vous remarquerez que vous êtes plus heureux que jamais. Votre gratitude stimulera les autres à être reconnaissants en retour.

C’est votre attitude qui montrera si vous êtes ou non vraiment reconnaissants pour la vie, pour les bénédictions qui sont les vôtres, pour le bien-être temporel, les chances et les occasions dont vous bénéficiez, pour les talents dont vous êtes dotés, pour tout ce qui vous est donné.

Soyez reconnaissants. Comptez vos bénédictions, vos dons, vos privilèges et voyez comme la liste est longue. Je suppose que chacun d’entre vous aura des difficultés. Personne ne peut les éviter. Mais ne vous installez pas dans le désespoir. Ne renoncez pas. Recherchez le soleil à travers les nuages et soyez reconnaissants de ce que vous avez.

Essayez d’être reconnaissants même quand vous affrontez les défis et les épreuves de la vie, car vous les rencontrerez. Comme tout le monde, vous devrez surmonter des difficultés. Elles ne dureront pas toujours. Et Dieu ne vous abandonnera pas.

Laissez un esprit d’actions de grâce guider vos jours et vos nuits et être une bénédiction pour vous. Œuvrez dans ce sens. Vous trouverez que cela génère de merveilleux résultats.


2. SOYEZ INTELLIGENTS

Vous entrez dans la période la plus compétitive que le monde ait jamais connue.

La compétition est partout autour de vous. Vous avez besoin de toute l’instruction que vous pouvez recevoir. Dispensez-vous d’une voiture ou de toute autre chose s’il le faut, et donnez la priorité à votre qualification pour pouvoir travailler dans le monde. Dans une large mesure, ce monde vous rémunérera à la hauteur de ce que vous valez sur le marché du travail. Votre valeur augmentera alors que vous consoliderez votre qualification et vos compétences dans le domaine que vous aurez choisi.

Tandis que vous avancerez dans la vie, entraînez votre intelligence et votre dextérité afin d’avoir une bonne influence. En faisant cela et en travaillant dans l’excellence, vous vous honorerez ainsi que votre famille. Vous serez considérés comme un homme ou une femme intègre, capable, consciencieux et habile. Soyez intelligents. Ne soyez pas stupides. Vous ne pouvez pas bluffer ou tromper les autres sans vous bluffer ou vous tromper vous-mêmes.

En vous invitant à être intelligents, je ne veux pas dire être un « monsieur je-sais-tout » ou quoi que ce soit de la sorte. Je veux dire : soyez sages, soyez futés. Soyez intelligents en choisissant votre formation pour l’avenir. Soyez sages en vous préparant pour ce qui vous attend.

Il y a de nombreuses années, j’ai travaillé pour les chemins de fer aux bureaux centraux de Denver, au Colorado. J’étais responsable du suivi du trafic passagers. À cette époque, presque tout le monde voyageait par le train. Un matin, j’ai reçu un appel de mon homologue de Newark, dans le New-Jersey. Il m’a dit : « Le train numéro untel est arrivé sans le wagon des bagages. Il y a 300 passagers qui ont perdu leurs bagages et ils sont furieux. ».

Je me suis immédiatement mis au travail pour savoir où le wagon avait pu être dérouté. J’ai appris qu’il avait été correctement chargé et accroché au bon convoi à Oakland, en Californie. Il avait été aiguillé vers notre voie ferrée à Salt Lake City, puis acheminé à Denver, ensuite jusqu’à Pueblo, dérouté sur une autre ligne et envoyé à Saint-Louis. Là, il aurait dû être pris en charge par une autre compagnie qui devait le convoyer jusqu’à Newark, dans le NewJersey. Un aiguilleur négligent de la gare de SaintLouis avait déplacé une commande d’aiguillage, une petite pièce métallique d’environ dix centimètres, puis avait tiré le levier pour détacher le wagon. Nous avons découvert que le wagon à bagages qui devait être à Newark, dans le New-Jersey était en fait à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, à 2400 kilomètres de sa destination. Le déplacement d’une commande d’aiguillage de quelques centimètres par un employé irréfléchi de la gare de Saint-Louis avait mal aiguillé le wagon et la distance le séparant de sa destination réelle s’était allongée singulièrement.

Il en est de même dans notre vie. Au lieu de suivre une direction constante, nous nous laissons dérouter par des leurres et sommes attirés dans une autre direction. L’écart avec notre destination initiale peut sembler insignifiant, mais si nous continuons dans cette direction, le tout petit écart devient très grand et nous nous trouvons loin du but que nous nous étions fixé.

Avez-vous déjà regardé de près un de ces portails de ferme qui mesure près de 5 mètres ? Quand on l’ouvre, sa portée est impressionnante. Du côté des charnières, le mouvement est minime, alors qu’à l’autre extrémité la trajectoire est très importante. En général, ce sont les petites choses qui font une grande différence dans notre vie.

Soyez intelligents. Préparez-vous. Étudiez bien à l’école. Ne tombez pas dans le piège de croire que ce que vous faites maintenant n’a pas d’importance, car cela en a beaucoup. Les habitudes que vous instaurez aujourd’hui dans votre manière d’étudier influenceront dans une grande mesure votre soif de connaissance tout au long de votre vie. Il n’y a rien de plus lamentable que de se fermer à la curiosité, perdre le goût de l’aventure et rejeter toute acquisition de connaissance.

L’instruction est un raccourci vers les compétences. Elle permet de surpasser les erreurs du passé. Elle permet d’exceller et de progresser plus vite.

Peu importe le métier que vous choisissez d’exercer, vous pouvez réduire la durée du chemin qui y mène en acquérant de l’instruction. Soyez donc futés en croissant en intelligence. Ne galvaudez pas la scolarité qui améliorera votre avenir pour satisfaire vos désirs de plaisir immédiat et fugace. Développez l’image du long terme dans votre vie. Vous allez être ici-bas pendant encore un bon moment.

Vous n’avez pas besoin d’être un génie pour faire de grandes choses. Dans ce monde, le travail le plus important est accompli, en majeure partie, par des gens ordinaires qui font leur travail d’une manière extraordinaire.

Peu importe que vous choisissiez de devenir homme d’affaires, professeur, charpentier, informaticien, médecin ou quelque autre métier honorable. La chose essentielle est que vous vous qualifiiez pour être utile à la société. Il est si simple et pourtant si tragique de devenir vagabond, drogué ou d’abandonner ses études. À l’opposé, quelle stimulation et quelle satisfaction que de produire et de construire non seulement des bâtiments ou sa carrière, mais surtout sa vie !

Le Sauveur, qui est l’exemple parfait en toutes choses, est un modèle de croissance intellectuelle. Dans un des versets qui nous donne un aperçu de sa vie entre le moment où il fut trouvé, enfant, dans le temple en train d’enseigner les anciens et son ministère formel, nous apprenons qu’il « croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2:52). En d’autres termes, même le Sauveur a dû apprendre, croître et progresser en sagesse, c’est-à-dire se développer intellectuellement.

Soyez intelligents. Ne soyez pas stupides.

Vous aurez besoin de votre intelligence dans d’autres domaines que l’acquisition de l’instruction. Soyez intelligents dans votre apparence et dans vos manières. Je ne suggère pas que vous sortiez habillés comme un top modèle. Je suggère que vous ayez une apparence propre et soignée, que vous soyez modérés dans vos paroles, que vous soyez polis et respectueux. Dans notre monde moderne, tant de gens ont l’air négligé et agissent dans le même état d’esprit. Une tenue vestimentaire négligée trahit un laisser-aller à l’identique dans le comportement et un raisonnement confus.

Quand j’étais un jeune garçon, nos parents insistaient pour que nous soyons habillés soigneusement pour aller à l’école. Une apparence peu soignée n’était pas tolérée. Les garçons portaient une chemise, une cravate et un pantalon court. Nous portions des chaussettes noires qui montaient au-dessus du genou. Elles étaient en coton, s’usaient facilement et devaient être raccommodées fréquemment. Même nous, les garçons, savions raccommoder car il était impensable d’aller à l’école avec une chaussette trouée.

Je réalise que cette époque est loin derrière nous, mais nous en avons retiré un enseignement. Nous avons appris l’importance d’être propres et soignés, une leçon dont j’ai tiré profit tout au long de ma vie. Car si nous sommes soignés et bien ordonnés dans de petites choses, ces habitudes ont un impact plus grand et à plus long terme dans des domaines plus importants. Tout comme les vêtements négligés indiquent des manières et des pensées peu ordonnées, une apparence soignée est un signe de compétence et de fiabilité.

Alors, de nouveau, je suggère que vous soyez intelligents. Tirez des enseignements des succès et des erreurs des autres. Préparez-vous et formez-vous en vue de ce qui vous attend. Quel que soit le domaine qui vous intéresse ou celui que vous choisirez, éduquez votre esprit et votre dextérité. Si vous choisissez de réparer des ordinateurs ou d’opérer des cœurs défaillants, vous devez vous former. Cherchez à accéder à la meilleure scolarité. Devenez un travailleur intègre dans le monde. Vous vous honorerez vousmêmes ainsi que votre famille et vous serez récompensés généreusement grâce à votre formation.

Il n’y a aucun doute, absolument aucun, que l’instruction acquise portera des fruits. Ne court-circuitez pas votre instruction. N’interrompez pas vos études. Si vous le faites, vous en ferez les frais et en pâtirez encore et encore.


3. SOYEZ ENGAGÉS

Quand je dis « soyez engagés », il faut comprendre « soyez engagés dans de bonnes actions ». Ou en d’autres termes, soyez disposés à travailler.

Pendant mon enfance, dans notre maison, nous avions une cuisinière à feu de bois dans la cuisine et un autre poêle dans la salle à manger. Plus tard, nous avons installé un calorifère. C’était une chose merveilleuse pendant les froides nuits d’hiver, mais il était terriblement gourmand en charbon et nous n’avions pas de chargeur automatique. Nous devions jeter le charbon dans le fourneau à l’aide d’une pelle et le charger avec précaution pour la nuit. Ce calorifère nous a enseigné une leçon : si on voulait avoir chaud, il fallait manier la pelle.

Mon père souhaitait que ses fils apprennent à travailler tout au long de l’année, alors il a acheté une ferme maraîchère où nous passions nos étés. Nous avions un grand verger et devions tailler les arbres au printemps. Notre père nous a emmenés voir des démonstrations de coupes faites par des experts de l’université agricole de l’Etat. Là, nous avons appris une grande vérité : il est possible d’imaginer quel genre de fruits vous récolterez en septembre selon la manière dont vous avez taillé en février. J’ai appris par expérience qu’on récolte ce qu’on sème et que si nous travaillions bien en février, nous pouvions nous attendre à une belle récolte à l’automne. Naturellement, l’inverse aussi est vrai. Si notre travail du printemps était bâclé, nous en aurions les conséquences au moment de la récolte.

La plupart d’entre nous ont tendance à être paresseux par nature. Nous préférons jouer plutôt que travailler. Nous préférons flâner plutôt qu’œuvrer. De temps en temps, on peut jouer ou flâner un peu. Mais c’est le travail qui fait la différence dans la vie d’un jeune. Le travail et l’effort expliquent souvent la différence entre l’athlète qui remporte la médaille d’or et ceux qui finissent une fraction de seconde derrière. Le travail fournit la nourriture que nous mangeons, les vêtements que nous portons, le logement dans lequel nous vivons, les notes et l’instruction que nous recevons. Le travail nous donne un sentiment d’accomplissement. Il nous permet de contribuer pour faire une différence dans ce monde.

Quand j’étais enfant, mon père avait un cheval et une carriole. Puis, un jour de l’été 1916, quelque chose de magique est arrivé. Il est rentré à la maison au volant d’une Ford modèle T toute neuve, d’un noir brillant. À l’époque, elle était considérée comme une machine merveilleuse. D’après les standards modernes, elle était rudimentaire et capricieuse. Par exemple, elle ne démarrait pas à la clef, il fallait utiliser une manivelle.

En démarrant une voiture à la manivelle, vous appreniez rapidement une chose. Ou vous retardiez l’étincelle, ou la manivelle revenait en arrière et vous cassait la main. La chose la plus intéressante concernait les feux. La voiture n’avait pas de batterie. L’électricité était produite par ce qu’on appelle une magnéto. La puissance de la magnéto était liée à la vitesse du moteur. Si le moteur tournait vite, les feux brillaient. Si le moteur ralentissait, les feux devenaient d’un jaune blafard. Si vous vouliez voir loin devant vous sur la route, vous deviez faire tourner le moteur à grande vitesse. En vieillissant, j’ai appris qu’il en est de même pour chacun d’entre nous. Vous devez rester debout et continuer à avancer si vous voulez que votre vie ne soit pas dans l’obscurité.

Rien de concret ne vient sans effort. Les époques diverses de l’histoire ont été appelées âges : l’âge de la pierre, l’âge du feu, l’âge de l’industrie, et ainsi de suite. Quelqu’un a décrit notre époque comme l’âge des loisirs. Le fait est qu’on dépense plus de temps et d’argent à essayer de satisfaire nos désirs récréatifs que jamais auparavant dans l’histoire de l’humanité.

Je ne suis pas opposé aux distractions. Quiconque travaille sans répit et ne s’alloue aucune distraction est une personne bien ennuyeuse. Mais nous sommes en danger quand l’amusement devient une fin en soi.

À l’école primaire, j’avais un ami que j’appellerai Louis. Louis s’attirait toujours des ennuis. Il peinait à se mettre au travail et à faire ses devoirs, en particulier quand le printemps arrivait et que ce qu’il se passait à l’extérieur de la classe semblait plus attractif que ce qu’il se passait à l’intérieur. Il empoisonnait la vie de notre maîtresse. Un jour, vers onze heures, alors que Louis perturbait la classe, notre maîtresse lui a demandé de s’enfermer dans un placard jusqu’à ce qu’elle le rappelle. Obéissant, Louis est entré dans le placard et a fermé la porte derrière lui. Quand la cloche a sonné à midi, Louis est sorti du placard en mâchant la dernière bouchée du déjeuner de notre maîtresse. Nous avons tous ri aux éclats, tous sauf notre maîtresse, et les choses ont empiré. Louis a continué à faire le clown tout au long de sa vie. Il n’a jamais appris à se concentrer sur ce qu’il se passait. Il n’a jamais appris à se concentrer sur une tâche. Il n’a jamais appris à travailler. Et, plus tristement, il n’a jamais connu le sentiment d’accomplissement, sentiment que l’on éprouve quand on a bien fait son travail.

Il a été dit que c’est le vent du nord qui a fait les Vikings. De la même manière, c’est seulement grâce au travail que les nations sont plus fortes, les villes plus attrayantes, les familles plus unies et les gens plus solides. Dans ce monde, il n’existe pas de substitut au bon travail à l’ancienne. La plus grande partie du bon travail fourni dans ce monde est accomplie par des gens qui se concentrent sur quelque chose et s’y attèlent jusqu’à ce que ce soit terminé. C’est de cette manière que les rêves deviennent réalité. C’est le meilleur antidote contre l’inquiétude et le meilleur médicament face au désespoir. C’est le processus qui mène à des accomplissements effectifs. C’est le processus grâce auquel nous grandissons et progressons. C’est le processus qui nous aide à nous sentir bien dans notre identité et dans notre destinée.

L’écrivain des Proverbes a déclaré : « Si tu vois un homme habile dans son ouvrage, Il se tient auprès des rois » (Proverbes 22:29).

Alors soyez engagés. Engagez-vous dans de bonnes œuvres pour de bonnes causes. Soyez disposés à travailler car cela fera toute la différence dans votre vie.


4. SOYEZ PURS

Quand j’étais enfant, la plupart des maisons étaient chauffées au moyen de poêle à charbon. Presque toutes les cheminées recrachaient de la fumée noire. Vers la fin de l’hiver, la crasse et la suie noircissaient tout, à la fois l’intérieur et l’extérieur des maisons. Chaque année, nous suivions un rituel qui, à notre avis n’était pas très plaisant. Il mobilisait chaque membre de la famille. On l’appelait le nettoyage de printemps. Quand, après la longue période hivernale, le temps se réchauffait, on planifiait environ une semaine qui était consacrée au nettoyage. Elle comprenait en règle générale deux samedis et incluait un jour férié.

Maman dirigeait la manœuvre. On décrochait tous les rideaux et on les lavait ensuite très soigneusement. Les vitres étaient nettoyées à l’intérieur et à l’extérieur. C’était un lourd travail dans notre maison à deux étages. Il y avait du papier peint sur tous les murs et papa apportait plusieurs bidons de nettoyant pour tapisseries. Le nettoyant ressemblait à une pâte à pain et était de couleur rose au moment de l’ouverture du bidon. L’odeur en était intéressante, c’était une odeur plaisante et rafraîchissante dont je peux encore me souvenir des années après. Tout le monde mettait la main à la pâte, y compris papa. Nous pétrissions la mixture, grimpions à l’échelle et commencions par le plafond pour descendre ensuite le long des murs. La pâte devenait vite noire en enlevant la saleté du papier peint. C’était une tâche ingrate mais le résultat relevait de la magie. Nous prenions un peu de recul pour comparer la surface sale et celle qui venait d’être traitée. Cela nous étonnait de voir comme les murs propres paraissaient plus beaux.

Nous sortions tous les tapis et les portions dans l’arrière-cour où nous les étendions sur les sèchelinge, un par un. Chacun des garçons avait ce que nous appelions une batte à tapis, un outil fait de tiges de métal léger réunies à une poignée en bois.

En battant les tapis, nous faisions voler la poussière et nous devions insister jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Nous détestions ce travail. Mais, quand tout était fini, et quand tout était remis en place, le résultat était merveilleux. La maison était propre, notre énergie était renouvelée et le monde entier semblait plus beau.

Tout ce qui est propre semble plus beau. Il en va de même pour nous et notre vie. Pendant mon enfance, les gens tombaient malades tout comme aujourd’hui, bien que je pense que davantage de personnes étaient plus souvent malades autrefois. Quand quelqu’un avait la varicelle ou la rougeole, le médecin avertissait le service de santé de la ville et un homme venait installer une pancarte à la fenêtre de la façade. C’était un avertissement signalant que tous ceux qui souhaitaient entrer le faisaient à leurs risques et périls. Si la maladie diagnostiquée était la variole ou la diphtérie, le panneau était d’un orange brillant avec des lettres noires et disait : « Éloignez-vous de cet endroit. »

Ainsi, nous avons appris que les choses sont plus belles et sentent meilleur quand elles sont propres et à nous tenir éloignés des zones qui ne sont pas saines. Ces pratiques m’ont bien aidé car nous vivons dans un monde de souillures et de choses répugnantes, un monde qui sent le mal. On le trouve tout autour de nous. Sur les écrans de télévision. Au cinéma. Dans la littérature populaire. Sur Internet. On le trouve dans les paroles des chansons à la mode. On y a accès via le téléphone. Vous ne pouvez pas vous permettre d’y porter un regard ou de l’écouter. Vous ne pouvez vous permettre de laisser le poison de l’impureté vous toucher. Restez-en éloignés. Évitez-le. Fuyez-le comme la peste. Vous ne pouvez pas louer des vidéocassettes qui dépeignent des choses dégradantes en espérant qu’elles ne vous affecteront pas d’une manière destructrice.

Abstenez-vous de parler grossièrement. Ne prenez pas le nom de Dieu en vain. Au milieu des éclairs du mont Sinaï, le doigt du Seigneur a écrit sur les tables de pierre : « Tu ne prendras point le nom du Seigneur, ton Dieu, en vain. » (Exode 20:7) Ce n’est pas un signe de virilité que d’utiliser négligemment et de manière irrespectueuse le nom du Tout-puissant ou de son Fils bien-aimé d’une façon vaine et désinvolte comme beaucoup le font à notre époque. Un tel langage est la marque de quelqu’un qui n’a aucun respect pour les choses sacrées. Le blasphème est la marque d’une personne sans instruction, inculte et négligente.

Je n’oublierai jamais le jour où en rentrant de l’école j’ai jeté mes livres sur la table et pris le nom du Seigneur en vain pour exprimer mon soulagement à la fin de la journée. Ma mère m’a entendu et a été choquée. Elle m’a pris par la main et m’a emmené dans la salle de bains. Là, elle a pris un gant de toilette et une barre de savon. Elle m’a dit d’ouvrir la bouche et a entrepris de me laver avec cet horrible savon. J’ai pleuré et protesté. Elle a continué le traitement longtemps et a dit ensuite : « Que je n’entende plus jamais de telles paroles sortir de ta bouche. »

Le goût en était horrible. La réprimande était pire. Je ne l’ai jamais oubliée.
J’avais un ami cher, un homme que j’admirais immensément, qui a subi de nombreuses interventions chirurgicales. Un jour, alors qu’on le transportait vers le bloc opératoire, le brancardier a trébuché et a poussé un juron en utilisant le nom du Seigneur. Mon ami, qui était encore sous l’effet de l’anesthésie, a réussi à dire d’une voix faible :

« S’il vous plaît ! S’il vous plaît ! C’est le nom de mon Seigneur que vous vilipendez. » Il y a eu un silence de mort et le jeune homme a murmuré ensuite d’une voix soumise : « Je suis désolé. »

Je n’ai jamais oublié cette leçon qui m’amène tout droit à vous demander avec insistance de bien choisir vos amis. Ce sont eux qui vous guideront dans une direction ou une autre. Tout le monde veut avoir des amis. Tout le monde a besoin d’amis. Personne ne souhaite être laissé seul. Mais ne perdez jamais de vue le fait que ce sont vos amis qui seront avec vous sur les chemins que vous suivrez. Vous devez vous montrer amicaux avec tout le monde, mais choisissez avec grand soin ceux que vous souhaitez avoir dans votre entourage. Ils seront votre protection dans les situations où vous risquez d’hésiter dans vos choix, et vous aurez peut-être l’occasion de les sauver à votre tour.

Soyez purs. Ne gâchez pas votre temps ni votre argent à des distractions destructrices. J’ai été informé de spectacles grossiers et lascifs présentés pas divers groupes de toutes sortes. Des jeunes de nombreuses villes paient de fortes sommes d’argent pour y assister. Et qu’obtiennent-ils pour leur argent ? Rien qu’une voix séductrice qui les encourage pour les attirer vers les choses sales de la vie. Je vous supplie de vous éloigner de cette saleté. Cela ne vous fera aucun bien. Cela ne peut vous faire que du mal.

Je suis inquiet des modes qui semblent avoir infiltré notre société et d’une manière particulière, un grand nombre de jeunes. Je reconnais que le fait de mentionner ces modes sera impopulaire pour certains et considéré par d’autres comme totalement démodé, mais je le fais car j’ai vu passer de nombreuses modes.

L’une d’entre elles que je souhaite mentionner est le tatouage. Sans aucune exception, les tatouages qui couvrent une grande partie des bras, des jambes et même du visage et du cou sont hideux.

Je suis anéanti par cette tendance qui semble avoir été adoptée par beaucoup. Quelle création est plus belle que le corps humain ? Quelle merveille que cette œuvre suprême du Tout Puissant !

Dans une lettre aux Corinthiens, Paul a dit : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes » (1 Corinthiens 3:16-17).

Avez-vous déjà pensé que votre corps est sacré ? Avez-vous déjà pensé qu’il est comme un temple ? Avez-vous oublié un jour que votre corps est un don de Dieu ?

Vous êtes un enfant de Dieu. Votre corps est sa création. Allez-vous défigurer cette création avec des représentations de personnes, d’animaux et des textes gravés sur votre peau ? Voudriez-vous défigurer votre corps d’une manière encore pire avec des scènes ou des mots aguicheurs ?

Si vous avez des tatouages, je vous promets que le temps viendra où vous le regretterez. Ils sont permanents. Ils ne peuvent être effacés qu’au moyen d’un procédé douloureux et coûteux. Si vous avez un tatouage, vous devrez certainement le porter tout le reste de votre vie. Je crois que le temps viendra où ce sera pour vous une cause d’embarras. Je vous implore d‘éviter le tatouage.

Une autre mode est celle des boucles d’oreilles et des anneaux placés sur d’autres parties du corps. Ce n’est pas viril. Ce n’est pas attirant. Vous, jeunes gens, êtes plus beaux sans cela et je crois que vous vous sentirez mieux sans. Et vous, jeunes filles, il est inutile de vous orner de boucles ou d’anneaux de haut en bas des oreilles. Une seule paire est beaucoup plus belle qu’un étalage de métal qui détourne la beauté naturelle du visage et des cheveux. Je mentionne ces choses car elles concernent votre corps.

Comme une jeune fille soignée, qui est pure de corps et d’esprit, est réellement belle ! Elle est une fille de Dieu et son Père céleste est fier d’elle. Comme un jeune homme soigné est beau ! Il est un fils de Dieu et son Père céleste est fier de lui. Il n’a pas besoin de tatouages, ni de boucles d’oreilles, ni d’anneaux sur ou dans son corps.

D’autres menaces peuvent affecter notre pureté personnelle. Au cours des années, j’ai voyagé de nombreuses fois en Asie. Au début des années 1960, je suis allé souvent visiter l’île d’Okinawa à une époque où il y avait de très nombreux militaires américains basés là-bas. Quelques-uns possédaient des voitures et elles étaient souvent terriblement rouillées. Il y avait des trous dans les ailes et sur les portières. Le peu de peinture qui subsistait était terne. Tout cela était le résultat du sel marin corrosif présent dans l’air et qui mangeait tout.

C’est la même chose avec la pornographie. Cette grossièreté scabreuse ressemble au sel corrosif. Elle mangera votre armure si vous vous y exposez. Elle corrodera vos mœurs, vos valeurs et l’estime de vousmêmes. Les fabricants et les distributeurs de cette souillure s’enrichissent pendant que leurs clients sombrent dans la déchéance. Les producteurs et les fournisseurs de grivoiseries travaillent à une mine d’or qui leur rapporte des millions de dollars. Leurs produits sont destinés à titiller et à stimuler les plus bas instincts. Plus d’un homme qui a goûté au fruit défendu pour découvrir ensuite que ce fruit avait détruit son mariage, lui avait fait perdre l’estime de lui-même, avait brisé le cœur de son conjoint, a réalisé que la piste piégée dans laquelle il s’était engagé avait commencé par la lecture ou le voyeurisme de documents pornographiques. Certains qui ne boiraient même pas une goutte d’alcool ou ne prendraient pas de drogue ont relativisé leur penchant pour accéder à la pornographie.

La pornographie est une industrie qui pèse 10 milliards de dollars aux États-Unis où quelques hommes s’enrichissent aux frais de milliers de personnes qui sont leurs victimes. Ne vous en approchez pas. Elle semblera excitante au début mais elle vous détruira. Elle pervertira vos sens. Elle déformera vos idées à propos du sexe et de l’amour. Elle créera en vous un appétit que rien n’apaisera. Ne créez pas de relations via l'Internet et les forums de discussion. Elles peuvent vous précipiter dans un abîme de chagrin et d’amertume.

Éloignez-vous de la pornographie comme vous le feriez d’une maladie contagieuse. Mettez systématiquement un panneau d’avertissement orange vif avec des lettres noires devant toute source de documentation sexuellement dégradante. La pornographie corrodera vos mœurs et vos valeurs tout aussi sûrement que les embruns mangeaient les voitures à Okinawa. Ceux qui s’adonnent à la pornographie ne peuvent plus s’en passer. Elle fera de vous son esclave.

La drogue fera aussi de vous son esclave. Peut importe le type de drogue que vous utilisez. Toutes vous détruiront si vous les consommez. Vous deviendrez esclaves. Une fois en leur pouvoir, vous ferez n’importe quoi pour obtenir de l’argent et en acheter davantage.

J’ai été abasourdi d’apprendre que dans vingt pour cent des cas ce sont les parents qui ont amené leurs enfants à la drogue. Je ne peux pas comprendre ce que je considère comme de la pure stupidité de la part de ces parents. Quel avenir pour leurs enfants, autre que l’esclavage, peuvent-ils voir dans la drogue ? La drogue détruit totalement ceux qui en deviennent dépendants.

Mon conseil, ma prière pour vous, jeunes gens et jeunes filles, est de vous abstenir totalement de ce genre de choses. Ne faites pas l’expérience de la drogue. Regardez autour de vous les effets qu’elle a sur les autres. Éloignez-vous de ces dépendances qui altéreront votre cerveau et qui créeront des accoutumances. Elles vous voleront votre argent, votre libre arbitre, votre liberté de faire ce que vous voulez et dans beaucoup de cas, l’avenir qui pouvait être le vôtre.

Maintenant, prenez conscience que ceux qui s’abandonnent à la pornographie ou aux drogues et aux autres substances créant des dépendances et des accoutumances telles que l’alcool essaieront de vous faire croire que vous vivez dans l’obscurantisme si vous n’en prenez pas. Mais « l’ivrogne et celui qui se livre à des excès s’appauvrissent, Et l’assoupissement fait porter des haillons. » (Proverbes 23:21)

Les prétendues soirées « bière à la pression » sont devenues incontournables au moment du baccalauréat. Est-ce la meilleure manière de célébrer l’accomplissement d’années d’études ? Boire de l’alcool, que ce soit de la bière, du vin ou du whisky peut devenir source d’accoutumance ou de dépendance. Vous n’en avez pas besoin. Vous pouvez vous en passer.

C’est la même chose pour le tabac. Qu’est-ce que cela peut vous apporter ? Il fera de vous un esclave par son emprise soutenue. Une fois l’habitude prise, il est difficile de s’en libérer. La recherche médicale a démontré indubitablement que fumer des cigarettes raccourcit la durée de vie. Le cancer, l’emphysème et d’autres maladies graves et douloureuses sont causées par l’usage de la cigarette.

Quand je vois un jeune en train de fumer, je ne peux m’empêcher de penser : « Ne savent-ils pas lire ? Comment peuvent-ils être aussi stupides et peu clairvoyants ? » Fumer est une sale habitude. Cela n’apporte aucune valeur salvatrice.

Sachez, s’il vous plaît, qu’il y a des milliers, si ce ne sont des millions de jeunes qui ne touchent pas à ce genre d’activités dangereuses, trompeuses et créatrices d’accoutumances. Beaucoup d’étudiants recherchent les meilleures notes et à participer à des activités périscolaires de qualité. Beaucoup viennent de foyers où l’on met en pratique la religion et où l’on suit un code d’éthique et de moralité. Beaucoup de jeunes n’ont jamais bu un verre d’alcool, ni touché à la drogue, ni eu de relations sexuelles avant le mariage.

Je félicite ceux d’entre vous qui entrent dans cette catégorie parce qu’ils conservent la maîtrise d’eux-mêmes et se considèrent avec suffisamment de respect pour ne pas suivre la mode du monde. Je vous félicite pour votre force et la défense de vos convictions. Vous n’êtes pas seuls. Vous êtes simplement sages et faites ce qui est juste, intelligent et pur.

Et maintenant, quelques mots sur le problème le plus courant et le plus difficile à résoudre pour beaucoup de jeunes gens et de jeunes-filles. Vous avez affaire avec l’instinct humain le plus beau et le plus puissant. Il n’y a sans doute que l’instinct de survie qui le surpasse.

Après une vie d’observation consacrée à l’histoire, Will et Ariel Durrant ont écrit : « Un jeune homme dont les hormones le travaillent se demandera pourquoi il ne donnerait pas libre cours à ses désirs sexuels. S’il n’est pas cadré par la tradition, la moralité ou la loi, il pourrait bien gâcher sa vie avant d’avoir acquis suffisamment de maturité pour comprendre que les relations sexuelles sont comme une rivière de feu qui doit être endiguée et refroidie par un grand nombre de restrictions pour ne pas consumer dans le chaos, à la fois l’individu et le groupe. » (Lessons of History, Simon & Schuster,
1968, 35-36)

Pour accomplir son grand dessein, le Seigneur nous a rendus attirants les uns pour les autres. Mais si on ne la maîtrise pas, cette attirance peut devenir aussi dangereuse qu’un baril de poudre. Elle est belle lorsqu’elle est maîtrisée de la bonne manière mais elle est mortelle quand elle échappe à notre contrôle.

Ceux qui s’abandonnent à une activité sexuelle en dehors des liens du mariage se font du tort à eux-mêmes et volent à la personne avec qui ils transgressent ce qui ne pourra jamais plus être réparé. Il n’y a rien d’intelligent dans ce genre de soi-disant conquête. Elle n’apporte ni lauriers, ni victoire, ni satisfaction durable. Elle apporte seulement la honte, la tristesse, les regrets ; et souvent, la maladie. Ceux qui s’y abandonnent trichent avec eux-mêmes et volent les autres. En faisant cela, ils offensent leur Père céleste car ils sont enfants de Dieu. Je sais que j’utilise un langage dur et direct. Mais la légèreté de notre époque nécessite un tel langage.

Pour toutes ces raisons, je vous déconseille de nouveau de sortir en couple prématurément ou du moins de ne pas sortir constamment avec la même personne. Cette suggestion n’est pas destinée à vous blesser d’une manière ou d’une autre ni à entraver toute affinité relationnelle.

Fréquenter assidûment à un jeune âge se termine souvent en tragédie. Des études ont montré que plus un garçon et une fille sortent longtemps ensemble, plus il est probable qu’ils perdront la maîtrise d’eux-mêmes et se mettront en difficulté. Il est nettement préférable de fréquenter des personnes différentes jusqu’à ce que vous soyez mûr pour le mariage. Passez de très bons moments avec vos amis mais évitez des relations trop intimes.

Gardez vos mains dans vos poches. Ce n’est pas facile mais c’est possible.

Le péché sexuel est tout simplement un péché ! Notre société, et en particulier les médias, l’ont rendu séduisant mais il ne l’est pas. Les relations sexuelles pratiquées au mauvais moment et au mauvais endroit finissent toujours par du chagrin, un cœur brisé et des ennuis inutiles. Sir Galahad a bien dit : « J’ai la force de dix personnes parce que j’ai le cœur pur. » (Alfred, Lord Tennyson, Sir Galahad [1842], strophe 1) Je le crois.

Mes chers jeunes amis, vous savez ce qui est juste en matière de relations sexuelles. Vous savez quand vous êtes en terrain dangereux, où il est si facile de trébucher et de tomber dans le piège de la transgression. Je vous supplie d’être prudents, de rester loin de l’abîme du péché dans lequel il est si facile de tomber. Préservez-vous des maux de la transgression sexuelle qui apportent ténèbres et désillusion. Marchez en pleine lumière, dans la paix qui émane de la vertu.

À présent, si l’un d’entre vous a franchi la limite et glissé dans la transgression, n’abandonnez pas tout espoir. Il y a l’espérance. Il y a le repentir. Et il y a le pardon. Ce processus commence par la prière. Parlez de votre fardeau avec Dieu. Si vous le pouvez, parlez de votre fardeau avec vos parents. Et prenez conseil d’un dirigeant de l’Eglise, si vous le pouvez. Si vous avez glissé, vous en paierez le prix mais si vous voulez vous repentir, une vie heureuse vous est possible.

Après avoir examiné tous ces défis, je ne vous demande pas d’être prudes. Je vous demande seulement d’être purs. Éviter la tentation relève quasi entièrement de la maîtrise de soi. Vous connaissez la différence entre le bien et le mal. Quand vous vous rendrez compte que vous dérapez dans une direction que vous savez être mauvaise, il sera peut-être difficile de vous arrêter et de faire demi-tour. Mais c’est possible. Des millions de personnes qui ont été soumises aux mêmes tentations émotionnelles et physiques y sont arrivées.

Soyez purs. Soyez purs en toutes choses. Un jour, vous rencontrerez l’homme ou la femme de vos rêves. Soyez purs pour l’amour de votre futur conjoint. Soyez purs pour l’amour de votre postérité. Soyez purs pour votre estime personnelle.

Dans ce monde, il n’y a rien de plus magnifique que la vertu. Elle brille sans se ternir. Elle est précieuse et belle. Elle n’a pas de prix. Elle ne peut être ni achetée ni vendue. Elle est le fruit de la maîtrise de soi.

Réjouissez-vous d’être purs. Savourez le défi de vous tenir au-dessus et au-delà des modes du monde. Vous ne le regretterez pas.


5. SOYEZ LOYAUX

Shakespeare a dit : « Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être déloyal envers personne. » (Hamlet, acte I, scène 3, traduction de Victor Hugo)

Pendant ma première année au collège, il s’est produit une chose impensable. Bien qu’un nouveau bâtiment ait été construit au collège dont nous étions la première classe à franchir les portes, il était encore trop petit pour nous accueillir et notre classe de sixième (la classe des plus jeunes) a été renvoyée à l’école primaire pour une année supplémentaire.

Nous nous sentions insultés. Nous étions furieux. Nous avions déjà passé six ans en primaire dans ce bâtiment et nous pensions que nous méritions mieux. Nous étions grands maintenant. Nous n’avions pas à retourner à l’école avec les « petits ». Après l’école, les garçons de la classe se sont retrouvés et nous avons décidé que nous n’accepterions pas d’être traités de la sorte. Nous étions déterminés à prendre en main le problème en nous mettant en grève.

Le lendemain, nous ne sommes pas allés à l’école. Nous ne savions où aller. Nous ne pouvions pas rester à la maison car nos mères nous auraient posé des questions. Nous n’avons pas envisagé d’aller au cinéma en ville car, à cette époque, nous n’avions pas d’argent pour cela. Nous ne souhaitions pas aller au parc parce que nous avions peur de nous faire surprendre par M. Clayton, le surveillant général. Nous n’avons pas imaginé nous retrouver derrière l’école pour raconter des histoires véreuses car nous n’en connaissions aucune. Nous n’avions jamais entendu parler de drogue ou de quoi que ce soit de la sorte. Alors nous avons simplement passé la journée à flâner.

Le lendemain matin, M. Stearns se tenait avec raideur à l’entrée de l’école pour nous accueillir. Il nous a parlé durement et a dit ensuite que nous ne pourrions revenir à l’école sans un mot de nos parents. C’était ma première expérience d’expulsion. Il nous a dit que se mettre en grève n’était pas le moyen de régler le problème. On attendait de nous que nous soyons des citoyens responsables et que si nous avions une réclamation, nous pouvions nous rendre dans le bureau du principal pour en parler.

Il ne me restait plus qu’une chose à faire : rentrer à la maison pour obtenir un mot écrit de mes parents.

Je me souviens être rentré à la maison d’un air penaud. Maman m’a demandé ce qui n’allait pas. Je lui ai raconté ce que j’avais fait la veille et que j’avais maintenant besoin d’un mot pour le principal. Elle a écrit le mot. Il était court. Ce fut la réprimande la plus blessante qu’elle m’ait jamais infligée. Elle disait ceci :

« Cher M. Stearns,

« Veuillez, s’il vous plaît, excuser l’absence de Gordon hier. Son action relevait d’une simple tendance à suivre les autres comme un mouton de panurge. »

Elle l’a signé et me l’a tendu.

Je n’ai jamais oublié le mot de ma mère. Bien que j’aie pris une part active dans l’action que nous avions menée, j’ai décidé à ce moment-là de ne plus jamais faire quelque chose pour le simple fait de suivre les autres. J’ai pris l’engagement à ce moment-là que je prendrai mes propres décisions sur la base de leur valeur et non pas sous l’influence de mon entourage. J’ai décidé que je serais fidèle à ce que je croyais être juste.

Cette décision a été une bénédiction pour moi à de très nombreuses reprises au cours de ma vie et de bien des manières, quelquefois alors que je me trouvais dans des situations très inconfortables. Cela m’a empêché de faire des choses qui, si je les avais faites, m’auraient, au pire, attiré de sérieux ennuis et dans le meilleur des cas m’auraient coûté la perte de mon estime personnelle.

Soyez loyaux. Soyez loyaux envers la personne que vous êtes. Soyez loyaux envers vos parents qui vous élèvent et se soucient de vous. Soyez loyaux envers la famille dont vous portez le nom. Soyez loyaux envers votre pays et la terre que vous appelez votre patrie. Soyez loyaux envers ceux qui appartiennent à la sphère de vos amis. Et par-dessus tout, soyez loyaux envers vous-mêmes.

Dans mon album de promotion de mon lycée, il y a la photo d’une jeune fille. Elle était brillante, exubérante et belle. Elle était charmante. Pour elle, la vie pouvait se résumer en un mot : A-M-U-S-E-M-E-N-T. Elle sortait avec des garçons et dansait toute la nuit, étudiait un peu mais pas trop, juste assez pour obtenir les notes qui lui permettraient d’aller jusqu’au baccalauréat. Elle s’est mariée avec un garçon qui lui ressemblait. L’alcool a dominé sa vie. Elle ne pouvait s’en passer. Elle en était esclave. Son corps a succombé à son emprise traîtresse. Tristement, sa vie s’est éteinte sans gloire.

Dans ce livre, il y a la photo d’une autre jeune fille. Elle n’était pas particulièrement jolie, mais elle faisait une bonne impression, avec des yeux pétillants et un sourire qui illuminait son visage. Elle était amicale avec tout le monde. Tous l’appréciaient. Elle savait pourquoi elle allait à l’école. Elle était là pour apprendre. Oui, elle savait s’amuser et elle savait aussi quand s’arrêter pour tourner son esprit vers d’autres choses.

Il y avait aussi un garçon à l’école. Il venait de la campagne. Il avait très peu d’argent. Il apportait son déjeuner dans un sac en papier marron. Il ressemblait un peu à la ferme d’où il venait. Il n’était pas spécialement beau ni élégant. C’était un bon élève. Il s’était fixé un but. C’était un but noble qui parfois semblait quasiment inaccessible.

Les deux sont tombés amoureux. Les gens disaient « Qu’est-ce qu’elle lui trouve ? » ou « Qu’est-ce qu’il lui trouve ? » Mais chacun voyait dans l’autre quelque chose de merveilleux que personne d’autre ne voyait.

Après avoir obtenu leur diplôme à l’université, ils se sont mariés. Ils ont travaillé et économisé chichement. Ils avaient du mal à faire rentrer de l’argent. Il a continué ses études jusqu’au troisième cycle. Elle a continué à travailler un certain temps, puis ils ont eu des enfants. Elle s’est occupée d’eux, les a élevés. D’une manière ou d’une autre, ils survivaient. Puis avec le temps, ils ont prospéré.

Il y a quelques années, je rentrais de la côte Est par avion. C’était tard le soir et, alors que je me déplaçais dans l’allée, dans la pénombre j’ai remarqué une femme endormie sur l’épaule de son mari. Elle s’est réveillée quand je me suis approché. J’ai immédiatement reconnu la fille et le garçon que j’avais connus à l’école, il y a bien longtemps. Ils avaient vieilli. Elle me dit fièrement qu’ils rentraient de la côte Est où son mari avait tenu une conférence. Lors d’un grand symposium, il avait été honoré par ses pairs venus de tout le pays.

J’ai appris qu’ils avaient rendu service à de nombreuses personnes au cours des années. Il avait eu du succès en toutes choses. Ils avaient atteint les buts nobles qu’ils s’étaient fixés. Ils étaient honorés et respectés et avaient contribué grandement à la société dans laquelle ils évoluaient. Conjointement et individuellement, ils avaient réussi au-delà de leurs rêves.

En revenant à mon siège, j’ai pensé à ces deux filles.

La vie d’une d’entre elles s’épelait : A-M-U-SE-M-E-N-T. Elle avait vécu sans but, sans stabilité, sans rien apporter à la société, sans ambition. Cela s’était terminé dans la misère, la douleur, la déception et une mort précoce.

La vie de l’autre avait été difficile. Elle avait été faite d’économie et de restrictions. Elle avait été faite de travail et d’efforts pour progresser. Elle avait été faite de nourriture et vêtements simples et d’un appartement très modeste au moment où son mari s’est lancé dans sa carrière. Mais dans ce sol quasi stérile, une plante avait poussé, oui, deux plantes, côte à côte qui avaient fleuri et s’étaient épanouies d’une manière belle et merveilleuse. En méditant à la conversation avec ces deux vieux amis, je me suis promis de faire mieux, d’être un petit peu plus dévoué, d’avoir une vision plus élevée, d’aimer ma femme un peu plus tendrement, de l’aider et de la chérir et de me soucier d’elle.

La justice et la loyauté dans ce que nous croyons être juste et bon a des répercussions dans tous les domaines. Je pense au championnat de base-ball de 1912. Quand ce match a eu lieu, je n’avais que deux ans et je ne m’en souviens pas. Mais j’ai lu des articles à ce sujet. C’était une série de huit matchs acharnés. Un des matchs avait été arrêté à minuit à cause de l’obscurité. Les terrains de sport n’étaient pas éclairés à cette époque. C’était le dernier match et le score serré était de 1 partout. Les Red Sox de Boston étaient à la batte et les Giants de New-York dans le champ de jeu. Un batteur a frappé une balle qui est montée très haut. Deux joueurs de New-York ont couru après la balle. Fred Snodgrass qui était au centre a fait signe à son coéquipier qu’il allait l’attraper. Il s’est placé bien en face sous la balle qui est tombée dans son gant. Mais la balle lui est passée entre les doigts et est tombée au sol. Une clameur est montée des tribunes. Les supporters hurlants ne pouvaient y croire. Snodgrass avait lâché la balle. Il avait attrapé des centaines de balles auparavant. Il avait intercepté la balle avec succès des dizaines de fois dans cette seule série de matchs. Mais, à ce moment crucial, il avait fait tomber la balle. Les Giants de New-York avaient perdu. Les Red Sox gagnaient le championnat.

Snodgrass a continué à jouer la saison suivante et a joué brillamment pendant encore neuf ans. Il a vécu jusqu’à l’âge de quatre-vingt-six ans. Mais suite à cette maladresse, pendant les soixante-deux ans qui ont suivi ce match, quand on le présentait à quelqu’un, il arrivait souvent qu’on lui dise: « Ah, oui, vous êtes celui qui a lâché la balle. »

Ce phénomène n’est pas seulement réservé aux disciplines du sport. Cela arrive dans la vie de tous les jours :
C’est l’étudiant qui pense se débrouiller suffisamment bien et qui, avec le stress de l’examen final, échoue.

C’est le conducteur qui a un passé irréprochable et qui, dans un moment d’inattention, a un accident tragique.

C’est l’employé modèle dont les résultats sont excellents et qui succombe à la tentation de voler un peu son employeur. Il portera une étiquette qui ne s’effacera jamais tout à fait.
C’est la vie vécue dans l’intégrité jusqu’à une transgression morale destructrice qui hantera la personne à jamais.

C’est l’explosion de colère qui détruit brutalement une longue relation.

Dans tous ces cas, quelqu’un a « fait tomber la balle ». Quelqu’un n’a pas été loyal envers luimême, son équipe, ce qu’il savait être juste, son code interne d’éthique et de moralité.

Athènes, capitale de la Grèce, a été reconnue dans l’Antiquité comme une ville unique et influente dans le monde. Chaque jeune homme qui arrivait à l’âge de dix-sept ans devait prêter ce serment :

« Je ne déshonorerai pas ces armes sacrées ; je n’abandonnerai pas mon compagnon dans la bataille ; je combattrai pour les aïeux et pour mon foyer, seul ou avec d’autres. Je ne laisserai pas la patrie diminuée, mais je la laisserai plus grande et plus forte que je ne l’aurai reçue. J’obéirai aux ordres que la sagesse des magistrats saura me donner. Je serai soumis aux lois en vigueur et à celles que le peuple fera d’un commun accord ; si quelqu’un veut renverser ces lois ou leur désobéir, je ne le souffrirai pas, mais je combattrai pour elles, ou seul ou avec tous. Je respecterai les cultes de mes pères. »

Cet engagement solennel de la part des jeunes Athéniens a été le fondement des principes et de l’attitude qui ont fait d’Athènes la capitale culturelle du monde.

Imaginez ce qui arriverait dans nos pays, nos familles, nos lieux de travail et nos villes si chaque jeune homme et chaque jeune fille prêtait ce serment et l’honorait. Les résultats seraient spectaculaires !

Soyez loyaux à ce qui est bien, juste et honnête. Consacrez vos forces à lutter contre les choses qui affaiblissent le caractère des hommes et des femmes. Défendez l’intégrité dans votre salle de classe, parmi vos amis, dans votre foyer et votre famille et dans la société où vous jouez un rôle important. On a besoin d’entendre votre voix. Le poids de vos paroles pourra faire basculer la balance dans le sens de la vérité.

Soyez loyaux envers vos parents et votre héritage. Il est regrettable que certains parents agissent d’une manière terriblement injuste envers leurs enfants. Ces cas sont relativement peu nombreux. Personne ne s’intéresse davantage à votre bonheur que votre mère ou votre père. Ils ont eu votre âge. Vos problèmes ne sont pas réellement différents de ce qu’étaient les leurs. Ils vous imposent quelquefois des restrictions parce qu’ils voient le danger qui se profile. Écoutez-les. Il se peut que vous n’aimiez pas ce qu’ils vous demandent. Mais vous serez plus heureux si vous suivez leurs conseils.

Soyez loyaux envers les autres et envers vousmêmes en disant la vérité. Devenez une personne qui est honnête en toutes circonstances. Ne trichez jamais. Aimeriez-vous subir une opération chirurgicale dont votre vie dépend, pratiquée par un chirurgien qui a triché pendant ses études de médecine ? Il vaut mieux échouer que tricher.

Soyez loyaux envers la vérité ! Combien de gens vendent leur nom à peu de prix ! Parmi les courriers anonymes que j’ai reçus, il y en a eu un qui contenait un billet de 20 dollars et un petit mot qui déclarait que, des années auparavant, l’expéditeur était venu un jour chez moi. Comme personne n’avait répondu après qu’il a sonné, il a tourné la poignée de la porte et, comme elle n’était pas fermée à clef, il est entré dans la maison. Il a vu un billet de vingt dollars sur un buffet. Il l’a pris et est parti sans se faire remarquer. Pendant des années, sa conscience l’avait tourmenté et il renvoyait maintenant l’argent.

Il n’avait pas inclus les intérêts pour le temps pendant lequel il avait utilisé l’argent. Mais, en lisant cette lettre pathétique, j’ai pensé à l’érosion morale à laquelle il s’était lui-même soumis pendant un quart de siècle, harcelé sans fin par sa conscience. Il n’a trouvé la paix qu’en restituant ce qu’il avait pris.

Soyez loyaux. Soyez loyaux envers vos propres convictions. Vous savez ce qui est bien et ce qui est mal. Vous savez quand vous faites des choses correctes. Vous savez quand vous apportez votre soutien à une cause juste. Soyez loyaux. Soyez fidèles.

6. SOYEZ POSITIFS

Soyez positifs face à la vie. Quasiment chaque jour, je jette un coup d’œil à divers journaux. J’aime savoir ce qui se passe dans le monde. Et, quand j’ai du temps, j’écoute les commentateurs à la télévision et à la radio. Ces éditorialistes et ces commentateurs sont intelligents. Ces hommes et ces femmes sont passés maîtres dans l’art d’écrire et de parler. Mais, dans la plupart des cas, leur attitude est négative et péjorative. Ils semblent incapables de traiter leurs sujets d’une manière objective bien qu’ils affirment très fort le contraire. Ils nous servent constamment une nourriture faite de dénigrement, de critique permanente et de médisance les uns à l’égard des autres, qui caricature les faits et déforme la vérité. Peu importe la personne dont ils parlent ou sur laquelle ils écrivent, ils semblent ne chercher que ses échecs ou ses faiblesses. Ils critiquent constamment et ne font que peu de louanges.

Les commentateurs et les journalistes ne sont pas les seuls à avoir un esprit négatif. Lisez le courrier des lecteurs de la presse régionale. Vous le trouverez souvent rempli de venin, écrit par des personnes qui ne semblent rien trouver de bien dans le monde. À les lire, aucun homme ou femme politique n’est intègre. Il est vrai que, de temps en temps, nos dirigeants nous déçoivent. Mais on trouve beaucoup d’hommes et de femmes qui servent avec honneur et intégrité. L’esprit d’animosité nous a tous infectés à divers degrés. Nous le voyons dans les émissions à la télévision. Nous l’entendons dans les couloirs des écoles. Nous l’entendons quand nous nous parlons les uns aux autres. Dans nos foyers, certains jeunes finissent par renoncer sous la critique en règle de leurs parents. L’essence même de nos conversations s’appuie trop souvent sur des remarques sournoises, des moqueries sarcastiques et la critique des autres. Je suis désolé de dire que la tendance d’aujourd’hui est de critiquer les autres en permanence, de porter jugement alors que nous sanctionnons leur vie et leurs choix. Il y a beaucoup trop de critiques dans nos foyers. La critique précède le divorce, cultive la révolte et, quelquefois, est le catalyseur qui mène à l’échec.

J’aimerais vous inviter à cesser de chercher les orages de la vie pour profiter de son soleil. Je vous suggère d’accentuer le positif. Je demande que nous regardions davantage le bien, que nous cessions nos paroles d’insultes et de sarcasmes, que nous complimentions plus généreusement la vertu et l’effort. Il y a du bien tout autour de nous, si seulement nous voulons le rechercher.

Je ne suis pas en train de dire que toutes les critiques doivent être tues. L’amélioration vient de la correction. La force vient du repentir. Je ne suggère pas que nous soyons tout miel dans nos conversations. Sage est le jeune homme ou la jeune fille qui est capable de reconnaître ses erreurs et d’en sortir meilleur.

Ce que je suggère, c’est que nous recherchions le bien parmi ceux qui nous entourent et vivent autour de nous, que nous parlions des vertus et des qualités les uns des autres plutôt que des fautes, que l’optimisme remplace le pessimisme, et que notre foi surpasse nos peurs. Quand j’étais jeune et que j’avais tendance à être critique à l’égard des autres, mon père disait souvent sagement : « Les cyniques n’apportent rien, les sceptiques ne créent rien, les dubitatifs n’arrivent à rien. » Qui voudrait être dans l’entourage de celui qui prédit toujours des catastrophes ? Qui souhaiterait être constamment nourri de propos négatifs ? À l’opposé, être optimiste et voir le côté positif des choses redonne confiance à tous.

Au cours de ma vie, j’ai découvert un secret. J’ai appris que quand des personnes respectables font face aux défis de la vie avec optimisme, les choses tournent toujours bien ! C’est une réalité ! Peu importe les conditions difficiles du moment, les gens qui ont la foi et vont de l’avant dans un esprit plein d’entrain verront toujours les choses tourner à leur avantage.

Si jamais un homme a personnifié cela, c’est bien Winston Churchill, le premier ministre anglais pendant la seconde guerre mondiale. 1940 a été une année terrible quand les bombes tombaient sur Londres. La machine de guerre allemande avait vaincu la majeure partie de l’Europe et envahissait la Russie. Une grande partie de l’Europe était sous la botte de la tyrannie et l’Angleterre était menacée. Dans ces heures sombres, alors que les hommes perdaient espoir, que la peur s’emparait de chacun, Churchill a donné un discours où il a dit :

« Ne parlons pas de jours sombres ; parlons plutôt de jours difficiles. Ce ne sont pas des jours sombres ; ce sont de grands jours les plus grands jours que notre pays ait jamais vécus et nous devons tous remercier Dieu de nous permettre à chacun d’entre nous, selon ses fonctions, de jouer un rôle pour rendre ces jours inoubliables dans l’histoire de notre race. »

Après la terrible catastrophe de Dunkerque, les prophéties défaitistes annonçaient la fin de la Grande-Bretagne. Dans ces heures sombres et solennelles, j’ai entendu cet homme remarquable dire dans un message radiodiffusé dans toute l’Amérique :

« Nous n’échouerons pas... nous nous battrons en France, nous nous battrons sur les mers et les océans, nous nous battrons avec une confiance et une force croissantes dans les airs, nous défendrons notre île, peu en importe le prix. Nous nous battrons sur les plages, nous nous battrons sur nos terrains d’atterrissage, nous nous battrons dans les champs et dans les rues, nous nous battrons sur les collines ; nous ne nous rendrons jamais. » (Discours sur Dunkerque, Chambre des Communes, 4 juin 1940)

C’est ce genre de discours qui témoignait d’un rayon de soleil à travers l’horrible obscurité, qui a sauvé la Grande-Bretagne d’une amère défaite.

Il y a des années, j’ai lu un article de Sydney Harris qui disait que Sir Walter Scott et Lord Byron avaient tous deux eu des difficultés en scolarité, que Thomas Edison était considéré comme idiot, que Burns et Boccacio n’étaient pas bons à l’école, que Thomas d’Aquin, qui est devenu plus tard un des plus fins érudits parmi les penseurs catholiques, était « le bonnet d’âne » de sa classe et que Sir Isaac Newton était le dernier de sa classe. Chacun de ces hommes a été reconnu plus tard comme un génie.

J’imagine que chacun d’entre nous sera sous-estimé à un degré ou un autre au cours de sa vie. Et je suis sûr que vous aurez tous des difficultés à l’avenir. Personne ne peut les éviter. Mais ne désespérez pas. N’abandonnez pas. Elles ne dureront pas toujours. Dieu ne vous abandonnera pas.

Je suis reconnaissant pour les paroles de mon cantique préféré :

Lorsque les ennuis, les peines, le chagrin, Troubleront ta vie au long de ton chemin, Compte les bienfaits accordés chaque jour, Dénombre-les en pensant à son amour.

Si donc le combat, qu’il soit grand ou petit, Chaque jour te forge, dis à Dieu merci ! Compte les bienfaits alors viendra l’espoir, Au bout du voyage t’attend la victoire.

(« Compte les bienfaits », Cantiques, n° 156)

Mes chers amis, en qui j’ai tellement confiance, ne participez pas à l’esprit de notre époque. Ne regardez pas constamment le côté sombre de la vie. Recherchez le bon. Il y a tant à bâtir sur ce qui est doux, décent et positif.

Cultivez une attitude optimiste. Sachez que Dieu veille sur vous, qu’il entend vos prières et y répondra, qu’il vous aime et vous manifestera son amour.


7. SOYEZ HUMBLES

Quand j’étais un jeune homme, entre 20 et 25 ans, j’ai rempli une mission pour l’Église. J’ai été envoyé en Angleterre et la première ville où j’ai vécu a été Preston, dans le Lancashire. À cause de la crise économique, on avait peu d’argent. Si un homme gagnait cinquante dollars par mois par son travail, il pouvait se considérer comme riche. J’ai quitté des gens qui étaient pauvres pour prêcher à des gens qui étaient tout aussi pauvres.

Avant d’aller en Angleterre, je n’avais jamais vu l’océan. À l’époque, se rendre dans les îles britanniques était une grande aventure. J’ai aimé l’Angleterre mais, en ce temps-là, les gens n’étaient pas très intéressés à parler de religion. Ils nous claquaient la porte au nez. Les chiens nous poursuivaient et aboyaient à nos talons. Et pour rendre les choses encore pire, la campagne luxuriante et verte d’Angleterre a chamboulé mon rhume des foins. Au moment même où j’ai foulé le sol anglais, mes yeux et mon nez ont commencé à couler. J’étais malheureux.

Pour toutes ces raisons, après avoir passé un peu de temps à Preston, et réalisant que quitter ma famille la mettait à l’épreuve, j’ai écrit à mon père pour lui dire que je gaspillais son argent et mon temps et que je ferais mieux de rentrer à la maison plutôt que de rester les deux ans que j’étais censé passer là-bas.

La réponse arriva rapidement. Elle était courte et directe :

« Cher Gordon, j’ai reçu ton courrier de telle date. Je n’ai qu’une seule suggestion : oublie-toi et mets-toi au travail. »

À peu près le jour même où j’ai reçu cette lettre, j’ai lu ce verset du Nouveau Testament : « Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. » (Matthieu 10:39) Je peux me revoir me mettant à genoux et implorant le pardon pour mon attitude égoïste. La lettre de mon père et ce verset d’Écriture m’ont amené à prendre une résolution qui a changé mon attitude et ma conception de la vie. Je peux faire remonter tout ce qui m’est arrivé de bon à cette seule décision de m’oublier moi-même et de me mettre au travail.

Soyez humbles. Ne soyez pas arrogants. Le monde est rempli de gens arrogants. Comme ils sont exécrables ! Il n’y a pas de place pour l’arrogance dans votre vie. Il n’y a pas de place pour la suffisance. Il n’y a pas de place pour l’égotisme. Je crois que si nous sommes sans suffisance, ni fierté mal placée, ni arrogance, alors nous pouvons demander à Dieu de nous guider par la main. Que pouvons-nous demander de plus grand ?

Je crois que vous – oui, la personne que vous êtes – pouvez faire une différence dans le monde. Si petite soit-elle, elle comptera pour le bien collectif.

J’ai lu les mots suivants pour la première fois il y a près de soixante-dix ans dans un cours d’anglais au collège :

Quel chef-d’œuvre que l’homme ! Qu’il est noble dans sa raison ! Qu’il est infini dans ses facultés ! Dans sa force et dans ses mouvements, comme il est expressif et admirable ! Par l’action, semblable à un ange ! Par la pensée, semblable à un Dieu ! (Hamlet, acte II, scène 2, vers 303-306)

Je reconnais qu’Hamlet prononce ces mots sur un ton ironique. Et néanmoins, ils portent une grande vérité en eux. Ils décrivent l’excellence potentielle des hommes et des femmes. Ils sont solidaires des paroles du roi David :

Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créées : Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’homme, pour que tu prennes garde à lui ? Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, et tu l’as couronné de gloire et de magnificence (Psaumes 8:3-5).

Ces paroles magnifiques proclament le miracle de la création humaine, de chacun d’entre nous. Nous sommes plus que le fils ou la fille de M. et Mme Untel qui habitent à tel endroit. Nous sommes tous enfants de Dieu, et il y a quelque chose de divin en chacun de nous.

C’est précisément en comprenant notre héritage et notre potentiel divins que nous devrions être humbles. Cela ne signifie pas que nous devons être faibles mais plutôt que nous acceptons d’être enseignés. Il n’est pas requis que nous soyons foulés aux pieds. Cela signifie que nous reconnaissons l’origine de notre force et de nos compétences. Cela signifie aussi que nous ne sommes pas sur terre pour mesurer l’importance du statut social que nous pouvons atteindre mais pour faire une réelle différence dans la vie des autres.

Il n’y a pas longtemps j’ai pris un vieux livre et j’ai lu la vie de Florence Nightingale. Bien que j’aie déjà lu ce livre auparavant, sa relecture m’a donné un nouveau sentiment d’admiration et de respect pour cette jeune femme anglaise qui a fait une différence énorme à son époque.

Elle est née dans une famille fortunée, pour faire la fête et danser, pour aller aux courses de chevaux et pour paraître en société. Mais elle ne s’est intéressée à rien de cela. Ses parents ne pouvaient pas la comprendre. Même quand elle était jeune, son grand désir était de soulager la douleur et la souffrance, de hâter la guérison, de faire que les hôpitaux de l’époque soient moins sinistres. Elle ne s’est jamais mariée. Elle a dévoué sa vie au métier d’infirmière et elle est devenue experte en la matière.

En 1854, la Grande-Bretagne s’est engagée dans la guerre de Crimée. Mademoiselle Nightingale avait des amis dans le gouvernement et elle les a sollicités sans cesse et les a persuadés de la nommer directrice de l’hôpital de Scutari où des milliers de victimes de la guerre avaient été amenées.

Ce qu’elle y a découvert était d’un désespoir et d’une consternation absolus. Un vieil entrepôt servait d’hôpital. Les conditions sanitaires étaient déplorables. Les hommes blessés étaient entassés dans de grandes salles empestées d’odeurs fétides et où se faisaient entendre des cris de souffrance.

Cette femme d’apparence fragile s’est mise au travail. Son biographe a écrit ceci :

« À ceux qui la voyaient à l’œuvre parmi les malades, allant de lit en lit jour et nuit, habitée par un courage inflexible et une vigilance infatigable, il semblait que la force concentrée d’un dévouement entier et sans égal pourrait à peine suffire à la plus petite partie de la tâche. Dans ces grands pavillons, quand une souffrance en était à son paroxysme ou quand le besoin d’aide était le plus grand, mademoiselle Nightingale était là, comme par magie. » (Lytton Strachey, Life of Florence Nightingale, Travelers Library, Doubleday, Doran & Cie, 1934)

Les lits où se trouvaient les hommes souffrants s’étendaient littéralement sur des kilomètres avec très peu d’espace entre chaque lit. Mais, quoiqu’il en soit, au bout de six mois, la confusion et la pression dans les pavillons était terminée ; l’ordre y régnait ainsi que la propreté ; les approvisionnements étaient abondants et rapides ; d’importants travaux sanitaires avaient été accomplis. La comparaison de deux chiffres révèle assez bien le changement extraordinaire : le taux de mortalité parmi les cas traités avait chuté de 42 pour cent à 22 pour mille. (Ibid., p. 1186)

Florence Nightingale avait réalisé un véritable miracle. Des milliers de vies étaient sauvées. Des hommes sans espoir avaient retrouvé l’espoir.

La guerre a pris fin. Elle aurait pu revenir à Londres en héroïne. La presse avait chanté ses louanges. Mais elle est rentrée incognito pour échapper à l’adulation. Elle a continué son œuvre pendant encore cinquante ans en améliorant la situation des hôpitaux civils et militaires d’Angleterre.

Peut-être qu’aucune autre femme n’a fait plus dans l’histoire du monde pour atténuer le malheur parmi les hommes que cette dame à la lampe, qui marchait dans les vastes pavillons de Scutari au milieu du dix-neuvième siècle, pour dispenser des encouragements et du réconfort et susciter la foi et l’espoir chez ceux qui se tordaient de douleur. Elle était née pour être privilégiée. Au lieu de cela, elle a vécu une vie d’excellence grâce à sa profonde humilité qui a créé en elle le désir de servir et d’aider les autres.

À vous qui avez toute la vie devant vous, je vous adresse une requête : parmi les activités et le va-etvient de la vie, donnez aussi quelque chose qui rendra le monde un peu meilleur.

Un jour, à l’aéroport de Dallas, un homme s’est approché de moi et s’est présenté. Il était médecin et se rendait en Amérique centrale. Il y va chaque année et reste un mois sur place pour y accomplir de nombreuses opérations afin d’aider ceux qui ne peuvent pas se payer le genre d’aide qu’il leur apporte.

Prendriez-vous l’engagement dès ce jour de consacrer une partie de votre vie à ceux qui sont dans la détresse et le besoin ? En faisant cela, vous garderez les pieds sur terre. Cela vous aidera à vous défendre de l’état d’esprit qui est de croire que d’une manière ou d’une autre le monde vous est redevable de quelque chose. Cela vous conduira vers l’humilité.

Soyez humbles ! Reconnaissez que tout ce que vous avez votre temps, vos talents, votre santé et votre énergie, vos réalisations et même votre vie est un don gratuit de votre Père céleste. Comme vous devriez être reconnaissants pour sa bonté envers vous. Comme vous devriez être humbles en pensant qu’il sait qui vous êtes et qu’il attend de vous guider à chaque pas.


8. SOYEZ POSÉS

Le monde est tellement bruyant. De toutes parts des voix essaient de nous influencer. Nous avons besoin de prendre le temps de penser. Nous avons besoin de couvrir la clameur et le bruit et d’être tout simplement tranquilles. Nous avons besoin de temps pour méditer, pour réfléchir et pour contempler les choses profondes de la vie. Nous avons besoin de temps pour lire et nous immerger dans les pensées de grands esprits.

Notre vie est tellement saturée d’obligations. Nous courons d’une chose à l’autre. Nous nous épuisons dans nos études, nos activités sociales et notre poursuite de l’argent. S’il vous plaît, comprenez-moi bien : je ne dis pas que toutes ces choses sont mauvaises. Mais nous avons le droit de passer un peu de temps avec nous-mêmes. Nous avons besoin de passer du temps dans la nature où nous pouvons penser et respirer profondément, sentir la terre et écouter le bruit de l’océan, de la forêt ou de la montagne.

Je peux très nettement me rappeler l’image de mon père à l’époque où il a commencé à vieillir. Il vivait dans une maison où il y avait un mur de pierre dans la propriété. C’était un mur bas et, quand il faisait chaud, il allait s’asseoir sur le mur. Quand j’étais jeune homme, je me demandais pourquoi mon père restait simplement assis sur ce mur pendant des heures. Il pensait, méditait et réfléchissait à des choses à dire et à écrire, car c’était un orateur et un écrivain doué. Même à un âge avancé, il lisait avec avidité. Il n’a jamais cessé de s’instruire. Pour lui, la vie était une aventure dans la pensée et la lecture.

Mon père et ma mère étaient des éducateurs et, dans la maison de mon enfance, ils ont construit une grande bibliothèque qui était remplie de livres. Dans cette pièce, il y avait une grande table où nous pouvions étudier à l’aide de bonnes lampes pour lire. Quand j’étais jeune, je trouvais constamment des excuses pour éviter de faire mes devoirs. Mais j’aimais lire et l’importance que mes parents ont donnée à la lecture dans notre famille m’a contaminé. Depuis lors j’ai toujours aimé lire.

Un homme que je connais et qui vit sous pression et a de lourdes responsabilités m’a dit un jour :

« Si seulement j’avais le temps de lire un bon livre. » Il pourrait prendre le temps. Prenez cette habitude dès maintenant. Lisez, étudiez et méditez pour que vous continuiez à le faire tout au long de votre vie.

Vos désirs en la matière varieront selon votre âge et votre situation. Mais chacun d’entre nous en a besoin. Je vous demande de réfléchir au temps que vous passez devant votre ordinateur à surfer peutêtre sur l’Internet ou plongé dans un jeu vidéo ou à regarder un programme débile ou du sport à la télévision. Je ne suis pas contre le sport. J’apprécie un bon match de football américain ou de basketball. Mais j’ai vu tant d’hommes et de femmes devenir dépendants du sport ou de l’Internet ou des jeux vidéo. Je connais beaucoup trop de gens qui sont conditionnés par les bruits et les avis qu’ils captent constamment dans leur esprit. Je crois que leur vie serait plus riche et plus significative si, au moins occasionnellement, ils laissaient tomber un match qui sera oublié dès le lendemain, délaissaient l’exploration d’un site Internet supplémentaire et consacraient un peu de temps à lire et à penser, ou tout simplement s’ils faisaient une pause.

Ils seraient bénis s’ils sortaient à l’occasion dans l’obscurité de la nuit pour regarder les étoiles et méditer à leur propre rôle dans le monde.

Trouvez du temps pour échapper au bruit du monde. Trouvez votre propre version du mur de pierre et saisissez les occasions qui se présentent pour vous interroger sur votre vie. Prenez le temps de penser au genre d’homme ou de femme que vous voulez devenir.
Les Écritures nous exhortent : « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. » (Psaumes 46:10)


9. SOYEZ ADONNÉS À LA PRIÈRE

Vous ne pouvez pas réussir tout seuls. Je sais que partout dans le monde il y a des
jeunes de tous les milieux et de toutes les cultures qui prient. Je sais que beaucoup d’entre vous se mettent à genoux et parlent avec le Seigneur. Vous savez qu’il est la source de toute sagesse.

Vous avez besoin de son aide et vous le savez. Vous ne pouvez pas réussir tout seuls. Vous vous en rendrez compte de plus en plus au fil des années. Vivez donc de manière à pouvoir parler au Seigneur avec une bonne conscience. Agenouillez-vous et remerciez-le pour sa bonté pour vous et exprimez-lui les justes aspirations de votre cœur. Ce qui est miraculeux, c’est qu’il entend. Il répond. Pas toujours comme nous le voudrions, mais je n’ai aucun doute qu’il répond.

J’ai aussi appris cela quand j’étais enfant.

La ferme maraîchère où nous passions nos étés se trouvait à la campagne où les nuits sont sombres. Il n’y avait pas de réverbère ni d’aucune sorte d’éclairage dans les alentours. Mon frère et moi dormions souvent à la belle étoile. Par les nuits claires, nous nous allongions sur le dos et regardions les myriades d’étoiles dans le ciel. Nous pouvions identifier certaines constellations et étoiles qui étaient illustrées dans notre encyclopédie. Chaque nuit, nous tracions la Grande Ourse, la poignée et la casserole, pour trouver l’Étoile Polaire.

Nous en sommes venus à connaître la constance de cette étoile. Alors que la terre tournait, les autres étoiles semblaient bouger dans la nuit. Mais l’Etoile Polaire restait en position, alignée sur l’axe de la terre. Et c’est pour cette raison qu’elle est ainsi appelée. À travers les siècles, elle a guidé le voyage des marins. Ils estimaient leur direction grâce à sa constance, évitant ainsi de voyager en cercle ou dans une mauvaise direction alors qu’ils traversaient des mers immenses et sans repère.

Depuis mes songeries d’enfance, l’Étoile Polaire a une signification importante à mes yeux. Elle est une constante au milieu du changement. On peut toujours compter sur elle, c’est une balise fiable, une ancre dans un firmament changeant et instable.

Puis-je suggérer que la prière peut devenir une Étoile Polaire dans votre vie. Dans un monde mouvant et quelquefois trompeur, elle peut devenir une constante. La communication avec votre Père céleste, la prière peut vous apporter un sentiment de sécurité. Elle peut être une bénédiction pour vous en vous apportant la paix, le réconfort et la sagesse. Elle peut vous apporter inspirations et directives.

Nos parents nous ont appris à prier. Nous avons appris comment nous présenter devant notre Père céleste et lui parler de nos soucis et de nos inquiétudes. Nous avons appris à le remercier chaque jour pour tout ce qu’il faisait pour nous. Puis est venu le jour où j’ai commencé à comprendre combien la prière pouvait être puissante dans ma vie.

Dès ma jeunesse, j’ai su que mon père aimait ma mère. Il l’encourageait en toutes choses. Il se souciait constamment de son confort. Étant enfants, nous considérions nos parents comme égaux entre eux, des compagnons qui travaillaient ensemble, s’aimaient et s’appréciaient l’un l’autre. Savoir que nos parents s’aimaient profondément nous apportait un sentiment de sécurité.

À l’âge de cinquante ans, ma mère a développé un cancer. Je me souviens de nos prières familiales et de nos supplications éplorées. Mon père a fait tout ce qu’il a pu pour que notre mère obtienne le traitement dont elle avait besoin, y compris en l’envoyant auprès des meilleurs spécialistes de la côte Ouest, mais sans résultat. Je me souviens encore intensément du jour où mon père est revenu de Los Angeles, le cœur brisé, après le décès de ma mère. Il est descendu du train et a embrassé ses enfants accablés de douleur. Nous avons marché solennellement sur le quai jusqu’au wagon à bagages d’où le cercueil a été déchargé. Nous avons encore mieux mesuré la tendresse du cœur de notre père. J’ai aussi appris ce qu’étaient le chagrin et la séparation l’accablement écrasant des enfants qui perdent leur mère mais aussi la sérénité et la certitude que la mort ne peut pas être la fin de l’âme.

Nous ne parlions pas ouvertement de notre amour les uns pour les autres à cette époque. Mais nous avons prié ensemble. Nous avons prié pour avoir du réconfort, de la force et de la compréhension. Nous avons prié pour avoir de la paix. Nous avons prié pour notre mère qui était partie avant nous. Nous avons prié pour être capables de vivre à la hauteur de l’héritage qu’elle nous avait laissé. Nous avons prié pour que le cœur de notre père guérisse et que notre Père céleste guérisse nos cœurs brisés et nous rende plus forts. Nous avons ressenti la force tranquille qui touche les familles où l’on prie ensemble.

Aucun d’entre nous ne peut y arriver seul. Sans aide, vous ne pourrez probablement pas obtenir le succès dont vous rêvez. Je sais, par expérience personnelle, que Dieu fera pleuvoir en abondance la sagesse et un sentiment de paix sur la tête de ceux qui se mettent à genoux et lui parlent.

Je le répète, vous avez besoin de son aide, et vous savez que vous avez besoin de son aide. Non seulement, vous ne pouvez pas y arriver seul mais il est vain d’essayer de le faire seul. Il y aura des moments où il semblera que les réponses à vos prières ne vous sont pas accordées. Mais le Seigneur est plus sage que nous. Il écoutera toujours nos prières et assurément il y répondra.

Pendant de nombreuses années, j’ai travaillé avec un homme que j’aimais entendre prier parce que ses prières étaient quasiment composées de remerciements plutôt que de demandes.

Ce qui est merveilleux à propos de la prière, c’est que les paroles que vous adressez à votre Père céleste sont personnelles, individuelles et privées. Demandez à Dieu de vous pardonner vos péchés. Demandez-lui de vous bénir. Demandezlui de vous aider à atteindre vos ambitions justes et dignes. Demandez-lui de vous aider dans vos études. Demandez-lui de balayer vos inquiétudes et vos peurs. Demandez-lui de vous aider à trouver un conjoint avec qui vous pourrez partager votre vie. Demandez-lui toutes les choses qui ont de l’importance à vos yeux. Il se tient prêt à vous aider parce que vous êtes ses fils et ses filles. N’oubliez jamais cela.

Quand j’ai été interviewé par Mike Wallace pour l’émission de CBS appelée « 60 Minutes », il m’a posé cette question : « Les gens disent que vous êtes un prophète. Est-ce que Dieu vous parle ? » J’ai répondu en lui disant qu’un prophète n’est pas un diseur de bonne aventure. C’est plus probable que ce soit comme quand Élie a appelé Dieu à l’aide. L’Ecriture dit qu’il y a eu un grand vent, et le Seigneur n’était pas dans le vent. Il y a eu un tremblement de terre et le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre. Il y a eu un feu et, après le feu, une petite voix douce. C’est la voix de l’Esprit qui parlait et elle vous parlera de vos propres problèmes si vous recherchez la sagesse et la compréhension dans vos prières.

George Washington croyait à la prière. Un ami de Washington, du nom de Potts, était présent avec le général Washington et sa jeune armée à Valley Forge pendant le terrible hiver 1777. Un jour, alors qu’il marchait le long d’un sentier, Potts a entendu la voix d’une personne parlant très sincèrement. Il s’est rapproché de l’endroit d’où provenait la voix. Il a trouvé George Washington, le commandant en chef des armées américaines, agenouillé en prière, implorant les cieux en faveur de ses troupes. Potts est rentré chez lui et a dit à sa femme que tout irait bien, ajoutant ceci :

J’ai vu aujourd’hui une chose à laquelle je ne m’attendais pas. Tu sais que j’ai toujours considéré que l’épée et l’Evangile étaient en totale contradiction ; et qu’aucun homme ne pouvait être chrétien et soldat en même temps. Mais George Washington m’a convaincu aujourd’hui de mon erreur. (De Mason Locke Weems, Life of Washington, Armonk, New-York : M. E. Sharpe, 1986, p. 147)

La prière changera votre vie. Elle vous apportera la paix. Elle vous donnera directives et conseils. Elle vous aidera à savoir que vous n’êtes pas seul dans ce grand monde parfois brutal. Le Seigneur répondra à vos prières. Je sais cela. J’en ai fait l’expérience encore, et encore, et encore.

Je me souviens d’avoir lu l’histoire de William Robert Anderson, qui a amené le sous-marin Nautilus sous le pôle Nord. Il portait dans son portefeuille une carte écornée sur laquelle ces paroles étaient écrites :

Je crois que je suis toujours divinement guidé. Je crois que je choisirai toujours la bonne route. Je crois que Dieu créera un chemin là où il n’y en a pas.

Je le crois aussi. Je crois aussi que Dieu créera un chemin, ouvrira une fenêtre, nous montrera une route même lorsqu’il nous semble qu’il n’y a aucune issue. J’espère que chaque jeune homme et chaque jeune fille se mettra à genoux matin et soir et parlera au Seigneur. Nous pouvons être parfaits dans nos prières.


CONCLUSION

C’est maintenant qu’il faut être heureux. C’est maintenant qu’il faut ressentir de la joie, se faire des amis et apprécier ce qu’il y a de mieux dans la vie. Dans ce livre, j’ai simplement essayé de mettre en avant quelques suggestions, glanées au cours des nombreuses années de ma vie, pour vous aider à vivre cette félicité. Le monde vous dira que des choses bien spécifiques vous apporteront le bonheur ; des choses telles que la popularité, les possessions matérielles et la satisfaction de vos désirs les plus instinctifs.

Jeunes gens et jeunes filles, vous avez une immense responsabilité. Vous êtes le produit de toutes les générations qui vous ont précédés. Tout ce qui constitue votre corps et votre esprit vous a été transmis par l’intermédiaire de vos parents. Un jour, vous deviendrez parents et vous transmettrez aux générations suivantes les qualités physiques et mentales que vous avez reçues du passé. Ne brisez pas la chaîne des générations de votre famille. Préservez-en l’éclat et la force. Tant de choses dépendent de vous. Vous avez une immense valeur.

Vous pouvez vous amuser. Bien sûr que vous le pouvez ! Je veux que vous vous amusiez. Je ne veux pas que vous soyez prudes. Je veux que vous soyez énergiques et joyeux, que vous chantiez et dansiez, que vous riiez et soyez heureux.
Mais, ce faisant, soyez humbles et adonnés à la prière, et vous aurez les faveurs du ciel.

Je ne pourrais rien souhaiter de mieux pour vous sinon que votre vie soit fructueuse, que vous serviez avec dévouement et de manière désintéressée, que vous contribuiez à accroître la connaissance et le bien-être du monde dans lequel vous vivez, et que vous le fassiez humblement et fidèlement devant votre Dieu. Il vous aime. Je vous aime. Je crois en vous. Et je veux que vous soyez heureux, que vous réussissiez, que vous apportiez de grandes contributions au monde où vous vivez.

Alors, voici mes neuf recommandations sur votre manière d’être :

Soyez reconnaissants

Soyez intelligents

Soyez engagés

Soyez purs

Soyez loyaux

Soyez positifs

Soyez humbles

Soyez posés

Soyez adonnés à la prière

Si elles sont observées, ces neuf recommandations apporteront de grands bienfaits à tout jeune homme et à toute jeune fille. Elles mettront de l’éclat à vos jours et apporteront la paix à vos nuits. Elles vous sauveront des peines de cœur et de la douleur. Elles vous fourniront un but dans la vie et canaliseront votre énergie.

Elles vous donneront des amis qui vous ressemblent. Elles vous protégeront de fréquentations qui pourraient vous entraîner vers le bas et vous détourner de votre voie.
N’oubliez pas que vous avez beaucoup plus d’années devant vous que derrière. Ces années peuvent être productives et enrichissantes. Les bonnes choses auxquelles vous aspirez peuvent devenir réalité.

Aujourd’hui, si vous pensez être comme une feuille ballotée par le courant, ressaisissez-vous et décidez de faire mieux.

Des panneaux d’avertissement étaient autrefois usuels aux passages à niveau. Deux bras croisés étaient accompagnés des mots : « Arrêtez-vous, Regardez, Écoutez. » Ils voulaient dire qu’un train rugissant pouvait être sur les voies et que vous feriez mieux d’être sur vos gardes.

Il y a des années, je voyageais en train dans le Midwest. J’ai regardé par la fenêtre sur ma gauche. Une route longeait la voie ferrée. Une voiture avec un garçon et une fille à bord allait à toute vitesse le long de cette route, juste un peu plus vite que le train. La voiture a continué à prendre de l’avance jusqu’à ce que je ne puisse plus la voir. Tout à coup, on a entendu le sifflet de la locomotive puis le train s’est arrêté dans un crissement lorsque les freins ont bloqué les roues.

Nous avons regardé par la fenêtre de l’autre côté. Il y avait une voiture broyée. Rapidement, les voitures de police sont arrivées, suivies par une ambulance. Le garçon et la fille étaient morts.

La route qu’ils suivaient traversait la voie. Ils ne se sont pas arrêtés, n’ont pas regardé ni écouté. Tout est arrivé en un instant.

En suivant les neuf conseils qui vous ont été donnés, vous adopterez la meilleure manière d’être.

Prenez cette résolution dès aujourd’hui. Les années passeront inexorablement et elles passeront vite. Prenez aujourd’hui l’engagement de faire quelque chose de bon de cette vie précieuse que Dieu vous a donnée.