Plaques métalliques et boîtes de pierre



Mark E. Petersen

 

Membre du Collège des Douze




Comme le Seigneur souhaite sauver le genre humain, même jusqu’à la fin des temps, il a révélé à Jean que dans les derniers jours des anges voleraient au milieu du ciel comme messagers du Tout-Puissant. Jean a vu que l’un de ces anges voleraient du ciel à la terre et qu’il rapporterait l’Évangile éternel sur la terre comme il était sur le point d’être perdu pour l’humanité tout au long des âges (voir Apocalypse 14:6).


Cet ange s’appelait Moroni. Il avait vécu en Amérique environ mille cinq cents ans auparavant et était prophète de Dieu à cette époque. Son père, Mormon, et lui furent les historiens du peuple qui habitaient jadis ce pays. Ils écrivirent l'histoire de leur nation, la gravèrent sur des plaques d’or pour qu’elles résistent aux sévices du temps, et ces annales devaient avoir une importance capitale dans les derniers jours.


Pour les garder en sécurité, Moroni les mit à l’abri dans un coffrage de pierres et les enfouit sous terre. Certains critiques considèrent cette méthode comme très originale, mais en fait c’est le contraire qui l’aurait été. Pourquoi ? Parce que ce qu’il faisait était en pleine harmonie avec une habitude bien établie suivie par diverses nations dans l’ancien


monde afin de préserver et de protéger leurs documents précieux.


Des annales ont été gravées sur du métal pendant de nombreux siècles. On en a retrouvé un grand nombre. On a retrouvé des trésors de ce genre de la Corée à Ceylan, de l’Assyrie ancienne et la Perse jusqu’à l’Inde, de Java jusqu’à Bangkok, venant de l’Italie, de la Grèce et des grottes de Qumran en Palestine où se trouvaient les écrits de la mer Morte.


Ces annales n’étaient pas toutes gravées sur de l’or. Les anciens peuples gravaient aussi leurs annales sur des plaques d’argent, des plaques d’airain, des plaques de laiton, des plaques de plomb et même, dans certains cas, sur des plaques de fer blanc qui s’avéra ne pas résister parfaitement puisqu’il s’oxyde plus facilement que tous les autres métaux.


L’une des découvertes les plus commentées dans le genre fut celle des rouleaux de laiton qui se trouvaient avec les autres écrits de la mer Morte, en Palestine. Eux aussi contenaient des anciens écrits sacrés.


Le roi Darius, qui mit Daniel dans la fosse aux lions (voir Daniel 6), écrivit ses annales sur de l’or et de l’argent et il plaça les plaques dans des boîtes de pierre qu’il enterra dans le sol pour les conserver comme le fit Moroni. Ses annales ont maintenant été traduites et publiées. Pour s’assurer que quelqu’un pourrait les lire, Darius les rédigea en trois langues différentes.




Le roi de l’Assyrie ancienne, Sargon II, eut la même idée, mais il utilisa divers métaux pour constituer ses annales : de l’or, de l’argent, du bronze, du laiton et même du fer blanc. Il grava aussi sur de l’albâtre. Il souhaitait préserver ces annales pour la postérité, et que fit-il donc ? Comme Darius et comme Moroni, il les mit dans des boîtes faites


en pierre pour les protéger et il les enfouit dans le sol, dans les fondations de son palais. Ses annales ont aussi été traduites et publiées.

Un livre constitué de dix-neuf fines plaques d’or a été découvert en Corée en 1965 ; il contient une partie des écrits bouddhistes, et les plaques sont gravées en chinois. Les fines pages constituant ces annales précieuses ont approximativement 90 centimètres carrés, reliées ensemble de manière à ce qu ’elles puissent s’ouvrir comme un livre.


Les plaques trouvées à Pyrgi, en Italie, sont longues de dix-huit centimètres sur neuf, sont gravées en caractères phéniciens, et elles retracent la consécration d’un sanctuaire pour la déesse Astarté. Elles datent d’environ 500 ans av. J.-C., c ’est-à-dire à peu près du temps de Léhi.


Il est intéressant de remarquer que certaines de ces anciennes annales furent cachées dans des boîtes construites spécialement comme celle de Moroni, certaines découpées entièrement dans une seule pierre, d’autres cimentées ensemble. Quelques-unes étaient faites d’obsidienne et étaient ornées de gravures à l’intérieur comme à l’extérieur. Elles servaient à contenir divers objets précieux. De plus grandes boîtes de pierre ont été trouvées et on sait qu’elles servaient à conserver le grain.


Au Mexique et en Amérique centrale, un grand nombre de boîtes de pierre ont été découvertes, des grandes et des petites et certaines d’entre elles sont aussi ornées de gravures à l’intérieur et à l’extérieur.


Il est inutile d'entretenir encore des doutes sur les annales que tenaient les anciens peuples qui préservaient leurs écrits en les gravant sur du métal, ni sur les boîtes de pierre ou de métal dans lesquelles elles étaient conservées.


Naturellement, des annales étaient gravées sur le métal jadis. Naturellement, elles étaient faites d’or, d’argent, de cuivre et de plomb. Naturellement, beaucoup d’entre elles datent de la période où Léhi a quitté Jérusalem, et naturellement, il a emporté avec lui cette coutume sur le continent américain.


Le dernier homme dans la ligne antique des prophètes du continent américain fut Moroni. Son père et lui ont compilé les écrits sacrés de leur peuple sur une période d’un millier d’années, y compris le récit d’un peuple encore plus ancien, les Jarédites, qui sont venus de la tour de Babel jusque sur le continent américain. Les annales jarédites étaient gravées sur vingt-quatre feuilles d’or massif.


Après la destruction de sa nation par la guerre, et étant le seul survivant des batailles cruelles qui se livrèrent alors, Moroni fit aussi une boîte de pierres et y déposa les annales faites par son père et par lui-même, qu’il enfouit dans le sol pour les préserver comme le firent Darius et Sargon. Elles devaient rester à cet endroit jusqu’à ce que le Seigneur décidât qu’il en fût autrement.



Source : L'Étoile, avril 1984, p. 57-58