Preuves du Livre de Mormon

 

 

Melvin J. Ballard (1873-1939)

 

Membre du Collège des Douze de 1919 à 1939

 

 

 

Discours prononcé le 24 avril 1932 dans le Tabernacle de Salt Lake City


 

 

Au cours des quatorze années de mon expérience missionnaire pour l'Église, lorsque j'ai raconté la merveilleuse histoire de la visite de messagers célestes à notre époque, la visite du Père et du Fils et la visite de saints anges divinement commissionnés, ma déclaration a souvent été rejetée par un monde incrédule et sceptique.

 

On est enclin à parler de ces manifestations comme étant des imaginations humaines, des hallucinations, des rêves nocturnes. Lorsque j’ai rencontré ce scepticisme, j’ai été très reconnaissant que le Seigneur, connaissant le caractère du siècle dans lequel il allait de nouveau faire connaître son œuvre à la terre, l'entoura de preuves tangibles qui sont également d’un caractère miraculeux, et la preuve la plus saillante de toutes, avec laquelle le Seigneur a soutenu le prophète Joseph Smith et cette grande œuvre des derniers jours, c’est l'ouvrage que je tiens dans ma main, appelé le Livre de Mormon. C’est une preuve tangible parce qu’il existe. Tout le monde peut l’avoir. On doit l’expliquer. On ne peut pas le traiter comme on le ferait d’un rêve, ou d’une vision, aussi réels qu’ils aient pu être, mais qui sont passés et disparus.

 

Il y a eu deux mois, en visitant la Mission Mexicaine en compagnie du président Antoine R. Ivins, président de cette mission, et de l’ambassadeur J. Reuben Clark, j’ai eu pour la première fois la saisissante joie, dans la vallée du Mexique, de grimper sur le sommet de la pyramide du soleil, ancienne et historique, visitée par les archéologues et les touristes, située à quelque vingt milles de la ville de Mexico.

 

Nous avons fait l’ascension de cette pyramide jusqu’à une hauteur de 700 marches, et à notre droite nous avions la pyramide de la lune, à notre gauche, le temple de Quetzalcoatl et la grande rue de la mort, avec ses nombreuses ruines. Me trouvant assis au milieu de ces preuves impressionnantes d’une ancienne civilisation, mon esprit se tourna de nouveau vers les explorations que l’on fait et la valeur des preuves qui nous arrivent. Je me souviens de la visite que frère Rey L. Pratt et moi avons faites au grand plateau des Andes, il y a six ans, parmi les restes de cette civilisation ancienne qui doit avoir été bien féconde autour du lac Titicaca. Je me souviens de ma visite à la ville de Tichuanaco sur les bords sud du lac Titicaca, dont plusieurs prétendent que ce sont les plus anciennes ruines urbaines du monde. Certains font remonter son antiquité à huit mille ans. Ceci, cependant, est plutôt une théorie.

 

Il y avait dans cette grande ville deux ruines principales qui m’ont impressionné. L’une était le temple du soleil, dont l’emplacement occupait approximativement dix acres de terrain [1 acre = environ 4000 m2, ndlr]. Autour de la cour de ce temple il y a de grands monolithes taillés, pierres ayant approximativement douze pieds de hauteur [1 pied = 0,30479 m, ndlr], environ 8 pieds de largeur et presque deux pieds de profondeur. Il y en a vingt-huit sur deux côtés de ce petit morceau de terrain, et trente-deux sur les deux autres côtés ; ainsi toute la cour du temple est entourée complètement par ces grands monolithes taillés. Le chemin d’entrée de cette cour passe lui-même à travers une grande pierre d’une seule pièce, d’une largeur de douze pieds environ et douze pieds de hauteur, et presque deux d’épaisseur, avec un petit portail au centre. Cette pierre, comme les autres, est magnifiquement recouverte de dessins qui sont de l’égyptien le plus frappant, et nul n’a jamais visité ces ruines sans revenir avec l’impression que ceux qui furent les fondateurs de cette civilisation devaient avoir la connaissance de la civilisation, de l’art et de la culture égyptiennes.

 

Un prince égyptien qui visitait ces monolithes a dit : « Je suis égyptien, né de sang royal, élevé et instruit dans ce que mon pays offre de meilleur. Sans aucun doute, ce sont des hiéroglyphes égyptiens que je lis très clairement, mais le problème qui m’intrigue c’est que, nulle part hors de mon propre pays, je n’ai entendu un dialecte égyptien aussi pur que celui qui est parlé ici par ces autochtones. »

 

C’est remarquable non seulement de découvrir des évidences de l’art et de la culture égyptienne sur les pierres, mais, selon le témoignage de ce prince égyptien, un dialecte égyptien encore parlé parmi les natifs de ce pays. La caractéristique saillante de toute cette civilisation est si fortement égyptienne que l’ex-vice-président Dawes, notre récent ambassadeur en Grande-Bretagne et à présent à la tête de la Corporation de Reconstruction financière des États-Unis, a fait une appropriation pour rechercher s’il est possible qu’il y ait quelque fondement de vérité dans l’histoire traditionnelle de l’Atlantide. La tradition dit qu’il y a eu un continent qui réunissait l'hémisphère est à l'hémisphère ouest, et que, à travers ce continent, des peuples passèrent du vieux monde dans l’Amérique, mais que, par les soulèvements de la nature, ce continent est graduellement descendu dans l’océan, et ainsi on essaie de découvrir le pont sur lequel cette grande migration a passé. Il est problématique que l’on découvre jamais quelque preuve de l’Atlantide noyé, mais il n’y a qu’une réponse solide aujourd’hui, et elle se fait au moyen du Livre de Mormon.

 

En outre, ce témoignage a été enregistré longtemps avant que les hommes aient découvert des preuves du caractère égyptien de cette ancienne civilisation. La traduction de Joseph Smith déclare qu’ils ont apporté avec eux l’art et la culture égyptienne. En effet, les annales qu’il a eue en main étaient écrites en caractères égyptiens. C’est la seule réponse satisfaisante aujourd’hui, à la question : « D’où vient la caractéristique égyptienne trouvée dans cette ancienne civilisation ? »

 

Je me souviens aussi avoir été impressionné par les preuves que j’ai vues dans la ruine du temple lui-même. Il y a des pierres de muraille de plusieurs pieds de hauteur et d’énormes dimensions. J'ai mesuré les pierres, non seulement des murs, mais aussi du sol de cette cour de temple, et il y a des pierres si grandes qu’elles pèsent 170 tonnes. Elles ont apparemment été apportées à travers le lac Titicaca des carrières d’où on les a prises et où elles existent encore. Savoir comment des hommes ont pu remuer des pierres de telles dimensions lorsque avec notre industrie moderne nous éprouvons de grandes difficultés à mouvoir des pierres pesant 100 tonnes ? C’est la question qui intrigue les hommes modernes. J’ai vu des croix sur les murs de ce temple, croix qui avaient cinq pieds de long et trois pieds de large, taillées sur la face de ces pierres, étant aussi parfaites que toute autre croix où que ce soit dans le monde.

 

Je me souviens encore d’une pierre d’un des murs du temple sur laquelle était exécuté un compas qui avait dix-sept pouces de pointe en pointe [1 pouce = 2,54 cm, ndlr] et exécuté aussi parfaitement que s’il avait été fait d’hier. Le carré également. Et au centre de la cour du temple, il y avait la grande dalle du sacrifice, pierre d’environ neuf pieds de long sur sept pieds de large, évidée de façon que le sang de l’animal se draine à un point commun où un grand bassin de pierre, noirci par le feu des siècles, recevait le sang du sacrifice. Quiconque a examiné ce temple a conclu que les constructeurs connaissaient tout au sujet du temple de Salomon, car il porte les symboles, les marques et les dessins qui sont d’une manière frappante si semblables à ceux du temple de Salomon.

 

On a aussi conclu que les constructeurs de ces temples connaissaient la loi du sacrifice, car là également il y a des preuves que le sacrifice a été perpétué sur ce continent américain. Où est la réponse ?

 

Longtemps avant que ces preuves ne fussent connues des hommes, Joseph Smith, en traduisant le Livre de Mormon, rapporte que lorsque le peuple atteignit ce continent américain il construisit des temples d’après le modèle de Salomon. Dans les découvertes de la république du Mexique, on a réuni dans le grand musée, entre autres choses, ce qui est connu sous le nom de Calendrier de pierre. J’ai entendu une docte discussion à son sujet par un jeune mexicain, l’autre jour, qui signalait aussi ce qui a été écrit dessus, et je m’inspire de ce qui a paru dans le « Popular Science » d’il y a deux ans, au sujet du calendrier de pierre. Il montrait que le calendrier de pierre était le calendrier le plus parfait que nous ayons aujourd’hui dans le monde. Il est si exact, en effet, qu’en l’espace de trois mille ans ils n’ont pas eu besoin d’ajouter un jour supplémentaire pour équilibrer le calendrier. Vous savez que nous devons ajouter un jour chaque année bissextile pour équilibrer notre calendrier.

 

J’ai vu l’un à côté de l’autre l’alphabet des Mayas et l’alphabet des Égyptiens, tellement semblables, lettre par lettre, qu’on est tout de suite pénétré de la pensée que ou bien les Mayas empruntèrent leur alphabet aux Égyptiens, ou bien les Égyptiens empruntèrent leur alphabet aux Mayas. Et ainsi on peut déchiffrer leurs inscriptions. Par exemple, Monsieur Thompson, qui pendant vingt ans fut ambassadeur américain au Mexique et est propriétaire de la ville actuelle de Chichen Itza, dans la péninsule du Yucatan du Mexique du Sud, a lui-même mis au jour des ruines aussi merveilleuses, je crois, que tout ce qu’une tombe d’un Toutânkhamon a révélé, et il a déchiffré les caractères Mayas si loin qu’il est capable de déterminer des dates sur des tablettes qui se trouvent sur le chemin d’entrée du temple, et cela est intéressant. Il a déchiffré que sur le chemin d’entrée d’un temple, sur une statuette, il y a une date correspondant à l’an 113 avant Jésus-Christ. Sur une autre tablette au-dessus d’un autre temple, il y a une date correspondant à l’an 47 après Jésus-Christ, et une autre encore correspondant à 160 ans après Jésus-Christ. Il y a une chose que j’ai découverte de mon observation personnelle de cette civilisation du lac Titicaca à la ville de Mexico, elles sont presque uniformément du même dessin architectural.

 

Je désire maintenant citer et discuter un article du « Popular Science » de 1930 : « Avec les annales inscrites sur la pierre impérissable, les Mayas font soudainement leur première apparition dans l’histoire le 6 août 613 avant J.-C. À cette date éloignée, la date la plus ancienne dans cette histoire américaine, ils ont mis en œuvre un système de calendrier maniable et étonnamment exact qui a fait l’émerveillement du monde scientifique depuis qu’il a été déchiffré ». Le 6 août 613 avant J.-C. est apparemment la date la plus ancienne dans cette histoire américaine. Si cela est correct, cela conduit à la théorie que la ville de Tialiuanaco est âgée de huit mille ans et cela aide à établir l’âge probable de cette civilisation entière.

 

Comment cela correspond-il avec le Livre de Mormon ? Nous trouvons dans toutes les éditions du Livre de Mormon que la première date, donnant l’époque probable à laquelle Léhi quitta Jérusalem et partit avec sa famille pour l’Amérique est « environ 600 ans avant J.-C. ». Si les rapports sur les pierres sont exacts et fixent la date à 613 ans avant J.-C., cela ne fera rien à notre rapport personnel, car nous n’avons dans aucune édition annoncé l’époque absolue à laquelle Léhi débarqua sur le continent américain, mais nous avons dit, comme je l’ai fait observer, « environ 600 ans avant J.-C. ».

 

Maintenant, je lis de nouveau du compte rendu dans le « Popular Science » : Pourquoi le 6 août 613 avant J.-C. ? Où étaient les Mayas le 5 août ? Avaient-ils vécu, labouré le sol, développé leur magnifique astronomie et leur admirable architecture, poursuivi leurs autres parties de la science sur ce continent avant qu’ils ne taillèrent leur première inscription ? Si oui, pour combien de temps alors ? Sinon, d’où venaient-ils ? Personne ne le sait ».

 

Grâce à Dieu, quelqu’un le sait. « Pas à pas, le long de la piste des restes tangibles, la science a pu suivre l’évolution des Égyptiens et des autres peuples anciens, jusqu’à leurs premiers et imparfaits débuts. Mais il n’en est pas de même dans le cas des Mayas. Tant qu’il ne s’agisse pas d’une preuve concrète, ils peuvent aussi bien être tombés de Mars ou d’une autre planète le matin du sixième jour du mois d’août, il y a 2542 ans ».  

 

Il est vrai que l’ancienne civilisation peut être suivie à la trace, comme dans le cas des Égyptiens, le long de la vallée du Nil, depuis ses premiers et imparfaits débuts jusqu’à la fin de leur civilisation. Mais pas dans le cas des Mayas. Ils peuvent tout aussi bien être descendus de la planète Mars, parce que leur civilisation éclata dans sa gloire et sa splendeur tout de suite. Cela s’accorde absolument avec le récit du Livre de Mormon, ces peuples vinrent en bateaux avec leur art et leur culture toute développée et commencèrent de suite à construire là où les Égyptiens finissaient. Au point où Israël au sommet de sa gloire avait obtenu la prééminence ainsi cette colonie, apportant cette connaissance et cette culture avec elle, commença sa civilisation exactement comme le récit sur la pierre l’indiquait.

 

Je lis de nouveau : « Vers la fin du premier siècle de l’ère chrétienne, lorsque le déclin de Rome avait commencé, le premier empire Maya commença un développement de sa culture qui devait finir par une période de brillante production depuis environ l’an 300 jusque 600 après J.-C. ».

 

Selon le rapport sur la pierre, quelque chose d’extraordinaire s’est passé vers la fin du premier siècle de l’ère chrétienne. Le récit du Livre de Mormon déclare que le Christ, après sa visite sur le continent oriental, et en accomplissement de sa promesse où il dit qu’il a d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie et qu’il doit aussi visiter pour qu’il n’y ait qu’un troupeau et qu’un berger, est venu en Amérique. On sait très bien qu’à l’époque où le Christ vivait sur l’hémisphère oriental il y avait une grande civilisation féconde sur le monde occidental, et si Jésus-Christ était en effet le Fils de Dieu, comme il le déclara, il fut le Sauveur de cette grande multitude qui vivait sur ce continent aussi bien que dans le monde oriental. S’il était en effet le Fils de Dieu, il avait connaissance de cela, car il connaissait tout au sujet des peuples qui vivaient sur la face de la terre. Pourquoi ne serait-il pas venu comme il avait déclaré qu’il irait à un autre troupeau qui n’était pas de cette bergerie à Jérusalem. Ils devaient entendre sa voix et il ne devait y avoir qu'une bergerie et qu'un berger. Toutes les preuves démontrent que cette chose extraordinaire s’est produite.

 

Notre récit déclare que le signe de sa naissance apparut par un jour, une nuit et un autre jour sans ténèbres ; et à sa crucifixion des villes furent englouties, de grands soulèvements de sol eurent lieu sur la surface du pays ; de fortes destructions furent accomplies ; les ténèbres furent si intenses qu’il était impossible d’allumer du feu pendant trois jours. Alors, à la fin de cet incident inhabituel, un homme apparut dans le ciel et toute la multitude le vit ; il descendit et se tint au milieu d’eux ; il les appela pour qu’ils vinssent le toucher et ils le firent ; et il leur témoigna qu’il était Jésus-Christ qui avait été crucifié pour les péchés du monde. Il passa trois jours glorieux avec eux, apparaissant miraculeusement chaque matin et disparaissant aussi miraculeusement chaque soir. Il organisa son Église parmi eux, les bénit et les quitta, mais promit de revenir. Si un événement de ce caractère s’était jamais passé, l’histoire de n’importe quel peuple, quel que soit son degré de dégénérescence par la suite, l’histoire traditionnelle de ces événements saillants aurait perduré jusqu’à la fin des temps.

 

A-t-elle perduré ? J’ai eu l'honneur de faire oeuvre missionnaire parmi les Indiens depuis le Canada jusqu’à l’Amérique du Sud. Je n’ai jamais rencontré une seule tribu où l’on ne trouvait pas l'histoire traditionnelle de la visite de ce Dieu blanc. Le temple de Quetzalcóatl, où je me tins dans la vallée du Mexique l’autre jour, fut construit pour ce Dieu blanc. Je vous accorde qu’ils l’appellent d’autres noms dans d’autres lieux, mais l’histoire est partout la même, qu’il y a longtemps, leurs pères eurent la visite d’un Dieu blanc. Après leur avoir rendu visite et les avoir bénis, il promit de revenir. Je dis que son histoire traditionnelle est vivante ; j’ai souvent été intrigué par l’incident de Pizarro, qui, avec 260 soldats, pénétra dans le cœur de l’empire, venant de la côte ouest de l’Amérique du Sud, alors qu’il y avait des millions de soldats Indiens qui auraient pu le détruire, même avec leurs instruments imparfaits, à n’importe quel point de ce parcours qui conduisait dans les hauteurs des Andes. J’ai vu moi-même des endroits où une poignée d’hommes auraient pu avec des rochers détruire ces Espagnols. Pourquoi leur permit-on de venir à plus de 500 miles, dans le cœur de l’empire, et lorsqu’ils eurent atteint cet endroit trouvèrent-ils le palais délaissé, comme un lieu qui leur était offert et où l’on prendrait soin d’eux comme des hôtes royaux. La raison en est que lorsque l’homme blanc débarqua sur la côte ouest de l’Amérique du Sud, des coureurs partirent immédiatement vers l’empire pour annoncer au grand chef la bonne nouvelle de la venue de l’homme blanc, et des coureurs au retour apportèrent l’ordre de lui donner une escorte de sécurité jusqu’au cœur de l’empire.

 

Pourquoi ont-ils cru Pizarro ? À cause de l’histoire traditionnelle selon laquelle leurs pères, il y a longtemps, eurent la visite d’un Dieu blanc et qu’il promit de revenir. À la fois par confiance et par adoration, ils lui rendirent honneur comme ils l’auraient fait avec le Christ s’il était revenu. L’entrée de Cortez au Mexique s'assimilait à cette histoire, mais la confiance fut trompée. L’histoire traditionnelle de la visite du Christ conduisit les peuples du Mexique et de l’Amérique du Sud dans leur esclavage. Ils eurent la visite du Christ et notre récit déclare que, vers la fin du premier siècle, le peuple entier s’était converti à la religion chrétienne et par conséquent les annales de pierre devaient porter un témoignage de cette chose extraordinaire qui eut lieu lorsque tout le peuple s’était converti. Leur culture se développa jusqu'à atteindre son point culminant dans une civilisation brillante entre 300 et 600 ans après Jésus-Christ. Le récit sur pierre n’est pas exact en ce qui concerne le moment de cette apogée. Un peuple uni, selon le récit du Livre de Mormon, continua son existence pendant 400 ans et finalement sombra définitivement dans une grande guerre civile entre les Lamanites et les Néphites, qui amena la destruction des Néphites, 400 ans après Jésus-Christ.

 

Le récit sur la pierre indique une époque entre 300 et 600 ; il n’y a ici aucune contradiction entre notre récit et le récit sur les pierres. Je lis encore : « Mais alors au sommet de sa gloire et de son pouvoir, l’empire s’effondra soudainement. En cinquante ans approximativement les villes magnifiques avec leurs temples monumentaux, leurs palais sculptés et remplis de joyaux, leurs observatoires astronomiques et probablement des milliers d’habitations, groupées autour des édifices d’adoration et d’affaires publiques, furent abandonnées. Bientôt elles furent recouvertes par les forêts tropicales aussi complètement que si la terre elle-même s’était ouverte et les avait englouties.

 

Qu’est-ce qu’il arriva ? Quelle catastrophe tomba sur cette ethnie, au physique si vigoureux et à l’esprit si subtil ? Est-elle tombée victime d’une guerre civile ? Les ressources alimentaires manquèrent-elles soudainement ? Où fut-elle décimée par quelque épidémie dévastatrice ? Les experts disent que la fièvre jaune a dû jouer un rôle dans ce déclin dramatique. Mais personne ne sait exactement ».

 

Le Livre de Mormon déclare que quarante ans de guerre ont fait rage jusqu’à ce que les Néphites furent entièrement vaincus par leurs frères guerriers, les L amanites. Et alors soudainement le grand empire est retourné à la sauvagerie.

 

Mes frères et sœurs, je vous dis que cela me donne de la joie et de la satisfaction de voir que le récit du Livre de Mormon est vérifié par ces découvertes de la science ; mais toute l’évidence ne se trouve pas encore là. Vous vous souviendrez de ces critiques qui ont fait fi du Livre parce qu’il déclare que ces peuples, à cette période ancienne, ont construit des maisons de ciment, lorsque le ciment était inconnu dans le vieux monde en un temps aussi éloigné, mais, de nos jours, il n’y a plus aucun sceptique. Nous étions assis au sommet de cette grande pyramide dans la vallée du Mexique, dont les pierres tiennent entre elles par des couches de ciment aussi vieux que cette ancienne civilisation et aussi solide que n’importe quel ciment que j’aie jamais vu. La preuve du ciment se trouve partout, et le sceptique a cessé d'ironiser.

 

On a ironisé sur l’existence du cheval et de l’éléphant dans l’ancienne Amérique, mais vous, étudiants, vous savez qu’il n’y a qu’une condition sous laquelle les restes fossiles des créatures vivantes peuvent se conserver, c’est lorsque le corps tombe dans l’eau où il y a du limon en dépôt, dans lequel se fait l’incrustation du corps. Finalement le limon se durcit et enfin se pétrifie et lorsqu'un mouvement de la nature relève le lit du lac ou de la rivière, un fidèle rapport du passé est révélé. Nous n’avons pas vécu assez longtemps pour posséder beaucoup de ces pages où cette histoire est écrite, exposée, mais dans les années récentes, les pages révèlent des faits qui prouvent de plus en plus la vérité de ce récit, car la preuve de l’existence précolombienne du cheval et de l’éléphant a été découverte maintenant.­

 

En revenant de l’Amérique du Sud, j’ai lu avec intérêt, dans le livre intitulé « The voyage of the Beagle », l’histoire de Charles Darwin, la grande visite du naturaliste en Amérique il y a cent ans. J’ai été profondément impressionné de lire que ce grand savant déclare lui-même avoir trouvé des restes fossiles de dents de cheval dans l’Amérique du Sud. Il cite les découvertes d’un savant avec lequel il a travaillé et considère cette découverte avec émerveillement parce qu’il déclare qu’on ne savait pas que le cheval avait habité l’Amérique, mais dans cette découverte, dit-il, on en trouve la preuve sans discussion. Il conjecture une catastrophe par laquelle le cheval fut entièrement détruit. Le cheval aurait pu apparaître ici à une date avancée et être entièrement détruit.

 

Dans son livre intitulé « City of the Sacred Well », M. Willard, qui écrit l’histoire de M. Thomson, l’ambassadeur américain au Mexique, nous donne l’image d’éléphants sur les murs du temple de Chichen Itza, des images parfaites, qui n’auraient pu être produites si l’animal vivant n’avait été connu de ceux qui ont exécuté la peinture ; et de nouveau l’histoire du Livre de Mormon disant qu’on a fait des épées d’acier fut ridiculisée jusqu’à une époque assez récente, parce qu’aucun instrument d’acier n’avait été découvert. Sans doute, vous les étudiants de la minéralogie, vous savez que l’acier est le métal le plus rapide, parmi ceux que nous connaissons, à se corroder et se rouiller, et ainsi, comme M. A. Hyatt Verrill le dit dans son article sur la question de savoir si oui ou non les anciens constructeurs de la civilisation américaine avaient une connaissance de l’acier, il a toujours cru qu’ils l’avaient. Il croyait aussi que les Égyptiens connaissaient l’acier, mais il fut ridiculisé. Si, dit-il, les Égyptiens connaissaient l’acier et que cet acier ne pouvait se conserver dans le pays sec de l’Égypte, comment pourrions-nous espérer qu’il se conserve dans les contrées humides de l’Amérique Centrale ? Mais jusqu’à ce que la tombe du roi Toutânkhamon fut ouverte et que l’on découvrit un poignard d’acier qui y avait été déposé des centaines d’années avant la naissance de Jésus-Christ, le monde scientifique ne voulut pas admettre que les Égyptiens connaissaient l’acier.

 

Un poignard d’acier dans la tombe du roi Toutânkhamon était naturellement une plus grande preuve que les Égyptiens connaissaient l’acier, que toutes les théories au monde. Et Monsieur Hyatt, selon son rapport qui parut dans un de nos magazines américains récents, en faisant ses fouilles dans une ville de la côte Ouest de l’Amérique centrale, a découvert, sous quinze pieds de terre, dans un lit de charbon de bois, un ciseau d’acier dont le bout exposé et hors du charbon était entièrement rouillé et détruit ; la meilleure partie était préservée de la rouille par son ensevelissement dans le charbon de bois, et devenu si dure qu’une lime la mordait à peine, et la pointe en est si dure qu’elle raye le verre. Tout ce que nous devons faire c’est de continuer à être patient et attendre, et le critique qui ridiculise le Livre de Mormon sera défait. Si les Égyptiens connaissaient l’acier, ceux qui ont bâti cette ancienne civilisation américaine l’ont connu aussi, parce qu’ils ont apporté l’art et la culture égyptienne avec eux. La preuve apparaît maintenant à notre joie et notre satisfaction. En outre, le récit du Livre de Mormon exige l’existence de l’or en abondance, pour pouvoir faire leur récit sur l’or. Cela implique la capacité de travailler l’or.

 

Il exige aussi la connaissance de l’écriture. Ont-ils eu de l’or en abondance ? La Chambre, où pendant cinq mois on apporta de l’or de tous les coins de l’empire comme rançon pour les Incas, contient, selon d’éminentes autorités, plus de 4.000.000 livres sterling en or [les Incas du Pérou payèrent une rançon aux Espagnols en emplissant d’or une chambre de 22 pieds de long, 17 de large et 9 de hauteur, ndlr]. Moi-même j’ai vu dans les grandes collections des musées du Mexique et de l’Amérique du Sud des brassées de vaisselle d’or d’un travail très fin.

 

Frère Pratt et moi, nous avons vu dans un musée à Lima, au Pérou, un tas de feuilles d’or presque identiques en dimensions à celles du Livre de Mormon, d’environ huit pouces de long, et sept pouces de large, aussi minces que du papier. Tout le tas avait à peu près un pouce d’épaisseur, il n’y avait rien sur aucun côté, c’était simplement des feuilles d’or, préparées pour un travail semblable à celui du Livre de Mormon. Oui, ils avaient de l’or en abondance et ils connaissaient la manière de le travailler. Ils savaient écrire aussi, non seulement sur l’or malléable et de la façon la plus exquise, mais leurs inscriptions se trouvent aussi sur la pierre dure. Pendant que j’étais dans la ville de Mexico on apporta, de l’État de Oaxaca, des animaux d’or de grande valeur, faits d’une façon exquise, façonnés à la forme des créatures vivantes, travail, dit-on, qui dépasse de loin tout ce que l’Égypte a jamais produit.

 

Ainsi, comme je le dis, on commence seulement à voir clair. Je me réjouis que le temps qui passe apportera des preuves supplémentaires qui, avant la fin d’un autre siècle, pèseront sur le monde en faveur de la conviction que l’histoire de Joseph Smith est vraie.

 

Que Dieu nous aide à nous préparer à remplir brillamment notre rôle dans cette oeuvre puissante. Je prie au nom de Jésus-Christ. Amen.

 

 

Source : L'Étoile, août 1932, p. 181-188