De plus en plus de preuves de la véracité du Livre de Mormon
Daniel C . Peterson
Aujourd'hui, les saints des derniers
jours font plus d'études sérieuses sur le Livre de
Mormon que jamais auparavant. Ces études supplémentaires
mettent de plus en plus en lumière la richesse de ce livre et
le travail remarquable de son traducteur, Joseph Smith, le prophète.
L'étude ne remplace évidemment
pas l'Esprit dans l'obtention d'un témoignage.
Comme B. H. Roberts (1857-1933), des
soixante-dix, l'a dit : « Le Saint-Esprit doit toujours être
la principale source de preuve de la véracité du Livre
de Mormon. Toutes les autres preuves sont secondaires... Aucune
compilation de preuves, présentées dans un ordre aussi
habile soit-il, aucun argument, quelle que soit sa finesse, ne peut
remplacer le Saint- Esprit. »
Pourtant, l'étude a une place
importante, même dans le domaine spirituel. Dans une révélation
qu'il a donnée en 1829 à Oliver Cowdety par
l'intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, le
Seigneur a dit : « Oui, voici, je te le dirai dans ton esprit
et dans ton coeur par le Saint-Esprit » (D&A 8:2). En 1832,
le Seigneur a dit à Joseph Smith, le prophète :
« Cherchez la connaissance par l'étude et aussi par
la foi » (D&A 88:118). Comme l'a fait remarquer un auteur,
« On abandonne rapidement ce que personne ne réussit à
justifier. Les arguments rationnels n'engendrent pas la croyance,
mais ils instaurent un climat dans lequel la croyance peut
s'épanouir. »
Une étude attentive nous permet
de comprendre plus pleinement et plus précisément.
Frère Roberts a dit : « Pour qu'on la connaisse, la
vérité doit être énoncée. Le
Saint-Esprit peut d'autant mieux témoigner aux âmes des
hommes que l'oeuvre est vraie, qu'elle est exprimée plus
clairement et plus complètement. »
La conférence générale
d'avril 1986, pendant laquelle Ezra Taft Benson (1899-1994) fut
soutenu en tant que 13e président de l'Église, fut un
tournant pour l'étude et la mise en application des
enseignements du Livre de Mormon. Citant Doctrine et Alliances
84:54-58, le président Benson déclara que l'Église
avait négligé son premier livre d'Écritures et
que « Le Seigneur avait révélé la
nécessité de remettre l'accent sur le Livre de Mormon
». Il bénit les saints pour qu'ils aient une «
compréhension accrue du livre (« A sacred responsibility
», Ensign, mai 1986, p. 78).
Cette bénédiction s'est
accomplie et continue manifestement de s'accomplir. Heureusement,
l'Église a déjà commencé à
accorder son attention au Livre de Mormon. Pour ne citer qu'un
exemple, la publication d'études sérieuses sur le Livre
de Mormon a augmenté de 50 pour cent à la fin des
années 70 et s'est encore accrue de 230 pour cent au début
des années 80. Cet accroissement se poursuit. Cet article
résume quelques points remarquables que la recherche nous a
enseignés sur le Livre de Mormon et sur soncadre historique.
LES PLAQUES, LA TRADUCTION ET LES TÉMOINS
Joseph Smith, le prophète, a
effectivement eu les plaques d'or en sa possession pendant une courte
période à la fin des années 1820. C'est l'un des
faits les mieux établis de l'histoire des saints des derniers
jours. En plus de Joseph Smith, onze témoins officiels et
plusieurs autres non officiels ont témoigné de
l'existence des plaques et, pour certains, de la confirmation
surnaturelle spectaculaire de leur véracité. Des
recherches méticuleuses sur ces témoins ont confirmé
leur honorabilité et la véracité de leurs
récits.
De plus, bien que les détracteurs
du prophète aient trouvé ridicule d'affirmer détenir
des plaques d'or, nous savons aujourd'hui qu'on écrivait
effectivement autrefois des textes religieux sur des plaques de métal
(parfois d'or). En effet, nous savons aujourd'hui que cette ancienne
coutume était suivie à l'époque et à
l'endroit d'où venaient les peuples du Livre de Mormon. En
fait, les manuscrits de cuivre et les autres annales de la mer Morte
représentent un parallèle presque parfait : comme les
anciennes plaques néphites, ces annales furent enterrées
dans une colline avant un carnage afin de les préserver pour
une époque future.
Le Livre de Mormon était écrit
en égyptien réformé (Mormon 9:32). La plupart
des personnes qui ont étudié le sujet concluent que
cela signifie l'écriture de l'hébreu en caractères
égyptiens modifiés. Ces dernières années,
nous avons appris que plusieurs autres documents anciens ont été
écrits de cette manière.
La page de titre du Livre de Mormon
déclare qu'il devait « paraître par le don et le
pouvoir de Dieu ». Des recherches et des preuves récentes
montrent que c'est exactement ce qu'il a fallu qu'il se produise. De
plus, nous avons les preuves que la traduction et la dictée du
livre ont demandé approximativement 63 jours de travail, un
rythme effréné qui, sans aucune réécriture
ni correction, produisait environ 8 pages et demie par jour (pour la
version anglaise actuelle).
De plus, il n'y a rien qui montre que
Joseph Smith ait fait quelque étude ou qu'il même lu
beaucoup avant de recevoir le Livre de Mormon. En fait, il ne
possédait peut-être même pas de Bible à
l'époque de la traduction. Il avait passé la majorité
de sa jeunesse à couper des arbres, à brûler des
buissons, à enlever des pierres et à labourer. Il avait
reçu tout au plus quelques mois d'instruction officielle. Par
la suite, sa mère déclara que, même à la
fin de son adolescence, il semblait bien moins attiré par la
lecture que ses frères et soeurs.
Sa femme, Emma, raconta que, vers la
fin des années 1820, il « ne pouvait ni écrire ni
dicter un mot de manière logique, ni le formuler correctement,
encore moins dicter un livre comme le Livre de Mormon. » Elle
déclara aussi : « La majeure partie de cette oeuvre se
déroula en ma présence et je pouvais voir et savoir ce
qui se faisait... À aucun moment, Joseph Smith ne consulta
quelque manuscrit ou livre que ce soit pour lire ou dicter, à
l'exception des plaques de métal que je savais être en
sa possession. » Elle ajouta : « S'il avait eu quoi que
ce soit de ce genre, il n'aurait pas pu me le cacher. »
Emma écrivit à son fils
: « Je sais qu'aucun homme n'aurait pu dicter les écrits
du manuscrit à moins d'avoir été inspiré,
car, lorsque je lui servais de secrétaire, ton père me
dictait heure après heure et, après chaque repas ou
après chaque interruption, il reprenait immédiatement à
l'endroit où il s'était arrêté, sans
revoir le manuscrit et sans qu'on lui en relise une quelconque
partie. Cela lui arrivait fréquemment. Il est peu probable
qu'un homme instruit ait pu le faire, et pour quelqu'un d'ignorant et
d'illettré comme lui, c'était simplement impossible. »
Ces dernières années,
des études statistiques rigoureuses indiquent clairement que
ni Joseph Smith ni aucun de ses compagnons connus n'ont rédigé
le texte anglais du Livre de Mormon. En fait, les recherches
suggèrent qu'il a été écrit par un grand
nombre d'auteurs.
Les études montrent aussi que
le livre n'est pas représentatif de la culture de l'Amérique
du début du 19e siècle. Il contient par exemple peu du
romantisme militaire typique de l'Amérique de Joseph Smith.
Par contre, nous y trouvons des représentations inexorablement
réalistes des ravages de la guerre. L'histoire des brigands de
Gadianton est une représentation réaliste d'une longue
guérilla, publiée plus d'un siècle avant que les
spécialistes de la guérilla du 20e siècle en
parlent.
DE JÉRUSALEM AU NOUVEAU MONDE
Le Livre de Mormon correspond à
ce que nous savons de l'ancien monde. Son premier récit situé
à Jérusalem juste avant la captivité à
Babylone devient de plus en plus crédible au fur et à
mesure de la progression des recherches. Par exemple, le nom de la
femme de Léhi, Sariah, auparavant inconnu hors du Livre de
Mormon, a été trouvé en Égypte dans
d'anciens documents juifs. De même, le nom non biblique Néphi
vient de la même époque et du même endroit que le
premier personnage du Livre de Mormon qui le porte. On peut voir à
présent que le meurtre de Laban par Néphi et la
justification que le Seigneur lui donne pour agir de la sorte sont
des instructions en accord avec la culture de l'époque de
Néphi.
L'imagerie de la vision de Néphi
est profondément ancrée dans le symbolisme du Proche
Orient d'autrefois que Joseph Smith ne pouvait pas connaître.
De plus, ses prédictions sont étonnamment justes.
Prenez 1 Néphi 13:12, passage généralement
associé à Christophe Colomb : « Et je regardai et
vis un homme parmi les Gentils, qui était séparé
de la postérité de mes frères par les nombreuses
eaux ; et je vis que l'Esprit de Dieu descendait et agissait sur cet
homme ; et il s'en alla sur les nombreuses eaux vers la postérité
de mes frères qui était dans la terre promise. »
Beaucoup ont considéré
Christophe Colomb comme un aventurier. Mais depuis la récente
publication du livre des prophéties de Christophe Colomb, nous
voyons que la description du Livre de Mormon est très juste.
Christophe Colomb déclara qu'il était guidé par
le Saint-Esprit et qu'il souhaitait seulement répandre le
christianisme, mais aussi accomplir des prophéties bibliques.
Certains de ses passages préférés étaient
Jean 10:16 qui mentionne « d'autres brebis » et les
passages d'Ésaïe concernant les peuples des« îles
de la mer ». Ce sont précisément les passages que
le Livre de Mormon s'applique à lui-même.
Dans son ouvrage de 1952 Lehi in
the Desert, Hugh Nibley met la lumière sur le voyage
terrestre de Léhi depuis Jérusalem, en suggérant
qu'il s'était déroulé le long de la côte
de la Péninsule arabique. Depuis, les érudits et les
explorateurs de l'Église nous ont aidés à mieux
comprendre cet itinéraire grâce à des visites
réelles et des relevés systématiques de cette
région, qui nous permettent de localiser des sites probables
du Livre de Mormon en Arabie. Le récit que donne le Livre de
Mormon du voyage de Léhi décrit avec exactitude de
nombreuses conditions géographiques de l'Arabie, mais aucun
érudit du 19e siècle, encore moins Joseph Smith,
n'aurait pu les connaître.
Le voyage extraordinaire de Léhi,
de Jérusalem au Nouveau Monde, est resté dans la
mémoire de ses descendants, qui y ont vu la preuve du pouvoir
miraculeux de Dieu, tout comme les Israélites qui avaient été
délivrés de l'esclavage en Égypte. En fait, des
études modernes attentives montrent que les termes mêmes
avec lesquels les conditions du voyage de Léhi ont été
décrites et rappelées, vient directement du récit
biblique de l'Exode. La composition littéraire de l'histoire
est à la fois très élaborée et correspond
de manière authentique au style du Proche Orient.
UNE CULTURE DE L'ANCIEN MONDE DANS UN NOUVEAU MONDE
Dans ses plus petits détails,
le Livre de Mormon révèle qu'il a ses racines dans le
Proche Orient d'autrefois. Par exemple, le système d'échange
décrit dans Alma 11:3-19 rappelle l'ancienne législation
économique babylonienne. Et, après l'exécution
de Zemnarihah 'voir 3 Néphi 4:28), l'arbre sur lequel il fut
pendu fut abattu, tout comme l'exigeait l'ancienne loi juive. Le
serment d'allégeance que firent les soldats néphites
dans Alma 46:21-22 est presque identique dans sa forme, aux serments
militaires que faisaient les anciens soldats israélites et
hittites. On retrouve des parallèles anciens surprenants dans
l'énoncé de la malédiction qui empêcha
Korihor de parler dans Alma 30:49.
Le célèbre discours du
roi Benjamin dans Mosiah 2-5 fait environ 12 pages de l'édition
anglaise actuelle, ce qui signifie que Joseph Smith a pu dicter ce
texte de près de 5000 mots, riche de doctrine, en un peu plus
d'un jour. Des recherches récentes montrent que ce sermon est
intimement lié à l'ancienne fête israélite
des Tabernacles et au jour des expiations, ainsi qu'à
d'anciennes formules de traité et d'alliance et aux
célébrations de couronnement du Proche Orient. Même
le cadre dans lequel a été donné le discours,
prononcé par le roi sur une tour (voir Mosiah 2:7), suit les
rites de l'occasion. Joseph Smith, le prophète, n'aurait
cependant pas pu apprendre cela de la Bible ni d'aucun autre livre
qu'il aurait pu se procurer.
Il n'aurait pas pu savoir non plus que
le terme en ancien hébreu moshia signifie champion de
justice opposé à l'oppression, appelé de Dieu,
dont la mission est de libérer un peuple élu de
l'oppression, en particulier par des moyens pacifiques. Ce terme ne
se trouve pas dans l'édition anglaise de la Bible du roi
Jacques. Cette libération pacifique est cependant un thème
majeur du livre de Mosiah.
La présence de deux hommes
nommés Alma dans le Livre de Mormon a entraîné de
nombreux commentaires. Les détracteurs font observer que Alma
est un prénom féminin et latin et non hébreu.
Ils ont raison. Si Joseph Smith avait connu le prénom Alma au
début du 19e siècle, il l'aurait connu comme un prénom
féminin. Des documents récents démontrent
cependant qu'il s'agit aussi d'un prénom masculin sémite
dans le Proche Orient antique, tout comme dans le Livre de Mormon.
Alma 7:10 prédit que Jésus
« naîtra de Marie, à Jérusalem, qui est le
pays de nos ancêtres. » Est-ce une erreur ? Nous savons
que Jésus est né à Bethléhem. Il est
cependant clair aujourd'hui, grâce aux découvertes
modernes, que Bethléhem pouvait être, et était en
fait, considéré anciennement comme une ville « du
pays de Jérusalem ».
Par exemple, un texte des Manuscrits
de la mer Morte récemment publié, texte affirmant être
de l'époque de Jérémie (donc de celle de Léhi),
dit que les juifs de cette époque furent « emmenés
captifs du pays de Jérusalem ». Cependant Joseph Smith
n'aurait pas pu apprendre cela de la Bible, car elle ne contient pas
ce genre de langage.
Une autre grande indication de
l'antiquité de ces annales est la découverte récente
dans le Livre de Mormon d'une structure littéraire typique de
l'Antiquité, le chiasme, technique rhétorique qui
utilise des expressions parallèles et que les études
bibliques n'ont découvert que plusieurs décennies après
la mort de Joseph Smith. Les mêmes structures littéraires
ont depuis été trouvées dans l'Amérique
précolombienne. Certains exemples de chiasme du Livre de
Mormon sont plus clairs en hébreu qu'en anglais, ce qui est un
indice important et remarquable de la langue d'origine du Livre de
Mormon.De nombreux indices de ce genre apparaissent dans les noms de
lieux. Jershon, par exemple, désigne un endroit qui fut
donné aux Anti-Néphi-Léhis « en héritage
» (Alma27:22). En Hébreu, Jershon signifie «
lieu d'héritage ». Il est impossible que Joseph Smith
ait su cela à la fin des années 1820.
L'allégorie de l'olivier dans
Jacob 5 dénote une connaissance approfondie de la culture des
olives, bien supérieure à celle que Joseph Smith aurait
pu posséder, lui qui avait été élevé
dans le Nord-Est de l'Amérique. Elle correspond cependant
entièrement, et dans des détails impressionnants, à
l'enseignement de manuels antiques sur la culture de l'olive. De
même, le récit de la grande destruction donné
dans 3 Néphi 8 correspond remarquablement à ce que les
scientifiques modernes ont appris concernant les cataclysmes
géologiques et aux rapports historiques sur ces catastrophes.
Pourtant Joseph Smith n'avait jamais vu de volcan et n'avait jamais
assisté à un grand tremblement de terre, et il est peu
probable qu'il ait beaucoup lu sur ce sujet.
Cependant, l'Amérique Centrale,
particulièrement le sud du Mexique et le Guatemala, où,
d'après certains, ont pu se dérouler une grand partie
des événements du Livre de Mormon, est un endroit de
constante activité volcanique et sismique. Des recherches
laborieuses de John L. Sorenson et d'autres personnes ont démontré
la plausibilité des données géographiques
complexes contenues dans le Livre de Mormon. Ces recherches suggèrent
de nombreux rapports fascinants avec ce que nous continuons
d'apprendre sur la vie dans l'ancienne Amérique Centrale.
RÉSUMÉ
En tant que saints des derniers jours,
nous ne devons jamais prendre le Livre de Mormon à la légère.
Son existence même est stupéfiante. Le fait qu'il ait
été produit par un jeune homme très peu instruit
est incroyable pour le monde entier. Son récit historique est
cependant sobre et réaliste. Son contenu est riche, profond,
subtil et complexe. Et bien qu'il ait été dicté
à un rythme rapide, il décrit une histoire très
cohérente et très complexe, incluant nombre de noms de
lieux et de personnes, et de citations internes. Ceux qui choisissent
de rejeter le Livre de Mormon ignorent certainement le nombre
croissant de preuves de son authenticité. Nous ne pourrons
jamais « prouver » sa véracité, cependant
les preuves suggèrent avec force qu'il est exactement ce qu'il
déclare être : un livre digne de notre étude et
de notre réflexion approfondies, et de nos prières
diligentes. Des milliers d'heures de recherche ont contribué à
la croissance actuelle des études sur le Livre de Mormon qui
apportent des bénédictions aux saints des derniers
jours. On ne peut pas les rejeter à la légère.
La conclusion est que de nombreuses
preuves récentes confirment le témoignage plus puissant
du Saint-Esprit de la véracité du Livre de Mormon.
Joseph Smith, son traducteur, était ce qu'il proclamait être,
un prophète de Dieu. Il a fait ce qu'il a dit avoir fait : Il
a été l'instrument par lequel Jésus-Christ a
rétabli son Église. Ensemble, le Livre de Mormon et
l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
affirment que Jésus est le Christ, le divin Sauveur du monde,
et qu'un jour prochain, il reviendra de la manière décrite
dans les Écritures.
On
peut se procurer les notes de fin de document en anglais auprès
de Liahona, Floor 24, 50 East North Temple
Street, Salt Lake City, UT 84150-3223, USA.
Source : Le Liahona, septembre 2000