Preuves corroboratives du Livre de Mormon

 

 

Franklin Harris

 

 

 

 

Quand I’histoire du Livre de Mormon est annoncée et que l'on fait connaître que l'original en avait été gravé sur des plaques d’or, l’intérêt est presque toujours porté au plus haut point.

 

Pour beaucoup de gens, ceci apparaît invraisemblable que des annales puissent être gardées sur des plaques d’or, spécialement en ce qui concerne la nature des annales tirées des plaques qui devaient constituer le Livre de Mormon.

 

Cette opinion est fréquemment émise que c’est trop extraordinaire pour être possible. Toutefois, quand on considère les plaques d’or à la lumière des faits matériels s’y rapportant, une conséquence s’en dégage : la preuve convaincante que les prétentions du Livre de Mormon sont justifiées.

 

Joseph Smith, à qui les plaques furent données dans le but de les traduire, n’entreprit pas de démontrer et d’expliquer ainsi qu’un imposteur l'aurait fait, quand on le questionnait sur l’existence et l’usage de telles plaques.

 

Il en parlait d’après sa connaissance personnelle, complétée par le témoignage de groupes de témoins dignes de confiance qui, eux aussi, avaient vu et touché les plaques, preuves de valeur plus grande que ne l’auraient été toutes dissertations ou vaines théories concernant leur usage ou leur existence. Nous savons maintenant que la pratique, consistant à graver des caractères sur des plaques de métal, était en usage dans I’Ancien Monde d’où vinrent les peuples et les historiens mentionnés par le Livre de Mormon, lesquels apportèrent avec eux une collection d’annales gravées sur des plaques d’airain (plaques de Laban). L’opinion de ceux qui contestent que de telles écritures gravées aient pu être découvertes dans le Nouveau Monde, se trouve fortement infirmée par des preuves irréfutables depuis que le Livre de Mormon a été publié.

 

Dans le Nouveau Monde, des métaux divers ont été utilisés comme moyen d’écrire. Le plomb, par exemple, a été trouvé allié à d’autres métaux. Des plaques de métal d’une telle matière ont été découvertes en 1924 dans l’État d’Arizona sous la forme de croix doubles, réunies ensemble avec des anneaux de plomb ou des rivets. Ces plaques étaient couvertes de descriptions très lisibles, datées de 880 et 895. II a été souvent fait usage du cuivre seul et également allié à d’autres métaux.

 

Récemment des plaques de cuivre ont été découvertes dans l'État de Géorgie par le docteur Warren Moorehead-Adair qui, dans son Histoire des Indiens de l'Amérique du Nord, parle de cinq plaques de cuivre et de deux plaques d’airain trouvées parmi les Indiens Touccabatches. Le vieux Bracket, un Indien, en donne la description suivante :

 

« La dimension des cinq plaques de cuivre : L'une a un pied et demi de long et sept pouces de large, les quatre autres sont plus courtes et moins larges. La forme des deux plaques d’airain était ronde, d'un pied et demi de diamètre environ. » (Un pied anglais vaut 0 m. 30479 et il y a 12 pouces dans un pied, 3 pieds forment le yard qui vaut 0 m. 914)

 

Ces annales gravées, selon la tradition, leur auraient été « données par l’homme que nous appelons Dieu ».

 

Peu d’années après la publication du Livre de Mormon, on découvrit à Kihderhook, État d’Illinois, en 1843, six plaques d’airain, gravées de caractères formant 4 lignes sur chacune d’elles. La reproduction de ces plaques a été publiée dans le Millenium Star (magazine de l'Église en anglais), volume 41, p. 41-43.

 

Cependant les plaques du Livre de Mormon étaient d’or. Ce métal était abondamment répandu dans l’Amérique ancienne, particulièrement lors des brillantes civilisations qui se développèrent au Mexique et au Pérou. Effectivement, l'inca du Pérou paya sa rançon aux Espagnols en emplissant d’or une chambre de 22 pieds de longueur, 17 de largeur et 9 de hauteur. La valeur de cet or a été évaluée à 3.500.000 livres sterling.

 

Montezuma, le dernier roi indigène du Mexique (vaincu par l'Espagnol Cortez, il se laissa mourir de faim en 1520), mangeait dans « de larges plats en forme de gamelles, entièrement d’or, très finement ciselés et gros comme de larges boucliers ».

 

Le Maréchal Saville, dans son livre « L’art de l'orfèvrerie au Mexique ancien », nous raconte la finesse des pièces d’orfèvrerie en or et mentionne un grand nombre de découvertes. II mentionne notamment à plusieurs reprises des plaques d’or (p. 44, 175, etc.) Les Chimons du Pérou étaient particulièrement habiles pour le fini d’exécution des travaux sur métaux et peuvent être cités en exemple. Ils étaient très versés dans tous ces travaux : le martelage, le moulage, le soudage n’avaient pas de secrets pour eux, pas plus que le placage ou le bossilage. Hyatt Yerrill dit : « Ils fabriquaient d’énormes vases tant en or massif que d’un alliage de ce métal avec l'argent et le cuivre ; objets d’une grande beauté quant à la forme, finement ciselés ou sculptés avec art, superbement décorés de grecques à claire-voie ».

 

Une telle habileté rendit les premiers Américains capables de fabriquer de minces plaques conçues pour y graver des caractères, comme attesté par Rivero et Tschudi :

« Les hiéroglyphes des Mexicains étaient très distincts et gravés sur la pierre ou le métal ».

 

Au cours des travaux exécutés pour creuser une citerne près de Cincinnati (Ohio) en 1847, une plaque d’or a été découverte. La dite plaque était d’or fin de 3 ou 4 pouces de long, environ 3/4 de pouce de largeur et à peu près 1/8 de pouce d’épaisseur, avec les bords dentelés. En face d’elle était une autre plaque très belle du même métal ; elles étaient attachées ensemble par deux broches mobiles les traversant toutes deux. La dernière plaque était remplie de caractères anciens montant vers le haut, délicatement gravés sur sa surface, le tout constituant un magnifique ouvrage d’art. La plaque fut examinée par le Dr Wise, rabbin et savant de la synagogue de Cincinnati, éditeur d’un journal hébraïque en cette ville, lequel déclara que la plupart des caractères étaient de l'ancien égyptien (voir Millenial Star, volume 19, page 105 ; reproduction des plaques p. 632).

 

Le Père Gay mentionne (Histoire de Ojaca, volume 1, chapitre 4, page 62) que les Indiens du Mexique « vendaient aux Européens d’antiques plaques d’or, très minces, certainement travaillées au marteau, que leurs ancêtres avaient réussi à conserver et sur lesquelles étaient gravés d’anciens hiéroglyphes ».

 

Quoique beaucoup de ces objets en or aient trouvé leur chemin vers le creuset du fondeur, il en est d’autres qui ont pu être conservés jusqu’à notre époque. Melvin J. Ballard décrit quelques-unes des plaques qu’il a vues :

 

« Frère Pratt et moi-même, nous vîmes au Musée de Lima, au Pérou, une pile de feuilles d’or presque semblables en dimension à celles du Livre de Mormon. Elles avaient approximativement 8 pouces de long et 7 de large et étaient minces comme du papier. La pile entière avait à peu près un pouce d’épaisseur. Toutes les feuilles coïncidaient exactement. Elles n’avaient rien d’un côté. Elles paraissaient préparées pour un travail semblable aux plaques du Livre de Mormon. » (Deseret News, 30 avril 1932)

 

D’après le Livre de Mormon, l'histoire des Jarédites était écrite sur 24 plaques d’or (voir Éther 1, 2) et les Néphites possédaient au moins deux récits historiques, l'un séculier, l'autre religieux (voir 1 Néphi 9:2-4).

 

Les annales desquelles le Livre de Mormon a été traduit constituaient un abrégé d’autres annales, lesquelles étaient aussi gravées sur des plaques d’or (voir Paroles de Mormon).

 

Ayant été reconnue comme un fait certain par des découvertes récentes, l'écriture en caractères gravés sur des plaques métalliques aux temps des anciens Américains constitue une preuve corroborative du Livre de Mormon.

 

 

Source : L'Étoile, mars 1935, p. 71-73