La valeur littéraire
du Livre de Mormon


Richard Dilworth Rust et Donald W. Parry



 
Bien que minimisé comme littérature à cause de son langage clair et simple, le Livre de Mormon présente une grande variété de formes littéraires, notamment de la poésie hébraïque complexe, des récits mémorables, des sermons à la rhétorique efficace, des lettres diverses, de l'allégorie, du langage figuré, de la symbolique et de la littérature de sagesse. Ces dernières années, ces aspects de la traduction anglaise de Joseph Smith de 1829 ont été de plus en plus appréciés, particulièrement par comparaison avec les formes bibliques et les autres formes antiques de littérature.
 
Il y a beaucoup de raisons d'étudier le Livre de Mormon en tant que littérature. Au lieu d'être « informe », comme le prétend un détracteur (Bernard DeVoto, American Mercury 19, 1930, p. 5), le Livre de Mormon est à la fois cohérent et soigneusement écrit (quoique pas ostensiblement). Il raconte « une histoire compacte au rythme rapide qui entrelace des dizaines d’intrigues avec une fertilité d'invention inépuisable et une cohérence extraordinaire, qui ne se laisse jamais surprendre par un faux pas ou une contradiction » (CWHN 7:138).
 
En dépit de son vocabulaire restreint d'environ 2.225 mots racine en anglais, le livre distille beaucoup d'expérience humaine et de contact avec le divin. Il présente habilement ses thèmes à l’aide d’images simples et cependant profondes, de discours directs et cependant complexes et de structures évidentes et cependant élaborées. Lire le Livre de Mormon en tant que littérature, c’est découvrir comment ces techniques littéraires sont utilisées pour transmettre les messages de son contenu. Si l’on fait attention à la forme, au langage figuré et aux techniques rhétoriques, on acquiert une sensibilité plus grande pour la structure du texte et de l'appréciation pour le travail des divers auteurs. Le but explicite du Livre de Mormon est de montrer aux Lamanites, un reste de la maison d'Israël, les alliances faites avec leurs pères et de convaincre Juif et Gentil que Jésus est le Christ. Mormon a choisi les matériaux et a donné au livre une forme littéraire permettant de présenter ces messages d’une manière émouvante et mémorable.
 
Si la discipline permettant de dégager et d'évaluer les composants littéraires du Livre de Mormon est très jeune et ne supplante pas la lecture spirituelle du texte, ceux qui analysent le livre sous cet angle constatent que c’est un travail d’immédiateté qui montre autant qu’il raconte comme c’est habituellement le cas dans la grande littérature. Il ne répond plus à la définition de Mark Twain qu'un classique est essentiellement un livre dont tout le monde parle mais que personne ne lit ; c’est au contraire un ouvrage qui « vient à bout de vous avant que vous ne veniez à bout de lui » (J. Welch, « "Study, Faith, and the Book of Mormon », BYU 1987-88 Devotional and Fireside Speeches, p. 148, Provo, Utah, 1988). On voit de plus en plus en lui un ouvrage sans pareil qui révèle et exprime admirablement et irrésistiblement l’essence de la condition humaine.
 
POÉSIE
 
Intégrée au récit du Livre de Mormon, la poésie donne les meilleurs exemples du lien fondamental qui existe entre la forme et le contenu dans le livre. Quand on analyse les nombreuses paroles inspirées du Seigneur, des anges et des prophètes selon les formes antiques de versification, on perçoit plus aisément leur signification. Ces formes sont celles des lignes, la symétrie, le parallélisme et les structures chiastiques, comme définis par Adele Berlin (The Dynamics of Biblical Parallelism, Bloomington, Ind., 1985) et par Wilford Watson (Classical Hebrew Poetry, Sheffield, 1984). Les textes du Livre de Mormon passent avec beaucoup de naturel de la narration à la poésie, comme dans ce passage conçu pour exprimer une intensification :
 
« Mais voici, l'Esprit m'a dit ceci : Crie à ce peuple, disant :
 
Repentez-vous, et préparez le chemin du Seigneur, et marchez dans ses sentiers, qui sont droits ; car voici, le royaume des cieux est proche, et le Fils de Dieu vient sur la surface de la terre » [Alma 7:9].

Certains ont critiqué le style du Livre de Mormon qu’ils déclarent verbeux et redondant, mais dans la plupart des cas ces répétitions sont à leur place et efficaces. Par exemple, les parallélismes, qui abondent dans le Livre de Mormon, remplissent diverses fonctions. Ils soulignent les notions par la répétition et permettent des contrastes fortement marqués. Il y a un parallélisme synonyme typique dans 2 Néphi 9:52 :
 
« Priez-le continuellement le jour,
et rendez grâces à son saint nom la nuit. »
Le discours de Néphi, qui vise ses frères obstinés, contient un parallélisme fortement antithétique :
« Vous êtes prompts à commettre l'iniquité,
mais lents à vous souvenir du Seigneur, votre Dieu. [1 Né. 17:45.]
 
On trouve aussi plusieurs beaux exemples de chiasmes (un schéma a-b-b-a) dans le Livre de Mormon. Dans le psaume de Néphi (2 Né. 4:15-35), les premiers appels à l'âme et au cœur s’accompagnent de négations, alors que l’équivalent miroir qui suit utilise le cœur et l'âme assortis d’affirmations fortes, ce qui rend les contrastes littérairement efficaces et paroxysmiques :
 
« Éveille-toi, mon âme ! Ne languis plus dans le péché.
Réjouis-toi, ô mon cœur, et n'accorde plus de place à l'ennemi de mon âme.
Ne t'irrite plus à cause de mes ennemis.
N'affaiblis plus mes forces à cause de mes afflictions.
Réjouis-toi, ô mon cœur, et invoque le Seigneur, et dis :
Ô Seigneur, je te louerai à jamais ; oui, mon âme se réjouira à cause de toi, mon Dieu, rocher de mon salut. » [2 Né. 4:28-30.]
 
On repère facilement d'autres exemples précis de chiasmes étendus (a-b-c-c-b-a) dans Mos. 5:10-12 et Al. 36:1-30 et 41:13-15. Cette forme littéraire dans Alma 36 attire efficacement l’attention sur le passage central du chapitre (Alma 36:17-18) ; dans Alma 41, elle fait très bien passer la notion même de justice distributive exprimée dans le passage (cf. Lé. 24:13-23, qui utilise de même le chiasme pour faire passer une notion semblable de justice).
 
Une autre figure appelée a fortiori est utilisée pour communiquer une impression exagérée de multitude, comme dans Al. 60:22, où un « parallélisme de nombre » est encadré de manière chiastique par une expression paraissant deux fois :
 
« Oui, resterez-vous assis dans l'oisiveté
pendant que vous êtes entourés de milliers de gens,
oui, et de dizaines de milliers,
qui sont aussi assis dans l'oisiveté ? »
 
On peut analyser des dizaines de passages du Livre de Mormon comme poésie. Cela va des brefs poèmes du désert de Léhi (1 Né. 2:9-10, une forme dans laquelle Hugh Nibley voit une quasida arabe) [CWHN 6:270-275] aux longs sermons de Jacob, d'Abinadi et de Jésus ressuscité (2 Né. 6-10 ; Mos. 12-16 et 3 Né. 27).
 
TEXTES NARRATIFS
 
Dans le Livre de Mormon, les textes narratifs sont souvent rendus vivants par des conflits vigoureux et des dialogues passionnés ou des récits personnels. Néphi relate ses actes héroïques pour se procurer les plaques d'airain de Laban ; Jacob résiste aux accusations fausses de Shérem, sur qui le jugement du Seigneur tombe ; Ammon combat les pillards aux eaux de Sébus et gagne la confiance du roi Lamoni ; Amulek doit affronter l'avocat beau parleur Zeezrom ; Alma 2 et Amulek sont protégés tandis que leurs accusateurs sont écrasés par l’effondrement des murs de la prison ; le capitaine Moroni 1 s'engage dans une épreuve de force avec le chef lamanite Zérahemnah ; Amalickiah monte au pouvoir par la trahison et la malveillance ; un prophète ultérieur appelé Néphi 2 révèle à une foule incroyante le meurtre de son grand juge par le propre frère de celui-ci ; et les deux derniers rois jarédites combattent jusqu’à la destruction mutuelle de leurs peuples.
 
Vu dans son ensemble, le Livre de Mormon est un récit épique de l'histoire de la nation néphite. D’une grande envergure, avec un héros éponyme, il présente une action impliquant de longs et laborieux voyages et des actes héroïques, avec la participation active d’êtres surnaturels. À cette histoire millénaire de la fondation, de l’épanouissement et de la destruction des Néphites est intégrée une épopée condensée de la naissance et de la chute des Jarédites, qui les ont précédés dans le genre et dans le temps. (Pour son milieu épique, voir CWHN 5:285-394.) Le point culminant du livre est le récit spectaculaire de la visite de Jésus ressuscité à une assemblée de Néphites justes.
 
SERMONS ET DISCOURS
 
Le discours prophétique est une forme littéraire dominante dans le Livre de Mormon. Des discours tels que celui du roi Benjamin (Mos. 1-6), le défi lancé par Alma 2 au peuple de Zarahemla (Al. 5), et les enseignements de Mormon sur la foi, l'espérance et la charité (Mro. 7) sont travaillés avec art et font passer leurs objectifs religieux avec une grande efficacité rhétorique. Le discours public de Samuel le Lamanite (Hél. 13-15) est un discours de jugement prophétique classique. Quand on prend la critique rhétorique pour guide, on peut voir comment le discours rituel de Benjamin vise d'abord à persuader l’auditoire de réaffirmer un point de vue actuel et emprunte ensuite la rhétorique délibérative « qui vise à pousser à une décision concernant une action future, souvent dans un futur très immédiat » (Kennedy, New Testament interpretation Through Rhetorical Criticism [1984], p. 36). Le discours du roi Benjamin est également chiastique dans son ensemble et dans plusieurs de ses parties (Welch, p. 202-205).
 
LETTRES
 
Les huit épîtres du Livre de Mormon ont le ton de la conversation, révélant les personnalités respectives de leurs auteurs. Ces lettres sont du capitaine Moroni 1 (Al. 54:5-14 ; 60:1-36), d’Ammoron (Al. 54:16-24), d’Hélaman 1 (Al. 56:2-58:41), de Pahoran (Al. 61:2-21), de Giddianhi (3 Né. 3:2-10) et de Mormon (Mro. 8:2-30 ; 9:1-26).
 
ALLÉGORIE, MÉTAPHORE, LANGAGE FIGURÉ ET TYPOLOGIE
 
Ces formes sont également répandues dans le Livre de Mormon. L'allégorie de Zénos sur l'olivier (Jcb. 5) intègre de manière vivante des dizaines de détails horticoles pendant qu'elle dépeint l'histoire des relations de Dieu avec Israël. On trouve une malédiction comparative frappante, qui a des parallèles dans le Proche-Orient, quand Abinadi, en sa qualité de prophète, lance sa dénonciation : La vie du roi Noé sera « comme un vêtement dans une fournaise de feu… comme une tige, comme une tige desséchée du champ, qui est renversée par les bêtes et foulée aux pieds » (Mos. 12:10-11).
 
Une métaphore étendue efficace, c’est celle que fait Alma quand il compare la parole de Dieu à une semence plantée dans le cœur, qui grandit ensuite pour devenir un arbre de vie plein de fruits (Al. 32:28-43). En développant cette métaphore, Alma utilise un exemple saisissant de synesthésie : Une fois que la parole leur éclaire l’esprit, ses auditeurs peuvent savoir que c'est vrai : « Vous avez goûté cette lumière » (Al. 32:35).
 
La répétition d’archétypes tels que l'arbre, la rivière, les ténèbres et le feu confirme de manière très réaliste que Léhi comprenait bien qu'il y a une « opposition en toutes choses » (2 Né. 2:11) et cette opposition sera salutaire pour les justes.
 
Le Livre de Mormon insiste, sans toujours la développer, sur l’interprétation figurée des paroles données par Dieu et des personnes ou des événements dirigés par Dieu. « Tout ce qui a été donné par Dieu à l'homme depuis le commencement du monde est une figure [du Christ] » (2 Né. 11:4) ; toutes les observances et ordonnances de la loi de Moïse « étaient des figures de choses à venir » (Mos. 13:31) ; et le Liahona, ou compas, était considéré comme un symbole : « Car tout aussi sûrement que ce directeur a amené nos pères, lorsqu'ils ont suivi sa direction, à la terre promise, de même les paroles du Christ, si nous suivons leur direction, nous transporteront au-delà de cette vallée de tristesse dans une terre de promission bien meilleure » (Al. 37:45). Dans sa grande structure typologique, le Livre de Mormon répond bien aux sept phases de la révélation élaborées par Northrop Frye : création, révolution ou exode, loi, sagesse, prophétie, évangile et apocalypse (The Great Code : The Bible and Literature, New York, 1982).
 
LITTÉRATURE DE SAGESSE
 
Les dictons des sages qui ont été transmis sont parsemés dans tout le Livre de Mormon, particulièrement dans les recommandations faites par les pères à leurs fils. Alma conseille : « Oh ! souviens-toi, mon fils, et apprends la sagesse dans ta jeunesse ; oui, apprends dans ta jeunesse à garder les commandements de Dieu » (Al. 37:35 ; voir aussi 38:9-15). Benjamin dit : « Et voici, je vous dis ces choses afin que vous appreniez la sagesse ; afin que vous appreniez que lorsque vous êtes au service de vos semblables, vous êtes simplement au service de votre Dieu » (Mos. 2:17). Un aphorisme mémorable est donné par Léhi : « Adam tomba pour que les hommes fussent ; et les hommes sont pour avoir la joie » (2 Né. 2:25). Les saints des derniers jours répètent souvent des formules percutantes telles que « Les insensés se moquent, mais ils se lamenteront » (Ét. 12:26) et « la méchanceté n'a jamais été le bonheur » (Al. 41:10).
 
LITTÉRATURE APOCALYPTIQUE
 
La vision de 1 Né. 11-15 (VIe siècle av. J.-C.) est comparable par sa forme à la littérature apocalyptique ancienne. Elle contient une vision, est donnée sous forme de dialogue, comporte un médiateur ou un accompagnateur appartenant à l’autre monde, contient un commandement d’écrire, traite de l’état d’esprit du bénéficiaire, prophétise des persécutions, prédit les transformations cosmiques et a une place dans l'au-delà en tant que son axe spatial. L’évolution juive ultérieure avec une angélologie complexe, une numérologie mystique et du symbolisme est absente.

STYLE ET TON
 
Les auteurs du Livre de Mormon montrent un souci intense pour le style et le ton. Alma voudrait pouvoir « parler avec la trompette de Dieu, d'une voix qui fait trembler la terre » et cependant il se rend compte qu’il est « un homme, et [qu’il] pèche dans [s]on souhait ; car [il] devrai[t se] contenter des choses que le Seigneur [lui] a assignées » (Al. 29:1-3). Moroni 2 exprime son impuissance à écrire : « Seigneur, les Gentils se moqueront de ces choses à cause de notre faiblesse à écrire…. Tu as aussi rendu nos paroles puissantes et grandes au point que nous ne pouvons les écrire ; c'est pourquoi, lorsque nous écrivons, nous voyons notre faiblesse et trébuchons à cause de l'arrangement de nos paroles » (Ét. 12:23-25 ; cf. 2 Né. 33:1). Pourtant les mots écrits par Moroni ne sont pas faibles. Dans des cadences d’une force croissante il déclare hardiment :
 
« Ô souillures, hypocrites, instructeurs, qui vous vendez pour ce qui se corrompra, pourquoi avez-vous souillé la sainte Église de Dieu ? Pourquoi avez-vous honte de prendre sur vous le nom du Christ ? … qui peut résister aux œuvres du Seigneur ? Qui peut nier ses paroles ? Qui s'élèvera contre la toute-puissance du Seigneur ? Qui méprisera les œuvres du Seigneur ? Qui méprisera les enfants du Christ ? Voici, vous tous qui méprisez les œuvres du Seigneur, car vous serez dans l'étonnement et vous périrez » [Mrm. 8:38,9:26].
 
Les styles utilisés par les différents auteurs du Livre de Mormon passent du tout simple au sublime. Le ton va des condamnations virulentes de Moroni aux supplications les plus humbles de Jésus : « Voici, le bras de ma miséricorde est étendu vers vous, et celui qui viendra, je le recevrai » (3 Né. 9:14).
 
Jésus est un modèle de communication, qui, rapporte Moroni, « m’a parlé de ces choses avec une humilité évidente, comme un homme parle à un autre, dans ma propre langue ; et je n'en ai écrit que quelques-unes à cause de ma faiblesse à écrire » (Ét. 12:39-40). Deux notions de ce rapport sont répétées dans tout le Livre de Mormon : un discours clair et l’incapacité d'écrire sur certaines choses. « Je vous ai parlé clairement », dit Néphi, « afin que vous ne puissiez vous méprendre » (2 Né. 25:28). « Mon âme fait ses délices de la clarté », poursuit-il, « car c'est de cette manière que le Seigneur Dieu agit parmi les enfants des hommes » (2 Né. 31:3). Pourtant Néphi met aussi ses délices dans les paroles d’Ésaïe, qui « ne sont pas claires pour vous, néanmoins elles sont claires pour tous ceux qui sont remplis de l'esprit de prophétie » (2 Né. 25:4). Contenant aussi bien du langage clair que des termes voilés, le Livre de Mormon est un livre spirituellement et littérairement puissant qui est direct et pourtant complexe, simple et pourtant profond.
 

Bibliographie

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Jorgensen, Bruce W., Richard Dilworth Rust et George S. Tate. Essays on typology dans Literature of Belief, dir. de publ. Neal E. Lambert. Provo, Utah, 1981.

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Parry, Donald W. "Hebrew Literary Patterns in the Book of Mormon" Ensign 19 (Oct. 1989), p. 58-61.

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Welch, John W. "Chiasmus in the Book of Mormon." Dans Chiasmus in Antiquity, dir. de publ. J. Welch, p. 198-210. Hildesheim, 1981.


Article tiré de l'Encyclopédie du mormonisme, Macmillan Publishing Company, 1992, traduction Marcel Kahne, source www.idumea.org, avec autorisation