Un message de Joseph à Juda

 

 

Ezra Taft Benson (1899-1994)

 

Membre du Collège des Douze de 1943 à 1973

 Secrétaire à l’Agriculture des États-Unis de 1953 à 1961

Président du Collège des Douze de 1973 à 1985

Président de l’Église de 1985 à 1994



Discours prononcé le 2 mai 1976 à Alberta (Canada), devant des mormons, des non mormons et des Juifs

 

 

      Mes frères et sœurs : j'utilise ce terme comme salutation générale pour tous ceux qui sont assemblés ici, car c'est un élément de ma foi de croire que nous sommes tous les enfants d'un seul Père. À nos amis juifs, je dis « Shalom haverim ! », ce qui signifie : « Bonsoir, frères ! » C'est un honneur d'être avec vous ce soir.

 

      Parmi mes expériences et souvenirs préférés, je retrouve la douce association que j'ai pu avoir au cours de ces dernières années avec le peuple juif aux États-Unis et en Terre sainte. Je suis allé trois fois en Israël. J'ai rencontré des centaines de personnes : des membres du gouvernement, des fermiers, des hommes d'affaires, des commerçants, et des chefs d'entreprise. Aucune rencontre n'aura été plus marquante que celles de David Ben Gourion, Levi Eshkol et Moshe Dayan.

 

      Pendant un déjeuner donné en mon honneur et présidé par Monsieur Eshkol à l’hôtel du Roi David à Jérusalem, Monsieur Ben Gourion m'envoya une note manuscrite de son hôpital, me demandant de lui rendre visite si mon emploi du temps le permettait. J'y allai. Quand j'entrai dans sa chambre d'hôpital, il était assis sur une chaise à bascule, l'une de ses jambes suspendue en l'air. Vous vous rappelez peut-être qu'un déséquilibré avait lancé une bombe dans le Parlement, et il avait été blessé à la cheville. Après les salutations, il dit : « Cela vous ennuierait-il si la presse assistait à notre entretien ? Ils ont essayé de me voir, mais je n'ai vu personne à part ma femme et l'infirmière ». Je lui répondis que je n'y voyais pas d'objections. Les journalistes entrèrent et il commença à me parler et à me poser des questions. Il voulait savoir quelle était la position des mormons vis-à-vis des Juifs. Nous eûmes une conversation des plus intéressantes.

 

      Lors de mon second voyage en Palestine, je visitai le pays entier en avion de tourisme, hélicoptère et automobile, et je reçus toutes sortes de marques de courtoisie et de considération. J'eus de nouveaux entretiens avec Messieurs Ben Gourion et Lévi Eshkol et je rencontrai aussi le général Moshe Dayan, l'homme qui avait conduit les forces israéliennes contre les Égyptiens.

 

      Monsieur Dayan, ancien ministre de l'Agriculture, organisa un buffet en mon honneur, servi dans le patio et sur la pelouse de sa maison. Comme nous marchions autour de la pelouse, il me parla de la campagne qu'ils menèrent contre les Égyptiens. Il dit en substance : « Je ne suis pas ce que les gens appelleraient un homme religieux, mais personne ne saurait me convaincre qu'il n'y avait pas une puissance supérieure avec nous, lorsque nous rencontrâmes les Égyptiens au pied du Sinaï ». Je ne pus m'empêcher de repenser à la grande prophétie de Zacharie :

 

      « Et Jérusalem restera à sa place, à Jérusalem. En ce jour-là, l'Éternel protégera les habitants de Jérusalem, et le faible parmi eux sera dans ce jour comme David ; la maison de David sera comme Dieu. » (Zacharie 12:6, 8)

 

      Mon voyage suivant eut lieu pendant que je servais mon Église en tant qu'Autorité générale pour l'Europe en 1964. Nous avions deux congrégations à Beyrouth, au Liban. Je visitai ces branches et écrivis à l'avance à Monsieur Eshkol, qui était devenu Premier Ministre quand Ben Gourion s'était retiré. Je lui indiquai que je désirais venir à Jérusalem une nouvelle fois, et que si son emploi du temps le lui permettait, je serais heureux de lui rendre visite et de lui présenter mes respects. Il répondit immédiatement, me pressant de venir, et me fit suivre une lettre manuscrite de Ben Gourion, me demandant de réserver une soirée afin que mon épouse et moi-même puissions la passer avec eux.

 

      À cette occasion, nous rencontrâmes donc chacun de ces deux hommes. Nous passâmes une soirée avec Ben Gourion et sa femme dans leur appartement de Tel-Aviv. Nous passâmes la plupart du temps dans la bibliothèque, où se trouvaient des livres du plancher jusqu'au plafond sur trois murs. Au cours de la soirée, il dit : « Je vous demande de prier Dieu afin qu'il m'épargne quelques années de plus. Je suis en train d'écrire une histoire du peuple juif, et cela prendra du temps pour la terminer ». Ce soir-là, alors que nous nous séparions à la porte, il dit : « Vous savez, il n'y a aucun peuple au monde qui comprenne les Juifs comme les mormons ».

 

      Oui, les mormons ressentent de grandes affinités envers les Juifs. Les Juifs ont enduré de grandes souffrances et de grandes persécutions. Nous comprenons cela, car notre peuple est aussi passé au travers de sévères persécutions et tentatives d'extermination. En fait, l'homme que nous révérons comme un prophète moderne, Joseph Smith, fut martyrisé pour son témoignage en 1844. En 1846, notre peuple, menacé d'annihilation, fut contraint à un exode hors des États-Unis. Nous nous installâmes dans une région désertique, topographiquement similaire aux alentours de la mer Morte et de la mer de Galilée. Là-bas, nous avons développé, notre « terre promise ».

 

      Oui, nous pouvons éprouver de l'empathie pour les souffrances des Juifs, car nous avons souffert comme eux. Mais nos affinités envers le Juda moderne ne sont pas simplement issues d'une souffrance comparable ; elles sont issues de la connaissance de nos relations particulières, relations qui font appel à un héritage commun. Jérémie à prophétisé que dans les derniers temps : « la maison de Juda marchera avec la maison d'Israël ; elles viendront ensemble » (Jérémie 3:18). Ma prière est que grâce à des soirées comme celle-ci, cette prophétie parvienne à s'accomplir. Nous avons besoin d'en savoir plus sur les Juifs, et les Juifs devraient en savoir davantage sur les mormons. Quand nous nous comprendrons les uns les autres, alors peut-être vous comprendrez pourquoi Ben Gourion a dit : « Il n'y a aucun peuple au monde qui comprenne les Juifs comme les mormons ».

 

      Parmi les doctrines communes aux mormons et aux Juifs, nous trouvons notre croyance en Jéhovah, un Dieu de révélation. Nous partageons une croyance commune dans le Messie qui doit venir. De plus, nous avons des croyances similaires envers les prophètes. Nous nous sentons liés par un idéal commun quant au retour des Juifs à la « terre de Jérusalem », en accomplissement des paroles des anciens prophètes. Il existe bien d'autres similitudes doctrinales et sociales.

 

      Le fondement de l'Église, parfois appelée « Église mormone » par les non membres, c'est la croyance en la révélation, en la révélation moderne par Dieu de ses desseins et directives à ses prophètes vivants.

 

      Nous croyons à ce qu'Amos déclara : « Car le Seigneur, l'Éternel, ne fait rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes. » (Amos 3:7)

 

      Nous déclarons que des secrets depuis longtemps cachés au cours des âges ont été à nouveau publiés par l'intermédiaire d'un prophète, à savoir la révélation d'une « nouvelle alliance éternelle » à Israël. Le nom de ce prophète est Joseph Smith. Voici les propres termes de son témoignage :

 

      « Au soir du 21 septembre 1823, tandis que j'étais occupé à invoquer Dieu, m'efforçant d'exercer ma foi dans les précieuses promesses de l'Écriture, tout à coup une lumière comme celle du jour, mais d'une apparence et d'un éclat plus pur et plus glorieux, pénétra dans ma chambre, et à première vue, c'était comme si la maison était remplie d'un feu consumant ; cette apparition produisit un choc qui affecta tout mon corps ; en un instant, un personnage se tint devant moi, entouré d'une gloire bien plus grande que celle dont j'étais déjà environné. Ce messager déclara qu'il était un ange de Dieu, envoyé pour porter la joyeuse nouvelle que l'alliance que Dieu avait faite avec l'ancien Israël était près d'être accomplie... Je fus informé que j'avais été choisi pour être un instrument entre les mains de Dieu pour réaliser quelques-uns de ses desseins dans cette glorieuse dispensation. » (History of the Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, vol. 4, p. 536-537)

 

      Depuis le tout début de cette oeuvre des derniers jours, qui affirme être un rétablissement des alliances données par Dieu à Abraham, Isaac et Jacob, cette Église a fait preuve d'un profond intérêt envers le reste de la maison d'Israël, les descendants de Juda.

 

      En 1836, les mormons terminèrent leur premier temple à Kirtland, en Ohio.

Dans la prière de consécration qui fut prononcée à cette occasion, Joseph Smith fit la requête suivante au « Seigneur Dieu d'Israël » :

 

      « Ô Seigneur... tu sais que ton amour est grand envers les enfants de Jacob qui ont été longtemps dispersés sur les montagnes... C'est pourquoi nous te demandons d'être miséricordieux envers les enfants de Jacob, afin que Jérusalem commence dès cette heure à être rachetée, que le joug de la servitude commence à être enlevé de la maison de David, et que les enfants de Juda commencent à retourner dans le pays que tu as donné à Abraham, leur père. » (Doctrine et Alliances 109:61-64)

 

      Ceci a été prononcé en période de Pâques, le 27 mars 1836.

 

      Avant que Joseph Smith ne soit tué, il envoya un apôtre du nom de Orson Hyde afin de consacrer la terre de Palestine au retour des Juifs. Ce souci pour un peuple sans patrie et l'envoi de cet apôtre sont advenus à une époque où les mormons eux-mêmes étaient pratiquement sans foyer, ayant été dépossédés de leurs terres et possessions dans le Missouri.

 

      Orson Hyde partit pour accomplir sa tâche à l'automne 1840 ; il arriva en Palestine en octobre 1841. Le 24 octobre 1841, il monta sur le mont des Oliviers, tout seul, y construisit un autel au Seigneur, et offrit une prière de consécration. Voici quelques extraits de cette prière :

 

      « Ton serviteur est arrivé à bon port en ce lieu pour te dédier et te consacrer cette terre, afin que les restes dispersés de Juda s’y rassemblent, conformément aux prédictions de tes saints prophètes, pour la reconstruction de Jérusalem foulée aux pieds depuis si longtemps par les Gentils et pour ériger un temple en l'honneur de ton Nom.

 

      « Ô toi qui fis alliance avec Abraham, ton ami, et qui renouvelas cette alliance avec Isaac, et la confirmas avec Jacob par serment, que tu ne leur donnerais pas seulement cette terre pour héritage éternel, mais que tu te souviendrais aussi de leur postérité pour toujours. Abraham, Isaac et Jacob ont depuis longtemps fermé les yeux dans la mort, et fait d'un tombeau leur demeure. Leurs enfants sont dispersés et éparpillés au loin parmi les nations des Gentils comme des brebis qui n'ont pas de berger, et attendent toujours l'accomplissement de ces promesses que tu as faites les concernant...

 

      « Permets que cette terre devienne abondamment fertile lorsqu'elle sera possédée par ses héritiers légitimes ; oui, qu'elle produise de nouveau en abondance pour nourrir à leur retour ceux qui reviendront avec un esprit de grâce et de supplication... Incite-les à se rassembler sur cette terre en accomplissement de ta parole. Fais-les revenir comme des nuages ou comme des colombes à leurs fenêtres (ceci fut prononcé avant que l'avion ne soit inventé). Que les grands navires des nations les ramènent des îles éloignées ; fais que les rois deviennent leurs pères nourriciers, et que les reines essuient de leurs yeux les larmes de chagrin avec une tendresse maternelle.

 

      « Fais qu'ils sachent qu'il est de ta volonté de rétablir le royaume d'Israël, de relever Jérusalem comme capitale, et de constituer pour son peuple une nation et un gouvernement distincts, avec ton serviteur David, descendant issu des reins de l'ancien David, pour être leur roi. » (History of the Church, vol. 4, p. 456-457)

 

      Cela fut dit à une époque où l'immigration juive n'était qu'un ruisselet. Aujourd'hui, le rassemblement a été réalisé en partie, avec plus de trois millions de Juifs de retour sur la terre de leurs pères.

 

      En deux occasions différentes au moins, des dirigeants de la nation d'Israël ont demandé que je leur relate l'histoire d'Orson Hyde. La première occasion se présenta au cours du déjeuner auquel j'ai fait précédemment allusion. Monsieur Eshkol me demanda de parler d'Orson Hyde et de son voyage en Palestine aux invités de ce déjeuner. Je répliquai : « Vous le voulez vraiment ? » II répondit que c'était bien là son souhait. Alors, je leur relatai ce récit.

 

      Une autre occasion advint lors de ma dernière rencontre avec David Ben Gourion. Il demanda : « J'aimerais que vous me fassiez parvenir tous les renseignements que vous possédez sur Orson Hyde et sa visite en Palestine en 1841. J'aimerais l'inclure dans mon histoire ». Nous lui envoyâmes ces renseignements par la suite.

 

      Historiquement, nous devons reconnaître que cet intérêt pour le rétablissement des Juifs dans leur patrie est plus vieux que le sionisme moderne et que le grand travail de Theodor Herzl et d'autres. Un certain nombre de confessions chrétiennes, au cours du 19ème siècle, avaient des idées millénaristes et considéraient le retour des Juifs dans leur patrie comme un « signe des temps » qui précéderait le second avènement de Jésus-Christ. L'intérêt des mormons allait et va plus loin que cela. Ce qui nous importe et nous intéresse, c'est notre parenté avec nos frères juifs.

 

      Notre héritage commun remonte à Abraham, Isaac et Jacob. Dieu réitéra à Jacob les mêmes promesses que celles qui furent données à Abraham, puis il donna à Jacob le nouveau nom d'Israël. Sa postérité (tous ceux qui descendraient de ses douze fils) fut connue par cette désignation. Ils furent diversement appelés « maison d'Israël », « enfants d'Israël » ou « tribus d'Israël ». J'insiste sur le fait que toute sa postérité reçut cette désignation familiale par les douze fils. Aujourd'hui, il est devenu courant d'identifier un seul de ses douze fils, Juda, par la désignation familiale « israélite », car ils ont maintenu leur identité séparée.

 

      Si vous lisez attentivement le quarante-neuvième chapitre de la Genèse, vous trouverez que Jacob, ou Israël, prononça des bénédictions sur chacun de ses douze fils. À chacun fut donné une bénédiction particulière et distincte. Le temps ne nous permettra d'examiner que les bénédictions de deux de ses fils, dont le contenu fut prééminent par rapport aux bénédictions des autres : je veux parler des bénédictions prononcées sur Juda et sur Joseph. Permettez-moi de lire d'abord la bénédiction prononcée sur Joseph :

 

      « Joseph est le rejeton d'un arbre fertile, le rejeton d'un arbre fertile près d'une source ; les branches s'élèvent au-dessus de la muraille. Ils l'ont provoqué, ils ont lancé des traits ; les archers l'ont poursuivi de leur haine. Mais son arc est demeuré ferme, et ses mains ont été fortifiées par les mains du Puissant de Jacob : il est ainsi devenu le berger, le rocher d'Israël. C'est l’œuvre du Dieu de ton père, qui t'aidera ; c'est l’œuvre du Tout-Puissant, qui te bénira des bénédictions des cieux en haut, des bénédictions des eaux en bas, des bénédictions des mamelles et du sein maternel. Les bénédictions de ton père s'élèvent au-dessus des bénédictions de mes pères jusqu'à la cime des collines éternelles ; qu'elles soient sur la tête de Joseph, sur le sommet de la tête du prince de ses frères. » (Genèse 49:22-26)

 

      Il y a plusieurs points que nous devons noter soigneusement à propos de cette bénédiction :

 

      1. La postérité de Joseph sera nombreuse, dans la mesure où il sera un « arbre fertile ».

 

      2. Ses « branches », ou sa postérité, « s'élèvent au-dessus de la muraille ».

 

      3. Ses descendants seront durement persécutés, ce qui est l'explication de la phrase : « Ils l'ont provoqué, ils ont lancé des traits ; les archers l'ont poursuivi de leur haine ».

 

      4. Les bénédictions prononcées sur la postérité de Joseph devaient s'élever « au-dessus des bénédictions de mes pères jusqu'à la cime des collines éternelles ».

 

      Plus loin, je commenterai l'interprétation de cette bénédiction et de son application aux relations entre les mormons et les Juifs des temps présents ; mais tout d'abord, il serait instructif de revoir l'histoire des descendants d'Israël après leur arrivée dans la terre promise à Abraham, « le pays de Canaan... en possession perpétuelle. » (Genèse 17:8)

 

      Pendant un temps, les tribus confédérées furent groupées en une monarchie unie sous les règnes de Saül, David et Salomon, mais finalement elles se divisèrent en deux royaumes majeurs : le royaume du Nord, qui comprenait une grande majorité des tribus, dont les descendants de Joseph, garda la dénomination d'Israël. Le royaume du Sud, constitué principalement par la tribu de Juda, adopta le nom de Juda (voir 1 Rois 11:31,32 ; 12:19-24).

 

      Des prophètes furent suscités au sein de ces deux nations pour les appeler à la repentance à cause de leur idolâtrie et de leur méchanceté. Le prophète Amos prédit les conséquences de cette désobéissance à Dieu :

 

      « C'est pourquoi ils (Israël) seront emmenés à la tête des captifs. » (Amos 6:7)

 

      « Et je secouerai la maison d'Israël parmi toutes les nations, comme on secoue avec le crible, sans qu'il tombe à terre un seul grain. » (Amos 9:9)

 

      Le royaume du Nord, Israël, fut par la suite déporté en captivité par les Assyriens en 721 av. J.-C. L'Ancien Testament ne contient aucune histoire d'Israël, ou des descendants de Joseph, après cette date. Allons-nous croire pour autant que les promesses de Dieu à Joseph étaient nulles, que la prophétie sur sa nombreuse postérité « s'élevant au-dessus de la muraille », étant durement persécutée et allant « jusqu'à la cime des montagnes éternelles », ne s’accomplirait pas ?

 

      À cause de la division qui se produisit entre les deux royaumes, le Seigneur veilla à une disposition particulière : des annales séparées seraient tenues. Le prophète Ézéchiel parla de ces annales en ces termes :

 

      « La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots : Et toi, fils de l'homme, prends une pièce de bois, et écris dessus : Pour Juda et pour les enfants d'Israël qui lui sont associés. Prends une autre pièce de bois, et écris dessus : Pour Joseph, bois d'Éphraïm et de toute la maison d'Israël qui lui est associée. Rapproche-les l'une de l'autre pour en former une seule pièce, en sorte qu'elles soient unies dans ta main. Et lorsque les enfants de ton peuple diront : Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie ? Réponds-leur : Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, je prendrai le bois de Joseph qui est dans la main d'Éphraïm, et les tribus d'Israël qui lui sont associées ; je les joindrai au bois de Juda, et j'en formerai un seul bois, en sorte qu'ils ne soient qu'un dans ma main. Les bois sur lesquels tu écriras seront dans ta main, sous leurs yeux. » (Ézéchiel 37:15-20)

 

      De ce commandement de Dieu au prophète Ézéchiel, les dispositions   suivantes doivent être considérées :

 

      1. Une pièce de bois (ou annales) devait être gardée pour Juda, et une pièce de bois (ou annales) devait être gardée pour Joseph ;

 

      2. Les deux annales ne devraient former qu’« une seule pièce » (ou annales) dans les mains de ce prophète.

 

      Où est l'accomplissement de ce commandement important ? Qui prétend posséder les annales de Joseph aujourd'hui ?

 

      Les annales de Joseph ont été apportées à notre époque à Joseph Smith par un messager envoyé de Dieu. Ces annales sont appelées le Livre de Mormon, nommé ainsi d'après l'un des descendants de Joseph qui abrégea les annales de son peuple ; celles-ci racontent l'histoire d'une colonie d'Israélites, descendant de Joseph, qui quittèrent Jérusalem avant sa grande destruction lors du siège des Babyloniens sous le règne du roi Nebucadnetsar. Elles nous disent comment ces descendants de Joseph s’ « élevèrent au-dessus de la muraille », une métaphore qui signifie une barrière pour eux. Cette barrière était le grand océan entre les continents d'Asie et d'Amérique. Ces annales nous racontent comment ils furent guidés par la main de Dieu jusqu'au continent américain, une terre promise pour Joseph et ses descendants, une terre de « collines éternelles ». Elles nous disent comment la postérité de Joseph devint nombreuse sur cette terre jusqu'à la peupler d'une nation puissante. Tout cela en accomplissement de la bénédiction de Joseph ! Plus loin, le Livre de Mormon relate la destruction de cette puissante civilisation à cause de leurs manquements aux commandements du Dieu d'Israël.

 

      Les annales de ce peuple restèrent enterrées pendant des siècles. Puis, en 1827, un messager céleste les transmit à Joseph Smith. Elles furent par la suite traduites de leur ancienne écriture (égyptien réformé) en langue anglaise et furent publiées au monde en l'année 1830.

     

      Le prophète judéen Ézéchiel avait déclaré que ces annales ne feraient qu'un dans la main. Je témoigne devant vous de l’accomplissement de cette prophétie, les annales de Juda dans une main, les annales de Joseph dans l'autre, unies dans nos mains aujourd'hui.

 

      Mais qu'en est-il des prophéties relatives à la maison de Juda ? Les tribus septentrionales d'Israël n'étaient pas les seules à devoir être dispersées, selon les prophéties. Juda, le royaume du sud, devait aussi être dispersé :

 

      « Et l'Éternel dit : J'ôterai aussi Juda de devant ma face, comme j'ai ôté Israël, et je rejetterai cette ville de Jérusalem que j'avais choisie, et la maison de laquelle j'avais dit : là sera mon nom. » (2 Rois 23:27)

 

      L'histoire de la dispersion de la nation de Juda est si bien connue qu'elle est tenue pour proverbiale. Sous le joug de Babylone, la nation fut emmenée en exil. Une partie revint pour reconstruire Jérusalem et le temple après l'avènement de la puissance perse. À partir de cette époque, excepté une courte période d'indépendance sous les Macchabées, Juda a été sous le joug de dominations étrangères : l'empire macédonien, le gouvernement tripartite dirigé par l'Égypte, la Syrie et la Macédoine, la domination syrienne, puis l'autorité romaine et une dispersion finale parmi les nations.

 

      Le temps ne permettra pas un commentaire étendu sur l'intensité de leur souffrance et de leur persécution dans de nombreuses nations. Quelques-unes des pires exactions furent commises sur les Juifs restés en Palestine, pendant les croisades, au nom du christianisme. Will Parrant a écrit à juste titre sur ce triste chapitre de la souffrance humaine : « Aucun autre peuple n'a connu un exil aussi long, ni un destin aussi dur ».

 

      Je me rappelle m'être tenu sur le ruines de ce qui fut le plus grand ghetto juif d'Europe dans le quartier juif de Varsovie, en Pologne, en août 1946. Sur cet emplacement, on nous fit une description de ce qui semblait être typique de ce qui se fit en différentes parties d'Europe tout au long de l’institution du ghetto médiéval.

 

      Là, 250.000 descendants de Juda vivaient avant la guerre. Sous la domination nazie, on obligea des Juifs à construire un mur autour du ghetto, au cours de travaux forcés. Plus tard, quelques 150.000 Juifs venus d'autres parties d'Europe furent amenés dans cette région. Les Allemands essayèrent d'abord de les affamer, mais comme cela n'avait pas d'effet, ils emmenèrent plus de 310.000 Juifs jusqu'aux camps d'extermination. Quand Himmler découvrit qu'il y avait encore 60.000 Juifs vivant dans le ghetto, il ordonna leur « réinstallation » à l’Est. Comme ils résistaient énergiquement, le général S.S. allemand Stroop envoya les chars, l'artillerie, les lance-flammes, et les dynamiteurs contre le ghetto. L'extermination, qui devait prendre trois jours, dura quatre semaines. Le rapport final du général disait : « Nombre total de Juifs traités : 56.065, comprenant les Juifs arrêtés et ceux dont l'extermination peut être prouvée ». Ce rapport ne tenait pas compte de 36.000 Juifs qui furent emmenés sans aucun doute dans les chambres à gaz (voir William L. Shirer, The Rise and fall of the Third Reich, p. 1272, Greenwich, Connecticut: Fawcett, 1965).

 

      Comme nous nous tenions sur les éboulements de briques, de mortier et de gravats d'une épaisseur de cinq mètres, avec simplement le faite d'une synagogue brûlée qui dépassait (aucune autre construction dans ce vaste territoire), on nous dit qu'il restait encore des milliers de corps sous les décombres de ce qui était autrefois les grands immeubles de ce quartier de Varsovie.

 

      J'ai visité quelques-uns des camps de concentration, les fosses communes, et les fours crématoires où, a-t-on estimé, six millions des fils et des filles de Juda perdirent la vie, leur population mondiale se voyant ainsi réduite de 17 à 11 millions.

 

      J'ai été ému jusqu'aux larmes alors que je rendais visite à quelques-uns de ces errants, ces fils persécutés et chassés de notre Père céleste, mes frères de Juda. Oui, les prophéties relatives à la dispersion et aux souffrances de Juda ont été accomplies. Mais le rassemblement et la réinstallation des Juifs étaient aussi clairement prédits.

 

      Ce rassemblement ainsi prédit comporte trois phases : le rassemblement d'Israël sur la terre de Sion (l'hémisphère américain) ; le retour des dix tribus des pays du nord ; et la réinstallation des Juifs en Palestine, qui avait été depuis longtemps prédite par les prophètes en ces mots :

 

      « Dans ce même temps, le Seigneur étendra sa main une seconde fois, pour racheter le reste de son peuple... Il élèvera une bannière pour lies nations, il rassemblera les exilés d'Israël, et il recueillera les dispersés de Juda, des quatre extrémités de la terre. » (Ésaïe 11:11-12)

 

      « Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, où je ramènerai les captifs de mon peuple d'Israël et de Juda... je les (pluriel) ramènerai dans le pays que j'ai donné à leurs pères, et ils le posséderont. » (Jérémie 30:3)

 

      « Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une nouvelle alliance. » (Jérémie 31:31)

 

      Et maintenant, écoutez les paroles de Zacharie :

 

      « Je fortifierai la maison de Juda et je délivrerai la maison de Joseph ; je les ramènerai... Je les sifflerai et les rassemblerai, car je les rachète. » (Zacharie 10:6, 8)

 

      J'ai vu l'esprit de ces prophéties agir sur les Juifs. En 1946, nous en interrogeâmes beaucoup, et je fus frappé de découvrir à quel point ils étaient déterminés à retourner en Palestine. Lorsqu'ils venaient aux bureaux de secours et aux camps de réfugiés en vue d'une aide temporaire, nous leur demandions pourquoi ils ne s'installaient pas dans les environs, et souvent nous les invitions à rester. Mais la plupart n'avaient qu'un désir : retourner à la terre de leurs pères.

 

      Le Livre de Mormon n'est pas moins explicite dans ses prophéties concernant le rassemblement d'Israël et de Juda après une longue dispersion :

 

      « Et il arrivera qu'ils seront rassemblés et ramenés de leur longue dispersion, des îles de la mer et des quatre parties de la terre ; et les nations des Gentils seront grandes à mes yeux, dit Dieu, en les transportant dans les pays de leur héritage. Oui, les rois des Gentils leur seront des pères nourriciers, et leur reines deviendront des nourrices. » (2 Néphi 10:8-9)

 

      J’ai vu l'accomplissement de cette prophétie de mes propres yeux en Europe, en 1946, lorsque des navires venus de Grande-Bretagne firent passer clandestinement les Juifs en Palestine en réponse à ce puissant esprit de rassemblement. Le peuple mormon comprend cet esprit.

 

      Voici une autre prophétie du Livre de Mormon touchant la dispersion et le rétablissement de Juda :

 

      « C'est pourquoi les Juifs seront dispersés parmi toutes les nations. Et Babylone elle-même sera détruite ; c'est pourquoi les Juifs seront dispersés par d'autres nations. Et lorsqu'ils auront été dispersés, et que le Seigneur se sera servi des autres peuples pour les châtier pendant de nombreuses générations... Le Seigneur étendra une seconde fois la main afin de relever son peuple de son état perdu et déchu. C'est pourquoi, il commencera à faire une œuvre merveilleuse et prodigieuse parmi les enfants des hommes. » (2 Néphi 25:15-17)

 

      Depuis 1948, les peuples du monde ont été témoins d'une scène merveilleuse se déroulant devant leurs yeux ; et pourtant, il s'agit d'un miracle qui n'a été guère remarqué, ni apprécié. L'un des plus grands événements de l'Histoire est le rassemblement littéral des Juifs « des quatre extrémités de la terre » jusque dans leur patrie. C'est, comme Ésaïe l'a prophétisé, « une œuvre merveilleuse et un prodige. » (Ésaïe 29:14, version du roi Jacques)

 

      En 1950, j'ai dit : « II y a eu beaucoup de confusion à propos de la question palestinienne, beaucoup de discours sur le découpage du territoire, les quotas d'immigration, les restrictions sur les importations, mais dans tout cela, je ne peux m'empêcher de ressentir que nous allons voir un accomplissement total des prophéties qui ont été faites par rapport à ce peuple. Ces prophéties sont aujourd'hui en voie de s'accomplir rapidement sous nos yeux. » (Conference Report, avril 1950, p. 77)

 

      Depuis cette époque, l'État d'Israël a combattu trois guerres, regagné Jérusalem et le mur occidental (Mur des Lamentations), et ajouté à son territoire les hauteurs du Golan et une bonne partie de la péninsule du Sinaï.

 

      Nous avons précédemment pris en considération la bénédiction que Jacob, ou Israël, prononça sur Joseph. Voyons maintenant la bénédiction prononcée sur Juda :

 

      « Juda, tu recevras les hommages de tes frères ; ta main sera sur la nuque de tes ennemis. Les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion. Tu deviens carnage, mon fils ! Il plie les genoux, il se couche comme un lion, comme une lionne ; qui le fera lever ? Le sceptre ne s'éloignera pas de Juda, ni le bâton souverain d'entre ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Schilo, et que les peuples lui obéissent. Il attache à la vigne son âne, et au meilleur cep le petit de son ânesse ; il lave dans le vin son vêtement, et dans le sang des raisins son manteau. Il a les yeux rouges de vin, et les dents blanches de lait. » (Genèse 49:8-12)

 

      La grande bénédiction de Juda est qu'il contemplera la venue du Schilo qui rassemblera son peuple à lui. Cette prophétie concernant le Schilo a été sujette à plusieurs interprétations rabbiniques et chrétiennes, et l'objet d'une controverse considérable. L'interprétation donnée à ce passage par l'Église mormone est fondée sur la révélation donnée à des prophètes modernes, et non sur un commentaire d'érudit. Il fut révélé à Joseph Smith que le Schilo est le Messie (voir Genèse 50:24, Traduction de Joseph Smith).

 

      Wilford Woodruff, l'apôtre qui devint le quatrième prophète de l'Église que je représente, a dit ceci aux Juifs en l'année 1879 :

 

      « Ceci est la volonté de votre grand Élohim, ô maison de Juda, et lorsque vous serez appelés à faire ce travail, le Dieu d'Israël vous aidera. Vous avez un grand avenir et une grande destinée devant vous et vous ne pouvez éviter de l'accomplir ; vous êtes la postérité royale choisie, et le Dieu de la maison de vos pères vous a gardés comme une nation distincte pendant 1800 ans, malgré l'oppression de l'ensemble du monde Gentil. Vous ne pouvez peut-être pas vous imaginer en train de croire en Jésus de Nazareth, mais quand vous rencontrerez le Schilo votre Roi, vous le reconnaîtrez ; votre destinée est tracée, vous ne pouvez pas l'éviter. Il est vrai qu'après votre retour et votre rassemblement dans votre patrie, et après la reconstruction de votre cité et du temple, les Gentils rassembleront leurs armées pour vous combattre... ; mais quand ces afflictions arriveront, le Dieu vivant, qui guida Moïse au travers du désert, vous délivrera, et votre Schilo viendra et se tiendra parmi vous pour livrer bataille à vos côtés ; et vous le reconnaîtrez, et les souffrances des Juifs seront terminées, tandis que la destruction des Gentils sera si grande qu'il faudra à toute la maison d'Israël rassemblée autour de Jérusalem sept mois pour enterrer les morts de leurs ennemis, et les armes de guerre et les munitions leur dureront sept ans en guise de combustible. Voici des déclarations terribles, et qui peut les supporter ? Néanmoins, elles sont vraies et seront accomplies, selon les déclarations d'Ézéchiel, de Zacharie et des autres prophètes. Quand bien même les cieux et la terre passeront, pas un iota, pas un trait ne restera inaccompli. » (Matthias F. Cowley, Wilford Woodruff, Bookcraft, Salt Lake City, 1964, p. 509-510)

 

      Le Livre de Mormon, qui a été lui aussi écrit à l'intention des Juifs, témoigne de qui est le Schilo, car « les prophètes ne parlent que d'un Messie. » (2 Néphi 25:18)

 

      « Le sceptre ne s'éloignera pas de Juda, ni le bâton souverain d'entre ses pieds, jusqu'à ce que vienne le Schilo » (Genèse 49:10). Nous voyons ainsi l'accomplissement de la prophétie du Schilo :

 

      Juda arriva au pouvoir quand David fut exalté sur le trône. Même après la division des royaumes du nord et du sud, les rois de Juda s'assirent sur le trône. Après la captivité à Babylone, des « législateurs » furent donnés au reste des Juifs qui revinrent à Jérusalem. Zorobabel, Esdras et Néhémie en sont des exemples. Finalement, le Sanhédrin fut établi et continua à être l'assemblée souveraine des Juifs jusqu'à la destruction de Jérusalem et la dispersion des Juifs. À partir de ce moment, les Juifs n'ont eu aucun législateur vers qui se tourner. Le Schilo était venu. C'était Jésus de Nazareth, qui fut crucifié comme « Roi des Juifs ».

 

      L'histoire chrétienne a insisté sur le point que les Juifs en tant que nation rejetèrent leur Messie. On a souvent négligé le fait que beaucoup de Juifs crurent qu'il était le Messie. Parmi les Juifs qui crurent, il y eut ses douze apôtres et des milliers d'autres Juifs qui furent convertis par leur ministère. Nous déclarons qu'après son ministère en Palestine, le Messie ressuscité visita personnellement la maison de Joseph sur le continent américain, l'enseigna, la bénit, et renouvela l'alliance éternelle avec elle. Son ministère en Amérique est contenu dans le Livre de Mormon.

 

      Vous vous souvenez de l'épisode de Joseph et de ses frères dans l'Ancien Testament, et comment il fut vendu en Égypte. Vous vous rappelez qu'à cause d'une famine dans la terre de Canaan, ses frères furent obligés d'aller en Égypte pour acheter du blé des greniers. Joseph avait été élevé à la fonction de gouverneur du pays, et s'occupait de ces greniers. L'une des scènes les plus touchantes relatée dans la Torah est le moment où Joseph se fait reconnaître par ses frères : « Je suis Joseph, votre frère. » (Genèse 45:4)

 

      À vous, nos amis du Juda moderne, nous déclarons : « Nous sommes Joseph, vos frères ». Nous revendiquons un lien de parenté avec vous en tant que descendants de nos pères, Abraham, Isaac et Jacob. Nous appartenons à la même famille. Nous aussi sommes la maison d'Israël.

 

      Il y a encore un parallèle avec l’histoire de Joseph. Les frères de Joseph de l'ancien temps vinrent à lui au cours d'une famine pour rechercher une nourriture physique. Aujourd'hui, il y a une autre famine sur terre, « non pas la disette du pain et la soif de l'eau, mais la faim et la soif d'entendre la parole de l'Éternel. » (Amos 8:11)

 

      Le Seigneur Dieu n'a-t-il pas dit par Ésaïe : « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux… il rassasiera ton âme dans les lieux arides, et il redonnera de la vigueur à tes membres ; tu seras comme un jardin arrosé, comme une source dont les eaux ne tarissent pas. » (Ésaïe 55:1 ; 58:11)

 

      Nous sommes aussi au courant des accusations de Dieu à l'égard de Juda à travers son prophète Jérémie :

 

      « Car mon peuple a commis un double péché : ils m'ont abandonné, moi qui suis une source d'eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l’eau. » (Jérémie 2:13)

 

      La nourriture que le Joseph moderne a à offrir au Juda moderne aujourd'hui est d'une bien plus grande valeur que la nourriture physique que l'ancien Joseph fournit à ses frères. Nous offrons gratuitement du pain à manger et de l'eau à boire. Je répète que notre intérêt envers Juda est un lien de parenté, car nous sommes vos frères. Notre message est le suivant : Nous avons une « eau vive » puisée à la vraie source et si un homme en boit, ce sera « en lui une source d'eau vivante, jaillissant jusque dans la vie éternelle. » (Doctrine et Alliances 63:23)

 

      Dans la bénédiction de Jacob à Juda, celui-ci déclara : « Juda est un jeune lion... Qui le fera lever ? » (Genèse 49:9). Nous venons en tant que messagers détenant l'autorité légitime pour éveiller Juda à ses promesses. Nous ne demandons pas à Juda d'abandonner son héritage. Nous ne lui demandons pas de quitter son père, sa mère ou sa famille. Nous apportons un message que Juda ne possède pas. Ce message constitue « l'eau vivante » de la fontaine d'eau vive.

 

      Le Seigneur donna à notre prophète, Joseph Smith, le commandement de « tourner le coeur des Juifs vers les prophètes, et les prophètes vers les Juifs » (Doctrine et Alliances 98:17). Nous envoyons à l'heure actuelle nos messagers dans chaque pays et à chaque peuple dont l'idéologie nous permet l'accès. Nous rassemblons les descendants de Joseph depuis 146 ans. Nous espérons que vous, qui êtes de Juda, ne penserez pas que c'est une intrusion de notre part que de vous présenter notre message.

 

      Vous êtes les bienvenus à nos réunions. Nous n'exposons pas de croix. Nous ne faisons pas de quêtes. Nous honorons votre attachement à votre héritage spécifique et à votre identité.

 

      Nous nous présentons à vous d'une manière différente que n'importe quelle autre Église chrétienne car nous représentons l'alliance rétablie pour la maison entière d'Israël.

 

      Oui, comme l'a dit Ben Gourion, nous comprenons les Juifs. Nous les comprenons, car nous appartenons à la même maison d'Israël. Nous sommes vos frères, Joseph. Nous attendons avec impatience le jour de l'accomplissement de la promesse de Dieu, quand « la maison de Juda marchera avec la maison d'Israël. » (Jérémie 3:18)

 

      En tant qu'homme qui, par son ministère, a reçu autorité dans la maison d'Israël aujourd'hui, je demande au Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob de bénir mes frères de Juda et d'avoir de la miséricorde pour eux ; que la terre où Juda est revenu après une longue nuit de dispersion soit fertile et prospère et devienne l'envie de ses voisins ; que la nation d'Israël soit délivrée de tous ses oppresseurs et ennemis ; que Juda puise « de l'eau avec joie aux sources du salut » (Ésaïe 12:3), et accomplisse toutes ces prophéties que Dieu a formulées par ses prophètes Ésaïe, Ézéchiel et Jérémie, y compris cette prophétie de Zacharie, qui dit : « L'Éternel possèdera Juda comme sa part dans la terre sainte, et il choisira encore Jérusalem. » (Zacharie 2:12)

 

      Je vous témoigne, mes frères et soeurs de toute la maison d'Israël, que je sais que le Dieu des cieux préside aux destinées de tous ses enfants. Je témoigne qu'il a étendu la main une seconde fois pour ramener son peuple des quatre extrémités de la terre jusqu'à la terre de leur héritage. Je témoigne qu'il a rétabli sa nouvelle alliance avec Israël. Je sais que le Livre de Mormon est un compte rendu véritable des relations de Dieu avec la maison de Joseph, que son témoignage est vrai, et que c'est la parole de Dieu aux Gentils, aux Juifs et à toute la maison d'Israël. Je témoigne de plus que Joseph Smith était ce que lui-même prétendait être, un prophète du Dieu vivant et un messager de la nouvelle alliance avec Israël. J'exhorte chacun à prêter attention au message donné par Dieu par son intermédiaire.

 

      Peut-être qu’à présent, amis de Juda, vous apprécierez la sincérité de nos déclarations à votre égard. « Shalom haverim ». Je prie Dieu d'accorder à nous tous ses bénédictions. Au nom de Jésus-Christ, le Messie. Amen.    


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