L'alliance
parfaite
du
mariage
Joseph
Fielding Smith
(1876-1972)
Membre
du collège des Douze de 1910 à 1950
Président
suppléant du collège des Douze de 1950 à 1951
Président
du collège des Douze de 1951 à 1965
Membre
de la Première Présidence de 1965 à 1970
Historien
de l'Église de 1921 à 1970
Président
de l’Église de 1970 à 1972
Tous
les mariages devraient être éternels
Beaucoup de personnes
considèrent le mariage comme un contrat ou un accord purement
civil entre un homme et une femme de vivre conjugalement ensemble. En
réalité, c'est un principe éternel dont dépend
l'existence même de l'humanité. Le Seigneur a donné
cette loi à l'homme dès le commencement du monde dans
le cadre de la loi de l'Évangile, et le premier mariage [Adam et Ève, ndlr] devait
durer éternellement. Selon la loi du Seigneur tous les
mariages devraient durer éternellement. Si toute l'humanité
vivait en obéissant strictement à l'Évangile et
selon cet amour qu'engendre l'Esprit du Seigneur, tous les mariages
seraient éternels, le divorce serait inconnu.
Le divorce ne fait pas
partie du plan de l'Évangile et a été introduit
à cause de la dureté de cœur et de l'incrédulité
du peuple. Lorsque les pharisiens tentèrent le Christ en
disant : « Est-il permis à un homme de
répudier sa femme pour un motif quelconque ? » Il
leur répondit : « N'avez-vous pas lu que le
Créateur, au commencement, fit l'homme et la femme et qu'il
dit : C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa
mère, et s'attachera à sa femme, et les deux
deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils
sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que
Dieu a joint. » Ensuite lorsqu'ils demandèrent
pourquoi Moïse avait permis le divorce, le Seigneur répondit :
« C'est à cause de la dureté de votre cœur
que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; Au
commencement, il n'en était pas ainsi. » (Matt.
19:3-8)
En outre, ce que Dieu
unit est éternel. Malheureusement, la plupart des mariages
accomplis ne le sont pas par la volonté de Dieu, mais par
celle de l'homme. Les mariages
effectués
parmi les saints des derniers jours sont éternels s'ils sont
convenablement accomplis, parce que le Père éternel a
donné l'alliance du mariage que reçoivent les couples
qui vont au temple pour y recevoir cette bénédiction.
Il faut que les mariages
soient réglés par la loi civile. Dans la situation du
monde actuel, l'État doit avoir le pouvoir de formuler les lois
régissant le mariage, à cause des rapports étroits
de celui-ci avec la structure sociale de l'État. C'est néanmoins
un principe religieux et le pouvoir d'accomplir la cérémonie
du mariage ne doit jamais être enlevé aux ministres de
la religion, même dans la situation apostate du monde. Lorsque
le royaume de Dieu sera rétabli et que le Christ viendra
régner, le mariage sera, comme toutes les autres ordonnances,
gouverné par la loi de Dieu. Lorsque ce jour viendra, le
mariage ne sera pas célébré seulement « jusqu'à
ce que la mort » sépare le mari et la femme, car le
mariage sera éternel. Dans la situation actuelle où
« les pouvoirs régnants » ont
juridiction sur la terre, tous les hommes, quelles que soient leurs
croyances religieuses ou leur absence de croyances religieuses,
doivent se soumettre aux gouvernements qui existent. Lorsque le
Christ viendra, il apportera « la loi parfaite de la
liberté » et en elle tous les fidèles seront
affranchis et rendus heureux.
Le Seigneur a donné
à l'Église des instructions précises
relativement à ce principe qui est si essentiel au bonheur de
l'homme. Tous les membres de l'Église ont le devoir d'accepter
les règlements de celle-ci. Il y a dans l'Église une
cérémonie qui donne aux parties contractantes des
bénédictions qui ne se terminent pas avec la mort. Le
mariage, tel que les saints des derniers jours le comprennent, est
une alliance destinée à être éternelle.
C'est la base de l'exaltation éternelle, car sans elle il ne
pourrait y avoir de progrès dans le royaume de Dieu.
Le caractère
sacré de l'alliance du mariage
L'idée quasi
universelle que le mariage est un contrat qui doit se terminer à
la mort ne vient pas de notre Père éternel. Elle a été
introduite par l'ennemi de la vérité qui a juré
de renverser, s'il le peut, le royaume de la justice. Le premier
mariage qui ait jamais été conclu sur la terre, le fut
avant qu'il n'y eût de mort, et l'idée de mort et d'une
séparation n'y fut pas introduite. On a constamment enseigné
aux membres de l'Église le caractère sacré de
l'alliance du mariage, mais il semble qu'il en est parmi nos jeunes
qui grandissent
en
ignorant ce fait. Nous allons par conséquent citer certaines
autorités qui ont parlé formellement et officiellement.
Paul déclarait que
« dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni
l'homme sans la femme ». Et le Seigneur dit qu'il
donnerait à l'homme une aide semblable à lui,
c'est-à-dire une aide qui répondrait à toutes
les conditions, non seulement comme compagne, mais pour que la
plénitude des desseins du Seigneur s'accomplisse en elle en ce
qui concerne la mission de l'homme dans la vie mortelle et dans
l'éternité. Ni l'homme ni la femme n'étaient
capables, seuls, de remplir la mesure de leur création.
L'union des deux était nécessaire pour rendre l'homme
complet à l'image de Dieu (Compendium, p. 118). Le Seigneur
dit : « Faisons l'homme à notre image, selon
notre ressemblance... » Dieu créa l'homme à
son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa
l'homme et la femme. » — Gen. 1:26-27.
En outre, lorsque la
femme fut présentée à l'homme, Adam dit :
« Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de
ma chair. » Nous en déduisons que son union avec
Ève devait être éternelle. Le Sauveur confirma
cette doctrine lorsqu'il dit aux Juifs : « C'est
pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et
s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule
chair. Ainsi ils ne seront plus deux, mais ils sont une seule chair »
(Matt. 19:5-6).
Une
institution céleste
Le prophète Joseph
enseignait que « le mariage était une institution
du ciel, fondée dans le jardin d'Éden », et
que « il faut qu'il soit célébré par
l'autorité de la Prêtrise éternelle »
(D.H.C., vol. 2, p. 320). Il enseignait aussi :
« Si un homme
et sa femme ne contractent, pendant qu'ils sont dans cette épreuve,
une alliance éternelle et ne se marient pour l'éternité
par le pouvoir et l'autorité de la Sainte Prêtrise, ils
cesseront de s'accroître lorsqu'ils mourront ;
c'est-à-dire qu'ils n'auront pas d'enfants après la
résurrection. Mais ceux qui sont mariés dans cette vie
par le pouvoir et l'autorité de la Prêtrise et
persévèrent sans commettre le péché
contre le Saint-Esprit, continueront à s'accroître et
auront des enfants dans la gloire céleste. »
(D.H.C., vol. 5, p. 391)
Dieu
commande le mariage
Le président
Joseph F. Smith a dit :
« Beaucoup de
personnes s'imaginent qu'il y a quelque chose de pécheur dans
le mariage ; une tradition apostate le dit. C'est une idée
fausse et très nuisible. Au contraire, Dieu non seulement
recommande mais commande le mariage. Pendant que l'homme était
encore immortel, avant que le péché ne fût entré
dans le monde, notre Père céleste lui-même
accomplit le premier mariage. Il unit nos premiers parents dans les
liens conjugaux sacrés et leur commanda d'être féconds,
de multiplier et de remplir la terre. Ce commandement, il ne l'a
jamais changé, abrogé ou annulé ; il est
resté en vigueur au cours de toutes les générations
de l'humanité. Sans le mariage, les desseins de Dieu vis-à-vis
de ce monde avorteraient, car il n'y aurait personne pour obéir
à ses autres commandements. » (Gospel Doctrine, p.
343-344)
L'alliance
du mariage voulue par le Seigneur
Le Seigneur a dit :
« Tous
contrats, alliances, liens, obligations, serments, vœux, actes,
unions, associations ou promesses, qui ne se font pas et qui ne sont
pas scellés par le Saint-Esprit de promesse, de la main de
celui qui est oint, à la fois pour le temps et pour toute
l'éternité, de la façon la plus sacrée,
par révélation et par commandement, par l'intermédiaire
de celui que j'ai oint et que j'ai choisi sur terre pour détenir
ce pouvoir... n'ont aucune validité, vertu ou force dans et
après la résurrection des morts ; car tous les
contrats qui ne sont pas faits de la sorte prennent fin quand les
hommes sont morts. » (D&A 132:7)
Ensuite le Seigneur
ajoute que sa maison est une maison d'ordre et pas une maison de
confusion et qu'il n'acceptera que ce qu'il a voulu ; et que
« nul ne viendra au Père si
ce
n'est par moi ou par ma parole, qui est ma loi, dit le Seigneur ».
Tout ce qui existe dans le monde, qui est voulu des hommes et n'est
pas par la parole du Seigneur, doit être ren-
versé
et « ne demeureront point lorsque les hommes sont morts,
dans ni après la résurrection, dit le Seigneur votre
Dieu ».
Les vies
éternelles
Lorsqu'un homme épouse
une femme par sa parole et qu'ils sont scellés par son
autorité, « ils passeront devant les anges et les
dieux qui sont placés là, vers leur exaltation et leur
gloire en toutes choses, comme cela a été scellé
sur leur tête, laquelle gloire sera une plénitude et une
continuation des postérités pour toujours et à
jamais ».
« Alors ils
seront dieux, parce qu'ils n'auront pas de fin ; c'est pourquoi,
ils seront de toute éternité à toute éternité,
parce qu'ils continuent. Alors, ils seront au-dessus de tout, car
tout leur sera soumis. Alors ils seront dieux, parce qu'ils auront
tout pouvoir et que les anges leur seront soumis. » (D&A
132:20).
Pour obtenir ces
avantages, on doit se soumettre à l'alliance du mariage,
voulue par le Seigneur. « Car étroite est la porte,
resserré le chemin qui mènent à l'exaltation et
à la continuation des vies, et il y en a peu qui les trouvent,
parce que vous ne me recevez point dans le monde et que vous ne me
connaissez point. Et si vous me recevez dans le monde, alors vous me
connaîtrez et vous recevrez votre exaltation, afin que là
où je suis, vous soyez aussi. » (D&A 132:22-23)
Le Seigneur a également
expliqué, dans les enseignements suivants, la signification
importante des vies éternelles :
« Et ce sont
là les vies éternelles — connaître le seul
Dieu sage et vrai, et Jésus-Christ, qu'il a envoyé.
C'est moi. C'est pourquoi, recevez ma loi. » (D&A
132:24)
Le don promis à
ceux qui acceptent cette alliance du mariage et demeurent fidèles
jusqu'à la fin, à savoir qu'ils « n'auront
pas de fin », veut dire qu'ils auront le pouvoir de
s'accroître éternellement. Ce ne sont que ceux qui ont
ce pouvoir qui pourront vraiment « connaître le seul
Dieu sage et vrai, et Jésus-Christ, qu'il a envoyé ».
D'autres peuvent voir le Seigneur et recevoir ses instructions, mais
ils ne le connaîtront pas vraiment, ni son Père, s'ils
ne deviennent semblables à eux.
Qui désire entrer
dans le monde éternel pour être serviteur alors qu'on
nous offre la promesse que nous pouvons devenir fils et filles de
Dieu ? Et pourtant ce sera une vaste majorité de gens qui
entreront dans le monde éternel comme serviteurs, et non comme
fils, et ceci simplement parce qu'ils sont plus attachés au
monde et à ses alliances qu'à Dieu et à ses
alliances. Simplement parce que dans l'aveuglement de leur cœur
ils refusent de garder ces commandements saints et sacrés. Ô
comme elle sera grande leur amertume, au jour du jugement, lorsque
tous les hommes recevront leur récompense selon leurs œuvres
!
Le
premier mariage était pour l'éternité
Les extraits suivants
sont tirés d'un discours de frère Orson Pratt :
« Le Seigneur
a voulu la loi entre homme et femme, parce que c'est la loi par
laquelle les esprits doivent venir ici-bas prendre un tabernacle et
entrer dans le deuxième état d'existence. Le Seigneur
lui-même célébra le premier mariage appartenant à
ce globe et à la chair et aux os ici-bas. Je ne dis pas
appartenant à la mortalité ; car lorsque le
premier mariage fut célébré, il n'y avait pas de
mortalité. Le premier mariage qui nous soit rapporté
s'est fait entre deux êtres immortels... c'étaient des
êtres immortels ; la mort n'avait pas de domination, pas
de pouvoir sur eux...
« Que
penseriez-vous, vous qui m'écoutez, si un mariage devait se
célébrer entre deux êtres non assujettis à
la mort ? Les considéreriez-vous comme unis pour un certain
nombre d'années au bout desquelles toutes leurs alliances
cesseraient éternellement et le contrat du mariage serait
dissous ? Cela vous paraîtrait raisonnable et logique ? Non.
Tous les cœurs diront que l'œuvre de Dieu est parfaite en
elle-même et qu'étant donné que le péché
n'avait pas apporté l'imperfection sur la terre, ce que Dieu
avait uni ne pouvait être dissous, détruit et séparé
par aucun pouvoir inférieur au monde céleste, par
conséquent il était éternel ; l'ordonnance
de l'union était éternelle ; le scellement du
grand
Jéhovah
sur Adam et Ève était éternel de nature, et ne
fut jamais institué pour être renversé et soumis
à une fin.
« On sait que
les mormons sont de drôles de gens en ce qui concerne le
mariage : Nous croyons au mariage, non seulement pour la vie,
mais pour toute l'éternité. C'est une idée
curieuse, dira-t-on, que de se marier pour toute l'éternité.
Ce n'est pas curieux du tout ; car lorsque nous nous mettons à
examiner les Écritures, nous découvrons que le tout
premier exemple donné à la famille humaine toute
entière comme modèle à suivre ne fut pas
institué jusqu'à la mort, car la mort n'avait pas de
domination à cette époque-là ; mais c'était
une bénédiction éternelle prononcée sur
nos premiers parents. » (tiré d'un discours du 29
août 1852, J.D. Vol. 1:58).
La
famille organisée selon le royaume céleste
Le mariage, nous l'avons
appris, est un principe éternel ordonné dès
avant la fondation du monde et institué sur cette terre avant
que la mort ne s'y abatte. Nos premiers parents reçurent le
commandement de se multiplier et de remplir la terre. Il s'ensuit
tout naturellement que la famille devait également être
éternelle. Dans le plan conçu pour cette terre, les
lois gouvernant le monde céleste en devinrent la fondation. La
grande œuvre et la gloire du Seigneur c'est de « réaliser
l'immortalité et la vie éternelle de l'homme ».
Ceci ne peut se faire que par le mariage et la famille ; en
fait, c'est l'ordre éternel parmi ceux qui sont exaltés
et l'a été de toute éternité.
La
fausse doctrine de la séparation
Quelle calamité
pourrait être plus grande, quelle douleur plus profonde que
d'être abandonné dans le monde éternel, privé
de père ou de mère ou d'enfants ? Comment la paix et le
contentement peuvent-ils entrer dans l'âme qui n'a été
mariée que pour le temps, et qui élève une
famille qu'elle aime et qu'elle chérit, alors qu'elle sait que
dans le monde éternel, après la résurrection,
elle ne pourra pas se réclamer d'eux ni eux d'elle ? L'homme
peut-il se contenter de cette doctrine que l'on croit erronément
être un enseignement du Seigneur Jésus-Christ ? Un homme
peut-il se consoler et se résigner à penser qu'il est
juste, tout simplement parce que c'est un enseignement universel ? Le
fait que presque toutes les Églises l'enseignent en fait-il
quelque chose de vrai ? Nous pouvons dire sans crainte de nous
tromper que le cœur de tout père ou de toute mère
honnête se révolte contre une pensée aussi
atroce. Toute vraie mère veut avoir ses enfants dans
l'éternité. Tout vrai père veut sa femme et ses
enfants. Leur cœur aspire à voir la famille réunie
continuer de l'autre côté du tombeau. Pensez aux
discours prononcés, aux poèmes écrits, dans
lesquels les auteurs expriment l'espoir que cette doctrine
que l'on dit chrétienne, qui veut qu'il n'y ait pas de mariage
ni de rapports de famille après la résurrection, soit
fausse.
Où est le père
ou la mère qui ont déposé un être cher, un
enfant innocent, dans le tombeau froid et silencieux, qui n'ont pas
soupiré après lui et espéré le retrouver
un jour ? Dirons-nous à ce père ou à cette
mère : « Vous avez perdu votre petit enfant à
tout jamais ! Vous le reverrez peut-être, mais il ne sera pas
votre enfant ; vous n'aurez dorénavant aucun droit sur
lui ; il n'y a pas de famille dans les deux ; dans le monde
à
venir vous serez des étrangers les uns pour les autres ? »
Y a-t-il une consolation quelconque dans des pensées telles
que celles-ci ? Non, en vérité ! Ce n'est pas vrai !
Jamais on n'a enseigné de doctrine plus répréhensible
! Et dire que l'on proclame une doctrine aussi perverse au nom de
Jésus-Christ, qui est l'incarnation de l'amour éternel
! Ce vil enseignement est encore une des doctrines du démon.
C'est lui qui l'inspire au cœur des hommes. On ne l'enseignait
pas au commencement, ni à aucun moment où le véritable
Évangile était sur la terre. Le mystère c'est :
Comment Satan a-t-il pu introduire pareille
pensée, alors que le cœur des hommes est créé
naturellement pour aimer les leur ? Comment le Seigneur pourrait-il
« essuyer toutes larmes » si les parents et les
enfants doivent être éternellement étrangers les
uns aux autres dans l'éternité ? Comment pourrait-il
apporter de la joie si on ne doit plus avoir des liens de famille
avec des êtres chers dans le royaume de Dieu ? Rejetons une
telle perversité ! Notre Père éternel aimant
n'est pas l'auteur d'une doctrine aussi lamentable.
L'éternité
des rapports familiaux
La pérennité
de l'alliance du mariage et de la cellule familiale était la
bénédiction suprême dans les clés que le
prophète Élie établit. S'il n'y avait pas
d'organisation familiale approuvée, la terre tout entière
serait frappée de malédiction le jour de l'avènement
du Seigneur. À quoi cela servirait-il que le cœur des
pères se tourne vers leurs enfants et le cœur des
enfants vers leurs pères s'ils ne devaient pas être liés
par une union éternelle ? C'est la famille éternellement
organisée selon la loi de Dieu qui sauvera la terre d'une
destruction complète lorsque viendra le jour de l'Éternel,
ce jour grand et redoutable. Nous avons les clés par
lesquelles tous ceux qui le veulent pourront rendre éternelle
leur famille. Le mariage est un élément éternel
de la vie. La famille doit également l'être. Il ne peut
logiquement y avoir de mariage sans famille. Il ne peut non plus y
avoir de paix, de joie et de bénédictions complètes
dans le royaume de Dieu si parents et enfants ne sont éternellement
liés les uns aux autres par une alliance.
Une
génération liée à l'autre
Il ne suffit pas non plus
que la cellule familiale soit préservée. Chaque
génération doit être unie à celle qui l'a
précédée. Il ne peut en être autrement
dans le royaume de Dieu où l'on parvient à la
plénitude. Cela veut dire que chaque génération,
liée à la précédente, devient une cellule
du corps entier et complet du Christ. C'est cela que l'on veut dire
lorsque l'on dit qu'Adam est « le père de tous, le
prince de tous, l'ancien des jours » (D&A 27:11).
Adam, nous apprend Joseph Smith, gouvernera comme patriarche suprême
du genre humain, mais il sera sous la direction du Père
éternel et de son Fils Jésus-Christ (D&A 78:15-16).
Adam gouverne, et chaque patriarche gouvernera sous sa direction de
génération en génération, jusqu'à
la fin des temps, en une grande famille. Ces liens sont réels,
pas artificiels. Tous ceux qui font partie de cette famille se
trouvent dans le royaume céleste. Ils sont héritiers
dans ce royaume, recevant et possédant toutes les bénédictions
des héritiers.
Cohéritiers
du Christ
Paul enseignait la
doctrine suivante aux saints de Rome :
« Car tous
ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et
vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être
encore dans la crainte : mais vous avez reçu un Esprit
d'adoption, par lequel nous crions : Abbat .' Père !
l'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous
sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et
cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui,
afin d'être glorifiés avec lui. J'estime que les
souffrances du temps présent ne sauraient être comparées
à la gloire à venir qui sera révélée
pour nous. » (Rom. 8:14-18)
Si nous sommes les fils
de Dieu, alors il est notre Père. Le Christ a enseigné
cette doctrine à ses disciples : « Je monte
vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre
Dieu. » Cela ne veut-il pas dire la famille ? Pouvons-nous
être héritiers et cohéritiers de Jésus-Christ
sans être des fils ? Et si nous sommes des fils, nous sommes
membres de la famille. Tel est l'espoir que nous avons en Dieu notre
Père. Ô comme il est grand, son amour pour ses enfants !
Toute
famille dans les cieux
Il est dit dans les
Écritures : « À cause de cela (de
l'Évangile), je fléchis les genoux devant le Père,
duquel tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre »
(Éph. 3:14-15). Nous voyons donc qu'il y a une famille dans
les cieux, et qu'une partie de celle-ci se trouve sur la terre, mais
que de part et d'autre elle tire son nom de Dieu, le Père de
Jésus-Christ. Et pourquoi pas, puisque ceux qui sont dans les
cieux et tous ceux qui sont sur la terre qui ont contracté
l'alliance sont ses héritiers ?
Chaque
famille est une cellule dans l'organisation parfaite de Dieu
Le président
Joseph F. Smith a dit :
« Nos unions
ne doivent pas être exclusivement pour cette vie, pour le
temps, tel que nous le distinguons de l'éternité. Nous
vivons pour le temps et pour l'éternité. Nous
contractons des unions et des rapports pour le temps et pour toute
l'éternité. Nos affections et nos désirs sont de
nature à durer non seulement pendant la vie temporelle ou
mortelle, mais pendant toute l'éternité. Qui, à
part les saints des derniers jours, envisage la pensée que la
famille continuera au-delà du tombeau, le père, la mère
et les enfants se reconnaissant les uns les autres dans les rapports
qu'ils se doivent mutuellement et dans lesquels ils se trouvent les
uns par rapport aux autres, cette famille étant une cellule
dans la grande organisation parfaite de l'œuvre de Dieu, et
tous étant destinés à durer pendant le temps et
toute l'éternité ? » (Gospel Doctrine, p.
348).
Cette
espérance rend plus chers les liens familiaux
L'espérance de la
vie éternelle, qui comporte la réunion des membres de
la famille lorsque viendra la résurrection, inspire au cœur
un amour et une affection plus grands pour chaque membre de la
famille. Avec cet espoir, les maris sont poussés à
éprouver pour leur épouse un amour plus fort et plus
sacré ; et les épouses à aimer leur mari de
la même manière. Le sentiment de tendresse et de
sollicitude des parents pour leurs enfants s'accroît, car les
enfants leur deviennent plus chers dans des liens d'amour et de
bonheur que l'on ne peut briser.
Source :
Joseph Fielding Smith, Le
chemin de la perfection, Salt Lake
City, 1931, chapitres 35 et 36