Quiriza, en Bolivie
Richard G. Scott
Membre du premier collège des soixante-dix de 1977 à 1983
Membre de la présidence des soixante-dix de 1983 à 1988
Membre du Collège des Douze depuis 1988
Je
sais que le plan du bonheur peut élever et bénir les
personnes qui le suivent, où que ce soit.
Il
y a trente-sept ans, la veille de Noël, à la lueur de la
pleine lune, je suis monté sur une petite colline, à
Quiriza, village isolé de Bolivie. En compagnie de quatre
jeunes missionnaires, j’avais passé la journée à
traverser un col de montagne sur une route dangereuse. Puis nous
avions remonté avec difficulté le long du lit d’une
rivière pour voir si les enseignements du Sauveur aideraient
des gens démunis. Ce que nous avons vu durant cette journée
était décourageant : des enfants sous-alimentés,
des adultes subsistant grâce à de maigres récoltes,
certains ayant le regard hagard à force de chercher refuge
dans l’alcool et la drogue. J’ai regardé le pauvre
petit village : quelques maisons de torchis au toit de chaume
marquées par le dur climat. La seule trace de vie, c’était
les chiens qui aboyaient en cherchant de la nourriture. Il n’y
avait pas d’électricité, de téléphone,
d’eau courante, de route, de tout à l’égout,
ni de médecin. La situation semblait sans espoir. Pourtant une
prière solennelle m’a confirmé que nous devions
être là. Nous avons trouvé des gens humbles qui
ont accepté l’Évangile rétabli avec la
détermination de le vivre. Ils l’ont fait dans des
conditions très difficiles, dans une extrême pauvreté
et avec d’énormes problèmes d’alcool, de
drogue, de sorcellerie et d’immoralité.
Guidés
par des missionnaires exceptionnels, ils ont appris à
travailler dur pour cultiver les champs. Ils ont produit des légumes
nourrissants et ils ont élevé des lapins pour avoir des
protéines. Mais les meilleures leçons ont été
données par ces missionnaires bien-aimés qui leur ont
parlé d’un Dieu qui les aime, d’un Sauveur qui a
donné sa vie pour qu’ils puissent réussir. Leur
aspect physique a commencé de changer. La lumière de la
vérité rayonnait de leur visage heureux. En tant
qu’émissaires du Seigneur dévoués et
aimants, les missionnaires ont patiemment enseigné la vérité
à ces gens bien disposés. Les femmes et les maris ont
appris à vivre en harmonie, à enseigner la vérité
à leurs enfants, à prier et à ressentir les
directives de l’Esprit.
J’ai
vu un petit garçon de six ans qui avait observé avec
attention notre premier service de baptême et qui montrait à
sa petite soeur ce qu’il avait vu. Il lui a soigneusement mis
les mains dans la bonne position, il a levé son petit bras à
angle droit, a murmuré quelques mots, et il l’a
doucement inclinée dans un trou de la terre brûlée
par le soleil, puis il l’a conduite à un rocher où
il l’a confirmée, puis il lui a serré la main. Ce
sont les jeunes qui ont appris le plus rapidement. Ils ont obéi
à la lumière de la vérité enseignée
par les missionnaires puis par leurs parents. J’ai vu la foi et
l’obéissance d’une génération de
jeunes baptisés dans ce village venir à bout d’une
situation apparemment sans espoir. Certains ont fait une mission, ont
eu des diplômes universitaires et ont été scellés
au temple. Par leur diligence et leur obéissance, ils ont
trouvé un but et ont réussi dans la vie malgré
la situation matérielle très dure et le cadre maléfique
dans lequel ils avaient été élevés. Si
c’est possible à Quiriza, en Bolivie, c’est
possible partout.
Source : Richard G. Scott, Le Liahona, mai 2004, p. 100-102