Quelqu'un
qui possède le principe de la vie éternelle doit
considérer son corps comme quelque chose de terrestre. Notre
corps doit retourner à la terre qui l'a donné. Pour la
plupart des gens, il est vrai, il est affligeant de penser que notre
esprit doive, pendant un temps plus ou moins long, être séparé
de notre corps, et que des milliers et des millions de personnes ont
été, leur vie durant, affligées par cette idée.
S'ils comprenaient le but de notre épreuve et les vrais
principes de la vie éternelle, les souffrances et la mort du
corps ne seraient que peu de chose.
Il
a plu au Seigneur d'organiser des tcorps physiques ici-bas, d'y
mettre des esprits et ils deviennent alors des êtres
intelligents. Bientôt, tôt ou tard, le corps, ce qui est
tangible pour vous, que vous pouvez sentir, voir, manipuler, etc.,
retourne a la poussière d'ou il vient. L'esprit est-il mort ?
Non. L'esprit existe encore, alors que notre corps s'est décomposé
dans la terre, et l'esprit que Dieu met dans le corps va dans le
monde des esprits.
M.
B. Me dit : « Si vous avez ce grand pouvoir, , si vous pouvez
guérir les malades par l'imposition des mains, accompagnez-moi
et guérissez les malades de notre quartier ; et d'ailleurs
comment se fait-il qu'il vous arrive, à vous, les 'mormons' de
mourir ? » Pas si vite, M. B. ! La Bible m'enseigne que je suis
poussière, et que je dois retourner à la poussière.
Il ne m'appartient pas de contrecarrer les plans de l'Éternel
ou de supprimer un point de doctrine que le Seigneur m'a enseigné.
Car je suis poussière, et je dois retourner à la
poussière. Il en va de même de tous, nous mourrons tous
et serons ensevelis dans le tombeau silencieux.
Nous
ne souffrirons pas plus, lorsque nous abandonnerons notre chair et
laisserons l'esprit sans demeure que l'enfant lorsqu'il fait ses
premiers efforts pour aspirer le souffle de cette vie mortelle.
Notre corps, comme vous le savez tous, est composé de matières visibles et tangibles ; vous savez aussi qu'il vient au monde. Il commence alors à absorber les éléments adaptés à son organisme et à sa croissance, devient adulte, vieillit, se décompose et retourne à la poussière. Tout d'abord, et ceci je l'ai expliqué de nombreuses fois, ce que nous appelons la mort est une fonction de la vie, inhérente à la matière dont le corps est composé, et qui provoque la décomposition lorsque l'esprit a quitté le corps. S'il n'en était ainsi, le corps dont l'esprit est parti resterait à toute éternité tel qu'il était lorsque l'esprit l'a quitté et ne se décomposerait pas.
L'homme doit vivre le nombre de jours qui lui est imparti
Le
Père ne désire pas que la vie terrestre des hommes se
termine avant qu'ils aient vécu le nombre de jours qui leur a
été imparti, et la raison pour laquelle un si petit
nombre de gens vivent leur vie, réside dans la force du péché
qui règne dans le monde et le pouvoir de la mort sur la
famille humaine. C'est à ces causes, et non au dessein du
Créateur, que l'on peut attribuer le fait que la maladie est à
l'affût dans le monde, abattant par millions les vieillards,
les gens mûrs, les jeunes et les bébés, et la
famille humaine en général.
Vivez
de telle manière que lorsque vous vous éveillerez dans
le monde des esprits vous puissiez dire en vérité : «
Je ne pourrais rendre meilleure ma vie mortelle, même si je
devais la revivre. » Je vous exhorte, pour l'amour de la maison
d'Israël, pour l'amour de Sion que nous devons édifier, à
vivre dorénavant et à tout jamais, de telle manière
que les êtres saints pourront examiner votre personnalité
avec plaisir. Menez une vie sainte, ce que vous ne pourrez faire sans
vivre moralement.
Nous ne devons pas être affligés pour les justes qui sont morts
Ceux
qui ont honoré leur appel et leur prêtrise jusqu'à
la fin meurent dans le Seigneur, et leurs œuvres les suivent.
C'est
une grande cause de joie, de réjouissance et de consolation
pour ses amis que de savoir que quelqu'un a quitté cette vie
en paix et s'est assuré une glorieuse résurrection. La
terre, sa plénitude et tout ce qui s'y rapporte ne supportent
pas la comparaison avec la gloire, la joie, la paix et le bonheur de
l'âme qui meurt en paix.
L'affliction
à cause de la mort des justes est le résultat de
l'ignorance et de la faiblesse qui sont semées dans le corps
mortel, la maison organisée comme demeure pour l'esprit.
Quelle que soit la souffrance que nous éprouvions, quoi que
nous devions subir, nous sommes attachés à la terre
d'où nous venons et n'aimons pas voir un de ses enfants nous
quitter. Nous aimons conserver les rapports familiaux de société
que nous avons entre nous et n'aimons pas nous séparer les uns
des autres ; mais si nous avions la connaissance et si nous voyions
dans l'éternité, si nous étions parfaitement
libérés de la faiblesse, de l'aveuglement et de la
léthargie dont nous sommes revêtus dans la chair, nous
ne serions pas tentés de pleurer ou de nous affliger.
Il
ne nous reste rien d'autre à faire ici que de rendre notre
dernier hommage à ce qui est venu de la terre. Il a été
formé et façonné et un esprit y a été
mis, il a grandi et est devenu ce qu'il est, et l'esprit étant
parti, le corps est prêt à retourner dans le sein de sa
mère, pour y reposer jusqu'au matin de la résurrection.
Mais la vie et l'intelligence qui ont autrefois demeuré dans
ce corps continuent à vivre et sœur Aurelia se meut,
parle, marche, connaît et voit ce que nous ne pouvons connaître
et voir pendant que nous sommes dans nos corps de chair. Elle est
dans la gloire : elle a traversé les épreuves et est
parvenue à une situation dans laquelle le pouvoir de Satan n'a
pas d'influence sur elle.
L'avantage de cette prêtrise est que
lorsqu'on y obéit, on s'assure la sanction de celui qui en est
l'auteur et qui l'a conférée aux enfants des hommes.
Son pouvoir les entoure et les défend, et lorsqu'ils passent
dans le monde des esprits, ils sont hors de portée de la
puissance de Satan. Là où sont ceux qui ont le cœur
pur, les méchants ne peuvent aller. Tel est l'état du
monde des esprits.
Lorsque
la mort est passée, le pouvoir de Satan n'a plus d'influence
sur quelqu'un qui est fidèle ; cet esprit est libre et peut
dominer la puissance de Satan. Le châtiment exigé par la
chute est tout à fait payé ; tout est accompli dans ce
domaine, lorsque le corps d'une personne fidèle retourne à
la terre. Tout ce qui a été perdu est passé, et
cette personne retrouvera son corps. Lorsqu'elle est dans le monde
des esprits, elle est à l'abri des influences contaminatrices
et condamnatoires de Satan auxquelles nous sommes actuellement
assujettis.
Ici notre corps peut être tué par nos
ennemis, notre nom peut être retranché comme étant
mauvais. Nous sommes persécutés, haïs, et je
suppose que nous sommes autant haïs ici que le sont les esprits
des saints dans l'autre monde par les esprits qui haïssent la
justice. C'est la même guerre, mais nous aurons pouvoir sur
eux. Ceux qui ont passé le voile ont le pouvoir de commander
aux esprits mauvais, et ceux-ci doivent obéir.
Nous
réjouirons-nous d'avoir l'occasion de rendre les derniers
honneurs dus à cette argile sans vie, qui, il y a quelques
jours, était vivante et active, pleine d'esprit, assistant aux
réunions du grand conseil, rendant des décisions
pleines de connaissance ? Oui, nous nous réjouirons. C'est une
occasion de nous réjouir davantage que le jour de sa
naissance.
Il est vrai qu'il est affligeant de quitter nos amis. Nous
sommes des créatures pleines de sentiments, de sympathie,
d'amour, et il nous est douloureux de nous séparer de nos
amis. Nous voudrions les garder dans la demeure mortelle, même
s'ils souffrent. Ne sommes-nous pas égoïstes en cela ? Ne
devrions-nous pas plutôt nous réjouir du départ
de ceux dont la vie a été consacrée à
faire le bien jusqu'à un âge avancé ?
Frère
Spencer a dépassé de quatre ou cinq ans ce que l'on
considère être l'âge ordinaire d'un homme ; sa
raison était aussi active qu'il y a vingt-cinq ans. Il a été
fidèle dans cette guerre sainte. Il a appris à vivre à
tous ceux qu'il rencontrait. Il n'a jamais donné de conseils
qui ne montraient le chemin de la vie éternelle.
Notre identité sera conservée
La
pensée d'être anéantis, d'être annihilés,
est atroce, même pour cette classe que l'on appelle les
infidèles.
Notre
intelligence est faite pour durer.
L'Évangile
de vie et de salut révèle à tous ceux qui
l'acceptent que notre monde n'est qu'un lieu dont la durée,
l'existence, les épreuves, etc. sont temporaires. Sa forme et
son usage actuels ne sont que pour quelques jours, alors que nous
avons été créés pour exister
éternellement.
Nous
savons que lorsque nous sommes dévêtus dans notre état
actuel, nous sommes prêts à être revêtus
d'immortalité, que lorsque nous abandonnons notre corps, nous
revêtons l'immortalité.
Discours de Brigham Young, chapitre 32