La révélation continue
Orson
Pratt :
L'histoire
du peuple de Dieu, depuis les âges les plus reculés,
montre que la révélation continue fut la seule voie par
laquelle il pouvait apprendre tous ses devoirs, ou la volonté
de Dieu à son égard. Il ne crut pas une seule fois que
les révélations données à des générations
précédentes étaient suffisantes pour le guider
dans chaque devoir. Une doctrine qui rejette de nouvelles révélations
est une nouvelle doctrine, inventée par le diable et ses
émissaires pendant le second siècle après le
Christ ; c'est une doctrine opposée directement à celle
que croyaient et dont jouissaient les saints dans tous les âges.
Or, renverser et abandonner une doctrine vieille de quatre mille ans,
et en introduire une nouvelle à sa place ne peut se faire que
par l'autorité divine.
Étant
donné que la doctrine de la révélation continue
est une doctrine qui fut toujours crue par les saints, il n'est
requis de personne de prouver la nécessité de la
continuation de cette doctrine. Si c'était une nouvelle
doctrine, jamais introduite auparavant dans le monde, il deviendrait
nécessaire d'établir son origine divine ; mais vu que
ce n'est que la continuation d'une doctrine ancienne, établie
il y a des milliers d'années, qui n'a jamais cessé
d'être crue par les saints, et dont ils n'ont jamais cessé
de jouir, il serait de la plus grande présomption de la mettre
en doute à cette période tardive et de là il
semblerait presque superflu d'entreprendre de prouver la nécessité
de sa continuation.
Au
lieu d'être obligée de faire cela, toute personne a le
droit de demander à tous ceux des dix-sept derniers siècles
qui nient les nouvelles révélations, de présenter
leur raisonnement puissant et leurs témoignages pour modifier
l'ordre des cieux établi depuis si longtemps, et introduire
une nouvelle doctrine si entièrement différente de
l'ancienne. S'ils désirent que l'on croie à leur
nouvelle doctrine, qu'ils démontrent qu'elle est d'origine
divine, ou autrement tout homme sera justifié en la rejetant
et en s'attachant à l'ancienne. » (Orson Pratt, Divine
Authenticity of the Book of Mormon, p. 1-2, 15-16)
James
E. Talmage :
Les
adversaires de la doctrine de la révélation continue
citent, en pervertissant de façon flagrante leur
signification, certains passages scripturaux pour soutenir leur
hérésie, passages parmi lesquels nous trouvons ceux-ci
:
Voici
ce que dit Jean vers la fin de son livre : « Je le déclare
à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce
livre : Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des
fléaux décrits dans ce livre ; et si quelqu'un
retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie,
Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte,
décrits dans ce livre » (Apocalypse 2218-19 ; D&A
20:35).
Appliquer
cette déclaration à la Bible telle qu'elle fut compilée
par la suite est totalement injustifié car Jean n'écrivit
pas son livre comme conclusion d'une compilation des Écritures
comme celle que nous possédons maintenant dans notre Bible.
Jean parlait simplement de ses propres prophéties qui, lui
ayant été données par révélation,
étaient sacrées ; et les altérer, par omission
ou addition serait modifier la parole de Dieu. Ce serait un tout
aussi grand péché d'altérer toute autre partie
de la parole révélée.
De
plus, dans ce passage fréquemment cité, il n'est pas
sous-entendu que le Seigneur ne peut pas ajouter à la parole
qui y est révélée ou en retrancher ; il y est
tout simplement déclaré qu'aucun homme ne peut changer
le texte et échapper au châtiment. Moïse, plus de
quinze siècles avant la date à laquelle Jean écrivit
son livre donna une injonction semblable interdisant d'altérer
le message du commandement divin et ayant une application limitée
similairement (voir Deutéronome 4:2 ; 12:32).
Une
autre prétendue objection à la révélation
moderne se trouverait dans les paroles de Paul à Timothée,
au sujet des Écritures « qui peuvent te rendre sage à
salut » (2 Timothée 3:15) et qui sont «
utiles pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire
dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à
toute bonne oeuvre » (2 Timothée 3:16-17). Les propos de
l'apôtre aux anciens d'Éphèse sont citées
dans la même intention : « Vous savez... que je n'ai rien
caché de ce qui vous était utile, et que je n'ai pas
craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et
dans les maisons... car je vous ai annoncé tout le conseil de
Dieu sans en rien cacher » (Actes 20:18-27).
On
soutient que si les Écritures connues de Timothée
étaient parfaitement suffisantes pour le rendre « sage à
salut » et pour faire de lui l'homme de Dieu « accompli
et propre à toute bonne oeuvre », ces mêmes
Écritures sont suffisantes pour tous les hommes jusqu'à
la fin des temps ; et que si la doctrine prêchée aux
anciens d'Éphèse représentait « tout le
conseil de Dieu », nous ne devons pas nous attendre à
d'autre conseil. Pour répliquer à cela, il suffit
peut-être de dire que si les adversaires de la révélation
continue qui défendent leur position antiscripturale par
l'interprétation forcée de tels passages, étaient
logiques avec eux-mêmes, ils seraient obligés de rejeter
toutes les révélations données par
l'intermédiaire des apôtres après la date à
laquelle Paul prononça ces paroles, ce qui exclurait même
l'Apocalypse de Jean.
Tout
aussi intenable est l'affirmation que l'exclamation du Christ mourant
- « Tout est consommé ! » signifiait que la
révélation était terminée ; car nous
trouvons ce même Jésus se révélant dans la
suite, comme Seigneur, promettant aux apôtres d'autres
révélations (voir Luc 24:29) et les assurant qu'il
serait avec eux jusqu'à la fin (voir Matthieu 28:20 ; Marc
16:20). De plus, si les paroles du Crucifié comportaient une
telle signification, les apôtres qui enseignèrent selon
qu'ils étaient directement et expressément guidés
par la révélation aussi longtemps qu'ils vécurent,
doivent être rangés parmi les imposteurs.
Pour
justifier l'anathème avec lequel les adversaires de la
révélation moderne cherchent à persécuter
ceux qui croient au flot continuel de la parole de Dieu à son
Église, la prophétie suivante de Zacharie est citée
: « En ce jour-là, dit l'Éternel des armées,
j'exterminerai du pays les noms des idoles, afin qu'on ne s'en
souvienne plus ; j'ôterai aussi du pays les prophètes et
l'esprit d'impureté. Si quelqu'un prophétise encore,
son père et sa mère qui l'ont engendré, lui
diront : Tu ne vivras pas, car tu dis des mensonges au nom de
l'Éternel ! Et son père et sa mère qui l'on
engendré, le transperceront quand il prophétisera. En
ce jour-là, les prophètes rougiront de leurs visions
quand ils prophétiseront » (Zacharie 13:2-4).
Le
jour dont il est question semble encore être futur, car les
idoles et les esprits impurs ont encore de l'influence ; et, de plus,
Zacharie montre que les prophètes susmentionnés sont de
faux prophètes en les associant aux idoles et esprits impurs.
Les
tentatives de réfuter la doctrine de la révélation
continue comme celles qu'on a faites en invoquant l'autorité
des Écritures, que nous venons de citer, sont misérablement
futiles, car elles comportent leur propre réfutation et
laissent intacte la vérité que la croyance en la
révélation courante est tout à fait raisonnable
et strictement scripturale. (James E. Talmage, Étude des
Articles de foi, 1890, chapitre 16)
Ezra Taft Benson :
Dieu le Père et son Fils
Jésus-Christ se sont révélés à
Joseph Smith dans une vision merveilleuse. Joseph Smith a parlé
de cet événement glorieux à un pasteur. Il a eu
la surprise d'entendre celui-ci dire que les visions ou les
révélations n'existaient plus de nos jours, que tout
cela avait cessé (voir Joseph Smith, Histoire, 21).
Cette réflexion
symbolise pratiquement toutes les objections qui ont été
et sont faites contre l'Église par des non membres et des
dissidents : ils ne croient pas que Dieu révèle sa
volonté aujourd'hui à l'Église par des
prophètes. (L'Étoile,
mai 1988, p. 3, 6)
Howard
W. Hunter :
Le
même apôtre qui rédigea I'Apocalypse vit aussi un
signe distinctif des derniers jours qui précéderait la
seconde venue finale du Seigneur. Il dit : « Je vis un autre ange qui
volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel,
pour I'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à
toute tribu, à toute langue, et à tout peuple »
(Apocalypse 14:6).
Le fait que Jean vit qu'à
une époque future un messager de Dieu révélerait
à nouveau un Évangile perdu réfute I'argument
qu'il ne serait pas nécessaire d'ajouter des révélations
à la Bible. (L'Étoile,
octobre 1981, p. 115-118)
Jeffrey R. Holland :
À la conférence
générale d’octobre dernier, j’ai dit qu’il
y a deux raisons principales pour lesquelles l’Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours est accusée,
à tort, de ne pas être chrétienne. J’avais
alors parlé de l’une de ces questions doctrinales, notre
vision, basée sur les Écritures, de la Divinité.
Aujourd’hui je vais
parler de l’autre point de doctrine important qui caractérise
notre foi mais qui donne du souci à certaines personnes, à
savoir l’affirmation audacieuse que Dieu continue de parler et
de révéler sa vérité, révélations
qui commandent un canon ouvert d’Écritures.
Certains chrétiens, en
grande partie en raison de leur amour véritable de la Bible,
ont déclaré qu’il ne peut y avoir d’autres
Écritures autorisées en plus de la Bible. Déclarant
ainsi que le canon des Écritures est fermé, nos amis de
certaines autres religions ont fermé la porte à des
paroles divines qui nous sont, dans l’Église de
Jésus-Christ des saints des derniers jours, très
chères : le Livre de Mormon, les Doctrine et Alliances,
la Perle de Grand Prix et la révélation continue reçue
par les prophètes et apôtres oints de Dieu. N’imputant
aucune intention mauvaise aux gens qui adoptent cette position, nous
rejetons néanmoins
respectueusement mais résolument cette définition non
scripturaire du véritable christianisme. (Le
Liahona, mai 2008,
p. 91)
Quentin L. Cook :
Concernant la doctrine selon
laquelle la révélation continue d’exister, de
très bonnes personnes ont eu la certitude que l’Église
ne pouvait pas être vraie parce qu’on leur a enseigné,
et c’est par conséquent ce qu’elles croient, que
les cieux sont fermés et qu’il n’y aura pas
d’autre révélation, ni Écriture, ni
déclaration venant des cieux. J’insiste sur le fait que
cette croyance largement répandue n’est pas
scripturaire, mais elle est une pierre d’achoppement pour
certains (certaines personnes ont erronément cité
Apocalypse 22:18. Mais ce passage fait allusion au livre de
l’Apocalypse et non à la Bible en entier - voir
aussi Deutéronome 4:2).
Je me suis rendu compte que
beaucoup de personnes refusent d’examiner sérieusement
l’Église parce qu’elles croient qu’il ne
peut pas y avoir de révélation à notre époque.
(Le Liahona,
mai 2009, p. 34, 35, 36, 37)
Boyd K. Packer :
Les autres peuvent ne pas
accepter des principes tels que la prophétie, la révélation
et le don du Saint-Esprit mais, pour nous comprendre, ils doivent
comprendre que nous acceptons ces principes. (Le
Liahona, mai 2011,
p. 31)
Voir aussi : La
révélation continue (Citations)