Joseph Smith
Gordon B. Hinckley (1910-2008) :
Alors que je me trouvais à
Nauvoo, je réfléchis à ce personnage étonnant
qu'était Joseph Smith. Je ne puis attendre de ses détracteurs
qu'ils soient au courant de son appel prophétique par le
pouvoir du Saint-Esprit, mais je peux soulever certaines questions
qu'ils devront se poser avant de rejeter Joseph Smith. Je ne
proposerai que trois questions :
Premièrement, que faites-vous
du Livre de Mormon ? Deuxièmement, comment expliquez-vous
son pouvoir d'influencer des hommes puissants à le suivre,
même jusqu'à la mort ? Et troisièmement,
comment expliquez-vous l'accomplissement de ses prophéties ?
Quiconque a des doutes sur les
talents de dirigeant de Joseph Smith n'a qu'à regarder les
hommes qu'il a attirés à lui. Ils ne sont pas venus
chercher la richesse. Ils ne sont pas venus chercher le pouvoir
politique. Ils n'ont pas été attirés par des
rêves de conquête militaire. Ce qu'il leur offrait était
différent ; cela ne concernait plutôt que le salut
par la foi au Seigneur Jésus-Christ. Cela impliquait la
persécution avec ses douleurs et ses pertes, des missions
longues et solitaires, la séparation de la famille et des amis
et dans de nombreux cas la mort même.
Des hommes puissants et intelligents
ne font pas cela pour un imposteur ou un charlatan. (L’Étoile,
janvier 1984, p. 1-9)
Quel est le sujet de tout mon
discours ? C'est le prolongement de l'ombre de la main de Dieu.
C'est le prolongement de l'ombre d'un prophète puissant,
Joseph Smith, appelé et ordonné à ouvrir cette
dispensation de la plénitude des temps dont on a parlé
dans les Écritures. Ses nombreux critiques, maintenant comme
par le passé, ont essayé pendant toute leur vie de
rendre compte de lui autrement qu'il ne l'a fait lui-même.
Je vous demande, comment peut-on
prêter foi à leur jugement face à l'opinion de
ceux qui étaient à ses côtés pour fonder
cette cause qui continue toujours de croître et de s'affermir ?
Ces personnes l'ont connu et auraient
donné leur vie pour lui.
D'autres personnes de sa génération,
mais pas de sa confession, ont loué son caractère. On
cite souvent Josiah Quincy, un homme de la Nouvelle-Angleterre, qui a
visité Nauvoo quarante-trois jours avant la mort du prophète
et qui est ensuite devenu le maire de Boston. On peut répéter
son opinion sur le prophète Joseph Smith :
« Né dans la
pauvreté la plus grande, sans instruction et avec le plus
banal des noms de
famille, il s'est acquis, à l'âge de 39 ans, une
puissance ici-bas. Dans la grande masse de tous les Smith... personne
n'a jamais conquis les cœurs et influé la vie autant que
ce Joseph... Son influence, pour le bien ou pour le mal, est
puissante actuellement, et ce n'est pas fini » (Josiah
Quincy, Figures of
the Past, p. 400).
Le Livre de Mormon, qu'il a fait
connaître par la puissance et l'inspiration du Tout-Puissant,
suffirait bien à lui garantir à tout jamais sa place
dans l'histoire. Ajoutez-y les révélations qui lui sont
venues par la puissance de Dieu, et nous avons un prophète
bien supérieur à tous ses critiques. (L’Étoile,
juillet 1987, p. 50-51)
On parle de la rédaction d'une
nouvelle histoire de l'Église, distincte de l'ancienne. Elle
traduit, entre autres, un effort pour dissiper tout élément
de prétendue magie et d'occultisme dans l'environnement dans
lequel Joseph Smith a vécu, pour expliquer ce qu'il a fait et
pourquoi.
Je ne doute pas que l'on pratiquait
la magie à cette époque. Il ne fait aucun doute que la
superstition régnait et qu'il y avait des gens superstitieux.
Je suppose qu'il y en avait à l'époque du Sauveur. Il
en existe même à notre époque prétendue
éclairée. Par exemple, certains hôtels et
bâtiments commerciaux sautent la numérotation au
treizième étage. Cela signifie-t-il qu'il y ait un
problème d'architecture ? Bien sûr que non. Un
problème avec ceux qui ont conçu le bâtiment ?
Non.
De même, le fait que la
superstition ait existé parmi les contemporains de Joseph
Smith, ne constitue en aucun cas une preuve que l'Église soit
issue de cette superstition.
Joseph Smith écrivit en
personne son histoire ou la dicta. C'est son témoignage et il
l'a scellé par son sang. Il est écrit dans une langue
claire et sans ambiguïté. (L’Étoile,
janvier 1988, p. 52)
Dallin H. Oaks :
L’événement
qui a catalysé l’hostilité des antimormons et qui
a conduit directement au martyre a été l’action
menée par Joseph Smith en tant que maire et par le conseil
municipal pour la fermeture d’un journal d’opposition qui
venait d’être fondé à Nauvoo. Des
historiens mormons, y compris B. H. Roberts, ont concédé
que cette mesure était illégale mais en qualité
de jeune professeur de droit, j’ai eu le plaisir de trouver une
base légale à cette mesure dans le droit de l’Illinois
de 1844. L’amendement de la Constitution des États-Unis
qui étendait la garantie de liberté de la presse en
protection contre les actions des municipalités et de l’État
n’a été adopté qu’en 1868 et n’est
devenu loi fédérale qu’en 1931 (voir Dallin H.
Oaks, «The Suppression of the Nauvoo Expositor», Utah Law
Review 9, 1965). Nous devrions juger les actions de nos prédecesseurs
en fonction des lois, des commandements et des circonstances de leur
époque, non de la nôtre.
La
disponibilité des registres du tribunal d’Illinois ont
conduit à un autre domaine de recherche sur Joseph Smith, ses
activités financières. Joseph I. Bentley, alors
étudiant en droit à Chicago, et moi-même avons
découvert de nombreuses annales faisant état des
activités financières de Joseph Smith. Comme nous
l’avons expliqué dans cet article, c’était
une période qui suivait une situation nationale de panique et
de dépression financière. Les conditions économiques
dans les États de la Frontière comme l’Illinois
étaient catastrophiques. Les biographes d’un
contemporain de l’Illinois, Abraham Lincoln, ont décrit
ses difficultés financières pendant cette décennie
où les affaires étaient précaires, où de
nombreuses dettes n’étaient pas honorées et où
les procès étaient fréquents. Les ennemis de
Joseph Smith l’ont accusé de malversations de divers
biens principalement en faveur de l’Église. Une suite de
procès qui ont duré pendant près de dix ans a
minutieusement étudié ces attaques. Pour finir, en
1852, longtemps après l’exode des saints de l’Illinois
(de sorte qu’on ne pouvait imaginer de raison politique ou
autres de soutenir le prophète), un juge fédéral
a conclu ce litige par un décret ne trouvant aucune fraude ni
aucune malhonnêteté chez le prophète (voir Dallin
H. Oaks et Joseph I. Bentley, Joseph Smith and Legal Process, In the
Wake of the Steamboat Nauvoo», BYU Law Review, 1976, p. 735).
Indépendamment de ce décret et ayant étudié
les centaines de pages d’allégations et de preuves dans
ces procédures, je témoigne que le prophète est
innocent de ce dont on l’accuse.
Connaissant
bien les premières lois sur la propriété en
Illinois et en qualité d’homme de droit ayant analysé
les événéments sur plus de cent ans, je peux
voir les graves inconvénients qu’avaient Joseph et les
autres dirigeants de l’Église à cause des mauvais
conseils juridiques qu’ils ont eus dans certaines controverses
que nous venons de décrire. Les mauvais conseils juridiques
sont peut-être la cause de la piètre opinion, dont on a
fait tant état, de Brigam Young sur le monde juridique. La
déclaration qu’il a faite en 1846 qu’il
préférerait avoir un pistolet à six coups que
tous les hommes de loi de l’Illinois (History of the Church,
7:386) m’a souvent fait rire.
Ceux
qui connaissaient bien Joseph et qui étaient à ses
côtés dans la direction de l’Église l’ont
aimé et soutenu comme prophète. Son frère Hyrum
a choisi de mourir avec lui. John Taylor, également avec lui
quand il a été assassiné, a dit : « Je
témoigne devant Dieu, les anges et les hommes qu’il
était un homme bon, honorable et vertueux... que sa
personnalité privée et publique était au-dessus
de tout reproche et qu’il a vécu et est mort en homme de
Dieu » (The Kingdom of God, 1987, p. 355 ; voir aussi
D&A 135:3). Brigham Young a déclaré : « Je
ne crois qu’il y ait sur terre un homme qui ait connu Joseph
Smith mieux que moi ; et je suis fier de dire qu’à
l’exception de Jésus-Christ, il n’y a pas eu et il
n’y a pas d’homme meilleur que lui ici-bas »
(Journal of Discourses, 9:332).
Comme
les autres saints des derniers jours fidèles, j’ai
édifié ma vie sur le témoignage et la mission de
Joseph Smith, le prophète. Dans toutes mes lectures et mes
recherches sur les documents originaux, je n’ai jamais perdu
mon témoignage qu’il a été appelé
comme prophète ni que l’Évangile et la prêtrise ont
été rétablis par le Seigneur par son
intermédiaire. (L'Étoile, juillet 1996, p.
78-79)
Boyd K. Packer :
Cette année, nous célébrons
le 175e anniversaire de l’organisation de l’Église
et le 200e anniversaire de la naissance de Joseph Smith, le prophète.
Dans l’Église, beaucoup de choses seront écrites
et dites pour l’honorer.
Comme d’habitude, beaucoup de
choses seront dites et écrites pour le discréditer. Il
y a toujours eu, il y a et il y aura toujours des gens pour remuer
une poussière vieille de 200 ans en espérant trouver
quelque chose que Joseph a prétendument dit ou fait, afin de
le rabaisser. (Le
Liahona, mai 2005,
p. 9)
James E. Faust (1920-2007) :
La persévérance de
Joseph Smith a rendu possible le rétablissement de toutes
choses. Toute sa vie, il a été traité avec
mépris et été l’objet de moqueries, dès
le moment où il a raconté pour la première fois
la Première Vision à un prédicateur d’une
religion importante.
Mais il n’a jamais vacillé, et il nous a laissé
son témoignage inébranlable. (Le
Liahona, mai 2005,
p. 52)
Boyd K. Packer :
Durant sa vie, Joseph Smith a comparu
devant la justice plus de deux cents fois sous toutes sortes de
fausses accusations. Il n’a jamais été condamné.
(Le Liahona,
novembre 2008, p. 88-91)
Neil L. Andersen :
Aux questions sur
la personnalité de Joseph, nous pouvons répondre par
les paroles des milliers de personnes qui l’ont connu
personnellement et ont donné leur vie pour l’œuvre
qu’il a contribué à établir. John Taylor,
qui reçu quatre balles quand les émeutiers tuèrent
Joseph, déclara plus tard : « Je témoigne
devant Dieu, devant les anges et devant les hommes, que [Joseph]
était un homme bon, respectable et vertueux, [...] qu’il
était irréprochable, en public comme en privé,
et qu’il a vécu et est mort en homme de Dieu. »
(Enseignements des présidents de l’Église : John
Taylor, 2001, p. 83 ; voir aussi Doctrine et Alliances 135:3)
À quiconque
cherche sincèrement, nous pouvons rappeler que les
informations publiées sur l'Internet n’ont pas de filtre
de vérité. Aussi convaincantes soient-elles, certaines
informations ne sont tout simplement pas vraies.
Il y a quelques années
j’ai lu un article du magazine Time qui parlait d’une
lettre qu’on avait récemment découverte,
prétendument écrite par Martin Harris, et qui
contredisait le récit de Joseph Smith concernant la découverte
des plaques du Livre de Mormon (Time, 20 mai , 1985, p. 44). Quelques
membres ont quitté l’Église à cause de ce
document (voir Ensign, novembre 1987, p. 52). Hélas, ils sont
partis trop vite. Des mois plus tard, des experts ont découvert
(et le faussaire a confessé) que la lettre était un
faux (voir Richard E. Turley Jr., Victims : The LDS Church and the
Mark Hofmann Case, 1992). Il est tout à fait normal de
questionner ce qu’on entend dans les nouvelles, mais on ne doit
jamais douter du témoignage des prophètes de Dieu.
Nous pouvons rappeler à
celui qui recherche sincèrement que certains renseignements
sur Joseph Smith, bien que vrais, peuvent être présentés
complètement en dehors de leur contexte historique. Russell M.
Nelson a illustré ce point. Il a dit : « J’étais
assistant du gouvernement américain au centre de contrôle
des épidémies à Atlanta (Géorgie). Un
jour, après nos réunions, attendant qu’un taxi
m’amène à l’aéroport, je me suis
allongé sur la pelouse pour profiter des quelques rayons de
soleil, avant de retrouver le temps hivernal de l’Utah [...].
J’ai reçu plus tard par courrier une photo prise par un
photographe avec un télé-objectif, saisissant ce moment
de détente sur la pelouse avec la légende «
consultant gouvernemental au centre national de contrôle des
épidémies ». La photo était vraie, la
légende aussi, mais la vérité était
utilisée pour donner une impression fausse »
(Ensign, janvier 1986, p. 71). Ne rejetons pas quelque chose que nous
savons être vrai à cause de quelque chose que nous ne
comprenons pas encore.
Nous
pouvons rappeler à celui qui recherche sincèrement que
Joseph n’était pas le seul à avoir vu des anges.
Les témoins du Livre de Mormon ont écrit : « Nous
déclarons, en toute sincérité, qu’un ange
de Dieu est venu du ciel et [...] nous avons contemplé et vu
les plaques » (Livre de Mormon, Témoignage de trois
témoins). Nous pouvons citer beaucoup d’autres témoins
(voir Joseph Smith, Histoire 1:71, note de bas de page ; voir
aussi Doctrine et Alliances 76:23). (Le
Liahona, novembre
2014).