Un prophète puissant

 

 

 

Gordon B. Hinckley (1910-2008)

 

Assistant des Douze de 1958 à 1961

Membre du collège des Douze de 1961 à 1981

Conseiller dans la Première Présidence de 1981 à 1995

Président de l’Église de 1995 à 2008 

 

 

 

     

      Quel est le sujet de tout mon discours ? C'est le prolongement de l'ombre de la main de Dieu. C'est le prolongement de l'ombre d'un prophète puissant, Joseph Smith, appelé et ordonné à ouvrir cette dispensation de la plénitude des temps dont on a parlé dans les Écritures. Ses nombreux critiques, maintenant comme par le passé, ont essayé pendant toute leur vie de rendre compte de lui autrement qu'il ne l'a fait lui-même.

 

      Je vous demande, comment peut-on prêter foi à leur jugement face à l'opinion de ceux qui étaient à ses côtés pour fonder cette cause qui continue toujours de croître et de s'affermir ?

 

      Laissez-moi vous donner quatre ou cinq témoignages d'hommes qui l'ont connu, qui ont travaillé avec lui, qui ont abandonné confort, richesse et facilité parce qu'ils étaient convaincus qu'il était l'oint du Tout-Puissant, prophète dans cette génération.

 

      Commençons par Brigham Young, qui a cherché pendant deux ans avant d'entrer dans l'Église. Voilà ce qu'il a dit de ce dirigeant : « Qui peut, à juste titre, dire quelque chose contre Joseph Smith ? Je l'ai connu mieux que personne. Je ne crois pas que son père et sa mère l'aient mieux connu que moi. Je ne pense pas qu'il y ait aujourd'hui un homme sur la terre qui l'ait connu mieux que moi ; et j'ose dire que, à l'exception de Jésus-Christ, il n'est pas d'homme meilleur qui ait vécu ou qui vive sur cette terre. Je suis son témoin » (Discours de Brigham Young, p. 469-470).

 

      John Taylor était un Anglais doué et d'une bonne éducation. Il était prédicateur laïc de l'Évangile et reconnu par tous comme intelligent. Il a dit : « J'ai connu Joseph Smith pendant des années. J'ai voyagé avec lui. J'ai été avec lui en public et en privé. J'ai été avec lui dans tous les genres de conseils ; j'ai entendu des centaines de foi ses enseignements en public, et ses conseils à ses amis et à ses associés plus intimes... J'étais avec lui pendant sa vie et j'étais avec lui à sa mort ; quand il a été assassiné dans la prison de Carthage par une foule brutale qui s'était grimé le visage de noir, j'étais présent et j'ai moi-même été physiquement blessé. Je l'ai vu dans toutes ces circonstances diverses, et je témoigne devant Dieu, les anges et les hommes qu'il était un homme bon, respectable et vertueux, que sa personne publique et privée était irréprochable, et qu'il a vécu et est mort comme un homme de Dieu » (Joseph Smith, Prophet of God, Ezra C. Dalby, p. 13).

 

      Wilford Woodruff n'a été baptisé que trois ou quatre ans après l'organisation de l'Église. Il est allé à Kirtland, et il y a rencontré Joseph Smith. Il s'est rendu avec lui dans le Missouri. Il a dit : « Nous avons parcouru mille six cents kilomètres ensemble. C'est alors que j'ai eu ma première expérience des relations entre Dieu et son prophète. J'ai compris parfaitement bien qu'il était prophète. J'ai lu la Vision, j'ai lu ses révélations et j'ai su qu'elles ne pouvaient pas venir de n'importe quel homme ici-bas, mais rien que par inspiration du Dieu Tout-Puissant » (Matthias F. Cowley, Wilford Woodruff, p. 610).

 

      Orson Pratt, homme à l'esprit vif et incisif, a dit : « En 1830, j'ai vraiment fait la connaissance du prophète Joseph Smith, et je suis resté très lié jusqu'à sa mort. J'ai eu le grand honneur... de loger... chez lui, de sorte que je le voyais, non seulement comme instructeur public, mais aussi en privé, comme époux et comme père, j'ai été témoin de son dévouement sérieux et humble, le matin comme le soir, dans sa famille. J'ai entendu les paroles de la vie éternelle sortir de sa bouche, instruisant, apaisant et réconfortant sa famille, ses voisins et ses amis. J'ai vu ses traits s'éclairer alors que l'inspiration du Saint-Esprit était en lui, lui dictant les grandes révélations très précieuses qui sont maintenant imprimées pour nous guider... J'ai su qu'il était un homme de Dieu. Ce n'était pas pour moi rien qu'une question d'opinion, car j'ai reçu un témoignage céleste à ce sujet » (dans Ezra C. Dalby, p.14).

 

      Voilà les louanges de quatre ou cinq personnes qui l'ont connu et qui auraient donné leur vie pour lui.

 

      Mais d'autres personnes de sa génération, mais pas de sa confession, ont loué son caractère. On cite souvent Josiah Quincy, un homme de la Nouvelle-Angleterre, qui a visité Nauvoo quarante-trois jours avant la mort du prophète et qui est ensuite devenu le maire de Boston. On peut répéter son opinion sur le prophète Joseph Smith :

 

      « Né dans la pauvreté la plus grande, sans instruction et avec le plus banal des noms de famille, il s'est acquis, à l'âge de 39 ans, une puissance ici-bas. Dans la grande masse de tous les Smith... personne n'a jamais conquis les cœurs et influé la vie autant que ce Joseph... Son influence, pour le bien ou pour le mal, est puissante actuellement, et ce n'est pas fini » (Josiah Quincy, Figures of the Past, p. 400).

 

      Quelqu'un qui l'a aimé dit de ce prophète puissant :

 

      « Quand un homme donne sa vie pour la cause qu'il prêche, c'est l'épreuve suprême de son honnêteté et de sa sincérité que sa génération ou que n'importe laquelle à venir puisse demander justement. Quand il meurt pour le témoignage qu'il a rendu, tous les langues malveillantes doivent ensuite rester muettes et toutes les voix être réduites au silence par respect devant un sacrifice si complet » (Ezra C. Dalby, p. 1).

 

      Le Livre de Mormon, qu'il a fait connaître par la puissance et l'inspiration du Tout-Puissant, suffirait bien à lui garantir à tout jamais sa place dans l'histoire. Ajoutez-y les révélations qui lui sont venues par la puissance de Dieu, et nous avons un prophète bien supérieur à tous ses critiques.

 

      Pour en citer un autre, William W. Phelps, qui l'a trahi et offensé et qui a connu par la suite son pardon et son amour : « Grande est sa gloire et sans fin sa prêtrise ; Il tient les clefs pour toute éternité. Dans le royaume sa place est conquise, Comme prophète il sera couronné » (« Au grand prophète », Cantiques, n° 16).

 

      Est-il étonnant que cette œuvre aille de nation en nation et de peuple en peuple ? Est-ce étonnant qu'elle se renforce et qu'elle croisse en nombre, en influence et en intérêt, malgré détracteurs et opposants ? L'œuvre de Dieu est rétablie sur terre par un prophète dont Parley P. Pratt, son contemporain, a dit :

 

      « Ses œuvres dureront jusqu'à la fin des temps, et des millions et des millions encore à naître mentionneront son nom avec respect, comme un instrument noble entre les mains de Dieu, qui, au cours de sa jeune et brève existence, a posé les fondements du royaume dont parlait le prophète Daniel » (Autobiography of Parley Parker Pratt, p. 46).

 

 

Source : L’Étoile, juillet 1987, p. 50-51