Récits par Joseph Smith de sa première vision

 

 

Milton V. Backman, fils

 

Professeur d'histoire de l'Église à l'université Brigham Young

 

 

 

      Un des événements religieux les plus importants de l'histoire de l'homme s'est produit au cours du printemps de 1820 dans un joli bosquet situé près des Finger Lakes, dans l'ouest de l'État de New York. Ayant entrepris avec enthousiasme la recherche de la vérité religieuse, Joseph Smith reçut une magnifique vision qui changea toute sa vie et commença une nouvelle ère religieuse, la dispensation de la plénitude des temps.

 

      À quatre occasions différentes au moins Joseph Smith a soit écrit soit dicté à des secrétaires le récit de son expérience sacrée de 1820. Il est possible qu'il ait écrit ou dicté d'autres descriptions de la Première Vision. Si oui, on ne les a pas trouvées. Les quatre récits qui nous restent de cette vision ont été préparés ou produits par différents secrétaires, à différentes époques, d'après différentes perspectives, dans des buts différents et à l'intention de différents auditoires [1]. Il n'est donc pas surprenant que chacun porte l'accent sur un aspect différent de son expérience. Lorsque les saints des derniers jours expliquent aujourd'hui cette vision remarquable à d'autres, leur description varie souvent selon l'auditoire ou les circonstances. Si on rappelle l'événement à un groupe de grands-prêtres, par exemple, on le racontera, sans aucun doute, de façon différente qu'on le ferait à un groupe de personnes qui n'ont jamais entendu parler du rétablissement de l'Évangile ni de Joseph Smith.

 

      L'existence de ces différents récits constitue une preuve importante de la véracité des déclarations du prophète Joseph Smith. Elle indique que Joseph n'a pas créé délibérément une version qu'il a apprise par cœur pour la raconter à tout le monde. Les hommes de loi, juges et avocats, reconnaissent que si un témoin répète un incident en se servant exactement des mêmes termes, le tribunal met sérieusement en doute la crédibilité de ses déclarations.

 

   En effet, il y a des précédents, de longue date, de variation de récits de la même expérience spirituelle. Par exemple, les quatre évangiles ne concordent pas exactement en ce qui concerne les grands événements qui se sont déroulés dans le jardin devant le tombeau vide. Il y a des variantes quant au nombre de femmes et d'anges qui étaient présents et si les anges étaient assis ou debout. Bien que le prophète Joseph Smith ait clarifié, dans sa version inspirée, certains de ces détails (et d'autres cités ci-après), il reste de menues différences dans les quatre descriptions de l'événement (comparez Matthieu 28 avec Marc 16, Luc 24 et Jean 20). Cependant, les différences sont sans importance ; elles résultent probablement de transmissions ou de traductions incorrectes, ou de rapports de ces événements rédigés d'après des perspectives différentes. Le fait glorieux qui demeure c'est que le tombeau était vide parce que Jésus était ressuscité en tant que prémices de la résurrection.

 

   Les récits de l'apparition du Sauveur à Paul sur le chemin de Damas, qui nous est racontée dans les Actes par Luc, et par Paul dans ses épîtres, varient également. Pour citer un exemple, dans les Actes 9:7, nous lisons que les compagnons de voyage de Paul ont entendu une voix, mais n'ont vu personne. Dans le chapitre 22, verset 9, nous lisons que d'autres ont vu la lumière sans entendre la voix.

 

   Dans Jean 12, nous trouvons la description d'un événement semblable, en quelque sorte, au récit que nous fait le Nouveau Testament de la vision de Paul. Selon Jean, alors que Jésus se trouvait à Jérusalem, une voix s'est faite entendre du ciel. Certains ont cru que c'était le tonnerre et d'autres ont pensé qu'un ange avait parlé (voir Jean 12:28-29).

 

   C'est la réalité supérieure qui est importante et non pas les perceptions tant soit peu différentes de cette réalité. Bien que la description que nous fait Matthieu de la mort de Judas (Matthieu 27:5) soit différente de celle que l'on trouve dans les Actes (Actes 1:18), et bien que les évangiles diffèrent sur le texte du message que Pilate a fait attacher à la croix et sur les paroles que Jésus a prononcées avant sa mort (comparez Matthieu 27:37 ; Marc 15:34 ; Luc 23:38, 43, et Jean 19:19-21), nous ne devons pas nous laisser obséder par les différences au point d'ignorer le message fondamental des évangiles. Ce qu'il y a de plus important dans les descriptions de la crucifixion c'est que Jésus, en étant sur la croix, a accompli l'expiation.

 

   Comme Paul, Joseph Smith n'a pas raconté tous les détails de cette expérience intense de 1820 en une seule fois. Quand Paul s'est aperçu que son ministère parmi les Gentils était mis en question, il a rappelé (des années après sa vision) comment le Seigneur avait désigné sa mission parmi les nations non juives lors de sa première vision (voir Actes 26:16-18). De même, dans le récit le plus complet de la Première Vision (préparé en 1838 pour être inclus dans l'histoire de l'Église), le prophète conclut en disant que le Seigneur « me dit encore d'autres choses que je ne puis écrire maintenant » (Joseph Smith 2:20). Au fait, nous ne possédons pas aujourd'hui le récit complet de la Première Vision. Le prophète n'a jamais révélé tout ce qu'il avait appris au cours de sa vision près de Palmyra. Néanmoins, comme pour les quatre évangiles et les trois versions de l'expérience de Paul sur le chemin de Damas, nous pouvons, en combinant tous les récits connus faits par le prophète, obtenir une meilleure compréhension de ce merveilleux événement.

 

      Nous pouvons aussi mieux comprendre pourquoi le jeune Joseph Smith n'a probablement pas écrit un récit de la Première Vision avant le début des années 1830, en considérant les conditions sociales et littéraires de son époque. Dans l'Amérique du dix-neuvième siècle, la plupart des gens qui ont publié des autobiographies et des histoires ne l'ont fait que bon nombre d'années après le déroulement des événements qui avaient transformé leur vie. La possibilité que Joseph ait tenu un journal intime en 1820, à l'âge de quatorze ans, est très faible [2]. Pourtant, comme l'explique Dean C. Jessee, membre de l'Institut Joseph Fielding Smith pour l'Histoire de l'Église, à l'université Brigham Young, le temps apparemment écoulé entre la Première Vision et le récit écrit par Joseph est plus présumé que réel.

 

   « Si l'on considère la jeunesse du prophète, les conditions frontalières dans lesquelles il vivait, son manque de formation scolaire, l'absence de toute directive formelle l'encourageant à écrire et l'antagonisme avec lequel avait été reçu le récit de son expérience, il n'est pas surprenant qu'il ait omis de conserver le récit de sa première vision au cours des années de 1820 à 1830. Cependant, lorsqu'une révélation reçue en 1830 lui a enjoint de tenir une histoire, Joseph a agi avec toute la promptitude que lui permettaient ses responsabilités absorbantes et les obstacles décourageants » [3]. Pour autant que nous le sachions, le premier récit écrit par Paul de sa vision sur le chemin de Damas, date d'environ vingt-quatre ans après la vision [4]. Bien qu'aucun rapport de la Première Vision n'ait été publié au cours des années 1820 à 1830, le prophète a inclus des descriptions de son expérience sacrée dans les quatre récits du rétablissement de l'Église qu'il a écrits ou dictés au cours des dix années de 1832 à 1842. Et lorsque Joseph a publié pour la première fois deux versions différentes de l'histoire de l'Église (une brève esquisse et ensuite une histoire plus détaillée) en 1842, il a inclus dans les deux récits une description de cette vision.

 

      Bien que les termes soient différents dans les récits faits par Joseph de la Première Vision, un certain nombre de vérités fondamentales sont révélées dans chacun d'eux, formant une riche harmonie de détails. On peut mieux comprendre et apprécier les différents accents mis dans ces deux témoignages en les examinant dans leur cadre historique à chacun, en considérant les efforts de Joseph à écrire l'histoire et en notant ses tentatives d'amélioration de la forme dans laquelle le message fondamental du rétablissement a été communiqué aux autres.

 

Le récit de 1832

 

   Le premier récit connu de la Première Vision se trouve dans une autobiographie de Joseph, écrite en 1832. L'histoire commence par l'introduction suivante [5] :

 

     « Histoire de la vie de Joseph Smith, fils ; récit de l'événement merveilleux dont il a été témoin et de tous les actes puissants qu'il accomplit au nom de Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant ... et aussi de l'avènement de l'Église du Christ ».

 

   Dans cette esquisse de la vie du prophète, il mentionne sa naissance dans le Vermont, en 1805, l'établissement de ses parents dans l'État de New York, quand il avait dix ans, sa recherche de la religion vraie, et sa vision dans le bosquet. Cette autobiographie contient également une description des événements qui ont mené à la publication du Livre de Mormon.

 

   Pendant des années les historiens se sont perdus en conjectures sur la date de ce manuscrit. Il y a quelques années, cependant, Dean C. Jessee a déterminé que ce manuscrit dont une partie a été écrite par le secrétaire de Joseph, Frederick G. Williams a été préparé entre le 20 juillet et le 1er décembre 1832, probablement au cours du mois de novembre. Bien que Frederick G. Williams ait écrit l'introduction de cette autobiographie sous la dictée de Joseph Smith, Joseph a écrit lui-même le récit de la Première Vision. C'est la seule relation de l'événement sacré de 1820 écrite par Joseph de sa propre main.

 

   Étant donné que la relation de 1832 constitue le premier manuscrit que l'on connaisse de Joseph Smith, elle nous fournit des indices sur l'instruction scolaire de Joseph. Celui-ci a admis qu'étant donné la pauvreté de sa grande famille, il a été privé « des bienfaits de l'instruction ». « Qu'il suffise de dire, a-t-il ajouté, que j'ai simplement appris à lire, à écrire et les rudiments de l'arithmétique, et c'est ce qui constitue tout mon bagage scolaire ».

 

   La plupart des enfants qui vivaient dans la région de Palmyra et de Manchester (New York), au cours de la deuxième et de la troisième décennies du dix-neuvième siècle, allaient à l'école une moyenne de sept à huit mois par an. L'absentéisme dans ces écoles à salle unique, qui réunissait les enfants de six à seize ans, était très élevé. Et Joseph nous dit qu'il était de ceux dont l'instruction scolaire avait été parfois négligée. Il ne mentionnait jamais l'orthographe parmi ses acquisitions scolaires. Si l'on compare l'orthographe du récit de 1832 avec les formes recommandées dans les grammaires populaires de l'époque, on trouve que Joseph, comme la plupart de ses contemporains, n'avait pas encore appris à cette date l'orthographe prescrite par l'enseignement séculier. En outre, certaines phrases de ce récit ne sont pas finies. D'autres ne sont pas dans la meilleure forme littéraire, et il n'y a que peu de ponctuation dans le manuscrit. Cependant, ces erreurs assez naturelles n'enlèvent rien à la force, à la spiritualité et à l'élévation du récit de 1832. En vérité, le récit de 1832 est, à plusieurs titres, le plus puissant et le plus convaincant de tous les récits.

 

   Au cours de l'hiver de 18321833, et pendant quelques années après cela, Joseph a étudié la grammaire afin de perfectionner sa capacité de s'exprimer. Ses écrits postérieurs révèlent que son orthographe et son style se sont considérablement améliorés.

 

   Pendant que Joseph s'efforçait d'écrire son histoire, il recevait aussi de nombreuses révélations. Une comparaison du récit de 1832 avec certaines révélations enregistrées la même année indique que Joseph, l'homme, ne possédait pas la même capacité d'expression que Joseph, le prophète, lorsque celui-ci communiquait la volonté de Dieu sous forme de révélations des derniers jours.

 

   Bien que la plupart des expériences rapportées par Joseph Smith dans son autobiographie de 1832 aient été incluses dans les récits postérieurs qu'il a écrits, certains détails ont été omis dans les ouvrages publiés, détails qui figurent dans ce premier manuscrit. La plupart des thèmes qui n'ont pas été publiés au dix-neuvième siècle concernent des événements ou des sentiments personnels ou bien les actes et la mission du Sauveur, lesquels ont été décrits en plus de détails dans les Écritures anciennes et modernes. D'autres événements de la vie de Joseph Smith, rapportés vers 1838, tels que l'intervention chirurgicale qu'il a subie dans le New Hampshire quand il était encore très jeune, ainsi que sa conversation avec sa mère après la Première Vision, ont été également exclus de la publication originelle, par Joseph, de History of the Church.

 

   Un exemple d'événement de sa vie qui n'a pas été inclus dans les autres récits de la Première Vision écrits par le prophète c'est sa longue recherche de l'Église vraie. Pendant environ trois ans, depuis l'âge de douze jusqu'à quinze ans, il s'est efforcé de trouver des vérités religieuses, particulièrement le plan de salut de Dieu, qui comprend le pardon des péchés. Au cours de ces recherches, a-t-il ajouté, il y a eu des moments où il croyait qu'il n'existait aucune société ni église fondée sur l'Évangile de Jésus-Christ. Ce n'est donc pas à la suite d'une brève investigation que la Première Vision a eu lieu, mais bien après deux ou trois ans de recherches par Joseph en vue de trouver le salut pour son âme.

 

   Joseph Smith n'était pas satisfait des programmes de rédemption enseignés par les chefs religieux de l'endroit où il vivait. Après avoir examiné les croyances fondamentales des diverses sectes, il nous dit qu'il a « imploré la miséricorde du Seigneur car il n'y avait personne d'autre » à qui s'adresser. Il atteste que, tandis qu'il priait le Seigneur, « j'ai été rempli de l'Esprit de Dieu et le Seigneur m'a ouvert les cieux ; j'ai vu le Seigneur et il m'a parlé, disant : Joseph, mon fils, tes péchés te sont pardonnés. Va et marche selon mes statuts et garde mes commandements. Voici, je suis le Seigneur de gloire. J'ai été crucifié pour le monde afin que tous ceux qui croient en mon nom aient la vie éternelle ».

 

   Après avoir appris que Jésus avait été crucifié « pour le monde » et que tous ceux qui croiraient en lui auraient la vie éternelle, Joseph a été également averti que le Sauveur reviendrait « bientôt » dans « la nuée, revêtu de la gloire » du Père. Joseph déclare qu'après cet événement sacré, il s'est réjoui et son cœur a été rempli d'amour pendant de nombreux jours.

 

   En résumé, le récit de 1832 est le seul connu de la Première Vision dans lequel Joseph parle (a) de sa longue recherche de la véritable religion, (b) de son désir sincère d'obtenir le pardon de ses péchés, (c) de sa grande inquiétude à cause des péchés de l'humanité, (d) d'avoir appris la nature du sacrifice expiatoire et la réalité de la seconde venue, et (e) de s'être réjoui après son expérience spirituelle. Bien que Joseph ait aussi mentionné les doctrines contradictoires qu'il rencontrait, ainsi que son investigation des différentes sectes religieuses et le fait que la véritable église de Dieu ne se trouvait pas sur la terre, il s'est concentré, dans ce récit, sur sa recherche personnelle pour obtenir le pardon de ses péchés.

 

   Étant donné que Joseph décrivait en 1832 un événement qui s'était déroulé douze ans plus tôt, il lui a probablement été difficile de se souvenir de certains détails, tels que la date exacte de la vision. Ce récit a vraisemblablement été un premier jet dans lequel Joseph essayait de réunir ses diverses impressions. En outre, Joseph n'a pas révisé ce récit en vue de sa publication, et il n'a pas non plus essayé de clarifier certaines déclarations qui méritaient d'être revues. Son but principal, en ce qui concerne la chronologie, était simplement d'expliquer qu'il avait reçu cette vision au cours de son adolescence. Si, dans ses premiers efforts pour faire le récit de sa vie il a inséré, entre deux lignes, que l'événement a eu lieu au cours de sa « 16e » au lieu de sa 15e année, c'est qu'il avait simplement l'intention de faire une correction en vue d'une histoire mieux préparée qui avait été commencée en 1838. (Le « 16e » est une insertion difficile à lire. Il est possible que l'insertion soit vraiment « 15e », ce qui correspondrait à ses esquisses ultérieures, plus soigneusement préparées).

 

   Quelques concepts ont été inclus dans les récits subséquents qu'a faits Joseph de la Première Vision, sans avoir été mentionnés dans l'autobiographie de 1832. Dans tous les récits (excepté celui de 1842) préparés par le prophète après 1832, par exemple, Joseph a discuté la puissance du mal qu'il a affrontée avant de voir la colonne de lumière. En outre, dans les trois autres histoires, Joseph mentionne particulièrement l'apparition de deux personnages. Cela ne signifie pas qu'en 1832 Joseph a dit qu'un seul personnage est apparu ni qu'il a nié, de quelque façon, qu'il y avait eu apparition de deux personnages. En vérité, Joseph Smith a probablement parlé du Père dans son récit de 1832, lorsqu'il a déclaré qu'il avait « imploré le Seigneur » et que « le Seigneur avait ouvert les cieux », bien qu'il ait parlé du Fils quand il a écrit que le Seigneur lui avait parlé. Le prophète (et autres Autorités générales du début) se servaient du mot Dieu, signifiant le Père, et du mot Seigneur l'un pour l'autre, comme dans la prière écrite dans la prison de Liberty (voir D&A 121:1-4). Néanmoins, dans cet effort préliminaire pour rapporter l'effet spirituel de la vision sur lui, Joseph a particulièrement visé le message que le Sauveur lui avait communiqué. Même si les récits portent l'accent sur des idées et des détails différents, les diverses versions ne se contredisent pas sur ce point important.

 

   En 1832, Joseph Smith et Sidney Rigdon ont contemplé une vision glorieuse du Christ à la droite du Père et des anges en train d'adorer Dieu et « l'Agneau ». Après avoir reçu le commandement, au cours de cette vision même, d'écrire le récit de leur expérience, ils ne se sont pas concentrés sur la vision du Père, mais ils ont puissamment témoigné du Sauveur et ont porté l'accent sur ce qu'ils avaient appris au cours de cette vision remarquable. Soit dit en passant, ce récit a été écrit et publié moins de six mois après l'événement (D&A 76:14, 20-24, imprimé pour la première fois dans le Evening and Morning Star, Independence, Missouri, juillet 1832).

 

Le récit de 1835

 

   Le 9 novembre 1835, Joseph a raconté sa première vision à un visiteur, un prêtre juif du nom de Robert Matthews, alias Robert Matthias, dont le nom sacerdotal était Josué. Un bref résumé de cette conversation, qui mentionnait la Première Vision et la parution du Livre de Mormon, a été rapporté dans le journal intime de Joseph à Kirtland, par un de ses secrétaires, Warren Cowdery. Plus tard ce récit a été copié dans le journal de Joseph et inséré dans l'histoire manuscrite que Joseph a commencée en 1838. Cependant, en 1843, Willard Richards, à qui Joseph avait demandé de préparer son histoire pour la publier, a copié les premières parties du manuscrit et a omis ce que Joseph avait dit à Matthews concernant ses premières visions. À cette date une version plus détaillée (le récit de 1838) de ces événements avait été écrite et publiée [6].

 

   Le récit de 1835 mentionne un concept qui n'a fait partie d'aucun autre récit de la Première Vision écrit ou dicté par le prophète. Joseph a informé Matthews qu'il avait vu non seulement deux personnages, au cours de cette vision, mais aussi « beaucoup d'anges ».

 

   Dans ce même journal, sous la date du 9 novembre, Joseph Smith a aussi déclaré (si Warren Cowdery a enregistré correctement cette déclaration) qu'un personnage a apparu, et puis l'autre. Il n'y a pas de contradiction entre cette déclaration et le récit de 1838 dans lequel le prophète a certifié avoir levé les yeux et contemplé deux personnages. L'élément temporel de ce dernier récit a pu être réduit.

 

   Au cours d'une brève allusion à la Première Vision dans ce même journal (laquelle, à cause de sa brièveté, n'est pas incluse comme l'un des quatre récits faisant l'objet de cet article), Joseph a dit apparemment à un visiteur, à Kirtland, le 14 novembre 1835, qu'il « a reçu la première visitation d'anges » lorsqu'il avait environ quatorze ans [7]. Selon toute évidence, dans sa discussion avec des non membres, le prophète a hésité à nommer les personnages qui lui étaient apparus.

 

      Après cet événement sacré de 1820, le jeune prophète a été persécuté pour avoir dit à d'autres qu'il avait eu une vision et la visitation de deux personnages glorieux. Reconnaissant que beaucoup n'accepteraient ni n'apprécieraient cette expérience sacrée, Joseph Smith s'est montré prudent dans ce qu'il racontait aux autres. Les résumés de cet événement adressés aux non membres et racontés avant et après l'indication par le prophète de l'identité des personnages, ne mentionnent pas toujours que le Père et le Fils ont apparu [8].

 

   En outre, nous trouvons le même usage dans l'Ancien Testament où Dieu et ange sont employés l'un pour l'autre (voir Genèse 48:15-16). Dans la même veine, le Prophète a enseigné que le Christ ressuscité était un ange. Il y a un genre d'être dans les cieux, a-t-il dit, l'ange qui est un personnage ressuscité, ayant un corps de chair et d'os [9]. À l'appui de ce concept, Joseph a cité les paroles du Sauveur lorsque celui-ci a dit à ses disciples : « Touchez-moi et voyez : un esprit n'a ni chair ni os comme vous voyez que j'ai » (D&A 129:1-2). Les premiers dirigeants des saints des derniers jours, qui savaient que le Christ avait instruit Joseph au cours de sa vision en 1820, ont déclaré parfois qu'un ange avait dit à Joseph Smith de ne se joindre à aucune Église. Dans leurs sermons, ces mêmes dirigeants ont employé le terme Seigneur pour désigner le Père et le Fils, et se sont servi indifféremment des termes Seigneur, Christ, personnage, messager et ange. L'examen de vingt et un sermons prononcés, au début de la colonisation de l'Utah, par six dirigeants différents qui connaissaient tous Joseph Smith et ses enseignements, révèle que onze discours touchant la Première Vision mentionnent l'apparition de deux personnages. Dans d'autres sermons, ces mêmes dirigeants ont déclaré en substance qu'un ange avait dit à Joseph de ne se joindre à aucune Église. Dans un cas, Orson Pratt affirme, dans la même phrase, que Joseph Smith a reçu la visite d'un ange de Dieu et de deux personnages. Selon toute évidence, ces dirigeants, comme le prophète lui-même, ont certaines fois témoigné que le Père et le Fils ont apparu en 1820, d'autres fois porté l'accent sur le message fondamental qu'un seul personnage a communiqué [10].

 

 Le récit de 1838

 

   Le troisième récit de la Première Vision que nous savons écrit par le prophète a été inclus dans son History of the Church. Bien que Joseph Smith ait commencé à dicter cette histoire en 1838, le manuscrit le plus ancien que l'on connaisse de cette œuvre est de la main de James Mulholland, qui servait de secrétaire au prophète en 1839, ce qui indique probablement que le manuscrit a été copié par Mulholland cette année-là. Il est évident que le prophète avait l'intention que ce récit devienne la source première des œuvres écrites de l'Église, et il a été préparé avec soin dans l'intention d'en publier le contenu. Sans aucun doute, ce récit a été considéré avec beaucoup plus de soin que les deux premiers. C'est cette version de la Première Vision qui a paru pour la première fois dans les numéros du 15 mars et du 1er avril 1842 du Times and Seasons et qui a été reproduite dans le Millenial Star en juin. Neuf ans plus tard, Franklin D. Richards a publié des extraits du récit imprimé dans le Times and Seasons, dans la première édition de la Perle de Grand Prix. Et cette histoire, qui comprend le témoignage de Joseph sur la Première Vision, a été publiée dans les éditions suivantes de ce livre.

 

   La comparaison du manuscrit de la main de Mulholland avec le récit de la Première Vision publié dans le Times and Seasons révèle pas mal de changements dans la ponctuation et quelques changements d'orthographe. Étant donné que Joseph Smith était rédacteur du Times and Seasons au cours du printemps de 1842, il a dû être responsable des changements qui ont été effectués lorsque les premières parties de son histoire manuscrite ont été publiées pour la première fois. Le prophète a introduit ce récit, qui a été publié par fragments, en écrivant : « Dans le dernier numéro, j'ai donné une brève histoire de la naissance et des progrès de l'Église. Je vais maintenant m'attacher plus particulièrement à cette histoire et à cet extrait de mon journal » [11].

 

   Bien que presque tous les changements apportés à l'histoire première du prophète aient été effectués pendant sa vie et alors qu'il était rédacteur en chef du Times and Seasons, quelques petites modifications ont été apportées au style et à la ponctuation dans des publications ultérieures. Après que la Perle de Grand Prix eut été acceptée comme Écriture par l'Église en 1880, l'apôtre James E. Talmage a été chargé par la Première Présidence de préparer une nouvelle édition de cet ouvrage, l'édition de 1902. C'est alors que frère Talmage a modifié quelques mots dans la description qu'y fait Joseph de l'historique de la Première Vision. Par exemple, afin d'améliorer le style et la grammaire, le temps de plusieurs verbes a été changé.

 

   Un autre changement qui figure dans l'édition de 1902 (originellement dans l'édition de 1891) de la Perle de Grand Prix, c'est l'omission d'une phrase qui se trouvait entre parenthèses dans l'histoire manuscrite de Joseph et les premières publications de cet ouvrage. C’était le commentaire concernant l'attitude de Joseph immédiatement avant d'entrer dans le bosquet sacré : « (car à cette époque il ne m'était jamais venu à l'esprit qu'elles étaient toutes dans l'erreur) ».

 

      Il semblerait y avoir une certaine contradiction entre une déclaration rapportée dans le récit de 1832 - que Joseph a constaté, en sondant les Écritures, qu'aucune Église n'était « édifiée sur l'Évangile ... tel qu'il était proclamé dans le Nouveau Testament » - et ce commentaire dans le récit de 1838 que « à cette époque il ne m'était jamais venu à l'esprit qu'elles étaient toutes dans l'erreur ». S'il y a contradiction, alors c'est le récit de 1838 qui doit être considéré le plus digne de foi. Le jeune Joseph, comme beaucoup alors et maintenant, n'était probablement pas très précis dans son emploi des mots.

 

   Mais il se peut que ces déclarations ne soient pas contradictoires. En étudiant la Bible (analytiquement) Joseph Smith a probablement décidé que toutes les Églises qu'il connaissait étaient dans l'erreur. À l'époque où il est allé prier dans le bosquet, cependant, et même à d'autres moments, il a peut-être cru sincèrement que l'Église vraie de Dieu existait quelque part, mais où, il l'ignorait. Il est souvent difficile de comprendre l'intention véritable d'un auteur et le sens précis de toutes ses phrases, surtout quand il n'est pas expert et appartient à une autre époque.

 

   D'autres révisions du récit de la Première Vision ont été effectuées dans l'édition de 1921 de la Perle de Grand Prix. On a ajouté quelques paragraphes qui jusqu'alors figuraient comme notes dans l'histoire manuscrite. Cette information avait été recueillie du vivant de Joseph, comme le prouve une note dans le journal de Willard Richards, datée de décembre 1842. La note B, qui apparaît aux pages 133 et 134 de l'histoire manuscrite, décrit la conversation de Joseph avec sa mère après son expérience sacrée dans le bosquet. La description en 1838 de l'historique de la Première Vision est deux fois plus longue que son résumé de 1835. Le récit de ce qu'il a appris dans le bosquet sacré est à peu près de la même longueur que celui de 1832, mais l'accent y est différent, sans être contradictoire. En 1838 Joseph écrivait une histoire de l'Église, plutôt qu'une autobiographie et brève histoire, et au lieu de se concentrer sur sa recherche de la rémission de ses péchés, il a mis l'accent sur sa recherche de l'Église vraie de Dieu.

 

      L'investigation par Joseph des sectes diverses, son désir de savoir quelle Église était la vraie et le fait qu'il a appris que la plénitude de l'Évangile ne se trouvait pas sur la terre, tout cela a été discuté dans presque tous les récits. Mais dans l'histoire de l'Église écrite en 1838 (et dans celle de 1842), Joseph n'a pas mentionné le fait que le Christ lui avait dit que ses péchés étaient pardonnés. Au lieu de développer ce thème, Joseph, en 1838, a décrit en plus grand détail les instructions reçues du Seigneur au sujet des Églises de son époque. Par exemple, en 1832 Joseph a écrit que Jésus avait déclaré que le monde s'était détourné de l'Évangile, que les gens ne gardaient pas ses commandements, qu'ils s'approchaient de lui des lèvres seulement et pas du cœur. Six ans plus tard, Joseph a élaboré ce thème en écrivant :

 

   « Il me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles étaient toutes dans l'erreur ; et le personnage qui me parlait dit que tous leurs credo étaient une abomination à ses yeux ; que ces docteurs étaient tous corrompus ; qu'ils « s'approchent de moi des lèvres, mais leur cœur est loin de moi ; ils enseignent pour doctrine des commandements d'hommes, ayant une forme de piété, mais ils en nient la puissance ». Il me défendit à nouveau de me joindre à aucune d'elles et me dit encore d'autres choses que je ne puis écrire maintenant » [12].

 

   Le récit de 1838 est aussi le seul écrit par le prophète dans lequel il décrit en détail l'agitation et les disputes religieuses qui se produisaient à l'endroit où il vivait, le fait que certains membres de sa famille s'étaient ralliés aux presbytériens tandis que les autres étaient attirés vers les méthodistes, et que les gens se joignaient en foule aux différentes sectes religieuses de la région. C'est aussi le seul récit dans lequel il précise que l'événement s'est déroulé en 1820.

 

   En outre, ce témoignage est le seul récit préparé par le prophète dans lequel il indique spécifiquement le Père comme un des deux personnages qui lui sont apparus. Dans les deux récits adressés aux non mormons (ceux de 1835 et de 1842), Joseph a décrit l'apparition de deux personnages sans indiquer leur identité. Entre-temps, d'autres personnes, membres et non membres, ont écrit, au début des années 1840, des récits de la Première Vision basés sur ce qu'ils avaient appris du prophète des derniers jours en rapportant que Joseph avait attesté qu'au cours de sa première vision il avait contemplé le Père et le Fils [13].

 

Le récit de 1842

 

      Le dernier récit de la Première Vision, écrit par Joseph Smith, fait partie de ce que l'on connaît sous le nom de « la lettre à Wentworth ». Sur la demande de John Wentworth, éditeur du Chicago Democrat, Joseph Smith a été invité à écrire une histoire des saints des derniers jours pour un des amis de Wentworth, George Barstow, qui préparait une histoire du New Hampshire. Après avoir écrit une brève histoire de l'Église, Joseph y a inséré treize déclarations de foi, non numérotées, que l'on connaît sous le nom d'Articles de Foi. Bien qu'on n'ait pas trouvé le manuscrit de cette histoire, le récit a été publié dans le numéro du 1er mars 1842 du Times and Seasons, le numéro qui a précédé immédiatement la publication de son histoire manuscrite par segments.

 

   Une des différences textuelles notables entre la lettre à Wentworth et les autres récits de la Première Vision provient de ce que Joseph a appris au cours de ses communications avec la Divinité. Au lieu d'écrire, comme il l'avait fait en 1838, que le Christ lui avait dit que tous les credo étaient une abomination aux yeux de Dieu, le prophète a indiqué dans son récit de 1842 que les personnages lui avaient dit que « toutes les confessions religieuses croyaient en des doctrines fausses, et qu'aucune d'entre elles n'était reconnue par Dieu comme son Église et son royaume. Et on m'a expressément recommandé de ne pas les suivre » [14].

 

   Joseph a conclu ce récit par une déclaration qui était implicite mais pas formellement exprimée dans les trois autres récits : « ... recevant en même temps la promesse que la plénitude de l'Évangile serait portée à ma connaissance à une date future ».

 

   En conclusion, l'examen des quatre récits de la Première Vision révèle plusieurs concepts importants relatifs à la tenue de l'histoire de l'Église. Reconnaissant l'importance de préserver le récit de ce qui s'était passé, Joseph Smith a consacré maintes heures au cours des années 1830 et 1840 à rapporter les événements dont il avait été témoin. En décrivant son expérience sacrée de 1820, il a parfois mis l'accent sur un thème et parfois sur un autre tout aussi important. Bien que les mots particuliers employés pour décrire ce que le Seigneur lui avait appris diffèrent dans tous les récits, le même message fondamental est contenu dans tous, excepté dans celui écrit en 1835, c'est-à-dire que l'Église vraie de Dieu ne se trouvait pas sur la terre en 1820. Ce qu'il y a de plus important ce n'est pas le langage employé pour décrire cette vérité, mais c'est la vérité elle-même.

 

   Étant donné que le récit de 1838 a été incorporé à la Perle de Grand Prix, l'étude des publications de cette histoire nous aide à mieux comprendre les principes gouvernant la formation des Écritures. Joseph Smith est responsable de beaucoup de changements dans la ponctuation, l'orthographe et autres révisions semblables de son histoire manuscrite. Après qu'une partie de cette histoire a été acceptée comme Écriture et incorporée à la Perle de Grand Prix, le texte a subi quelques raffinements par des correcteurs agissant sous la direction des autorités de l'Église. Ces révisions ont été faites en vue de la qualité grammaticale, de la clarification et de la cohésion du texte. Quelques brefs paragraphes ont été ajoutés, lesquels existaient déjà sous forme de notes dans l'histoire manuscrite, avant le martyre du prophète. Toutes ces modifications étaient en harmonie avec les précédents établis par Joseph Smith dans ses révisions des textes des Écritures des derniers jours. Dans aucun cas il n'y a eu changement du message fondamental rapporté dans l'histoire manuscrite concernant l'historique de la Première Vision et les vérités acquises au cours de cette expérience remarquable. Les seuls changements effectués ont eu pour but de communiquer les vérités proclamées par Dieu dans les derniers jours dans la langue la meilleure et la plus claire que l'homme puisse employer [15].

 

 

Notes

 

[1] Les récits par Joseph de la Première Vision (ainsi que les récits préparés par ses contemporains) ont été publiés dans l'appendice du livre par Milton V. Backman, Joseph Smith' s First Vision, Salt Lake City, Bookcraft, 1980. Certains de ces récits ont été aussi réimprimés dans le livre de Dean C. Jessee, The Personal Writings of Joseph Smith, Salt Lake City, Deseret Book Co., 1984, pages 5-6, 75-76, 199-200, 213. Une harmonie des écrits de Joseph Smith sur la Première Vision a paru dans le livre de Milton V. Backman, fils, Eyewitness Accounts of the Restoration, Orem (Utah), Grandin 1983.

 

[2] Pourquoi Joseph aurait-il tenu un journal intime à une époque où les autres membres de sa famille et presque tous les fermiers de leur classe à l'ouest de NewYork n'en tenaient pas ? La pauvreté de sa famille l'a empêché d'aller à l'école aussi fréquemment que les autres enfants, et son travail continuel dans les champs n'était pas pour lui faciliter les hautes études, ni pour l'encourager à tenir un journal. Les historiens sociaux comprennent depuis longtemps qu'on trouve très peu d'écrits au cours des années d'enfance et d'adolescence même de l'élite ayant vécu avant 1900. Norman F. Cantor et Richard I. Schneider, How to Study History, New York, Thomas E. Crowell Co., 1967, p. 72, ont montré que le nombre de journaux intimes et de correspondance privée est surtout déterminé par les changements dans le niveau d'instruction et d'éducation, par la technologie, et par la mode sociale et intellectuelle. Ce n'est que vers la fin du dix-neuvième siècle que les classes moyennes ont adopté l'usage d'écrire des lettres détaillées et de tenir des journaux personnels.

 

[3] Dean C. Jessee, « The Early Accounts of Joseph Smith' s First Vision », BYU Studies, 9, Spring 1969, p. 294.

 

[4] Richard 1. Anderson, « Prophètes en parallèle : Paul et Joseph Smith », L'Étoile, août-septembre 1985.

 

[5] Joseph Smith, Histoire, Copies de lettres, Département d'histoire de l'Église.

 

[6] Joseph Smith, Journal intime de Kirtland, 9 novembre 1835, Département d'histoire de l'Église ; Histoire manuscrite, 9 novembre 1835, Livre A1 et Livre B1, Département d'histoire de l'Église.

 

[7] Jessee, Personal Writings of Joseph Smith, page 84.

 

[8] Voir Backman, Joseph Smith's First Vision, pp. 158-159, 168-169, 176, récits de la Première Vision faits à des non membres.

 

[9] Joseph Smith, History of the Church of JesusChrist of Latterday Saints, éditée par B. H. Roberts, 7 volumes, Salt Lake City, Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, 1932-1951, 4:425. Voir aussi Enseignements du Prophète Joseph Smith, page 153. Andrew F. Ehat et Lyndon B. Cook, The Words of Joseph Smith: The Contemporary Accounts of the Nauvoo Discourses of the Prophet Joseph, Religious Studies Center, Brigham Young University, Provo, Utah, 1980, p. 77.

 

[10] Journal of Discourses, 26 volumes, London, Latterday Saints' Book Depot, 1855-1856, 2:170-171 ; 2:196-197 ; 7:220-221 ; 8:346 ; 11:1-2 ; 12:67 ; 12:302 ; 12:352-354 ; 13:65-67 ; 13:77-78 ; 14:140-141 ; 15:180-182 ; 18:239 ; 20:167 ; 21:65 ; 21:161-165 ; 22:29 ; 24:371-373 ; 25:155-157.

 

[11] Times and Seasons, 15 mars 1842, p. 726.

 

[12] Backman, Joseph Smith's First Vision, p. 163 ; Perle de Grand Prix, p. 60.

 

[13] Backman, Joseph Smith's First Vision, pp. 170-177.

 

[14] Op. cit., pp. 168-169.

 

[15] Richard P. Howard, Restoration Scriptures: A Study of Their Textual Development, Independence, Missouri, Herald Publishing House, 1969, pp. 51-52.

 

 

Source : L'Étoile, décembre 1985, p. 36-46