Quand est-il opportun qu'une personne qui n'est pas membre de l'Église détienne un appel dans l'Église ?



Paul M. Norton


En réfléchissant à cette question, nous devons nous rappeler que ni l’intérêt ni les talents et capacités uniques d’une personne – membre ou pas de l'Église – ne la qualifient nécessairement pour un appel. Toutefois, la réponse à votre question est : Oui, une personne qui n'est pas membre de l'Église peut recevoir un appel à certains postes dans l’Église. C'est le cas dans les petites paroisses et branches de façon plus courante qu’on ne le pense généralement.

Au cours de mon expérience dans l’Église, j’ai connu des amis de l'Église qui ont fait partie de comités de scoutisme et d’activités, qui ont été officiers de classe de l’École du dimanche ou de cours d’auxiliaires, bibliothécaires ou consultants de généalogie, et organistes et directeurs de chœur.

La question de savoir si un ami de l'Église peut avoir un appel comporte en fait plusieurs questions : Pourquoi quelqu’un serait-il disposé à accepter un appel dans une Église à laquelle il n’appartient pas ? Quand de tels appels sont-ils appropriés ? Pourquoi propose-t-on ces appels ? Il est certain qu’un facteur primordial dont doivent tenir compte les dirigeants de paroisse ou de branche avant d ’appeler un ami de l'Église à un poste, est la motivation de la personne à servir dans l’Église. La personne veut-elle réellement servir de manière désintéressée, ou bien veut-elle simplement recevoir des
honneurs ?

Dans un discours prononcé lors de la conférence générale d’octobre 1976, Robert L. Simpson, du premier collège des soixante-dix, a raconté l’histoire d’un frère, tout récemment baptisé, qui était très désireux de servir à un poste « important », mais pour de mauvaises raisons. Un jour, il a fait la connaissance de Hugh B. Brown, de la Première Présidence, et lui a demandé : « Frère Brown, comment devient-on évêque dans l’Église ? » « Eh bien », a répondu le président Brown, « le processus est très simple. Il suffit d’y être invité par le Seigneur. »

« Dans l’œuvre du Seigneur, a dit frère Simpson, on ne recherche pas les postes, et on ne doit pas non plus refuser l’occasion de servir quand on est appelé à le faire. » Cette ligne de conduite s’applique à tous les appels dans l’Église. Nous recevons un appel du Seigneur par l’intermédiaire des dirigeants de notre paroisse ou de notre branche.

Mais revenons à la question de savoir quand il est approprié qu’un ami de l'Église reçoive un appel. La plupart des appels dans l’Église exigent beaucoup d’engagement et de sacrifice sous forme de temps, parfois de trajet et souvent de frais annexes. Quel ami de l'Église serait disposé à prendre ces engagements et à faire ces sacrifices ? L’une des réponses est : celui qui a un témoignage de la véracité de l’Évangile. Mais s’il a un témoignage, pourquoi ne peut-il pas se faire baptiser et servir dans cet appel en tant que membre de l'Église ?

Dans la réponse à cette question se trouve l’autre facteur important dont les dirigeants de paroisse et de branche doivent tenir compte quand ils appellent des amis de l'Église : la situation particulière de la personne.

Je connais par exemple un jeune homme, ami de l'Église, qui assiste fidèlement aux réunions de l’Église et au séminaire le matin. Il a un témoignage de l’Évangile et désire se faire baptiser, mais ses parents lui refusent leur permission. Un appel d’officier de classe du séminaire serait pour lui une joie et une bénédiction.

J’ai entendu parler d’un autre ami de l'Église, une sœur dévouée, qui assiste régulièrement aux réunions de l’Église depuis des années. Elle a, elle aussi, un témoignage, mais son mari ne veut pas qu'elle devienne membre de l’Église. J'en connais un autre qui, ne voulant pas offenser sa femme, a reporté son baptême dans l’espoir qu’avec le temps elle se joindra à l’Église avec lui. Beaucoup de ces personnes ont été appelées par des dirigeants de la prêtrise inspirés à servir dans l’Église.

Notre Église est une Église d’engagement, et le développement de l’homme est le fondement même du plan de l’Évangile. Ceci étant posé, il est bon de se rappeler que ce qui importe, ce n ’est pas le poste auquel nous servons, mais la façon dont nous servons. Un appel n’est ni une récompense ni une faveur, mais une occasion de servir et de se dévouer. L’évêque a droit à l’inspiration dans ses rapports avec tous ceux qui vivent dans les limites de sa paroisse, qu'ils soient membres de l'Église ou pas.

Selon les directives de l’Église, les amis de l'Église ne peuvent être appelés à des postes d’enseignement ni d’administration. Mais l’évêque inspiré, qui discerne et comprend la motivation et la situation particulière des personnes, peut appeler des amis de l'Église à certains postes et ainsi leur permettre de recevoir des bénédictions en contribuant à l’édification du royaume du Seigneur.

(L'Étoile, septembre 1990, p. 26-27)