Quelle est la différence entre l'autorité de la prêtrise et les clefs de la prêtrise ?


Joseph Fielding Smith



Quand un homme est ordonné à un office dans la prêtrise, il est autorisé à travailler et à accomplir des devoirs en vertu de cette prêtrise, mais toujours sous la direction de quelqu'un qui détient l'autorité de diriger.

Le président Joseph F. Smith l'a très clairement expliqué dans les paragraphes suivants de Gospel Doctrine :

« La prêtrise est générale dans l'autorité donnée à l'homme d'agir pour Dieu. Tout homme ordonné à un degré quelconque de la prêtrise se voit déléguer cette autorité.

« Mais il faut que tous les actes accomplis sous cette autorité le soient au moment et à l'endroit appropriés, de la manière appropriée et selon l'ordre approprié. Le pouvoir de diriger ces travaux constitue les clefs de la prêtrise.

« Dans leur plénitude, les clefs ne sont détenues que par une seule personne à la fois, le prophète et président de l'Église. Il peut déléguer n'importe quelle partie de ce pouvoir à quelqu'un d'autre, auquel cas cette personne détient les clefs de ce travail particulier.

Ainsi, le président d'un temple, le président d'un pieu, l'évêque d'une paroisse, le président d'une mission, le président d'un collège, chacun détient les clefs des travaux accomplis dans ce groupe ou cet endroit particulier. Sa prêtrise n'est pas augmentée par cette nomination spéciale, car le président d'un collège d'anciens n'a pas plus de prêtrise qu'un membre quelconque de ce collège. Mais il détient le pouvoir de diriger les travaux officiels accomplis dans le collège ou, en d'autres termes, les clefs de cette partie du travail.

« Il en va de même dans toutes les ramifications de la prêtrise : Il faut soigneusement faire la distinction entre l'autorité générale et la direction des travaux accomplis par cette autorité. » (Gospel Doctrine, chap. 9, p. 136)

Quand un homme est ordonné à l'office d'évêque, il reçoit les clefs de la présidence de la paroisse où il réside et il doit être honoré dans son appel par tous les membres de la paroisse, quel que soit l'office qu'ils détiennent. Il en va de même du président de pieu, du président d'un collège, etc.

Pour illustrer ce que cela signifie, on nous enseigne qu'un père n'a pas le droit, même s'il détient la Prêtrise de Melchisédek, de baptiser un de ses propres enfants sans avoir tout d'abord obtenu l'autorisation de son évêque. Si un père prenait sur lui d'accomplir un baptême ou d'ordonner son fils sans avoir tout d'abord obtenu l'autorisation de l'officier président de la paroisse ou du pieu, selon le cas, qui détiennent les clefs de l'autorité, il commettrait une transgression. Ceci s'applique à un apôtre aussi bien qu'à un ancien d'une paroisse.

Même le président de l'Église ne penserait jamais à agir dans un domaine quelconque de ce genre sans avoir tout d'abord pris en considération l'évêque de sa paroisse ou le président de son pieu et l'autorité qui a été déléguée à l'évêque et/ou au président du pieu. Il ne doit pas y avoir de confusion dans l'Église et l'autorité appropriée doit toujours être reconnue.

Le Seigneur a révélé que dans la dispensation actuelle, dispensation de la plénitude des temps, tout ce qui appartient aux dispensations précédentes, depuis le commencement des temps, doit être révélé. Les clefs de chaque dispensation doivent être rétablies.

C'est de cela qu'il a été « parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes » (Actes 3:21 et Éphésiens 1:10). En accomplissement de cette prédiction, les prophètes détenant les clefs depuis Adam jusqu'à Pierre, Jacques et Jean, sont venus chacun trouver le prophète Joseph Smith et Oliver Cowdery et ont rendu leurs clefs. Nous n'avons pas le rapport détaillé de chacun de ces rétablissements, mais nous avons la déclaration générale que ceci a été fait (voir D&A 128:19-21).

Tout d'abord vint Moroni, puis Jean-Baptiste et Pierre, Jacques et Jean, rétablissant leur prêtrise pour que l'Église puisse être organisée. Suivirent alors les visions glorieuses du temple de Kirtland et d'autres rétablissements depuis Adam. À la conférence d'octobre 1840, le prophète Joseph Smith prépara et fit lire un document où nous trouvons ce qui suit :

« À commencer par Adam, qui fut le premier homme, dont il est dit dans Daniel qu’il est « l’Ancien des jours » ou en d’autres termes le premier et le plus vieux de tous, le tout grand ancêtre dont il est dit ailleurs qu’il est Michel, parce qu’il fut le premier et le père de tous, non seulement par le lignage, mais le premier à détenir les bénédictions spirituelles, à qui il fut révélé le plan des ordonnances pour le salut de sa postérité jusqu’à la fin, et à qui le Christ fut pour la première fois révélé, par l’entremise de qui le Christ a été révélé du ciel et continuera dorénavant à être révélé. Adam détient les clefs de la dispensation de la plénitude des temps ; c’est-à-dire que les dispensations de tous les temps ont été et seront révélées par son intermédiaire depuis le commencement jusqu’au Christ, et du Christ jusqu’à la fin des dispensations qui seront révélées. « Nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre » (Ép. 1:9-10). (DHC, vol . 4, p. 207-208 et Enseignements du Prophète Joseph Smith, p. 229-230.)

Dans une révélation donnée en mars 1832, le Seigneur dit:

« Afin que vous vous éleviez jusqu’à la couronne qui a été préparée pour vous et que vous soyez faits gouverneurs de nombreux royaumes, dit le Seigneur Dieu, le Saint de Sion, qui a établi les fondations d’Adam-ondi-Ahman ; qui a désigné Michel, votre prince, qui a affermi ses pieds, l’a placé en haut et lui a donné les clefs du salut, sous les ordres et la direction du Saint, qui est sans commencement de jours ni fin de vie. » (D&A 78:15-16)

Au cinquième chapitre de la Genèse, les autorités qui détenaient les clefs de la prêtrise depuis Adam jusqu'à Noé sont citées, mais Noé reçut une autorité supplémentaire. Le prophète Joseph Smith dit de lui :

« La prêtrise fut donnée en premier lieu à Adam ; il reçut la Première Présidence et en détient les clefs de génération en génération. Il l’obtint lors de la création, avant que le monde fût formé, comme nous le voyons dans Genèse 1:26, 27, 28. Il reçut la domination sur tous les êtres vivants. Il est Michel, l’archange, dont parlent les Écritures. Elle fut ensuite donnée à Noé, qui est Gabriel, et qui suit immédiatement Adam dans l’autorité de la prêtrise ; il fut appelé par Dieu à cet office, et il fut le père de tous les vivants à son époque et c’est à lui que fut donnée la domination. Ces hommes détinrent les clefs d’abord sur la terre et ensuite dans le ciel. » (Enseignements du Prophète Joseph Smith, p. 214)

Après le déluge, Abraham reçut de Melchisédek les clefs de la prêtrise et les conféra manifestement à Isaac qui les remit à Jacob. Ce qui arriva après la mort de Joseph n'est pas dit clairement, mais il y eut une descendance à partir d'Ésaïas, qui vivait du temps d'Abraham, via Jéthro, prêtre de Madian et descendant d'Abraham, jusqu'à Moïse.

Lorsque Moïse eut été enlevé, la Prêtrise de Melchisédek fut aussi enlevée d'Israël jusqu'à l'avènement de notre Sauveur, date à laquelle elle fut rétablie. Après la mort de Moïse, les prophètes d'Israël détinrent la Prêtrise de Melchisédek mais chacun reçut son autorité et ses clefs par ordination spéciale (op. cit., p. 248).

Les clefs de la prêtrise furent données à Pierre, Jacques et Jean au moment de la transfiguration sur la montagne, mais l'apostolat leur fut conféré par Jésus-Christ lorsqu'il les appela au ministère avec les autres membres des Douze. Pierre, Jacques et Jean donnèrent à Joseph Smith et à Oliver Cowdery la Prêtrise de Melchisédek, mais dans le rétablissement de toutes choses, il devenait nécessaire que les prophètes qui détenaient les clefs des dispensations du passé viennent auprès de Joseph Smith et d'Oliver Cowdery rendre leurs clefs et leurs autorités afin que toute chose puisse être rendue parfaite dans le grand rétablissement préparatoire à la venue de Jésus-Christ.

(Improvement Era de 1953 à 1970, rubrique « Votre question »)