Noël
QUESTION
: Comment savons-nous que le Christ est né au printemps et
pourquoi fêtons-nous Noël en décembre ?
RÉPONSE
de Richard O. Cowan, professeur d'histoire et de doctrine de l'Église
à l’Université Brigham Young
Suivant
les directives de la révélation, l'Église a été
organisée le 6 avril 1830 (un mardi), qui était «
mille huit cent trente ans depuis l'avènement de notre
Seigneur et Sauveur Jésus-Christ dans la chair » (D&A
20:1). Ainsi, lorsque nous prévoyons les sessions de
conférence générale le 6 avril chaque année,
non seulement nous marquons l'anniversaire de l'organisation de
l'Église, mais nous commémorons également la
naissance du Seigneur.
Le
Livre de Mormon rend un témoignage similaire. Les Néphites
ont daté leur calendrier à partir de la naissance du
Christ (voir 3 Néphi 2:8). Ensuite le signe de la crucifixion
du Christ fut donné « la trente-quatrième année,
le premier mois, le quatrième jour du mois » (3 Néphi
8:5). Cela voulait dire que la vie mortelle du Christ dura presque
exactement trente-trois ans, et par conséquent sa naissance
et sa crucifixion se produisirent vers la même période
de l'année. Cela nous met au début du printemps parce
que le Nouveau Testament dit que le Christ a été
crucifié au moment de la Pâque, qui tombe dans cette
partie de l'année.
Les
spécialistes de la Bible sont généralement
d'accord pour dire que Jésus n'est pas né en hiver : «
Cela n'aurait pas pu... tomber en janvier ou en décembre,
puisque à ce moment-là de l'année les troupeaux
ne se trouvent pas dans les champs la nuit... de plus, un
recensement qui nécessitait un déplacement n'aurait
pas été commandé en cette saison. »
(Cyclopedia of Biblica, Theological and Ecclesiastical Literature,
New York, Harper Brothers, 1872, p. 877)
Alors
pourquoi fête-t-on Noël en décembre ? Quand les
missionnaires portèrent pour la première fois le
christianisme aux habitants du nord de l'Europe, le pape Grégoire
(590-604) commanda à ses missionnaires : « Veillez à
ne pas vous immiscer dans aucune croyance traditionnelle ou
observance religieuse qui puisse être harmonisée avec
le christianisme » (cité par T. Edgar Lyon, Apostasy to
Restoration, Melchisedek Priesthood Manual, 1960, p. 218). Ces
instructions ouvrirent la porte à l'introduction de beaucoup
d'idées et de pratiques païennes dans le christianisme.
L'observance de Noël en donne plusieurs exemples.
Le
25 décembre était la date des grandes fêtes
d'hiver en Europe du nord. Il y avait une superstition craintive
qu'avec les journées d'automne qui devenaient de plus en plus
courtes, le soleil ne disparût complètement à un
moment ou à un autre sous l'horizon méridional pour ne
jamais revenir. Chaque année, l'arrivée du solstice
d'hiver, c'est-à-dire le moment où le soleil cessait
de descendre plus bas sur l'horizon, dissipait cette crainte et les
populations se réjouissaient de ce que le soleil allait
revenir pour réchauffer leur pays nordique. Les premiers
missionnaires chrétiens décidèrent de lier
cette importante fête païenne à la naissance du
Christ.
«
L'arbre de Noël remplaça les chênes sacrés
et les autres arbres utilisés dans le culte païen... Les
premiers chrétiens substituèrent l'arbre toujours
vert, comme symbole du Christ éternel, aux arbres à
feuillage caduc qu'on utilisait dans les rituels païens. Les
lumières vertes, or et rouges que les païens utilisaient
dans leurs arbres pour supplier le dieu soleil de revenir furent
réinterprétées pour représenter l'or,
l'encens et la myrrhe que les mages apportèrent à
Jésus. » (op. cit.) C'est ainsi que quand nous fêtons
Noël, nous avons gardé beaucoup de coutumes séculaires
souvent puisées à des sources païennes.
(Encyclopedia Britannica, édition 1973, 5:704-705)
Source
: L’Étoile, décembre 1976, p. 27