Le jour exact de Noël
QUESTION : Savons-nous
par révélation que le Christ est né le 6 avril ?
Si oui, pourquoi fêtons-nous le Noël chrétien
traditionnel ?
RÉPONSE
de Roger A. Hendrix, consultant auxiliaire de l'enseignement au
Département d'Éducation de l'Église en
Californie du Sud et membre de la présidence du pieu de Palos
Verdes
Au
cours des années, il y a eu des idées diverses
concernant les renseignements fragmentaires que nous avons sur ce
sujet. James E. Talmage a suggéré dans Jésus
le
Christ la
possibilité que le Sauveur soit né le 6 avril de l'an 1
avant Jésus-Christ. Il basait sa conclusion sur le principe
que le Sauveur est né au printemps et sur Doctrine et
Alliances 20:1 qui dit que « l'Église a été
organisée mille huit cent trente ans depuis
l'avènement de
notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ dans la chair ».
L'Église fut organisée officiellement le 6 avril.
D'autre
part, Hyrum M. Smith a écrit dans la première édition
du Doctrine and Covenants
Commentary :
« On ne doit pas considérer le fait que
l'Église fut organisée en 1830 comme donnant autorité
divine au calendrier couramment reconnu… Tout ce que cette
révélation (D&A 20:1) veut dire c'est que l'Église
a été organisée l'année ordinairement
reconnue comme étant
1830 après Jésus-Christ ; le président J.
Reuben Clark, ancien conseiller dans la Première Présidence
de l'Église, a dit dans Our Lord o f the Gospels
qu'il ne pouvait pas
encore proposer de date comme étant la vraie date de naissance
du
Sauveur.
Si on a besoin d'une
recommandation de ne pas aller trop loin dans cette question, Bruce
R. M cConkie a écrit dans The Mortel Messiah :
« Nous ne croyons pas qu'il soit possible dans l'état
actuel de nos connaissances – aussi bien ce que l'on sait
dans l'Église qu'en dehors – de dire d'une manière
définitive quand se situe véritablement le jour
de la naissance du Seigneur Jésus. »
Alors pourquoi
fêtons-nous le Noël chrétien traditionnel ? En
fait, selon l'historien Daniel
Boostin, Noël, au
début des années 1800, était simplement un
moment de festivités populaires et pas grand chose de plus.
C'est ce genre de Noël que connaissaient à leur époque
Joseph Smith et beaucoup de saints de la Nouvelle-Angleterre. Comme
Noël était plus une fête populaire qu'une fête
religieuse, il ne serait sans doute même jamais venu à
l'idée des
premiers saints de créer une autre fête.
Cependant il y a des
indications que, dès le milieu du dix-neuvième siècle,
Noël commençait à prendre un sens plus religieux.
Le 25 décembre
1843, le prophète fut réveillé vers une heure du
matin par les cantiques de Noël d'émigrants anglais
membres de l'Église. Apparemment les Européens avaient,
d'une manière générale, transformé Noël
en une fête religieuse, et ces émigrants n'avaient fait
qu'apporter cette tradition à Nauvoo. Le prophète
réagit favorablement à cette pratique, écrivant
qu'elle « fit courir un frisson de plaisir dans mon âme…
J'ai voulu remercier mon Père céleste de leur visite et
je les ai bénis au nom du Seigneur ».
Aujourd'hui
Noël est reconnu dans le monde entier comme étant la fête
de la naissance du
Sauveur. Il est donc
approprié que nous nous unissions à nos semblables dans
cette fête.
Dans Mormon Doctrine
Bruce R. McConkie a écrit : « Les saints…
font leur les parties saines de la fête de Noël. Noël
devient pour eux une occasion idéale de renouveler leur
recherche de la vraie doctrine de sa naissance en tant que Fils d'un
Père immortel, ce qui lui a permis de réaliser
l'expiation infinie et éternelle. »
Sachant cela, ce qui est
vraiment important c'est que nous fêtions la naissance du
Sauveur. Il n'est pas rare que l'on fête des événements
profanes ou religieux un autre jour que celui où ils se sont
réellement produits. Par exemple, les habitants de l'Utah
fêtent le 24 juillet l'entrée des pionniers dans la
vallée du lac Salé. En réalité les
premiers saints sont arrivés le 21 juillet ; le 24
juillet est le jour de l'arrivée du prophète Brigham
Young.
Si un jour la révélation
nous commandait de fêter la naissance de Jésus à
une date précise, nous le ferions avec joie. Mais en attendant
que cela arrive, la célébration
du Noël chrétien
traditionnel avec d'autres dans le monde est quelque chose de
positif.
Source
: L'Étoile, janvier 1983, p. 17-18