QUESTION : Une personne qui n'est pas membre de l'Église
peut-elle recevoir un appel dans l'Église ?
RÉPONSE de Paul M.
Norton, président du pieu de Madison, dans le Wisconsin
En réfléchissant
à cette question, nous devons nous rappeler que ni l’intérêt
ni les talents et capacités uniques d’une personne –
membre ou pas de l'Église – ne la qualifient
nécessairement pour un appel. Toutefois, la réponse à
votre question est : Oui, une personne qui n'est pas membre de
l'Église peut recevoir un appel à certains postes dans
l’Église. C'est le cas dans les petites paroisses et
branches de façon plus courante qu’on ne le pense
généralement.
Au cours de mon expérience
dans l’Église, j’ai connu des amis de l'Église
qui ont fait partie de comités de scoutisme et d’activités,
qui ont été officiers de classe de l’École
du dimanche ou de cours d’auxiliaires, bibliothécaires
ou consultants de généalogie, et organistes et
directeurs de chœur.
La question de savoir si un
ami de l'Église peut avoir un appel comporte en fait plusieurs
questions : Pourquoi quelqu’un serait-il disposé à
accepter un appel dans une Église à laquelle il
n’appartient pas ? Quand de tels appels sont-ils appropriés
? Pourquoi propose-t-on ces appels ? Il est certain qu’un
facteur primordial dont doivent tenir compte les dirigeants de
paroisse ou de branche avant d ’appeler un ami de l'Église
à un poste, est la motivation de la personne à servir
dans l’Église. La personne veut-elle réellement
servir de manière désintéressée, ou bien
veut-elle simplement recevoir des
honneurs ?
Dans un discours prononcé
lors de la conférence générale d’octobre
1976, Robert L. Simpson, du premier collège des soixante-dix,
a raconté l’histoire d’un frère, tout
récemment baptisé, qui était très
désireux de servir à un poste « important »,
mais pour de mauvaises raisons. Un jour, il a fait la connaissance de
Hugh B. Brown, de la Première Présidence, et lui a
demandé : « Frère Brown, comment devient-on
évêque dans l’Église ? » « Eh
bien », a répondu le président Brown, « le
processus est très simple. Il suffit d’y être
invité par le Seigneur. »
« Dans l’œuvre
du Seigneur, a dit frère Simpson, on ne recherche pas les
postes, et on ne doit pas non plus refuser l’occasion de servir
quand on est appelé à le faire. » Cette ligne de
conduite s’applique à tous les appels dans l’Église.
Nous recevons un appel du Seigneur par l’intermédiaire
des dirigeants de notre paroisse ou de notre branche.
Mais revenons à la
question de savoir quand il est approprié qu’un ami de
l'Église reçoive un appel. La plupart des appels dans
l’Église exigent beaucoup d’engagement et de
sacrifice sous forme de temps, parfois de trajet et souvent de frais
annexes. Quel ami de l'Église serait disposé à
prendre ces engagements et à faire ces sacrifices ? L’une
des réponses est : celui qui a un témoignage de la
véracité de l’Évangile. Mais s’il a
un témoignage, pourquoi ne peut-il pas se faire baptiser et
servir dans cet appel en tant que membre de l'Église ?
Dans la réponse à
cette question se trouve l’autre facteur important dont les
dirigeants de paroisse et de branche doivent tenir compte quand ils
appellent des amis de l'Église : la situation particulière
de la personne.
Je connais par exemple un
jeune homme, ami de l'Église, qui assiste fidèlement
aux réunions de l’Église et au séminaire
le matin. Il a un témoignage de l’Évangile et
désire se faire baptiser, mais ses parents lui refusent leur
permission. Un appel d’officier de classe du séminaire
serait pour lui une joie et une bénédiction.
J’ai entendu parler
d’un autre ami de l'Église, une sœur dévouée,
qui assiste régulièrement aux réunions de
l’Église depuis des années. Elle a, elle aussi,
un témoignage, mais son mari ne veut pas qu'elle devienne
membre de l’Église. J'en connais un autre qui, ne
voulant pas offenser sa femme, a reporté son baptême
dans l’espoir qu’avec le temps elle se joindra à
l’Église avec lui. Beaucoup de ces personnes ont été
appelées par des dirigeants de la prêtrise inspirés
à servir dans l’Église.
Notre Église est une
Église d’engagement, et le développement de
l’homme est le fondement même du plan de l’Évangile.
Ceci étant posé, il est bon de se rappeler que ce qui
importe, ce n ’est pas le poste auquel nous servons, mais la
façon dont nous servons. Un appel n’est ni une
récompense ni une faveur, mais une occasion de servir et de se
dévouer. L’évêque a droit à
l’inspiration dans ses rapports avec tous ceux qui vivent dans
les limites de sa paroisse, qu'ils soient membres de l'Église
ou pas.
Selon les directives de
l’Église, les amis de l'Église ne peuvent être
appelés à des postes d’enseignement ni
d’administration. Mais l’évêque inspiré,
qui discerne et comprend la motivation et la situation particulière
des personnes, peut appeler des amis de l'Église à
certains postes et ainsi leur permettre de recevoir des bénédictions
en contribuant à l’édification du royaume du
Seigneur.
(L'Étoile,
septembre 1990, p. 26-27)