Prédictions de la résurrection de Jésus


James E. Talmage



Samuel, le prophète lamanite, prédit la naissance du Sauveur, son ministère, sa mort, sa résurrection, et expliqua la résurrection des hommes qui s'ensuivrait :

« Car il doit sûrement mourir pour que le salut arrive ; oui, il lui convient et il est expédient qu'il meure, pour réaliser la résurrection des morts, afin que, par là, les hommes puissent être amenés dans la présence du Seigneur. Oui, voici, cette mort réalise la résurrection et rachète toute l'humanité de la première mort – de cette mort spirituelle ; car toute l'humanité étant retranchée de la présence du Seigneur par la chute d'Adam, est considérée comme morte, tant aux choses temporelles qu'aux choses spirituelles. Mais voici, la résurrection du Christ rachète l'humanité, oui, même toute l'humanité et la ramène dans la présence du Seigneur » (Hélaman 14:15-17 ; voir aussi Mosiah 15:20-24 et Alma 40:2-6, 16-24).

Le Nouveau Testament montre que la doctrine de la résurrection était comprise à l'époque de la mission terrestre du Christ, et de l'ère apostolique qui suivit (voir Matthieu 14:1-2 ; Jean 11:24). Le Maître lui-même proclama ces enseignements. En réponse aux Sadducéens hypercritiques il dit : « Pour ce qui est de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? Dieu West pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Matthieu 22:31-32 ; voir aussi Luc 14:14).

Il parla en ces termes aux Juifs qui cherchaient à lui ôter la vie à cause de ses actions et de sa doctrine : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendue vivront » (Jean 5:24-25 ; voir aussi verset 21 et 11:23-25).

Les propres paroles que le Christ prononça alors qu'il était encore dans la chair prouvent qu'il comprenait parfaitement le but de son martyre proche et de la résurrection qui devait suivre. Il dit à Nicodème : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'Homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle » (Jean 3:14-15). Et il déclara à Marthe qui se lamentait au sujet de la mort de son frère Lazare : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort » (Jean 11:25). Il prophétisa souvent sur sa propre résurrection, spécifiant même le temps que son corps resterait dans le tombeau (voir Matthieu 12:40 ; 16:21 ; 17:23 ; 20-19).

Les faits de la résurrection du Christ d'entre les morts sont attestés par un tel déploiement de preuves scripturales qu'il n'y a aucune place pour le doute, dans l'esprit de toute personne qui croit aux livres sacrés, en ce qui concerne la réalité de cet événement. L'ange, qui avait roulé la pierre qui fermait le sépulcre, dit aux femmes qui se rendirent de bon matin au tombeau : « Il n'est point ici, il est ressuscité comme il l'avait dit » (Matthieu 28:6).

Dans la suite, le Seigneur ressuscité se montra à beaucoup de personnes (voir Matthieu 28:9, 16 ; Marc 16:14 ; Luc 24:13-31, 34 ; Jean 20:14-17, 19, 26 ; 21:1-4 ; 1 Corinthiens15:5-8) au cours de l'intervalle de quarante jours qui s'écoula entre sa mort et son ascension (voir Luc 24:49-51 ; Actes 1:1-11). Après son ascension, il se manifesta aux Néphites sur le continent américain, comme nous l'avons déjà dit à une autre occasion (voir 3 Néphi 11-26 ; Éther 3). Les apôtres, comme nous le verrons, ne cessèrent jamais de témoigner de la véracité de la résurrection de leur Seigneur ni de proclamer les résurrections de l'avenir.

Le Christ, « les prémices de ceux qui sont morts » (1 Corinthiens 15:20, 23 ; voir aussi Actes 26:23 ; Colossiens 1:18 ; Apocalypse 1:5) et « le premier-né d'entre les morts » fut le premier des hommes à sortir du tombeau, revêtu d'un corps immortalisé ; mais, peu après sa résurrection, un nombre important de saints sortirent de leur tombeau : « Les sépulcres s'ouvrirent et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes » (Marc 27:52-53).

Alma, le prophète néphite, dont les écrits précédèrent de nombreuses décennies la naissance du Christ, comprit clairement qu'il n'y aurait pas de résurrection avant celle du Rédempteur, car il dit : « Voici, je vous dis qu'il n'y a point de résurrection – ou, en d'autres termes, que ce mortel ne revêt l'immortalité, que cette corruption ne revêt l'incorruptibilité, qu'après la venue du Christ ». De plus, Alma prévit une résurrection générale aussitôt que le Christ serait ressuscité d'entre les morts, comme le contexte de la citation précédente le montre clairement (Alma 40:2-16).

Des hommes inspirés de parmi les Néphites parlèrent de la mort et de la résurrection du Christ même pendant le temps de son ministère dans la chair (voir 3 Néphi 6:20) ; et leurs enseignements furent rapidement confirmés par l'apparition du Seigneur ressuscité parmi eux (voir 3 Néphi 11) comme il avait été prédit par des prophètes antérieurs (voir 1 Néphi 12:6 ; 2 Néphi 26:1, 9 ; Alma 16:20 ; 3 Néphi 11:12).

Dans les derniers jours, le Seigneur s'est de nouveau manifesté, proclamant les faits de sa mort et de sa résurrection : « Car voici, le Seigneur, votre Rédempteur, a souffert la mort dans la chair, et il a éprouvé les souffrances de tous les hommes, afin que tous les hommes puissent se repentir et venir à lui. Et il est ressuscité des morts afin d'amener tous les hommes à lui, à condition qu'ils se repentent » (D&A 18:11-12).

Peu après le départ corporel du Christ de la terre, les apôtres, sur lesquels reposait maintenant la charge directe de l'Église, prêchèrent la doctrine d'une résurrection future et universelle. Cet enseignement fut, selon toute apparence, un point très important de leurs instructions ; car ce fut là un sujet de plainte de la part des Sadducéens, qui s'attaquèrent aux apôtres, même dans l'enceinte sacrée du temple, « mécontents de ce qu'ils [les apôtres] enseignaient le peuple, et annonçaient, en la personne de Jésus, la résurrection des morts » (Actes 4:2 ; voir aussi Matthieu 22:23, 31-32 et Actes 23:8).

Paul offensa par le zèle avec lequel il prêchait la résurrection, comme en témoigne sa discussion avec certains philosophes épicuriens et stoïciens, discussion au cours de laquelle quelqu'un dit : « Que veut dire ce discoureur ? D'autres, l'entendant annoncer Jésus et la résurrection, disaient : Il semble qu'il annonce des divinités étrangères » (Actes 17:18). La discussion continua sur l'Aréopage où Paul prêcha l'Évangile du Dieu vrai et vivant, y compris la doctrine de la résurrection : « Lorsqu'ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent et les autres dirent : Nous t'entendrons là-dessus une autre fois » (Actes 17:32).

Il déclara la même vérité à Félix, gouverneur de Judée (voir Actes 24:15) et lorsqu'il fut amené, enchaîné, devant le roi Agrippa, il demanda, comme s'il s'agissait d'un des sujets principaux d'accusation contre lui : « Quoi ! Vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts ? » (Actes 26:8)

La résurrection était un thème favori de Paul ; dans ses épîtres aux saints, il lui accordait fréquemment une place prééminente (voir Romains 6:5 ; 8:11 ; 1 Corinthiens 15 ; 2 Corinthiens 4:14 ; Philippiens 3:21 ; Colossiens 3:4 ; 1 Thessaloniciens 4:14 ; Hébreux 6:2). C'est de lui aussi que nous apprenons qu'un ordre de préséance sera observé dans la résurrection :

« Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang, Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement » (1 Corinthiens 15:20-23).

Considérations supplémentaires

L'ignorance païenne concernant la résurrection

À propos de l'assertion que la connaissance humaine de la résurrection est basée sur la révélation, ce qui suit est intéressant :

« Quoi que les philosophes païens puissent avoir deviné concernant l'immortalité de l'âme, en admettant même que cela soit réellement le résultat de leurs propres spéculations et pas du tout dû aux reliques de la tradition, il est certain qu'ils n'allèrent jamais jusqu'à la doctrine de la résurrection du corps.

« Pline, en énumérant les choses qu'il n'était même pas possible à Dieu de faire, spécifia ces deux-ci : le revêtement par les mortels d'une existence éternelle et le rappel des disparus du tombeau (2, 100, 7). Une opinion semblable est énoncée par Eschyle dans les « Euménides » (647-648).

« Le plus loin qu'ils allèrent dans leurs spéculations éthiques, fut une conception de la continuation possible de la vie sous une forme et une condition nouvelles, au-delà du tombeau ; mais ce fut là tout. Une résurrection, dans le sens des Écritures, ils ne l'imaginèrent jamais. » (Cassell's Bible Dictionary, p. 936)

Les Sadducéens

Les Sadducéens, lorsqu'ils sont mentionnés dans le Nouveau Testament, sont habituellement représentés comme opposés aux Pharisiens, les deux classes constituant les mouvements religieux les plus influents existant chez les Juifs au temps du Christ. Les deux différaient sur de nombreux points fondamentaux de croyance et de pratique, y compris la préexistence des esprits, la réalité du châtiment spirituel et la rétribution future pour le péché, la nécessité de l'abnégation dans la vie individuelle, l'immortalité de l'âme et la résurrection des morts ; ce en quoi les Pharisiens étaient affirmatifs, tandis que les Sadducéens le niaient.

Josèphe dit : « La doctrine des Sadducéens est que l'âme et le corps périssent ensemble, la loi est tout ce qu'ils doivent observer » (Ant. 18:1-4). Le mouvement religieux consistait surtout en membres de l'aristocratie. Nous mentionnons ici les Sadducéens à cause de leur opposition déterminée à la doctrine de la résurrection qu'ils cherchèrent à attaquer par une présomption arrogante ou à amoindrir par le ridicule.

James E. Talmage, Les articles de foi, 1890, 1962, chapitre 21