II
est de notre devoir de nous tenir en garde, car les Écritures
disent que « de faux christs et de faux prophètes
viendront et en séduiront beaucoup. » Mais, en rejetant
tout ce qui est faux et non scripturaire, nous devons, d'un autre
côté, suivre le conseil que Paul donnait aux
Thessaloniciens en ces termes : « Éprouvez toutes
choses. Retenez ce qui est bon. » Et pendant que nous sommes
fermement résolus à maintenir la vérité,
nous devons toujours avoir soin de ne pas nuire, par un zèle
outré, à cette vérité même que nous
voulons maintenir.
Le
monde s'est étrangement égaré sur les questions
scientifiques et religieuses. L'histoire de Christophe Colomb en est
un exemple éclatant. L'illustre navigateur ayant le
pressentiment, touchant presque à une certitude, qu'il
existait un autre continent, eut à lutter pendant plusieurs
années contre des opinions admises depuis des siècles
en Europe. II eut à combattre les préjugés, la
superstition, les sarcasmes et surtout l'ignorance. Ses idées
furent qualifiées de romanesques, et ses projets considérés
comme ceux d'un visionnaire. On lui objecta qu'ils étaient
opposés à l’Écriture sainte, à la
raison, à l'histoire et à la géographie. Mais
son esprit gigantesque brisa les chaînes dont on voulait le
garrotter. Après avoir vaincu tous les obstacles, il eut enfin
la gloire de dévoiler aux hommes le mystère du monde
occidental.
II
découvrit de nouvelles régions où furent fondés
des empires qui, d’après le cours ordinaire des
événements humains, sont destinés à
éclipser complètement tout ce qui existe ailleurs sur
la terre. La religion, les saintes Écritures, l'histoire et la
philosophie eurent à se plier à sa théorie, et,
bien qu'à regret, on fut contraint d'avouer qu'il avait
raison. Et ses idées qui, avant leur réalisation,
furent tant ridiculisées par les princes et tant bafouées
par les philosophes, ouvrirent une voie de salut aux populations
surabondantes de l'Europe, procurèrent le nécessaire à
des millions d'hommes, développèrent les ressources du
plus riche et du plus fertile pays de la terre, et ouvrirent un
débouché commercial d'une telle étendue que
jamais le monde n'en eut de pareil.
Le
système astronomique, dit newtonien, mais découvert par
Copernic, ne rencontra d'abord que mépris et dédain,
parce qu'il était contraire aux idées reçues du
siècle. On le considéra comme étant ridicule,
extravagant et anti-scripturaire. Et de même qu'on objectait à
Colomb qu'il ne pouvait exister d'autre terre, par la raison qu'il
avait été commandé aux apôtres de prêcher
l’Évangile sur tout le globe et qu'ils n'avaient
pourtant jamais découvert le continent de l’Amérique,
de même on supposait faux le système de Copernic qui
déclarait que la terre tournait autour du soleil, tandis que
les Écritures disent que « le soleil s’arrêta
».
Newton,
vivant dans un siècle où régnait plus de
liberté, se livra à de profondes recherches et démontra
victorieusement que le système de Copernic est vrai. Et de nos
jours tous les savants et les philosophes admettent cette théorie
pour laquelle l'inventeur subit des persécutions, la prison et
une condamnation. Il en a été de même avec
presque tous les principes de la philosophie et les découvertes
de la science.
Pour
se faire accepter, ils ont eu à combattre la savante ignorance
de ceux qui tenaient opiniâtrement aux idées reçues
et aux usages établis de longue date, comme il leur a fallu
lutter aussi contre ceux qui, au lieu d'employer le raisonnement,
recouraient au mépris et ne savaient manier que le sarcasme,
et jamais l'argument.
Si
ce que nous venons de dire de la philosophie et de la science est
vrai, le même phénomène dans le domaine de la
religion est fortement confirmé par l'Ancien et le Nouveau
Testament. Du temps de Noé, quand ce prophète, avant le
déluge, prêchait aux
hommes que le monde était sur le point d’être
détruit par un cataclysme universel, sa prédication
leur parut comme un conte ridicules, et quoique Noé leur eut
prophétisé durant cent trente ans, ils ne surent rien
du déluge jusqu’à ce qu'il vint les surprendre et
les engloutir tous sous les eaux.
Quand
Moïse apporta son témoignage au roi Pharaon, ce dernier
endurcit son cœur contre le message divin. Et même les
enfants d’Israël qui avaient été délivrés
de la servitude par le pouvoir de Dieu, se révoltèrent
dans le désert et contre Moïse et contre Dieu.
Lorsque
notre Rédempteur vint sur la terre pour racheter les hommes,
son témoignage fut rejeté, et on le crucifia comme un
imposteur. Ses disciples furent bannis, emprisonnés ou mis a
mort. Et dans la ville de Rome même, à laquelle on donne
aujourd'hui le titre fastueux de capitale de la chrétienté,
un nombre incalculable de chrétiens furent martyrisés.
Les
hommes ont été généralement si hostiles
contre tout message venant de Dieu, et ce fait est en quelque sorte
tellement universel que saint Étienne, le martyr, disait aux
Juifs : « Quel est le prophète que vos pères
n'aient pas mis a mort ? lis ont même tué ceux qui
avaient prédit l’avènement du Juste, que vous
avez livré, et dont vous avez été les meurtriers
! »
Ce
qui précède nous apprend la nécessité de
ne point juger une œuvre ou une matière sans une
sérieuse investigation, afin de ne pas nous exposer à
combattre contre Dieu.
On
trouve de nos jours un grand nombre de docteurs et professeurs de
christianisme qui prétendent que nous ne devons plus avoir de
révélations, que le canon des Écritures saintes
est complet, et que la seule mention d'une révélation
nouvelle suffit pour qu'ils la rejettent immédiatement. Je
demande à ces personnes de bien réfléchir et
d'examiner s'il ne serait pas possible qu'elles fussent dans
l'erreur. Le christianisme qu'elles professent, est-il la vraie
représentation du pur Évangile institué par
notre Seigneur ? Est-ce que ses progrès et son influence
sont en proportion des moyens qu'on y emploie ?
Qu'on
me montre la beauté, l'harmonie, l'unité, l'amour
fraternel et le pouvoir qui ornaient l’Église primitive.
Où sont les dons spirituels, les grâces et les
manifestations de l'Esprit de Dieu (voir 1 Corinthiens 12) ?
Où sont l'esprit de prophétie, les dons de guérison,
de vision et de prophétie qui, autrefois, étaient
l’héritage des saints ? Où est l'espoir
d'amener l’avènement de la paix universelle, le règne
millénaire de la justice et de la sainteté ? Où
est maintenant l’espérance qu'un peuple sera prêt
quand « le Fils de l'homme viendra dans les nuées du
ciel avec une grande puissance et une grande gloire »
(Marc 13:26) ?
Pour
la réalisation de toutes ces choses, pour dévoiler tout
mystère, vaincre le doute et dissiper les ténèbres
épaisses qui couvrent la terre, pour rassembler et cimenter
l'union du peuple du Seigneur, pour affermir le royaume de Dieu, et
pour l'accomplissement des prophéties, je démontrerai
qu'il nous est absolument nécessaire d'avoir de nouvelles
révélations et que, sans cela, les Écritures que
nous avons déjà ne sauraient être accomplies.
En
premier lieu, nous devons chercher à reconnaître d'où
nous avons obtenu la parole de Dieu ou la connaissance du Seigneur.
Les Écritures nous apprennent que « la prophétie
ne nous a point été apportée autrefois par la
volonté humaine, mais que les saints hommes de Dieu, étant
poussés par le Saint-Esprit, ont parlé »
(2 Pierre 1:21). Or, puisque toute vraie prophétie est
venue directement de Dieu, c'est à lui que nous sommes
redevables de toutes celles qui sont contenues dans la Bible.
Ces saints hommes étaient remplis de l'esprit de prophétie et de révélation. Ils eurent des songes et des visions. Ils furent visités par des anges. Pour eux les cieux s'ouvrirent, et même quelquefois ils furent enseignés par le Seigneur qui leur parla lui-même en personne. Adam, Hénoch, Abraham et Moïse virent le Seigneur et conversèrent avec lui. Ésaïe (6:4) « vit aussi le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et sa suite remplissait le temple ». Saint Étienne vit « les cieux ouverts et le Fils de l'homme étant à la droite de Dieu » (Actes 7:56).
Abraham,
Jacob, Moise, Gédéon, Zacharie, Marie, Pierre, Jean,
Paul et beaucoup d'autres reçurent le ministère des
anges. Paul « fut ravi jusqu'au troisième ciel où
il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à
l'homme de rapporter ». Ésaïe, Jérémie,
Ézéchiel, Daniel, Zacharie, Paul, Pierre et Jean eurent
des visions et reçurent la parole du Seigneur.
Osée,
Habacuc, Joël, Malachie, Pierre, Jean et les Églises
primitives eurent l'esprit de prophétie et reçurent la
parole du Seigneur et des révélations. Un grand nombre
de ces songes, visions, manifestations, ministères d'anges,
révélations, prophéties et instructions d'hommes
inspirés ont été écrits. Et ces
Écritures, jointes à un récit historique de
actes de Dieu envers son peuple, portent le nom de Bible.
Le
monde chrétien fait partout grand cas de la Bible. On
l'appelle la sainte Bible, les saintes Écritures, la parole de
Dieu, les Écritures de la vérité divine, et on
lui donne d'autres noms tout aussi respectueux.Elle sert comme de
régie suprême dans le monde chrétien, et c'est
elle qui tranche les questions religieuses dans les controverses.
Nous
apprenons dans la Bible l'histoire de la création du monde,
des hommes, des oiseaux, des poissons et de tous les animaux. Elle
nous dévoile le mystère de la chute de l'homme et celui
de sa rédemption par Jésus-Christ, notre Sauveur. Elle
nous fait connaître les actes de Dieu touchant diverses parties
du genre humain, les bénédictions qu'il répandait
sur les justes, et les châtiments qu'il infligeait aux impies.
Elle donne l'histoire des temps les plus reculés, et,
soulevant le voile qui nous cache l'avenir, elle nous prédit
les grandes destinées qui doivent s'accomplir. Elle contient
un récit de la mission divine de Jésus-Christ, notre
Sauveur, de ses préceptes, de sa vie,
de sa mort et. de sa résurrection, ainsi que la doctrine, les
instructions et les ordonnances de ses apôtres. Elle renferme
(mis à part les dernières révélations
données aux hommes) tout ce que sait la génération
actuelle sur Dieu, les anges, les démons, les récompenses
et les châtiments à venir, les cieux et la terre, la
destinée de l'homme et de la création. Elle est souvent
appelée le phare, le guide ou la voie du chrétien, pour
le conduire à la vie éternelle.
De
là ces nombreuses sociétés organisées
dans divers pays et ces millions de Bibles qu'on fait gratuitement
circuler partout dans le but d’éclairer les hommes par
les Écritures et de les amener, prétend-on, à la
connaissance de Dieu. Nous dirons plus tard avec quel succès.
D'où
a-t-on obtenu ce saint livre ? Tout ce qui concerne le salut du
genre humain n'est connu que par révélation divine. Si
le Seigneur ne se fut jamais révélé à ses
créatures, nous n'eussions pas eu la Bible. Considéré
par les chrétiens comme une des plus grandes bénédictions
données au monde, ce livre a été obtenu par
révélation directe.
À
toutes les époques. des hommes justes reçurent avec
joie les manifestations de la volonté du Seigneur, ainsi que
toutes les communications qu'il se plut à leur faire. Et si
des faveurs si précieuses furent accordées à
l'homme par révélation directe, pourquoi ceux qui
croient à la Bible s'opposeraient-ils à ce que Dieu fit
encore de nouvelles révélations pour le salut, le
bonheur et l'exaltation du genre humain ? Si Dieu n'a déclaré
nulle part, dans la parole déjà donnée, qu'il ne
ferait plus de révélations aux hommes, déclaration
ce qu'il n'a pas fait, comme je suis prêt à le
démontrer, pourquoi, plus que tous les autres hommes, les
chrétiens, qui font profession de croire à la Bible,
font-ils des objections à ce que Dieu continue à
manifester sa bonté et sa miséricorde envers le genre
humain ?
Or, dans le prochain chapitre, je démontrerai qu'une telle réaction est contraire aux voies de Dieu à toutes les époques, que son plan a toujours été de donner des révélations adaptées aux besoins des nations, des Églises ou des individus qui les recevaient, et qui, à l'exception de la doctrine et des prophéties que nous aurons l'occasion de mentionner ci-après, n'étaient pas adaptées à autre peuple.
2.
Les révélations données à un peuple ne
sont pas adaptées à un autre peuple
Quand
le Seigneur donna une révélation à Noé,
lui déclarant qu'un déluge devait détruire les
habitants de la terre, cette révélation lui fut donnée
pour son propre salut et pour celui de ceux à qui il
l’annonça. Car « il était prédicateur
de la Justice » (2 Pierre 2:5). La construction de
l'arche, les aménagements pour les animaux, sa délivrance
et celle de sa famille furent autant de révélations
pour eux et destinées à eux seuls. C’était
là, en effet, des circonstances qui ne devaient jamais plus se
renouveler, et qui ne devaient nullement s'appliquer à
d'autres. Car Dieu fit alliance avec Noé, après le
déluge, et lui déclara qu'il ne détruirait
jamais plus les habitants de la terre par un déluge (voir
Genèse 9:8).
Quelque
temps après, le Seigneur détruisit les villes de Sodome
et de Gomorrhe. Mais auparavant il révéla son projet à
Abraham et à Lot. Sans cette révélation, comment
Lot aurait-il pu se mettre à l'abri du feu du ciel ? (voir
Genèse 18:19). Une arche, comme celle qui fut construite par
Noé, ne lui eut été d'aucun usage, et aucune des
instructions données à ce prophète ne pouvaient
lui être applicables, non plus qu'aux habitants de Sodome et de
Gomorrhe, ou des plaines environnantes. II dut recevoir une
révélation spécifique, à lui
particulière, qui ne consista point à bâtir une
arche, mais « à se sauver sur une montagne et ne point
s’arrêter en aucun endroit de la plaine. »
Quand
les enfants d’Israël gémissaient sous le joug de
fer des Égyptiens, il leur fallut aussi des révélations
d'une nature toute particulière. Moïse fut donc suscité
pour être leur révélateur et leur libérateur.
L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme de feu, et le Seigneur
lui dit : « En vérité, j'ai vu les afflictions de
mon peuple qui est en Égypte, j'ai entendu leurs cris et j'ai
connu leurs douleurs. Aussi suis-je descendu pour les délivrer
de la main des Égyptiens et pour les faire remonter de ce
pays-là en un pays fertile et spacieux où coulent le
lait et le miel… Maintenant donc, viens… Et tu
emmèneras mon peuple, les enfants d’Israël, hors
d’Égypte. » (Exode 3)
Maintenant,
je le demande, de quel usage les révélations données
à Noé ou à Lot eussent été aux
enfants d’Israël ? Le monde n'allait pas être
détruit par un déluge, ni l’Égypte par le
feu ; mais les circonstances étaient entièrement
différentes. Le peuple du Seigneur se trouvait cruellement
opprimé par les Égyptiens, qui lui imposaient des
fardeaux accablants ; et c’était le dessein de Dieu
de le délivrer de cet esclavage, de le soustraire à
cette condition et de le mener au pays de Canaan pour en faire une
nation distincte et puissante. Dans ce but, Dieu suscita Moïse,
le dota d'intelligence et le remplit de son Saint-Esprit.
Moïse
devint le libérateur des Israélites. II reçut de
fréquentes révélations pour opérer leur
délivrance et guider leurs pas dans le désert. II
sentait si bien la nécessité de la présence du
Tout-Puissant et celle de recevoir constamment de lui des conseils et
des révélations, qu'il dit au Seigneur : Si ta présence
ne vient pas avec moi, ne nous fais point monter d'ici ; préférant
rester où il était que d'en partir sans le secours de
la révélation directe de Dieu, ou de se fier à
son propre jugement et même aux révélations déjà
données. Et, chose bien certaine, depuis lors les enfants
d’Israël ne furent jamais châtiés pour avoir
méprisé les paroles de Noé, d'Abraham ou de Lot,
mais ils le furent sévèrement pour s’être
révoltés contre Dieu et Moïse, contre les
révélations spécifiques qui leur étaient
données pour les guider.
Quand,
par suite de leurs transgressions, les Israélites furent
condamnés à être menés captifs à
Babylone, Jérémie révéla au roi Sédécias
la volonté du Seigneur. II déclara au peuple qu'il
irait en captivité à Babylone et y demeurerait
soixante-dix ans, ce qui s'accomplit effectivement. Et depuis, les
Israélites furent délivrés, selon les paroles du
prophète. Cette prophétie, ainsi que les précédentes,
n’était applicable qu'aux circonstances particulières
où se trouvait le peuple à qui elle fut donnée.
Cette nouvelle révélation lui devenait d'une nécessité
indispensable, bien qu'il eut en sa possession les révélations
des temps passés, que nous avons déjà
mentionnées, ainsi que des centaines d'autres. De même
sa délivrance de Babylone, sous la conduite
d'Esdras et de Néhémie, fut tout aussi particulière.
Quand
la parole du Seigneur vint à Ésaïe touchant la
chute de Babylone (voir Ésaïe 13), ce fut tout à
fait distinct de toute autre révélation antérieure.
De même avec le message de Jonas à Ninive : il fut
exclusivement adressé à cette ville. Les révélations
dont je viens de parler ne pouvaient s'appliquer à Tyr, à
Sidon, à l'Égypte, ou à aucune autre nation,
mais uniquement à celles auxquelles elles étaient
destinées.
Lorsque
notre Sauveur prédit la destruction de Jérusalem, les
circonstances qui devaient accompagner cette époque étaient
de nouveau d'une nature bien différente de toutes les autres.
Les Juifs allaient être dispersés parmi toutes les
nations ; leur temple, leur gouvernement et leur nation allaient
être détruits, et Jérusalem rasée. Les
disciples de notre Seigneur reçurent alors de sa bouche des
instructions spécifiques sur ce qu'ils avaient à faire
pour échapper aux terribles calamités qui devaient
frapper ce peuple maudit de Dieu. « Et quand vous verrez
Jérusalem environnée par les armées, sachez que
sa désolation est proche. Alors, que ceux qui seront
dans la Judée s'enfuient aux montagnes, que ceux qui seront
dans Jérusalem s'en retirent ; et que ceux qui seront à
la campagne ne rentrent point dans la ville. Car ce seront alors les
jours de la vengeance, afin que toutes les choses qui sont écrites
s'accomplissent. » (Luc 21:20-22)
Cette
dernière révélation, comme toutes les
précédentes, fut donnée aux disciples d'autrefois
pour leur bien particulier ; elle nous démontre, de même
que les autres, la nécessité absolue de révélations
continues pour la conduite du peuple du Seigneur. Car, puisque les
circonstances dans lesquelles se sont trouvées ces nations à
diverses époques et en divers lieux ont été
différentes, il s'ensuit qu'elles ont dû recevoir des
révélations propres à ces circonstances
particulières, comme il s'ensuit que les révélations
données à telle nation n’étaient pas
suffisantes pour une autre.
Cela
n'est pas seulement vrai relativement aux nations, mais l'est
également pour les individus. Quand la parole du Seigneur
était envoyée à un homme seul ou quand cet homme
était visité par un ange, le message divin ne
s'adressait qu'à lui et ne concernait que sa nation ;
elle ne s'adressait jamais à une autre personne ou a une
autre nation. Exemple : lorsque le prophète se présenta
à Éli pour lui annoncer le sort prochain qui lui était
réservé, ainsi qu'a sa famille, ce message n’était
que pour Éli et ne s'appliquait nullement à Samuel
(voir 1 Samuel 2 et 3). Éli avait négligé
ses enfants et avait fermé les yeux à leurs
transgressions. Samuel n'avait point d'enfants.
Le
message de Dieu à Pharaon différait entièrement
de celui donné à Nabuchodonosor. Le message à
Pharaon fut délivré en ces termes : « Ainsi a dit
l’Éternel, le Dieu d’Israël : Laisse aller
mon peuple, afin qu'il me célèbre une fête
solennelle au désert » (Exode 5:1). Le message au roi de
Babylone fut délivré comme suit : « On te
chassera d'entre les hommes, ton habitation sera avec les bêtes
des champs, et tu seras nourri d'herbe comme les bœufs pendant
sept ans » (Daniel 4). Quand la parole du Seigneur fut donnée
a Élie, à Élisée, à Ésaïe,
à Jérémie, à Ézéchiel, à
Zacharie, et à bien d'autres encore, ils eurent chacun une
mission particulière à remplir, un témoignage à
rendre, un message à annoncer, soit aux
Juifs, soit aux Gentils.
Si
nous faisons des recherches dans le Nouveau Testament, nous y
trouverons les mêmes principes. L'ange qui vint annoncer à
Zacharie la naissance de Jean (Luc 1:11-20) avait un tout autre
message que l'ange qui vint annoncer à Marie la naissance de
notre Sauveur (voir Luc 1:26-28). Et ces deux messages étaient
différents de celui qu'un autre ange vint porter à
Joseph, en lui ordonnant de s'enfuir en Égypte pour un peu de
temps avec sa famille (voir Matthieu 2:13). Un ange vint délivrer
un message à Paul, lorsqu'il fut en danger de faire naufrage.
Un ange visita Pierre en prison. Mais ces deux envoyés
célestes, ainsi que tous les autres, avaient chacun un message
particulier à annoncer aux hommes, selon les circonstances et
leurs situations respectives.
Ce
même principe est clairement développé dans les
différents genres de messages délivrés par les
apôtres aux diverses Églises. Comme leurs circonstances,
leur position et leur fidélité variaient, de même
leurs instructions variaient aussi. Les conseils et les
admonestations qu'ils donnaient à une Église ne
convenaient pas à une autre. Lorsque Jean eut un message à
délivrer aux sept Églises de l'Asie, ce message ne fut
pas le même pour toutes et ne pouvait s'appliquer à
toutes. Pourquoi ? Simplement parce que leurs circonstances,
leur foi et leur position devant Dieu étaient différentes.
II lui fut donc commandé de leur écrire selon leurs
diverses situations.
À
l'une il écrivit qu'ils s’étaient «
relâchés de leur première charité »
; à une autre, que « quoiqu'ils se disaient pauvres,
cependant ils étaient riches, et qu'ils auraient la couronne
de vie s'ils restaient fidèles jusqu’à la mort ».
Il dit a une autre, qu'ils « se disaient riches et qu'ils ne
savaient pas qu'ils étaient pauvres, etc. » ; à
une autre qu'ils avaient permis à une femme qui se disait
prophétesse « de séduire ses serviteurs, de
les porter à commettre la fornication et de leur faire manger
des choses sacrifiées aux idoles » ; à une autre,
qu'ils « étaient tièdes, et qu'il les vomirait de
sa bouche, à moins qu'ils ne se repentent. » (Apocalypse
2 et 3)
Nous
voyons par là qu'un esprit continuel de révélation
était absolument nécessaire pour dévoiler les
iniquités qui existaient dans les diverses Églises, et
pour leur donner des conseils, des avertissements et des instructions
selon leurs besoins. Quand Paul, écrivant aux Galates, leur
dit : « Galates insensés ! Qui vous a ensorcelés
pour faire que vous n’obéissiez point à la vérité
? » (Galates 3:1), c’était une toute autre
déclaration que celle aux Romains, à qui il écrivait
: « Je rends grâces à mon Dieu par Jésus-Christ,
pour vous tous, de ce que votre foi est renommée par tout le
monde » (Romains 1:8). Et cela différait encore de ce
qu'il reprochait aux Corinthiens, savoir : Que la fornication
existait parmi eux, « telle qu'on n'en faisait pas même
mention parmi les Gentils » (1 Corinthiens 5:1) Et lorsque Paul
écrivit aux Corinthiens : « Je n'ai pu vous parler
comme à des hommes spirituels. » (1 Corinthiens
3:1). Nous voyons que leurs circonstances étaient bien
différentes de celles de l’Église à qui
Jean écrivait : « Vous avez reçu l'onction du
Très-Saint, et vous
connaissez toutes choses. » (1 Jean 2:20)
Pour
ne point donner attention à ces choses, des chrétiens
d'aujourd'hui s'appliquent à eux-mêmes certains passages
des Écritures, auxquels ils n'ont point le moindre droit
quelconque. Ce n'est pas chose rare, que des hommes appliquent aux
chrétiens des promesses faites aux Juifs. Mais, je vous le
demande, qu'ont à faire les chrétiens des bénédictions
promises aux Juifs ? Ils rejettent sur la tête des enfants
d’Israël les malédictions qui ont été
prononcées contre eux, et ils veulent leur dérober
leurs bénédictions. Non. Les promesses annoncées
aux Juifs, le furent à eux seuls, et non pas aux Gentils ;
et les Juifs seront obligés à tout subir, bénédictions
ou malédictions.
II nous est souvent répété qu'il est nécessaire de bien savoir dispenser la parole de la vérité. Mais qui peut dire de nos jours ce que Jean écrivit à l’Église : « Nous avons reçu l'onction du Très-Saint, nous connaissons toutes choses, et nous n'avons pas besoin qu'aucun homme nous enseigne ? »
Nous
parlons d’être justifiés par la foi. Mais ne
voyez-vous pas que ces personnes-là, ainsi justifiées,
avaient obéi aux ordonnances de l’Évangile,
qu'elles avaient été baptisées par immersion, au
nom de Jésus-Christ, pour la rémission de leurs péchés,
qu'elles avaient reçu l'imposition des mains pour le don du
Saint-Esprit et qu'elles s’étaient conformées à
tous les premiers principes de l’Évangile ? Elles
étaient justifiées par leur foi en Jésus-Christ,
pour avoir obéi à l’Évangile, et non pas
par la loi mosaïque.
Jean
dit dans l'Apocalypse : « Soyez fidèles jusqu’à
la mort, et je vous donnerai la couronne de vie. » À qui
? à l’Église de Smyrne, non pas à l’Église
de Pergame ou de Laodicée, ni a aucune Église ou gens
qui, de nos jours, jugent à propos de s'appliquer à
eux-mêmes ces paroles. Afin de pouvoir réaliser cette
promesse, une personne ou une Église devait se trouver placée
dans des circonstances semblables. On pourrait tout aussi bien
s'appliquer d'autres passages, tels que ceux-ci : « Tes œuvres
n'ont pas été trouvées parfaites devant Dieu. »
« Parce que tu es tiède, ni chaud ni froid , je te
vomirai de ma bouche. » « Souviens-toi donc d'où
tu es tombé, repens-toi
et fais tes premières œuvres, ou je viendrai à
toi et j’ôterai ton chandelier de sa place, à
moins que tu ne te repentes. »
Mais
comme ces derniers passages ne leur conviennent pas autant que ceux
cités plus haut, on les applique en général aux
Églises asiatiques, et on applique les passages favorables aux
Églises de nos jours. Or, les promesses de l’Évangile
furent faites à ceux qui avaient obéi à
l’Évangile. Ces promesses furent faites par des hommes
inspirés « qui parlèrent selon qu'ils
étaient inspirés du Saint-Esprit » (2 Pierre
1:21).
Car
l’Église avait alors des apôtres, des prophètes,
des évangélistes, des pasteurs et des docteurs, tous
soumis à l'influence de l'esprit de Dieu. Ces hommes avaient
des songes, des visions, recevaient la visite d'anges, et
comprenaient les mystères de Dieu. Ces choses « furent
mises dans l’Église pour le perfectionnement des saints,
pour l’œuvre du ministère et pour l’édification
du corps du Christ » (Éphésiens 4:11, 12).
Et
combien de temps ces choses devaient-elles exister dans l’Église
? « Jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à
l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu
; à l’état d'homme parfait et à la mesure
de la stature parfaite de Christ ; afin que nous ne soyons plus
des enfants, ni flottants, ni emportés par le vent de toutes
sortes de doctrines, par la tromperie des hommes, et par l'adresse
qu'ils ont de séduire artificieusement. » (versets
13, 14). En d'autres termes : il nous a été donné
des apôtres, des prophètes, etc., tous hommes inspirés
qui, par révélation et par la parole de Dieu, seront à
même de nous guider continuellement dans la voie de la vérité
et de nous garantir de tout mal.
Et
à cause du manque de cette intelligence et de cette
communication, tout homme a pris le chemin qui lui convenait. Ils ont
abandonné la pureté des principes de l’Évangile,
ils sont tombés dans le labyrinthe de l'ignorance, de la
superstition et de l'erreur et, au lieu d’être revêtus
de sagesse, de puissance, d'intelligence et d'assurance, au moyen des
révélations, ils sont semblables à l'une des
Églises d'Asie qui prétendait qu'ils étaient
riches, qu'ils avaient accru leurs richesses et n'avaient besoin de
rien, et ils ne savent pas qu'ils sont malheureux, pauvres,
misérables, aveugles et nus, dépourvus d’apôtres
et de prophètes, privés de révélations,
de l'administration d'anges, privés de la connaissance de
Dieu, ignorant son pouvoir, son plan et ses desseins, ignorant cette
gloire, cette vie et ces lumières qui caractérisèrent
autrefois ses saints.
De
là découle la grande nécessité de
nouvelles révélations pour rétablir son Église
dans toute sa plénitude, sa gloire et sa puissance, avec les
dons spirituels, la guérison des malades et les autres
bénédictions, comme elles existaient anciennement ;
afin de ne plus être ni flottants, ni emportés par le
vent de toutes sortes de doctrines, ni d’être obligés
de n'avoir uniquement recours pour notre direction qu'aux choses
anciennes ; mais afin que nous puissions avoir des révélations
directes pour nous guider à travers le labyrinthe de cette vie
et nous faire obtenir la vie éternelle.
Mais
on pourra nous objecter : Si cela est vrai, à quoi bon les
saintes Écritures ? Je réponds : Elles sont
d'une valeur inappréciable indépendamment des nouvelles
révélations, elles sont pour les hommes le trésor
le plus précieux qu'ils puissent posséder. Elles
contiennent de grands événements et d'importantes
vérités à l'usage du genre humain, dans leur
partie historique, dans leur doctrine, leurs ordonnances et leurs
prophéties. Elles sont une voix d'avertissement, un étendard
et un guide pour le voyageur égaré. Mais elles sont la
lettre morte, pas le témoignage vivant.
II
nous est fort agréable de lire dans les Écritures que
les hommes étaient autrefois
visités par des anges. Mais à qui se montrent-ils de
nos jours ? Nous y lisons le récit d'hommes qui avaient
des visions prophétiques, pouvaient contempler les desseins de
Dieu et prophétiser des événements devant se
réaliser dans les siècles futurs. II y est question de
révélateurs et de voyants. Mais tous ces prophètes,
ces révélateurs et ces voyants vécurent dans les
temps anciens. Nous voyons qu'il y avait des apôtres, des
prophètes et des hommes inspirés au midi du temps. Ils
ne sont pas les nôtres, mais ils furent les officiers, les
administrateurs d'un autre
peuple.
Nous
lisons avec joie leurs instructions, leur doctrine, leurs ordonnances
et leurs prophéties, mais c’étaient là les
apôtres, les prophètes et les officiers d'une autre
époque. Leurs instructions s'adressaient à un autre
peuple. Leur doctrine et leurs ordonnances nous servent comme d'une
lumière pour rendre manifestes les ténèbres du
monde chrétien actuel, et leurs prophéties indiquent
son apostasie.
Les
Écritures nous parlent des dons spirituels, des guérisons,
de la foi, des miracles, de l’unité, de la puissance et
de la certitude qui existaient autrefois dans l’Église.
Mais les Églises de nos jours en sont privées, et ces
choses ne servent qu'à dévoiler leur situation et à
rendre plus manifestes leur pauvreté, leur nudité, leur
indigence et
le manque absolu de ces dons qui furent anciennement la gloire de
l'Église.
Les
Écritures sont un phare pour le voyageur, une pierre de touche
pour distinguer les principes vrais et les prophéties. Au
cours de son ministère terrestre, Jésus avait souvent
recours aux Écritures et il commanda de les lire et de les
scruter soigneusement (voir Jean 5:39). Ses apôtres firent de
même. Paul nous apprend : que « toutes les choses
qui ont été écrites autrefois l'ont été
pour notre instruction afin que, par la patience et par la
consolation que les Écritures nous donnent, nous retenions
notre espérance » (Romains 15:4). Ce sont enfin les
Écritures saintes qui dévoilent les immenses événements
de notre époque avec tant de clarté et de précision
qu'il est impossible de s'y tromper.
Mais
avant d'aborder ce sujet, nous démontrerons succinctement que
nous devons comprendre ou entendre les Écritures d'une manière
littérale, à l'exception des figures
et paraboles, et là où elles se trouvent elles sont
toujours clairement définies.
Nous montrerons aussi que quand une révélation était
donnée pour la direction d'un peuple, cette révélation
était toujours précise, explicite et facile a
comprendre.
3.
De la clarté des prophètes
On
a l'habitude de nos jours de spiritualiser les saintes Écritures
et de leur donner un sens et des significations que leurs auteurs
n'ont certainement jamais voulu leur donner. C'est ainsi que les
passages les plus clairs, les plus lumineux, sont rendus obscurs et
ténébreux, et qu'on leur fait signifier tout ce qu'on
veut, ou même rien, selon le caprice du lecteur. Cette
perversion de la parole de Dieu aveugle l'esprit de milliers
de personnes qui cherchent sincèrement la vérité.
Or, cet usage est devenu tellement universel qu'il est indispensable
de poser des règles sûres et bien déterminées
d’interprétation avant que nous n'abordions la question
des prophéties qui attendent encore leur accomplissement.
Je
vais démontrer, par les Écritures, que les prophéties
qui ont été accomplies l'ont été
littéralement. Il s'ensuit que les prophéties qui
doivent recevoir leur accomplissement dans l'avenir, le recevront
aussi littéralement. Et je démontrerai que nulle
prophétie n'est d'aucune interprétation particulière
et que les Écritures ne disent pas une chose pour signifier
une autre chose, ou , si l'on nous permet cette trivialité, ne
disent pas blanc pour signifier noir.
Nous
considérerions comme une chose étrange si un homme
écrivait à son agent de lui acheter un cheval, et qu'au
lieu d'un cheval il achetât un bœuf ; ou s'il lui donnait
l'ordre d'acheter un chapeau, qu'il fit emplette d'un manteau. On
dirait d'un tel agent qu'il n'est pas digne de confiance et qu'il est
incapable de remplir son emploi. Mais comment qualifier sa conduite
si cet homme, répondant à son maître, prétendait
que celui-ci ne voulait pas lui-même les objets qu'il avait
demandés, et que ce serait très vulgaire, dans ce
siècle de lumières, d’écrire simplement
les choses dont on avait besoin ; qu'en conséquence, il
avait spiritualisé les lettres de son maître, selon la
science du jour, et lui avait acheté les choses dont il avait
réellement besoin, et non pas celles qu'il lui avait
demandées.
Quand
Noé fut averti que le monde allait être détruit
par un déluge, cela s'effectua littéralement. Ce ne fut
pas un déluge spirituel, mais un déluge réel,
littéral, et Noé le comprit ainsi car il se mit à
préparer une arche, selon le commandement du Seigneur. S'il ne
l'eut pas fait, il eut péri avec le reste du monde. II en fut
de même avec Lot, quand les villes de Sodome et de Gomorrhe
furent détruites par le feu du ciel : S'il eut pris dans un
autre sens que le sens littéral l'avertissement des anges, lui
et sa famille eussent été engloutis dans la ruine
générale de ces villes.
Quand
l'ange du Seigneur apparut à Abraham et lui annonça que
sa femme Sarah enfanterait un fils, cette promesse fut littéralement
accomplie. Lorsque Pharaon, roi d’Égypte, eut un songe
dont Interprétation lui fut donnée par Joseph, qui
annonça qu'il y aurait sept années d'abondance suivies
de sept années de disette (voir Genèse 41), il comprit
que ces choses arriveraient littéralement. En conséquence,
les greniers furent remplis de froment durant les sept années
de fertilité, afin de pouvoir subvenir aux besoins publics
durant les sept années de stérilité, et par ses
sages mesures le peuple fut sauvé ; tandis que si Pharaon
avait rejeté l’interprétation de Joseph, s'il
s’était imaginé qu'il s'agissait d'une abondance
spirituelle, d'une famine
spirituelle et de blé spirituel, ses sujets seraient morts de
faim.
Quand
le Seigneur dit a Moise : « En vérité, j'ai vu
l'affliction de mon peuple qui est en Égypte ; j'ai entendu
leurs cris et, sachant quelles sont leurs douleurs, je suis descendu
pour les délivrer des mains des Égyptiens, et pour les
faire passer de cette terre en une terre bonne et spacieuse, en un
pays où coulent le lait et le miel, où sont les
Cananéens, les Hétiens, etc. » (Exode 3:7, 8),
tout cela s'accomplit littéralement, comme l'histoire juive le
rapporte.
Qu'on
lise les prophéties dont j'ai fait mention dans le dernier
chapitre, tant celles prises dans l'Ancien Testament que celles
prises dans le Nouveau Testament, et on trouvera qu'elles furent
toutes accomplies à la lettre. En effet, la prophétie,
c'est l'histoire à rebours ou en sens contraire. Elle donne un
récit d’événements futurs, comme
l'histoire les donne du passé.
II
y a une prophétie que je ne dois pas omettre de mentionner
ici. C'est celle de Jérémie sur Jérusalem (voir
Jérémie 25). Voici ce qu'il en dit : « Voici,
j'enverrai et j'assemblerai tous les peuples de l'aquilon, dit le
Seigneur, avec Nabucadnetsar, roi de Babylone, mon serviteur, et je
les ferai venir contre ce pays-ci et contre ses habitants…
et tout ce pays sera un désert et un étonnement ;
et ces nations seront assujetties au roi de Babylone pendant
soixante-dix ans, et lorsque les soixante-dix ans seront accomplis,
je visiterai dans ma colère le roi de Babylone et son peuple,
dit le Seigneur, pour punir leur iniquité. Je visiterai la
terre des Chaldéens, et je la réduirai à une
éternelle solitude. »
L'histoire
nous rapporte que les Juifs furent, quelque temps après,
assujettis par Nabucadnetsar et emmenés captifs à
Babylone où ils demeurèrent soixante-dix ans, et qu'ils
en furent alors délivrés par Cyrus, qui, à son
tour, avait conquis Babylone, conformément à une
prophétie d'Ésaïe donnée avant la naissance
de Cyrus (voir Ésaïe 45).
Parley
P. Pratt dit, à propos de ces événements : « En
effet, un lecteur du dix-neuvième
siècle, tenant à sa main l'histoire des Babyloniens,
des Mèdes, des Perses, des Grecs, des Romains et des
Égyptiens, ainsi que celle des Juifs, ne se mettra guère
plus au courant des événements qui se sont passés
parmi ces nations, que ne l’étaient les prophètes
bien des années avant leur accomplissement. »
Ce
serait ici le lieu de parler aussi de l'accomplissement exact et
littéral des prophéties sur les nations des Gentils,
telles que Ninive, Tyr, Sidon, les Philistins,
Askalon, Azath, Ekron, Édom, Moab, Amnion, Declan, Tenia, Buz,
l'Arabie et d'autres encore. Mais, comme ce serait un sujet trop
vaste pour le but que je me suis proposé, je renvoie le
lecteur aux Écritures saintes.
Cependant
je ferai mention d'une vision qu'eut Daniel, et qu'il rapporte dans
le chapitre 8, versets 19 à 25 : « Voici, je te
ferai savoir ce qui arrivera à la fin de l'indignation, car au
temps arrêté la fin viendra. Le bélier que tu as
vu, qui avait deux cornes, ce sont les rois des Mèdes et des
Perses, et le bouc velu, c'est le roi des Grecs, et la grande corne
qu'il avait entre ses deux yeux, c'est le premier roi ; et de ce
qu'elle s'est rompue et que quatre cornes sont venues à sa
place, ce sont quatre royaumes qui s’établiront de cette
nation, mais non pas avec la force et la puissance de cette corne. Et
vers la fin de leur règne, lorsque leurs iniquités
seront au comble, il s’élèvera un roi, d'un
visage sévère, qui pénétrera des
mystères, et sa puissance s’établira, mais non
point par sa propre force ; et il fera de merveilleux dégâts,
et réussira dans tout ce qu'il entreprendra, et il détruira
les puissants et le peuple saint ; et par la subtilité de
son esprit, il fera prospérer la fraude en sa main ; et
il s'exaltera en son cœur, et par la paix en détruira
plusieurs ; il s’élèvera contre le Prince
des princes, mais il sera brisé sans mains. »
Cette
vision représente les Mèdes et les Perses dans leur
capacité nationale, jusqu’à ce qu'ils furent
vaincus par Alexandre le Grand, qui subjugua cette puissante nation
et le monde entier, comme avaient fait avant lui les Mèdes et
les Perses. II est représente sous la forme « d'un bouc
velu » dénommé « le roi des Grecs »,
la première grande corne. Après une longue suite de
victoires, et n'ayant plus de nations à vaincre, il vint
mourir à Babylone à l'âge de trente-deux ans. À
sa mort, son royaume fut partagé entre quatre de ses généraux.
Et ainsi cette grande corne fut rompue, et à sa place
surgirent quatre autres cornes, mais sans avoir la force et la
puissance de la grande corne. Et vers la fin de leur empire, quand
les transgressions de la nation juive furent à leur comble, un
autre roi au visage sévère devait « détruire
le peuple saint. » Ce fut l'empire romain qui détruisit
la nation juive, prit Jérusalem, fit cesser le sacrifice
quotidien et massacra les apôtres et les premiers
chrétiens.
Ainsi,
nous pouvons tracer l'accomplissement de ces prophéties de la
manière la plus claire et la plus littérale. Événements
qui existaient, pour ainsi dire, dans l'avenir, et qui étaient
de la plus haute importance pour plusieurs des plus puissantes
nations du monde. Et cependant ils furent prédits longtemps à
l'avance, précisément comme l'histoire en a fait le
récit après leur accomplissement.
Les
prophéties touchant l’avènement du Sauveur furent
toutes littéralement accomplies en ce qui concerne les
circonstances de son avènement, sa naissance, ses souffrances,
sa mort et sa résurrection.
Jésus-Christ
devait avoir un précurseur, un messager pour préparer
le peuple à son avènement (voir Malachie 3:1).
Jean-Baptiste vint comme son précurseur et son messager. Jésus
naquit à Bethléem (voir Michée 5 et Matlhieu 2).
Le Messie devait naître d'une vierge. II naquit de la vierge
Marie (voir (voir Ésaïe 7:14 et Matthieu 1:22, 23). Le
Messie devait être méprisé et rejeté par
les hommes, homme de douleurs, sachant ce que c'est que la langueur
(voir Ésaïe 53 et Matthieu 26). Le Messie devait faire
son entrée à Jérusalem, monté sur une
ânesse, en signe d’humilité. Jésus entra de
cette manière dans cette ville (voir Zacharie 9:9 et Matthieu
21:1-4).
Le
Messie devait être vendu pour trente pièces d'argent. II
fut vendu pour cette somme (voir Zacharie 11:10 et Matthieu 26:14 a
16). Le Messie devait être méprisé et affligé,
et il ne devait point ouvrir la bouche. II devait être mené
comme une brebis qu'on va égorger. II devait être percé
de plaies pour nos transgressions. Et tout cela, ainsi que toute
autre Écriture, a reçu son accomplissement de la
manière la plus exacte (voir Ésaïe 53 et Matthieu
27). Aucun de ses os ne devait être brisé. On devait
partager ses vêtements et jeter au sort sa tunique ; il
devait ressusciter le troisième jour : toutes ces prédictions
ont été littéralement accomplies.
Le
fait est qu'aucune autre idée que celle de l'accomplissement
littéral des prophéties n'est jamais entrée dans
la pensée des apôtres. Voilà pourquoi ils se
bornaient, dans tous les cas pareils, à citer les Écritures
et à constater leur accomplissement. Jamais l’idée
de spiritualiser la parole de Dieu ne vint leur traverser l'esprit.
Ce
même principe (l'accomplissement littéral des
prophéties) est clairement démontré dans les
prophéties du Christ touchant la destruction de Jérusalem.
La ville sainte devait être assiégée, le temple
devait être détruit, et Jérusalem devait être
foulée aux pieds des Gentils, jusqu'à ce que les temps
des Gentils fussent accomplis. Les Juifs devaient être emmenés
captifs et dispersés parmi toutes les nations (voir Luc 21:20,
24).
Voyons
maintenant ce que l'histoire nous apprend sur ces prophéties.
Les
écrits de Josèphe, historien juif, attestent de
l'accomplissement exact et littéral de toutes ces prophéties.
Nous lisons dans son histoire que les Romains assiégèrent
et prirent la ville de Jérusalem dont les habitants furent
exterminés par la peste, la famine et l’épée
: des maisons furent remplies de morts faute d'un lieu pour les
ensevelir ; des femmes mangèrent leurs propres enfants,
par le manque total de nourriture. Quinze cent mille Juifs périrent
dans les horreurs du siège, leur pays fut désolé,
leur ville détruite, leur temple brûlé, et enfin
l'emplacement du temple fut labouré
avec la charrue. Les Juifs ont tenté plusieurs fois de rebâtir
Jérusalem, mais vains ont été leurs efforts :
leur ville devait être foulée aux pieds des Gentils,
jusqu'à ce que les temps des Gentils fussent accomplis. Moïse
avait prédit ces événements des milliers
d’années auparavant (voir Deutéronome 28).
Paul,
lisant dans l'avenir par l'esprit de prophétie, a dit : «
Car il viendra un temps ou les hommes ne pourront plus souffrir la
saine doctrine ; au contraire, ayant une extrême
démangeaison d'entendre ce qui les flatte, ils auront recours
à une foule de docteurs propres à satisfaire leurs
désirs ; et fermant l'oreille à la vérité,
ils l'ouvriront à des fables (2 Timothée 4:3-4)
Quel
est l'homme qui, jetant un coup d’œil sur le monde
chrétien actuel, ne peut voir l'accomplissement strictement
littéral de cette prophétie ? Partout les hommes
ont recours à une foule de docteurs qu'ils se choisissent
eux-mêmes pour satisfaire la multiplicité de leurs
propres idées, des docteurs non choisis de Dieu, ni envoyés
de Dieu. Ne pouvant plus souffrir la saine doctrine, enseignée
par notre Sauveur et par ses disciples, ils ont une extrême
démangeaison pour écouter les dogmes, les théories
et les professions de foi inventés par des hommes. Bref, ils
ne prêtent l'oreille qu'à des fables.
Paul
nous a encore peint un tableau lamentable sur la situation de la
chrétienté, dans sa deuxième épître
à Timothée, chapitre 3 : « Or, sachez
qu'aux derniers jours il surviendra des temps fâcheux ;
car les hommes seront amoureux d’eux-mêmes, avares,
vains, orgueilleux, blasphémateurs, désobéissant
à leurs pères et à leurs mères, ingrats,
profanes, sans affection naturelle, sans fidélité,
calomniateurs, incontinents, cruels, haïssant les gens de bien,
traîtres, téméraires, enflés d'orgueil,
amateurs des voluptés plutôt que de Dieu, ayant la forme
de la sainteté, mais en reniant la puissance. »
Quel
tableau déplorable d'un monde qui fait profession d’être
chrétien ? car c'est de ces soi-disant chrétiens qu'il
parle, et non de ceux qui ne professent aucune religion : il parle de
ceux qui ont une forme de sainteté, mais qui en nient la
puissance.
De
nos jours, il existe partout une forme de religion. Mais où
trouvons-nous l'union, l'amour, la paix, la puissance, et les purs
principes de l’Évangile, tels qu'ils existaient au temps
de l'Église primitive ? Nulle part sur la terre. Avec
toute notre charité, notre libéralité, avec
toutes nos aspirations pour le bien-être de nos semblables,
nous sommes contraints d'avouer que Paul a peint un tableau
malheureusement trop fidèle des temps actuels.
Ce
que nous avons sous les yeux, les discussions, les contestations, les
divisions, l'orgueil, la fierté, les amers sarcasmes,
l’impiété, l’incrédulité, et
tout cela avec une forme de sainteté mais sans sa puissance,
sans les bénédictions, sans les dons spirituels et
cette assurance qui existaient dans l’Église primitive,
cela ne nous démontre-t-il pas clairement la nécessité
de nouvelles révélations pour nous ramener dans la
bonne voie, pour nous purifier de la corruption, rétablir le
pur Évangile de Jésus-Christ et préparer un
peuple pour l’avènement du Seigneur ?
Ce
qui précède montre comment nous devons considérer
l'accomplissement des prophéties. De même qu'il a été
pleinement démontré que les prophéties de
l'Ancien et du Nouveau Testament ont été strictement et
littéralement accomplies, nous allons entretenir nos lecteurs
de quelques prophéties touchant l'avenir, qui n'ont pas encore
reçu leur accomplissement, et qui seront aussi littéralement
accomplies que les précédentes.
4.
Les saintes Écritures nous enseignent que nous devons avoir de
futures révélations et en parlent aussi clairement que
sur tout autre sujet ; et elles ne peuvent être accomplies
que par de nouvelles révélations
Notre
première citation sur ce sujet sera une prophétie
remarquable du prophète Daniel, ou, pour mieux dire,
l’interprétation d'un songe qu'eut le roi Nabucadnetsar.
Ce roi vit en songe comme une statue qui ressemblait à un
homme, et composée de divers métaux. Sa tête
était d'or et représentait emblématiquement
Nabucadnetsar ou l'empire babylonien dont il était le chef. Sa
poitrine et ses bras étaient d'argent, emblème de
l'empire des Mèdes et des Perses qui devait subjuguer et
succéder à l'empire de Babylone.
À
cette époque, Nabucadnetsar était le plus puissant
monarque de la terre, et Babylone, la merveille du monde, était
la capitale de son royaume ; et cependant, soixante ans après
cette prophétie, cet empire fut renversé, et Babylone
fut prise par Cyrus le Grand, qui devint roi des Perses.
Le
ventre et les cuisses de la statue étaient d'airain, symbole
d'un troisième empire qui devait succéder à
l'empire de Babylone et des Perses. Alexandre, roi de Macédoine,
faible État au nord de la Grèce, après avoir
défait les Perses dans trois batailles rangées,
renversa le deuxième grand empire. Celui-ci figure aussi dans
la vision du bélier. Ainsi, l'empire grec fut le troisième.
Le quatrième empire était représenté par
« les jambes de fer » ; c’était
l'empire romain. Car ce furent les Romains qui vainquirent les quatre
successeurs d'Alexandre et qui réduisirent ces royaumes en
provinces romaines.
Les
pieds et les doigts des pieds de la statue étaient composés
en partie de fer et en partie d'argile. Les dix doigts des pieds
représentaient dix royaumes en lesquels l'empire romain devait
être divisé, et le fer mêlé d'argile représentait
la faiblesse de ces royaumes. Si nous comparons cela avec la vision
que Daniel eut de quatre bêtes, la dernière ayant dix
cornes , et si nous comparons son interprétation de cette
vision avec celle qu'il donna du songe de Nabucadnetsar, nous
trouverons là une ressemblance frappante, bien qu'il eut cette
vision environ quarante ans après. Les dix cornes y sont
représentées comme étant dix royaumes (voir
Daniel 7). Ce sont les royaumes européens qui naquirent de
l'empire romain.
Ainsi,
toutes ces prophéties ont été littéralement
accomplies, tous les hommes d'intelligence en conviendront. Et c'est
plus particulièrement avec ce qui
suit que nous avons affaire actuellement, car toutes nos recherches
sur les
prophéties n'ont pour but que de démontrer l'absolue
nécessité de nouvelles révélations.
Daniel
dit : « Dans le temps de ces royaumes le Dieu du ciel suscitera
un royaume qui ne sera jamais détruit. » La question
surgit naturellement : Où est ce royaume ? Il y en a qui
s'imaginent que ce royaume fut suscité aux jours du Christ
mais cela ne saurait être, car Jésus-Christ est venu
durant la période du quatrième royaume ou « des
jambes de fer ». Or, ce royaume, au contraire, doit être
suscité au temps de l'existence « des dix doigts des
pieds » ou cornes ou royaumes qui devaient succéder à
l'empire romain. Ce royaume devait frapper la statue dans ses orteils
de fer et d'argile. Si c'eut été l’Évangile
que Jésus vint établir, comment pouvait-il frapper la
statue dans ses orteils, puisque, comme nous l'avons déjà
dit, l’Évangile fut établi durant la splendeur de
l'empire romain, bien avant que les royaumes, qui en sont issus, ne
fussent formés ? Or, comment pouvait-il frapper ce qui
n'existait pas encore ?
À
propos de ce royaume, Daniel dit, au chapitre 7, que « le
royaume, la puissance et l’étendue de l'empire de tout
ce qui est sous le ciel soit donné au peuple des saints du
Très-Haut ; car son royaume est un royaume éternel,
auquel tous les empires seront assujettis avec une entière
soumission. » Est-ce que toutes les nations furent assujetties
et obéirent au Christ lorsque l’Évangile fut
introduit par lui sur la terre, ou l'ont-elles été
depuis ? Comment soutenir alors que la prophétie de
Daniel a reçu son accomplissement ? Puisqu'il est évident
qu'elle n'a pas été accomplie à cette époque-là,
nous demanderons : Quand a-t-elle été accomplie ?
Quand et où ?
II
faut se rappeler que ce royaume doit être suscité par le
Seigneur. II doit être fondé par Dieu, non par les
hommes. « Dans le temps de ces royaumes le Dieu du ciel
suscitera un royaume. » Non-seulement il doit être fondé
par Dieu, mais Dieu doit aussi l'organiser et le soutenir. Si donc le
Seigneur fonde un royaume, l'organise et le soutient, comment peut-il
faire tout cela sans révélation ? Qui fonda,
organisa et instruisit la nation juive ? Le Seigneur. Qui révéla
l’Évangile ? Le Seigneur. Qui doit susciter ce
royaume ? Le Seigneur.
De
quelle manière a-t-il suscité ou fondé et
affermi la nation juive ? Par révélation. Comment
a-t-il établi l’Évangile ? Encore par
révélation. Et comment suscitera-t-il un royaume aux
derniers jours ? Par révélation. Et, à
moins de donner de nouvelles révélations, il ne
pourrait le fonder. Car les hommes, laissés à leurs
lumières et à leur propre sagesse, ne sauraient jamais
le faire ; leurs royaumes sont comparés au fer et à
l'argile, qui ne peuvent jamais s'allier, s'unir. Comme je me propose
de traiter plus tard ce sujet, je le laisse de côté pour
le moment.
Dans
le chapitre 11 d'Ésaïe, le prophète dit : «
En ce jour-la il y aura un rejeton de Jesse qui sera exposé
comme un étendard devant tous les peuples. Les Gentils y
accourront, et son repos sera glorieux. Et il arrivera en ce jour-là
que le Seigneur étendra encore sa main une seconde fois pour
rassembler les restes de son peuple… Et il élèvera
un étendard pour les nations, et il ramènera les
emmenés d’Israël et rassemblera les dispersés
de Juda des quatre coins de la terre où il les avait
dispersés… Et le Seigneur détruira entièrement
la langue de la mer égyptienne, il lèvera sa main sur
le fleuve, il l'agitera par son souffle puissant ; il le
frappera dans ses sept branches, de sorte qu'on le passera à
pied sec, et il y aura un chemin pour le reste de mon peuple, de même
qu'il en fût pour Israël au jour où il sortit du
pays d’Égypte. »
II
doit donc y avoir un étendard, une enseigne élevée
pour les nations. Qui devra l’élever ? le Seigneur
lui-même qui, comme nous l'avons déjà dit,
suscitera un royaume. Cet étendard doit être élevé
pour les nations, cette enseigne pour les peuples. Et à
l’époque où les nations recevront cette faveur,
les emmenés d’Israël, les dix tribus, doivent
revenir ; et d'autres restes de la maison d’Israël,
dont nous aurons l'occasion de parler plus tard, doivent revenir
aussi. Les Juifs, ou dispersés de Juda, retourneront
également, et tout cela doit s'effectuer au moyen de cette
enseigne élevée pour les nations.
La
puissance de l’éternel se manifestera, comme ce fut le
cas pour Israël dans les temps anciens. « La langue
de la mer égyptienne sera complètement détruite,
le fleuve sera frappé dans ses sept branches, et les hommes
passeront à pied sec, précisément comme le fit
Israël à sa sortie d’Égypte. »
Maintenant, je le demande, est-ce qu'un étendard ou une
enseigne peuvent être élevés pour les nations par
le Seigneur, la langue de la mer égyptienne frappée, un
chemin préparé, les emmenés d’Israël
et les dispersés de Juda ramenés et rétablis,
comme ils l'ont déjà été une première
fois, tout cela peut-il s'accomplir sans révélation ?
On
m'objectera peut-être : Est-ce que toutes ces choses n'ont pas
reçu leur accomplissement par l’avènement de
notre Sauveur ? Nullement. La langue de la mer égyptienne
n'a pas été asséchée depuis cette
époque ; Israel et Juda n'ont pas
été, non plus, rassemblés et ramenés, ils
ont toujours été et sont encore dispersés
sur tout le globe.
Mais
on me dira : Tout cela ne pourrait-il pas être spirituel ? Oui,
si la première sortie des enfants d’Israël du pays
d'Égypte fut une sortie spirituelle ; s'ils quittèrent
une Égypte spirituelle, s'ils traversèrent une mer
spirituelle, voyagèrent à travers un désert
spirituel, éprouvèrent de terribles châtiments
purement spirituels, vinrent dans un pays spirituel, combattirent
spirituellement contre un peuple spirituel avec des armes
spirituelles ; si toutes ces choses ne furent que spirituelles,
alors les événements prédits par le prophète
seront aussi spirituels, car ils seront « précisément
comme ceux-là. » Mais si, au contraire, les hommes, la
terre, la mer et tous les autres faits furent des événements
littéraux, alors ceux annoncés par le prophète
s'accompliront également d'une manière littérale.
Jérémie
dit : « Voici, le temps vient, dit le Seigneur, où je
ferai une nouvelle alliance avec la maison d’Israël et
avec la maison de Juda, non selon l'alliance que je fis avec leurs
pères au jour où je les pris par la main pour les tirer
d’Égypte, alliance qu'ils ont violée, quoique je
fusse leur maître, dit l’Éternel. Mais, voici
l'alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après
que ce temps-là sera venu, dit le Seigneur : Je mettrai ma loi
dans leurs entrailles, je l'inscrirai dans leur cœur ; et
je serai leur Dieu, et ils
seront mon peuple. » (Jérémie 31:31-33). Le
prophète dit de plus que Dieu leur pardonnera leurs iniquités
et ne se souviendra plus de leurs péchés, et que quand
cette alliance sera faite, les enfants d’Israël seront,
dans leur capacité nationale, aussi inébranlables que
le soleil, la lune et les étoiles.
Je
sais qu'il se trouve des gens qui supposent que cette alliance fut
faite lorsque Jésus était sur la terre. Mais qu'on lise
tout ce chapitre de Jérémie, qu'on prenne en
considération les bénédictions qui sont promises
à Israël, et puis qu'on se demande si toutes ces choses
ont été accomplies. Est-ce qu'ils habitent leur propre
pays ? est-ce que leurs iniquités leur ont été
pardonnées ? Est-ce qu’Israël et Juda sont
constitués devant le Seigneur dans leur capacité
nationale ?
À
propos de cette alliance, Ésaïe (chapitre 61) dit : « Je
ferai avec eux une alliance éternelle, et leur race sera
connue parmi les Gentils et leurs rejetons parmi les peuples, et tous
ceux qui les verront les reconnaîtront pour la race que le
Seigneur a bénie. » Je le demande, est-ce que la maison
d’Israël ou les Juifs se trouvent dans ce cas-là
maintenant ? En vérité, non ! Bien loin de
là, tous ceux qui les voient de nos jours les reconnaissent
pour la race que le Seigneur a maudite. Donc, l’avènement
du Christ ne saurait être en aucune manière l'alliance
dont parle le prophète ; car ils ont été
dispersés, pillés et chassés de nation en
nation, ils ont été un objet de moquerie et de
dérision, le mot Juif est passé en proverbe et est
devenu une insulte, et leur terre a été déserte
depuis le Christ jusqu’à ce jour.
À
propos des Juifs, Paul dit qu'ils ont été rompus de
l'olivier franc et que les Gentils y ont été greffés
à leur place, puis il ajoute que « l'aveuglement
est survenu en partie à Israël jusqu’à ce
que les Gentils aient comblé la mesure de leurs iniquités ;
et ainsi tout Israël sera sauvé, selon ce qui est écrit
: Le Libérateur sortira de Sion, et il détournera de
Jacob les impiétés ; et c'est la l'alliance que je
ferai avec eux, quand j’ôterai leurs péchés. »
(Romains 11:26, 27)
Voila
donc qu’après l’avènement de notre Sauveur
et l’établissement de l'Évangile, et après
que les Juifs auront été rompus, Paul nous déclare
qu'ils seront greffés de nouveau, et que, quand ils le seront,
alors « tout Israël sera sauvé. » Et pour
accomplir cela, Dieu fera avec eux une nouvelle alliance. Rien de
plus clair, de plus explicite que ces paroles. Les enfants d’Israël,
loin d’être sauvés, sont encore dispersés
sur toute la surface de la terre. L'aveuglement leur est survenu en
partie, mais non en totalité. lis rejetèrent le Messie
dans son humiliation, et ils en ont sévèrement subi la
peine. Néanmoins, ils attendent toujours son avènement
dans sa gloire et l’époque où le Seigneur fera
cette nouvelle alliance avec eux.
II
est donc certain qu'une alliance doit être faite, alliance de
la plus haute importance, non seulement pour Israël et Juda,
mais aussi pour toutes les nations. Cette alliance doit ramener les
enfants d’Israël de leur longue dispersion, les rétablir
sur leur propre terre, afin que la promesse faite par Dieu à
Abraham soit accomplie. Elle doit aussi les sauver et les racheter
comme nation, et doit verser sur leurs têtes des bénédictions
d'une nature si remarquable que tous ceux qui les verront les
reconnaîtront pour le peuple que le Seigneur a béni ; et
les Gentils y accourront aussi pour leur salut.
C'est
là une matière de la première importance et qui
concerne le monde entier. Et tout cela doit s'accomplir par une
nouvelle alliance qui sera faite. Or, comment une alliance peut-elle
se contracter sans révélation ? II n'y a que trois
manières de contracter une alliance : de vive voix, par écrit,
ou par une ambassade. Supposons que la reine d'Angleterre veuille
faire une alliance avec la France, elle aurait à en mettre les
conditions par écrit, ou a les communiquer en personne, ou à
envoyer un ambassadeur ; sans employer l'un de ces trois modes,
elle ne pourrait jamais contracter une alliance. De même, à
moins que le Seigneur ne parle, ou n’écrive, ou n'envoie
un messager, l'alliance dont il est ici question ne saurait nullement
se faire ;
car il ne s'agit pas d'une ancienne, mais d'une nouvelle alliance, et
elle exige des communications.
Comment
le Seigneur fit-il alliance avec Abraham ? En lui parlant. Avec
Lot ? En lui parlant. Avec les enfants d’Israël ?
En parlant à Moïse et en lui donnant des révélations.
De quelle manière l'alliance de l'Évangile fut-elle
établie ? Par révélation. La nouvelle
alliance doit être faite de la même façon, sinon
les saintes Écritures ne seront pas toutes accomplies.
Pour
mettre cette question hors de toute contestation, voyons ce que le
prophète Ézéchiel nous apprend sur cette
nouvelle alliance. II dit (20:33 à 37) : « Il
(Dieu) les rassemblera de tous les pays ou ils ont été
dispersés… Et je vous ferai venir dans un désert,
et la je contesterai avec vous face à face, de la même
manière que j'ai contesté avec vos pères au
désert du pays d’Égypte ; ainsi je
contesterai avec vous, dit le Seigneur et je vous ferai entrer dans
les liens de mon alliance. »
Le
Seigneur doit donc contester face à face, de même qu'il
l'a fait anciennement avec les enfants d’Israël. Examinons
un instant comment il a agi envers eux. II conversa avec Moïse
de temps en temps. Moïse et soixante-dix Anciens d’Israël
montèrent sur le Sinaï et virent la face du Dieu
d’Israël. Le Seigneur apparut a Moïse dans le buisson
ardent, divisa les eaux de la mer Rouge, fit arrêter le soleil,
nourrit les Israélites avec la manne et contesta avec eux face
à face. Et Dieu déclare qu'il le fera encore. « Je
contesterai avec vous face à face, de la même manière
que j'ai contesté avec vos pères au désert du
pays d’Égypte. »
De
pareilles scènes étaient assurément
merveilleuses, mais l'avenir nous en présentera de bien plus
grandes encore. Et un homme ne saurait mieux manifester sa profonde
ignorance des Écritures saintes qu'en disant : II ne doit plus
y avoir de révélations ! Car d’après
le témoignage des Écritures, il s'accomplira
prochainement sur la terre de plus grands miracles, signes et
merveilles, et de plus éclatantes manifestations du pouvoir de
Dieu qu'en aucun autre siècle de l'histoire humaine. Le fait
est que les événements prophétisés sur la
maison d’Israël pour les derniers jours
sont tellement plus considérables que tous ceux qui ont reçu
leur accomplissement dans le passé, que ceux-ci seront
totalement oubliés dans la grandeur
des derniers. Jérémie dit : « Voici, les jours
viennent, dit le Seigneur, où l'on ne dira plus : L’Éternel
vit, qui a fait remonter les enfants d’Israël du pays
d’Égypte. Mais on dira : L’Éternel est
vivant, qui a retiré les enfants d’Israël du pays
du nord et de tous les pays ou il les avait chassés. »
(Jérémie 16:14, 15)
Nous
apprenons de tout ce qui précède qu'un royaume sera
établi, et qu'un étendard sera élevé pour
les nations, une enseigne pour les peuples : une nouvelle alliance
sera faite, Israël sera rassemblé, la ville de Jérusalem
rebâtie, et les Juifs
l'habiteront. Le Seigneur contestera avec eux face à face. Les
révélations succéderont aux révélations,
et le pouvoir de Dieu sera pleinement manifesté. En vérité,
l'avenir est gros d’événements de la plus haute
importance pour les hommes ; et les desseins, la volonté,
la puissance et la miséricorde de Dieu se révéleront
avec plus d’éclat que dans aucun siècle
précédent. Et quand les Juifs auront été
ramenés sur la terre de leur héritage, les nations du
monde se coaliseront et marcheront contre eux avec des forces
immenses ; elles attaqueront et prendront Jérusalem.
C'est alors que le Seigneur paraîtra et combattra contre ces
nations, comme il combattit au jour de la bataille.
«
En ce jour-la il posera ses pieds sur la montagne des Oliviers, qui
est vis-a-vis de Jérusalem vers l'Orient ; et la montagne
des Oliviers se divisant en deux par le milieu vers l'est et vers
l'ouest, il y aura une très grande vallée ; et une
moitié de la montagne se retirera vers le nord, et l'autre
moitié vers le sud. Et vous fuirez dans celte vallée
entre les montagnes, car cette vallée s’étendra
jusqu’à Atsal. Et vous fuirez, comme vous avez fait
devant le tremblement de terre, aux jours de Hozias, roi de Juda.
Alors le Seigneur mon Dieu viendra et tous les saints avec lui. »
(Zacharie 14)
Voilà
une grande manifestation de la puissance de Dieu. Une montagne sera
divisée en deux par le milieu, et Jésus lui-même
viendra et tous ses saints avec lui. Mais de peur que quelqu'un put
supposer que c'est là le jugement final, nous ajoutons ce que
dit encore Zacharie dans le même chapitre : « Jérusalem
sera habitée, et elle ne sera plus frappée d’anathème ;
mais elle sera habitée en toute sûreté… Le
Seigneur sera Roi sur toute la terre… Tous ceux qui seront
restés de tous les peuples qui auront combattu contre
Jérusalem, viendront chaque année pour adorer le Roi,
le Seigneur des armées. »
Jean,
dans l'Apocalypse, parle aussi de cet événement. II
parle de deux prophètes qui prophétiseront durant trois
ans et demi dans Jérusalem, qui seront revêtus d'une
puissance plus grande que celle d'aucun des prophètes qui les
auront précédés. « Et si quelqu'un veut
leur nuire, le feu sortira de leur bouche et dévorera leurs
ennemis ; si quelqu'un veut leur nuire, il faut qu'il soit tué
de cette sorte. Ils ont le pouvoir de fermer les cieux, afin qu'il ne
tombe point de pluie durant le temps qu'ils prophétiseront »,
comme l'avait fait Élie, avec cette différence que son
pouvoir n’était que sur le pays de Canaan, tandis que le
leur s’étend sur toute la terre.
«
Ils ont aussi le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper
la terre de toute sorte
de plaies, toutes les fois qu'ils le voudront », ainsi que
faisait Moïse en Égypte : mais le pouvoir de Moïse
était borné à l’Égypte, et le leur
s’étendra à toute la terre.
Ces
prophètes prophétiseront à Jérusalem, à
l'endroit « qui est appelé spirituellement Sodome
et Égypte » (Apocalypse 11:8). Quand le Seigneur dit spirituellement,
c'est qu'il veut dire spirituellement. Mais est-ce que toutes les
choses mentionnées dans ce chapitre sont spirituelles ?
Non. Le nom de l'endroit est appelé spirituellement Sodome et
Égypte, et nous en avons l'explication dans les paroles qui
suivent : « Où aussi notre Seigneur fut crucifié.
» Est-il nécessaire de dire où le Christ fut crucifié ?
C'est donc à Jérusalem.
Mais
les autres choses ne seront-elles pas spirituelles ? Non, elles
s'accompliront littéralement. « Les nations de la terre
se rassembleront contre eux (contre ces prophètes). Une
certaine puissance les vaincra et les tuera, et leurs corps morts
demeureront étendus dans les rues durant trois jours et demi.
Les habitants de la terre en seront tout joyeux ; ils feront des
réjouissances et s'enverront des présents les uns aux
autres. » Mais après trois jours et demi Dieu répandit
sur eux l'esprit de vie… ils montèrent au ciel sur une
nuée, « et un grand nombre de leurs ennemis seront tués
» (Apocalypse 11:3-13), comme Zacharie l'avait déjà prédit.
II y aura non seulement de vrais prophètes, mais de faux prophètes aussi. Paul parle d'une certaine puissance « qui viendra accompagnée du pouvoir de Satan, avec toute sorte de déceptions, de signes et de miracles mensongers, et qui sera anéantie par l’éclat de l’avènement du Christ » (2 Thessaloniciens 2). Jean fait aussi mention d'un être mystérieux qu'il appelle « une bête » qui doit posséder une grande puissance : « Et elle faisait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre devant les hommes, et elle séduisait les habitants de la terre à cause des prodiges qu'il lui était donné de faire devant la bête. » (Apocalypse 13)
De plus, il dit : « Et je vis sortir de la gueule du dragon, et de la gueule de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits immondes, semblables à des grenouilles. Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de la terre et de tout le monde, afin de les assembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant. » (Apocalypse 16:13-14)
Que
l'on compare ces textes avec le chapitre 14 de Zacharie déjà
cité, et avec le chapitre 11 de l'Apocalypse, et on verra que
les mêmes temps et événements y sont indiqués.
Zacharie dit : « J'assemblerai toutes les nations en bataille
contre Jérusalem… » Puis le Seigneur combat
contre ces nations, et il s'ensuit une des plus terribles
destructions d'hommes que l’humanité ait jamais vues.
Lisez tout le chapitre. Jean, dans le chapitre 11 de l’Apocalypse,
décrit aussi le rassemblement des nations et leur
extermination.
Examinons
maintenant comment s'accompliront ces événements et
comment devra s’opérer ce rassemblement des nations.
Paul nous apprend que « une certaine puissance viendra
accompagnée du pouvoir de Satan, avec toute sorte de
déceptions, de signes et de miracles mensongers »
(2 Thessaloniciens 2). Jean, dans le chapitre 13 de
1'Apocalypse, parle d'une certaine bête qui, par des prodiges,
séduira toutes les nations de la terre ; et il dit dans
le chapitre 16 que, par l'influence qu'elle obtiendra de ces signes
et de ces miracles, les rois et les nations de la terre seront
trompés et seront rassemblés pour le combat du grand
jour du Dieu tout-puissant.
C'est
la la bataille où, dit Zacharie (chapitre 14), « le Seigneur
sortira et combattra contre ces nations-là. » Séduites
par des miracles, les nations de la terre se rassembleront et
marcheront contre Jérusalem. Les deux prophètes, dans
Jérusalem, prophétiseront et seront aussi revêtus
d'un grand pouvoir (voir Apocalypse 11). Voilà donc pouvoir contre
pouvoir, signes contre signes, la puissance de Satan contre la
puissance de Dieu, comme il en fut jadis avec les mages et Moïse
en Égypte.
Les
deux témoins succomberont, après avoir fini de rendre
leur témoignage ; mais auparavant ils exerceront sur leurs
ennemis toute leur puissance. À leur mort, il y aura de
grandes réjouissances parmi les nations, parce que leur
pouvoir aura prévalu sur celui des prophètes. Mais
l'Esprit descendra sur eux, et ils ressusciteront. Une voix se fera
entendre du ciel : « Montez ici » et ils seront enlevés
en présence de leurs ennemis.
Un
tremblement de terre aura lieu. Zacharie (chapitre 14) nous apprend que la
montagne des Oliviers se fendra en deux. Puis il décrit une
des plus terribles calamités qui soient jamais survenues :
« Or ce sera ici la plaie dont l'Éternel frappera tous
les peuples qui auront combattu contre Jérusalem ; leur
chair se fondra, eux étant sur leurs pieds, leurs yeux se
fondront dans leur orbite, et leur langue se fondra dans leur bouche.
Et il arrivera en ce jour-là qu'il y aura un grand trouble par
l’Éternel entre eux ; chacun saisira la main de son
prochain, et sa main s’élèvera contre la main de
son prochain. »
Voilà
certes des événements plus terribles que tous ceux qui
soient jamais survenus sur la terre. Qu'on parle de révélations !
Voila des pouvoirs, des signes, des prodiges, des miracles, qui
bouleverseront le monde, détruiront des empires et des
royaumes, enivreront les hommes, et séduiront des rois, des
princes, des peuples, des nations, familles et langues. Voila aussi
des manifestations de la puissance de Dieu pour protéger,
surveiller, défendre son peuple et exterminer les agresseurs.
Mais,
dira-t-on, comme ces choses sont si clairement décrites,
est-ce que les
hommes n'en prendront pas connaissance dans la Bible ? Non,
malheureusement ; car, ou ils ne lisent pas du tout leur Bible,
ou, s'ils la lisent, ils croient en général que ces
choses sont spirituelles et que nous ne devons plus avoir de
révélation. C'est pour cela que « Jésus-Christ
viendra comme un larron dans la nuit. » Heureux celui qui aura
sa lampe pleine d'huile et allumée, et qui sera prêt à
aller au-devant de l’Époux !
Ce
qui précède est un tableau déplorable de ce qui
va se passer sur la terre, mais le tableau n'en est pas moins fidèle
et vrai. Et Jésus-Christ a dit que « jusqu'à
ce que la terre et le ciel soient passés, il n'y aura rien
dans la loi qui ne s'accomplisse, jusqu’à un seul iota,
et à un seul trait de lettre » (Matthieu 5:18). Qui pourrait contempler,
sans douleur, ces terribles éventualités ? car il
faut que ces choses s'accomplissent.
Par
l'esprit de prophétie, Jésus-Christ vit Jérusalem
détruite, ses habitants chassés, dispersés,
pillés, massacrés, et il en pleura ; mais ils
furent frappés par ce jugement, et Jérusalem et les
Juifs en sont un vivant monument, même jusqu’à nos
jours. Quand ces choses arriveront, quand la fraude, les déceptions,
les signes et les miracles en tout genre abonderont, qui pourra se
tenir ferme au milieu de cette confusion générale ? Qui
pourra diriger sûrement sa barque parmi les sables, les rochers
et les tempêtes, sans être éclairé par des
révélations ? Un temps vient qui mettra les hommes
à de rudes épreuves, et qui éprouvera
l'intelligence des plus savants parmi eux, alors que des jugements
terribles frapperont les nations, et qu'en conséquence des
miracles, des signes et des prodiges, les élus même,
s'il était possible,
seront séduits et trompés.
Qui
gouvernera, alors, le peuple de Dieu ? Qui sera notre Moïse,
notre Joseph, notre Daniel, notre Jésus-Christ, nos apôtres ?
Qui, rempli de l'Esprit du Seigneur, s’écriera :
Voici la vraie voie, marchez-y ! Qui peut diriger sans
révélation ? Ce sont là de graves questions
; mais je dépasserais les limites que je me suis proposées
dans cet écrit si j'entrais dans ces détails.
Toutefois, je dirai brièvement qu'un étendard doit être
élevé pour les nations, et une nouvelle alliance doit
être faite : Le Seigneur doit « révéler
l'abondance de paix et de vérité. » II y aura de
vrais prophètes, en même temps que de faux prophètes.
« La loi sortira de Sion, et la parole du Seigneur de Jérusalem
».
Jean dit dans l'Apocalypse (14:6, 7) : « Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, portant l’Évangile éternel, pour l'annoncer à ceux qui habitent sur la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple ; et qui disait d'une voix forte : Craignez Dieu, et lui donnez gloire, car l'heure de son jugement est venue ».
L’Évangile
éternel devait être rétabli sur la terre et être
proclamé à toute famille, nation, langue et peuple. Les
créatures humaines doivent être averties de ces choses,
toutes doivent les entendre. Le cri doit être : «
Craignez Dieu et lui donnez gloire, car l'heure de son jugement est
venue. »
Cet ange, je l'ai déjà dit ailleurs, est venu sur la terre ; cet Évangile est rétabli dans son ancienne pureté ; les révélations et les prophéties sont de nouveau l’héritage des saints ; la vérité, la certitude, les bénédictions, l'autorité et les droits sont de nouveau rétablis, et le genre humain est encore une fois invité à écouter le cri des serviteurs de Dieu et à prêter l'oreille aux paroles de la vie éternelle.
Le
texte suivant est souvent cité par ceux qui s'opposent à
ce qu'il y ait de nouvelles révélations de nos jours :
« Je déclare à quiconque entendra les
paroles de la prophétie de ce livre que si quelqu'un ajoute à
ces choses, Dieu fera tomber sur lui les plaies écrites dans
ce livre ; et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles
du livre de cette prophétie, Dieu lui enlèvera la part
qu'il a dans le livre de vie, dans la sainte cité et dans les
choses qui sont écrites dans ce livre. » (Apocalypse
22:18)
On
s'obstine à conclure de ce passage que nous ne devons plus
avoir de révélations. Mais pourquoi tirer de là
cette conclusion ? Jean ne dit pas que Dieu ne
donnera jamais plus de révélations, mais il déclare
que si aucun homme ajoute ou fait des retranchements aux paroles de
la prophétie de ce livre, Dieu fera tomber sur lui les plaies
écrites dans ce livre. » Or, il y a une grande
différence entre si l'homme ajoute, ou si Dieu ajoute. Je
dirai que tout homme qui ajoutera ou fera des retranchements aux
paroles de ce livre sera maudit.
Qu'est-ce
que le livre de l'Apocalypse ? Voici ce qu'on lit en tête
de ce livre : « Révélation de Jésus-Christ
que Dieu lui a donnée pour révéler à ses
serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a
déclarées et envoyées par son ange à Jean
son serviteur » (Apocalypse
1:1). Ce sont donc les révélations de
Jésus-Christ et non pas des hommes ; ces révélations
concernent des choses qui doivent bientôt s'accomplir, parmi
lesquelles il s'en trouve beaucoup dont l'accomplissement ne peut
avoir lieu sans de nouvelles révélations. Remarquons
qu'il ne s'agit que de ce livre.
Oui,
mais puisque ce livre est à la fin de la Bible, et que ce
texte est à la fin du livre, ne pourrait-on pas l'expliquer de
cette manière, et ne signifie-t-il pas que nous ne devons plus
avoir de révélations ? En aucune manière.
Et il n'y a qu'un ignorant capable d'une telle supposition ; car
ce livre ne fut réuni avec les autres de la Bible que des
centaines d’années après qu'il fut écrit.
Comment pourrait-il donc se rapporter à des livres dont il ne
faisait pas encore partie intégrante ?
Et
si, depuis ce temps-là, Dieu eut parlé ou donné
des visions à d'autres de ses serviteurs, c'eut été
la parole de Dieu tout autant que celle de Jean, et l'acte d’écrire
ces révélations ne les eut pas rendues fausses ;
et il eut été aussi dangereux pour Jean d'ajouter à
leurs paroles qu'il l'eut été pour eux d'ajouter aux
siennes, d’après la théorie de ceux qui
falsifient ce passage.
Et,
de plus, c'est un fait historique bien connu que Jean, l’écrivain
de l'Apocalypse, écrivit ses trois épîtres
plusieurs années après avoir écrit son livre de
révélations. Cette malédiction s'appliquerait
donc à Jean tout aussi bien qu'à un autre, si la
susdite interprétation de ce passage était correcte.
Jean
fait mention de deux prophètes qui prophétiseront trois
ans et demi ; s'ils le font, ce sera la parole de Dieu et aussi
vraie que les révélations de Jean ; et s'ils ne le font
pas, alors la déclaration de Jean est fausse.
Moïse
a dit aussi : « Vous n'ajouterez ni
n’ôterez rien aux paroles que je vous annonce » (Deutéronome 4:2). Et
pourtant nous avons nombre de prophètes et d'apôtres qui
ont écrit depuis cette époque. Devons-nous rejeter
toutes leurs prophéties, parce que Moïse a dit : «
Vous n'ajouterez ni ôterez rien aux paroles que je vous
annonce » ? Quelle est donc la vraie position ?
Laissons à Moïse le soin de nous l'expliquer. II dit : « Vous aurez soin de faire
tout ce que je vous commande. Tu n'y ajouteras rien et tu n'en
diminueras rien » (Deutéronome 12:32). II est parfaitement clair que Dieu ne dit
pas qu'il ne parlera jamais plus, mais que l'homme ne devait pas
ajouter à sa parole.
On
fait encore cette objection : Nous avons les Écritures des
apôtres, l'histoire de l'organisation de l’Église
et un précis des doctrines enseignées par Jésus-Christ
et ses disciples. Tout cela n'est-il pas suffisant et ne nous
dispense-t-il pas de nouvelles révélations ?
Voilà, par exemple, une manière bien singulière
de raisonner. L’Église primitive avait des apôtres
vivants, des prophètes vivants, un Dieu vivant, une religion
vivante. Elle possédait le don de révélation et
de prophétie et avait enfin la certitude.
Comme
nous l'avons déjà mentionné, dans les temps
anciens, il était toujours nécessaire d'instruire les
peuples selon leurs besoins et leur situation particulière.
Pour rendre cette idée plus claire, je me servirai d'une
figure familière. Supposons que des personnes aient assisté
à un riche festin, et que quelques-unes d'entre elles
aient fait par écrit une description détaillée
des mets, des fruits, de la pâtisserie, etc., qu'elles aient
décrit la manière d'arranger la table, de la servir, en
mentionnant le nom du seigneur qui l'avait offert et celui de
quelques-uns des convives, etc.
Supposons
que longtemps après une troupe de gens se trouve dans un
désert où ils demeurent plusieurs jours sans
nourriture. L'un dit à l'autre : Je crains que nous ne
mourions ici de faim, car nous voilà depuis longtemps privés
de toutes provisions, et même sans espoir d'en obtenir jamais.
— Ah ! bah ! répond l'autre, il n'y a pas de danger ;
n'avons-nous pas avec nous l'histoire de ce grand festin qui a eu
lieu il y a longtemps ? — Oui, nous l'avons. — Alors
lisez-nous-la, et apaisez notre faim. — Quoi ! Avec du papier ?
mais vous vous moquez de moi.
C'est
là justement ce que je dis au monde. Quoi ! vous voulez
apaiser votre faim en lisant la description d'un festin donné
à d'autres ? Lire le récit des bénédictions,
des miséricordes, des révélations, du ministère
d'anges, des manifestations du pouvoir de Dieu, sans pouvoir les
goûter nous-mêmes, et néanmoins nous dire
satisfaits ; vivre d'une description sans la réalité,
d'une ombre sans la substance ! Autant dire à un homme de
rassasier son appétit avec de l'air ou avec les rayons de la
lune. II nous faut des apôtres vivants, des prophètes
vivants, des révélations vivantes et des communications
continues avec le Seigneur.
II
nous est souvent répété que les dons, les
signes, les miracles, les prophéties, etc. furent placés
dans l’Église pour établir le christianisme, et
que, cela fait, il n'y avait plus eu besoin de ces choses. Écoutons
ce que dit l'apôtre à ce sujet : « Lui-même a donne les uns pour être
apôtres, les autres pour être prophètes, les
autres pour être évangélistes, les autres pour
être pasteurs et instructeurs » (Éphésiens
4:11). Pourquoi ? Était-ce
pour établir le christianisme ? Nullement. Mais « pour le perfectionnement des saints, pour l’œuvre
du ministère, pour l’édification du corps du
Christ » (verset
12). Et combien de temps ces choses devaient-elles exister
dans l’Église ? Était-ce seulement jusqu’à
ce que le christianisme fut établi ? Non, mais «
jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à
l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu,
à l’état d'homme fait, et à la mesure de
la stature parfaite
de Christ. »
Sommes-nous
tous « parvenus à l’unité de la foi ?
» Le monde au contraire est divisé et subdivisé
en une infinité de partis, confessions, opinions et croyances.
Or, si Dieu a donné les uns pour être prophètes,
ils doivent nécessairement prophétiser, et nous aurons
alors de nouvelles révélations. Oh ! Combien la
sagesse de Dieu est plus propre à régler les affaires
de son Église que les notions, les théories et les
croyances des hommes !
Jésus-Christ avait dit à ses disciples : « Allez par tout le monde, et prêchez l’Évangile à toute créature humaine. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira point sera condamné. Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront de nouvelles langues ; ils chasseront les serpents ; quand ils auront bu quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et ceux-ci seront guéris. » (Marc 16:15-18)
Je
demande maintenant : Où est-ce que l’Évangile
devait être prêché ? La réponse est :
Par tout le monde, à toute créature humaine. Où
est-ce que les signes devaient suivre ceux qui croiraient ? Là
où l’Évangile serait prêché. Mais
Jésus-Christ n'a jamais dit qu'ils suivraient la prédication
d'un autre évangile.
Le
jour de la Pentec6te, Pierre, après avoir reçu le don
du Saint-Esprit, et après que son influence se fut manifestée
et eut été vue par la foule, s’écria : « C'est ici de ce qui a été
prédit par le prophète Joël : Et il arrivera aux
derniers jours, dit le Seigneur, que je répandrai de mon
Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront…
» (Actes 2:16, 17). Que voulait dire par là l’apôtre ? II
voulait parler du don du Saint-Esprit et de la manifestation de
pouvoir de Dieu. Et que devait produire le don du Saint-Esprit ?
Voici : « Vos jeunes gens auront des visions et vos
vieillards auront des songes, et les serviteurs et les servantes de
Dieu prophétiseront. » Et à qui le don du
Saint-Esprit était-il destiné ? Pierre continue
(verset 39) : « Car la promesse est à vous. »
Et puis à qui ? « et à vos enfants. »
À qui encore ? « et à tous ceux qui sont
éloignés, autant que le Seigneur notre Dieu en
appellera. » Qui sont ceux qui sont appelés par le
Seigneur ? « Allez par tout le monde, et prêchez
l’Évangile à toute créature humaine. »
(Marc 16:15)
Que
les hommes ne cherchent donc plus à défendre un
évangile perverti en l'appelant l’Évangile de
Jésus-Christ. Qu'ils ne cherchent plus à rejeter le
pouvoir de Dieu et à dénaturer la parole de Dieu pour
la faire plier à leurs systèmes corrompus. Pourquoi ne
pas convenir de la vérité, comme le fit un jour le
réformateur Jean Wesley. Dans un de ses sermons, en déplorant
la déchéance de l’Église, il déclara
que si nous avions perdu les dons et les bénédictions
qui appartiennent de droit à l’Église, comme elle
les avait anciennement, c'est que « l’Église avait
abandonné Dieu et s’était tournée vers le
paganisme. »
On
nous objecte encore cette phrase de Paul : « Les prophéties
n'auront plus lieu ; les langues cesseront et la science sera
abolie. » Est-ce que cela n'est pas dans la Bible ? Oui,
mais lisons un peu plus loin : « Car maintenant nous
connaissons en partie, et nous ne prophétisons qu'en partie ;
mais quand ce qui est parfait sera venu, alors ce qui est en partie
sera aboli » (1 Corinthiens 13:9-10). Est-ce que ce qui
est parfait est venu ? Non. Donc nous avons encore besoin de ces
choses. Est-ce que « nous voyons comme nous sommes vus et
nous connaissons comme nous sommes connus » ? (verset 12)
; car c'est alors que ces choses doivent être abolies. Cela
n'exige aucune réponse.
Oh
! combien deviennent ridicules les subterfuges des hommes, quand ils
sont soumis à l’investigation. On cherche à nous
dérober la lumière, la gloire, la certitude et
l'intelligence de l’Évangile, pour y substituer les
croyances, les dogmes et les folles théories des hommes, qu'on
décore du nom d’évangile. Maintenant nous
connaissons en partie, voilà pourquoi ces choses nous ont été
données. Nous prophétisons maintenant en partie, car
nous ne voyons que confusément et comme dans un miroir. Mais
quand la perfection sera venue, cet épais nuage qui obscurcit
l’atmosphère se dissipera, et alors nous serons entourés
de la lumière, de la gloire et de l'intelligence célestes.
L’éclat du jour céleste sera manifesté, «
nous verrons comme nous sommes vus, et nous connaîtrons comme
nous sommes connus. »
Certains
ministres m'ont gravement fait remarquer qu'il serait extrêmement
dangereux d'avoir de façon continue dans l’Église
des prophéties et des manifestations du pouvoir de Dieu. Quel
dommage qu'ils n'aient pas vécu au temps des apôtres,
car ils auraient pu donner à Jésus-Christ et à
ses disciples des instructions à cet égard pour les
empêcher d'enseigner de telles doctrines. Quant à moi,
j'ai toujours compris que Jésus et ses apôtres étaient
les instructeurs des pasteurs, et non pas leurs élèves ;
car le système religieux qu'ils font profession de croire est
celui de Jésus et de ses apôtres.
Quoi
! il serait dangereux d’être enseigné de Dieu ! de
recevoir des révélations de lui ! Pauvre humanité
! Pauvres docteurs d'un monde soi-disant chrétien ! sont-ils
donc tellement aveugles par l'orgueil et la présomption,
qu'ils veuillent mettre Dieu hors de question et se présenter
eux-mêmes comme les seuls interprètes de l’Évangile,
de la parole et des desseins de Dieu, avec leur jargon, avec toutes
leurs divisions, leurs contestations et leurs querelles. Ils se
croisent les bras, en nous disant que nous pouvons fort bien nous
passer de Dieu en cela, que les peuples se trouvent à
merveille de leur direction, mais que ce serait très dangereux
que Dieu se révélât de nos jours. Je pense que
Satan est du même avis, car il s'est toujours opposé aux
nouvelles révélations, et s'est constamment acharné
contre les prophètes et les serviteurs de Dieu.
Néanmoins
les prophètes ont toujours professé une opinion
contraire. L'un d'eux a déclaré « que le Seigneur
Dieu ne fera rien, qu'il n'ait révélé son secret
aux prophètes ses serviteurs » (Amos 3:7). Un autre
prophète a dit : « Où il n'y a point de visions
le peuple périt » (Proverbes 29:18).
Les
théories de ces docteurs peuvent être fort bien
accueillies dans ce monde, mais l’éternité nous
dévoilera comment elles soutiendront les yeux scrutateurs du
Tout-Puissant. Quoi de plus absurde que de faire profession de
conduire les hommes à Dieu, et puis de vouloir arrêter
la lumière et l'intelligence qui viennent de lui.
Je
pourrais ainsi répondre à beaucoup d'autres questions
tout aussi frivoles. Mais, comme la Bible, depuis la Genèse
jusqu’à l'Apocalypse, abonde en témoignages très
explicites à cet égard, je m'en abstiens. Si on accepte
le témoignage de la Bible, je crois avoir amplement démontré
dans ce traité que nous aurons de nouvelles révélations,
que les hommes le croient ou non. Et « si les hommes ne croient
ni à Moïse ni aux prophètes, ils ne croiront pas
non plus, quand même quelqu'un ressusciterait des morts. »
Ainsi a dit Jésus-Christ.