Pourquoi l'homme est-il ici ?
LeGrand Richards (1886-1983)
Évêque président de 1938 à 1952
Membre du collège des Douze de 1952 à 1983
Le
but de la création de la terre
Quand nous regardons un bâtiment, nous voyons bien qu'il n'a
pas été créé sans raison. Chaque bâtiment
a été conçu et édifié pour une
raison précise. De même, quand nous contemplons la terre
splendide sur laquelle nous avons la chance de vivre, nous voyons
bien qu'elle n'a pas été créée sans
raison.
Quand furent posées les fondations de la terre, « tous
les fils de Dieu poussaient des cris de joie » (voir Job
38:7) parce qu'ils comprenaient que par le plan de l'Évangile
qui était déjà prêt à ce moment-là.
Ils avaient à portée de main la possibilité de
progresser dès qu'ils auraient l'occasion de venir sur terre
et d'y prendre un corps. Ils savaient qu'en obéissant à
ce plan, ils se prépareraient à « l'immortalité
et à la vie éternelle » (voir Moïse
1:39).
Après que Dieu lui eût montré les esprits « qui
furent organisés avant que le monde fût »,
Abraham dit :
Il y en
avait un parmi eux qui était semblable à Dieu, et il
dit à ceux qui étaient avec lui : Nous
descendrons, car il y a de l'espace là-bas, nous prendrons de
ces matériaux, et nous ferons une terre sur laquelle ceux-ci
pourront habiter ; Nous les mettrons ainsi à l'épreuve,
pour voir s'ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur
commandera ; Ceux qui gardent leur premier état recevront
davantage ; ceux qui ne gardent pas leur premier état
n'auront point de gloire dans le même royaume que ceux qui
gardent leur premier état ; et ceux qui gardent leur
second état recevront plus de gloire sur leur tête pour
toujours et à jamais (Abraham 3:24-26).
Voici donc le motif de la création de la terre : préparer
un lieu où les esprits engendrés par Dieu pussent
demeurer et être mis « ainsi à l'épreuve,
pour voir s'ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur
commandera ».
La
situation de ceux qui n'ont pas gardé leur premier état
Nous avons déjà examiné la situation des esprits
qui n'ont « pas gardé leur premier état »,
qui furent chassés du ciel avec Satan et qui constituent le
tiers des armées du ciel ; ils ont été
chassés avec lui en tant qu'esprits et se voient donc refuser
la bénédiction de prendre un corps de chair et de sang.
Ils n'ont donc « point de gloire dans le même
royaume que ceux qui gardent leur premier état. » Nous
ne serons sans doute jamais capables de comprendre en cette vie ce
que cela signifie d'être privé du droit sacré de
recevoir un corps. Lorsque Jésus chassa l'esprit mauvais de
l'homme que nul ne pouvait enchaîner, il lui demanda son nom,
et l'esprit répondit « Légion, car nous
sommes plusieurs » (voir Marc 5:2-9). Lorsqu'ils eurent
reçu l'ordre de quitter le corps du possédé, ils
demandèrent l'autorisation d'entrer dans le corps de pourceaux
qui paissaient dans la prairie, et quand leur requête eut été
accordée, « le troupeau se précipita des
pentes escarpées dans la mer » (voir Marc 5:13). Il
est tellement désirable d'avoir un corps que ces esprits
mauvais, qui avaient perdu le droit d'avoir leur propre corps,
étaient même disposés à entrer dans des
corps de pourceaux.
Si nous arrivons à comprendre la portée de cette
aventure et la leçon à en tirer, comment serons-nous
assez reconnaissants envers notre Père céleste de ce
qu'il nous a permis de recevoir un corps et de ce qu'il nous a donné
l'assurance qu'après l'avoir déposé dans la
tombe nous le reprendrons à la résurrection grâce
à l'expiation de notre Seigneur Jésus-Christ ?
Dans une révélation donnée au prophète
Joseph Smith, le Seigneur a enseigné ceci :
Car l'homme est esprit. Les éléments sont éternels,
et l'esprit et l'élément, inséparablement liés,
reçoivent une plénitude de joie ; Et lorsqu'ils
sont séparés, l'homme ne peut recevoir de plénitude
de joie (D&A 93:33,34).
Donc, le premier but de la vie terrestre est d'obtenir un corps, sans
lequel « l'homme ne peut recevoir de plénitude de
joie ».
Le prophète Léhi connaissait aussi le but de
l'existence de l'homme :
Adam tomba pour que les hommes fussent, et les hommes sont pour
avoir la joie (2 Néphi 2:25).
L'importance
de notre second état
Nous allons maintenant voir combien il est important de garder notre
second état, qui est la vie terrestre. Puisse ce que nous
avons appris concernant le sort des esprits qui n'ont pas conservé
leur premier état nous inspirer le désir et la volonté
de garder notre second état, pour que nous puissions recevoir
plus de gloire sur notre tête pour toujours et à jamais.
Nous devons avoir présente à l'esprit l'idée que
nous sommes ici-bas avec notre libre arbitre pour être mis à
l'épreuve, pour voir si nous ferons tout ce que le Seigneur
notre Dieu nous commandera ; car, c'est pour nous fournir cette
occasion que le Seigneur a créé la terre. Il a déclaré
à Moïse :
Car
voici mon oeuvre et ma gloire : réaliser l'immortalité
et la vie éternelle de l'homme
(Moïse 1:39).
Au prophète Joseph Smith le Seigneur a dit :
Et si tu gardes mes commandements
et persévères jusqu'à la fin, tu auras la vie
éternelle, qui est le plus grand de tous les dons de Dieu
(D&A 14:7).
...
celui qui reçoit la lumière et persévère
en Dieu en reçoit davantage et cette lumière brille de
plus en plus, jusqu'à atteindre le jour parfait
(D&A
50:24).
Pour que l'homme puisse
donc faire ses preuves, il doit acquérir la connaissance et la
compréhension des commandements de Dieu, qui se trouvent dans
l'Évangile. Comme c'est l’œuvre et la gloire du
Seigneur de « réaliser l'immortalité et la
vie éternelle de l'homme », nous devons prendre
part à l’œuvre du Seigneur, car le Seigneur doit
avoir des instruments pour accomplir ses desseins :
Souvenez-vous que
les âmes ont une grande valeur aux yeux de Dieu... Et
comme il se réjouit de l'âme qui se repent ! C'est
pourquoi vous êtes appelés à crier repentance à
ce peuple. Et s'il arrive que vous travailliez toute votre vie à
crier repentance à ce peuple et que vous m'ameniez ne fût-ce
qu'une seule âme, comme votre joie sera grande avec elle dans
le royaume de mon Père ! Et maintenant, si votre joie
doit être grande avec cette seule âme que vous m'aurez
amenée dans le royaume de mon Père, comme elle sera
grande si vous m'en amenez beaucoup ! (D&A
18:10,13-16)
En février 1829, plus d'un an avant que l'Église fût
organisée, le Seigneur donna au prophète Joseph Smith
une révélation dont nous citons ce qui suit :
Voici, une oeuvre
merveilleuse est sur le point de se produire parmi les enfants des
hommes. C'est pourquoi, ô vous qui vous embarquez dans le
service du Seigneur, veillez à le servir de tout votre cœur,
de tout votre pouvoir, de tout votre esprit et de toutes vos forces
afin d'être innocents devant Dieu au dernier jour. C'est
pourquoi, si vous éprouvez le désir de servir Dieu,
vous êtes appelés à l’œuvre ;
Car voici le champ est déjà mûr pour la moisson
et voici, celui qui se sert de la faucille de toutes ses forces
amasse des provisions afin de ne pas périr, mais apporte le
salut à son âme (D&A
4:1-4).
Le
corps du Christ
L'apôtre
Paul explique que, par notre acceptation de l'Évangile, nous
sommes tous membres du corps du Christ, que chacun reçoit un
don, différent peut-être, mais par le même esprit,
et que chacun est responsable du fonctionnement correct du
corps :
Il y a
diversité de dons, mais le même Esprit ; Diversité
de ministères, mais le même Seigneur ; Diversité
d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en
tous. Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée
pour l'utilité commune. En effet, à l'un est donnée
par l'Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une
parole de connaissance, selon le même Esprit ; À un
autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le
don des guérisons, par le même Esprit ; À un
autre, le don d'opérer des miracles ; à un autre,
la prophétie ; à un autre, le discernement des
esprits ; à un autre, la diversité des langues ;
à un autre, l'interprétation des langues. Un seul et
même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à
chacun en particulier comme il veut. Car, comme le corps est un et a
plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré
leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ.
Nous avons tous, en effet, été baptisés dans
un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs,
soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été,
abreuvés d'un seul Esprit. Ainsi le corps n'est pas un seul
membre, mais il est formé de plusieurs membres. Si le pied
disait : Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du
corps, ne serait-il pas du corps pour cela ? Et si l'oreille
disait : Parce que je ne suis pas un oeil, je ne suis pas du
corps, ne serait-elle pas du corps pour cela ? Si tout le corps
était oeil, où serait l'ouïe ? S'il était
tout ouïe, où serait l'odorat ? Maintenant Dieu a
placé chacun des membres dans le corps comme il a voulu. Si
tous étaient un seul membre, où serait le corps ?
Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps. L’œil
ne peut pas dire à la main : Je n'ai pas besoin de toi ;
ni la tête dire aux pieds : Je n'ai pas besoin de vous.
Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être
les plus faibles sont nécessaires ... Vous êtes le corps
de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Et
Dieu a établi dans l'Église premièrement des
apôtres, secondement des prophètes, troisièmement
des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui
ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler
diverses langues. Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils
prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous ont-ils le
don des miracles ? Tous ont-ils le don des guérisons ?
Tous parlent-ils en langues ? Tous interprètent-ils ?
Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une
voie par excellence (1 Cor. 12:4-22,27-31).
Nous apprenons par cette épître de Paul que tous ceux
qui sont baptisés, le sont pour former un seul corps, qu'ils
soient Juifs ou Gentils, esclaves ou libres ; et qu'on les a
tous abreuvés d'un seul Esprit. Paul a expliqué dans le
détail comment chaque membre du corps reçoit un don
spirituel particulier, et que tous les membres sont nécessaires
pour que le corps fonctionne parfaitement, qu'un membre ne peut pas
dire à l'autre « Je n'ai pas besoin de toi ».
Nous apprenons qu'il y a du travail pour tous les membres de l'Église
de Jésus-Christ. Chacun doit développer les dons ou
talents dont le Seigneur l'a pourvu. Paul a aussi montré que
même les membres les plus faibles sont nécessaires.
L'homme
est tenu de développer ses talents
On peut rapprocher ces paroles de Paul de la parabole des talents
racontée par Jésus :
Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela
ses serviteurs, et leur remit ses biens. Il donna cinq talents à
l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à
chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui
qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir, et
il gagna cinq autres talents. De même, celui qui avait reçu
les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n'en avait reçu
qu'un alla faire un creux dans la terre, et cacha l'argent de son
maître.
Longtemps après, le maître de ces
serviteurs revint, et leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu
les cinq talents s'approcha, en apportant cinq autres talents, et il
dit : Seigneur, tu m'as remis cinq talents ; voici, j'en ai
gagné cinq autres. Son maître lui dit : C'est bien,
bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle
en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie
de ton maître. Celui qui avait reçu les deux talents
s'approcha aussi, et il dit : Seigneur, tu m'as remis deux
talents ; voici j'en ai gagné deux autres. Son maître
lui dit : C'est bien, bon et fidèle serviteur ; tu
as été fidèle en peu de chose, je te confierai
beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.
Celui qui
n'avait reçu qu'un talent s'approcha ensuite, et il dit :
Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où
tu n'as pas semé, et qui amasses où tu n'as pas vanné ;
J'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la
terre ; voici, prends ce qui est à toi. Son maître
lui répondit Serviteur méchant et paresseux, tu savais
que je moissonne où je n'ai pas semé, et que j'amasse
où je n'ai pas vanné ; Il te fallait donc remettre
mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j'aurais
retiré ce qui est à moi avec un intérêt.
Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les
dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans
l'abondance, mais à celui qui n'a pas, on ôtera même
ce qu'il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres
du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents (Matt. 25:14-30).
Jésus
a bien montré que chacun ne devra rendre des comptes que pour
les talents ou dons qu'il a reçus : « Car on
demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné »
(voir Luc 12:48). Personne ne peut dire qu'il n'a rien reçu.
Quand ce ne serait qu'un seul talent, il est attendu de lui qu'il
développe ce talent de telle manière que quand son
Maître viendra, il pourra le lui rendre avec bénéfice.
On remarquera aussi qu' « on donnera à celui qui a,
et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas, on
ôtera même ce qu'il a. Et le serviteur inutile, jetez-le
dans les ténèbres du dehors, où il y aura des
pleurs et des grincements de dents ».
Pouvez-vous imaginer une raison plus valable pour « ces
pleurs et ces grincements de dents » que d'apprendre de la
bouche de votre Maître, quand vous serez appelé à
rendre compte de votre vie ici-bas, qu'après avoir été
fidèle dans votre existence d'esprit et avoir gardé
votre premier état, vous avez échoué dans le
second, quand on vous a mis à l'épreuve pour voir si
vous feriez tout ce que le Seigneur, votre Dieu, vous commanderait,
(voir Abraham 3:25), vous ne l'avez pas fait ? Rappelez-vous, le
Seigneur a dit de ceux-là : « Jetez le
serviteur inutile dans les ténèbres du dehors »
(Matt. 25:30).
Nous avons déjà envisagé le sort des esprits qui
n'ont pas gardé leur premier état, mais nous n'avons
pas encore vu quelle sera la fin de ceux qui ne gardent pas leur
second état. La conscience de notre échec augmentera
quand « ce qui est parfait sera venu » (1 Cor.
13:10) et que nous retrouverons le souvenir de notre existence
antérieure, au moment où « nous verrons
comme nous sommes vus et nous connaîtrons comme nous sommes
connus » (voir D&A 76:94).
Jésus a enseigné à ses disciples que le chemin
de la grandeur passe par le service d'autrui :
...
Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre
serviteur ; Et quiconque veut être le premier parmi vous,
qu'il soit votre esclave (Matt. 20:26,27).
Pierre disait, en parlant de l'Église du Christ de son
temps :
Vous, au
contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal,
une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les
vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres
à son admirable lumière (1 Pierre 2:9).
Il est évident que Pierre avait conscience de la grande
responsabilité qui allait reposer sur les membres de l'Église,
ce « sacerdoce royal » dont nous avons déjà
discuté, d' « annoncer les vertus de celui qui vous
a appelés des ténèbres à son admirable
lumière » à tous les hommes de partout.
Les
héritiers de la gloire céleste
Dans la révélation ou vision des trois degrés de
gloire qu'il donna le 16 février 1832 à Joseph Smith et
à Sidney Rigdon à Hiram, en Ohio, le Seigneur précisa
qui seraient les héritiers
de la gloire céleste :
Ce sont ceux qui sont l'Église
du Premier-né. Ce sont ceux entre les mains desquels le Père
a tout remis. Ce sont ceux qui sont prêtres et rois, qui ont
reçu de sa plénitude et de sa gloire ; Et sont
prêtres du Très-Haut, selon l'ordre de Melchisédek,
qui était selon l'ordre d'Énoch, qui était selon
l'ordre du Fils unique. C'est pourquoi, comme il est écrit,
ils sont dieux, oui, les fils de Dieu. C'est pourquoi tout est à
eux, que ce soit la vie ou la mort, le présent ou l'avenir,
tout est à eux, et ils sont au Christ, et le Christ est à
Dieu (D&A
76:54-59).
Il est donc évident
qu'un homme doit recevoir la prêtrise selon l'ordre de
Melchisédek pour se qualifier pour l'exaltation dans le
royaume céleste.
Dans une autre révélation
donnée en septembre 1832 au prophète Joseph Smith au
sujet de la prêtrise, le Seigneur dit :
Car tous ceux qui, par leur
fidélité, obtiennent ces deux prêtrises dont j'ai
parlé et magnifient leur appel, sont sanctifiés par
l'Esprit et leur corps sera renouvelé. Ils deviennent les fils
de Moïse et d'Aaron, la postérité d'Abraham,
l'Église et le royaume, et les élus de Dieu. Et tous
ceux qui reçoivent cette prêtrise me reçoivent,
dit le Seigneur (D&A
84:33-35).
Le
mariage et les rapports familiaux clans le plan éternel
Dans notre étude du mariage, nous avons attiré
l'attention sur le fait que l'homme sans la femme ne peut réaliser
la pleine mesure de sa création :
L'Éternel
Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui
ferai une aide semblable à lui... Et l'homme dit : Voici
cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On
l'appellera femme parce qu'elle a été prise de l'homme.
C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et
s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair
(Gen. 2:18,23,24).
Il faut
se souvenir que c'est avant la chute d'Adam et Ève que « Dieu
dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul » et que
les deux seraient « une seule chair ». Puisque
ceci était vrai avant la chute, et puisque Dieu considérait
l'homme et la femme comme « une seule chair »,
on comprend d'autant mieux combien il est important que cette
relation existe encore, une fois l'homme racheté des effets de
la chute, c'est-à-dire lorsqu'il vivra éternellement.
L'apôtre Paul savait à quel point ceci était
important :
Toutefois, dans le Seigneur, la
femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme
(1
Cor. 11:11).
Ce principe a été
clairement révélé au prophète Joseph
Smith :
Il
y a, dans la gloire céleste, trois cieux ou degrés.
Pour obtenir le plus haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la
prêtrise (à savoir la nouvelle alliance éternelle
du mariage). Sinon, il ne peut l'obtenir. Il peut entrer dans
l'autre, mais c'est là la fin de son royaume ; il ne peut
avoir d'accroissement
(D&A 131:1-4).
Car voici, je te révèle
une nouvelle alliance éternelle ; et si tu ne respectes
pas cette alliance, tu seras damné ; car nul ne peut
rejeter cette alliance et recevoir la permission d'entrer dans ma
gloire. Car tous ceux qui veulent avoir une bénédiction
de moi respecteront la loi qui a été fixée pour
l'obtention de cette bénédiction et ses conditions, dès
avant la fondation du monde. Et en ce qui concerne la nouvelle
alliance éternelle, elle fut instituée pour la
plénitude de ma gloire ; et celui qui en reçoit
une plénitude doit respecter et respectera la loi, ou il sera
damné, dit le Seigneur Dieu...
C'est pourquoi, si un homme
épouse une femme en ce monde, mais ne l'épouse pas par
moi ni par ma parole, et fait alliance avec elle aussi longtemps
qu'il est dans le monde, et elle avec lui, leur alliance et mariage
ne sont pas valables lorsqu'ils sont morts et hors du monde ;
ils ne sont donc liés par aucune loi lorsqu'ils sont hors du
monde. C'est pourquoi, lorsqu'ils sont hors du monde, les hommes ne
peuvent prendre de femmes ni les femmes de maris, mais ils deviennent
des anges dans les cieux ; lesquels anges sont des serviteurs au
service de ceux qui sont dignes d'une part de gloire beaucoup plus
grande, incomparable et éternelle. Car ces anges ne se sont
pas conformés à ma loi ; c'est pourquoi, ils ne
peuvent s'accroître, mais restent à toute éternité
séparés et célibataires, sans exaltation, dans
leur état sauvé. Et dès lors, ils ne sont pas
dieux, mais anges de Dieu, pour toujours et à jamais...
De
plus, en vérité, je te le dis, si un homme épouse
une femme par ma parole qui est ma loi et par la nouvelle alliance
éternelle et que leur union est scellée par le
Saint-Esprit de promesse, par celui qui est oint, à qui j'ai
donné ce pouvoir et les clefs de cette prêtrise, et
qu'il leur est dit : Vous vous lèverez dans la première
résurrection et si c'est après la première
résurrection, dans la résurrection suivante - et
hériterez de trônes, de royaumes, de principautés,
de pouvoirs, de dominations, de toutes les hauteurs et profondeurs...
il leur sera fait en toutes choses dans le temps et dans toute
l'éternité comme mon serviteur le leur aura promis. Et
ce sera pleinement valide lorsqu'ils seront hors du monde.
Et ils
passeront devant les anges et les dieux qui sont placés là,
vers leur exaltation et leur gloire en toutes choses, comme cela a
été scellé sur leur tête, laquelle gloire
sera une plénitude et une continuation des postérités
pour toujours et à jamais. Alors ils seront dieux, parce
qu'ils n'auront pas de fin ; c'est pourquoi, ils seront (Je
toute éternité à toute éternité,
parce qu'ils continuent. Alors ils seront au-dessus de tout, car tout
leur sera soumis. Alors ils seront dieux, parce qu'ils auront tout
pouvoir et que les anges leur seront soumis. En vérité,
en vérité, je te le dis, si tu ne respectes pas ma loi,
tu ne pourras atteindre cette gloire (D&A
132:4, 6,15-17,19-21).
Cette révélation montre que les hommes ne peuvent
devenir des dieux et obtenir « une plénitude et une
continuation des postérités pour toujours et à
jamais », qu'en respectant la nouvelle alliance
« éternelle du mariage, et que sans mariage ils ne
peuvent devenir que « des serviteurs au service de ceux
qui sont dignes d'une part de gloire beaucoup plus grande,
incomparable et éternelle ».
Lorsque le Seigneur dit à propos de la nouvelle alliance
éternelle du mariage : « si tu ne respectes pas
cette alliance, tu seras damné », il n'utilisait
pas le mot « damné » au sens où
il est ordinairement compris par le monde chrétien moderne,
car on remarquera d'autre part qu'il a spécifié qu'ils
seront « des anges dans les cieux ; lesquels anges
sont des serviteurs au service de ceux qui sont dignes d'une part de
gloire beaucoup plus grande, incomparable et éternelle. Au
verset dix-sept de la citation ci-dessus, le Seigneur dit qu'ils
« restent séparés et célibataires,
sans exaltation, dans leur état sauvé ».
Donc, même eux seront sauvés, mais non pas exaltés.
Le mot « damné » signifie donc « dont
le progrès est arrêté » (voir D&A
131:41) ; « ils ne peuvent s'accroître »
(voir D&A 132:17).
Quand nous avons étudié la mission d'Élie dans
ses rapports avec le mariage, nous avons expliqué que le
Seigneur a pris des dispositions pour que « la nouvelle
alliance éternelle du mariage » puisse être
contractée par procuration dans les temples du Seigneur pour
ceux qui n'ont pas eu cette chance dans leur état mortel.
Les
enfants sont « un héritage de l'Éternel »
Dans cette étude de l'importance du mariage considéré
comme une étape de notre progression éternelle, nous
avons noté que cette gloire sera « une plénitude
et une continuation des postérités pour toujours et à
jamais » (voir D&A 132:19).
Le Psalmiste connaissait la place qu'occupent les enfants dans le
plan du Seigneur :
Voici, des fils sont un héritage
de l'Éternel, le fruit des entrailles est une récompense.
Comme les flèches dans la main d'un guerrier, ainsi sont les
fils de la jeunesse. Heureux l'homme qui en a rempli son carquois
(Psaumes
127:3-5).
En Israël, dans
l'Antiquité, être stérile était considéré
comme un déshonneur pour une femme. Pensez à ce que dit
Rachel à Jacob :
Lorsque Rachel vit
qu'elle ne donnait point d'enfants à Jacob, elle porta envie à
sa sœur, et elle dit à Jacob : Donne-moi des
enfants ou je meurs... Dieu se souvint de Rachel, il l'exauça
et la rendit féconde. Elle devint enceinte, et enfanta un
fils, et elle dit : Dieu a enlevé mon opprobre
(Gen.
30:1,22,23).
Réfléchissez à la promesse faite à
Abraham et à Sarah, alors qu'Abraham avait cent ans et Sarah
quatre-vingt-dix, dans laquelle il était dit que Sarah aurait
un fils et que son nom serait Isaac :
Je la bénirai,
et te donnerai d'elle un fils ; je la bénirai, et elle
deviendra des nations ; des rois de peuples sortiront d'elle
(Gen.
17:16).
On remarquera que cette
bénédiction spéciale que le Seigneur donna à
Abraham et à Sarah permit à cette autre promesse de se
réaliser :
Alors l'Éternel dit :
Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? Abraham
deviendra une nation grande et puissante, et en lui seront bénies
toutes les nations de la terre (Gen.
18:17,18).
Sans postérité,
les bénédictions que le Seigneur réservait à
Abraham n'auraient pu se réaliser pleinement : « En
lui seront bénies toutes les nations de la terre ».
Et Sarah devait être mère de « nations » ;
des « rois de peuples sortiront d'elle ».
De même que toutes les nations de la terre devaient être
bénies en Abraham et en sa postérité, et que
Sarah deviendrait mère de nations et que des rois de peuples
sortiraient d'elle, de même la nouvelle alliance éternelle
du mariage est nécessaire pour que tout homme fidèle
puisse jeter les bases de son royaume par sa femme et sa postérité.
Il y a beaucoup de gens fidèles qui ont fait tout ce qu'ils
pouvaient pour se montrer dignes des plus hautes bénédictions
du Seigneur, et qui, sans qu'il y ait eu faute de leur part, n'ont
pas eu la chance d'avoir des enfants dans cette vie. D'autre part, il
y a nombre de gens qui ont eu des enfants dont la vie a été
telle qu'ils seront tout à fait indignes d'eux dans les mondes
éternels. Le Seigneur a prévu un millénium au
cours duquel les corrections nécessaires seront apportées.
Le
but de l'existence de l'homme sur terre
On peut résumer comme suit le but de l'existence de l'homme
sur terre :
1.
Être mis à l'épreuve par Dieu « pour
voir s'ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur
commandera » (voir Abraham 3:25).
2.
Recevoir un corps de chair et d'os, car le corps et l'esprit séparés
« ne peuvent recevoir de plénitude de joie »
(voir D&A 93:33,34).
3.
Prouver qu'il est capable de garder son second état comme il a
gardé son premier état, afin de recevoir « plus
de glaire sur [sa] tête pour toujours et à jamais »
(voir Abraham 3:26).
4.
Développer les dons et les talents dont il hérite à
la naissance, afin de pouvoir rendre un compte favorable de son
intendance, pour que le Seigneur puisse dire : « C'est
bien, bon et fidèle serviteur ; tu es été
fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre
dans la joie de ton maître » (voir Matt. 25:21).
5.
Satisfaire aux conditions requises pour hériter de la gloire
céleste, en devenant « prêtre du Très-Haut,
selon l'ordre de Melchisédek » (voir D&A
76:57).
6.
Être scellé à une épouse pour le temps et
toute l'éternité grâce à la Sainte
Prêtrise, par quelqu'un qui a l'autorité du Seigneur,
car « dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni
l'homme sans la femme » (voir 1 Cor. 11:11). Sans cette
ordonnance de scellement du mariage, on ne peut obtenir le degré
le plus haut de la gloire céleste (voir D&A 131:1-4)
« laquelle gloire sera une plénitude et une
continuation des postérités pour toujours et à
jamais » (voir D&A 132:19).
7.
Avoir des enfants, car « des [enfants] sont un héritage
de l'Éternel, le fruit des entrailles est une récompense...
Heureux l'homme qui en a rempli son carquois » (Psaumes
127:3,5).
Encore une fois, c'est aux révélations que le Seigneur a faites au prophète Joseph Smith en vue du rétablissement de l'Évangile au cours de notre dispensation, la dispensation de la plénitude des temps, que nous devons de connaître exactement le but de l'existence de l'homme ici-bas.
Source :
LeGrand Richards, Une
oeuvre merveilleuse et un prodige,
Salt Lake City, 1950